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Le Département de la Haute-Loire, dessins sont en quelque sorte un fantasme ou une vision idéale et personnelle du voyage. Un désir de paix, de rencontres, de décou- vertes, en

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Le Département de la Haute-Loire, l’Inspection académique et le réseau CANOPE d’Au-

vergne ont la volonté de créer à travers ce projet un partenariat visant à initier les élèves

à la pratique artistique et à encourager la démarche de création.

Ainsi les équipes enseignantes sont engagées déjà dans la construction du parcours artis-

tique et culturel de l’élève renforçant cohérence et continuité entre le premier degré et

le second degré. Les élèves peuvent donc construire des connaissances, rencontrer des

artistes, des œuvres authentiques et découvrir des lieux culturels.

L’utilisation d’œuvres originales en classe a été amorcée dans les écoles du premier degré

et dans le second degré depuis cinq années dans ce département de la Haute-Loire. Cette

mise à disposition d’œuvres originales par les artistes locaux, se fait dans le cadre du pro-

jet fédérateur départemental dénommé « Artothèque-Exposition Nomade », qui est inclus

dans le plan de développement artistique et culturel académique.

Ce projet a pour vocation de mettre les élèves en présence d’œuvres authentiques (œuvres

abouties ou non, ébauches, maquettes ou encore esquisses) dans le cadre de l’accompagne-

ment à l’enseignement de l’histoire des arts, obligatoire depuis les nouveaux programmes

de 2008 et du soutien à la pratique artistique dans les classes.

Une exposition d’œuvres est mise en place au sein de l’école ou de l’établissement pen-

dant un ou plusieurs semaines, à la suite de quoi un travail est engagé par les classes

autour d’une œuvre de la collection présentée, qui amène les élèves à se questionner sur

la démarche de création de l’artiste et à produire une œuvre de compagnonnage. Grâce au

soutien de la DRAC, l’artiste intervient une fois en classe.

A la suite d’échanges avec la direction des services départementaux de l’éducation nationale

de la Haute-Loire, le Département a manifesté son intérêt à promouvoir les arts visuels en

élargissant à ce projet sa politique de soutien à la création, la diffusion et la sensibilisation.

Pour le département de la Haute-Loire

Jean-Pierre MARCON

Président du Conseil Départemental

Pour la direction des services académiques

Jean-Willams SEMERRARO Inspecteur d’académie des

Services de l’Éducation nationale

Pour le CANOPÉ de l’académie de Clermont-Fd

Anne-Marie SAINTRAPT

Directrice

En Chemin Philippe Bresous - 2012

15 x 15 cm

28 x 28 cm Encre

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"En chemin…"

Cette série a été réalisée peu de temps avant mon départ pour St

Jacques de Compostelle, pendant l’été 2012.

A l’origine, il s’agissait d’être pratique: emporter de quoi peindre ou

dessiner en restant léger. Une seule couleur donc.

Ces dessins sont en quelque sorte un fantasme ou une vision idéale

et personnelle du voyage. Un désir de paix, de rencontres, de décou-

vertes, en lien étroit et harmonieux avec notre environnement : la

nature.

Philippe BRESOUS

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Liberté Philippe Bresous - 2010

76 x 91cm Peinture sur bois

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Sans Titre / Liberté

Cette œuvre est intitulée « Sans Titre ».

Plus exactement, elle n’avait pas de nom jusqu’à aujourd’hui, à l’ins-

tant où j’écris ces quelques lignes. A présent, il m’apparaît comme

une évidence de nommer les choses pour qu’elles existent.

Je la baptise donc : Liberté.

C’est un beau nom.

Cette œuvre est née d’un besoin : indiquer le chemin qui mène vers

mon atelier de peinture. L’idée étant que l’accès à cet atelier est ou-

vert à tous et à chacun, quelque soit son apparence, sa culture, son

univers.

Il s’agit donc d’un symbole d’ouverture à la création, la curiosité, la

multitude et le mélange harmonieux de ce qui est là, dans la joie et

la simplicité. Elle est la reconnaissance de la différence et de ses ri-

chesses.

