46
IUFM DE BOURGOGNE Professeur certifié. Anglais. L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE ? Par Nelly BARAULT, sous la direction de Madame HOSTACHY. Mai 2003 Numéro de dossier : 02STA03630

L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

  • Upload
    others

  • View
    9

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

IUFM DE BOURGOGNE

Professeur certifié.Anglais.

L’EXPRESSION ORALEEN TERMINALE…UNE EPREUVE ?

Par Nelly BARAULT, sous la direction de Madame HOSTACHY.

Mai 2003 Numéro de dossier : 02STA03630

Page 2: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

SOMMAIRE

Introduction……………………………………………………………… p. 1

I. A la recherche des causes… ……………………………………… p. 2

les contraintes institutionnelles ………………………………. p. 2

l’enquête menée et ses résultats ……………………………….. p. 4

le problème de la motivation ………………………………….. p. 7

II. Les stratégies mises en œuvre et leurs conséquences ….. p. 10

le dialogue ………………………………………………………. p. 10

l’évaluation ………………………………………………………. p. 13

le document iconographique, la vidéo, la musique…………. p. 15

les débats …………………………………………………………. p. 20

III. Les conclusions à en tirer ………………………………………. p. 23

la variété des activités ..…………………………………………. p. 23

l’ opinion des apprenants ………………………………………. p. 26

Conclusion……………………………………………………………….. p. 30

Page 3: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

Introduction

A l’origine de ce mémoire, la question de Yohan, élève de Terminale S, en tout

début d’année : « Pourquoi est-on noté à l’oral, alors que l’épreuve du baccalauréat

est à l’écrit ? ». Après quelques explications de ma part, allant de l’importance de

l’adjectif «vivant » dans l’expression « langue vivante », à la nécessité de prendre

conscience d’un avenir à long terme qui va bien au-delà du baccalauréat, Yohan a

semblé assez convaincu. Cependant, ce qu’impliquait cette question n’a pas laissé les

quinze autres élèves de la classe tout à fait insensibles au problème. Très vite je me

suis en effet rendue compte que cette classe par ailleurs très sympathique et dont

l’effectif ne pouvait que favoriser la compétence d’expression orale, avait quelques

difficultés avec la prise de parole.

Il est vrai qu’en la comparant, sans doute à tort, avec la classe de seconde dont

je suis également le professeur, et avec les classes de collège que j’ai prises en charge

lors du stage de pratique accompagnée, la différence était flagrante en matière de

participation orale. De plus, en discutant avec les autres professeurs de cette

terminale, tout le monde s’accordait à dire que la classe manquait un peu de

dynamisme, même si je suis restée prudente avec ce « profil » de classe.

Tous ces éléments combinés ont remis en cause ma pratique pédagogique en

tant que professeur d’anglais, un de mes objectifs principal étant de faire en sorte que

le temps de parole des élèves en langue cible soit bien supérieur au mien. Comment

alors mettre en valeur l’expression orale des élèves de terminale dont la

préoccupation majeure – et on ne peut les en blâmer – reste le baccalauréat ?

Comment les stimuler, comment leur donner envie de s’exprimer oralement ?

Comment les aider à dépasser leurs appréhensions ? Autant de questions auxquelles

j’ai tenté de répondre durant ces quelques mois passés avec les Terminales 5.

Il convient tout d’abord d’essayer de repérer les divers éléments qui

constituent des obstacles à la prise de parole des apprenants ; éléments qui vont

ensuite être à l’origine de différentes stratégies mises en place pour remédier au

Page 4: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

problème ; et enfin, à partir des échecs et des réussites de certaines pratiques,

quelques réponses sont données, sans pour autant mettre un point final à un sujet

qu’on n’aura de cesse d’étudier.

I. A la recherche des causes…

les contraintes institutionnelles

Dans la définition des épreuves du baccalauréat qui apparaît dans les

Instructions Officielles (note de service n° 2001-115 du 20 juin 2001 et rectificatif du

10 octobre 2001), deux épreuves concernent directement la série Scientifique. Il y a

d’une part « l’épreuve obligatoire écrite de langue vivante étrangère 1 [qui] a pour

objectif l’évaluation de l’aptitude à la compréhension de la langue écrite et

l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales

de contrôle en langues vivantes étrangères » durant lesquelles « Après avoir présenté

le texte choisi par l’examinateur dans la liste, le candidat devra faire la preuve de son

aptitude à réagir spontanément au cours de l’entretien avec l’examinateur ».

Afin de préparer au mieux les élèves de Terminale S au baccalauréat, il faut

donc prendre en compte deux objectifs, tout en gardant à l’esprit que les élèves, eux,

n’en ont qu’un seul en tête : réussir l’épreuve écrite. Le professeur de langue, lui, doit

à la fois les amener à atteindre ce premier objectif et , le cas échéant, il ne doit pas les

laisser dépourvus en cas d’épreuve orale. Dans le cadre d’un volume horaire de deux

heures par semaine, il faut donc constituer une liste d’une dizaine de textes pour les

épreuves du second groupe, tout en faisant en sorte que l’épreuve écrite ne puisse en

aucun cas déstabiliser les élèves-candidats le jour venu.

Bien entendu, les deux préparations ne sont pas aux antipodes l’une de l’autre

puisque les textes étudiés qui vont constituer la liste finale permettent de travailler la

Page 5: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

compréhension écrite. Ceci dit, les élèves ne voient pas toujours l’intérêt de faire se

succéder les textes les uns après les autres, et le volume horaire étant ce qu’il est, il

laisse peu de place à la fantaisie. Je cite à ce propos Sophie Moirand qui explique

dans Enseigner à communiquer en langue étrangère qu’« il est plus gratifiant pour

l’enseignant que les apprenants prennent en charge une partie de leur apprentissage,

mais [que] ce n’est pas toujours facile dans des situations où leur autonomie est

limitée par des contraintes institutionnelles. »

Car bien au-delà du baccalauréat, l’enseignant vise en effet l’autonomie de ses

élèves, et ne peut donc s’arrêter à leur avenir immédiat. Le même Yohan m’a un jour

demandé « Pourquoi ne fait-on pas des bacs blancs à la place des devoirs

surveillés ? ». Il est très net là encore que pour eux, l’avenir se joue en juin 2003, et je

me garderai bien de leur en tenir rigueur. L’enseignant, les élèves et Yohan en

particulier se rendent alors bien compte qu’ils se trouvent face à un vaste paradoxe :

en effet, on justifie une liste de textes par l’échéance du baccalauréat et on justifie

d’autres pratiques pédagogiques par l’avenir professionnel et tout ce qui s’y rattache.

Il n’est donc pas aisé de leur faire comprendre tous les facteurs qui entrent en jeu.

Même si les élèves connaissent plus ou moins les textes officiels, ils estiment

que l’oral y est placé au second rang et que l’écrit est privilégié. Dans ces conditions,

ils s’attachent aux compétences de compréhension de l’écrit et d’expression écrite, et

délaissent quelque peu les compétences liées à l’oral. Leur raisonnement est logique :

si l’oral était si important, l’épreuve du baccalauréat en Langue Vivante 1 serait un

oral, et non un écrit. Les textes officiels qui régissent le baccalauréat ne jouent donc

pas en faveur d’une plus grande prise en compte de l’oral en langue étrangère.

Mes seize élèves de Terminale S ont eu du mal – et certains d’entre eux ont

encore du mal – à comprendre l’utilité de l’oral au vu des épreuves du baccalauréat.

Et quand bien même ils entrevoient cette utilité dans l’après-juin 2003, ils ne se

sentent pas encore vraiment concernés. Le baccalauréat, aussi nécessaire qu’il soit,

peut donc les amener à choisir de privilégier le travail de l’écrit aux dépends du

travail de l’oral, et ceci dès le début de l’année de Terminale. Ici encore je cite Sophie

Moirand qui écrit : « Par les stratégies scolaires l’apprenant manifeste ses capacités

Page 6: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

d’adaptation au système scolaire pour bien réussir les exercices et surtout les

épreuves d’examen auxquels on le soumet ; ce sont des stratégies qui visent des

objectifs académiques : réussir un concours et non pas apprendre à communiquer en

langue étrangère. »

Les textes officiels, le baccalauréat, le volume horaire sont autant de freins à la

participation orale des élèves de Terminale, mais bien d’autres éléments sont à

prendre en compte, comme en témoignent les résultats de l’enquête menée auprès de

quatre classes de Terminale du Lycée Stephen Liégeard à Brochon.

l’enquête et ses résultats (voir Annexes 1 a. et 1 b.)

