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Le journal des étudiants de l'ISCPA du 16 décembre, avec pour dossier spécial le plan Grand froid 2009.
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LE PARODIENMercredi 16 décembre 2009 l l www.leparodien.fr
«Les drames sans images, sans visages, ont peine à atteindre la conscience collective» - Jacques Chirac
Peut mieux fairePLAN GRAND FROID
Prix : 1€00
Johnny Halli-day, le portrait
Pinera, letriomphe
page 14page 16
p. 13p. 4
HandballLa victoirede la classebiberon
PlaymobilJouet
préféré depuis 35 ansImmigration
De nouvelles expulsions
page 6
DR
Mercredi 16 décembre 2009
Second Noël de crise, l’inquié-
tude est de mise. Chargé de
Mission hébergement au mi-
nistère des Affaires sociales, Pascal
Noblet assure que la crise n’aura pas
de conséquences sur le plan Grand
froid de cet hiver. « Le niveau 2 du
plan a été décrété. Ce qui veut dire
que 5 000 places vont êtres créées,
et que les accueils de jours seront
désormais ouvert la nuit pour les
sans-abris jusqu’à la fin de l’hiver».
Si le niveau 3 est déclenché, c’est
près de 8 000 places qui seront dis-
ponibles dans divers lieux publics
(6000 places en 2007, à peine plus
en 2008). Cet hiver, cinq gymnases,
trois mairies et six véhicules munici-
paux seront mis à disposition.
Crise ou pas crise, le plan Grand
froid est rôdé. Même avec une chute
plus que brutale des températures,
les structures de chaque départe-
ments ont rapidement été mises en
place.
Mobilisation gouvernementale in-
suffisante
« Chaque année le plan Grand froid
monopolise toutes les équipes de tra-
vail. Le but étant de sauver le plus de
vies possible », précise Pascal No-
blet.
Malgré cela, la semaine dernière, six
personnes sont décédées dans la rue.
Ce mardi, un nouveau décès est
venu s’ajouter à ce triste constat.
Selon le décompte des « Morts de la
rue », la mort de ces sans-abris porte
à 327 le nombre de décès cette
année.
Pour réduire le nombre de décès dûs
au froid et à la misère, les mesures du
plan Grand froid sont nombreuses. Le
115, numéro d’urgence, permet de
contacter le Samu pour signaler les
sans-abri (en 2008, 400 000 appels
reçus). Les gymnases, casernes, et au-
tres bâtiments publics, dits héberge-
ment de « mise à l’abri » peuvent être
ouverts. Et enfin, les maraudes des as-
sociations Emmaüs, Les enfants du
canal, l’association Aux captifs de la
libération et Aurore.
Malgré tout, de nombreux SDF re-
fusent encore et toujours de se faire
aider. Passer une ou plusieurs nuits
entassés les uns sur les autres, la peur
de se faire voler ses affaires, telles
sont les raisons qui les poussent à
vouloir rester dans la rue.
Didier Cusserne, délégué général
d’Emmaüs, estime que son associa-
tion est là pour offrir ce que les pou-
voirs publics et les ministères
n’offrent pas. A Paris, Emmaüs pré-
voit 3 000 places, précisant, pour aller
dans le sens des sans-abris récalci-
trants, que les conditionsd’héberge-
ment sont souvent dérangeantes
Une organisation retravaillée
chaque année
Depuis 2005, chaque mois de no-
vembre, des réunions ont lieu une
fois par semaine entre le service mé-
téorologique et les responsables mi-
nistériels du plan Grand froid.
« Chaque année, une circulaire est
rédigée avant le lancement du plan.
On l’envoie aux préfets des régions
et des départements, pour qu’ils or-
ganisent les structures d’accueil et
d’hébergement dont ils disposent »
explique Geneviève Castaing, Ins-
pectrice générale des affaires sani-
taires et sociales.
Si le nombre de places proposées par
le ministère augmente chaque année,
ce n’est jamais assez. Cette année,
les églises et les mairies de quartiers
ouvrent leurs portes aux plus dému-
nis.
L’organisation et le déploiement du
plan Grand froid ne présente pas de
failles apparentes. Mais à y regarder
de plus près, si les logements tem-
poraires d’urgence déployés pour le
plan Grand froid répondent à la de-
mande, le manque de place dans les
logements sociaux est toujours aussi
important. Et en avril, quand le plan
s’arrêtera, il y aura toujours autant de
gens à la rue. Et pas uniquement à
cause de la crise
.PB
2
Les Dossiers de la rédaction - SOCIETE
DR
Le niveau 2 du plan Grand froid se généralise enFrance. Un plan d’urgence qui n’a pas été affectépar la crise économique. Mais qui reste perfectible.
Plan grand froid, édition 2009EDITORIALPar Grégory Rozières
Alors que les températures
chutent, on a l’occasion de voir
que les plus démunis sont tou-
jours à la rue, alors qu’il y a
deux ans - une éternité - Nico-
las Sarkozy leur promettait de
leur trouver un logement à
tous. N’ayant pas réussi à pré-
venir, le gouvernement veut
guérir. Lancement d’un plan
grand froid bien huilé, associa-
tions à l’appui, c’est promis, la
crise économique n’influen-
cera pas l’aide accordée à ceux
qui n’ont rien. Mais la question
la plus importante n’est peut-
être pas de savoir si l’Etat peut
engager les même moyens
qu’a l’accoutumé.
L’année 2009 a été marquée
par une destruction d’emploi et
une augmentation de la pau-
vreté comme on n’en a pas
connu depuis 10 ans. Et la ten-
dance n’est pas à la baisse. Un
tel climat ne risquerait-il pas
d’entraîner une hausse du
nombre de SDF? La question
mérite d’être posée. Pourtant,
aucun responsable politique ni
aucune association ne soulève
ce point. Les victimes du froid
ne seraient pas celles de la
crise, affirme le gouvernement.
Espérons-le, car si le finance-
ment du plan Grand froid n’a
pas diminué en 2009, il n’a pas
non plus augmenté.
Mercredi 16 décembre 2009 3
Selon quels critères décide-t-
on de mettre en place ce plan
grand froid ?
Les critères sont normalement
liés à la température. A côté des
critères météorologiques, il s’agit
en réalité d’un ensemble d’ap-
préciations beaucoup plus sub-
jectives et complètement
politiques. Les responsables po-
litiques se mettent à ouvrir des
centres d’hébergement complé-
mentaires lorsqu’ils ont peur
d’être embêtés par des citoyens
touchés par la situation des per-
sonnes sans abris. En novembre
2008, quand on a découvert des
morts dans le bois de Vincennes,
la population s’est largement
émue de la question. Les res-
ponsables politiques ne pou-
vaient pas passer à travers et ont
décidé à ce moment là, précisé-
ment, d’ouvrir des places d’hé-
bergement précaire. Ces places
ont ensuite été fermées au mois
de mars, lorsqu’il s’est mis à
faire un peu plus beau.
Le niveau 2 du plan grand
froid est-il en passe d’être dé-
crété à Paris ?
Oui. D’autant que la mise en
place des dispositifs liés au grand
froid sont l’objet de décisions
quotidiennes. Ce plan consiste à
ouvrir des places d’hébergement
supplémentaires, qui ne sont
malheureusement pas des vraies
places d’hébergement mais plu-
tôt de mise à l’abri. Les cinq
gymnases ouverts par la munici-
palité représentent 290 places
supplémentaires. Tous ces dis-
positifs qui sont mis en place du-
rant l’hiver mériteraient d’être
transformés en véritables places
d’hébergement. 2150 places
d’hébergement précaires sont
prévues pour cet hiver. Il en fau-
drait le même nombre en per-
manence. Car, les personnes
sans abris n’ont pas besoin d’être
à l’abri uniquement quand il fait
froid.
Remarquez-vous tout de
même des avancées en matière
de politique d’hébergement et
de logement?
Il y a un nouveau ministre en
charge du logement (Benoît Ap-
paru a remplacé Christine Bou-
tin en juin 2009), qui se démène
pour essayer de changer les
choses. Mais, à l’heure actuelle,
on ne voit pas arriver les moyens
concrets qui permettraient la
mise en œuvre d’une nouvelle
politique. Le problème de fonds
n’a pas été résolu : plus personne
ne doit être contraint de dormir à
la rue.
En mai 2006, Nicolas Sarkozy
déclarait que s’il était élu, il
souhaitait que « d’ici deux ans
plus personne ne soit obligé de
dormir sur le trottoir et d’y
mourir de froid »…
La promesse n’est pas tenue. Il
disait encore l’année dernière
que chaque personne devait pou-
voir être accueillie, avoir une
chambre, prendre une douche…
Malheureusement, ces chambres
n’existent pas, ces douches
n’existent pas. Cela fait partie
des discours que les hommes po-
litiques tiennent régulièrement.
Une bonne volonté qui ne donne
pas les moyens aux plus exclus
de trouver une place dans la so-
ciété.
Propos recueillis par
Laurence Texier
Une maison dans la rueL’affaire de la mise en ligne des courriels des chercheurs du CRU (Centre de Recherchessur le Climat) a parasité l’ouverture du sommet de Copenhague lundi. Les climato-scep-tiques ont saisi l’occasion pour décrier les études menées sur le réchauffement climatique.
Ils sont nombreux ce matin
ceux qui poussent la porte du
35 rue Bichat. Un café, un thé,
une douche chaude et des vête-
ments à laver, tous viennent dans
le même but. Avec la mise en
place du plan grand froid dans de
nombreux départements, tout s’ac-
célère. L’endroit a été réquisi-
tionné et huit lits seront installés à
la hâte comme premières mesures
d’urgence. Pour l’heure, le centre
est ouvert de 9 heures à 12 heures
30. Paradoxalement, la fréquenta-
tion ne semble pas plus importante
avec l’arrivée de l’hiver. « Les
centres d’accueil de nuit offrent
des petits-déjeuners, les personnes
viennent moins dans notre centre.
D’habitude 140 personnes font la
queue depuis six heures du matin »
confirme Dominique, un des édu
cateurs.
