Upload
dominique-gatte
View
252
Download
0
Tags:
Embed Size (px)
Citation preview
Digitized by the Internet Archivein
2010 with funding fromUniversity of
Ottawa
http://www.archive.org/details/lemcanismedutoOOjael
Le mcanismedu toucher
Droits de traduction et de reproduction rservs pour tous les pays,
y compris la Sude, la Norvge et la Hollande.
Coulommiers.
Imp. Paul
BRODARD.
456-96.
MARIE JAELL
Le mcanismedu toucherL'tude du pianopar l'analyse exprimentale dela sensibilit tactile
PARISARMAND COLIN ET5,
C'%
DITEURS
Libraires de la Socit des Gens de lettres
RUE UE MZIRES
1897Tousdroits rservs.
BIBiiOlHeCA
Nw
La rforme de l'enseignement musical sur unebase scientifique n'est plus aujourd'hui qu'unequestion de temps.
Des
faits
srement acquis
s'opposent ce qu'on persvre dans la pratique
de moyens insuffisants, errons.
Grce l'analyse exprimentale,multiples exerces parle
les influencesl'artiste
le
toucher de
sur
caractre de l'enfoncement de la touche, sonts'tonne pas de ce
expliques. Et puisqu'on ne
qu'une srie de balances maintenues en quilibrepuissent transmettre des poids subtilement diffrencis
permettant d'tablir
les
rapports
les
plus complexes, pourquoi s'tonnerait-on de ce
que
la
faon de toucherles
un
clavier permette de
produire
sonorits les plus varies, discorle
dantes ou harmonieuses; carclavier
mcanisme dudebalancesd'attou-
fonctionne
commeles
celui
susceptibles
de mesurer
diversits
VI
PRFACEles
chements
plus infimes. Les touches maintelesle
nues en quilibre enregistrent surparle
cordes,
soulvement
du
marteau,
toucher
transmis. Cet enregistrement sera d'autant plusparfait
que
les
impulsions transmises sont plus
parfaites.
Nous nous sommes attachenous a permis de dcouvrirdes
analyser
les
degrs de perfection du toucher artistique, ce quiles
dissemblancesdes excutants
mouvements
raliss
par
divers. Cette dissemblance est de nature fier la
modi-
conception des dimensions du clavier qui
ne peuvent tre apprcies objectivement pendantl'excution.
Au grandlui
pianiste le clavier paratra
d'autant plus petit quequ'il
tous
les
mouvements
transmet
cotent moins d'efforts.le
Au
mauvais excutantvements
clavier
paratra au con-
traire trs agrandi parcelui
que
les
moindres mouconscients
cotent des
efforts
ou
inconscients qui lui font croire que les cartsqu'il ralise sont plus
grands
et les
touches qu'il
enfonce plus rsistantes, plus lourdes. Ces diffrences initiales de laclavier expliquent enartiste peut
conception du
une certaine mesure qu'un
non seulement jouer admirablement
PRFACE
VII
une uvre
premire vue,
mais
la
jouer trs
rapidement par curcet
et la retenir
longtemps, car
ensemble
dequ'il
laits
est
la
consquence desini-
mouvementstiales
ralise.
Ces diffrences
expliquent
aussi
pourquoi
un mauvaispar curs'il
excutant dfigure une uvre musicale joue
premire vue ou non,
qu'il la retient
par des procds anti-artistiques et l'oublie
ne
la
rejoue pas souvent. Ces faits sont la conqu'il
squence des mouvementsdiffrent
ralise
et
qui
absolument de ceux raliss par un pia-
niste dont le jeu est musical et la sonorit
har-
monieuse.Ces vrits tablies, raffinement des sensationset
des
mouvements s'impose dansle
l'tude d'art
:
on ne peut instruire danssansles
vrai sens du
motet
faire
yenser les
mouvements excutsde
sons voqus. Pour exercer cette puissanceil
suggestive,
estle
ncessaire
perfectionner
l'organisme parreil
perfectionnement de l'appa-
tactile.:
Ce perfectionnement peut s'acqurirl'tude des
1'
par
mouvements bass sur
le
dveloppe:
ment delit;2'
la force statique des
muscles
l'immobi-
par l'analyse du mcanisme du toucher
VIII
PRFACE
et
des diversifications de contacts et d'attouche-
ments.Les ides misesici
sont le complment exp-
rimental de celles exposes dans notre ouvrage
La musique
et
la psycho-physiologie.
Nous nous
sommesnous-
contente d'indiquer certaines questions,
quoique nouvelles, trs sommairement, parce queles
avions
traites dj
dans l'expos g-
nral de nos thories sur l'art et sur l'enseigne-
ment.
LE
MCANISME DU TOUCHER
LA PULPE DES DOIGTS
Les papilles el les lignes papillaires les empreintes du loucliei-. La L'inHuence exerce par l'agencement des contacts sur la sonorit; la crispation des doigts; la souplesse des mouvements. Les rapports des lignes papillaires dan.i la prhension, Les diversifications de la sonorit sur les diffrentes rgions des:
disposition des expriences.
pulpes.
L'lutle (kl [)iaiio, rdiiile loti iio li'avuil iiiacliiiial
qui dveloppe riuconscience des
mouvements, peut
se
ramener, grce des ressources nouvelles, une vritable
science
du
mouvement.
I*ar
l'analyse
expri-
mentale du mcanisme du toucher, on reconnatra quedans l'excution d'une uvre musicale,est acquise par lela
beaut idale
perfectionnement physiologi([ue desl'art se
mouvements,
.\insi
dplacera graduellement du
domaine
de
l'idal
iudliuissable
dans
le
domaine1
2
LE MCANISME DU TOUCHER
accessible de rintelligence, au grand profit de sou dve-
loppement.
Ce qui entrave
le
plus le progrs des
mouvements dans
l'tude artistique, c'est Tignorance des ressources orga-
niques de notre appareil
tactile,
que nous approprions que
mal
la
recherche
des rsultats
nous voulons
atteindre. Cette lacune de notre ducation musicale n'a
pas t remarque, parce que chacun apj)reud voir entendre sans tre renseign surle
et
fonctionnement duil
mcanisme de
l'il
ou de
l'oreille;
mais
n'en est pas de
mme
pour
le
toucher.
On ne peut
progresser qu' condi-
tion d'acqurir des
mouvements
souples, et ces
mouve-
ments sont bass sur un agencement spcial des contactsqui nous est rvl par la connaissance des dispositionscaractristiques des dix pulpes.
Les pulpes ne sont point semblables un plan rgulier,
leur surface est subdivisible
en une multitude des'lve
petits
compartiments de chacun desquelssemblable une sorte de
une
petite saillie
petit doigt
micros-
copique
:
et ces petits doigts se multiplient
en foule dans
tous les points o le toucher est le plus dlicat et le plussubtil '.
Ces petitesqu'elles
saillies qui consistent
en parcelles
si
intimesle
ne sont visibles qu'au microscope, portent
nomla
de papilles. Coordonnes en lignes papillaires elleset caractristiques sur
prennent des dispositions variespulpe des doigts, dontla fig.1
nous
otfre
une repro-
i.
Gratiolet,
De
la pJtysionomie et des
mouvements d'expression.
I.A
rULPE DES DOIGTS
3
diiction agrandie.
Gnralement chaque papille contient
un
petit corpuscule ovode (fig. 2),
une
liiirille
nerveuse
Fig.
1-
Fig. 2.
4
LE MCANISME DU TOUCHER
s'approche de ce corpuscule, Tenloure de quelques lours
de spire
el s'y perd.
La
fibre
nerveuse qui se terminele
dans oula
la
peau forme jusqu' sou origine dans
cerveau
moelle, un filament long, dlicat et ininterrompu.qu'il existe des
Nous pouvons donc admettreisoles
liaisons
entre chaque point de
la
peau
et
les
centres
nerveux, liaisons comparables jusqu' un certain point deslils
tlgraphiques qui se runissent en une station
centrale...
Le cerveau peut donc
tre considr
commequi
la sta-
tion
terminale de ces voies nerveuses,lui
reoit les
dpches qu'ellesperception...
amnentdans
et
qui les prsente la
Commefils,
un bureau o aboutissent
beaucoup derience
l'employ du tlgraphe sait par expdirection
de
quellefil
proviennent
les
nouvelles
que chaque
lui
apporte, de
mme
aussi le cerveau sait
parfaitement par l'exprience acquise d'o provient uneirritation lorsqu'unefibre
nerveuse dtermine
la lui a
amene,
et
il
attribue pour ce motif toute la sensation au*.
point de la peau qui a t irrit11
n'est pas
sans intrt de noter que la complexitle
des dispositions papillaires est en rapport avec
dve-
loppement de
l'activit crbrale.
Au pourtour de
la
pulpe
des doigts, les lignes papillaires ont une disposition uni-
forme. C'est dans l'interstice enire les lettres A, P,(voir fig. 3),
R,C
que
se
montrent
les diffrences individuelles
des lignes papillaires.
\.
Benislein, L?s Sens, p.
17..
LA PULPE DES DOIGTS
5
Parmi
les
ouvrages scientiliques consacrs rtiide des
papilles, les plus
remarquables sont ceux de Purl^inje
',
d'Alix-, de Gallon
\ de M.
Cli.
Fr
'.
La
diversification des dispositions centrales des papilles
est considre
comme un
signe de perfectionnement deCli.
l'appareiltabli:
tactile.
Par ses observations, M.
Fr ale
1
que ces dispositions sont plus varies dans
pouce
et l'index,
qui sont prcisment les doigts dont
l'adresse est la plus dveloppe; 2"
que
la
tendance
la
Fig.
