Le luthier de Venise - ekladata.comekladata.com/vWjAUBUxF7ztEUJolu6EIogyW_A/e-luthier-de-enise.pdf · Le luthier de Venise CoursCours MoyenMoyen L Littérature Dans cette séquence,

Le luthier de Venise

CoursCoursCoursCours MoyenMoyenMoyenMoyen

Littérature L

Rapport aux programmes : Palier 2 du socle commun de référence :

- Lire avec aisance (à haute voix ou silencieusement) un texte - Lire seul des textes du patrimoine et des œuvres intégrales de la littérature de jeunesse, adaptés à son âge - Dégager le thème d’un texte - Repérer dans un texte des informations explicites - Inférer des informations nouvelles (implicites)

Autres compétences travaillées : - Établir des relations entre des textes ou des œuvres : même auteur, même thème, même personnage, etc. - Lire une œuvre intégrale ou de larges extraits d’une œuvre longue. - Adapter son comportement de lecteur aux difficultés rencontrées : notes pour mémoriser, relecture, demande d’aide, etc. - Rapprocher des œuvres littéraires, à l’oral et à l’écrit. - Se servir des illustrations pour chercher des informations non explicitées dans le texte - Comprendre que le sens d’un texte n’est pas immédiatement perceptible

« Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune. Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’éducation nationale publie régulièrement. Ces lectures cursives sont conduites avec le souci de développer chez l’élève le plaisir de lire. Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leurs points de vue et échangent entre eux sur ces sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Les interprétations diverses sont toujours rapportées aux éléments du texte qui les autorisent ou, au contraire, les rendent impossibles. »

Objectifs : - Découverte de Claude Clément et de son univers onirique - Comprendre la portée symbolique de l’histoire à travers le retour au naturel du personnage (passage de l’artifice du déguisement et de ses relations sociales à l’authenticité par le courage, l’abnégation dont il fait preuve et qui lui permettent de dompter le violoncelle) - Percevoir la renaissance irréelle de l’arbre - Découverte de Venise et de son patrimoine : son saint patron, son carnaval, quelques éléments architecturaux.



Littérature L

Dans cette séquence, les pages de l’album sont numérotées de 1 à 22, en commençant à la première page de l’histoire.

Plan de la séquence : Séance 1 : Découverte de l’univers du conte Objectifs : - Entrer dans l’album par les illustrations

- Situer les lieux, l’époque, les personnages, le caractère irréel de l’histoire - Créer un horizon d’attente

Séance 2 : Découverte du début du récit (p.1 à 11) Objectifs : - Percevoir l’intrigue

- Produire un résumé du début de l’histoire permettant de repérer sa position de lecteur (Qu’ai-je compris ? Ai-je repéré les éléments importants du contexte et de l’intrigue ?)

Séance 3 : Percevoir les différences du musicien à deux moments de l’histoire Objectifs : - Lecture et interprétation d’une illustration

- Poursuivre la découverte du récit

Séance 4 : Fin du récit Objectifs : - Découvrir la fin de l’histoire

- Se poser des questions qui guideront une interprétation de deuxième niveau lors de la séance suivante

Séance 5 : Comprendre la portée symbolique de l’histoire par un débat interprétatif Objectif : - Comprendre la transformation symbolique du personnage (qui quitte le monde de

l’artificiel et redevient authentique)

Activité complémentaire : écoute de la version mise en voix (extraite de l’émission Les contes du jour et de la nuit, France Musique) - 15 minutes.



Littérature L

Arguments du livre

« Dans une Venise d'un passé mythique, un luthier fabrique un violoncelle dont seul pourra jouer celui qui, ayant abandonné les oripeaux du monde, se vouera à la mystique de son art. L'album évoque des thématiques récurrentes propres à la condition humaine (temps, mort, relation à la nature). Il interroge la place, complémentaire, de chacun dans la création artistique : le luthier qui crée l'instrument, le musicien qui le révèle. Chacun contribue ainsi à donner vie à l'instrument dans une relation particulière faite d'oubli de soi : le luthier qui accepte le sacrifice de son arbre, consacre son temps à la fabrication de l'instrument dont il fait finalement don à l'artiste qui lui renonce aux vanités du monde dans l'intérêt supérieur de l'art. Il est question d'ascèse artistique, du temps qui passe, de la nature et de ce que peut en faire l'homme qui la respecte. L'album s'inscrit dans la thématique de la sacralisation de l'art et par l'art. Les images au caractère onirique, évoquent peut-être d'autres histoires complémentaires ou annexes, des histoires de chats, d'oiseaux, de carnaval, de métamorphoses... »

