Upload
others
View
3
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
LÀ MAILLE D'HONEURofferte par la Municipalité de Creil
à Madaine Palm. DALDER
E^N FIÈVRIER 1791,
Les évérieinclits survolons à Creil, cil février 1 -191, Ont le
précieux ;i^'ilit;ige (le f aire colinaitre le rôle ci iie les femmes
jouèrent au début fie la
l^Cf olution friii^i!sû et
l'IMPOrtance
que certaines (I'eiiLre elles clierChérent à s'attribuer. La re-
Luise d'une i o C c.lai]!c d'honneur destinée tI ètre Portée d'une
faÇoil apparente pill' n'le
(1111110 ^I celle époque n'le,
particularité nou%P!1C el (ILI! dénoLe Lille niodiricallon iiotlll)lo
des idées interieures. Des 6 % é l leilleil[s lilsLoriques (le ce
genredépendent des faits iliteri, eniisiu ilièilic inoment, aussi
bien que àcs qualités et (les défauts (je ceux qui y prirent
pari. Les femmes de Creil lie purent souill e r à constitue" "'le
(tolnpagnie aux[lilirc de la girde nationale, et INI — ]),aider lie
reçoi t ^L Ce
`
^tt C 0 ^Cjsioo une lllécl,,Iillc d'honneur qu'à la suite
d'au e l) sc l nl) le (pf.,%,é li enl e tl ls Indispensables à rappeler. Il
l i aporte : (, fi conscquence, (le faire ressortir cil pleine lumière
la personnalité coriense (le M' , Dalder, iiissi bien (lu c les
faits sur % cous (je Côté cltd' quIiroct se riLt^lellll)t à ce qui s'est
passé à Creil.
M— Dalder, qui semble avoir jotié à Creil Un rôle (Vhéraïne
de la Révolution, n'est ni originaire fin
département dé l'Oise,
Ili Même française. Elle est hollandaise. Soli A^gC est d'ILII.1111
plus intéressant à préciser, quo personne: jusqu'à Cr jour
n'était parvenu à le coniiallre. Elle est liée ^ Gr0niIU^ IJe Vers
la fin d'avril 1743. liJle fu(I )ap[isèe e l, cette villele 3 ma! 1743,
suivant les rites de la religion réformée nêerlandaise. Ce fait
Document
0000005499533
43î ^IÉI)AII,I,E D'HONNEUR OrrFRTE PAR LA MUNICIPALITÉ
résulte de l'acte de bapL^me ci-dessous déffivrô par le secvé-
taire de la mairie de Groningue :
Le 3 mai a éle baptisée cri cette ville Lr tta-1,IibinIifille (le
licobtis Altiers et De Sitter, inariI^s II^9itiinen1en(,
demeurant dons le I locistratte (I)^
La naissance doit être reportée Li fin avril, parce que les
babitir des bollind aises fa isaiiliLcélêbrcr le baptême dans les
huit Ou
qiiiiizcjüurs (fui suivaient la
venue ,tu monde. L'étal.
civil n'était constat(,, dans la région que par les registres pa-
roissiaux.
Le père était aubergiste et ne parait pas avoir été (le souche
noble. Plus tard seulement lorsqu'elle séjourna en
France,
MI ' El La Alders orthographia son nom Aelclers, en
y joignant
fréquemment la particule pour se rattacher à la famille noble
hollandaise portant ce nain et
ayant comme armoiries un écu
de sinople chargé de trois étoiles d'or (2). Elle passa sa jeu-
liesse à Gronin.Ïtie, au milieu de - ces prairies sans limites de
la
Frise dit Nord, qui éveillent dans les coiurs les idées de
liberté et d'affranchissement. Elle appartenait à cette éner
gique race frisonne, dont une partie êmigrait, à ce moment
dans l'Afrique dit Sud, et allail, y constituer les ancêtres des
Boers, ces partisans opiniâtres de là liberté.
