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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT ECONOMIE MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ETUDES SUPÉRIEURES SPECIALISÉES (DESS) « OPTION FINANCES » Thème : Présenté par : RAVOAVY ANDRIANIMANANA Faly Miadana Années Universitaires : 2009/2010 Date de soutenance : 06 Octobre 2010 LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN ÉTABLISSSEMENT PUBLIC ENCADREUR PÉDAGOGIQUE Monsieur RA KOTOARISOA Maminirina ENCADREUR PROFESSIONNEL Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean

LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

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Page 1: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT ECONOMIE

MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ETUDES SUPÉRIEURES SPECIALISÉES

(DESS)

« OPTION FINANCES »

Thème :

Présenté par : RAVOAVY ANDRIANIMANANA Faly Miadana

Années Universitaires : 2009/2010

Date de soutenance : 06 Octobre 2010

LE CONTRÔLE DE GESTION, UN

OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN ÉTABLISSSEMENT PUBLIC

ENCADREUR PÉDAGOGIQUE

Monsieur RA KOTOARISOA Maminirina

ENCADREUR PROFESSIONNEL

Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean

Page 2: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

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REMERCIEMENTS

Nous exprimons, en premier lieu, notre profonde gratitude à Dieu tout

puissant pour sa grâce et son aide afin que nous puissions mettre à terme ce présent

travail de recherche.

Ensuite, nous tenons particulièrement à adresser nos remerciements à :

- Monsieur RANOVONA Andriamaro, Maître de conférences, Doyen

de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université

d’Antananarivo ;

- Monsieur FANJAVA Refeno, Professeur à l’Université

d’Antananarivo, Chef de Département Economie ;

- Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Professeur Agrégé des

Universités, Directeur de Formation ;

- Monsieur RA KOTOARISOA Maminirina, Enseignant à l’Université

d’Antananarivo, notre Encadreur pédagogique ;

- Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean, Enseignant chercheur,

Directeur Général du Budget du Ministère des Finances et du Budget, notre Encadreur

professionnel ;

- Tous les Enseignants permanents et vacataires qui nous ont assuré la

formation au cours de nos cursus universitaires,

- Tout le personnel administratif de la Faculté de Droit, d’Economie,

de Gestion et de Sociologie,

Enfin, nos remerciements s’adressent à tous ceux qui, de près ou de loin,

ont contribué à la réalisation du présent travail, qu’ils veuillent trouver ici l’expression

de notre sincère reconnaissance.

Page 3: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

iii

SOMMAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE ................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE : LE CONTRÔLE DE GESTION ET

L’ETABLISSEMENT PUBLIC .................................................................................... 3

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE CONTROLE DE GESTION ................. 4

Section1 : Définitions et caractéristiques du contrôle de gestion ................................. 4

Section2 : Niveaux et formes de contrôle de gestion .................................................... 7

Section3 : Les outils du contrôle de gestion ............................................................... 15

CHAPITRE II : CONCEPTS SUR LE SERVICE ET L’ETABLISS EMENT

PUBLIC ......................................................................................................................... 24

Section1 : Concepts sur le service public ................................................................... 24

Section2 : Caractéristiques de l’établissement public ................................................. 29

Section3 : Contrôle d’un établissement public et modes de contrôle de gestion ........ 33

DEUXIÈME PARTIE : ANALYSES DU SYSTEME DE CONTROLE DE

GESTION AU SEIN DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC ......... .............................. 38

CHAPITRE I : ANALYSE DE LA SITUATION AU NIVEAU DU CONTROLE

DE GESTION ................................................................................................................ 40

Section1 : Difficultés de contrôle de trésorerie .......................................................... 40

Section2 : Insuffisance du contrôle aux centres de responsabilité et de coûts ........... 43

Section3 : Nécessité du contrôle de gestion et points à améliorer .............................. 49

CHAPITRE 2 : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR LE CONTROLE DE

GESTION ...................................................................................................................... 55

Section1 : Propositions des solutions sur la trésorerie ................................................ 55

Section2 : Résultats attendus et recommandations générales ..................................... 67

Section3 : Apports et limites du contrôle de gestion .................................................. 69

CONCLUSION GÉNÉRALE ...................................................................................... 78

Page 4: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Différents niveaux de contrôle .............................................................. 9

Tableau n° 2 : Formes de contrôle .............................................................................. 11

Tableau n° 3 : Différence entre EPA et EPIC ............................................................ 32

Tableau n° 4 : Types de contrôle ................................................................................. 36

Tableau n° 5 : Gestion de trésorerie quotidienne ...................................................... 57

Tableau n° 6 : Tableau de gestion mensuelle de la trésorerie ................................... 58

Tableau n° 7 : Tableau des dépenses (unité en ariary) .............................................. 63

Tableau n° 8 : Tableau des caractéristiques des dépenses et les dates de chaque

étape du dossier ............................................................................................................. 64

Tableau n° 9 : Tableau de la trésorerie (unité en ariary).......................................... 66

LISTE DES SCHÉMAS

Schéma n° 1 : Boucle de feed-back ................................................................................ 6

Schéma n° 2 : Contrôle d’un établissement public .................................................... 34

Schéma n° 3 : Organigramme...................................................................................... 44

Schéma n° 4 : Processus de contrôle ........................................................................... 51

Schéma n° 5 : Gestion quotidienne de la trésorerie ................................................... 57

Schéma n° 6 : L’évolution mensuelle de la trésorerie................................................ 59

Schéma n° 7 : Solutions proposées .............................................................................. 60

Schéma n° 8 : Présentation graphique de l’escompte ................................................ 61

Schéma n° 9 : Le triangle de la gestion ....................................................................... 71

Schéma n° 10 : Le cycle du contrôle de gestion .......................................................... 72

Page 5: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

v

LISTE DES ABRÉVIATIONS

CHED : Contrôle Hiérarchisé des Engagements des Dépenses DAF : Directeur Administratif et Financier DEF : Demande d’Engagement Financier EP : Etablissement Public EPA : Etablissements Publics à caractère Administratif EPIC : Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial GAC : Gestionnaire d’Activités CENHOSOA : Centre Hospitalier de Soavinandriana IIA: Institute of Internal Auditors ORDSEC : Ordonnateur Secondaire PERT: Program of Evaluation and Review Technique RAF : Responsable Administratif et Financier PRMP : Personnel Responsable du Marché Public ROCE: Return On Capital Employed ROE : Return On Equity ROI : Return On Investment SIIGFP : Système Intégré Informatisé de la Gestion des Finances Publiques SIG : Système d'Information de Gestion SIGMP : Système Informatisé de la Gestion des Marchés Publics SP : Service Public SPA : Service Public Administratif SPIC : Service Public Industriel et Commercial T.G.Q.T : Tableau de Gestion Quotidienne de la Trésorerie

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

Page 6: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Depuis longtemps, certaines activités ont toujours été revendiquées par l'État.

C'est pour cette raison qu'on les nomme fonctions régaliennes. Il s’agit, entre autres, de la

lutte contre un danger extérieur (armée), le maintien de l'ordre (police) et la justice. Ces

fonctions sont généralement considérées comme techniquement et moralement difficiles à

sous-traiter à des sociétés privées. C’est pourquoi les établissements publics assurent des

services publics d’intérêt général prise en charge par une personne publique ou par une

personne privée mais sous le contrôle d’une personne publique. Il existe des services publics

d’ordre et de régulation (défense, justice...), des services publics ayant pour but de la

protection sociale et sanitaire, des services publics à vocation éducative et culturelle et des

services publics à caractère économique et commercial. Généralement, la base du service

public est définie autour de trois principes : continuité du service public, égalité devant le

service public et mutabilité (adaptabilité).

Pourtant, les établissements publics rencontrent souvent des problèmes de

gouvernance. Des corruptions, des revendications et des grèves du personnel témoignent,

entre autres, l’existence de ces problèmes. Pour cela, quel outil de gestion faut-il appliquer

pour pérenniser un établissement public ? Plusieurs auteurs et chercheurs en sciences

économiques, en sciences de management et surtout en sciences sociales ont essayé de

répondre à cette interrogation. Il s’agit, par exemples, du TAYLOR F.W. 1 qui a consacré des

études particulières sur les méthodes de travail dans une organisation ; du WILLIAMSON O. 2 qui a développé l’analyse des théories des coûts de transaction initiées par SIMON H. 3.

Dans cette optique, nous pensons que le contrôle de gestion est considéré comme un outil de

pérennisation de l’établissement public. Nous considérons également que tout pouvoir sans

contrôle, c’est rien (« power without control is nothing »). Cette hypothèse nous a poussé à

1 TAYLOR. (1911), « Les principes de la direction scientifique des entreprises », Éd. Dunod, Paris.

2 WILLIAMSON O. (1988), « The technology and Transaction cost Economics: A Reply », Journal of Economic Behavior and Organisation N°10.

3 SIMON H. (1983), « Administrative behaviour », New York, The Free Press, 1945; trad: administration et processus de decision, Economica, Paris.

Page 7: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

2

réaliser des recherches bibliographiques sur les théories de contrôle de gestion et sur les

concepts de l’entreprise ainsi que des observations sur terrain.

Notons au préalable que le contrôle de gestion est l'activité visant la maîtrise

de la conduite d'une organisation en prévoyant les événements et en s'adaptant à l'évolution,

en définissant les objectifs, en mettant en place les moyens, en comparant les performances et

les objectifs, en corrigeant les objectifs et les moyens. Le contrôle de gestion propose et

élabore des outils de gestion au service du management de l'organisation. Il permet de

procéder à des évaluations de la performance, c'est-à-dire de l'efficience, de l'efficacité, des

synergies et de la flexibilité. Si l’appréciation de la rentabilité reste généralement du ressort de

l'analyse financière, certaines approches telles que le « balanced scorecard » ou le tableau de

bord prospectif permettent d'anticiper son évolution.

Le contrôle de gestion sera analysé comme un système de pilotage de

l’établissement public. En charge de la modélisation efficace de la gestion de l'information

économique, le contrôle de gestion est vraisemblablement l'organe pivot de l'assistance à la

mise en œuvre de la stratégie et du suivi de son efficacité. Le contrôle de gestion permet le

contrôle, la mesure et l'analyse de l'activité d’un établissement public. Des indicateurs seront

suivis (mesurés) et l'écart de la situation (réelle) avec le but visé (valeur cible, budget à

respecter) sera analysé. Il s'agit d'un contrôle non seulement au sens de vérification, mais

aussi au sens de pilotage, même si cette notion est porteuse d'une vision idéologique parfois

critiquée. La base du contrôle de gestion est qu'on ne pilote que ce que l'on mesure, ou dit

autrement "ce qui n'est pas mesuré ne peut être géré". Afin d'améliorer le pilotage des

établissements publics, le contrôle de gestion nécessite un système d’information de gestion.

Ce système sera analysé cependant comme étant une des solutions de telle sorte que des outils

s'avèrent indispensables (outils de business intelligence, calcul de coûts, tableaux de bord,

web applications).

Pour aller plus loin, nous avons divisé notre travail en deux temps. Dans un

premier temps, nous allons étudier plus profondément le contrôle de gestion et

l’établissement public. Dans un deuxième temps, nous entamerons les analyses du système de

contrôle de gestion au sein de l’établissement public.

Page 8: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

3

PREMIÈRE PARTIE

LE CONTRÔLE DE

GESTION ET

L’ETABLISSEMENT

PUBLIC

Page 9: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

4

Au cours de cette partie, nous allons voir d’une part, les généralités sur le

contrôle de gestion et d’autre part les éléments de base sur le service et l’établissement public.

Qu’est ce que le contrôle de gestion ? Quelles peuvent être les différentes

formes de contrôle de gestion ? Quels peuvent être les outils nécessaires pour assurer le

contrôle de gestion ? Quelles sont les caractéristiques du service et de l’établissement public ?

Nous allons essayer de répondre ci-après à ces différentes questions.

CHAPITRE 1

GENERALITES SUR LE CONTROLE DE GESTION

Dans le cadre du contrôle de gestion, HOFSTEDE G.4 montre que pour assurer

les écarts favorables entre la prévision et la réalisation, l’organisation doit mettre en œuvre le

système de contrôle à priori. Mais dans l'exécution budgétaire, il vaudrait mieux qu'elle

applique le système de contrôle à posteriori. Cela permet aussi de détecter l'erreur survenue

pendant l'exécution des tâches et que l'on puisse le renvoyer vers le service émetteur pour

rectification.

Le contrôle à priori et le contrôle à posteriori nécessitent une connaissance de

base sur le contrôle de gestion. C’est l’objet du présent chapitre.

Section1 : Définitions et caractéristiques du contrôle de gestion

Plusieurs définitions et points de vue permettent de déduire la finalité du

contrôle de gestion et peuvent également orienter sa mise en place et son fonctionnement dans

l’établissement public.

4 Hofstede G. (1981), Management control of public and non-for-profit activities, Accounting Organizations and Society , volume 6, n°3.

Page 10: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

5

1-1 Définitions

Il existe plusieurs définitions du contrôle de gestion. Nous allons essayer de

montrer quelques unes pour savoir les différentes approches de certains auteurs et spécialistes

dans le domaine. Selon ANTHONY et DEARDEN5, le contrôle de gestion est un processus

par lequel les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les moyens sont utilisés de manière

efficace et efficiente pour atteindre les objectifs visés. Dans ce cas, les responsabilités du

contrôleur de gestion sont les suivantes : concevoir le système d’information, contribuer à la

conception de la structure de l’entreprise sur la base d’une décentralisation efficace de

l’autorité, faire fonctionner correctement le système d’information et effectuer des études

économiques (ou y participer seulement). Cette définition un peu classique a été critiquée

parce que, prise isolément, elle est considérée comme incomplète. C’est pourquoi nous avons

jugé utile d’en présenter deux autres plus cadrées. Il s’agit, tout d’abord de la définition du

BURLAUD6 : « Le contrôle de gestion est l’un des rouages essentiels de la régulation interne

et du pilotage. Il a pour objectif de mettre sous tension les ressources humaines de

l’organisation et de rendre cohérentes les activités des différents acteurs au sein de l’entreprise

afin qu’elles concourent à la réalisation de l’objectif commun ». Ensuite, la définition du

TELLER R.7 montre que « Le contrôle de gestion est considéré comme un processus d’aide à

la décision permettant une intervention avant, pendant et après l’action. C’est un système

global d’information interne à l’entreprise qui permet la centralisation, la synthèse et

l’interprétation de l’ensemble des données figurant les performances de chacune des activités

ou fonctions de l’entreprise. Outre le fait qu’il doit contribuer à la « reconfiguration » de

l’entreprise, le contrôle de gestion remplit sa fonction d’interface, notamment en donnant des

éléments d’arbitrage entre le référentiel interne et le marché ».

L’objectif du contrôle de gestion d’une entreprise est de « maîtriser sa conduite

en s’efforçant de prévoir les événements pour s’y préparer avec son équipe et de s’adapter à

une situation évolutive. Il faut à cet effet :

- définir un ensemble cohérent d’objectifs pour tous les responsables de conception et

d’exécution,

- mettre en place les moyens en hommes, en équipements, en services extérieurs, en

organisation de commandement et de coordination pour atteindre ces objectifs ;

5 ANTHONY R.A. et DEARDEN J. (1976), Management Control systems, Irwin, Homewood 6 BURLAUD A. et SIMON C. (1997), Le contrôle de gestion, Editions La Découverte 7 TELLER R., (1999), Le contrôle de gestion. Pour un pilotage intégré de la stratégie et de la finance, Editions EMS.

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6

- observer régulièrement les excès et les insuffisances des performances réalisées

relativement aux objectifs assignés ;

- utiliser ces observations pour entreprendre, le cas échéant, l’aménagement raisonné

des objectifs de départ ou les actions correctives appropriées sur les moyens mis en

place.

Par conséquent, nous pouvons retenir que le contrôle de gestion est l'activité

visant la maîtrise de la conduite d'une organisation en prévoyant les événements et en

s'adaptant à l'évolution, en définissant les objectifs, en mettant en place les moyens, en

comparant les performances et les objectifs, en corrigeant les objectifs et les moyens.

1-2 Caractéristiques du contrôle de gestion

Le système de contrôle de gestion peut être caractérisé de la manière suivante

selon THIETARD R.A.8 : classique et cybernétique. Le contrôle dit « classique » est basé sur

la détection des erreurs, puis sur leurs corrections. Le système d’information comptable, va

trouver ses ressources dans seules observations chiffrées disponibles supposées sans biais et

par conséquent perçues comme étant « objectives ». Le contrôle « classique » est, ainsi

certain, rationnel, et peut disposer d’une information suffisante pour associer le résultat à son

responsable.

Schéma n° 1 : Boucle de feed-back9

8 THIETARD R.A., Le management, PUF – que sais-je ? 9 Source: THIETARD R.A., Le management, PUF – que sais-je ?

Actions

Correction

Mesure des effets

Effets

Page 12: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

7

Processus de gestion

Le contrôle de type « cybernétique » fait référence à la théorie des systèmes et

notamment au concept de feed-back tel que nous l’avons évoqué plus haut (voir le schéma1).

Le caractère automatique de ce contrôle présente de nombreux avantages par rapport au

précèdent : c’est un contrôle dans lequel la constatation de l’erreur et la correction de l’erreur

sont quasiment simultanées ; on peut parler de contrôle en temps réel. Par ailleurs il permet

l’autocontrôle et assure l’interconnexion planification- activation – contrôle (voir schéma2).

Section2 : Niveaux et formes de contrôle de gestion

2-1 Les différents niveaux de contrôle

Le système de contrôle de gestion est un système d’aide à la décision.

Généralement, il existe trois niveaux de décisions dans l’entreprise : les décisions

stratégiques, les décisions de gestion et les décisions opérationnelles. ANTHONY R.A. et

DEARDEN 10 distinguent :

10 ANTHONY R.A. et DEARDEN (1965), Planning and control systems, A Framework for analysis, Harvard university.

Organisation

Activation (Mise en œuvre des moyens)

Planification (Objectifs)

Résultats

Contrôle

Page 13: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

8

- les décisions stratégiques prises par les dirigeants : elles ont une incidence plutôt

globale, c'est-à-dire sur l’ensemble de l’entreprise, sur le long terme,

- les décisions de gestion prises au niveau intermédiaire de la hiérarchie : elles ont une

incidence plutôt partielle (sur une fonction, un département, par exemple) sur un

horizon plus court,

- les décisions opérationnelles prises par les exécutants: elles font références aux actes

réalisés quotidiennement par les agents dans le cadre de moyens et d’objectifs fixés.

Dans cette typologie, on trouve le classement effectué par SIMON H.11:

- les décisions non programmées, faiblement structurées (c'est-à-dire que le problème à

résoudre n’est pas clairement défini, de même que les hypothèses), pour lesquelles

l’aptitude du décideur est déterminante car il ne peut être fait l’inventaire des

conséquences de la décision et des liens de causalité directe entre la décision et les

résultats,

- les décisions non programmées mais fortement structurées, pour lesquelles le décideur

peut s’aider de techniques d’aide à la décision, la simulation par exemple,

- les décisions programmées, routinières, dont les conséquences peuvent être

inventoriées, et qui peuvent donc être modélisées en vue de la recherche de la solution

optimale.

Cette typologie ne recouvre pas exactement la précédente mais apporte un

éclairage utile quant au type de contrôle pouvant exister à chaque niveau. Ainsi la première

catégorie de décisions, qui correspond aux décisions dites stratégiques, met l’accent sur la

difficulté de mettre en place un contrôle stratégique notamment la difficulté de planifier et de

faire le lien entre l’activité et les résultats de cette activité.

En s’appuyant sur ces typologies, nous pouvons caractériser les différents

niveaux de contrôle (voir Tableau suivant).

Comme l’indique ce tableau, les typologies présentées ont l’avantage de mettre

l’accent sur la différentiation des contrôles exercées à chaque niveau mais il faudrait en

déduire que le contrôle de gestion ne concerne que le niveau intermédiaire. Le système de

contrôle de gestion doit assurer la liaison et la cohérence entre les trois niveaux. Chaque

niveau constitue un sous système et les anomalies détectées à un niveau, selon leur

11 SIMON H., (1957), adminstrative behavior, Macmilla.

Page 14: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

9

importance, peuvent constituer des signaux pour les autres et déclencher des actions

correctives à différents niveaux.

Tableau n° 1 : Différents niveaux de contrôle

Niveau de

contrôle

Responsables

concernés

Durées Nature du système Outils Référentiels

Stratégiques Direction

générale

Plusieurs

années

Système :

- d’aide à la

décision,

-de planification,

-de communication

et de motivation

Plans - efficacité

- rentabilité globale

- niveau satisfaisant

(benchmarking)

Gestion Directeurs

de :

- département

- usine

- zone

Une et

plusieurs

années

Système de pilotage

des centres de

responsabilités

Programmes

Budgets

- Efficacité

- Efficience

- optimum

Opérationnel

Chefs de :

- service

- équipe

Moins

d’un an

et jour le

jour

Système de

mobilisation des

équipes

- normes

- tableaux

de bord

- Ecarts

- conformité aux

règles et normes

- économie

(réduction des

coûts)

La configuration d’un système de contrôle de gestion va dépendre du poids

donné à chaque niveau, des outils utilisés, des procédures, de la périodicité des contrôles etc.