L’ambiance qui règne dans la salle
d’accueil est plutôt sereine. Les
hommes qui sont là sont majori-
tairement Afghans. Peu d’entre
eux parle le français. Ahmade
Omid est en France depuis cinq
ans après son départ d’Afghanis-
tan, un passage par Calais et une
détention en prison, il dort sur une
péniche trouvée par l’association
Emmaüs. « Je prend des cours de
français ici pour réussir à m’en
sortir. Ici on nous aide juste pour
le logement » explique-t-il.
« Etre français ne suffit pas »
Une fois arrivé, les sans-abris
s’inscrivent sur une liste pour pou-
voir prendre une douche, aller sur
internet et consulter un médecin.
En attendant, tout le monde se re-
trouve autour d’une boisson
chaude. Certains se parlent, se re-
trouvent, d’autres observent, si-
lencieux. Pour Marjorie, 31 ans,
être une Française dans la rue n’est
pas plus facile pour s’en sortir: « Il
existe surtout des centres pour les
hommes exclusivement ou pour les
femmes avec des enfants ».
Après avoir passé quatre années
dans la rue, la jeune trentenaire a
trouvé un appartement mais une
histoire d’amour l’a reconduit
dans la rue. « Il faudrait un vrai
budget consacré à la réhumanisa-
tion des SDF, mais ça ne rapporte
pas donc l’Etat s’en fout », juge
Marjorie avant de partir en quête
d’un logement pour la nuit.
Johanna Amselem
SOCIETE - Les Dossiers de la rédaction
A plan grand froid, petits effets. A l’heureoù les thermomètres plongent dans le néga-tif, Didier Cusserne, délégué général del’association Emmaüs, dresse un état deslieux sans concession de la politique de l’hé-bergement en France.
« Il faudrait 2150 placesd’hébergementen plus »
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Reportage
Mercredi 16 décembre 20094
Election
Le score au premier tour
des élections présiden-
tielles au Chili, di-
manche dernier, de Sebastian
Pinera n’est pas une victoire
de la droite à proprement par-
ler. C’est une victoire person-
nelle. Déjà parce que,
économiquement parlant, le
système n’a pas changé de-
puis Pinochet. Il est depuis
longtemps libéral. Augusto
Pinochet avait développé, dès
1974, un néo-libéralisme à la
chilienne composé de privati-
sations, de déréglementations,
de libéralisations et de poli-
tiques monétaristes. Depuis,
la Concertation de gauche au
pouvoir n’a fait que poursui-
vre ces actions menées par la
junte militaire.
Ce n’est pas, à proprement
parler un retour de la droite.
En réalité elle a toujours été
au coude-à-coude avec la
gauche. Le 15 janvier 2006,
Pinera échoue face à Mi-
chelle Bachelet avec un
score de 46,5 % des
voix mais si on avait cumulé
les résultats des deux
candidats de droite, ils au-
raient devancés la gauche.
Un combat de personnalité
A ce stade, ce n’est plus de
politique dont on parle, c’est
de la personnalité des
hommes en campagne. Alors
qu’elle quitte le pouvoir, Mi-
chelle Bachelet garde une po-
pularité record : 75 à 80 %
dans les sondages récents.
Une estime qui n’a pas profité
au principal candidat du cen-
tre-gauche, Eduardo Frei.
« Pinera est quelqu’un qui re-
présente le changement, ex-
plique Sebastien Velut,
professeur à l’Institut des
Hautes Etudes de l’Amérique
latine, contrairement à
Eduardo Frei qui a déjà été
président…. Et qui n’est pas
très charismatique. »
Le vainqueur du premier tour,
lui, fascine. « Pinera c’est
surtout l'investisseur princi-
pal de LAN, d'une chaine de
télévision hertzienne, et de
l’équipe de foot COLO-
COLO, c'est l'équipe n°1 du
pays ..., décrypte quant à lui
Xavier Bezelin, expatrié de-
puis quelques mois à Valpa-
raiso. Ces entreprises
fonctionnent et les gens par-
tent de ce constat pour croire
qu'il va aider le Chili. Une
bonne partie de la population
regarde sa chaine de télévi-
sion et est influencée par ses
programmes. » Le personnage
n’est pas sans rappeler Sylvio
Berlusconi : le même pouvoir,
le même charisme… les
mêmes scandales financiers.
Celui dont la fortune est éva-
luée à 1,2 milliard de dollars
est aussi surnommé "la loco-
motive."
C’est donc une bataille qui se
joue entre deux hommes plus
que deux programmes, et qui
n’est pas encore finie.
« Certes Pinera a remporté le
premier tour avec 44 % des
voix, mais il ne possède au-
cune réserve de voix théo-
rique », précise Sebastien
Velut.
Eduardo Frei qui a obtenu
29,62% des voix, peut, quant
à lui, espérer récupérer les
voix du candidat indépendant,
Marco Enriquez-Ominami (un
ex-socialiste) et du commu-
niste Jorge Arrate. Ils engran-
geaient, au terme du premier
tour du scrutin, respective-
ment 20,12% et 6,21% des
suffrages. Le résultat de jeudi
n’est donc pas écrit d’avance.
Pinera, le Berlusconi chilien Sebastian Pinera a devancé Eduardo Frei de presque 15 points, lors du premier tour desélections présidentielles au Chili. Les deux hommes aux tempéraments diamétralementopposés connaitront leur sort demain. D’ici là, toutes les suppositions sont permises.
Le Parodien monde
« Entre
Pinera et
Frei, on
peut
compter
les voix,
pas les
dollars »
Trois question à... Guil-
lermo Saavedra
Guillermo Saavedra est
vice-président de la cham-
bre Franco-chilienne du
commerce et de l’Industrie.
Il présente les points forts et
les faiblesses des candidats
en lice à la présidentielle.
Pourquoi est-ce que la po-
pularité de Michelle Ba-
chelet n’a pas profité au
candidat de centre gauche,
Eduardo Frei ?
Frei est déjà passé par le
pouvoir et il n’a pas su mar-
quer positivement le pays. Il
est vu comme un homme
peu intelligent, intéressé
aux affaires et aussi riche
que Pinera. On peut comp-
ter les voix entre les deux
hommes, mais ce n’est pas
sûr qu’on puisse compter de
la même façon les dollars.
Que pense les gens de Pi-
nera ?
Il est plutôt synonyme de
réussite… Il faut dire que
depuis Pinochet, la culture
politique, qui était très im-
portante au Chili, a beau-
coup perdu. Tous les médias
sont contrôlés. Par exemple,
Pinera a été impliqué dans
plusieurs scandales finan-
ciers, … ce qui est pratique-
ment passé sous silence lors
de la campagne électorale.
Alors, c’est un vote sans
surprise qui se joue ?
On peut quand même rele-
ver la percée d’Enriquez-
Ominami. Plus qu’une
victoire personnelle, cela
montre surtout le rejet du
peuple pour la Coalition de
gauche, qui n’offre plus au-
cune alternative. Mais il
n’était pas prêt à être pré-
sident… pour le moment.
Sebastian Pinera, le Berlusconi chilien fascine grâce à
sa réussite personnelle.
Marie Koenig
DR
MK
Mercredi 16 décembre 2009 5
Grèce
Un plan radical pour éviter le naufrage
Au bord du gouffre
avec un déficit qui de-
vrait atteindre 12,7 %
du PIB cette année (alors que
les critères de Maastricht im-
posent un maximum de 3% du
PIB), la Grèce se retrouve
dans l’obligation de couper
dans les grandes largeurs.
«Nous devrons tous perdre de
notre confort», a prévenu
Georges Papandréou. Le Pre-
mier ministre a annoncé lundi
des «mesures douloureuses»
destinées à «éviter le nau-
frage». Premier poste
concerné, les dépenses de
santé. Celles-ci seront dimi-
nuées de 10 % dès l’année pro-
chaine. Par ailleurs, seuls les
fonctionnaires gagnant moins
de 2000 euros par mois pour-
ront prétendre à des augmenta-
tions de salaire supérieures à
l'inflation. Parmi les autres
mesures, la rigueur sera parti-
culièrement de mise pour le
secteur bancaire. Les banques
publiques ne verseront aucun
bonus alors que ceux du sec-
teur privé seront taxés, eux, à
hauteur de 90%.
«Papandréou a aujourd’hui
les mains libres pour annoncer
de telles mesures» explique
Chloé Anne Vlassopoulou, en-
seignant-chercheur à la faculté
de Droit et de Science Poli-
tique d’Amiens. «Pour la po-
pulation, les chiffres catastro-
phiques de l’économie
nationale, avec une dette qui
pourrait atteindre 125% de
son PIB l'an prochain, justi-
fient à eux seuls ces décisions
drastiques. D’autant plus que
la majorité des Grecs estiment
que la situation actuelle est
imputé en grande partie au
gouvernement conservateur,
qui a laissé la corruption et
l’évasion fiscale se dévelop-
per». Autre mesure phare, la
Grèce va procéder à la privati-
sation d'actifs publics non es-
sentiels à l'Etat et introduire
une taxe sur les bénéfices du
capital et les compagnies off-
shore. Mais la partie n’est pas
gagnée pour autant. Au pou-
voir depuis octobre, le gouver-
nement socialiste de
Papandréou devra surtout en-
rayer le déficit de crédibilité
qui touche actuellement le
pays. La semaine dernière, les
agences de notation (insti-
tuions chargées de noter la sol-
vabilité des Etats) ont à
nouveau baissé la note de sa
dette à long terme en la faisant
passer de A- à BBB+.
Vincent Girard
Pour ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d'ici 2013, le Premier mi-
nistre Georges Papandréou a annoncé lundi le lancement d’un plan national. Les dé-
penses de santé seront réduites de 10%, les bonus bancaires taxés à 90% et une rigueur
salariale sera mise en place dans la fonction publique.
Le Parodienmonde
DR
Mercredi 16 décembre 200966
Immigration
Silence, on expulse !
