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Dr. Angel ANGELIDIS L’UKRAINE AU CŒUR DES ENJEUX GEOECONOMIQUES ET GEOPOLITIQUES ANNEXE 2 : LA BATAILLE DU DNIEPR DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (24.08 – 23.12.1943) Doc. AA – 05 / ANNEXE 2 (Version abrégée) FR – 04 – 2014

L’UKRAINE AU CŒUR DES ENJEUX GEOECONOMIQUES ET … · 2014. 5. 23. · des plus gigantesques batailles de l'histoire, s'étendant sur un front continu de 1.400 kilomètres et mobilisant

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  • Dr. Angel ANGELIDIS

    L’UKRAINE AU CŒUR DES ENJEUX GEOECONOMIQUES ET GEOPOLITIQUES

    ANNEXE 2 : LA BATAILLE DU DNIEPR DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (24.08 – 23.12.1943)

    Doc. AA – 05 / ANNEXE 2 (Version abrégée) FR – 04 – 2014

  • 2 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Auteur: Dr. Angel ANGELIDIS Docteur Ingénieur Agronome (Université Polytechnique de Madrid), Docteur d’Etat ès Sciences Economiques (Université de Montpellier), Ex-Chef de Division et Conseiller auprès du Parlement Européen, Ex-professeur à l’Ecole Diplomatique de Madrid, Comendador de la Real Orden de Isabel la Católica de España, Académicien à vie, Institut Bibliographique Américain, USA, Vice-Président de l’Institut de Gestion de Crises Géostratégiques, Thessalonique, Grèce.

    De gauche à droite: Βυζάντιοv, Αυτοκρατορικός Θυρεός κατά τήν περίοδον τών Παλαιολόγων (Blason de l’Empire Byzantin, Dynastie de Paléologues - Coat of Arms of the Byzantine Empire, Paleologos Dynasty - Escudo del Imperio Bizantino, Dinastía de Paleólogos); Emblème du Patriarcat Orthodoxe de Constantinople - Coat of arms of the Orthodox Patriarchate of Constantinople - Escudo del Patriarcado Ortodoxo de Constantinopla; Aigle bicéphale russe impériale et contemporaine - Russian double-headed eagle Imperial and contemporary - Águila bicéfala rusa imperial y contemporánea; Armoiries de l'Alcazar de Tolède, Espagne - Coat of arms of the Alcazar of Toledo, Spain - Escudo del Alcázar de Toledo, España. Editeur : Dr. Angel ANGELIDIS 24, Rue du Collège St. Michel B-1150 Bruxelles BELGIQUE

    TÉL. & FAX : (+32) 02 762 91 19 E-MAIL : [email protected] WEBSITES : WWW.ANGELIDIS.EU, WWW.ANGELIDIS.BE

    Les opinions exprimées dans ce document relèvent de la responsabilité exclusive de l’auteur. La reproduction et la traduction de ce document à des fins non commerciales sont autorisées, à condition que la source soit expressément mentionnée et que l'auteur et l'éditeur en soient préalablement informés et qu'ils aient reçu un exemplaire de la publication. Imprimé à Bruxelles (2014).

    http://el.wikipedia.org/wiki/%CE%94%CF%85%CE%BD%CE%B1%CF%83%CF%84%CE%B5%CE%AF%CE%B1_%CE%A0%CE%B1%CE%BB%CE%B1%CE%B9%CE%BF%CE%BB%CF%8C%CE%B3%CF%89%CE%BDhttp://el.wikipedia.org/wiki/%CE%94%CF%85%CE%BD%CE%B1%CF%83%CF%84%CE%B5%CE%AF%CE%B1_%CE%A0%CE%B1%CE%BB%CE%B1%CE%B9%CE%BF%CE%BB%CF%8C%CE%B3%CF%89%CE%BDmailto:[email protected]://www.angelidis.be/http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d9/Palaiologos-Dynasty-Eagle.svghttp://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=eVOrlFRC1XJS9M&tbnid=B84_NolJMO6AXM:&ved=0CAUQjRw&url=http://www.myparisnet.com/index.php/paris-en-fete-illuminations-de-noel-2008.html&ei=KWFwU5jaBMb6PPmIgdAL&psig=AFQjCNEX4SwWYqTI3FgQW_pxW3qGp70bFw&ust=1399959527907118

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    L’UKRAINE AU CŒUR DES ENJEUX GEOECONOMIQUES ET GEOPOLITIQUES

    ANNEXE 2: LA BATAILLE DU DNIEPR DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (24.08 – 23.12.1943)

    Avant-propos

    La guerre froide et les impératifs du réarmement allemand, à la lumière de la politique américaine d’après-guerre visant un renforcement de l’OTAN vis-à-vis du Pacte de Varsovie, ont amené à privilégier les événements du front occidental au détriment du front oriental de la Seconde Guerre mondiale. En concentrant notre attention sur le cas d’importantes batailles, comme celle du Dniepr (24.08 - 23.12.1943), on permet de redonner au front de l’Est - là où la plupart de ses faits d’armes ont eu lieu - l’importance primordiale qu’il a eue au cours du second conflit mondial, puisque le sort de la guerre s’y est véritablement joué. Non seulement la Wehrmacht y a engagé l’essentiel de son effort de guerre1, mais elle y a subi approximativement 85% de ses pertes, faisant ainsi de la Russie «le tombeau de l’armée allemande». 2

    La bataille du Dniepr (en russe: Битва за Днепр), (24 août 1943 — 23 décembre 1943) est une bataille de la Seconde Guerre mondiale, qui peut être considérée comme l'une des plus gigantesques batailles de l'histoire, s'étendant sur un front continu de 1.400 kilomètres et mobilisant jusqu'à quatre millions de soldats des deux côtés. Durant cette campagne qui a duré quatre mois, la rive gauche du Dniepr fut libérée de la présence militaire allemande par les forces soviétiques, qui franchirent en force le fleuve et créèrent plusieurs têtes de ponts sur sa rive droite, en libérant par la suite la capitale de l’Ukraine Kiev alors aux mains des Allemands depuis l'été 1941. Les enjeux

    Après la bataille de Koursk (05.07-23.081943) et la contre-offensive de l'Armée rouge à la mi-août 1943, Adolf Hitler réalisa que son armée est désormais non seulement inférieure du point de vue numérique, mais aussi considérablement moins expérimentée qu'un an plus tôt, en raison des pertes colossales subies à Stalingrad, puis à Koursk. Dès lors, une défense

    1 Le 22 juin 1941, la Wehrmacht envahit l'URSS dans le cadre de l'Opération «Barbarossa». Elle mobilise 3,2 millions de soldats allemands et 600.000 soldats des états alliés de Hongrie, de Roumanie, de Finlande, de Slovaquie et d'Italie. C'est à ce jour la plus grande offensive militaire de l'histoire; (cf. Alexander Lüdeke: «Der Zweite Weltkrieg. Ursachen, Ausbruch, Verlauf, Folgen». Berlin 2007, ISBN 978-1-4054-8585-2, p. 118). 2 Cf. Philippe Masson, Histoire de l’armée allemande 1939-1945, Paris, Perrin, 1994, p. 474 ; (cf. aussi «Le Feld-maréchal Erich von Manstein ou le virtuose de la stratégie au service du diable. Un allié ou une victime de l’entreprise hitlérienne d’agression et de destruction en Europe?», Benoît Lemay, Étudiant post-doctoral en histoire, Paris IV-Sorbonne, article publié par l’Association québécoise d'histoire politique, Bulletin d’histoire politique, volume 16, numéro 1).

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    énergique est devenue la seule option sur le front de l'Est. L'enjeu stratégique est maintenant focalisé sur la défense de la rive droite du Dniepr, car ce fleuve parfois large de plusieurs kms, est un obstacle naturel considérable. Les ponts détruits, un courant assez fort, des collines escarpées et prédominantes sur la rive droite, la stratégie de la terre brûlée par les Allemands sur les deux rives, une aviation allemande omniprésente, sont les atouts stratégiques. Les Allemands savaient qu'une fois le Dniepr traversé, il n'y aurait plus d'obstacle de la sorte jusqu'en Allemagne excepté les Carpates. Donc, le 11.08.1943 l'ordre est donné de bâtir un réseau de fortifications sur la rive droite du Dniepr, la future ligne «Panther-Wotan»3, et il est demandé au Groupe d'Armées «Sud» de tenir coûte que coûte ces positions. Du côté soviétique, Staline est déterminé à poursuivre la libération des régions occupées par les allemands entamée depuis le début de l'année. La région industrielle de l'Ukraine et ses ressources minières, dont le charbon du bassin de Donbass, est un objectif de choix. L'offensive soviétique doit donc avoir lieu au sud.