Quant à la valeur du système mis en place, elle sera fonction :

- de sa capacité à évoluer de manière à toujours répondre aux ententes de l’entreprise,

- de son aptitude à réguler chaque sous-système et d’assurer l’interface entre les sous-

systèmes,

- du processus d’apprentissage qu’il engendre par l’accumulation d’une expérience au

cours du temps.

Page 15: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

10

2-2 Les différentes formes et conditions de contrôle

Quelle que soit la configuration du système de contrôle de gestion, dans le

modèle classique présenté, on trouve toujours les éléments suivants :

- des résultats comparés à des objectifs ou à des normes,

- des moyens utilisés comparés à ceux qui avaient été prévus,

- un calcul et une analyse d’écarts qui déclenchent des mesures correctives,

- un processus d’apprentissage, grâce à l’expérience acquise au cours du temps.

En réalité, les hypothèses du modèle ne sont pas toujours satisfaites : ainsi il

n’est pas toujours possible de mesurer les résultats, ou d’établir des normes. Certains auteurs,

comme OUCHI W. G. 12 et HOFSTEDE G.13, ont mis l’accent sur la nécessité de recourir

parfois à d’autres formes de contrôle.

a. Les formes de contrôle

Les formes de contrôle auxquelles font référence ces auteurs sont très liés au

mode d’organisation, notamment au type de régulation dominant.

Dans les développements précédents ayant trait à l’organisation, nous avons

fait état de différents régulateurs : la hiérarchie, la réglementation, le consensus et la

décentralisation. La combinaison de ces régulateurs au sein d’une entreprise, et le poids

accordé à l’un d’eux, va caractériser le mode de fonctionnement de l’entreprise considéré et

avoir une incidence sur la motivation des individus et le type de contrôle.

Au sein des entreprises à régulation fortement hiérarchique, les individus

travaillent pour satisfaire aux directives du chef. Le contrôle hiérarchique effectué par le

supérieur, qui a une connaissance directe du comportement de ses agents, se caractérise par sa

complicité et sa réactivité.

Dans les organisations à régulation réglementaire, les individus travaillent dans

le respect des règles et des procédures. Le contrôle qui résulte est dit contrôle bureaucratique

car il induit des comportements rigides, peu enclins à la créativité. Le respect des procédures

est généralement vérifié par le service d’audit interne.

12 Ouchi W. G. (1979), A conceptual framework for the design of organizational control mechanisms, Management Science, septembre 1979, volume 25, n°9. 13 Hofstede G. (1981), Management control of public and non-for-profit activities, Accounting Organizations and Society en 1981, volume 6, n°3.

Page 16: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

11

La coordination par la recherche de consensus suppose un minimum de valeurs

partagées. Ce type de régulation favorise d’ailleurs la création d’une culture commune et l’on

parlera alors de contrôle par la culture, ou de « contrôle par le marché », selon l’expression

de OUCHI W. G., ou de contrôle par la régulation sociale. Le contrôle considéré peut

également être défini comme une absence de contrôle, dans le sens formel du terme. Le plus

souvent, dans ce type d’entreprise, les salariés adhérent au « code de conduite » puisqu’ils ont

été recrutés non seulement en fonction de leurs compétences mais également en fonction de

leur capacité d’intégration.

La décentralisation, basée sur l’autonomie des entités, va par contre introduire

un esprit de compétition surtout si, dans un but de motivation, les entités sont considérées

comme des centres de profit. Le calcul de la rentabilité comparée des centres permettra de la

mettre en concurrence. On parlera alors de contrôle par le marché ».

Ces formes de contrôle peuvent, dans une certaine mesure, remplacer le

contrôle de gestion ou être exercées de manière concomitante.

Dans un pays donné, le mode de régulation est très dépendant de la culture du

pays considéré, les formes de contrôle sont donc elles-mêmes dépendantes du contexte

cultuel. C’est ainsi qui dans les pays latins et les pays d’Afrique, l’organisation est plutôt

hiérarchique et réglementaire et, comparativement à ce qui se produit dans les pays anglo-

saxons, l’introduction d’une certaine décentralisation ne consiste pas naturellement et

prioritairement à une organisation en centres de profits.

b. Les conditions de contrôle selon Ouchi

Selon OUCHI W. G., le système de contrôle dépend de deux critères : la

possibilité de mesurer les résultats et la connaissance du processus d’activité,

Selon l’auteur, ces deux critères peuvent être présentés dans une matrice afin

de déterminer les situations et les formes de contrôles possibles (voir le tableau suivant).

Tableau n° 2 : Formes de contrôle

Connaissance du processus d’activité Parfaite Imparfaite Possibilité de mesurer les résultats

Elevée Contrôle des comportements ou des résultats

Contrôle des résultats

Faible Contrôle des comportements

Contrôle de marché

Source : Ouchi, 1979

Page 17: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

12

Selon ce tableau, si on est en parfaite connaissance du processus d’activité

avec une bonne possibilité de mesurer les résultats, il est recommandé de pratiquer le contrôle

par les comportements ou par les résultats. Au contraire, le contrôle par le marché est plus

convenable à condition qu’on ne dispose assez de possibilité de mesurer les résultats ni de

connaissance du processus d’activité

c. Les conditions de contrôle selon HOFSTEDE

Selon HOFSTEDE G., le modèle classique de contrôle ne peut être existé que

si les quatre critères suivants, classés par ordre d’importance, sont remplis :

- les objectifs sont clairs,

- les résultats sont mesurables,

- les effets des actions correctives sont prévisibles,

- les actions sont répétitives.

Si le premier critère n’est pas respecté, le contrôle est qualifié de « contrôle

politique ». Si seul le premier critère est satisfaisant, on est face à un « contrôle par

jugement ». Si seuls les deux premiers critères sont satisfaisants et que l’activité est répétitive,

on peut procéder par « essais erreurs », sinon le contrôle est « intuitif ». Si toutes les

conditions sont satisfaites mais que les actions ne sont pas répétitives, le contrôle ne peut être

fait que par un expert. Si les actions sont répétitives, toutes les conditions sont satisfaisantes

pour qu’il y ait un « contrôle routinier ».

Soulignons que le modèle proposé par HOFSTEDE G. a été élaboré par

référence aux organisations publiques. En conséquence, il met l’accent sur les difficultés

d’adaptation du modèle classique de contrôle de gestion à ces organisations.

2-3 Le contrôle interne, l’audit interne et l’audit externe

Le contrôle organisationnel peut être défini comme « l’ensemble des référence

qui orientent les processus qui relient les décisions, les actions, les résultats, … Il est surtout

un ensemble de dispositifs visant à offrir une assurance de qualité des décisions et des

actions »14.

14 GERVAIS M., (1997), Contrôle de gestion, Edition Economica.

Page 18: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

13

Le contrôle de gestion est l’élément important de ce contrôle organisationnel

mais il n’est efficace que s’il s’appuie sur une information fiable. La fiabilité des informations

est elle-même fonction des procédures et des normes de contrôle de l’information comptable

donc du contrôle interne et de l’audit.

a. Le contrôle interne

Le contrôle interne n’est pas une fonction mais un ensemble de dispositions

mises en œuvre dans l’entreprise par la direction générale. « Le contrôle interne apparaît

comme un support sur lequel s’appuie la maîtrise des opérations d’une entité15. Pour mieux

l’appréhender, nous ferons référence à plusieurs définitions. Selon l’ordre des Experts-

comptables16: « Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de

l’entreprise. Il a pour but, d’un coté, d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la

qualité de l’information, de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser

l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et

procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci ».

Selon la compagnie des commissaires aux comptes17, « Le contrôle interne est

constitué par l’ensemble des mesures de contrôle comptable et autres que la direction définit,

applique et surveille sous sa responsabilité afin d’assurer :

- la protection du patrimoine,

- la régularité et la sincérité des enregistrements comptables des comptes annuels qui en

résultent,

- la conduite ordonné et efficace des opérations de l’entreprise,

- la conformité des décisions avec la politique de direction ».

Selon l’Institute Internal Auditors: « Les objectifs principaux du système de

contrôle interne sont d’assurer :

- la fiabilité et l’exhaustivité de l’information,

- le respect des politiques, plans, procédures, lois et règlements,

- la sauvegarde des biens,

- l’utilisation économique et efficace des ressources,

- la réalisation des objectifs et des buts attribués à une activité ou programme »18.

15 LAUZEL P. et TELLER R., (1997), Contrôle de gestion et Budgets, Edition Sirey. 16 Lorino p. (1993), Le contrôle de gestion stratégique. La gestion par les activités, Edition Dunod. 17 Savall H. et Zardet V., (1992), Le nouveau contrôle de gestion, Edition Comptable malesherbes

Page 19: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

14

Le contrôle interne remplit donc une pluralité de missions qui présentent un

double intérêt pour le contrôleur de gestion. D’une part, il vise la fiabilité de l’exhaustivité de

l’information ainsi que la sauvegarde des biens. A ce titre, c’est sur l’existence et l’évaluation

du contrôle interne que reposera l’audit des comptes. D’autre part, il assure le respect des

politiques, des plans, de l’utilisation efficace des ressources. A ce titre, il servira aussi de base

à l’audit opérationnel.

b. L’audit interne

Selon l’IIA (Institute of Internal Auditors), « l’audit interne qui est à l’intérieur

de l’entreprise est une fonction indépendante d’évaluation périodique des opérations pour le

compte de l’organisation »18. A certains égards, l’audit interne et le contrôle de gestion sont

fonctions comparables : elles s’intéressent toutes les deux à l’ensemble des activités de

l’entreprise. Les responsables de ces fonctions ne sont pas des opérationnels mais des

conseillers.

Par ailleurs elles présentent des différences. Par rapport au contrôleur de

gestion, l’auditeur interne :

- s’intéresse davantage aux systèmes de procédures qu’aux relations « objectifs –

moyens – résultats »,

- exerce des missions ponctuelles, il n’est pas responsable d’un système d’information

et de pilotage permanent,

- utilise des méthodes de travail différentes, il se rend sur le lieu de travail pour observer

et écouter,

- est mandaté par la direction tandis que le contrôleur de gestion assure l’interface entre

la direction et les responsables opérationnels.

Il n’en reste pas moins que les fonctions sont complémentaires. Le contrôle de

gestion est d’autant plus efficace que les informations sont de qualité, que les outils et

méthodes utilisées sont pertinents, que les procédures existantes sont respectées. De son côté

l’auditeur interne peut, grâce au contrôleur de gestion, détecter les disfonctionnements et

orienter en conséquence son programme de travail.

18 Cité par EKOKA B., Structuration du modèle financier du contrôle de gestion à travers les disciplines à source, Cahier de recherche no. 2003 - 160, Centre de Recherche en Gestion de Toulouse.

Page 20: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

15

c. L’audit externe des comptes

L’audit externe est celui effectué par un professionnel compétent et

indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité des comptes. L’audit

externe peut être un audit légal (celui exercé par le Commissionnaire aux comptes dans

certaines sociétés) ou un audit contractuel. Comme l’auditeur interne, l’auditeur externe

s’occupe de la qualité de l’information mais, par rapport à ce dernier, il se préoccupe de la

conformité des informations de l’entreprise aux principes généralement admis, ainsi qu’aux

normes nationales et internationales, ce qui n’est pas sans intérêt pour le contrôleur de gestion

qui, partant des informations comptables, est amené à effectuer des comparaisons avec des

entreprises nationales ou internationales.

Section3 : Les outils du contrôle de gestion

Le contrôle de gestion s’appuie surtout sur les ressources humaines puisque

toute décision est prise par homme et qu’ils présentent la clé du succès ou l’échec de

l’entreprise. Mais il utilise aussi des moyens comme la comptabilité, l’analyse des écarts, les

budgets et le tableau de bord. En fait, les aspects les plus visibles du contrôle de gestion sont

l’établissement de budgets, leur contrôle, et l’information des responsables par l’élaboration

du tableau de bord.

En tant qu’outils de contrôle de gestion, nous allons voir dans cette section les

comptabilités générales et analytiques ainsi que le tableau de bord..

3-1 Les comptabilités

La comptabilité semble, pour l’entreprise, la première source d’information

financière. Elle joue un rôle primordial, elle est tenue dans le but d’évaluer la situation réelle

de l’entreprise en observant, en analysant, en classant, et en enregistrant les faits comptables.

3-1-1 Comptabilité générale

La comptabilité générale permet de dresser un bilan (contenant les actifs, les

capitaux propres et les passifs) et de constater le résultat de l’entreprise (perte ou bénéfice).

Le contrôle de gestion a besoin d’informations avec une périodicité plus courte

qu’une périodicité annuelle. L’utilisation d’états financiers avec une périodicité courte impose

Page 21: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

16

la tenue de comptes d’inventaire permanent de façon à connaître rapidement la valeur des

stocks finaux. Cette même périodicité oblige à procéder à l’évaluation des dotations aux

amortissements, pertes de valeur et provisions pour l’établissement des états financiers :

- soit en faisant une prévision des dotations annuelles et en les répartissant par

abonnement dans les différentes périodes, c'est-à-dire en divisant par le nombre de période

choisi ;

- soit en procédant à l’évaluation des dotations concernant la période pour chaque sortie

d’états financiers et de constater le résultat de l’entreprise (perte ou bénéfice).

La comptabilité générale permet la comparaison des différentes postes d’états

financiers, et de surveiller leur évolution d’une période à l’autre. Des écarts seront ainsi

dégagés et analysés par le contrôle de gestion, et permettront d’en déduire des actions

correctives.

Le compte de résultat par fonction répartit les charges par grandes fonctions et

permet une estimation des coûts de production, des coûts commerciaux et des coûts

administratifs sans recourir à une véritable comptabilité analytique. Le compte de résultat par

nature permet de dégager des indicateurs (production de l’exercice, consommations de

l’exercice, valeur ajoutée, excédent brut d’exploitation) intéressant pour l’analyse. C’est

pourquoi, le système comptable est considéré comme outil primordial pour le contrôle de

gestion.

3-1-2 Comptabilité analytique

La comptabilité analytique est un outil d’analyse et de contrôle des coûts dans

l’entreprise. Elle effectue un certain nombre de traitements sur l’information comptable

élémentaire, des regroupements, des reclassements, des ventilations, abonnement, …dans le

but de mener les analyses (rentabilité des produits, préparations des décisions,…).

Il existe des liens étroits qui unissent la comptabilité analytique et le contrôle

de gestion. Il est indispensable d’effectuer une comptabilité analytique pour calculer et

contrôler le coût de revient afin de maximiser le profit. Les coûts peuvent être calculés, par

fonction, par responsabilité, par produit ou par type de produit, par groupe de clients, par

fournisseurs, par opérations, etc.

La comptabilité analytique a pour objectifs d’établir des prévisions de charges

et de produit d’exploitation, de déterminer et expliquer les écarts entre ces prévisions et les

Page 22: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

17

réalisations correspondantes, et d’une manière générale, mettre à la disposition des éléments

de nature à préparer les décisions de Direction et de Gestion.

Pour atteindre effectivement ces objectifs, l’organisation de la comptabilité

analytique doit être adaptée, aussi exactement que possible, aux caractéristiques de

l’entreprise et à sa structure organique. Rappelons que la tenue d’une comptabilité analytique

n’est pas obligatoire pour une entreprise. Elle est optionnelle et facultative.

3-2 Le tableau de bord de gestion

Le tableau de bord de gestion peut être considéré comme un outil d'évaluation

de l'organisation d'une entreprise ou d'une institution constitué de plusieurs indicateurs de sa

performance à des moments donnés ou sur des périodes données. Ce tableau de bord est

quelque part un peu l'instrument de prédilection du contrôleur de gestion. Avant de devenir un

outil essentiel pour tous les managers ou responsables d'un processus ou d'une activité, le

tableau de bord a souvent été associé à la fonction de contrôle de gestion.

3-2-1 Description

Un tableau de bord de gestion est un échantillon réduit d'indicateurs permettant

à un gestionnaire de suivre l'évolution des résultats, les écarts par rapport à des valeurs de

référence (objectifs fixés, normes internes ou externes, références statistiques, etc.), le plus

possible en temps réel, en se concentrant sur ceux qu'il considère comme les plus significatifs.

Un indicateur est un paramètre ou une combinaison de paramètres qui représente l'état ou

l'évolution d'un système, il est choisi en fonction des leviers d'action qui seront utilisés pour

prendre d'éventuelles mesures correctives et donc en fonction de décisions à prendre dans le

futur. Les données sont généralement issues d'un Système d'Information de Gestion (SIG).

Robert Kaplan et David Norton19 ont élaboré une méthode de conception d'un

tableau de bord prospectif d'entreprise (balanced scorecard) qui s'inspire des travaux de

Michael Porter relatifs à la chaîne de valeur dans l'entreprise.

Daniel Boix et Bernard Féminier20 définissent le tableau de bord de pilotage

comme « un outil de pilotage à la disposition d'un responsable ou de son équipe pour prendre

des décisions et agir en vue de l'atteinte d'un but qui concourt à la réalisation d'objectifs

stratégiques » et considèrent que c'est un outil d'aide au management pour piloter (orienter les

19 Robert S. Kaplan, David P. Norton (2003), Le tableau de bord prospectif, Editions d'Organisation, 20 Daniel Boix , Bernard Féminier (2004), Le tableau de bord facile, , Editions d'Organisation.

Page 23: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

18

évolutions et les effets du fonctionnement d'un système), animer une équipe en développant

une réflexion collective et organiser dans le but d'utiliser au mieux des ressources.

Le tableau de bord prospectif permet de valider et d'ajuster la stratégie, le

tableau de bord de pilotage permet de mettre l'opérationnel au service de la stratégie. Un

tableau de bord de pilotage est constitué d'un ensemble d'indicateurs consensuellement

définis, de procédures de collecte d'information et de procédures d'exploitation (utilisation des

résultats).

3-2-2 Paramètres du tableau de bord de gestion

Un tableau de bord d'un gestionnaire ou d'un décideur présente des indicateurs

permettant de suivre et d'anticiper le fonctionnement et l'activité de l'entreprise ou du service.

Un ou plusieurs indicateurs type présente la progression par rapport à un objectif de gestion

fixé. Ainsi l'utilisateur sait quelles actions il doit entreprendre pour atteindre son objectif. Il

est recommandé d'équilibrer son tableau de bord afin de mieux apprécier le progrès. Par

exemple :

• domaine commercial : chiffre d'affaires, marge moyenne, nombre de nouveaux

clients ;

• domaine de management de la qualité : nombre de réclamations clientèle, activité du

service après-vente ;

• domaine de finances : Flux de trésorerie, solde de trésorerie, volume des encours, délai

de règlement clients ;

• domaine de production : productivité, quantités produites, nombre de défauts en sortie,

nombre d'heures supplémentaires ;

• domaine de ressources humaines : turnover, absentéisme, dépenses de formation ;

• domaine de gestion de projets : valeur acquise d'un projet, indicateur d'efficacité

(Indicateur de Performance des Coûts (IPC) ou Cost Performance Index (CPI) en

anglais), indicateur d'efficience (Indicateur de Performance des Délais (IPD) ou

Schedule Performance Index (SPI) en anglais, etc.

Le tableau de bord prospectif est un tableau de bord qui intègre des gains

tangibles et non mesurables, pour relier les nouvelles capacités d'évolution qualitative de

l'organisation aux résultats financiers de celle-ci.

Normalement un tableau de bord de gestion est un échantillon réduit d'indicateurs, pour ne

pas surcharger la mémoire du décideur.

Page 24: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

19

3-2-3 Le tableau de bord et les méthodes de mesure de la performance

Le concept de balance scorecard développé par KAPLAN et NORTON suscite

un énorme intérêt depuis quelques années. Ce concept repose sur l'idée que les managers

doivent évaluer leur performance sous quatre perspectives : Les clients, le business interne,

l'innovation et l'apprentissage et enfin les éléments financiers. Selon les auteurs, la mesure de

performance ainsi développée doit répondre aux questions suivantes :

- Comment les clients perçoivent l'entreprise ?

- Sur quels processus l'entreprise doit elle concentrer les efforts ?

- Quelles sont les perspectives d'apprentissage et d'amélioration qui peuvent créer de la

valeur

- Comment l'entreprise est perçue par les actionnaires.