Eric Besson n’a pastenu parole : un nou-veau charter d’Af-
ghans devait prendre sonenvol hier, direction Kaboul.Mais cette fois-ci, la recon-duite passe presque inaper-çue. Le Ministère del’Immigration s’est fait ex-trêmement discret sur lesujet, si bien que c’est la Ci-made (service d’aide aux mi-grants) qui a dévoilél’information le week-enddernier. Selon l’association,une des seules habilitées à in-tervenir dans les centres derétention, 9 Afghans détenusdepuis une vingtaine de joursà Coquelles et 2 autres Af-ghans retenus à Lille, se se-raient vu notifier, samedi,leur renvoi par la police auxfrontières (PAF).
Le 21 octobre dernier, trois
Afghans arrêtés lors du dé-
mantèlement de la « jungle »
de Calais avaient été ren-
voyés avec 24 autres mi-
grants dans leur pays, lors
d’un vol groupé organisé par
Londres et Paris. La nouvelle
avait suscité une véritable
polémique et s’était propagée
dans les médias et le débat
politique à une allure fulgu-
rante. Le ministre des Af-
faires Etrangères Bernard
Kouchner s’était même dés-
olidarisé de son collègue.
Face à cette déferlante mé-
diatique, Eric Besson avait
réagi et assuré qu’il n’y au-
rait « pas d’autres retours
dans les jours qui viennent si
la situation continuait à se
dégrader » en Afghanistan,
pays toujours en guerre. Le
ministre aurait-il changé
d’avis ? Il est resté en tout
cas bien silencieux, refusant
de confirmer ou infirmer les
propos de la Cimade. C’est
Claude Guéant, le secrétaire
général de l’Elysée, qui a
confirmé le vol, mardi matin
au micro de RTL, ajoutant
qu’il ne voyait pas « pour-
quoi la France ne le ferait
pas, alors que le Royaume-
Uni reconduit chaque année
plus d'un millier d'Afghans».
Confusion programmée ?
Eric Besson souhaitait-il évi-
ter de salir un peu plus son
image déjà bien ternie ?
C’est ce que semble penser
Vincent Lenoir, secrétaire
général de l’association
Salam (Soute-
nons Aidons
Luttons Agis-
sons pour les
Migrants) : «
Je pense qu’il
voulait éviter le battage mé-
diatique de la dernière fois »,
assure-t-il. Mais bien plus
que le silence, c’est le men-
songe que déplore la Cimade.
L’organisation estime que les
Afghans « ont été trompés
par plusieurs de leurs inter-
locuteurs – dont un juge qui
leur avait indiqué qu’ils
n’avaient rien à craindre ».
Autour de cette confusion –
programmée ? – la mobilisa-
tion a du mal à se mettre en
place. Certes, certaines asso-
ciations, comme Salam, ont
appelé à manifester et sont
descendues dans les rues de
Calais dès dimanche soir, de-
vant le centre de rétention de
Coquelles, pour s’opposer au
renvoi des onze Afghans.
France Terre d’Asile et le
MRAP (Mouvement contre
le racisme et pour l’amitié
entre les
peuples) ont
é g a l e m e n t
c o n d a m n é
tout renvoi
forcé. Mais
le mouvement ne connaît pas
l’ampleur de la dernière fois.
« On a appris la nouvelle sa-
medi matin seulement, ex-
plique Vincent Lenoir. Il a
donc été difficile de mobili-
ser les gens. » Peut-on parler
d’indifférence ? « Pour moi,
c’est surtout une indifférence
de la part des médias qui ont
peu relaté l’information. Et
si la population n’est pas in-
formée, elle ne peut pas se
mobiliser ».
Cette tiédeur dans la mobili-
sation s’explique aussi par la
période : « Noël n’est jamais
favorable », déplore Vincent
Lenoir. Enfin, cette recon-
duite n’est plus une première
: « La dernière fois, il y a eu
plus d’échos car c’était un
précédent ; aujourd’hui le
tabou est déjà brisé. »
« Protection temporaire »
Malgré tout, quelques voix se
sont élevées. Françoise Hos-
talier, députée UMP du Nord,
a sollicité un moratoire au
président de la République et
au ministre de l’Immigration
afin de retarder le renvoi des
onze réfugiés en Afghanistan
« tant que la sécurité n’y
sera pas assurée ». Le Parti
socialiste enfin, a demandé,
lundi, la mise en place d’une
« protection temporaire »
pour les Afghans réfugiés.
Silence volontaire de la part
d’Eric Besson ou couac gou-
vernemental, la confusion a
en tout cas servi à étouffer
dans l’œuf le mouvement de
contestation contre les char-
ters d’Afghans. Ce qui ne
sera pas pour desservir le
plan de communication de
l’Elysée.
Laura Beheulière
Un nouveau charter d’Afghans devait décoller hier vers Kaboul, avecà son bord onze migrants. Alors que Claude Guéant a confirmé lanouvelle, le ministre de l’Immigration demeure silencieux.
Le Parodien social
Onze Afghans vont être expulsés dans les prochains jour.
« Les Afghans ontété trompés parplusieurs de leursinterlocuteurs »
Pas de reprise pour le
RER A. Les syndicats et
la direction de la RATP
ont tenté hier, en vain, de trou-
ver une issue au mouvement
social entamé il y a six jours
sur la ligne A du RER. Face à «
un vrai blocage et une provo-
cation de la part de la direction
», le mouvement pourrait
même s’intensifier estime Mi-
chael, un conducteur de métro
syndiqué à la CGT. La ligne B
du RER a d’ailleurs rejoint les
rangs des grévistes ce mardi.
Mais avec un impact bien
moindre pour les usagers. En
moyenne, 75 % des trains ont
circulé tout au long de la jour-
née. « Le mouvement est entre
les mains de la direction. Les
conducteurs ne cesseront pas
pour Noël à moins que la di-
rection ne décide de nous écou-
ter », estime Fabien Cortes,
délégué à Sud-RATP. Remon-
tés, les syndicats de la RATP,
unis pour réclamer une prime
de 120 à 150 euros par mois
pourraient bien faire parler
d’eux quelques temps encore.
Et faire mentir l’adage prési-
dentiel selon lequel « quand il
y a une grève en France, per-
sonne ne s’en aperçoit ».
Beaubourg tient tête au Minis-
tère de la culture. Quatre se-
maines que le Centre
Pompidou demeure portes
closes. Le personnel du musée
avait initié le mouvement le 24
novembre pour protester contre
les suppressions d’emplois pré-
vus dans le cadre de la Révi-
sion générale des politiques
publiques (RGPP). Alors que le
Louvre, l’arc de triomphe et
autres musées et monuments
nationaux ont rouvert, le
musée du centre parisien tient
le piquet de grève et prévoit de
rembourser les billets pré-ven-
dus.
Fronde autour de Delanoë.
10% des agents municipaux de
la ville de Paris étaient hier en
grève selon la mairie de Paris.
Le mouvement lancé par une
intersyndicale rassemblant
CFDT, CGT, CFTC, FO, visait
à protester contre la politique
sociale de Bertrand Delanoë,
concernant l’évolution de car-
rière minimum et la gestion des
effectifs. Une grève express,
qui n’a eu que peu de consé-
quences pour les Parisiens
puisque seules 41 crèches
étaient fermées sur les 439 que
compte la capitale.
Les enseignants battent le
pavé. 13,39% de grévistes en
primaire et 12,26% dans les
collèges et lycées. La journée
de mobilisation des ensei-
gnants a réuni hier des organi-
sations du secteur éducatif et
de l’enseignement supérieur,
autour de manifestations dans
plusieurs villes de France.
Objet de leur mécontentement
: la réforme de la formation des
maîtres, qui prévoit notamment
une réduction des stages. Il
s’agissait d’« une première ac-
tion pour prendre la tempéra-
ture », estime Thierry Cadart,
secrétaire général du CGEN-
CFDT. Si le mouvement risque
fort de ne pas survivre aux va-
cances scolaires, de nouvelles
actions sont à prévoir une fois
passée la trêve de Noël.
Les distributeurs d’argent en
panne sèche ? C’est ce qu’il
pourrait bien se passer, dès le
21 décembre si le personnel
chargé d’alimenter les distribu-
teurs automatiques de billets
n’obtient pas la prime de risque
qu’il revendique, au même titre
que les convoyeurs de fonds.
Une panne de liquidités qui
pourrait elle aussi venir gâcher
les fêtes, à Paris comme en
province.
Laurence Texier
Mercredi 16 décembre 7
Mobilisations
Pas de trêve à la grève A dix jours de Noël, le climat social n’est pas à la fête. Tour d’horizon des grèves et desmobilisations en cours où à venir.
Le Parodiensocial
Trois questions à Alain
BeszinAlain Beszin est délégué dé-
partemental de la branche
RER de Force Ouvrière (FO).
Quelle est la situation ac-
tuelle après six jours de
grèves sur le RER A ?
On ne peut pas dire qu’on
aille vers une sortie. Nous
avons une base de négocia-
tion claire mais l’entreprise
(RATP) a opté pour un autre
chemin de discussions. Lors
des négociations d’hier, les
syndicats et la direction sont
restés bloqués sur leurs posi-
tions. Le mouvement ne fai-
blit pas. Les trains ne sont
d’ailleurs conduits que par
des cadres. Il doit y avoir un
ou deux conducteurs non gré-
vistes, et encore, je ne suis
pas sûr. Les assemblées se
sont réunies ce matin. Elles
ont décidé à l’unanimité que
le mouvement sera reconduit
au moins jusqu’à demain [au-
jourd’hui, mercredi].
En lançant un mouvement
de cette ampleur à la veille
des fêtes de fin d’année,
l’objectif est-il comme l’a
affirmé Roger Karoutchi de
« profiter des fêtes » ?
Non, puisque la probléma-
tique a émergé il y a plus
d’un an et demi. La situation
aurait très bien pu être réglée
aujourd’hui, mais l’entreprise
n’a pas voulu discuter aupa-
ravant.
Pensez-vous que la multi-
plication des conflits so-
ciaux puisse remettre en
cause l’idée d’une trêve de
Noël ?
Même si nous sommes le
moteur de quelque chose qui
va arriver, nous restons cen-
trés sur notre conflit social. Il
y a un raz le bol général qui a
été aggravé par les méthodes
de management, la gestion
purement comptable d’entre-
prises. C’est le cas de la
RATP, qui a complètement
oublié le personnel.