    La bataille du Dniepr est une combinaison de plusieurs opérations au sein de l'avance de l'armée soviétique sur l’Ostfront. Au début de la bataille du Dniepr dans le secteur stratégique du Sud-Ouest, les troupes soviétiques s'opposent à une force ennemie puissante comprenant la 2e Armée du Groupe d’Armées «Centre», la 4e Armée Panzer, la 8e, la 1ère Armée Panzer et la 6e Armée du Groupe d'Armées «Sud» (sous le commandement du maréchal de champ Erich von Manstein)4, totalisant environ 1.250.000 hommes, 12.600 canons et mortiers, 2.100 chars et canons d'assaut et jusqu'à 2.000 avions. 3 La ligne «Panther-Wotan», aussi appelée «mur de l'est» (Ostwall), était une ligne défensive allemande, construite sur le front de l'Est, fin 1943, à la suite de la bataille de Koursk où la progression allemande vers l’est fut stoppée. Inspirée par la «ligne Hindenburg» de la Première Guerre mondiale, Hitler ordonna sa construction le 11 août 1943 sur les 1.400 km de la rive occidentale du Dniepr. La ligne comprenait 180 km de barbelés, 6.000 fortifications de campagne, dont 800 bunkers bétonnés et 30 km de fossés antichars dans la zone du Groupe d'Armées «Nord». Plus de 50.000 travailleurs forcés ont été réquisitionnés pour sa construction. Début septembre 1943, lorsque le groupe d'Armées «Sud» a commencé son repli derrière cette ligne, celle-ci n'est pas encore achevée. Les efforts se concentrent donc sur les lieux où le franchissement par l'Armée rouge était le plus vraisemblable, c'est-à-dire Krementchoug, Zaporojie et Nikopol, les autres passages étant plus légèrement fortifiés. Le 7 septembre, pour tenter de gagner du temps, les unités de la Wehrmacht et de la Waffen-SS reçoivent l'ordre de se livrer systématiquement au pillage et au déplacement des civils. On espère ainsi, par une politique de terre brûlée, provoquer des problèmes logistiques pour l'Armée rouge. Fin septembre 1943, alors que l'armée allemande n'avait pas encore complètement repassé le fleuve, les avant-gardes soviétiques avaient déjà enfoncé la ligne en une vingtaine d'endroits (voir infra). Au début de 1944, la seule partie de la ligne qui restait à la Wehrmacht était la portion tout au nord, entre le lac Peïpous et la mer Baltique. Elle fut à son tour enfoncée lors de la bataille de Narva. Les dernières sections de la ligne «Panther–Wotan» furent prises par les forces soviétiques au début de 1945. 4 Fritz Erich Georg Eduard von Lewinski - sans doute d’origine en partie slave, sinon juive… - connu sous son nom d'adoption d'Erich von Manstein - est né le 24 novembre 1887 à Berlin, et mort le 9 juin 1973 à Irschenhausen en Bavière. Il est considéré comme l'un des plus brillants généraux et stratèges allemands de la Seconde Guerre mondiale. En raison de ses origines familiales aristocratiques prussiennes aux très lointaines traditions militaires, Manstein est voué dès l’enfance au métier des armes comme son oncle Paul von Hindenburg, feld-maréchal et commandant en chef de l’armée impériale de 1916 à 1918. L’idée du «coup de faucille» est la première et sans doute la plus célèbre des intuitions remarquables de von Manstein. Ses campagnes militaires montrent à l’œuvre un génie opérationnel hors du commun qui est toujours prêt à innover, que ce soit lors des préparatifs de la campagne de France en 1939-1940, en Crimée en 1941-1942 (là où il méritera son bâton de Generalfeldmarschall), lors de la bataille de Stalingrad (où il dirige l'Opération «Wintergewitter» visant à rompre l'encerclement de la 6e armée allemande), lors de la grande contre-attaque dans la région de Kharkov à l’hiver 1943, ou lors de l’opération «Zitadelle» visant à réduire le saillant de Koursk à l’été 1943. Le 29 octobre 1942, Gero, son fils aîné, leutnant au Grenadier-Régiment (mot.) 51, est tué lors d’un bombardement aérien près du lac Ilmen. Von Manstein s'est souvent opposé à Hitler, notamment lors de la

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    Le 24 août 1943, sur une longueur de 1.400 kilomètres, entre Smolensk et la mer d'Azov, cinq Fronts de l'Armée rouge s'ébranlent en direction de l'ouest. Du nord au sud, participent à l'offensive le Front du Centre, celui de Voronej, celui de la Steppe, celui du Sud-ouest, et enfin celui du Sud5. Ils regroupent 243 divisions appartenant à quarante-cinq armées, dont quatre de chars et cinq aériennes, soit au total 2.650.000 hommes, équipés de 51.000 pièces d'artillerie, de 2.400 blindés et de 2.800 avions. Les Fronts du Centre et de Voronej avaient pour objectif Kiev, le Front des Steppes devait atteindre Krementchoug, le Front du Sud-Ouest devait libérer Dniepropetrovsk et Zaporojie et le Front du Sud devait s'emparer de Melitopol. Les Allemands ne peuvent espérer résister longtemps à ce déferlement de forces soviétiques sur le terrain ouvert des steppes. Hitler se range finalement à l'avis d'Erich von Manstein et ordonne, le 15 septembre 1943, le repli derrière le fleuve.

    Les phases de la bataille La première phase de la bataille du Dniepr a commencé le 26 août 1943, quand les forces du Front du Centre ont déclenché l'offensive. Plus de succès obtiennent les troupes de la 60e armée du général I. D. Chernyakhovsky6, qui réussit à percer les défenses allemandes sur le secteur secondaire, au sud de Sevsk. Le commandant du Front général K. K. Rokossovsky7 jette dans la brèche les troupes de choc, ce qui constitue un avantage

    retraite qui a suivi la bataille de Koursk, en suggérant qu'un militaire (lui-même) dirige désormais (à la place d’Hitler) la guerre sur le front de l'Est. Le 30 mars 1944, von Manstein est relevé de ses fonctions par Hitler. Bien qu'il n'ait pas été impliqué dans le complot du 20 juillet 1944, il semble qu'il en ait deviné l'existence, et il prend soin de s'éclipser à la campagne pour ne pas être soupçonné. Croyant toujours en la victoire de l'Allemagne, il achète un domaine en Prusse-Orientale à l'automne 1944. À la fin de janvier 1945, il rassemble sa famille qui habite à Liegnitz (désormais Legnica, en Pologne) et l'installe dans l'Ouest de l'Allemagne. Manstein fut l'un des derniers officiers nazis à passer en jugement pour crimes de guerre, devant un tribunal militaire anglais à Hambourg, en 1949. Le procès eut ainsi une dimension politique car en pleine guerre froide: l'URSS et la Pologne demandaient son extradition, tandis qu'au Royaume-Uni des personnalités aussi influentes que Winston Churchill ou Bernard Montgomery lui exprimèrent leur sympathie. Von Manstein fut condamné à dix-huit ans de prison, peine réduite par la suite à douze ans. Finalement libéré en 1953, von Manstein devient conseiller militaire auprès du gouvernement de la République Fédérale d'Allemagne. Il procèdé à la publication de ses propres mémoires de guerre, «Victoires perdues» (titre original «Verlorene Siege», en 1955. Ce dernier texte est, avec ceux de Heinz Guderian et de Liddell Hart (historien militaire anglais), un des principaux documents visant exonérer la Wehrmacht de toute implication dans le déclenchement de la guerre et dans les crimes qui y furent commis, créant ainsi le «mythe» d'une Wehrmacht «propre». 5 A partir du 20 octobre 1943, les Fronts de Voronej, des Steppes, du Sud-Ouest et du Sud deviennent respectivement les 1er, 2e, 3e et 4e Front Ukrainiens. 6 Ivan Danilovitch Tcherniakhovski (Иван Данилович Черняховский), né le 29 juin 1906 à Oksaniko, (aujourd'hui en Ukraine) et décédé le 18 février 1945 à Pieniężno, en Prusse-Orientale (aujourd'hui en Pologne), est un militaire soviétique. Il assura d’août à septembre 1941 la défense de Novgorod, puis il se replia successivement pour faire barrage aux Allemands sur la route de Leningrad. Il se fit remarquer par son habilité dans la conduite des blindés et fut appuyé par le général Vatoutine pour prendre le commandement de la 60e armée (front de Voronej) en août 1942. Il a été nommé commandant du troisième front biélorusse au printemps 1944. Il participa alors à l'opération «Bagration», puis s'empara de Vitebsk et de Vilnius le 1er juillet 1944. Il prit ensuite Kovno le 1er août. Il pénétra en Prusse-Orientale et prit Tilsitt le 20 janvier 1945. Il fut tué avant la bataille de Königsberg, sur la ligne du front près de Mehlsack, le 18 février 1945, au moment de l'encerclement d'Heiligenbeil. Il n’avait que 39 ans. 7 Konstantin Konstantinovitch Rokossovski (Константин Константинович Рокоссовский), né le 21 décembre 1896 à Velikié Louki (selon son autobiographie), mort à Moscou le 3 août 1968, est un brillant officier supérieur soviétique qui fut commandant dans l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale et ministre de la Défense en Pologne après la guerre. Il participe à la bataille de Smolensk et à la défense de Moscou en 1941/42. Fin septembre 1942, lors de la mise en place de l’opération «Uranus», il est nommé à la tête du Front

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    stratégique majeur. Le 31 août, la percée de la défense de l'ennemi s’étend à 100 km de largeur et jusqu'à 70 km en profondeur, forçant les allemands à commencer le retrait des troupes aux rives de la Desna et du Dniepr. Pendant ce temps, les forces des fronts de Voronej et de la Steppe se joignent à l'offensive. Du 13 au 16 août, le Front du Sud-Ouest passe aussi à l'offensive, suivi le 18 août par le Front du Sud, qui sous le commandement du Général Tolboukhine8 brise la ligne défensive de la 6e Armée allemande sur le fleuve Mious et libère Taganrog le 30 août 1943. La perte de la position sur le Mious était catastrophique pour l'OKH9, en effet toute la position allemande du Donbass était désormais menacée d'encerclement. Le 1er septembre 1943, les Allemands évacuèrent la grosse partie de leurs forces vers l'Ouest, le 8 septembre les Soviétiques entraient à Stalino (actuellement Donetsk).