Ce tableau de bord est sensé fournir une vision de la plupart des activités et

dépend de la construction d'une série de mesure sur la performance de l'entreprise. Chacune

de ces mesures doit être liée à un objectif. Ainsi, la mesure du Cash-flow fournit une

indication majeure sur le potentiel de l'entreprise à s'autofinancer sur le court terme. A

l'inverse, la mesure du ROE (Return on Equity) ou du ROCE (Return On Capital Employed)

et la part de marché sont des signaux forts sur la santé de l’établissement sur le long terme. La

satisfaction des clients donne une indication sur les relations et l'intensité du partenariat avec

eux.

En fait, il n'existe pas de règle particulière pour choisir les indicateurs, mais le

plus important est de retenir que cet outil doit fournir à lui seul des informations susceptibles

d'aider les dirigeants avec une dimension la plus large possible.

Ces mesures s'insèrent donc parfaitement sur les trois composantes essentielles

du management que sont la mission, les objectifs et la stratégie.

3-2-4 Tableau de bord et autres mesures de la performance

a. Responsabiliser les acteurs

S'il n'existait qu'un seul indicateur pour apprécier le niveau de gestion d'une

entreprise, l'implication des hommes à la création de richesse et l'intérêt qu'ils portent aux

informations financières seraient sans doute la meilleure mesure.

Page 25: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

20

A ce niveau, le rôle du contrôleur de gestion est essentiellement un rôle

d'animateur et d'éducateur qui forme, explique, et corrige éventuellement la contribution

économique de chaque individu dans l'entreprise.

Au fur et à mesure, les acteurs doivent prendre conscience que ce sont leurs

décisions qui peuvent faire la différence et aider l'entreprise à atteindre les objectifs.

La procédure des responsables budgétaires va assurément dans ce sens. Elle

permet à des personnes qui n'ont jamais vraiment été confrontées à la présentation chiffrée de

leur fonction, de mesurer et de comprendre le suivi des frais généraux. Ces responsables

budgétaires ne doivent d'ailleurs pas être systématiquement choisis parmi les cadres, car la

culture économique doit être répartie.

Il est aussi surprenant de constater pour un homme de chiffres, combien il est

nécessaire d'expliquer les termes comptables les plus courants. C'est d'ailleurs un excellent

exercice pour le contrôleur de gestion qui devra aussi faire l'effort de vulgariser son langage et

se fondre dans le quotidien des opérationnels.

b. L'implication des dirigeants

Aborder ce sujet, peut paraître surprenant de nos jours. En effet l'époque où les

dirigeants ne semblaient préoccupés par les résultats qu'une seule fois dans l'année, semble

révolue. Cependant, l'intérêt manifesté par le directeur d'un établissement pour la

connaissance et la mesure de la performance reste extrêmement variable. Son implication est

pourtant indispensable pour plusieurs raisons :

- Crédibiliser le contrôle de gestion : en montrant l'intérêt qu'il porte aux

tableaux de bord et au pilotage des coûts, il officialise le rôle du contrôleur de gestion au

regard des autres directeurs fonctionnels. L'intervention du directeur doit s'étendre de la

construction et de la présentation de l'information jusqu'aux commentaires du reporting,

montrant ainsi sa compréhension et sa maîtrise dans la gestion.

- Conforter le contrôleur de gestion : Un contrôleur ne peut être efficace sans la

collaboration de la direction. Le rapport de confiance qui va s'établir et la connaissance envers

le système d'information vont aider le contrôleur qui trouvera ainsi un interlocuteur et un

informateur de premier ordre.

- Impliquer le contrôleur de gestion dans les choix stratégiques : C'est

assurément la partie que le dirigeant partagera naturellement le moins, alors qu'un contrôleur

de gestion impliqué dans les choix d'investissements importants donnera une vision moins

Page 26: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

21

passionnée et souvent motivée par des chiffres relativement fiable car issue de la « base de

données historiques » du contrôleur.

c. Apprendre à respecter les règles

Dans un monde très opérationnel, il est toujours difficile de faire comprendre

l'importance des procédures. Le manque d'organisation est du en partie au fait, que les

prévisions d'activité sont difficiles. Tenir les délais de livraison reste souvent prioritaire au

détriment des taches de gestion et de reporting indispensable à la qualité et à la régularité de

l'information. En cela le contrôleur de gestion peut être comparé à un éducateur par rapport à

des managers trop souvent concentrés sur leurs objectifs à court terme.

d. Des outils simples et réfléchis

C'est certainement la tâche la plus difficile du contrôleur de gestion, qui aura

tendance à multiplier les informations, sans donner de cohérence au système et de

signification précise aux nombreux tableaux de bord. C'est pourtant indispensable : En dehors

des états de reporting, un tableau de bord doit nécessairement mettre l'accent sur une variable

majeure et une seule. Ainsi chaque tableau de bord doit aider le manager concerné à se situer

par rapport à un objectif donné. (Productivité, rendements, etc.).

Une autre caractéristique, souvent omise, concerne l'uniformisation et

l'organisation de l'information. Il est toujours étonnant de trouver des éditions par exemple qui

ne classent pas les articles de la même façon. L'harmonisation unique et universelle des

articles par famille permet d'améliorer la lisibilité et la concentration de l'information.

Avec l’utilisation des coûts standards, lors de la comparaison avec les coûts

constatés, le système de contrôle de gestion21 détermine ces écarts et l’interprète par la suite

puisque la connaissance des causes des écarts est un élément non négligeable pour le contrôle

de gestion. Nous distinguons les écarts sur charges directes et ceux qui sont sur les charges

indirectes. En effet, les écarts sur charges indirectes comprennent les écarts sur budget (pour

les charges fixes et variables) les écarts de rendements et les écarts de capacité.

21 ISABELLE, De KERVILER (1991), Le contrôle de gestion à la portée de tous, 1ère édition, 153p.

Page 27: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

22

Rappelons que les éléments d’un tableau de bord de gestion pourront être les

écarts clés, les ratios, les graphiques et les clignotants :

- Les écarts clés : les écarts se rapportant aux points clés de l’activité

devront être retenus pour une bonne conduite d’action.

- Les graphiques : pour le contrôle de gestion, l’utilisation des graphiques

permet la visualisation directe et rapide des évolutions (de chiffre d’affaires, la situation de

trésorerie,…) Ainsi, on appréhende les actions et comprendre la performance.

- Les clignotants : ce sont les normes-limites destinées à tirer l’attention des

responsables. Pour le contrôle de gestion, dès que les normes - limites clignotent, un écart par

rapport à l’objectif est donc à craindre. Dans le cas contraire, la performance est bonne et

l’action est maîtrisée.

Pour que le contrôle de gestion puisse gagner pleinement de ce tableau de

bord, qui est un outil de pilotage de la performance, des principes devront être respectés,

sinon l’on perdra tout avec le tableau de bord.

L’architecture du tableau de bord doit coïncider avec la structure de

l’entreprise pour que les dirigeants de chaque niveau puissent apprécier les résultats obtenus

par leurs subordonnées et de rendre compte à leurs dirigeants de leurs propres résultats. Ainsi,

chaque acteur apprend à surveiller petit à petit et le contrôle de l’action est pris en charge par

ceux qui sont témoins directs des dysfonctionnements.

La mesure de performance globale relève de la fonction de la Direction

Générale .En générale, on fait une évaluation financière (indicateurs de résultat) ou une

évaluation opérationnelle (indicateurs de moyen) de la performance de l’entreprise. Les

évaluations opérationnelles ne sont autres que des explications de la performance financière.

Le système budgétaire est lié au tableau de bord. C’est un système de gestion

prévisionnel établi annuellement et comprenant des budgets et un processus de contrôle

budgétaire. Rappelons que le budget est un plan à court terme chiffré comportant l’affectation

des ressources et assignation de responsabilité et le contrôle budgétaire, la comparaison en

permanence des résultats constatés et des prévisions chiffrées figurent aux budgets.

Ainsi pour le contrôle de gestion, le système budgétaire avec ses composants

permet de rechercher les origines des écarts, et d’informer les différents niveaux

hiérarchiques ainsi que de prendre des mesures correctives éventuellement nécessaires et

enfin d’évaluer l’activité de responsables budgétaires.

Page 28: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

23

Pour le contrôle de gestion, le tableau de bord sert à remonter les informations

nécessaires à l’évaluation des performances des centres de responsabilités : c’est un contrôle a

posteriori des responsabilités déléguées.

C’est un outil de communication interne par excellence. Le tableau de bord

regroupe les points clés de l’activité devant être suivis comme autant de clignotants destinés à

attirer l’attention sur l’évolution d’un centre de responsabilités ou l’entreprise toute entière.

Cependant, les indicateurs clés devraient être surveillées en permanence par les responsables

pour éviter les dysfonctionnements.

Son élaboration est délicate car il doit à la fois être d’une lecture simple et

rapide, contenir suffisamment d’informations pour permettre de visualiser facilement

l’ensemble des critères significatifs pour le suivi, tout en restant aussi léger que possible.

En effet, un tableau de bord efficace pour le contrôle de gestion réside dans le

délai comme nécessaire à la remontée des informations .Plus, celui-ci est court, plus les

possibilités d’actions pour le contrôle de gestion sont grandes.

Enfin, il est nécessaire de remarquer qu’actuellement, le contrôle de gestion ne

pourra plus priver de l’informatique. L’informatique et le contrôle de gestion deviennent alors

un système inhérent. Tout système d’information utilisant l’informatique et permettant une

meilleure procédure de contrôle de gestion devrait considérer les contraintes suivantes tels

que la saisie, le traitement de l’information et de la communication qui rend les opérations de

plus en plus mécanisées voire automatisées et indispensable en connaissant l’exécution

manuelle des opérations jusqu’à présent.

« Le contrôle n’est pas seulement l’action de vérification dans un but plus ou

moins coercitif, c’est aussi la volonté de maîtrise de soi ou d’une organisation » (Lauzel P. et

Teller R.)22. Il est d’usage de rappeler qu’en français le mot « contrôle » fait souvent l’objet

d’une interprétation erronée, très éloignée de l’acceptation anglo-saxonne dont elle parvient et

qui signifie « maîtrise » ou pilotage. De même que lorsque l’on conduit une voiture on doit la

contrôler, et que le contrôle exercé est fonction de la constitution de la voiture et de

l’environnement, lorsque l’on gouverne une entreprise on doit la contrôler. Contrôler signifie

donc à la fois vérifier, surveiller, maîtriser l’entité que l’on gouverne par rapport à son

système organisationnel et par rapport à l’environnement.

22 TELLER R., (1997), Le contrôle de gestion. Pour un pilotage intégré de la stratégie et de la finance, Editions EMS.

Page 29: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

24

CHAPITRE 2

CONCEPTS SUR LE SERVICE ET L’ETABLISSEMENT PUBLIC

Depuis longtemps, dès qu'une population humaine se regroupe, elle tend à se

structurer et à faire prendre en charge un certain nombre d'activités par la collectivité. Ces

activités constituent des ''services publics''. Or, il est indispensable que la notion de service

public puisse évoluer car selon les époques et les territoires considérés, les besoins d'une

population ne sont pas les mêmes. On parle alors de variabilité dans le temps et dans l'espace.

Il est tout de même possible de relever des éléments fondateurs de la notion de service public.

Section1 : Concepts sur le service public

La finalité fondamentale du service est de satisfaire l'intérêt général, à la

différence du service privé qui cherche avant tout à satisfaire leur propre intérêt.

L'administration ne peut être soumise aux règles du Code civil, et qu'elle doit donc être régie

par des règles spéciales qui varient suivant les besoins des services publics et la nécessité de

concilier les droits de l'Etat avec les droits des particuliers.

Dans cette section, nous allons voir successivement quelques notions de base

sur le service public et la différence entre le service public à caractère administratif et celui à

caractère industriel et commercial.

1-1 Notions sur le service public

1-1-1 Définition du service public

Nous considérons qu’un service public est une activité considérée comme

devant être disponible pour tous. Cette notion s'appuie sur celle d'intérêt général, mais, trop

soumise à l'appréciation subjective, elle n'a pas de définition universellement reçue ; en

pratique, est service public ce que la puissance publique définit politiquement comme tel.

C'est une notion distincte de celle de secteur public.

Un service public est dit en régie quand il est géré directement par l'Etat ou une

collectivité territoriale, donc qu'il n'est pas doté de la personnalité juridique.

- On intitule parfois « régie » des services qui n'en sont pas

Page 30: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

25

- On distingue la régie directe de la régie indirecte. Les services en régie bénéficient

d'une certaine individualisation administrative et surtout financière sans être doté de la

personnalité juridique.

- Une régie peut être administrative (ministères) ou commerciale (imprimerie nationale).

1-1-2 Le service public et le secteur public

Les activités d'un service public sont soumises sur certains points à un régime

juridique spécifique. Mais pour compléter la distinction entre service public et secteur public,

on notera qu'une collectivité publique (État, collectivité territoriale) a le choix entre :

• assumer directement un service public

• et déléguer sa gestion à un organisme spécifique du secteur public ou à un organisme

relevant du droit privé.

Concernant les fonctions de service public remplies par le secteur public, on distingue de ce

fait :

• celles qui relèvent des fonctions régaliennes, liées à la souveraineté de l'État,

• celles qui relèvent du secteur administré ou du secteur marchand mais que le secteur

public a pris en main.

La raison généralement avancée dans ce dernier cas est un besoin d'intérêt

général essentiel ou stratégique dont la nature est considérée non compatible avec le

fonctionnement normal du marché. Sont citées par exemple certaines infrastructures uniques

ou essentielles, nécessaires au fonctionnement des entreprises publiques comme privées :

routes, voies ferrées principales, ports, troncs communs de réseaux téléphonique fixe)...

Un service public peut d'une part, être rendu par des entreprises privées : c'est

notamment le cas de la distribution de l'eau, ou celle des soins médicaux (médecins et

pharmaciens : professions libérales, ambulanciers privés), voire de l'enseignement (écoles

privées sous contrat, subventionnées par l'État) ou les sapeurs-pompiers. L’inversement d’une

entreprise publique peut avoir des activités marchandes (exemple : la Poste). D'autre part, le

service public n'est pas nécessairement national :

- il peut être organisé sur le plan régional ou local, l'autorité de tutelle n'étant

plus alors l'État, mais les collectivités locales : c'est le cas par exemple de la distribution de

l'eau, du ramassage des ordures ménagères, du ramassage scolaire… Ces services sont

organisés par la collectivité, en régie, ou par des organismes publics, ou par des entreprises

Page 31: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

26

privées dans le cadre d'une délégation de service public ou d'un marché public (en fonction du

mode de financement retenu par la collectivité)

- la tutelle peut même être intergouvernementale

1-1-3 Le service public face au monopole et à la concurrence

Le service public peut être situé dans une situation de monopôle. Or de

nombreux services publics sont exercés dans un cadre concurrentiel : par exemple les

communications électroniques, l'audiovisuel… Cependant, dans certains cas, le monopole est

mieux adapté que la concurrence pour atteindre un objectif politique ou un optimum

économique. Il serait trop onéreux, voire absurde, pour la collectivité de permettre par

exemple la construction d'infrastructures routières qui entreraient en concurrence. Ces

situations de monopole à rendements croissants relèvent du concept de monopole naturel.

Enfin, certaines administrations publiques n'ont pas pour objet de fournir des

prestations directes à leurs usagers. C'est le cas des centres des impôts par exemple, qui

assurent une gestion administrative de la collecte publique mais n'offrent pas de prestations à

proprement parler.

L'intérêt principal d'un service public assuré par un État est qu'il fournirait un

service que ne pourraient rendre dans les mêmes conditions des acteurs privés. La gestion

publique de certains secteurs économiques peut conduire à des monopoles d'État pouvant,

selon les libéraux, nuire à l'émulation et l'efficacité : le service rendu serait selon eux de

moindre qualité et plus cher que s'il était soumis à la concurrence.

Pour les économistes non libéraux, un monopole d'État pourrait au contraire

être avantageux pour l'usager (consommateur ou client dans le secteur privé) dans la mesure

où le but de la structure d'État de fournir un service d'une certaine qualité pour la collectivité.

Les libéraux affirment que la concurrence stimule sans cesse l'organisation de

l'activité de l'entreprise et cela conduit a la traque du gaspillage de l'argent.

Certains voient comme avantage du monopole public la suppression des coûts

de concurrence (publicité). Les ressources seraient ainsi occupées à améliorer le service par la

recherche et l'investissement, du fait d'un compromis sur le prix du service s'il est facturé

directement (il pourrait dans certaines situations être financé par le budget de l'État ou être

intégré dans la partie socialisée du salaire). L'émulation peut venir de la coopération avec des

services publics étrangers.

Page 32: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

27

1-1-4 Financement et économie des services publics

La participation de tous au financement du service public, chacun en fonction

de ses moyens, est donc un principe constitutionnel. Dans la pratique, ce principe est appliqué

par la puissance publique au moyen de la fiscalité: les impôts directs et indirects qui

alimentent le budget de l'État sont en principe prélevés sur tous les contribuables (particuliers

et personnes morales) en fonction de leurs revenus. Les recettes fiscales servent au

financement du service public, ce qui fait de l'État l'entité par excellence sur laquelle repose le

financement du service public.

Dans la pratique il y a une distinction entre le service public administratif et le

service public commercial et industriel. Il existe, dans ces deux domaines, des taxes que les

usagers doivent acquitter à l'occasion du service rendu, mais pas en contrepartie de celui-ci.

En effet, le montant d'une taxe est fixé indépendamment du coût du service public concerné.

Puisque le service public doit être financé par tous les citoyens, donc par l'Etat, ces taxes sont

seulement une contribution à son financement.

Outre les taxes, il existe des factures et des redevances, surtout dans le service

public industriel et commercial (fourniture d'eau et d'électricité). Les usagers de ce type de

service payent soit des factures basées sur une tarification, soit des redevances. Tarification et

redevance, contrairement aux taxes, sont directement liées au coût du service, et dans ce cas,

on peut dire que le service public concerné est directement financé par ses usagers.

Un service public peut être financé directement par les bénéficiaires. Mais

l'affaire est fréquemment bien plus compliquée, pour diverses raisons, par exemple (sans

exhaustivité)

• une fraction notable des bénéficiaires n'est pas assez solvable pour participer,

• le service est en réalité, pour celui qui en bénéficie, un désagrément et une contrainte

qu'il préfèrerait éviter et certainement pas payer (exemple : la justice, la prison),

• le service doit être disponible à tout moment, mais ne sert véritablement

qu'exceptionnellement (exemple : armée, pompiers),

• l'autorité fait arbitrairement le choix de rendre le service sans pour autant le faire payer

directement (exemple : spectacle).

Dans ces conditions, il faut trouver une source de financement alternative pour la "charge de

service public" :

Page 33: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

28

• une subvention des autorités, à partir des impôts ou d'une autre ressource (revenus

miniers ou pétroliers, affermage d'un domaine ou, de nos jours, de ressources

publicitaires, etc.)

• les autres bénéficiaires du service, par la péréquation tarifaire

• les bénéficiaires d'un autre service, qu'on lie autoritairement à celui qu'on veut

financer.

1-2 Services publics administratifs et services publics à caractère industriel et commercial

1-2-1 Service public administratif

Un service public administratif peut être administré en régie directe ou confié à

un établissement public à caractère administratif.

La doctrine considère que les services publics sont par principe administratifs,

sauf s'ils remplissent les critères du service public industriel et commercial.

Le rattachement d'un service public administratif au droit public entraîne une

application large du droit administratif. Le service public emploie donc majoritairement des

agents sous statut, le plus souvent des fonctionnaires. Les règles financières applicables sont

celles des finances publiques et de la comptabilité publique.

L'usager d'un service public administratif est également placé dans une

situation statutaire et réglementaire à l'égard du service, et non dans une relation contractuelle.

En cas de responsabilité de la personne chargée du service public administratif, c'est le régime

de la responsabilité administrative qui s'applique.

Mais un service public, même administratif, peut être assuré par une personne

juridique de droit privé. Tel est le cas des établissements de santé privés d'intérêt général (à

but non lucratif) assurant les missions de service public des établissements de santé. Les

écoles privées sous contrat ont aussi des missions de service public administratif, pour lequel

les enseignants sont d'ailleurs rémunérés par l'État.

La sécurité sociale, également service public administratif, est gérée par des

organismes de droit privé. Dans le domaine du sport, les fédérations sportives, constituées

sous la forme associative, peuvent être chargées de missions de service public administratif.

Page 34: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

29

1-2-2 Service Public Industriel et Commercial

A Madagascar, un Service Public Industriel et Commercial (SPIC) est une

forme de gestion de service public soumise principalement aux règles de droit privé et à la

compétence du juge judiciaire.

Par opposition, si un service public est soumis aux règles du droit administratif, il s'agit d'un

Service Public Administratif (SPA).