Le RER A roulera-t-il pour
Noël ?
Aujourd’hui, on a atteint un
tel niveau de motivation et de
la colère vis-à-vis de la direc-
tion qu’on risque de faire
durer le conflit. Noël ou pas.
LT
« On risque de faire durer le conflit Noël ou pas »D
R
Mercredi 16 décembre 20098
Investissement
«Notre pays a troplongtemps négligéson enseignement
supérieur, alors que c’est la cléde notre compétitivité future » adéclaré Nicolas Sarkozy, lundilors de la conférence de pressepour lancer le grand emprunt.
Cette intervention fait suite à la
remise du rapport, le 19 novem-
bre, de la commission Juppé-Ro-
card chargée de définir les
priorités stratégiques de l’inves-
tissement. Le chef de l’Etat a
énuméré les différents secteurs
qui bénéficieront du grand em-
prunt. Le numérique, le dévelop-
pement durable, l’industrie, la
recherche et dans une grande
partie –à hauteur de 11 milliards
d’euros- l’enseignement supé-
rieur.
Pour financer cet investissement,
l’Etat va emprunter 22 milliards
d’euros sur les marchés finan-
ciers et les 13 autres milliards
proviennent des sommes que
l’Etat avait prêté aux banques
pendant la crise financière.
Campus d’excellence
Près de 8 milliards d’euros se-
ront consacrés à l’ouverture
« d’une dizaine de campus d’ex-
cellence», qui permettront, à
terme, aux universités françaises
« d’accéder à l’excellence mon-
diale », selon Nicolas Sarkozy.
Les universités ne toucheront pas
les fonds propres mais les reve-
nus qui s’en dégageront. Tou-
jours dans cette optique,
l’investissement prévoit plus
d’un milliard d’euros pour
« compléter et accélérer le plan
campus », le regroupement
d’Université en pôles de forma-
tion et de recherche. Mais pour
Thierry Cadart, secrétaire géné-
rale du CGEN-CFDT , « c’est un
réel problème. Le choix politique
est de privilégier uniquement les
grandes structures ». Même s’il
ne conteste pas le besoin de
synergie en matière de formation
et de recherche, il craint « l’ins-
tauration d’un système d’univer-
sité à deux vitesses ».
De l’aveu même du chef de
l’Etat, cet investissement s’ins-
crit dans le long terme. Pourtant,
un milliard d’euros vont être dé-
bloqués « immédiatement » pour
permettre la création d’un gigan-
tesque campus à Saclay (voir
l’encadré ci-contre). Enfin, pour
les internats d’excellence, 500
millions d’euros seront destinés
à l’apprentissage, avec la créa-
tion de 20 000 postes supplé-
mentaires.
L’ambition de Nicolas Sarkozy
est de doter la France « des meil-
leures universités du monde »,
mais quid des universités qui ne
seront pas d’excellence ? Thierry
Cadart souhaite qu’un processus
de discussions s’établisse.
Les universités au cœur du grand empruntPrès d’un tiers des 35 milliards d’euros du grand emprunt seront consacrés à l’enseignement supérieur, tout du moins àune dizaine de campus. Les prémices d’une université à deuxvitesses ?
EN BREF
Moins d’impôts pourle CAC40Les 40 plus grosses socié-tés françaises paient 2,3fois moins d’impôts sur lesbénéfices que les petiteset moyennes entreprises,selon un rapport duConseil des prélèvementsobligatoires. L’organismepublic révèle que quandune PME paie 100€, uneentreprise du CAC 40 en
acquitte 43.
10 milliards pourDubaïAbu Dhabi a accordé unprêt de 10 milliards dedollars à son voisin en dif-ficulté, Dubaï. Cette an-nonce rassure lesinvestisseurs. Ce prêt per-met à l’émirat d’épongerune partie des dettes de safiliale immobilière. Le 24novembre, Dubaï avait re-connu ses difficultés à
rembourser ses créanciers.
Prix du gaz inchangéen janvierLe prix du gaz restera in-changé au 1er janvier. Il estnormalement réévaluétous les trois mois. Le gou-vernement s’est entenduavec le groupe GDF-Suezpour que la hausse ne sur-vienne pas en plein hiver,mesure qui aurait été im-populaire. En revanche, onne sait pas à quand est re-
poussé cette hausse.
Le Parodien économie
Nicolas Sarkozy :
« Saclay, une Sili-
con Valley à la fran-
çaise »Lors de sa conférence de
presse de lundi, le président
a annoncé sa volonté de
créer un grand pôle d’excel-
lence, sur le plateau de Sa-
clay (Essonne). Près d’un
milliard d’euros seront al-
loués à la création de ce
pôle. D’après Nicolas Sar-
kozy, cet ensemble, calqué
sur le modèle de « la Silicon
Valley » (ndlr : zone où se
concentrent les industries de
la recherche et des technolo-
gies de pointe en Californie),
regroupera des universités
et des écoles de prestiges,
formant ainsi un campus
d’excellence. Paristech (Po-
lytechnique, HEC), l’école
centrale de Paris, l’école
normale de Cachan et l’Uni-
versité Paris XI formeront,
entre autres, les structures
de ce pôle d’excellence dans
l’enseignement et la re-
cherche. Au niveau des en-
treprises, Saclay est déjà à
la pointe de la recherche : le
CEA (Commissariat à l’Ener-
gie Atomique) est implanté
sur la commune.
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Julien Van Caeyseele
«Ala veille de Noël,c’est difficile dansbon nombre d’ex-
ploitations ». Le président dela Fédération Nationale desSyndicats d’Exploitants Agri-coles (FNSEA), Jean-MichelLemétayer, a tiré la sonnetted’alarme lundi sur France-Info.Et les chiffres lui donnent rai-son : le revenu agricole moyena baissé de 34 % en 2009 selonles comptes prévisionnels pu-bliés lundi par le ministère del'Agriculture. Il est estimé à 1 200 euros par mois. Les pro-ducteurs laitiers sont les plusdurement touchés car leursrentrées d’argent ont baissé demoitié par rapport à l’année2008. Ils gagnent moins qu’unSMIC à l’année. La chute duprix de vente des produits ex-plique ce coup dur. Exceptionnotable, le revenu des produc-teurs de vins de table et de paysainsi que celui des éleveurs debovins ont progressé respecti-vement de 39% et de 17%.
Un plan jugé insuffisant
Le temps où le revenu des
agriculteurs atteignait 28 500
euros en 2007 est bien loin.
Pire, la situation est catastro-
phique en élargissant le laps de
temps étudié. Le revenu des
agriculteurs a baissé de
50 % en deux ans. Consé-
quence, il est inférieur au-
jourd’hui à celui du début des
années 90. Le ministre de
l’agriculture, Bruno Le Maire,
a même estimé en août dernier
que l’agriculture traverse sa
pire crise depuis les trente der-
nières années. Pour endiguer
cette chute, un plan a été pré-
senté le 27 octobre dernier par
Nicolas Sarkozy. Un des trois
volets du dispositif prévoit la
distribution d’un milliard
d’euros de prêts et de 650 mil-
lions d’aides. Pas de quoi sa-
tisfaire Jean-Michel
Lemétayer : « On verra très
vite que le plan de soutien an-
noncé par le gouvernement ne
sera pas suffisant. Il ne faudra
pas que le gouvernement hé-
site un instant à accroître l’en-
veloppe concernant le soutien
aux producteurs ».
Sombre avenir
Et ça presse. Les perspectives
d’avenir ne sont pas encoura-
geantes. Les prix agricoles
étaient toujours orientés à la
baisse en décembre 2009 selon
les chiffres du ministère de
l’agriculture. De plus, la date
fatidique de 2013 approche à
grands pas : La Politique Agri-
cole Commune (PAC) sera ré-
formée. Et tous les
observateurs s’accordent à dire
que les agriculteurs français,
bénéficiaires du dispositif ac-
tuellement, seront les grands
perdants de cette refonte.
Bruno Le Maire en est
conscient. Il a organisé une
réunion à Paris le 10 décembre
dernier avec 21 de ses homo-
logues européens pour souli-
gner son attachement à la PAC.
François Perrigault
Mercredi 16 décembre 2009 9
Crise
Le spleen des agriculteursLe revenu des travailleurs de la terre a chuté de 34 % en 2009.
Réforme
La dette américaine dépasse le seuil autorisé par la loiConfronté à une dette abyssale, qui le rend hors-la-loi vis-à-vis de sa propreConstitution, l’Etat américain va être obligé de changer sa législation.
Le montant de la dette
fédérale américaine
contient quatorze chif-
fres. Le 13 décembre, celle-
ci s’élevait à plus de 12
104,215 milliards de dollars,
soit plus de deux fois le pro-
duit intérieur brut (PIB) de la
Chine. La loi fixe au-
jourd’hui la limite à 12 104
milliards, le dépassement est
donc de 215 millions de dol-
lars. Une somme « symbo-
lique » à l’échelle des
Etats-Unis, mais qui illustre
bien l’état des finances pu-
bliques américaines.
Pour ne plus être hors-la-loi,
les démocrates ont proposé
ce week-end d’augmenter à
nouveau ce plafond, pour le
porter à 14 000 milliards
cette fois-ci. Sinon, l’Etat
devrait tout simplement arrê-
ter de fonctionner. Cette me-
sure devrait être effective
d’ici la fin de l’année.
Le plafond de la dette améri-
caine est fixé par la loi de-
puis 1917. Celui-ci avait déjà
été augmenté par Barack
Obama en février dernier, en
même temps que l’adoption
du plan de relance écono-
mique de 2009. Néanmoins,
cette dette n’est pas seule-
ment imputable à la crise
économique. Pour les années
2005, 2006 et 2007, elle s’est
accrue de deux milliards de
dollars par jour ouvrable.
Pour 2008, ce chiffre a at-
teint 4 milliards perdus quo-
tidiennement.
Anthony Mansuy
économie Le Parodienéconomie
Mo
x0
7/flic
kr.co
m
Année Dette américaine (en milliards de dollars)
2007 8,9502008 9,9852009 12,867 (est.)2010 14,456 (est.)2011 15,673 (est.)2012 16,656 (est.)2013 17,440 (est.)2014 18,350 (est.)