Philippe BRESOUS

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La Cathédrale

Corinne Chany - 2011

92 x 73cm Technique mixte

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La Cathédrale

« Le Puy!... Quel site extraordinaire pour percevoir «l’Histoire» tout en

laissant l’imaginaire errer, se perdre, et finalement se retrouver au fil

des ruelles et des monuments. »

Corinne CHANY

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La Dame de Fer Corinne Chany - 2010

120 x 60 cm Technique mixte

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La Dame de Fer

Paris… ville de lumière où jaillit la vie et se dressent de nombreuses

démonstrations en béton, cette grande dame de fer, si majestueuse,

finit toujours par déployer sa grandeur. Slalomant dans ce labyrinthe

géant, cachée quelque part, nous la cherchons irrémédiablement.

Corinne CHANY

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Sourire ouvert pour une communication juste

Enola Charmille - 2011

55 x 32 cm Collage - Éléments naturels

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Sourire ouvert pour une communication juste

Parler est une chose,

Communiquer en est une autre.

C’est quoi communiquer ?

Minéral : soufre, or piment, pierre volcanique, sable silicifié par un

éclair

Végétal : tranche d’arbre, lichens, algue

Animal : coquillages, pennes de plumes, ailes de papillons, piquants

d’oursin fossilisé.

Enola CHARMILLE

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SERIE « CONGELATIONS »

Emilie Delmas - 2012

70 x 70 cm Photographie-peinture, encres, pigments, végétaux, minéraux

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Série « Congélation »

Délicates existences. Ce projet met en scène une série de quatre

boules congelées. Une expérience intense, où la congélation est ici

utilisée comme technique, à part entière, de création artistique. Les

photographies proposées en sont le témoignage. Épurées, elles re-

présentent des objets fragiles et éphémères. Elles incarnent à elles

seules la notion formelle de temporalité. La glace, le givre, les cris-

taux, naissent un instant puis disparaissent furtivement.

Ancré dans une esthétique certaine, ce travail unique invite : couleur,

lumière et transparence. Sous l’effet du froid et du phénomène de

cristallisation, la matière, librement, s’étire et se transforme. Végé-

taux, encres, peintures, minéraux, textiles, tous se mêlent à cette

expérience.

Une forme ronde, une courbe enfin. Un objet qui roule et s’évade.

Emilie DELMAS

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Alizée Lucie Delmas - 2009

25 x 15 x 40 cm Terre cuite raku

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Alizée

Pièce tirée d’une série de 4 sculptures.

Ne faire qu’un avec la nature, se mêler aux éléments naturels voilà ce

que reflète cette sculpture.

Cette femme portée par le vent, si proche de la nature éprouve une

telle sensation de liberté, de légèreté que son corps se mêle au mou-

vement du vent.

Lucie DELMAS

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Graines de Fleur-Évolution Lucie Delmas - 2009

20 x 20 x 20 cm Terre engobée

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Graine de Fleur-Évolution

De l’observation à la reproduction

Après un mois d’observation des fleurs, plantes ainsi que de leurs

graines au beau milieu de mon jardin, il en est sorti toute une série de

sculptures dans lesquelles j’ai représenté des graines. J’ai eu envie

de reproduire leur finesse, leur légèreté et leur beauté.

C’est une manière pour moi de parler du lien que nous avons avec la

nature et de lui rendre hommage.

Ces trois sculptures sont l’évolution d’une graine jusqu’à l’état de

fleur, c’est un symbole qui va de la naissance à la maturité.

Technique

Ces graines sont en terre, elles ont été façonnées à la main puis colo-

rées grâce à des engobes.

Lucie DELMAS /

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Janvier 2012 Isabelle Faccini - 2012

2 pièces : 50 x 56 cm 1 pièce : 56 x 56 cm Papier, gouache, aquarelle, crayon

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Janvier 2012

Le dessin utilise ordinairement le papier comme support de transcription. Pour moi, il

devient une peau sur laquelle je raconte une histoire en utilisant des techniques mixtes,

mélangeant l’aquarelle et la gouache avec des outils graphiques comme la pierre noire,

les crayons de couleur. Il est toujours question de fil dans mes dessins. Mais ne parle-

t-on pas du fil d’une histoire ? De celles que l’on se raconte, celles que l’on nous a

racontées. Notre réalité se construit autour et par elles. Et elle commence par ce qui

nous constitue au centre, tout au centre, l’histoire de l’humanité ; au départ étaient

des hommes qui avaient éprouvé la nécessité de reporter sur la roche des cavernes

l’empreinte de leur main, la trace de leur existence.