Brigitte MEDINACELI - Michel CARRÉ Attire Lire

Voici une traduction des phrases en vénitien placées en exergue de chaque double page. Ce sont des extraits du texte de l’album. Il s’agit des clés de lecture qui permettent une compréhension de deuxième niveau (interprétation symbolique).

Au milieu de ce jardin, un arbre avait poussé. L'artisan aimait à contempler cet arbre.

Un hiver pourtant l'arbre mourut. Bien des pluies s'écoulèrent sous les ponts de Venise Il décida de fabriquer le plus parfait des violoncelles

Sur les places naissaient des orchestres Un jeune artiste masqué emperruqué...

... se fit apporter un archet Mais l'instrument ne produisait que des sons gémissants.

L'artiste arracha sa perruque et le masque.

Genre littéraire

Il s’agit d’un conte merveilleux (récit d’une initiation réussie avec apparition d’êtres surnaturels ou d’objets magiques aux fonctions très codées) Conte : « genre littéraire de type narratif dont la fonction est de participer à la fondation d’une personne à travers un récit de fiction. » Merveilleux : présence d’éléments irréels qui sont acceptés comme normaux par le lecteur et les personnages de l’histoire. Le caractère merveilleux est présent très tôt dans les illustrations, mais n’apparait dans le texte

que dans une phrase de la dernière page (« Au bout du manche du violoncelle s’étaient élevées

quelques branches. »)



Littérature L

Il y avait dans une ruelle de Venise une boutique de luthier, dont une porte s’ouvrait sur un canal très animé et l’autre sur un jardin tranquille, à peine plus grand qu’un tapis déployé. Au milieu de ce jardin, un arbre avait poussé. Il était si haut et si large qu’il prenait presque toute la place. Quand il cessait de modeler le bois de ses instruments, l’artisan aimait à contempler cet arbre. Ses branches se balançaient dans la brise surgie du fond de la lagune. Des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles venaient se poser sur elles. Il s’élevait alors du jardin une musique plus ensorcelante que celle qui enchantait les bals et les théâtres de Venise. Un hiver pourtant, l’arbre mourut. Sans doute avait-il atteint le bout de son âge Le luthier ne s’en aperçut pas tout de suite. Mais quand revint la belle saison, l’arbre ne se couvrit plus de feuilles, ses branches demeurèrent immobiles et les oiseaux oublièrent de s’y poser. Attristé, le luthier fit venir quelques bûcherons qui abattirent l’arbre en prenant grand soin de ne pas abîmer le tout petit jardin. Le tronc fut ébranché, débité en tronçons et fendu à la hache dans le sens de la fibre. Puis le luthier ordonna que l’on mît le bois dans un coin retiré de sa propre maison. Les années passèrent… Bien des pluies s’écoulèrent sous les ponts de Venise. Bien des copeaux de bois s’amoncelèrent sous l’établi du luthier, dont les cheveux et la barbe s’étaient mis à grisonner. L’artisan ne sortait plus de sa boutique, ni de son jardin que pour aller se procurer l’essence de térébenthine, la sandaraque, l’huile d’aspic et la résine de sang-dragon qui lui servaient à composer le vernis de ses instruments. Les plus grands musiciens du monde venaient un à un acheter ses violons et ses violoncelles, qui, nulle part, n’avaient leurs pareils. Un jour, le vieil homme se rendit à l’endroit de sa maison où il avait mis à sécher le bois de l’arbre dont il regrettait la verdure et la mélodie. Il le trouva vieilli à point. Il décida en un vertige de fabriquer, en souvenir de ce compagnon, le plus parfait des violoncelles qui fût jamais sorti de ses doigts de luthier. L’ouvrage dura bien des saisons. L’artisan, de ses mains, palpa, polit et lima jusqu’à la plus infime rugosité du bois de son instrument, qui, une année, fut achevé à l’aube du grand carnaval. Dans les rues et sur les canaux passaient masques et crinolines. Sur les places naissaient des orchestres. Le long des escaliers, des rondes de pierrots, d’arlequines, de dominos et de colombines ruisselaient comme l’eau des fontaines. Le luthier, seul dans sa boutique, regardait la ville en délire et disait : « Parmi ces gens, qui sera celui ou celle qui saura faire chanter mon violoncelle ? »