Chiffres : bureau du Budget du Congrès des Etats-Unis
Les agriculteurs ont montré leur mécontentement à Strasbourg le 1er
octobre dernier
Mercredi 9 décembre 200910
Reportage
« Ca devient de plus en plus une chasse à l’islam »
«J’attend d’un jeune mu-
sulman qu’il ne parle
pas verlan et qu’il ne
porte pas sa casquette à l’envers. »
C’est la contribution de Nadine
Morano au débat sur l’identité na-
tionale.
La secrétaire d’Etat chargée de la
famille et de la Solidarité, Nadine
Morano, s’est exprimée, hier, lors
d’un débat sur l’identité nationale.
A la question d’un jeune homme
sur la compatibilité entre l’islam et
la République elle a répondu que «
Moi, ce que je veux du jeune mu-
sulman, quand il est français, c’est
qu’il aime son pays, c’est qu’il
trouve un travail, c’est qu’il ne parle
pas le verlan, qu’il ne mette pas sa
casquette à l’envers ». Des propos
déjà qualifié de «consternants » par
Benoît Hamon, porte-parole du
parti socialiste.
Cette déclaration arrive après la pro-
fanation de la mosquée Bilal de
Castres. La façade a été souillée
d’insultes racistes. Des pieds de co-
chon suspendus au portail et des
oreilles accrochées à la porte. Des
actes condamnés par la commu-
nauté musulmane comme l’ex-
plique l’imam Nordine de la
mosquée de Combs-la-Ville (77) :
«Tous les musulmans sont choqués
et condamnent ces actes racistes et
islamophobes ». Cette profanation
fait écho au débat actuel sur l’iden-
tité nationale ainsi qu’au référen-
dum sur l’interdiction de la
construction des minarets en Suisse.
Des discussions qui, selon l’imam
présentent un danger de stigmatisa-
tion : «On assiste à une montée de
l’islamophobie et ces discussions ne
font que l’attiser. C’est un faux
débat, il ne faut pas confondre inté-
gration et religion. Ca devient de
plus en plus une chasse à l’Islam ».
« L’islam, une religion
qui fait peur »
Les musulmans craignent une
montée de l’islamophobie. « Ce cli-
mat vient des amalgames. L’islam
fait peur et les gens l’associent sou-
vent au terrorisme, Les médias ont
trop souvent diabolisé cette religion
» dénonce Salif Keita, un musul-
man français pratiquant d’origine
malienne. Il revendique une com-
patibilité possible entre le culte reli-
gieux islamique et l’intégration en
France.
Ces profanations ont été condam-
nées par d’autres institutions reli-
gieuses comme le Conseil
Représentatif des Institutions Juives
de France (CRIF) qui, dans un
communiqué, espère que « les van-
dales seront arrêtés rapidement et
condamnés avec la plus grande sé-
vérité». De son côté, le président de
SOS Racisme, Dominique Sobo,
menace de demander aux préfets
une « interdiction sur la tenue de
ces discussions (concernant le
débat sur l’identité nationale) pour
risque de trouble à l’ordre public.»
Johanna Amselem
Entre l’interdiction des minarets en Suisse et ledébat sur l’identité nationale en France, la com-munauté musulmane craint une islamophobiegrandissante.
Focus
Les mosquées en chiffreC
roix gammées, têtes et
pieds de cochon sus-
pendues, insultes xé-
nophobes, le spectacle est
violent. Ces dégradations sont
celles que l’on retrouve à
chaque fois qu’une mosquée
est dégradée, profanée. La
France compte 5 millions de
musulmans, et environ 1700
mosquées. Mais ces lieux de
cultes musulmans ne sont pas
les seuls à être profanés. En
2008, 148 tombes de musul-
mans ont été profanées au ci-
metière militaire Notre Dame
de Lorette, dans le nord. M.
Lamdaoui, membre du
Conseil national du PS, af-
firme observer "avec inquié-
tude la recrudescence des
agressions contre les Français
de confession musulmane. Il
demande au ministre de l'In-
térieur de prendre les mesures
nécessaires pour éviter que de
tels actes se reproduisent.
L’année 2008 a par ailleurs
été la plus catastrophique
pour la population musul-
mane de France, tant les actes
de violence contre lieux de
cultes et êtres humains ont été
nombreux.
Avant la profanation de la
mosquée de Castres, une tren-
taine de mosquées, vingt-cinq
salles de prières et autres
tombes et symboles de l’islam
ont fait l’objet d’actes islamo-
phobes. Ces chiffres sont pour
le moins révélateurs d’une
certaine islamophobie, qui
semble s’installer en France.
Pauline Bordone
Le Parodien société
Une mosquée à Paris
EN BREFVaccins90 % des Français ne sesont pas (encore) fait vac-ciner contre la grippe A(H1N1) et 78 % d'entreeux n'envisagent pas de lefaire. 84 % des parentsn'ont pas fait vacciner leursenfants et 79 % d'entreeux n'ont pas l'intention dele faire. C'est essentielle-ment la peur des effets se-condaires à long terme quiles freine : les trois quartsles redoutent, près de lamoitié les craignent beau-coup.
SantéLe bisphénol A (BPA) au-rait des effets nocifs surl’organisme. D’après uneétude de l’Institut nationalde la recherche agrono-mique (Inra) à Toulouse,cette substance, commu-nément employée dansles plastiques alimentairesréduirait la perméabilité del’intestin. Le BPA n’est pasinterdit en France ni auxEtats-Unis.
ArrestationsTrois jeunes hommes ontété interpellés, lundi soir14 décembre et mardimatin 15 décembre, dansl'enquête sur la fusilladeau cours de laquelle unadolescent de 12 ans estmort dimanche à Lyon, aaffirmé la police, précisantqu'aucun d'eux n'étaitpour le moment soup-çonné d'être le tireur.
Mercredi 16 décembre 2009 11
Johnny Hallyday
Qui va payer la tournée ?Le rockeur, qui s’est réveillé du coma artificiel dans lequel il était plongé, va-t-il pou-voir reprendre sa tournée? Les assureurs de la tournée seront tous suspendus aux lè-vres du producteur qui devrait annoncer aujourd’hui si Johnny finira son Tour 66.
Une décision qui vaut de l’or pour les
compagnies qui assurent le show qui
sauront désormais vers qui se tourner
pour payer les pots cassés. Pour aider Jean
Claude Camus à se décider, deux médecins
français ont été dépêché ce lundi pour rendre
compte de l’état de santé du chanteur. Il s’agit
du docteur François Zuccarelli, célèbre mé-
decin des stars et le professeur Catonné, di-
recteur du service de traumatologie de la Pitié.
Une fois leur rapport rendu, trois scénarios
s’offrent aux organisateurs de la tournée
d’adieu du chanteur de 66 ans.
30 millions d’euros maximum
Dans le cas où Johnny venait à annuler sa
tournée, la guerre des assurances serait à son
paroxysme. «S’il est démontré que le chan-teur était au courant des risques encourus enprenant l’avion moins d’une semaine aprèsson opération d’une hernie discale, il sera dé-signé responsable et les frais engendrés parl’annulation de la tournée ne seront pas in-
demnisé au producteur» explique Jean Sitbon,
assureur d’artistes interrogé par le Parodien
Libéré. «C’est sans doute le pire scénario quel’on puisse imaginer, d’où l’importance durapport rendu par les médecins». Si les com-
plications suite à son voyage n’étaient pas
prévisibles, ce sont les assureurs qui devront
entrer en scène et rembourser les producteurs
à hauteur de 30 millions d’euros maximum. Si
enfin, c’est le chirurgien Delajoux qui est dé-
signé coupable par les experts, il devra assu-
mer la responsabilité de l’annulation de la
tournée.
Troisième hypothèse : reste celui d’un report
de quelques dates du show qui engendrerait
des pertes vraiment moins lourdes. Selon son
ami Michel Drucker, interrogé par Europe 1,
il est surtout temps que la star se repose: «ce
qu’il a eu est très grave, son corps est épuisé
et il souffre. Il est hors de question que la
tournée reprenne».
Mégal Grouchka
société Le Parodien
Pas moins de trois minis-
tres sont aujourd’hui au
parlement : Brice Horte-
feux, ministre de l’intérieur,
Xavier Darcos, ministre du tra-
vail et Eric Besson, ministre de
l’immigration. Une fin en fan-
fare pour cette mission d’in-
formation parlementaire.
Composée de 32 députés de
tous bords, mais à majorité
UMP, elle a été lancée en juin
dernier. Durant six mois, plus
de 170 personnes ont été audi-
tionnées. Ainsi, députés, ju-
ristes et représentants du culte
musulman ont débattu et ap-
porté des éclairages sur « despratiques religieuses tendant às’immiscer dans l’espace pu-blic et à devenir des normessociales » selon l’entourage du
président de la mission, André
Gérin (PC). En premier lieu, le
port du voile et les problèmes
liés à cette pratique (soucis
d’identification dans les admi-
nistrations par exemple).
Pour André Gérin, cité par un
collaborateur, « le port du voileintégrale n’est que la partie vi-sible de l’iceberg ». Il évoque
des pratiques allant à l’encon-
tre des libertés des femmes.
L’interdiction d’être exami-
nées par un médecin homme,
ou la volonté de ne pas mélan-
ger hommes et femmes à la
piscine sont directement vi-
sées. Les représentants du
culte musulman se sont in-
quiétés d’un débat sur leur re-
ligion, affirmant que cela
renforcerait l’islamophobie ac-
tuelle. Ils ont par ailleurs af-
firmé que le port du voile n’est
pas une restriction religieuse,
tout en s’opposant à une loi
l’interdisant.
Dans l’entourage d’André
Gérin, on explique que le but
de la mission n’est pas d’inter-
dire le port du voile, mais de
donner des préconisations pour
une pratique de l’islam en ac-
cord avec la laïcité de la
France. La mission planche sur
les suites juridiques à donner
et sur la nécessité d’être à vi-
sage découvert dans l’espace
publique. Le rapport sera pu-
blié en janvier, et débouchera
peut-être, une nouvelle fois,
quelque semaine après les ré-
flexions sur « l’identité natio-
nale », sur un débat plus
général sur l’islam.
