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8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar
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GOUVERNANCE ET POLITIQUES PUBLIQUES POUR UNDEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLEPROGRAMME PNUD MAG/97/007 DAP1
LE FINANCEMENT DE LECONOMIE
DANS UN CONTEXTE DE MARCHE
A MADAGASCAR
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8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar
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Le financement de lconomie dans un contexte de march
Madagascar
Synthse
Malgr l es distances et les dif frences de st ruct ures conomiques, la mondiali sat ion a
cr un march f inancier qui f ournit des repres universels. Les capit aux se fi xent ou
se dplacent en fonct ion d indicateurs de rent abil i t et de ri sque. Laccumulat ion de
r ichesses a permis d or ienter sectori ellement et gographiquement des ressources
import antes pour le dveloppement conomique. On observe auj ourd hui une
ori ent at ion des capit aux en faveur l invest issement dir ect , y compr is dans les payscomme Madagascar.
La t ransformat ion du systme f inancier malgache s est d ail leurs eff ect ue avec
lentre de capitaux extrieurs et ladaptation des politiques montaires et
financires au contexte de convertibilit du compte courant et dquilibre macro-
financier.
L int ermdiat ion malgache doit t re encore amli ore pour une meil leure ef f icacit
du systme f inancier. Il est ncessai re daccrot re les ressources du systme fi nancier
en :
- Of f rant des condit ions qui f ixent les dpt s bancair es moyen terme ;
- Intgrant les dtent eurs de ressources hors du systme bancai re dans le
systme f inancier, qu i l soit bancair e, mutualist e ou f inancier non-bancair e.
Les emploi s, cest di re le f inancement des act iv i t s, demande que les emprunteurs
sinscrivent dans un cadre institutionnel et lgal qui claire sur leur solvabilit. Il est
ncessair e de parveni r la r duct ion de l absorpt ion par l Et at des ressources
f inancires. Lencadrement i nst it ut ionnel et l gal des f il ires de product ion leur
permet t rait de fournir au systme f inancier des emplois. Ceux-ci sont ncessair es au
systme fi nancier qui r ecevra en retour les dpts qui assurent son fonct ionnement et
son dveloppement .
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I. Le contexte mondial et lvolution du secteur financier malgache
Aspects de la globalisation financire
1. Dans le domaine financier, la globalisation est marque par :
- Le mouvement croissant des capitaux vers les zones haute rentabilit de
lconomie relle et risque limit ;
- La baisse des taux dintrt court et long dans les pays dvelopps ;
- La matrise de linflation dans ces mmes pays.
Les zones conomiques prospres sont en fin de sicle un ple financier attirant pour lescapitaux et les facteurs de production. Il y a donc une comptition forte de ce ple o
concide potentialits conomiques et flux financiers avec les pays comme Madagascar.
2. Les politiques montaires et financires Madagascar ont tenu compte depuis les
annes 1990 des principes de larchitecture financire mondiale qui sest mise en place
cette priode :
-Des cours de change flexibles ;
- La libert du compte courant ;
- La libralisation des services financiers, cest dire louverture du march
financier au priv et lextrieur;
- Des ratios prudentiels qui permettent dviter des crises bancaires.
3.La diffrence principale entre les secteurs financiers dvelopps et celui de Madagascar
rside dans le degr dintermdiation. Lintermdiation est la mise en correspondance des
ressources du systme financier et ses emplois. Cette relation a pour but de limiter la part
de la monnaie fiduciaire (celle qui est en dehors du systme bancaire) et de favoriser la
mobilisation de lpargne intrieure dans les circuits de financement. Celle-ci assure la
disponibilit de ressources pour la capitalisation boursire des entreprises et leur
investissement dans lconomie relle.
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Contraintes malgaches
4. La tendance actuelle de la structure montaire dans les pays riches montre un
dsendettement de lEtat qui favorise un transfert des ressources pour le secteur priv, ce
qui nourrit le dveloppement de lconomie. Madagascar souffre par contre de contraintes
budgtaires qui demandent un financement de lEtat par le systme financier.
5. Le secteur financier malgache est aussi le reflet de lconomie relle. Les imperfections
du march rel, avec une large partie de la population tenue en dehors lconomie
montaire, entranent un faible intgration des agents conomiques au secteur financier.
Le monde rural est plus proche, pour certains mnages, de la survie que des changes
montaires qui sont la base du dveloppement du secteur financier. Dans le monde des
entreprises modernes, on observe une concentration du capital et un faible extension des
normes de publicit des comptes qui est la base de laccs au crdit.
6.Avec 70% de la population en dessous du seuil de pauvret1, les formes classiques de
lintermdiation financire (le rseau bancaire principalement) ne peuvent suffire
mobiliser lpargne et rpondre la demande de crdit. Pourtant, il apparat que les
pauvres participent la croissance quand ils sintgrent au circuit financier. Le secteurfinancier est aussi devenu une composante des programmes de rduction de la pauvret,
travers le soutien aux banques des pauvres , aux mutuelles, la finance informelle.
Restructuration du secteur financier
6. Madagascar s'est engag depuis le dbut des annes 1990 dans un programme de
redressement conomique, qui sest traduit par la libralisation des politiques
montaires, louverture aux capitaux privs et trangers dans les secteurs industriels etagricoles et la restructuration du secteur financier. La rduction des dficits du budget et
la stabilisation du dficit du solde du compte courant sont les principaux rsultats de ces
mesures. Lappui de laide internationale a t dterminant dans ce redressement des
grands quilibres financiers.
7. Le secteur financier, qui avait souffert de la baisse de l'pargne intrieure bancarise,
de la monte des actifs compromis des banques et d'une allocation dirigiste des crdits,
1 Source Banque Mondiale 1999
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sest adapt la mutation de la politique montaire. Il se retrouve globalement assaini et
avec des ressources suprieures ses remplois.
8. L'assainissement du secteur financier a t conduit dans le cadre plus gnral d'une
rforme de la politique montaire. L'lvation des taux d'intrt dcide alors pour la
protection de la monnaie, vise aussi attirer les dpts bancaires et les fixer terme. La
libralisation des taux dbiteurs permet daccrotre la rentabilit des prts consentis par
les banques.
