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Le dossier 7 Fiche d’identité Série géographie Le Canada, un pays prospère p. 8 IntervIew : « Le rêve amérICaIn à La portée des européens » p.10 Océan Pacifique Océan Atlantique Baie d'Hudson Île Banks Île Victoria Île de Baffin Montréal Québec Toronto Winnipeg Vancouver Ottawa Lac Supérieur St-La u rent ÉTATS-UNIS Groenland (DANEMARK) Une solide puissance mondiale Le 2 e pays le plus vaste du monde profite d’une grande stabilité politique et économique. L’immigration choisie dynamise une démographie en berne. LE CANADA Population 34 millions (2010)  Superficie 9 984 670 km² CapitaleOttawa Langues anglais et français Monnaiedollar canadien PIB par habitant34 900 euros (2010) Espérance de vie83 ans pour les femmes,  78 ans pour les hommes  Taux de croissance   3,1 % (2010) Taux de chômage7,9 % de la population active (2010) Indice de fécondité 1,6 enfant par femme (2010) Dimanche 29 mai - Lundi 30 mai 2011 - second cahier (2/2) > WWW.PLAYBAC.FR 600 km

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Le dossier

7

Fiche d’identité

Série géographie

Le Canada, un pays prospèrep. 8

IntervIew : « Le rêve amérICaIn à La portée des européens »p.10

OcéanPacifique

OcéanAtlantique

Baied'Hudson

ÎleBanks

ÎleVictoria

Île de Baffin

Montréal

Québec

Toronto

WinnipegVancouver

OttawaLac

Supérieur

St-La

urent

É TAT S - U N I S

Groenland(DANEMARK)

Une solide puissance mondialeLe 2e pays le plus vaste du monde profite d’une grande stabilité politique et économique. L’immigration choisie dynamise une démographie en berne.

LE CANADA

 Population 34 millions (2010)     Superficie9 984 670 km²

 Capitale Ottawa

 Languesanglais et français

 Monnaie dollar canadien

 PIB par habitant 34 900 euros (2010)

 Espérance de vie 83 ans pour les femmes, 78 ans pour les hommes 

 Taux de croissance  3,1 % (2010)

 Taux de chômage 7,9 % de la population active (2010)

 Indice de fécondité1,6 enfant par femme (2010)

Dimanche 29 mai - Lundi 30 mai 2011 - second cahier (2/2)> www.playbac.fr

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L’interview

Mots-clés

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« Le rêve américain à la portée des Européens »Terre d’immigration par excellence, le Canada a battu un record en 2010 en accueillant plus de 280 000 immigrants légaux. Les jeunes Français sont bien représentés.Pourquoi le Canada attire-t-il tant ?Laurence Nadeau : Les gens ont une vision du Canada proche du mythe. Dans l’imaginaire des Européens, et surtout des Français, c’est une vaste terre perdue dans le mystérieux Grand Nord Américain. Les mots « aventure », « liberté », «vastes paysages »… leur viennent à l’esprit. Immigrer demande de l’énergie et les candidats la puisent dans ces images, qui ne sont d’ailleurs pas forcément des clichés.

Cet attrait est-il un phénomène ancien ?Le Canada a toujours eu une politique d’im-migration dynamique. C’était un pays sous-peuplé au début du XXe siècle ! Il avait besoin d’immigrants. Après la Seconde Guerre mon-diale, cela s’est encore renforcé : on avait soif de l’énergie de la jeunesse, il y avait du travail... Le Canada, c’est le rêve américain à portée de main des Européens, surtout pour les Français, dont la langue est parlée au Québec. Le pays fête d’ailleurs cette année les 50 ans de la création de la délégation du Québec à Paris. On peut dater le regain d’intérêt pour le Canada et le Québec de cette époque. Avec la France, c’est comme deux pays amis qui se retrouvent après des années... Notons que depuis les années 1980, le Canada accueille aussi beau-coup d’Asiatiques.