Un conte de Claude Clément, illustré par Frédéric Clément

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Littérature L Au beau milieu du carnaval, entra chez lui un jeune artiste poudré, masqué, emperruqué, couvert de rubans et de dentelles. Bien que ses yeux fussent cachés et son visage maquillé, on ne pouvait que le reconnaître tant était grande sa renommée. De belles femmes l’accompagnaient, ainsi que de nombreux amis. Et tout ce monde dans l’atelier loua le travail du luthier. L’artiste fit apporter un archet et caressa les instruments. Il voulut prendre le violoncelle, mais le luthier lui dit alors qui celui-ci était magique et d’une essence inusitée. Il n’en sortait de la musique que sous les doigts les plus agiles mus par un coeur talentueux. Le jeune homme fut offensé. Il s’empara du violoncelle et voulu jouer une mélodie. Mais l’instrument était rebelle. Il ne produisait que des sons gémissants, tourmentés, brutaux, et grinçants. Le musicien persévéra, mais tous ses amis se lassèrent. Les belles dames s’en allèrent… Le luthier quitta sa boutique et gagna son appartement. L’artiste arracha sa perruque. Il essuya son maquillage et retira masque et dentelles. Alors, dans le silence, l’inquiétude, la douleur et la solitude, oubliant son nom et la fatigue, l’homme affronta le violoncelle. Au matin, une musique plus ensorcelante que celle qui avait enchanté les bals et les théâtres de Venise éveilla le vieil artisan. Il se leva et regarda par la fenêtre dans le jardin. Il aperçut le musicien qui jouait sur son instrument, sans effort, naturellement. Au bout du manche du violoncelle s’étaient élevées quelques branches. Elles se balançaient, irréelles, dans une brise surgit du fond de la lagune et sur elles venaient se poser des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles.

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Fiche Fiche Fiche Fiche élèveélèveélèveélève L

Ce que je vois Ce que je comprends

Claude Clément Littérature

Ce que je connais de l’histoire :

Le début de l’histoire :

Séance 1

Séance 2

Le luthier de Venise Fiche Fiche Fiche Fiche élèveélèveélèveélève L Littérature

Séance 3

Ce qui est pareil Ce qui est différent

Ce que je vois Ce que je comprends

Illustration de la

page 13

Texte de la page 14

Séance 4

Trois questions que je me pose :

Illustration de la

page 16

Illustration de la

page 22

Séance 3

Le luthier de Venise Fiche Fiche Fiche Fiche élèveélèveélèveélève L Littérature

Les questions retenues pour la classe :

Mes réponses à ces questions :

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

Séance 5

LA question :

MA réponse :

Comment est-ce que je comprends la fin de cette histoire ?

Littérature Séance 1

Le luthier de Venise Cours Cours Cours Cours moyenmoyenmoyenmoyen L

o Lire avec aisance (à haute voix ou silencieusement) un texte o Lire seul des textes du patrimoine et des œuvres intégrales de la

littérature de jeunesse, adaptés à son âge o Dégager le thème d’un texte o Repérer dans un texte des informations explicites o Inférer des informations nouvelles (implicites)

o Entrer dans l’album par les illustrations (lecture d’images) o Situer les lieux, les personnages, l’époque, le caractère irréel de

l’histoire o Créer un horizon d’attente chez le lecteur

Matériel Phases Durée, organisation

Activité des élèves : Activité de l’enseignant :