- L’objet du service public. Il s'agit là du critère le plus difficile à manier

car il touche la substance même de l'activité. En règle générale s'il s'agit d'activité de

production, de distribution ou de prestation de service, la qualification de SPIC sera

normalement retenue. Néanmoins, l'objet a pu être également perçu comme la finalité même

du service public : pour le service d'enlèvement des ordures ménagères, certains arrêts ont

retenu comme objet la salubrité publique, ce qui va en faveur du SPA, d'autres comme une

activité qui matériellement peut être exercée par une entreprise privée, ce qui plaide pour le

SPIC.

- Les modalités de son fonctionnement. On recherche des indices tels que :

un personnel soumis au code du travail, une comptabilité privée, une utilisation des usages

du commerce, un contrat de droit privé etc.)

- L’origine des financements. Le juge s'attardera sur le mode de

financement, s'il s'agit de subvention/recette fiscale ou redevance sans lien avec le coût du

service la qualification de SPA sera retenue. En revanche si la redevance présente le

caractère d'un prix, c’est-à-dire si elle est assise sur la consommation réelle par les usagers,

la qualification de SPIC sera retenue (pour un exemple dans le cadre du service public

d'assainissement)

Section2 : Caractéristiques de l’établissement public

2-1 Présentation

L'établissement public peut se définir comme étant une personne morale de

droit public, disposant d'une certaine autonomie administrative et financière (contrairement à

une administration centrale de l'État) afin de remplir une mission d'intérêt général,

précisément définie.

Page 35: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

30

L'établissement public dispose donc d'une personnalité propre, il a ainsi un

patrimoine, un budget, et il peut ester en justice, ou bien encore contracter. C'est une personne

morale décentralisée car elle est dotée d'une certaine autonomie, et spécialisée car

l'établissement public a un champ d'intervention limité à l'objet du service public, de l'activité

qu'il gère. La notion d'établissement public est donc difficile à cerner, elle doit se concevoir

comme un mode de gestion du service public, un mode de gestion parmi d'autres, telle la

régie, ou la concession de service public.

Aujourd'hui, la notion d'établissement public a beaucoup évolué si bien qu'on

peut en donner la définition suivante : une personne morale de droit publique qui assure une

mission d'intérêt général à l'aide de subvention Étatique. En fait l'EP est le résultat de la

décentralisation fonctionnelle qui lui permet malgré un pouvoir de tutelle de disposer d'une

certaine autonomie administrative avec ses propres organes de décision ainsi qu'un budget

autonome.

Les EP sont donc soumis à trois principes :

- l’autonomie : dotée de la personnalité morale, leur organisation est très

variable (conseil d’administration, président, directeur...) et ils disposent d’un budget propre

(subventions de l’État ou des collectivités territoriales, redevances des usagers, emprunts...) ;

- le rattachement à un niveau de l’administration (État, région ou commune) :

afin de compenser leur autonomie en les soumettant au contrôle de ce niveau d’administration

dont les modalités peuvent varier. On distingue ainsi des établissements publics nationaux,

rattachés à l’État, et des établissements publics locaux rattachés à une commune (comme les

caisses des écoles et les centres communaux d’action sociale), un département ou une région.

Mais l’identité de l’administration de rattachement ne détermine pas la zone géographique

d’action de l’établissement public. Ainsi un établissement public local peut avoir un champ

d’action à l’échelle nationale ;

- la spécialité : les compétences des organes de l’EP se limitent à des

compétences clairement énumérées.

Les domaines d’intervention des établissements publics sont variés, mais la

plupart remplissent une mission de nature économique ou sociale. Il peut s’agir du domaine

de la santé (ex : Centre Hospitalier de Soavinandriana ), de l’enseignement (exemple :

universités, lycées), de la culture (certains musées nationaux), de l’économie (exemple :

Caisse d’Epargne de Madagascar).

Page 36: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

31

2-2 Types d’établissements publics

Il existe une grande variété de types d'établissements publics parmi lesquels on

trouve les établissements publics à caractère culturel, ou à caractère scientifique et technique,

scientifique, culturel et professionnel, scientifique et technologique ou encore social et

sanitaire. Parallèlement à ces distinctions de nature législative, on trouve une distinction

jurisprudentielle dont l'impact est indubitablement plus grand : la distinction entre les

Etablissements Publics à caractère Administratifs (EPA) et les Etablissements Publics à

caractère Industriel et Commercial (EPIC).

Enfin, on distingue Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) et

Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial(EPIC), en fonction de la nature de

leur activité.

Pour différencier ces activités et en déterminer le caractère éventuellement

marchand, trois critères sont examinés : l’objet de l’établissement (missions traditionnelles de

souveraineté ou d’action sociale pour les EPA, production et commercialisation de biens et

services pour les EPIC), ses ressources (surtout redevances payées par les usagers pour les

EPIC), ses modalités de fonctionnement (identiques à ceux d’une entreprise privée ou non.

Les EPA et les EPIC ne sont pas soumis de la même façon au droit public.

Ainsi, un EPA relève en principe du droit public administratif : son personnel est composé

d’agents publics, ses décisions sont des actes administratifs et les conflits relèvent de la justice

administrative sauf exception. En revanche, un EPIC est largement régi par le droit privé : son

personnel est soumis en principe au Code du travail et s’assimile très largement aux salariés

du secteur privé, et les contrats qu’ils passent avec leurs usagers relèvent du droit privé.

Néanmoins, les frontières sont moins étanches qu’il n’y paraît.

Enfin, pour distinguer les EPA et les EPIC, certains auteurs ont créé la

distinction entre « activités de plus grand service » et « activités de plus grand profit ».

Néanmoins, ces expressions ne sont pas par elles-mêmes très révélatrices.

Le sujet se focalisant sur les Etablissements Publics à caractère Industriel et

Commercial, il y a lieu de préciser qu'il existe une certaine dualité au sein de la notion même

d'Etablissement Public (EP), on distingue ainsi généralement les Etablissements Publics

Administratifs (EPA) et les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial

(EPIC), cette distinction se fondant sur une dualité similaire au sein de la notion de Service

Public (SP) entre, d'une part, les Services Publics Administratifs (SPA) et d'autre part les

Page 37: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

32

Services Publics à caractère Industriel ou Commercial (SPIC). Ainsi selon la nature du SP que

gère l'EP, celui-ci sera soit un EPA, soit un EPIC.

2-3 Principale distinction entre EPA et EPIC

Au-delà des dénominations multiples énoncées par le législateur, la

jurisprudence et la doctrine ne distinguent toutefois que deux catégories d'établissements

publics :

• les Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) ;

• les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC).

Bien que cette distinction cherche à épouser celle entre SPA et SPIC, le

Conseil d'État a de longue date noté que pareille distinction recouvrait mal la réalité des

Etablissements Publics. On parlera notamment d'Etablissements Publics à « double visage »

pour désigner certains organismes exerçant à la fois des activités de SPA et de SPIC.

Globalement, les EPA sont soumis presque exclusivement au droit public,

tandis que les EPIC sont en grande partie régis par le droit privé. Cette distinction entraîne les

conséquences suivantes :

Tableau n° 3 : Différence entre EPA et EPIC

Établissements Publics à caractère

Administratif

Établissements Publics à caractère

Industriel et Commercial

Régime du

personnel

Fonctionnaires, agents sous statut ou

agents contractuels de droit public

Existence des personnels de droit

privé soumis au code du travail.

Règles

comptables

Soumission à la comptabilité publique,

élaboration d'un budget et d'un compte

administratif (Plan Comptable des

Opérations Publiques)

Utilisation des règles de la

comptabilité privée,

élaboration d'un état des prévisions

de recettes et de dépenses et d'un

compte de résultat (Plan Comptable

Général)

Toutefois, en pratique, cette distinction est loin d'être absolue et connaît de

nombreuses exceptions. Le personnel de direction des EPIC est généralement fonctionnaire,

Page 38: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

33

certains EPIC ont reçu de la loi le droit de recruter des fonctionnaires, tandis que certains EPA

emploient également des contractuels de droit privé.

Des EPA peuvent avoir une comptabilité tenue selon le plan comptable

applicable aux entreprises, mais certains EPIC munis d'un comptable public peuvent être

partiellement soumis au règlement général sur la comptabilité publique. Certains EPA ont un

état des prévisions de recettes et de dépenses au lieu d'un budget.

Section3 : Contrôle d’un Etablissement Public et modes de contrôle de gestion

3-1 Contrôle d’un Etablissement Public

Chaque établissement public est en principe rattaché à une administration qui

le contrôle. Il existe ainsi des établissements publics nationaux rattachés à l'État et des

établissements publics locaux rattachés à une commune, un groupement de communes, une

région ou une collectivité. Mais l'identité de l'administration de rattachement ne détermine pas

la zone géographique d'action de l'établissement public. Ainsi un établissement public local

peut avoir un champ d'action à l'échelle nationale, voire internationale, au moins

indirectement.

Ce principe de rattachement est toutefois atténué dans la mesure où certains

établissements publics ont un rôle de coopération entre plusieurs collectivités : c'est

typiquement le cas des établissements publics de coopération intercommunale ou du Centre

national et des centres de gestion de la fonction publique territoriale.

L'administration d'un établissement public est généralement confiée

conjointement à deux organes :

• une assemblée délibérante (appelée le plus souvent Conseil d'Administration) fixe les

grandes orientations ;

• une personne est chargée de l'administration au quotidien : selon les cas, un directeur

ou directeur général ne faisant pas partie, sauf à titre consultatif, de l'assemblée

délibérante.

Toutefois, certains établissements publics disposent d'un directoire et d'un

conseil de surveillance, comme le fonds de réserve pour les retraites ou les grands ports

maritimes.

Page 39: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

34

Les établissements publics sont tous soumis au contrôle d'autres personnes

publiques. La loi et les statuts en précisent les modalités. Trois cas sont possibles :

• soit l'autorité de contrôle exerce un contrôle de légalité ;

• soit l'établissement est soumis à un pouvoir de tutelle administrative (on parle

d'autorité de tutelle) ;

• soit l'établissement connaît à la fois le contrôle de légalité et la tutelle administrative,

mais exercée par des autorités distinctes.

Les établissements publics nationaux ou locaux sont soumis, de la part de

l'État, à un contrôle strict et permanent en matière technique, budgétaire et d'opérations

comptables.

Schéma n° 2 : Contrôle d’un établissement public

Source : Auteur (2010)

Les opérations comptables sont effectuées, sauf quelques rares exceptions, par

des comptables publics. Les contrôles sont assurés par les Conseils d'Administration, les

Commissaires du Gouvernement, le Contrôle Financier, l’Inspection Générale de l’Etat (IGE)

et par la Cour des comptes ou les Chambres régionales des comptes (voir schéma ci-dessus).

A Madagascar, un Service de Tutelle des Etablissements Publics et de Débets

au sein de la Direction de l’Exécution et de la Synthèse Budgétaire du Ministère chargé des

Finances et du Budget assure le contrôle de la régularité des procédures des dépenses

engagées par les Etablissements Publics.

ETABLISSEMENT

PUBLIC

Chambres des comptes

- Commissaire du gouvernement -Conseils d'Administration -Ministères de tutelle

Inspection Générale de

l’Etat

Contrôle Financier

Page 40: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

35

3-2 Contrôle Hiérarchisé des Engagements des Dépenses

Un système de contrôle appelé « Contrôle Hiérarchisé des Engagements des

Dépenses (CHED) » a été conçu en application du Décret n°2008-1247 du 19 Décembre 2008

portant la simplification du contrôle à priori et l’efficacité exercée par le Contrôle Financier.

Cette disposition a pour objet d’accélérer l’exécution des dépenses publiques, de définir les

critères de modulation du CHED, et les modalités pratique des engagements appliqués au

CHED et non soumis au visa du Contrôle Financier, ainsi que les attributions et les

responsabilités des acteurs du circuit de la dépense publique.

Ce système simplifie les procédures d’engagement et accélère l’exécutions des

dépenses publiques mais il constitue des risques quant à l’application stricte des règles en

vigueur.

3-3 Les modes de contrôle de gestion

Langevin et Naro rappellent dans leur revue de la littérature anglo-

saxonne23consacrée à la thématique Contrôle et comportements que le contrôle de gestion est

souvent un processus de facilitation de la décision. Ils ajoutent que le contrôle de gestion

poursuit également un second objectif davantage centré sur les comportements des acteurs,

« un [...] mécanisme dont la finalité est d'influencer (decision-influencing) les comportements

des acteurs de l'organisation dans le sens attendu par cette dernière »24.

D'après Merchant, le contrôle des individus répond à la nécessité d'encadrer les

possibilités d'occurrence de comportements dysfonctionnels, lesquelles peuvent être classées

en trois causes : « Premièrement, les individus peuvent ne pas connaître de façon précise ce

qui est attendu d'eux. Deuxièmement, les individus peuvent être motivés à prendre des

décisions différentes de celles que l'organisation souhaiterait. Troisièmement, les individus

peuvent ne pas avoir les compétences, qualités ou connaissances requises pour prendre les

"bonnes" décisions. »25.

La prise en compte des facteurs de contingence que sont la connaissance du

processus de transformation et la capacité à mesurer les résultats conduit à la typologie des

modes de contrôle schématisée par W. Ouchi : J-L Petitjean complète cette typologie en 2001

en y ajoutant le type de pilotage et les mécanismes de contrôle associés :

23 Langevin P., Naro G.,( 2003), Contrôle et comportements : une revue de la littérature anglo-saxonne, 24 Demski et Feltham, 1976, cités par Langevin et Naro, 2003 25 Merchant, 1998, cité par Langevin et Naro, 2003

Page 41: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

36

Tableau n° 4 : Types de contrôle

Types de

contrôle

Objet du

contrôle

Types de

pilotage

Mécanisme de contrôle

(axe sémiotique)

Acteur principal

(axe politique)

Administratif et

bureautique

Comportement

et action

Contrôle

personnel

centralisé

Supervision directe

(Minztberg)

Principal

Contrôle

bureautique

impersonnel

- standardisation des procédés

- règlements et procédures

(Fiol)

- routines (Nelson et Winter)

Principal

essentiellement et agent

pour le contrôle

d’exécution

Marchand

Résultats

Contrôle des

outputs

- incitations

- standardisation des résultats

(Minztberg)

Principal et agent

Social et

culturel

Identité

culture

Contrôle culturel

- Standardisation des normes

et des qualifications

(Minztberg)

- Contrôle par la culture

Acteur essentiellement

(autocontrôle)

Les trois grands types de contrôle (Petitjean, 2001)26

D'après Merchant, le contrôle des comportements (contrôle des actions) assure

que les salariés exécutent les actions jugées souhaitables et n'exécutent pas les actions

indésirables. Règles et procédures, définition et séparation des responsabilités, supervision

directe, autorisations d'engagement de dépenses constituent des exemples de ce mode de

contrôle. Le contrôle de gestion selon le modèle financier s'intéresse au contrôle des

comportements et des actions : « le contrôle des comportements, appelé contrôle des actions,

26 Petitjean J-L, Coordination inter firmes : de la différenciation des configurations organisationnelles a l'intégration des mécanismes de contrôle, Université de Reims (Actes AFC 2001)

Page 42: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

37

assure que les salariés exécutent les actions jugées souhaitables et n'exécutent pas les actions

indésirables. », ce qui correspond au contrôle opérationnel dans la typologie du contrôle

fournie par RN Anthony dès 196527.

Un exemple28 du lien entre contrôle de gestion et contrôle opérationnel est le

rôle de fournisseur d'informations et d'aide à la décision joué par le contrôleur de gestion

auprès du manager opérationnel. Le contrôle par les résultats consiste à récompenser ou

sanctionner les individus en fonction des résultats qu'ils obtiennent. Le contrôle de gestion,

dans sa vision classique, est un processus de contrôle des résultats (outputs).

Langevin et Naro29 écrivent à propos du « contrôle clanique » de la typologie

de Ouchi : « La littérature sur le contrôle social est, pour sa part, plus récente et moins

développée. Elle est plus conceptuelle dans son approche, d'une part parce qu'elle vient

"après", lorsque les autres modes de contrôle ne peuvent plus s'appliquer et, d'autre part, parce

que les outils correspondants (sélection, formation...) sont pour la plupart traités dans d'autres

champs disciplinaires, au premier rang desquels se situe la gestion des ressources humaines. »

27 Anthony RN, Planning and Control Systems : A framework for analysis, Boston, Harvard University Press 28 Löning H & alii, (2003), Le contrôle de gestion - organisation et mise en oeuvre, Dunod, 29 LANGEVIN P., Naro G., (2003), Contrôle et comportements : une revue de la littérature anglo-saxonne.

Page 43: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

38

DEUXIÈME PARTIE

ANALYSES DU SYSTEME

DE CONTROLE DE

GESTION AU SEIN DE

L’ETABLISSEMENT

PUBLIC

Page 44: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

39

La personne publique qui crée un service public doit choisir le mode de gestion

auquel elle va recourir pour cette activité. Il se peut que l'autorité créatrice du service public

décide de le gérer elle-même. On est dans ce cas en présence d'une régie. Mais il se peut

également qu'elle décide de confier cette charge à un organisme tiers. Celui-ci pourra être une

personne privée ou, et c'est le cas qui nous intéresse, une personne publique, à savoir un

établissement public ou un groupement d'intérêt public.

Le choix du mode de gestion du service public n'est pas toujours absolument

libre. Il se peut que le législateur impose sa volonté comme c'est le cas par exemple pour les

services publics relevant des centres communaux d'action sociale qui doivent être confiés à

des établissements publics. Il peut également arriver que l'externalisation de la gestion soit

impossible en raison de la nature du service public, comme c'est le cas pour les services

régaliens (police administrative, surveillance des établissements pénitentiaires...).

Pour analyser le contrôle de gestion au sein de l’établissement public, une

étude et des propositions des solutions seront présentées dans cette partie.

Page 45: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

40

CHAPITRE 1

ANALYSE DE LA SITUATION AU NIVEAU DU CONTROLE DE GE STION

Dans le cadre du contrôle de gestion dans l’établissement public, nous

analyserons plus particulièrement le contrôle de la trésorerie car ce contrôle peut être

considéré comme une tâche très délicate et complexe. Nous pouvons énumérer deux

problèmes à ce point : d’abord, le non respect des procédures de gestion des budgets

opérationnels et l’absence de tenu de Tableau de Gestion Quotidienne de la Trésorerie

(T.G.Q.T). Nous allons étudier également dans ce chapitre, le contrôle aux niveaux centres de

responsabilité et de coûts ainsi que l’importance du contrôle de gestion dans l’établissement

public.

Pour les analyses des cas concrets, nous prendrons quelques exemples à titre

d’illustration d’idées.

Section1 : Difficultés de contrôle de trésorerie

Cette analyse porte sur l’insuffisance du suivi budgétaire et les difficultés sur

la gestion prévisionnelle de la trésorerie.

1-1 L’insuffisance du suivi de trésorerie

1-1-1 Analyses des procédures d’engagement des dépenses

Le problème au niveau du contrôle de la trésorerie est surtout dû au non-

respect des procédures qui doivent êtres suivies pour le bon fonctionnement de

l’établissement. En général, les procédures des commandes ou d’engagement des dépenses se

présentent comme suit :

Formulation des besoins par les services ou entités utilisateurs,

Formalité d’usage, pour le choix des prestataires, par la Personne Responsable

du Marché Public (PRMP). Cette formalité varie suivant le coût et la spécificité

de la prestation. Il s’agit d’un marché de gré à gré, d’un appel d’offre (ouvert ou

restreint) ou bien d’une simple comparaison des prix,

Engagement des dépenses par l’ordonnateur secondaire (ORDSEC),

Page 46: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

41

Validation de l’engagement par le Contrôle Financier,

Exécution de la commande par les prestataires,

Réception de la prestation par les responsables compétents dûment désignés,

Approbation et enregistrement par le dépositaire comptable,

Certification des services faits par le gestionnaire d’activité (GAC),

Liquidation et mandatement par l’ORDSEC.

1-1-2 Absence de tableau de gestion quotidienne de la trésorerie

Comme le préconisent les principes comptables, les opérations financières sont

enregistrées au jour le jour et suivant la chronologie de leur réalisation. L’importance d’une

gestion de la trésorerie consiste en sa capacité d’avoir chaque jour une idée de soldes de

trésorerie (excédent ou déficit) afin d’opérer des décisions adéquates pour les transactions.