La rforme de la politique montaire
9. Pour contenir linflation montaire et dassurer lquilibre du secteur bancaire, la
politique montaire a t rforme.
a) A partir de 1990, le refinancement a t confi au march interbancaire et
diffrentes modalits de recours la Banque Centrale (BCM) :
Adjudications priodiques de ressources Banque Centrale par Appels dOffres Positifs
sous forme de bons du trsor ou de titres de crances ngociables ;
Adjudications priodiques de la possibilit de faire des dpts rmunrs la BanqueCentrale ( Appels dOffres Ngatifs) ;
Entre les adjudications, possibilit de mise en pension des taux dintrt plus
lourds (le taux de pension destin aux banques pour leur besoin de trsorerie court
terme) ;
Le taux directeur affich par la Banque Centrale est le taux maximum auquel elle
attribuera des adjudications, encourageant les banques se rapprocher le plus
possible de ce taux dans leurs offres.
b) La politique des taux dintrt mise en place au dbut des annes 1990 visait les
objectifs suivants :
Mobilisation de lpargne intrieure ;
Rgulation montaire par le taux dintrt qui varie en fonction de lvolution du
taux directeur ;
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Suppression du cadre des taux crditeurs bancaires et dplafonnement des conditions
dbitrices. Les banques orientent cependant leurs taux dbiteurs sur la base du taux
directeur qui est le repre du cot de leurs liquidits.
c) Les rserves obligatoires sont destines contrler la liquidit des banques et
permettent la BCM et au Trsor de bnficier de ressources gratuites. Les taux de
rserve ont t fixs en 1999 23% sur les dpts vue et 5% sur les dpts
terme.
La politique de change et le systme financier
10. La pression sur le cours de change du FMG, en 1992 et 1993, et le dficit du solde
courant ont entran des difficults de transfert des banques vis vis de leurs cranciers
extrieurs et donc des arrirs. La BCM a modifi la fixation du cours de change en
privilgiant l'quilibre du compte courant et l'accumulation des rserves. Cette stratgie a
enray la dprciation du FMG sur le march parallle mais implique un glissement de la
monnaie, par rapport au panier des monnaies des partenaires de Madagascar. Cette
politique de change flottant s'est accompagne :
- De la mise en place dun march interbancaire des devises ;
- De lintervention partielle sur ce march par la banque centrale ;- Et d'une plus grande libert de conserver leurs devises par les exportateurs.
Le secteur financier et la croissance
11. La rforme de la politique montaire et du systme bancaire a des limites vis vis de
lconomie relle. Les nouvelles orientations de la politique montaire ont rapproch le
taux de refinancement et les taux du march, qui eux-mmes dpendent de la dfense de
la monnaie (limitation de linflation et de la fuite des capitaux). Cela induit une pression la hausse des taux pour les emprunteurs tant que le cours de change nest pas stabilis.
12. Il faut noter aussi que la part des concours de la banque centrale l'conomie se rduit
quand ses financements du Trsor augmentent. Cest le cas, en raison du dficit des
finances publiques rpt qui indique aussi labsence dpargne budgtaire Madagascar.
13. La forte proportion des crdits court terme (75 80%), dans la distribution totale de
crdit ne permet pas une stabilisation des flux dimportation quils alimentent, ni un
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vritable accroissement de l'investissement dans certains secteurs. Lobjectif de
mobilisation de lpargne intrieure de la rforme du systme financier nest
quincompltement rempli.
Le contexte macro-financier dinflation et de flottement du cours de change nincite pas
prendre des engagements longue maturit. Le contexte conomique et social avec la
faiblesse du revenu montaire ne suscite pas non plus de capacits de bancarisation de
lpargne.
14. On assiste donc la concentration de la distribution du crdit dans certaines branches
de l'conomie (le commerce). Le maintien dun niveau lev de circulation fiduciaire (40%
de la masse montaire) traduit le maintien dun secteur informel de lconomie et de la
finance.
Un inflchissement par le march, de la ventilation du crdit entre les branches dactivits
et les agents conomiques, serait sans doute un des facteurs dterminants d'une croissance
de l'activit conomique comme de l'largissement de l'assise du secteur financier.
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II. Lvolution des agrgats montaires
15. Les agrgats montaires permettent de faire le lien entre la dimension macro-
conomique de la monnaie et le fonctionnement du systme financier. Le premier dentre
eux est la masse montaire. Sa croissance est une bonne chose pour le secteur financier
car elle permet de disposer davantage de ressources sous forme de dpts. Cependant, la
croissance du secteur rel de lconomie doit se rapprocher de celle de la croissance
de la masse montaire, pour viter un cart trop fort entre loffre de biens et les
disponibilits montaires : dans ce cas des tensions inflationnistes apparaissent.
16. A Madagascar, le niveau de la masse montaire par rapport au PIB nominal est de 20%en 1999 ce qui indique :
- une faible montarisation de lconomie ;
- et un large usage de la monnaie fiduciaire, cest dire les billets de banque et la
monnaie mtallique en dehors du systme financier.
17. Lefficacit dun systme financier se mesure galement la part de crdit quil
distribue lconomie par rapport celle quil accorde lEtat. Plus la part consacre
lconomie est importante, plus celle-ci doit pouvoir financer ses activits.
18. Le systme financier indique la stabilit de ses ressources travers :
- La part de ses dpts quil peut conserver pendant un certain temps (les dpts
terme DAT) ;
- Par rapport aux dpts vue (DAV) qui peuvent quitter les banques rapidement.
Cest pourquoi, on a mis en rapport ces agrgats travers des ratios pour mieux apprcier
la situation du systme financier malgache, dans la partie qui suit.
Deux ratios clairants
19. Lvolution des crdits et des dpts est lie, selon le principe que les crdits font les
dpts. Les financements accords lconomie (mnages et entreprises) reviennent dans
les banques sous forme de dpts.
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20. Le premier ratio prsent dans le graphique ci-dessous tablit le rapport du crdit net
lconomie sur le crdit lEtat. Quand il slve (en 1990, 1991, 1997), cela traduit la
progression de la part du crdit consacre lconomie. En sens inverse, ctait le cas en
1999, quand les crances sur lEtat augmentent de 94% entre juin 1998 et juin 1999, la
part des crdits lconomie va crotre faiblement (+ 4%). Les crances sur lEtat forment
de la monnaie de base (ou Banque Centrale) qui multiplie la masse montaire avec des
risques inflationnistes2.
