Laurie ou la vie de galerie · 2018-04-13 · 8 mm (0,315 po) Prise de parole Herménégilde Chiasson Laurie ou la vie de galerie Laurie ou la vie de galerie Prise deparole Théâtre

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Dans cette comédie qui frôle le burlesque, Herménégilde Chiasson a créé en Laurie un per sonnage universel qui donne ses lettres de noblesse à la paresse... un peu comme Harpagon les a données à l’avarice, ou Tartuffe à l’hypocrisie ! Depuis sa création, Laurie ou la vie de galerie a été jouée plus de 150 fois et a fait rire non moins de 10 000 spectateurs.

« Le talent de Chiasson ne réside pas seulement à couvrir des sujets comme le nationalisme canadien, la folklorisation de la société acadienne, les nombreux problèmes liés au chômage ou le statut du français au Canada, mais bien à en parler avec une légèreté apparente, sans en avoir l’air, dans un discours émanant de deux hurluberlus dont le seul but semble être de boire de la bière en attendant « le bundle » (une compensation d’assurance invalidité que Laurie attend depuis longtemps). […]

« La beauté de la langue, tout autant dans l’écriture que dans sa couleur acadienne, et l’action théâtrale incorporée à la structure même de certains dialogues font de Laurie ou la vie de galerie un texte dramatique exemplaire tant par son contenant que son contenu. » — Sylvain Marois, Littérature canadienne

Herménégilde CHiasson est un créateur multidisciplinaire prolifique et l’un des fondateurs de la poésie et de la dramaturgie acadiennes modernes. Au théâtre, il est l’auteur d’au moins trente pièces, dont celle-ci, qui est assurément un de ses plus grands succès. En 2011, il recevait le prix Molson du Conseil des Arts du Canada pour l’ensemble de son œuvre.

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Extrait de la publication

Ancrées dans le Nouvel-Ontario, les Éditions Prise de parole appuient les auteurs et les créateurs d’expression

et de culture françaises au Canada, en privilégiant des œuvres de facture contemporaine.

Éditions Prise de parole C.P. 550, Sudbury (Ontario)

Canada P3E 4R2 www.prisedeparole.ca

La maison d’édition remercie le Conseil des Arts de l’Ontario, le Conseil des Arts du Canada, le Patrimoine canadien (programmes Développement des communautés de langue officielle et Fonds du livre du Canada) et la Ville du Grand Sudbury de leur appui financier.

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http://www.prisedeparole.ca



Du même auteurPoésieSolstices, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2009.Béatitudes, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2007, prix Champlain ; publié en anglais dans une

traduction de Jo-Anne Elder sous le titre Beatitudes, Fredericton, Goose Lane Editions, 2007.Conversations, Sudbury, Éditions Prise de parole, « BCF », 2006 [1999], prix du Gouverneur

général ; publié en anglais dans une traduction de Fred Cogswell et Jo-Anne Elder sous le titre Conversations, Fredericton, Goose Lane Editions, 2001.

Parcours, Moncton, Éditions Perce-Neige, 2005.Répertoire, Trois-Rivières, Écrits des Forges / Chaillé-sous-les ormeaux (France), Le dé bleu, 2003.L’oiseau tatoué, Montréal, La courte échelle, 2003.Émergences (réédition de Mourir à Scoudouc et Rapport sur l’état de mes illusions), Ottawa, Éditions

L’Interligne, « BCF », 2003 [1974] [1976].Légendes, Québec, Éditions J’ai VU, 2000.Actions, Montréal, Éditions Trait d’union, 2000.Brunante, Montréal, Éditions XYZ, 2000, prix Éloizes ; publié en anglais dans une traduction de

Wayne Grady sous le titre Available Light, Vancouver, Douglas and McIntyre, 2002.Climats, Moncton, Éditions d’Acadie, 1996 ; publié en anglais dans une traduction de Fred

Cogswell et Jo-Anne Elder sous le titre Climates, Fredericton, Goose Lane Editions, 1999.Miniatures, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1995, prix des Terrasses Saint-Sulpice / Estuaire.Vermeer, Moncton, Éditions Perce-Neige / Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1992.Existences, Moncton, Éditions Perce-Neige / Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1991.Vous, Moncton, Éditions d’Acadie, 1991, prix France-Acadie.Prophéties, Moncton, Éditions Michel Henry, 1986.Rapport sur l’état de mes illusions, Moncton, Éditions d’Acadie, 1976.Mourir à Scoudouc, Moncton, Éditions d’Acadie, 1974.