    Début septembre, l'offensive de l'Armée rouge se déroule dans les régions d'Ukraine situées sur la rive gauche du Dniepr et dans le Donbass. Dans ces circonstances, le commandement allemand a commencé à retirer ses troupes vers l'autre rive du Dniepr. Dans la poursuite de l'ennemi en retraite, les unités d'avance de l'Armée rouge atteignent le Dniepr sur une longueur de 750 kilomètres, qui s’s'étend de Loev à Zaporojie. Le Front du Centre atteint et franchit la Desna le 16 septembre, ensuite fonce droit sur le Dniepr qu'il atteint les 21 et 22 septembre à l'embouchure du Pripiat, le 30 septembre il atteint la rivière Soj et le Dniepr sur un large zone courant de Gomel à Iasnogorodka. Le Front de Voronej, qui avançait rapidement sur Kiev et le Dniepr, reçoit en renfort de la Stavka10 la 3e Armée Blindée de la

    du Don, qui a pour mission de contenir les forces allemandes encerclées dans Stalingrad, puis de reconquérir la ville (opération «Koltso»). Il reçoit la reddition du maréchal Paulus, chef de la VIe Armée, le 31 janvier 1943. Le 28 avril 1943, il est nommé général d'armée et participe avec son front, renommé Front du Centre, à la bataille de Koursk. En octobre 1943, il devient chef du front biélorusse, qui devient le premier front biélorusse en février 1944. Il est nommé maréchal de l'Union soviétique le 29 juin 1944 et reçoit l'étoile de héros de l'Union soviétique le 30 juin. De novembre 1944 à juin 1945, il commande le deuxième front biélorusse, avec lequel il joue un rôle majeur dans les opérations de Prusse-Orientale et de Poméranie. Il prend le nord de Berlin en coopération avec Joukov et Koniev et fait la jonction avec les troupes de Montgomery fin avril 1945. Il a l'honneur de commander la parade de la victoire sur la place Rouge le 24 juin 1945. Après la guerre, Staline le nomme commandant en chef des troupes soviétiques en Pologne, puis, en 1949, intervient pour le faire nommer ministre de la Défense et vice-président du Conseil des Ministres en Pologne, à cause de ses origines polonaises. Rentré en Union soviétique en 1957, il est rétabli dans son grade soviétique, nommé vice-ministre de la Défense et commandant du district militaire de Transcaucasie, puis inspecteur du ministère de la Défense, jusqu'à sa retraite en 1962. Il a laissé des Mémoires publiés en 1968 sous le titre «le Devoir du soldat». Il est mort, en 1968, à l’âge de 71 ans; il est considéré comme un des meilleurs militaires de l’Union Soviétique; son urne funéraire a été scellée dans le mur du Kremlin. 8 Fedor Ivanovitch Tolboukhine (Фёдор Ива́нович Толбу́хин, né à Androniki, dans l'oblast de Iaroslavl, le 16 juin 1894 et décédé le 17 octobre 1949 à Moscou), est un brillant militaire soviétique. Il participe à la bataille de Stalingrad, puis il est nommé commandant du 3ème Front Ukrainien (mai 1944) et, en collaboration avec Malinovsky, mène la campagne contre les alliés de l’Axe aux Balkans (juin-octobre 1944) en libérant Bucarest, Sofia et Belgrade. Il est fait maréchal de l'Union soviétique en septembre 1944. Tolbukhine est considéré comme l'un des meilleurs généraux soviétiques de la seconde guerre mondiale. Méticuleux et attentif, il était très respecté, notamment à cause de son dédicace à maintenir des taux de pertes bas parmi ses troupes. Tolbukhine a reçu de nombreux prix et médailles, dont l'ordre de la victoire (la médaille soviétique la plus élevée) et le rang du héros de l'Union soviétique. 9 L’Oberkommando des Heeres (OKH) est le commandement suprême de l'armée de terre de la Wehrmacht (Heer). Lassé des désaccords réguliers qu'il a eus avec l'OKH et des échecs militaires du début de l'hiver 1941-1942 (Bataille de Moscou), Hitler prend en direct le commandement de l'armée de terre le 19 décembre 1941, en remplacement du général Walther von Brauchitsch. 10 La Stavka (Ставка) est l'état-major des forces armées de la Russie impériale et de l'Union soviétique. Le 23 juin 1941, au lendemain de l'invasion allemande de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale («la Grande Guerre patriotique»), la Stavka est constituée par un décret top secret signé par Staline en sa qualité de chef du

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    Garde du Général Rybalko11 et le 1er Corps de Cavalerie de la Garde du Général Baranov et il atteint le 21 septembre le Dniepr dans un secteur partant de Péréïaslavl à Khmelnitski. Le Front des Steppes, après avoir livré des combats acharnés du 21 au 23 septembre sans interruption, libère Poltava, le même jour les unités mobiles rapides de son aile gauche atteignent le Dniepr au sud-est de Krementchoug. Le 22 septembre, le Front du Sud-Ouest atteint le Dniepr sur la largeur allant de Dniepropetrovsk à Zaporojie et rejette les Allemands sur la rive droite. Le 30 septembre, le Front du Sud avait libéré tout le Donbass et atteignit le 1er octobre la rivière Molotchnaïa. Au 30 septembre 1943, les Soviétiques avaient progressé de 700 km et l'intégralité de la rive gauche du Dniepr est désormais à leurs mains, mais le plus difficile reste à faire: ils doivent maintenant franchir un obstacle fluvial majeur, face à une défense allemande préparée.

    Le Dniepr est le troisième plus important fleuve d'Europe, derrière la Volga et le Danube, atteignant plus de trois kilomètres de largeur dans sa partie basse. Plusieurs barrages le rendent encore plus large à de nombreux endroits. Pour compliquer encore la tâche des assaillants, la rive droite à conquérir est plus élevée, escarpée et couverte de fortifications allemandes. Face à cette situation, le commandement soviétique a deux options: regrouper ses forces pour tenter de percer sur un ou deux secteurs plus faciles d'accès, pour ensuite contourner les défenseurs et les contraindre à abandonner la ligne devenue inutile – cette option présentant cependant le risque de laisser le temps aux Allemands de ramener des réserves; ou tenter directement, à partir des positions occupées, de passer en force sur un large front, prenant les Allemands de vitesse, mais avec le risque de subir des pertes importantes. Pour des raisons avant tout politiques – Staline voulant occuper Kiev avant le 7 novembre (jour anniversaire de la révolution d’octobre) – c'est la seconde option qui est choisie. Les soldats soviétiques vont alors utiliser tout ce qui peut flotter pour traverser le fleuve sous un feu dense ennemi, puis s'enterrer dans les ravines qui constituent la rive droite du Dniepr. Ces attaques courageuses vont payer, mais leur coût humain sera lourd. Le 22 septembre 1943, une première tête de pont est obtenue à la confluence des marais du Pripet et du Dniepr, le 24 septembre deux autres à Dniprodzerjynsk et à Dniepropetrovsk et le 28 septembre une à Krementchoug. À la fin du mois de septembre 1943, on compte vingt-trois têtes de pont soviétiques, certaines larges de dix kilomètres et profondes d'un ou deux kilomètres. Les plans du haut commandement allemand pour une défense prolongée de la rive gauche du Dniepr sont ainsi mis en échec.

    La réaction allemande consiste en de vigoureuses contre-attaques combinées de chars et d'aviation pour écraser les têtes de pont avant qu'elles ne puissent bénéficier d'appuis gouvernement et du Parti communiste de l'Union soviétique pour diriger l'Armée rouge. Selon ce décret, la Stavka est composée du ministre de la Défense, le maréchal Semion Timochenko (en tant que président), le chef de l'état-major, le général Zhoukov, Staline, Molotov, le maréchal Vorochilov, le maréchal Boudienny et le commissaire du peuple (Narkom), l'amiral de la Marine Kouznetsov. Le même décret instaure à la Stavka des conseillers permanents composés de Koulik, Chapochnikov, Mertskov, Jigarev, Vatoutine, Voronov, Mikoyan, Kaganovitch, Beria, Voznessenski, Jdanov, Malenkov et Mekhlis. 11 Pavel Semjonovich Rybalko (Павел Семенович Рыбалко), (23 Octobre 1892 – 28.08.1948). Militaire soviétique, spécialiste des unités mobiles blindées, il participe à la bataille de Koursk, sous les ordres du général Konstantin Rokossovki (Front du Centre), où il s’y distingue. Il commanda successivement la 3e et la 5e Armée Blindée. Il prit part à reconquête du Don et du Dniepr, ainsi qu’à la bataille de Berlin, où il a failli être tué. A l’automne 1945, Rybalko a été nommé maréchal et héros de l’Union Soviétique.

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    lourds. Cependant le maréchal Koniev12 poussa un maximum d'artillerie sur la rive opposée pour appuyer les troupes isolées. L'organisation de ces appuis permit finalement à toutes les têtes de pont de tenir, mais seulement au prix de pertes terrifiantes, la plupart des divisions n'alignant plus que la moitié ou le quart de leurs effectifs.

    Le 24 septembre la Stavka décide de tenter une opération aéroportée pour obtenir des têtes de sur la rive droite. Le parachutage va être un échec, en particulier du fait de l'inexpérience des pilotes, qui connaissent très peu la région. La première vague atterrira principalement dans les lignes soviétiques sur la rive gauche, voire dans le Dniepr lui-même. La seconde, forte elle de cinq mille hommes, atterrira bien sur la rive gauche du fleuve, mais dispersée et peu pourvue en armes antichar, elle sera alors submergée par les forces mécanisées allemandes. Quelques survivants se joindront aux partisans et attaqueront la logistique allemande. Le seul succès obtenu du largage des parachutistes sera la distraction de

