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XXX XXX La fracture numérique L’autoscopie Bureau de dépôt : Bruxelles X · Numéro d’agrégation : P501128 trimestriel Belgique-Belgïe P.P. 1000 Bruxelles 1 1/2589 Réseau des formateurs de jeunesse juillet – août – septembre 2010 la relation en formation : comment vivre la bientraitance ? # 54 Bureau de dépôt : Bruxelles X · Numéro d’agrégation : P501128 trimestriel

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comment vivre la bientraitance ?

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SommaireL’eau à la bouche

ont collaboré à ce numéroVincent Buron, Yves Collard, Florent Delvaux, Catherine Eeckhout, Caroline Ena, Nathalie Flament, Valentine Gérardy, Sabine Gillmann, Noémie Jadin, Nathalie Parmentier, Jérôme Lambot, Mireille Tsimangas, Céline Vanvinckenroye

Coordination Débora Ghislain, Bénédicte BragardMaquette et mise en page Média AnimationPhoto de couverture ICC BACVÉditeur responsableNoémie Jadin, 43 rue de la Charité 1210 Bruxelles

Une réaction, un avis, une question…à propos d’un article, d’un dossier ? [email protected]

ÉditorialNous sommes différents,

et c’est mieux comme ça ! 3

Un peu de sens« Lâche ça, c’est sale ! » 4

Outils médiasL’autoscopie ? En formation ? 5

Reconnu comme organisation de jeunesse par la Communauté française, l’Institut Central des Cadres est une plateforme d’associations de jeunesse actives dans le champ de l’animation, l’éducation et la formation. Il contribue au développement d’une citoyenneté responsable, active, critique et solidaire des jeunes. Il a pour mission de soutenir, promouvoir et d’enrichir les pratiques de ses membres.

Sont membres de l’ICC : les Scouts, les Guides catholiques de Belgique, la Fédération nationale des Patros, la Fédération nationale des Patros féminins, Jeunesse & Santé, Coala, Gratte, Animagique, les Stations de Plein Air (Parc Parmentier), Télé Service et Vacances +.

Institut Central des Cadres asbl43 rue de la Charité • 1210 BruxellesT 02 230 26 06 • F 02 230 68 [email protected]

Média Animation, organisation d’éducation permanente, est un centre de ressources en éducation aux médias qui offre, aux milieux associatifs, culturels et éducatifs, des services spécialisés tels que la consultance et la réalisation audio-scripto-visuelle et multimédia ou la formation et l’éducation aux médias. Elle est également un centre de services en multimédia, graphisme, réalisation audio et vidéo.

Média Animation asbl100 avenue Mounier • 1200 BruxellesT 02 256 72 33 • F 02 245 82 [email protected]

Théma

Comment vit-on la bientraitance

dans nos formations ? 7

Priorité à l’accès et non à l’excès 8

La valisette bientraitance…

un outil à découvrir ou à redécouvrir 10

À chacun son trousseau 12

Pas si facile la bientraitance 14

Génération médias

Le « tout numérique »,

la fracture numérique ? 15

Carrefour O.J. 16

Ressources et vous 18

Cette fois, c’est moi ! 20

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#54 zoom 2.0 3

Noémie Jadin

ÉditorialLa plage de Noémie

Nous sommes différents, et c’est bien mieux comme ça !L’ICC est une plateforme d’associations et d’organisations de jeunes se en matière d’animation, de formation et de pédagogie. Il affilie les institutions qui souhaitent s’engager dans la construction de projets collectifs, dans la concertation et l’échange entre associations.

Cette construction, cette concertation et cet échange sont possibles avec les membres des associations grâce à la volonté de chacun de par tager ses propres expériences et à une qualité d’écoute, certaine­ment.

Cependant, le défi à relever au cœur de l’ICC, c’est d’ouvrir chacun à l’altérité. L’altérité, c’est le caractère de ce qui est autre, pour nous c’est aussi la reconnaissance de l’autre dans sa différence.

L’ICC rassemble onze associations, Animagique, COALA, Don Bosco télé service, Gratte, J&S, Les Guides, les Scouts, Le Patro (FNP, FNPF), Parc Parmentier et Vacances Plus. Il se définit à partir de leurs points communs : la jeunesse, la formation et la pédagogie. Pourtant, l’ICC comme ses membres ont tout à gagner en dépassant ces points communs. La richesse de l’ICC, c’est de proposer à chacun de ses membres des lieux de confrontation. L’idée n’est évidemment pas d’organiser des tournois entre associations où celle qui propose la meilleure formation l’emporte et étend ses activités.

Il s’agit au contraire de viser pour chacune l’alimentation, la réflexion, le changement, l’évolution des pratiques à travers cette confrontation.

L’objectif des associations membres de l’ICC n’est pas au final de n’en former qu’une, mais de se renforcer chacune au contact des autres. C’est en constatant différentes manières de faire, différents types de pratiques que l’on s’autorise à questionner les nôtres, à leur rendre du sens, à les adapter à nos réalités.

Se confronter à d’autres structures au contexte comparable amène d’inévitables réflexes de compétition. On cherche à prouver que l’on

est meilleur, que l’on est plus à jour, que l’on est plus pertinent. La démarche d’ouverture à l’autre, de respect des différences, de com­préhension des particularités est courageuse. Elle nécessite de la remise en question et de l’humilité. Elle place chaque association dans une situation plus fragile face à ses pairs.

C’est donc bien un engagement dans les projets de l’ICC qui se pense comme un enrichissement de soi, des autres et de nos organi­sations.

Dans la démarche même d’appartenance à l’ICC, je constate une fois de plus, à quel point nous développons à tous les niveaux les valeurs fortes de citoyenneté que nous prônons sur le terrain d’action principal de nos organisations.

Les animateurs comme les formateurs accompagnent en effet cette prise de conscience de l’altérité tout au long de leur engagement, en accueillant des enfants et des jeunes dont les horizons différents constituent des richesses pour chacun comme pour le groupe.

... Mais j’y pense, si nos points communs nous ras­

semblent, et que nos différences nous permettent

de nous dépasser, comment pouvons­nous alors

augmenter cette diversité ? Comment varier notre

public, comment toucher d’autres publics ? C’est

sur la table des organisations de l’ICC…

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4 zoom 2.0 #54

Un peu de sensCric CRACS boum !

« Lâche ça, c’est sale ! »

Vincent Buron

ICC

Au bureau, la semaine dernière, nous avons discuté entre collègues, de ces débuts de prin­temps où, quand nous étions gamins, nous allions pêcher les œufs de grenouilles dans les mares et étangs du quartier. Beaucoup d’enfants de notre génération ont passé des heures à l’extérieur, loin du regard de leurs parents, sur les routes, dans les bois et les champs. Quelle liberté, quelles découvertes et quelles expériences !

Et aujourd’hui ? En tant qu’adultes responsa­bles, il nous paraît difficilement envisageable de laisser les plus jeunes courir sans protection. Ben oui, ils pourraient se blesser ! Oui, c’est vrai ! Et alors ?