ThéâtrePierre, Hélène & Michael suivi de Cap Enragé, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2012.Avec Louis-Dominique Lavigne, Le cœur de la tempête, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2011.Le Christ est apparu au Gun Club, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2005.Laurie ou la vie de galerie, Tracadie-Sheila, La Grande Marée / Sudbury, Prise de parole, 2001.Aliénor, Moncton, Éditions d’Acadie, 1998.L’exil d’Alexa, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1993.

En collaborationPour une culture de l’injure, avec Pierre Raphaël Pelletier, essai, Ottawa, Éditions du Nordir, 1999.L’événement Rimbaud, avec Gérald Leblanc et Claude Beausoleil, poésie, Moncton, Éditions Perce-

Neige / Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1991.Le tapis de Grand-Pré, avec Réjean Aucoin et Jean-Claude Tremblay, illustrateur, Éditions

pédagogiques de la Nouvelle-Écosse, 1986, prix France-Acadie.Claude Roussel, avec Pat Laurette, essai, Moncton, Éditions d’Acadie, 1985.Les Acadiens. Piétons de l’Atlantique, avec Antonine Maillet, Barry Ancelet, Zacharie Richard et

Catherine Petit, essai, Paris, ACE éditeur, 1984.L’antilivre, avec Jacques Savoie et Gilles Savoie, illustrateur, Moncton, Éditions de l’étoile

magannée, 1972.



Herménégilde Chiasson


Théâtre

Éditions Prise de parole Sudbury 2013



Photographie en page de couverture : Francine DionConception de la couverture : Olivier Lasser

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.Copyright © Ottawa, 2013 [2002]Imprimé au Canada.

Diffusion au Canada : Dimédia

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives CanadaChiasson, Herménégilde, 1946-Laurie, ou, La vie de galerie / Herménégilde Chiasson. – 2e éd.Pièce de théâtre.Publ. aussi en formats électroniques.

ISBN 978-2-89423-285-9I. Titre. II. Titre : Vie de galerie.

PS8555.H465L38 2012 C842’.54 C2012-905193-4

Chiasson, Herménégilde, 1946-Laurie, ou, La vie de galerie [ressource électronique] / HerménégildeChiasson. – 2e éd.Pièce de théâtre.Monographie électronique.Publ. aussi en format imprimé.

ISBN 978-2-89423-466-2 (PDF).– ISBN 978-2-89423-577-5 (EPUB)I. Titre. II. Titre : Vie de galerie.

PS8555.H465L38 2012 C842’.54 C2012-905194-2

ISBN 978-2-89423-285-9 (Papier)ISBN 978-2-89423-466-2 (PDF)ISBN 928-2-89423-577-5 (ePub)


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Laurie ou la vie de galerie a été créée par le théâtre L’Escaouette et le Théâtre populaire d’Acadie, en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts, le 13 mars 1998.

Les créateurs

Mise en scène Andrei Zaharia Assistance à la mise en scène Marcia Babineau Scénographie Luc Rondeau Éclairages Marc Paulin Musique Denis Richard

La distribution

Bernard LeBlanc Laurie Denis Richard Euclide Diane Losier Bénalda Mona Cyr Georgette Rebecca Ella Sincennes Maurice Arsenault Bobby Adalbert Opérateur

Équipe de production

Direction de la production Lynn Surette Menuisier Ghislain Basque Régisseurs Maurice Arsenault Marc Paulin Couturière Marjolaine Bourgeois



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Les chansons ont été enregistrées par Denis Richard sous le nom du personnage Euclide Saint-Cœur.

Deuxième distribution, été 1999

Jeanie Bourdages Georgette Ella Sincennes Marcia Babineau Rebecca Marc Paulin Bobby Adalbert Opérateur

Troisième distribution, été 2000

Jeanie Bourdages Georgette Rebecca Ella Sincennes Marc Paulin Bobby Adalbert Opérateur



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Prologue

C’est le matin tôt, vers sept heures trente. Georgette est sur la galerie habillée comme les travailleuses de « shoppe » avec son sarrau blanc et un filet qui lui retient les cheveux sur la tête. Elle a des verres fumés, des écouteurs de walkman sur les oreilles et elle écoute une chanson qu’elle chante en même temps et qui a pour titre « La vie de galerie », chanson qui sera reprise plus loin par Euclide. Sur les entrefaites, sa mère Bénalda sort. Elle est habillée comme sa fille. Elle a un café à la main, qu’elle sirote pendant toute la scène.