Pour la classe : TBI ou vidéo-

projecteur Le fichier « Séance

1 »

Pour chaque élève :

Fiche de trace écrite

1 Découverte de la première de

couverture

10’

Oral

Commenter les images. Doivent ressortir : 1° On voit des personnages, leurs déguisements. Pourquoi sont-ils déguisés ? Où sont-ils ? Que regardent-ils ? 2° On est dans une ville, mais il y a de l’eau à la place des rues (situer le cadre à Venise). C’est peut-être un pont, les personnes sont au-dessus. 3° On voit un musicien, un violoncelle, de l’eau, un oiseau qui se pose sur le musicien, un nid est fait sur le manche du violoncelle. C’est lui que les passants regardent. 4° On remarque que le manteau se transforme en eau.

Ne pas dévoiler le titre de l’album !!! Laisser commenter les différentes images, ou aider à faire ressortir les éléments. Quand une image parait épuisée, passer à la suivante. Situer Venise sur une carte. Proposer les images de Venise : ses canaux, sa place, ses gondoles, son carnaval

Compétences du socle commun Objectifs spécifiques :

Séance 1 : Découvrir l’univers du conte Durée : 50’


Le luthier de Venise Cours Cours Cours Cours moyenmoyenmoyenmoyen L 2

Double page 3 et 4

5’

Oral

Emettre des hypothèses sur ce qui est représenté : 1 Exemple : est-ce une île ? 2 Exemple : ce sont des oiseaux au-dessus de la forêt ? 3 Des gondoles qui volent, un arbre dans un jardin.

Sur le même principe que précédemment, présentation par dévoilement progressif. Situer l’histoire dans l’invraisemblable

3 Double page

5 et 6

5’

Oral

Emettre des hypothèses sur ce qui est représenté : 1 Des oiseaux ? 2 Des feuilles ? 3 4 Des feuilles qui se transforment

4 Possibilité de présenter des œuvres de Mauritz Cornelis Escher (cliquez sur le lien).

4

Premier moment de synthèse

5’

Oral et écrit

Donner les éléments importants de ce début d’histoire : - l’action se passe à Venise - On ne sait pas quand (vraisemblablement XVIIe ou XVIIIe siècle) - les illustrations paraissent irréelles. En est-il de même de l’histoire ? Compléter la Fiche-élève 1 : faire apparaître le titre.

Aider ces éléments à ressortir en guidant par un questionnement. Dévoiler le titre de l’album. Attirer le regard sur la carte de l’Italie. Y noter le nom de la ville.


Le luthier de Venise Cours Cours Cours Cours moyenmoyenmoyenmoyen L 5

Présentation des deux

personnages

5’ à 10’ Binômes

Sur la Fiche-élève, compléter le tableau, avec les deux images projetées en même temps. Le tableau peut donner ceci :

Ce que je vois : Ce que je comprends : Page 10 : un vieil homme – des violons partout – des produits partout – un violoncelle sans manche – le vieil homme applique dessus des produits au pinceau – il y a des outils (ciseaux à bois)

L’homme fabrique des instruments.

Page 16 : un homme masqué joue du violoncelle – des gens le regardent – ils sont masqués – ils sont dans l’ombre – l’homme n’a pas l’air content.

Ce musicien (connu) joue du violoncelle. C’est peut-être le vieil homme qui l’a fabriqué.

5’ Oral 5’

Ecoute d’un extrait de

Violoncelle

Mise en commun.

Faire écouter un extrait de violoncelle (la sonate pour violoncelle de Bach, par exemple)

6 Trace écrite

5’

Ecrit

Sur la Fiche-élève, noter ce qui a été découvert sur l’album (horizon d’attente) : « L’histoire se passe à Venise, ville du grand carnaval, on ne sait pas exactement quand (c’était il y a longtemps, peut-être au XVIIIe siècle). Les personnages sont un vieil homme qui fabrique des instruments, et un musicien. »





o Percevoir l’intrigue o Produire un résumé du début de l’histoire permettant de repérer sa

position de lecteur (qu’ai-je compris ? Ai-je repéré les éléments importants du contexte et de l’intrigue ?)