Nous entretenons un comportement contra­dictoire à l’égard de nos têtes blondes. En effet, d’un côté nous tentons de les rendre acteurs, de les impliquer dans toute une série de discus­sions, de décisions qui les concernent directe­ment. Mieux, nous les invitons à y prendre part. Mais à l’opposé, nous réduisons leur marge de liberté dans d’autres domaines. En effet, ont­ils encore la possibilité réelle de tester, de faire des expériences ? D’essayer, de se tromper, de se faire mal ? Envisageons­nous l’erreur comme une étape indispensable au développement ou comme un danger dif­ficilement supportable?

Depuis quelques années déjà, la société dans laquelle nous vivons s’installe dans une notion de prévention maximale. En effet, tout est géré, calculé, mesuré. Plus rien n’est laissé au hasard. Oui, mais dans la vie quotidienne, quelles sont les conséquences ? Un enfant a-t-il encore le droit de se faire mal ?

Aujourd’hui, tout est mis en place pour que les enfants soient pris en charge du matin au soir, qu’ils soient accompagnés lors de tous les moments de la journée... De plus, à côté de cet accompagnement, nous avons tendance à les protéger excessivement, dans de petits gestes : les couvrir trop s’il fait moins de dix degrés dehors, les empêcher de sortir à la récréation parce qu’il gèle ou qu’il pleut et qu’ils pourraient être malades, etc. à plus grande échelle, d’autres choix s’avèrent tout aussi conséquents, comme la suppression des jeux qui pourraient être dangereux dans les cours de récréation ou l’obligation de po­ser des mousses sous les balançoires.

Enfin, d’autres comportements sécuritaires sont plutôt liés aux nouvelles technologies. Sans parler des caméras dans les crèches ou les écoles ; le gsm, par de petits appels pour demander « Mais tu es où ? », permet à cer­tains parents un contrôle régulier des faits et gestes de leur progéniture.

Ces comportements, excessifs pour les uns, tout à fait louables pour les autres, peuvent être le signe de l’angoisse des adultes. En effet, que ce soit les nô tres ou des enfants

qui nous sont con fiés, notre rôle n’est­il pas de les empêcher de faire des catastrophes lors de leurs expérimentations, mais aussi pour leur éviter les chutes, les bobos ou les inévitables petits accidents ? Cela ne mérite­t­il pas une réduction de leur liberté, au profit de leur sé­curité ?

Ces comportements font sans conteste suite à une évolution de notre société. On peut fa­ci lement imaginer que différents événements les accentuent. Mais est­ce le fruit des affaires de pédophilie qui ont secoué notre pays il y a quinze ans ? Est­ce lié à la sur­médiatisation des dangers potentiels ? Un de ces facteurs est certainement notre regard sur l’enfant qui a bien changé. Les adultes d’aujourd’hui le prennent en considération, faisant de lui un être à part entière, à protéger.

Mais nous, dans nos organisations alors ? Quelle place laisse­t­on à la construction des acteurs ? Sans risquer d’être des aventuriers sans peurs, nous avons peut­être un rôle à jouer dans cet équilibre entre l’apprentissage de la liberté et l’évolution de la sécurité. Restant attentifs à

cette évolution, soyons vigilants à ne pas suivre le courant sans le com­

prendre, mais bien en donnant un sens à nos pratiques.

Ne marche pas

dans l’herbe,

tu vas avoir les pieds

mouillés !

Ne salis pas tes vêtements !

Soyez sans crainte, Madame, tout est sous

contrôle!

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Yves Collard

Formateur à Média Animation

Outils médiasLe fil vert sur le bouton vert

L’autoscopie en formation

#54 zoom 2.0 5

Aujourd’hui, les jeunes adorent se filmer, se mettre en scène, et même, diffuser leur image en ligne. C’est oublier que depuis les années 1970, les formateurs ont utilisé la vidéo, finalement pour la même raison : apprendre à mieux se rendre compte de qui on est et comment l’on communique. Mais avec des précautions méthodologiques un peu oubliées aujourd’hui…

D’abord se pose la question du « pourquoi ». Pourquoi donc utiliser l’autoscopie en forma­tion ? Il y a au moins quatre bonnes raisons de filmer une animation et de se la repasser, si pas en boucle, du moins en ayant une pers­pective de débriefing. D’abord, passé le mo­ment où l’on se trouve moche, ridicule ou très con (rassurez­vous c’est une étape normale et plutôt rassurante sur votre absence de surdimension narcissique), l’autoscopie per­met de se faire une image plus réaliste de son animation.

L’autoscopie permet de s’interroger sur les techniques utilisées, la manière dont on parle aux enfants, dont on gère en staff d’animation… elle permet aussi de prendre conscience de son non verbal, de sa position dans le groupe d’enfants. Bien souvent, en formation, on est plus attentif à tel ou tel enfant. La caméra enregistre d’autres réactions d’enfants, sans état d’âme, elle.

Alors, si rose, le monde de l’autoscopie ? Non. Principale mine antipersonnel­éducatif : la lon­gueur. Quand on fait un retour sur une presta­tion filmée, il faut rarement montrer le document dans sa totalité. Toutes les séquen ces ne pré­sentent pas le même intérêt.

Alors que faire ? Le film, il faut le saucissonner. Rarement celui­ci convient pilepoil et dans son intégralité aux publics et aux objectifs que vous poursuivez. Sur une journée d’animation, seuls quelques moments sont utiles et perti­nents. Il s’agira de bien choisir lesquels, et pour quoi faire.

Cinq clés pour cinq portes d’entrée

Il y a des images qui font rire ou pleurer. D’autres invitent à agir, à réfléchir, à apprendre. Quand on visionne un film dans son intégra­lité, tout cela se neutralise joyeusement. D’où la nécessité de bien sélectionner les extraits selon vos objectifs. Cinq cas de figure sont possibles :

D Vous cherchez à sensibiliser

Le formateur, s’il a eu l’occasion de filmer des moments d’animation vécus par les anima­teurs, utilise des extraits destinés à sensibili­ser ceux­ci. Il s’agit de prélever quelques images­choc, du moins celles qui toucheront l’émotion et qui susciteront beaucoup de questions.. Cette phase permet à l’animateur de transformer l’audition en soif d’en savoir plus. Le but, c’est de provoquer une réaction.

D Vous cherchez à apporter des connaissances

L’apport de connaissances nécessite davantage l’action du formateur. Car c’est le moment de répéter, de retourner en arrière, de reformu­ler, d’échanger entre formateurs et animateurs. L’extrait audiovisuel idéal doit favoriser l’ob­servation. Son plan doit être lisible, laisse place à la réflexion, alterne réalité et schématisation de celle­ci. On l’imagine, c’est bien souvent au formateur de déployer toutes ses ficelles pédagogiques pour pallier les déficiences du document.