Au fil des discussions avec mes collègues de langue qui enseignent en

Terminale, je me suis rendue compte que le manque de participation orale concernait

la plupart de ces classes. J’ai donc décider de faire un sondage et de le soumettre à

quatre classes de Terminale du lycée, dont la mienne. Au total, 85 élèves ont répondu

anonymement aux quatre questions qui constituaient l’enquête. L’objectif de cette

enquête était de comprendre le pourquoi de la « non-participation » de certains

élèves, de faire ressortir les divers éléments qui les empêchent de s’exprimer à l’oral,

et de voir quels genres d’activités pourraient, selon eux, être source de motivation.

Un autre aspect de l’enquête est à prendre en compte : son effet sur les élèves. Il

semble qu’aucun des élèves interrogés n’ait pris cette enquête à la légère, sans doute

parce qu’ils ont senti que leur opinion et leurs sentiments importaient, et qu’on

(l’institution, le lycée, les professeurs) s’intéressait à eux.

La première question de l’enquête était basée sur le quantitatif. Il était

demandé aux élèves s’ils participaient beaucoup ou peu en cours de langue. Sans

grande surprise, 43 d’entre eux ont coché la case « de temps en temps », ce qui

équivaut à un pourcentage de 50,6%. Mais il est plus intéressant de voir comment

sont répartis les élèves qui constituent l’autre moitié. Si on regroupe ceux qui disent

participer « souvent » et « le plus possible », on obtient un pourcentage de 22,4%. Ce

Page 7: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

qui signifie que 27% des élèves interrogés participent « jamais » ou « très rarement ».

Les résultats correspondent donc bien au constat fait par les différents professeurs, et

montrent également que 73% des élèves sont eux-mêmes conscients du fait qu’ils

participent peu à l’oral. Cette première question conforte donc l’idée selon laquelle

les professeurs de langue des élèves interrogés se trouvent face à des classes dans

lesquelles la communication orale en langue étrangère n’est pas ce qu‘elle devrait

être ou ce qu’on souhaiterait qu’elle soit.

Logiquement la deuxième question s ‘attachait aux causes du problème

soulevé et demandait donc aux élèves pourquoi ils ne participaient pas à l’oral. A

première vue, les résultats peuvent paraître surprenants à une époque où sont

davantage mis en avant les problèmes liés à l’ennui et au manque d’intérêt des élèves

dans certaines matières. En effet, au vu des résultats de l’enquête, il s’avère

que près de 52% des élèves interrogés ne participent pas parce qu’ils ne comprennent

pas ce qui est demandé. Ainsi, l’enquête est avant tout axée sur la compétence

d’expression orale, alors que c’est la compétence de compréhension qui semble poser

problème à la majorité des élèves ! Il est évident qu’un élève qui ne comprend pas

une question ne peut y répondre, même avec plein de bonne volonté. A nous

enseignants, avant d’exiger une participation active, de faire en sorte que les

questions que nous posons soient comprises de tous et que ce que nous attendons

soit clair pour tous.

Dans ces conditions, il n’est pas trop étonnant de voir que la deuxième cause

de « non-participation » est la peur de faire une erreur pour 36% des élèves

interrogés. Il est clair que l’erreur est encore sacralisée par un certain nombre

d’élèves et donc par un certain nombre de professeurs. Le manque d’intérêt pour le

sujet arrive à la troisième place : c’est là que le problème de la motivation se pose,

problème qui sera approfondi dans la troisième partie de ce chapitre. Quelques

élèves interrogés ont également donné d’autres raisons pour expliquer le fait qu’ils

s’exprimaient peu à l’oral : la première raison est le manque d’inspiration (5 élèves

l’ont cité) ; 4 élèves ont mentionné le fait qu’ils ne parvenaient pas à formuler leurs

réponses, et d’autres encore ont écrit qu’ils avaient un mauvais niveau. Toutes ces

raisons montrent que les difficultés rencontrées par les élèves sont avant tout dues à

Page 8: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

des problèmes liés aux compétences de élèves, plus qu’à un manque de bonne

volonté, même s’il est difficile d’interpréter et de comprendre ce que recouvre

l’expression « manque d’inspiration ».

La troisième question de l’enquête partait de l’idée selon laquelle un des buts

premiers de l’apprentissage d’une langue vivante est de pouvoir communiquer en

situation authentique dans la langue cible. J’ai donc voulu savoir si les élèves

voyaient un rapport entre ce qu’ils apprenaient en cours et les situations

authentiques dans lesquelles ils pouvaient se trouver ( à l’étranger ou au contact

d’anglophones), étant donné que l’enseignant est là pour à plus ou moins court terme

les rendre autonomes dans de pareilles situations. Les résultats de l’enquête

montrent que la grande majorité des élèves n’établissent pas de lien direct entre ce

qui est fait en cours et des situations réelles de communication. 47% d’entre eux

trouvent qu’il y a « plus ou moins » un lien et 42,4% qu’il n’y en a pas (« non » ou

« plutôt non ») ! C’est l’artificialité des contenus des cours qui est mise en

cause ici et ce constat est assez alarmant puisque les élèves se posent certainement la

question de l’utilité de ces cours dans l’optique d’une situation authentique, ce qui

constitue un net frein à l’implication orale de l’élève dans la progression du cours, et

donc à sa motivation.

La quatrième et dernière question proposait diverses activités ou supports

susceptibles de motiver les élèves à la participation orale. L’activité la plus stimulante

pour 50,6% d’entre eux est la confrontation d’opinions sous forme de débats, et cela

va dans le sens de l’observation faite précédemment sur le besoin des apprenants de

faire connaître leurs opinions et de les opposer à d’autres. Les élèves semblent

également trouver motivant de travailler à partir de vidéos, de musiques ou de

paroles de chansons (45,8%). En revanche, le travail avec l’assistant(e) et le travail à

partir d’enregistrements audio n’intéressent que peu d’élèves. Il convient de

remarquer que seulement 6 élèves sur 85 ont fait des suggestions, les 6 ayant proposé

la même chose : se rendre à l’étranger (ce qui est d’ailleurs possible dans le cadre du

lycée puisque depuis longtemps est organisé chaque année un échange avec une

Page 9: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

école de York). Leurs centres d’intérêt restent donc la musique et la vidéo, et on ne

doit pas négliger leur désir de se faire entendre sur des sujets qui les concernent.

L’enquête a donc mis en lumière un certain nombre d’éléments qui expliquent

le manque de participation orale des élèves, ainsi que quelques ébauches de

solutions, notamment concernant la motivation des apprenants qui reste un

problème auquel il faut faire face.

le problème de la motivation

La notion de « motivation » a rejoint les bancs de l’école il y a déjà un certain

nombre d’années. Selon la définition de l’Encyclopédie Encarta, il s’agit de

l’ « ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l’origine du

comportement individuel ». En tant qu’enseignant, il faut donc s’attacher à créer les

causes qui vont agir sur le comportement individuel des élèves tel qu’on le

souhaite. Dans son article des Cahiers Pédagogiques intitulé « Au-delà de la carotte

et du bâton », Monique Lafont rappelle l’origine du concept de « motivation » :

« Créée au départ (années 30) par des publicitaires américains, la notion de

motivation sert actuellement à désigner l’ensemble des processus ou

mécanismes par lesquels un groupe, une entreprise, une société parviennent à faire

endosser par leurs membres les rôles sociaux estimés souhaitables pour le bon

fonctionnement de l’ensemble .» On peut donc tout à fait adapter cette définition à

l’Ecole et plus particulièrement à une classe : il faut en effet tout un ensemble de

processus mis en place par le professeur afin que les élèves (membres de la classe)

adoptent un comportement souhaitable pour la bonne marche du cours. En d’autres

termes, pour ce qui est de la participation orale, il faut par diverses stratégies amener

les élèves à sentir la nécessité de l’échange oral pour la progression du cours.

Bon nombre d’ouvrages et de théories ont été publiés à ce sujet, mais il me

semble que la théorie des attentes de Porter et Lawler (psychosociologues

Page 10: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

américains) expliquée par Monique Lafont, correspond bien aux mécanismes

psychologiques des apprenants. Selon eux, un individu ne s’implique dans l’action

que s’il a préalablement répondu « oui » à trois questions :

1. suis-je capable de réaliser l’action demandée et d’obtenir le résultat fixé ?

2. l’obtention du résultat déclenche-t-elle de manière quasi-certaine une contrepartie

(au moins une absence de punition) ?

3. l’enjeu présente-t-il un intérêt ou une réelle valeur ?