Clément Bourdin
Débat
Le Parlement va lever le voileLa mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral prend fin aujourd’hui. Bilan.
«C’est bon, on s’en va mainte-nant», a dit Johnny Hallyday en seréveillant. D
R
Mercredi 16 décembre 200912
Paris
Les impôts au centre du débat municipal
Le Parodien politique
EN BREF« Nouveaux états généraux de lafemme »Destinés à définir les com-bats de la Française dudébut du XXIe siècle, les «nouveaux états générauxde la femme » ont été lan-cés lundi par un déjeunerréunissant des femmes dugouvernement. Placéesous le patronage de l'an-cienne ministre SimoneVeil, la réflexion est lancéesur des sujets aussi variésque la place de la femmedans l'entreprise, la poli-tique, le couple, la famille.Les débats et propositionsdéboucheront en maiprochain sur une confé-rence à Paris.
Redécoupage élec-toral : un nouveautexte en janvierLe gouvernement présen-tera un nouveau texte enjanvier prochain pour sonprojet de loi sur le redé-coupage électoral, rejeté,suite à une « erreur » devote des centristes, par laconférence des présidentsréunie hier au Sénat.
L'augmentation dusmic jugée insuffi-santeLes syndicats partisansd’un soutien à la consom-mation ont jugé "insuffi-sante" la revalorisation dusmic de 0,5 % décidée parle gouvernement pour le1er janvier, qui correspondau strict minimum légal.Les syndicats prédisant «une hausse des conflits ».
La nouvelle hausse des impôts prévue pour 2010, et votéehier, a remobilisé l’opposition… et les Verts, à quelques moisdes régionales.
8%, c’est la hausse des
impôts directs locaux
que les Parisiens vont de-
voir subir à partir de l’année
prochaine. Cette hausse inter-
vient après celle de 9% en
2009, assortie de la création
d’une nouvelle taxe foncière
départementale de 3% étant
donné que Paris est aussi un
département. Elle devrait être
« la dernière de la mandature», assure-t-on dans les cou-
loirs de l’Hôtel de Ville, en
s’attachant à faire désenfler un
soufflé déjà bien gonflé par
cette décision qui plombe la
popularité de Bertrand Dela-
noë. « Nous devons faire faceaux urgences sociales, garderle cap dans la tourmente etnous donner les moyens detenir tous nos engagements ».
Il a également souligné que la
ville avait décidé de maintenir
en 2010 les 49.000 emplois de
la collectivité parisienne, «alors que l’Etat supprime pardizaines de milliers les postesde fonctionnaires ».
C’est naturellement du pain
béni pour la droite parisienne
et son député Jean-François
Lamour qui ne manque pas
l’occasion de tirer à vue sur la
mairie socialiste. « Folie fis-cale », c’est en ces termes
qu’il a qualifié la hausse si-
gnificative. « En deux ans onaura atteint près de 50 %d’augmentation de taxe fon-cière : 35 % cette année et en-viron 12 % l’an prochain.C’est du jamais vu ». Du côté
de Christine Lagarde, ministre
de l’Economie et également
élue UMP du 12ème arrondis-
sement, on pointe du doigt les
dépenses de fonctionnement.
« Ce budget repose sur deuxprincipes, essentiellementplus de dépenses de fonction-nement et plus d’impôts pourles financer ». Par rapport à la
dette de l’Etat envers la ville
de Paris, Mme Lagarde botte
en touche. « Celui-ci respectetoutes ses obligations, notam-ment celles qui sont prévuespar la Constitution ».
Des Verts frondeurs
Le coup d’éclat vient certaine-
ment des Verts, qui tout en vo-
tant favorablement le budget
2010, tentent de se démarquer.
A l’approche des élections ré-
gionales, où ils se présenteront
sous leurs propres listes, les
alliés de Bertrand Delanoë ont
brandi l’argument climat. Syl-
vain Garel, co-président du
parti au Conseil de Paris, in-
siste : « Paris se tourne dés-ormais plus vers Dubaï quesur Copenhague », précisant
le peu de cas fait par le PS de
leur étude sur la conversion
écologique de la région, sus-
ceptible de relancer un marché
de l’emploi moribond. Ce que
Jean-François Lamour récu-
père à son compte. « Nous
proposons des amendements
qui représentent 100 millions
d’euros, essentiellement d’in-
vestissement, pour le dévelop-
pement durable ». Une chose
est sûre, la bataille pour la
succession de Bertrand Dela-
noë a déjà commencé.
Grégory Raymond
Delanoe devra batailler pour faire accepter lebudget 2010
DR
.
Mercredi 16 décembre 2009 13
Nouveau Centre-Modem
Dispute autour d’un héritageLa formation politique dirigée par Hervé Morin souhaite récupérer la dénomination UDF. Le parti de François Bayrourefuse de céder ce qu’il estime lui appartenir.
La filiation de l’Union pour la
Démocratie Française
(UDF) créée par Valery Gis-
card d’Estaing en 1978 n’aura ja-
mais été autant revendiquée depuis
son démantèlement progressif com-
mencé en 2002. Ceux qui avaient
jadis contribué à faire disparaître le
parti centriste jugé désuet, se récla-
ment désormais de lui.
Nostalgie d’une identité
passée
En première ligne, le Nouveau Cen-
tre qui par la voix de son président a
manifesté sa volonté de revenir à
l’ancienne appellation. « Notre parti,nous ne cessons de le dire c’estl’UDF d’aujourd’hui », a déclaré
Hervé Morin lors du Conseil Natio-
nal que tenait l’allié de la majorité sa-
medi dernier. Le changement de
nom est envisagé d’ici à deux ans,
mais déjà, par anticipation, tous les
supports de communication du parti
associent les deux dénominations.
Les arguments ne manquent pas
pour justifier l’appropriation.«L’UDF était un parti démocratechrétien, d’un point de vue moral, leNouveau Centre défend le mêmecombat d’une société apaisée », jus-
tifie Laure Alteirac, vice-présidente
des Jeunes Centristes. La continuité
idéologique du mouvement qui a
défendu le droit à l’avortement se
trouve du côté du centre droit assu-
rent ses responsables. « Nous por-tons l’héritage de l’UDF », a affirmé
encore Hervé Morin qui souhaite
porter au crédit du Nouveau Centre
les réalisations sociales du parti dé-
funt.
Arbitrage juridique souhaité
Ce patrimoine, le Mouvement Dé-
mocrate (MoDem) de François
Bayrou n’entend pas le laisser aux
mains de ceux qu’il considère
comme des transfuges. Dès l’an-
nonce des intentions de l’ancien
bras-droit de François Bayrou, les
élus MoDem sont montés au cré-
neau pour crier à l’expropriation.
La mouvance centriste indépendante
considère l’UDF comme sa pro-
priété et a tenté de le prouver en ré-
vélant que les biens de l’ancien parti
appartiennent à une association
composée majoritairement de
membres du MoDem. La numéro
2, Marielle de Sarnez a fait savoir
que le mouvement comptait se baser
sur cet argumentaire pour agir sur le
terrain juridique et réclamer l’usage
exclusif du sigle.
De son côté, le Nouveau Centre
pense disposer de la protection né-
cessaire au cas où son rival voudrait
jouer cette carte. Récemment, le parti
a débauché de l’UMP le député
Hervé de Charrette dépositaire de la
marque UDF à l’institut national de
la propriété industrielle. Il en serait
donc le propriétaire légal et le seul
fondé à se prévaloir de ce nom. Of-
ficiellement, il n’a pas encore décidé
s’il en ferait cadeau à sa nouvelle fa-
mille politique. Ceci dit il ne fait nul
doute que cet atout servira de mon-
naie d’échange pour conserver le
siège de député qu’il aurait perdu en
restant à l’UMP en 2012, la faute à la
disparition de sa circonscription.
La dispute des héritiers de l’ancien
grand parti présidentiel pourrait trou-
ver un dénouement devant les tribu-
naux. En attendant cette résolution,
ils doivent se satisfaire d’un partage
plutôt déstabilisant pour l’électorat,
enjeu inavoué de cette récupération.
Abdel Pitroipa
Le Parodienpolitique
Le ParodienDirecteur de la publication :
Michel Leroy
Rédacteur en chef :
Grégory Rozières
Secrétaire de rédaction :
François Perrigault
Maquettistes :
Marie Koenig et
Laura Béheulière
Ont participé à ce numéro :
Johanna Amselem, Laura
Béheulière, Pauline Bordone,
Clément Bourdin, Alan De
Sivestri, Vincent Girard, Mégal
Grouchka, Marie Koenig,
Anthony Mansuy, Abdel
Pitroipa, Grégory Raymond,
Grégory Rozières, Laurence
Texier et Julien Van Caey-
seele.
Rédaction :
9 rue Alexandre Parodi, Paris 10
Editeur :
ISCPA Paris
Nouveau Centre et Modem réclament tous deux la propriétédu Sigle UDF
DR
. N
ico
le B
ou
isse
Grand Paris
Nicolas Sarkozy sou-haite rassurer leséquipes d’architectesqui travaillent sur leprojet du « GrandParis ». Ceux-ci crai-gnaient d’être mis àl’écart par le secré-taire d’Etat de la Ré-gion capitale,Christian Blanc. Leprésident a annoncéla création d’un Ate-lier international duGrand Paris qui serainstallé fin janvier.
EN BREF
14 Mercredi 16 décembre 2009
Exposition
Playmobil : en avant l’histoireDu haut de ses 7 cm de hauteur, le jouet a le droit à sa rétrospective au Musée des ArtsDécoratifs jusqu’au 9 mai 2010.
«Moi, mon préféré, c’est le ca-mion de pompier, avec l’échellequi monte et les bonshommes en
combinaisons. J’aime bien aussi lecirque mais j’aimerai bien avoir lapyramide d’Egypte pour Noël, heinmamie ? » Tom, 10 ans, ne tient plus
en place. Dans les allées du musée,
petits et grands s’émerveillent de-
vant les milliers de figurines. Poli-
ciers, pirates, dompteurs,
nurses…tous sont réunis pour fêter,
en grande pompe, les 35 ans de la
marque allemande. Une première en
France.