3.
variation
morphologique de l'appareil
tactile
diminuegnrale-
en principe du pouce au petit doigt
comme
ment
l'nergie et la rapidit despetit doigl; 3"
mouvementsque
dcroit du
pouce au
que
les dispositions papillaires
de la main droite
sont plus variesl'habilet estexamine
celles
de
la
main gauche, dont
moindre.
1. Piirkinje, Commenlatio de cutaneis: lireslau, 1823.
plnjsiolo(jico orr/ani viss cl sijslemalis
2. Alix, Rec/ierches sur la disposition des lignes papillaires de la main et du pied, prcdes de considrations sur la forme et les fondions de ces deux
organes (Annales des Sciences naturelles, 1SG8, t. VHI, p. 2y.j, l. IX, p. 5). 3. F. Gallon, T/ie pallern in Ihumb and finger or iheir arrangement intonaluralhj distinct classe-: (PliilosopJdcal transacioiis, 1891.) 4. Ch. Fr, Les empreintes des doif/ts et des orteils. (Journal de Vanatomie et de la pligs., 1S'J3, l. Xl.X, p. 229.)
6
LF:
.MECANISME DU TOUCHER
En
ce qui concerne la sensibilit de la pulpe,:
M.
Cli.
Fr a tabli
1"
que
les contacts
des deux pointes d'unsi les
compas sont moins aismenttoucbes appartiennent lasi
diffrencis
papilles
mme
ligue papillaire que
elles
appartiennent des lignes pnpillaires plus car-
tes; 2"
que
les pointes
d'un compas places successivela
ment sur diverses rgions demieux distingues dansdu ct radial pour
pulpe sont constammentopposable, c'est--dire
la rgion
les quatre derniers doigts et
du ct
cubital pour le pouce \
Ces diffrenciations
de
la
sensibilitc'est
exercent une
grande influence sur l'excution, carralis sur la rgion la plus sensible
avec
le
contactla
que nous obtenons
sonorit la plus forte, la plus vibrante; et le caractre du
timbre se modifie selon
la
rgion sur laquelle
le
toucher
-J
est ralis. Afin d'utiliser
ces ressources multiples des
contacts, la ncessit d'appliquer diverses positions de
main s'impose. En gnral
la
sonorit
augmente surles
chacune des pulpes mesure que nous localisons
attaques de la rgion la moins sensible jusqu' la rgionla
plus sensible.
Il
s'effectue
donc dans
les
quatre der-
niers doigts de la
main
droite la
mmela
augmentation
d'nergie transmise que nous avons indique par un signe
de crescendo dans(voir l'empreinte
la
reproduction den" 2).
pulpe de l'indexest dispos
fig. 4,
Le crescendo
en
sens inverse pour indiquer la rgion la plus sensible
Biologie,
Ch. Fr, Note sur la sensibilit de la pulpe des doigts. {C. R. Soc. de 1895, p. 6o7.) La main, la prhension et le toucher. {Rev. philos., 1896, t. XLI, p. 621.)1.
LA PLLPE DES DOIGTS(lu
7
pouceIi
(le
la
main
droite
(voir
Fempreinte
fig.
4,
n
Quanl
la modilicatioii
de sensibilit de ce dernier
doigt, elle
nousle
fait
reconnatre que nous
sommes,
forcs
d'employer
pouce
anti-pliysiologiquementla rgion
puisquede sa
nous faisons Tattaque sur
oppose
celle
plus forte sensibilit. Celte particularit semble concider
avecJ. S.
le fait
que son emploi
s'est introduit siait fait
tardivement.
Bach
est le
premier qui
usage du pouce dans
l'excution.n"I.
n" 2.
Fig.
i.
Empi-einles papillaires du pouce el de l'index de la main droite.
[jU
autre fait nous frappe,
c'est
que
Liszt,
grce la
position de
main cre parde
lui,
a trouv
moyen de poser
la partie la plus sensible
la
pulpe des quatre derniers
doigts
sur les touches. Lorsque cette position atteint,ses
dans certains cas,
dernires limites,
quand
elle
devient presque verticale, les contacts
des pouces eux-
mmes peuvent
se faire sur la rgion la plus sensible
de
8
LE MCANISME DU TOUCHER
la j)iilpe.
Ce changement instinctif cr par Liszt a doncet
la
l'ois
une justesse physiologique
une justesse esth-
tique,
La
tradition de cette position de
main
s'est
perptue
en principe, mais tandis que Liszt atteignait vraiment parelle le
maximum
de la sensibilit dans la pose des doigts,faisait dfaut, s'en ser-
ceux auxquels sa force d'instinct
vaient pour arriver une approximation. Cette insuftisance
de l'instinct musical peut tre compense parla connaissance prcise du but atteindre. Ce but, les empreintesdes contacts aideront le fixer pour les mains les plusdiffrentes,
avec une gale exactitude. Chacun pourrail
contrler dans quelle mesureVrifierle
l'atteint
oula
le
manque.une
toucher du pianiste par
reproduction
exprimentale des contacts raliss surtentative nouvelle qui
les touches, estfait
met en lumire un
insoup-
onn, la corrlation troite de l'agencement physiologique des contacts et de l'esthtique musicale.Cette tude analytique
du toucher, qui
se fait
au moyen
des empreintes des contacts, donne les renseignementsles plus prcis sur lesle
progrs raliser en vue de rendre
jeu de plus en plus harmonieux et musical. Voicifaire ces empreintes.
comment on procde pourAprs avoirpetit
tal
un peu d'encre d'imprimerie sur unles
tampon, on y appuie
pulpes des doigts en veil-
lant qu'elles se colorent ni trop ni trop
peu
afin
de ne pas
entraver la nettet de la reproduction du toucher ralis.
On peut
h volont se servir de l'encre d'imprimei'ie
noire ou rouge. Avec l'encre rouge, les empreintes peu-
LA PULPE DES DOIGTS
9
vent se faire directement sur les touclies puisque la couleur rouge est visible lal'ois
sur les louches noires et
sur les touches blanches. Les empreintes une fois exa-
mines, on a l'avantage de pouvoir, l'aide d'un tissu un
peu humide,
les
effacer, ce
qui permet de renouveler
rapidement
les expriences.
Chaque
fois
qu'on voudra conserverle clavier.
les
empreintes
il
faudra poser des carions sur
On procderaon
(hius
ce cas selon les indications suivantes, et
se servira de
prfrence de l'encre noire, qui donne plus de relief auxdispositions papillaires des contacts.
Aprs avoir
fait,
avec du papier transparent, des calles surfaces
ques reproduisant dans toute leur longueur
d'une touche noire et des deux formes de touches blanches, on dcoupera bien exactement d'aprs ces calques
une certaine quantit de cartons blancs trs minces, quiserviront couvrir lesfaire lesle
touches sur lesquelles on doitlera le couvercle qui recouvre
empreintes.
Onde
clavier et on soulvera les touches qui doivent servirafinles
aux expriences
entourer aux extrmits deles cartons.
deux lastiques sous lesquels on passeralasli({ues
Ces
doivent tre assez minces et assez troits pour
n'entraver en rien la sublililvier.
du fonctionnement dude les ter, car
cla-
Une
fois fixs,
il
est superflu
si
on
a soin de les avancer au del des touches, sur la partieinterne du bois qui se trouve cache pnr le couvercle duclavier, ils
ne gneront nullement l'excutant qui veut
jouer sans faire des expriences.
Pour
faire des
expriences avec profit, chaque succs-
10
LE MCANISME DU TOUCHER
sion d'empreinles devra tre reproduite aufois
moins
trois
afin
d'offrir
des points
de comparaison entre lesaprsavoir
contacts
respectifs.
Donc
numrot
et
doigt chaque empreinte, on aura soin de les classer par
groupes
alin
de pouvoir ensuite les comparer.les
Aprs chaque srie d'empreintes ralise,doivent naturellement tre remplacs.
carions
Les expriences que nous avons
faites
d'aprs
ces
procds, ont donn des rsultats inattendus qui nous ont
permis d'tablir
les
conclusions suivantes
:
Dans
les
combinaisons des attaques successives oules
simultanes,
dispositions
papillaires
des contactsle
jouent un rle important, car elles semblent, selon
caractre de leurs rapports, intercepter les vibrations dela sonorit
ou
les
propager,
ces
mais
la
souplesse du
toucher, base sur lele
mouvement
gliss de l'attaque, est
complment insparable deLa recherche dela
phnomnes.
cause de ces rapports nous a:
amengliss
faire les observations suivantes
L
Chaque
fois
que nous faisons sans
effort
un
dans un sens quelconque avec l'extrmit de l'index,
nous posons automatiquement
le
doigt de faon ce que
la dii'ection des lignes papillaires
du contactune
soit
con-
forme glisss
la
direction du
mouvement. Les mouvementsconcidencelgret
prennent par
cette
remarquable.IL
Nous agissons par une combinaison
diffrente
aussitt que nous voulons frotter ou gratter
une surface.les
Dans ce cas nous disposons automatiquement
cou-
LA PULPE DES DOIGTStacts
Hla
de manire produire
un croisement entre
direction des lignes papillaiies et le
mouYement.
Sous l'influence de ces convergences ou de ces divergences, le
mouvement
suscite des sensations nettement
diversifies.
Poses en travers des mouvements, les lignes
papillaires
semblent Tentraver; aule
contraire,
si
elles
sont disposes paralllement,alluresi
mouvement prend une
aise
que
les doigts
semblent entrans par leurs
dispositions appropries.
Notre tendance employertent le
les
procds qui nous co-
moins
d'effort trouvesubtil.
une nouvelle confirmation
dans cet automatismecution musicale, cesil'ait
Au
point de vue de l'ex-
a une importance particulire, car
nous attaquons fortement ou faiblement une touche
en utilisant successivement les deux procds ci-dessussignals, c'est par celui qui
nous cotele
le
moins
d'effort
que nous produirons
le
son
plus vibrant.