21. Le second ratio est celui qui met en rapport les dpts vue et les dpts terme. La
part en augmentation des dpts vue par rapport aux dpts terme (plus facilement
transformables en crdit moyen terme) indique linstabilit des ressources du systme
financier. Les agents conomiques peuvent retirer leurs dpts vue tout moment et les
utiliser davantage dans la consommation que dans linvestissement.
Cela correspond aussi une plus grande liquidit du systme financier susceptible de
favoriser linflation.
La structure du crdit
22. On peut constater, partir du graphique ci-aprs, que la part de lEtat dans le crdit
net a augment en 1992/1993 et en 1998/1999. Lvolution inverse du crdit net, en 1990
et 1996, est corrle avec une plus grande part des dpts terme (voir graphique ci-aprs) qui sont senss favoriser des crdits longs. Il semble donc que lorsque les crdits net
lconomie augmentent, il sensuit une progression des dpts terme.
2 Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache 2000-2001
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lEtat. Les situations montaires actuelles des pays en croissance sont diffrentes de celle
observe Madagascar. Elles sont caractrises :
- Par la diminution de labsorption de crdit par les Etats ;
- Et leur financement par le march plus que par la Banque Centrale.
24. lEtat Madagascar a des difficults rduire son dficit budgtaire car la progression
des recettes fiscales est insuffisante. Il revient donc au systme financier (BCM et banques
primaires), de consacrer une part importante de ses ressources au financement du Trsor.
Cest ce que lon nomme leffet dviction, cest dire un dtournement des ressources
qui auraient pu bnficier lconomie. La moiti des crances de la BCM sur lEtat sont
en devises. Toute dfaillance de lEtat, pour les remboursements en devises la BCM,
pourrait compromettre les paiements extrieurs.
Graphique 2
Evolution du crdit net l'Etat
0,0
200,0
400,0
600,0
800,0
1000,0
1200,0
1400,0
1600,0
1800,0
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Crdit net l' Etat
Source : FMI 1999 et 2000
Lvolution des taux
25. La dcrue des taux de base de la BCM et des taux dbiteurs bancaires, engage
nettement de 1997 la mi-1999, va lencontre dune incitation aux emplois moyen et
long terme. Cette volution a permis labaissement du cot des ressources empruntes par
lEtat. Mais pour le systme financier, en raison de linflation, les taux dintrt crditeur
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rel ne rmunrent plus au-dessus de linflation tandis que les taux dintrt dbiteur
rels ne sont plus dissuasifs pour emprunter court terme.
26. Mais en fonction des paramtres macro-financiers comme linflation ou la demande de
devises, la BCM peut tre amene ragir la hausse. Ainsi les contraintes de la politique
montaire au dbut de lanne 2000 se sont manifestes par une nouvelle hausse du taux
directeur et des taux de base bancaire. Il faut noter de fortes variations des taux
directeurs de 1997 1999. Ces variations sont de forte amplitude par rapport aux
volutions de 0,25 ou 0.50% de la Banque Centrale Europenne ou de la Federal Reserve
amricaine.
La structure des dpts
27.Les dpts terme augmentent plus vite que les dpts vue ces dernires annes.
Cest la progression des dpts en devises dans la quasi-monnaie qui justifie leur
croissance relative. Ils reprsentent la moiti des dpts terme en 1999 avec plus de 600
milliards de FMG. Cependant, ces dpts terme ont en fait de trs courtes maturits et
ne peuvent asseoir une transformation en crdit moyen terme, ni mme un largissement
des prts court terme en raison des rserves obligatoires. Les besoins financiers de lEtat
incitent aussi les banques utiliser les bons du Trsor comme placement.
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Graphique 3
Evolution des dpts
0,0
500,0
1000,0
1500,0
2000,0
2500,0
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Dpts vue
Dpts terme
Dpts en devises
Source : FMI 1999 et 2000
La monnaie hors banque
Une bonne partie de lconomie est maintenant3 finance par la circulation fiduciaire, la
monnaie hors banque qui reprsente 40% de M 2. Les taux dintrt de ce circuit hors
banque sont plus levs que dans le secteur bancaire et souvent sur une base mensuelle.
La fraude fiscale et douanire qui dissimule des rsultats, incite nombre doprateurs ne
pas placer dans le domaine bancaire leurs avoirs. Ils valorisent leurs ressources par des
prts hors banques ou lachat de devises, ce qui pourrait accentuer les pressions sur le
cours de change.
28. Il semble ainsi quil y a trois sous-secteurs financiers :
- Lun en dehors du secteur bancaire ;
3 Laccroissement considrable de la contre-valeur en FMG des avoirs extrieurs dusystme bancaire et, dans un second temps la reprise des crances nettes du systmebancaire sur lEtat depuis septembre 1997 favorisent lampleur de la croissance de la
monnaieLes rsultats de la politique montaire depuis 1996 et perspectives damlioration de cettepolitique en lan 2000, BCM, octobre 1999
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- Le secteur bancaire qui a largement prt lEtat et lconomie surtout, au point
davoir transform en crdit la fin de 1999, plus des 8/10 de ses ressources, hors
devises et obligations court terme ;
- Le secteur Banque Centrale qui finance principalement lEtat.
III. Les politiques financires
Contenu de la politique financire
29. La politique financire, (principalement, le rescompte, les taux dintrt dbiteur et
crditeur, instruments de dpt et de crdit, cadre rglementaire de lactivit financire),
doit orienter la constitution des ressources et les emplois du secteur financier bancaire et
non bancaire. Elle reste dtermine Madagascar par deux facteurs :
- Le financement du budget ;
- Le contrle de la cration montaire.
Les instruments
30. La politique financire dispose dinstruments comme les rserves obligatoires, lesratios prudentiels, le march interbancaire des devises etc.
31. Les rserves obligatoires sans rmunration affectent la liquidit des banques, en
particulier pendant le financement des campagnes agricoles. Il semble quun ratio de
liquidit des banques primaires serait une mesure moins strilisante de gestion de leurs
ressources que les rserves obligatoires. Celles-ci ont certes lavantage de constituer pour
le secteur public financier une ressource peu chre tandis que les banques, en dfaut de
liquidit, doivent se refinancer des conditions trs chres (mise en pension des bons duTrsor plus des pnalits).