La clé du succès
Depuis 1974, le personnage au brus-
hing impeccable est toujours le roi
des coffres à jouet : « Tu peux joueravec autant de copains que tu veux,ou tout seul. » explique Julien 8 ans.
« Et puis, un jour, t’es un pompier,après tu construis une maison oubien tu fais le pirate » rajoute Julie.
Entre réalisme et imaginaire, le
jouet plait aussi bien aux filles
qu’aux garçons. Et pour rester dans
l’air du temps, les designers se ser-
vent en grande partie des dessins en-
voyés par des millions d’enfants à
travers le monde pour créer de nou-
veaux univers. Intergénérationnelle,
la figurine a de grande chance de se
retrouver cet hiver encore dans le
top 5 des meilleures ventes de
jouets.
Il était une fois Playmobil… au Muséedes Arts Décoratif, 107 rue de Rivoli75001 Paris du 10 décembre 2009 au 9mai 2010.
Mégal Grouchka
Le Parodien culture
Un classique, la ferme. Un Indien géant.
La grue fait toujours la joie des petitsgarçons.
Nouveauté 2009: le palais im-périal.
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Mercredi 16 décembre 2009 15
Le ParodiencultureCinéma
Spike Jonze retourne en enfanceLe réalisateur déjanté signe avec Max et les Maximonstres une œuvre sensiblemais beaucoup moins personnelle que ses deux films précédents.
Daft Punk, R.E.M,
Chemical Brothers,
Fatboy Slim, Beastie
boys, Björk… Constellation
d’étoiles musicales pour des
groupes extravagants. Leur
point commun ? Spike Jonze.
Réalisateur de clips vidéos
révolutionnaires au début des
années 90, on le connaît dés-
ormais comme un cinéaste
déjanté. Dix ans après son
premier film, le cultissime
Dans la peau de John Malko-vich, le réalisateur new age
revient dans l’adaptation du
roman de Maurice Sendak,
Max et les Maximonstres
(1964). Célèbre bouquin de
la littérature enfantine, Max,
conte l’histoire d’un jeune
garçon de 10 ans s’évadant
vers un monde imaginaire
peuplé de mystérieuses créa-
tures aux émotions volatiles
et aux actions imprévisibles.
Plus un film sur l’enfance
qu’un film pour les enfants,
Max et les Maximonstres ex-
plore les aspects sombres et
cauchemardesques de l'ima-
ginaire enfantin. Un nouveau
tour de force pour celui qui
nous avait impressionné avec
son premier long métrage.
Loin de l’excentricité chro-
nique à laquelle Jonze nous
avait habitué à ses débuts, le
réalisateur s’est semble-t-il
assagi et nous livre ici une
troisième œuvre efficace qui
a d’ores et déjà séduit le pu-
blic américain avec 75 mil-
lions de dollars de recettes
depuis sa sortie en octobre
dernier. Certain d’être renta-
bilisé, le film est déjà un suc-
cès commercial.
Jonze, Kaufman, Gondry et
les autres
Changement de style, chan-
gement de partenaire aussi.
Pour cette fois Jonze fait une
entorse à son scénariste fé-
tiche Charlie Kaufman, et
s’est attaché les services du
romancier Dave Eggers. Un
bouleversement qui ébran-
lera sûrement les amoureux
de leur alchimie burlesque.
Kaufman-Jonze. Un duo
maintes fois félicité qui n’a
jamais déçu les fans d’un ci-
néma rare et expérimental.
Pour leur première collabora-
tion en 1999, avec Dans la
peau de John Malkovich, les
deux artistes cinglés met-
taient en scène l’histoire
d’un marionnettiste décou-
vrant un passage menant tout
droit au cerveau de l’acteur
John Malkovich. Dans Adap-tation (2003), ils nous comp-
taient l’histoire d’un
scénariste en panne d’inspi-
ration, nommé… Charlie
Kaufman. Scénarios déli-
rants, acteurs brillants…
C’est la marque de fabrique
du décidemment trop rare
Spike Jonze.
Issu du même mouvement
que le Français Michel Gon-
dry (Human Nature, Eternalsunshine of the spotlessmind, la Science des rêves,Soyez-sympa rembobinez),
les deux réalisateurs insuf-
flent un air frais directement
tiré de l’univers du clip. Mais
que l’on ne retrouve pas for-
cément dans Max, faute de
l’absence de Kaufman,
même si son brio est évident
En attendant une nouvelle
collaboration fructueuse,
Jonze nous propose toutefois
la douceur de Noël avec son
Max et les Maximonstres.
Jetez vous dessus, ce cinéma
précieux et fragile n’est pas
si fréquent.
Grégory Raymond
Troisième réalisation du jeune cinéaste, Max et les Maximonstres est la petite douceur de Noël.
War
ner
Bro
s
Mercredi 16 décembre 200916
Le Parodien
Handball
Les jeunes au pouvoirL’Equipe de France a trouvé en Chine, au Championnat duMonde, un nouvel élan grâce à l’avènement d’une classe biberondéjà à la hauteur.
C’est un peu comme
quand Zidane, Bar-
thez et Makelele ont
pris ensemble leur retraites
en Equipe de France. Le 19
août 2008, Valérie Nicolas,
Isabelle Wendling, Véro-
nique Pecqueux Rolland et
Stéphanie Cano (1079 sé-
lections à elles trois) met-
taient fin à leur carrière
internationale sur un quart
de finale des Jeux Olym-
piques de Pékin. Un
France-Russie qui achevait
prématurément le parcours
d’une génération exception-
nelle, couronnée par un titre
mondial en 2003. Titulaires
indiscutables au sein des
Bleues depuis près de six
ans, leur remplacement aura
imposé à l’entraîneur Oli-
vier Krumbholz un renou-
vellement en profondeur de
l’équipe, et des change-
ments à des postes clés
(gardien, capitaine, pivot).
Objectif Londres 2012
Dès le retour de Pékin, le
staff des Bleues s’est donc
attelé à une tâche, aussi dif-
ficile qu’essentielle : re-
construire l’équipe de
France en s’appuyant sur la
nouvelle génération mon-
tante du handball français.
Seule Raphaëlle Tervel a
connu l’épopée victorieuse
de 2003. Les petites jeunes
qui firent leur début au
mondial français de 2007
comme Camille Ayglon ou
Amandine Leynaud en sont
devenues les cadres. Pas
étonnant dès lors de voir la
sélection afficher 24 ans de
moyenne d’âge. "Ce sontdes changements qui s’im-posaient mais qui se sontfaits en douceur", souligne
Evelyne Beccia Vice-prési-
dente de la Fédération Fran-
çaise de Handball. En clair,
les exigences en terme de
résultats ne seront pas aussi
élevées qu’avant.
Une raison suffisante pour
expliquer un Euro 2008 raté
? "Nous ne pouvons pasfixer les mêmes objectifsque si Nicolas, Wendling etPecqueux Rolland étaientencore là. Avec des fillesqui ne dépassent même pasla cinquantaine de sélec-tion, l’objectif reste d’arri-ver dans le peloton desfavoris aux Jeux Olym-piques de Londres en 2012"se justifie Evelyne Beccia.
Reste que la performance
réalisée lors de l’Euro a
laissé un goût amer à une
Equipe de France qui ne
comptait pas y faire de la fi-
guration.
"Ca a pété, comme ça…"
Résultat, les Bleues se de-
vaient de faire mieux lors
du Championnat du monde
organisé en Chine depuis le
5 décembre. L’objectif fixé
par la Fédération en début
de tournoi (terminer à l'une
des quatre premières places
du groupe du premier tour)
paraissait pourtant mal en-
gagé après seulement deux
rencontres et autant de dé-
faites face au Brésil (20-22)
et au Danemark (16-24). Il
aura fallu attendre la mi-
temps du décisif France
Suède pour voir enfin cette
nouvelle génération se
prendre en main. Et c’est
par la voix de Siraba Dem-
bele que la révolte a sonné,
alors que la France était
menée de quatre buts (9-
13).
"Olivier était en train defaire son discours, je sen-tais les filles résignées,commence-t-elle. Je mesuis dit : y’en a marremaintenant, on ne va pasenchaîner deux compéti-tions sans passer le premiertour. S’ensuivit un immensecoup de gueule. Je me sou-viens avoir dit que l’onn’avait aucun orgueil, au-cune fierté et que ça mesaoulait vraiment. J’ai ditaussi qu’il fallait qu’on semette toutes la gueule parterre. Ca a pété. Commeça…" Une soufflante mé-
morable de la jeune (22
ans) ailière gauche qui eu le
mérite de transformer la
bande morose en meute vo-
race et de finalement rem-
porter la rencontre (23-21).
Depuis ? Les bleues terras-
sent une à une leurs adver-
saires. Le Congo (29 - 22),
l’Allemagne (29 - 15) ont
cédé alors que l’Angola n’a
tenu qu’une mi-temps (33-
24). Même les favorites
russes ont plié (24-23).
Hier, l’Autriche n’était
qu’une formalité (35-20).
Place désormais aux demi-
finales vendredi où les
Bleues auront l’occasion
d’assumer définitivement
un lourd héritage et de
s’écrire un futur en lettres
dorées.
Vincent Girard
sports
EN BREFBasketLa tâche sera difficile !L’équipe de France debasket-ball connaît désor-mais ses adversaires pourles championnats dumonde qui se dérouleronten Turquie en août 2010.Les Bleus affronteront l’Es-pagne, championne dumonde et d’Europe entitre, les favoris de la com-pétition. Les hommes deVincent Collet affronterontaussi la Lituanie, le Canada,la Nouvelle-Zélande et leLiban.
FootballAlain Perrin ne passe pasl’hiver. L’entraîneur stépha-nois a été limogé hier. C’estson adjoint ChristopheGaltier qui va prendre sasuccession. Actuellement17e de Ligue 1, l’ancienentraîneur de Marseille,débarqué dans le Forez il ya un an, paye le début desaison catastrophique deson club.
