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Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

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À la fin des années cinquante sont publiés en France quelques ouvrages qui font une large place au cinéma hollywoodien. En 1958, Michel Laclos publie Le Cinéma fantastique, ouvrage essentiellement composé de photographies de films, mais comportant également un texte de présentation qui propose un rapide survol historique et s’efforce de poser la question théorique de la définition du fantastique au cinéma et de l’épineuse distinction avec la science-fiction.

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Page 1: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

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I lE FANTASTip

I AU CINÉMA^ '.'

MICHEL lAClOS

JEAN-JACQUES

PAUVERT

ÉDITEUR

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Page 2: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Oie^^^^H

Page 3: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

iolem Nosfe:ire The JLost

ne Symphonielu Moulin Rouge Faus

Gorille TellHallucinations Frankenstein Vanr

t Soûls The Old ûark HouseA Midsummer Night's ] .

Gordon The Walkine Dead 1 ^.

Doctor X.Freaks. ^ - -o- - - -he Bride of Frankeni

'he Invisible Ray Flash Gordon The Walking Dead Things to corne Thenkenstein The Thief of Bagdad The Invisible Man return Doctor

l Daniel Webster La Corona di ferro Man M--^-»

sible Agent Frankenstein meets the Wolf-M?"» in the Dark Cry of Werewolf '^'-- ^' '-

i^.„ r»--'i of Night Blond"

xyuwn to Earth Le I

i Juliette ou la Clé des Songes Or-When Worlds Collide The Day the Earth Stood Still Le Boulanger de l'Ei

'^" tji^^i, <--tstle Les Belles de Nuit Scared Stiff Le Tour dus It Came

Mystery Topper" '^ ' ^"le Mask

pnn de Munî of Frankenst

Page 4: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

LE FANTASTIQUE

JEAN-JACQUES PAUVERTJ

Page 5: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^u CINÉMA-4^

DE MICHEL LACLOS

'DITEUR 1958

Page 6: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Frontispice : La Fo/it du Docteur liée (Abel Gancc, 1915).

C Sotitté des éditions ].-]. Paiiverl, tfjg

Page 7: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Que de tout temps l'homme ait

eu un besoin profond, instinctif, de

Fantastique et de Merveilleux, voilà

qui est communément admis. Lapeinture, la littérature sensibles n'ont

jamais cessé, durant les siècles écou-

lés, de porter la marque plus ou

moins secrète, comme une blessure,

de ses terreurs et de son impuissance

(levant les mystères qui le cernent,

de témoigner de sa hantise en face

de l'inconnu aux limites perpétuelle-

ment reculées. L'art le plus valable

n'étant, au fond, qu'un exorcisme.

Mais, puisque ces mystères nous

rchappent, feignons <Fen être l'orga-

nisateur. Il était normal que l'hommeen vînt à donner une forme plus pré-

cise à ses angoisses, en ordonnât le

cours, les traduisant avec des mots,

en fixant des représentations approxi-

matives. Le xix' siècle (qualifié bien

à tort de stupide) , siècle d'émanci-

pations, de bouleversements idéolo-

giques, de réformes sociales, siècle

rationaliste par excellence, voit naître

et s'épanouir une étonnante florai-

son d'ouvrages fantastiques. Ce n'est

point par hasard. L'homme a secoué

le joug paralysant des terreurs ances-

traies; s'il ne vit plus, s'il ne subit

plus passivement le fantastique, il le

pense. Mieux, il le forge. Sur la tramedécouverte des vieux mythes, il brodedes variations. C'est l'époque où les

démons de la nuit, les monstres dudemi-jour domestiqués broutent dans

LE FANTASTIQUE

Londott ajter Midnighl (Londres, la nui/) deTod Browning, U.S.A., 1927.

AU CINEMA

Page 8: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

la luain des auteurs, où le flambeau de la raisun, non plus déesse mais dcuioeratiquc,

indispose les vampires sommeillant au profond des tombeaux et les couche sur les

écritoircs. Pourtant jamais conquête n'a été moins sûre, victoire plus incertaine.

L'aube du XX' siècle fait lever un grand souffle d'espoir en même temps qu'elle

ranime inic angoisse qui n'était qu'assoupie. Jules Verne, bouclant son tour du monde

en soixante-dix-neuf jours, restreint le globe à des proportions raisonnables, mais

il lance sa fusée à l'assaut de la lune et des cosmogonies. La psychanalyse va per-

mettre d'étendre la connaissance de l'homme mais elle libère des monstres cent fois

plus redoutables que ceux déjà connus. La science enfin, la science qui progresse à

pas de géant, au lieu de disperser les ombres, les rassemble. Les points; d'interro-

gation se multiplient, le mystère s'épaissit encore.

Cependant la fin du siècle dernier a vu naître une singulière invention : le

cinématographe qui deviendra le ciné avant d'être le cinéma. Cette très vulgaire

attraction foraine va bouleverser le monde. Désormais les hommes disposent d'un

moyen d'expression, d'un art bientôt, qui, plus qu'aucun autre, et avec une puissance

de concrétisation inégalable, leur pcrnietlra d'étancher impunément leur soif de

merveilleux, de fantastique, d'apaiser leur fringale de miiaclcs, en se faisant l'écho

de leurs angoisses et de leurs rêves.

Le cinéma a exploré toutes les voies du Fantastique et du Merveilleux. Adaptant

des œuvres littéraires ou suscitant des sujets originaux, il en a exposé tous les thèmes,

exploité les innombrables ressources : fantômes; zombis; vampires; loups-garous;

sirènes; la gamme colorée des métamorphoses avec les femmes-oiseaux et les femmes-

panthères; Dieu et le Diable (avec une curieuse préférence toutefois pour ce dernier) ;

le Ciel et l'Enfer (idem) ; les anges sans distinction de sexe; les sorcières et leurs

sabbats; les homoncules et les mandragores; le gigantisme humain ou animal commele nanisme; l'invisibilité; la lévitation; la pélrificatiou; la résurrection; la réincar-

nation (notons à ce propos que moins d'un an après la fameuse mystification ilitc de

Bridey Murphy, Hollywood, mettant en chantier sous la direction de Noël Langley

et avec des acteurs comme Teresa Wright et Louis Hayward, un The Search for

Bridey Murphy, réactualisait un vieux mythe et ouvrait ainsi im débouché commer-

cial à toute une vague de « réincarnés » dont on n'a pas fini d'enregistrer les méfaits

(r/. James Dean!); le dédoublement de la personnalité; la voyance; la prémonition;

l'hallucination (d'ordre religieux ou non) et autres phénomènes métapsychiques;

l'onirisme; le Golem; les humanoïdes; les robots; la science-fiction enfin, avec le

cortège de ses accessoires : fusées, soucoupes volantes, désintégratcurs portatifs,

météores, planètes interdites, galaxies en folie, espaces interstellaires, etc., sans

oublier, bien sûr, les bataillons de monstres de tous acabits, martiens ou vénusiens,

IV

Page 9: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

bellicistes ou pacifistes (ceux-là plus rarement, avouons-le!), du règne animal, végétal

ou même, oui, minéral.

S'il ne nous est guère possible, dans le cadre restreint de cette introduction,

d'étudier, comme il serait souhaitable qu'on le fît, les mythes sur lesquels s'appuie

le cinéma fantastique, de suivre un par un les thèmes méandreux qu'il développe

à longueur prolixe de pellicule, d'inventorier les objets insolites dont il s'encombre

(Nous nous proposons d'ailleurs d'y revenir dans un ouvrage ultérieur. On voudra

donc bien considérer cet album comme l'illustration de celui-là : la charrue avant

les bœufs ne messied pas au Fantastique!), il nous semble néanmoins indispensable

pour l'intelligence des documents qui vont suivre (dilt le lecteur, pardon! le specta-

teur, trépigner d'impatience!) d'examiner succinctement quelques films ou quelques

séries de films choisis parmi les plus significatifs.

A tout Seigneur tout honneur. Le cinéma semble vouloir démentir cet adage :

Dieu le Père n'apparaît que rarement sur les écrans. Nous noterons pourtant sa

divine présence, noire et bienveillante, dans Green Postures - Verts Pâturages (1936)

,

classique de ciné-clubs et bien médiocre film pourtant; dans Cabin in the Sky -

Un Petit Coin aux deux (1943) , où il apparaît, noir toujours mais vêtu d'un bel

uniforme blanc; dans le suédois Himlaspelet - Le Chemin qui conduit au Ciel (1941).

Ses représentants ont ime vie cinématographique plus active, soit qu'ils consentent

à accueillir au Ciel, pour une durée pas forcément définitive, quelque terrien égaré

{A Matter of Life and Dead • Une Question de vie ou de mort, 1946; Les Gueuxau Paradis, 1946) qui repartira parmi les vivants, le souvenir efifacé, soit qu'ils

condescendent, et ce pour des motifs souvent peu avouables, à se glisser parmi nous

(Liliom, 1934; It's a ivonderfull Life - C'est une vie merveilleuse, 1946; Miracolo a

Milano, 1951; The Bishop's Wife - Honni soit qui mal y pense, 1947).

Mais autrement attachant, doué d'une personnalité combien plus séduisante,

est le Diable, qu'il se nomme Satan ou Méphistophélès ou s'afiFuble d'un patronymeemprunté. Le cinéma balbutiait encore que le Malin se trouvait déjà pourvu d'un

contrat à long terme. Dès 1896, il est la vedette des courtes bandes de Méliès (Le

Manoir du Diable; Faust et Marguerite, 1897 et 1904; Le Cabinet de Méphistophélès,

1897; La Damnation de Faust, 1898; Faust aux Enfers, 1903; Les Quai"cents farces

du Diable, 1906), de Georges Hatot (Faust, 1897), de G.A. Smith [Faust, 1898), de

Ferdinand Zecca [Les Sept Châteaux du Diable, 1904), de Giuseppe de Liguoro

WEnfer, 1909), de Searle Dawley (Faust, 1909), d'Andréani (Faust, 1910), de Luigi

Maggi (Satana, 1911), témoignant ainsi d'un mépris des frontières, d'une universalité

de fort bon aloi. Sa carrière ne faiblira guère. Si, par timidité sans doute devant

Page 10: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

cet iustrument diabolique qu'est la ciiinéra, il se rantonne au début dans des rôles

qui ne surprennent pas, il s'enbardit vite, multipliant ses déguisements, renouvelant

86» ruses. Il figure dans Blade av Satans Bog - Pages arrachées au Livre de Satan

(1919), L'Homme qui vendit son âme au Diable (1920), L'Etudiant de Prague (1925).

»e faufile à la faveur d'un bal dans Phantom of Opéra - Le Fantôme de l'Opéra (19251.

puis, ayant retrouvé dans les oonibles sa vieille et classicjue défroque, renoue, pour

le génial Murnau, ses relations avec Faust (1926). Américain, amateur de cigares

autant que d'âmes dans The Devil and Daniel Webster - Tous les Biens de la Terre

(1941), il emprunte ailleurs les traits d'un célèbre acteur de Boulevard, Jules Berry,

pour renouveler la magie blanche et jouer des tours pendables à un couple d'amants

dont l'amour sera phis fort que ses sortilèges {Les Visiteurs du soir, 19421. Dupé, il

l'est toujours au bout du compte. Cela ne le décourage point. Comme un courtier

d'assurances, ses pactes en blanc sous le bras, il va d'un film à l'autre en quête de

signatures, manque de peu quelques belles affaires (The Sorroiv of Satan - Les

Chagrins de Satan (1926), La Main du Diable (1943) et sait, à l'occasion, se montrer

gentleman parfaitement digne du smoking impeccable qu'il porte {Heaven can Wait -

Le Ciel peut attendre (194.^1. Tmputons-lui encore les aventures tragiques ou comiques

du Diable en bouteille (1935), Hère Comes Mr. Jordan - Le Défunt récalcitrant (1941),

Angel on my Shoulter - L'Evadé de FEnfer (1946), La Tentation de Barbizon (19461.

La Beauté du Diable (1949), Alias Nick Beal - Un Pacte avec le Diable (1949).

Flicken och Djavulen • La Sorcière (1949), Satan conduit le bal (1950), Marguerite

de la Nuit (19561 où une fois de plus Méphistophélès, j)ar la grâce de Pierre MacOrlan et Claude Autant-Lara, se retrouve en face de son vieil antagoniste le docteur

Faust. Nous devons abréger : la nomenclature des quat'cents coiq)s cinématogra-

phiques du Diable occuperait des pages et des pages...

Les pieds dans l'un et l'autre camp, mais travaillant pour son propre (omptcet sa propre satisfaction, la Mort, dont l'ondire plane sur une im]iortante partie

du cinéma fantastique, apparaît quelquefois en personne {Hilde Wnrren und Tod -

Page 11: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Hilde Warren et la Mort (1918), Der Mûde Tod Les Trois Lumières (1921), La

Petite Marchande d^allumettes (1928), Korkarlen - La Charrette fantôme (1920 et

1939), Death Takes a Holidays - La Mort prend des vacances (1934), On Borrowed

Time - L'Etrange Sursis (1939), Dead of Night - Au Cœur de la nuit (1945). Remar-

quons que, fait curieux, si son nom est du genre féminin, la Mort se présente presque

toujours sous une apparence masculine. Exceptons pourtant le beau visage de glace et

de flamme de Maria Casarès dans le sophistiqué et ennuyeux Orphée de Jean Cocteau

(1950) et la Mort à la faux, fugitivement entrevue dans Ossessione (1942) de Visconti.

Pour en finir avec les représentants de l'au-delà, signalons les visites, char-

mantes celles-là, de Vénus : Down to Earth - L'Etoile des Etoiles (1946) avec Rita

Hayworth et A Touch of Venus - Un caprice de Vénus (1948) avec Ava Gardner, plus

conforme à notre conception personnelle de la déesse.

Les Fantômes ! Ils sont innombrables, de tous sexes, de toutes espèces, tragiques

ou comiques, terrifiants ou burlesques, visibles ou invisibles. Le fantôme est singu-

lièrement cinématographique. Roger Manvell écrit dans Film : « Un fantôme cinéma-

tographique est un fantôme garanti parce qu'il est photographiquement vrai... » Les

multiples possibilités de truquages qu'offre le cinéma ont permis d'accorder aux

fantômes une existence (?) relativement confortable : ils apparaissent et disparaissent

à volonté, traversent les murs avec une enviable facilité, cohabitent avec nous à notre

insu, ce qui autorise quelques charmants malentendus. S'ils sont horrifiques parfois,

comme dans la Chute de la Maison Vsher (1928 et 1950), Phantom of Opéra (1925),

La Dame de Pique (trois versions, russe : 1916; française : 1937; anglaise : 1948) que

hante la terrifiante comtesse Ranievskaya, amie du comte de Saint-Germain, commedans The IJninvited - La Falaise mystérieuse (1943) où, invisible à tous, le fantôme ne

se signale que par un déplacement d'air et par une pénétrante et soudaine odeur de

mimosa, il convient d'admettre qu'ils sont beaucoup plus à l'aise et plus efficaces dans

la comédie. Topper (1937) et les deux films qui lui font suite : Topper takes a trip •

Fantômes en croisière (1939), Topper returns - Le Retour de Monsieur Topper (1941)

iitii

Page 12: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

peuvent être considérés coniuir des chefs-d'œuvre. Nous ne soumies pas prêts d'oublier

le couple facétieux flanqué d'un petit chien pareillement fantomatique, qui dispa-

raissait et se matérialisait à son gré. Réussis aussi, à des degrés divers, sont : Ghostgoes West - Fantômp à vi'iidre (IÇS-S), Canterville Ghost - L« Fantôme de Canterville

(1943). Blylhf Spiril - L'Esprit s'amuse (1944), Sylvie et le fantôme (1946), Ghost andMrs Miiir - Le Fantôme de Madame Muir (1947), La Demoiselle et son reve-

nant {li951)

.

Bien entendu, tous ces fantômes sont parfaitement inoffensifs. Leur plus grand

péché est l'espièglerie. Ils se font volontiers redresseurs de torts et vont même,parfois, jusqii'à s'éprendre d'un mortel ou à se faire aimer de lui.

Au rendez-vous fixé par les fantômes, il arrive (|ue la poésie soit présente. Citons

le romantique et frénétique Malombra (1942), Le Baron fantôme (1943). sorti tout

droit des tourelles du château de Comhourg et surtout le méconnu Portrait of Jennie

- Le Portrait de Jennie (1948) an doux et séduisant fantôme revenu sur terre pour

connaître l'amour.

Le burlesque ne pouvait ignorer les possibilités comiques de l'ectoplasme. Cela

a donné, outre Malec chez les fantômes, avec Buster Keaton (vers 1914), Hold thaï

Ghost - Fantômes en vadrouille (1941) et The Time of their Lives - Deux nigauds dans

le manoir hanté (1946). tous deux joués par Bud Abbott et Lou Costello cpie nous

retrouverons dans toutes les parodies du Fantastique.

Curieuses variations sur le même thème : dans Half way House - L'Auberge

fantôme (1943), les personnages existent bien mais la maison qu'ils habitent n'est

«ju'une apparence: dans Your never can tell • Héritiers, strychnine et Cie (1951), un

chien, ayant hérité une colossale fortune de son maître excentrique, est assassiné

par les parents lésés. Dans l'au-delà, il obtient la permission de revenir sur terre sous

la forme d'un homme pour rechercher ses persécuteurs et s'en venger. Dans Rashomon(1950) enfin, l'admiralile film japonais d'Akira Kiroschava, le mort vient témoigner,

par le truchement d'une pythonisse «lont il adopte l'écorce, au procès de son propr»'

assassin.

Les morts n'ont pas tous la même chance. Si nos fantômes sont pour la plupart

gens de bonne et malicieuse compagnie dont on se prend à souhaiter la présence à

nos côtés, nombre d'entre eux étant la matérialisation imparfaite de nos rêves, d'autres

créatures savent excellemment nous distiller l'effroi et l'horreur dont ils se gavent,

nous englober dans le cauchemar glacé où ils se meuvent.

Le zombi fait son apparition dans la littérature vers les années 1930, grâce ù

l'Américain W. B. Seabroock et à son ouvrage largement romancé sur les indigènes

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d'Haïti et le culte vaudou : Ulle magifiua (1). Jules Faivre, dans sa Philologie créolr,

définit ainsi le zombi : « Ce mot désigne on général un revenant, âme d'un autre

monde. Dans la croyance populaire, certains sorciers auraient le pouvoir, au moyen

de sortilèges, de provoquer la mort apparente chez des individus, et de les ramener

ensuite à la vie, même après la sépulture... » Rien de commun avec la Belle au Jjois

dormant ! Dès 1932 le cinéma s'emparait de ces morts-vivants d'une incroyable doci-

lité, dont il allait faire un très large usage. Ce fut The Ghoul - Le Mort ï'ivant suivi

en 1933 par White Zombie - Les Morts-vivants de Victor Halperin. Nous fiant à des

souvenirs d'enfance assez précis, nous décrivions dans Bizarre (première série, n° 1)

sous le titre Images cTiin film inconnu, quelques séquences caractéristiques de ce

W^hite Zombie, pour nous alors non identifié :

« La scène se passe dans un cimetière. Se dissimulant derrière un mausolée, un

homme enveloppé d'une pèlerine noire épie les dernières phases d'un enterrement,

avec une mine singulièrement réjouie... Plus tard, au milieu de la nuit, tandis que

la pluie et la tempête font rage, l'homme noir revient sur les lieux, cherche un instant

parmi les tombes récentes, s'arrête. Minuit sonne. L'homme tire de sa poche une

figurine de cire finement travaillée, i)uis, avec des gestes sûrs, la fait fondre au-dessus

d'une flamme qui ne vacille jamais. C'est alors que la porte d'un caveau s'ouvre et

que de ses profondeurs obscures apparaît, très belle et très pâle, l'enterrée de

l'après-midi. Elle est seulement revêtue d'un suaire ou d'une longue robe blanche qui

claque dans le vent. Ses cheveux blonds dénoués tombent sur ses épaules... Dans une

rue proche du cimetière, un fiacre fermé attend, qui emporte bientôt l'homme et

le cadavre consentant...

« Le château de l'homme noir. Architecture médiévale. Des couloirs inter-

minables débouchant sur des salles immenses entièrement vides. Toute la domes-

ticité est composée de ces morts-vivants, arrachés au tombeau le soir de leur enter-

rement. Ils sont muets, travailleurs et fidèles...

« Dans l'une des pièces du château, sont séquestrés — à quelles fins atroces? —un jeune homme et une jeune fille que je juge sotte. Epouvantés, ils voient s'avancer

vers eux, bras tendus com.me pour une supplication, et regard vide, l'un de ces

étranges serviteurs. Le jeune homme est armé. Il tire. Une balle, deux balles, le

chargeur tout entier, sans que l'autre semble s'en émouvoir. Mais, au milieu de sa

poitrine, les balles ont fait autant de petits trous ronds cl bien nets... »

(1) Grand el petit Larousse ignorent le zomhi. On en remarque cependant l'utilisation dans le titre d'unroman facétieux et obscène, écrit en français mais imprimé aux Antilles : Le Zombi du Grand-Pérou ou la

Comtesse de Cocagne (Nouvellement imprimé le quinze février 1697). Charles Nodier, qui fait mention de cet

ouvrage anonyme, note par ailleurs que le Obi, jongleur malfaisant, dont parle Victor Hugo dans Bug-Jargal

Page 14: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

N'ayant jamais pu revoir ff'hitc Zombie, nous ne saurions affirmer que le

temps n'a point altéré notre souvenir. Mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que le

ton y est. L'horreur ne faiblit pas quand les zonibis se lèvent de leur tombe fraîche

pour venir, poussés par une quelconque conscience criminelle, tourmenter les vivants.