Pour

chaque élève : - Fiche Elève

séance 2 - Fiche de

trace écrite

1 Lecture puzzle

10’

Individuel

5’ Oral

Remise en ordre des différents extraits et découverte du texte correspondant aux illustrations vues lors de la séance 1. Mise en commun.

Rappel des éléments découverts lors de la séance précédente.

2 Ecrit de travail

5’ à 10’

Ecrit

Sur la fiche de trace écrite, produire un résumé (environ 5 lignes)

Circuler dans la classe, prendre connaissance des différents travaux. Repérer ceux qui ne sont pas identiques (ils serviront pour l’étape 3).

3 Comparaison

de productions

10’ Ecrit

personnel

Les élèves dont les travaux ont été repérés par l’enseignant le lisent. Comparaison des différentes versions et discussion autour des erreurs de compréhension (« j’ai compris ceci parce que… »)

Séance 2 : Découvrir du début du récit Durée : 45’




4 Trace écrite

5’ à 10’

Ecrit

Trace écrite sur la fiche élève (séance 2) - rappeler les éléments nouveaux découverts : o Le vieil home adorait son arbre. Cet homme est très connu pour son talent à fabriquer des

instruments o L’arbre meurt. Des bûcherons le coupent. L’homme conserve le bois. o Un très long moment passe. o Avec le bois de l’arbre, le luthier fabrique le plus parfait des violoncelles. Il se demande qui saura

en jouer.

Pour le maître, quelques définitions de vocabulaire technique (issues du site Attire-lire)

- sandaraque : résine végétale extraite du cyprès de l'Atlas qui entre dans la composition des vernis durs. - huile d'aspic : huile essentielle extraite d'une lavande particulière qui se singularise par une présence importante de cinéole et de camphre (insecticide). - résine de sang- dragon : substance résineuse obtenue à partir de diverses espèces végétales qui sert de pigment pour les vernis et les encres.


Fiche Fiche Fiche Fiche élèveélèveélèveélève L Littérature

Séance 2

Au milieu de ce jardin, un arbre avait poussé.

Il y avait dans une ruelle de Venise une boutique de luthier, dont une porte s’ouvrait sur un canal très animé et l’autre sur un jardin tranquille, à peine plus grand qu’un tapis déployé.

Il était si haut et si large qu’il prenait presque toute la place.

Ses branches se balançaient dans la brise surgie du fond de la lagune.

Il s’élevait alors du jardin une musique plus ensorcelante que celle qui enchantait les bals et les théâtres de Venise.

Quand il cessait de modeler le bois de ses instruments, l’artisan aimait à contempler cet arbre.

Des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles venaient se poser sur elles.

Sans doute avait-il atteint le bout de son âge.

Mais quand revint la belle saison, l’arbre ne se couvrit plus de feuilles, ses branches demeurèrent immobiles et les oiseaux oublièrent de s’y poser.

Un hiver pourtant, l’arbre mourut.

Le luthier ne s’en aperçut pas tout de suite.

Puis le luthier ordonna que l’on mît le bois dans un coin retiré de sa propre maison.

Le tronc fut ébranché, débité en tronçons et fendu à la hache dans le sens de la fibre.

Attristé, le luthier fit venir quelques bûcherons qui abattirent l’arbre en prenant grand soin de ne pas abîmer le tout petit jardin.

Les années passèrent… Bien des pluies s’écoulèrent sous les ponts de Venise. Bien des copeaux de bois s’amoncelèrent sous l’établi du luthier, dont les cheveux et la barbe s’étaient mis à grisonner. L’artisan ne sortait plus de sa boutique, ni de son jardin que pour aller se procurer l’essence de térébenthine, la sandaraque, l’huile d’aspic et la résine de sang-dragon qui lui servaient à composer le vernis de ses instruments. Les plus grands musiciens du monde venaient un à un acheter ses violons et ses violoncelles, qui, nulle part, n’avaient leurs pareils.

Il le trouva vieilli à point.

Il décida en un vertige de fabriquer, en souvenir de ce compagnon, le plus parfait des violoncelles qui fût jamais sorti de ses doigts de luthier.