L’histoire des femmes est liée intrinsèquement au devoir de recouvrir le corps, de le

protéger du froid, du regard, de l’extérieur. La couturière et son fil ; geste indéfectible,

piquer la peau de bête, puis le tissu pour en réunir des morceaux, confectionner des

vêtements.

La dentellière qui à l’aide d’un carton représentant le motif, pique des épingles dans

les endroits indiqués; une multitude de petits ronds. Les contourner avec les fils, les

reliant les uns aux autres par une succession de nœuds. Car c’est le nœud qui donnera

vie au motif, à la dentelle. Toujours, le fil est destiné à tenir, à relier, à attacher. Em-

ployé aussi pour les sutures, les ligatures chirurgicales, lorsque la chair est blessée, et

qu’il est nécessaire de refermer la plaie. Là, il est question de lésions physiques, mais

n’en est-il pas de même des blessures de l’âme ? La chair, n’est-elle pas un lieu de

mémoire, d’inscription ? N’est-il pas aussi à recoudre ces plaies-là ? L’âme trébuchant

sur le corps. Indissociables l’un de l’autre.

La psychanalyse s’attelle à cette charge; refermer les béances, un point après l’autre,

tout en sachant que la couture demeurera présente, car il n’est pas à les effacer; elles

font partie de notre histoire, elles sont aussi ce qui nous constitue. Mais, toujours, le

fil permet ce déplacement dans l’espace, qu’il soit effectif ou mental. Il est ce lien d’un

point à un autre, recouvrant, tenant, signifiant, tout à la fois. Alors, sur le papier, je joue

avec ce fil, à l’instar du mythe des « Parques », ces fileuses détenant le cours de la vie,

le tranchant immuablement lorsqu’il doit en être ainsi. Sauf que pour ma part, il ne

s’agit que d’un fil dessiné sur du papier, auquel j’influe mes propres règles. Les règles

d’un jeu me permettant d’en définir les limites et, du coup de me créer, à l’intérieur, un

espace de liberté.

Et ce fil, parfois m’échappe. Alors survient le dérapage, le pas de côté, qu’il faut prendre

en considération, l’écouter, le rattraper, le reprendre en main, pour rétablir l’équilibre.

Le dessin est pour moi en conversation avec mon travail de sculpture (où il est aussi

question d’enveloppe corporelle et de fil) et celui de l’écriture. En moi encore le sou-

venir de mon apprentissage de l’écriture avec une plume, du plaisir des pleins et des

déliés, les taches qui, immanquablement survenaient et à partir desquelles j’essayais

de représenter ce qu’elles m’évoquaient. Les dérapages, au final, ne sont-ils pas une

porte qui s’ouvre ? Et, comme dans l’écriture où, parfois, l’espace vaquant entre les

mots et aussi important que le mot lui-même, l’espace que crée le fil sur la peau du

papier projette au-delà, en deçà, au travers. Peut-être dans des espaces intérieurs.

Isabelle FACCINI

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Autoportrait Antoine Fargette - 2007

32 x 27 x 29 cm Terre, patine

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Autoportrait

« Quelle est cette drôle de forme ?

Il s’agit de mon autoportrait fait en terre.

Je sais, on ne me reconnaît pas, et pourtant c’est bien moi.

J’ai réduit mon image à ce qui me caractérise, à mon sens, le ques-

tionnement perpétuel : POURQUOI ?????

Vous aussi, vous avez plein de questions à poser aux grands, alors

posez-les en les sculptant. »

Antoine FARGETTE

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Voiseau

Cathy Gagnaire - 2010

65 x 36 x 42 cm Papier mâché, tissus, peinture et végétaux

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Voiseau

« Voiseau de la grande forêt, je suis raconteur d’histoires et je suis

tellement passionné par ce que je raconte que, quelquefois lorsqu’on

est fatigué de m’entendre, on me boutonne mon bec... mais lorsque,

au contraire, on veut rêver sur mes histoires, vite, on ouvre, avec ce

petit bouton de nacre, là sur mon bec.

