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a k t u e l l LABOKLIN LABOR FÜR KLINISCHE DIAGNOSTIK GMBH & CO.KG Steubenstraße 4 • 97688 Bad Kissingen • Telefon: 0971-72020 • Fax: 0971-68546 • E-Mail: [email protected] www.laboklin.com Le diagnostic cytologique :petit mémento pour la pratique courante Seite 1 von 4 Info 10/2015 L’ examen cytologique des épanchements ca- vitaires, des masses superficielles ou profondes et des organes internes est devenu un examen complémentaire incontournable de plus en plus utilisé en pratique courante. Le diagnostic cytologique permet d’apporter des informations précieuses sur la nature du tissu et ses éventuelles anomalies morphologiques, aidant ainsi à l’établissement d’un diagnostic et d’un pronostic, et permettant d’orienter la décision thérapeutique. Principes de l’examen cytologique Appréciation de la qualité des étalements A l’œil nu, on peut évaluer la richesse du matériel déposé et étalé sur les lames séchées à l‘ air et le résultat de la coloration, et notamment la présence de gouttelettes lipidiques qui seront en partie éliminées par la coloration. L’ examen des lames au microscope se fait du faible grossissement (G x 100-200) au fort grossissement (G x400 puis à immersion G x1000). Au faible grossissement, il s’agit d’évaluer la cellularité (richesse et répartition cellulaires) et de vérifier la présence en quantité suffisante de cellules identifiables et/ou corres- pondant aux structures ponctionnées. Au gros- sissement moyen seront appréciés l’ aspect du fond de frottis et les proportions des différentes populations cellulaires (inflammatoires, mono- morphes non inflammatoires, mixtes, trame de fond particulière) puis seront repérées les zones riches en amas cellulaires pour l’examen final au fort grossissement. Enfin, avec l’objectif à immersion seront examinés les détails cyto- nucléaires, en particulier sur les cellules atypiques, avec la recherche des critères de malignité. L’ identification des micro-organismes se fait également au fort grossissement. Qualité des étalements Figure 1 cellules inflammatoires macrophages granulocytes neutrophiles population mixte Attention aux cellules atypiques et critères de malignité! bénignité - malignité cellules non inflammatoires origine épithéliale Examen cellulaire (richesse, fond de frottis) origine mésenchymateuse lymphocytes plasmocytes mastocytes origine (neuro)endocrine cellules rondes granulocytes éosinophiles granulocytes basophiles

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Le diagnostic cytologique :petit mémento pour la pratique courante

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Info 10/2015

L’ examen cytologique des épanchements ca-vitaires, des masses superficielles ou profondes et des organes internes est devenu un examen complémentaire incontournable de plus en plus utilisé en pratique courante. Le diagnostic cytologique permet d’apporter des informations précieuses sur la nature du tissu et ses éventuelles anomalies morphologiques, aidant ainsi à l’établissement d’un diagnostic et d’un pronostic, et permettant d’orienter la décision thérapeutique.

Principes de l’examen cytologique

Appréciation de la qualité des étalementsA l’œil nu, on peut évaluer la richesse du matériel déposé et étalé sur les lames séchées à l‘ air et le résultat de la coloration, et notamment la présence de gouttelettes lipidiques qui seront en partie éliminées par la coloration.

L’ examen des lames au microscope se fait du faible grossissement (G x 100-200) au fort grossissement (G x400 puis à immersion G x1000). Au faible grossissement, il s’agit d’évaluer la cellularité (richesse et répartition cellulaires) et de vérifier la présence en quantité suffisante de cellules identifiables et/ou corres-pondant aux structures ponctionnées. Au gros-sissement moyen seront appréciés l’ aspect du fond de frottis et les proportions des différentes populations cellulaires (inflammatoires, mono-morphes non inflammatoires, mixtes, trame de fond particulière) puis seront repérées les zones riches en amas cellulaires pour l’examen final au fort grossissement. Enfin, avec l’objectif à immersion seront examinés les détails cyto- nucléaires, en particulier sur les cellules atypiques, avec la recherche des critères de malignité. L’ identification des micro-organismes se fait également au fort grossissement.