L'influence exerce par l'agencement des contacts sur
l'ensemble de
la
sonorit
et
sur le style est
si
consid-
rable qu'elle fait prsumer que tous ceux qui ont natu-
rellement une trscrimination
belle sonorit
possdent une
dis-
inconsciente
de la coordination de leurs
contacts. Tandis que detrois
mauvais excutants, en faisant
attaques successives, poseront leurs doigts de faon
produire, par exemple, des empreintes trop uniformes
pour concider avec des attaques trs souples (voir
fig. 5),
ou des empreintes incohrentes qui, lorsqu'elles sontralises, concident avec
une espce de crispation des
doigts (voir
fig. 6),
les
bons excutants agenceront leurs
\2
LE MCANISME DU TOUCHER
contacls de manire leur
communiquer une analogiefig. 7,
avec
les
empreintes gradues, reprsentes par
qui sont un indice caractristique de la souplesse des
mouvements d'attaque desNous revenonsici
doigts.
au
fait
dmontr par
Gratiolet, en
vcriu duquel Timmobilit du toucher attnue sa sensibilit,
parce que nous ne discernons vraiment
le
caractre
d'une surface qu'en la frlant de faon renouveler les
impressions
tactiles.
Fie.
5.
Fis.
C.
Fis.
'.
Dans
ce
renouvellement
des
impressions
que
se
passe-t-il?
L'orientation est produite par les papilles qui diversifient les sensations, et les lignes papillaires qui les unifient.
La nature
a dispos, surles
chacune de nos pulpes,
cet
ensemble d'appareils danssibles.
meilleures conditions pos-
Si
par
le
frlement d'une surface nous veil-
lons des
sensations plus vives et plus justes que
par
l'attouchement simple,
comment ne pas supposer que
LA PULPE DES DOIGTS
13
dans
le
mcanisme complexe du langage musical,
les
rapports des attouchements jouent un rle important?
Les attaques successives ou simultanes des doigts exigent
une certaine coordination des contacts. C'est prcismentpar cette identification entre les dispositions de l'outil et son adaptation que l'artiste raliseiait:
le
toucher
le
plus par-
et ce
toucher
lui
assurera la fois la beaut de lastyle.
sonorit et la beaut
du
Les empreintes des contacts nous fournissent en raison
de leurs rapports avec l'esthtique musicale, la preuve laplus palpable
du
fuit
que, grce l'lude du toucher, la
musicalit peut tre acquise.
La pulpe du
doigt, ainsi analyse, prsente
une
srie
de claviers d'une merveilleuse subtilit dont nous pou-
vons apprendre
le
mcanisme de faon
tablir les
influences les plus prcises sur l'action exerce par ces
touches minuscules.
Comme
chacun
le sait,
il
est
indis-
pensable de connatre
le clavier
de l'instrument afin de ne
pas prendre de fausses touches; on peut admettre qu'ilest
encore bien plus indispensable de connatre les lignes
papillaires quialin
forment
les claviers
de la pulpe des doigts,
de ne pas agencer leurs touches de manire briser
leur unit physiologique.
Car
c'est
par leur harmonie
physiologique qu'ils produisent l'harmonie esthtique.
Le clavier de l'instrument sert produirec'est
les sons,
mais
par les claviers de ses pulpes que l'excutant comla vie et la beaut.
munique aux sonsCette science
du mouvement paratra sans doute auinitis.
premier abord inaccessible aux non
li
LE MCANISME DU TOUCHER
Coordonner dans l'excution des attaques successivesou simultanessilicationles dispositions
des contacts par la diver-
de la pose des doigts; coordonner les mouve-
ments
glisss en les faisant
correspondre aux dispositions
des contacts, sont des problmes nouveaux qui peuvent
sembler insolubles.
On ne s'imagine gure queest
notre conscience elle-mme:
transforme par
le
caractre scientillque de l'tude
nous arrivons
percevoir
avec prcision les
plino-
mnes
les plus divers
par
le fait
de les dduire les uns
des autres. Aussitt que noustacts la
communiquons aux conmouvements,la route
mme
direction qu'aux
suivre
devient trs aise;la
nous glissons sur
les
rails
minuscules dontpar ce
nature a
muni
les doigts, et
rendons
moyen nos mouvements
glisss plus conscients, et
nos sensations
tactiles plus intenses.
Pour conserver aux doigts certaines poses dtermines,nous devons subordonner noire action au mcanismephysiologique qui rgit leurs mouvements. Dans l'tude
du piano,nation;
l'essentiel est d'tablir cettefairel'aire
mme
subordi-
nous ne pouvons
aux doigts ce que
nous voulons qu'en cherchant
d'abord
commentefforts.
ils
veulent agir, c'est--dire en apprenant connatre les
mouvements
qui leur cotentdoit
le
moins dla
L'excutant
apprendre
topographie
de
sesles
pulpes; la facult
de se reprsenter mentalement
dispositions des lignes papillaires par lesquelles chaque
toucher est ralis est une des conditions les plus essentielles
du progrs. Chacune des pulpes nous permet de
LA PULPE DES DOIGTS
15
varier la sonorit selon la rgion o nous effectuons lescontacts, et dans chaque
groupement des
doigts,
pour
des attaques simultanes ou successives, la localisationrespective des contacts joue
un
rle
non moins prdo-
minant. Le principerapports troits
initial
de cette localisation a desde
avec
l'attitude
prhension
de
la
main.Les causes dela
vivacit
des
impressions tactiles
dans
la
prhension, nous sont rvles par les diversifidispositionsfig.
cations des
papillaires obtciuies
dans
les
deux empreintes,
8.
Ces empreintes ont t ralises
indexFig.8.
poucel'alLitiule
Contacts de
de prhension.
en serrant un
papier pli en deux entre
le
pouce
etla
riudex inclins sur leur rgion la plus sensible. De
superposition de ces deu^ contacts rsulte un croisementdes lignes papillaires qui, en raison du rap|)rochementeffectu entre les papilles aj)partenant des lignes dif-
reutes,
augmente
l'intensit
de notre discrimination du
toucher (voir hg. 9).
Dans l'excution d'un accord ou d'un grou])c de notessuccessives, la beaut de notre toucher peut tre tablie
par des corrlations analogues.
On peut
(ulmettre que
nous lirons une sonorit harmonieuse du clavier, chaque
16
LE MCANISME DU TOL'CHER
fois
que
les conlacts sont
coordonns de faon ce que
en superposant les empreintes pour constituer un schma
de noire toucher, nous obtenons des croisements rguliers.
pouceet
indexFig. 9.
Croisement des lignes papillaires dans
l'attitude de prhension.
La
diversification
de
la
sonorit
sur les
diffrentes
rgions de chacune des pulpes est elle-mme ramene
des rapports similaires, car en faisant par exemple troisattaques conscutives avec l'index de la
main
droite,incli-
nous produirons l'empreinte n"
1, fig, 10, si
nous2, si
nons
la
pulpe du ct gauche; Tempreinte n
nous
jouons sur
la
rgion
moyenne; Tcmpreintect droit.
n" 3,
si
nous
inclinons la pul|)e
du
Puisque nous voquons eu princi})e par l'empreinte
LA PULPE DES DOIGTSnl,
17
uuc sonorit plus
vil)i'aiile
;
par l'empreinte3,
n 2,
une sonorit moyenne; par l'empreinte nplusfaible,
une sonoritla
nous constatons que
la
diminution de
sonorit est
moindre
si
Ton
fait
deux attaques successivesn"'1
par des contacts conjoints
comme
et 2, n"" 2 et 3.
Et
pourtacts
la discrimination
de noire toucher, ces deux con-
produisent des croisements de lignes moins diver-
sifies
que
les lignes
des contacts
n''"
1
et
3 qui
nous
offrent aussil'il.
une plus grande diversification de
la sono-
Chacun pourra, en attaquant conscutivement unetouche sur les trois diffrentes rgions de la pulpe del'index,
se
rendre compte de ces modifications dela position
la
sonorit.se
Non seulementposition de la
de
la
pulpe du doigt
transforme par la substitution d'un contact l'autre,la
mais
main
subit
une transformation
non moins importante.Il
est
remarquer que
les
contacts sur la rgion la
plus sensible ont une localisationl'on s'assied plus haut qu'il est
mieux conditionnele faire.
si
coutume de
Ces diversifications du toucher tant symtriques dansles
deux mains,la
c'est
de droite gauche qu'il faudraitdesla
enchaner
succession
contacts
pour lablir
le
mme phnomneAux excutantsaussi
dans
main gauche.
qui ont acquis ce sujet quelque exp-
rience pratique, cette diversification des contacts paratra
lmentaire que
si
on voulait leur apprendre
distinguer les trois couleurs fondamentales.effet,
On
peut, en
agir sur la rtine,
et
voquer par
les
mlanges
18
LE MCANISME DU TOUCHER
varis de ces trois couleurstoutes les couleurspossibles.
non seulement
la vision
de
du spectre, mais de toutes
les
nuances
On peut de mme
arriver reconnatre dessi
diversifications de toucher et de sonorit
multiples par
l'emploi de ces trois contacts, qu'ils semblent voquerl'infinie
beaut de l'harmonie musicale sous la forme dedes sensations tactiles.
l'infinie diversification
II
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTSLes rapports do la sensibilit et de l'tendue des mouvements; les Les rapports des lignes papillaires et les do l'anneau. Les diffrences de sensibilit des deux mains. reprsentations visuelles. Les lois de la diffrenLos dimensions attribues nos membres. La base de notre ciation des contacts et les lois de la perspective. premire ducation artistique; le sontimont, c'est un mcanisme de rouages perfectionns. Le poids et la souplesse.
f.vpricnce.s
Les pulpes des
dix doigts peuvent
offrir
des sujets
d'Uides innombrables par l'influence que la diversification
subtile de
leur sensibilit exerce sur
le
caractre
des
mouvements
et sur les reprsentations visuelles qu'ils
voquent.Si,
en appuyant l'extrmit du cinquime doigt dedroite surtrs lger
la
main
une table
polie,
on trace par
le
dplacecircu-
mentlaires
du doigt une
srie de
mouvements
de petite dimension, ces mouvements paratront
relativement grands, compars ceux qu'on traceraitavec l'index. Les dimensions desse
mouvements
circulaires
rduiraient en etTet graduellement
du cinquime activit
l'index.