L’objectif de la tenue du tableau de gestion quotidienne de trésorerie ou

T.G.Q.T est la récapitulation des opérations quotidiennes de trésorerie. Vu l'importance en

montants des opérations qui se font par la banque par rapport à celles de la caisse, le TGQT

récapitule seulement les mouvements de la banque. Pour le cas de l’établissement public, le

responsable des opérations financières tient un cahier dans lequel sont enregistrés les

mouvements d’encaissements de la banque, c’est-à-dire les avis reçus de la banque : les

remises de chèques, remises d’effet (traite). Il est rempli chaque jour à partir des relevés

bancaires reçus. Son contenu est disposé en ligne comme suit : la référence de l’opération, la

date et le numéro de saisie, le nom de la banque créditrice, le numéro et la date de la création

du chèque ou de la traite, le montant du chèque ou de la traite, l’identité du client, le numéro

de la facture (N° interne). Concernant les décaissements au niveau de la banque, en cas de

règlement de dettes fournisseurs (émission de chèque ou d’effet, émission de virement), ils

sont dressés à partir du logiciel « Excel » dans un classeur nommé « suivi chèque». Dans ce

classeur, une feuille est attribuée à chaque fournisseur. Les données le constituant, sont

exportées du logiciel SAGE (les écritures non lettrées dans le compte tiers fournisseurs). Le

suivi chèque comporte le nom du fournisseur, la référence de la pièce, le libellé et le mode de

paiement de l’opération (par chèque ou par traite), la date de la création du moyen de

paiement puis le montant dû. Leur T.G.Q.T ne récapitule donc que les opérations

d’encaissements au niveau de la banque.

Pour ce qui est des avis de débit et de crédit, ils sont tout de suite saisis dans le

journal de banque du mois correspondant. Pour les décaissements et encaissement en espèces,

Page 47: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

42

le caissier tient un « brouillard de caisse ». Le brouillard de caisse est un registre dans lequel

la Caissière de l’établissement public note les encaissements et les décaissements de fonds au

jour le jour et en tire le solde. Il permet à tout moment de donner une idée des disponibilités

en caisse. Le brouillard de caisse est remplit au vue d'une pièce de caisse indiquant la nature

de l'opération (dépense ou recette). Les mouvements débiteurs de la caisse sont

principalement constitués des retraits de fonds effectués en banque pour l'alimentation de la

caisse : Approvisionnement de la caisse ou APPROCAISSE. Font aussi partie de cette

catégorie les remboursements d'avance sur frais consentis au personnel. Quant aux libellés des

différents mouvements de nature créditrice effectués par la caisse de l’établissement public,

ils se résument aux dépenses de faibles montants (les règlements en espèces des factures

d'achat ou de prestation de service ; les règlements de salaires; les avances sur salaire ; les

sorties d'espèces contre remise de chèque par le personnel ; les frais de mission du

personnel ;...).

D’après ce fait, on constate que, l’établissement public ne tient pas de Tableau

de Gestion Quotidienne de la Trésorerie ou T.G.Q.T. Elle tient un compte qui ne reflète que

les opérations d’encaissements. Les décaissements ne sont pas donc traités en même temps

que les encaissements. Il est à noter que le T.G.Q.T est utile puisqu’il permet d’avoir chaque

jour une idée des disponibilités en banque et globalement de la trésorerie afin de permettre le

choix pour effectuer les règlements fournisseurs, TVA. De ce fait, pour la vérification de ses

disponibilités en banque, l’établissement se réfère au relevé bancaire puisé dans le site web de

sa banque de domiciliation.

1-2 Difficultés de la gestion prévisionnelle de la trésorerie

La trésorerie est un outil de contrôle de gestion très important. C’est pourquoi

il est nécessaire d’étudier la gestion prévisionnelle de la trésorerie de l’établissement public

afin que nous puissions aborder les problèmes au niveau du contrôle de gestion de trésorerie

et la performance par les indicateurs de suivi de trésorerie

Actuellement, l’établissement public connaît un problème de trésorerie suite à

la crise nationale durant l’année 2009 (environ 14% selon la statistique du Service de Tutelle

au sein du MFB/DESB). Le délai de rotation des créances clients disant d’autant plus long

que le délai de rotation des dettes fournisseurs. Les clients se trouvent dans l’impossibilité de

respecter la modalité de paiement convenue dans le contrat pour le règlement de leurs dettes.

De leur côté, les fournisseurs exercent une pression envers l’établissement public vu qu’ils ont

Page 48: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

43

besoin de fonds pour assurer la continuité de leur activité, donc ils exigent

que l’Établissement honore sa part du contrat (dont les termes ont été convenus bien avant la

crise), notamment au niveau des délais de règlement de ses dettes.

En d’autres termes, le délai de paiement des clients se dégrade. Dans ce cas, le

BFR (Besoin en Fonds de Roulement) augmente plus vite que les recettes. Cette situation

sera reflétée par le budget de trésorerie de l’établissement public.

Le budget de trésorerie de l’établissement public, risque de présenter des

soldes négatifs si la crise actuelle persiste toujours. Il s’avère nécessaire d’effectuer l’analyse

des causes de ces déficits de trésorerie. En effet, l’accident de trésorerie arrive souvent par

surprise, d’où l’intérêt de le prévoir en amont et d’en identifier la cause.

Section2 : Insuffisance du contrôle aux centres de responsabilité et de coûts

Le système de contrôle au sein de l’établissement public se situe au niveau de

contrôle des dépenses seulement. Alors que, le contrôle de gestion a pour préoccupation

principale, du suivi dès la préparation, passant par l’exécution et se terminant au contrôle de

différentes formes des dépenses.

2-1 Contrôles des dépenses instables

La gestion des dépenses est basée sur un système de budgétisation. Les

différents organes existant dans la structure sont responsabilisés par la distribution organisée

de crédit de fonctionnement.

Pour illustrer, prenons le cas d’un Etablissement public dont l’organigramme

se présente comme suit :

Page 49: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

44

Schéma n° 3 : Organigramme

Source : Auteur (2010)

Pour l’Etablissement public, le Conseil d’Administration30 comporte

obligatoirement des représentants des Ministères de tutelle technique ou financière ainsi que

des membres élus ou désignés en fonction de leurs compétences particulières. Cependant, le

Directeur Général de l’Etablissement, ordonnateur principal est investi du pouvoir de décision

nécessaire à la bonne marche de l’établissement. En effet, les différents Services et Directions

sont considérés comme des centres de coûts et de responsabilité.

Un centre de responsabilité est une entité opérationnelle de gestion

correspondant à une mission précise à l'intérieur d'un centre de synthèse de l’Établissement

public. Chaque centre de synthèse est donc formé d'un ensemble de centres de responsabilités

qui lui sont rattachés. Un centre de coûts est une entité complète de gestion par la

représentation de l’Établissement public dans chacun des Organes internes et dans chaque

service. Il est donc ouvert dans chaque service des centres de coût pour mieux identifier les

services concernés.

Le projet de budget des activités sectorielles est établi par la Direction

Générale à partir des propositions formulées par les différents services. Pourtant, les

contrôles ne correspondent pas effectivement aux besoins estimés au niveau de chaque centre

30 Cf. Décret 99_335 définissant le statut-type des Etablissements Publics Nationaux, du 5 mai 1999, Art. 4 et 5.

Conseil d’Administration

Directeur Général de l’Etablissement

Directeur Administratif et

Financier

Cabinet

Directeur des Ressources Humaines

Directeur Technique

Chef Service Personnel

Chef Service Financier

Chef Service Production

Chef Service Assurance Qualité

Chef Service Administratif

Agent comptable

Page 50: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

45

de synthèse. Pour chaque centre de coût, toute proposition accusant une différence notable

avec les derniers résultats réels connus n’est pas justifiée de manière très détaillée et précise.

Les propositions budgétaires des représentations ne sont pas accompagnées de maximum de

justifications. Ces justifications concernent les objectifs spécifiques, les plans de charges

établis selon les standards et enfin un programme d'exécution du contrôle fiches.

Le contrôle des dépenses ne suit pas les processus ci-après :

- Objectifs : à partir de l'objectif général défini par le Directeur général, chaque

centre de synthèse doit assigner à ces différents centres de responsabilités des objectifs

spécifiques qualifiables, quantifiables et mesurables dans le temps permettant de réaliser

l'objectif général.

- Programmes d'actions : il s'agit ici de répertorier au niveau de chaque centre de

responsabilité les tâches à réaliser pour atteindre les objectifs définis. Ces tâches doivent être

programmées selon le calendrier de leur réalisation.

- Les fiches budgétaires : il s'agit des imprimés concernant les états récapitulatifs

recettes et les imprimés spécifiques de récapitulation des contrôles de fonctionnement par

nature.

- Les états justificatifs de dépenses : ce sont des fiches justificatives de dépenses

conçues selon les standards définis qui présentent les charges à imputer à un compte limitatif.

- Les états récapitulatifs de dépenses : il s'agit des récapitulatifs des centres de

coûts en centre de responsabilité et des centres de synthèse mais également par département.

Notons que les exemplaires de chaque représentation et services communs sont

normalement envoyés au service du contrôle de la Direction Administrative et Financière.

Cette direction est chargée d'étudier les comptes de fournitures administratives de mission, de

téléphone, de charges de fonctionnement administratif ainsi que les comptes de réserve. Les

contres propositions sont rassemblés au service du contrôle qui prépare des fiches techniques

de discussions budgétaires.

Dans un Établissement où la décentralisation du pouvoir est faible, on part

d'hypothèses découlant des objectifs ou des directives fixés par la Direction générale. On

chiffre ces différents cas possibles et l'on étudie en comité restreint, les chances de chaque

scénario avant d'effectuer un choix définitif qui sera imposé aux exécutants.

Page 51: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

46

2-2 Le processus de contrôle des réalisations non respecté

Le processus d’exécution des dépenses ne suit pas successivement les

autorisations de dépenses, les autorisations de paiements et le paiement des dépenses. A la

première étape, les contrôles sont exécutés dans les services communs sur la base des

autorisations de dépenses consenties par le Directeur Général à chaque Gestionnaire de des

activités. Une autorisation de contrôles est une ouverture de crédits qui permet au

Gestionnaire des activités d'effectuer des dépenses (achats, services, salaire...). Les dépenses

ne doivent être engagées, liquidées, ordonnancées que dans la limite des autorisations

accordées. Il est délivré des autorisations de dépenses périodiques et des autorisations de

dépenses complémentaires.

Au cours de la deuxième étape, les autorisations de dépenses s'accompagnent

d'autorisations de paiement qui sont accordées par le Gestionnaire Responsable. Ce dernier

n'accorde des autorisations de paiement qu'au vu des autorisations de dépense. Le Payeur ne

procède aux règlements des dépenses ordonnancées que sur la base des autorisations de

paiement qui lui sont accordées.

A la dernière étape, le paiement des dépenses qui concerne l'acte par lequel

l'Établissement se libère de ses dettes. Le Payeur (la caissière) assure le règlement des

fournisseurs après ordonnancement avec l'accord du Gestionnaire ou du Directeur Général

selon le cas, c'est-à-dire qu’un certain plafond doit être respecté par le Gestionnaire, au-delà

de ce plafond, seul le Directeur Général décide.

Le fait de se donner un contrôle précisant l'objectif vers lequel on veut aller et

les plans d'action pour y parvenir, ne garantit pas que l'on obtiendra les résultats souhaités, car

l'environnement n'est jamais parfaitement prévisible. Pour tendre vers les résultats escomptés,

les contrôles au sein de l’Établissement public ne sont pas assortis d'une procédure de contrôle

budgétaire dont le but sera de suivre les réalisations et d'amener les responsables à déclencher

des actions correctives, si le réel s'écarte trop de l'objectif.

Les objectifs du contrôle de dépenses sont indissociables de ceux du contrôle

de gestion. Elle permet aux décideurs de l’Établissement de modifier leurs décisions ou leurs

actions pour intégrer des éléments d'information, de modifier leurs décisions qu'ils ne

percevaient pas.

L'objectif initial du contrôle de dépenses est donc la prévision ; Cet objectif est

indissociable à la gestion des ressources.

Page 52: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

47

En effet, réaliser un contrôle s'agit de refaçonner sur la nature et le montant des

ressources à octroyer pour les différents processus de la société ou pour les différentes

activités. L'évaluation par contre comprend tout à la fois l'analyse de la réalité et la mise en

évidence des corrections à apporter. Mais surtout, l'évaluation est l'occasion d'impliquer

l'ensemble des acteurs dans le processus de dépenses et de fournir une incitation propre à

chacun pour atteindre les objectifs communs de l'organisation.

La place du contrôle de dépenses dans le système de contrôle de gestion au

sein de l’Établissement public s’avère insuffisante. Le contrôle stratégique, qui va porter sur

le choix de l'offre et des ressources et sur l'organisation de la chaîne de valeur n’est pas bien

défini pour l’Établissement public afin de montrer les plans à moyen ou long terme. Le

contrôle de moyen terme, qui va définir, suivre et évaluer les missions des processus et de

centre de responsabilité dans la chaîne de valeur; ne s'appuyer pas principalement, pour

l’Établissement public, sur les contrôles et les tableaux de bord. Le contrôle opérationnel, qui

s'intéresse aux tâches de routine dans la processus; n’aura pas recours à la définition de

procédure et peut s'apparenter à ce que l'on recouvre parfois sous la dénomination de contrôle

des procédures.

2-3 Insuffisances de participation du personnel au contrôle

Dans l’Établissement public, l’exécution des tâches est en fonction de la

quantité des opérations établies mais non sur la qualité des informations transférées.

L’insuffisance de participation des opérationnels sur les informations revient au RAF vu à la

routine d’exécution du travail. Le travail du departement consiste généralement,

l’établissement du devis et sa comptabilisation dans le logiciel SAGE, ensuite le suivi de

réalisation des travaux.

A cause de la tendance à la routine, le personnel n’adopte pas une politique de

travail bien définie.Tant que les tâches sont très nombreuses, le responsable a tendance à les

exécuter avec routine sans bien y reflechir. En effet, l’enregistrement des certaines piéces

comptables nécessite la verification, le contrôle, la vision sur l’écran, la comptabilisation, la

saisie. Il faut alors insister sur le principe de bonnes informations et le principe d’image fidéle

selon les normes comptables en viguer.

Page 53: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

48

D’après le processus de travail, nous avons remarqué que presque les tâches

opérationnelles concernent l’organisation interne comme la comptabilisation des factures, le

suivi des bons de commandes, des devis et des piéces justificatives des dépenses en éspèces.

2-4 Critique sur le tableau de bord de gestion

Pour analyser le tableau de bord de gestion de l’Établissement public, nous

allons aborder les difficultés au niveau de la collecte d’information en premier temps et les

difficultés au niveau du traitement des informations en second temps.

Un tableau de bord représente une synthèse d’informations contenant à la fois

des chiffres comptables réels et des données prévisionnelles. Nous tenons à signaler que le

tableau de bord de gestion est détenu par le DAF. Ce tableau de bord est élaboré par lui-

même. Le Directeur Administratif et Financier doit fournir des informations de pilotage de

l’Établissement public. A ce stade que le problème se pose car on ne peut pas donner les

besoins d’informations au département en temps réel puis que les éléments nécessaires ne sont

pas bien définis préalablement. Par conséquent, on est obligé de reculer le temps de

disponibilité de ces informations.

En résumé, nous avons montré les problèmes sur le contrôle de la mesure de

performance de l’Établissement public. Notre analyse se concentre sur la question ci-après :

« Comment le contrôle au niveau de l’outil de pilotage se passe-t-il au sein de l’Établissement

public ?». Nous avons vu des difficultés sur le tableau de bord et des défaillances sur la

trésorerie. Ces dernières sont dues aux contrôles des dépenses instables, au processus de

contrôle des réalisations non respecté et aux insuffisances de participation du personnel au

contrôle.

Page 54: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

49

Section3 : Nécessité du contrôle de gestion et points à améliorer

3-1 Nécessité du contrôle de gestion

3-1-1 Au niveau de la direction

Le contrôle de gestion contraint les dirigeants à adopter l'attitude fructueuse

qui consiste à ne jamais prendre de décision sans tenter d'en apprécier à priori les effets. On

pourrait dire qu’il n'est pas seulement un instrument de la planification mais il la stimule. Il

oblige à se doter d'un arsenal aussi vaste que possible d'éléments chiffrés, puisque le nombre

constitue le moyen de mesurer les écarts.

Le contrôle gestion garantit, par conséquent, de réduire l'arbitraire des opinions

personnelles dans des domaines où la tentation est grande de faire prévaloir une volonté qui

n'est pas toujours rationnellement fondée.

Moyen d'alerte, le contrôle de gestion oblige la direction générale à prendre

conscience d'évènements qu'on voudrait parfois se cacher à soi même. Par exemple, le

contrôle oblige à s'avouer qu'une manœuvre stratégique est mal engagée et qu'il serait néfaste

de persévérer l'action.

En ce qui concerne l'organisation et la direction, deux avantages procèdent

généralement d'un système de contrôle; il oblige à situer la responsabilité d'une part, et

garantit une meilleure coordination entre les services d'autre part.

Enfin, le contrôle allège la tâche de la direction générale puisqu'en situant les

responsabilités, il donne à chacun, à tous les niveaux de la hiérarchie, le moyen d'agir sans se

référer à l'échelon supérieur. Seules les rectifications des écarts fondamentaux appartiennent

en propre aux responsables supérieurs. La mise en place d'un système de contrôle constitue

donc la condition préalable à toute décentralisation. Or, puisque la décentralisation constitue

un facteur de motivation, il est permis d'avancer que le contrôle participe indirectement et

peut être à l'animation plus active du personnel de l’établissement.

Page 55: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

50

3-1-2 Au niveau des autres fonctions

Le contrôle oblige les responsables financiers à structurer leurs activités à

mettre en place le financement, à prévoir avec rigueur les entrées et les sorties. Il entraîne un

emploi plus rationnel des moyens de production car il oblige à réfléchir à une meilleure

utilisation du matériel.

Enfin, le contrôle oblige la direction à mettre en place une organisation de

comptabilité de gestion, au sens large, adaptée aux caractéristiques et à l'identité de la forme.

La liste de ces gains n'est pas close, car en définitive son extension dépend de

la manière, plus ou moins heureuse, dont le contrôle s'insère dans l'ensemble des projets, des

plans ou des décisions structurelles qui guident et soutiennent l'activité de l'entreprise.

3-2 Les aspects à améliorer

3-2-1 Les procédures du contrôle

Avant de déterminer un contrôle, on doit rappeler les objectifs de chaque

direction et de chaque représentation. Le contrôle de l’Établissement public doit suivre la

procédure. Aucune difficulté n'est détectée pendant l'application de cette procédure à

condition qu’elle soit respectée. Les responsables doivent être capables de l'accomplir.

En général, les contrôles de fonctionnement estimés par l’Établissement public

devront être effectués. Tout le personnel doit respecter la limite de l'autorisation de contrôles

accordés par le Direction Générale, et tout le monde devrait s’occuper de ses responsabilités

pour atteindre l'objectif. Les propositions faites ne doivent pas s'écarter trop de la réalité. Les

responsables devront prendre des décisions conformément aux objectifs de l’établissement.

Entre le contrôle des représentations et le contrôle de la direction, il peut

arriver une confusion.

Page 56: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

51

Schéma n° 4 : Processus de contrôle

Source : Auteur (2010)

La formation du contrôle de chaque représentation et de chaque direction en un

contrôle unique empêche de voir le détail du contrôle de chaque entité (représentation, centre

de responsabilité, centre de coût). Et il est difficile de déterminer l'utilité de chaque contrôle.

Pour améliorer la procédure, quelques dossiers doivent accompagner le

contrôle comme :

-le calendrier de contrôles

-le processus à suivre pour élaborer le plan proposé

Ces dossiers permettent à la direction de savoir la manière de l'élaboration du

contrôle et lui permet d'apporter des suggestions d'amélioration. Chaque représentation doit

être informée de la situation budgétaire périodiquement. Les détails des charges doivent être

enregistrés dans le but de faciliter le contrôle.

3-2-2 L'exécution budgétaire

Certains centres de responsabilités n'arrivent pas à maîtriser la prévision. On

remarque qu'au niveau de ces centres de responsabilités, il y a une insuffisance d'étude et

d'analyse. Il y a négligence des données et d'informations des exercices précédents.

Conseil d’Administration Représentants des Ministères de tutelle technique et financière

Membres élus ou désignés

Direction Générale de l’Etablissement

Centres de responsabilité, Centres de coût: Agents comptables, Caissier

Contrôle des représentations

Contrôle de la direction

Page 57: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

52

Les responsables essaient d'éviter la modification en cours de l'exercice comme

le transfert de compte à compte et la demande de crédit complémentaire. Le contrôle doit être

bien géré et bien signé pour assurer le bon résultat.

L’Établissement doit se référer sur les derniers exercices avant d'exécuter un

contrôle. Le responsable doit avoir une vision attentive sur la régularité budgétaire et assure

que l'exécution du contrôle s'avance.

3-2-3 Contrôle et suivi

Dans le contrôle de gestion de l’Établissement public, le contrôle budgétaire

occupe une grande place. Les charges sont biens contrôlées depuis l'engagement jusqu'à

l'ordonnancement. On ne peut pas payer les fournisseurs qu'après quelques étapes de suivi.