Seite 4 von 4

Abb.  1  

Cancer ou pas cancer?La présence d’ au moins trois critères de malignité sur la majorité des cellules suspectes examinées sera fortement en faveur d’une tumeur maligne. Cependant, cette règle est à nuancer lorsque un fort contingent inflammatoire est associé aux cellules atypiques. En effet, les cellules issues de tissus hyperplasiques ou métaplasiques inflammés présentent à cause de l’inflammation des atypies qui peuvent être aisément confondues avec un processus tumoral.Pour pouvoir qualifier un épanchement ca-vitaire de tumoral, il est nécessaire d’identifier au moins cinq critères de malignité sur des cellules suspectes, même en faible nombre dispersées dans un exsudat inflammatoire. La raison en est que dans un épanchement, des cellules épithéliales néoplasiques sont difficiles à distinguer des cellules mésothéliales réactives, notamment lors d’inflammation chronique. L’ ex-amen cytologique sera diagnostique si en plus les amas de cellules atypiques observés dans l’épanchement peuvent être rattachés à organe.

Figure 5: Lymphome , figures de mitose

Cas particulier des lymphomesLa règle des «trois critères ou plus» de malignité n’est pas valable pour les lymphoproliférations malignes. En effet, il existe dans les structures lymphoïdes normales et aussi hyperplasiques un panachage cellulaire de lymphocytes de différentes tailles et divers degrés de maturation ainsi que des plasmocytes. C’est donc plutôt la monotonie des caractéristiques cyto nucléaires, souvent subtiles, qui est péjorative. La cytologie, qui demeure l’examen de choix dans le diagnos-tic des lymphomes, est cependant loin d’être évidente et une certaine expérience est requise pour pouvoir confirmer la présence d’ un lym-phome malin (LM), son grade et son immuno-phénotype (B ou T). D’autres examens non invasifs viennent à la rescousse pour aider à la

Figure 6: Adénocarcinome des glandes anales, aspect cytologique relativement bénin

caractérisation des LM comme la cytométrie en flux (FACS) et la PCR (PAAR). Ils seront parti-culièrement utiles dans les lymphomes à petites cellules d’aspect non blastique du chat(Pour plus d’informations nous demander et lire le Laboklin actuel 02/14 «Approche diagnostique des leucémies et lym-phomes chez le chien et le chat», sous http://www.laboklin.com/pages/html/fr/nouvelles/_actualite/uebersicht.htm)

Enfin, certaines tumeurs plus rares, quoique d’aspect cytologique (voire histologique) bénin, présentent un comportement agressif. A cette catégorie appartiennent les tumeurs à différen-ciation neuro-endocrine (bien différenciées), les mélanomes ou encore les adénocarcinomes des glandes anales et autres glandes annexes cutanées.

Conclusion

L’ examen cytologique est un examen complé-mentaire de grande valeur en médecine vétéri-naire, en particulier en cancérologie clinique. Il peut être effectué rapidement, à peu de frais et sa fiabilité augmente avec l’expérience du clinicien-cytologiste. Il permet de confirmer la présence d’un processus néoplasique dans une masse, organe ou un épanchement puis, le cas échéant, d’arriver à en évaluer le potentiel de malignité par la connaissance des atypies cy-tonucléaires. Dans de nombreux cas, la cyto-logie offre aux cliniciens, qui ne manquera pas de s’appuyer sur les informations cliniques et biologiques complémentaires, un diagnostic de certitude, contribuant ainsi à orienter la décision thérapeutique. C’est aussi un outil précieux dans le suivi et la surveillance d’une affection. L’examen cytologique n’a d’intérêt que s’il est positif. S’il est négatif par défaut ou si le diagnostic ne peut être établi avec certitude, il renverra à un examen histologique.

Qualité des étalements

Figure 1

cellules inflammatoires

macrophagesgranulocytes neutrophiles

population mixte

Attention aux cellules atypiques et critères de malignité!

bénignité - malignité

cellules non inflammatoires

origine épithéliale

Examen cellulaire (richesse, fond de frottis)

origine mésenchymateuse

lymphocytes plasmocytes

mastocytes

origine (neuro)endocrine cellules rondes

granulocytes éosinophiles

granulocytes basophiles

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Les différents types cellulaires

Classiquement, les cellules sont classées en deux grands groupes: les cellules inflammatoires et les cellules non inflamma-toires monomorphes (voir figure 1).