MI ' , Etta Alders, après avoir reçu une éducation littéraire
assez eomplèle, épousa ^ l'^,'tge de dix-neuf on
vingt ans, c'est-
iLL-dire vers 17G2 on
1763, 'iH' C.-F.-L. Palm. qui partit pour
les Indes hollandaises quelques mois après cette union. Il
semble y avoir disparu, car il ne lut plus jamais question de
lui. La jeune, mariée, presque veuve au lendemain de ses
noces, resta six années à Groilingue. Elle alla ensuite habiter
Amsterdam, où cite fil la
connaissance d'un avocat, (le cette
ville, nommé Jan Muniiiks. Ce jeune docteur en drojl,.proiiiu
il) NoLi^ rentrerions M", Do blan, notre éminente collê^,iie de la S--
ciéte lioliandiise de niimi^niatiq11c, d'i^trp, frirvenue à nous procurer
l'originai du document, (lent Là traduction est ici :lûnni^û, et (le ores
!LVOiV fourni d'utiles renseignements sur les publiudions faites en lie]-
lande au cours (Ir ces (lernièieq annêes au sujet dc la personnalité (le,
âl- 1 Aiders.
(2) Arinoriil gPni^raI de IiI V- Aclâcrs.
DE CREIL A MADAMEDAr,i)Eii1135
consul dû Hollande a Messine, du[ se rendre dans celle der-
nière ville pour y r(,, sidcr. Ils décidèrent de partir ensemble.
En cours (le Yoya^,c, la
hollandaise tomba malade dans le
midi de la France, et Jan Munniks continua seul la route
jusqu'â Messine. i^,1"'Alders. revenue à la santé, oublia d'aller
rejoindre son ami en Sicile. Elle préf&a rc,gagiier Paris,
qu'elle avait traversé rapidement en
cours de route et (tout
],a vie joyeuse et facile l'avait tentêe.
A son arrivâe dans la capitale, elle, se fi( connai[re sous le
nom de fol^ 1 E.-LA. De Sitter, veuve de
M. Palin, baron
d'AcIders. Ces idées de reprendre le nom de sa
mère, (le se
parer d'un titre, de baronne, qui ne lui appartenait pas. et de
modifier l'orthogriplie résultant de son acte de naissance,
laissent. supposer que la jeune et belle hollandaise desiralt
connaltre les plaisirs que Paris réservait aux étrangères, qui
venaient y habiter à ]a
fin du ré.-ne de Louis XV. En 17718,
âgêe de trente-cinq ans, elle liabit e rue ^ ,j llodo, n* 30, et elle
y occupe un
appartement relativement Somptueux, qu'elle
fait orner avec assez de recherches, pour devoir a,280 livres
à soli iniroitier (1). Cette dépense, dont le caracLèrC touremeill
voluptueux et dont l'importance sont de nature à éveiller
l'attention. dénotent le
genre d'existence facile que la fille il(',
]'hôtelier de Gronin.,uc mena clins la société parisienne. En
1 7781. elle se transporte rueFaviri, iii ,,iisoiii)* 348, dansl'un des
quartiers à la mode. Elle jouit à cette époquP d'une grande
réputation de henute, dont elle sut maintenir le souvenir
pendant nombre d'années. Elle vêcut à Paris de lafaçon la plus
ilidêpeiidaille, sans s'occuper ni (le ses parents. ni de la suc-
cession de la famille (le son mari décêdé, ni mime du pauvre
Jan 'Muimiks, dont il ne lut pas d
1
avantage question.
La RCNolutioil de 1789 la surprend àg6c de quarante-six
ans, c'est-â-dire à l'instant toujours difficile, on
une femme
ayant vCcu dans de telles conditions, est obligCe (le modifier.
son mode d'existence. La hollandaise, devenue française par
le cceur, s'enflamma pour les idêes nouvelles d'affranchisse-
ment et de lii)ert^- avec d'autant plus d'i)i)pé[uositê, qu'elle
(1) Article (In M. le D I H.-E Van Gilder dites iie?sterd(iini?iei , weerck-
blï,d r0000r Neilerland du 10 noveintore 1917.
436 MÉDAILLE D'HŒNNFUR OFFERTE PAR LA MUNlClPAL]T^
les tenait de son enfance, et
que, d'autre part, il n'y avait
plus pour elle, d'autre ressource, si elle voulait continuer deSe faire remarquer à Paris,
et d'y possêtier une situation en
vue. Au xviii' siée-le, le grand monde faisait des vers ou écri-
vail. Elle s'ingénia à devenir fernine de lettres, à f1crirc des
discours et à sïnleresser à des oeuvres humanitaires. Elle out
l'idée (le s'occuper de Croit, parce qu'elle crut. pou\oir
trouver un terrain (le culture favorable pour ses itléesd'êinkii-
cipation féminine et
(le progrès social.