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6 zoom 2.0 #54

L’autoscopie en formationDans le BACV de l’ICC, nous utilisons, depuis quelques années, la caméra comme moyen d’évaluation de leurs pratiques par nos participants. L’idée est de pouvoir illustrer les commentaires par une vision de l’animateur en animation. Dans un premier temps, les animations des formateurs filmées étaient organisées en interne. Les sessionnaires d’étape 2 (fin de cycle de formation théorique) organisaient une journée entière lors de laquelle ils animaient les autres sessionnaires. Dès lors, les évaluations des formateurs prenaient plus de sens, on passait d’un commentaire subjectif, vécu par une seule personne, à des images objectives dont on essayait de tirer quelques critiques.

Personnellement, j’ai vécu cette première version en tant que sessionnaire, et me souviens, encore, aujourd’hui de l’impact que ça a eu sur mon animation. Le fait de m’être vu animer, expliquer un jeu, mener un emballage et recadrer un groupe m’a permis d’avoir une vision différente et de pouvoir être plus conscient des quelques points à améliorer.

Depuis un an et demi, nous avons la chance d’avoir établi un partenariat avec les plaines de la ville de Marche. Ce qui nous permet d’animer durant une journée entière les enfants inscrits chez eux. Nous pouvons ajouter aux images de chaque sessionnaire les commentaires des enfants et des animateurs de Marche.

Nos participants peuvent donc avoir un aperçu de leurs animations, du vécu et des commentaires des enfants et des animateurs de la plaine.

Pour une journée d’animation, nous prenons une demi-journée d’évaluation. Celle-ci est l’occasion de balayer un nombre énorme de sujets concernant directement l’animation, et de clôturer en beauté notre semaine de formation par de nouvelles pistes à creuser pour chacun.

Cette année, nous avons inséré une nouvelle variante, nos sessionnaires sont divi-sés en groupes « pratiques » qui se voit attribuer un formateur référent qui les suivra tout au long de la semaine. Ces groupes organisent une veillée, un jeu, un réveil, une activité de staff, un projet et animent une tranche d’âge le jeudi. Nous avons donc l’occasion de filmer les réunions de préparations, la mise en place, les différentes activités et suivre l’évolution du groupe. Toutes ces activités sont évaluées par l’ensemble des « étapes 2 », ce qui permet d’avoir l’avis du public et du staff. Au final, la caméra nous aura permis d’installer un système de coaching et de suivi très rapproché.

Florent Delvaux, formateur d’animateurs à l’ ICC

D Vous cherchez à synthétiserLe document de synthèse est difficile à trou­ver. Car cette phase est celle d’une restructu­ration de la connaissance. Ici, c’est aux par ti­ci pants de beaucoup travailler, d’expliquer dans leurs mots ce qu’ils ont retenu d’un do­cument. Le formateur peut cependant utiliser un extrait qui structure une dernière fois les apprentissages, fixe dans la mémoire l’essen­tiel du savoir, sans rouvrir de nouveaux débats.

D Vous cherchez à transférerLe document utilisé en phase d’étude de cas permet au formateur de vérifier si les objectifs ont été atteints. Le doc’ sert aux participants à formuler un diagnostic à partir des images. Ils étudient un cas, transfèrent les connais­sances acquises.

D Vous cherchez à entreprendre une modification de pratiques ou de comportements.

Le document de référence montre un com­portement à imiter ou dont il faut se départir. Il est utile à un apprentissage comportemen­tal. Dans certains cas, il peut prendre la forme de l’autoscopie, permettant à l’apprenant de se voir… de choisir ou non de modifier son comportement (voir encadré).

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Quelles relations au sein des formations ? Ou comment vit-on la bientraitance dans nos formations ?

Théma

Débora Ghislain

#54 zoom 2.0 7

La relation, le respect, l’écoute… Tous ces mots que nous utilisons dans nos modules de formation et qui tous, parlent de bientraitance. Parfois ce mot, nous fait peur ! Son opposé serait­il la maltraitance ? Ces grands mots qui semblent si lourds, si contraignants. Et pour­tant tous les jours dans nos actions d’animation, de formation nous sommes bientraitants ou non. Dans ce théma nous allons essentiellement aborder la bientraitance comme fil rouge de la formation. Car si dans chacune de nos O.J. un temps est prévu pour parler de la relation avec l’enfant, du respect de ses besoins, de bientraitance, de nos choix en tant que responsable. Comment faisons nous en dehors de ce module pour vivre la bi&entraitance ? Tout ce qui est vu s’arrête­t­il dès que nous fermons la porte du module ?Petite enquête et réflexions autour de la bientraitance en forma­tion.

Dans ce théma…Échange de pratiques : Priorité à l’accès et non à l’excès

Testé pour vous : La valisette bientraitance

Paroles d’experts : Les modèles éducatifs

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Bénédicte Bragard et Caroline Ena

8 zoom 2.0 #54

ThémaÉchange de pratiques

Priorité à l’accès et non à l’excès !

Sur le chemin de la bientraitance en formation nous avons donc dégagé quatre balises... Mais que se cache­t­il derrière celles­ci ?

La gestion du groupe !Ce sont, d’une part, les méthodes mises en place pour gérer le groupe de manière bientrai­tante ( temps pour la prise d’initiative, équilibre entre les différents moments de formation,...) et d’autre part, le cadre et sa mise en place (R.O.I *, ressentis,...).

Les compétences relationnelles des animateurs !Là­dessous se cachent les ingrédients nécessaires au respect de l’autre, du groupe, à la prise de parole de chacun, à l’écoute et à l’assertivité.

L,équilibre entre les temps de détente

et les temps de formation !Il y existe des temps pour permettre aux animateurs de se détendre et de vivre des moments conviviaux en groupe et des temps pour suivre des modules…

La sécurité, la santé et l,hygiène !

Dans la sécurité, on distingue celle du lieu où se déroule la formation, celle du cadre fixé lors du R.O.I et la sécurité affective du jeune. La santé et l’hygiène sont également des dimensions qui occupent une place importante. Elle se traduit par exemple par le souci de fournir une alimentation variée et équilibrée.

La gestion de groupeLes classiques3 Les objectifs et les critères de formation sont annoncés dès le début de la forma­tion.3 Le R.O.I. : Sa construction se déroule avec les animateurs sur les points né­gociables…3 En cas de non­respect du ROI, c’est l’en­semble du groupe qui discute des consé­quences dans une optique de responsa­bilisation.3 Temps « De se dire », « Humeur », « prise de température » sont autant de termes pour évoquer un temps d’échange et d’expression où les animateurs peu­vent parler d’eux, de leurs envies, de leurs craintes, de ce qu’ils ont aimé… Ce temps instaure un climat de confiance et évite les frustrations et conflits.3 Les méthodes utilisées dans la construc­tion des contenus se basent sur :•   L’échange de vécu, les expériences 

personnelles des participants.•  La participation active de chacun… •  Le travail en petit groupe.•   Les méthodes interactives telles que 

le brainstorming, le débat d’idées, les forums…

3 La prise d’initiative est encouragée dans les moments informels (soirées, temps libres…).Les inédits3 Chaque module est précédé d’un petit jeu ou d’un chant dynamisant.3 Le recueil des attentes au début de la forma tion, aussi bien dans sa forme que dans son contenu.