La classification des inflammations se fait d’une part, d’après le type de cellules ren-contrées et d’autre part, d’après les micro- organismes observés. La présence d’un fort contingent de granulocytes neutrophiles (ou PNN), à hauteur de 80 % et plus, indique une inflammation suppurée, qui peut être aseptique (ex: maladie à médiation immune, inflammation cancéreuse) ou causée par un micro- organisme. Lors d’infection bactérienne, les PNN sont souvent dégénérés (pyocytes) ou activés (cytoplasme spumeux, corps de Döhle, etc) avec des noyaux gonflés, et des bactéries en position intracellulaire (images de phagocytose) sont parfois visibles. Cham-pignons et protozoaires sont aussi à l’origine d’inflammations suppurées. Attention: lors de contamination externe sur un prélèvement non analysé rapidement (ex: un épanchement), une multiplication bactérienne in vitro peut donner aussi des images de phagocytose comme dans une inflammation septique.

Figure 2: Pyothorax, Actinomycètes

Lors d’inflammation pyogranulomateuse (ou granulomateuse), la population est à la fois granulocytaire et macrophagique, avec jusqu’à 50 % de macrophages (ou plus de 50 % de macrophages), et traduit en règle générale un processus inflammatoire ancien. Exemples: réaction à un corps étranger, mycoses (à Trichophyton, Microsporum, Blastomyces, Cryp-tococcus, etc), infections par des protozoaires ou certaines bactéries (mycobactéries, leishma-nies, actinomycètes- voir figure 2).

Une inflammation éosinophile est évoquée quand les granulocytes éosinophiles dépassent 10 % du contingent inflammatoire. Ils sont rencontrés dans les infections bactériennes (rechercher des bactéries intracellulaires) ou cer-tains processus néoplasiques, essentiellement des mastocytomes ou des lymphomes. Les étiologies courantes sont les maladies aller-giques et parasitaires (phénomènes d’hyper- sensibilité), comme le complexe granulome éosinophilique. Les éosinophiles sont souvent accompagnés par des mastocytes ou des granulocytes basophiles, en quantité variable. Une forte proportion de mastocytes plus ou moins différenciés doit inciter à rechercher un mastocytome (voir figure 3).

Figure 3: mastocytome

Dans les inflammations lymphocytaires et lymphoplasmocytaires prédomine une popu-lation de cellules lymphoïdes: lymphocytes et plasmocytes (supérieure à 50 %). Il s’agit no-tamment d’inflammations chroniques, maladies à médiation immune, infections virales et aussi réactions d’hypersensibilité. Un fort contingent de plasmocytes peut indiquer la présence d’un plasmocytome (sécrétant ou non). Une forte proportion de cellules lymphoïdes immatures (blastes lymphoïdes) associée à une monotonie des détails cyto-nucléaires est en faveur d’une lymphoprolifération maligne (lymphome).

D ’un point de vue cytologique, les cellules autres que inflammatoires sont classées en quatre familles: les cellules épithéliales, mésen-chymateuses, rondes et les cellules d’origine neuro-endocrine. Pour toutes ces cellules seront appréciés les éléments «architecturaux» (isolés ou groupés en amas, types d’agencement).

Les cellules épithéliales sont des cellules cohésives aux contours cytoplasmiques nets qui

desquament généralement en amas. Elles sont de forme polygonale à ronde et avec un noyau rond. Des desmosomes sous la forme d’une ligne non colorée sont parfois visibles entre les cellules. Les néoformations malignes d’origine épithéliale sont des carcinomes.

Les cellules mésenchymateuses sont des cellules non cohésives souvent observées isolées ou en petits groupes, et en faibles quantités dispersées au sein des autres popu-lations cellulaires. Leur contour cytoplasmique est diffus et leur forme variable (ronde, ovoïde ou fusiforme), avec un noyau rond à ovale. Les néformations malignes d’origine mésenchyma-teuse sont des sarcomes.