Oui, je suis aussi coquet, j’ai un corsage, ourlé de dentelle faite à la

main. Par contre, j’ai perdu mon baluchon, j’y transportais mes tré-

sors pour raconter les histoires. Si vous voulez m’en refaire un..., mais

attention pas avec n’importe quoi, je n’aime que les matières nobles :

le coton, le velours, la dentelle, la baptiste... à vous de voir ! »

Cathy GAGNAIRE

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Promenade Lucie Guillot - 2014

30 x 40 cm Collage, peinture

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Promenade

C’est une petite promenade au milieu des images que je collecte en

attendant de trouver celles qui vont aller ensemble. De toutes ori-

gines et époques, découpées, recadrées, assemblées, détournées,

repeintes : c’est un jeu.

Lucie GUILLOT

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Rodolphe et Garance Lucie Guillot - 2011

30 x 30 cm

Sérigraphie sur toile

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Rodolphe et Garance

« La photographie provient d’une série autour d’un personnage : Ro-

dolphe, un rat qui vit dans la forêt. Il est bricoleur, ramasse toutes

sortes de trésors dans la forêt et ailleurs. Sa compagne de jeux s’ap-

pelle Garance. Il y a des photos où ils font des costumes avec des

feuilles, où ils se déguisent, où ils jouent au cirque, ou bien au tir de

marrons.

Ces personnages créent en partant de choses très simples trouvées

au hasard, et s’amusent en même temps.

La photographie d’origine a été prise avec un appareil 6x6, qui permet

de faire de très bons agrandissements.

Sur cette photo, les deux rats sont costumés, mais avec des ailes de

papillons sur le dos.

Toutes les photos ont été prises dans une ancienne pinatelle qui jus-

tement, est un lieu idéal pour l’imagination car les arbres y ont toutes

sortes de formes et on peut jouer avec, et c’est tout naturellement que

j’ai imaginé qu’il pouvait bien y habiter ce petit rat, quelque part dans

un arbre. »

Lucie GUILLOT

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Icônes, Pousse-Pousse Sylvaine Hasse - 2002

153 x 94 cm

Pigments, pierre noire, blanc de Meudon, colle de peau, sur bois

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Icônes, Pousse-Pousse

Tableau/jeu où les époques Renaissance et Contemporaine s’entre-

mêlent au travers des visages de deux icônes de référence (Andy Wa-

rhol) ; la Joconde et Marylin Monroe.

Créé à partir de l’idée des petits pousse-pousse de l’enfance avec une

reconstitution d’un sujet, ce tableau de grande dimension est réalisé

sur un support bois avec une peinture constituée de pigments et de

colle de peau.

Partie de plaisir ou le joueur reconnaît au final les deux célébrités.

Sylvaine HASSE

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La Frontière Michel Le Quéré - 2014

40 x 40 x 30 cm Chêne, bronze, sable

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La Frontière

Le drame des réfugiés. La frontière comme un canyon inquiétant au

lieu d’être un lieu de rencontre, une ouverture passionnante sur le

monde symbolisée par ces caravanes reliant des coutumes, des civili-

sations, des êtres vivants s’enrichissant mutuellement. Dans de nom-

breux pays en guerre, des enfants sont obligés de fuir. De quitter leur

maison, leur école, leur village, leur pays. Certains séparés des autres

membres de leur famille quand ils ne sont pas orphelins à cause des

combats. Habités par l’espoir d’être accueillis de l’autre côté de la

frontière, soignés, nourris et protégés. J’imagine (mal) la douleur de

ces êtres sans défense. Je suis tellement attaché à la maison de mon

enfance, au toit qui me protège, aux rues paisibles de mon village. Je

ne sais pas grand-chose du malheur mais toujours j’apporterai ma

petite pierre à la défense des Droits des Enfants.

Cette installation comme un jouet pour dire à l’enfance en souffrance

j’ai tout à fait conscience d’être le citoyen d’un pays responsable dans

l’Histoire d’agressions impérialistes en tous genres commises de

l’autre côté de sa frontière.

Sable et chêne proviennent d’ici, du pays calme de France, mais les

petits dromadaires en bronze sont l’œuvre d’un artiste marocain ano-

nyme. Que les chênes de mon pays protègent un jour son exil si né-

cessaire.

