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D es activités graphiques aux activités d’écriture Les activités dont traite ce chapitre concernent ce que l’on appelle de manière très générale le « graphisme ». Fortement lié à la dimension affective, que ce soit désir de laisser une trace ou volonté d’exprimer quelque chose ou de s’adresser à quelqu’un, il permet aux enfants d’acquérir des habiletés multiples qui s’exercent dans des domaines d’activités différents, celui du langage et celui des arts visuels. Une même gestualité pour des finalités différentes Dessin, activités graphiques, écriture Les trois domaines s’articulent et peuvent se com- biner dans les productions des élèves ; au début, lettres et images ou dessins peuvent partager le même espace graphique et n’avoir pourtant aucun rapport de nature signifiante ou fonctionnelle. Leurs finalités sont à distinguer clairement, de sorte que les situations d’apprentissage soient bien spécifiées. Le dessin mobilise la gestualité dans une intention de représentation et d’expression ; le jeune enfant l’utilise de manière privilégiée au service de son désir naturel d’imaginer et de donner forme. L’école développe et enrichit cette activité 1 . Les activités graphiques proposées sous forme de jeux aident le jeune enfant à construire des habilités perceptives et motrices, à développer des compé- tences utiles pour la maîtrise du geste de l’écriture cursive. Cependant, elles ne constituent pas des acti- vités préparatoires au sens strict car il n’y a pas de continuité directe avec l’écriture. Le geste d’écrire a pour visée la production de sens ; quand l’enfant écrit, il doit prendre conscience qu’il reproduit des formes de graphismes arbitraires qui s’or- ganisent selon les règles de l’espace de la page et ceux du système de codage propre à la langue écrite. Il utilise une gestualité formée et normée pour communiquer ; celle-ci nécessite une certaine maturité neurologique. Des activités graphiques aux activités d’écriture 105 1. Le document d’accompagnement relatif à la sensibilité, l’imagination, la création développe cet aspect-là. Voir La Sensibilité, l’Imagination, la Création, op. cit. Activités graphiques Jeu sur les lignes, les couleurs, les formes… vers la production et la reproduction de motifs (les arts décoratifs). Écriture Par le geste d’écrire produire des textes selon les codes et règles de la langue écrite (communication). Dessin Représentation imaginaire et créative à partir de formes graphiques (esthétisme de création). Dominante sémiotique Dominante symbolique Capacités et habiletés perceptivo-motrices Geste et corps sont engagés dans une action traçante sur un support. Dominante graphique

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Enseignement de la langue française en maternelle

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  • Des activits graphiques aux activits dcriture

    Les activits dont traite ce chapitre concernent ce quelon appelle de manire trs gnrale le graphisme.Fortement li la dimension affective, que ce soitdsir de laisser une trace ou volont dexprimerquelque chose ou de sadresser quelquun, il permetaux enfants dacqurir des habilets multiples quisexercent dans des domaines dactivits diffrents,celui du langage et celui des arts visuels.

    Une mme gestualitpour des finalits diffrentesDessin, activits graphiques, critureLes trois domaines sarticulent et peuvent se com-biner dans les productions des lves ; au dbut,lettres et images ou dessins peuvent partager lemme espace graphique et navoir pourtant aucunrapport de nature signifiante ou fonctionnelle. Leurs

    finalits sont distinguer clairement, de sorte que lessituations dapprentissage soient bien spcifies.Le dessin mobilise la gestualit dans une intention dereprsentation et dexpression; le jeune enfant lutilisede manire privilgie au service de son dsir natureldimaginer et de donner forme. Lcole dveloppe etenrichit cette activit1.Les activits graphiques proposes sous forme dejeux aident le jeune enfant construire des habilitsperceptives et motrices, dvelopper des comp-tences utiles pour la matrise du geste de lcriturecursive. Cependant, elles ne constituent pas des acti-vits prparatoires au sens strict car il ny a pas decontinuit directe avec lcriture.Le geste dcrire a pour vise la production de sens ;quand lenfant crit, il doit prendre conscience quilreproduit des formes de graphismes arbitraires qui sor-ganisent selon les rgles de lespace de la page et ceuxdu systme de codage propre la langue crite. Il utiliseune gestualit forme et norme pour communiquer;celle-ci ncessite une certaine maturit neurologique.

    Des activits graphiques aux activits dcriture 105

    1. Le document daccompagnement relatif la sensibilit, limagination, la cration dveloppe cet aspect-l. Voir La Sensibilit,lImagination, la Cration, op. cit.

    Activits graphiquesJeu sur les lignes, les couleurs, les formes

    vers la production et la reproduction de motifs (les arts dcoratifs).

    criturePar le geste dcrire

    produire des textes selon les codes et rgles de la langue crite (communication).

    DessinReprsentation

    imaginaire et crative partir de formes

    graphiques (esthtismede cration).