Grâce à la récolte de différents témoignages de formateurs lecteurs du zoom2.0, nous avons voulu porter un regard sur les moyens de faciliter l’accès à la bientraitance en formation. Quels dispositifs mettre en place pour la favoriser? Cet article va te permettre de le découvrir ou redécouvrir à travers quatre accès : la gestion de groupe; les compétences relationnelles; l’équilibre entre temps de formation et de détente ;et la santé, la sécurité et l’hygiène . Ressource-toi!

* Règlement d’ordre intérieur.

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#54 zoom 2.0 9

Les compétences relationnelles de l,animateur

Les classiques

3 Les formateurs restent disponibles, à

l’écoute lors des temps de vie et attentifs

à l’humeur du jour des animateurs.

3 Les formateurs veillent à l’intégration de

chacun dans le groupe, au respect des

opinions de chacun.

3 Pouvoir dire non à quelqu’un sans le

démolir…

Les inédits

3 Des jeux de connaissance sont prévus

lors de l’arrivée progressive des anima­

teurs.3 Le « temps référent » ? Des groupes

d’animateurs sont formés en fonction

des terrains d’animation et / ou des ré­

gions où ils vont animer. Un formateur

leur est attribué. Le dîner, les jeux avant

le souper et autres moments informels

sont choisis pour créer des liens entre

ces animateurs.

3 Lecture du conte « chaud et doux des

chaudoudoux »… Moment de réflexion

sur les qualités et relations qui peuvent

se tisser dans une équipe…

santé, sécurité et hygiène

Les classiques

3 L’accueil et la visite des lieux répondent

aux normes de sécurité.

3 Le service d’ordre pour maintenir la pro­

preté des lieux (ex. tri des déchets),

l’hygiène des sanitaires.

3 Le souci de fournir une alimentation va­

riée et équilibrée.

3 Le respect du sommeil des autres et le

réveil en douceur.

Les inédits

3 Demande de renseignements au préalable

sur les régimes alimentaires spécifiques.

3 Mise à disposition de fruits pendant la

journée.

3 L’équilibre entre temps de formation et

temps de détente

L,équilibre entre

les temps de détente et les temps de formation !Les classiques3 Adaptation et aménagement des horaires

selon les besoins et pour favoriser une certaine disponibilité pour les temps in­formels.3 Alternance de plages de formation et de

détente.3 Mise en place de temps libres après les

repas.3 Aménagement d’espaces intérieurs de

détente ou extérieurs (cour et jardin) pour prendre l’air.

Les inédits3 Organisation d’un temps « bulle ». L’ob­

jectif de ce moment est de passer du bon temps tous ensemble. Il est animé soit par les formateurs soit par les animateurs qui choisissent une activité parmi toutes celles proposées.3 Mise à disposition de jeux de société et

de lecture, pour les temps libres.3 Dans le planning des moments « tam­

pon » sont prévus pour éviter tout stress et absorber les retards possibles.

Ces suggestions ne sont toutefois pas exhaustives. Il s’agit de sources dans lesquelles vous pouvez aller puiser des idées. Attention néanmoins à rester vigilants : en fonction du contexte, du public auquel vous vous adressez, certaines mises au point sont néces­saires ! Être trop bientraitant peut nuire dans certaines situations. Par exemple, veiller aux régimes alimentaires spécifiques pour des raisons religieuses ou médicales peut être bénéfique. Mais ça ne l’est plus quand il s’agit de cuisiner quatre menus différents pour satisfaire les goûts de chacun !

La balle est dans votre camp ! À vous de réfléchir, en groupe, en fonction de tous les éléments en votre possession, à ce que vous désirez mettre en place pour favo-riser au mieux la bientraitance dans vos formations.

Nous remercions les formateurs des Scouts, J&S et COALA qui ont apporté leurs témoignages.

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Mireille Tsimangas

10 zoom 2.0 #54

ThémaTesté pour vous

La valisette bientraitance… Un outil à découvrir ou à redécouvrir !

Autant de questions qui sans aucun doute taraudent ton esprit !

Il y a quelques années, l’ICC et ses membres ont entrepris une réflexion autour de la notion de bientraitance. Démarrant d’une volonté d’outiller les O.J. à la maltraitance, la réflexion s’est approfondie. La « valisette bientraitance » a alors vu le jour.

L’objectif de la valisette

L’objectif est de permettre aux utilisateurs, d’une part, de prendre conscience de l’influen­ce des représentations mentales au sein des pratiques pédagogiques, et d’autre part, de les faire évoluer dans un souci de bientraitance.

Comment ?

Sans amener de réponses toutes faites, la va­li sette propose différents outils qui font émer­ger ces représentations mentales. Elle a en effet, la volonté de favoriser cette prise de conscience et, par ce biais, de permettre le recul nécessaire à une relation pédagogique « pensée ».

Destiné à qui ?

La valisette est un outil, destiné à toute per­sonne ayant un rôle de formateur et dont la volonté est d’animer un moment de réflexion autour de la question de la bientraitance.

Mais comment utiliser cette valisette ?

Par les deux témoignages suivants, Colibri (formatrice BACV) et Geneviève( GCB) par­tagent avec toi les pratiques de leur OJ.

Chez les Guides tout comme pour les for­mateurs du BACV ICC, la notion de bientrai­tance est un axe transversal au sein de la for mation d’animateurs. Dans un premier temps, il s’agit de sensibiliser ces futurs ani­mateurs à cette notion. Cette démarche s’ins­crit plus souvent lors de leur première année de formation.

Où et quand peut-on en connaître les ficelles ?

Qui est le destinataire de cet outil ?

Quel est son objectif ?

De quoi est-il composé ?

Comment est-il utilisé ?

Sa composition • Un fascicule d’utilisation.

• Un feuillet maltraitance reprenant différents conseils à appliquer en cas de maltraitance.

• Un fascicule « grandir » qui est un repère en psychologie de l’enfant et de l’adolescent.

• La journée formidable, un plateau de jeu, mettant en lumière différents modèles éducatifs. Il permet aux participants la mise en lien de ces modèles avec différentes situations d’animation (séjours, plaines de jeux…).

• Un croquis langage éclairant la relation enfant-animateur.

• Des fiches d’activités quotidiennes traitant de sujets récurrents aux situations de séjour.

• Un DVD comprenant divers témoignages d’enfants et d’animateurs dont l’objectif est d’éclairer la gestion d’un groupe d’enfants.

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#54 zoom 2.0 11

La valisette bientraitance… Un outil à découvrir ou à redécouvrir !