Ce pbnomne provient de ce que notre
tactile est dilerente
dans
les diffrents doigts.
Sans points de repre, ces diversifications des touchers
20
LE MECANISME DU TOUCHER
cliappout l'observa lion, car aussitt que nous traons
avec cliacun des doigls successivement une petite ligneparallle, ces
mouvements nous paratront galementil
lgers et d'une gale rapidit;
n'en existe pas moins
entre eux des diffrences notables qui deviennent par-
ticulirement
apparentes l'aide des reprsentations
visuelles voques par les attouchements.
On peutmtreet
raliser ces attouchements en se servant d'untrs
anneau en bois1
mince ayantet
3 centimtres
de dia-
centimtre
demi de largeur. Destin tactiles trs vives, cet
communiquer des sensationsdevra avoir les bords trsafin
anneau
effils et tre fixle
un
manche
que l'exprimentateur puisse
maintenir volont
verticalement ou horizontalement. Nous faisons observer
que
les reprsentations visuelles des
attouchements ne
peuventSi,
se
former que
les
yeux ferms.
par un
mouvement
lger et peu rapide, on parcourtla
I
diffrentes reprises avec la rgion
plus sensible de
l'index droit la surface de l'anneau pos sur une table et
immobilis par
la
main gauche,
les
dimensions des
reprsentations visuelles voques par ce glissement dudoigt peuvent prendre les trois varits suivantes:
Plus la
sensibilit
sera forte, plus
les
dimensions
attribues l'anneau seront infrieures celles qu'il a
rellement; sous l'influence d'une sensibilit moyenne,les
dimensions
perues
seront
plus
conformesd'imeet
aux
dimensions relles; sous lintluencetrs faible, les
sensibilit
dimensions s'agrandiront
dpasseront
celles de l'objet rel.
LES REPRESENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS
21
Quel quesi
soit le rsultat
de cette premire exprience,
l'on
parcourt ensuite diverses reprises cela rgion la et
mme
anneau avec
moins sensible de l'index parpeu rapide,les reprsentations
un mouvement lgervisuelles
serontles
si
agrandies qu'on
concevra aussittdii-
combienrents.
mouvements des deux rgions sont
Le phnomne de ces diffrences apparatra plus compltementlesi,
en parcourant un certain nombre de
fois
bord de l'anneau, on modilie successivement
la loca-
lisation
du contact. Dans ce
cas,
on fera
les
premiers
tracs sur la rgion la plus sensible
du
doigt,
on
incli-
nera ensuite pendant la continuation des tracs, graduel-
lement
le
doigt vers la rgion la
moins sensible, pour
finalement faire les derniers parcours uniquement surcette rgion.
Si Texprience
est
faite
exactement,
les
dimensions paratront graduellement agrandies parmodification des contacts du doigt.
la
Afin d'lucider les causes de cet agrandissement nous
avons analys
le
caractre des contacts raliss en dpla-
ant trois reprises, par six attouchements conscutifs,notre doigt autour de l'anneau pralablement recouvert
de papier blanc.Voicile
nombre des
lignes papillaires:
marques dans
ces trois sries d'empreintes
LE MCANISME DU TOUCHER!'
Srie
2= SRIE
3= SRIE
Six contacts raliss sur la rgion la plus sensible.Nomijrc de lignespapillaircs
Six contacts raliss sur la rgion
Six contacts raliss sur la rgion la
moyenne.iSombre de lignespapillaires
moins
sensible.
Nombre de
lignes papillaires
12 12 9
11
17
10 912Total.
19 14 12 1315Total.
20 17 12 18 20Total
gT
84
lui
11
est
remarquer que raugmentalion du nombre dess'est
lignes papillaires
produite quoique tous les con-
tacts raliss fussent dequ'il suffit
dimensions gales. Ce
fait
prouve
qu'un plus grand nombre de lignes papillaires
soient engages dans les discriminations de nos contacts,
pour que
les distances
nous paraissent plus grandes aussi
bien travers les reprsentations visuelles voques parles contacts qu' travers les
sensations veilles par les
attouchements de deux pointes d'un compas.Les pulpes de la main gauche reproduisent respective-
ment
les
mmes phnomnes, mais
avec une intensit
moindre. Cette diffrence d'intensit nous devient apprciable par les expriences suivantesSi,:
appuyant
le
manche de l'anneau en
position verti-
cale sur
une table, on pose l'anneau de faon pouvoirla rgion plus sensible des
simultanment parcourir avecdeux index ses deux bords,
les
reprsentations visuellesl'illu-
voques par ce glissement parallle suggreront
sion de toucher deux anneaux de dimensions diffrentes.
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTSCelui (louL les dimensions sont
"iS
moindres correspond aux
mouvementsCesfaits
laits
par l'index de la main droite.les
concordent avec
empreintes que nous
avons ralises par 6 contacts conscutifs, agencs autourde l'anneau avec la rgion la plus sensible de la pulpe de
rindex gauche.
Tandis quesible detactile
les
contacts de la rgion la plus sen-
rindex droit nous ont fourni une discrimination
de 64 lignes papillaires, nous en avons obtenu 83
avec l'index gauche, diffrence de
nombre
qui est en
rapport avec l'agrandissement des dimensions attribues l'anneau.
Ces phnomnes se renouvelleront avec d'autres proportions,si
les
mmes
expriences sont appliques suc-
cessivement aux autres doigts symtriques.Les doigts de la main gauche agissenttous leurs
donc,
danssurla
mouvements, d'une faon
diffrente
perception des dimensions, cause de l'infriorit gnrale
de
la force
transmise.si
Ces observations sont d'un caractre
subtil,
qu'on
ne peutlger et11
les tablir
rgulirement que par un frlementcorrecte des contacts.
une
localisationle
importe aussi que
glissement soit ralis tout
fait
paralllement dans les deux mains, car ds qu'une diffrence d'allure intervient, c'est avec la main qui raliseplus grandle
nombre de parcours qu'on voquera lesles
reprles
sentations visuelles
plus
petites;si
nanmoinsc'est
disproportions sont bien plus accusesdroite que la vitesse des
dans la mainaugmente.
mouvements
est
24
LE MCANISME DU TOUCHER
Du
reste la diffrence de poids peut agir aussi sur les
dimensions de nos reprsentations visuelles, car selonqu'un objet, maintenu avec une main, devient plus lger
ou plus lourd,
il
nous parat, aussitt que nous
le
tou-
chons lgrement avec l'autre main, plus gros ou pluspetit. Voici l'explication
de ces phnomnes
:
en main-
tenant avec trois doigts l'objet sans poids, les contacts
ont produit des empreintes ayant en
moyenne
1
centi-
mtrele
et
poids,
demi de longueur. Ds que nous y avons ajout les empreintes ont pris en moyenne o centi-
mtres de longueur. Ces modifications des contacts ontragi sur les discriminations tactiles de l'autre main, de
manire nousest
faire croirepetit.
que
l'objet
devenu plus lourd
devenu aussi plus
La modification de notre
sensibilit peut influer aussi
sur les dimensions attribues nos
membres. Pour nousdu
en rendre compte,
il
suffit
de placer la pulpe de l'indexfait
de la main droite tout
au niveaule
de
celle
cinquime doigt
et
de poserles
pouce au milieu des
deux pulpes, car en
frlant
simultanment nous
aurons des impressions tactiles trs diverses.
Non
seu-
lement l'index nous paratra plus
petit,
mais sa peau
paratra aussi plus douce, plus souple en comparaison
de celle du cinquime doigt qui prend presque l'apparence d'un corps tranger.
Pour peu qu'onnes,il
ait les
sensations tactiles un peu
affi-
suffira
de poser les pulpes des quatre derniers
doigts l'une ct de l'autre
pour leur attribuer deso*"
dimensions plus grandes de l'index au
en
les frlant
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS
25
lgrement par des attouchements successifs du pouce.
Un phnomne du mme
ordre se produit dans cettele
exprience d'Aristole, qui consiste croiser l'index et
mdius pour rouler un pois; car deposition des pulpes,il
cette inversion del'illusion
rsulte
non seulement
de
rouler deux pois, mais celle que les
deux pois sont de
grosseurs diffrentes. Ce sont les sensations veilles parle gliss
de l'index qui nous font concevoir
le pois
dont
les
dimensions sont moindres.nous multiplionsles illusions les
Si
en faisant simultanet les
ment l'exprience avec
mdius
index des deux
mains, nous sentirons quatre pois de grosseurs distinctes.
Parla
le
croisement de l'index
et
du quatrimesi
doigt,
diffrence s'accusera davantage, et
l'exprience est
faite
la fois dans les deux mains nous nous reprsente-
rons quatre pois dont les dimensions sont compltementdiffrentes
de celles voques par
le
croisement des
index et des mdius.
Ceux auxquelsde raliserle
la
conformation de leurs mains permetet des
croisement des index
cinquimes
doigts constateront
que ces contacts leur suggrent des
disproportions encore plus grandes. Dans ces diverses
expriences notre conception des proportions des poisa subi
de telles altrations qu'aucune modification de:
dimension n'a pu tre reconnue par nous isolment
le
moindre changement a toujours entran un ensemble dechangements.Ces phnomnes n'ayantfait
que confirmer ceux des
expriences prcdentes, on pourrait prsumer que notre
26
LE MCANISME DU TOUCHER
organisme s'oppose toute conception des
mmes dimensi
sions pour des objets touchs simultanment,qu'ils puissent lre
pareils
rellemenl.