32. Les ratios prudentiels exigent des banques quelles rduisent leurs engagements sur un
seul client, de 35% 30% de leurs fonds propres, au dbut de 2001. Vu le peu de signatures
de qualit chez les emprunteurs et en mme temps des fonds propres qui ne sont pas
extensibles aisment, cette obligation peut tre une contrainte au crdit, surtout moyen
terme.
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33. Le march interbancaire des devises fonctionne avec une participation rduite de la
BCM et souvent voit les banques oprer offres et demandes simultanment, ce qui ne
facilite pas les transactions en devises.
Cadre lgal et rglementaire de lactivit bancaire
34. Lexercice du crdit lconomie reste limit Madagascar par linsuffisance des
garanties et de leur mise en uvre. Les titres fonciers, les hypothques et les
nantissements sont affects par des dcisions de justice qui peuvent tre longues ou dans
lintrt du dbiteur. Il est impossible des trangers de se porter adjudicataire des
proprits foncires et immobilires des clients dfaillants. Les magasins gnraux pour
exercer la tierce dtention sont insuffisants pour garantir les warrants ou les srets sur
stock. Il ny a donc pas de possibilit pour les banques de sassurer que leurs srets
relles (les garanties sur les biens) ne sont pas distraites par le dbiteur. La tierce
dtention assure que les biens du dbiteur fournis en garantie sont gards par un tiers de
confiance.
35. Il y a peu de bilans dune qualit de transparence satisfaisante pour que la banque
puisse pendre un engagement. Seules les socits anonymes sont astreintes prsenter des
comptes audits. Une large partie du tissu des entreprises malgaches ne peut offrir unelisibilit et une vrit des comptes qui puissent autoriser un crdit. La mise en place en
cours dune centrale des bilans par la BCM et dune centrale des risques va amliorer cette
situation. Encore faut-il que les entreprises sastreignent produire des bilans certifis.
36. Les instruments de paiement, comme les chques ont bnfici dun retour la
confiance, en raison des sanctions appliques contre les metteurs de chques sans
provision et de la diffusion des listes de dfaillances dans les commerces.
Le dveloppement de la micro-finance
37. La mise en place de rseaux mutualistes avec le concours des bailleurs de fonds et une
rglementation de lagrment de ces institutions financires non-bancaires par les
autorits de tutelle est un lment favorable :
- De laccs de nouveaux clients lintermdiation bancaire ;
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- De la mise en place de garanties mutualistes qui peuvent servir dalternatives aux
autres srets encore peu scurises ;
- Du dveloppement du micro-crdit ;
- Du financement de besoins moyen et long terme.
38. On distingue le rseau mutualiste et les structures non mutualistes. Le mouvement
mutualiste concerne 75000 membres et comprend la CECAM, lOTIV, AECA, TIAVO et ADEFI.
Il comprend 300 associations dpargne et de crdit et a collect 9 milliards de FMG
dpargne environ, pour un encours total de crdit de 25 milliards environ. Elles
bnficient du refinancement des bailleurs de fonds et de leur assistance technique. Les
institutions financires non-bancaires et non-mutualistes ont un encours de crdit de 7,5
milliards de francs pour 1100 crdits.
39. En raison du contexte malgache de pauvret et de faible intermdiation financire, le
dveloppement de la micro-finance est un lment essentiel des stratgies des annes
venir. Les faibles montants mobiliss par le secteur mutualiste et donc la part encore
importante de leurs financements externes dans les crdits consentis doivent interpeller
les responsables gouvernementaux et les bailleurs de fonds, comme la socit civile.
Lencadr ci-aprs offre les problmatiques qui se dgagent des expriences passes et
dans dautres pays. On pourra y voir le glissement des annes 1980, o la micro-entreprisetait au cur des politiques de dveloppement, vers le micro-crdit avec pargne
pralable.
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Encadr 1 : Micro-entreprise et Micro-finance
Au milieu des annes 1980, les projets dappui au secteur priv sont conus de
manire volontariste : ils reposent sur une logique de loffre. Lanalyse est la suivante :
les entrepreneurs existants ou potentiels manquent dappui pour crer, se dvelopper,
passer de linformel au formel. Des contraintes conomiques (absence daccs au crdit,
manque de conseils et de formation) et sociologiques (inexistence ou absence
dorganisations professionnelles efficaces et reprsentatives) empchent lexpression dun
potentiel important. Levons donc les contraintes et les rsultats suivront.
Le contenu prcis des projets diffre parfois, mais dans lensemble, ils reposent
sur loffre gratuite dune srie de services (conseil, formation, analyse de dossiers, appui
technique, information, appui aux organisations professionnelles, prparation dun
environnement plus favorable, etc.). Parfois, en fonction des bailleurs, lintervention va
jusqu offrir un produit cl en mains aux entrepreneurs potentiels (ide de projet,
quipements, tude de march et accompagnement).
Le financement, peru comme un besoin important des entreprises, est lui aussi
pris en compte : les institutions financires formelles existantes ne finanant pas assez les
petites entreprises, la responsabilit des bailleurs est de les inciter le faire en levantune partie des contraintes pesant sur elles. Lanalyse dbouche sur une offre de lignes de
crdit taux bonifis, de fonds de garantie pour prendre en charge tout ou partie des
risques, ainsi que de fonds dtudes ou capital-risque.
Les critiques de ces approches ne manquent pas et sont en grande partie fonde :
la faible utilisation des lignes de crdits, les mdiocres taux de remboursement et la
consommation rapide des fonds de garantie mis en uvre.
Ce quon pourrait nommer une seconde gnration de crdit se dgage dans les
annes 1990 avec une ori ent at ion vers les act iv it s de base et le pr iv il ge donn
lpargne-crdit pour ce qui est du volet financier. Lattention des services
dinformation et lamlioration de lenvironnement institutionnel pour les entreprises
les plus modernes voisinent avec une orientation nette en faveur de la petite entreprise.
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Lmergence de la micro finance renforce une concentration des offres de services
en faveur des micro-entreprises. Mais les recettes de la micro-finance ne sont pas
transfrables telles quelles en matire de petite entreprise.
Il est ncessaire de prendre en compte pour les oprations de micro-crdit les
environnements macro-conomiques et une stratgie de rgulation et dorganisation du
secteur financier, qui intgre la micro-finance. Au sein du secteur financier, il est
souhaitable de parvenir larticulation de la finance dcentralise avec les banques
commerciales et daffronter la problmatique de son refinancement des cots
supportables.