Leur zèle ne s'est jamais démenti. Aujoiu'd'hui encore, bon an mal an, ils continuent,

ayant depuis longtemps (juitté le hoiimfort haïtien, à peupler nos nuits cinémato-

graphi(|ues {Revolt of the Zombies, 1936: The Walking Dead • Le Mort qui marche,

1936: King of the Zombies, 1941: The Valley of Vanishing Men, 1942; / WalkedH'ith a Zombie, 1943: Zombies on Broadtvay, 1945; Valley of the Zombies, 1946;

Vodoo Man, 1949; The Corpse Vanished, 19.'>1; Zombies of the Stratosphère. 19.'î3:

Vodoo Island, 1956; Vodoo Woman, 1957: Zombies of Moara Tau, 1957).

Le vampire se distingue du zondji en ce <|ue son activité est moins passive.

Mort, il l'est également, mais est capable d'initiatives personnelles bien étrangères

à son compagnon de cauchemar. Une obscure fatalité le contraint à se lever la nuit

de son cercueil, à sortir furtivement de sa tombe pour aller par la ville sucer le

sang des belles endormies. Malheur à celle <pii remarquera sur son cou blanc la

marque des dents du vampire! Celui-ci ne l'abandonnera qu'exsangue; morte, elle

ira grossir les rangs des buveurs de sang frais. Le vampirisme a ses lettres de noblesse.

Collin de Plancy. Dom Calmet, l'abbé Migne et tous les démonologues en font mention.

La littérature comi)te quelques belles figures de vamj)ires à peine supérieurs à ceux

de la réalité et dont les moins fameux ne sont pas la Carmilla de Shéridan Le Fanu

et le comte Dracula de Bram Stoker. Il était donc normal que le cinéma s'en emparât

et traduisît visuellement quelqnes-unes des légendes d'un folklore international.

Nous n'avons pas de renseignements sur A Village Vampire, tourné aux U.S.A.

en 1916. En 1921. F.W. Murnau, s'inspirant justement du roman de Stoker, réalisait

un chef-d'o'uvre jamais égalé : ISosfernlii, eine Symphonies des Gnuiens • JS'osferatu

le Vampire.

Dès qu'Huiler eut franchi le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre... Le

pont invisible qui mène au surréel. Murnau et son scénariste Henrik Galeen, à qui

nous sommes redevables de fort beaux films, nous le firent franchir avec eux. Les

images <lu \<)sfi'ratu sont inoubliables <omme est inoubliable la silhouette longue,

incroyablement maigre, du Comte Orlock profilée sur le navire maudit, et qui fut

jouée, s'il faut en croire Ado Kyrou, non par l'acteur de music-hall Max Schreck

qui figure au générique, mais par im inconnu dont l'identité réelle n'a jamais été

percée.

Après Mosferatu. les vampires, comme il >^c doit, vont criiître cl multiplier.

Page 15: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Tod Browning rate en partie London after Midnight • Londres, la nuit (1927),

et Dracula (1930), tonjours d'après Bram Stoker, mais réussit avec Mark of Vampire -

La Marque du Vampire ou Le Vampire de Prague (1935), une œuvre étrange, pleine

de bruines et de toiles d'araignées envahissantes où évoluent un Bêla Lugosi au

visage rond et blafard et une Carde Borland qui n'est pas sans rappeler le person-

nage inquiétant dessiné par Charles Addams. En 1931, C.T. Dreyer réalise Vampyr

ou l'Etrange Aventure de David Gray, d'après deux nouvelles de Sheridan Le Fanu.

C'est un film médiocre mais d'une incontestable séduction photographique. Vampyrsera appelé à devenir, curieusement, un classique de ciné-clubs. (Sur ce chapitre,

nous n'aurons jamais fini de nous étonner, tant est grande la confusion qui préside

au choix des films.) Suit The Vampire Bat (1933). Lambert Hillyer donne une fille

à Dracula {Dracula's Daughter. 1936) comme, en 1942, Robert Siodmak lui dénichera

un fils (Son of Dracula). Paternité sans conséquences. Ce sera ensuite Dead men

Vénus elle-mcme apparaît sous les

d'Alexander Hall, U. S.A., 1946.

Page 16: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Walk • ÏjC Vampire on Créature du Diuhle (1943), The Retiirn of the Vampire (1943).

The Vampire Ghost (1945). lloiise of Dracula - f,a Maison de Dracida (1945), Mother

Riley meets the Vampire (1952).

A nii-rheinin entre le zonibi et le vainpiro se situe la Momie, tl<inl la peste se

rompose, ù notre connaissance, de trois films : The Mummy (1932) réalisée aux

U.S.A. par le célèbre opérateur allemand Karl Freimd qui y était réfupié. The

Mummy's Hand - La Main de la Momie (1940) de Christy Cabanne, et TheMummy's Ghost - Le Fantôme de la Momie (1944) de Ré-iinald Le Borp. Cette pour-

rissante momie en rupture de sarcophape, condauuiée à revivre |)our veiller sur la

londie de la princesse Ananka qu'il avait osé aimer, a connu des fortunes diverses.

La plus heureuse n'a pas été sa rencontre avec les comiques Abl)ott et Costello dans

Biid Abbott et Lou Costello meet the Mummy - Deux Nigauds contre la Momie (1955)

.

Le poète Shelley. sa femme Mary, Byron et son médecin Polidori séjournant

en Suisse, au bord du lac de Genève, organisèrent entre eux un concours pour déter-

miner celui <|ui serait capable d'écrire la nieillcme bistoire de terreur. Polidori

rédigea un fragment assez curieux. Le Vampire, cpii nous a été révélé par F.dmond

Jaloux dans ses Nouvelles Histoires de Fantômes anglais. Mais Mrs Mary Sbelley

fut la seule à mener le jeu jusqu'au bout avec son Frankenstein ou le Promé.thée

moderne, ouvrage d'un romantisme exacerbé qui rencontra un certain succès, compa-

rable en rien, cependant, à celui que devait connaître, des années plus tard, sa très

libre transposition cinématographique.

D'une première version (1910), il ne noiis est malheureusement rien parvenu.

En 1931. Cari Laenunle. ayant inscrit au programme de l'Universal une adaptation

de ce roman par Francis Edward Faragoh et Garret Fort, en confie la réalisation

à James Whale. Robert Florey. qui avait été pressenti, doit se contenter d'un scénario

tiré du Meurtre de la rue Morgue dont il sera reparlé |)lus loin, et d'une petite place

de coadaptateur. au générique.

Franhensiein, rebaptisé L'Homme qui a créé un monstre (signalons un malen-

tendu assez répandu : Frankenstein est le créateur, non la créature, le savant impré-

gné des doctrines de Cornélius Agrippa, Paracelse, Saint-Germain et Mesmer, non

le monstre à la démarche mécanique à qui Boris KarlofT prêta la vie) est le plus

célèbre, sans aucun doute, des mythes du cinéma fantastique. Son influence fut

considérable et l'on peut dire qu'il orienta vers une nouvelle direction toute la

production horrifique «le l'époque. Ce film n'était pourtant pas sans défauts. Tropcaricatural, trop « théâtral » par le jeu des acteurs, il est permis de lui préférer

The Rride nf Frankenstein - La Fiancée de Frankenstein. de James Whale également.

Page 17: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

qui suivit (1935), ou l'un des (lueJconques avatars du monstre. (^)uoi qu'il eu soit,

Frankenstein reste un des grands moments du cinéma, une borne lumineuse sur la

route, pas assez Iréquentée à notre gré, de l'insolite et du fantastique. En voici

l'argument :

Un jeune savant, le docteur Frankenstein, désire créer un être vivant à partir

d'un cadavre qu'il a déterré. Il est assisté dans ses travaux par un nain qui lui

est dévoué.

Elisabelii, sa fiancée, est inquiète à son sujet, car elle ne peut comprendre

pourquoi il s'enferme dans une vieille tour équipée en laboratoire et refuse obsti-

nément de la recevoir. Elisabeth, accompagnée de son ami Victor, va trouver le

docteur Waldman, un ancien professeur de Frankenstein, et le supplie de l'aider à

arracher le jeune savant à ses travaux démoniaques. Tous trois arrivent dans la

tour au moment où Frankenstein procède à une expérience décisive. Un terrible

coup de tonnerre retentit : sur la table d'opérations, la créature synthétique com-

mence à bouger...

L'homme créé par Frankenstein est enfermé dans la tour. C'est un monstre

hideux, ne connaissant que la haine et le crime, et qui parvient à s'échapper en

étranglant le nain préposé à sa garde.

Le père de Frankenstein se rend au laboratoire de son fils pour faire activer

son mariage. Frankenstein, dépité des suites fâcheuses de ses travaux, consent à

partir. Il est, d'ailleurs, très épris d'Elisabeth. La cérémonie nuptiale aura lieu dès

l'arrivée du docteur Waldman; mais on découvre celui-ci, assassiné, dans la salle

d'opérations. Frankenstein soupçonne immédiatement le monstre de ce nouveau

méfait. Pendant ce temps, le meurtrier est parvenu à entrer dans la chambre d'Eli-

sabeth qui s'évanouit dans ses voiles de mariée. Le monstre de Frankenstein s'enfuit

à nouveau...

A la tête d'une troupe de paysans, Frankenstein part à sa recherche. Il se trouve

soudain face à face avec lui. Le monstre l'assomme et l'entraîne dans un vieux moulin.

Les paysans, survenus trop tard, voient, impuissants, le monstre, perché sur le toit,

jeter le jeune savant dans le vide. Fort heureusement, celui-ci tombe sur l'aile dumoulin, ne se blessant que légèrement. Les paysans mettent alors le feu au bâtiment,

brûlant le monstre qui s'y est enfermé... Frankenstein retourne à la félicité conjugale.

Il était impossible que le monstre de Frankenstein succombât aussi banalement

dans les flammes. A l'instar de Fantomas, toutes ses morts ne seront qu'apparentes.

En 1935, James Whale, avec le concours de John Balderston, le lance dans de nou-

velles aventures : The Bride of Frankenstein - La Fiancée de Frankenstein. Nous

Page 18: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

avons déjà dit que celle bande pouvail sembler supérieure à la première. Ësl-ce dû

à la présence d'Eisa Ijanchesler, « fiancée du monstre »? Ici, Frankenslein s'est

assagi. Il est marié, repentant. Est-ce sa faute si sa hideuse création u échappé à

Pincendie; si, convalescent, il accepte de recevoir le docteur Pretorius, autre spécia-

liste des sciences interdites, qui lui propose sa collaboration; si, menacé, il se voit

contraint de poursuivre des travaux abhorrés? Le résultat sera un autre monstre,

femelle celui-là. qu'on tentera vainement d'accoupler au premier. Le docteur Preto-

ria» possède une fort belle collection d'homunculi en bouteilles : un évêque, un

diable, une reine, une ballerine et une sirène. Suivant des méthodes personnelles,

il s'efforce «l'iunnaniser le monstre en lui apprenant à parler, à boire, à fumer. Seuls,

ses efforts pour lui actorder une vie sexuelle ne seront pas couronnés de succès. Le

monstre est repoussé avec horreur par la femelle qu'on lui destine, étonnant person-

nage à l'abondante chevelure hérissée, au corps encore mal dégagé des bandelettes

qui l'emprisonnaient. Humanisé, le monstre l'est au point de se suicider; s'il laisse

s'enfuir le docteur Frankenstein et sa femme, les autres périront avec lui.

Les Frankenslein suivants ne méritent qu'une mention. Thv Son oj Franken-

stein - Le Fils (le Frankenslein est de 1939. Dans The Ghost <>f Frankenslein - Le

Spectre de Frankenslein 0^-121. le docteur Frankenstein dirige une clinique psychia-

trique. Il est baron, père d'une fille ravissante, mais moins chanceux qu'au](aravant

puisqu'il jjerdra la vie à la fin <lu film. Cette fois encore, c'est le brasier que choisit

le monstre pour disparaître avec ses ennemis. Frankenstein meels the Wolf-Man -

Frankenslein rencontre le Loup-Garou (1943) marque la conjonction de deux des

plus riches inspirations du cinéma fantastique : le monstre de Frankenstein et le

Lycanthrope. Pareillement, llonse of Frankenslein - La Maison de Frankenslein

|19H) et Ilouse of Dracula • La Maison de DraculaI I91.'5) permettront la réunion

autour du monstre des plus infernales personnalités issues d'autres films. Le caractère

anthologique de ces bandes n'était pas sans nuire à l'unité de l'action et plus d'une

fois on pouvait évoquer le passage fameux d'Hellzapoppin où un chef indien emplumése trompait de film. Ce perpétuel surenchérissement dans l'horreur finit par tuer, nous

ne disons pas éviilemment la vraisemblance <lont nous nous soucions peu, mais le

charme de semblables entreprises. Fatigué de tant de morts et de résurrections, le

vieux monstre de Frankenstein, dont la meilleure incarnation reste celle de Boris

Karloff. n'avait plus (juà rencontrer les deux nigauds. Ce j|u"il fit : Abboll andCostello meel Frankenstein (19481. Les deux pitres parvinrent même à le dérider,

à lui arracher «les éclats »le rire. Le Français Paul Paviot ne put se retenir de jeter

quelques pierres supplémentaires au pantin déjà fort désarticulé. Cela donna unepauvreté au romiqiir laborieux. TnriicoUi contre Frankensberg (1951).

Page 19: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L'Auglelene semble vouloir prendre la relève. 37ie Curse of l'rankenslein •

Frankenstcin s'est échappé (remarquons que le malentendu signalé plus haut se voit

maintenu, du moins dans le titre français), réalisé en 1956 par Terence Fisher, vient

de nous être présenté. « Remake » assez peu convaincant du premier Frankenstein,

du moins dans sa première partie, son intérêt ne réside guère que dans la présentation

du monstre, interprété par Christopher Lee, qui apparaît sous un aspect inhabituel.

Mais tout espoir n'est peut-être pas perdu et la créature imaginée par Mary Shelley

au bord du Léman, im soir de l'été 1816, pourrait bien nous causer encore de belles

insonmies. C'est la grâce que nous nous souhaitons.

Quand le docteur Frankenstein, penché sur sa table d'opération, rassemblait

de macabres débris et s'efforçait s'insuffler la vie à un être fabriqué de ses mains,

il n'ignorait pas qu'il tentait une expérience que d'autres, bien avant lui, avaient

déjà risquée et peut-être, qui sait? réussie. Ce « Prométhée moderne » eut, en tout

cas, au moins un devancier illustre : le rabbin Loew qui vécut dans le ghetto de

Prague au temps de Rodolphe II de Habsbourg. Une légende judéo-tchèque rapporte,

en effet, que le vieux Loew, connaisseur de la Cabale et magicien, put animer une

statue d'argile, un golem, en lui glissant une formule magique sous la langue. Chaquesoir, il retirait la formule et le golem redevenait argile inerte. Une fois pourtant,

le rabbin oublia de retirer l'enchantement. Le golem, spectre sans raison, disparut

dans la nuit, pour revenir, tous les trente-trois ans, hanter la rue des Alchimistes

à Prague, cette rue où se trouve une maison qui n'est visible que dans la brume et

uniquement par les hommes nés un dimanche.

De cette curieuse légende et de ses prolongements, Gustav Meyrink tira un

admirable roman et Paul Wegener, acteur, scénariste et réalisateur allemand, unfilm, Der Golem - Le Golem (1914) , sur un scénario d'Henrik Galeen. En 1920,

Henrik Galeen, à son tour, réalisa Der Golem en s'inspirant de l'œuvre de Meyrinck.

Nous n'avons pas vu la version du Danois Urban Gad. Quant à celle de Julien

Duvivier, Le Golem (1936), avec Harry Baur et Roger Duehesne, passons-la chari-

tablement sous silence. En 1951, le Tchèque Martin Fric réutilisa intelligemment

le golem dans Le Boulanger de VEmpereur.

La pleine lune peut avoir d'étranges répercussions dont la moindre n'est pas

de changer certains hommes en loups. L'houmie, qui est pour l'homme un loup, subit

alors de singulières métamorphoses : son poil pousse, ses crocs s'avancent. Quittant

la position verticale, il s'enfuit à quatre pattes dans la lande pour hurler à son aise

et dévorer d'innocentes victimes. La mutation est provisoire. La crise passée, le garouréintègre la société où il se conduit en parfait gentleman, membre bienfaiteur de

Page 20: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

»on club, clr. La plus célèbre vicliuio «le cel cusorccUcnicul u'est pa» Mabuchodouosor,

ain»i qu'un vain peuple le pense, mais le jeune Larry Talbot. Dans The Wolfman -

Lf Loup-gnroii (19tl), où il apparaît pour la première fois, Larry est mordu par

un loup (ji^anlesque qu'il parvient à faire fuir. Il se rétablit rapidement mais voit

uppuruîlre sur sa poitrine le signe cabalistiijue qui présage — nous sommes au Pays

(le (riilies — la vonjïcanre iln Loup-garon. Devenu loup-garou à son tour, Larry Talbot

fait lie nombreuses victimes avant d'être abaitu pur son propre père au loius il'une

eliasisc. Tout comme le monstre de Frankenstein, sa mort ne sera qu'apparente puis-

«ju'il ressurgit. cborcbant vainement la formule (jui le délivrera, dans Frunhvnstein

mrrts tho ff olf-Miiii (19431, déjà <ilé. Après une lutte épique avec le monstre et un

ensevelissement «'(unnnni. Larry Talbot ira frayer avec le comte de Dracula (House

<»/ Dracula - La Maison dr Dracula, 1945) . Son passage chez les vampires aura une

heureuse issue : il guérira — définitivement i* nous en doutons — et épousera Milixa,

sa jolie infirmière.

Même celui qui a lame pure

Et qui dit sa prière tous les soirs

l'eut, à la pleine lune, devenir loup

Quand le tue-loup fleurit.

Ce tue-loup, Wiconilum lycoclonum des botanistes, fleurit encore dans London

njlvr Midnight - Londres, la nuit (1927), dans Werewolf of London - Le Monstre

de Londres (1935) et dans Cry of Werewolf • La Fille du Loup-Garou (1944).

D'une certaine manière, on peut rattacher à cette inspiration le médiocre film

francjais Le Loup des Malveneur (1942) ainsi que les nombreiises adaptations du

roman de Conan Doyle, Le Chien des Baskervillc, parmi lesfjuelles Ilound of tho

Baskerville de .Maurice Elvey (1921) el Der llund von Baskerville <le Richard

Oswald (1929).

Ne quittons pas le chapitre des métamorphoses sans signaler Le Renne blanc

(1953), dont la Lapone héroïne se mue en renne afin d'entraîner les chasseurs sur

ses traces et de les mieux tuer; et La Belle rt la Bête (1946) où l'on assistait à une

transformation à rebouis, de la Bête sanglante au Prin«e Charmant (fort peu plau-

sible, il est vrai). Les félins ont aui-si leurs tenants. Simone Simon se distingua en

femme-chat dans The Cat People (1942) et The Curse of Cat People (1944). Jacques

Tourneur, réalisateur du premier, donna également un The Léopard Man (1944),

tandis que le personnage créé par Edgar Kice Burrough se débattait entre les griffes

des hommes-tigres {Tarzan and the Leopard-Woman, 1945).

XVI

Page 21: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Toutes ces transformations sont le fruit de malédictions ou la conséquence

d'une monstrueuse hérédité. Elles sont subies, avec désespoir souvent, non sollicitées.

Larry Talbot, par exemple, n'a de cesse qu'il ne soit rentré dans la norme et la

légalité. Pourtant l'homme peut choisir de révéler, volontairement, un autre aspect

de lui-même. La bête qui sommeille, d'aucuns cherchent à la réveiller. Tel est, du

moins, le cas du docteur Jekyll, immortalisé par R.L. Stevenson, qui, provoquant la

fission de la conscience, extériorisa d'une part le Bien et de l'autre le Mal. Ce clas-

sique dédoublement de la personnalité inspira bien des cinéastes. Le premier exemple

connu est danois (1910) et, pour nous, anonyme. Murnau réalisa en 1920 Der Janus

Kopf - La Tête de Janus, dont la distribution comprenait Conrad Veidt et Bêla

Lugosi; mais les meilleures adaptations du roman de Stevenson devaient être les

Dr. Jekyll and Mr. Hyde de John S. Robertson (1920) et de Robert Mamoulian

(1932), dominés par l'interprétation de John Barrymore et Fredric March. Victor

Fleming en fit par la suite un « remake » assez terne (1941). Le docteur Jekyll

n'avait pas mesuré l'étendue des dégâts que peut occasionner une science inconsidé-

rément expérimentée : en 1951, il accoucha d'un fils {Son of Dr. Jekyll). Cette mau-

vaise action était signée non de Hyde mais de Stephen Friedman. Et bien entendu

les deux nigauds arrivèrent à la rescousse dans Abbott and Costello meet Dr. Jekyll

and Mr. Hyde (1953) , précédés cette fois de pas mal d'encolures par Stan Laurel

{Dr. Pyckle and Mr. Pride, 1925)

.

Dédoublement de la personnalité aussi dans YEtudiant de Prague imaginé par

H.H. Ewers. Ici, la cause n'en est pas la science mais bien plutôt le diabolisme de

l'usurier Scapinelli (celui qui se cache sous ce nom d'opéra-comique n'est autre que

Satan), qui propose au pauvre Baldwin la fortune contre son reflet. Le marché étant

conclu, l'image de Baldwin, fort proprement découpée dans le miroir, mènera une

vie autonome, semant le malheur sur son passage. L'étudiant de Prague mourra

tristement au milieu des éclats de son miroir brisé, ayant visé au cœur le double qui

l'y narguait.

La première version de cette belle et poétique histoire est de 1913 (Réalisation :

Stellan Rye) . Henrik Galeen refit Der Student von Prag en 1925 et Arthur Robison

en 1935.

Variantes du même thème : le haut magistrat estimable le jour, assassin la nuit,

qui enquête sur ses propres crimes (Condemned to Dead - Condamné à mort, 1931) ;

et, à des titres divers : Der Andere - L'Autre (1913), Dodkyssen - Le Crime de l'ingé-

nieur Lebel (1916), Le Procureur Hallers, d'après la pièce de Paul Lindau (1931),

Doktor Mabuse, der Spieler (1922) , Black Friday Vendredi 13 (1940) , et Le Chevalier

de la nuit (1953).

xvn

Page 22: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Il n'est pas tellement abusif de rapprocher la réincarnation du dédoublement.