Tous les dossiers (factures, bon de livraison...) du fournisseur sont classés avec les dossiers

de l’Établissement.

Des tâches se répètent comme la vérification du montant des demandes d'achat,

le même montant à vérifier sur le bon de commande et encore sur la facture du fournisseur.

Ceci entraîne un retard de paiement des fournisseurs car il faut du temps pour que les

bordereaux arrivent à la paierie et pour que le responsable règle les fournisseurs. Alors qu'il

existe encore une longue procédure à exécuter à la paierie avant de payer les fournisseurs.

Il faut éviter les écarts défavorables. Pour assurer un bon déroulement du

contrôle chacun doit respecter les règles et les contrôles engagés. Les responsables doivent

choisir entre les deux techniques du contrôle de gestion: les contrôles à posteriori et les

contrôles à priori.

Pour les contrôles à posteriori, cette opération a lieu lorsque la tâche est

accomplie. Elle consiste à vérifier que les résultats sont conformes aux objectifs. Le contrôle

budgétaire mesure périodiquement les écarts entre les prévisions et les réalisations, aide à

s'assurer que les performances obtenues ne s'éloignent pas des chiffres fixés dans le contrôle.

D'une manière générale, une telle forme de contrôle après l'action convient

bien aux opérations qui se répètent fréquemment. Dès qu'un écart est constaté entre la

prévision et la réalisation, une correction est mise en œuvre selon un programme préétabli. Si

la rectification éventuelle ne figure pas sur le document initial c'est alors au niveau supérieur

qu'intervient un spécialiste plus compétent.

Cette forme de contrôle s'applique aussi, du reste, à des opérations non

répétitives, à des projets uniques, à partir du moment où le déroulement des tâches est prévu

Page 58: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

53

avec précision. Dans ce cas, la méthode budgétaire n'est pas adaptée, mais l'on recourt à

d'autres outils, des modèles d'ordonnancements pour suivre la bonne exécution du projet

comme la méthode PERT31 par exemple.

Toutefois, ce n'est pas uniquement aux programmes d’activités, que convient le

contrôle à posteriori. Cette procédure est aussi adaptée au contrôle de la stratégie lorsqu'il

s'agit d'en apprécier les résultats.

Pour les contrôles à priori, ils peuvent prendre deux tournures : la forme banale

d'un contrôle stratégique et le contrôle dynamique à priori. Ce contrôle porte sur l'élaboration

de la stratégie, des plans et des programmes d’activités. Il consiste à vérifier que la démarche

planificatrice est logique, qu'elle reste cohérente et que les différentes phases sont biens

respectés. D'une autre manière, le dirigeant s'assure que les objectifs sont intégrés à tous les

niveaux de la mise en œuvre stratégique.

Dans le cadre du contrôle dynamique à priori, nous touchons ici aux techniques

les plus volontaristes dans leur esprit, puisqu'il s'agit: d'imaginer et d'éprouver à l'avance les

résultats de la démarche stratégique d'en examiner les conséquences afin de mettre en place

l'action corrective avant même l'achèvement des opérations prévues.

3-2-4 La gestion des ressources humaines

L’Établissement public nécessite une restructuration afin d’optimiser

l’organisation actuelle grâce à l’automatisation. A cet effet, il est utile de renforcer les

compétences des employés, optimiser l’organigramme fonctionnel comme celui du

hiérarchique. En d’autres termes, il faut mettre en place une véritable gestion des ressources

humaines tout en mettant un accès particulier sur la gestion de carrière, la gestion de profil et

la formation. Cette formation a pour objet de :

- Travailler dans le cadre d’un plan d’action et en respectant les délais,

- Formaliser et mettre par écrit les événements,

- Prendre et assumer ses responsabilités,

- Etre proactif : moteur et force de proposition,

31 Méthode PERT (Program of Evaluation and Review Technique) : Technique d’établissement et de

remise à jour des programmes. Le réseau PERT est un diagramme fléché où les étapes n’expriment

que des liaisons de type Fin-Début.

Page 59: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

54

- Travailler en équipe.

Un des points à revoir au sein de l’Établissement public concerne le système de

recrutement du personnel. Il faut améliorer la qualification et mettre en place une politique

salariale axée sur :

- la concentration avec la direction générale pour les propositions de salaires

avant la prise de décision,

- la consultance des responsables,

- la consultance des chefs de départements,

- la prise de décision à partir de ces analyses.

A cet effet, l’analyse du système de recrutement doit concerner :

- la révision et la précision de la structure au sein des Départements sur la

pertinence de l’embauche,

- la révision et la précision des fonctions, essentiellement la charge de travail

(déplacements pour prospection et achats trop fréquents) pour pouvoir valider et contrôler les

achats sans pénaliser les utilisateurs et les clients en les faisant attendre ; analyser les achats et

produire les états mensuels des achats.

Page 60: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

55

CHAPITRE2

PROPOSITIONS DES SOLUTIONS POUR LE CONTROLE DE GESTION

Nous allons voir respectivement, dans ce chapitre, les propositions des

solutions au niveau de la trésorerie, ensuite les recommandations de notre part pour mener à

bien les propositions d’améliorations.

Section1 : Propositions des solutions sur la trésorerie

Nous allons diviser cette section en trois sous sections dont la première parlera

de l’amélioration du suivi de trésorerie, tandis que la deuxième sur l’amélioration de la

gestion prévisionnelle et la troisième apportera une solution sur l’amélioration du tableau de

bord.

1-1 Pérennisation du suivi de trésorerie

La trésorerie assure les moyens nécessaires au respect des engagements de

l’Établissement, c'est-à-dire, faire en sorte que les ressources disponibles soient toujours

suffisantes pour faire face aux dépenses. Donc, il est nécessaire de la remédier.

1-1-1 Mesures à prendre

Afin de résoudre le problème, le caissier sous la responsabilité de la direction

administrative et financière devra faire preuve de fermeté. Le délai de 48 heures, pour la

présentation des pièces justificatives des dépenses dans le cadre du budget opérationnel doit

être respecté, sinon la Carte d’Identité Nationale de l’agent en question sera saisie. Au bout de

24 heures, si les pièces justificatives ne seront toujours pas présentées, son salaire sera minoré

journalièrement de 10% du montant de ces dépenses et sa Carte d’Identité Nationale sera

toujours confisquée jusqu’à ce qu’il fournisse ces pièces.

Au bout du délai de 24 heures accordé au personnel pour la présentation des

pièces justificatives des dépenses dans le cadre du budget de l’Établissement, le caissier

interpelle l’agent pour une requête de la pièce. Au cas où la pièce ne se trouve pas encore

entre les mains du caissier après 24 heures, le double du montant de la dépense engagée sera

Page 61: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

56

défalqué sur le salaire de cet agent et le service dans lequel il travaille recevra un

avertissement puis remboursera ces dépenses de leur propre poche (le chef du service avec

toute son équipe).

1-1-2 Tableau de Gestion Quotidienne de la Trésorerie ou T.G.Q.T

L’Établissement devrait tenir un T.G.Q.T bien qu’elle n’ait qu’une seule

banque de domiciliation. A partir de ce tableau, elle peut avoir chaque jour une idée des

disponibilités en banque et globalement de la trésorerie afin de permettre le choix des banques

pour effectuer les règlements fournisseurs, TVA,... En effet, elle peut décider à tout moment

d’étendre ses activités. Ce tableau est tenu en dates de valeur et peut être dressé à partir du

logiciel EXCEL. Dans ce classeur, une feuille sera attribuée à chaque banque sans

différenciation d'agences. Le TGQT sur ces feuilles sera constitué en colonnes par les natures

d’opérations (encaissements et décaissements) et en lignes par les dates. Il sera rempli chaque

jour à partir des relevés bancaires reçus ou des extraits sur les sites web des banques. Le

responsable de la trésorerie, collaborateur de la direction administrative et financière, y

portera pour chaque banque et par date les montants correspondants à chaque nature

(encaissements ou décaissements) et à des dates ultérieures seulement les décaissements

engagés mais qui n'ont pas encore eu un dénouement à la banque.

A part ce TGQT, l’Établissement peut également établir un graphique illustrant

la situation journalière de sa trésorerie. Ce tableau ainsi que ce graphique seront présentés ci-

après.

La tenue de ce tableau permettra à l’Établissement d’avoir un aperçu aussi bien

quotidien mais mensuel des ventes et des achats à l’exploitation et hors exploitation, des

autres charges, du TVA et du solde de la trésorerie. En premier lieu, nous allons présenter le

tableau de gestion quotidienne de la trésorerie, ainsi que les graphiques y correspondent

Page 62: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

57

Tableau n° 5 : Gestion quotidienne de la trésorerie

(en million d’Ariary)

Jour Vente Achats Autres charges Hors exploitation Solde

trésorerie

01 janvier 2009 144 +23 +300

02 janvier 2009 +467

03 janvier 2009 120 239 72 +6 +467

04 janvier 2009 +282

05 janvier 2009 +282

06 janvier 2009 +282

07 janvier 2009 +282

Source : Auteur (2009)

Comme il a été précisé ci-dessus, ce Tableau de Gestion Quotidienne de la Trésorerie peut

être interprété sous forme de graphique que nous allons voir ci-dessous :

Schéma n° 5 : Gestion quotidienne de la trésorerie

(en million d’Ariary)

144120

239

72

236

300

467 467

282 282 282 282

050

100150200250300350400450500

01/01/2009 02/01/2009 03/01/2009 04/01/2009 05/01/2009 06/01/2009 07/01/2009

Vente Achats Autres charges Hors exploitation Solde trésorerie

Source : Auteur (2009)

Page 63: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

58

D’après ce tableau et ces graphes, nous pouvons remarquer que les opérations

d’encaissements et de décaissements n’ont de dénouements sur la trésorerie que le jour

d’après. Le solde de trésorerie au 01 Janvier est de +300, les ventes à l’exploitation et Hors

exploitation réalisées ce jour s’élèvent en totalité à +167 (144+23)Le 02 Janvier, le solde

initial de la trésorerie est de +467, c’est-à-dire, +300 + (144 + 23). Au 04, 05, 06, 07 Janvier,

nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas eu de mouvements sur la trésorerie. Par contre, le 03

Janvier, il y a eu des opérations d’encaissements et de décaissements. Les ventes à

l’exploitation est de l’ordre de +120 et celles classées hors exploitation s’élèvent à + 6Quant

aux décaissements, les achats à l’exploitation et les autres charges s’élèvent respectivement

à 239 et 72. Le solde de trésorerie pour ce jour est calculé de la façon suivante : +467 +

(120+6) – (239+72) =+282

Nous allons procéder à la présentation du tableau ainsi que du graphique

montrant l’évolution mensuelle de la trésorerie de la société.

Tableau n° 6 : Tableau de gestion mensuelle de la trésorerie

MOIS VENTES ACHATS AUTRES CHARGES

HORS EXPLOITATION

TVA SOLDE TRESORERIE

JANVIER 658 538 -2.800

59.6* 3020

FEVRIER 359 321 215 - 260 2583

MARS 96 120 -116 500,9 1942,1

AVRIL -200 1742,1

MAI -200 -68 1610,1

JUIN -200 1410,1

JUILLET -200 -80 1290,1

AOUT 1.166 179 359 -182 1736,1

SEPTEMBRE 339 269 60 -200 56,38 1489,72

OCTOBRE 718 60 -219 1928,72

NOVEMBRE 105 107 -201 138,6 1587,12

DECEMBRE -200 1387,12 ** TTVVAA ddee DDéécceemmbbrree

Source : Auteur (2009)

Dans ce cas de gestion mensuelle, le solde de trésorerie est obtenu par le cumul

du solde de la trésorerie « n-1 » avec l’écart entre les encaissements et les décaissements de

la période. Par exemple, 2 583 = (3020+359)-(321+215+260). Pour ce qui est du

décaissement sur TVA, il est généralement effectué tous les deux mois. Il est calculé par la

Page 64: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

59

formule suivante : TVA COLLECTEE – TVA DEDUCTIBLE.. Au cas où le résultat de ce

calcul est

- positif, il s’agit d’une TTVVAA àà ppaayyeerr (cas du TVA A PAYER en Mars = 500,9)

-- par contre s’il est négatif, cela constitue un crédit de TVA dont le montant sera

remboursé à l’entreprise par l’Etat (cas des crédits de TVA en Mai et en Juillet).

Il est à noter que le montant de TVA à PAYER en Janvier constitue la somme

de TVA de Novembre et de Décembre « en N-1 ».

Pour cette gestion mensuelle de la trésorerie, présentons le graphique qui indique

l’évolution de la trésorerie du mois de Janvier à Décembre de l’année n.

Schéma n° 6 : L’évolution mensuelle de la trésorerie

(Illustration)

3020

2583

1942,11742,1

1610,11410,1 1290,1

1736,11489,72

1928,72

1587,121387,12

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

MOIS

SO

LDE

DE

TR

ES

OR

ER

IE

Source : Illustration à partir du tableau de gestion mensuelle de la trésorerie

D’après ce graphique, nous pouvons constater une baisse tendancielle de la

trésorerie de l’Établissement du mois de Janvier jusqu’en Juillet, soit un solde de 3020 en

Janvier qui diminue à 1290,1 en Juillet. Ce déclin est dû au ralentissement des activités de la

société (inexistence de produits et de charges d’exploitation) : cas de prédominance des

charges hors exploitation constaté du mois d’Avril jusqu’en Juillet. Pour le second semestre

de cette année, la trésorerie s’accroît rapidement en Octobre, soit de 11 448899,,7722 en Septembre

qui remonte à 11 992288,,7722 en Octobre, pour connaître un léger tendance à la baisse jusqu’en

Décembre.

Page 65: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

60

1-2 Pérennisation de la gestion prévisionnelle

Il s’agit d’émettre des propositions d’actions, premièrement pour la résolution

des difficultés conjoncturelles et deuxièmement, pour l’informatisation de la gestion de la

trésorerie.

1-2-1 Résolution des difficultés conjoncturelles

Face à un décalage conjoncturel de trésorerie, plusieurs solutions sont

envisageables avec le banquier : il vaut mieux négocier en amont en lui justifiant les

difficultés à venir.

Les solutions proposées concernent :

Schéma n° 7 : Solutions proposées

La trésorerie négative résulte d’un problème récurrent et n’est pas liée à une

période difficile. Dans ce cas, elle provient d’un financement soit insuffisant du besoin de

fonds de roulement, soit d’un besoin de fonds de roulement trop important. Les situations

engendrées par ces faits doivent à cet effet être anticipées et résolues pour éviter le déficit

possible de trésorerie. Il est nécessaire de négocier des délais de règlement plus importants

auprès des fournisseurs ou de réduire le délai client. L’Établissement pourra également

demander ou négocier des avances de paiement aux clients ou des reculs d’échéances aux

fournisseurs. En vue de la réduction du BFR, l’Établissement peut opter pour une action sur

les créances clients, qui en effet, conduit à mobiliser les créances c’est-à-dire à les encaisser

avant la date d’échéance. Pour ce faire, l’Établissement peut choisir l’escompte d’effets.

Le crédit de Campagne C’est un crédit accordé pour une activité saisonnière ou pour une

activité exceptionnelle

Le découvert bancaire L’autorisation de découvert peut être temporaire ou permanente. Son montant est à négocier avec le banquier en fonction des besoins.

La facilité de Caisse C’est une autorisation sur une période donnée (courte) dans l’attente d’encaissements prévus

Page 66: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

61

En effet, l’escompte consiste à présenter à la banque des effets de commerce

avant leur date d’échéance. La banque en devient propriétaire, avance le montant en créditant

le compte de l’Établissement sous déduction d’intérêts appelés escompte et diverses

commissions (endos, manipulation...).

Le montant de l’escompte est calculé sur le principe des intérêts simples.

Escompte = E = (Vn x t x n) / (360 x 100)

Vn = valeur nominale de l’effet de commerce

t = taux d’intérêts

n = durée en jours de l’escompte (nombre de jours entre la date de négociation et

la date d’échéance)

Schéma n° 8 : Présentation graphique de l’escompte

0 n jours échéance

Vn

Nous tenons à informer qu’un bon équilibre de chacun des comptes de

trésorerie est indispensable car un excédent de trésorerie sur un compte n’est pas rémunéré,

mais un découvert sur un autre compte coûte de l’argent (intérêts et agios), l’un ne compense

pas l’autre et l’entreprise perd deux fois (manque à gagner + coût).

En effet, l’objectif d’une " gestion de trésorerie optimisée " consiste en la

diminution des disponibilités déposées au Trésor. Il s’agit non pas d’aboutir nécessairement à

une trésorerie " zéro ", mais de s’en approcher le plus possible.

Pour ce faire, l’Établissement public peut acquiescer l’informatisation de la gestion de

trésorerie à l’aide du relevé journalier par courrier électronique (e-mail).

1-2-2 Informatisation de la gestion de trésorerie

Outre l’Internet qui offre aujourd’hui une bonne alternative, de nombreux

logiciels sont disponibles sur le marché et restent abordables et simples d’utilisation. L’offre

se décompose en deux outils distincts qui peuvent être acquis séparément:

� Le logiciel de communication bancaire : la télétransmission permet de

rapatrier automatiquement, tous les jours par exemple, le détail des flux bancaires de la veille.

Page 67: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

62

Cet outil permet d’envoyer des virements, des effets de commerce, des bons à payer, des

transferts… et permet de récupérer les relevés de comptes (en date d’opération et en date de

valeur), les avis d’impayés… Les avantages sont multiples :

- Des gains de productivité grâce à l’automatisation des procédures et à un

accès rapide à l’information ;

- Des gains financiers grâce à la réduction des frais bancaires et à la

diminution des délais de remise en banque ;

- Une plus grande sécurité et fiabilité grâce à la dématérialisation, à un mot de

passe personnel et à la réduction des risques d’erreurs de saisie.

� Le logiciel de gestion de trésorerie : Il permet, grâce à un tableau de bord

et à des outils de simulation, de prendre des décisions d’équilibrage, de placement,

d’utilisation d’une autorisation de découvert ou de négociation d’un crédit à Court Terme

(CT). Dans beaucoup de cas, un développement sur tableur « Excel » pourra suffire. Sur une

base hebdomadaire, les prévisions ne nécessitent pas de tenir compte des dates de valeur.

1-3 Pérennisation du tableau de bord

Le tableau de bord est composé des ratios mettant en lumière des éléments

relatifs à la structure, à l’activité, à la solvabilité et à la rentabilité.

1-3-1 Détermination des variables ou des besoins des informations

Pour faciliter la lecture, la compréhension du tableau de bord et surtout le

traitement des informations, nous préconiserons de faire une étude et analyse des variables ou

indicateurs nécessaires au tableau de bord de gestion. Ces variables sont standards pour la

Direction Administrative et Financière et la Direction Générale. Dans ce moment, le DAF

essaie de mettre à jours les informations et par conséquent le DG peut obtenir des

informations au plus tard un jour après la demande.

1-3-2 Tableau de bord de dépenses et de trésorerie

Quand nous aurons les variables et toutes les données sont mises à jour, le

traitement des informations est facile. A cet effet, le Directeur administratif et financier peut

augmenter la simulation des données afin d’accélérer le traitement des informations et la prise

Page 68: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

63

de décision. Pour illustrer nos propositions, nous pouvons déterminer ci-après les situations

de dépenses d’un établissement public au cours du premier semestre de l’année 2009.

Tableau n° 7 : Tableau des dépenses (unité en ariary)

Chapitre Paragraphe

Intitulé

(Rubrique de dépense)

Prévision

(Montant

du Budget) Réalisation Ecart

21 2163 Matériels informatiques 16 000 000 15 802 000 198 000

21 2164 Matériels et mobilier de bureau 22 000 000 22 259 000 -259 000

61 6111 Fournitures et articles de bureau 7 500 000 7 377 000 123 000

61 6117 Habillement 5 500 000 5 326 000 174 000

62 6221 Fêtes et cérémonies officielles 1 500 000 1 563 000 -63 000

62 6224

Impression, reliure, insertion

publicitaire et promotion 7 500 000 7 499 000 1 000

62 6251

Rémunérations d'intermédiaire et

honoraires 16 000 000 15 669 000 331 000

62 6253 Frais de stage et de formation 13 000 000 13 454 000 -454 000

Total 89 000 000 88 949 000 51 000

Source : Auteur (2010) (illustration)

Ce tableau montre que le total du budget alloué pour le premier semestre

s’élève à 89 000 000 ariary. L’établissement dispose une somme de 51 000 ariary à la fin de

la période car la prévision est supérieure à la réalisation.

Le tableau suivant va montrer les caractéristiques des dépenses et les dates de

chaque étape du dossier.