Michel LE QUÉRÉ

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Au Petit Frère que je n’ai pas eu Michel Le Quéré - 1991

45 x 24 x 31 cm Bois peint

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Au petit frère que je n’ai pas eu

Au milieu de la rue éventrée

sous la discussion acharnée des armes automatiques

parmi les détritus

les rats

la lèpre de la peur

le gel et l’eau croupie

les crevasses sur le futur

la tendresse et les murs écroulés

imperturbablement

au papa et à la maman

deux enfants sourds qui jouent penchés sur un petit

sursaut d’humanité.

Michel LE QUÉRÉ

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e

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Tête

Quelle est cette tête silencieuse, arrondie, sans un poil sur le caillou ?

À qui sont ces petits yeux sur ce grand nez pointu ?

Qui a fait cette tête, qui n’en est pas vraiment une ?

Si c’en est une, que regarde-t-elle ?

Et qui la regarde en essayant de percer le mystère ?

Ce portrait est né du jeu d’un grand enfant, et de la rencontre géniale

de quelques objets détournés de leur sens premier.

Objets, outils confectionnés et utilisés par l’homme pour l’agriculture.

L’homme crée l’objet. L’outil crée le paysage. Le paysage façonne

l’homme.

« Tout portrait se situe au confluent d’un rêve et d’une réalité. »

(G. Perec)

Jérôme LEYRE

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Colonne hélicoïdale Jérôme Leyre - 2012

25 x 25 x 45 cm Bois collé

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Colonne hélicoïdale

Note d’intention :

La Colonne hélicoïdale de forme géométrique rappelle les construc-

tions de la Renaissance et les dessins de Léonard de Vinci.

L’œuvre reste abstraite, pouvant être vue comme un trait d’union

entre le Ciel et la Terre, une expression du désir d’élévation. Sa forme

hélicoïdale que l’on retrouve dans la nature, évoque la structure de

la molécule d’A.D.N. contenant l’ensemble des informations néces-

saires au développement et au fonctionnement d’un organisme vivant.

Réalisée à partir d’éléments simples, la Colonne hélicoïdale est une

structure à la fois dynamique et esthétique que l’on retrouve dans la

nature. Synthèse sobre et radicale qui oscille entre statisme et mou-

vement de rotation inhérent à l’œuvre ; l’espace devient également la

matière sur laquelle je travaille.

Elle offre une note poétique et sensuelle au public qui la rencontre.

Démarche artistique :

J’habite au confluent de la Gazeille et de la Loire. le fleuve a toujours

été une source et un support d’inspiration pour moi.

Depuis une dizaine d’années je crée des œuvres de Land-Art, et j’offre

une vision sur la relation de l’œuvre à son environnement immédiat.

Mon travail s’inscrit dans une volonté de sensibiliser le public à la

genèse et aux formes du vivant, mes œuvres interrogent sur la forme,

les lignes, les textures qui définissent notre espace naturel.

Ma démarche de création porte sur mon souhait de rendre formelle

ma propre interrogation sur la relation de l’homme avec son environ-

nement, les éléments, son territoire de vie.

J’attache une importance particulière à la technique employée : la

simplicité comme finalité et non comme commencement.

Jérôme LEYRE

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Paysage post-moderne Pierre Pauzon - 2015

Terre cuite et bois

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L’oeuvre est composée de différentes structures. La première est

une pièce verticale en terre modelée, cuite et émaillée. Elle est

accompa-gnée de socles en bois tourné et en terre cuite. Il s’agit

d’une maquet-te à l’échelle 1/3 d’une sculpture en bronze.

Cette pièce traite de la mise en volume d’un paysage. L’élément

cen-tral rappelle une architecture verticale d’inspiration post

moderne. Cette dernière est placée seule dans un univers

abandonné, presque figé.

Les formes bombées sont comme des ilots, des strates évoquant

des temps géologiques. Les différents matériaux et textures

utilisés pour cette sculpture offre une vue particulière sur le

paysage . En effet, on peut y voir un espace naturel aménagé et

non aménagé par l’homme se déroulant dans le temps.

Pierre PAUZON

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Les femmes-oiseaux Fabienne Recanzone-Tilmont

33 x 24 cm

Acrylique sur bois

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Les femmes-oiseaux

Un après-midi. L’été. Une boîte de peinture à l’huile, jamais utilisée.