Afin d’atteindre cet objectif le croquis langage est souvent utilisé. Après une introduction comportant la définition de cette notion, une réflexion est amorcée mettant en lumière diffé­rentes manières de considérer la relation en­fant­animateur.

Le plateau de jeu est, quant à lui, plutôt exploi­té lors de la deuxième année de formation. Il s’agit, pour l’animateur, de découvrir qu’il n’existe pas une seule façon d’intervenir auprès de l’enfant et que selon les situations, différents modèles éducatifs sont envisageables.

Le fichier « activités quotidiennes » est, quant à lui, utilisé par les guides dans la préparation des stages pratiques et dans la préparation de camps. Il permet de traiter certaines ques­

tions relatives à la gestion quotidienne du lieu de séjour comme : « à quelle heure les Nutons vont­ils se coucher ? »

Une formation ?

Pour ne pas passer à côté de l’objectif pédago­gique que rencontre la valisette bientraitance, la formation est un passage obligatoire. Elle est organisée par l’Institut Central des Cadres.

Lors de cette formation, vous aurez l’occasion de vous familiariser à l’utilisation de la valisette. Mais surtout d’en expérimenter la portée. La formation qui vous est proposée, permet non seulement de prendre connaissance des fi­celles d’utilisation de l’outil, mais surtout d’expérimenter la réflexion qu’il initie.

Date : 30 juin 2010

Lieu : Bruxelles

Personne de contact : Mireille Tsimangas

Mail : [email protected]

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Théma

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Nathalie Flament et Sabine Gillmann

À chacun son trousseau !

La valisette bientraitance 1 décrit différents modèles éducatifs (illustrés par des clés). Nous avons, dans cet article, transposé ces modèles à la relation formateur­participant et avons illustré à chaque fois d’un exemple adapté. Les voici, classés du moins inter­ventionniste au plus interventionniste.

Chaque formateur développe des comportements éducatifs selon un modèle dominant qui dépend, entre autre, de son éducation, de son vécu, de son lieu de formation, de son parcours scolaire, de sa culture, de son tempérament… Il réagit aux situations en fonction de ce qu’il croit être juste et formatif. Et en équipe de formation, sommes-nous sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne la relation éducative que nous souhaitons développer ? Le modèle appliqué permet-il l’apprentissage efficace du jeune ? Quel apprentissage ?

1. Voir l’article consacré à cet outil dans ce même Théma.

Le formateur est convaincu que le participant possède en lui-même le potentiel lui permettant de développer ses compétences. C’est en se débrouillant et en suivant son instinct qu’il développera ses compétences.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur laisse faire. L’animateur consta­tera bien par lui­même qu’il ne tiendra pas le coup toute la formation s’il ne gère pas mieux ses soirées.

D Je pense que cette clé valorise le partici­pant en formation puisqu’elle lui permet de se ren dre compte de ses compétences. Par contre, le fait de laisser le participant seul dans certaines situations, en supposant qu’il sait, peut être déstabilisant pour lui et pour l’ensemble du groupe. Les apports théo riques sur certains sujets et à certains niveaux de formation sont « incontourna bles ». Il y a peut être également un manque d’évaluation des risques dans une telle méthode. (L.)

D La clé 1 n’est pas un modéle de bientrai­tance selon moi car le participant a besoin d’un cadre. Si on laisse trop de latitude aux participants, ils restent dans leurs erreurs et ne repensent pas leur manière d’animer. Le potentiel pour se débrouiller seul, la plu­part l’ont mais ils ne savent pas nécessai­rement l’exploiter comme il le faut. (Loïc)

Le formateur n’est pas garant du cadre. Le statut ou la responsabilité qu’a le formateur n’a pas d’impact sur le mode de relation qu’il entretient avec le participant. On est dans un mode égalitaire.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur boit un coup avec lui et, en blaguant, il fera remarquer que le jeune abuse, mais sans sanction.

Quelle relation avons-nous envie de privilégier avec nos participants ?

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Théma

Le formateur prend avant tout plaisir dans ce qu’il fait. Si quelque chose ne semble pas tourner rond, il adapte immédiatement la formation pour que la suite se passe bien et recherche souvent la nouveauté et l’originalité. Il croit en la capacité des participants à s’adapter.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur s’arrange pour que le lende­main, on ne serve plus de boissons alcoo­lisées pour personne, on fera des cocktails de fruits et une soirée thé, comme ça, les jeunes ne seront plus tentés !

D Dernièrement, lors d’une session de forma tion sur le camp, j’avais basé toute ma démarche sur les débats et les échanges entre participants. Le « hic » c’est que je me suis retrouvé devant des participants peu bavards ou qui n’avaient pas encore vécu de camp. Avec ma co­formatrice, on a revu la démarche et les participants se sont adaptés. J’aime croire que les partici­pants sont là parce qu’il le veulent vraiment et donc qu’ils peuvent s’adapter à toutes les situations. (Loïc)

Le formateur a confiance dans les potentialités du participant. Il met en place des situations pour que ce dernier puisse développer ses compétences dans un climat de confiance réciproque. Les participants construisent leurs propres compétences, avec l’aide du formateur, au travers d’apports théoriques et d’expérimentations diverses adaptées à leur réalité de terrain.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur parle avec le jeune sur base d’un fait concret (ne suit pas le lendemain, se sent mal, a réveillé tout le monde…) et cherche avec lui une solution au problème.

D C’est un modèle qui permet de favoriser l’écoute, la communication, le développement de la confiance en soi et l’autonomie. (L.)

Le formateur pense avoir une idée précise des compétences du groupe en formation et agit avec les différents participants en fonction de cette représentation. Les individus, avec leurs compétences et expériences propres ne sont pas pris en considération dans un souci d’efficacité et de cohérence.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur pense qu’un groupe de jeunes de 16 ans ne sait pas gérer sa propre consom­mation d’alcool. La preuve avec ce partici­pant qui a exagéré lors du premier soir. Dès lors, il sera sanctionné et le système du bar revu pour que cela n’arrive plus.

Le formateur sait ce qui est « bon » pour le participant. Il agit pour son bien. Il est garant du respect des règles et des normes. Il met en place des stratégies permettant au participant d’intégrer ces mêmes règles ou valeurs.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur a limité la consommation à trois bières par participant car un participant qui boit trop n’est plus capable de suivre la formation par la suite. Le formateur applique une sanction exemplaire en argumentant le bien fondé de cette « politique » de la con­som mation en formation.

D La clé 6 ne permet pas de développer l’au tonomie dans le sens où, si le formateur pense qu’il a raison et qu’il sait, ça lui donne un rôle de « superman ». Les participants ne prennent pas toujours conscience que le formateur aussi a des limites et donc auront peut être tendance à l’idéaliser. (L.)

Le formateur se rend compte que la fonction d’animateur est difficile. La formation est un lieu qui peut l’aider à développer des compétences lui permettant de faire face à ces difficultés. Il n’hésite pas à placer le participant dans des conditions exigeantes pour atteindre cet objectif.