Au cinéma du moins, l'unique différence réside dans le fait que le dédoublé coexiste

avec son double, tandis que le réincarné le poursuit dans le passé. Nous n'avons puvoir en France The Search for Bridey Murphy ni / hâve lived before (1956) qui

témoignent de l'intérêt qu'on porte à Hollywood à cette veine, mais nous connaissons

Malombra (1942), le britannique Corridor of Mirrors L'Etrange rendez-vous (1948),

ainsi que le discret et réussi Pays sans étoiles (1946) de Georges Lacombe d'après le

roman de Pierre Véry.

Nous avons vu plus haut Larry Talbot le lycanthrope victime de sortilèges,

Satan user de diableries. Voici venir la sorcellerie.

Il est généralement d'usage de faire partir de l'œuvre de Méliès toutes les voies

du cinéma. Nous n'y manquerons point, ce diable d'homme (précisément !) ayant tout

inventé. Sorcellerie, Escamotage d'une dame chez Robert Houdin (1896), L'Illusion-

niste (1898), Le Portrait spirite (1903), FAuberge ensorcelée (1905), etc., mais il faut

attendre Heksin og Cycliste - La bicyclette et la Sorcière (1912) pour voir paraître à

l'écran une vraie magicienne nantie de ses attributs. Haxan - La Sorcellerie à travers

les âges (1922) de Benjamin Christensen constitue une entreprise de démystification

sans précédent comme, hélas ! sans récidive. « Ce documentaire reconstitué d'après

les ^neux manuscrits est un film d'une liberté déconcertante, écrit Ado Kyrou dans LeSurréalisme au cinéma; la magie triomphe et les vieilles sorcières trempent dans leur

potage des crapauds et des membres de jeunes enfants, pendant que se déroulent au

Sabbat les scènes les plus orgiaques de l'histoire du cinéma. Les diables et les animauxmaudits allument des feux d'enfer et les fidèles embrassent le derrière du démontandis que des femmes nues hurlent de joie. Haxan n'est pas seulement la description

fidèle d'une époque magique, son but est plus vaste et Christensen dépose avec son

film le plus violent réquisitoire contre la criminelle église, son inquisition et ses

instruments de torture. »

Les spectaculaires orgies du Sabbat sont le prétexte évident du Destin exécrable

de Guillemettp Babin (1947). L'unique objet de scandale de cette bande, inspirée

par un ouvrage de Maurice Garçon, est sa médiocrité. / Married a Witch - Ma Femmeest une sorcière (1942) de René Clair prouve, s'il en est besoin, que les films de cette

sorte ne sont supportables que traités sur un mode léger. Le beau et froid Dies Irae

ou Vredens Dag - Jour de colère (1943) de C.T. Dreyer relate un procès de sorcellerie

< au royaume de Danemark ». Ce qui nous amène, tout à fait littérairement, aux

immondes sorcières du Macbeth d'Orson Welles.

Page 23: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

La parapsychologie, cette jeune discipline qui 8'est donné pour but l'étude des

phénomènes réputés paranormaux, ces « faits bizarres, étranges, mystérieux que ces

caractères déroutants permettent de grouper dans la vaste catégorie, profondément

hétéroclite, de l'occulte senti, du magique éprouvé, du merveilleux empirique »

(Robert Amadou) , peut trouver dans le cinéma un très vaste champ d'expériences.

Livrons à notre ami Robert Amadou les films où le spiritisme mène le jeu : Spiri-

tisten • Les Sinrites (19141, le scnu-documentaire truqué Mystères de la vie et de

la mort (19231 , Das Testament der Dr. Mabuse (1932) , et l'opéra filmé de Gian-Carlo

Menotti Le Médium (1952). Douglas Fairbanks réussit dans The Thief of Bagdad •

Le Voleur de Bagdad (1924) le fameux truc, réputé impossible, de la corde indienne.

L'hypnotisme est représenté par Le Crime d'une sainte (1923), Condamné à mort

(1931), Thirteen Women - Hypnose (1932), etc., la voyance par The Clair-

voyant ( 1935) et son « remake » Night has thousand Eyes • Les Yeux de la nuit

(1948). Le film fort ingénieux de John Farrow mérite qu'on s'y arrête. En voici

le sujet :

L'ex-magicien de foire John Triton possède réellement un don de seconde vue

qui lui permet de voir à distance certains événements. Cette faculté supra-normale

l'effraie. En effet, s'il a pu, grâce à elle, prévenir plusieurs accidents et permettre

à son ancien partenaire, Courtland, de devenir un riche magnat, elle l'a aussi contraint

à renoncer à la femme qu'il aimait, la « voyant » morte en couches. Celle-ci, qui a

épousé Courtland, meurt effectivement en mettant au monde sa fille Jane... Des années

ont passé. John, solitaire, protège Jane, mais il voit sur elle une grave menace dont

il la met en garde. Personne ne le croit. La police le suspecte même de la mort de

Courtland qu'il avait prédite. On le surveille. Jane est cependant victime de tenta-

tives d'assassinat. C'est alors que Triton « voit » la mort de la jeune fille ou plutôt

son cadavre gisant dans le jardin. Ne serait-ce pas un alibi qu'il se forge? Jane

est effectivement attaquée et s'effondre sans connaissance. Triton est abattu par les

policiers alors qu'il se précipitait pour la défendre. L'agresseur est l'associé de Court-

land, auteur également de son meurtre. John Triton s'est trompé de peu, mais il ne

pouvait prévoir qu'au-delà de sa mort, Jane serait sauvée. On découvre dans sa poche

le récit circonstancié de son intervention et de sa fin.

Aux films dits de voyance on })eut rapprocher la prémonition de Dead of Night

- Au cœur de la nuit (1945) Ice film, en tous points remarquable, constitue d'ailleurs

une véritable anthologie du paranormal) et It happened to morroiv - C'est arrivé

demain (1943), où il est donné à un jeune journaliste la possibilité, lourde de consé-

quences, de connaître chaque soir les événements du lendemain.

Page 24: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Le mythe du savant fou (son exploitation oiiupe une plaie iinportaulc dans

la filmo^aphie du Fantastique) est la continuité, raboutissenient moderne du mythe

cinématographique de la sorcière. Significativeinent, savant:; et sorcières de cinéma

s'abreuvent aux mêmes sources, tirent de la lecture des grimoires el des livres inter-

dits une supériorité dont ils jouiront diversement. Aux sabbats organisés dans la

clairière de la forêt succèdent les mystérieuses expériences perpétrées dans le secret

des laboratoires et qui sont toujours couronnées de succès. Leur but peut être désin-

téressé; il peut être aussi la domination du monde. Tiniagination perverse du savant

n'ayant point de limites. Pourtant, presque à tout coup, la possession des terribles

pouvoirs implique une démence qui précipite la chute. Tout se passe comme si la

Connaissance, ce péché, se trouvait nécessairement sanctionnée par la déraison. Méga-

lomanes, criminels raffinés si Ton veut, ces messieurs de la Faculté au milieu desquels

on distingue les docteurs Jekyll, Frankenstein et Mabusc, s'avancent en files serrées.

Voilà Le docteur Goudron et le professeur Plume (19121, le docteur Tube qui décou-

vrit, grâce à un ingénieux système de tubes de cristal, le moyen de distordre la vision

(La Folie du docteur Tube, 1915), le papelard D'' Caligari qui se fit peindre par

Warm et Rohrig, influencés sans doute par Tube, un singulier paysage pour y évoluer

nuitamment (Das Kabinett des Dr. Caligari, 19191, le docteur X, ne méritant guère

cet anonymat, puisqu'il inventa la chair synthétique {Doctor X, 19321, le docteur Fu-

.Manchu, spécialiste de la torture subtile {The Mask of Fu-Manchu - Le Musqué d'or,

1932), le docteur Crespi (The Crime of Dr. Crespi, 1935), le docteur Tliorkcl, rédiK-

teur de curieux (Dr. Cyclops, 1940) et le docteur Moreau, incontestable vedette de la

troupe, qui dans le domaine de la greffe humaine obtint <rétonnants résultats,

notamment une femme-panthère, un homme-singe, etc. (The Island of Lost Soûls -

L'Ile du Docteur Moreau, 1932). Parmi les brevets déposés par ces sommités scien-

tifiques figure en bonne place un rayon qui peut endormir tous les habitants d'une

capitale, ou presque {Paris qui dort, 1923), et servir éventuellement à des fins moins

proches de la physique amusante de Tom Titt (Loutch Smerti - Le Rayon de la Mort,

1924; La Cité foudroyée, 1924; The Invisible Ray - Le Rayon invisible, 1936). Nousretrouverons plusieurs de ces messieurs au chapitre de la science-fiction. N'anticipons

pas nous-même!

Dans Six Hours to Live - Six heures à vivre (1933). un savant ranime un mort

pour quelques heures seulement, le temps de faire échouer un complot et mourir de

frayeur celui qui l'a assassiné; mais l'obscur médecin drogué de Bowery ad Midnight

• Le Monstre de Minuit (1947) fait mieux, qui ressuscite à la fin du film toutes les

victimes de son criminel patron, y compris le jeune premier expédié ad patres dès

la première bobine, ce (jui nous débarrasse un moment de sa fade présence. Le

Page 25: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

docteur Frauken^teiii a «le laborieux disciples dans The Mad Monster (1952), TheMagnetic Monster - Le Monstre magnétique (1953), dans Mon Mode Monster -

L'Echappé de la chaise électrique (1941) et dans Alraune (Mandragore) où la créa-

ture naît du « croisement d'une prostituée et des larmes équivoques d'un pendu ».

Alraune eut plusieurs versions inspirées par le roman d'H.H. Ewers (1928, 1930 et

1952). Si le docteur Miracle a créé un singe au cerveau humain [Murders in the rue

Morgue - Le Meurtre de la rue Morgue, 19311, tel autre isole un cerveau de son

corps et lui accorde une vie toute-puissante {Donovans Brain, 1953). La greffe

humaine, vulgarisée par le docteur Moreau, peut avoir de sinistres conséquences si

l'on substitue, par exemple, aux mains d'un grand pianiste accidenté, celles d'unassassin fraîchement exécuté iOrlacs Hande. 1924; The Mad Love - Les Mains d'Orlar,

1935). Celles-ci ne demandent d'ailleurs qu'à s'échapper pour mener à bien, deleur côté, de très répréhcnsibles activités (The Beast with Five Fingers • La Bête auxcinq doigts, 1947).

Comme par inadvertance, nos infatiguables chercheurs font parfois des décou-vertes « utiles » mais dont l'application n'est jamais de tout repos. Ainsi dans Turn-about - Changeons de sexe (1943), The Man in Half-Moon Street Le Sérum delongue vie (19441, Monkey Business Chérie, je me sens rajeunir (1952), aux titres

« doublés » suffisamment explicites, et dans Le Château de la dernière chance (1948),où un savant français change le caractcre de ses pensionnaires aussi facilement quel'on passe une chemise de nylon.

Griffin, le héros de The Invisible Man - UHomme invisible (1933) appartientlui aussi à cette catégorie d'hommes que le goût de l'expérimentation scientifique

mène à la folie, mais il présente de surcroît des possibilités mythiques, latentes et

peu développées certes, au moins aussi riches que celles du monstre de Frankenstein.Leur géniteur commun, James Whale, grâce à une technique impeccable, à une sciencedes truquages peu habituelle, réussit à imager excellemment le roman fameux deH.G. Wells. Qui n'a jamais rêvé de jouir de l'invisibilité, sûr garant de l'impunité?La drogue inventée par Griffin a ses inconvénients. Comme il se doit, l'homme renduinvisible succombe à la mégalomanie et veut réduire le monde à sa merci. Les farcesne lui suffisent plus; le meurtre, la démoralisation, la destruction d'un train devien-nent ses moyens d'action. Contraint de voyager ganté et le visage entouré de bande-lettes tel une quelconque momie. Griffin connaîtra une fin tragique digne du plusinfortuné de ses confrères. Si, traqué, il se réfugie dans une grange, l'incendieallumé par ses poursuivants l'en chasse. 11 ne restera plus à la police qu'à tirer

au-dessus de l'empreinte de ses pas dessinés dans la neige pour anéantir l'invention

Page 26: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

eu même temps que riiiveiitcur. Ce n'ebt qu'au uiouieut de mourir, à l'hôpilal, que

Griffin redeviendra visible.

Le succès rencontré par The Invisible Man autorise Joë May, en 1940, à réuti-

liser la miraculeuse formule (The Invisible Man Returns • Le Retour lie l'Homme

invisible) et A. Edward Suthcrland à en faire profiter les dames (Tlie Invisible

If Oman La Femme invisible, 1941). La guerre contre le fascisme permettra à

l'Homme invisible de mettre ses facultés au service de la bonne cause (Invisible

Agent - L'Agent invisible ou L'Homme invisible contre la Gestapo, 1942). Il est infi-

niment regrettable quau jour des récompenses notre héros ait cru ne point devoir

se manifester. Cent fois nous eussions préféré voir accrocher, pour services rendus,

la Médaille militaire, à sa poitrine invisible, que de suivre ses démêlés avec les

sempiternels deux nigauds (Abbott and Costello meet the Invisible Man, 1951).

Il serait tendancieux de prétendre que la folie est le monopole des scientifiques.

Elle est équitablement partagée entre le sculpteur de figures de cire qui se contente

de couler une mince couche protectrice sur les cadavres de ses victimes avant de les

travestir en Jeanne d'Arc, Charlotte Corday, etc. (The Mystery of the Wax Muséum• Masques de cire, 1932, et son « remake » en 3-D., House of Wax - Le Cabinet des

Figures de cire, 1953), par le dilettante et sadique comte Zaroff, amateur de gibier

humain (The Most Dangerous Game - Les Chasses du comte Zaroff, 1932, et son

c remake » A Game of Dead, 1946), par le héros de Tell Taie Heart • Le Cœurrévélateur U928 et 1940).

La folie baigne entièrement The Old Dark House - Une Soirée étrange (1932),

le plus bizarre et le plus totalement réussi des films de James Whale. Old Dark

House, où n'intervient aucun phénomène surnaturel, doit son appartenance au genre

fantastique à son extraordinaire climat « gothique » (au sens anglais, légèrement

ironique, du termel. Adapté du Benighted de J.B. Pricstley par Benn Levy et

R.C. Sheriff (ce dernier étant aussi l'adaptateur de L'Homme invisible), Old Dark

House relatait l'aventure d'un groupe de voyageurs (parmi lesquels un industriel

de Manchester accompagné d'une chorus-girl, aimée d'un très sensible jeune hommequi pense que le malaise qu'il ressent se dissiperait si elle consentait à devenir sa

femme) se réfugiant, au cours d'un terrifiant orage qtii transforme les roules en

fleuves, dans une vétusté et sombre demeure. Là, ils sont accueillis par Horace et

sa sœur Rebecca. fous tous deux. Le père, âgé <lc cent deux ans, ne quitte pas son

lit; le plus jeune frère, dangereux pyromaniaque, est enfermé dans sa chambre. Le

service est fait par un domestique muet et lubrique. Que celui-ci s'enivre et libère

l'incendiaire, il n'en faut pas plus potir faire de cette soirée peuplée de monstres

XXII

Page 27: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

.lyant conservé cependant toutes leurs caractéristiques humaines, une soirée que

l'on n'oublie pas.

Pareillement, Frenks - La Monstrueuse Parade ou Barnum (1932), le très

méconnu film de Tod Browning (une récente projection à la Cinémathèque Française

a tiré d'un injuste oubli ce film rarement mentionné dans les Histoires du Cinéma:

on en trouvera plus loin plusieurs photofiraphies rarissimes) n'est fantastique que

dans la mesure où son « réalisme » est mené jusqu'au paroxysme. Il s'agit là d'une

des plus singulières entreprises du cinéma. Tod Browning recruta sa figuration unique-

ment parmi les authentiques phénomènes de foire : femme à barbe, homme-tronc,

homme-squelette, sœurs siamoises, homme-araignée, dégénérés de toutes espèces. Ce

qui ajouta à la cruauté inégalée de son intrigue ime dimension supplémentaire.

Tout comme Old Dark House, Freahs est inracontable. L'horreur s'y trouve continuel-

lement dépassée et l'humour n'en est pas absent. Freaks, film « en marge », est le

chef-d'œuvre de 1' « Edgar Poe du cinéma » qui fit beaucoup pour le Fantastique.

Aux titres de cet auteur «léjà cités dans ce « panorama », il convient de ne pas

omettre The DeviFs Doll • Les Poupées du Diable (19.36), d'après Burn tvitch Burn

d'Abraham Merritt, au générique duquel figure, aux côtés des spécialistes de l'épou-

vante Garret Fort et Guy Endore, le coscénariste Eric von Stroheim.

Ne quittons pas le compartiment du Fantastique « horrifique » sans évoquer

les difficilement classables Histoires extraordinaires Q931) de Richard Oswald,

d'après Edgar Poe et R.L. Stevenson, « remake » de Rêves et Hallucinations du

même réalisateur: The Cat Creeps (1930) ; The Black Boom Mystery • Le Baron

Grégor (1935) ; les nombreuses adaptations du roman pédérastique d'Oscar Wilde

The Picture of Dorian Gray • Le Portrait de Dorian Gray (notamment en 1915 et

1945) , et enfin King-Kong (1933) . l'admirable anthropoïde géant qui, selon la règle

habituelle, devait faire se lever d'innombrables rivaux, jaloux de ses performances

et surtout de son potentiel erotique.

Le gorille, géant ou non, est l'avatar le plus courant de la Bête, entre les pattes

velues de qui la Belle connaît ses plus pathétiques pâmoisons. Le Fantastique « horri-

fique » qui nous occupe n'a jamais négligé l'érotisme. Le monstre, quel qu'en soit

l'aspect, s'insérant entre la Belle et nous, permet d'entrevoir de savoureuses nudités,

et la peur sait dévoiler un visage aussi sûrement que l'amour. Les jeunes personnes

sont denrées consommables, victimes propitiatoires sur l'utilisation desquelles la

Bètc ne se méprend point.

Page 28: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Sans faire appel à un freu-

disme qui n"a que faire de ce

qui nous est livré en clair, il est

loisible de saisir la si<!nificatioii

réelle, de comprendre le but du

soudain déferlement «le grands

singes qui suivit la réalisation

de King'Kong. Ses auteurs,

Merian C. Cooper et Ernest B.

Scboedsack. récidivèrent avec

Son of Kong - Le Fils di- King-

Kong (1933) et introduisirent

quelques onces d'humour dans

Mighty Joe Yoiing - Monsieur

Jof (1949). Le reste peut être

considéré comme quantité né-

gligeable. Quoi qu'il en soit, le

strip-tease involontaire de Fay

Wray, « épluchée » minutieu-

sement, délicatement, au-dessus

de New-York épouvantée, jiar

le roi des gorilles amoureux,

constitue un des plus beaux, un

des j)lus troublants moments du

cinéma.

Plus ({u'aucun autre

moyen d'expression, le cinéma

est le grand pourvoyeur de

rêves. On a trop insisté sur

l'identité plus ou moins par-

faite qui existe entre le dor-

meur et le sjiectateur <inémato-

graphicjue pour qu'il soit util<-

d'y revenir ici. Dans l'oiiscurilé

relative des salles, sur la fenê-

tre ouverte vers Tailleurs de

l'écran, les rêves naissent et

Page 29: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

nieurcnt. Il en est d'anodin», <1'

prosaïques englués dans la f:ii

saille du réalisme quotidien: il

en est de brutaux, de sordidf-

ile sanglants; il en est de chai-

niants, d'agréables, de <|uiets:

il en est de terrifiants, encom-

brés de monstres issus des pro-

fondeurs de l'inconscient. Il \

a aussi des rêves en forme de

rêve.

L'onirisme cinématogra-

pbique peut donc se présenter

sous j>lusicurs aspects. « Il est

un certain nombre de films,

parfois consiilérés comme réa-

listes, mais dans lesquels la gra-

tuité totale de l'action, l'arbi-

traire constant des situations

revêtent tous les aspects d'une

hallucination », écrit Robert

Benayoun, qui interroge: « Qui

pourra nier les qualités pure-

ment oniriques des Forbans f/c

la Nuit, (lu Jour si' lève, du

(Irand Sommi'il ou de Unit

lleurvs de sursis ? {Agf du

Cinéma, n" 2l. Discriminoii-.

Oniricpies aussi sont les films di-

danse, les ballets cinématogra-

pliiés d"un Astaire. d'un Vlinclli

ou d'un (»ene Kelly, la presque

totalité des dessins animés. Anl'"antasti(]ue, au Merveilleux ap-

partiennent les rêves cinémato-

grapliiés (|ui sont le prolonge-

ment du nôtre.

RUE MORGUE

Page 30: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Souvent, le rêve a s^ervi (ralihi. de justification. Arbitraire d'ailleurs et dont

personne n'est dupe. Ainsi Fritz Lanp pour faire passer l'audace de son intrigue

iThe Woman in the Winâotv - Im Femme au portrait, 1944), réveille-t-il son héros

à la dernière minute. Par contre l'architecte de Dead of Night ne s'échappe du

cauchemar que pour le revivre vu réalité fmais ce n'est peut-être qu'un rêve dont

il sera tiré, etc.)

.

Le rêve — ou le cauchemar — iiuprèpne entièrement Dream of a Rarebit

Friend - Le Cauchemar du Pochard (1906). Reaching for the Moon Douglas dans

la Lune (1917), When the Clouds Roll l,y - Cauchemar et Superstition (1919), LeVoyage imaginaire (192.')). Le Brasier ardent (1923). La I\'uit fantastique (1942), Ladyin the Dark • Suits ensorrellées (1944). Juliette ou la Clé des songes (19.'î0), Kl

Membre sin Rostro - L'Homme sans visage (1952), Les Belles de Auit (19521.