Les cellules rondes (ex: mastocytes, méla-nocytes, histiocytes, lymphocytes) à contour net s’ exfolient de manière isolée, généralement en grande quantité. Selon leur degré de différenciation, certaines caractéristiques cyto-plasmiques permettent souvent d’identifier leur origine (granulation brun-noirâtre des mélanocytes, petites granulations rougeâtres des mastocytes, etc).

Les cellules d’origine (neuro)endocrine se présentent microscopiquement avec l’ image typique du «noyau nu dans une mer de cyto-plasme». Avec un noyau rond et des contours cytoplasmiques diffus, elles apparaissent sous la forme d’ îlots lâches.

En conclusion, le fond de frottis, les détails cytologiques et, quand disponible, l’ architec-ture vont pouvoir conduire au typage cellulaire (tumeur épithéliale, mésenchymateuse, histio-cytaire, lymphoïde, etc). Cela n’est pas toujours possible, en particulier quand le matériel prélevé n’est pas représentatif de l’ensemble du tissu suspect. ou en présence d’une tumeur peu différenciée. Dans ces cas, le diagnostic définitif repose souvent sur un examen histo-logique à partir d’ un nouveau prélèvement.

Les critères de malignité

Une fois la nature des cellules ou du tissu identifiée, la question qui se pose est la suivante: sont-ce des cellules normales? ou hyperplasiques/métaplasiques? a-t-on affaire à une néoformation bénigne? ou à une tumeur maligne? En règle générale, les trois premiers

cas, les processus «bénins», ne peuvent pas être distingués à l’ examen cytologique. Même s’il n’existe pas de critère de malignité absolu, on recherche néanmoins des critères de malignité ou atypies cytonucléaires capables de caracté-riser une tumeur maligne.

Les cellules saines d’un tissu présentent souvent une certaine uniformité dans leur taille, affinité tinctoriale et les caractéristiques de leurs noyau et cytoplasme (taille, aspect, couleur, contour, etc). Par contre, les cellules néoplasiques montrent des anomalies mor-phologiques d’intensité variable (atypies), de majeures (carcinomes) à subtiles (sarcomes, lymphomes). La première anomalie fréquem - ment rencontrée est une anisocytose (cellules de différentes tailles, microcytose ou cellules géantes, pléomorphisme). Puis viennent les atypies cytoplasmiques suspectes, parmi lesquelles: une (hyper)basophilie, des contours cytoplasmiques irréguliers, une vacuolisation hétérogène, une perte des grains de sécrétion.

Finalement, ce sont les nombreuses et complexes atypies nucléaires qui sont les plus utiles pour déterminer le degré de malignité d’une tumeur. Seront recherchées en particulier: anisocaryose (noyaux de différentes tailles), à l’origine d’un rapport nucléocytoplasmique augmenté et/ou inconstant; plurinucléations, macro- ou plurinucléolations (variabilité dans les nombre, taille et forme des nucléoles), épaissis-sement de la membrane nucléaire, aspect de la chromatine, activité mitotique augmentée et/ou mitoses atypiques.

Figure 4: critères de malignité (sarcome): anisocaryose, plurinucléation, plurinucléolation

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Les différents types cellulaires

Classiquement, les cellules sont classées en deux grands groupes: les cellules inflammatoires et les cellules non inflamma-toires monomorphes (voir figure 1).

La classification des inflammations se fait d’une part, d’après le type de cellules ren-contrées et d’autre part, d’après les micro- organismes observés. La présence d’un fort contingent de granulocytes neutrophiles (ou PNN), à hauteur de 80 % et plus, indique une inflammation suppurée, qui peut être aseptique (ex: maladie à médiation immune, inflammation cancéreuse) ou causée par un micro- organisme. Lors d’infection bactérienne, les PNN sont souvent dégénérés (pyocytes) ou activés (cytoplasme spumeux, corps de Döhle, etc) avec des noyaux gonflés, et des bactéries en position intracellulaire (images de phagocytose) sont parfois visibles. Cham-pignons et protozoaires sont aussi à l’origine d’inflammations suppurées. Attention: lors de contamination externe sur un prélèvement non analysé rapidement (ex: un épanchement), une multiplication bactérienne in vitro peut donner aussi des images de phagocytose comme dans une inflammation septique.