    Dominante smiotique

    Dominante symbolique

    Capacits et habilets perceptivo-motrices

    Geste et corps sont engags dans une action traante

    sur un support.

    Dominante graphique

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    Les composantes motrices du geste graphique

    La dimension corporelle, lexprience du mouvementet de la coordination des gestes progressivement seg-ments et rythms, sont fondamentales dans les acti-vits graphiques. Le dveloppement et lenrichissementdu geste graphique rsultent des apports de lenviron-nement et du processus de maturation qui explique quela motricit fine ncessaire lcriture ne sinstallequen fin dcole maternelle.En grandissant, lenfant matrise progressivement lesgestes et les mouvements des diffrentes parties de soncorps, il affine sa perception et sa capacit danalysevisuelle. Les mouvements et les gestes mettent daborden jeu une motricit globale. Pour peu que ladulte quilaccompagne soit attentif et linterroge, lenfant fait desrapprochements entre son geste et ce quil peroit deseffets produits sur une surface investie. partir dumoment o il prend conscience de sa capacit influen-cer et contrler sa trace, il va la faire voluer, en cher-chant coordonner et ajuster ses gestes. Il peroit etvrifie les effets de sa gestualit sur les tracs.La tenue de loutil est dabord maladroite, souvent pleine main. Les gestes sont amples, les tracs ralisspour le plaisir dexplorer une surface et de crer desformes alatoires. Vers trois ans, apparat la doublerotation, sens positif et ngatif dans un mouvementcontinu, qui permet daller du contrle de lampleur celui de la courbure. Progressivement, vers quatreans, la mobilisation des segments les plus utiles dubras permet la matrise du poignet, puis des doigts quise spcialisent. partir de cinq ou six ans, lenfanta appris manipuler plus finement les outils courants.Il est capable de les tenir alors en pince entre troisdoigts, comme un adulte, condition que lenseignantait guid la saisie, rectifi si besoin les mauvaisesprises et aid la mise en place de positions du corpsconfortables et efficaces.

    Les activits graphiquesLeur nature, leurs contenus

    On pourrait les appeler activits dcoratives domi-nante graphique. En sollicitant et en dveloppant laperception et la motricit, elles apprennent aux lves reproduire des formes graphiques. Avec lacquisi-tion des gestes (mouvements, dplacements et com-binaison), ce sont aussi des comportements qui seconstruisent : analyser une forme, la comparer dautres, la mettre en mmoire pour la reproduire etlautomatiser, ajuster son geste pour obtenir plus def-ficacit et de vitesse de trac, soutenir son attentionpour achever le travail.

    Les modles de formes sont choisis de manire privi-lgie dans des rpertoires culturels existants ou rep-rs dans des motifs observs dans lenvironnementselon leurs qualits graphiques (animation de surfacesau moyen de jeux de lignes, de points et de formes).Dans certaines aires gographiques et pour des rai-sons diverses, dans certaines cultures mditerra-nennes par exemple, lexpression dcorative nerecourt pas la figuration mais elle exploite les varia-tions de motifs ou de couleurs, dclins ou rpts surdes surfaces. Les activits graphiques sont loccasionde dcouvrir et dexploiter la diversit et la richessede ces cultures dcoratives.Ces activits doivent tre proposes et conduitesquotidiennement. Cest cette condition que les com-ptences saffirment et se diversifient, ainsi que lesattitudes; lenfant se comporte comme un chercheur,un explorateur, un crateur de formes. Lenseignantveille au choix des outils et des supports proposs,pour en varier la qualit et le format, ainsi que pourlargir la palette des gestes. Cette question est impor-tante parce quelle conditionne lintrt et la porte deces activits ; les tracs des brins dherbe sous lescar-got ou des gouttes de pluie sur le parapluie raliss aufeutre (mme quand la pointe est encore en bon tat)ne sont pas les plus riches dapprentissages.

    Des situations variesDans des situations de dcouverte active, lenseignantaide lenfant sapproprier progressivement des sur-faces, jouer sur la rptition, lalternance, les rythmeset ventuellement les variations et dtournements,sur les effets de symtrie. Il lui permet de passer duneactivit spontane une activit intentionnelle quirponde ses dsirs de jouer et de crer mais qui peutaussi correspondre aux exigences dune situation deproduction dfinie en commun : lexploitation dunrpertoire duvres dartistes collectes sur lesmanires de reprsenter graphiquement larbre ou unprojet de dcoration pour un spectacle par exemple. Ilpropose des supports dont la dimension culturelle per-met denrichir la capacit dobserver et la connais-sance des lves : uvres ethniques, motifs sur tissus,broderies, poteries, mosaques Des liens peuventtre recherchs avec les cultures dorigine des lves dela classe. Les possibilits sont nombreuses : motifs photographis dans lenvironnement : volutesde portail, lignes naturelles dun tronc darbre image la photocopieuse dune branche de rsineux; photographies dartistes : les photographies delouvrage La Terre vue du ciel 2 sont un bon exemplede la mise en vidence des lignes dorganisation dunpaysage ; motifs emprunts aux uvres dartistes, ornementsvestimentaires ou papier peint chez Matisse ou