Celle diversification
des contacts
fait
supposer que
tous les
phnomnes ladites ont une
vitesse de parcours
relative la localisation des contacts. Les conducteurs
que
le
cerveau utilise pour
la
perception offrent donc des
rapports bien plus complexes que ceuv de nos rseauxtlgraphiques
o
les fils
peuvent effectuer des
trajets
d'gale dure et
nanmoins arriver de points de dpartne semble pas se produire dans notrele
diffrents, fait quiactivit tactile.
Dans
systme nerveux,relis
les doigts
de
chaque main sont non seulementdes parcours
au cerveau par
dont
la
dure
est
nettement dlimite,
mais sur
la
pulpe de cha(|iie doigt s'chelonnent des sriesles
de parcours dont
dures sont tout aussi nettement
dlimites, de telle sorte que nous chercherions vaine-
ment, sur
les
dix pulpes, deux points de dpart
qui
soient, par rapport la
dure du
trajet, gale distance
de
la station centrale.
Le caractre de ces observations
nous porterait donc admettre que nous ne pouvonsconcevoir la multiplicit qu' travers la diversit, et que
toucher deux objets,
si
pareils qu'ils soient en ralit,
avec la conception des
mmes
dimensions, ce serait
les
confondre au point de ne i)Ouvoir en toucher qu'un seul.
Lesles lois
lois
de
la perspective
des phnomnes visuels
et
de la diffrenciation des contacts semblent donc
prsenter une analogie frappante, mais la variabilit des
dimensions
se
produit en sens inverse. Car nous attri-
LES UEPRSENTATIOXS VISUELLES DES CONTACTS
27
huons dans
les
phnomnesles plus
visuels des proportions plus
grandes aux ohjelssions
rapprochs, et des dimen-
moindres aux ohjels qui sont plus loigns. Par
contre dans les
phnomnes du loucher, plus
l'intensitet la
de noli'e sensihilit tend fusionner les contacts
perception des contacts, moins les dimensions des ohjels
perus paraissent grandes;
et,
inversement, moins
les
contacts sont rapidement relis la perception crhrale, plus les dimensions des objets perus paraissent grandes.
Ces
lois
s'afllrment peut-tre quelque degr
dans
l'ascendant qui
mane des personnalits puissantes aux-
quelles les grands obstacles prsentent pour ainsi dire
une surface moindre par rapport leur propre force,tandis qu'aux natures peu nergiques les moindres obstacles prsentent
une grande surface par rapport leur
force potentielle.
En considrant Tensemble derencialion du toucher, on sese trouvent pas aflirms
ces
phnomnes desi
ditl-
demande
ces principes neles tenaffi-
quelque degr dans:
dances artistiques du gnie grec
car leurs instincts
ns faisaient viter aux Grecs la symtrie absolue autant
dans leur musique que dans leur posied'art.T/iesis,
et leurs
uvres
Dans leurle
art musicalfortet le
ils
joignaient Arsis etfaible, le
temps
tempsils
temps
irra-
tionnel.
Dans leur architecture
cherchaient
commu-
niquer aux colonnes et aux stylobates des temples, certaines inclinaisons, certaines dviations faibles des lignes
par lesquelles la symtrie
tait
aitistiquement attnue.
Ne
dirait-on pas que la nature nous a, par le
mcanisme
28
LE MCANISME DU TOUCHERtactile,
de l'appareil
particulirement prdestins faire
ces distinctions infimes? Pourquoi ne chercherions-nous
pas utiliser celte aptitude discerner, par les transfor-
mations des reprsentations visuelles quesuggre, ces diffrences minusculesl'art?si
le
toucher nous
importantes dansle
Car nul procd de mesurer,ne peut atteindrela finesse
mme
plus artis-
tique,
de celui que nous offre
l'appareil tactile.
L'habitude d'tudier
le
dessin en reliant l'ensemble des
proportions par des lignes qui permettent d'tablir
menle
talement des comparaisons plus justes, est base sur
mmela
principe.
Nous apprenons par
ce procd
commentpour queil
pense doit fonctionner, mais cette explication noustoujours
donne-t-elle
l'impulsion
suffisante
nous apprenions nous servir de eu mcanisme? Xon,
semble queet l'tude
le
dveloppement de nos sensations
tactiles
de ces sensations doivent former la base de
notre premire ducation artislique, quel que soit l'art
auquel nous nous destinions.Plus nous tudions les
organes
tactiles,
plus
nous
cherchons analyser leur mcanisme, plus nous constatons qu'ils ne peuvent entrer en activit sans nous sug-
grer notre insu des mesures, et non seulement la
musique, mais tous
les arts sont
au fond bass sur
le
mme
principe
:
mesurer.tout par la mesure.
La pense elle-mme procde avantCette vrit n'est pas de nature
amoindrir
notre
conception de
l'art. L'infini
qu'il doit
nous reprsenter,
sous ses diverses incarnations, ne peut tre plus
immense
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS
29
que celui que nous cntr'ouvre
le
firmamentchiffres
toile.
Cesles
mondes
loinlains, c'estil
par
les
que nousles aris.
concevons;il
doit en lre de
mme
pour
Mais
y a chilIVc et chitlVe, ce
ue sont pas ceux de nos pro-
blmes aritlimliques qui peuvent tre adapts cettelche.
Nos mouvements
seuls reprsentent ces chiffres;
sans tre prcis, leurs rapports respectifs sont approxi-
mativement ap|)rciables pourSi
celui qui les excute.la couleui",
nous tudions par eux
la
forme, les sons,
nous sentons
quel point tous les
moyens de s'appro-
prier les progrs par l'imitation des actions d'autrui sont
rellement impuissants ct de cette facult de chercher par nous-mmes, de connatre par nous-mmes, de
mesurer par nous-mmes.Les comparaisons que nous suggrentles actes ralisspar d'autres sont trop indirectes; c'estanalysons, non pas la cause.L'effet tientl'effet
que nous
la cause
comme
la rotation
des aiguilles:
d'une horloge tient au mcanisme de ses rouages
il
faut
apprendre connatre
les
rouages de son organisme afin
de pouvoir adapter sa force aux aiguilles qu'on veut
mettre en marche.
Notre outillage est
si
merveilleusement dispos par
la
nature que nous possdons une puissance inexploitelaquelle nous
]iar
pouvons triom[)her de certains problmes
de l'excution artistique que nous clierchons vainement rsoudre par tout autre moyen. Celle puissance, c'estl'tude, le
perfectionnement du mouvement.
Ds
que
nous
examinons quelque peu
linfluence
30
LE MCANISME DU TOUCHER
exerce par cotle force, nous reconnaissons qu'elle agit
avec une
mmele
intensit sur toutes les perceptions.le
Pour
musicien, l'essentiel est d'entendre; pour
peintre, l'essentiel est de voir. Leurs progrs artistiques
seront en rapport avecfacults;
le
dveloppement de ces deuxest sous la
mais ce dveloppement
dpendance
de leurs mouvements, car ce sont eux qui leur appren-
nent entendre
et voir.
Nous faisonset
allusionla
ici
ce
dveloppement superlatif que Fouiegraduellement atteindre chez
vue doivent
l'artiste,
ce dveloppe-
ment
qui consiste dans le discernement des diffrencesdit"
dont on
qu'on ne peut apprendre ni les voir ni,
aies entendre
parce qu'elles sont attribues au senti-
ment,
l'instinct,
au don inn.le
Mais ce qu'on appelle
sentiment, c'est un mca-
nisme de rouages perfectionns.
Chacun de nous possde des rouages dont certainesconformations initiales ne peuvent tre modifies, et dontl'influenceles
bonne ou mauvaise
est
un
fait
acquis dont
consquences sont invitables; mais par l'tude duragir sur ces organes et lesl'tre.
mouvement nous pouvonsAugmenterla motilit
rendre plus utiles qu'ils ne paraissaient destins
de nos organes
tactiles, c'est les
approprier, quelles que soient leurs
conformations,
une dtermination de mesures de plus en plus tendues,varies, prcises.L'activit des
mains:
est
agence par une compensationle poids.
de deux forces
la
souplesse et
Le poids repr-
sente l'immobilit, la souplesse reprsente la facult de
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS(liversilier les
31
positions saus laquelle cette immobilit ne
pourrait nous tre utile.
L'tude du
mouvement
cre le progrs par ce
fait
qu'elle agrandit l'influence rciproque des deux agents.
On peut admettre en principe quemainsles
les
personnes aux
trs souples ont
relativement peu de jugement sur
changements de pose multiples que leurs mains peu-
vent prendre. Par contre les personnes aux mains forte-
ment muscles ont un jugement plus prcis dealtitudes,cit
leurs
mais
la
nature de leurs mains leur refusela capa-
de
transformer ces attitudes leur gr, de leur
donner des adaptations aussi varies. Grce l'tude des
mouvements, on peut communiqueraux mains trs souples par
la force
d'immobilitdes doigts,
la dissociation
comme
par
la dissociation
des doigts la souplesse peutl'agilit.
tre acquise
aux mains peu destines des doigtsla juste
L'actiond'tre
n'est
artistique
qu'
condition:
base sur
pondration de ces deux agents
poids et souplesse; on peut supposer que les perceptions
ne prennent un caractre artistique qu' mesure que ces
deux facteurs agissent sur notre activitrciprocit d'intluence plus puissante.
tactile
par une
Les sens qui ne sont pas afiins par
le
perfectionneinfrieurs.
ment des mouvements restent en gnralfait
Ce
semble admis en principe, puisque avant de devenir faire
peintre on apprend
des mouvements,
comme
avant de devenir musicien on
s'applique faire des
mouvements, admettant
mme
que chez
le
composi-
teur, ils se rduisent l'criture musicale.