Page 69: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

64

Tableau n° 8 : Tableau des caractéristiques des dépenses et les dates de chaque étape du dossier (unité en ariary)

Caractéristique de la dépense publique Dates de chaque étape du dossier

Gestionnaire de l'activité

Bordereau/ Emission N° Facture Compte

Montant (en millier d'ariary)

Mode de paiement

Date de liquidation (bordereau pièces)

Date de mandatement

Date de paiement

1

1 3 1 2 4 0 1 0 1 6 1 1 1 0 0 2 5 0 7 1 1 0 0 1 0 9 2 7 0 1 0 9 0 4 0 2 0 9

2

1 0 2 9 3 0 1 0 7 6 2 5 1 0 0 0 1 3 8 1 0 4 0 2 0 9 1 6 0 2 0 9 2 5 0 2 0 9

3

1 0 7 4 6 3 5 0 1 6 2 5 1 0 1 5 0 0 0 2 1 9 0 3 0 9 2 6 0 3 0 9 0 6 0 4 0 9

4

1 0 4 4 2 0 3 0 1 6 2 5 1 0 0 0 5 3 1 1 2 1 0 3 0 9 0 4 0 4 0 9 0 8 0 4 0 9

5

1 0 8 0 1 2 2 0 1 6 2 5 3 0 1 0 5 0 6 1 0 4 0 4 0 9 2 1 0 4 0 9 2 5 0 4 0 9

6

1 0 8 0 3 2 6 0 1 6 2 5 3 0 0 2 9 4 8 2 0 8 0 4 0 9 1 2 0 4 0 9 1 6 0 4 0 9

7

1 0 5 0 3 0 1 0 1 2 1 6 4 0 2 2 1 0 0 1 1 7 0 4 0 9 0 3 0 4 0 9 0 6 0 5 0 9

8

1 0 4 4 3 0 2 0 1 2 1 6 3 0 1 5 8 0 2 2 0 2 0 5 0 9 1 6 0 5 0 9 1 0 0 5 0 9

9

1 0 7 1 0 0 1 0 1 6 1 1 1 0 0 2 6 4 8 2 0 6 0 5 0 9 2 8 0 5 0 9 0 2 0 6 0 9

10

1 0 7 1 1 0 2 0 1 6 2 2 4 0 0 7 4 9 9 1 1 2 0 5 0 9 1 9 0 5 0 9 2 0 0 5 0 9

Page 70: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

65

Suite du Tableau de bord montrant les caractéristiques de la dépense et les dates de chaque étape du dossier

Caractéristique de la dépense publique Dates de chaque étape du dossier

Gestionnaire de l'activité

Bordereau/ Emission N° Facture Compte

Montant (en millier d'ariary)

Mode de paiement

Date de liquidation (bordereau pièces)

Date de mandatement

Date de paiement

11

1 0 6 4 6 1 0 0 1 6 1 1 1 0 0 1 0 5 2 1 1 5 0 5 0 9 2 6 0 5 0 9 0 2 0 6 0 9

12

1 0 6 6 8 0 1 0 1 6 1 1 1 0 0 1 1 7 0 1 1 8 0 5 0 9 0 4 0 6 0 9 0 6 0 6 0 9

13

1 0 4 8 8 0 1 0 2 2 1 6 4 0 0 0 1 5 9 1 1 9 0 5 0 9 0 7 0 6 0 9 1 0 0 6 0 9

14

1 0 3 5 7 0 5 8 6 6 1 1 7 0 0 5 3 2 6 2 2 0 0 5 0 9 1 4 0 6 0 9 1 5 0 6 0 9

15

1 0 9 4 8 2 6 4 3 6 2 2 1 0 0 1 5 6 3 1 0 2 0 6 0 9 1 8 0 6 0 9 2 2 0 6 0 9

Source : Auteur (2010) (illustration)

- Gestionnaire de l'activité : c’est la personne à qui on a accordé le budget. - Bordereau : c’est le numéro du bordereau d’émission du dossier. - N° Facture : c’est le numéro de la facture (pièce justificative). - Compte : c’est le numéro du compte relatif au chapitre budgétaire. - Montant : c’est la valeur (en millier d'ariary) de la dépense inscrite sur la pièce justificative (facture).

Mode de paiement : le chiffre « 1 » exprime le Bon de caisse, le chiffre « 2 » montre le Virement bancaire. - Date de liquidation (bordereau pièces) : il y a deux dates possibles dans ce cas, celle qui est inscrite sur le bordereau de pièce, et celle

qui correspond à la certification pour le service fait. Normalement on prend la date la plus ancienne. - Date de mandatement : c’est la date qui figure sur le mandat de paiement et correspondant au visa du Sous ordonnateur ou bien la date

sur le bordereau d’émission, qui est une pièce établie par le sous ordonnateur. Généralement on prend la date la plus récente. - Date de paiement : c’est la date de visa du trésorier public comptable qui est apposé sur le bon de caisse ou sur l’avis de crédit.

Page 71: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

66

Tableau n° 9 : Tableau de la trésorerie (unité en ariary)

Rubriques Mois 1 Mois 2 Mois 3

I - Encaissements Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart Recettes 89 000 000 89 000 000 0 0 0

Total (I) 89 000 000 89 000 000 0 0 0 0 0 0 0

II- Décaissements

04/02/09: 6111 0 7 500 000 2 507 000 4 993 000 0

25/02/09: 6251 0 16 000 000 138 000 15 862 000 0

Total (II) 0 0 0 23 500 000 2 645 000 20 855 000 0 0 0

Solde (I) - (II) 89 000 000 89 000 000 0 -23 500 000 -2 645 000 -20 855 000 0 0 0

Trésorerie d'ouverture 89 000 000 89 000 000 0 65 500 000 86 355 000 20 855 000

Trésorerie de clôture 89 000 000 89 000 000 0 65 500 000 86 355 000 20 855 000 65 500 000 86 355 000 20 855 000

Rubriques Mois 4 Mois 5 Mois 6

I - Encaissements Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart

Total (I) 0 0 0 0 0 0 0 0 0

II- Décaissements

06/04/2009 6251 15 000 000 -15 000 000 0 0

08/04/2009 6251 531 000 -531 000 0 0

16/04/2009 6253 13 000 000 2 948 000 10 052 000 0 0

25/04/2009 6253 10 506 000 -10 506 000 0 0

06/05/2009 2164 0 22 000 000 22 100 000 -100 000 0

10/05/2009 2163 0 16 000 000 15 802 000 198 000 0

20/05/2009 6224 0 7 500 000 7 499 000 1 000 0

02/06/2009 6111 0 0 2 648 000 -2 648 000

02/06/2009 6111 0 0 1 052 000 -1 052 000

06/06/2009 6111 0 0 1 170 000 -1 170 000

10/06/2009 2164 0 0 159 000 -159 000

15/06/2009 6117 0 5 500 000 5 500 000 5 326 000 -5 326 000

22/06/2009 6221 0 1 500 000 1 500 000 1 563 000 -1 563 000

Total (II) 13 000 000 28 985 000 -15 985 000 52 500 000 45 401 000 7 099 000 0 11 918 000 -11 918 000

Solde (I) - (II) -13 000 000 -28 985 000 15 985 000 -52 500 000 -45 401 000 -7 099 000 0 -11 918 000 11 918 000

Trésorerie d'ouverture 65 500 000 86 355 000 20 855 000 52 500 000 57 370 000 4 870 000 0 11 969 000 11 969 000

Trésorerie de clôture 52 500 000 57 370 000 4 870 000 0 11 969 000 11 969 000 0 51 000 51 000

Page 72: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

67

Section2 : Résultats attendus et recommandations générales

Nous avons prévu quelques recommandations, que nous jugeons utiles pour

l’amélioration de la performance de l’Établissement public, à savoir les recommandations sur

le contrôle de gestion et les recommandations générales sur les solutions proposées. Pourtant,

avant de les parler, nous allons présenter d’abord les résultats attendus.

2-1 Résultats attendus

2-1-1 Résultats économiques

La participation de chacun à la vie de l’Établissement et la pratique d’une

gestion plus rationnelle vont entraîner automatiquement une amélioration du résultat général.

Et la performance de l’Établissement public apporte automatiquement des impacts positifs à

l’économie nationale. Nous pourrons donc espérer qu’avec l’application des solutions

proposées auparavant, l’Établissement public peut participer à la bonne gouvernance et

transparence et par la même occasion à l’amélioration de la solution économique de notre

pays comme la création d’autres activités. L’accroissement des performances de

l’Établissement public engendre non seulement une amélioration au niveau National mais

aussi dan sa vie interne.

2-1-2 Résultat social

La valorisation des ressources humaines renforcera l’esprit d’appartenance à

l’Établissement public, et la meilleure intégration au travail constitue la base de la direction

participative par objectif. Ce sont la clé de la réalisation des performances positives qui

pourrait engendrer des résultats sociaux comme l’amélioration des salaires des personnels, la

participation au développement des œuvres sociaux et la pratique d’autres politiques

d’intéressement ainsi que la contribution à la réduction du taux de chômage suite à la création

des nouvelles activités.

Page 73: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

68

2-1-3 Résultat financier

Cette amélioration se manifeste dans les moyens financiers de l’Établissement

public. En effet, avec un résultat plus élevé, il va pouvoir dégager une trésorerie plus

importante. Il pourrait alors trouver un emploi rémunérateur aux flux de fonds que son

activité a généré, par exemple, en finançant des nouveaux investissements (autofinancement).

2-2 Recommandations générales

Le repositionnement du contrôle de gestion et le renforcement du contrôle

interne sont à recommander au sein de l’Etablissement public.

2-2-1 Repositionnement du contrôle de gestion

Le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent

d’autres membres de l’organisation pour appliquer les stratégies. Il doit s’appuyer sur deux

mécanismes :

Le mécanisme de coordination de la décision dont l’objet est de rendre plus

performant le système décisionnel, et le mécanisme d’animation dont l’objet est d’induire les

comportements des acteurs dans le sens attendu par l’organisation. Le contrôle de gestion

doit motiver et responsabiliser les acteurs. Il est souhaitable que le contrôle de gestion soit

rattaché directement à la Direction Générale. Cette position permet au contrôle de gestion de

travailler à tous les niveaux de la structure, et amener à exercer une fonction plus large dont

une maîtrise des techniques et une fonction de ressources humaines.

Une fois la stratégie se définie sous l’angle de la politique générale de

l’établissement, elle est décomposée en sous - objectifs réalisables à des niveaux locaux à

court terme et moyen terme.

Les interactions permanentes entre le niveau stratégique et le niveau

opérationnels confèrent au contrôle de gestion un rôle de compréhension de l’ensemble de

processus. Ensuite, le contrôle de gestion doit maîtriser aux risques d’organisation, de

coordination et d’opportunisme.

Page 74: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

69

2-2-2 Renforcement du contrôle interne

Pour mieux rationaliser les informations au niveau du traitement comptable, il

faut renforcer le contrôle interne surtout dans le cadre du contrôle de la trésorerie. Ce dernier

est mis en place par la direction et permet d’évaluer la sécurité des procédures de traitement

ainsi que leur pérennité pour prévenir la direction de toute évolution ou de toute adaptation

nécessaire pour maintenir l’information comptable et par conséquent la valeur probante de la

comptabilité.

Le contrôle interne a pour but non seulement d’assurer la protection, la

sauvegarde du patrimoine, la qualité de l’information et l’amélioration des performances mais

aussi l’application des instructions de la direction. Ces objectifs peuvent s’appliquer à d’autres

domaines de l’Établissement public mais l’usage est réservé sous l’expression du contrôle

interne aux procédures administratives et comptables ayant un lien avec l’établissement des

comptes annuels.

Section3 : Apports et limites du contrôle de gestion

3-1 Apports du pilotage par les objectifs et du contrôle de gestion par les résultats

3-1-1 Les avantages génériques de la standardisation

M. Zacklad rappelle que le recours à la standardisation organisationnelle

permet de réduire le besoin de communication entre les acteurs et, de fait, optimise la

coordination (en termes d'efficacité et d'efficience) en réduisant le nombre de transactions

intellectuelles et consécutivement les coûts de coordination :

C'est à March et Simon (1958) que l'on doit les premières analyses des

bénéfices de la standardisation par laquelle « la coordination des diverses parties étant

incorporée dans le programme de travail dès la conception, le besoin de communication

continue s'en trouve réduit » (cité par Mintzberg 1979:20)32. [...]

32 MINTZBERG Henry (1982), « Structure et dynamique des organisations », Les éditions d’Organisation, Paris.

Page 75: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

70

De fait, il n'existe quasiment aucune activité professionnelle qui n'exploite pas

un tant soit peu la standardisation des relations et des savoirs léguée par l'histoire du secteur

industriel dans lequel elle se situe, celle-ci étant assimilable à des savoir-faire implicites.

Cependant, de nombreuses organisations n'utilisent pas encore la coordination basée sur la

standardisation d'une manière qui leur permettrait de réduire de façon optimale le nombre de

transactions intellectuelles que les acteurs doivent réaliser et, corollairement leurs coûts de

coordination. La plupart des interventions des cabinets de consultants dans le domaine du

management, de l'organisation ou de la qualité, pour ne citer que quelques exemples, visent

précisément à accroître le degré de coordination par la standardisation. »

En outre, certaines formes de standardisation organisationnelle permettent

d'encadrer les risques de comportement (opportunisme, coordination) des acteurs.

Rappelons que les principales formes de standardisation apparaissent parmi les

mécanismes de contrôle cités par Petitjean en références aux modes de contrôle recensés par

W. Ouchi.

3-1-2 Aide à la décentralisation de la stratégie

La Direction Par Objectifs (DPO), progressivement devenue Direction

Participative Par Objectifs (DPPO), repose sur les théories de la motivation individuelle

développées par F. Hezberg et A.M. Maslow33.

« (...) La théorie Y [de MacGregor34, qui correspond aux approches de Maslow

et Hezberg], sur laquelle sont bâtis le contrôle de gestion par les résultats et la DPPO, nourrit

une vision « idéale », autonome et responsable de l'homme au travail : pour peu qu'on lui en

donne l'occasion, l'être humain est capable d'initiative, il est digne de confiance et peut,

seulement librement, se motiver et se réaliser à travers l'atteinte des objectifs qu'il s'est fixés,

après entente avec sa hiérarchie. Le travail est alors vu comme source de satisfaction.

L'homme ordinaire peut se diriger lui-même, dès lors qu'ils accepte les objectifs de son

travail ; il peut même rechercher les responsabilités ;il est source d'apport créatif dans

l'organisation si le management est participatif. Sur ce point, la théorie Y de MacGregor est

concordante avec la théorie de V.H. Vroom (1967) 35, selon laquelle la motivation est facteur

33 MASLOW Abraham (1954), « Motivation and personality », Harper et Row, New York. 34 MC GREGOR (1960), « The human side of enterprise », McGraw Hill. 35 Cité par LÖNING H & ALII, (2003), Le contrôle de gestion - organisation et mise en oeuvre, Dunod.

Page 76: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

71

de performance, ainsi qu'avec les besoins « d'ordre supérieur » définis par A.H. Maslow, en

particulier l'estime de soi (self-esteem) et l'autoréalisation (achievement). »

Langevin et Naro (2003) notent que, dans le contrôle de gestion des résultats :

« seuls les résultats sont évalués par la hiérarchie, les moyens pour les atteindre étant laissés à

la discrétion des individus. Ce type de contrôle est donc cohérent avec les démarches de

décentralisation et de délégation de la prise de décision. Il génère une autonomie et une

responsabilisation susceptibles de satisfaire les besoins de reconnaissance et

d'accomplissement des individus et d'agir sur leurs attitudes et leur comportement.

Par ailleurs, le contrôle par les résultats indique aux individus ce sur quoi ils

seront évalués, plus clairement que ne peut le faire un contrôle des comportements. Cette

clarté des objectifs est source de satisfaction et de performance (Kenis, 1979).36»

3-1-3 Aide à la mesure de la performance

La performance est évaluée par la mesure de couples efficacité (atteinte de

l'objectif) / efficience (respect des contraintes de ressources négociées). Les moyens doivent

être fixés selon le principe de pertinence, par rapport aux objectifs à atteindre.

Schéma n° 9 : Le triangle de la gestion

36 Cité par LANGEVIN P., NARO G., (2003), Contrôle et comportements : une revue de la littérature anglo-saxonne.

OBJECTIFS

RESSOURCES

RESULTATS

Pertinence

Efficience

Efficacité

Page 77: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

72

Schéma n° 10 : Le cycle du contrôle de gestion

L'écart entre le réalisé et l'objectif est analysé et doit donner lieu à des actions

correctrices le cas échéant.

Le cercle de la qualité (Plan>Do>Check>Act>Plan>) appliqué au contrôle

budgétaire

Pour EKOKA37, « Le modèle financier n'est plus au stade de sa légitimation, il

a fait ses preuves pendant les trente glorieuses, il a été diffusé dans le monde entier, il y a une

symétrie idéelle entre ce modèle et le système de production sloanien, la firme General

Motors lui a donné ses lettres de noblesse et les principes de gouvernance anglo-saxons

confortent sa domination actuelle malgré l'émergence du modèle stratégico-opérationnel. »

Notons que cette « domination actuelle » concerne davantage la pratique que la

théorie, une part croissante des chercheurs en gestion s'accordant sur l'existence de grandes

limites du modèle financier (le contrôle de gestion par les résultats) qui en font un mode de

contrôle imparfait, voire néfaste.

37 EKOKA., Structuration du modèle financier du contrôle de gestion à travers les disciplines à source, Cahier de recherche no. 2003 - 160, Centre de Recherche en Gestion de Toulouse

Mesure des écarts entre budget et réel

Allocation de budgets

Analyse et recherche de solutions d’optimisation

1

2

3

Page 78: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

73

3-1-4 Critères financiers et standardisation

Le contrôle de gestion par les résultats a traditionnellement recours

principalement à des critères financiers pour évaluer la performance des acteurs et des centres

de responsabilité. En particulier, le Return On Investment (ROI) est devenu le fer de lance de

l'évaluation monocritère. Si l'utilisation seule d'un indicateur agrégé présente certains

avantages, elle comporte également des dangers qui l'ont remis en cause.

Dans l'ouvrage collectif Le contrôle de gestion - organisation et mise en

œuvre38, Hélène Löning estime que l'utilisation d'un indicateur synthétique assorti d'un

objectif unique présente l'avantage de laisser une grande autonomie au responsable, qui doit

arbitrer entre différentes décisions susceptibles de répondre à certains sous-objectifs, mais en

dégradant la performance sur d'autres critères. Le recours à un indicateur unique et

synthétique comme le ROI permet également un suivi simplifié et exhaustif de la

performance.

EKOKA (2003) s'intéresse également aux bénéfices engendrés par l'utilisation

de critères financiers dans l'évaluation des performances et souligne de son côté les

implications en terme de standardisation des comportements des acteurs :

- Les taux de ROI, les standards d'activité, les normes de coûts sont autant

d'informations préétablies par les analystes financiers, ceux des bureaux de méthodes et du

contrôle de gestion. A l'intérieur de l'organisation, ces informations remplacent celles fournies

par le commissaire-priseur du modèle de concurrence parfaite. Les producteurs, les acheteurs,

les vendeurs, bref les opérationnels agiront en fonction de ces normes préétablies par les

analystes.

- Les analystes vont substituer la coordination par les prix par celle par les

normes et les plans, ce qui ne remet pas en cause la théorie, mais montre plutôt son adaptation

dans le monde réel. Le contrôleur de gestion est un analyste spécialisé dans l'établissement

des normes de coûts à partir des normes d'activités établies par le bureau des méthodes.

- Le fonctionnement interne des centres de responsabilité est une boîte-noire.

La norme joue un rôle de coordination interne. Ce qui importe pour le contrôleur de gestion,

c'est le résultat attendu au regard des moyens ou budgets accordés aux différents responsables

des centres de responsabilité (après négociation ou ajustement à la marge des budgets de

l'année précédente). » (EKOKA, 2003)

38 LÖNING H & ALII, (2003), Le contrôle de gestion - organisation et mise en oeuvre, Dunod.

Page 79: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

74

Le recours aux indicateurs financiers dans le pilotage de la performance permet

ainsi de contribuer à la standardisation des normes, des résultats et des comportements. C'est

un élément de réponse au problème des zones d'incertitude révélé par CROZIER ET

FRIEDBERG (1992)39.

3-2 Limites et risques de la contribution du contrôle de gestion par les résultats à la

standardisation organisationnelle et des comportements

3-2-1 Les limites du pilotage par les objectifs

Les limites du pilotage par les objectifs au niveau techniques sont, entre

autres :

- Difficulté à définir des objectifs40

La définition d'objectifs repose sur la capacité à anticiper le futur de

l'organisation et de son environnement sur différents horizons temporels. L'exercice est

souvent difficile et le risque est de se contenter d'une reconduction à peine ajustée des

objectifs de l'année précédente. En outre, elle doit être réaliste, c'est-à-dire ambitieuse sans

être irréalisable.