BénaldaFaut que ça change. Ça peut plus continuer de même. As-tu fait les sandwichs ?

GeorgetteChante.

« Y aura jamais de plus belle vie qu’la vie de galerie. »Continue la chanson jusqu’à sa prochaine réplique.

BénaldaGeorgette. Georgette. Georgette, pour l’amour du saint bon Djeu, écoute-moi quand j’te parle…



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GeorgetteQuoi ? Laisse-moi écouter ça-citte…

BénaldaÇa peut-tu pas attendre quand ta mère te parle ?

GeorgetteC’est un tape qu’Euclide m’a fait de ses dernières tounes.

BénaldaY en fait une batch par jour, des tounes.

GeorgetteEuclide est un grand compositeur.

On sent une sorte d’affectation dans la voix.

BénaldaEn attendant, y dort, tandis que toi t’attends ta drive pour aller à la shoppe.

GeorgetteUn jour, son talent sera reconnu.

BénaldaOuais, ben pas alentour d’icitte, en tous cas.

GeorgetteC’est pas grave, un jour vous le verrez sur le Country Network pis tout Nashville sera à ses pieds.

BénaldaMaternelle tout à coup.

Georgette, ça va-tu, là ? Veux-tu tes pills à nerfs ?



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GeorgetteNon, non, c’OK. Juste un petit flash de même. Rien de grave.

BénaldaFaut que ça change, Georgette.

GeorgetteHein ?

BénaldaFaut que ça change, Georgette. Nous autres avec, on a notre place sus la galerie. Nous autres avec, on haïrait pas ça prendre une p’tite bière frette en r’gardant passer les chars. Pis as-tu vu le foin, toi ? Ben vite on va perdre la maison d’dans. Va falloir une mappe pour s’rendre au chemin.

GeorgetteBen, depuis que chu au monde qu’y a du foin devant la maison, l’été. C’est pas nouveau.

BénaldaUne autre idée de ton père, ça. Combien d’fois que j’lui ai dit : Laurie, faut couper c’foin-là. Lui, ça l’dérange pas mais nous autres, par exemple, on fait rire de nous autres rien qu’en masse. As-tu vu hier dans l’char, Adalbert a commencé avec ses farces plates sus les ours dans l’foin ? L’as-tu entendu ?

GeorgetteY dit ça pour rire. Tu connais Adalbert.



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BénaldaSi au moins y était le seul, mais non ! Là c’est rendu partout, d’la Coop à l’église pis d’la Caisse populaire à l’aréna. Ça fait grand, ça ! C’est rendu que l’monde amenons les enfants l’dimanche après-midi pour leur montrer un exemple à pas suivre. Bobby y a offert de passer la tondeuse, là…

GeorgetteAh, lui, y est assez tannant ! C’est rendu qu’Euclide peut même pus composer.

BénaldaJe crois pas qu’ça l’dérange tant qu’ça, à la quantité de tounes qu’y fait dans une journée.

GeorgetteOui, ben imagine c’qu’y pourrait faire s’y s’faisait pas casser les oreilles à journée longue par la tondeuse à Bobby.

BénaldaBen quoi c’est qu’tu veux ? Y aime ça passer la tondeuse.

GeorgetteY prend même pas l’temps d’manger.

BénaldaSi au moins ça se donnait. Peut-être ben que ton père pis Euclide se déploguerions d’la galerie. En attendant, nous autres, on est des folles, Georgette. Des folles, c’est ça qu’on est.


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GeorgetteSi seulement on pouvait faire nos stamps l’hiver.

BénaldaOu si les autres pouvions les faire à notre place.

GeorgetteCe serait trop beau.

BénaldaBen justement, Y EN A qui pourrions les faire à notre place, mais y sont EN TRAIN DE DORMIR à l’heure qu’il est.

GeorgetteShhhhhhh ! Euclide fait quand même de quoi. Y compose à longueur de journée. Ah, j’aime assez ça quand j’rentre le soir pis qu’y m’chante ses tounes d’la journée !

BénaldaQuoi c’est qu’y fait, Adalbert ? Y est en retard à matin. Moi avec, j’aimerais ça le soir jouer des tounes. Moi avec, j’étais une artiste. Moi, c’était dans le bingo que j’me suis faite un nom, mais j’avais mon public qui m’suivait. Ça, c’était avant que je rencontre ton père.