Tout le monde serait-il le bienvenu ? Presque ! Pour devenir résident permanent, les contraintes sont faibles. Il n’est pas obli-gatoire de résider au Canada depuis un certain temps, ni d’y connaître des gens ou d’avoir un emploi. Il faut par contre avoir un peu d’argent de côté, car déménager peut coûter cher. Si vous êtes célibataire sans enfant par exemple, les autorités vous demanderont d’avoir 2 800 dollars canadiens d’économies. Plus

vous êtes jeune, plus vous avez de chances d’être accepté. On cherche des gens motivés, qui s’adaptent... Les demandeurs doivent remplir une grille de points, et le fait d’être jeune en donne beaucoup. Vous gagnerez aussi des points si vous avez déjà exercé un métier et si vous parlez l’anglais et/ou le français. Enfin, il faut avoir un casier judiciaire vierge et être en bonne santé.

Les jeunes sont donc les mieux accueillis...Oui. Il existe de nombreux programmes spé-cifiques pour favoriser la venue des jeunes et des étudiants. De manière générale, au Québec, où je vis, les immigrants types sont des couples de Français ou d’Européens, âgés de 20 à 40 ans, qui viennent chercher une qualité de vie plus élevée. Se loger est moins cher au Canada. Les services sont très développés. Il existe des parcs, les villes ne sont pas très grandes et les gens sont moins stressés... Le mot qui revient souvent à propos des Québécois et de leur style de vie, c’est « sympa » !

Il y a beaucoup de fantasmes, donc des déceptions ?Bien sûr. À cause de la langue notamment, les immigrants français imaginent qu’au Québec nous vivons et pensons comme eux. Alors que nous sommes en réalité des Américains qui parlent français ! Nos mentalités sont diffé-rentes et cela crée beaucoup de malentendus. Ici, on se tutoie. Il y a peu de hiérarchie dans l’entreprise, et les salariés ne se définissent pas par leur travail... Pour certains, cela s’ap-parente à un manque de reconnaissance de leur statut social et cela peut être mal vécu. Le décodage culturel est essentiel... et pas-sionnant !

Propos recueillis par Flore Thomasset

Conservateur : qui prône le maintien des valeurs traditionnelles. S’oppose aux progressistes.État providence : dont le but est de redistribuer les richesses et de protéger des « risques sociaux » : maladie, licenciement...Fonctionnaire : personne employée par une administration publique qui aide l’État à fonctionner : employé de mairie, postier, prof, policier...IDE : investissement durable d’une entreprise d’un pays dans l’entreprise d’un autre pays.Libéral : qui adhère au libéralisme, doctrine politique et économique où prédomine la liberté.PIB : produit intérieur brut. Il indique la puissance économique et la richesse d’un pays.Référendum : question posée au peuple qui répond par oui ou par non.

• Histoire du Québec , de Jacques Lacoursière, Nouveau Monde Éditions, 2005.

• Canada, de Patrick Francès et Pascal Quittemelle, Éditions du Chêne, 2008. Un beau livre de photos des plus beaux paysages canadiens.

• Guide de survie des Européens à Montréal, d’Hubert Mansion, Éditions Ulysse guide de voyage, 2010. Le quotidien montréalais vu avec humour par un Français installé à Montréal.

• Dictionnaire insolite du Québec, de Véronique Couzinou, Éditions Stock, 2010.

• S’installer et travailler au Québec, de Laurence Nadeau, L’Express Éditions, 2011-2012. Adresses et conseils.

• http://atlas.nrcan.gc.ca, un site officiel hébergeant des dizaines de cartes permettant de comprendre le Canada, sa géographie, son histoire, son peuplement...

Laurence Nadeau, cofondatrice du site www.immigrer.com.

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Environnement

Le 1er parc national fut créé au Canada dès 1911. Aujourd’hui, le pays en compte 42.

Le Canada, pays écolo... mais pas trop !

D’immenses ressources naturelles, des parcs régionaux étendus, des forêts pré-servées, des milliers de lacs... le Canada peut renvoyer l’image d’un paradis écolo-gique. Mais l’immensité de ces richesses donne aux Canadiens l’impression que la terre fournira toujours ce dont ils ont

besoin . Dès lors, cela n’engage pas le pays à faire des efforts en faveur de la planète. Au sommet de Copenhague, en 2009, le pays a signé des accords a minima, s’ali-gnant sur les États-Unis. Le pays a même revu à la baisse son objectif de réduction des émissions de CO2. Il s’était engagé à les réduire de 20 % en 2020 par rapport à 2006, mais se contentera finalement d’une baisse de 17 % par rapport à 2005 !