Un bloc de papier tissé de format standard. Un après-midi, d’ennui

latent. Solitaire.

Avec lenteur j’installe ce peu de matériel. Peu à peu, une certaine

concentration, m’emplit, et je fais inconsciemment le vide autour de

moi, puis l’impatience, celle de peindre, celle du premier geste, le

plus vrai. Mon regard se pose malgré tout, sur le portrait, le mien sur

le mur de droite. Celui peint par mon père, lorsque j’avais huit ans, et

mon regard clamait l’arrêt de cette pause difficile. Au deuxième plan,

le ciel de Lyon, vu de la fenêtre du sixième étage, du 53 cours Fran-

klin-Roosevelt.

À cette époque, celui des petites peintures, en 1986, je vis à Nanterre

et le RER me fait découvrir Paris et ses musées. J’aimais Bonnard,

Edouard Vuillard, les Nabis, Matisse.

La nuit, j’observais les salons des beaux appartements, des beaux

quartiers, visibles, par orgueil, peut-être. Ils étaient, à peu de chose,

la retranscription exacte des intérieurs peints par Vuillard.

Je découvrais aussi l’univers de Christian Lacroix, ses créations par-

ticipaient aussi à nourrir mon imaginaire et ma conscience, celui des

contes, des loups, des forêts.

J’aimais les oiseaux, les beaux tissus, sans doute ma naissance à

Lyon, et les visites, avec l’école, des ateliers de Soyeux. En plus de

cette année à l’école des Arts Appliqués, sur l’Isle Barbe, au bord du

Rhône, où j’appris la création textile. Je dessinais durant cette période

beaucoup d’arabesques, c’était un réflexe, comme ensuite, celui des

maisons, les lunes, les oiseaux, les échelles, les arbres, les chiens

perdus et quelques bonhommes puisés sur les murs des villes, dans

les livres, l’actualité, le vécu des êtres, la nature, les peintures, la mu-

sique, le cinéma d’Emir Kusturica, (Le temps des gitans de 1989), les

contes de l’enfance.

Cette série s’est faite en quelques heures, et plusieurs années d’ob-

servation, elle s’est faite avec une extrême facilité, comme si elle exis-

tait déjà, comme si un lutin des contes d’Andersen guidait ma main et

surtout mon esprit sans que je le sache.

Fabienne RECANZONE-TILMONT

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La Recyclerie Nicolas Savoye - 2013

29,7 x 42 cm Photo

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La Recyclerie

Voici donc une des deux premières affiches relatives à la Recyclerie de

Taulhac où l’on voit le corps de la petite demoiselle.

Le petit personnage, la petite mascotte a été fabriquée entièrement

avec des objets de « récup », puis pris en photo dans mon studio bri-

colé avec fond en vieux rideaux, lumière de fenêtre et lampe de che-

vet, machine à fumée et retouches avec le logiciel Photoshop. Chaque

objet utilisé a été nommé au bout d’une petite flèche. Au final, il y

aura une troisième affiche ou l’on pourra voir le personnage faire une

action mais, surprise !

Nicolas SAVOYE

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s éléments

es éléments

et

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Le Scientifique

La forme

Cette sculpture est seulement un élément d’une création réalisée en

2009 par l’artiste. C’est la tête d’un scientifique, dont le corps très lourd

et très encombrant est absent de ce prêt pour des raisons pratiques. Ce

personnage fait partie d’une structure composée de cinq scientifiques

insérés dans une mécanique animée, réalisée pour Expo-Science

en mai 2009 (présentation dans le livret de l’artiste ci-joint) et sur :

www.poesiemecanique.fr.

La technique

C’est un modelage en argile. L’artiste utilise de la terre chamotée (ar-

gile enrichie de terre cuite pilée) et des émaux. Il a réalisé une tête à

partir d’une grosse boule de terre, les traits du visage sont sculptés

dans la matière, puis l’intérieur de la tête est évidé, creusé. C’est en

dernier que les finitions sont effectuées. La sculpture est cuite une

première fois à 900 degrés puis une seconde fois à 1000 degrés en

appliquant les émaux. Un choc thermique est provoqué en sortant la

pièce du four à haute température puis en la plongeant dans un bac à

enfumage, bac rempli de sciure de bois ou de papier. Grâce à la tech-

nique d’enfumage du raku qui veut dire : « le bonheur dans le hasard »,

les émaux craquellent et prennent une couleur de cendres dans les

interstices, les fissures. fr.wikipedia.org/wiki/Raku. Des ajouts d’élé-

ments divers sont installés en fin de réalisation (phare et autres pe-

tites pièces). Grâce à une pile de 6 volts, le phare peut s’éclairer.