GeorgetteY boivait-tu autant de bière ?

BénaldaNon, y était slim que l’djâbe. Y s’a avancé vers moi, y avait d’la musique qui jouait, une toune de Hank



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Williams ou Patsy Cline, j’sais djâbe pas quoi c’est qu’c’était, pis y m’a dit : « C’est quoi le numéro qui vient entre B12 et O73 ? » J’ai su drette là qu’y s’passait de quoi. Une femme sent ces choses-là. Y a gagné une game pis y est venu faire checker sa carte pis j’ai su qu’on était en bizness. J’y ai demandé son nom. Y m’a dit…

Elle l’imite.Georgette entrera en chœur.

« Laurie, mon vrai nom c’est Laurier, mais l’monde m’appelle Laurie, c’est plus court. » J’étais sus le dos.

GeorgetteAsteure, c’est lui qui est sus le dos.

BénaldaOuais, surtout quand y ronfle.

Elle rit.

GeorgetteTu m’as jamais dit ça.

BénaldaC’est parce que j’te vois faire avec Euclide pis j’me dis qu’y faut qu’on s’parle…

GeorgetteAprès, quoi c’est qui s’a passé ?

BénaldaAprès, c’est simple, y m’a dit « Bénalda, choisis : c’est le bingo ou c’est moi. » Y était bel homme, j’ai mis les deux côte à côte pis j’me suis dit que l’temps était venu de prendre un break. Y était bel homme mais y



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était jaloux comme un porc-épic. Ah, je l’aimais pis j’te dis qu’y avait le pied pesant quand on décollait dans sa Chevrolet 72, j’te dis que la gravelle flyait, ôtez-vous de d’là ! Avec lui, j’étais certaine que j’mettrais jamais les brakes. Ah ! j’te dis, l’monde a mal pris ça. Y en a qu’avons lâché le bingo tout net. Ça téléphonait chez nous jusqu’à quatre heures du matin pour que j’reprenne le boulier. J’reçois encore des lettres de mes fans. Encore la semaine passée, y a un gars de Rivière-du-Portage qui m’écrit à tous les ans, le jour où j’ai crié la pleine carte pis qu’y a gagné 700 piastres, le 24 mai 1970.

Georgette700 piastres ?

BénaldaDans c’temps-là, tu pouvais t’bâtir avec 700 piastres. Quand j’me sus retirée, j’criais pour 3000 piastres la carte. Comme on dit, j’avais une belle carrière devant moi. Mais j’voyais les limites de ça. Vois-tu, j’pouvais juste crier en français. Ah, si j’avais pu crier en anglais, ç’aurait été une autre game ! J’aurais landé en Ontario pis après j’aurais fait pour les États. J’serais devenue la Céline Dion du bingo. Mais j’ai regardé le bingo, j’ai regardé ton père, pis j’ai compris que l’bingo, ça avait fait son temps.

GeorgetteComment ça s’fait que ç’a tant changé ?



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BénaldaLe bundle, Georgette. Son maudit bundle. Le bundle pour lui, c’est plusse qu’un paquet d’argent qui t’arrive d’un coup. J’ai compris plus tard que c’est pour ça qu’y m’aimait. J’étais son bundle d’amour, comme y disait. Derrière le boulier, c’est moi qui décidais qui c’est qui l’avait, le bundle. Ensuite, y a voulu qu’on attende le bundle ensemble pis asteure y l’attend tout seul. J’ai décidé que j’avais fait mon boutte.

GeorgetteRéagissant à une voiture qui passe.

Salut, Sophie.À Bénalda.

Euclide, c’est pas pareil.

BénaldaT’es sûre de ça ?

GeorgetteC’est vrai qu’y m’parle souvent de ça, mais pas au point de tout arrêter.

BénaldaFais-y attention, parce que ton père y travaille sus à tête à longueur de journée. Pis à la quantité de bière qui leur rentre dans le gorgoton, j’te dis que ça prend pas de temps que la tête te ramollit.

GeorgetteInquiète.

Pis tu crois qu’y est peut-être une mauvaise influence sus Euclide ?



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BénaldaJ’crois pas que ça se donne mais ça peut s’pogner.

On entend un klaxon d’automobile.

GeorgetteTchin. Adalbert.

Vers la route.Minute !

Elles ramassent leurs boîtes à lunch et sortent.

BénaldaOn se reparlera sus l’heure du midi.

Klaxon.Aïe, wô !

La voiture part.




Acte I





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