Faute de réponse positive, le « processus motivationnel » ne s’enclenchera pas. On a

vu dans l’enquête que la réponse à la question 1. est loin d’être toujours positive :

beaucoup d’élèves se sentent en effet incapables de répondre oralement aux

questions posées, soit parce qu’ils ne les comprennent pas, soit parce qu’ils ne

parviennent pas à formuler leurs réponses. Dans ce cas, le processus se bloque dès le

départ. La question 2. fait référence à l’évaluation ou encore aux appréciations du

professeur ou des autres élèves. Et enfin la question 3. se concentre sur la notion

d’ « intérêt » très en vogue ces dernières années.

On associe régulièrement « motivation » et « intérêt » jusqu’à les confondre.

Or la théorie des attentes montre qu’il y a d’autres étapes au sein du « processus

motivationnel » avant celle qui concerne l’intérêt. Bien entendu, dans le cadre d’un

cours, les étapes ne sont pas vraiment distinctes, elle sont au contraire naturellement

réunies. C’est à l’enseignant de faire en sorte que chez chaque élève le mécanisme de

motivation puisse s’enclencher sans entrave. L’élève doit comprendre ce qui lui est

demandé et être capable d’y répondre ; sa réponse doit être appréciée positivement

par l’enseignant d’une manière ou d’une autre ; et ce qui est demandé doit susciter

un intérêt pour tous. Ceci dit, dans l’esprit de l’apprenant, l’intérêt est certainement

prédominant : si le thème abordé n’éveille en lui aucune curiosité, il ne cherchera

peut-être pas à comprendre les questions posées.

Si des trois points, c’est aujourd’hui l’intérêt qui préoccupe les théoriciens et

les professeurs, c’est sans doute parce qu’il est plus aisé d’aider les élèves dans le

domaine des compétences linguistiques et d’encourager leurs efforts, que de trouver

des supports et des activités susceptibles des les intéresser. En ce qui concerne les

classes de Terminale, on a affaire à un public âgé de 17 à 20 ans qui n’a plus la même

Page 11: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

spontanéité et la même curiosité qu’un public de Seconde. Mais l’enquête a montré

qu’ils avaient un certain nombre de centres d’intérêts sur lesquels nous, professeurs,

devons nous appuyer pour forger des cours « motivants ». A ce propos je cite Donn

Byrne qui dans le chapitre intitulé « The problems of the learners » de son ouvrage

Teaching oral English écrit : « […] The second problem is that of interest : in order to

talk, the students must have something to talk about ; but how do we select topics

and themes which will arouse their interest? There is no easy answer here, but clearly

the starting point must be the learners themselves : their own background and

experiences. »

La question est posée et même s’il est difficile d’y apporter des réponses, je me

suis attelée à trouver des solutions au problème soulevé. En prenant en compte les

contraintes institutionnelles, sans pour autant me focaliser sur elles, en écoutant les

difficultés rencontrées et les désirs formulés par les élèves dans l’enquête et pendant

certains cours, j’ai mis en œuvre diverses stratégies afin de stimuler l’expression

orale de mes élèves de Terminale 5. Je me suis inspirée des conseils prodigués par

mes collègues, ainsi que d’ouvrages traitant de l’oral et de la motivation. Toutes les

causes mentionnées dans cette première partie m’ont permis de comprendre toute

l’étendue du problème et de tenter d’y remédier dans la mesure du possible, grâce à

de multiples expériences que je vais m’attacher à décrire et à analyser.

II. Les stratégies mises en œuvre et leurs conséquences.

le dialogue

Page 12: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

Après quelques semaines passées à enseigner l’anglais aux Terminales 5 et

après les multiples questions posées par les élèves sur la nécessité de l’oral, je me suis

dit que j’allais prendre quelques minutes sur l’heure de cours, voire plus, pour

discuter avec eux de l’importance de l’oral en langues vivantes.

J’ai commencé par leur expliquer que contrairement aux langues classiques

telles que le latin ou le grec ancien, l’anglais était une langue qui avant toute chose se

parlait, et qu’en situation authentique de communication, l’écrit serait de moindre

utilité. J’ai continué en leur disant qu’ils auraient sans doute beaucoup l’occasion de

voyager, et que vu la prédominance de l’anglais dans le monde, il serait dommage

qu’ils soient incapables de communiquer avec quiconque simplement parce qu’ils

n’ont pas pris l’habitude de parler anglais pendant les cours. Bien qu’ils fussent à

l’unanimité entièrement d’accord avec mes propos, ils n’ont pas semblés très

convaincus. Je me suis en outre rendue compte que le dialogue que j’avais eu en vue

s’était transformé en monologue, et j’ai donc poursuivi en leur posant des questions

sur leur avenir professionnel.

Certains d’entre eux visent des carrières d’ingénieurs, d’autres sont intéressés

par le commerce, mais la plupart d’entre eux n’ont pas de projet bien précis en tête.

J’ai donc insisté sur le fait qu’à l’époque à laquelle nous vivons, l’aptitude à parler

l’anglais ou une autre langue étrangère était nécessaire dans une grande partie des

corps de métiers, et que bien des entretiens d’embauche se faisaient en anglais.

Marie-Henriette Ott-Richard, dans son ouvrage Des clés pour l’interaction en anglais

cite les propos recueillis à Versailles lors du Colloque National sur l’enseignement

des langues vivantes en France (dans la perspective de l’ouverture européenne en

1993). Elle rappelle « qu’en ce qui concerne la qualification de leur personnel en

langues vivantes, les chefs d’entreprise à vocation internationale, comme ceux des

PME export donnent la priorité à la langue de communication » et « que la maîtrise

d’une ou plusieurs langues vivantes constitue pour eux un critère de recrutement à

tous les niveaux, de l’ingénieur au personnel de chantier et qu’un membre du

personnel de l’entreprise quel que soit son niveau de compétence est un

handicapé s’il ne parle pas la langue requise. » Ce fut à peu près le contenu de

Page 13: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

mon discours, même si je n’ai pas utilisé tout à fait les mêmes termes face à ma classe

de Terminale. La réaction des élèves fut de contredire mes propos en affirmant que

ce n’était pas vrai pour toutes les entreprises et que j’exagérais. La discussion a pris

fin après quelques touches d’humour et le cours a repris sa marche habituelle, sans

plus ni moins de participation orale de la part des élèves.

Quel effet a eu cette modeste conversation ? Un effet bien minime à dire vrai.

D’une part les élèves ont bien du mal à imaginer ce qu’est le monde professionnel, et

ils se disent qu’ils ont encore quelques années d’études devant eux avant d’y entrer.

Il est difficile de les faire se représenter les attentes des entreprises en matière de

langues vivantes, d’autant plus qu’ils pensent avoir amplement le temps d’y penser.

D’autre part, la Terminale 5 a sans doute eu l’impression d’entendre dans mes

propos un discours moralisateur, plus qu’un discours constructif. On aura beau leur

répéter que telle ou telle chose est capitale pour leur avenir, il n’est pas aisé pour eux

de le comprendre à un âge où il se figurent mal ce que sera cet avenir.

Loin d’être découragée, j’ai saisi l’occasion de la réunion parents-professeurs

de Terminale qui a eu lieu en décembre pour insister à nouveau sur l’importance de

la participation orale en cours d’anglais. J’espérais que ce même discours basé sur la

communication orale et l’avenir professionnel serait mieux compris par les adultes

présents pour être ensuite retransmis aux élèves eux-mêmes. La plupart de ceux qui

étaient venus avec leurs parents ont promis qu’ils feraient un effort pour être plus

actifs oralement. Les cours qui ont suivi cette réunion n’ont cependant pas été très

différents de ceux qui l’avaient précédée.

Pourquoi ? Sans doute parce que le discours était encore le même, et que les

élèves ne l’écoutent plus à force de l’entendre. Il n’est pas très judicieux non plus de

sans cesse revenir sur le problème au risque de bloquer les élèves. Il convient plutôt

de contourner ce problème, de faire en sorte que les élèves se mettent à participer

davantage à l’oral sans qu’ils s’en rendent compte. Je n’irais pas jusqu’à dire que le

dialogue n’ a servi à rien puisqu’il est toujours très important de discuter avec les

élèves afin de mieux les connaître, et pour qu’ils sentent qu’on s’intéresse à eux, mais

il a presque eu l’effet inverse de ce pour quoi il avait été instaurer. Ainsi, lorsque par

Page 14: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

la suite j’ai distribué l‘enquête en expliquant de quoi il s’agissait, j’ai évité d’aborder

à nouveau la question.