Le contrôleur de gestion a de plus tendance à raisonner à court / moyen terme,

extrapolant à partir de chiffres du passé et partant du principe que les résultats à court terme se

reproduiront à l'identique sur le moyen / long terme.

- Une trop grande révision des objectifs

Le risque est de remettre en cause les objectifs fixés pour l'année dès qu'un

incident interne ou externe intervient. En effet, réviser un objectif en cours d'année revient à

nier l'engagement à l'atteindre du ou des responsables qui en ont la charge.

A contrario, l'excès inverse consiste à ne pas vouloir remettre en cause un plan

à trois ans malgré l'intervention de changements majeurs en interne ou en externe en cours

d'année. Le recours aux plans glissants peut limiter ce risque psychologique.

39 CROZIER ET FRIEDBERG (1992), L’auteur et le système, le seuil, collection « points » 40 BERLAND N.,( 2002-2003),C cours de contrôle de gestion du DESS CGS Paris XI,

Page 80: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

75

Les limites liées au modèle de pilotage se présentent comme suit :

- Impact de la culture d'entreprise

Lors de sa mise en place, le contrôle de gestion par les objectifs / résultats

risque de rencontrer de fortes résistances et de subir des dysfonctionnements s'il est intégré à

une organisation de nature précédemment bureaucratique.

- Influence de la culture individuelle et de la culture nationale

Le pilotage par les objectifs repose, on l'a vu, sur les principes posés par

Maslow et Herzberg, que l'on retrouve dans la théorie Y de McGregor. Or cet auteur oppose à

cette vision positive de l'homme au travail une théorie X selon laquelle « l'homme éprouve

une aversion innée pour le travail et fait tout pour l'éviter : en conséquence, le rôle de la

hiérarchie est avant tout de contraindre, contrôler, diriger et même parfois menacer pour faire

travailler. C'est une vision pessimiste qui pense également que l'homme ordinaire préfère être

dirigé, guidé, sécurisé, qu'il souhaite éviter toute responsabilité et attends qu'on lui définisse

précisément ce qu'il a à faire. »41

Or, comme le note H. Löning, rien n'indique que le comportement de tous les

acteurs, et notamment des responsables d'une organisation, s'inscrivent dans la logique de la

théorie Y : « Chacun parvient plus ou moins bien, sait plus ou moins, a plus ou moins envie

de déléguer, de responsabiliser, de faire confiance... en fonction de sa psychologie, de son

intuition, son expérience, son goût du risque, mais aussi de sa culture. ». Et de rappeler qu'un

tel type d'approche (celui de la théorie Y) est issu de la culture nord-américaine, que l'on

retrouve dans la littérature de gestion comme la « culture du contrat ».

- Tendance à la constitution de « slack organisationnel »

L'un des risques désormais popularisés du contrôle budgétaire est la

constitution de « matelas de protection » ou slack organisationnel, c'est-à-dire la tendance à

biaiser la fixation participative d'objectifs (tendance à sous-estimer volontairement les

prévisions de vente, par exemple) ou l'allocation de ressources (surestimation des coûts). Ce

41 LÖNING H & ALII , (2003), Le contrôle de gestion - organisation et mise en oeuvre, Dunod.

Page 81: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

76

type de comportement est rendu possible du fait que les responsables opérationnels maîtrisent

une partie des zones d'incertitude (CROZIER, 1992) concernant leur terrain (exemple : dans

certains cas, ce sont eux qui élaborent les prévisions de vente qui servent de base à

l'élaboration d'un budget). L'objectif est alors pour eux de « limiter les risques » et de ne pas

compromettre l'obtention des récompenses.

3-2-2 Le contrôle de gestion par les résultats anticipe mal en contexte turbulent

Rouby et Solle notent que le contrôle de gestion par les résultats, basé sur le

modèle financier et des informations comptables, comporte des lacunes de fond dans l'optique

d'un pilotage anticipatif du futur en environnement instable, nécessitant un pilotage par les

processus et les activités :

« En situation de prépondérance du modèle de la routine, le contrôle de

gestion semble s'être essentiellement nourri d'informations comptables donc d'informations

quantitatives construites dans une optique bien particulière relevant d'une vision classique de

l'organisation, de la stratégie, de la compétitivité. [...] La mesure, les calculs, permettent aux

managers de vérifier l'application des routines et la conformité des comportements des agents.

Les informations comptables, les coûts notamment, base des procédures budgétaires et

fondement du reporting, étaient censées permettre le contrôle de conformité et limiter le

risque économique. En effet, la pratique budgétaire avait prétention à maîtriser le temps et les

actions des individus en mettant sous contrôle des indicateurs comptables qui présentaient la

triple caractéristique de mesurer les résultats de l'action, de les mesurer par des chiffres, d'être

construits sur des conventions comptables en usage (Bourguignon, 2001, p. 936).

Toute technique censée améliorer la pertinence des informations (ici la

traçabilité des ressources consommées) devenait pierre angulaire, puisque en fait le risque

économique était traité le plus simplement possible (nous oserions dire écarté) par une

modélisation ex ante de la performance économique qui reposait sur le cloisonnement des

activités, l'additivité des performances locales, la stabilité des prévisions, une approche

discrète du temps.

Ainsi, qu'advient-il de ce positionnement du contrôle si on admet une autre

lecture de l'organisation, de la stratégie, de la compétitivité, que l'on reconnaît des situations

d'imprévisibilité, d'octroi d'autonomie et d'initiative des acteurs ? Quelle conception du

contrôle faut-il faire émerger si le risque de comportement n'est plus le risque organisationnel

majeur à gérer, si de surveillance on passe à animation dynamique de processus opérationnels

Page 82: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

77

en interaction avec le principe de finalité, si on facilite la compréhension et l'interprétation des

activités par les individus ou les groupes d'individus en temps réel ? »42

3-2-3 Les dangers du recours aux seuls critères financiers : le ROI et l'évaluation

monocritère

Au rang des limites, H. Löning signale que la référence unique à un indicateur

type ROI est dangereuse car son caractère (trop) synthétique génère de l'opacité. Outre une

certaines « phobie des ratios » répandue chez certaines personnes, il est difficile d'expliquer

les variations d'un ROI. De la même manière, le suivi d'un ratio ne permet pas forcément de

dégager des actions à entreprendre pour l'influencer dans l'avenir. De plus, on sait maintenant

que le recours aux ratios dans l'évaluation des performances incite à la manipulation, c'est-à-

dire à la modification du ratio en agissant artificiellement et plus ou moins discrètement sur

une de ses composantes.

D'autre part, l'utilisation d'un indicateur agrégé a tendance à favoriser le court

terme, les responsables ainsi évalués cherchant en priorité l'amélioration ou le maintien du

ratio dans des délais courts (souvent l'année), quitte à négliger des actions susceptibles de

porter leurs fruits dans des délais plus longs. Enfin, le recours à un critère strictement

financier ne suffit souvent pas à évaluer la performance d'un centre. En particulier dans les

activités de service où des problématiques telles que la tenue des délais ou la qualité de

service continuent d’une manière permanente (PEAUCELLE, 2000).43

42 Ekoka B., Structuration du modèle financier du contrôle de gestion à travers les disciplines à source, Cahier de recherche no. 2003 - 160, Centre de Recherche en Gestion de Toulouse 43 Cité par PETITJEAN J-L, Coordination inter firmes : de la différenciation des configurations organisationnelles a l'intégration des mécanismes de contrôle, Université de Reims

Page 83: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

78

CONCLUSION GÉNÉRALE

Pour conclure, deux points principaux ont été traités pour montrer que le

contrôle de gestion est considéré comme un outil de pérennisation de l’établissement public.

Il s’agit, d’une part, de la présentation générale du contrôle de gestion et de l’établissement

public et d’autre part de l’analyse du système de contrôle de gestion au sein de l’établissement

public.

Dans un premier temps, nous avons exposé les fondements du contrôle de

gestion et ceux de l’établissement public. Pour cela, nous pouvons déduire que le contrôle de

gestion a pour mission de s'assurer de la mise en œuvre de la stratégie de l’établissement

public. C’est pourquoi, en termes de positionnement, le contrôle de gestion est un des organes

de la direction, même s'il a des liens forts avec le système comptable ou financier. Par

ailleurs, le contrôle de gestion n'est pas un organe opérationnel, mais un organe d'échange

d'information. Une liaison étroite avec les unités opérationnelles est indispensable pour être

certain du bien fondé des indicateurs et des outils de mesure. Bien que lié à la direction

générale, le contrôle de gestion doit tout autant partir "du bas" que "du haut" et veiller à être

utile aux unités de travail autant qu'à la direction de l’établissement public. Le contrôle de

gestion ne se limite pas à donner des chiffres et allumer des voyants dans un tableau de bord,

il construit le tableau de bord et l'adapte en permanence aux objectifs. Il aide à déterminer les

indicateurs pertinents en collaboration avec le management.

Dans un deuxième temps, nous avons analysé le système de contrôle dans

l’établissement public. Des difficultés peuvent être alors rencontrées au niveau du contrôle de

la trésorerie et surtout aux centres de responsabilité et de coûts. Cette situation a justifié, entre

autres, la nécessité du contrôle de gestion au sein de l’établissement public, que ce soit à

caractère administratif ou à caractère industriel et commercial. Certains aspects méritent

encore d’être améliorés. Ils concernent notamment les procédures de contrôle, l’exécution

budgétaire et surtout la gestion des ressources humaines. Nous avons essayé de proposer

quelques solutions pour faire faces aux différents problèmes rencontrés par l’établissement

public. Elles touchent plus particulièrement l’amélioration du suivi de trésorerie,

l’amélioration de la gestion prévisionnelle et l’amélioration du tableau de bord. Des résultats

financiers et socio-économiques sont, en effet, attendus pour pérenniser l’établissement

Page 84: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

79

public. De mêmes quelques recommandations générales ont été également proposées pour

bien fonder l’analyse réalisée.

Pourtant, il existe une triple limite fondamentale au contrôle de gestion.

D’abord, tout n'est pas mesurable à un coût raisonnable, et pourtant il faut bien quand même

piloter le système. Ensuite, une fois qu'un indicateur a été choisi, il devient très vite un but en

soi, susceptible de toutes les manipulations. Cela limite la confiance qu'on peut accorder au

système de contrôle de gestion, même si l'on peut mettre en place toutes sortes de parades

(renouveler les indicateurs utilisés, les garder confidentiels, etc.). Et cela induit un stress,

notamment lorsque les indicateurs sont mal choisis et conduisent à exiger l'impossible. Puis,

les managers ne doivent pas se contenter des indicateurs du contrôle de gestion, mais doivent

aussi régulièrement constater sur place ce qui se passe dans les unités de l'établissement et

avec les clients, vu que les indicateurs ne détectent pas tout.

Si tels sont les portés et les limites de nos études sur la considération du

contrôle de gestion comme étant un outil de pérennisation de l’établissement public, nous

pensons que des nouvelles pistes de recherches pourraient être traitées. C’est, par exemple, le

cas de l’étude de la rentabilité de l’investissement public ou le cas de la recherche sur l’audit

au niveau de l’établissement public.

Page 85: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

80

BIBLIOGRAPHIE

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règles de gestion financière et d’organisation comptables aux établissements publics à

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Décret n° 99- 350 du 12 Mai 1999, modifiant le Décret n° 68-080 du 13 fevrier 1968 Portant

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Décret 99-335 du O5 Mai 1999 définissant le statut type des établissements publics

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Journal of Economic Behavior and Organisation N°10.

Page 87: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

VI

ANNEXE

Tableau des dépenses

Chapitre Paragraphe Intitulé (Rubrique de dépense)

Prévision (Montant du Budget) Réalisation Ecart

21 2161 Matériels techniques 21 2162 Matériels agricoles 21 2163 Matériels informatiques 21 2164 Matériels et mobilier de bureau 21 2165 Matériels et mobilier de logement 21 2166 Matériels et mobiliers scolaires 21 2167 Outillages

21 2171 Renouvellement des véhicules du parc administratif

21 2172 Matériel automobile 21 2173 Matériel fluvial 21 2174 Matériel ferroviaire 21 2175 Matériel naval 21 2176 Matériel aérien 61 6111 Fournitures et articles de bureau 61 6113 Consomptibles informatiques 61 6115 Petits outillages et fournitures d'atelier 61 6116 Instruments spécialisés 61 6117 Habillement 61 6121 Fournitures scolaires 61 6122 Consommables médicaux 61 6123 Produits pharmaceutiques 61 6124 Produits vétérinaires 61 6125 Intrants alimentaires 61 6126 Intrants agricoles 61 6127 Fournitures sportives 61 6128 Fournitures ménagères 61 6132 Gaz 61 6133 Autres combustibles 62 6221 Fêtes et cérémonies officielles

62 6222 Charges de représentation: visites officielles

62 6223 Documentation et abonnement

62 6224 Impression, reliure, insertion publicitaire et promotion

62 6225 Frais de colloques, séminaires, conférences

62 6251 Rémunérations d'intermédiaire et honoraires

62 6252 Frais d'études et de recherche 62 6253 Frais de stage et de formation 62 6254 Assurances 63 6334 Location de matériels 65 6534 Prix et récompenses officiels 67 6741 Frais de justice 67 6760 Fonds spéciaux

Total

Page 88: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

VII

Tableau de trésorerie

Rubriques Mois 1 Mois 2 Mois n

I - Encaissements Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart Prévision Réalisation Ecart

Total (I)

II- Décaissements

Total (II)

Solde (I) - (II)

Trésorerie d'ouverture

Trésorerie de clôture

Page 89: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

VIII

Caractéristique de la dépense publique

Gestionnaire

de l'activité

Bordereau/

Emission N° Facture Compte

Montant

(en miilier d'ariary)

Mode de

paiement

Date de liquidation

(bordereau pièces) Date de mandatement Date de paiement

1

2

3

4

5

n

Page 90: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

IX

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ..................................................................................................... ii SOMMAIRE .................................................................................................................. iii LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................. iv LISTE DES SCHÉMAS ............................................................................................... iv LISTE DES ABRÉVIATIONS ...................................................................................... v INTRODUCTION GÉNÉRALE ................................................................................... 1 PREMIÈRE PARTIE : LE CONTRÔLE DE GESTION ET L’ETABLISSEMENT PUBLIC .................................................................................... 3 CHAPITRE1 : GENERALITES SUR LE CONTROLE DE GESTION .................. 4

Section1 : Définitions et caractéristiques du contrôle de gestion ................................. 4 1-1 Définitions .......................................................................................................... 5 1-2 Caractéristiques du contrôle de gestion .............................................................. 6

Section2 : Niveaux et formes de contrôle de gestion .................................................... 7 2-1 Les différents niveaux de contrôle ..................................................................... 7 2-2 Les différentes formes et conditions de contrôle .............................................. 10 2-3 Le contrôle interne, l’audit interne et l’audit externe ....................................... 12

Section3 : Les outils du contrôle de gestion ............................................................... 15 3-1 Les comptabilités .............................................................................................. 15

3-1-1 Comptabilité générale ............................................................................... 15 3-1-2 Comptabilité analytique ............................................................................ 16

3-2 Le tableau de bord de gestion ........................................................................... 17 3-2-1 Description ................................................................................................ 17 3-2-2 Paramètres du tableau de bord de gestion ................................................. 18 3-2-3 Le tableau de bord et les méthodes de mesure de la performance ............ 19 3-2-4 Tableau de bord et autres mesures de la performance .............................. 19

CHAPITRE 2 : CONCEPTS SUR LE SERVICE ET L’ETABLISSE MENT PUBLIC ......................................................................................................................... 24

Section1 : Concepts sur le service public ................................................................... 24 1-1 Notions sur le service public ............................................................................ 24

1-1-1 Définition du service public ...................................................................... 24 1-1-2 Le service public et le secteur public ........................................................ 25 1-1-3 Le service public face au monopole et à la concurrence ........................... 26 1-1-4 Financement et économie des services publics ......................................... 27

1-2 Services publics administratifs et services publics à caractère industriel et commercial .............................................................................................................. 28

1-2-1 Service public administratif ...................................................................... 28 1-2-2 Service public industriel et commercial .................................................... 29

Section2 : Caractéristiques de l’établissement public ................................................. 29 2-1 Présentation ...................................................................................................... 29 2-2 Types d’établissements publics ........................................................................ 31 2-3 Principale distinction entre EPA et EPIC ......................................................... 32

Section3 : Contrôle d’un établissement public et modes de contrôle de gestion ........ 33 3-1 Contrôle d’un établissement public .................................................................. 33 3-2 Contrôle Hiérarchisé des Engagements des Dépenses ..................................... 35 3-3 Les modes de contrôle gestion ......................................................................... 35

DEUXIÈME PARTIE : ANALYSES DU SYSTEME DE CONTROLE DE GESTION AU SEIN DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC ......... .............................. 38

Page 91: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

X

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION AU NIVEAU DU CONTROLE DE GESTION ................................................................................................................ 40

Section1 : Difficultés de contrôle de trésorerie .......................................................... 40 1-1 L’insuffisance du suivi de trésorerie ................................................................ 40

1-1-1 Analyses des procédures d’engagement des dépenses .............................. 40 1-1-2 Absence de tableau de gestion quotidienne de la trésorerie ...................... 41

1-2 Difficultés de la gestion prévisionnelle de la trésorerie ................................... 42 Section2 : Insuffisance du contrôle aux centres de responsabilité et de coûts ........... 43

2-1 Contrôles des dépenses instables ..................................................................... 43 2-2 Le processus de contrôle des réalisations non respecté .................................... 46 2-3 Insuffisances de participation du personnel au contrôle ................................... 47 2-4 Critique sur le tableau de bord de gestion ........................................................ 48

Section3 : Nécessité du contrôle de gestion et points à améliorer .............................. 49 3-1 Nécessité du contrôle de gestion ...................................................................... 49

3-1-1 Au niveau de la direction .......................................................................... 49 3-1-2 Au niveau des autres fonctions ................................................................. 49

3-2 Les aspects à améliorer ..................................................................................... 49 3-2-1 Les procédures du contrôle ....................................................................... 49 3-2-2 L'exécution budgétaire .............................................................................. 51 3-2-3 Contrôle et suivi ........................................................................................ 52 3-2-4 La gestion des ressources humaines .......................................................... 53

CHAPITRE 2 : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR LE CONTROLE DE GESTION ...................................................................................................................... 55

Section1 : Propositions des solutions sur la trésorerie ................................................ 55 1-1 Pérennisation du suivi de trésorerie .................................................................. 55

1-1-1 Mesures à prendre ..................................................................................... 55 1-1-2 Tableau de Gestion Quotidienne de la Trésorerie ou T.G.Q.T ................. 56

1-2 Pérennisation de la gestion prévisionnelle ....................................................... 60 1-2-1 Résolution des difficultés conjoncturelles ................................................ 60 1-2-2 Informatisation de la gestion de trésorerie ................................................ 61

1-3 Pérennisation du tableau de bord ...................................................................... 62 1-3-1 Détermination des variables ou des besoins des informations .................. 62 1-3-2 Tableau de bord de dépenses et de trésorerie ............................................ 62

Section2 : Résultats attendus et recommandations générales ..................................... 67 2-1 Résultats attendus ............................................................................................. 67

2-1-1 Résultats économiques .............................................................................. 67 2-1-2 Résultat social ........................................................................................... 67 2-1-3 Résultat financier ...................................................................................... 68

2-2 Recommandations générales ............................................................................ 68 2-2-1 Repositionnement du contrôle de gestion ................................................. 68 2-2-2 Renforcement du contrôle interne ............................................................. 69

Section3 : Apports et limites du contrôle de gestion .................................................. 69 3-1 Apports du pilotage par les objectifs et du contrôle de gestion par les résultats ................................................................................................................................ 69

3-1-1 Les avantages génériques de la standardisation ........................................ 69 3-1-2 Aide à la décentralisation de la stratégie ................................................... 69 3-1-3 Aide à la mesure de la performance .......................................................... 71 3-1-4 Critères financiers et standardisation ........................................................ 73

3-2 Limites et risques de la contribution du contrôle de gestion par les résultats à la standardisation organisationnelle et des comportements ........................................ 74

Page 92: LE CONTRÔLE DE GESTION, UN OUTIL DE PÉRENNISATION D’UN

XI

3-2-1 Les limites du pilotage par les objectifs .................................................... 74 3-2-2 Le contrôle de gestion par les résultats anticipe mal en contexte turbulent ............................................................................................................................ 76 3-2-3 Les dangers du recours aux seuls critères financiers : le ROI et l'évaluation monocritère ......................................................................................................... 77

CONCLUSION GÉNÉRALE ...................................................................................... 78 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................ 80 ANNEXE ....................................................................................................................... VI TABLE DES MATIERES ........................................................................................... IX