Figure 2: Pyothorax, Actinomycètes

Lors d’inflammation pyogranulomateuse (ou granulomateuse), la population est à la fois granulocytaire et macrophagique, avec jusqu’à 50 % de macrophages (ou plus de 50 % de macrophages), et traduit en règle générale un processus inflammatoire ancien. Exemples: réaction à un corps étranger, mycoses (à Trichophyton, Microsporum, Blastomyces, Cryp-tococcus, etc), infections par des protozoaires ou certaines bactéries (mycobactéries, leishma-nies, actinomycètes- voir figure 2).

Une inflammation éosinophile est évoquée quand les granulocytes éosinophiles dépassent 10 % du contingent inflammatoire. Ils sont rencontrés dans les infections bactériennes (rechercher des bactéries intracellulaires) ou cer-tains processus néoplasiques, essentiellement des mastocytomes ou des lymphomes. Les étiologies courantes sont les maladies aller-giques et parasitaires (phénomènes d’hyper- sensibilité), comme le complexe granulome éosinophilique. Les éosinophiles sont souvent accompagnés par des mastocytes ou des granulocytes basophiles, en quantité variable. Une forte proportion de mastocytes plus ou moins différenciés doit inciter à rechercher un mastocytome (voir figure 3).

Figure 3: mastocytome

Dans les inflammations lymphocytaires et lymphoplasmocytaires prédomine une popu-lation de cellules lymphoïdes: lymphocytes et plasmocytes (supérieure à 50 %). Il s’agit no-tamment d’inflammations chroniques, maladies à médiation immune, infections virales et aussi réactions d’hypersensibilité. Un fort contingent de plasmocytes peut indiquer la présence d’un plasmocytome (sécrétant ou non). Une forte proportion de cellules lymphoïdes immatures (blastes lymphoïdes) associée à une monotonie des détails cyto-nucléaires est en faveur d’une lymphoprolifération maligne (lymphome).

D ’un point de vue cytologique, les cellules autres que inflammatoires sont classées en quatre familles: les cellules épithéliales, mésen-chymateuses, rondes et les cellules d’origine neuro-endocrine. Pour toutes ces cellules seront appréciés les éléments «architecturaux» (isolés ou groupés en amas, types d’agencement).

Les cellules épithéliales sont des cellules cohésives aux contours cytoplasmiques nets qui

desquament généralement en amas. Elles sont de forme polygonale à ronde et avec un noyau rond. Des desmosomes sous la forme d’une ligne non colorée sont parfois visibles entre les cellules. Les néoformations malignes d’origine épithéliale sont des carcinomes.

Les cellules mésenchymateuses sont des cellules non cohésives souvent observées isolées ou en petits groupes, et en faibles quantités dispersées au sein des autres popu-lations cellulaires. Leur contour cytoplasmique est diffus et leur forme variable (ronde, ovoïde ou fusiforme), avec un noyau rond à ovale. Les néformations malignes d’origine mésenchyma-teuse sont des sarcomes.

Les cellules rondes (ex: mastocytes, méla-nocytes, histiocytes, lymphocytes) à contour net s’ exfolient de manière isolée, généralement en grande quantité. Selon leur degré de différenciation, certaines caractéristiques cyto-plasmiques permettent souvent d’identifier leur origine (granulation brun-noirâtre des mélanocytes, petites granulations rougeâtres des mastocytes, etc).

Les cellules d’origine (neuro)endocrine se présentent microscopiquement avec l’ image typique du «noyau nu dans une mer de cyto-plasme». Avec un noyau rond et des contours cytoplasmiques diffus, elles apparaissent sous la forme d’ îlots lâches.