Après cette première stratégie sans grand effet quel que fût le ton employé, et

avant de m’attaquer aux contenus des cours à proprement parler, il m’a paru

essentiel de m’attarder un peu sur la question de l’évaluation de l’oral.

l’évaluation

Dès le jour de la rentrée, j’ai annoncé à ma classe de Terminale que la

participation orale serait évaluée. D’une part, il y aurait à chaque début d’heure, ou

presque, un contrôle des connaissances fait sous forme de Prise de Parole en Continu

(PPC) enregistrée sur un dictaphone et notée sur 20 à partir d’une grille d’évaluation

(Annexe 2). Ayant été habitués à ce genre d’exercices, les élèves n’étaient pas surpris.

D’autre part, leur participation orale pendant le cours serait évaluée

quantitativement et qualitativement par deux élèves de la classe. Pour être plus

précise, à chaque début d’heure, je distribuais la liste nominative des élèves (Annexe

3) à deux d’entre eux qui signalaient chaque prise de parole par un trait ou une croix

devant le nom de celui ou celle qui participait. Un code avait été mis au point dès le

départ pour ce qui était de l’évaluation qualitative : par exemple, un « very good » de

ma part équivalait à deux traits/croix. Les élèves qui évaluaient n’étaient bien

entendu jamais les mêmes. Cette deuxième façon d’évaluer a davantage surpris la

classe et a été à l’origine de la question de Yohan citée dans l’introduction. Ceci dit,

les élèves ont trouvé ce système assez juste et s’en sont vite accommodés.

Je trouvais moi aussi que c’était une bonne manière d’évaluer leurs prises de parole

au fil du cours, dans la mesure où ils étaient leurs propres évaluateurs et gagnaient

Page 15: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

ainsi un peu d’autonomie. Avec ce système je n’étais pas le seul juge et cela m’évitais

en outre d’avoir à rester à proximité du bureau afin d’inscrire une croix à chaque fois

qu’un élève s’exprimait en anglais. Bien que juste pour les élèves et pratique pour le

professeur, visiblement ce système ne poussait pas les élèves à participer activement.

Et ils s’en sont aperçus le jour où j’ai donné les notes d’oral : la moyenne était de 9,6,

les notes s’échelonnant de 4 à 16. En dépit de l’air surpris ou déçu de certains élèves,

il n’y eut pas de contestations, sans doute parce qu’ils estimaient que les notes

obtenues reflétaient assez bien finalement leur implication en matière de

participation orale. D’ailleurs, ayant donné les notes en début d’heure, j’ai été

vraiment étonnée par l’effet produit sur l’heure de cours : jamais auparavant je

n’avais vu autant de mains levées et autant d’élèves ayant à cœur de participer à

l’oral. Même les élèves qui avaient l’habitude de ne rien dire ont pris part à la

construction du cours. Ravie, je les ai vivement félicités à la fin de l’heure.

L’effet produit n’a cependant pas duré très longtemps, ce qui m’a poussé à

réfléchir sur ma méthode d’évaluation qui ne me satisfaisait pas vraiment car l’élève

en tant qu’individu ne se rendait compte de la fréquence et de la qualité de sa

participation que lorsqu’il avait la liste sous les yeux, c’est-à-dire lorsqu’il était

évaluateur, ce qui arrivait toutes les huit séances. J’ai donc décidé de changer mon

système d’évaluation de l’oral, et de remplacer l’évaluation collective par une

évaluation individuelle (Annexe 4) , et ceci dès la rentrée du mois de janvier. Chaque

élève a ainsi sa propre grille d’évaluation de l’oral que je distribue à chaque début de

cours et ramasse à la fin de chaque heure de cours. Cette grille prend en compte

chaque effort de participation orale, même s’il ne s’agit que de quelques mots, afin

que même les élèves les plus réticents à l’expression orale comprennent que tout ce

qui est dit en langue cible a son importance. Grâce à cette grille l’élève est face à sa

propre progression inscrite noir sur blanc, et ceci à chaque heure de cours. Il observe

la part de son implication dans le cours, et la feuille blanche en cas de « non-

participation » peut causer une réaction positive de la part de l’apprenant.

Concrètement, ce changement de méthode d’évaluation n’est pas resté sans

conséquence. J’ai en effet observé qu’un certain nombre d’élèves qui participaient de

Page 16: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

manière très irrégulière, le faisaient désormais régulièrement à chaque heure de

cours. Le comportement d’une élève, Corinne, a été particulièrement significatif :

Corinne a des résultats satisfaisants à l’écrit mais ne participe quasiment jamais à

l’oral. Au début d’un cours, je l’ai entendue dire à sa voisine : « Je ne vais quand

même pas avoir aucun bâton sur ma feuille ! », et de façon spontanée elle a fait le

compte-rendu de la séance précédente (il n’y avait pas de PPC enregistrée prévue).

C’était sans doute un gros effort de sa part et on voit donc clairement l’impact que

cette grille d’évaluation a pu avoir sur elle, même s’il n’en est pas de même pour tous

les élèves. D’une manière générale, le changement en matière d’évaluation n’a eu que

des effets positifs sur la participation orale des élèves. L’évaluation individuelle, plus

que l’évaluation collective, leur permet de mieux se rendre compte du rôle majeur

qu’ils jouent dans la note finale.

La remise en cause de la méthode d’évaluation a donc été d’une grande

utilité : elle a stimulé certains élèves et donc a quelque peu ravivé le cours. Ceci dit,

les cours se suivent et ne se ressemblent pas, et il est évident qu’un simple

changement de grille d’évaluation n’allait pas tout bouleverser. Il fallait désormais

s’attaquer au cours lui-même et à ma façon de le construire afin d’intéresser les

élèves, car il est bien plus facile et agréable de parler d’un sujet lorsqu’il éveille une

quelconque curiosité.

le document iconographique, la vidéo, la musique

Dès le début de l’année j’avais dans l’optique de ne pas m’arrêter à l’étude de

divers textes les uns après les autres, dans la mesure où l’exercice aurait été assez

rébarbatif à la fois pour les élèves et pour moi-même. Il me semblait que le document

iconographique était un support facilement abordable pour un professeur débutant

tout en étant un important stimulateur de parole pour les élèves. Et le premier

document que nous (les Terminales 5 et moi-même) avons étudié était un document

iconographique (Annexe 5), plus précisément une photo qui abordait le thème de

l’immigration aux Etats-Unis dans la première moitié du vingtième siècle. Les élèves

Page 17: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

ont paru assez inspirés par cette photographie et la plupart d’entre eux ont participé

activement à l’oral. Le document iconographique a l’avantage de pouvoir être abordé

par tous les élèves : les plus faibles prennent volontiers la parole pour décrire le

document et ceux qui ont plus de facilité s’attachent davantage à l’implicite. Face à

une image ou une photo, il n’y a pas les mêmes barrières de compréhension que face

à un texte écrit, ce qui fait du document iconographique un document accessible à

tous.

Au fil des semaines nous avons étudiés un certain nombre d’images et de

photos, mais j’insisterais sur une en particulier qui a marqué la classe. La séquence à

venir avait pour sujet le rôle de la presse dans les sociétés modernes. Pour

l’introduire, j’avais choisi cette photo (Annexe 6) à dessein : moi-même ayant été

choquée par cette photographie, je me doutais qu’elle allait provoquer quelques

réactions parmi les élèves. Lorsque je leur ai demandé d’ouvrir leur manuel à la page

concernée, il y eut un temps de silence puis les mains se sont levées sans même

attendre que je demande quoi que ce soit. La description de la photographie fut

vraiment très succincte tant les élèves, et même les plus faibles, étaient pressés de

faire part de leur opinion sur l’implicite de la photo et donc sur la presse en général.

La classe s’est exprimée en majorité, en dénonçant l’attitude d’une certaine catégorie

de médias, comme en témoignait sur la photo le comportement du journaliste

écrasant la petite fille. Les avis étaient partagés quant à cette petite fille : était-elle

vivante ou non ? Mais tous ont tenté de justifier leurs interprétations, ce qui est très

constructif et enrichissant en matière de participation orale.

Ce document a donc choqué les esprits sans doute parce qu’on se sent tous

concernés par l’omniprésence des médias, et les élèves peut-être encore plus que

nous. Il a donné envie aux élèves de s’exprimer, et ce fut un réel plaisir que de voir

une discussion s’établir entre eux en langue cible ! Bien entendu tous les documents

iconographiques vus en classe n’ont pas été étudiés avec le même enthousiasme. Le

choix du document est très important ainsi que le thème qu’il aborde. Cependant,

qu’il soit analysé de manière plus ou moins active, le document iconographique a le

Page 18: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

mérite de faire parler la plupart des élèves, ce qui n’est pas le cas de tous les

supports.