On
appelle cet
32
LE MCANISME DU TOUCHER
tat prj>araloire
se faire la
main, former Toutil
.
Mais aussi longtemps qu'on ne reconnatra pas que
le
mouvementles
et la
pense sont une
mme
force, l'tude
n'aura pas de base srieuse, car au lieu de perfectionner
mouvements,
c'est leur
adaptation qii'on cherche prs
perfectionner. C'est peu
comme
si
on voulait
corriger un bgue en lui apprenant plusieurs langues,il
les
bgaiera toutes.
Lorsqu'il s'agit d'effectuer une adaptation artistique,l'imperfection de nos
mouvements
est
chronique
et,
par
une consquence invitable, tous
les dfauts
des mouve-
ments
se
manifestent
comme
dfauts de perceptions
auditives et visuelles.
L'ducation est donc entrave par la ngation de certaines vrits,l'tude d'art
dont l'application pratique donnerait
un essor nouveau.le
Commeparle
nous influenons par
caractre de notre
sensibilit nos reprsentations visuelles,
nous pouvons,
caractre de l'tude, ragir sur toutes nos percep-
tions.
Puisque par
le
perfectionnement de nos mouvements,les
nous arrivons voquer
formes plus rapidement, onnoti"e
pourrait admettre que, le
champ de
imagination
tant limit, c'est le rapetissement de nos reprsentationsvisuelles qui
nous
fait
acqurir la facult des conceptions
multiples.
La
rapidit avec laquelle les reprsentations visuelles
sont voques chez les grands artistes est en rapport avecleur richesse d'imagination, qui est la cause premire
LES REPRSENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS
33
de leur piodiiclivit artistique.
Ils
possdent une dis-
crimination inconsciente des rapports qui relient l'uvred'art et l'organisme
de
l'artiste; c'est
intrieurement queperfecfacult
leur vision se dveloppe.
Nous pouvons, grce auacqurirla
tionnement de nos mouvements,
de voir, d'entendre mentalement, de mesurer, de concevoir en
pense.
Pour atteindre ce
rsultat,
il
faut
arriver transformer le
rythme de nos mouvements,
par consquent obtenir par un accroissement de notreactivit
fonctionnelle
des
diversilications
plus
nom-
breuses.
Dans
la
production artistique, les causes moindres corefforts, c'est--dire
respondent aux moindres
aux moyens
moins apparents qui produisent
les plus
grands rsultats.
Nous pourrions expliquer ces relations en disant quele
peintre, apte crer
une uvre
d'art, se sertlui
du pin-
ceau par desd'utiliser
mouvements appropris qui
permettent
vritablement cet outil artistique.
A mesureil
que des peintres moins artistes s'en servent,quele
semble
pinceau se transforme; ce n'est plusdire autant de la toucheles
le
mme:
outil.
On peut enle
du clavier
pour
grand pianiste,qu'il sait
diversifications
des degrs
d'enfoncementl'art
communiquer
la touche parsi
de son toucher, la rendent aussi obissante que
elle avait
autant de ressorts diffrents qu'il lui comdiffrents.
munique d'attouchementsqu'une seule rsistancela
Chez l'excutant
inhabile, l'inconscience est telle que la touche ne prsente:
son enfoncement total
il
ne
sent et ne la voit pas autrement; ce n'est
donc
effecti-
3i
LE MCANISME DU TOUCHERle
\ement pasla
mme
outil qu'il emploie.
Pour
le
profane,
touche n'a qu'une marche, pour
l'artiste elle repr-
sente des degrs innombrables. Cette comparaison est justifie
parce que la multiplicit des moyens artistiques est
telle
que nous n'en veillons
l'ide
que par l'exagration
des proportions.
En
effet,
la
dissemblance de l'agenceles
ment des mouvementsleselle
estles
norme entremauvaiset les
mauvais
et
bons peintres, entrepeut
bons pianistes;
mme
exister sans qu'on peroive l'activit dif-
frente de leurs mains, car une diversit, qui ne se voitpas, peut tre trs intense par le caractre des sensations
voques.C'est par lele
changement des sensations des mains que
changement des mouvements devient apprciable; cesdgage d'une uvre d'art est diffrente de l'impuis-
sensations sont aussi diffrentes que la force vive quise
sance inhrente aux productions factices. Nous
sommescer-
malheureusement aussi incapables de distinguer
taines diffrences de sensibilit de nos propres doigts,
que d'apprcier
certaines
diffrences
de mouvements
qui caractrisent chaque individualit eu particulier.Si
jamais on devait arriver connatre, d'une faon
prcise, le degr d'intensit des sensations tactiles ncessaire la cration d'une
uvre
d'art,
que de vains
efforts
pourraient tre vits!
Unle
fait
indniable, c'est la corrlation absolue entre
caractre des
mouvements
et celui
des
moyens quenous
nous employons. Selon que nous nous servons, au pointde vue artistique, de moyens grossiers ouaffins,
LES REPRESENTATIONS VISUELLES DES CONTACTS
35
possdons des mouvements grossiers ou affins. Chercher alTiner lesconcident
moyens sansl'aflinement
se rendre
compte
qu'ilsc'est
avec
des
mouvements,
tomber dans Terreur commise par ceanciens, qui croyait mouler
potier, cit par les
des urnes et qui moulait
toujours des pots.
Four
faire bien
comprendre
le rle
desle
mouvementscomparer la
dans l'ducation artistique, on pourraitcelui
que
les
mouvements remplissent dansdonne par
formation
de la conscience du nouveau-n. Sa premire ducation,l'enfant se lases
mouvements, car mesure-t-ilqu'il
autrement qu' travers ce
sent lui-mme? Pourfaire
nous perfectionner artistiquement, nous devons
de
mme. A mesure que nos mouvementsaugmententceptionssela
se dissocient et
multiplicit de nos sensations, nos per-
multiplient corrlativement, et l'art nous
apparat transform parce que notre conscience est trans-
forme. Tous les procds factices d'imitation deset gestes d'autrui
faits
sont striles. Avant tout, nous devons
nous former une conscience nous, une force d'observation nous, un raisonnement nous.11
importe donc, sinon de dvelopper par l'tudeles lignes
les
mouvements avant de chercher percevoirles sons,
oules
du moins de discerner nettement quels sontfaire voir et entendre^ afin
mouvements qui peuvents'astreindre les acqurir.
de
Cette proprit inhrente auxla
mouvements
d'agir sur
concej)tion de l'art, n'a:
pu
tre tablie aussi long-
temps qu'on ignorait
3G
LE MCANISME DU TOUCHER
Les varits de la sensibilit des diffrentes rgions delu |)ulpe
des doigts;
L'influence des papilles et des lignes papillaires surla sensibilit;
Les rapports existant entre
la
direction des;
mouve-
ments
et la direction
des lignes papillaires
Le fonctionnement des mouvements qui cotent
le
moins
d'effort, et leur
importance dans l'tude d'art;
La fusioncontacts par
tablie dans les dispositions papillaires desle
toucher artistique;
Les varits des reprsentations visuelles des formes
voques parles mouvements des diffrents doigts;L'influence exerce sur la vitesse desla dissociation des doigts;
mouvements par
Par quels exercices cette dissociation peut tre dveloppe.
III
LES EMPREINTES DU TOUCHERLe rle des lignes papillaircs dans rcrilure par l'analyse des Les attouchements empreintes les dillerentcs dimensions des lettres. et les reprsentations visuelles de la forme. La conscience et raffineLes diversifications tactiles dans Tactivit ment des fonctions tactiles. cratrice de l'artiste.:
Nous avons reconnu, grce aux empreintes,la
le
rle que
correspondance des contacts joue dans notre criture.
Ayant pralablement recouvert de papier blanc unporte-plume en lige que nous employons en raison de salgret et de ses dimensions,
nous avons
ralis desfaits
empreintes qui nous ont permis d'tablirvantsI.:
les
sui-
Lorsque nous tenonsle le
la
plume avec
la
main
droite
nous obtenons entre
contact du pouce et les quatreet
contacts des autres doigts,
cinquime poss surle
mme du quatrime papier comme appui de la(ig. 9,
du
main,
mmeII.
croisement de l'attitude de prhension que celui
reprsent par les deux empreintes,
page 16.
Lorsque nous tenonscaril
la
plume de
la
main gauche,
cetterat,
correspondance transversale des empreintes dispas'tablit entre les contacts des quatre derniers
38
LE MCANISME DC TOUCHER
doists des divergences notoires. Ce sont ces incoiirences
qui prouvent la maladresse des
mouvements; ou plutt
la
maladresse des mouvements est en corrlation constanteavecIII.
le
caractre spcial des contacts raliss.
Lorsque, employant une pose encore plus anorla
male, nous tenons de
main
droite la
plume entre
la
rgion plus sensible de l'index et la rgion moins sensible
du mdius en croisant ces deux
doigts, nos contacts
nous transmettent une discrimination d'impressions tactiles
d'autant plus dfectueuse que les lignes papillaires
des deux empreintes ne se sont pas juxtaposes transversalement, mais dansle
sens de leur longueur. Notre cri-
ture a pris sous l'influence de cette disposition anormale
tous les signes de la lutte engage dans les organes tactiles.
Nos
lettres
sont
comme
contractures,
au
lieu
d'tre formes par des lignes continues, elles se
com-
posent de fractions multiples auxquelles les ricochets dela
plume donnent un caractre frappant.Tout en voquant des dformations moindres, une cer-
taine analogie se produit dans la conformation des lettres
lorsque nous crivons de la
main gauche.