    2. Yann Artus-Bertrand, La Terre vue du ciel, La Martinire, 2002.

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  • Des activits graphiques aux activits dcriture 107

    Klimt, figuration rythme chez Klee, lments dillus-trations dans des ouvrages de littrature de jeunesse; motifs slectionns et isols dans les productions deslves pouvant servir de point de dpart une activit.Les situations peuvent tre libres dans un atelierpermanent dactivits autonomes dont le mat-riel est renouvel rgulirement au cours de lan-ne. Un rpertoire de formes labor partir destrouvailles de la classe est alors mis la disposi-tion des lves. Il peut senrichir des collectionsdimages et duvres slectionnes pour leur qua-lit graphique ; un jeu des sept familles graphiquespeut tre fabriqu 3.Des situations dapprentissage sont aussi introduitespar lenseignant ; elles visent lappropriation dha-bilets graphiques prcises par des agencements delignes, de formes partir dun modle donn (parexemple, rechercher sur un tableau de Klee deuxmotifs et les reproduire sur une bande de papier en uti-lisant les craies grasses de couleur). Les capacits exer-ces peuvent tre rinvesties dans des exercices

    individuels de reproduction de motifs et de dcorationsur des fiches prpares par lenseignant.En cours de ralisation, lenseignant guide ses lvesavec des mots, amne observer et identifier desformes, les incite rechercher et sapproprier desformes nouvelles, gnrer des motifs plus indits oupersonnels. Il valorise et encourage les tentatives. Ilassocie les enfants la description des gestes, lnoncde procdures dexcution; cette activit de verbalisa-tion leur fournit des instruments pour penser laction.La ligne, par exemple devient plus quun simple tracstatique : elle se courbe, senroule, se brise, clate, setord, sallge, saffine, spaissit Pour ce faire, latenue de loutil, le rythme dexcution, le choix de latrajectoire ont leur importance. Lenseignant conduitles enfants prendre conscience de leurs gestes, des l-ments de leur corps qui sont en jeu, de la faon dont ilstiennent leurs outils, en relation avec les tracs quilsproduisent. Les confrontations entre diverses produc-tions permettent de prendre la mesure des inventionset des effets ou du sens produits.

    Des principes de progressivit

    Chez les petitsCest dabord laisance gestuelle qui est recherche :occuper une surface, limiter puis prciser son gestedans lespace, contrler le mouvement, percevoir latrace et commencer organiser des tracs en passantde lalatoire lintentionnel, saisir et manipulerdivers instruments traceurs.Au dbut de lanne, la priorit est donne la dcou-verte et lexprimentation commentes dans dessituations varies; cest loccasion pour lenseignant denommer et dcrire les gestes, de dcrire et de comparerles formes identifiables.Les enfants sexercent laisser des traces diverses,crer des empreintes, chercher des rythmes avec desoutils divers : la main, le pied, les objets qualitgraphique (jeux, jouets, crous, bouchons, capsules,peignes, ponges tailles, feuilles nervures, tamponsprts lemploi ou fabriqus), les pochoirs, lesbrosses, les rouleaux

    En cours danne, lenseignant introduit une palettedoutils scripteurs de bonne qualit qui vont aider ledveloppement de la maturit manuelle : crayons degros calibres, craies, pastels, feutres large biseau.Ils sont choisis pour tre facilement saisis et mani-puls par les enfants selon leurs capacits observeset adapts la tche demande ; trop denfants pei-nent couvrir de grandes surfaces avec des feutresdont la pointe fine et crase ne laisse quune ple etincertaine empreinte graphique.

    En moyenne sectionIl sagit pour les lves de parvenir contrler latrace, dorienter le geste pour produire des formesplus nettement dfinies et gomtriques, et pour lesreproduire : le point, le rond, la ligne droite hori-zontale, verticale et oblique, la ligne courbe, la ligneenroule. partir dun rpertoire de rfrence, lesactivits voluent vers la composition et lorganisa-tion spatiale ; lespace graphique se construit parles diffrents agencements de formes et de lignes, les

    3. Lignes droites, lignes brises, lignes sinueuses, arceaux, spirales, boucles, ronds.

    LatralisationCest au cours des activits graphiques que lenseignant observe si llve est gaucher ou droitier. Sur la basedhsitations naturelles, lenjeu est de permettre lmergence de cette composante importante, dengagerlenfant ressentir et reprer ce qui lui convient le mieux. Lenseignant incite essayer autrement, avec lautremain, et aide prendre conscience des rsultats obtenus en fonction de la main mobilise.La latralisation se met en place entre trois et six ans ; il nest pas anormal que la prfrence manuelle nesoit pas totalement fixe six ans.Il y aurait environ 10 % de gauchers en Occident ; la proportion est un peu plus grande chez les garonsque chez les filles.