Dans ce registre il faut distinguer trois niveaux importants :
- Le niveau des politiques ;
- Le niveau de la coordination ;
- Le niveau de la mise en uvre.
Le besoin de services dappui non financiers aux petites entreprises reste indispensable.
Toutes les expriences ont conclu aujourdhui la ncessit dune prparation de la
prennit des services offerts quils soient financiers ou non financiers.
Cela est indispensable pour rpondre une srie de besoins que lon peutidentifier rapidement :
- Le besoin dune stratgie de micro-financement inscrite dans un cadre rglementaire et
lgal que les Banques Centrales ont du mal laborer de faon adquate ;
- Le besoin de relier les niveaux dinterventions (gographique, sectoriel, associatif etc.) ;
- Le besoin daccompagnement non financier du dveloppement des activits
conomiques ;
- Le besoin de perfectionner les agents du micro-crdit ;
- Le besoin de penser et de mettre en uvre la prennit des groupes associatifs, des
services financiers et non financiers.
Ces options qui sont difficilement critiquables, doivent saccompagner de critres
rigoureux dans leur application. Il faut en effet refuser une politique de crdit laxiste et
accompagner en mme temps lengagement de la finance formelle dans des prts dure
plus longue. Vis vis des banques, il faut aussi ne pas rditer les dotations en ressources
et les garanties totales mais les inciter prendre un risque mesur et couvert.
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IV. Dveloppement des ressources et des emplois
La situation de lconomie relle et le secteur financier
40. L'industrie malgache a souffert, anne aprs anne, des dficiences de productivit,
des charges et taxations, et de la concurrence du secteur informel. La libralisation et la
formation dun systme d'accompagnement du redressement industriel (zone franche) ont
permis, avec la dvaluation du FMG, la valorisation de certaines activits. Il existe
aujourdhui un environnement largement amlior pour lentreprise, dans les textes. Le
fonctionnement de la justice, le plein exercice du recouvrement et les formalits
administratives dinvestissement et de fonctionnement font encore lobjet
damliorations. Larticulation des ressources bancaires un financement en fondspropres, sous la forme de capital risque et de capital dveloppement, est prsente
Madagascar. Le crdit-bail se dveloppe. Le renforcement des capacits de scoring et
d'analyse de projets des banques devrait encore appuyer le dplacement vers des secteurs
d'activit nouveaux et le financement du moyen terme.
41. Dans le secteur primaire, le cot des intrants agricoles et le faible rmunration du
prix aux producteurs entranent des volutions erratiques des cultures de rente. Pour les
cultures vivrires les productions stagnent, et Madagascar reste importateur de riz et de
bl dans des grandes quantits. L'levage a connu une amlioration, mais la pche souffre
d'une inquitante stagnation en volume alors quelle tait devenue un des moteurs de
lexportation. La campagne agricole 1998-1999 a t trs dcevante avec un recul
considrable des rendements, du des cataclysmes, mais aussi un sous-quipement et
une sous-utilisation des semences et des intrants.
Le potentiel de croissance du financement
42. La croissance conomique malgache dans les annes 2000-2001 devrait permettre une
progression du PIB de 5% tandis que le solde extrieur se rduirait 2% du PIB4. La
croissance de la monnaie et du crdit devrait se situer selon le FMI et les autorits
malgaches un taux de 10% par an dans cette phase. Les investissements privs en volume
4 Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-2001
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pourraient augmenter de 10% en 2000 et 15% en 20015. A lhorizon 2008, le taux
dinvestissement brut devrait reprsenter 18,1% du PIB dont la moiti est assure par le
secteur priv6. Cet objectif demande que lpargne intrieure brute passe de 4,3% en 1999
14,8% en 2008. Cest une volution considrable qui est possible :
- Par laccroissement de lpargne intrieure brute du secteur public de 4,3% du PIB
en 1999 7,5% du PIB en 2008 ;
- Par un complment de ressources extrieures de 3,3% du PIB en 2008 pour assurer
linvestissement ;
- Par une progression de linvestissement priv qui passerait de 6,5 % du PIB 9% du
PIB.
43. La croissance conomique malgache repose sur une nette augmentation de
linvestissement li une plus grande pargne publique, donc des ressources
supplmentaires pour le priv en raison de la baisse proportionnelle de la part de lEtat
dans linvestissement. Laccroissement de linvestissement priv trouve ses ressorts dans
les financements extrieurs et la rduction de la part du drainage des ressources prives
vers linvestissement public. Leffet dviction devrait samoindrir pour permettre que les
ressources financires soient mobilises dans linvestissement priv.
44. Cette volution demande aussi que loffre de crdit transforme lpargne intrieure et
laffecte aux secteurs qui peuvent la valoriser, travers le secteur financier. Loffre de
monnaie doit pouvoir suivre cette croissance du PIB avec une structure des ressources et
des emplois oriente vers linvestissement. Les parties suivantes explorent les perspectives
de la demande dans ce sens et les modalits doffre de ressources qui peuvent la
satisfaire.
La demande de financement
45. Le dveloppement court terme de lconomie repose sur la pche, un parc htelier
touristique qui doit encore se moderniser, lextension de la production de la zone franche,
laccroissement de la production agricole qui a un potentiel de diversification et alimente
lindustrie de transformation.
5Madio, Bilan macroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-
2001
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46. Le secteur minier devrait entraner une forte demande de financement sil tait
davantage intgr dans le circuit bancaire. Lobjectif dans ce secteur est daugmenter les
exportations de 20 millions US $ en 1999 500 millions US $ en 2010. Le secteur minier
ncessiterait des financements importants qui devraient passer de 10 millions US $ 80
millions US $. Ces investissements peuvent en partie, avec une capacit technique des
institutions financires locales en matire de project financing , tre mobiliss
rgionalement (Maurice, Afrique du Sud). Il faut peut-tre noter que les socits minires
ne souhaitent pas toujours drainer des ressources bancaires en raison des contraintes de
publication des comptes. Un projet de loi sur les grands investissements devant
prochainement (2001) tre prsent lassembl devrait complter le code minier adopt
en 2000 et le bureau du cadastre minier ouvert en 2000. Lamlioration du cadre
institutionnel est un lment de la progression de linvestissement minier et de sa liaison
avec le secteur bancaire national et rgional. Il est ncessaire de raisonner dans un
contexte financier largi en raison des montants ncessaires et de la division des risques
pour les banques.
