15/03/11

L’éditoJe suis partout

L’histoire a fait le tour du web. Fin février, un canadien se rend à la boutique Nespresso de Montréal et commande un café. il s’assoit, le temps passe, son café ne vient toujours pas. au bout de 30 min, excédé, il partage son mécontentement sur twitter en s’adressant à Nespresso: « trente minutes d’attente et des gens arrivés après sont servis avant moi à votre boutique de Montréal, vraiment furieux ». il décide finalement d’apostropher le serveur, qui s’excuse et lui offre le café.

pourtant, le tweet ne restera pas sans conséquences : la branche suisse appellera la boutique de Montréal et menacera le serveur fautif de licenciement. parce que chez Nespresso, on ne rigole pas avec la qualité du service. se sentant un peu coupable, le canadien à l’origine du tweet écrira sur son blog « que les réseaux sociaux sont parfois plus forts qu’on peut le croire ; même un petit commentaire anodin sur un service, dans un milieu pas vraiment actif sur les médias sociaux, peut avoir une influence ».

une « influence » qui fait froid dans le dos, lorsque le Client-relationship Management devient un prétexte pour fliquer les employés au lieu de rendre service au client… au point de rappeler l’analyse foucaldienne de la société disciplinaire. Dans Surveiller et Punir, le philosophe montre comment le dispositif du panoptique permet de surveiller les détenus sans que ceux-ci puissent savoir s’ils sont ou non observés, afin de créer un « sentiment d’omniscience invisible »… internet, ou l’utopie des utilitaristes enfin réalisée ? Voir sans être vu afin d’imposer une conduite à tous les individus ?

Cela expliquerait le succès des sites, des blogs et des ouvrages qui permettent d’améliorer son e-réputation. si le simple tweet d’un inconnu peut y nuire au point de vous faire virer, on peut imaginer l’impact que pourraient avoir d’autres données compromettantes découvertes sur Facebook ou ailleurs. on pense au nouvel ambassadeur de France en tunisie, à la photo de son torse nu sur copains d’avant ou à la vidéo qui le montre en train d’invectiver des journalistes… une mauvaise gestion de l’e-réputation peut conduire à une véritable e-répudiation…

Face à la montée de ce « gouvernement des juges », il faut se conformer, voire immédiatement collaborer en postant un statut facebook ou un tweet… ou bien on peut choisir l’épochè : la suspension du jugement. privilégier l’indifférence à l’agitation : c’est peut-être ce qu’aurait dû choisir renault, plutôt que de s’empresser de licencier ceux que l’on prenait pour des espions… parce que, comme le disait shakespeare, « La réputation est un préjugé vain et fallacieux : souvent gagnée sans mérite, et perdue sans justice ! »

Ghislain de salins, planning stratégique, DDB° paris

“oN eN parLe”NDLR : Sur Facebook, une nouvelle page permet aux utilisateurs de donner l’alerte en signalant « du contenu de nature suicidaire » aperçu sur le profil d’un ami. Un administrateur vérifiera le rapport et prendra les mesures nécessaire. L’idée semble saugrenue : on voit mal quelles seraient la légitimité et l’efficacité de Facebook en matière de prévention des suicides, en comparaison des amis eux-mêmes ou des associations spécialisées. Il est tout de même précisé que “le système fonctionne en mode expérimental, sans publicité” (sic). En effet, lorsque l’on recherche “suicide” dans l’aide de Facebook, un message conseille de “contacter immédiatement les autorités si vous trouvez du contenu de nature suicidaire sur Facebook”. Le lien vers la page de formulaire de signalement du contenu suicidaire n’est affichée qu’à la fin. Autrement dit, Facebook demeure encore assez prudent dans la mise en avant de cette nouvelle procédure.