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    rythmes dexcution varient. Des consignes sontintroduites : entourer, relier des lments, suivre desformes, contourner Lespace graphique est explordans sa dimension, son orientation et ses frontires.Pour aider les enfants ajuster leurs tracs, il faut pro-poser aussi des plans verticaux, tableaux, piste gra-phique (rouleau de papier accroch ou pos sur le sol).Les pochettes transparentes dans lesquelles on glisse desmodles cartonns avec repres peuvent guider les essais.

    En grande sectionLes lves sont amens utiliser des formes selon uneintention en variant les organisations spatiales : rem-plissage despaces dlimits, rayonnement partir dunpoint ou de plusieurs points. Il sagit de dvelopper leurcapacit respecter un rythme, une trajectoire, unefrontire en enchanant les gestes selon une orientationdonne. Lexploitation des richesses de lenvironne-ment et des contextes culturels les aide dans la repro-duction et lorganisation dlments perus pourrpter, agrandir, rduire, dtourner, reproduire ensymtrie, continuer un motif slectionn.Progressivement, il convient daider les enfants tenir et manipuler les outils proposs, modulerla pression exerce, de manire continue ou discon-tinue, ajuster le geste pour investir la surface selondes mouvements linaires ou circulaires, passer

    dun format lautre et sadapter aux contraintesde formats originaux, observer les rsultats et leseffets en fonction des qualits du mdium utilis(gouache, encres, peinture dcolorante), en fonctiondes caractristiques physiques du support (lisse,ondul, transparent, absorbant, mou).Pour exercer le regard des enfants, on peut dvelopperles rpertoires de signes graphiques, les collectionsdimages choisies parce quelles prsentent des analo-gies observes avec des productions (illustrations desalbums, uvres dartistes, publicits, photocopies etphotographies faites lcole). ce niveau, les changes peuvent devenir prcis ettechniques sur les procdures et leurs rsultats com-pars, les comparaisons de formes, lexplicitation desagencements et combinaisons de formes, lanticipa-tion du geste partir dun modle complexe nouveau(o commencer? comment sy prendre pour?). tous les niveaux, il faut laisser aux enfants destemps dentranement et partir du milieu de lasection de moyens, commencer exiger du soin, du fini , au moins dans certaines productions.Une valuation des progrs des lves est ncessairepour mettre en vidence les acquis en liaison avec lesactivits proposes ; des prises dindices sont faitesplusieurs fois dans lanne, au moins deux fois enpetite section, trois fois en moyenne et grande sections.

    Lcriture, lacquisition dun geste norm

    Lcriture est une activit graphique centre sur lelangage, la combinaison code dun systme designes. Par lorganisation de donnes linguistiques,

    sa fonction est de conserver (garder trace de paroles,de penses) et de communiquer (pour soi ou dautres).La capacit denchanement et dautomatisation dugeste doit tre travaille ds lcole maternelle pouresprer installer avant la fin de lcole lmentairelcriture naturelle et fluide qui fait tellement dfaut nombre dcoliers. Ce nest certainement pas en

    Progressivit dans les activits graphiques

    Petite section

    Tenir les outils de manireadapte. Laisser une trace en occupantun espace. Reproduire une formesimple. Limiter et orienter le geste en fonction de la surface. Respecter une consigne.

    Lien avec lcriture : crire son prnom en capitalesdimprimerie.

    Moyenne section

    Savoir utiliser les crayons, les feutres fins. Reproduire des formes donnes : lignes droites,courbes, enroules. Reproduire des formes avec changements de direction. Entourer, relier des lments,tendre, contourner.

    Grande section

    Savoir utiliser les stylos bille,surligneurs, stylos plume(plumes). Suivre une trajectoire donne(respecter une direction, freiner,stopper, revenir en arrire,changer de sens de rotation)dans un espace dlimit. Modifier des formes, enrichirun motif. Reproduire un rythme. Aller au bout dune commandeou dun projet, soigner la qualitde la ralisation.

    Lien avec lcriture : crire aumoins son prnom en criturecursive.

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  • Des activits graphiques aux activits dcriture 109

    compltant des tracs strotyps ou en repassant surdes lignes traces en pointills sur des fiches prpares cet effet que cet apprentissage se construit. Il sla-bore en prenant appui sur une gestualit matrise aucours dactivits complmentaires, il se prcise engrande section grce linstallation dhabitudes. Larussite de cet apprentissage repose sur une bonnecoordination motrice, un contrle visuel et un quilibrepsychologique satisfaisant.