L’enquête a montré que 45,8% des élèves interrogés pensent que la vidéo est un

support motivant pour la participation orale. Je me suis donc penchée sur la

question, ayant à cœur de varier les supports le plus possible. Nous sommes partis

de l’extrait du roman Philadelphia qui apparaît dans le manuel Your Way (Annexe 7)

sous le titre « The Handshake ». Il s’agissait d’un document écrit : nous avons donc

commencé par travailler sur la compréhension du texte, puis par la suite, nous en

avons analyser l’implicite qui abordait la discrimination sexuelle et les préjugés

concernant les malades du SIDA et les personnes séropositives. Une fois le texte

compris les élèves se sont assez impliqués dans l’échange oral : le sujet semblait les

intéresser.

Ayant en mémoire le film « Philadelphia » qui avait marqué l’époque, j’avais

décidé de mettre en parallèle avec le texte l’extrait de film correspondant. Comme les

divergences étaient nombreuses entre les deux, il me paraissait intéressant de les

comparer et de voir ce que le livre avait retenu du film puisqu’il s’agit d’un des rares

exemples où le roman s’ inspire du film. Pendant le premier visionnage de l’extrait

en question, je pris soin de cacher les sous-titrages français, ce qui a posé un certain

nombre de problèmes de compréhension aux élèves. En effet, Tom Hanks et Denzel

Washington parlent assez rapidement, et la classe a eu des difficultés à comprendre

les dires des acteurs. Quelques élèves se sont quand même exprimés pour décrire la

situation, mais la plupart d’entre eux ont été gênés par la compréhension et n’ont

donc quasiment rien dit. Après plusieurs visionnages et la découverte des sous-

titrages, les élèves ne se sont plus heurtés au problème de la compréhension, mais la

participation orale est quand même restée très moyenne, en dépit du sujet qui au

départ les avait intéressés et d’un support a priori plus attrayant qu’un texte.

Pourquoi ? Tout d’abord il était pour moi impensable que des élèves de

quelques années plus jeunes que moi n’aient pas vu le film « Philadelphia ». Il a

tellement marqué toute ma génération que leur connaissance du film était pour moi

Page 19: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

d’ores et déjà acquise, ce qui était loin d’être le cas puisque lorsque j’ai demandé qui

l’avait déjà vu, deux mains se sont levées dans la classe, à ma plus grande surprise. Je

m’étais en fait mis dans la tête que la compréhension ne poserait aucun problème

puisqu’ils connaissaient déjà l’histoire. Or la compréhension a causé de vraies

difficultés et, on l’a vu dans les résultats de l’enquête, cela va bien évidemment à

l’encontre de toute envie et de toute possibilité de s’exprimer oralement. Ensuite, je

pense que le sujet ayant déjà été abordé dans le texte, les élèves étaient un peu lassés

par une séquence qui traînait un peu en longueur. Il aurait été peut-être plus

judicieux de commencer par la vidéo, pour surprendre les élèves et consolider

ensuite la leçon par une rapide étude du texte. En bref, cette expérience n’a pas été

très concluante en matière de participation orale, sans doute parce que j’avais fait ce

choix en fonction de moi-même et non pas en fonction des élèves.

D’après l’enquête, le même pourcentage d’élèves ont choisi la vidéo et la

musique comme supports « moteurs » de la participation orale. J’ai donc décidé de

construire une séquence autour d’une artiste, peut-être méconnue des élèves, mais à

la biographie tout à fait surprenante et susceptible de les intéresser : j’ai choisi Sinéad

O’Connor, compositeur-interprète irlandais, dont les débuts quelque peu

anticonformistes ont alimenté la presse. M’appuyant sur mon expérience avec la

vidéo, les élèves ont cette fois-ci été tout de suite mis en contact avec la musique et la

chanson, avant toute forme de texte écrit.

J’avais sélectionné la chanson « Black boys on mopeds » issue de l’album I do

not want what I haven’t got (paroles en Annexe 8 a.), pour le côté rebelle des paroles

et surtout pour tout l’arrière-plan culturel auquel il est fait référence. Lors de la

première écoute, les élèves n’avaient rien sous les yeux et je leur ai demandé de

retenir les mots et les expressions qu’ils comprenaient. A la fin de l’écoute, la plupart

des mains étaient levées et j’ai écrit au tableau sous leur dictée tous les termes qu’ils

avaient relevés. La deuxième écoute se fit avec la même consigne, et là encore, un

certain nombre d’élèves se sont investis dans le cours. A partir de toutes les

expressions relevées (il y avait parmi elles « Margareth Thatcher on TV », « the home

Page 20: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

of the police », « England »), nous avons tenté tous ensemble de deviner les grandes

lignes de ce qui était dit dans la chanson et de formuler des hypothèses quant à

l’origine de la chanteuse. Bien que l’exercice fût difficile, les élèves se sont montrés

assez volontaires et les hypothèses se sont succédées de manière très active. J’ai

ensuite distribué le texte incomplet et nous avons réécouté la chanson afin de

combler les blancs, activité qui s’est révélée très stimulante pour la participation orale

puisque tous les élèves se sont exprimés spontanément. Après avoir déblayé la

compréhension des paroles, nous nous sommes attachés aux références culturelles, et

je dois beaucoup à Julien qui, féru d’histoire, a donné à ses camarades tous les

repères culturels dont ils avaient besoin pour saisir le sens du texte, et ceci en anglais.

Il fut d’ailleurs très intéressant de voir avec quelle volonté d’apprendre les autres

l’ont écouté. Le cours s’est enfin axé sur la signification implicite des paroles, et les

élèves ont beaucoup participé pour dire combien les mots dénonçaient la politique de

l’Angleterre.

Dans la mesure où peu de choses avaient été dites quant à la personnalité de la

chanteuse, j’ai fait un lien entre cette chanson et un article paru dans le Chicago Sun-

Times en 1997 intitulé « A kinder, gentler O’Connor brings new style to town »

(Annexe 8 b.). Cet article montre l’évolution de Sinéad O’Connor, de l’époque où elle

écrivait des textes comme « Black boys on mopeds » à 1997, année de parution de

l’article. Il fait également une brève allusion au problème de la religion en Irlande. Là

encore les élèves ont été très intéressés par le comportement provocateur de la

chanteuse, ainsi que par ses propos assez directs. Une fois le texte compris, ils se sont

volontiers exprimés sur la maturité acquise par la chanteuse, sur les gestes choquants

qu’elle a pu faire, sur le ton qu‘elle utilise et sur l’objectif de l’article de manière plus

générale. Etant donné le côté réactionnaire de cette artiste, les élèves se sont peut-être

sentis plus concernés à un âge où ils ont encore cette volonté de s’opposer aux

institutions et de « refaire le monde ». Il a semblé que la vie de Sinéad O’Connor les

ait touchés et c’est certainement la raison pour laquelle ils ont eu envie de s’exprimer.

Par conséquent, cette expérience « musicale » a porté ses fruits. Le travail sur

la chanson a permis à tous de participer puisque même les plus faibles ont pu faire

Page 21: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

part de ce qu’il avaient compris. J’ai d’ailleurs remarqué que parmi ces élèves,

certains d’entre eux avaient une grande faculté d’écoute et de reconnaissance de la

langue. Je n’ai pas été cette fois prise de cours par la méconnaissance de l’artiste mais

au contraire, je m’en suis servi afin de créer une attente et de surprendre les élèves, ce

qui a plutôt bien fonctionné puisque ils ont découvert quelqu’un dont les expériences

et la musique les ont intéressés et les ont fait s’exprimer spontanément en langue

cible. Si cette séquence a favorisé la participation orale, c’est d’abord parce que le

support changeait, et aussi parce que la personnalité de l’artiste choisie était en

accord avec le côté « rebelle » des élèves face à la société, ce qui a inconsciemment

provoquer leur prise de parole. Ils ont ainsi exprimé leur opinion quant aux propos

et aux actions de la chanteuse, et fait part de leur avis, ce qui importe beaucoup pour

eux. C’est ce qu’on va voir dans la mise en place des débats.

les débats

Au vu des résultats de l‘enquête, il est très net que l’organisation de débats est

ce qui semble le plus éveiller l’intérêt des élèves. Comme on l’a vu précédemment, ils

aiment donner leur opinion et la confronter à d’autres, et dans ces conditions, l’idée

du débat paraît répondre à leurs attentes.