47. Le secteur des industries agro-alimentaires et des PME a des avantages comparatifs.
Cependant les activits les plus importantes et le gros commerce dimportation (riz, biens
de consommation, ptrole) drainent pour linstant les ressources des banques de la place.
Le financement des crdits moyen et long terme des PME prsente des risques pour lesbanques commerciales. La formule de lignes de refinancement dont elles seraient les
grantes en fonction de leur expertise du risque malgache et qui seraient values par le
refinanceur, posteriori, leur parat souhaitable.
48. Cest sans doute aussi travers la cration de nouvelles units de transformation agro-
industrielle davantage tournes vers lexportation (des jus de fruits aux produits
biologiques) ou le passage de lartisanat un stade manufacturier respectant des standards
de qualit et de continuit, que se trouve une demande de financement solvable.Lidentification des risques, la dfinition de la taille et des modalits des prts, les canaux
dintermdiation doivent encore tre affins. La cration dinstituts privs spcialiss de
dveloppement pour lagro-alimentaire et lartisanat modernis serait peut tre un
lment de la plus grande lisibilit de ces potentialits.
6 Banque Centrale de Madagascar et FMI, hypothses 1999
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49. Limmobilier7 qui absorbe des ressources du secteur informel, pourrait ouvrir des
emplois pour le secteur financier moderne. Lextension des constructions par des socits
immobilires avec une taille suffisante et la viabilisation de zones construire par les
bailleurs de fonds offrent des occasions pour des crdits moyen long terme qui peuvent
tre adosss des transactions sur les hypothques. Lassociation des ressources du
secteur informel dans des projets immobiliers serait aussi un lment de leur
bancarisation.
Les opportunits de la privatisation
50. La privatisation Madagascar concerne plusieurs entits importantes8. Les
tlcommunications, lnergie lectrique. Lutilisation du BOT (Building Operating
Transfer) o le repreneur construit des installations (centrales etc.) est un apport de
ressources extrieures et aussi loccasion pour les banques de faire des crdits srs. Sur
toutes ces oprations, les banques malgache peuvent tre un acteur pour le financement
moyen long terme de projets ou le portage dactions.
51. Elles peuvent intervenir pour placer des emprunts destins financer les achats
dactions9 et les quipements au profit de clients privs ayant de bonne signature. Ce
march suppose cependant un choix de positionnement entre le mtier d inversementbank ou de commercial bank . La qualit des services offerts et leurs prix semblent
dterminants dans lindustrie de la privatisation .
Loffre de ressources
52. Au dbut du nouveau sicle, le systme financier malgache se caractrise par :
- La modicit de vritables ressources moyen et long terme (expose dans la partie
consacre aux agrgats montaires) ;- Labsence dun rescompte auprs la BCM pour des crdits moyen et long
terme (remplac par des AOP qui portent sur du papier court terme);
7 Les autorisations btir par le priv Tananarive ont sont passes de 4000 m2 aupremier trimestre 1998 10000 m2 au premier trimestre 1999 Madio, Bilanmacroconomique 1999 et perspectives de lconomie malgache pour 2000-20018 Air Mad, Telma, Jirama, Sirama, Hasyma
9 Le Gouvernement a prvu un Fonds de portage des actions des privatisables pour que lesentreprises et les mnages puissent disposer dun volet national de titres racheter. Cefonds de dispose pas de ressources suffisantes pour remplir sa mission.
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- La concurrence entre le secteur bancaire et non-bancaire pour accder aux bons du
Trsor (souvent court terme de surcrot) (le secteur non-bancaire a le droit de
souscrire directement des bons du trsor, ce qui nest pas le cas dans de nombreux
pays o les banques rtrocdent les bons du trsor leurs clients) ;
-La faible gamme de produits bancaires alternatifs la rmunration par taux
dintrt (faible part de placement de titres de crances ou doprations
rmunres par commissions);
- La taxation des crdits et des revenus de placements et des dividendes (qui
encourage la domiciliation des holdings financiers Maurice qui offrent des
avantages fiscaux) ;
- La faiblesse des ressources stables prives en devises (expose dans la partie
consacre aux agrgats montaires) ;
- Des cots de crdit levs par rapport au march des pays dvelopps (le taux
directeur est de 15% Madagascar contre un taux du papier 3 mois des bons du
trsor franais de 4%) ;
- Une inflation qui incite expatrier les capitaux (linflation europenne ne dpasse
pas 4% et linflation amricaine ne dpasse pas 5%)
53. Lextension de loffre de ressources longues du secteur financier pourrait passer par le
placement d'emprunts long terme par les tablissements financiers solvables :
* soit sous forme de placements demprunts auprs de petits groupes d'individus
fortuns bnficiant de la garantie de la banque qui gre l'mission avec lanonymat de
bons de caisse ;
* soit sous forme de souscription publique avec un mcanisme d'allgement fiscal
qui bnficie aux dtenteurs de titres longs alors que la fiscalit est actuellement
indiffrente aux maturits.
54. Pour amliorer lintermdiation, les banques commerciales pourraient aussi souscrire
des obligations (ressources longues) garanties avec une rmunration suprieure au march
montaire. Le secteur des assurances dispose dactifs quil pourrait placer dans ce type
dobligations bnficiant dune garantie. Les assurances et le rgime de scurit sociale
contrle environ le quart des ressources du systme financier du pays. Les investissements
se font traditionnellement en bons du trsor, effets commerciaux et effets ngociables
court terme. Prs de 90% des actifs sont investis en bons du trsor et en dpts auprs des
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banques commerciales. Cest en labsence de produits comme les obligations que les
assurances disposent de leurs actifs sous forme de bons du trsor ou de dpts.
55. La recherche de lquilibre emplois-ressources ramne la mobilisation de la finance
informelle des acteurs conomiques dans lexportation de produits primaires, lagriculture
et limportation. Pour ce segment de march il faut envisager une action commerciale des
banques commerciales en direction de ce milieu ou un fonds spcial qui permettrait la
conversion partielle en devises de ces dpts. En contrepartie, la scurit, la discrtion et
la diversification des ressources mobilises paraissent des conditions de pntration des
rseaux informels enrichis par des activits dimportations, de financements parallles des
campagnes agricoles et de prts directs et court terme. Des rseaux informels appuys
par les flux financiers des migrs (voir les transferts privs dans la balance des paiements
de la diaspora malgache) existe dans plusieurs rgions. On recense aussi des caisses de
villages, des tontines, des associations religieuses. Ces segments de la finance informelle
ne sont pas toujours attirs par les chques postaux ou les caisses dpargne.