Le rêve permet tout. Il est le tapis volant perfectionné qui emporte vers le

passé (François I'^. 1937; O.K. Nerone, 1951), la mystérieuse fiole d'Alice emplie d'un

élixir, rapetissant qui y poûte ijazz. 1926; Wolfs Clothing - Nuit d'aventures. 1928).

la clé magique qui ouvre la porte dorée du monde de l'enfance uieuMé de gigan-

tesques pianos (The 5 000 Fingers of Dr. T. - Les 5 000 doigts du docteur T., 19.53).

la main qui arrête ou précipite le temps (Onésime horloger. 1912).

Le rêve, c'est aussi la route qu'empruntent les amants pour so retrouver par-

dessus les contraintes, par-dessus la mort (Peter Ibbetson, 1927 et 1935). Il sait faire

un héros d'un pleutre (Secret Life of Walter Mitly • La Vie secrète de Walter Milty,

1947) et aider sa victime à triompher «lu destin (The Chase - L'Evadée, 1946).

Mentionnons encore les séquences oniriques dont certains films — noirs souvent

— se parent. Il s'agit là de brefs morceaux « entre parenthèses », d'exercices de

style à signification psychanalytique, dont la suppression n'entraînerait aucune modi-

fication notable de l'intrigue (Spellbound - La Maison du docteur Eduardes. 1945;

Murder my Siveet - Adieu ma jolie. 1945: Darl; Passage Les Passagers de la nuit.

1947, etc.)

.

Dès son entrevue célèbre avec les frères Lumière. George Méliès comprend

quelles possibilités merveilleuses offre la nouvelle invention. Au-delà de VArrivée

du train en gare de La Ciotat et de La Bouillie de Bébé, rillusionniste. le directeur

du Théâtre Robert-Houdin, entrevoit un spectacle cinématographique qui, fuyant la

plate reproduction de la réalité (s'il tourne par la suite des actualités, elles sont

reconstituées en studio), serait situé dans le prolongement de ses séances de magie

blanche. La caméra en main, il invente tout d'un langage qui. aujourd'hui encore,

n'a pas vieilli. Sa ftrofession. s«'s goûts le poussent à illustrer des contes où les

Page 31: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

rlisparitione, les apparitions soudaines, les métamorphoses alionflent. Sans cesse il

innove, reculant toujours plus loin les frontières de l'impossilile. Pygmalion et Gala-

thée (1898), Le Brahmine et le Papillon d'or (18981, Cendrillon (1899), Le Miroir

de Cagliostro (1899). Les Voyafies de Gulliver (1902). La Femme volante (1902». La

Statue animée (19031. Le Royaume des fées (1903l. Le Voyafie à travers l'Impossible

(1904). Hydrothérapie fantastique ou le Secret du Docteur (19081. La Fée Libellule

OU le Lac enchanté (1908). Les Hallucinations du baron de Munchhausen 1 19111.

Cendrillon ou la Pantoufle mystérieuse (1912). etc., un nombre incalculable de films,

dont beaucoup malheureusement perdus. ténioif;nenl de rinsjiiration féeri(|ue. inten-

sément poétique du génial Méliès qui fut toujours de (dain-pied avec le Merveilleux.

La voie tracée par Méliès, beaucoup l'empruntent avec dc.> bonheurs ilivers.

Légendes, contes et féeries défilent sur les écrans. Georges 1 falot réalise Aladin ou

la Lampe merveilleuse (1907), Secundo de Chomon Le Roi des Aulnes (19091. Edwyn

S. Porter la première adaptation connue (VAlice in Wonderland (l'»09). Sydney Fran-

klin Ali.Baba (1919).

En 1924. Douglas Fairbanks anime de sa bondissante présence The Thief of

Bagdad - Le Voleur de Bagdad. La formule est définitivement au j)oinl. Scénaristes

et metteurs en scène se penchent sur le folklore oriental iThe Thief of Bagdad, 19.S9:

A Thousand and one Nights - Aladin et la Lampe m<'rveilleus<: 1945; The Magic

Carpet - L'Aigle rouge de Bagdad. 19.'>1 ; Aladdin and his Lamp • La Princesse et le

Voleur, 19.52), juif {Le Dibbouh. 19.S9) , allemand [La Légende de Parsifal, 19511.

marocain [La Septième Porte, 1946), etc.

La douce Alice nous enchante dans le savoureux film de Norman Z. Mac Leod

(Alice in fVonderland, 1935), nous consterne dans celui de Marc Maurette, Lou

Bunin et Dallas Bower (19481. Les filles-fleurs échapi)ées des alluims de Grandville

s'épanouissent dans Ciboulette (193.3). dans Les Aventures du baron de Munchhausen

(1943) qui, en dépit d'une certaine lourdeur germanicpie, «ontiennent d'assez belles

choses pour nous retenir. Jean Delannoy et Jean Cocteau, transcrivant la légende

de Tristan et de la blonde Iseult. actualisent le mythe de VEternel Retour (19431.

Le livre de L. Frank Bauni. The If isard of Oz - Le Magicien d'Oz. engendre un

médiocre film (19391 qui n'évoque .\liee que pour nous la mieux faire regretter.

Blondine (1945) n'avait d'autre invention que technique, le Simpli-film.

Ailleurs. A Midsummer l\ight's Dream - Le Songe dune !\'uit d'été ( 1935) libère

ses cortèges de filles aux cheveux <le verre filé, drapées dans la cellophane: le

Hollandais-Volant, dont le navire danse au large de Tossa de Mar. attend en peignant

des Chiricn métapby-i<|ues. celle cpii voudra l'aiiner et partager sa malt'dictiim

Page 32: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

iPiindora and thv h'Iyinp Diitrhman - Pandora, 1951) ; Sadko (19521 poursuit, au son

«le la niusiqnr do Rimsky-Kor.>*akov, un lour «lu uiondo i|ui le mènera, non dan» lui

club lontlonien, mais aux pieds, aux j)attes devrait-on dire, d'une sibylline femme-

oiseau: les sirènes ne demandent (ju'à se laisser aimer {Mirartdn. 1948: Mr. Pi-nbody

nnd ihr Mairmaid • Mr. Prahody et la Sirènt'. 1948)

.

I.e (il n'est done pas rompu, la leçon de Georges Méiiès pas en<»)r<' oubliée...

C'est encore une fois le nom de Georges Méiiès qu'il convient (rin\(>iiiier au

moment d'aborder ce nouvel et dernier (?l aspect du Fantasticpie au cinéma : l'anti-

cipation scientifique ou, si l'on préfère, la science-fiction. En 1902, en «'ffet, Méiiès

construit, <lans son petit studio île Montreuil, une fusée faite de tôles rivées qui.

convenablement bourrée de savants à barbe et à parapluie, atteint un but depuis

longtemps visé : la Lune. Ce premier et mouvementé J'i>yng<' dnna la Lime aura île

nombreuses répercussions.

Il n'entre pas dans notre propos de faire l'historique d'un genre qui, sur le

pian littéraire, possède ses chefs-d'iruvre incontestés. Les voyages hors de notre vieux

inonde, le bond dans les galaxies, conséqueminent la vie sur les autres planètes ont

toujours hanté les hommes, avides d'inconnu. La littérature a diversement traduit

cette aspiration. Les multiples facettes d'un thème riibc entre tous trouveront dans

le cinéma un terrain idéal pour se développer. L'utopie littéraire avec son contexte

politique ou philosophique prête à penser, le cinéma donnr à voir.

L'ère atomique qui vient de .«'ouvrir a évidemment favorisé l'extension de la

science-fiction, qu'elle soit littéraire ou «inématographique. Les progrès constants

d'une science que rien ne saurait arrêter ont contraint romanciers et scénaristes à

imaginer toujours plus avant : pourtant le temps n'est peut-être pas si éloigné où

les meilleurs d'entre eux pourront être considérés eomnie des aimables auteurs de

« tranches de vie » plus ou moins naturalistes.

Il est remarquable que la S.F. cinématographique fado|itons une fois pour toutes

ces sigles commodes), inspiration permanente, a, depuis quelques années, assimilé

tous les thèmes du fantastique traditionnel. Martiens. Vénusiens ou mutants ont

pris la relève des vampires, tandis que les robots pallient les défaillances des xombis

et du Golem. Le cadre étroit de la maison hantée éclate aux dimensions du satellite

peuplé d'invisibles présences exira-lerrestres. King-Kong cède le pas à la pieuvre

géante, au dinosaure préhistorique, au monstre issu des profondeurs sous-marines,

que l'éclatement de la bombe H a tiré d'un sommeil quiet et millénaire. Le sorcier

trouve dans le savant atomisle un digne successeur capable de ilom[)tcr l'énergie

ou de l.T liliércr pour anéantir un continent. Il n'c»! pa» jii«<(u';i l;i malédiclioii

.\XVHI

Page 33: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Irantiforinunl IMioniine en loii|i-<:arou on f-n félin ijui n'aie un rc|iontlant : tout commeLarry Talbot, le scientifiqur peut suliir des transformations, «e muer en un être

hirleux aux instincts meurtriers.

La frontière entre le fantastique traditionnel et la .S.F. e*t malaisément diseer-

nalile. Frnnhi'nslrin par exemple, selon (|iie l'on retient son sujet ou son climat,

appartient à l'un ou l'autre j;enre. Le savant fou se retrouve ici à cheval sur la lij;ne

de démarcation. Ix" dinosaure, le plésiosaure, réveillés par Texplosion d'une bombeatomi(|ue, relèvent de la S.F.; le saurien gigantesque découvert en quel(|ue continent

perdu, en quelque recoin d'une jungle inexplorée, rejoint King-Kong et sa tribu.

Le (lisliiigiio, on le voit, est subtil. <^)uoi (ju'en pensent les farouches tenants de

la S. F., il est permis de considérer celle-ci. non comme un genre autonome possédant

ses règles propres, mais comme le surgeon vivace, mieux, l'excroissance un peu para-

sitaire qui soudain se développe sur le vieux tronc du Fantastique, et s'en nourrit.

En 1902, Méliès, donc, réalise Lr Voyage dans la Lune. C'est une bande poétique,

charmante, aux abondantes trouvailles cocasses. Le monstre extra-terrestre > fait

une entrée remarcpiée : le Ixmdissant Sélénite au corps hérissé de pointes, poursui-

vant à coups de trident les membres de l'expédition terrienne, est parfaitement au

point et n'a rien à envier à l'homme-taupe de Tlif Mitle People - Le Peuple de

rEnfer (1956) ni à l'amphibie de Créature from ihe Blach Lagoon . L'Etrange

Créature du Lac !\(}ir (1954), dont il est le petit-cousin.

Les imitateurs voiU suivre. Secunilo de Ohomon donne Voyage dans la Lune(190.3), Gaston Vclle Le Voyage dans une Etoile (1906). Chomon étend sa reconnais-

Bance : Le Voyage à Jupiter (1906), tandis que Méliès, abandonnant planètes et

galaxies, s'enfonce à la suite de Jules Verne sous les flots i 20.000 lieues sous les mers.

1907), réalise un projet avorté \Le Tunnel sous la Manche, 1907 1. «levance les explo-

rateurs arctiques (1 la ion<iuête du Pôle. 1912). L"anti<ipation scientifique sert les

desseins de Judex le justicier 1 19161 : mais, en 1917. llolger Madsen signe le premier

véritable film de S. F., Himmelskihel - 1 (junlorze millions île lieues dr la Terre ou

Le \avire du Ciel.

Nous l'avons dit. la distinction entre S.F. et Fantastique n'est point aisée à

faire. D'une certaine manière, et parce que la science et ses possibilités n'y sont

pas étrangères, on a pu ranger parmi les films qui nous occupent i)résentement. outre

Frankenstein. le Dr. Jehyll and Mr. Hyde. l)er Colem, L'Inhumaine. Charleston (?).

L'/Ze du docteur Moreait. etc. Personnellement, nous ne sousc-rivons pas à cette thèse.

Quelles que soient ses incidentes scientifiques, le film de fantastique (traditionnel)

ne va pas sans une certaine gratuité, alors que la S.F. ne s'inscrit que dans le«

perspectives du possible.

\X1X

Page 34: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

LT'.R.S.S. hoiigc. Jacob A. Prolozanov réalise une anticipation constructivistr

— héritage du futurisme — Avlita (19241. singulier voyage dans la planète Mars dont

on connaît les favorables conditions climatiques; Vladimir Kulekov, Loutch Smerti •

Le Rayon de la mort (19241.

lliirry D. Hoydt ouvre avec Thf Lost World • Li- Mondr perdu (1925), d'après

le roman célèbre de Conau Doyle. la porte aux grands sauriens préhistoriques. Leur

incroyable longévité leur permettra d'apparaître, par la suite, dans One Million B.C. -

Tiiniak, fils de la jungle (1940). Unknonn hland - L'Ile Inconnue (1948), The Beast

from 20n00 Fathoms - Le Monstre des Temps perdus (1952), Godzilla, king of the

Monsler (1955), // Cnme from heneath the Sea • Le Monstre vient de la mer (1955).

The inimal ïï'orld (1956). The Land Unknow - L'Oasis des Tempêtes (1956), etc.

Fne remarque : si les monstres du Monde Perdu ne sont en fin de compte que gibier

volumineux, leurs frères en gigantisme ne tarderont pas à prendre une valeur symbo-

lique, voire psychanalytique. S'il est recommandé de voir en la masse argileuse du

Golem, dans Le Boulanger de l'Empereur (1951) le symbole transparent de la force

atomique capable du Bien comme du Mal, du meilleur comme du pire, il est loisible

de déchiffrer à travers ces bandes, puériles souvent, leur signification implicite :

n'éveillez pas le monstre qui dort! L'utilisation de la bombe atomique serait la fin

de la civilisation, le retour à la |>réhistoire!... Il ne nous appartient pas de commenter

ni de conclure.

Méiropolis (19261 est la satire de la société future dominée par le visage glacé

du Robot-Capital. Œuvre inégale, point sans beautés, où se manifeste — trop —le mauvais génie de Fritz Lang, sa scénariste et épouse Théa von Arbou, qui devait

devenir (anticipons!) l'une des égéries du nazisme. Les mêmes donnent en 1929 Die

Frau im Mond - La Femme sur la Lune. Notons ensuite High Treason - Point ne tueras

(19.30), Just Imagine - Le Monde en 1981 (19.S0), La Fin du Monde d'Abel Gance.

«ur un thème de Camille Flammarion (1930). En 1931, Jacques Feyder songe ù un

19W qui ne sera pas réalisé. C'est dommage! L'anticipation à court terme a, celui-ci

échu, «les vertus comiques (cf. les ouvrages de prévisions de Maurice Privât dont

nous fîmes, en leur tem|>s. nos délices) . Le choix de cette date n'en constitue pas

moins, à lui seul, et dans l'ignorance où nous sommes du scénario, une réussite.

Robert Siodmak anticipe dans le domaine de l'île flottante et du porte-avions

il.F.I. ne répond pas, 1933) : Serge de Poligny renoue avec la tradition alchimique

et fait fabriquer de l'or en dissociant les atomes du plomb (L'Or, 1934) ; Lambert

Hillyer libère un nouveau rayon {The Invisible Ray - Le Rayon invisible, 1936) ;

Frederick Stephani laïue le héros de « ccunics .> Flash Cordon contre la j)lanète

XXX

Page 35: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l'Iash Gordonest cntic les

mains de l'em-

pereur M i n g

.

l-latb Gordon:Rcalisatinn :

V. Stcphani,U.S.A.. I9}6.

Mongo gouvernée par le cruel iMing. Au cours (raventure? « absolument fantastiques »,

le blond athlète rencontrera successivement, outre Ming, « Empereur de l'Univers »,

sa fille Aura, les hommes-requins, les hommes-singes, les hommes-lions, les dragons,

les tigres, un « terrible monstre appelé Gocko », le feu, un rayon mortel, la « flotte

gyroscopique » ennemie, un rayon sauveur, les hommes-oiseaux, les hommes-rocher?,

etc. [Flash Gordon, 19361. Le inonde délirant des « comics » américains se retrouve

dans un très grand nombre de bandes débitées par tranches, les sériai (Flash Gordon s

trip to Mars, 19.37; Balmaru 1913; Dick Trary morts Gruesome • Dick Tracy contre

II' Gang, 1947; Siipvrnian, 1948; ilom man vs Superman (1950), etc., etc.

La S.F. atteint un certain classicisme avec Things to coinv - La Vie future ( i93(n

,

d'après H.G. Wells, classicisme qui n'est point uniquement dû aux tuniques néo-

grecques dont s'y parent nos arrières-petits-enfants. T^a forme est achevée. Nous retien-

drons en outre le décor -ilaeé et net comme une salle d'opérations. En 1939. Richard

Polticr donne Le Monde tremblera, dont le titre, au moins, est prophétique.

X.XXI

Page 36: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Peiidaut rOii-upaliou, les cinéastes fraii(,aib (leiiieiirés en activité se tounicnl

vers les sujets « «l'évasion ». La S.F. est pourtant peu représentée. Absence de moyens

techniques? Marcel Carné préi>are Les Hvadvs do l'un 2000, puis renonce. Croisières

sidérales ( 19421. crAndré Swohada, est une lamentable pauvreté. Outre-Manche. Basil

Dearden réalise Tluy Cumo to a City - Ils vinrent dans la ville (19441.

L"après-{:ucrre sera particulièrement fertile en films de S.F. L'expérience du

dernier conflit oriente les recherches scientifiques vers l'astronautique, les engins

téléguidés, la désintégration de l'atome, etc. lliroschima est encore proche; son sort

peut être, demain, celui de Paris, de Londres, de i\ew-York. Le umr du son va se

voir défoncé. Cybernétique, électronique sont les mots-clés. A l'ordre du jour figurent

la pluralité des mondes, l'analyse du temps-quatrième dimension, la géométrie non-

ruelidienne, etc.

Plus (|ue de ces graves et grands problèmes, L'Arche de Noé (1947), avec son

inventeur du moteur à eau, relève du Concours Lépine. Mais à Rocketship XM -

\ ingt-quatre heures chez les Martiens (1950). il ne manque guère que les soucoupes-

volantes et les robots pour posséder l'intégralité des thèmes et des accessoires «le la

S.F. contemporaine.

Primaire, puérile souvent, nous apparaîtra la presque totalité de la pro«luction

S.F. qui suivra. Les exceptions sont rares. Avouons-le, la S. F. n'a point tenu ses

promesses. Et s'il est possible île prendre «juelque plaisir à tel ou tel film, ce sera

pour «les raisons secondaires, annexes, la réussite particulière d'un décor, une image

fugitivement entrevue. En cet inventaire «le la S.F., mentionnons The Thing jrom

another World - La Chose d'un autre monde (1950) ; Destination Moon - Destination

Lune (19501: If lien If orlds Collide - Le Choc des Mondes (19511; The Day the

Earth stood still - Le Jour où la Terre s'arrêta (1951 - Un Martien pacifiste donne

«les leçons de niathémati(iues à Einstein!) ; Five - Cinq Survivants (1951 - Une presque

réussite. I : Them... - Des Monstres attaquent la ville (1953 - Des fourmis géantes.

La meilleure partie est la première, celle où n'apparaissent pas les cartonnages!) ;

The Magnetic Monster - Le Monstre magnétique (1953) ; Abbott and Costello go to

Mars - Abbott et Costello sur In plaui-te Mars (1953 - Bien sûr!... (>n vous recom-

niamlc les V énusiennes! ) ; The If ar oj the Worlds La Guerre des mondes (1953 -

D'après H.(i. Wells. .Ses soucoujics. ses monstres cyclopéens, sa conclusion «léisteil;

It came front outer Space - Le Météore de la nuit (1953) ; Tobor the Great Le Maître

du Monde (1953t ; Alerte au Sud (1953 - Français. Au cœur du Sahara, un rayon qui

paralyse ou qui tue.l ; Créature from the Black Lagoon • L'Etrange Créature du

Lac yioir 1 1954 - Un beau monstre interprété par Ben Chapmann, lequel a ses adu-

Page 37: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

latrice». La Créature reviendra par deux fois.) ; 20.000 Lvaguca under tite Sia •

20.000 Lieues sous les mers (1954 - Jules Verne revxi par Richard Flcit*her) ; Robol

Monster (1954); Killers front Space (1954); Conquest of Space Lu Conquête ilr

l'Espace (1955 - Didactique I ; Revenge of the Créature - La Revanche de la Créutun-

(1955 - Suite 11; 77iis Island Eartli - Les Survivants de l'Infini 1 1955 - Intéressant.

Des décors qui sendjlcnt signés Max Krnst <iu Oscar Doniinguez. Ue l)cll«'5 ^ou^•oupc^.

des mutants aux cerveaux apparents et aux pinces de homard, l ne séance de strip-

tease intégral, cf. documents); Taruntula 1 1955 - Une tarentule grande comme un

immeuble); The Mole People • Le Peuple de l'Enfer |1956 - Des hommes-taupes

aux pattes fouisseuses. De l'humour involonlairel ; 1984 (I9,")6 - D'après le roman «le

George Orwell; l nidentified Flying Ohjecis (1956 - documentaire sur les soucoupes

volantes) ; Earth vs l'/ying Saucers Les Soucoupes volantes attaquent (1956 - Le

même, mais romancé) ; The Incredible Shrinking Man - L'Homme qui rétrécit (1956 -

D'après le roman de Richard Matheson. Raté, ennuyeux. Le point de départ était

bon pourtant, (juoique scientificpieinent peu valable : la réduction progressive — et

sans espoir do retour à la n(»rnic - - ilii héros, prov(>«|uée par sou passage dans un

nuage radio-aclifl : Forbidden Flanet - Planète interdite (1956 - In des meilleurs .S.1-.

de ces dernières années. Robby, le robot dernier cri et le monstre qui n'est autre

que la matérialisation d'un subconscient extériorisé) ; The Quatermass Experimeni -

Le Monstre (1956 - Britannicjuc. Ln monstre, contracté dans la stratosphère commeune vulgaire maladie, se développe en parasite, dévore hommes, fauves et cactée-

pour finir, masse gélatineuse, électrocuté dans l'abbaye de W estminster) ; IJn Amourde Poche (1957 - Du Fran<;ais féru île S. F. Pierre kast. La S.F. et la comédie de

boulevard. Dans la veine de Monkey Business)

.