    Les exigences de lcritureApprendre crire, cest apprendre un geste contrlvisuellement sur un espace matris. Lcriture cor-respond la coordination dun mouvement de trans-lation et de mouvements de rotation, la coordinationentre ces deux types de mouvement se ralisant grce lappui que constitue lavant-bras. Elle met en jeuune spcialisation des segments du bras, lpaule,lavant-bras, le poignet, la main et les doigts. Lesconditions motrices de lcriture sont rassemblesquand le double sens de rotation, le freinage dans ledroulement du mouvement cursif et lquilibre dumouvement sont acquis. La convergence des aspectsmoteurs et des aspects visuels permet ltablissementdes diffrents contrles : le contrle kinesthsique etle contrle visuel qui permet le guidage.Mais au-del de cette composante motrice fortimportante, dautres dimensions sont impliquesdans lcriture et son apprentissage : psychologiques : le geste dcriture imprime ce quela main traduit de la personnalit et de la motivation crire de celui qui crit ; motionnelles : lacte dcrire peut, en certaines cir-constances, procurer un rel plaisir li au geste dcri-ture, lutilisation de supports et doutils varis.Lapprenti-scripteur doit, aprs avoir positivementvcu les activits graphiques, sinscrire avec implica-tion dans un apprentissage plus norm qui le libreraprogressivement des premiers efforts techniquesconsentis. Lenfant sait quil apprend bien crire etcomprend que des tapes sont indispensables pourparvenir une belle criture, surtout si on lui a faitdcouvrir le plaisir du travail bien fait; cognitives : crire ncessite de raisonner (la gestionde lespace par exemple), de rflchir, de mmoriser desformes en les anticipant mentalement, de sorganiser(matriel) et de se rappeler les conditions runir pourparvenir une belle criture; stratgiques : llve sait quoi sert lactivit dcritureet peut ainsi mobiliser les stratgies adaptes; langagires : apprendre crire, cest avoir appris mettre en mots les tracs; smantiques : llve sait ce quil crit. Les signestracs sont des lments linguistiques reprs (lettres,mots, ponctuation); ergonomiques : pour bien crire, des conditionsmatrielles doivent tre runies (lumire, support

    dgag pour crire, surface approprie) ainsi quedes positions et postures adquates (bonne hauteur detable, placement de la feuille, distance tte/support,avant-bras bien plac et stable, jambes places etstables et tenue de crayon en pince) ; technologiques : les supports et outils utiliss doi-vent tre adapts la tche et tre en parfait tat(crayons taills).

    Des prcautions pour installer des automatismes

    Sadapter aux capacits des enfantsLcriture ncessite des apprentissages rigoureux etsystmatiques, qui supposent une motivation. Onapprend crire pour pouvoir se servir de ce quonsait. Ces apprentissages seront dautant mieuxaccepts sils permettent de raliser des communica-tions authentiques avec des interlocuteurs qui ona quelque chose raconter ; lapprentissage du gestedcriture sinscrit dans un projet global de la classeo crire a du sens.La pdagogie de lcriture est individualise. Cetravail individualis ncessite une organisation enateliers, avec des rgles de fonctionnement prcises.Lapprentissage de lcriture exige une activitconduite et guide par lenseignant qui se ralisedans des conditions amnages. La sance dcritureconcerne, chaque fois, un trs petitgroupe dlves que lenseignant peut voircrire en permanence, qui il peut deman-der de verbaliser le trac.Avant de penser installer des automa-tismes, il faut tenir compte de la matura-tion de chacun qui se marque dans sesproductions ; lenseignant propose lesactivits relativement contraignantes delapprentissage de lcriture des enfantsqui peuvent russir, sinon il leur proposeles activits qui continuent les prparer.Il sest donc assur que lenfant qui ildemande dcrire : matrise des gestes fins, contrle amplitudeet direction; reconnat et reproduit des formes ; reconnat et respecte des tracs et des trajectoires ; respecte des proportions et des rythmes ; peut sorienter dans lespace, prendre et respecter desrepres visuels (un point en haut gauche de la pagepour les plus jeunes, une ligne puis le guidage entredeux lignes); peut prendre et respecter lalignement gauche/droite,haut/bas (gestion de la page).Il sattache ce que chacun prenne conscience delattitude et de la posture dcriture, la prparation ducorps et du matriel participant la prparation dugeste mental de concentration. Il veille en particulier :

    L'criture et les apprentissagesqu'elle ncessiteseront dautantmieux acceptssils permettent de raliser descommunicationsauthentiques avec des interlocuteurs qui on aquelque chose raconter.

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  • Le langage lcole maternelle110

    une assise confortable sur du mobilier adapt pourune bonne posture ; la tenue correcte de loutil ; la dcontraction du corps et du bras et la concen-tration dans les segments mobiles du corps; la libration du haut du corps ; lappui sur le poignet.Ds que lenfant sapprte crire, les exigences doi-vent tre rappeles : posture, tenue du crayon, exi-gences qui pourront progressivement ne plus treexplicites, mais seulement voques (par exemple,chacun se prpare pour pouvoir bien crire) quandle matre a lassurance que lenfant les a intrioriseset peut les appliquer.