Creil-sur-Oise ne se faisait pas remarquer par le nombre de
ses habitants, qui s'élevait à un
millier seulement. Les
hommes (Il les femmes qui y résidaient, consistaient en ou-
vriers des fabriques de faïence, en bucherons de la forét de
Chantilly, en cultivateurs, cri prolétaires, vivant dans les
demeures creusées aux ilancs des falaises cra ' vouses demi-
liant le cours de l'Oise. Ils avaient élu Pour maire leur cure
Triboulet. Le 14 juillet 1790,- à l'occasion du premier anni-
Versaire de la prise dela Bastille, voulant se distinguer par
leur patriotisme, ils demandèrent à cet ecclésiastique, devenu
leur premier fonctionnaire municipal, (le leur faire préter le
serment civique (1). 1 !il procès- , , crbil constate qu'en ce jour
mémorable, à neuf heures un
quart du matin, à l'issue (le lit
messe, le maire-curé prononca nu
di^cours sur la place de-
vaut l'église, en présence de tout le peuple assemblé. Séance
tenante. -serment fut prêté par tous les Creillois d'étre fidèles
^ la
Nation. à la Loy clan Celle date est intéressante
à retenir, d'un Pôle parce qu'elle figurera sur la médaille
dont il va bientôt étre question, et d'autre part, à raison de
ce que, ce nième jour, Paris avait célébre, au Chimp de
'Mars, la grande fête de la Fti fléri[ioji de toutes les communes
de France. Ces solennités patriotiques avaient excild les
esprits. Chaquelocalité, enfiêvrée des idées révolutionnaires,
cherplia à imaginer quelque nouveauté, qui la distingua de
ses congénères. L'idée d'égalité universelle a toujours en le
(Q 77i.,Ioiie deet cli Ci l elle nie de Crp. il (Oise), par le Dnctcuv
Boursier, Paris, lffl. Picard, êditeur, p - 177.
(2) Archivesde l'Oisp . nossior L. M. 2. District de
Senlis. Population.
DE GliVAL A MADAME PALM DALDER437
singulier privilège de porter chacun à se dilférencier le plus
possible de son voisin.
Une petite commune perdue (les liautes-ilyrénécq, Vi (;-e ll
-Bigorre, parait avoir eu la première la pensée de se signaler
parli création d'une légion d'amazones a I)Ied,d^^stinées a ser-
vir d*au-^,"jliajres'â la garde nationale. Cette énonviition setnble
de prime abord avoir pour conséquence toute une organisa-
lion ,,uerriùi,e et compiiquC^c. En fait, les initiatrices de ce
inouvenient se montrèrent pou dan.cercuscs au début. ViC-Cll-
Bigorre comptait 3,500 liab[U,,tiits. Le nombre des femmes
susceptibles de composer lalégion ne devait pas être supé-
rieur à plus d'une, on
cieux ceulaincs ,lu maxhnum. Ces
C i LOYeniffl pas moins les statuts de
leur asso-
ciation, dont certaines parties -ont instructives pour rensel-
gner sur la réalité (je cc qui s'est pli ssé. Celles qui ont rédigéde
te
l s règleinCnts 1l'ont pas pu dépouiller leurs balu[udes
ancestrales du Christianisme. Elles se sont occupées avec le
plus vif interut de leur bannière, qu'elles dénominérelit ori-
flailline, et il] sujet de
laquelle elles s'exprimèrent ainsi :
Celle ass,,cia lion a il ra un drapeau, qui seraoriflamme.Deux e.inblêiiies seront peints sur
L'tin rpprésnnterit V^,utcJ (le ]a Patrie et ne ère citoyenne UffranL
son fils avec cette uscriliLion : « J'offre, (ni défenseur à la Patrie. .,L'autre sera Faiuul ln l'hymcn tL nue jeune citoyenne couronnant
111) héros avec cette inscriptionL'li3-mcn Pt l'amour couronnant leguerrier citoyen » (I'.
Les citoyennes s'enrôlant sous les plis de cc drapeau, s'in-
titillèrent les amazones de Vic-eli-Bigorre, sans songer le
moins du monde à monter à chevil. La
qualification d'ama-
zones lut prise par elles dans le sens di, femmes guerrières.