Avant même que l’enquête soit réalisée, j’avais avec les Terminales 5 mis en

place un débat ; quand j’écris « j’avais mis en place », l’expression n’est pas très juste

puisqu’à dire vrai, il s’était mis en place tout seul, mettant fin à l’étude de l’article de

Newsweek intitulé « Shepherds of the inner city » (Annexe 9). En effet, nous venions

de terminer l’étude du texte et j’ai demandé aux élèves leur opinion sur ce

programme américain destiné à remettre dans le droit chemin des adolescents à la

dérive. Quelques élèves ont commencé à faire part de leurs commentaires sur le sujet

et les avis divergeaient. Ainsi peu à peu, les uns se sont mis à répondre aux

remarques des autres et deux groupes se sont formés, les uns étant plutôt « pour » ce

genre de programmes, les autres plutôt « contre ». Mon rôle se limitait à donner la

Page 22: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

parole de façon équitable et à fournir du vocabulaire en cas de besoin. Le débat s’est

donc installé et même si les seize élèves ne se sont pas tous impliqués, une bonne

dizaine d’entre eux se sont pris au jeu et se sont exprimés de façon spontanée. Le

débat a duré un peu plus d’un quart d’heure et c’est la sonnerie qui y a mis fin. En

dépit de l’absence d’organisation, il y avait eu un échange d’idées en anglais tel qu’il

aurait pu se faire en situation authentique de communication entre personnes

anglophones. Les élèves m’ont dit avoir pris beaucoup de plaisir à prendre part à ce

genre d’activité.

Cette manifestation d’enthousiasme ainsi que les résultats de l’enquête m’ont

incitée à renouveler l’expérience avec eux, de manière un peu plus organisée, et ce

fut fait à partir d’un extrait du roman de Bill Bryson, The Lost Continent, le titre de

l’extrait donné par le manuel Your Way étant « Electric holidays » (Annexe 10). Ce

texte aborde un certain type de tourisme américain qui consiste à suréquiper un

mobile home ou un camping-car pour être sûr de ne manquer de rien une fois loin de

la maison. Le narrateur, partisan des départs à l’aventure et du camping sauvage,

décrit ce phénomène avec beaucoup d’humour et de sarcasme. Après l’étude du

texte, j’ai divisé la classe (géographiquement) en deux groupes de huit, un groupe

étant de l’avis du narrateur, les autres élèves étant des fidèles des mobile homes et

camping-cars tout équipés. Je leur ai donné quelques minutes pour trouver des

arguments pertinents pour défendre leur point de vue ; la consigne leur interdisait le

recours au français. Même s’ils ont commencé en français, après quelques remarques

de ma part, ils se sont mis à échanger en anglais à l’intérieur des deux groupes. Je cite

à nouveau à ce propos Sophie Moirand qui explique que « Quand on introduit le

travail en groupes, on s’aperçoit que les apprenants impliqués dans une tâche

commune font appel pour la mener à bien à des stratégies particulières dès qu’ils

perçoivent un décalage entre leurs besoins de communication et leurs capacités

communicatives potentielles : il s’agit en effet d’arriver à faire passer son point de

vue, discuter celui des autres, accepter de se corriger, corriger les autres, etc. » Il est

vrai que j’ai été témoin ce jour-là de réelles discussions sans que les élèves me

demandent tel ou tel mot de vocabulaire ; ils ont puisé dans leurs connaissances et

Page 23: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

ont réellement fait preuve d’autonomie. Le débat en lui-même a été tout a fait digne

de ce nom et les élèves ont pris plaisir à détruire les arguments du groupe opposé. Ce

fut un exercice très enrichissant et tous les élèves se sont investis en prenant la parole

pour défendre les intérêts du groupe.

A quoi doit-on un tel enthousiasme ? D’une part, comme cela a été dit

précédemment, il tient au fait que les élèves aiment se prononcer sur des thèmes qui

les touchent. Le premier débat cité concernait directement leur tranche d’âge et le

système scolaire, et le second, traité avec humour décrivait un type de vacances

particulier qu’ils avaient pu ou seraient à même d’expérimenter. D’autre part, il ne

faut pas négliger l’ambiance de classe que crée un débat, fort différente de celle d’un

cours « normal ». En effet, l’atmosphère est plus détendue et il n’y a pas une « leçon »

à proprement parler écrite au tableau, ce qui joue en faveur des élèves gênés ou

angoissés et laisse davantage libre cours à l’expression de leurs opinions. Enfin, dans

ces cas-là, le professeur s’efface et ceci est important dans la mesure où les élèves ont

le sentiment d’eux-mêmes construire le cours de façon plus autonome. Autant de

raisons qui font du débat un élément moteur de la participation orale.

Voici donc comment les Terminales 5 ont été confrontés à divers supports et

diverses activités, tous sensés stimuler leur participation orale, avec les réussites et

les échecs qui viennent d’être mentionnés et expliqués. Bien qu’on ne peut établir des

règles générales concernant les stratégies qui donnent des résultats ou non, dans la

mesure où chaque classe est différente de même que chaque élève ou chaque heure

de cours, il convient d’analyser tout ce qui a pu se passer au sein de cette classe en

matière de participation orale. Même si quelques prémices de réponses ont été

données, il faut repérer les facteurs qui sont entrés en jeu dans le développement de

la compétence d’expression orale.

Page 24: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

III. Les conclusions à en tirer

la variété des activités

Sans même enseigner, chacun est conscient que la monotonie est l’ennemie de

la motivation et de l’intérêt. En dépit des contraintes institutionnelles qui requièrent

en Terminale la présentation d’une liste de textes au baccalauréat, on ne peut se

contenter d’étudier des textes les uns après les autres, sans s’attacher à d’autres

supports ou d’autres activités. L’enquête est d’ailleurs significative puisque aucun

des élèves interrogés n’a coché qu’une seule case à la question 4, ce qui montre très

clairement que les élèves ont besoin de changement et sont entièrement en faveur

d’une multiplicité de supports et d’activités. C’est en ce sens que j’ai œuvré afin

d’éviter un travail trop routinier avec eux, en mettant en place tout ce que j’ai décrit

dans la deuxième partie de ce mémoire. J’ai compris au fil des semaines, puis des

mois qu’il fallait surprendre les élèves et leur offrir de la nouveauté dans la mesure

du possible, car c’est ainsi qu’ils vont être amenés à participer oralement, sans en

prendre réellement conscience.

Il est très intéressant, par exemple, de voir avec quelle impatience les élèves

attendent la mise en marche de la télévision, dès qu’ils voient une cassette vidéo

posée sur le bureau. Et si je reprends l’exemple de « Philadelphia » cité

précédemment, le fait que l’extrait du film s’inscrive dans la continuité du texte a mis

à mal la surprise et la nouveauté visées, et c’est en ce sens je pense, que la

participation orale des élèves n’a pas été à la mesure de mes espérances. D’ailleurs

lorsque j’ai à nouveau passé l’extrait du film lors de la séance suivante, ils ont

exprimé à voix basse, mais sans doute de façon à ce que je l’entende, leur « ras le

bol ». Cet exemple illustre bien l’idée selon laquelle il ne faut pas varier les activités

dans ce seul but. Il est important d’utiliser un nouveau support de la bonne manière,

Page 25: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

et au bon moment de façon à ce qu’il soit naturellement stimulateur de participation

orale. Pour ce faire, il faut faire appel aux émotions des élèves, telles que la surprise :

c’est ainsi que l’élève a envie de s’exprimer. C’est pourquoi la variété des supports et

des activités est si importante au cours de l’année… mais aussi au cours de l’heure.

En effet, de même que la monotonie ne doit pas s’installer au fil des séances,

elle ne doit pas avoir sa place durant une heure de cours, et je me suis rendue compte

de cela un peu plus tard dans l’année. Pourtant, lors de l’année que j’ai passée en

Angleterre, j’enseignais le Français à des élèves de maternelle et de primaire de

manière ludique, et je devais changer d’activité, de jeu environ toutes les 5-10

minutes afin que les enfants restent concentrés et ne s’ennuient pas. A cet âge-là un

rythme rapide est nécessaire. Or je n’ai pas fait le lien entre mon expérience là-bas et

celle que je vivais avec mes Terminales : la différence d’âge était telle que je ne

pensais pas que des adolescents entre 17 et 20 ans éprouvaient le même besoin, à

moindre échelle, de changer d’activité plusieurs fois au cours de l’heure. J’ ai pris

conscience de cet aspect lors d’une séance durant laquelle nous avions un certain

nombre de choses à faire : le cours s’est déroulé à un rythme assez soutenu et les

élèves ont beaucoup participé à l’oral. Avec un certain recul j’ai compris que la

succession d’activités très diverses avait rythmé le cours et avait empêché l’ennui de

s’installer.