En conclusion, le fond de frottis, les détails cytologiques et, quand disponible, l’ architec-ture vont pouvoir conduire au typage cellulaire (tumeur épithéliale, mésenchymateuse, histio-cytaire, lymphoïde, etc). Cela n’est pas toujours possible, en particulier quand le matériel prélevé n’est pas représentatif de l’ensemble du tissu suspect. ou en présence d’une tumeur peu différenciée. Dans ces cas, le diagnostic définitif repose souvent sur un examen histo-logique à partir d’ un nouveau prélèvement.

Les critères de malignité

Une fois la nature des cellules ou du tissu identifiée, la question qui se pose est la suivante: sont-ce des cellules normales? ou hyperplasiques/métaplasiques? a-t-on affaire à une néoformation bénigne? ou à une tumeur maligne? En règle générale, les trois premiers

cas, les processus «bénins», ne peuvent pas être distingués à l’ examen cytologique. Même s’il n’existe pas de critère de malignité absolu, on recherche néanmoins des critères de malignité ou atypies cytonucléaires capables de caracté-riser une tumeur maligne.

Les cellules saines d’un tissu présentent souvent une certaine uniformité dans leur taille, affinité tinctoriale et les caractéristiques de leurs noyau et cytoplasme (taille, aspect, couleur, contour, etc). Par contre, les cellules néoplasiques montrent des anomalies mor-phologiques d’intensité variable (atypies), de majeures (carcinomes) à subtiles (sarcomes, lymphomes). La première anomalie fréquem - ment rencontrée est une anisocytose (cellules de différentes tailles, microcytose ou cellules géantes, pléomorphisme). Puis viennent les atypies cytoplasmiques suspectes, parmi lesquelles: une (hyper)basophilie, des contours cytoplasmiques irréguliers, une vacuolisation hétérogène, une perte des grains de sécrétion.

Finalement, ce sont les nombreuses et complexes atypies nucléaires qui sont les plus utiles pour déterminer le degré de malignité d’une tumeur. Seront recherchées en particulier: anisocaryose (noyaux de différentes tailles), à l’origine d’un rapport nucléocytoplasmique augmenté et/ou inconstant; plurinucléations, macro- ou plurinucléolations (variabilité dans les nombre, taille et forme des nucléoles), épaissis-sement de la membrane nucléaire, aspect de la chromatine, activité mitotique augmentée et/ou mitoses atypiques.

Figure 4: critères de malignité (sarcome): anisocaryose, plurinucléation, plurinucléolation

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aktuell

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Le diagnostic cytologique :petit mémento pour la pratique courante

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Info 09/2015

L’ examen cytologique des épanchements ca-vitaires, des masses superficielles ou profondes et des organes internes est devenu un examen complémentaire incontournable de plus en plus utilisé en pratique courante. Le diagnostic cytologique permet d’apporter des informations précieuses sur la nature du tissu et ses éventuelles anomalies morphologiques, aidant ainsi à l’établissement d’un diagnostic et d’un pronostic, et permettant d’orienter la décision thérapeutique.

Principes de l’examen cytologique

Appréciation de la qualité des étalementsA l’œil nu, on peut évaluer la richesse du matériel déposé et étalé sur les lames séchées à l‘ air et le résultat de la coloration, et notamment la présence de gouttelettes lipidiques qui seront en partie éliminées par la coloration.

L’ examen des lames au microscope se fait du faible grossissement (G x 100-200) au fort grossissement (G x400 puis à immersion G x1000). Au faible grossissement, il s’agit d’évaluer la cellularité (richesse et répartition cellulaires) et de vérifier la présence en quantité suffisante de cellules identifiables et/ou corres-pondant aux structures ponctionnées. Au gros-sissement moyen seront appréciés l’ aspect du fond de frottis et les proportions des différentes populations cellulaires (inflammatoires, mono-morphes non inflammatoires, mixtes, trame de fond particulière) puis seront repérées les zones riches en amas cellulaires pour l’examen final au fort grossissement. Enfin, avec l’objectif à immersion seront examinés les détails cyto- nucléaires, en particulier sur les cellules atypiques, avec la recherche des critères de malignité. L’ identification des micro-organismes se fait également au fort grossissement.