    Guider et observer les gestesLenseignant crit devant les lves et commente, ildonne le point de dpart de son geste et dit le mou-vement et le rsultat du mouvement 4. Le modlestatique sur le tableau ou sur la feuille, proposduquel lenfant na aucune information, ni sur lesgestes qui ont permis de le tracer, ni sur le sens du par-cours, ne le renseigne pas sur la conduite gestuelleattendue. La main de ladulte peut guider pour amor-cer, pour placer le bon geste, le bon sens de la trajec-toire de la lettre. Cest une aide pour le dmarrage etpour donner confiance.Le matre qui crit devant les lves doit : sassurer quil est bien vu de chacun ; il se met detrois-quarts, par rapport au tableau ; faire en sorte que le support utilis permette dac-

    crocher lcriture. Les tableaux blancseffaables ou les tableaux mtalliquesdrapent : ils ne sont pas recommandspour ce niveau; ralentir trs volontairement sa vitessedcriture pour laisser le temps auxenfants de voir natre lcriture et dan-ticiper sur le trac. Toutes choses galespar ailleurs, cest comme avec le premier

    langage oral : tout est plus lent et plus explicite, lesnuances plus soulignes ; utiliser des lignes que les enfants retrouvent dansles mmes proportions sur leur cahier ou feuilleindividuelle.Le matre se donne en permanence les moyens de voirllve en train dcrire, surtout dans les phases dap-prentissage. Examiner uniquement les productionsacheves des lves ne renseigne pas sur le processusdcriture (sens des tracs, tenue du crayon, posture).

    Lesquisse dune progressionLintrt dune progression doit tre bien compris : ellepermet que llve aborde les difficults de manire

    raisonne et raisonnable et quil fixe de manire struc-ture des gestes dcriture communs une mmefamille de lettres. De mauvais automatismes sont trsdifficiles corriger ; cest donc bien la qualit quilfaut, ds le dbut, privilgier et non la quantit.

    Lcriture des lettresLintrt de lapprentissage de lcriture des lettres iso-les pourrait paratre douteux car copier en criturecursive, comptence exigible en fin dcole maternelle,ce nest justement pas crire lettre lettre. Nanmoins,compte tenu de limportance de lunit-lettre telle quonla vu dans le chapitre prcdent, de limportance de laconnaissance de lalphabet, on postule que lcriture deslettres est utile une meilleure discrimination de leurstraits distinctifs, une bonne appropriation de la formeet lacquisition de gestes prcis qui ne seront pas ngli-gs dans la copie de mots ou de phrases.

    Principe de progressionLe parti pris est de regrouper les lettres selon leursimilitude graphique et surtout pas dans lordrealphabtique (qui, lui, sera fix avec des comptines).On peut suggrer les repres suivants : pour lcriture en capitales dimprimerie sur laquelleon ne passera pas trop de temps : les lettres droites(L, E, F, T, I, H), les obliques (A, V, N, M), les ovales(O, C, Q, G, S), les obliques plus complexes (X, Y, Z,K, W), les lettres combinant des formes droites etarrondis (P, R, B, D, U J) ; les chiffres droits (1, 7, 4),ovales (0, 6, 8, 9) et combins (2, 3, 5) ; lcriture encapitales dimprimerie est la moins complique pourllve car elle mobilise trs peu de formes de base(traits droits et ronds) ; pour lcriture en minuscules, on se limitera auxformes utilises dans lcriture cursive : la famille desboucles vers le haut (b, e, f, h, k, l), celle des coupes(u, t, i), celle des ronds (c, o, a, d, q), puis les plus dif-ficiles avec des ponts (m, n, p), les boucles vers lebas ou jambages (j, y, g) et les boucles combines(s, x, r, z) et autres formes (v, w).Le regroupement tel quindiqu ici ne prsupposesurtout pas que les lettres dune mme famille soient traites en une fois.

    Rle du matreLe matre prcise la lettre tudie, dans le cadre de laprogression. Il la trace devant les lves en verbalisantle geste, le sens, les levs de main, toutes les tapesexplicitement; il le fait et dit plusieurs fois. Il est essen-tiel que lenfant soit le tmoin de lettres formes, sousses yeux, de manire stable. Lcriture sur des rglurespour le matre et les lves est plus pertinente demble,car les repres de taille, de proportion sont concrtiss.Lenseignant peut aussi demander :

    4. Cest une exigence de mme nature que celle qui prvaut pour le code alphabtique, vue au chapitre prcdent : nommer la lettreet dire le son quelle code ; ici, nommer le geste et dire la lettre quil trace.

    Le matre se donneen permanence les

    moyens de voirllve en train

    dcrire, surtout dans les phases

    dapprentissage.