Il
semble doncla
qu'en utilisant rebours les organes tactiles dedroile,
main
nous faisons concorder, dans une certaine mesure,la
leurs
mouvements avec ceux de
main gauche dont
l'ducation, par l'assimilation destriques, est faite rebours.
mouvements sym-
D'autres expriences
nous ont prouv combien
les
combinaisons des contacts influencent
la discrimination
des mouvements. Si, cherchant crire trs liuement
LES EMPREINTES DU TOUCHEU
39 le
en modilianl quatre
l'oisl
la
manire de tenirle
porteIl
plume, nousle
le
tenons,le
avec
pouce111
et l'index.
avec
pouce, rindex et
mdius,
avec les qualre pre-
miers doigts, IV avec les cinq doigts, nous constatonsqu'au lieu de produire quatre critures galement lines,les
dimensions
se rapetissent
mesure que nous augmenPour que ce phnomnetre respec-
tons le
nombre des
contacts.
se produise, les doigts
non employs doivent
tivement isols, etni rapides,
les
mouvements
trs lgers, ni lents,
doivent se faire sans efort aucun.
Ces quatre poses fournissent quatre discriminationsd'impressions tactiles dontlale
nombre
est
en rapport avec
dimension des caractres de
l'criture.si
Ces rapetissements graduels s'observent galement
nous traons de
petits cercles avec les
mmes
quatre
poses de doigts et lesetfort.
mmes mouvements du moindrel'ide
Dans ces moditications minimes des contacts,
de
calculs raliss se prsente tout naturellement l'esprit,
car les dimensions de l'criture se sont amoindries parce
que
le
caractre du trac s'est modifi; or une modifica-
tion de trac ne s'explique
que paril
la
moditicatiou du
nombre des impulsions dontDans notrel'index et
se
compose.parle
criture
ralise
croisement de
du mdius, nous avons
t frapp par l'exis-
tence de fractions nettement visibles. Mais les fractionssubsistent l'tat invisible dans les tracs de toute criture normale, et c'est parce que dans les quatre poses
successives ces fractions ont
t
rapetisses que notre
40
LE MCANISME DU TOUCHER
criture est devenue plus Une.
Ce
fait
prouve quele
raffi-
nement des mouvementstial
est limitils
par
caractre ini-
des impulsions dont
drivent; car c'est par cer-
taines
modifications de direction des tracslettres,
que nous
formons des
mais nous ne pouvons modifier ces
directions que proportionnellement au
nombre de
frac-
tions invisibles dont ces tracs se composent. L'obser-
vation de faitsqu'elle
si
minimes
offre
un
rel intrt, parce
nous aide pntrer des phnomnes qui restent
habituellement cachs.
En
ce qui concerne la sensibilit des attouchements
raliss,
nous avons reconnu que, contrairementdansles
ce qui
se passe
rseaux tlgraphiques,
il
n'existe pas,
entre les extrmits tactiles et les centres nerveux, de
parcours d'gale dure. Nous voyons maintenant un autre
phnomne galement en dsaccord avecment de nosfils
le
fonctionne-
tlgraphes, car nous ne connaissons pas defait
tlgraphiques qui par lediffrents
de partir simultan-
ment de pointstivement plus
pour
la
mme
station centrale
s'influencent de manire ce quevite.il
chacun arrive respec-
Pour lucider ces problmes,culer dans quelle
faudrait pouvoir cal-
mesure
les divers
mouvements
collectifs
des doigts influencent l'activit de chaque doigt en particulier.
Vu
la sensibilit si
tonnamments'ils
diversifie defaire,
l'appareil
tactile,
ces calculs,
pouvaient se
nous dvoileraient des rapports d'une extrme complexit.
Le
fait
de l'existence de ces rap|)orts peut nous guideret
dans l'tude des sensations,
nous permettre d'ap-
LES EMPREINTES DU TOUCHERprcier certains
41
changemenls peu apparents auxquels
nous n'aurions accord aucune attention.
Dans
les
expriences prcdentes par exemple, nos
sensations tactiles du pouce et de l'index se sont modifiesselon que nous tenions le porte-plume avec ces deuxdoigts isolment ou avec les cinq doigts runis.
En sliabituant un peu, par Texercice,diffrences
discerner ces
minimes, nous pouvons reconnatre nette-
mentpouce
:
I,
les
changements des sensations voqus danslorsquele
le
et l'indexII,
troisime doigt prend part
l'action;
les
modifications des sensationsle
voques
dans ces trois doigts lorsquepart l'action;III,
quatrime doigt prendrespectifs
les
changementsle
voqus
dans
les
quatre doigts lorsque
cinquime prend part
faction.
Ces manifestations sont intressantes parce que non
seulement
notre
criture
est
forme de tracs dont
l'amplitude grandit ou diminue on raison du rapetisse-
ment ou de l'agrandissement dessent,
fractions qui la
compo-
mais tous nos mouvements subissent ces
mmesmodile
oscillations.fient
La
force initiale par laquelle les tracslettres,
les
dimensions de nos
modifie aussi
caractre de nos penses.
Dans l'tudeparables:
d'art la conscience et la beaut sont ins-
l'inconscience et la laideur sont aussi inspa-
rables. Ces
problmes sont encoredela
si
peu lucids queartistique
le
vritable
facteur
productionla
semble
rsidertiste. Il
uniquement dans
conscience intuitive de Far-
importe avant tout de prouver que nous
sommes
42
LE MCANISME
DL'
TOUCHER
mme
de perfectionner
le
caractre initial descette
mou\e-
ments au point de formerc'est
conscience intuitive;
seulement en raison de ce
fait
que nous pouvons
crer
un progrs.
Le plus ou moins de valeur des mouvements artistiquesse
ramne
certaines diffrences initiales, et c'est lale
transformation de ces causes premires queest d.
progrs
Toute action qui ne drive pas de cette transforinitiale n'est
mation
pas un progrs, c'est un dressage
artificiel,
un perfectionnement imaginaire. Celui qui a
acquis un certain savoir sans acqurir la facult de pensern"a fait
qu'accumuler des zros auxquelschiffre.
il
manque unfait
premier
Quelque
effort
que nous ayons
pour
atteindre cette possession factice, le savoir qui ne fconde
pas notre pense ne nous appartient pas.Si tant d'excutants jouent
du piano avec une
sensibilitils
obtuse, c'est qu'au lieu de perfectionner leur toucher,l'ont atrophi force
d'employer leur appareil
tactile
sans
connatre ses aptitudes multiples. Us se servent dele
l'outil
plus merveilleusement agenc sans
utiliser
aucune
de ses fonctions vraiment caractristiques
et puissantes.
Comme
nous l'avonsles
dit,
pour l'excution des mmes
intervalles,
sensations tactiles varient d'une faonet
tonnante par la localisation des contacts,caractre du groupement des doigts. Ce
par
le
fait se
trouve
en quelque sorte confirm par
le
phnomne suivant quedoigts,
nous avons t
mme
d'observer. Si nous maintenonsil
un carr aux quatre angles par quaireest impossible
nous
de reconstituer, par nos reprsentations
LES EMPREINTES DU TOUCHERvisuelles, la
43
forme symtrique du carr. Celle incapacitce
provient de
que
les
])ulpes
ont des sensibilitsIr ivers
si
varies que nous ne
pouvons apprcier qu'
des
dviations considrables les distances qui sparent leurscontacts respectifs:
par quelles combinaisons que nousils
agencions les attouchements,
veilleront toujours,,
dans
nos'.
reprsentations
visuelles
l'altration
des
formes
Analyser par
les
changements de nos reprsentationsdans nos contacts,
visuelles, les modillcalions intervenues
dans notre
sensibilit,le
est
une tude instructive. Ellesi
nous familiarise avec
caractre
exiraordinairement
mouvant de nos
sensations, en nous permettant d'tudierla
d'une faon spciale l'influence exerce par
fatigue
sur nos reprsentations visuelles et par consquent sur
nos mouvements.
Chaque cart
ralis
pour maintenir entre deux de
nos doigts un objet allong, voque non seulement desreprsentations visuelles grandissantes proportionnes la
dure des contacts, mais les carts raliss par nos
doigts
peuvent nous
faire
perdre momentanment
la
de
Note. Ces expriences se font l'aide d'un carr en bois, non poli, centimtres de diamtre, dont le bord, trs lgrement arrondi, a 1 centimtre et demi de hauteur. Cliacun, en posant le pouce, l'index, le quatrime et le cinquime doigt de la main droite sur les angles pour maintenir le carr, sentira, en fermant les yeux, non seulement que ses impressions sont exiraordinairement mobiles, mais que les distances respectives qu'il attribue ses contacts ne lui permettent pas de se reprsenter la forme symtrique du carr qu'il tient entre ses doigts. Pour obtenir les dformations indiques par la figure H, on n'aura qu' incliner les doigts dans les directions respectives notes, ce qui entrane parfois un changement de position de la main comme lorsqu'on veut raliser le n 2 aprs avoir ralis le n 1. Afin d'augmenter la prcision de l'exprience n 3 et n" 4, il faut se former une reprsentation nette de l'amoindrissement des dimensions voques par1.
4
44
LE MCANISME DU TOUCHER(le
facult
nous reprsenter notre main. Cetles
effet se
pro-
duit
si
nous cartons tous
cinq doigls d'une main au
maximum,la
en interposant Textrmit des doigts des
pression des deux doigts avant de raliser les contacts des deux autres Pour obtenir la forme n" o, imprimer un mouvement de va-et-vient la main dans le sens du pointill indiqu. Pour le n" 6 le mme mouvement est ralis, mais quatre doigls de la main gauche sont poss dans l'ordredoigts.
N
NO 9
Fig. il.
indiqu sur le bord extrieur du carr et exercent une pression concentrique qui fait croire que ces quatre doigts se rapprochent rellement. Pour les n' 10 et 11 les quatre doigts conservent leurs poses respectives, mais le mouvement de va-et-vient indiqu par le pointill est ralis d'abord par les deux doigls de la main gauche, ensuite par ceux de la main droite, afin de modifier les reprsentations visuelles des contacts.