    12 Ivan Stepanovitch Koniev (Иван Степанович Конев), né le 28 décembre 1897 et décédé le 21 mai 1973, fut un brillant militaire soviétique. Les commandements qu'il exerça pendant la Seconde Guerre mondiale lui valurent les plus hautes distinctions: le grade de maréchal de l'Union soviétique, le titre de Héros de l'Union soviétique et l'ordre de la Victoire. Quand l'Allemagne nazie envahit l'Union soviétique, en juin 1941, Koniev prit le commandement de la 19e armée dans la région de Vitebsk, et dirigea une série de batailles défensives pendant la retraite de l'Armée rouge, d'abord à Smolensk puis à proximité de Moscou. Il commanda le front de Kalinine d'octobre 1941 à août 1942, y jouant un rôle essentiel dans les combats pour la défense de Moscou et dans la contre-offensive soviétique de l'hiver 1941-1942. Il participa à la bataille de Koursk, commandant la partie nord de la contre-offensive soviétique qui réussit à déborder l'armée d'Erich von Manstein. Après la victoire de Koursk, l'armée de Koniev libéra Belgorod, Odessa, Kharkov et Kiev des Allemands, et avança jusqu'à la frontière roumaine. Il fut promu au rang de maréchal de l'Union soviétique en février 1944, en reconnaissance de ses succès sur le front ukrainien. En 1944, les armées de Koniev avancèrent à partir de l'Ukraine et de la Biélorussie en Pologne puis en Tchécoslovaquie. En juillet, il était sur les bords de la Vistule au centre de la Pologne. En septembre 1944, ses forces formant maintenant le quatrième front ukrainien, avancèrent en Slovaquie. En janvier 1945, Koniev commanda les forces soviétiques qui se lancèrent dans l'offensive hivernale massive en Pologne occidentale, repoussant les Allemands de la Vistule vers l'Oder. En Pologne méridionale, ses forces libérèrent Cracovie et, en avril 1945, elles forcèrent la ligne de l'Oder, en se joignant au Premier front biélorusse commandé par le maréchal Zhukov, puis avancèrent vers Berlin. Pour la prise de Berlin, Staline met en compétition Koniev et Zhoukov: que le plus rapide l’emporte! Au deuxième jour de l’offensive sur Berlin (17.04.1945), Koniev est déjà sur la Spree. En revanche Zhoukov piétine devant les hauteurs de Seelöw, redoutablement défendues par l’artillerie allemande. Le maréchal Zhoukov ordonne alors l’assaut général par toutes les unités. Le 19 avril, les 3 lignes de défense allemandes commencent à céder. Le 20 avril, Zhoukov fait bombarder Berlin, tandis que Koniev donne l’ordre à ses troupes de rentrer dans la ville. Le 21 avril, au matin, les chars de Zhoukov pénètrent dans la banlieue nord de Berlin. Le 24 avril 1945, Koniev et Zhoukov font leur jonction au sud-est de Berlin. Joukov continue l’investissement des faubourgs du nord de la ville, tandis que Koniev approche de l’aérodrome de Tempelhof, et parvient à franchir le canal de Tetow, malgré la féroce résistance de la division «Münchenberg». L'honneur de prendre le centre de Berlin revint cependant au général Zhuoukov et les forces de Koniev furent détournées au sud-ouest, pour faire leur jonction avec les forces américaines à Torgau. Ses troupes libérèrent également Prague peu avant la reddition finale des forces allemandes. Après la guerre, Koniev fut nommé à la tête des armées soviétiques d'occupation en Allemagne orientale et également au haut-commissariat allié pour l'Autriche. En 1946, il fut nommé commandant des forces terrestres soviétiques et premier ministre adjoint de la défense d'Union soviétique, remplaçant Zhoukov. Il occupa ce poste jusqu'en 1950, quand il fut nommé commandant de la zone militaire carpathienne. Koniev revient sur le devant de la scène après la mort de Staline en 1953. Il fut de nouveau nommé premier ministre adjoint de la défense d'Union soviétique et commandant des forces terrestres soviétiques, poste qu'il conserva jusqu'en 1956, quand il fut nommé commandant en chef des forces armées du pacte de Varsovie. Il occupa ce poste jusqu'en 1960, quand il se retira du service actif. En 1961-62 il fut toutefois rappelé comme commandant des forces soviétiques en République démocratique allemande. Il a été alors nommé au poste, en grande partie honorifique, d'inspecteur-général du ministère de la Défense. Koniev est resté l'un des militaires les plus admirés d'Union Soviétique jusqu'à sa mort en 1973.

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    nombreuses forces mécanisées allemandes, ce qui facilitera les passages en force des forces soviétiques conventionnelles. La deuxième phase de la bataille du Dniepr s’est déroulée en octobre - décembre 1943, pendant laquelle des combats obstinés pour l’occupation des lieux d’une importance stratégique ont eu lieu. Du 26 septembre au 20 décembre 1943, les armées des Fronts de la Steppe (2e Ukrainien), du Sud-ouest (3e Ukrainien) et du Sud (4e Ukrainien) ont mené à bien l'opération de Nizhnedneprovsk. Comme résultat de l'opération, la Tauride du Nord a été libérée, la péninsule de Crimée a été bloquée et le plus grand pont sur la rive droite du Dniepr, de Cherkassy à Zaporozhye, a été capturé. L'opération de Nizhnedneprovsk a été marquée par des batailles féroces et les lourdes pertes des deux côtés.

    Le 1er octobre 1943, les Soviétiques engagent les combats pour le village de Lioutej, ceux-ci vont durer jusqu'au 3 octobre, jour où Lioutej tombe à leurs mains après un combat d'une violence extrême. Forte du succès réalisé à Lioutej, la Stavka ordonna au 7e Corps Blindé du Général Kravtchenko13 de partir de ses positions dans la région de Brovary, de traverser la Desna et ensuite le Dniepr afin de venir renforcer la 240e Division d'Infanterie engagée dans des violents combats autour de la tête de pont de Lioutej. Le 1er passage se fit le 5 octobre sans encombre, les blindés qui arrivaient sur la rive droite étaient directement envoyés au combat. Le 7 octobre, les 90 T-34/85 du Corps Blindé de Kravtchenko étaient engagés dans les combats d'élargissement de la tête de pont, qui faisait déjà 10 km de profondeur sur 10 km de largeur.

    Staline saisit l'occasion en or qui se présentait par le débarquement réussi de Lioutej pour tenter d’écraser von Manstein. En concentrant de puissantes forces dans le secteur de Lioutej afin de réduire la tête de pont russe, les Allemands ne sauraient pas prélever de réserves sur ce secteur, donc le moment était propice pour une puissante attaque lancée de la tête de pont de Boukrine où était massée la 3e Armée Blindée de la Garde du général Rybalko, la 40e Armée et la 27e Armée soviétiques. Celles-ci devaient enfoncer les positions allemandes autour de Boukrine, et - par un mouvement en tenaille - prendre au piège toute l'aile gauche du Groupe d’Armées Sud.

    Cependant, les tentatives Soviétiques pour sortir de la tête de pont de Boukrine les 9 et le 15 octobre n'eurent pas de succès, du fait des excellentes défenses du 24e PanzerKorps du général Walther Nehring14. De plus, le 10 octobre, la 7e Panzer Division et la 112e Division

    13 Andreï Grigorievitch Kravchenko, (Андре́й Григо́рьевич Кра́вченко), (né le 30 novembre 1899 à Sulymivka, – mort le 18 octobre 1963, Moscou), était un général soviétique, actif tout au long de la seconde guerre mondiale sur le front de l'Est. En service dans les troupes blindées de l'armée rouge, Andreï Kravchenko s'est distingué à la tête d'une des nouvelles brigades organisées par les soviétiques au cours de la bataille de Moscou. À l'été 1942, il prend le commandement du 4ème Corps blindé qu'il a conduit victorieusement pendant près de deux ans. Le Général Kravchenko a joué un rôle important au cours de l'opération «Uranus» (où ses chars ont renfermé le sac de Stalingrad), la bataille de Koursk et la bataille de Kiev. Durant l’hiver 1944, il prit le commandement du 6e Corps blindé et il participa aux campagnes des Balkans et de la Hongrie. Ses chars sont entrèrent en Autriche et prirent là Vienne en avril 1945. En août 1945, il participa à la campagne victorieuse de Mandchourie. Kravtchenko a reçu deux fois le titre du héros de l'Union soviétique. 14 Walther Kurt Josef Nehring (15 août 1892 à Stretzin - 20 avril 1983 à Düsseldorf) est un militaire allemand spécialiste des armées blindées («Panzer Divisionen») pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut chef d'état-

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    d'Infanterie réussirent à reprendre lors d'une puissante contre-attaque les hauteurs dominant le Dniepr au Sud de Grigorovka. La tête de pont de Boukrine fut totalement verrouillée, de la sorte que, le général Vatoutine15 se trouvait définitivement emmuré incapable de faire le moindre mouvement vers l'avant.

    Mais la clé de la victoire ne sera pas Boukrine, elle se situera à 125 km au nord de là, à Lioutej. Suite au succès des unités de la 38e Armée dans le secteur de Lioutej, Vatoutine décida de changer de plan et d'exploiter la tête de pont de Lioutej, mais Staline reste muet et ne prend pas cela en considération. Vatoutine ne baisse pas les bras pour autant et cherche à rencontrer une nouvelle fois Staline pour lui fait entendre que le succès de Lioutej pouvait être décisif à condition de lui adjoindre une armée blindée et une forte artillerie, mais Staline ne se

    major du XIX. ArmeeKorps pendant l'invasion allemande de la Pologne sous les ordres de Heinz Guderian et du Groupe de Panzer de Guderian durant la Bataille de France. Du 25 octobre 1940 au 25 janvier 1942, Nehring est le commandant de la 18e Panzer Division. Plus tard, il prend le commandement de l'Afrika Korps en mai 1942 et prend part à la dernière offensive majeure des Forces de l'Axe (Opération «Brandung») de la campagne du désert occidental et dans la bataille d'Alam el Halfa (31 août - 7 septembre 1942), au cours de laquelle il est blessé dans un raid aérien et remplacé par le général Fritz Bayerlein. Entre novembre et décembre 1942, il commande le contingent allemand en Tunisie. Après l'Afrique du Nord, Nehring est affecté sur le Front de l'Est où il commande le XXIV. PanzerKorps et le XXXXVIII. PanzerKorps, puis la 4. PanzerArmee. En mars 1945 il est fait commandant de la 1. PanzerArmee. Après la fin de la guerre, le général Nehring écrit une histoire complète des forces de panzers allemands, «Die Geschichte der deutschen Panzerwaffe 1916 bis 1945». 15 Le général Nikolaï Fiodorovitch Vatoutine (Николай Федорович Ватутин), né le16 décembre 1901 à Tchepoukhino près de Koursk – mort le14 avril 1944 à Kiev, fut un brillant général soviétique durant la 2ème guerre mondiale. En 1940, sous les ordres de Gueorgui Zhoukov, il s'empare de la Bessarabie appartenant à la Roumanie. La même année, pour le récompenser de cette campagne, Staline le fait général de corps d'armée et le nomme au poste important de président du conseil d'administration opérationnel de l'état-major. Le 30 juin 1941, il est nommé au poste de chef d'état-major du front du nord-ouest et y démontre ses meilleures qualités. En janvier 1942, pendant l'offensive d'hiver de l'Armée rouge consécutive à sa victoire dans la bataille de Moscou, Vatoutine prend au piège deux corps d'armée allemands à Demiansk, réalisant ainsi le premier encerclement d'importance de troupes allemandes. De mai à juillet 1942, Vatoutine occupe brièvement le poste d'adjoint du chef de l'état-major de l'Armée rouge, jusqu'à ce que les Allemands déclenchent leur offensive d'été de 1942 (opération «Fall Blau»). Le 1er juillet 1942, Staline envoie Vatoutine, comme représentant de la Stavka avec les pleins pouvoirs sur le Front de Briansk, qui est rebaptisé, quelques jours plus tard, Front de Voronej et placé sous les ordres de Vatoutine. Le 22 octobre 1942, Vatoutine se voit confier le commandement du tout nouveau front du sud-ouest, qui, un mois plus tard, sera le fer de lance de l'opération «Uranus», la contre-offensive soviétique qui aboutit à l'encerclement de la 6e armée allemande dans Stalingrad. En décembre 1942, développant l'offensive sur le Don, les troupes de Vatoutine encerclent et anéantissent la 8e armée italienne, forte de 130.000 hommes, lors de l'opération «petit Saturne», ce qui contribue à l'échec de l'opération «Wintergewitter» de von Manstein, destinée à secourir la 6e armée allemande. Le 28 mars 1943, Vatoutine prend le commandement du Front de Voronej en préparation de la bataille de Koursk. Lors de cette bataille (05.07 au 23.08.1943), Vatoutine identifie la direction («Schwerpunkt») de l’offensive allemande et parvient à résister à l'avancée de von Manstein sur le flanc sud du saillant dont les forces avaient pourtant la supériorité technique. Il rejette la hiérarchie conventionnelle des armées, son déploiement innovateur lui permet, non seulement de se défendre adroitement contre les meilleures unités de la Wehrmacht, mais aussi de passer rapidement de la défense à l'offensive. Après la victoire soviétique à Koursk, Vatoutine prend par surprise von Manstein, qui croyait que l'Armée rouge était trop faible pour poursuivre son offensive, et s'empare de Belgorod. La cible suivante de Vatoutine est Kiev. Le 20 octobre 1943, le front de Voronej est rebaptisé premier front ukrainien. Vatoutine entreprend un regroupement secret avec un plan imaginatif et trompeur. Ses troupes surprennent von Manstein, attaquant les Allemands depuis des directions inattendues et, le 6 novembre 1943, la ville de Kiev est libérée. Vatoutine exploite sans relâche sa victoire à Kiev pour s'enfoncer en profondeur dans les défenses allemandes. Le 28 février 1941, Vatoutine, qui procède à un regroupement complexe pour une nouvelle opération, est pris en embuscade par des insurgés nationalistes de l'armée insurrectionnelle ukrainienne loin derrière les lignes de front. Il meurt de ses blessures à l'hôpital six semaines plus tard. Il n’avait que 42 ans. Son influence sur la planification stratégique, opérationnelle et technique de l'Armée rouge se poursuit après sa mort. Vatoutine est reconnu comme l'un des généraux russes les plus créatifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