Le 2e plus grand pays du mondeAvec une superficie totale de près de 10 mil-lions de km2, le Canada est le 2e pays le plus vaste du monde, après la Russie. Cela repré-sente 18 fois la France ! Pourtant c’est un pays relativement peu peuplé : il compte 34 millions d’habitants, soit presque moitié moins que la France. La population se concentre sur 14 % du territoire, principale-ment le long de la frontière américaine. Elle est essentiellement urbaine. En effet, les paysages canadiens se divisent entre de vastes terres vierges (forêts, montagnes, lacs), parfois désertiques, et de grandes métropoles aux gratte-ciel à l’allure améri-caine : Toronto, la plus peuplée (5,5 millions d’habitants), puis Montréal, Vancouver et Ottawa, la capitale du pays. Divisé en 10 pro-vinces et 3 territoires, le Canada est un État fédéral : les provinces gèrent seules les questions de justice, de ressources naturel-les, d’éducation ou encore de culture. Colonisé par les Français puis par les Britanniques,

le Canada en a gardé des traces : le pays a par exemple deux langues officielles, l’anglais et le français, depuis 1969.

Le Québec, une province à partD’une superficie de plus de 1,5 million de km2, le Québec est la plus grande province du Canada. Montréal et Québec, ses villes principales, sont aussi parmi les plus gran-des villes canadiennes. Signe particulier : depuis 1974, le français est l’unique langue officielle de la province. Îlot de résistance en région anglophone, le Québec compte 6 mil-lions de francophones qui se considèrent « à part ». En 2006, la Chambre des commu-nes est venue transformer ce sentiment en statut officiel : elle a voté un texte reconnais-sant le Québec comme une « nation » dis-tincte au sein d’un « Canada uni ». 2e province canadienne en termes de richesses produites, le Québec pèse pour 20 % dans le PIB du pays et a donc les moyens de faire respecter cette position si particulière... En

Lors des référendums de 1980 et 1995, le peuple québécois s’est prononcé contre l’indépendance.

Le Canada, un pays prospèreLe Canada bénéficie d’atouts de poids qui expliquent sa santé solide : d’immenses ressources naturelles, des alliances commerciales efficaces, un système politique stable et une immigration choisie et continue...

revanche, si une partie des Québécois (40 %) se prononce dans les sondages pour l’indé-pendance lors des nombreux référendums sur la question, la grande majorité a toujours voté pour rester dans le Canada.

Le géant voisin américain, un atout ?Avoir comme pays frontalier le pays le plus riche et le plus puissant du monde n’est pas anecdotique ! Sur le plan économique, le Canada est par exemple totalement dépen-dant de son voisin : 78 % de ses exportations partent vers les États-Unis qui détiennent en outre 60 % des investissements directs étrangers (IDE) au Canada. Les États-Unis sont aussi le 1er fournisseur du pays : ils fournissent 52 % des importations. Cette forte imbrication n’est pas seulement subie : des accords de libre-échange ont été signés par les deux pays en 1989. Ils ont été renfor-cés par l’entrée en vigueur, en 1994, de l’Aléna (Accord de libre-échange nord-amé-ricain) intégrant le Mexique. Sur le plan stratégique et en politique extérieure, par contre, le rapport de force tourne le plus souvent à l’avantage des États-Unis. Le Canada se retrouve souvent obligé d’adopter une position de suiveur. En Afghanistan par exemple, les 2 800 soldats engagés repré-

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Dates-clés

Civilisation

Aujourd’hui, de nombreux jeunes Inuits veulent suivre une scolarité classique pour s’intégrer.

Les autochtones, des populations jeunes mais en difficulté.

En 2006, la barre du million d’autochtones a été franchie pour la première fois. Ces tout premiers habitants du Canada, bien avant l’arrivée des colons blancs français et britanniques, représentent désormais près de 1,2 million d’individus. Ils ne constituent pas une population homo-gène et se divisent en trois groupes : les Amérindiens, les métis et les Inuits. La population des autochtones s’élève à plus de 700 000 personnes, soit plus de 2 % de la population canadienne.