Accidentelle en Europe, la production S. F", aux L.S.A. est considérable. Au

moment où nous écrivons ces lignes (avant cpie cet ouvrage paraisse, d'autres films

seront sans doute sortis), nous n'avons pu voir encore les annoncés Revenge of

Codzilla - La Revanche de Godzilla (américano-japonais), The Deadly Mantis - La

Chose surgie des ténèbres (la niante religieuse géante, scénario calqué r-ur celui de

Them...), The Créature walks among us - La Créature est parmi nous (les aventures

de la Créature, ter), The Monolith Monsters - La Cité pétrifiée (originalité: le

monstre est un minéral <pii, chu sur la Terre, se reproduit à une vitesse terrifiante

sous l'action îles pluies; une indiscrétion : Ihe Monolith Monster ne supporte abso-

lument pas l'eau de mer!).

Au tenue de ce panorama du cinéma fantastique, bien incomplet on s'en doute,

quelque- remarques s'imposent.

Page 38: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Si la S..F a prie, depuis plusieurs années, une place prépondéranle, le temps

du fantastique pur est loin d'être révolu. Le Diable et le diabolisme, les fautôraes,

le rêve, les féeries n'ont pratiquement jamais quitte les écrans. L'affaire Bridey

Murpliy, nous l'avons dit, a donné le jour à toute une série sur la réincarnation.

Demain, les vampires pourraient fort liion étendre à nouveau leurs ailes membra-

neuses sous le faisceau des projecteurs. Louis Séguin ne signalait-il pas récemment

le succès incroyable quobtient cliaquc soir à la télévision américaine, sitôt que

minuit sonne, Maïla ISurmi, Vampira sortie vivante des dessins de Cbarlcs Addanis,

V'ampira qui babite une maison de caucbemar meublée de cercueils et qui vient

d'engager un arcliitecte pour construire dans son jardin un four crématoire. Quel

nouveau James \\ baie réalisera enfin l'extraordinaire Je suis une légende, de Kicbard

Matbeson (d«)nl le premier contact avec le cinéma fut saboté par Jack Arnold, bon

à tout, bon à rien) i" Quel Browninj;, Une Histoire épouvantable, La Double Vie de

Théoffhruste Longuet, La Poupine sanglante, La Machine à assassiner de Gaston

Leroux? Qui, les admirables histoires vraies de fantômes des Quatre Cents (loups

du Diable de Lise Deharme";" Demain les chiens de Clifford Simak? L'Univers en

folie de Frcdric Brown?

Mais en ce domaine assujetti à la mode, aux engouements, tout pronostic

risque de se voir démenti.

.Nous souhaitons que ce cursif tour d'horizon ait pu donner une idée de la

multiplicité des thèmes du cinéma fantastique et de leur richesse inépuiséc et iné-

puisable (encore avons-nous simplifié : il en est qui se croisent, se rejoignent et se

mêlent inextricablement!!. Il va de soi que les films cités ne présentent pas un égal

intérêt. Si l'on peut recenser un nombre appréciable de chefs-d'œuvre qui suffirait,

si besoin était, à justifier l'existence du genre, les bandes médiocres pullulent, pâles

resucées d'un succès commercial, utilisations systématicpies d'une (juelconque formule

€ dans l'air ».

.Afin de ne point alourdir exagérément cette introduction, nous n'avons pas

(TU devoir mentionner — sauf en cas de nécessité — les noms des réalisateurs. Onse reportera doni-. pour complément d'information, à la Filmographie sommaire qui

ferme le volume.

Plusieurs <lc ces metteurs en scène, le» James Whale, Tod Browning, Koberl

Florey, Jacques Tourneur, Richard Oswald, Robert Wiene, Paul Wegener, Paul Léni,

Robert Mamoulian, Michaël Curtiz, Robert et Curt Siodmak, etc. (nous citons en vrac),

dont l'œuvre relève entièrement du Fantastique ou lui est redevable de ses meilleurs

moments, mériteraient clinrun une étude api>rofondie. (Tandis qu'un Rossellini, un

XXXIV

Page 39: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Orson Welles, un Hitchcock, par exemple, dont noiis ne méseetimons pas les qualités

probables, se voient consacrer coup sur coup plusieurs monopraphies, James Whale— qui vient de mourir dans des conditions fort étranges — ne suscite, bien inprate-

ment, que rapides articles nuancés d'ironie et de condescendance. N'insistons pas!)

De même les scénaristes, ces parents pauvres que l'on rclèpue tout au bout des

Histoires du Cinéma quand on ne les oublie j)as tout à fait, rlont l'apport, en matière

fantastique en tout ras, est considérable : Hcnrik Galeen, Karl Maycr, Hans Jano-

witz, Théa von Arbou, John Balderston, R.C. Sheriff, Garrett Fort, Guy Endore,

Curt Siodmak (encore), Ben Hecht, etc. Sans doute n'aurait-il pas été inutile de

gloser à l'aise sur les acteurs spécialisés dont les noms resteront indissolublement

liés à ce que le cinéma fantastique a i)roduit de meilleur, leur personnalité étant

assez robuste pour l'orienter : Carol Borland, Eisa Lanchester, Gloria Stuart, Fay

Wray, Leila Hyams, Boris Karloff, Conrad Veidt, Bêla Lugosi, Lon Chaney père

et fils, Peter Lorre, Lionel Atwill, Ernest Thesiger, Dwight Frye, etc.

La place nous a manqué.

Voici donc un lot de photographies extraites de films fantastiques. Nous les

avons choisies aussi significatives que possible, sans tenir aucun compte de nos goûts

personnels. Seule nous a retenu la valeur intrinsèque des documents. Il était impen-

sable que l'on puisse faire tenir dans cet album une image de chaque film. On ne

s'étonnera point, par conséquent, de lacunes regrettables, certes, mais inévitables.

Par contre, certaines œuvres se voient abondamment représentées. Telles Franken-

stein et Freaks. Mais la première est trop importante, trop illustre, la seconde trop

méconnue, ses photographies trop rarissimes pour que nous n'insistions pas, les

moyens nous en étant rlonnés. H ne nous échappe pas que les document* rassemblés

pourraient, sans que l'ensemble ni la démonstration y perdent rien, être remplacés

par d'autres, différents et tout aussi convainquants, tin second, un troisième volume

ne nuiraient aucunement à celui-ci. Nous avons dû nous limiter, nécessairement.

Cet ouvrage ne prétend pas, d'ailleurs, épuiser la question du Fantastique au

cinéma, dont nous avons à peine délimité les contours, ni établir un bilan provisoire

de ses réussites. Notre ambition est moindre et plus grande à la fois. Si, d'une certaine

manière, ces photos ont pu retenir, amuser ou intéresser, et par là même contribuer

à faire mieux connaître un aspect, pour nous essentiel, du cinéma, notre but se trou-

vera certainement atteint.

Michel L-4CL0S

Page 40: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 41: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

() [ V \: R r l K !:

Des sa naissance - nu presque — grâce au

génial Méliés, le cinéma nous entraina sur le^

routes de l'Impossible, du Merveilleux, duI''antasti(|ue...

\Mks : I inti/ milU- lu.

^ >^<

w

Page 42: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L'auvit dt Robert Wiciit, U^s Kjhimll des Dr. C^Ugun (1^ Lahtiui du Dr Cahgari, Alkniagiic, lyiy;

dont l'importance historique n'est pas niable, ouvrit les portes toutes grandes sur le fantastique, le rêve et

la poésie. Sans elle, sans ces décors distors imaginés par Mermann Warm et Walter Rohrig, sans l'ombre

"le cinéma ne serait pas tout à fait ce qu'il est.bicme de Ccsare le somnambule

Page 43: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Scartd Sliff {Vais-moi ptiir ! ) de George Marsh'l'.S.A., 10^2) .ivtc Jcrr\ I.cwis.

Page 44: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

ni|u(.- étant volontiers macabre, quoi d'étonnant à ce que les metteurs en scène et les

chercher dans les cimetières la matière première de nos épouvantes... autour des tombesfraichcs, vampires et zombis qui s'agitent, disparaîtront avec le jour ; tandis que le docteur Frankenstcin,

membre de plusieurs sociétés savantes, continuera à recueillir un à un les matériaux de son (cuvrc future...

Irankrnslrin ou l'Hommt qui a crti un monilre, Réalisation : James Whale, U.S. A., 1931.

Page 45: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^f'>- .. \fm).

CI M 1,11 1. K i:,s

Film allcmanil nnn idcniitic.

Ix: cimetière expression-

niste de Margutrilf dr la nuit

Page 46: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^^^^^^^^^^^^M iii*y» ^^^B

Page 47: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^tT'J

\Quand les oiseaux des funétailles commencent à crier derrière les bois et que les reptiles chanteni

d'une voix cassée quelques paroles monotones à la limite des marécages..." (Charles Nodier). Film non idcntitïc.

Page 48: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^^p

Page 49: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^1 le cimcticrc sert volontiers ilc

c;'ilre au t'ilm fantastique, le musée

de cire exerce, lui aussi, une bien

naturelle attirance sur les metteurs

en scène et les scénaristes spécialisés

clans " l'épouvante ": le cabinet «Je

ligures de cire n'est-il pas une sorte

lie cimetière aux cadavres particuliè-

rement bien conservés ? Plus encore

i|u'on ne le croit... puisqu'ici la mince

pellicule de cire dissimule les victimes

d'un sculpteur dément.

lloiue of «-«.v (Ij Cahinrl J,<

fiffirts dt cirt). Rcalisalinn : .Vndré

de Torh. |!.S.A., 19s V

Page 50: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

IXs Mts/érrs liii Chàltaii noir ( Tlir HIatk Casilr ) i ceux du château «J'I'dolfo, il y a peu. Château méiiiéval

tn ruine, galeries sixrctes, souterrains, cercueils, catalepsie, gémissements dans la nuit sans lune, tout

l'attirail romantique dc-s nuvrage-s de Mrs. Anne Radclifle se retrouve ici, désuet et charmant... Qu'on se

rassure, si le serviteur tidcle y laisse la vie, le jeune couple sera sauvé in extremis. (Réalisation : Nathanlur.in, l'.S..\., 1952).

10

Page 51: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 52: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Cri-aiinii d'un Monstre ; naissance il'un Mythe cincniat<i(4rapliit|u

Page 53: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

\r,mkemlrin ( l.'Homme t/iii irta m monstre j . première adaptation (très libre) par Robert Florty du romanlilcbn ili M.ir\ Mulkv. Rcalisatioii de James VC'hale (1951). Le monstre engendrera de nombreux héritiers...

13

Page 54: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Mt'.t qu'il pourra s'accoupler. Iht tiride ofi ranktnsirin (Im l'iamer de \rankcnslrin de James W haie (i9}5J

Page 55: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^^s#»4.

l'rankensirm, «Je JiuiKS \\ haie, n^ji.

15

Page 56: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

\li ! .1111 im niiiiicl lie poumiit supporter h\ vue ili

ce visage horrible. Une mumie à qui le mouvement ;i

été rendu ne saurait être aussi hideuse. Je l'avais

contemplé avant qu'il fut achevé ; il était laid, sans

doute ; mais quand ses muscles et ses articulations

purent se mouvoir, cela devint une chose telle queliante lui-même n'aurait pu la concevoir...

Mai .\. Inwhiis/eiii on le Prnméthe'e iiiodei

W

Lon Chancy J' : ilit Glmtl of Vrankenilein (1942

Page 57: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Lli MONS'lKl' U1-: FKAXKliXSTlilN

ikcnstcin (1951).

jinn^

Page 58: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

*^--*

//„• Sou ,.t

Irankcnslcn(l.v Vils de\rankenslein )

de Rowland V.

I.tx-, U.S. A.,

«959-

Page 59: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

4M

ii„<

Irankeni/rin(l^ Maison <lr

l'ratikrnj/eia ) .

l-rlcC.KcmonU.S. A., 1944.

Page 60: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 61: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Dernière (en date) incarnation du monstre deFrankenstein. On remarquera un effort de renouvelle-

ment quant à l'esthétique de l'horrihque créature. I-a

" chose " est d'ailleurs britannique. The Ciirst oft Vrankeiijlein ( frankemleiii s'est échappe) de Terence

Fishcr, G.-B., 1956, avec Peter Cushing et Christopher

Page 62: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

La fin d'un mythe. BudAbbott réussit — par quel

miracle ! — i faire rire le

Monstre de Frankcnsiein.

( Abboll and CoiIrlJo mtri

iranimsiem, Charles T.

Page 63: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

(ai horiimc est mort. Ou du moins il le fut. Ranime par la I-aculié,

ins mémoire, ?ans avenir, ce mort qui marche poursuit de sa haine

ceux pour qui il fut injustement

Tbe Walkinn Dtad (Ij MorI qui marcht) de NJichacl Curtiz, avec 15o

KarlolT, l.S.A., 19}6.

Page 64: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L'origine de cette histoire remonte au

ilix-scpticmc siècle, dit-on. D'après des

récits égarés de la Cabale, un rabbin

;iurait créé un homme artiliciel nommé

le Goleni, pour l'employer comme

ilomcstique. Celui-ci devait lui aider à

sonner les cloches de la Synagogue et

faire des rudes travaux de toutes sortes.

tant c]ue lourd et demi-conscient, durant

le jour seulement. Et cela sous l'inHuence

il'unc inscription magique que le rabbin

lui cachait derrière les dents pour

ittircr sur lui les forces sidériques de

rabbin aurait négligé de

1 ctirer la formule de la bouche du Golem,

celui-ci serait tombé dans un délire

lurieux, aurait parcouru les rues sombres

it brisé tout ce qui lui tombait sous la

main. Ht cela jusqu'à ce que le rabbin

leùt rattrapé et eut enlevé l'inscription

lie la bouche, l.a créature se serait alors

ttfondrée sans vie...

MI.^KINK : /.< Cohm.

24

Page 65: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L E G O L E M

Der Co/em, aie tr in die ueil

Kiim {Ij Colem) Réalisation :

1 Unrik Galcin, Allemagne 1920 :

il'apri-s Piruvrc de G. Meyrink.

Page 66: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I.c Clokiii riapparait dans /.

Hr/ii/cini;er tir l' i:mf>ereiir, liln

tchtc|iii-, (Il Martin l-ric, ly^i.

Page 67: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1 ^^^K^PS^fSSM

Page 68: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

w

Page 69: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 70: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l-onChaïKV ,|i

en loup-garoi.

rbe VolJSUrde G. Waggni

Page 71: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Cryoftbt Vitrta-otf. I\^ ïilU du Lonp-

Carou) de Henry Lcvin, U.S.A., 1944,

nvcc la belle Nina Foch et son loup

favori.

Page 72: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

P 1 R H ^M

Page 73: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

On .1 Jomic W nom il iipiirs uiipira i:nAus

Ktiicralcmc-nt vampires, en Occident, de bro-

cii/M/iirs ( proucoldcas ) enMi)rcc, de kalakhanh

,1 (^eylan, à des hommes morts et enterres

lit puis plusieurs années, ou du moins depuis

plusieurs jours, qui revenaient tn corps el en

àmr, parlaient, marchaient, infestaient les

vill;i){es. maltraitaient les hommes et les

animaux,et surtout qui suçaient le sang de

leurs proches, les épuisaient, leur causaient

1.1 mort. On ne se délivrait de leurs dange-

reuses visites et de leurs infestations qu'en

les exhumant, les empalant, leur coupant l.i

tète, leur arrachant le cn-ur ou les brûlant,

(xux qui mouraient sucés devenaient vam-

pires .1 leur tour.

I. \. S. C.llin de l'I./WCV.

Ili/iise of franketislein (lui Maison de

l rankenslein.l de R.C. Kenton. U.S.A.. i<m-4.

Page 74: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Dans le décor étonnant d'un manoir envahi par des toiles ilMiiigni . lu niistabli séductionplastique, Tod Browning, méconnu et génial réalisateur, faisait évoluer les mystérieuses et envoûtantes-ilhoucttcs de Carol Borland et de Bcla Lugosi. Mari oj ibt Vampire (La Marqiu du Vampire o\i Le VampireJe Prague). U.S.A., 1955.

34

Page 75: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Sl^I

">*>l^

« f

Page 76: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Un classique de l'épouvante

et du fantastique, I 'ampyr ou

ri-Jranff attnlurt de David

Gray, de Cari T. Dreyer,

France, 1951, d'après In a

nlaii Darkly de Shcridan LeFanu.

Page 77: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Cuiiiincnt s'il) Jcb.irrasscr... L'usage ilu crucifix, mcmc Je iliniciision rcJuitc. semble turt i

aurions mauvaise grâce à prétendre que le tilm de vampirisme ne sombre yaOTOM dans le ridicule... HoMf of

Dracula (Iji Maison dt Dratiila) de J-.rle C. Kenton, U.S. A., 1945.

37

Page 78: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L'nc variante de la mcmc scène. L'indisposition de Hchi l.ugosi, qui, à la ville, s'identifia complètement..«^ personnages qu'il représentait, est évidente. Cette inia)»i^ est tirée du fameux Dracula de Tod Hrowninf»,(L .S.A., 1950), adaptation cinéinatographique d'un rom.-in de Uram Stocker.

38

Page 79: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ces vampires évoluant dans de caligarcsqucs décors

sont/a«A-. Ce sont des acteurs... Robert Florey imagina

de situer l'intrigue policière de son Tbf Preaieu- Murder

Myt/rn (U.S. A., I9j6) sur un plateau de cinéma

où l'<m tournait simultanément plusieurs rtlnis. Cela

nous valut de très spirituels pastiches de Vi'cstems et

d'Flpouvantes.

Page 80: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

James Wha

i

T/jf Old Oark Home (i'ar Soirée e/ran/te)

Je James >Xhalc, L'.S.A., 19)2. Surnotre drxrument du bas, on reconnaît, •

gauche. Charles Iju^hton.

Page 81: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^.i

hfff

I .intastiquc et avant-garili.

ispircc de deux nouvtikslulgar Poe, \j Porirail orale ii

Il C.hiile de la Maison l'shtr qui

inna son titre au tilm, l'cruvrt

; Jean lipstein (192H) s'encoin-

rait des recherches formelles

lursoullces de la prétendue

avant-garde française ".

In détail : l'assistant d'I-.pstein

Page 82: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

•• Kcmakc " parlant du muet Krirs er I lalliuinaiwns (photo <ju haut

et à droite) du mcmc réalisateur, fondait en une seule histoire

trois contes ; Ijt Cbal noir. Le Système du Dr. Giniilraii iX\\\)i:\r Pc.e

1 < Le Cliih des Saiddès de R. !.. Stevenson.

Page 83: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Nti>-C;ilif;:irisnic. I.'inlluLiici: iks dccoratturs du film de Rolxr

pourrait aflirmcr que toute trace en est aujourd'hui absente dans le cinéma contemporain ? Ici cela touche

au pastiche. Tell Taie Hear/ (Ij C.niir rénialeiir) d'après F.dgar Poe, réalisation du germano-américain Charles

Klein, U.S.A., 192X.

s est longtemps tait

cinéma contemporain ? Ici

Page 84: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

44

Page 85: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

• »T

IM. A J S A N T S

FANTOMES

Jantomes (vers 1914J.

L..iis(.mct Bcnntic dans le dclicitux

lopptr (Le Couple inviiible ) de NormanZ. Mac lATod, U.S.A., 1957.

Page 86: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Us Fantômes au Boulevard : Blylbe Spiril (L' Esprit s'amuse) de David Lcan, G.-B., 1944, d'après

pièce de \tx.l Coward avec Constance Cummings, Margaret Ruthcrford et Rcx Harrisson.

44

Page 87: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

A i|ui)i pourniicnt bien rcvcr les jeunes

lilks romanesques qui habitent les châteauxDvenàgeux sinon aux fantômes. Voici

ceux lie Syhif (Claude Autant-Lara, 1946) :

le vrai par transparence — le faux —; Jr.ips de lit.

Page 88: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

piut-ctrc rcvct, le fantôme li'uiu-

morlt pf)ur lui seul visible, boule-versera la vie du peintre Hervé Adaniset lui apportera avec un amourimpossible une raison d'exister.

Jennifcr Joncs dans le très beau et

méconnu Porlrail of Jennir (/,< l'or/rail

de Unnic) de William Oieterle, U. S.A.,iy.,«.

Page 89: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ici, le fantôme est invisible. Sa présence n'est sensible que par des déplacements d'air et par une pcni

trante odeur de mimosa. Le spectateur doit donc se rapporter aux impressions, aux terreurs des pcrsonnagcs

Tbf Vnim'iltd (La Fa/aise mysiérieust) de Lewis Allen, U.S..\., 194J.

49

Page 90: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Clvnis Johnsdans .\\iriiiitl,i,

Ken Annakin, ("..-H., 194S.

Page 91: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

SIRENES

Ami Blyth et William Powcll dans Mr. Peabodyd lh( SUrmaid {Mr. PtaboJy et la Sirèfu). U.S.A..

Page 92: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1.1. DijctLur .Muri:au (Charles Laughlonj tt quelques-unes de ses créatures. Ihe Islanil of losl soiils (L'Ile

du Dofleur Mortau) d'après le roman d'H. G. Wells, réalisation de Eric C. Kcnton (1952).

52

Page 93: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

; stduisanti.- fimint-

V l'...ml.ko, r.K.^^

Page 94: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1

Film discutable empreint d'une certaine lourdeur,

îjs artnliirei du Baron de Mtuubbausen (réalisation :

Joseph von Baki, Allemagne, 194J), contenait néan-

moins d'assez belles images et de jolis trucages tels

cette lunaire tilIc-flcur (Use Werner) inspirée par

Grandvillc et ce Munchhausen (Dans Albcrs) voyageantsur un boulet de canon.