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Abb.  1  

Cancer ou pas cancer?La présence d’ au moins trois critères de malignité sur la majorité des cellules suspectes examinées sera fortement en faveur d’une tumeur maligne. Cependant, cette règle est à nuancer lorsque un fort contingent inflammatoire est associé aux cellules atypiques. En effet, les cellules issues de tissus hyperplasiques ou métaplasiques inflammés présentent à cause de l’inflammation des atypies qui peuvent être aisément confondues avec un processus tumoral.Pour pouvoir qualifier un épanchement ca-vitaire de tumoral, il est nécessaire d’identifier au moins cinq critères de malignité sur des cellules suspectes, même en faible nombre dispersées dans un exsudat inflammatoire. La raison en est que dans un épanchement, des cellules épithéliales néoplasiques sont difficiles à distinguer des cellules mésothéliales réactives, notamment lors d’inflammation chronique. L’ ex-amen cytologique sera diagnostique si en plus les amas de cellules atypiques observés dans l’épanchement peuvent être rattachés à organe.

Figure 5: Lymphome , figures de mitose

Cas particulier des lymphomesLa règle des «trois critères ou plus» de malignité n’est pas valable pour les lymphoproliférations malignes. En effet, il existe dans les structures lymphoïdes normales et aussi hyperplasiques un panachage cellulaire de lymphocytes de différentes tailles et divers degrés de maturation ainsi que des plasmocytes. C’est donc plutôt la monotonie des caractéristiques cyto nucléaires, souvent subtiles, qui est péjorative. La cytologie, qui demeure l’examen de choix dans le diagnos-tic des lymphomes, est cependant loin d’être évidente et une certaine expérience est requise pour pouvoir confirmer la présence d’ un lym-phome malin (LM), son grade et son immuno-phénotype (B ou T). D’autres examens non invasifs viennent à la rescousse pour aider à la

Figure 6: Adénocarcinome des glandes anales, aspect cytologique relativement bénin

caractérisation des LM comme la cytométrie en flux (FACS) et la PCR (PAAR). Ils seront parti-culièrement utiles dans les lymphomes à petites cellules d’aspect non blastique du chat(Pour plus d’informations nous demander et lire le Laboklin actuel 02/14 «Approche diagnostique des leucémies et lym-phomes chez le chien et le chat», sous http://www.laboklin.com/pages/html/fr/nouvelles/_actualite/uebersicht.htm)

Enfin, certaines tumeurs plus rares, quoique d’aspect cytologique (voire histologique) bénin, présentent un comportement agressif. A cette catégorie appartiennent les tumeurs à différen-ciation neuro-endocrine (bien différenciées), les mélanomes ou encore les adénocarcinomes des glandes anales et autres glandes annexes cutanées.

Conclusion

L’ examen cytologique est un examen complé-mentaire de grande valeur en médecine vétéri-naire, en particulier en cancérologie clinique. Il peut être effectué rapidement, à peu de frais et sa fiabilité augmente avec l’expérience du clinicien-cytologiste. Il permet de confirmer la présence d’un processus néoplasique dans une masse, organe ou un épanchement puis, le cas échéant, d’arriver à en évaluer le potentiel de malignité par la connaissance des atypies cy-tonucléaires. Dans de nombreux cas, la cyto-logie offre aux cliniciens, qui ne manquera pas de s’appuyer sur les informations cliniques et biologiques complémentaires, un diagnostic de certitude, contribuant ainsi à orienter la décision thérapeutique. C’est aussi un outil précieux dans le suivi et la surveillance d’une affection. L’examen cytologique n’a d’intérêt que s’il est positif. S’il est négatif par défaut ou si le diagnostic ne peut être établi avec certitude, il renverra à un examen histologique.

Qualité des étalements

Figure 1

cellules inflammatoires

macrophagesgranulocytes neutrophiles

population mixte

Attention aux cellules atypiques et critères de malignité!

bénignité - malignité

cellules non inflammatoires

origine épithéliale

Examen cellulaire (richesse, fond de frottis)

origine mésenchymateuse

lymphocytes plasmocytes

mastocytes

origine (neuro)endocrine cellules rondes

granulocytes éosinophiles

granulocytes basophiles