L’artisan, de ses mains, palpa, polit et lima jusqu’à la plus infime rugosité du bois de son instrument, qui, une année, fut achevé à l’aube du grand carnaval.

Un jour, le vieil homme se rendit à l’endroit de sa maison où il avait mis à sécher le bois de l’arbre dont il regrettait la verdure et la mélodie.

L’ouvrage dura bien des saisons.

Dans les rues et sur les canaux passaient masques et crinolines. Sur les places naissaient des orchestres. Le long des escaliers, des rondes de pierrots, d’arlequines, de dominos et de colombines ruisselaient comme l’eau des fontaines. Le luthier, seul dans sa boutique, regardait la ville en délire et disait : « Parmi ces gens, qui sera celui ou celle qui saura faire chanter mon violoncelle ? »

Remets les extraits des différents tableaux dans l’ordre pour découvrir le début de l’histoire :





o Lecture d’image et interprétation d’une illustration o Poursuivre la découverte du récit



Pour la classe : - le fichier Séance 3

- un vidéo-projecteur ou un TBI

Pour

chaque élève :

- Fiche de trace écrite - le tapuscrit de la page

14 - une

miniature de la page 13

1 Dévoilement

progressif de l’illustration

p.12

10’

Oral

Découverte de l’illustration de la page 12 par dévoilement progressif et discussion : 1. Deux personnages masqués (On est à Venise pendant le carnaval). L’un tient une pomme. On voit un masque avec un fil rouge qui se poursuit. On ne sait pas où il va. 2. Le bout de ficelle est tenu par un ange (un vrai ? Quelqu’un déguisé pour le carnaval ?) Il regarde quelque chose, mais quoi ? 3. Scène de vie du carnaval : des personnages masqués, de beaux costumes, une envolée d’oiseaux. On remarque un Pierrot endormi (présenté dans le diaporama : avec Colombine, ce sont des personnages traditionnels du carnaval) Rappeler la dernière phrase de la page 11 : « Parmi ces gens, qui sera celui ou celle qui saura faire chanter mon violoncelle ? » 4. Est-ce le luthier déguisé ? 5. Ou bien est-ce lui ?

6. Le lion ailé, tenu par l’ange. Que fait-il ici ? Projeter le drapeau vénitien sur lequel ce lion apparait. Montrer également des photos de la Piazzetta, place de Venise sur laquelle se trouvent deux colonnes aux sommets desquelles se dressent le lion ailé et un crocodile. Ce sont les

symboles de la ville.

Séance 3 : La transformation du musicien Durée : 45’




L’ange qui tient le lion est peut être Saint Marc lui-même.

Expliquer que le fameux lion est celui de Saint Marc, l’évangéliste dont la dépouille reposerait à Venise( dans la Basilique). Présenter l’illustration de la page 16 en entier et comprendre la présence des crocodiles.

2 L’entrée du

musicien

5’

Oral

Par dévoilement progressif : 1. Ce sont peut-être des étoiles filantes ? 2. Un feu d’artifice ? On voit des oiseaux perchés. 3. On voit que les confettis sont lancés. A quoi servent donc les oiseaux ? 4. On voit une femme masquée, c’est donc le carnaval 5. On découvre le personnage central. On note qu’il porte deux masques. 6. Ne pas commenter

3

15’ Ecrit

Oral

Sur la fiche Trace Ecrite de l’élève, coller la miniature et remplir le tableau Ce que je vois / Ce que je comprends Mise en commun. On comprend, par sa position centrale, la fête qu’il y a autour de lui, les regards qui se tournent vers lui, que le personnage en noir est important. Lecture : on comprend qu’il s’agit d’un musicien renommé qui entre chez le luthier.

Distribuer la miniature de la page 13. Distribuer le tapuscrit de la page 14.