Page 95: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Y~"

S HOMMES -

LÉOPARDS

J--, Tartan and Ihe Léopard- W'oman

^^ . «A V (Tarzan et la Femme-Léopard) de

JÉpÎR»»^ - • -^^- >s ' '^"'•' ^'^""13"". "-'-SA., 945-

FEMMES FELINES

Tbe Cal People {l^ Féline), Jacques 'lour-

ntur, l'.S.A., 194^ ; avec Simone Simon.

Page 96: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

È^ ^^^^s^

La parodie n'épargne rien. Voici, en burlesque posture, les femmes-panthères de The GliosI Calchtrs

( hasteurs Je fanlomet ) . film tout entier fantastique et parodique de Hdward F. Cline. (U.S.A, 1944). I-on

l.hanty Jr. ne dédaignn point de'participer à ces joyeux ébats déniystiricateurs.

56

Page 97: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L

^ i

Peter I.orrt dans

II,, Mad /.oir (;.f/

\l,jins ti'Orlac) de

Kirl Frcund,l . S. A. I9}î.

il'aprcs le romandeMauriceRcnard.

Page 98: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

LA MOMIE

; /', Miimmr's lland {La Main de la Momie)

alisation : (lliristy Cialiaiinc, l'.S.A., i(;40.

Ihe Miimnn's Ghost (/,<• Vanlome de la

Momie) réalisation : Rcginald l.c Hor^,

U. S. A., 1944, avec I.on Chancy )r.

Page 99: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

&'

m'

'I

Page 100: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

... F.n entrant, ils virent contre

mur un spkndide portrait de 1

tel que, la veille encfire, ils l'avaient vu

, dans tt>ut l'éclat de sa jeunesse

exquise et de sa merveilleuse beauté. Surle pnrquet, un homme en habit de soirée

gisait, un couteau dans le cœur. Sonvisage était flétri, ridé, repoussant. Cene fut qu'à l'examen de ses hagues qu'ils

reconnurent ce mort.

Oscar VC'II.Di:. 7^ Por/rai/

de Poriitn Crar.

Page 101: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

( Lt l'or/rai/ de Dorian Oray)

d'après Oscar Viildc ; Albert

I-cwin, L'.S.A., 1945.

61

Page 102: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

bi?)

le

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Page 103: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I^,pr.^ le

Imc l.L-

rince Je

kauinoni.

1.;.('••

Page 104: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Bons Karlort au naturel.

H<»ris Karlulf, " rhommc aux cent

visages" dans OU Dark House (i'ne

Soirét lilrangf) de James Whale, U.S.A.,

Page 105: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 106: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

IVicr Lorrc il.uis / /-, /,

Robert Florcy, U.S. A., 1940.

Sous le chapiteau d'un cirque ambulant peuplé

de phénomènes monstrueux (femme à barbe, homme-squelette, homme-tronc, sœurs siamoises, idiotes au

crâne en pain de sucre, etc.) un nain s'éprend d'uneravissante femme " normale ". Celle-ci l'encourage,

l'épouse mcmc, moins par amour ou par pitié que pourlui subtiliser ses économies. Le soir des noces, elle

l'empoisonne. Démasquée, les phénomènes se vengerontd'elle atrocement en la mutilant, en en faisant unhorrible morceau de chair aussi répugnant qu'eux-

mêmes...

}-reaks (La Moni/reuse Parade ou liarnum) de TodBrowning (U.S. A., 1952). 1-e tilm le plus insolite detoute l'histoire du cinéma, le chef-d'œuvre méconnudu grand Tod Browning réunissait une équipe hallu-

cinante de trais monstres. Aucun truquage n'intervenait

Page 107: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I .1 grandi' tuniilK

cirque dans l-reaki ( 1

HrouMine. r.S.A.. i.,;

Page 108: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I Deux sccncs de l'hallucinant repas de noces avec intermèdes, dans l'reaks de Tod Browning (i9}2)

68

Page 109: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 110: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I/accf'uchcmcnt «Je la Fcmmc-à-Barhc, inccinic de l'I lommt-araigncc. Vrraks ri'od Browning, 1952).

70

Page 111: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

L li S

SAVANTSV O U S Dans la galerie sinistre des criminels cinématographiques, ces Messieurs

de la Faculté, les Docteurs Tube, Ciligari, Mabuse, Rothwang, Moreau,

Frankenstein, Crcspi, X., Fu-Manchu, Cyclops, Cornélius, Jekill, Bohmer,

Prctorius, assistés de quelques-uns de leurs confrères moins illustres,

occupent une place de choix due, sans doute, autant à l'ingéniosité de

leur esprit inventif qu'au raffinement de leur cruauté. Tout se passe

comme si la Connaissance, ce péché, se trouvait sanctionnée par de grf)S

grains de folie. Et dans le silence de leurs laboratoires secrets, devant

les appareils compliques d'où jaillissent signiticativement de fulgurants

éclairs, les savants fous œuvrent pour notre terreur en refaisant le monde

à la mesure de leur démence.

Le Dr. Cyclops (Albert Decker) réali;

H. Schoedsack, U.S. A,. lo.r .

Page 112: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

IVrsonnagcs : k- Docim

licteur l'rctorius et sacrc-iniu

I he liride of l-rankensleiii il.

tiiia'e He l'raii/cens/e/n) ri-Mlis.i

.1. : |;i,nis Whak-, V.S..\.. i.u,

Page 113: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l.f fantastique

laboratoire du Dr.

l'rankcnstcin oùs'tngcnilrint I c s

monstres.

Thr Hridf of\ riinktmltin (Im] itimt'f df Vrankrn-

SI.,,,), .lamesWhak-, f. S. A..

Page 114: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Mati Mode Montltr (L' Fxhappt dr la

cbaiie iltclriqut) . Rcalisatirm : GeorRc^Xaggncr, L'.S.A., 1941.

1\

Page 115: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

/.. Do,/fur \

Page 116: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

NANISME

Wo/fs Clolliing (Nuit d'avenlnns) ilc Ruv cJcl Ri

U.S.A., 1928; avec Monte Bluc et l'atsy Kutli Mil

Page 117: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

(JulIIi. Jr.ilc d'impression, dit Alict, je crois que je rentre en moi-même comme un télescope." 1 t

c'était vrai ; clic mesurait à peine vingt-cinq centimètres de haut et son visage s'illumina à la pcnscc qu'elle

avait la taille voulue pour franchir la petite porte du jardin merveilleux... Lewis CARROLL.Alice in Wondtriand, réalisation : Nfirman Z. Mac Leod, 1955.

F-idcle à l'esprit de Lewis Oirroll, ce film était une exceptionnelle, une miraculeuse réussite.

77

I

Page 118: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

jinuncultscn hxxraux Jans /-j l laïutt di Irunkaiiltin ( IJji i'.ntle uj l ruiikcni/tinj, James Whalc, L'.S.A., 1935.

78

Page 119: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I-c Dr. Cyclops (F.rncst Schocdsack, U.S.A., 1940) rcdu

retrouveront, in txtrtmis leurs dimensions normales...

à cette taille intime. Mais ceux

79

Page 120: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

T/tf Inirediblt Sbrinkinf, Wan ( Lllomme t/w rélrècil) de Jack Arnold, U.S. A,, 1956, d'après le roman de

Richard Malhevjn. Ici, la réduction est progressive et sans retour ; le nuage radio-actif a remplacé le savant

Page 121: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

G 1 C, A N T 1 S M E

l.c j»<;;int (Rtx Ingram) et la fabuleuse cite orientale

de 7 Al- Thief of liagdad ( Le I vieur de Bagdad) . Réali-

-^iitlon : Michael Pfiwell et l.uJwig Berger, G.-B., 1959.

Page 122: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Gigantisme ou nanisme? Illusion d'optique. Le fantastique, ici, est accidentel : les deux h(

même taille, sont situés sur des plans différents mais la perspective du décor est cr)rrigée. Il

documentaire américain sur les aberrations de la perception : Dimonstralions in l'erccpliun.

82

Page 123: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

:1if

Page 124: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 125: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

. d'aprcs

\.. I9?i.)

Page 126: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 127: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^^

( on rail X'iidt clans L'i:/ndian/ de Prapie ( \liidenl mn Prague) (ilt- llcnrick Galtcn, Allemagne, 192s) V(.r,.i

son rctlct au Diable comme Peter Schlemihl cédait son ombre. Son image, détachée de lui, le précipite dansles malheurs. En voulant la détruire, il se tue. Cette histoire, imaginée par Hans-H. F-wers, aura de nombreusesles

versions

87

J

Page 128: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

<*« -^

^^^'

iftr#

Page 129: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

//v Invisible Man (L'Homme Ineisili/r). Le premier d'une longue série. Succès nblige. l.es attitudes sont

ilignes de la traKcdic. 1-e sujet ne l'était pas moins. Griftin, le héros, devait s'entourer de bandelettes pour

donner à ses formes un contour précis. Re:ili'i- en uns p.ir l.inits \\ hiile d'après le roman d'il. G. Wells,

ce tilni contenait d'admirables trucage^.

89

Page 130: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l'Homme mvisibic. InriiibU Agen/ {l'Hommr Inriiihle contrt la Gestapo). Réalisation :

l'.S.A., 1942.

Page 131: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Abbott and Cosltlh

mitl tbt Invisible Mnii

{Deux Nigauds

rHomme Inrisible)

Rcalisaiion ; Charlc"

l.;.m<>nt,L:.S.A., 1911

Page 132: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

92

Page 133: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

/ ., Corillf. Avic rh^T\W Miirny (L.S.A.. 19JS;.

Page 134: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ln anthropoïde géant qui fera des petits, l'immortel, le jamais égalé AC/n^ A'om;?. d'ivrnest H. Schoedsacket Mcrian C. Coopcr, U.S.A., 1955.

Page 135: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

f-/0

IIWIn l.ugfisi cl

.i»\ gorille" au

r V t a u humaintis Murdfrs m thr

riir Morgue, adapte

lIc lu nouvelle de

r. \. Poe p.r U

I1..I.V M.,-

Page 136: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^o,,^.. .rinuM H. .VhM.clr,.Kk. r.^.A.. U)',t,.

The Momler Maker (Le CrraMir tle Moiislres). Uiali-

tion : Sam Ncwlicld, U.S.A., 1944.

Page 137: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

LA B I- I . I

LA BETE

Si Gloria Stuart semble redouter

IVtrtinte du monstre Karloff (0/</

n„rk Housf. James VChale. U.S.A.,

i9<i). Julie Ixmdon, par contre,

s'.iccommode aisément de la présence

d'un gorille géant. (Salmnffl, de SamNewlield, U.S.A., 195 1.)

^rr^^

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t, ;« >

Page 138: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

!

1

.

nu

1j plus rcctnic (1952 ; rcalisaltur : A. M. Rabtiialt,) iks nonibrcusts

A'.Mraime (/^ Mandraf^orf) l'ouvrafÇf d'il. II. l-^wtrs. Apres Brigitit I lelni, la t

Alraunc, cette créature maictiquc ncc d'une prostituée et des " larmes cquivi»

ersions cincmatonraphiqu

jble Hiidcunr.lcNiir im;,r

s" d'un pen.li..

Page 139: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

'n: *^

Page 140: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

,

Richard Arlcn tn situatK.n amoureuse avec U)ta (Kathlccn Burkc) la fcmni,

I I

Docteur Morcau (ï/w Itland oj losl Soiils).

100

J

Page 141: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

DiaJ of Nigb/ (.-1« caiir de la miil) réalise par

Alberto Cavalcanti, Basil Dcardcn, Charles

Crichton et Robert Marner, G.-B., 1945. L'ne

des grandes réussites du fantastique psychf>lo-

Hique.

... Un a le dr<jit d alhniier que le laïKiiaiiquc 11 appar-

tient pas seulement aux événements qui échappent à l'ordi-

naire de la vie, qui font entrer le surnaturel, l'irrationnel,

le fantomatique dans le cadre d'un récit. Il y a un autre

fantastique, né du mystère de la vie quotidienne, des in-

nombrables impressions d'étrangeté, de surprise, d'inat-

tendu, d'angoisse que nous y éprouvons. Nous ressentons

à de tels mr)ments le sentiment que ce que nous voyonsn'existe pas uniquement, qu'autour de nous des choses se

passent, qui sont à peine perceptibles à notre observation

ou qui ne relèvent pas de ce domaine clos que nou< appe-

lons la raison. Analogies, coïncidences, prémonitions,

sympathies inattendues, anxiétés métaphysiques, sans

compter les phénomènes enregistrés par la science commela voyance et la télépathie. Tout cela nous donne le senti-

ment précieux que notre univers n'est pas le seul univers

et que des contacts s'établissent entre nous et autre chose...

r£dm<.nd JALOUX.

Page 142: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

FAS LES MAINS!. PAS LES MAINS !.

(iASlON I.I'KDLX

Mains qui ctrangicnt, mains qui planent étrangement dans 1";

rampent vers le cou offert de la belle endormie, mains crispées, matendues, mains coupées, courant seules sur le clavier du piano, maqui étreignent, mains du Diable, mains de singe, mains de momie, ma

d'Orlac, bétes à cinq doigts ou à cinq milles mains dans la nuit, macriminelles toujours...

Si le sein est le véhicule — sporadique — de l'érotisme, la main est

l'agent principal de la terreur cinématographique.

Page 143: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l .S.A., i9}o).

Orlaci Uande {Iji Mains il'Or/ai) <ic Rolxrt Wicnc (AllcmaRnc, 1924)il .iprcs II- roman ilc Maurice lUnanl, avec Conrail Wiilt.

lOÎ

Page 144: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Jeux de- mains (et d'omhrcs) dan

Cal Cretps fRupcrt Julian, U.S.A.

Page 145: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 146: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

ïht Qiitinof Spadts (\m Krim Jes Caries). Rciilisaiion : Thornld Dickiiisoii, C'..-»., iy4y, d'aprcs la

illi- d'A. Pouchkine : Iji Dame de Pit/ite.

106

Page 147: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Il,r lif,ii/ uilh fivr

rinatri (Ijt Htlt anscinij doijfls). RubtriI-I..riv. l'.S.A.. I.,,-

Page 148: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Sifirerl Sliff {h'itis-moi

Imir !) de Cîcorgc Mar-I

shall, U.S.A., 1952. Troi- '

sicmc version (parodique)\

de Chiisl lirfakers. avec

]

Page 149: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 150: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 151: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 152: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

LE CI E L

Un paradis tcchni-

.iilorisc pour pilotes

morts - ou presque -

ivec vestiaire pour les

liles et prêches frôlant

len rase -mottes) le

ridicule. Cette en-

luyeuse et britannique

Llucubration fut fort

ipprccice.

Page 153: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I .\la//tr uj l.ift mid Ofalh

(Qiieition de rie ou de mort) de

Michacl Powcll et Flmeric

IVssln.rncr. G.-H.. u„(.

Page 154: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

<>-^' :-^-?rr

:M'à.

r ^yi?^r >

t

\}. Jg

nie M.,ri

ist scrgcnt-rccru

ttur. Elle est inipi

iiiyabic mais par

t' lis naïve. L'amouriii l'innoccnctpc.ivcnt la prcntin

iiidcfaut. La voici

prisonnière d'mirlire dans "-

\\(,rrou<ed 'Vin.-.

i\ .'Ètraiifif Siinii

,k Harold S. Un,lucr,U.S.A., ic;v.

Page 155: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

M.iria Casâtes prêtait son beauvisj^c A la mort dans le très sophis-

tique Orpbt't de Jean &Ktcau, 1950.

Page 156: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

DIABLES

Miiiubiii it richissiim-, It- piincc

RiiiRiKz (Adc.lphc Mc-njou) nVst;iutrc que Satan. T/je Sorrow of Salaii

(Les Chagrins de Satan) de DavidWark Griflith, U.S.A., 1926.

Mq,h,st„phclcs, auxliétauts bien connusdu Diable, ajoute la

paillardise. Hniil Jan-

nings et Yvette Guil-

hert dans Vaml de F.

\V. Murnau, Allcma-

UlK', li;2fi.

Page 157: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

i:A,,l.r.,U, U,r.,.r. .i-..|„.> Upoiiiic de Ciirthc et Tiruvrc de Paul

Duk.is. Réalisation: lluno RicscnlcIJ

u W. ( ...ncr..,, NKn/us :|.,u .

Page 158: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

IXux Diables fran-

çais : à gaucht-, Michil

Simon, Milphisiopht-

faire maigre (/.« Hetiiilé

^// Duihlf. de René

Clair, .950;.

A droite, Jules Uer-

ry, en diable médiéval

et traditionnel (Les

I isileiirsHii Soir, 1942;.

Page 159: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

*^

K^:^

W'^i

Page 160: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Un Diable bici

anitiricain : VCn'

Huston, avec ci-

re et (îcus d'or

dans T/jf Devil aiul

Daniel W'ehsieriTn:n ',s biens de lu

isaiion:

Oietcrle,

)crr

ilatc)

Vûiist, revue par

Pierre Mac Orlan

et Claude Autant-

Lara (avec pacte,

llammes sponta-

nées et décorsexpressionnistes) :

Marguerite de la

Nuil. 1956.

Page 161: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^

(,)u;ind II Du.

larniitc...

V'cronika Lakc était la plus charmante sorcière qui

puisse imaginer, dans / Marritd A W'ileb (Ma FtmmtI ime sorciérr) de René Clair, U.S. A., 1942.

Un sabbat, l'.ros y était plus invoque que Satan ;

du moins dans l'esprit du metteur en «ccnc qui régla

cette morne «ans-pantalonnaile. Ciiillrmelle Hahin i.k

C;i,ill..unu U.i>|..t, Ur.,mv. t<,r

Page 162: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ilaxan (/-« SonrIIrrie à Irattrs In l'gfs) t!c Hcnjamin Christinsin, Suéde-, 19

122

Page 163: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Maxan (Li» Sorctilerii à

In àgri) de Benjamin

n-îtcnscn, Sucdc. if^;:

Page 164: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

IhciIrMint I nv/ens DagUonrdeCoJére).Ri::\\\'.

('Ar\ T. Orivcr Onncmark, 194}.

Page 165: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Fantasliquc n.iii;:v'. i!:h ik iijraphiquc. Nous n. iriKi^ m- n..ir^ ik;ii. .nsti.ni. m .1 ix i-t, i\t;i,pi.. lW ni)-

culc : l'apparition de la \ icrgc dans Ig ciel de Fatima, devant trois témoins agenouillés. On notera la parenté

certaine du costume de l'Apparue avec celui des fantômes traditionnels... Miracit l^dy 0/ l'a/ima (!^ Miracle

dr la/im,n. Réalisation : |ohn Brahm. l .S.A., i..w.

12-5

Page 166: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

ne fccric de Jean Renoir. .r.i|ir«|

; conte d'Andersen (Framr, l'Hi),

Page 167: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

<

1

r

à

^

Page 168: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Alice in Wonderland {Alice an l'uys des Merveilles) de

Norman Z. Mac Lcod, U.S. A., 1933.

Page 169: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 170: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Bien pâle fctric quoique

en technicolor - Tbe W'isard

of Oz (/^ .\/a?/f/>nrf'0^, tiré

d'un célèbre ouvrage pourenfants, n'évoquait Alice quepour la mieux faire regretter.

Héalisation : Victor Fle-

ming, L'.S.A., 1939.

Dorothy (Judy Garland) et ses muscompagnons : l.'Hpouvantail, le l,ion-ptu-

Page 171: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^

li/omhm. d'Henri M.Ik(|-"r;incc, 1945). Uncinnovaiiini technique, le Sim-

p/i/i/m qui permet d'utiliser

Jcs décors i échelle très

itc que l'un place

devint l'objectif, tels des

is, tandis que les

1rs sont photogra-

phiés par les échancrunsi dis ilisiances variables.

L'iu- économie certaine

nais qui ne suffisait pas

I justilier la hidcur des

léiiirs et l'indiiTenri- du

Page 172: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Fantastique et Opéra. Le convcn-

tionnalismc du style de l'opéra appa-

raît dans cette transposition espagnole

du Pariifal de VC'agner (Vedette :

Ludmilla Tchérina). l^ Ugtndt de

Pariifal. Réalisation : Daniel Man-

grané, l'yw.

Page 173: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

& M^^'" ^

mApres avoir, par trois fois, nionic au théâtre .1 Midiummer \igbl's Drtams (l^ Sonft d'mu S'iii/ d'eu),

Max Rcinhardl assiste de Williani Dietcrle en réalisa une extraordinaire version cinématographique (L'.S.A..

I9}S) interprétée par Anita Ixiuisc (Titania). Victor Jor> (Obéron). Jean Muir (Hélène), Mickev Ro«)nc\(Puck). Joe P.. Brown (Flutt). James Cigncv (Bottom) et Dick Powell (l.vsandre).

Page 174: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 175: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

suflit d'un

parfois.nn nitr les

A va Garilncr et

Robert Walkcrda.is : Om loiub of

I mus (In Caprtci

dr 1 ému) de VC'il-

li.imScitcr.(U.S.A.

i

Page 176: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 177: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1-i ItgciiJt luliciiiK. Grandil<x)ucnt, cubiu::.^ et sui

ftrrn (\m C.nimmu de ftr) aux multiples pnKligcs (1941).

\ ...l.l.lr.. M'.iscltl ; /-; ( -r-;., ,/:

n7

Page 178: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ava GardriLT et Jaim

Mason dans une des pi"

hcllcs histoires d'amour ilu

cinéma fantastique : l'amJoi.j

and iht l'/yiiig Diilchman (l'an-

dora tl le Hollandais-volatil),

\lbcri l.iAviîi, r.S.A., KHI.

Page 179: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

() \ I R I s M !