011 I)Itll^)t de
fet""ICS venant en aide aux Soldats et marchant
à la
suite du bataillon. Chaque fois qu'il l'ofcasion de sein-
blables tentatives d'éiiiiiiici pa Lion tCi li j l) i li c, le ul ot ainazollefui
0l0V^ ellI PIOYé , il 'l'etltquc le
sens restreint (fui vient d'être
lucliqu ë. Il "0 Siguifia jamais une collectivité de femmes mon-[lut à Plicval.Aussitôt
après s être conslituée c (nnal e sociêté fénjjuille
(1) Archives parlementaires. T. XVII, p. îo:l.
Kiio, , Niun OFFERTE PAR Il MUNICIPAIATÉ
républicaine, la légion des ainazoncs de Vic-en-Bigorre en-
voya le 19 aoât 1790 une
adresse, à l'Assemblée nationale pour
lui soumettre le projet de son association. Les 18 et '20 ilo-
veinbre 17qO, le procès-verbal de cette liante Amernbi6c
constata la communication qui, lui était faite de l'adresse et
du projet de règlement de ces* citoyennes (1). A ce montent,
cette société fut présentée comme 1.yant des intentions très
inodeslos, »leu éloignées (les idées d'émancipation, (lui furent
ima ginées plus lard. Le député, rapporteur, M. Lanj uinais,
s'ex;rima ainsi
Voici une adresse d'une nouvelle espece (le Prde nationale [tes ime-
ressnnte. C'est celle (le la
léelon des amaxoncs (In Vie «Ic'])artelilcnt (les
H^tutes-Pyrêni^c,$). E
'
Hes veulent domier l'exemple de toutes les vertus
chrétiennes, civiles et patriotiques et surtout (le l'exécution des tais.
Elles se sont arni(cs pour servie en cas (le besoin de froupes auxi-
liaire. 8 de la
garde nationale (2).
Après ce court rapport. l'Assemblée passe à l'examen
d'autres questions sans attacher plus d'importance à l'initia-
tive chrétienne eLpatriotique des femmes deVic. Maislepublic
et certaines femmes à Paris ne conservèrent pas le niânic
calme intellectuel. Dans divers endroits, les esprits féminins
se surexcitèrent. Des ciloyennes son.gèrcnt à fornier d'autres
associations d'amazones plus énergiques. La presse révolu-
tionnaire s'était emparée de la question et avait employC
parfois des . expressions qui étaient de nature à réprimer ks
preiniers êlans
Les dames patriotes d'Aimay ont Projct^, le 15 (111 mois dernier (le
former une sociéLé (pu porterait le man de : Corps d'amazones ratio-
miles, la mufficipalM a Sagement applamli a cet elal de Patriodisme
femelle (,*i).
Cette dernière épithète qualificative avait probablement
refroidi 1 élan clos intéressées. Aucun corps d'aniazouc ne
paraît s'être constitué à Aunay. Néanmoins, à l'imitation de
(1)Archives parlementaires. T. XX, p. ^56 et p. (A5, appendice.
(2)Béimpression (le, l'ancien Jfonileur. Suite (le li.sêance dit joudl
soir 10 novembre 1790. N^ du lundi 22 novembre 1790, T^ VI, p. 4M.
(3)joumal général de la
cour et (le lit Ville du 11 mai 17M
DE CREH, A MADANIE PALM DALDER439
ce qui venait de ce passer à Vie, diverses sociétes lenimmes
essayèrent de se constituer (lins d'autres villes 011 bourgades,
telles (tue Caen (Calvados). Arles (Bouches-du-Rhône), Dijon-
Maubée (Isére), Bordeaux (Gironde). Alais et
Vauvert (Gard). En
Certains endroits ce ri c furent que dç
simples sociétés de femmes ayant pour but de remplacer les
établissements religieux supprimés, de se charger à leurplace
des écoles, de la surveillance el de l'établissement des nour-
rices, des enquCtes sur les indigents, ainsi que des distri-
butions de secours aux pauvres.
N111 Palin Aolders voulut se faire remarquer aussi bien
dans ces (:ouvres humanilaires «â l'occasion des revînt-
dications de droits nouveaux au profil des femmes. Elle
s'all'ilia à un
Club révolutionnaire, dénommé le Cercle social,
fondé par Pabbé Fauchet en octobre 1790, et dans lequel les
femmes furent admises. Le 30 novembre 1790, un M^ Bons-
seau prit la parole clins une de ces reunions pour soutenir
les droits des femmes. Il,s'inspira du travail de Condorcet,
qui venait de paraître sur l'admission de la femme au droitLie
Cité, et qui coriteilliL le développement de toutes JÊ's idées
féministes aboutissant ^ PéPlilé: Complète des deux Sexes (Il.