4 Evolution du

10’

Sur la fiche Trace écrite, coller les illustrations et

Projeter et distribuer les images des pages 16 et 22.



personnage Binôme

5’ Oral

remplir le tableau. Mise en commun

Ce qui est identique Ce qui est différent - un musicien avec un violoncelle - il est assis

- des spectateurs / seul - obscurité / lumière - visage masqué / visage nu - artiste penché / artiste redressé - des branches ont poussé sur l’instrument


Fiche Fiche Fiche Fiche élèveélèveélèveélève L Littérature

Séance 3

Au beau milieu du carnaval, entra chez lui un jeune artiste poudré, masqué, emperruqué, couvert de rubans et de dentelles. Bien que ses yeux fussent cachés et son visage maquillé, on ne pouvait que le reconnaître tant était grande sa renommée. De belles femmes l’accompagnaient, ainsi que de nombreux amis. Et tout ce monde dans l’atelier loua le travail du luthier.

Au beau milieu du carnaval, entra chez lui un jeune artiste poudré, masqué, emperruqué, couvert de rubans et de dentelles. Bien que ses yeux fussent cachés et son visage maquillé, on ne pouvait que le reconnaître tant était grande sa renommée. De belles femmes l’accompagnaient, ainsi que de nombreux amis. Et tout ce monde dans l’atelier loua le travail du luthier.





o Découvrir la fin du récit o Problématiser la future lecture



Pour la classe :

Un TBI ou un vidéo-projecteur

L’illustration de la page 16 (fichier Séance 3)

Pour

chaque élève :

- Fiche de trace écrite

- Le tapuscrit intégral

1 La rencontre

du musicien et de l’instrument

5’ à 10’

Oral

Bien comprendre les éléments narratifs : le musicien ne parvient pas à jouer. Ne pas insister sur les causes.

Rappels des éléments découverts lors de la séance précédente sur le musicien. Projeter la page 16 et lire le texte de la page 15 : « L’artiste fit apporter un archet et caressa les instruments. Il voulut prendre le violoncelle, mais le luthier lui dit alors qui celui-ci était magique et d’une essence inusitée. Il n’en sortait de la musique que sous les doigts les plus agiles mus par un cœur talentueux. Le jeune homme fut offensé. Il s’empara du violoncelle et voulu jouer une mélodie. Mais l’instrument était rebelle. Il ne produisait que des sons gémissants, tourmentés, brutaux, et grinçants. »

2

Problématiser la lecture

10’

Ecrit

10’ Oral

Sur la fiche Trace Ecrite : imaginer trois questions que l’on se pose sur l’évolution du personnage. Mise en commun – Chacun propose ses questions. La classe sélectionne celles qui vont guider l’exploration : - Pourquoi a-t-il enlevé son masque ?

Projeter de nouveau les illustrations des pages 16 et 22 (fichier Séance 3) Si les questions proposées par les élèves restent trop basiques, leur demander d’imaginer des questions dont les réponses ne se trouveront pas dans le texte, mais « entre les lignes ».

Séance 4 : La fin du récit Durée : 50’




- Où sont les spectateurs ? - Pourquoi parvient-il à jouer ? - Qu’est-il arrivé au violoncelle ? - Pourquoi le musicien n’a-t-il plus son manteau ?

Noter ces questions au tableau

3 Découverte du texte intégral et réponse

aux questions

15’ à 20’ Lecture

individuelle et écrit

Après avoir copié ces questions sur la fiche Trace Ecrite, lire individuellement le texte intégral, et tenter de trouver les réponses aux questions soulevées lors de l’étape précédente.

Distribuer le tapuscrit intégral.

10’ Oral

Mise en commun.





o Comprendre la transformation symbolique du personnage (retour de l’artificiel au naturel) au moyen d’un débat interprétatif

o Percevoir la renaissance de l’arbre par le lieu, la musique produite par l’instrument et la reprise narrative



Pour la classe :

- Un TBI ou un vidéo-projecteur - la double page19-20

(fichier séance5)

Pour chaque élève :

- Fiche de trace écrite

- Le tapuscrit intégral

1 Rappels

5’

Oral

Rappels des éléments trouvés lors de la séance précédente, notamment du fait que l’instrument est magique : « Il n’en sortirait de la musique que sous les doigts les plus agiles mus par un coeur talentueux »

2 Compréhension individuelle de

la situation

10’ à 15’ Individuel

Sur la fiche Trace Ecrite, noter LA question : Pourquoi l’artiste parvient-il à jouer « sans effort, naturellement » (ligne 54) ? Chercher une réponse dans l’ensemble du texte.