RugbyJulien Dupuy, le demi demêlée du Stade Françaisrisque une suspension de12 à 24 semaines. Lors dela défaite des siens en Uls-ter (23-13), le nouveaumaitre à jouer du StadeFrançais a effectué une «fourchette », il a mis sesdoigts dans les yeux del’Irlandais Stephen Ferris. Ildevra passer devant unecommission de disciplinede l’ERC, l’organisateur descoupes d’Europe.
DR
. L’é
qu
ipe
Mercredi 16 décembre 2009 17
FFF
Les sponsors sur le pied de guerreAprès la qualification de l’Equipe de France pour la prochaine Coupe du Monde acquiseface à l’Irlande le mois dernier, la fédération doit annoncer les nouveaux sponsors desBleus pour les quatre années à venir.
La nouvelle va tomber
d’un jour à l’autre.
Alors que bon nombre
de supporters voient l’image
de l’Equipe de France sur une
phase descendante depuis la
main de Thierry Henry face à
l’Irlande lors des barrages pour
le Mondial 2010, les futurs
partenaires, eux, font front.
Pour les différentes marques,
la main volontaire d’ Henry,
qui a permis d'envoyer l'équipe
de Raymond Domenech en
Afrique du Sud, a été suivie
d'un lâche soulagement. Car si
quelques uns y ont vu un acte
de tricherie néfaste à toute pu-
blicité, beaucoup, en revanche,
ont saisi l’opportunité d’être
représenté par le vice-cham-
pion du monde entre 2010 et
2014, malgré une hausse des
tarifs considérables.
Car pour exploiter l’image des
Bleus, les plus gros soutiens fi-
nanciers de la FFF comme
Adidas - partenaire depuis
1972 et qui s’est vu rafler la
mise par Nike dès janvier 2011
-, SFR, Carrefour, le Crédit
Agricole et Suez devront dés-
ormais débourser près de 4
millions d’euros par saison au
lieu des 2,5 millions actuels. Et
ce n’est qu’un début.
La Caisse d’Epargne en
outsider
Pour les partenaires officiels
que sont aujourd’hui Coca-
Cola, Ferrero, RTL, Toyota et
Sport 2000, le versement an-
nuel devra atteindre 1,4 mil-
lions, soit quasiment le double
des 800 000 euros demandés
par le passé. Même rengaine
pour les sponsors secondaires
qui devront quant à eux, payer
500 000 € contre 250 000 € ac-
tuellement. Reste aux intéres-
sés à envoyer leurs dernières
propositions
avant la déci-
sion. Et cer-
t a i n s
p o u r r a i e n t
surprendre.
En février
2008, Nike
avait décro-
ché le contrat
au dépend
d’Adidas en
mettant sur la table pas moins
de 42,6 millions d’euros par
saison pour la période 2011-
2018, soit le plus gros contrat
de l’histoire.
Si les habitués sont d’ores et
déjà sur le coup pour aligner
leurs meilleures offres, d’au-
tres, pourraient faire leur appa-
rition. C’est le cas de la Caisse
d’Epargne qui soufflerait bien
une place de partenaire majeur
au Crédit Agricole. « Ce quiest sûr, c’est que notre groupe
a mis tous les moyens en œuvrepour acquérir un tel partena-riat », explique Brigitte Las-
saut, de la cellule sponsoring
de la Caisse d’Epargne, à
l’heure où la plupart des pré-
tendants font la sourde oreille.
« Mais nous n’irons logique-ment pas au-delà du prix quenous nous sommes fixés. Amoins que la différence avecles autres soit vraiment mi-nime. » La guerre des sponsors
bat son plein. Cela promet !
Alan de Silvestri
Le Parodiensports
Football
La Ligue 1 refait son retard
Pour le moins inattendu, le
choc de cette 11e journée
de championnat oppose
Montpellier (2e) à Bordeaux (1er).
Dauphin depuis sa victoire à Tou-
louse (0-1) le week-end dernier, les
Héraultais confirment au fil des
matches que leur début de saison
en fanfare n’avait rien d’éphémère.
Leur statut prend du poids. D’au-
tant que les hommes de René Gi-
rard comptent un match en retard à
Monaco. « Il faut vraiment profiterde cette dynamique pour continuerà engranger un maximum de
points, confie Philippe Delaye, le
milieu de terrain montpelliérain. Ilne faut surtout pas réfléchir vis-à-vis de l’adversaire que nous au-rons en face de nous. Nousdevrons avant tout nous concen-trer sur notre propre jeu. »
Marseille et Paris sur leur lan-
cée ?
En recevant le champion en titre,
Delaye et les siens pourront ainsi
jauger leur force face à l’insolente
sérénité bordelaise. Fort de sa vic-
toire obtenu à Lyon - reléguant
l’OL à 8 longueurs -, Bordeaux
s’est imposé en tant que principal
favori au titre et semble intoucha-
ble. Mais un Montpellier comme
celui-là peut créer l’exploit. Et ses
trente points acquis bien avant
l’heure, lui donneront forcément
des idées d’ici demain soir…
Marseille de son côté, tentera de
garder le rythme après ses deux
victoires de rang en se déplaçant à
Lorient. Tandis que le PSG, en re-
gain de confiance après son succès
3-0 contre Saint-Etienne, jaugera
sa capacité à enchaîner en accueil-
lant Lens. En perdition depuis plu-
sieurs semaines, Lyon, quant à lui,
aura l'occasion de se relancer en
défiant Boulogne à Gerland.
Alan de Silvestri
Décalée par les matchs de barrages pour la prochaine Coupe du monde, la 11e journéedu championnat de France se poursuit aujourd’hui avec un duel au sommet entreMontpellier, surprenant 2e, et Bordeaux.
AGENDA.- Ce soir, à 19
h : Lorient - Marseille,
Monaco - Rennes, Mont-
pellier - Bordeaux, Nancy -
Nice, Lyon - Boulogne, Le
Mans - Grenoble ; à 21 h :
Paris SG - Lens.
DR
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Mercredi 16 décembre 200918
Le Parodien
Musique
Black Box Revelation : jeunes et
timides, mais rudement bruyantsDeux mois avant la sortie de leur second album, The Black Box Revelation viennent àParis jouer en première partie du groupe Eiffel. A 18 et 20 ans, ils en sont déjà à deuxalbums et deux cents concerts.
Alors que Paris sombre
dans un froid pénible,
toute la Flèche d’Or
s’échauffe. Les ingénieurs du son
et autres employés de cette salle
de concerts du 20e arrondisse-
ment s’affairent autour de la
scène. Dans la véranda, nous ren-
controns le groupe du soir, le duo
belge (ils sont flamands) The
Black Box Revelation. Jan, le
guitariste-chanteur, est un grand
gars qui se dégingande dans son
trench-coat. Il a le visage de ceux
qui dorment peu. Son batteur,
Dries (prononcez « Driss »),
donne l’air de sortir du berceau. Il
a la peau glabre et les joues bien
rondes et rouges, chatouillées dès
qu’il se remue un peu trop par des
cheveux très blonds et très lisses.
Après un premier album sorti en
2007 alors qu’ils n’avaient que 16
et 18 ans respectivement, leur se-
cond disque parviendra début fé-
vrier dans nos rayons. Comment
se sentent-ils alors que le groupe
est manifestement en train de
grossir ? « Ca fait une grosse dif-férence, le premier album n’étaitd’abord sorti qu’en Belgique etaux Pays-Bas, et a ensuite conta-miné les pays voisins les unsaprès les autres. Cette fois-ci onle sort partout en même temps,parce que le premier a bien mar-ché », s’enthousiasme Dries.
Niveau sonore, The Black Box
Revelation navigue dans les eaux
très fréquentées du garage rock.
Jan : « Le côté bluesy est venu delui-même, et en partie parce quemon prof de guitare était gaucher,j’ai ma propre façon de jouer dela guitare. Aussi, on a commencéà jouer si tôt ensemble qu’on a eule temps de nous trouver. On nejoue qu’à deux, c’est plus propiceau son du blues ».
A mesure que l’interview se dé-
roule, les deux gamins se mettent
à l’aise. Ils en sont encore au stade
du groupe persuadé que l’avis des
journalistes musicaux a une quel-
conque importance. Attitude en
contraste avec leur son sale, vo-
lontairement mal enregistré et
l’arrogance du groupe sur scène.
«En concert, c’est notre truc et onjoue notre musique. En deux anson a joué plus de deux cent fois.C’est devenu naturel pour nousavec le temps, beaucoup plusqu’être en interview par exem-ple», lâche Jan, dans un sourire
timide.
A l’instar des White Stripes et des
Kills, ils ont décidé de jouer à
deux, rien qu’à deux. Dries :« Onn’a jamais rencontré de bon bas-siste à l’origine. Maintenant c’esttrop tard, la magie opèrelorsqu’on joue ensemble… si untroisième mec se ramenait au-jourd’hui il se sentirait vraimentétranger. Tu te rends compte, onjoue ensemble depuis qu’on a 11et 13 ans. Qui pourrait deveniraussi proche de nous ? ».
La grande faiblesse de l’album
précédent résidait, derrière l’éner-
gie et l’ardeur adolescente de la
musique, dans la pauvreté des pa-
roles de Jan. « Dans le premier
album on se concentrait plus surles mélodies et les instruments, etpour être honnête, les paroles nesont pas si bonnes. Aujourd’huij’ai évolué, j’ai plus d’expérienceet j’ai grandi en tant que per-sonne, mes paroles sont meil-leures, c’est sûr. Je parle aussimieux anglais, et ça compte pourbeaucoup. Je ne veux pas rentrerdans des choses trop sérieusesdans mes paroles, je ne ferai ja-mais de propagande par exemple,mais néanmoins j’essaie de direquelque chose. En gros, si tu veuxemmener les gens quelque partavec ta musique, tu peux être en-core plus clair grâce aux paroles». Et même si les gens charmants
n’ont que rarement joué du bon
rock’n’roll, force est de constater
que The Black Box Revelation
est un très bon groupe. Et comme
le disait Jacques Brel : « la Bel-gique vaut mieux qu’une querellelinguistique ».
Anthony Mansuy
portrait
Après Ghinzu, dEUS, nous arrive de Belgique le duo Black Box Revelation. DR
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