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  • Des activits graphiques aux activits dcriture 111

    un lve de verbaliser le trac dune lettre : lesautres lves observent et analysent ; aux lves, devenus experts, de reprer les dfautsdans des lettres trs volontairement mal traces. Unesynthse orale doit permettre, lissue de ces ana-lyses, de verbaliser nouveau lessentiel du modedemploi de lcriture de la lettre tudie. Il est bonalors de montrer les consquences dune lettre maltrace : cest lenseignant qui dit, puisque les lves

    (en gnral) ne savent pas lire encore, que le a mal trac peut se confondre avec un o, le m avecle n et que les mots sont alors transforms.Les lves sessaient autant quils le veulent sur des sup-ports divers mais appropris (ardoise, papier/crayon);ces essais doivent tre trs nombreux pour permettre chacun de sapproprier un geste juste ralis avecaisance. Lenfant peut crire entre deux lignes la finde lcole maternelle.

    La copie de mots et de phrasesEn section de grands, la copie de mots ou de phrasespeut commencer quand lentranement a dj portsur plusieurs familles de lettres, mme si les tracs detoutes les lettres ne sont pas totalement acquis. Cesten effet lcriture cursive qui est recherche car ellepermet dcrire vite et bien (lisiblement, avec desfrontires de mots trs nettes).La dmarche peut tre reprise comme prcdemment.La difficult majeure rside alors dans les attachesentre lettres; il convient de retenir les liens qui rdui-sent les levers de crayon. Cest un facteur de fluidit delcriture, donc, terme, de rapidit.On acceptera que les majuscules introduire soientcrites en capitales dimprimerie. Les enseignants ducycle des apprentissages fondamentaux dcideront dusort rserver aux majuscules cursives en CE1. Ellespourront tre introduites et apprises si lquipe le jugeindispensable.Lcriture cursive est rserve des situations contr-lables par le matre qui vrifie ainsi la progression dechaque enfant, au niveau du sens des tracs, des formesdes lettres et de leurs ligatures. Progressivement, la miseen page est travailler.Le modle dcriture, prsent en dbut de ligne pourles droitiers et en fin de ligne pour les gauchers, nestpas productif si son trac na pas t pralablement fixpar oral. Un modle silencieux se dnature trs vite. Lespointills sont viter. On vise laisance et la prcisiondu geste en diminuant progressivement les rglures.Le prnom est un des premiers mots travailler pourchacun mais la longueur et les diffrences de difficultrendent la tche trs ingale ; lenseignant veille ne

    dvaloriser ni ceux qui font face des exercices dif-ficiles (Xavier, Abdelhatif, Josphine), ni les pr-noms. Le choix des mots sur lesquels on fait porterles exercices, puis des phrases, tient compte des dif-ficults intrinsques dcriture ; ce sont toujours desmots et phrases en situation fonctionnelle. la sor-tie de lcole maternelle, chaque lve doit savoircopier une courte phrase (une ligne) en ayant unetenue correcte de linstrument.

    Des lments observer dans les gestes et les tracsOn a plusieurs fois soulign limportance de lobser-vation que lenseignant effectue quand les lves sonten train dcrire. Il nest pas inutile de prciser quoiil doit se rendre attentif : la position dabord : on a dcrit la position souhai-table; il sagit tout autant de rechercher ce qui est le plusfavorable lacte dcrire que daider les lves se tenirbien afin dviter des problmes de dos; les tracs comme processus de production de lcrit :il convient de sattacher la trajectoire (bon point dedpart et orientation correcte), la continuit du geste, la pression (la crispation est un signe comprendre), la vitesse (trop grande avec incapacit freiner ou aucontraire trop lente, non module); les traces : lordonnancement sur la ligne et dans lapage, le respect de la forme des lettres, les dimensions etproportions relatives, les ruptures inappropries.Lenseignant repre des erreurs frquentes qui font lob-jet dun premier travail : il explicite les liens entre le geste(in)adquat et la forme (in)correcte. Il tient la main, il ditle geste pour tel enfant prcisment qui en a besoin.

    Prcautions pour apprendre crire un gaucherLenfant droitier et lenfant gaucher ne font pas les mmes mouvements : le premier tire loutil scripteur dans lesens de lcriture, le second le pousse. Les gestes et les appuis de lenfant gaucher sont diffrents ; son bras estmoins libre dans ses dplacements vers la droite que celui du droitier, la main a tendance prendre en charge la fois laspect cursif et laspect calligraphique de lcriture. Il doit tre assis de prfrence gauche dun droitier.Afin dviter le balayage et le masquage par la main de ce qui vient dtre crit, on peut lui proposer dinclinerla feuille vers la droite ; le bras lgrement en avant du corps peut entraner alors la main. Le modle est plac droite de manire ce quil puisse lobserver pendant quil crit.Lenseignant encourage llve gaucher rechercher la position la plus favorable pour concilier confort et lisibilit, adapter la tenue de linstrument scripteur (une pince plus haute peut tre essaye) et utiliser, pour commencerlapprentissage, loutil avec lequel il est le plus laise. Limportant est daider lenfant gaucher trouver le meilleursystme de compensation.