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    laissa une nouvelle fois pas convaincre. Finalement, sous la pression permanente de Vatoutine, Gretchko16 et Khrouchtchev, Staline donna son approbation à l'envoie immédiat de la 3e Armée Blindée de la Garde, ainsi que la majeur partie de l'artillerie du 7e Corps d'Artillerie contenue dans le saillant de Boukrine et enfin le 13e Corps d'Armée, vers le saillant de Lioutej, mais il y avait 200 km, deux fois le Dniepr à franchir, ainsi que la Desna, et cela sans que l'ennemi ne remarque quoique ce soit. Vatoutine et Gretchko prirent alors des soins minutieux pour camoufler leurs mouvements et utilisèrent des chemins détournés par des forêts. Dès les nuits du 25 et 26 octobre 1943, les unités soviétiques se sont mises en route de nuit, silence radio absolu, et après 7 nuits elles arrivèrent sur le saillant de Lioutej. Pendant ce temps les Soviétiques entretenaient une intense activité de diversion («maskirovka») dans la tête de pont de Boukrine quasi désertée. Ils ont entreposé une quantité impressionnante de postes émetteurs et de postes d'écoutes, ils ont fabriqué de faux ponts et de faux blindés et avions, et enfin une série d'attaques moyennes furent lancées tout autour de la ligne de front de Boukrine. Les Allemands tombèrent dans le piège et y concentrèrent de très fortes unités blindées et aériennes dans le secteur, von Manstein venait d'être pour la 1er fois de la guerre sur l'Ostfront trompé par l'ennemi, et il le fut bien car il renforça le secteur de Boukrine sans interruption tout en laissant le secteur de Lioutej dégarni et à la merci d’une attaque puissante qui allait ébranler l’armée allemande.

    Ironie du sort, le général Hermann Hoth17, qui lui était un vieux renard des combats sur l'Ostfront, avait remarqué un mouvement anormal des Russes, dont de puissantes forces blindées franchissant la Desna sans interruptions en direction du nord-ouest. Deux jours plus tard, il lui fut certifié que des unités blindées et motorisées soviétiques étaient en concentration dans le secteur de Lioutej. Hoth déçida alors de mettre Hitler au courant et de lui demander l’autorisation de lancer une attaque de la 4e Panzer Division sur Lioutej, mais Hitler refusa catégoriquement en disant à Hoth que c'était une manœuvre de diversion des Soviétiques destinée à détourner de Boukrine des forces afin d'affaiblir le secteur et lancer ainsi une puissante attaque, grossière erreur qui sera très lourde de conséquences pour les forces allemandes. Finalement, les Soviétiques réussirent à masser une énorme quantité de troupes et de matériel dans la tête de pont de Lioutej sur un secteur de 6 km, là où leur effort principal aurait lieux et cela sans la moindre intervention de l'ennemi. Les Soviétiques avaient concentré 2.000 canons et 500 mortiers Katioucha, ce qui représente 300 pièces d'artillerie au 16 Andreï Antonovitch Gretchko (Андре́й Анто́нович Гречко́), né le 17 octobre 1903 et mort le 26 avril 1976, fut maréchal de l'Union soviétique. Il a participé aux batailles en Ukraine, devant Moscou et dans le Caucase. 17 Hermann Hoth (12 avril 1885 – 26 janvier 1971) était un général du Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Il commanda le 15e Corps d’armée allemand à l’invasion de la Pologne en 1939. Il participa avec autant de succès à la bataille de France en 1940. Lors de l’opération «Barbarossa» en 1941, Hoth commandait initialement le 3e Panzergruppe, capturant Minsk et Vitebsk. En octobre il remplaça Carl-Heinrich von Stülpnagel en tant que commandant de la 17e armée allemande en Ukraine. Cette armée sera repoussée par la contre-offensive soviétique de janvier 1942. En juin 1942, il succéda à Erich Hoepner comme commandant de la 4e Panzerarmee, qui combattit sur le front de Briansk et au siège de Stalingrad. Le groupe de chars de combat de Hoth tenta de percer les défenses soviétiques afin de créer un couloir de repli pour la 6e armée allemande du général Paulus, mais échoua. Il participa aussi à la bataille de Koursk, sous les ordres d’Erich von Manstein, mais ne parvint pas à percer les défenses russes. À l'automne 1943, l’Armée rouge réussit une série d’offensives qui repoussèrent les Allemands. Hoth, devenu Generaloberst, ne put conserver Kiev. Il fut blâmé par Adolf Hitler, qui le considérait alors comme défaitiste, et placé en réserve en novembre 1943. En avril 1945, il fut rappelé au service actif et affecté au commandement de la défense du massif du Harz, une position tenue jusqu’à la fin de la guerre. Il fut condamné à quinze ans de prison pour crimes de guerre. Il fut libéré en 1954.

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    kilomètre, du jamais vu dans l’Ostfront, pour appuyer la ruée de la 38e Armée, de la 3e Armée Blindée de la Garde, du 1er Corps de Cavalerie de la Garde et du 13e Corps Blindé. Face à une telle concentration de forces les Allemands n'opposeront aucune résistance.

    C'est à Zaporojie que va se jouer tout le sort de la bataille du Dniepr. Les Allemands conservaient sur cette partie du front d'une tête de pont renforcée. Zaporojie représentait un point hautement stratégique car il comprenait le plus grand barrage d'Europe, ainsi que l'usine d'électricité «Lénine» produisant 500.000 KW/jour. Perdre un tel ouvrage serait catastrophique pour toute la production de guerre du 3ème Reich. Aussi sur le plan militaire, Zaporojie jouait un rôle majeur, les forces allemandes maintenues dans cette tête de pont interdisaient littéralement aux Soviétiques l'accès directe à la Crimée où la 17e Armée allemande était cantonnée. De plus, la tête de pont de Zaporojie menaçait le flanc gauche des Soviétiques qui attaquaient sur Dniepropetrovsk, la défense renforcée et l'obstination d’Hitler étaient donc amplement justifiées.

    Les Allemands maintenaient dans la tête de pont de Zaporojie le 40e Corps Blindé (Général Henrici)18, le 17e Corps d'Armée (Général Kreysing), les 125e D.I, la 16e D.I. Motorisée, la 123e D.I, la 333e D.I, la 294e D.I, et la 335e D.I, forces considérables face auxquelles la Stavka y maintenait 3 armées : la 12e Armée, la 8e Armée de la Garde (général Tchouikov)19 et la 3e Armée. Deux Corps allemands dans une tête de pont de 40 km de front et de 20 km de profondeur, soit 6 divisions face à 3 armées soviétiques, le rapport de force étaient de 10 contre 1, mais une première tentative soviétique en septembre se soldat par une hécatombe qui coûta aux Russes 358 chars et 35.680 morts et 75.800 blessés. Du côté allemand le bilan aussi était lourd : 154 chars, 12.500 morts, 26.400 blessés, Début octobre les munitions et les pièces de rechanges arrivèrent au compte-gouttes, si bien que tout manquait au groupe d'armée Heinrici.