Face à un animateur qui boit trop un soir…

Le formateur fait « payer » au jeune son abus de boisson en exigeant de lui qu’il soit particu­lièrement éveillé le lendemain, et en lui de­mandant éventuellement du travail en plus.

En préparant nos formations, demandons­nous quelle relation éducative nous souhaitons dé­velopper avec les participants (ou quelle est celle que nous souhaitons éviter) et donnons­nous les moyens de respecter cette ligne de conduite.

Quel que soit le modèle que nous appliquions, l’important est d’être cohérent dans ce que nous prônons et ce que nous vivons en formation. Ne vous est­il jamais arrivé d’affirmer en module qu’il est crucial de ne pas générer de stress inutile chez les enfants et les jeunes puis de mettre une forte pression sur le participant… De critiquer les pratiques humiliantes puis de demander au participant inexpérimenté de faire ses preuves devant ses pairs, au risque de se planter et de passer pour ridicule…

En préparant nos formations, soyons attentifs à mettre en place ce que nous prônons. En effet, on reproduit plus facilement les compor­tements que l’on a vécus que ceux qu’on nous dit simplement d’adopter. Et des discours contradictoires créent le flou…

En conclusion, pas de bonne clé, pas de mau­vaise. L’ICC cependant a tendance à privilégier davantage la démarche de la clé 4, parce que cela correspond à notre conception de la for­mation et aux valeurs qui nous sont chères. Néanmoins les autres modèles ne sont pas oubliés car une diversité est souvent riche quand elle n’amène pas l’instabilité.

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Phot

o IC

C BA

CV

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Théma

Débora Ghislain

Donc, pas si facile la Bientraitance ! Mais tellement importante !

Nous voici arrivés à la fin du théma. Même si nous utilisons des termes différents : relation, besoin, bien­être, bientraitance, nous parlons tous de l’importance que le participant se sente bien, qu’il puisse apprendre, évoluer dans un cadre respectueux. Ce cadre c’est nous, for­mateurs, qui le plaçons et qui sommes garants

de son respect. La tâche n’est certes pas facile !Car quand la porte du module est fermée n’oublions pas qu’en tant que formateur nous restons un modèle. Les participants ne seront­ils pas tentés de reproduire ce que nous avons fait en formation ? Nous avons tendance à trop vite penser que parce qu’un animateur

est plus âgé, il sait prendre du recul par rapport à ce qu’il vit en formation ! Mais est­ce toujours le cas ? Peut­être pas ! Soyons prudents et n’oublions pas que former des CRACS en forma tion c’est un processus continu.

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Céline Vanvinckenroye

Stagiaire GCB, 1re Master, Sciences de l’éducation ULB

Génération médiasReste branché

Le « tout numérique », la fracture numérique ?

Qu’en retenir pour ta propre pratique ?

La fracture numérique est l’inégalité d’accès de certains aux technologies numériques. On pense trop souvent que celle­ci n’existe que dans les pays en voie de développement. Or chez nous, certains jeunes sont touchés. Pour­quoi ne parler que des jeunes ? Car d’une part nous formons cette tranche d’âge et d’autre part, ils sont trop souvent considérés comme des experts dans le domaine. Notre société baigne dans le « tout numérique » et attend d’eux un comportement conforme à l’idée qu’elle se fait de ce que les jeunes de cette génération sont capables de faire avec les nouvelles technologies.

Ainsi, trop de personnes (administration, école, etc.) partent de l’idée qu’en tant que « natifs numériques », ils possèdent des caractéris­tiques TIC (technologie de l’information et de la communication) innées et qu’ils ont facile­ment accès à internet. Or, il n’en est rien ! La fracture numérique existe bel et bien chez nous !

En fait très peu de jeunes sont totalement off­line dans notre pays. Ils sont quasi tous, d’une manière ou d’une autre, familiarisés avec les médias numériques, ne font pas par­tie de groupes sociaux particuliers et ne pro­viennent pas spécialement de ménages off­line.

Cet article se base sur une recherche menée par la fondation Travail-Université, au près des jeunes de 16 à 25 ans qui n’utilisent pas Internet. Il s’agit de jeunes dits « off-line », une minorité qui risque d’être marginalisée ou exclue.

Étant donné l’extrême rareté de ces jeunes, cette notion s’est donc étendue aux jeunes en situation de « quasi­déconnexion ». Il s’agit de ceux qui utilisent Internet rarement, peu ou juste pour certains usages. Ces jeunes se retrouvent donc face à des risques d’inégali­tés aussi bien liées à l’accès qu’aux usages des TIC.Lorsque ce phénomène s’ajoute ou renforce d’autres inégalités sociales existantes, dès lors, la frac tu re se renforce un peu plus.

Afin de pallier à cela, bon nombre de recom­mandations peuvent être formulées envers les différents acteurs de la société. Nous, en tant que formateur s’adressant à de jeunes animateurs et, parfois, par le biais des tech­nologies numériques, que peut-on en retenir pour nos pratiques ? Observons le nombre de fois que nous faisons intervenir le numérique envers les animateurs ou les membres des nos équipes. En effet, nous avons sûrement tous

déjà eu recours aux mails, aux « Doodle », aux sites internet, aux blogs, aux photos, aux GSM, aux mp3, aux bibliothèques de téléchargement, aux sites de socialisation tels que « Facebook », etc. N’oublions pas le suivi des inscriptions en formations qui se fait essentiellement par mails. Alors, comment pouvons­nous être certains, à travers l’usage de ces différents outils, que nous n’excluons personne ?

Cela me semble interpellant pour nos prati­ques ! Vivons avec notre temps ! Mais ayons conscience que nous ne sommes pas tous égaux face aux technologies numériques. Face à cette réalité, que peut­on utiliser comme autres moyens de communication en vue de répondre aux possibilités de chacun ? N’ou­blions pas que la solidarité qui se crée au sein des groupes, pourrait aider à dépasser les éventuels fossés présents entre les différents membres de ceux­ci.

Si tu souhaites plus d’informations sur le sujet, tu peux consulter l’étude à l’adresse suivante : http://www.mi­is.be/be ou 02 508 85 86.

Sour

ce G

CB

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Carrefour O.J.Circulez, y a tout à voir !

La F2, la formation d’acteur de formation

Le projet est né de la volonté commune de l’ICC, le Patro, Jeunesse et Santé et les Guides, de rassembler leurs acteurs de la formation, dans le but de développer leur capacité à questionner, approfondir et faire évoluer la commande de formation de leur O.J.

Retour du rassemblement Patro du 8 mai 2010

Renseignements pratiquesDates

Du 10 au 12 décembre 2010 et du 18 au 20 février 2011

InscriptionsÀ l’ICC [email protected] ou au 02 230 26 06

Les objectifs de la F2Au terme de la formation d’acteur de la formation, les participants seront capables:•   D’analyser les pratiques de formation de leur O.J. ;•   D’identifier les besoins et attentes de l’O.J. en matière de formation ;•   De porter sur leur action et celle du mouvement un regard transversal critique et cons tructif ; •   De mettre en œuvre toute leur créativité et leur sens de l’innovation au service de la formation ;•   De concevoir, planifier et mettre en œuvre une dynamique de changement por-

tant sur la formation au sein de l’O.J.