C’est à partir de là que j’ai fait en sorte de donner plus de petites activités à

faire à la maison, pour aider à la compréhension notamment, ce qui permet à chacun

de se pencher à son rythme sur un texte ou tout autre document, de le comprendre,

et une fois de retour en classe de pouvoir en rendre compte à l’oral. L’activité de

correction de ce genre d’exercices est très stimulatrice de prise de parole, même par

les élèves les plus en difficulté. De même, je fais plus ou moins rapidement des

révisions sur certains points de grammaire qui posent problème, en faisant réfléchir

les élèves sur le pourquoi d’une règle et en les faisant ensuite pratiquer à l’écrit et à

l’oral. Toutes ces petites activités créent des ruptures dans le déroulement du cours et

Page 26: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

donc évitent une certaine routine qui rend les élèves très passifs et donc très peu

enclins à l’expression orale.

Pour les mois et les années à venir, j’aimerais me servir de mon expérience

dans le cycle primaire également pour l’aspect ludique de la chose. En effet, à tous

niveaux les élèves sont, je pense, sensibles aux jeux sous quelque forme qu’ils soient.

D’après les résultats de l’enquête, 40% des élèves interrogés se disent intéressés par

des « jeux de mise en situation ». Le jeu semble favoriser l’apprentissage tout comme

l’investissement et l’implication dans le cours. Je souhaite donc mettre en place un

certain nombre d’activités ludiques, même en classe de Terminale, afin de me rendre

compte de l’impact que ce genre d’activité peut avoir sur la participation orale des

élèves. Bien entendu, le tout est de les créer et surtout de les adapter au public

concerné. Mais c’est sans aucun doute une piste que je veux suivre dans l’optique

d’une expression orale plus importante de la part des élèves. Il est en effet quasi-

certain qu’un jeu au sein d’un cours (bien sûr en relation avec le thème ou le point de

grammaire abordés) ne peut que favoriser l’expression des élèves à condition qu’il ne

soit pas trop en décalage avec leur âge. Là encore il permettrait une rupture dans le

cours et de cette manière l’animerait.

Je ne voudrais pas dans ce sous-chapitre sembler dénigrer le document écrit,

sous prétexte de varier les supports. Il a en effet son importance, non seulement d’un

point de vue institutionnel, mais aussi dans l’optique d’une plus grande participation

orale. Dans son ouvrage Une approche communicative de l’enseignement des

langues, H.G. Widdowson pose la question suivante : « Comment proposer une

lecture de façon à persuader l’apprenant de l’envisager comme un exemple d’emploi

normal de la langue même quand ce n’est pas le cas ? » Et il répond en expliquant

que « L’apprenant peut ne ressentir aucune motivation à lire quelque chose traitant

de questions extérieures à ses centres d’intérêt ordinaires, un morceau de langue

isolé qui lui est imposé à des fins d’apprentissage de la langue. » Un document écrit

peut être très motivant en matière de participation orale, à l’instar de documents

vidéo ou musicaux ; de la même manière, ces derniers peuvent paraître tout à fait

inintéressants pour les élèves s’ils ont été mal choisis, c’est-à-dire s’ils ne

Page 27: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

correspondent en rien aux centres d’intérêt des élèves. En ce sens varier les supports

et les activités sous-entend également de varier les thèmes abordés. Et on est parfois

surpris par l’intérêt qu’éveille tel ou tel texte chez les élèves, simplement parce qu’il

les concerne plus. Le document écrit ne va donc pas à l’encontre de la participation

orale des élèves, et parfois bien au contraire. Il ne suffit pas de varier les supports et

les activités pour que les élèves prennent plaisir à s’exprimer à l’oral, il faut aussi

procéder à des choix qui prennent en compte leur vécu et leurs expériences. Et

certains textes sont de grands stimulateurs de prise de parole, comme on l’a vu avec

l’article concernant Sinéad O’Connor entre autres. Par conséquent il ne faut pas

minimiser l’intérêt du document écrit et s’en tenir à l’aspect rébarbatif qu’il peut

revêtir.

Ainsi « variété » et « diversité » sont les maîtres-mots de l’implication des

élèves dans la construction du cours. Et il faut donc sans cesse varier les supports, les

activités et aussi les sujets étudiés pour éveiller l’intérêt des élèves. Mais cela doit se

faire de manière réfléchie afin de faire les bons choix, en accord dans la mesure du

possible avec les désirs des élèves.

l’opinion de l’apprenant

L’opinion des apprenants doit être perçue de deux façons : il faut d’une part

en tenir compte dans le choix des activités et des supports, d’autre part il faut faire en

sorte que les apprenants puissent l’exprimer. L’opinion est donc à la fois à la base du

choix fait par l’enseignant et ce qui en résulte. Mais dans les deux cas, ce qui importe

pour les élèves, c’est qu’on leur demande ce qu’ils pensent de tel ou tel support ou de

tel ou tel point de vue adopté par l’auteur.

Tout en sachant cela, je n’ai pourtant pas fait en sorte dès le début de prendre

en compte leur intérêt pour certains sujets. Au départ, je sélectionnais des documents

« susceptibles » de les intéresser, sans savoir vraiment s’ils allaient effectivement

Page 28: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

éveiller une quelconque curiosité chez les élèves. Pourtant, le jour de la rentrée, je

leur avais fait remplir une fiche sur laquelle ils devaient m’écrire ce qu’ils aimaient et

ce qu’ils n’aimaient pas dans la vie en général. Je m’étais alors jurée de prendre en

compte leurs réponses dans mes choix de documents, ce que je n’ai pas vraiment fait.

Or en les relisant récemment je me suis rendue compte que la majorité d’entre eux

s’intéressaient au sport. J’ai donc fermement l’intention d’étudier avec eux un

document abordant le thème du sport, ce qui serait d’autant plus intéressant qu’une

élève de la classe, Cécilia, pratique la course d’orientation à haut niveau et pourrait

donc faire partager son expérience. Je n’ai pas assez tenu compte de leurs centres

d’intérêt au début de l’année et n’ai donc pas orienté mes choix en fonction de ceux-

ci ; ce qui n’a bien sûr pas jouer en faveur d’une plus grande participation orale.

C’est lors de mes lectures (cf. les ouvrages cités dans la bibliographie) et

lorsque a commencé à germer l’idée de faire une enquête que je me suis rendue

compte de mon erreur. Je cite à ce propos une nouvelle fois Donn Byrne qui dans son

ouvrage mentionné précédemment rappelle : « What we should be concerned with is

not what the students know but their opinions and reactions. » En tant que débutante

dans la profession je me suis au départ concentrée sur les connaissances et les savoir-

faire des élèves, en ayant pour seul objectif de les accroître, et j’ai considéré leurs

centres d’intérêt comme secondaires, ce qui n’est bien sûr pas le cas. C’est en effet en

choisissant des thèmes qui les concerne qu’on stimule leur envie de participer à l’oral

et donc qu’ils enrichissent par eux-mêmes leurs connaissances. L’enquête a été très

importante dans ma prise de conscience du fait que les élèves avaient des désirs qui

pouvaient être aisément satisfaits dans le cours.

C’est ainsi que je me suis mise à rechercher des documents traitant des sujets

qui les concernent directement, comme cela a été le cas par exemple avec le texte

« Shepherds of the inner city » : les élèves ont immédiatement fait le lien entre les

problèmes que la jeunesse américaine rencontre avec la scolarité et ce qui se passe en

France en ce moment. Comme l’explique Marie-Henriette Ott-Richard dans son

ouvrage déjà cité, « Le cours doit se prolonger dans le monde extérieur qui est

l’univers réel des élèves et des événements qui font leur vie. » Ainsi, si je reprends cet

Page 29: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

exemple, les élèves ont participé de manière très active, car de par leur âge ils se sont

sentis assez proches du travailleur social dont est racontée l’histoire dans le texte, et

se sont intéressés à un problème qui n’existe pas qu’aux Etats-Unis. J’ai d’ailleurs

remarqué que l’actualité les intéresse beaucoup plus qu’on ne peut le penser, tout au

moins en ce qui concerne ma classe de Terminale. En tant qu’enseignant, il faut donc

prêter attention au moindre indice que peuvent nous donner les élèves sur leurs

centres d’intérêt, et ensuite les exploiter afin de construire des séquences en lien

direct avec ce qui les concerne, tout en étant pertinentes d’un point de vue

pédagogique. L’enquête a indirectement montré que les élèves appréciaient qu’on

leur demande leur avis, puisque aucun des élèves interrogés n’a fait part d’une

réflexion négative quant à l’enquête et tous ont semblé contents de donner leur point

de vue.