    Le 10 octobre 1943, à 8h du matin, l'artillerie soviétique ouvrit le feu sur tout le secteur du front. Le Général Malinovski20 jeta dans la bataille tout son Corps d'Armée: la 3e 18 Gotthard Heinrici, né le 25 décembre 1886 à Gumbinnen et mort le 13 décembre 1971 à Waiblingen, était un général de la Wehrmacht qui sert durant toute la Seconde Guerre mondiale sur les deux fronts. Il y gagne la réputation d'un des meilleurs tacticiens défensifs de la Wehrmacht et il est renommé pour sa ténacité. Fils d'un ministre protestant, Heinrici était un homme religieux qui allait au temple régulièrement. Son rapport à la religion l'a rendu impopulaire parmi la hiérarchie nazie et était mal vu par Göring et Hitler. Cependant, approché par Speer pour participer à une tentative d'assassinat contre Hitler, il décline la proposition. Il est limogé par Hitler dans la nuit du 28 au 29 avril 1945, pour s'être opposé aux ordres de Keitel. 19 Vassili Ivanovitch Tchouïkov (Василий Иванович Чуйков; 12 février 1900 - 18 mars 1982) était était un militaire réputé et maréchal de l'Union soviétique. Le 12 septembre 1942, il est nommé par Staline à la tête de la 62e armée et chargé de la défense de Stalingrad. Victorieux, il est décoré Héros de l'Union soviétique et ensuite nommé commandant de la 8e armée. Tchouïkov commande cette dernière en Biélorussie, puis en Pologne, pour finalement participer à l'offensive sur Berlin (1945). En 1946, Tchouïkov est honoré du titre de maréchal de l'Union Soviétique. Il reste en Allemagne comme premier adjoint, puis commandant en chef (1948) de la Zone d'occupation soviétique jusqu'en 1953. Il est ensuite promu commandant du secteur militaire de Kiev. De 1960 à 1965, il est commandant en chef des forces terrestres soviétiques, puis, de 1965 à sa retraite en 1972, chef de la défense civile.Il fut enterré à Stalingrad après sa mort survenue le 18 mars 1982. 20 Rodion Iakovlevitch Malinovski (Родио́н Я́ковлевич Малино́вский; né le 23 novembre 1898 à Odessa – mort le 31 mars 1967 à Moscou) était un militaire réputé, maréchal de l'Union soviétique et ministre de la Défense soviétique. Il participa notamment à la bataille de Stalingrad et la bataille de Budapest. Poursuivant son offensive vers l'ouest, Malinovski met en déroute les Allemands en Slovaquie, capture Bratislava puis Vienne le 4 avril 1945. Malinovski termine sa campagne en Europe par la libération de Brno, en Tchécoslovaquie, où ses

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    Armée, la 8e Armée de la Garde et la 12e Armée. Pour la première fois sur l'Ostfront, Malinovski a mis sur pied des Divisions Autonomes d'Artilleries, hautement efficaces, qui intervenaient aux points faibles ou critiques du front forçant ainsi l’issue de la bataille. L'assaut fut terrible, les Soviétiques percèrent d'un seul coup les lignes allemandes et fonçaient droit sur Novo-Alexandrovk, là où ils furent attaqués par le 509e bataillon de chars lourds composé de Panzer VI «Tigre I» et des redoutables «Ferdinand». Les Soviétiques furent stoppés net et laissèrent 78 chars en flammes sur le champ de bataille.

    Le 13 octobre, la 8e Armée de la Garde, suivie de la 3e et la 12e Armées, pulvérisèrent les défenses allemandes et creusèrent une énorme brèche dans le dispositif allemand, les unités blindées de reconnaissance s'y engouffrèrent et s'enfoncèrent 5 km sur les arrières du 40e Corps Blindé allemand. C’est le 509e BTL de chars lourds qui stoppa encore une fois la ruée soviétique et les repoussa jusqu'à leurs points de départ leur détruisant 25 nouveaux T-34/85. Le lendemain à partir de 7h00 du matin, l'artillerie soviétique à longue portée concentrait ses tirs sur le barrage et le pont du chemin de fer. Devant l’imminence d’une prochaine attaque soviétique encore plus puissante et violente, la question de faire sauter le barrage et le pont de chemin de fer est devenue urgente, mais le général Heinrici ne pouvait prendre seul cette décision de valeur hautement stratégique dont seul l'OKH donc Hitler se réservait le droit. Pendant toute la matinée, Heinrici tenta de joindre Hitler, mais celui-ci dormais profondément au «Repaire du Loup» («Wolfsschanze») en Bavière et personne de l'état-major n'eut le courage de le réveiller.

    Finalement et après avoir averti le Général von Mackensen, Heinrici pris la décision de faire sauter l'ouvrage. Le 14 octobre les unités soviétiques, renforcées de 2 Corps Blindés et de 5 Divisions d'infanterie, passent à l'attaque et pulvérisent la ligne de défense allemande, pénètrent de 25 km dans le dispositif allemand et se dirigent à pleine vitesse droit sur Zaporojie. La retraite du groupe Heinrici et fortement menacée, c'est la 16e Panzergrenadier Division du Conte Schwerin qui intervenant rapidement bloque l'avance des Soviétiques et repousse tous leurs assauts jusque 23h10, puis se replie vers l'arrière en traversant le pont du chemin de fer pour rejoindre le gros du groupement allemand replié sur la rive occidentale du Dniepr. Le 14 octobre à minuit, l'ordre de faire sauter l'ouvrage est donné, les sapeurs du génie contemplent la formidable explosion qui secoue le colosse de 760 m de long sur 215 m de hauteur, mais ne le détruit pas, seules quelques fissures parcourent la structure du barrage, mais assez larges pour que des millions de mètres cube d'eau bouillonnante déferlent sur la vallée bloquant ainsi l'avance des unités soviétiques pendant un temps bref mais suffisant pour organiser la défense de la rive droite du Dniepr.

    Malgré une victoire défensive allemande et le retrait réussi du groupe Heinrici, il n'en reste pas moins qu'il s’agit pour la Stavka d'une victoire stratégique majeure car, en réduisant la tête de pont de Zaporojie, les Soviétiques ont coupé l'accès de la Crimée ou sont massés soldats font la liaison avec les troupes américaines. En août 1945, il mène la dernière offensive soviétique de la Seconde Guerre mondiale: il envahit la Mandchourie, qui était alors occupée par un million de soldats japonais de l'Armée du Guandong, renommée pour la qualité de ses troupes. Malinovski écrase les Japonais en dix jours, dans ce qui est considéré depuis comme un modèle de guerre-éclair mécanisée et un classique du mouvement de tenailles, et également comme étant la plus grande réussite de l'habileté de l'armée soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale. Malinovski se voit alors attribuer la distinction de héros de l'Union soviétique.

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    350.000 hommes 25.680 canons et mortiers et 1.560 blindés de la 17e Armée allemande, force considérable qui depuis la retraite du Caucase et stationnée en Crimée et contrainte à l'inaction totale, alors que la situation militaire devient de plus en plus critique pour les Allemands. Mais Hitler, qui croie toujours en une reprise de l'offensive sur les installations pétrolières du Caucase, refuse catégoriquement l'évacuation de la 17e Armée qui mourra finalement en Crimée en 1944, comme la 6e Armée mourut à Stalingrad en 1942-43 pour le même entêtement de son Chef.

    En novembre 1943, le centre d’intérêt de tous les événements sur le Dniepr rejoint le secteur de Kiev, qui a été crucial dans la bataille pour l'Ukraine de la rive droite du fleuve. L’ordre de Staline était clair: Kiev devrait être libérer pour le 26eme anniversaire de la Révolution d'Octobre (25 octobre 1917 dans le calendrier julien, ce qui correspond au 7 novembre du calendrier grégorien). Le 3 novembre à 08h00, Vatoutine lança son groupement tactique du 1er échelon, la 38e Armée et le 5e Corps Blindé de la Garde, soutenus par le tir de 2.000 canons et mortiers et de 500 Katiouchas, qui durant 40 minutes allaient dévaster les positions allemandes devant Lioutej. Au soir du 3 novembre 1943, les défenses de la 4e PanzerArmee sont percées sur une profondeur de 8 km pour un front large de 11 km. Le 4 novembre 1943 à 20h00, Vatoutine lançait le 2eme échelon de combat le plus puissant, la 3e Armée Blindée de la Garde forte de ses 900 chars et ses 95.600 hommes. Lors de l'attaque, les blindés soviétiques avaient allumé leurs projecteurs et actionné leurs sirènes, illuminant ainsi le champ de bataille et remplissant l'air d'un hurlement strident à effet psychologique terrible. Les positions allemandes du 7e Corps et 13e Corps furent transpercées en plusieurs endroits sur une profondeur de 8 km pour un front d'attaque de 15 km de largeur. La matinée du 5 novembre les blindés du général Rybalko arrivent en vue du fleuve Irpen, où la 7e Panzer Division du général Hasso von Manteuffel21 lance une attaque de front afin d'empêcher les

    21 Hasso-Eccard Freiherr von Manteuffel, né le 14 janvier 1897, mort le 24 septembre 1978, était un général et politicien allemand. Le 1er mai 1941, on lui attribua le poste de commandant du 1er bataillon du 7e régiment de fusiliers de la 7e division de panzers. C'est avec cette unité qu'il entra en guerre sous le commandement d'Hermann Hoth qui était à la tête du 3e groupe de panzers lors de l'opération Barbarossa. Au début de l'année 1943, von Manteuffel fut envoyé en Afrique où, à partir du 5 février, il devint commandant de la division von Manteuffel, sous les ordres de Hans-Jürgen von Arnim, commandant de la 5e armée de panzers et, à ce titre, subordonné d'Erwin Rommel. Von Manteuffel participa aux opérations défensives dans le cadre de la bataille de Tunis, conduisant de manière efficace les contre-offensives et bloquant de ce fait les attaques alliées. Le 31 mars, il s'évanouit d'épuisement et fut évacué en Allemagne. Il fut placé à la tête de la 7e division de panzers le 22 août 1943. Malgré sa blessure au dos lors d'une attaque aérienne le 26 août 1943, von Manteuffel resta sur le terrain et continua la guerre en Ukraine. Après des combats acharnés à Kharkov, Belgorod et près du Dniepr, il contribua à ralentir l'avancée de l'armée rouge. Cet exploit lui valut le titre de commandant de la division d'élite des grenadiers «GroßDeutschland» le 1er février 1944. Avec cette division, il lança une longue série de batailles défensives à l'ouest de Kirovograd, mais il dut rebrousser chemin à travers l'Ukraine et réorganisa ses troupes en Roumanie à la fin du mois de mars 1944. Il reprit ses opérations défensives jusqu'en juin, cette fois-ci au nord de la Roumanie. Déplacé vers l’est de la Prusse en juillet 1944, il mène une contre-offensive en Lituanie et réussit à stabiliser le front. Le 1er septembre 1944, il reçut le grade de général des troupes de Panzer et le commandement de la 5e armée de Panzer sur le front ouest. Il s'opposa à la 3e armée de George S. Patton en Lorraine, mais son unité dut se retirer et fut mise en réserve en attendant la bataille des Ardennes, où les troupes de von Manteuffel réalisent l'une des pénétrations les plus profondes dans les lignes alliées, réussissant presque à atteindre la Meuse (bataille de Bastogne). Le 10 mars 1945, von Manteuffel devint commandant de la 3e armée de panzers sur le front est. Son rôle était de défendre les rives de l'Oder, au nord des Seelower Höhen (Hauteurs de Seelow), pour empêcher l'Armée rouge de pénétrer en Poméranie occidentale et d'attaquer Berlin. Mais le 25 avril 1945, le 2e front biélorusse sous le commandement du général Rokossovski franchit les lignes de la 3e armée de panzers près de Stettin (Szczecin) et traversa les marais de Randow. Von Manteuffel décida de battre en retraite jusqu'au

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    Russes de franchir le fleuve. Les Allemands sont accueillis par une avalanche de feu et doivent faire demi-tour sous peine d'être anéantis. Finalement vers 10h00, Rybalko franchit l'Irpen 8 km à l'ouest de Kiev et ses chars roulent à pleine puissance en direction de Jitomir et de Fastov, tous deux importants nœuds ferroviaires reliant Kiev de l'Ouest et du Sud. Dans l'après-midi du 5 novembre, la 7e Panzer Division et la 20e Division Motorisée contre-attaquent les unités de Rybalko se dirigeant vers les faubourgs de Kiev, mais pressées de toutes parts elles doivent finalement revenir à leur point de départ. Dans la ville, la 88e Division d'Infanterie du Général Roth n’a pas le temps d’organiser la défense, car les Soviétiques engagent déjà les combats pour les faubourgs nord-ouest.