56. Le secteur rural, absorbe chaque anne un montant important de ressources pour les
campagnes agricoles sans que linvestissement durable ne soit renouvel ou accru. La
structuration de lintermdiation rurale avec une gestion de lpargne (mme court
terme) pourrait se loger dans un programme dappui aux structures financires rurales.La tendance des bailleurs de fonds est de dlguer le micro-crdit des mutuelles ou des
agences ONG, sectorialises ou rgionalises. Mais le secteur bancaire (comme la BOA-
BTM) a commenc sengager dans ce domaine en tenant compte de lobjectif de
mobilisation des ressources.
57. La mise en place de financement pour lartisanat serait une voie la fois vers un
passage au crdit-production et une forme de spcialisation recommandable. Il reste
souhaitable de trouver dans les associations dartisans une forme de caution mutuelle, quiconstitue une ressource potentielle, et de ngocier avec les organismes dencadrement
une modernisation relle de la gestion et de la production.
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ANNEXE 1
Lignes de refinancement extrieures :
PROPARCOConvention 7332503011 PMG2026.01(28/04/97)
BEIPrt Global Dveloppement du Secteur Priv
SFILigne de
I Organisme de financementSocit de Promotion et de Participation pour laCoopration Economique (PROPARCO)
Banque Europenne dInvestissement Socit F
II- Ligne de crdit30.000.000FRF 8.000.000 EUR Equivale
tranches crdit esBanque.
III Conditions du crdit
- Oprations ligibles : oprations moyen, longterme telles cration, extension ourestructuration notamment des PME dusecteur priv.
Projets dinvestissements privs de petite etmoyenne dimension promus par des PME
- Secteurs dactivit : secteurs productifsconcurrentiels, lexception des secteurs de lapromotion immobilire, de lexploration et de larecherche ptrolire
Secteurs industriel, agro-alimentaires, pche,mines, transport, tourisme et services.
- Bnficiaire final : PME du secteur privexerant leurs activits Madagascar
- Montant minimum : suprieur ou gal 1.000.000 FrF sauf accord exprs de
PROPARCO- Taux :a) Taux du bailleur
Secteursspculatiboissonslies aux
Entreprises vocation exportatrice. Entreprisesaxes sur le march local30.000 Euros minimum1.500.000 Euro maximum
Entrepris
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Intrt
Taux fixe ou variable la demande de la BANQUE+ marge PROPARCO : 2,25%. Taux fixe = OAT + 2,25%
. Taux variable = TIOP 6 mois + 2,25%
OAT : Taux de rendement de lObligationAssimilable du Trsor franais taux fixe dont lamaturit sera la plus proche de la dure du crdit(publie sur REUTER page caisse des dptsentre 11h et 12h30 de Paris)
Taux fixe bas sur le taux prteur non bonifi de laBEI ( fixer la date du dboursement) : la margedintrts correspondant la diffrence entre 3%
et ce taux sera revers annuellement la BanqueCentrale pour servir des objectifs dedveloppement convenus avec la BEI.
TIOP 6 mois : Taux dintrt interbancaire offert Paris, applicable au FRANC pour une dure de6 mois
Commission dengagement
Nant
Intrts moratoires
3,5% lan pour tous montants non rgls leurdate dexigibilit.
Entreprises vocation exportatrice (prts enEuros)
. Taux frapport a
moyennechaque d
Entreprises axes sur le march local (prts rtrocder en MGF) : taux fixe en MGF bas surles conditions du march et dtermin en communaccord avec les intermdiaires pour une priodede six mois pendant la priode daffectation encommunAccord avec les intermdiaires.
Intr
Taux fixe
. Taux vataux varmoyennaprime de
Comm
. Commispour taux1re et 2
de chaqu. Commisprt.. Commimontant principal annuellesde lAcco
Intr
2% par a
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b) Taux de sortie au Bnficiaire final
Taux du bailleur + marge Banque, fixe librementpar la Banque (actuellement, de 9% 10% lan).
Dure
Minimum : 3 ansMaximum : 12 ans
Quotit de financement
70% du cot de linvestissement
Risque de change
Bnficiaire final
Autres conditions
Origine des biens et services : Madagascar,France ou Zone Franc
La Banque rtrocdera les prts avec une margedestine couvrir les frais et les provisions,laquelle sera librement ngocie avec lebnficiaire final et devra tre notifie la BEI.
6 ans au moins et 10 ans au plus avec un diffrdamortissement dun an au moins et 4 ans auplus.
50% du cot de linvestissement en principe.
. Entreprises vocation exportatrice : bnficiairefinal. Entreprises axes sur le march local : risque dechange sera couvert par une partie de la margeintgre dans le taux de sortie.
Origine des biens et services : Madagascar, Etatsmembres de la Communaut Europenne, autresEtats signataires de la Convention de Lom
Pour les secteurs forestiers, miniers ou dutourisme ctier : exclusion des projets nfastes lenvironnement
Taux du par la Ba
Non prc
La Banqsassurerfinals, ou
Origine prcises
Critre dprotectioSFI.
Source DIAGNOS
Dans la mesure o les lignes de financement concdes par les bailleurs de fonds sont rtrocdes au taux du marcproblme du niveau de taux sajoute celui de la lourdeur des dmarches de constitution de dossiers. Les lignes derevanche intressantes pour les entreprises qui ont les capacits de constituer des dossiers.
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Caractristiques SIPEM ADEFI ONUDI/ACCT BAD PROPARCO (AFD)
Principauxrsultatsobtenus
8 350 crditsen 1998/1999
2700 clients3800 crdits10,4 milliardsen montant (*)
500 bnficiaires550.000 ff de crdit
Effectifs
encadrs
4,6% 1,5% 20 entreprises
(*) Chiffres fin mars 1999.Source PNSP
Faute de ressources en Fmg pour adosser des crdits M et LT, il ny a pas de march local pour de tels crdits. Laaboutit invitablement des taux dintrts prohibitifs pour financer en monnaie locale les investissements. Leinvestissements sont presque exclusivement extrieures, les taux tenant compte de la prise en charge du risque de aux entreprises percevant des recettes en devises.