Page 180: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

/,(/ jN'/«7 lan//is/i//iic

Kcalisaiion : Marcel

1,'Hcrbicr, 1942. Scé-

nario : Ixjuis Chavancc

it Maurice I k.irv.

Page 181: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Im Suit Vanlasliqut. Rcali

ition : Marcel L'Herbier

Page 182: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 183: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

CAL CHHMARS

i: T R H V E S

.:ns visage) de J. Busiillo CJ

Mexique, 1952.

Lady in ibt Dark (Suils

ntorctiftt) de Micchell

I ciscn, L'.S.A., 1944,

Page 184: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 185: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 186: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

SCIENCE - FICTION

Un classique du Fantastique et de la Science-Fiction

Méiropolis, la cité future. Réalisation : Frit/ Lang, Alk

inagnc, 1926.

k

Page 187: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l.'intlucncc du " cali-

^.irismc " est très sensible

J.ins Aèlila, l'un des tciut

premiers tilms soviétiques

lie Science- fie t ion.Kéalisation : Jacob A.

l'rotozanov, 1924. d'après

im ri)mnn<r Métis Tf)Nrni.

Page 188: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^l "i^K^

SCENES DE LA

VIE FUTURE.

I..1 iiiddc iiiiisculiiK- (mspiric par

l'aiitiquc ?) et le décor urbain dans

1 hingt 10 Corne (l.a I Vr future) de

William Camtron Mcnzic-s, G.-B.,

1956; d'après le roman célèbre d'il.

C, Wells.

Page 189: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Funcraillcç dans le vide des espaces

interstellaires. C.ompwsl n( V/v/.y (/«;

Contiiirlr dt l'eifsii/) de Hymn Haskin,

L'.S.A. I9Î5 ; t'uncraillcssous-niarines

.'0.000 l^aguff imdrr iIm Sta, (20.000

IJeiKS SOU! Ut mm) de Richard

Heisclur. l-.S,\.. MM 4.

J

Page 190: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Préparatifs, dans le studio

.Il Montrcuil, pour le premier

I oyage dans la Lime (1902).

Mtliés se souciait peu de

vraisemblance, mais ce pciii

i hef-d'iruvre,n'a, aujourd'lmi

oicore, rien perdu de ••11

Page 191: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

FUSÉES,

SOUCOIPF.S VOLANTES,

VOYAGES IN'H;KPLAN'ÉTAIRES

Cimqueil nf Kpncf (Lu CnnifurK de l'iiipace) tic lîvron llaskii

L.S.A., lysv

'^!>1»5

^r T-1'-

Wl! Se»^^^"'"'

Page 192: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

}jirih ri lit riying Samtn (Ijt Smuoiifxi rolanlri nlUuiiirnl) ilc I-riil F. Sears (L'.S.A., 1956).

152

Page 193: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

t>,( Il ,;r oi i,f 11 oriil! ,1m C.nrrn lirs M'mdrn. lUron llnskin. l.M<

153

Page 194: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

ifcriut iiianà luiriD \l^i .\umrams lit I Infini) t^K J<k- Ntwman (19^5). J.c clccor ilc In pl.incic Mttalun

était une rruuiic exceptionnelle.

Page 195: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

'. V*

m-

Page 196: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

(as images de TOe Manmlii

Monsicr (.Le Wonslre Mafitélique)

Je Curt Siodmak, U.S. A., 1955,

sont, en réalité, extraites du lilm

fiançais \.'Or de Serge de Poli-

Roy. '9J4' Souci d'économie,

plagiat y. .

Page 197: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1-t dccor lunaire de Deslinalion Moon {Dtilinalion Lune) réalise par Irving Pichcl (U.S.A., 1950) n'est

pas sans rappeler le savoureux canon-pàte des films de Mclics. 11 n'y manque que la [Xicsic cl la fantaisie.

157

Page 198: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

K O B o r s

Page 199: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 200: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

luirlb rt l'Irinf lauetn (/

SoiKoupti nlanlet allaqmnl), Fi

F. Scan, L.S.A.. 1956.

Page 201: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I-lst-cc vraiment surprenant si la planc.c Vénus est peuplée> *"P^''« "";"'"7,,";;/"7;^7;/,

ms doute ici le "symbolisme" du revolver-atomique astucieusement dirige. .4bbol, and Co,„lh go ,o Mon

Ahlmll ri Costfllo siir la planète Mars), Charles Ijimont, L'.S.A., 1955-

Page 202: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Al.

Page 203: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ix rcgnc cincin.iti>graphiquc des f>i>rilli

gcanis n'a pas encore pris lin. mais danleur spécialité, le rapt - voire le viol, di.

moins la tentative des jeunes et jolii -

personnes, un concurrent est ne : le rob<.^

.lux muscles de Ter et aux jarrets d'aciir.

(.ette modernisation du thème contraindr.i

t-elle le<; grands anthropoides à retournerdans leur jungle natale se livrer à des jeuxplus innocents . . 1^ robot vcnusien de TirDat iIh V^rlh Slood Still (/^ Jour où h Irrr,

sarrila.ài:: Robert V£ ise. L'.S.A., 195 1.) a

bien retenu la leçon de king-Kong. Préci-sons que la dame n'atriciii Vcflh «'en tircn

Page 204: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

(ATACIÏSMES nnni

Page 205: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

U~befi U~orfJs Collidf (UCboc des MoaJti) de Rudolf

\t..ic (iwui r.s.A.

Page 206: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

ANTICIPATIONK 1': T II O C 1 P A T I O N

Otif .\tiUinn H. C. {Tiimak. fils Ht la jungle) il>.

pcrc ic (ils, l'.S.A., 1940.

X'nknoun Island (L'Ile Inconnue) de Jack Hcrnhard, G. -H..

I94li.

^

Accuscra-t-on la S. I". Jl- manquer d'imagination ?

Un grand nombre de lilms, en clfct, ne nous révèlent

en guises de monstres que plésiosaures, dinosaures et

autres tyrannosaurcs. I^a fiction semble dépassée par

une réalité vieille, il est vrai, de plusieurs millions

d'années. Anticipation ou rétrocipation ? Notre vieille

planète condamnée voit se lever en masse les batra-

ciens et les sauriens géant?. Comme les rats quittent le

navire au moment du naufrage, du fond des mers sans

fond, des continents perdus, des cités englouties,

quittant leurs pays inconnus, leurs îles inconnues, ils

déferlent sur la terre, tirés de leur léthargie mille fois

millénaire par les explosions atomiques, croquant les

grattes-ciels comme des sucres d'orge, broyant les

ponts métalliques comme fétu de paille.

1.11 S. I'., on le sait, est volontiers moralisante. Faui-

il ilonc voir dans cette carence d'imagination, une

intentif)n dans cette obstination une leçon, un aver-

tissement ?

; , \]n m r,

Page 207: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 208: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ibf Ij>sl World (U Mondr prrdii) de I larokl O.

t.ydt, 1925.

Die Sitbelimgen de Fritz Ijng, Allemagne, 192}.

Page 209: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I nn II*: ^^

fe^À^^r^^S// camtfrom htmalh Ibe Sea {Le Mnmlrr vient lit la mer)

lIc Robert Gordon, U.S. A., 19M-

(•aii-lILl. .le Isllirc. Il..,ul.i. |.ip<«i. lySS.

Page 210: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 211: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

l.„/^,m< (U XtominJei T.

171

Page 212: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Comment naissent les monstres préhistorie|ues, soulentif d'irvinn Allen (Ih. .!«////,// Wor/ii, U.S.A., 1956).

Page 213: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^'':>i.w

M O N s 'r R li s CHOISIS

l.f Scicnitc, de Citorgcs Mclics

Cci homiiic-laupc aux pattes touisstusts, esclave d'une société sumé-

rienne (et albinos) réfugiée dans les entrailles de la Terre, ne possède

qu'un point faible : Il ne peut supporter la lumière. Tbe Mole Ptopli (Le

Peuple de l'I-Jtfer) de Virgil Vogel. U.S.A., 1956. -oTu S»f...Uc. J^

Page 214: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ix- roman célèbre de H. G. Wells, permit au ria'.i-

Byron Haskin, d'inventer un monstre cyclopécn assez si

nant. Ce belliqueux envoyé de Mars atomisait proprt

spectateurs et émissaires. Une conclusion déiste inoppo

gâchait malheureusement d'assez jolis trucages. {T/jr H

//je Worlds (U.S.A., 19^ ^).

Page 215: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^

/^.

Page 216: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 217: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

( c tilni, ijui ne manque pas de qualités, nous permet

'assister en cmtrc, à une fort curieuse séance de

stnp tcnsc imcj;ml ". rciilisé pnr Taith llotmr^îuc.

Page 218: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Lequel est le plu

laid:- Le créateur o\

sa créature } L'arai

gnce géante ou 1

savant fou Apreméfaits de l'alcoolisme,

les méfaits de l'ato-

misme. Taranliila, réa-

lisation : Jack Arnold

U.S.A.. 19^5.

Page 219: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

i

Page 220: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

(..rrarurr mm tht H/atM l^goon 'i. i:rr,iri;r irraiiirt du l^c Soir) dt Jack Arniild, l ..^.A., ly^^

Ile créature, " intcrprctcc "r«>r Ben Chapmann, nous reviendra dans deux autres lilms.

180

Page 221: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 222: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

m^(/>» Crt'aliire tsi parmi mm). Rcnlisntiim : John Shcrwoncl, U.S. A., 1957.

182

Page 223: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

'uaffcf/a'^u/r^/e s'éveille

JOHN BEVERLY

lléè^ BROMFltLD-ûARLANDp,,, -,.• • 1>CURT SlODM«K

EN COUI_EU«

Il monstre unioimc du Scrial " Vlash" Cm: 1 rtilcrick Stcphani. L".S.A., IVjfi.

Page 224: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

I>cs méfaits d'une radio-activitc inconsidcrcmcnt libérée : les bestioles grandissent et prennent enfin sur

les hommes une revanche inespérée. Tbe Deadly Manlis {La ManU mortelle ou l^ " Chose ' 'siirii^ie des Ténèhres)

dévore màlcs, femelles, automobiles, etc.. (Réalisation : Nathan Juran, II. S.A., 1957).

184

Page 225: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

M.11!. luul ccU ii'v.^i nc;i... Ap!i.,s !t iiiuuilii. J'ungiiit humaine, l.i" btti. i..\tra-ti.rrLiUi., k :i.u!.i

gigantesque, le vcgctal proliférant et Carnivore, voici le dernier cri d'horreur de la S. F. : Tbe Mono

Momter, Im Cili pélrijitt (réalisateur : John SherwcKx), U.S. A., 1957), le minéral qui tue!.. Issus d'une aui

planète, les cailloux croissent sous l'action de l'eiiu douce et se multiplient pétriliant toute vie.

1S5

Page 226: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Il

le fantastique f

i

i

Page 227: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

FILMOGRAPHIE SOMMAIRE

Page 228: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Georges Melièt FAUST ET MARGUERITE France

Georges Hatot FAUST France

1902.

Georges Méliès LE VOYAGE DANS LA LUNE / France

1903

Georges Méliès FAUST AUX ENFERS ' France

1904

Ferdinand Zceea LES SEPT CHATEAUX DU DIABLE France

Georges Méliès LE VOYAGE A TRAVERS L'IMPOSSIBLE France

1906.

Edwin S. Porter DREAM OF A RAREBIT FRIEND / Le Cauchemar du po:hard / U.S. A.

Georges Mclics LES QUAT' CENTS FARCES DU DIABLE / France

1909.

Edwin S. Porter ALICE IN WONDERLAND ' USA.

1911.

Luigi Maggi SATANA Italie

1912.

Anonyme HEKSIN OG CYCLISTE / La Bicyclette et la Sorcière / Danemark

|ean Durand ONESIME HORLOGER ' France

191 3

Stcllan Rye DER STUDENT VON PRAG / L'Etudiant de Prague / Allemagne

Victorrn lasser BALAOO / France

Max Mack DER ANDERE / L'Autre / Allemagne

Maurice Tourneur L'HOMME AUX FIGURES DE CIRE / France

Wilhelm Gluckstadt /L'ILE DES MORTS / Danemark

1914

Stellan Rye / DAS HAUS OHNE TUREN UND FUNSTER / La Maison sans porte ni fenêtre / Alle-

magnePaul Wegener ef Henrik Caleen / LE COLEM / Allemagne

Holgcr Madsen SPIRITISTEN / Les Spirifes / Danemark

V»c»olod Meyerhold / LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY / Russie

Otto Ripert HOMUNKULUS. DER FUHRER / Allemagne

188

Page 229: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Louis Fcuilladc jUDcX / France

Paul Wcscncr YOGI / Allemagne

Victor Sjostrbm DODKYSSEN / Le Crime de lingénieur Lebel / Suède

1•;

1

7

Holgcr Mai$;n HIMMELSKIBET / A quatorze millions de lieues de la Terre / Danema-k

)oë May HILDE WARREN UND TOD Hilde Warren et la Mort / Allemagne

1919.

Robert Wiene / DAS KABINETT DES DR. CALICARI / Allemagne

F.W. Murnau / SATANAS / Allemagne

Hcnrik Calcen LE COLEM / Allemagne

Victor Sjostrom KORKARLEN / La Charrette fantôme / Suède

F.W. Murnau DER JANUS KOPF / La Tète de Janus / Allemagne

John S. Robcrtjon DR JEKYLL AND MR. HYDE USA.Pierre Ciron L HOMME QUI VENDIT SON AME AU DIABLE , France

Friti Lang DER MUDE TOD Les trois Lumières / Allemagne

F.W. Murnaj NOSFERATU. EINE SYMPHONIES DES CRAUENS / Nosfèratu. le Vampire / Alle-

1922

Benjamin Christensen / HAXAN / La Sorcellerie à travers les âges / Suède

Friti Lang DOKTOR MABUSE DER SPIELER / Mabuse le joueur / Allemagn

192 3

Arthur Robison / SCHATTEN ,' Le Montreur d'ombres / Allemagne

Rcnc Clair / PARIS QUI DORT ou LE RAYON INVISIBLE / France

Fritx Lanc DIE NIBELUNCEN ' Allemagne

Marcel LHcrbicr DON JUAN ET FAUST / France

Victor Tourjanski LE CHANT DE LAMOUR TRIOMPHANT / France

Ivan Mosjoukinc LE BRASIER ARDENT / France

Robert Wicnc ORLACS HANDE Les Mains d'Orlac / Allemagne

Vl.idimir Kuickov LOUTCH SMERTI / Le Rayon de la Mort / U.R.S.S.

j.icob A. Protoxanov AELITA U.R.S.S.

P.iul Lcni DAS WACHSENFICUREN KABINETT Le Cabinet des figures de cire / Allemagne

R.ioul Walsh THE THIEF OF BAGDAD , Le Voleur de Bagdad / USA.Luiti Morat / LA CITE FOUDROYEE / France

189

Page 230: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1925.

Hcnrik Caiccn STUDENT VON PRAC / L'Etudiant de Prague / Allemagne

Rcnc Clair LE VOYAGE IMAGINAIRE / France

Harry D. Hoydt THE LOST WORLD Le Monde perdu / USARcnc Clair LE FANTOME DU MOULIN ROUGE / France

Rupcrt Juiian PHANTOM OF THE OPERA / Le Fantôme de l'Opéra / U.S.A.

1926.

F.W. Murnau FAUST Allemagne

FriH Lang MtTROPOLIS Allemagne

D.ivid Wark Criffith THE SORROW OF SATAN / Les Chagrins de Satan / U.S.A.

Cuido Brignonc MACISTE ALLINFERNO / Maciste aux Enfers / Italie

lames Cruxe )AZZ / USA.

Paul Lcni THE CAT AND THE CANARI / La Volonté du mort / USA. .'

Tod Browning LONDON AFTER MIDNIGHT / Londres, la nuit / USA. ACcorgc Fitimaurice , PETER IBBETSON / U.S.A.

1928.

Jean Epstcin LA CHUTE DE LA MAISON USHER / France

Ican Renoir LA PETITE MARCHANDE D'ALLUMETTES / France

Richard Rosson THE V^/ISARD / Balaoo / U.S.A.

Hcnrik Caiccn ALRAUNE / La Mandragore / Allemagne

Roy dcl Ruth WOLFS CLOTHING / Nuit d'aventures / U.S.A.

Charles Klein LE CŒUR REVELATEUR / U.S.A.

1929.

Friti Lang / DIE FRAU IM MOND / La Femme sur la lune / Allemagne

Paul Léni , THE LASf V*/ARNINC ' Le dernier Avertissement / U.S.A.

1930.

Maurice Eivcy HIGH TREASON / Point ne tueras / Grande-Bretagne

Tod Browning DRACULA / USA.Frank Boriage LILIOM / U.S.A.

David Butler |UST IMAGINE, Le Monde en 1981 /Grande-Bretagne

Rupcrt Iulian THE CAT CREEPS / U.S.A.

Abcl Cance LA FIN DU MONDE / France

Richard Oswald ALRAUNE / La Mandragore / Allemagne

1931

Richard Oswald HISTOIRES EXTRAORDINAIRES / Allemagne

jamcs Whalc FRANKENSTEIN / U.S.A.

Cari T. Drcycr VAMPYR ou L'ETRANGE AVENTURE DE DAVID CRAY

190

Page 231: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Robert Florcy / MURDERS IN THE RUE MORGUE / Le Crime de la rue Morgue / U.S. A.

Robert Wicne LE PROCUREUR HALLERSWaltcr Fordc CONDAMNED TO DEAD , Condamne à mort / U.S. A.

193:.

Rouben Mamoulian DR )EKYLL AND MR. HYDE / USA.Eric C. Kcnton THE ISLAND OF LOST SOULS / Llle du Docteur Moreau / U.S. A.

Frin Lans DAS TESTAMENT DER DR. MABUSE / Allemagne

Karl Frcund THE MUMMY La Mom.e / USA.James Whale / OLD DARK HOUSE Une Soirée étrange / U.S.A.

Charles Brabin THE MASK OF FU-MANCHU / Le Masque d'or / U.S.A.

T. Hayes Hunter THE CHOUL Le Mort-vivant / USA.Michacl Curtix THE MYSTERY OF THE WAX MUSEUM / Masques ds cire / U.S.A.

Michacl Curtix DOCTOR X / Le Docteur X / USA.Ernest B. Schoedsack et M.C. Cooper / THE MOST DANCEROUS CAME / Les Chasses du comte

Zaroft USA.Tod Browning FREAKS / La monstrueuse Parade / U.S.A.

George Archainbaud / THIRTEEN WOMEN / Hypnose / U.S.A.

I93i

Merlan C. Coopsr et Ernest B. Schoedsack , KINC-KONC / USA.lames Whale THE INVISIBLE MAN L'Homme invisible / U.S.A.

Norman Z. Mac Leod ALICE IN WONDERLAND / Alice au Pays des Merveilles/ U.S.A.

Victor H.ilpcrin WHITE ZOMBIE /Les Morts-vivants / U.S.A.

Wilhclm Dictcric SIX HOURS TO LIVE / Six heures à vivre / U.S.A.

Claude Autant-Lara , CIBOULETTE / France

193-1.

Mitchcll Lcisen DEATH TAKES A HOLIDAY / La Mort prend des vacances / USA.Fritr Lang LILIOMFrank Lloyd BERKELEY SQUARE / USAEdgar Ulmer THE BLACK CAT Le Chat noir / USA.Serge de Poligny L'OR / France

Louis Friediander THE RAVEN / Le Corbeau / USA.André Berthomieu LA FEMME IDEALE / France

Arthur Robison DER STUDENT VON PRAC LEtudianf de Prague / Allemagne

Tod Browning MARK OF THE VAMPIRE La Marque du Vampire / U.S A.

H. Hilpcrf et R. Stcinblcker LE DIABLE EN BOUTEILLE ' Allemagne

Rcne Clair CHOST COES Vi/EST Fantôme à vendre / Grande-Bretagne

Henry Hathaway PETER IBBETSON / U.S.A.

Wilhclm Dicteric et Max Rheinhardt / A MIDSUMMER NIGHTS DREAM / Le Songe dune nuil

d'été / USA.

Page 232: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

lames Whalc THE BRIDE OF FRANKENSTEIN / La Fiancée de Frankenstein / U.S.A.

Karl Freund THE MAD LOVE ' Les Mains d'Orlac / U.S.A.

Sfuart Walkcr VVEREWOLF OF LONDON / Le Monstre de Londres / U.S.A.

R.1V William Neill BLACK, ROOM MYSTERY / Le Baron Crégor / USA.Harry Lachmann DANTES INFERNO / L'Enfer / U.S.A.

1936

William Kcighiey CREEN PASTURES / Vc.ts Pâturages / USA.Lambert Hillyer THE INVISIBLE RAY / Le Rayon invisible / U.S.A.

Frederick Stephani FLASH CORDON / USA.Tod Browning THE DEVILS DOLL / Les Poupées du Diable / USA.William Camcron Menzies THINCS TO COME / La Vie future / Grande-Bretagne

Michael Curtii THE WALKINC DEAD Le Mort qui marche / U.S.A.

Lothar Mendcs THE MAN WHO COULD V^ORK MIRACLES / LHomme qui fait des miracles/

Cr.indc- Bretagne

Julien Duvivier LE COLEM / France

Victor Halperin REVOLT OF THE ZOMBIES / U.S.A.

Lambert Hillyer / DRACULAS DAUCHTER / La Fille de Dracula / U.S.A.

1937.

Norman Z. Mac Lcod TOPPER / Le Couple invisible / U.S.A.

Fedor Oicp LA DAME DE PIQUE / France

Frank Capra / LOST HORIZON / Horizons perdus / U.S.A.

Christian-laque FRANÇOIS I" / France

1939

Richard Potticr LE MONDE TREMBLERA / France

Harold S. Bucquet ON BORROWED TIME / L'étrange Sursis / U.S.A.

julien Duvivier LA CHARRETTE FANTOME / France

Victor Fleming THE WISARD OF OZ Le Magicien d'Oz / U.S.A.