    La tactique Soviétique est claire: la 3e Armée Blindée de la Garde continue sur les arrières du Groupe d’Armées «Sud», tandis que la 38e Armée du Général Moskalenko22 attaque directement Kiev afin de s'en emparer. Le 5 novembre les blindés de Rybalko sont dans les rues de Kiev. Le 6 novembre, comme voulu par Staline, Kiev fut libérée des troupes ennemies par le 1er Front Ukrainien. A Moscou, 1.000 canons tirèrent une salve d'honneur pour la libération de la capitale de l'Ukraine. Les Soviétiques foncent alors vers l'ouest, en direction de Zhitomir, Korosten, Berdytchiv et Fastov, menaçant la liaison ferroviaire avec le Groupe d'Armées «Centre». Le 7 novembre Fastov était aux mains des Soviétiques, Rybalko était à 50 km au Sud-Ouest de Kiev et coupait toutes les lignes de communications et de ravitaillements de l'Armée de von Manstein au nord. Zhitomir fut tombé le 8 novembre 1943 et Korosten fut atteint au nord. Von Manstein demande alors à Hitler de lui donner les 40e et 48e PanzerKorps pour contre-attaquer et tenter de reprendre Kiev. Hitler refuse d'employer le 40e PanzerKorps et relève Hermann Hoth, pour le remplacer par Erhard Raus à la tête de la 4e Panzer Armée. Von Manstein, connu pour son obstination, finit par avoir l'accord d’Hitler pour lui envoyer en renfort la 1e Panzer Division et la 1. SS PanzerDivision LSSAH23, mais

    Mecklenbourg où ses troupes capitulèrent face aux alliés le 3 mai 1945, évitant ainsi la capture par les Soviétiques. Von Manteuffel fut prisonnier de guerre dans un camp allié jusqu'en septembre 1947. Après sa libération, il se lança dans une carrière politique au sein du parti libéral-démocrate (FDP) et fut représentant au Bundestag de 1953 à 1957. En tant que partisan du réarmement, il fut à l'origine du nouveau nom de l'armée allemande: la Bundeswehr. Il fut invité aux États-Unis où il visita le Pentagone et donna aussi des conférences à l'Académie militaire de West Point. 22 Kirill Semionovitch Moskalenko (Кири́лл Семёнович Москале́нко), né le 11 mai 1902 et décédé le 17 juin 1985, est un militaire soviétique d’origine ukrainienne. En raison de sa contribution à un grand nombre de batailles clés, comme Moscou, Stalingrad et Kursk, Moskalenko a été donné au rang de héros de l'Union soviétique. D'octobre 1943 jusqu'à la fin de la guerre, Moskalenko a été le commandant de la 38e armée qui a contribué à éjecter les allemands de l'Ukraine, la Pologne et la Tchécoslovaquie. À la suite de sa participation à l'opération secrète du 25.07.1953 visant à arrêter et éliminer Beria, Moskalenko, ainsi que cinq autres commandants, a reçu le grade de maréchal de l'Union soviétique le 11 mars 1955. 23 La 1e SS Division Panzer «Leibstandarte Adolf Hitler» (littéralement: «Division garde du corps d’Adolf Hitler»), abrégée LSSAH ou encore LAH, était une unité des Waffen-SS. Elle tint le double rôle d’unité de protection du Führer et de formation de combat. À ce titre, elle fut présente sur tous les théâtres d’opérations, à l’exception de l’Afrique du Nord. Comme son nom le suggère, la Leibstandarte est née aux débuts du Parti nazi, en tant que garde personnelle d’Hitler. Comme la Waffen-SS évolua et devint de plus en plus grande et importante au fil des années 1930, la LSSAH se développa à fur et à mesure jusqu'à devenir une PanzerDivision, et reçut sa désignation finale le 22 octobre 1943. Un détachement de la LSSAH était en permanence avec Hitler et assurait sa sécurité. Connue pour s'être illustrée à de nombreuses reprises sur le plan militaire, la division l'est également pour sa brutalité, ses nombreuses exactions et crimes de guerre, notamment sur le front de l’Est et en Belgique (offensive des Ardennes). En mars 1945, l'unité fut engagée dans les batailles de Budapest et du lac Balaton. Après l’échec de ces opérations, la division connut une crise de moral, à la suite de laquelle Hitler, informé, ordonna de retirer son nom des brassards que portaient ses hommes. Ayant perdu tout ce qui lui restait

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    ces unités étaient en cour de transfert et ne pouvaient pas arriver à temps. Ce fut à la 25e Panzer Division du Général von Schell, qui a dû venir de France, à qui incombe la tâche de se jeter sur les unités de Rybalko et reprendre Fastov, mais une erreur d'aiguillage fit que la division blindée allemande se retrouva à Kirovograd à 200 km de son point d'attaque. Le 9 novembre la 25e Panzer a pu engager ses blindés, mais l'assaut fut médiocre les Allemands n’ayant pu avancer plus de 2 km, avant d’être finalement repoussés. Les pertes allemandes étaient cependant lourdes: 10.684 hommes tués ou blessés sur 16.000 et 89 chars détruits sur 135, dont 12 «Tigres».

    En 10 jours de combats sans cesse, les Soviétiques avancèrent de 150 km à l'Ouest et formèrent une tête de pont large de 500 km incluant Kiev, les communications entre les Groupes d’Armées Sud et Centre étaient désormais coupées. Suite à cette avance importante, les lignes de front et de communication du 1er Front ukrainien, commandé par le général N. F. Vatutine, se trouvaient désormais étendues sur plusieurs kilomètres. Les Allemands en profitèrent pour envoyer vers Fastov la 10e PanzerGrenadiere Division, la 198e Division d'Infanterie et un groupe de combat de la 2e SS Panzer Division «Das Reich»24, qui stoppèrent l'avance de la 3e Armée blindée de la Garde, exécutant de plus un certain nombre de contre-attaques visant à rétablir la ligne de défense le long du Dniepr. La première tentative qui émane du 48e PanzerKorps, avec la 25e Panzer Division, est arrêtée par le 7e Corps blindé de la Garde à Fastov. Mais les unités allemandes, considérablement renforcées, peuvent durcir leur résistance et continuer à contre-attaquer. Le 48e Corps Blindé allemand reçoit des unités de renforts venues de Grèce, de Norvège et du Nord de l'Italie, soit 8 Divisions Panzer et 7 Divisions d'Infanterie, ainsi que 3 puissantes divisions complètement rééquipées comme la LSSAH, 1e PanzerDivision et la 19e PanzerDivision, le tout sous le commandement du général Hermann Balck25.

    de son potentiel lors des combats pour la défense de Wiener Neustadt, la LSSAH prit la fuite vers l’ouest afin de ne pas tomber aux mains des Soviétiques qui lui feraient payer chèrement les exactions dont elle s’était rendue coupable sur le front de l'Est. Elle mena encore quelques simulacres de combats défensifs contre l’armée américaine avant de se rendre en avril 1945 à Steyr. 24 La 2e SS Division Panzer «Das Reich» est l'une des 38 divisions des Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale, composée de Waffen-SS volontaires et de Volksdeutsche, notamment des Alsaciens. La division, formée en 1939, prend part en 1941 à l'invasion des Balkans puis de l'URSS. En novembre 1942, elle contribue à l'assaut sur le port de Toulon. Renvoyée sur le front de l'est au début 1943, elle participe activement à la reprise de Kharkov, puis à la Bataille de Koursk et à la défense de l'Ukraine. En 1944, elle combat en Normandie notamment lors de la contre-attaque de Mortain et sort très éprouvée de la poche de Falaise et de la retraite qui suit. Retirée derrière la Seine puis la «ligne Siegfried» en Allemagne, la division repart de nouveau à l'offensive au cours de la Bataille des Ardennes à la fin de l'année 1944. Arrivant à 40 km de la Meuse, la division fut arrêtée le 25 décembre 1944 à Manhay, puis lentement broyée par de féroces contre-attaques alliées. Enfin, elle retrouve le front de l'est en 1945 où elle participe à une tentative ratée de lever le siège de Budapest. La division se replie successivement sur Dresde, puis vers Prague, et enfin Vienne. Une partie de la division arrive à se rendre à l'ouest, aux Américains, en mai 1945. Les autres sont capturés par les Soviétiques. Connue pour sa valeur combative, la division l'est également pour sa brutalité, ses nombreuses exactions et crimes de guerre en Europe de l'Est et en France. En France, son nom reste notamment associé au massacre de Tulle, au massacre de Combeauvert et au massacre d'Oradour-sur-Glane. 25 Hermann Balck (7 décembre 1893 à Dantzig, 29 novembre 1982 à Asperg) est un General des Divisions Panzer allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant l'hiver et le printemps 1941, Balck commande le 3e régiment de Panzer pendant la bataille de Grèce. En mai 1942, Balck est envoyé sur le front de l'Est et commande la 11e division de Panzer en Ukraine, puis la division de grenadiers Panzer «Grossdeutschland». Après une courte période en Italie, il est commandant du 48e corps de Panzer en 1943, puis de la 4e armée de Panzer à partir d'août 1944. Durant cette période ses corps de Panzer sont engagés sur plusieurs théâtres