Après ce discours
Une dame êtrangêre, remarquable par sa taille prit la
parole et demanda au nom Je la galanterie française que i ,orll tp ll r put
continuer. On l'applaudit et la séance fui levée, alors rêtrangérc s,est
vue environnée, caressée et remerciée de presque toutes ]es citoyennesprésentes. Elle, a saisi cette circonstance, pour leur (lire d'un ton plein
d'élévation vous avez été jusqu'â Pr&rnt les ' compa gncs d'hommesëncrv^s (?!) tic ^cntjlneiiLs, ti esclaves corrompus. Puisque les Français
sont devenus des Romains, imitons ]es vertus p,t le patriotisme (les
dames romaines. - A ces mots, on l'embrasse, on veut l'élire pi,6s!.dîmic, mais sa modestie la clérobe el leurs empressements (2^.
L'étrangère, qui futTobjet de cette ovation, était M I ' d'Acl-
ders. Un Pareil succès polir ses début lui tourna la tète. Elle
s'imagina avoir trouvé une nouvelle voie, susceptible (je
remplacer Celle toute d'énervement (pour employer le mot
(1) J0119*1hil de 1(l SOCiété de 1789. N' V du 3 juillet 1790, 1). 1 il I?(.2) Joinnal de l'omieur du peuple. T. 111, p. 3CY0.
fil) MEDAILLE D'IlONNEUJil'Ali LA
MUNICIPALITÉ
dont elle s'était servi) qu'elle avairsilivie, jusqu'alors. Elle se
d écolI vri l fenj u l e (je lettres et se
init el rédiger des brochures
sur Faffralwhissemenl de la
fenime a l i sSi bien que sur di-
% e l,ses autres questions politiques ou soc ial es. l 'Our
(101111cr
plus d'importance à ses elle Chercha à profiter (,le se,,'
relations. qui auraient été des plus étendues. Elle aurait
connu PètJol1^ M 1.^itiletli, FrèLeau, 'I\fclloll, Basire, le jour-
naliste Carri, Condorcet,etc., s ' il faut 011 croire
certains renseignements. Il est Possible (lue Sous Cc rapport
so l ,vaIjiLou,^ et, un peu intrigant i ilH plutôt (lis-
posce à amplifier.
Les (ILI Cercli, Social mentionnent les dis-
(^oors ci, clic expose les revendicilions (lu se xe
Iêminin.
()Iy llll) e lie (,iou.,cs, autre héroine réirolutionnaIrc, M)PIalolit
auxa de telles préjoutiors. Allant jusqu'^ dernières coli
séquences (je I , 4^^qIijé des sexes, elle déclara dans une
sé^i nCe vouloir arriver à constituer nue 14non de femmes
armées.
Ne se contentant pas d'appartenir à Ce P Fe ulieF Club,
iM"' I d'AcIders s'inléressa 'à la fondation à Paris d'une autre
;, E.soeil n,tion révolu, ^ QjjII ai,C, ,, Ll ll cLla [lt les foi mes, et qui
prit. la déiiol)llrlltioll' cle : SociëIc des Amis de la Vérité. Cc
(,lui) ainsi que ic précédent Cherchèrent à faire (lu
tisinc et a Cm"o^ Cr des é ill iss ,,I ircs cil province, afin de pro-
pa.gcr les idées nouvelles. Ces déIé, Ljès êLaieiit Choisis Parmi
les personnes prononçantdes discours on réd i , , canL des écrits.
I;c 30 clêceml)re 1790. notrP liollindaise Communiqua aux
Ill enl l ) res cin éloi) lin discours qu'elle si^-ni du noin Mia
palui , li ée (J'Aeldcrs, et qui était intitulé :
LIcs
Ce Ira\ ait oratoire est écrit eu assez mauvais français, sui-
^^a Ij t I'j^ cil de 1 auLcur. qui s*cn excuse en disant qu'elle a
pIut^)L Consulté son co , ur que le dictionnaire. Sa conclusion
tend à ce (lue les femmes lie soient Plus esriavm roriiiiic si
jusqu'alors Il s it ua t ion* qu^ëIi C ,i vait ju,,é I ) ori d'occuper
J'avait rendue réclicinent, es(;Ia^e de l'homme.