Destiné à qui ?La F2 s’adresse à toute personne, formateur ou permanent, qui souhaite s’impliquer dans la formation de son organisation, si celle-ci fait partie de l’ICC.

Organisation La formation se déroule en deux WE et donne droit à un brevet d’« acteur de la formation ».

Ce 8 mai, Chevetogne est devenu le royau-me des patros. Environ 8 000 enfants issus des patros de Wallonie et de Bruxelles s’y sont réunis lors d’une journée haute en couleurs autour de sa majesté Henrire Ier. Ils ont vécu, au travers de jeux, une grande journée d’animation remplie de joie, de rires, une véritable fête.

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Carrefour O.J.Circulez, y a tout à voir !

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Retour du rassemblement Patro du 8 mai 2010

Depuis environ une année, plusieurs cen-taines de bénévoles ont préparé avec ardeur cet événement. L’occasion de sti-muler des moments de rencontre et d’échan ge entre tous ces jeunes, de leur amener une bouffée d’air frais et de dy-namiser le Patro de demain. Bravo pour cette belle initiative !

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Ressources et vousLe rayon frais des méninges

[Présentation] Dans ce livre, plusieurs questions sont soulevées mais aucune réponse toute faite ne t’est fournie ! Ce livre comprend deux types d’ana-lyse : le constat des acteurs de terrain (insti tu teur maternel, accueillante de crèche…) puis les avis d’experts (psychanalyste, philosophe, sociologue…). Il permet la réflexion sur les prati ques éducatives en quelques pages. Pour informa tion, l’orientation du livre est sans conteste psycha na lytique. Normal, c’est la fondation Françoise Dolto qui le produit !

[Utilisation en formation] Ce livre suscite claire-ment la réflexion. Il est plutôt à destination des formateurs qui souhaiteraient réfléchir sur l’équi-libre entre les besoins de l’enfant et le rôle des parents. Il dépeint une vision de la famille moderne et de ses difficultés face aux impératifs de notre société (par exemple, des parents qui travaillent tous les deux, donc une place plus importante pour les milieux d’accueil extrascolaire). Ce livre peut être transmis aux animateurs afin de susci-ter le débat. Ce dernier pourrait évoquer la place des parents et l’importance des repères à donner à l’enfant pour qu’il puisse grandir et devenir autonome. Il est nécessaire qu’il ne soit pas uti-lisé tel quel mais plutôt comme un complément pour étoffer la réflexion.

[J’aime/j’aime pas] En tant que formateur ou acteur social, ce livre vous fera sourire lors de certains passages car il reflète une réalité à laquelle vous avez sûrement déjà été confronté en tant que formateur (ex. : « mais les parents n’éduquent plus leurs enfants, on doit tout faire », etc.).L’inconvénient de ce livre est qu’il est parcellisé. Chacun donne son avis dans son coin mais aucune analyse ou comparaison n’est faite. Nous pouvons considérer plusieurs points de vue et ne pas rester « enfermés » dans un seul secteur.

Caroline Ena

Beague Philippe, Quels repères pour grandir ?, Charleroi, Couleur Livres, 2004.

[Présentation] Voici une façon ludique de voir les différents aspects du management. Sur un ton assez sympathique l’auteur nous propose de dé-couvrir le manager en général et celui que nous sommes en fonction des animaux des fablesde La Fontaine. Chaque aspect est introduit par une petite base théorique, illustré par une fable, ensuite les gran-des idées sont synthétisées. Facile, agréable à lire et à comprendre. Que demander de plus ?

[Utilisation en formation] Ce livre est facilement utilisable en formation si vous souhaitez aborder le rôle, les aspects du responsable de façon origi-nale. Vous pourriez proposer la lecture d’une fable et voir ce que les participants peuvent en dégager. En terminant par les conclusions de l’auteur qui sont vraiment accessibles pour tous. Pas de jargon pompant !

[J’aime / j’aime pas] J’apprécie ce style ludique dans l’approche de ce domaine qui semble parfois être rigide et coincé. Cela le rend plus accessible, plus humain. Attention que ce livre se décline en 150 pages et brosse une grande partie du rôle du manager,si vous souhaitez aller en profondeur vous serez donc amené à consulter d’autres livres.

Débora Ghislain

Raufast Pierre, Le loup, l’agneau et le manager, Mieux manager avec les fables de la Fontaine, Liège, édipro, 2007.

[Présentation] Jeux de groupe est un recueil gé-nial d’animation pour les 6-14 ans : une centaine de jeux présentés en fonction de leur intérêt « humain » : pour se rencontrer, pour se connaître, pour faire partie d’un groupe, d’autres encore pour communiquer ou pour mieux percevoir le monde qui nous entoure.

[Utilisation en formation] Les idées de jeux peu-vent être utilisées directement en formation, pour permettre aux participants de se rencontrer, de mieux se connaître… Un moment « méta » dans un débriefing sera utile pour expliquer en quoi ces jeux sont intéressants pour les enfants et comment les utiliser en animation. Dans la bi-bliothèque de la formation, il pourra nourrir la préparation de jeux et d’activités ou être utilisé pour des petits jeux avant la reprise des modules.

[J’aime / j’aime pas] La plupart des bouquins de la collection « Grands livres » de Casterman sont tout simplement géniaux ! Faciles à comprendre et à utiliser, aussi bien en formation qu’en ani-mation. La plupart des idées sont réellement utilisables et elles sont nombreuses. Quelques éléments plus théoriques ou généraux sont pré-sentés de manière simple et accessible : faciles à comprendre par le lecteur et à transmettre à des participants en formation.

Catherine Eeckhout, Les Scouts

MeRlo Paul et Pic-lelièvRe Denis, Jeux de groupe pour mieux vivre ensemble, 2e édition, Casterman, coll. Les Grands Livres, 2009.

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[Présentation] L’auteur nous présente ce livre comme un support d’échanges et d’ouverture entre les parte-naires. Le livre se compose de trois parties, un abécédaire des mots tournants autour de la bientraitance, ensuite des questions – réponses pour poursuivre sa réflexion. Enfin des outils d’analyse et de compréhension des relations entre les professionnels et l’enfant.

[Utilisation en formation] Je trouve que ce livre est une bonne base à la réflexion autour de la bientraitance, vous pouvez imaginer partir sur un concept présenté dans la première partie ou aborder des questions de sens traitées dans la seconde partie. Ces questions même si elles sont tournées vers l’accueil de la petite enfance peuvent très bien faire écho dans nos réalités de terrain. Même, nous permettre à nous, formateurs de nous po-sitionner avec notre équipe autour de « c’est quoi être bien traitant dans nos formations ? ».