LES EMPREINTES DU TOUCHER
45
cales qui maintiennent celle extension force. Celle posilion
anormale nous
fail croire, si
nous fermons
les
yeux,
que les doigts sont allongs au point de dpasser troisou quatrefois leurs
proportions relles;
si
bien que sousla facult
l'inlluence de cette illusion
nous perdons
de
nous reprsenterxMais si
la
forme de notre main
et sa position.
nous remuons un
petit objet facile
mettre enle
mouvementpouce
entre nos trois derniers doigts tandis que
et l'index sont carts l'un
de l'autre par une cale
volumineuse, nous croyons avoir deux doigts dmesur-
ment longs
et raides, et trois doigts trs petits exlraoret agiles.
dinairement souples
L'art de la localisation des contacts
dans
le
groupe-
ment desfacilit
doigts dont nous parlerons plus loin, peut tre
par Ttude de ces expriences qui permettent de
cultiver d'unelions
manire spciale
la finesse
des observa-
au sujet des rapports multiples, inliniment varia-
bles des contacts.
Comme
nous l'avons
dit
prcdemment, mesure quenotre consciencefitiblit et
les fonctions tactiles s'aflinent,
cesse de nous fournir
un contrle aussi prcis de notrecelte
toucher.
La justesse deles
affirmation:
peut
tre
prouve par
expriences suivantes
Aprs avoir pos un papier blanc, lger sur un porte-
mine titcls
ctes,
si
nous prenons
les
empreintes de nos conle
en roulant ce petit objet entre
))ouce et l'index,le
les
rayures se reproduiront fidlement sur
papier.
Si
nous procdons deen
mmerelief,
avec une petite bote
lignes concentriques
en
la
maintenant
et
la
46
LE MCANISME DU TOUCHERet
mouvant quelque peu entre le poucedoigts, les empreintes de nos
nos quatre derniers
contacts reproduiront les
dispositions concentriques de Tobjet.riences, sans
Dans ces deux expobjets tenus entre
que nous ayons vu
les
nos doigts, nos impressions tactiles nous auront suggrdes conclusions conformes aux empreintes ralises.Cette
corrlation
logique
disparatra
ds que nousest plus
voulons analyser des contacts dont
la finesse
grande. Si par exemple, au lieu de nous servir de formessimples, nous faisons des empreintes en posant les doigts
sur des objets incrusts, nos attouchements raliseront
des dessins d'unetiles
telle finesse
que nos impressionsles
tac-
ne nous permettront plus de
contrler; nous
cesserons de nous l'eprsenter par nos sensations ce que
nous touchons.Ces empreintes qui sont d'une dlicatesse, d'unfini
surprenant, nous offrent la preuve exprimentale de la
puissance de diversification de notre toucher. Ces diversifications multiples jouentl'activit cratrice
un
rle
si
important dansles
de
l'artiste
que nous devons
dve-
lopper force de les analyser; plus nous les rendronsconscientes, plus nous fconderons notre ducation. C'estla
pntration avec laquelle l'artiste voit
le dtail
qui lui
fait
concevoir l'ensemble avec une intensit particulire.la supriorit
Aussi
de l'uvre d'arttel
fait
qu'on n'est pas
tent de regarder d'abord tel ou
fragment; l'impresvoitil
sion est grande parce que de prime abord ontout. Plus cette faon
le
de regarder s'impose, plus
se
dgage d'attrait de
la
contemplation d'une uvre
d'art.
IV
LES EMPREINTES ET LA SOUPLESSE DES MOUVEMENTS
La forme rvle par
les
empreintes papillaires
Les contacts coordonns de la toucher rsolues par les empreintes. main droite et les contacts incohrents de la main gauche; l'action Les exerce sur la molilit par la correspondance des contacts. empreintes d"uu accord dont la sonorit est mauvaise; les empreintes La personnalit dans d'un accord dont la sonorit est harmonieuse. les emjjreintes. L'tude munie d'un contrle scientifique; la lecture des empreintes; les rapports des phnomnes physiologiques et des phnomnes esthtiques. L'altration des contacts dans l'excution Les poses des passages difficiles; le perfectionnement des contacts.
:
les
illusions
du
acoustiques.
L'tude du mcanisme du touclier appliqu aux actes
mme
les
plus simples, offre un intrt
l'el
par l'analyse
des empreintes du toucher et de leurs rapports avec lecaractre des
mouvements.que nous tablissi
C'est par les dispositions des contacts
sons la forme d'un objet que nous touchons; car
nousbille
prenons, par
exem[)le, alternativement la
mme
entre les doigts des
deux mains, moins que nous soyons
gauchers, elle ne nous parat sphrique que dans ladroite.
main
Dans
la
main gauche, non seulement nouselle
lui attri-
buons de plus grandes dimensions, mais
nous
l'ait
48
LE MCANISME DU TOUCHER
reffet (rime pte molle
dont
les facettes
changent avec
cliacim de nos attouchements.
Voici
comment
les
empreintes nous rvlent
les
causes
de ces genresSi
de diffrences desla rgion la
sensations
tactiles.
nous posons
moins sensible de l'index
et la
lgion la plus sensible du mdius sur une bille
entoure d'une petite bande de papier, afin de la mouvoirsur une table par un
mouvement dedeux empreintes,
va-et-vient, les
contacts se superposeront avec une exactitude parfaite.
Danslairesles
cette fusion des
les lignes papil-
convergeront de faon dessiner en quelque sortela bille (voir fig.
contours de
12).
Si
nous renouvelons
les
empreintes en croisani
les
doigis de faon m poser la rgion plus sensible de l'index droite et la rgion
moins sensible du mdius gauche,de toucher deuxlesbilles, et les
nous auronstacts
l'illusion
con-
voqueront en quelque sorte
contours des deuxfig.
billes
que nous croyons toucher (voir
13).
LES EMPUEINTES ET LA SOUPLESSE DES MOUVEMENTS
49
Donc en rapprochantvoyons commentfigure
les rsultats
des empreintes, nous
les dispositions
des contacts figure 12 et
13 peuvent nous faire sentir que nous touchonsbille
une seuledeux.
ou nous
faire croire
que nous en touchons
L'illusion voque, en louchant la
mme
bille succes-
sivement
avec lesle
deux mains, provient,
comme
les
empreintes
prouvent, de causes non moins prcises. Carles
nous attribuonslaires del'objetsoit,
divergences des dispositions papil-
nos contacts des divergences de formes delors, aussitel.
que nous touchons qui, ds
arrondi qu'il
ne peut pas nous apparatre
Voici
comment nous avons reconnu cemainet
fait
:
pour main-
tenir la bille de la
droite nous avons flchi la phala
langette
du pouce
pos
rgion la moins sensible de
l'index entre le contact le plus sensible
du mdius
et le
contact
du pouce;
cet
agencement nous a permis de
communiquer aux
trois doigts des
mouvements de
va-et-
vient et d'obtenir la
superposition partielle
des trois
empreintes en faisant mouvoir la
bille (voir fig. 14).
Nous avons
localis ensuite les troisle
premiers doigts
de la main gauche parobtenir le
mme
agencement, mais sans
mme
rsultat, car le
mouvement de va-et-vient4
50
LE MECANISME DU TOUCHERles trois contacts
par lequel
doivent tre fusionns n'aest
pu
tre ralis.le
Ce manque de souplesse du touchercaractre des empreintes (voirfig.
expliqu par
iig.
lo).
Tandis que nous voyons
14 les trois contacts nonles
seulement fusionner, mais baucher pour ainsi direcontours de la bille tenue entre nos doigts,la ligure lo
au
contraire nous offre des contacts disparates qui s'opposent
la ralisation des
mouvements
souples.
On peut donc
admettre que
les
empreintes, figure 14 et figure 15, pr-
pouceFig. lo.
sentent des diflerences
si
considrables de contacts et par
consquent de mouvements, que nous avons rellementagi
comme
si
nous avions touch des objets diffrents
avec les deux mains.
Les
mmes phnomnes
sont obtenus
si
nous prenonscinq doigts
successivement un anneau en acier entre
les
des deux mains. Les reprsentations de l'anneau ne conserveront des contours corrects que dans la main droiteo, avec les cinq empreintes ralises (voirIig.
J6),
nous
pouvons reconstituerfig.
la
moiti de sa circonfrence (voirla
16 bis). Dans la
main gauche
reconstitution desl'in-
contours circulaires ne peut se faire en raison de
cohrence des contacts raliss (voir
fig.
17).
LES EMPREINTES ET LA SOUPLESSE DES MOUVEMENTS
51
Le phnomne qui nous intresse en particulier dansces
expriences,
c'est
que dans
la
mainla
droite
nousdes
communiquonsempreintes, des
l'anneau
pendant
lalisation
mouvements de
va-et-vient rapides et
main dro ite
Eif-'.
If.
bis.
/Tiam
rfauche
5n,c
4-e
3^'
2-
pouce
Fis.
r
continus, parce que les cinq doigts restent trs mobiles.
Dans
la
main gauche, quoique nous appliquions
le
mmede
agencement nos contacts,
la raideur, la crispation
nos doigts nous empchent de mouvoir l'anneau.
Donc nous ne pouvons mouvoir l'anneau que
lorsqu'il
52
LE MCANISME DU TOUCHER
ue nous paiail pas dform, grce la correspondanceexacte des lignes papillaires des contacts.
Dans Texcution musicale cette correspondance des contacts exerce une action non moins remarquable sur labeaut dela sonorit et
sur
le
caractre
du
style.
Qu'il
s'agisse deoit
formes palpables ou non, notre cerveau concoordination des attouchements, l'unit dans
par
la
les diversifications.
En raison de
ces faits,
il
y a des rapports indniables
entre les contacts raliss par lale
main