« Cela a au moins le mérite d’exister … Pas sûr que ça soit efficace par contre » « Donner l’impression que grâce à FB, il y aura moins de suicide, non mais pour qui se prennent-ils ? »

« N’importe quoi! Et bientôt, vous pourrez porter plainte ou dénoncer un crime par Facebook! »

« Si ça peut sauver ne serait ce qu’une vie, je trouve que c’est une bonne idée »

« C’est le genre de système qui peut vite se faire pourrir avec des faux messages de suicides ou de fausses déclarations. »

La BoNNe iDéeCourse poursuite en mashup

Le contexte : Au Brésil, Volkswagen a décidé de présenter son nouveau modèle à l’occasion du plus grand festival de musique de Sao Paulo. En devenant le sponsor de Planeta Terra, la marque compte bien promouvoir sa Fox auprès de la jeunesse branchée brésilienne.

La problématique : Comment maximiser la notoriété et faire en sorte que tout le monde sache que la nouvelle Fox sera présentée pendant le festival ?

L’insight : Le meilleur moyen pour que quelqu’un vous remarque, c’est de promettre de lui donner ce qu’il veut le plus au monde.

L’idée : Organiser une chasse au trésor géante dans Sao Paolo en utilisant un mash-up de Google Maps et Twitter. Le trésor tant désiré? Des tickets pour le festival. Sur un site web créé pour l’occasion, une vue très aérienne indique vaguement leur emplacement. Pour pouvoir les localiser précisément, il faut twitter! Chaque tweet contenant le hashtag #foxatplanetaterra accentue le zoom sur la carte de la ville. Les premiers arrivés gagnent les tickets, puis une nouvelle chasse commence… quatre jours durant!

Les résultats : La participation a été massive puisque le hashtag s’est retrouvé sur les trending topics de Twitter 4 jours durant.

La vidéo : http://bit.ly/ig99w1

La MoiNs BoNNe iDéeQuand les moyens justifient la fin

A l’occasion du lancement d’un nouveau service sur mobile, la marque AXA a voulu démontrer qu’elle était décidément dans l’air du temps : chez l’assureur, on sait se servir d’un iPhone. On sait utiliser les QR codes, et on sait même comment en mettre dans une pub télé. On est absolument moderne ou on ne l’est pas!

En pratique, le téléspectateur découvre un début de spot TV intriguant : un objet inconnu s’est écrasé sur une maison (et oui, quand on parle d’assurance...). Puis tout s’interrompt brutalement, et le téléspectateur est “invité” à scanner un QR Code (SCAN THE CODE apparaît en majuscules sur l’écran). Il découvre alors la suite de la vidéo sur son iPhone. Il paraît que ça s’appelle un “I-mmercial”. Même s’il est important pour une marque de moderniser sa communication, il arrive que certaines en fassent trop : un tel engouement pour “l’innovation” sonne faux, confine au ridicule et va même jusqu’à nuire à l’efficacité de la campagne.

En effet, le spot télé - tel qu’il est présenté dans la vidéo - n’est ni utile ni divertissant, et on peut légitimement se demander ce qu’il apporte à tous les spectateurs qui ne sont pas particulièrement technophiles. Plutôt que d’être proposé de manière ludique comme un “bonus” ( on pense à Honda et la “capture” possible des personnages pendant le spot), le QR code est imposé au spectateur à qui l’on ordonne de le scanner... Comme si la campagne avait été pensée exclusivement en termes de “moyens” (il faut utiliser un QR code) et non en termes de fin...

La vidéo : http://bit.ly/fxamQH

à DéCouVrirLa poésie est dans la rue

Avec Art Project, Google avait délaissé la rue pour entrer dans les galeries, permettant aux internautes de visiter le MoMA ou la Tate Britain depuis leur écran. Pourtant, il n’y a pas que dans les musées que l’on rencontre des esthètes.C’est le parti pris de Red Bull, qui vient de lancer Street Art View en partenariat avec Google. L’objectif : recenser de manière collaborative les plus beaux graffitis du monde.

Les internautes sont invités à construire ce musée virtuel en mettant en ligne les photos de leurs graffitis préférés, avec les données GPS, et éventuellement le nom de l’artiste ou quelques informations sur le style (pochoir, tags, etc.). On peut y découvrir des œuvres du monde entier, soit en flânant sur la carte, soit en sélectionnant un artiste particulier.