[J’aime / j’aime pas] Dès le départ, l’auteur précise qu’il s’agit d’un livre concernant l’accueil des enfants dans le milieu professionnel, cela vous demandera sans doute des adaptations. Mais le contenu est tout à fait pertinent et ce sont de très chouettes pistes de réflexion.

Mais c’est trop court ! Quand la lecture est finie, il reste un goût de trop peu.

Débora Ghislain

DeRoo Arnaud, Abécédaire de la bien-traitance en multi-accueil, Guide pratique, préface de Danielle Rapoport, Lyon, éditions Chronique sociale, 2009.

[Présentation] Les enfants, seuls dans la cuisine, c’est toujours toute une histoire ! Qui n’a jamais été tenté de leur interdire unilatéralement l’entrée de cet espace, ô combien exploité par la famille de peur d’y retrouver davantage un champ de bataille plutôt qu’un plan de travail bien ordonné ?

Or, on le sait, les enfants adorent cuisiner… alors fi na lement, pourquoi nos chères petites têtes blon des ne pourraient-elles pas devenir dès au-jourd’hui les Jamie Oliver de demain ?

Au départ de recettes accessibles, ne demandant pas de grosses préparations audacieuses (pétris-sage de pâte…) et utilisant des ingrédients à la portée de tous, ce livre propose aux enfants de faire leurs premiers pas dans le monde des toqués.

[Utilisation en formation] S’agissant plutôt d’un livre d’animation que de formation, il pourra néan moins être utilisé dans la construction de modules sur le développement d’activité créatives avec les enfants voire d’un module sur la santé ou comment (re)découvrir d’une part les bases d’une alimentation saine et variée et d’autre part, l’usage et le goût des fruits et des légumes trop souvent délaissés.

[J’aime / j’aime pas] J’aime l’utilisation ludique des ingrédients amenant les enfants à (re)goûter les différents aliments.

Je n’aime pas les illustrations fort simplistes et trop schématiques n’amenant pas assez de clarté dans le déroulement des opération de chaque recette.

Les recettes demandent souvent énormément de chipotage et de découpe.

Jérôme Lambot, J&S

theulet-luzie Bernadette, Cuisine amusante pour les petits et grands, Casterman, 2005.

[Présentation] Les TIC (technologies de l’infor-mation et de la communication) se développent largement et concourent à relier ordinateur, té-léviseur et GSM.

Les écrans s’individualisent et le tout envahit notre quotidien, modifie nos relations. Face à cette évolution technologique, ce livre témoigne de l’urgence qu’il y a à développer son sens critique, à comprendre notre fascination de l’image, à observer les nouvelles pratiques des médias, à éviter les pièges de ceux-ci et à proposer des solutions à une invasion trop grande.

[Utilisation en formation] Certains passages peuvent être des sources de réflexion, génératrices de débats auprès de jeunes et d’adultes. On y donne des informations, à travers des enquêtes et des témoignages sur le temps passé devant l’écran, sur les programmations subies plutôt que choisies, sur l’influence de la publicité ou sur les faces cachées des moteurs d’Internet sur les dan-gers de la téléréalité…Tous ces thèmes peuvent être traités pour prendre conscience des enjeux de ces médias et se positionner dans ses choix Et développer son attitude CRACS.

[J’aime/j’aime pas] J’adore le début du chapitre 2, semi-fiction de ce qui pourrait arriver dans notre vie quotidienne dans quelques années si nous ne sommes pas vigilants à suffisamment contrôler ces techniques. Comme le cite l’auteur, je pense qu’il ne faut pas supprimer les écrans de notre vie mais les remettre à leur place et les éclairer à juste dose. Allumés à bon escient, ils sont de fabuleuses fenêtres sur l’humanité.

Bénédicte Bragard

Gilly Patrice, Zap l’écran, vive la vie ! GSM, télé, ordi : comment les maîtriser ?, édition Couleur livres, 2008.

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Cette fois, c’est moi !

Valentine Gerardy (Coala) Nathalie Parmentier (Patro)

Animatrice depuis des années, dans le scoutisme ou pour l’asbl Coala, j’ai aimé l’idée de transmettre ce que j’avais appris. J’ai donc mis mon savoir-faire au service des jeunes. Et j’avoue que je le fais avec plaisir…

Et je suis devenu formateur !

Mon grand moment

THE technique

I’m the best

Peut mieux faire

Ça c’est dit !

Outre de très chouettes moments passés avec les jeunes, il y en a aussi de très bons avec l’équipe de formateurs. Une réelle compli-cité s’est créée entre nous, et on prend du plaisir à former ensemble. Il y a de beaux fous rires, de chouettes moments « délires », et des amitiés qui naissent. Cela se répercute sur le groupe et installe une bonne ambiance au sein de la formation.

Le renforcement positif. J’aime les féliciter et en même temps, je suis très critique mais pour une construction meilleure de leur animation… Je reste aussi très à l’écoute des jeunes, de leurs besoins, de leur bien être. Un mot d’ordre : l’assertivité.

J’aime ce que je fais ! Sans cela, je ne pourrais mettre mon énergie au service des jeunes. Sans cela, je ne suis pas certaine de pouvoir le faire correctement car ça demande de l’investissement personnel et une réelle envie de donner aux jeunes.

Je dois bien avouer que je ne suis pas la reine de l’ordre, que ce soit dans mes affaires ou dans mes idées. Il m’arrive souvent de bafouiller, des chercher mes mots. Mais les jeunes comprennent toujours ou presque le sens de ma phrase. C’est le principal, non ?

C’est bien, je vous félicite ! ;-) 

Le Patro… J’suis tombé dans la marmite toute petite ! Et puis les an-nées se succèdent, on passe d’animé à animateur… on prend toute sorte de responsabilité dans son patro… et un jour, un courrier arrive dans sa boite aux lettres : « On serait ravi que tu viennes enrichir notre groupe de formateurs » ! C’est comme ça que mon  investissement pour la formation a commencé. Aujourd’hui, je coordonne les sessions de formation régionale pour Namur et c’est, chaque fois, un plaisir de rencontrer et voir évoluer des animateurs qui donnent du temps et du cœur tous les week-ends pour d’autres jeunes. 

Celui de voir sortir les formateurs et les animateurs des unités de formation avec un large sourire… On sent que quelque chose s’est passé ! Chacun d’eux, et à leur manière, est satisfait de ce qu’ils ont pu donner et recevoir !

Une de nos dernières inventions à Namur ! Notre évaluation des veillées avec les participants. Sous la forme d’une table de conver-sation, ils évaluent tous les jours la veillée du jour précédent. Cela nous permet d’avoir rapidement un feed back construit et construc-tif de ce temps commun et cela lui donne sa dimension formative.

Être disponible et à l’écoute de mon équipe de formateur et concilier leurs attentes et leurs demandes.

Croire parfois que le temps est compressible.

« Qui rira, vivra » Phrase incontournable au Patro après notre ras-semblement et tellement vraie…