Ce discours fui lu
a la Confédération des Amis de la Vérité
DE CRIEIL A MADAME PAL-NI DALDLII44,1
par un
(le MM. les secrétaires (1). Elle posa en
ces termes s- a
candiditurc comme déléguée cil province :
Nêe et élevée dans arc liép idi [ic l uc, qui a a a l battu qua tri. % in,gs ails
pour i4al;lir citez elle les 'principes (le la
liberté et (le l ,ë^ujitë, ses
prinelpos sont innés (]ans 'lion ceuur et lie datent pain[ dû ]a
Révo-lotion.
Phis loin clin se inoiilre admiratrice de ]'idée d'organiser
des lé,gioiÀ d'amazones dans les dêparte llie li ts :
Les augustes représentants de cette heureuse nation (lit France) vien-
nent d'applaudir il
l'intrépide courage, des amazones dans l'un de vos
départements, et lotir perniet(ent (le lever un corps pain- ]a
défense de
la p atrie. C'est un premier choc aux on a
enveloppé notrec.^jstcn(!o.
Ne soyez donc pas justes à moitié. . ...
Enfin dans nue aulrC elle SC préSeilLe Comme titre
candidate humanitaire S 'occupant d'établir des oeuvres de
bienfaisance :
Ntes veilles, rires travaux, mon existence entiêre sont e inploy (^es à
consolider un établissement de bienfaisance, une socicté (les cjLn^euoes
patriotes, que j'mi pli la
satisfaction de proposer av" sau tes , et (font
vous avez a.,rée ]o premier progranume, couline soci^té estimable par
son but,par le, patriotisme et
[os luiniercsibes fc -mmos(iti j j:lcnliiposeDt,et qui eli prelient Par l'ni, contribution annuelle
il trotrier des moyens
(le fonder tics nu.i^ons un ;Itejie.r^s (le travail polir y élever(les enfants tic leur sc\c depuis l'âge de 6 ans jusqu'à 13 ans,
ci )ont.
]us meure apr^s cil apprentissage d'an iiii^tier pour souda., v par ces
illoyens les laures d'une nonilireti.,e famille accablée par l'indigence.
C*61ait de la
philanthropic, et les pl i ii iii tl it ,op S; q ll el .,0_ qu,ilS
sOjO,Ilt. sOlit 1OUj Ours Sûrs d'être aCClamés dans les réunions
populaires. L'ou^ca zjoIi se I)rè^eiitli( naturellement (le Char-
ger Al — d'Aelciers do, faire (lu prosélytisme en
province. E' lie
fut déléguée. Le Clubtit les frais de l'impression de son dis-
cours de quarante-six pages. dont de courts extraits ^,iennent,
d'é[re donnés. CC petit voluinelui permettait de commencer les
(1) Buchez et Roux. Risloire parlementaire de la Rëvolarion frait-
^r. viii, p. 421.
Corc[c social. Journal tic la Bouche lie foi* (lu 3 janvier 1791.
T. XX.
41à MÉDA ILLE D'110' NNEUR OFFERTE PAR LA MUNICIPALITÉ
relations par l'hommage qu'elle en faisait. Elle en
adressa
des exein pliires -à un certain nombre de municipalités de
France, notamment à celle de Creil. La brochure fut reÇuC
à la mairie de cette commune le 6 février 1791.
Par un esprit identique de
phila iffliropie bien comprélien-
sible do la part des officiers muuicipaux d'une bourgade,
dans laquelle les gousâ secourirétaient nombreux, les rePrê-
sentants (les liabitants deCroil, ju.leant^l ,1- e d'Aelders d'après
ceseul écrit, accueillirent favorablement ses idées et 50 n'ou-
trèrent disposés à constituer une société de cJtô^Yennes ania-
zones formant une compagnie (le la garde nationale. dont ils
auraient la
présidence. Ils agirent ainsi Peut - être siluPlement
parce que M- d'Aolders avait demandé une réponse et sa
lettre et qu'ils rie voulaient pas Cire en reste dei cour 'Loisie
avec elle. Des membres du club ou bien des amis de quel-
ques-uns d ,entre eux ont aussi pu faire partie du conseil
municipal de Creil et inciter les représentants de cette colu-
mune à continuer la correspondance. Une de ces raisons
occasionna l'entrainemcnt. L'entente se fit en deuK jours,
entre le 0' et le 8 du mois de février 1791, sans que les deux
intéressés paraissent avoir confêrë ensemble, ni InCme s'être
vus.