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    Le 13 Novembre à 8h00 du matin le 48e Corps blindé et le 13e Corps d'Armée, passaient à l'attaque sur le saillant de Kiev. Les 1e et 7e PanzerDivision, ainsi que la LSSAH, reprennent Brousilov. Le 20 novembre, les Allemands avec la LSSAH et la 19e Division Panzer reprennent Zhitomir, pourtant libérée à peine une semaine avant. Les combats feront rage pendant presque tout le mois de novembre. Rybalko envoie alors ses blindés contrer l'offensive allemande, donnant lieu à une grande bataille de chars. Le 30 novembre le commandement soviétique réussit à stabiliser la ligne de front. Les opérations reprennent le 5 décembre, par une nouvelle attaque allemande qui force la 60e armée soviétique à évacuer Korosten, et menace même Fastov. En décembre, la 4ème Armée de Panzer a essayé deux fois de percer à Kiev, mais sans y parvenir. Du 7 au 14 décembre, trois divisions blindées de l'ennemi, y compris la 1ère Panzer Division SS «Leibstandarte Adolf Hitler», attaqueront la ville de Radomychl et du 16 au 20 décembre feront un autre coup près du village de Meleni. Finalement, Vatoutine demande des renforts et reçoit la 1re armée blindée et la 18e armée soviétique, avec lesquelles il s'empare à nouveau de Brousilov, mettant fin aux attentes des Allemands. Les 21 et 22 décembre 1943, après des combats lourds et épuisants, les forces soviétiques passent à la contre-offensive et repoussent en arrière les forces de l'ennemi. Le plan allemand pour percer au fleuve Dniepr et capturer Kiev fut ainsi définitivement frustré.

    Le 23 décembre 1943 avec la fin de l’opération de la défense de Kiev, prend aussi fin la bataille du Dniepr. Bien que moins connus que la bataille de Stalingrad ou la bataille de Koursk, les affrontements sur le Dniepr furent féroces et très coûteux en vies humaines, et ce dans chaque camp. Ainsi, l’on estime que l’Armée rouge eut 30.000 tués et 900.000 blessés, pour 800.000 tués, blessés et disparus côté allemand. A noter qu’en raison de la volonté de Staline de s’emparer et de ne pas relâcher Kiev, capitale historique de l’Ukraine, les opérations se déroulant loin de la cité furent moins soutenues. C’est ainsi que la moitié méridionale du Dniepr resta (provisoirement) entre les mains des Allemands, même si les Soviétiques parvinrent à isoler pendant l’hiver les Allemands installés en Crimée.

    Dr. Angel ANGELIDIS Bruxelles, le 27 mars 2014

    Projet de texte terminé en mars 2014, basé sur du contenu et des images recueillis du web et de diverses autres sources écrites considérées du domaine public. Tout cela a été terminé, adapté et placé de bonne foi, après contrôle de la fiabilité et de l’impartialité de l'information citée et dans le respect du droit d'auteur, sans aucune intention de violer la propriété intellectuelle d’aucune des sources consultées.

    d'opération: la défense de Stalingrad, la bataille du Dniepr, et les opérations du printemps dans l'ouest de l'Ukraine en 1944, pendant laquelle Balck est un des deux commandants responsables de l'échec désastreux pour créer et maintenir une position défensive à Fester Platz à Tarnopol. En juillet 1944, Balck commande le 48e corps de Panzer pendant la phase initiale de l'offensive de Lvov-Sandomierz des Soviétiques. Balck est impliqué de près dans l'échec défensif contre cette offensive et aussi dans l'échec de l'opération visant à secourir le 13e corps d'armée encerclé à Brody et qui fut détruit. En septembre 1944, Balck passe du commandement de la 4e armée de Panzer en Pologne au commandement du groupe d'armées G dans la région d'Alsace en France. À la fin décembre, Balck est relevé de son commandement et retourne sur le front de l'Est, au commandement du groupe d'armées Balck en Hongrie. Il est capturé par les troupes américaines en Autriche le 8 mai 1945. Balck est l'exemple typique de l'officier allemand qui gravit rapidement les échelons pendant la guerre, cependant ses piètres performances à Tarnopol et à Brody démontrent le risque associé à une politique de promotions rapides qui peut élever un individu au-delà de ses compétences…

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    Sources: - http://carnets-de-guerre-39-45.skyrock.com/3064057973-90-La-bataille-du-Dniepr-

    4eme-Partie-Ouragan-sur-Zaporoie.html - http://carnets-de-guerre-39-45.skyrock.com/3063765397-89-La-bataille-du-Dniepr-

    3eme-Partie-La-prise-de-Kiev-la-Blitzkrieg.html - http://carnets-de-guerre-39-45.skyrock.com/3063132505-88-La-Bataille-du-Dniepr-

    2eme-Partie-le-franchissement-en-force-du.html - http://carnets-de-guerre-39-45.skyrock.com/3062439151-87-La-bataille-du-Dniepr-

    du-26-aout-1943-au-30-decembre-1943-l.html - http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_Dniepr - http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Vatoutine - http://fr.wikipedia.org/wiki/Konstantin_Rokossovski - http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Koniev - http://fr.wikipedia.org/wiki/Rodion_Malinovski - http://en.wikipedia.org/wiki/Fyodor_Tolbukhin - http://en.wikipedia.org/wiki/Erich_von_Manstein - http://www.bulletinhistoirepolitique.org/le-bulletin/numeros-precedents/volume-16-

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  • 19 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Carte N° 1: La bataille du Dniepr (24.08 - 23.12.2013)

    Image N° 1: Troupes soviétiques franchissant le Dniepr

    http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=vb9ST2fFv2U2UM&tbnid=mBh4WXNUcczj2M:&ved=0CAUQjRw&url=http://vsr.mil.by/2013/10/29/dneprovskij-placdarm-muzhestva/&ei=tDtqU5WGDomJ7Aar64DgDw&psig=AFQjCNGA57kMWi8NxW8TqP-J9bGXAGCrfw&ust=1399557342369551

  • 20 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Image N° 2: Troupes soviétiques franchissant le Dniepr

    Images N° 3: Soldats allemands faits prisonniers par les troupes soviétiques

    http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=OJaFrEfwlHVvvM&tbnid=SNN5UQ4BNP4KfM:&ved=0CAUQjRw&url=http://22-91.ru/statya/nachalo-bitvy-za-dnepr-forsirovanie-dnepra-dnepr--reka-geroev/02.10.2012&ei=1jhqU_vpHsj07Ab12oCgDg&psig=AFQjCNGX5pMi9v28EmL_2rlD9cvnkCHWDw&ust=1399556545896828http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=lujTAOjV-m5WUM&tbnid=bIIA17-KBnDUrM:&ved=0CAUQjRw&url=http://vsr.mil.by/category/soldaty-pobedy/&ei=5DpqU-fQFcOp7AbdoYD4Bw&psig=AFQjCNGX5pMi9v28EmL_2rlD9cvnkCHWDw&ust=1399556545896828

  • 21 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Images N° 4 & 5: Les forces soviétiques franchissent le Dniepr

    http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=g7N-EbbfuNHyrM&tbnid=DnMGwPHnfDyEaM:&ved=0CAUQjRw&url=http://forums.gamesquad.com/showthread.php?104031-WW2-Photos/page27&ei=kF5nU7e8FMLgOpCsgKgN&psig=AFQjCNHqoVv1PQUZ6g6QIzjRQyDjcIo04w&ust=1399369592656587

  • 22 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Images N° 6 - 8: Le général Nikolaï Fiodorovitch Vatoutine, commandant du 1er Front Ukrainien, assassiné derrière les lignes du front par les nationalistes ukrainiens, le 28.02.1944

    http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vatutin.jpghttp://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=utBhgqfHCWF09M&tbnid=-jka83lgbYj1IM:&ved=0CAUQjRw&url=http://www.forosegundaguerra.com/viewtopic.php?f%3D5%26t%3D9418%26start%3D15&ei=C_ZtU-DgOYqrOaLdgbgC&psig=AFQjCNH00L0UELqMCAuDADUcPaKOT268cg&ust=1399801580821598

  • 23 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Image N° 9: Les maréchaux Zhoukov et Koniev en conférence lors de la bataille du Dniepr

    Image N° 10: Combats près du barrage de Zaporojie, octobre 1943

    http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=IPrLlds-Bwc2VM&tbnid=-4cWajm8mStMeM:&ved=0CAUQjRw&url=http://lemur59.ru/node/218&ei=qs1pU--ED8fgOOHlgcgP&psig=AFQjCNEZeXnxwpKBCAWlhBP8Wu_4qEvLmw&ust=1399529025720252http://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&docid=KS77YxpA2kcTSM&tbnid=i_QQabdoeOtVHM:&ved=0CAUQjRw&url=http://news.bigmir.net/life/744005-70-let-bitve-za-Dnepr--epohal-nye-FOTO-srazhenija&ei=Ts5pU_H_EYSqO5WcgMgD&psig=AFQjCNEZeXnxwpKBCAWlhBP8Wu_4qEvLmw&ust=1399529025720252

  • 24 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Images N° 11 & 12: Bataille de Kiev, novembre 1943 (Битва за Киев в 1943 году)

    Char du 1er Front Ukrainien dans les rues de Kiev, le 6 novembre 1943.

    Nikita Khrouchtchev, commissaire politique, dans les rues de Kiev libérée le 06.11.1943.

    (Член Военного Совета 1-го Украинского фронта Н.С. Хрущев беседует с жителями освобожденного Киева. Ноябрь 1943 г.).

  • 25 AA-05/ANNEXE 2 FR-04-2014 Angel ANGELIDIS «LA BATAILLE DU DNIEPR AOUT-DEC 1941»

    Images N° 1 - 16 : Maréchaux de l’Union Soviétique ayant participé à la bataille du Dniepr

    De haut en bas et de gauche à droite: Rokossovski, Koniev, Malinofski et Tolbukhine.

    Copyright: Dr. Angel ANGELIDIS, Brussels, March 2014