Pour des classes de faible niveau de lecture, ou les petits lecteurs, on peut limiter les recherches à partir de la ligne 43.

3 Confrontation

en petits groupes

5’ à 10’

Groupes de 4

En petit groupe, chacun propose sa réponse en expliquant son choix. Le groupe se met d’accord sur une réponse qui sera présentée à la classe.

4 Mise en commun

5’

Oral

Chaque groupe donne sa réponse qui est notée au tableau.


Séance 5 : La symbolique dans l’histoire Durée : 1 heure



5 Débat

interprétatif

15’ Oral

Doivent ressortir : - l’artiste quitte son « déguisement », son habit d’apparat (perruque, masque, maquillage, dentelle) - il perd ses admirateurs - il travaille, se donne du mal (le silence, l’inquiétude, la douleur, la solitude, il affronte le violoncelle) Le musicien quitte l’artificiel pour revenir au naturel. Le vieil homme avait prévenu qu’il fallait un COEUR talentueux pour parvenir à jouer.

Avec quoi êtes-vous d’accord / pas d’accord ? Le travail d’explicitation, de justification, de formalisation doit se faire entre les élèves eux-mêmes. Veiller à : - réguler le débat, à faire circuler la parole dans toute

la classe ; - ne pas proposer de réponses aux problèmes qui se

posent, mais renvoyer les questions à la classe ; - ne pas refuser les propositions de réponse erronée,

qui serviront à la confrontation entre les élèves, ni acquiescer ostensiblement à une réponse correcte, de manière à ne pas interrompre immédiatement le débat en cours ;

- demander aux élèves de justifier leurs réponses.

6 La renaissance

de l’arbre

5’

Oral

Si cela n’avait pas encore été abordé, soulever la transformation du violoncelle, dont le manche se voit couvert de branches poussées au cours de la nuit. Plusieurs éléments : - on est dans la littérature merveilleuse : des éléments qui n’existent pas dans notre monde peuvent se produire - cela signifie que l’arbre est de nouveau vivant, grâce en parti au vieil homme qui a tant aimé cet arbre et lui donne une « nouvelle vie » sous forme d’un instrument - dans le texte, cette nouvelle naissance est confirmée par la reprise de l’expression « une musique plus ensorcelante que celle qui avait enchanté les bals et les théâtres de Venise ». Cette expression avait été utilisée pour parler du bruit que produisait l’arbre lorsque le vent soufflait dans ses branches. - le lieu : pour faire jouer l’instrument, le musicien se tenait dans le jardin, à l’endroit où l’arbre se trouvait. - La dernière phrase du texte montre aussi cette renaissance : « Elles (les branches) se balançaient, irréelles, dans la brise surgie du fond de la lagune et sur elles venaient se poser des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles ». Cette expression avait déjà été utilisée pour parler de l’arbre au début de l’histoire.

7 Mise en réseau

5’

Oral

Si, par le plus grand des hasards (ou une habile mise en réseau), Le voyage d’Oregon (Rascal et Louis Joos, Ecole des Loisirs) a été étudié en classe, faire un parallèle entre ces deux livres



(les personnages principaux quittent l’artificiel, et laissent tomber leur masque à la fin de l’histoire, comme symbole d’un retour au naturel)

8 Ecrit de travail

5’

Ecrit

Sur la fiche Trace Ecrite, compléter la dernière partie : Explique ce que tu as compris de la fin de cette histoire.

Ce retour personnel sur la fin de cette histoire peut servir d’évaluation à la compréhension du récit : l’élève est-il parvenu à une compréhension de deuxième niveau ou est-il resté au simple enchaînement narratif ?

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Le luthier de Venise - ekladata.comekladata.com/vWjAUBUxF7ztEUJolu6EIogyW_A/e-luthier-de-enise.pdf · Le luthier de Venise CoursCours MoyenMoyen L Littérature Dans cette séquence,