Le site : http://streetartview.com

Le DiGitaL est partout... et vous attend au tournant

Les accidents de la route sont aujourd’hui un sujet majeur pour les constructeurs automobiles : la qualité est devenue synonyme de sécurité. C’est pourquoi Mercedes-Benz a mis au point et équipé ses modèles d’un nouveau système électronique qui permet de réduire les risques de collision : PRE-SAFE.

Pour mettre en avant son innovation, la marque a décidé d’utiliser le digital là où les risques d’accident sont les plus élevés : dans les rues dont la visibilité est particulièrement réduite.

Ils y ont placé un dispositif ingénieux : une caméra dans la rue perpendiculaire à celle par laquelle arrivent les voitures permet de retransmettre les images de cette rue via un rétroprojecteur placé sur un mur.Ainsi, les usagers ont l’illusion de voir un véritable mur transparent et peuvent anticiper l’arrivée des vélos, voitures et autres piétons... désormais visibles à travers le mur!

Une belle initiative en matière de brand utility, qui change la vie et va jusqu’à la préserver... grâce à une utilisation judicieuse du digital!

La vidéo: http://bit.ly/igUkdh

Les MarQues aGisseNt...parce qu’elles aiment qu’on les aime« 1 million thanks », c’est le message qu’ont voulu transmettre deux marques pour fêter leur millionième fan Facebook... Afin de récompenser les fans et « transformer » l’engagement digital dans tous les sens du terme. Heineken a envoyé des professionnelles du hug dans les bars, pour partager avec les consommateurs convivialité et douceur. Porsche a mis au point un bolide customisé aux couleurs de Facebook, sur laquelle sont gravés 1 million de noms… Une démarche plus aspirationnelle mais qui correspond parfaitement à la valorisation voire la divinisation de la voiture de luxe – d’ailleurs exposée au musée Porsche de Stuttgart. En s’inscrivant dans une logique de don et de reconnaissance, les marques entrent dans le registre émotionnel, avec pour objectif la construction d’une relation durable et profonde avec le consommateur. Ces dispositifs sont donc loin de « collecter » du fan « kleenex » comme avait notamment pu le laisser penser Microsoft lorsque les utilisateurs de Facebook étaient « payés » en unité d’achat Farmville pour devenir fan de Bing. Plutôt que de créer de manière artificielle une connivence opportuniste et occasionnelle, les initiatives de Heineken et de Porsche récompensent et fidélisent les fans déjà existant en leur donnant un statut particulier et différenciant.L’enjeu des communautés de marque n’est donc pas forcément le nombre de fans – comme pourrait le suggérer le « million » - mais surtout la qualité de la relation à même de driver l’advocacy… parce que le lien qui unit désormais le consommateur à la marque ressemble de plus en plus à une forme d’amitié, au risque d’aller trop loin dans la sphère privée et de verser dans la « psychothérapie », comme l’a récemment souligné Dominique Wolton.

La vidéo Heineken: http://bit.ly/g8hNsrLa vidéo Porsche: http://bit.ly/hXaLH9L’interview de Dominique Wolton : http://bit.ly/gvW1j8

Le www.De La seMaiNeet Chez VousC’est CoMMeNt?On sait, depuis Michel Foucault et son Histoire de la sexualité, que les pratiques sexuelles sont large-ment influencées par les cultures qui façonnent notre subjectivité. Le philosophe a montré à quel point les “enjeux” de la sexualité ont pu évolué au fil des siècles... Mais ils changent également au fil des frontiè-res! Que dire des pratiques socialement acceptables dans certains endroits, répressibles dans d’autres ? Quels sont les tabous, les habitudes, les différences d’un pays à l’autre ? C’est tout l’intérêt de ce joli site, très riche en contenu et franchement divertissant. Que ce soit en Angleterre, en Argentine, en Chine, en France, en Inde, au Japon, au Rwanda ou en Suède, on se penche sur les particularités nationales en privi-légiant l’approche ethnographique. Le site est l’équivalent web de la série “Le sexe autour du monde” sur TV5, qui propose également Sexe en Amérique, une websérie qui porte sur la sexualité des Américains.