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ANNEXE 2
Tableau comparatif des systmes financiers
Elments Madagascar Maurice Malaisie, ThalandeSingapour
Systme financier Libralis mais la structuredes taux dintrt est guidpar la Banque Centrale
Libralis, ainsi que les tauxdintrts
Libralisation intgrale
Banques 06 banques commerciales 12 Banques commerciales07 banques off-shore (pourles entreprises franches)
Plus dune trentaine polensemble
Instrumentsfinanciers
Politique de rescompteRserves obligatoiresOpen-market
Open MarketVentes aux enchres deliquidits sur le marchmontaireRescompte
Open MarketSwaps de devisesRescompteMaintien dorientationslective de crditsRecyclage des dpts administrations publiqu
March boursier Nexiste pas encore Assur par SBM (Stockexchange of Mauritius)depuis 1989
Assur depuis les ann80 (1987, 1988, 1989)
Crdits Accords trs difficilement et court terme
Accords facilement auxentreprisesLes crdits long terme sontassurs par le DBM
Accords facilement auentreprises et souvent long et moyen terme
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Elments Madagascar Maurice Malaisie, ThalandeSingapour
(Development Bank ofMauritius)
Crdits Informels Concernent le secteurinformelCots faibles
Quasi inexistants Quasi inexistants
InstitutionsdEpargne
3 Institutions
Epargne : 8% du PIB
Totalit assure par uneinstitution (National PensionFund, PNF) et les
compagnies dassuranceEpargne : 20% du PIB
Plusieurs institutions
Epargne : 30% du PIB
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ANNEXE 3
SITUATION DES RISQUES BRUTS DE FIN DANNEE (Total)(en millions de FMG)
Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996
- Agriculture, levage, pche 232.646 285.809 335.002 348.428
- Industries extractives, mines 15.832 17.748 22.753 27.763
- Matriaux de construction 6.977 14.285 33.134 46.974
- Industries alimentaires 75.598 79.203 72.917 69.196
- Transformation produits agricoles 16.688 22.529 24.739 20.020
- Industries textiles, confection 99.475 122.551 139.508 150.521
- Produits chimiques et pharmaceutiques 42.382 58.465 79.960 78.134
- Produits ptroliers 1.358 1.544 2.597 3.288
- Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques
68.012 84.360 98.792 87.091
- Autres industries manufacturires 38.878 48.200 59.906 53.505
- Travaux publics, construction immobilire 99.562 127.136 142.643 152.625
- Transports, transit 31.39 35.820 43.475 44.184
- Commerces, divers 251.005 357.008 367.941 369.344
- Affaires non classes 93.085 144.008 142.410 127.215
TOTAL 1.072.807 1.368.666 1.565.777 1.578.288Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit
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SITUATION DES RISQUES BRUTS A COURT TERME DE FIN DANNE(en millions de FMG)
Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996
- Agriculture, levage, pche 188.760 223.699 262.489 269.000
- Industries extractives, mines 9.413 12.794 16.925 22.472
- Matriaux de construction 3.328 7.883 10.059 9.183
- Industries alimentaires 62.690 60.701 49.532 47.130
- Transformation produits agricoles 6.529 11.158 13.997 6.010
- Industries textiles, confection 60.061 69.055 88.014 102.305
- Produits chimiques et pharmaceutiques 30.099 40.948 60.543 54.029
- Produits ptroliers 1.130 1.338 2.465 3.048
- Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques
59.703 72.814 87.038 77.129
- Autres industries manufacturires 29.563 36.696 50.431 44.527
- Travaux publics, construction immobilire 87.089 113.000 125.250 134.020
- Transports, transit 24.061 28.952 36.530 36.077
- Commerces, divers 205.072 307.661 304.827 301.316
- Affaires non classes 57.665 69.950 93.102 76.906
TOTAL 825.163 1.056.649 1.201.202 1.183.152Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999
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SITUATION DES RISQUES BRUTS A MOYEN TERME DE FIN DANNE
(en millions de FMG)
Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996
- Agriculture, levage, pche 22.212 27.763 36.674 31.546
- Industries extractives, mines 2.966 2.709 4.125 4.070
- Matriaux de construction 981 4.337 9.291 10.573
- Industries alimentaires 6.639 9.660 10.974 8.150
- Transformation produits agricoles 406 351 450 392
- Industries textiles, confection 19.200 26.062 24.353 22.208
- Produits chimiques et pharmaceutiques 5.749 6.011 60.543 12.688
- Produits ptroliers 228 206 132 240
- Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques
7.070 7.853 7.868 7.297
- Autres industries manufacturires 7.295 9.707 7.494 7.263
- Travaux publics, construction immobilire 8.637 5.946 5.500 3.615
- Transports, transit 6.390 6.156 6.437 5.767
- Commerces, divers 33.088 35.971 40.755 41.999
- Affaires non classes 18.518 18.199 19.797 19.191
TOTAL 139.379 160.931 181.993 174.999Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999
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SITUATION DES RISQUES BRUTS A LONG TERME DE FIN DANNEE
(en millions de FMG)
Secteurs dactivit 1993 1994 1995 1996
- Agriculture, levage, pche 21.674 34.347 35.839 47.882
- Industries extractives, mines 3.453 2.245 1.703 1.221
- Matriaux de construction 2.668 2.065 13.784 27.218
- Industries alimentaires 6.269 8.842 12.411 13.916
- Transformation produits agricoles 93.753 11.020 10.292 13.618
- Industries textiles, confection 20.214 27.434 27.141 26.008
- Produits chimiques et pharmaceutiques 6.534 11.506 11.274 11.417
- Produits ptroliers 0 0 0 0
- Industries mcaniques, mtallurgiques,lectriques
1.239 3.696 3.886 2.665
- Autres industries manufacturires 2.020 1.797 1.981 1.715
- Travaux publics, construction immobilire 3.836 8.190 11.893 14.990
- Transports, transit 858 712 508 2.340
- Commerces, divers 12.845 13.376 22.359 26.029
- Affaires non classes 16.902 25.859 29.511 31.118
TOTAL 108.265 151.086 182.582 220.137Source : Banque Centrale de Madagascar Direction du Crdit : 17/12/1999
8/8/2019 Le financement de lconomie dans un contexte de march Madagascar
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