Moins nombreux, les Inuits ont su pourtant faire entendre leur voix et leurs revendi-cations. En 1990, ils obtiennent la création du Nunavut, « notre terre », le premier territoire canadien composé en majorité d’autochtones. Représentant un cinquiè-me de la superficie du pays, il compte près

de 30 000 habitants, dont 85 % d’Inuits. Mais si, dans leur majorité, les autochto-nes vivent dans des réserves, ces terri-toires préservés, dans le respect de leur culture, ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre les villes. En effet, les jeunes, très nombreux (le taux de fécondité des autochtones (2,7) est beaucoup plus élevé que dans le reste de la population), souf-frent de leurs conditions de vie : les maladies, la pauvreté, les difficultés pour suivre une scolarité normale ou encore le chômage plus élevé que chez les autres Canadiens... Résultat : le taux de suicide chez les jeunes autochtones est de cinq à huit fois supérieur à la moyenne natio-nale et l’alcoolisme ainsi que la dépen-dance aux drogues y sont aussi beaucoup plus élevés. Les négociations avec le gouvernement pour améliorer les condi-tions de vie des autochtones n’ont pas encore permis d’obtenir de réelles avancées.

sentent le 3e contingent armé sur place, après ceux des États-Unis et du Royaume-Uni. En mars 2011, le nombre de soldats canadiens morts en Afghanistan depuis 2002 s’élevait à 155. C’est pourquoi, sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement a annon-cé le retrait de ses troupes pour l’été 2011, non sans provoquer quelques tensions diplo-matiques.

Des sous-sols d’une immense richesse2e réserve pétrolière au monde après l’Arabie saoudite, le Canada dispose de ressources énergétiques exceptionnelles. Il est d’ailleurs le 1er fournisseur de pétrole des États-Unis. Mais le Canada est aussi le 3e producteur et exportateur mondial de gaz naturel et le 2e exportateur mondial d’électricité. Il figure

parmi les 10 premiers producteurs de mine-rais (fer, cuivre, or, argent...). Le Canada possède d’immenses ressources naturelles. Disposant d’un cinquième des ressources mondiales en eau, le pays bénéficie du fort débit de ses fleuves : il est au 2e rang mondial pour la production de « houille blanche », l’énergie produite grâce à l’eau. L’énergie hydraulique assure environ les deux tiers de la consommation totale d’électricité du pays, contre 20 % seulement pour les centrales nucléaires (80 % en France). Une économie prospèreIl y a 15 ans, le Canada était au bord de la faillite. Il est aujourd’hui le pays ayant les meilleurs résultats économiques du G8. Lourdement touché par la crise, il s’en est

relevé plus vite que les autres. Même si le chômage tourne toujours autour des 8 %, la croissance est de retour, à 3 % en 2010. Les raisons de cette reprise ? Une décennie de mesures drastiques adoptées par le gouver-nement pour assainir les finances du pays : réduction de 20 % du nombre de fonctionnaires, suppressions de 9 ministères et baisses des budgets de fonctionnement (salaires des ministres gelés par exemple), baisse du budget de l’armée et des indemnisations de chômage, dans un pays pourtant très attaché à l’État providence. Un point noir subsiste. Le secteur de la santé, très touché par les cou-pes budgétaires, est aujourd’hui en pleine crise : manque de personnels, attente de plusieurs mois pour les opérations chirur-gicales... Flore Thomasset

• 1534 : Jacques Cartier, un navigateur de Saint-Malo, prend possession du Canada.

• 1642 : fondation de Montréal.

• 1763 : la France cède ses possessions canadiennes au Royaume-Uni.

• 1er juillet 1867 : l’Acte de l’Amérique du Nord britannique crée la Confédération du Canada, comprenant 4 provinces.

• 1869 : le français est la 2e langue officielle.

• 1965 : adoption du drapeau à la feuille d’érable.

• 1992 : signature de l’Accord de libre-échange nord-américain, l’Aléna. • 25 octobre 1993 : le libéral Jean Chrétien devient Premier ministre. Il est réélu en 1997 et en 2000.

• 30 octobre 1995 : le référendum est remporté de justesse par les partisans au maintien du Québec dans le Canada.

• 6 février 2006 : le conservateur Stephen Harper devient Premier ministre.

• 2 mai 2010 : le Premier ministre, Stephen Harper, est reconduit à son poste après un vote de défiance.

©R. Holden/Sipa

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