Le site : http://www.sexeautourdumonde.com

La ViDéo De La seMaiNeune icône pour la bonne causeA l’occasion de la journée des femmes, l’association We Are Equals signe un spot surprenant pour rappeler les disparités qui continuent à exister entre les hommes et les femmes. On y retrouve Daniel Craig dans la peau de James Bond, et la voix off de Judi Dench, alias M dans les films les plus récents de la série. « Vous qui aimez tant les femmes, je me demande si vous vous êtes déjà demandé ce que ça fait d’en être une », lui demande-t-elle… alors que l’on découvre Daniel Craig affublé d’une perruque, d’une robe et de hauts talons.

Symbole ultime de la masculinité au cinéma, l’homme à femmes devient l’ambassadeur de leur cause, tout en laissant la parole à Judi Dench : « On est en 2011 mais il est toujours probable qu’un homme gagne plus qu’une femme au même poste (...). Contrairement aux 30 000 femmes au Royaume-Uni qui perdent leur travail chaque année à cause d’une grossesse, il n’y a quasiment aucun risque pour votre carrière si vous décidez de devenir père… ou si vous le devenez par accident. »

Une initiative intéressante qui rappelle que le but de ce cette journée est de mobiliser pour mettre fin aux inégalités, et que cette lutte n’est pas l’apanage d’un genre mais concerne tous les citoyens. « Le monde a changé mais les chiffres restent contre nous. Les femmes sont responsables des 2/3 du travail réalisé dans le monde, mais elles ne gagnent que 10% des revenus globaux et ne possèdent qu’1% des propriétés. Sommes-nous égaux ? Tant que la réponse ne sera pas “oui”, nous ne devons jamais arrêter de poser cette question ».

La vidéo : http://bit.ly/ejy4KL

25%C’est le pourcentage de la croissance française générée - de manière directe ou

indirecte - par la filière internet en 2010, selon une étude McKinsey.

Le digital est devenu un «secteur significatif par rapport aux grands secteurs régaliens de notre économie» comme l’énergie, les transports ou encore l’agriculture.

il représente 4% de la population active et 72 milliards d’euros de piB.

Source : étude McKinsey sur Internet

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_ American Express sur Foursquare_Amex a conclu un partenariat avec Foursquare afin de faciliter les transactions de ses clients sur le réseau social géolocalisé. Foursquare compte ainsi booster l’utilisation commerciale et les offres de “bonnes affaires”, tandis qu’Amex espère construire une image plus branchée et ainsi attirer une clientèle plus jeune.

_ Bercy attaqué_Selon l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), il s’agit de la plus importante attaque ayant jamais visé l’administration française. Le procédé très classique consistait à envoyer des trojans vers les ordinateurs de personnes ciblées, à partir d’une adresse email piratée. L’objectif apparent était de dérober des informations à propos du G20. Rapidement, les soupçons se tournés vers la Chine, puis vers la nébuleuse altermondialiste...

_ Twitter : la vague bleue_Selon une étude Semiocast, la France compte maintenant 2,4 millions d’utilisateurs de Twitter, et se positionne ainsi en 17ème position, loin derrière les Etats-Unis, le Japon et le Brésil. En Europe, c’est le Royaume-Uni qui compte le plus

d’utilisateurs avec plus de 10,5 millions d’utilisateurs.

_ Facebook : la bulle bleue?_Le fonds d’investissement General Atlantic serait prêt à entrer au capital du réseau social dans une opération qui le valoriserait à 65 milliards de dollars. En janvier, Facebook était estimé à 50 milliards.

_ La guerre des tablettes_Steve Jobs lui-même est revenu de son congé maladie pour présenter l’iPad 2. Critiqué pour la faiblesse des équipements de la première version, Apple contre-attaque avec un nouveau processeur plus rapide, un appareil photo et une caméra vidéo pour la visiophonie. L’iPad 2 est également plus fin, avec 8,8 mm d’épaisseur contre 13,4 mm pour le premier iPad. Jobs s’est réjoui du «triomphe des produits de l’ère de l’après-PC», ce que l’on peut aisément comprendre puisque 15 millions d’iPad ont été vendus en 2010. Apple concentre plus de 90% du marché des tablettes, malgré une concurrence qui se renforce - notamment avec les modèles de Samsung et d’Archos.

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