La signification ou le sens

Pour l’artiste faire de la sculpture avec de l’argile, utiliser la technique

du raku représente une véritable détente. Il s’agit d’un moment de

douceur après des périodes intensives de travail du métal. L’artiste

voulait montrer des scientifiques toujours en recherche attendant les

résultats d’une « grosse » expérience.

L’usage

Cette œuvre est un élément d’une énorme structure animée. Elle a

été commandée pour la Fête de la science : Expo-Science à Blavozy

en mai 2009. C’est un des cinq personnages qui composaient la créa-

tion ; depuis, certains ont été vendus.

Nicolas SAVOYE

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La robe râpe Bojana Subotin

120 x 20 x 60 cm Tissus sérigraphié

Le vêtement La robe nous invite à reconsidérer le regard que l’on porte sur l’objet. Les différentes distances d’observations modifient la perception. En prenant un peu de recul, la râpe qui écorche se transforme en une armure qui protége puis en parure qui couvre et sublime la personne qui la porte. La position ou l’état d’esprit de l’observateur influe directement sur son point de vue. A lui de se placer par rapport à cette robe pour qu’il puisse observer ce qu’il veut y voir.

SUBOTIN Bojana

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Tryptique en tissus Bojana Subotin 3x 30 x 40 cm

Tissus sérigraphié, encres

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Créer son point de vue

Le tissu La robe et le triptyque sont réalisés à partir d’imprimés inspirés des textiles africains Wax. Pour ces deux travaux, l’estampe reprend un objet à connotation violente. Toutefois, l’agencement et la répétition des motifs ont pour objet d’atténuer cette hostilité. Le pistolet se transforme en fleur par le jeu d’une symétrie centrale. L’observateur peut y voire plusieurs choses sans pour autant qu’il soit véritablement possible de s’affranchir de l’ensemble du contenu.

Bojana SUBOTIN

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Sans titre Tania Tourjansky - 2002

10 x 10 cm Rotring, collage, acrylique

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Sans titre

Tirées de deux séries d’illustrations, ces deux images présentent un

jeu de cache-cache entre d’une part un chat et un papillon et d’autre

part deux poules et un papillon. Avec humour et tendresse, ces prota-

gonistes évoluent dans un environnement volontairement minimaliste

et constitué d’aplats de papiers de couleur. Chacun de ces dessins

pourrait être le point de départ d’une narration à imaginer…

Tania TOURJANSKY

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Paysage Orange Jaap Van der Wal - 2013

80 x 40 cm Huile sur toile

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Paysage Orange

« Que voulez-vous qui tienne un tableau si ce n’est la couleur ? »

Nicolas de Staël

« La beauté de la Haute-Loire, c’est que le paysage a tant de formes

qui apparaissent. Chaque saison a ses propres couleurs, pour un

peintre de paysage, c’est un vrai atelier naturel ».

Jaap VAN der WAL

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Pierre Taillade Jaap Van der Wal - 2010

100 x 40 cm Huile sur toile

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Pierre Taillade

« Jamais, on n’a peint le paysage »

Cézanne

Pierre Taillade est le col qui sépare le Velay des Gorges de l’Allier.

Je n’habite pas loin de là. J’ai dépassé mille fois déjà ce col en hiver,

souvent couvert par la neige, au printemps avec des belles nuances

de vert, d’un air argenté.

En été, les tons chauds de jaune. En automne tout a ses meilleurs

tons de brun orangé et l’air est parfois rose ou rouge.

Quand je suis là, que je laisse le Velay derrière moi et que je regarde

vers les Gorges de l’Allier, j’ai le sentiment d’être dans l’Arcadie.

Je ne veux pas peindre le paysage, mais son âme.