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    De manire plus globale, le matre observe les attitudesde ses lves en train dcrire. Il note sil y a des trem-blements inhabituels, des contractions exagres, dessignes de fatigue, des signes dnervement (et ce quiles produit). Il est attentif aux mouvements parasites(on parle de syncinsies) qui signifient en gnralquun effort trop important est demand celui quiles produit (exigences motrices trop leves par rap-port la maturit, dure trop longue de lexercice).Dans ce registre, on peut observer des mouvementsde la tte non requis par lactivit, des torsions de laboucle avec la langue tire, des mimiques, descontractions ou agitations du bras qui ncrit pas, desmouvements de jambes.

    Les traces de lapprentissageEn grande section, la mise en place dun cahier dcri-ture personnel aide les lves sapproprier les bonsrflexes pour crire. Son introduction se fait demanire diffrencie, quand lenseignant a pu valuerque lenfant est prt.

    Le carnet personnel (fabriqu par lcole partirdun choix de papiers divers de bonne qualit) per-met lenfant de laisser des traces plus spontanes deses recherches, de ses tentatives. Cest une mmoirede son cheminement et de ses dcouvertes, quil peutprendre tout moment, au moment de laccueil,quand il a termin une activit. On y trouve la foisdes dessins, des tentatives dcriture, des graphismes,quelquefois des souvenirs colls, dont le graphismedes lettres a inspir une petite composition. Ce car-net a une fonction assez intime mais qui rend comptedun rel travail dappropriation, une fonction quedevrait avoir le cahier des essais lcole lmentaire.On peut choisir une autre option et penser ce carnetcomme le carnet dexpriences en sciences; il sera alorsorganis de telle faon quil comporte la fois cesexpriences spontanes et des productions suggres,et des activits plus normes dcriture.Laffichage, des fiches-mmoires de formes permettentde conserver des modles de formes rencontres; cestune rserve toujours disposition qui senrichit toutelanne (voir le chapitre prcdent).

    Lcriture, une aventure humaine dcouvrir des repres culturelsLcriture, cest aussi une volution, donc une histoire, celle dun langage humain. Des premires traces jusqula matrise dun instrument de communication labor se dessine une volution qui peut faire lobjet dunpremier aperu ds lcole maternelle, dans un projet liant criture, lecture documentaire et arts graphiques.Lart parital fournit de nombreuses traces des premires tentatives (Lascaux, Altamira). Les peinturesrupestres qui montrent des reprsentations figuratives, mais aussi des signes comme des ovales, des triangles,des cercles forment une sorte dcriture symbolique. Lart des cavernes laisse place des objets sculpts quiportent des signes pouvant indiquer lappartenance ou la provenance. Quelque quatre mille ans avant Jsus-Christ, les Sumriens et les gyptiens dveloppent les systmes dcriture qui utilisent les symboles visuels,les pictogrammes, les hiroglyphes pour communiquer. Ces critures graphiques volueront et deviendrontde plus en plus symboliques. Elles donneront naissance aux alphabets qui sont aujourdhui familiers. partirdu Moyen ge, les vitraux des glises sont de vritables bandes dessines. On voit aussi se dvelopper descrits sociaux, les premires enseignes dauberges, de selliers Les progrs techniques, les inventions ne vontcesser de transformer les moyens dcrire et de diffuser.

    Quelques repres qui tmoignent des volutions et de la diversit des tracs : Les premires signatures : main (grotte de Gargas), les chevaux (grotte de Lascaux), la signature(empreinte digitale). Les premires critures : lcriture cuniforme des Sumriens, les hiroglyphes des gyptiens, la pierre deRosette, limage dun scribe accroupi, les Chinois, les Incas. Les premiers alphabets : phnicien, alphabet dUgarit (en Syrie), grec, trusque ; une stle romaine. Lcriture sacre et les enluminures : une page dun psautier enlumin du Moyen ge. Lintroduction des caractres mobiles de limprimerie : une page de lEncyclopdie de Diderot et dAlembert,une page de journal imprim. Les illustrations et la presse jeunesse : une page des Pieds Nickels, de Bibi Fricotin. Lcrit sur cran : jeu avec des polices de caractres sur lcran de lordinateur, utilisation dune palette graphique. Les lettres dans lart : calligrammes, lettrisme, hypergraphie ; un calligramme dApollinaire (La mandolinepar exemple), un tableau de Penck, un tableau de Magritte, un tableau dAdami. Les critures trangres : caractres chinois, kanji japonais, calligraphie arabe ; dans ce domaine, il fautexploiter ce qui est li la culture dorigine des lves ou de leurs familles.

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