Rowland V. Lee / THE SON OF FRANKENSTEIN / Le Fils de Frankenstein / U.S.A.

Norman Z. Mac Leod TOPPER TAKES A TRIP / Fantômes en croisière / U.S.A.

Michaël Powcll et Ludwig Berger THE THIEF OF BAGDAD / Le Voleur de Bagdad / Grande-

Bretagne

1940.

|oë May THE INVISIBLE MAN RETURN , Le Retour de l'Homme invisible / U.S.A.

George Marshall THE GHOST BREAKERS / Le Mystère du château maudit / U.S.A.

Ernest B. Schoedsack DR. CYCLOPS USA.Robert Florcy THE FACE BEHIND THE MASK / USA.Arthur Lubin THE PHANTOM OF THE OPERA / Le Fantôme de l'Opéra / U.S.A.

Iules Dassin TELL TALE HEART / Le Cœur révélateur / USA.Christy Cabanne / THE MUMMY'S HAND / La Main de la Momie / U.S.A.

Arthur Lubin BLACK FRIDAY / Vendredi I 3 / U.S.A.

192

Page 233: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

1941.

Ccorgc Waggner / THE WOLF-MAN / Le Loup-Carou / U.S.A.

William Dictcric / THE DEVIL AND DANIEL WEBSTER / Tous les biens de la terre / U.S.A

Alexandre Hall / HERE COMES MR. )ORDAN / Le Défunt récalcitrant / U.S.A.

Ican Yarborough KINC OF THE ZOMBIES / USA.Victor Fleming DR )EKVLL AND MR. HYDE / USA.Arthur Lubin HOLD THAT CHOST / Fantômes en vadrouille / U.S.A.

Roy dcl Ruth TOPPER RETURNS / Le Retour de Mr. Topper / U.S.A.

Alt Sjoberj; HIMLASPELET / Le Chemin qui conduit au ciel / Suède

Aicssandro Blasetti LA CORONA Dl FERRO / Le Couronne de fer / Italie

A. Edward Suthcriand THE INVISIBLE WOMAN / La Femme invisible / U.S.A.

George Waggner MAN MADE MONSTER / L'Echappé de la chaise électrique / USA.

19-42

Erle C. Kenton THE CHOST OF FRANKENSTEIN / Le Spectre de Frankenstein / U.S.A

Renc Clair I MARRIED A WITCH Ma Femme est une sorcière / U.S.A.

Marcel LHerbier LA NUIT FANTASTIQUE / France

Marcel Carne LES VISITEURS DU SOIR France

André Swobada CROISIERES SIDERALES / France

Edwin L. Marin INVISIBLE AGENT / LHomme invisible contre la Gestapo / U.S.A.

Cuillaume Rade» LE LOUP DES MALVENEUR / France

Robert Siodmak SON OF DRACULA / Le Fils de Dracula / U.S.A.

Spencer Benne» THE VALLEY OF VANISHINC MEN / U.S.A.

Mario Soldati MALOMBRA / Italie

19-13.

Victor Fleming / A GUY NAMED |0E / Un nomme |oé / U.S.A.

Basil Deardcn / HALF WAY HOUSE / LAuberge fantôme / Grande-Bretagne

Hal Roach TURNABOUT / Changeons de sexe / USA.Cari T. Dreycr DIES IRAE / Jour de colère / DanemarkRoy William Neill FRANKENSTEIN MEETS THE WOLF-MAN / Frankenstein rencontre le Loup-

Ci. ^u USA.lacques Tourneur / 1 WALKED WITH A ZOMBIE / USA.Joseph von Baki LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHHAUSEN / AllemagneMaurice Tourneur LA MAIN DU DIABLE / France

Serge de Poligny LE BARON FANTOME France

)ean Delannoy L'ETERNEL RETOUR France

julien Duvivicr FLESH AND FANTASY Obsessions / U.S.A.

Iules Dassin CANTERVILLE CHOST Le Fantôme de Canterville / U.S.A.

René Clair / IT HAPPENED TO-MORROW C'est arrivé demain / U.S.A.

Sam Ncwficld DEAD MEN WALK / Créature du Diable / U.S.A.

Lcw Landcrs THE RETURN OF THE VAMPIRE / USA.Lewis Allen THE UNINVITED / La Falaise mystérieuse / U.S.A.

193

Page 234: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Ernst Lubitch / HEAVEN CAN WAIT / Le Ciel peut attendre / USAJacques Tourneur THE CAT PEUPLE / La Féline / USA.Viecnte Minelli CABIN IN THE SKY / Un petit coin aux Cicux / U.S A

Mitchcll Lcisen LADY IN THE DARK Nuits ensorcelées U.S.A.

Henry Levin CRY OF WEREWOLF La Fille du Loup-Carou / U.S.A.

Rcsîinjld Le Borg THE MUMMYS CHOST / Le Fantôme de la Momie / U.S.A.

Eric C. Kcnton HOUSE OF FRANKENSTEIN / La Maison de Frankenstein / U.S.A

lacqucs Tourneur THE LEOPARD MAN USA,Mark Robson ISLE OF THE DEAD USA.Robert Wise et Cunfher Frish / THE CURSE OF THE CAT PEOPLE USA.David Lcan BLYTHE SPIRIT / L'Esprit s'amuse / Grande-Bretagne

Basil Deardcn THEY CAME TO A CITY / Ils vinrent dans la Cité , Grande-Bretagne

1945,

Albert Lcwin THE PIC PURE OF DORIAN GRAY Le Portrait de Dorian Gray / USA.Alberto Cavalcanti. Basil Dearden. Charles Crichton. Robert Hammcr DEAD OF NICH7

cœur de la nuit Grande-Bretagne

Cordon Douglas ZOMBIES ON BROADWAY / USA|ohn Cromwell THE ENCHANTED COTTAGE , Le Cottage enchanté / U.S.A,

Lcsiey Sclander THE VAMPIRES CHOST / Le Fantôme du Vampire / U.S.A.

Eric C. Kenton HOUSE OF DRACULA / La Maison de Dracula / U.S.A.

Henri Mahé , BLONDI NE / France

: 940

Philip Ford VALLEY OF THE ZOMBIES / U.S.A.

Claude Autant-Lara SYLVIE ET LE FANTOME / France

Michacl Powell et Emeric Pressburger / A MATTER OF LIFE AND DEATH / Question de vi

(le mort Grande-Bretagne

Arthur Ripley THE CHASE / L'Evadée / USA,lcan Stelli LA TENTATION DE BARBIZON / France

Georges Lacombc LE PAYS SANS ETOILES / France

|ean Cocteau et René Clément LA BELLE ET LA BETE / France

1947

lcan Delannoy LES )EUX SONT FAITS / France

loscph L. Mankiewicz GHOST AND MRS. MUIR / Le Fantôme de Mme Muir / U.S.A.

Henry Lcvin GUILT OF jANET AMES Peter Ibbctson avait raison / U, S.A.

Robert Florey THE BEAST WITH FIVE FINGERS / La Béte aux cinq doigts / U.S.A

Frank Wisbar DEVIL BATS DAUCHTER / USA.Ford Bccbc THE PHANTOM CREEPS / U.S.A,

Henri lacqucs L'ARCHE DE NOE / France

Henry Kostcr THE BISHOPS WIFE / Honni soit qui mal y pense/ US.A.

194

Page 235: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

^9^8

William Dieterle / POt^TRAIT OF JENNIE / Le Portrait de Jennie / U.5.A.

William Sciter / ONE TOUCH OF VENUS / Un Caprice de Vénus / USA.Don Hartman et Rudolf Maté / IT HAD TO BE YOU / LHommc de mes rêves / U.S.A.

Ken Annakin MIRANDA ' Grande-Bretagne

André Cerf SI JEUNESSE SAVAIT France

John Farrow NICHT HAS A THOUSAND EYES / Les Yeux de la nuit / U.S.A.

Tcrcncc Young CORRIDOR OF MIRRORS / La Galerie des glaces / Grande-Bretagne

Spencer Bcnnctt et Thomas Carr SUPERMAN / USA.

1949

Mcrian C. Coopcr et Ernest B. Schocdsack MICHTY )0E YOUNG / USA.William Bcaudinc VODOO MAN USA.Thorold Dickinson THE QUEEN OF SPADES / La Dame de pique / Grande-Bretagne

|ohn Farrow ALIAS NICK BEAL / Un Pacte avec le Diable / U.S.A.

1950,

Ican Faurcx / HISTOIRES EXTRAORDINAIRES / France

Carminé Callonc SATAN CONDUIT LE BAL / Italie

Christian Nyby THE THINC FROM ANOTHER WORLD / La « Chose . d'un autre monde ' USA.Irvins Pichel DESTINATION MOON / Destination Lune / U.S.A.

Ican Boycr CAROU-CAROU. LE PASSE- MURAILLE / France

Marcel Carné JULIETTE ou LA CLE DES SONGES/ France

Ican Cocteau / ORPHEE France

Ivan Barnctf THE FALL OF THE HOUSE OF USHER / Grande-Bretagne

1951

Albert Lcwin PANDORA AND THE FLYING DUTCHMAN / Pandora / Grande-Bretagne

Steve Sekcly THE CORPSE VANISHED / USA.Rudolf Maté WHEN WORLDS COLLIDE Le Choc des mondes / U.S.A.

Bernard Knowlcs THE PERFECT WOMAN / La Femme parfaite / Grande-Bretagne

Vrttorio de Sica MIRACOLO A MILANO Italie

Robert Wisc THE DAY THE EARTH STOOD STILL / Le )our où la Terre s'arrêta / U.S.A.

Stcphcn Fricdman SON OF DR. jEKYLL / Le Fils du Dr. Jekyll / USA.Henri Decoin CLARA DE MONTARGIS / France

Claude Hcymann LA BELLE IMAGE / France

Arch Obolcr / FIVE / Cinq Survivants / USA.Lou Brcsiow / YOU NEVER CAN TELL / Héritiers, Strychnine et Cie ' USA.

19::

Nathan (uran / THE BLACK CASTLE / Le Mystère du château noir ,' USA.Rcnc Clair LES BELLES DE NUIT / France

Howard Hawks MONKEY BUSINESS / Chérie, je me sens rajeunir / U.S.A.

George Marshall SCARED STIFF / Fais-mo. peuri / USA.lohn Cillmg MOTHER RILEY MEETS THE VAMPIRE / Grande-Bretagne

195

Page 236: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Wjllacc Fox THE CASE OF THE MISSINC BRIDES U.S.A.

A. M. Rjbcnalt ALRAUNE / La Mandragore Allemagne

AIcKjndrc Ptouchko LE TOUR DU MONDE DE SADKO / U.R.S.S.

Raymond Bernard LE JUGEMENT DE DIEU ' France

Cordon Douglas THEM... / Des Monstres attaquent la ville / U.S.A.

Curt Siodmak THE MACNETIC MONSTER / Le Monstre magnétique / USA.Charles Lamont ABBOTT AND COSTELLO CO TO MARS / U.S.A.

Euncnc Lourie THE BEAST FROM 20 000 FATHOMS / Le Monstre des temps perdus / U S.A.

Byron Haskin THE WAR OF THE WORLDS / La Guerre des Mondes / U.S.A.

|ack Arnold IT CAME FROM OUTER SPACE / Le Météore de la nuit / USA.Roy Rowland THE 5 000 FINGERS OF DR. T Les cinq mille doigts du Dr. T , USA.André de Toth HOUSE OF WAX Le Cabinet des figures de cire / U.S.A.

Frcd C. Brannon ZOMBIES OF THE STRATOSPHERE / U.S.A.

Spencer Cordon Bennet THE LOST PLANET / U.S.A.

Lcc Sholem TOBOR THE GREAT Le Maître du Monde / U.S.A.

Eric Blomberg / LE RENNE BLANC Finlande

Charles Lamont ABBOTT AND COSTELLO MEET DR. JEKYLL AND MR. HYDE / Deux Nigauds

contre le Docteur )ekyll et Monsieur Hyde / U.S.A.

Félix Fcist DONOVANS BRAIN / U.S.A.

E.A. Dupont THE NEANDERTHAL MAN / U.S.A.

lean Devaivre ALERTE AU SUD / France

195-1.

laek Arnold CREATURE FROM THE BLACK LAGOON L'étrange Créature du lac noir / U.S.A.

Richard FIciseher 20.000 LEAGUES UNDER THE SEA 20.000 lieues sous les mers / U.S.A.

Phil Tucker ROBOT MONSTER / USA.|ohn Brahm THE MAD MAGICIAN / USA.

1955.

Byron Haskin CONQUEST OF SPACE / La Conquête de l'espace / U.S.A.

Ishiro Honda GODZILLA japon

Jack Arnold REVENGE OF THE CREATURE / La Vengeance de la créature / USA.Charles Lamont BUD ABBOTT AND LOU COSTELLO MEET THE MUMMY / Deux Nigauds contre

1.1 m.m.c U.S.A.

Robert Cordon IT CAME FROM BENEATH THE SEA / Le Monstre vient de la mer / USA.Joe Ncumann THIS ISLAND EARTH / Les Survivants de l'infini / USA.Jack Arnold TARANTULA / USA.Jacqueline Audry / HUIS-CLOS / France

Frcd F. Sears EARTH VS FLYINC SAUCERS / Les Soucoupes volantes attaquent / U.S.A.

Frcd Mac Leod Wileox / FORBIDDEN PLANET / Planète interdite / U.S.A.

Val Cucst THE QUATERMASS EXPERIMENT / Le Monstre / Grande-Bretagne

196

Page 237: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Virgil Vogcl THE MOLE PEUPLE / Le Peuple de lEnfer / U.S.A.

Claude Autant-Lara MARGUERITE DE LA NUIT / France

RcRinald Le Borg VODOO ISLAND / U.S.A.

Noël Langlcy THE SEARCH FOR BRIDEY MURPHY / U.S.A.

Michjcl Andcrson 198-4 / Grande-Bretagne

Roccr Corman IT CONQUERED THE WORLD USA.Winston loncj UNIDENTIFIED FLYINC OBJECTS / USA.Tcrcncc Fishcr THE CURSE OF FRANKENSTEIN / U.S.A.

Charles Lamont FRANCIS IN THE HAUNTED HOUSE / U.S.A.

Vircil Vogcl THE LAND UNKNOWN L'Oasis des Tempêtes / U.S.A.

lack Arnold / THE INCREDIBLE SHRINKING MAN / L'Homme qui rétrécit / USA.Edward Cahn VODOO WOMAN / USA.Pierre Kasf UN AMOUR DE POCHE / France

lohn Shcrwood THE MONOLITH MONSTERS La Cité pétrifiée / USA.Nathan juran THE DEADLY MANTIS ' La Mante mortelle ou La « Chose » surgie des ténèbres /

U b AJohn Shcrwood THE CREATURE WALKS AMONG US / La Créature est parmi nous / USA.

Cette Filmographie du Fantastique est. on s'en doute, loin d'être complète. Si les lacunes,

volontaires souvent, abondent, nous ne croyons pas. pourtant, avoir omis de titres importants.

Le lecteur, qui se double d'un spectateur certainement assidu, regrettera peut-être l'absence de

tel ou tel film qui l'a particulièrement frappé. C'est là la faiblesse de semblable travaux toujours

insatisfaisants.

Nous aurions aimé pouvoir donner, pour chaque film, outre le nom du metteur en scène, celui

de son scénariste et. éventuellement, celui de l'œuvre adaptée. En matière de fantastique, nous

l'avons dit. la chose a son importance. La liste des interprètes eût été fort utile aussi. Un court

résumé des intrigues n'aurait pas déparé l'ensemble. La place nous étant comptée, nous avons du

limiter notre ambition à ces brèves indications et remettre à plus tard la publication d'une Filmo-

graphie détaillée.

MICHEL LACLOS

Page 238: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 239: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Je remercie ici mes amis

Ado Kyrou, dont rérudition cinématographique m'a été pré-

cieuse,

Roger Cornoillc, dit LE MINOTAURE, libraire éclairé,

Jean Boullet, le plus grand amateur de monstres cinématogra-phiques « in the world »,

Romi,

Maurice Henry,

Fereydoun Hoveyda,

Jacques Delpal,

qui, tous, en m'ouvront généreusement les dossiers de leurs collec-

tions et en m'autorisant à en extraire les documents les plus rares,

m'ont permis de mener à bien la confection de cet album

Je remercie également les Productions Universel, Paramount, R.K.O.,Méfro Goldwyn-Meyer, Columbio, Artistes Associés, 20th. Century-Fox, Warner Bros., André Poulvé, J. Arthur Ronk, Palladium, OroFilms, David O. Selxnick, S.P.C, Georges Muller, Films Marceau,A.G.D.C., Consortium de Production de Films, etc qui m'ontaimablement communiqué une partie de la documentation dece livre.

Page 240: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

CI I <)l \ K A(;l A I II A< Il I \ï

u iMi'RiMiiK i.i: 1% ii;vKii:K i«;s

SUR LUS PRESSKS DE LA S. I. P

A M O N T R E IM L (SEINE)ET INSCRIT SUR LES REGISTRES

DE LA SOCIÈTl- DES ÉDITIONSJ -J PAlrVERT SOUS LE N' 209.

Page 241: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos
Page 242: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Le Voyage dans la Lune Le Voyage à travers l'Impossible La Folie du Docte

des Grauens Haxam Orlacs Hande Die Nibelungen Aelita Student von F

Metropolis The Sorrow of Satan London after Midnight La Chute de la Ma

Taie Heart High Treason Dracula Just Imagine The Cat Creeps Histi i

j_ "^ivid Gray Murders in the Rue Morgue Nabonga Dr. Jekyll clu

King-Kong The Invisible Man Alice in Wonderland Son of Kong Lilior

tein The Mad Love Werewolf of London Black Room Mistery Green Pabcu,

Preview Murder Mistery Topper On Borrowed Time The Wisard of Oz 1

Cyclops The Face Behind the Mask The Mummy's Hand One Million B.C.*' ister The Ghost of Frankenstein I Married A Witch La Nuit Fantastique

itures du Baron de Munchhausen Dies Irae Cabin in the Sky The Uninv:

kenstein Bly the Spirit The Ghost Catchers The Monster Mal

La Belle et la Bête Sylvie et le Fantôme The Time of Their L

Beast with Five Fingers Le Destin exécrable de Guillemette Babin Unkn

Abbott and Costello meet Frankenstein Miranda The Queen of Spades 'me

phée Pandora and the Flying Dutchman Abbott and Costello meet the Invisibl(

pereur lom^Monde de Sadko

-ende de PanAlrauneThe 500(

Bud Abbott and LMaruuerite

from outer Space The 5000 Fingurs o*^ Dr.T.House ol Wax JL,e J

Godzilla King of the Monsters Revenge of the Créature Bud Arantula Huis-Clos The Mole People Marguerite de la Nuit lue i

The Incredible Shrinking Man The Monolith Monsters The Créature

possible La Folie du Docteur Tube Das Kabinett des Dr. Caligari

belungen Aelita Student von Prag Le Voyage imaginaire The Lo

after Midnight La Chute de la Maison Usher La Petite Marchande d'

Imagine The Cat Creeps Histoires Extraordinaires Rêves et Halh

I

Rue Morgue Nabonga Dr. Jekyll and Mr. Hyde The Island of Lost

Wonderland Son of Kong Liliom L'Or Mark of the Vampire Adon Black Room Mystery Green Pastures The Invisible Ray Flash

Borrowed Time The Wisard of Oz The Son of Frankenstein The TMummy's Hand One Million B.C. The Wolf-Man The Devill and L

ried A Witch La Nuit Fantastique Les Visiteurs du Soir Invis^"-'-

Irae Cabin in the Sky The Uninvited The Cat People Lady L. l..^

n Usher La Petite Marchande d'Ail

Extraordinaires Rêves et Hallucination

iid Mr. Hyde The Island of Lost Soi

L'Or Mark of the Vampire A Midsumtures The Invisible Ray Fl-=»- r-.^^.ïr.n

The Son of Frankenstein The Thief of h

The Wolf-Man The Devill and Daniel W.

Les Visiteurs du Soir Invis'^'- *~-

d The Cat People Lady L. l..^ ,

Ghost Catchers The Monster Maker The Picture c

le Fantôme The Time of Their Lives A Matter of

de Guillemette Babin Unknown Island Mr.Peabodyiueen of Spades The Thina from Another World

The Picture of Dorian Gray DemA Matter of Life and Death Do\»,_ T,-„u„j.. ,_j .u^Mermaid F

stination Moc

Page 243: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

Das Kabinett des i

iC Voyage imaginaire i

sher la Petite Marchande d'alli

«traordinaires Rêves et Halluc

1 .liyUe The Isidna of Lout Souis

^ Mark of the Vampire A Midi' Invisible Ray Flash Gordor

»f Frankenstein The Thief ol

olfman The Devil and Danie

Is Visiteurs du Soir Invisible A:at People Lady in the Da

i:he Picture of Dorian Gray Dt

*'^tter of Life and Death DMr.Peabody and the Mermaic"m Another World Destinatic

. ,'When Worlds Collide The Di

i Rostro The Black Castle Le:

i o Mars The Deast from 20000

t ture from the Black Lagoon 20(

et the Mummy It Camehe Curse of Frankenstein E

; Deadly Mantis Le Voyisierâtu Eine Symphonies des

intônne du Moulin-Rouge FauVolf's Clothing Le Gorille

J-ankenstein Vampyr ou l'i

( d Dark House Doctor X.Freak;ight's Dream The Bride of Fra

' 'Talking Dead Things to come l

~eturn Do

i di fcrro Man Madn L'nstein meets the Wolf-Man Le

Werewolf The Mummy' s GhosBlondine "" ^ ^"^ - '

Le Pays sans Etoiles The BeOne Touch of Veni

i Clé des Songes Orphée l \i

Page 244: Le fantastique au cinéma / Michel Laclos

lE MNTASTip

AU CINÉMA

MICHEl lAClOS