Jaap VAN der WAL

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Meurtre du Reader Digest : « La tête c’est compliqué » YO - 2013

19 x 21 cm Papier, acrylique, photos, éléments divers

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« Meurtre du Reader Digest » la tête c’est compliqué :

Les livres : transformer ce qui est pour moi un « non-livre », à savoir

des ouvrages « Sélections du Reader Digest » en sculptures-livres

a été jubilatoire : déchirer, coller, trouer, découper, dessiner sur les

pages, écarteler la couverture, rendre illisible le contenu originel ont

redonné une autre légitimité à ces pages : le livre a quelque chose de

sacré, de respectable mais pas d’intouchable ; et en l’occurence la

retouche ici ne pouvait être pire que l’original : je m’en suis donné à

cœur joie.

Il s’avère donc que les livres sont eux aussi une matière à retravail-

ler et peuvent avoir une deuxième vie, une présence plastique qui dit

autre chose : même un mauvais livre n’est pas une fatalité !

« Meurtre du Reader Digest » la tête c’est compliqué : la forme des

pages est découpée comme un profil lambda ; mais dans cette tête,

que de pensées croisées et complexes. Et tiens ! Un ange qui bat des

ailes, du grand n’importe quoi et aucune solution à ce maelstrom sans

début ni fin.

YO

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Quelqu’un est caché dans le livre YO - 2013

20 x 30cm Livre, papillons imprimés sur transparent, fil.

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Quelqu’un est caché dans le livre

Même les livres abandonnés sont pleins des fantômes de ceux qui les

ont lus, vendus, imprimés, écrits et qui en ont rencontré les person-

nages. J’ai voulu déformer et métamorphoser ces pages devenues

inutiles et, de découpages en froissements, un corps est apparu qui

semble traîner derrière lui une histoire trop pesante.

YO

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Cauchemar aux xylophages YO - 2012

13 x 19 cm Papier, acryliques, photos, éléments divers

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Cauchemar aux xylophages

Il s’agit d’une « installation » dans un bocal évoquant un rêve un peu

effrayant ; tout est serré, froissé, mélangé : les poissons et les in-

sectes, un visage inquiet, des images tronquées et au final la vision

apocalyptique d’un enfermement : comment s’échapper de ce cau-

chemar ? à moins que… ayant enfermé là mes peurs elles me laissent

tranquille, tandis que je peux les contempler, triomphante, prises

derrière la paroi transparente du verre, et désormais inoffensives ?

YO

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Morphings : Noli Me Tangere 1 mn 35

Sans Nom 45 s

Orages intérieurs 1 mn 45

YO - 2010

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Morphings

J’ai eu envie avec le morphing de réaliser des images impossibles

en peinture mais des images enracinées dans la peinture, et partant

(parlant ?) d’elle.

Et le miracle a lieu : la peinture se met en mouvement, les images

se confondent et se superposent, le personnage d’un tableau en ren-

contre un autre, qui est dans un tableau différent ; on peut aussi choi-

sir un rythme, maîtriser le temps, le rêve de tous les artistes!

Ces rencontres et fusions impossibles dans la réalité créent un autre

réel, déconcertant, parfois monstrueux. Monstrueux parce que tout

est possible, tous les mélanges, toutes les incongruités, toutes les

mutations, il n’y a plus de limite!

Le tableau bouge, change : on est à l’opposé de la grande règle de

l’œuvre d’art classique : une œuvre impérissable, dont la valeur se

mesure, entre autres, à la stabilité dans le temps. C’est la question

que posent fréquemment les acheteurs de peinture : comment va-t-

elle évoluer dans le temps ? En clair, est-ce que je peux être sûr que

rien ne bouge, que la technique est sûre et l’œuvre stable ?

Il est donc fort tentant de détourner la loi d’airain de l’approche mu-

séale classique : faire un tableau qui n’est pas immuable, des person-

nages ou des images peintes qui respirent, changent de visage, sont

instables et mutants.

D’autres champs s’ouvrent ainsi pour la création, qui ne s’excluent

pas mais se nourrissent les uns les autres, des plus classiques aux

plus contemporains.

YO

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Rédaction / Les artistes et Cindy Maroto, conseillère pédagogique arts visuels 43

Conception graphique couverture et mise en page / Joanna Dupuy - Réseau CANOPÉ de l’académie de Clermont-Ferrand

Mise en ligne - Mai 2016