Mais l‘enquête n’ a pas seulement révélé la volonté des élèves à se prononcer

sur les supports qu’ils aimeraient voir plus souvent utilisés, elle a également

démontré qu’ils ont besoin de donner leur point de vue sur le contenu du support, à

savoir la position de telle ou telle personne sur un thème précis. C’est en ce sens que

la majorité d’entre eux ont dit aimer prendre part à des débats. A en juger par ceux

qui ont été organisés dans la classe, il est très net qu’ils sont sources d’expression

orale pour les élèves parce qu’ils font appel à leurs propres prises de position. A un

âge où leurs opinions commencent à s’affirmer et où ils se forgent des idées bien

arrêtées sur des sujets qui leur tiennent à cœur, ils aiment les faire partager et les

confronter à ce que pensent les autres, d’où toute l’importance du débat. Les élèves

aiment parler d’eux-mêmes et en profitent lorsqu’on leur en donne l’occasion. Peu de

disciplines permettent à l’apprenant d’exprimer pleinement ce qu’il a envie de dire ;

les langues font partie des disciplines qui le permettent, il faut donc montrer aux

élèves que le cours de langues ouvre la porte à leur expression. En tant

qu’enseignant, cela signifie qu’il faut accepter tous les points de vue, et aussi

admettre que le cours tel qu’il se déroulera en classe sera forcément différent de celui

qui a été préparé sur papier. Et c’est d’ailleurs ce qui rend le métier si intéressant.

Page 30: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

L’élève n’a que faire des documents s’ils ne font pas appel à des expériences

vécues, à des émotions ressenties, à des prises de position. Il veut parler de ce qui le

touche et être écouté. C’est d’ailleurs ce que dit Michel Tozzi dans son article des

Cahiers pédagogiques intitulé « Le désir de philosopher ». Il écrit en effet « Il n’y a

pas plus motivant pour un être humain que de parler de soi et d’être écouté, que de

lui parler de lui-même : car JE m’intéresse. » A l’origine de la motivation il y a donc

avant tout l’être humain, et en ce qui nous concerne, l’élève en tant qu’individu. Il

faut donc choisir des sujets controversés, en faisant quand même attention à ce qu’ils

ne soient pas rebattus et donc ne mettant en jeu que des clichés : on en revient alors à

l‘ennui et à la monotonie puisque les élèves n’ont plus l’impression de faire part de

leur opinion mais de répéter ce qu’il a été dit maintes et maintes fois sur le sujet.

Selon eux, leur opinion n’a de valeur que si elle est originale et ceci est d’ailleurs

flagrant en classe : il y a toujours un ou plusieurs élèves qui vont à l’encontre de

l’opinion générale et détruisent les arguments avancés par les autres, et c’est

également ce qui donne du rythme au cours et le rend plus intéressant aux yeux des

élèves.

Ainsi l’opinion de l’apprenant tient une grande place dans le cours de

langues ; il n’attache alors plus la même importance au fait qu’il peut faire des

erreurs car ce qui importe pour lui, c’est de dire ce qu’il a à dire, et surtout d’être

entendu et écouté par les autres et par l’enseignant.

Page 31: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

Conclusion

Au vu de toutes les activités et de tous les supports qui ont été utilisés pour

remédier au problème du manque de participation orale en Terminale – problème

dont nous avons vu que les causes étaient multiples et variées – et au vu des

tentatives d’analyse de ces stratégies mises en place et de leurs conséquences, il

paraît difficile d’apporter des réponses définitives aux questions posées. Certaines

activités ou certains supports stimulent grandement la prise de parole des élèves, soit

parce qu’ils apportent une touche de nouveauté et donc suscitent l’intérêt des élèves,

soit parce qu’ils donnent aux élèves la possibilité d’exprimer librement leur opinion

sur des sujets les concernant. Ceci dit, aucune classe n’est semblable à une autre et il

est fort probable qu’une activité particulière qui a été un grand stimulateur de parole

dans une classe n’ait pas du tout le même effet dans une autre.

L’élève a besoin qu’on s’intéresse à lui en tant qu’individu, et donc il faut

toujours penser qu’il s‘exprimera plus volontiers sur un sujet qui l’interpelle que sur

un thème choisi par l’enseignant pour sa satisfaction personnelle. Il faut également

fuir la monotonie, et ceci est valable aussi bien pour le professeur que pour les élèves

car l’ennui de l’un entraîne nécessairement celui des autres. Ma brève expérience m’a

également appris que se concentrer sur le problème et sans cesse le rappeler aux

élèves n’était d’aucune utilité et créait une atmosphère de tension qui n’avait pas lieu

d’être.

C’est en ce sens que je souhaite souligner l’importance de l’instauration d’un

climat de confiance entre les élèves et le professeur, climat qui est nécessaire et bien

entendu propice à la participation orale des élèves. J’ai la chance d’avoir de bonnes

relations avec ma classe de Terminale, sans doute grâce à l’humour qui se manifeste

à chaque heure de cours et peut-être aussi grâce aux encouragements que je leur

prodigue sans compter afin qu’ils n’éprouvent aucune gêne et aucune angoisse à

s’exprimer oralement. L’humour et la bienveillance jouent un rôle non négligeable

dans les liens qui s’établissent entre la classe et le professeur. Et ce sont ces liens qui

expliquent en partie le manque de dynamisme des élèves lorsque l’enseignant

Page 32: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

montre une certaine fatigue, par exemple. L’enthousiasme du professeur y est pour

beaucoup dans celui des élèves.

Ce mémoire est un point de départ, l’ébauche de tout un travail qui est encore à faire

en partant de tout ce qui a été mené, et en modifiant, en adaptant, en

approfondissant les stratégies mises en œuvre. Comme je l’ai écrit, j’aimerais

beaucoup m’attacher à l’aspect ludique du cours de langue qui je pense a toute son

importance en matière de participation orale et cela à tout niveau d’apprentissage.

Une piste, parmi tant d’autres, à explorer tout au long de ma carrière.

Page 33: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 34: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 35: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 36: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 37: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 38: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 39: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 40: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 41: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 42: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 43: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 44: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle
Page 45: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

BIBLIOGRAPHIE

Instructions Officielles :- Note de service n°2001-91 du 30 mai 2001 : Définition des épreuves (BO n°23 du 7 juin 2001)- Note de service n°2001-11 du 20 juin 2001 : Portant modification de lanote de service 2001-91 (BO n°26 du 28 juin 2001)

- Rectificatif du 10 octobre 2001 (BO n°38 du 18 octobre 2001)

Enseigner à communiquer en langue étrangère, Sophie Moirand. Hachette,Recherches/Applications, 1982, 188p.

Cahiers pédagogiques, spécial n°300 « La Motivation ». Edité par le C.R.A.P, janvier1992, 80p.

Teaching oral English, Donn Byrne. Longman Handbooks for Language Teachers,1976, 46p.

Des clés pour l’interaction en anglais, Marie-Henriette Ott-Richard. CRDPStrasbourg, 1991, 180p. : ill.

Your Way (Terminales sections technologiques/options LV2). Nathan, 1996, 224p.

Une approche communicative de l’enseignement des langues, H.G. Widdowson.Langues et apprentissage des langues, collection dirigée par H. Besse et D. Coste,Ecole normale supérieure de Fontenay Saint-Cloud, CREDIF, Hatier/Didier,1991,191p.

Page 46: L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE… UNE EPREUVE · 2008. 1. 4. · l’évaluation de l’aptitude à l’expression écrite », et d’autre part les « épreuves orales de contrôle

L’EXPRESSION ORALE EN TERMINALE…UNE EPREUVE ?

RESUME : Ce mémoire a pour but d’exposer le problème du manque de participation orale en classe de Terminale. Il tente de mettre en évidence les origines du problème et présente également toutes les stratégies adoptées pour améliorer la situation. Les réussites et les échecs de ces stratégies y sont analysées afin de donner des réponses adaptées aux questions soulevées par le sujet.

MOTS CLES : - institutions - motivation - enquête - diversité - opinion

Etablissement en responsabilité : Lycée Stephen Liégeard – Brochon (21)

Classes prises en charge : une classe de Seconde une classe de Terminale Section Scientifique