La municipalité de Creil tint à t , inoi,,ner largement sa
gratitude à ]'égard de la (Moyenne, qui lui faisait par lettre
hommage desondiscours. Elle luiconfera le titre de membre
honoraire de la compagnie de la
garde nationale creilloise,
une cocarde tricolore et la médaille nationale. C'était an écla-
tant succès pour le début (le la mission en pro^incc de
1\11, d'Arlders. Le procès-verbal ci-dessous. qui, d*après soit
contexte , fut consigué sur les registres de la mairie, donna
la plus ample satisfaction à l'initiative que la hollandaise
avait prise :
j ,, xtr;iit (lu M,-is L m des(Il, la municipalité de
Crpil-sur-
Oise :
^Cr,Jmird'hui 8 février 1 -iW el l'assemblée 1 1 ( ^ S CitO.V e it nCS Ce)[IVO(IkLé»c en
i l m;mière ordirmire et tmam e l l'hÛtel (le, Ville, en I lrés(^llrP, de Ni ^ i - les
Maire et 011iciers municipaux, lccilll*e a élë faite d'line lcti?' c de tic
la Conféci(,,ration de^ Amis de la Vé r1 t e^, Pt d ' Ult (iisc011l's de 3l" J'alin
d'Aelde?,s, l eun et l'autre ii n0ilsel qit i gl ous sout pareenils
le 6 dit pI*ë-^eîlt par la voie de la p0Sle^ Aprüs ivoir vivement applaudl
DE CREIL A MADANIE PALNI DALDER443
le discours et recu avec ^ecoeInais8ancûqui nous en est
fait par nic ,alits s[eurs de la Confédération des Amis de la Vérité.
Nous a%ons arré,16 que pour lem , donner les marques de notre gra-
litude et leur témoigner les pins amples remerciements, copie de la
présente délibération leur mera envoyée et (lue M. nandou de
la Tour,
Colonel de la garde nationale (le cette ville à présent a Paris, sera prie
de faire connaltre à ladite dame Peint, combien nous lui sommes rede-
Vables tics sentiments (tarit elle nous honore,
et (le lui ollrir, avec une place d'honoraire de la Compagnie, la
cocarde et la inédaille nationales, comme une laitilc marque de toute
la reconnaissance que nous lui devons et du courage patriotique, que
son discoiirz ne pont qu'alierinir dans nos coeurs;
Et que lesdits discours et lettres seront inscrits en entiersur le registredes
délibérations.
Fait et arrûte en ladite assemblée, les jours et on (lue dessus, et avons
signe avec lesdits Maire et Officiers municipaux.
Signé : femme Bézef. femme Martel, Défient, Dure, La Marre, sous
lieutenant, Boquot, de Batieliv, Brelle, Bury, citoyennes.
Et Triboulet, maire, Joly, Gelin, Masson, DancourL, Asseline, Payon,
officiers municipaux, et M. Lequoy, procureur-syndic, et Denis, tré-
sorier.
Délivre par moi, secrétaire grellier (le fi municipalité conforme U
l'original lesdits jour et an (lue dessus. Signé : Seres il)-
Le curé-maire Triboulet assista à cette délibération et la
signi, comme il l'avait fait pour la prestation du serment
(1) Nous ne saurlons trop remercier 14. Léopold Lacour (le nous avoir
signale t'existence dans la Bibliothèquo de, lit ville de Paris, rue de Sé-
vi gne, sous le n- J^,807 d'un curieux volume de
documents divers cou-
tenant le procès-verbal ci-dessus, ainsi que lit plupart des brochures
(lu hl — d'Aelders. Af. Léopold Lacoui est l'auteur d'un important on.
Yrage sur : Leso? igives dit
féniinisnteconteinporaiiè Trois femmes du la
Révolution, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe,
et la p. 337, duquel il avait eu accessoirement l'occasion de signaler en
peu de mots le rôle joué par M— Daldoi, à Creil, comme précurseur du
mouvement féministe.
Toutes les archives municipales de Creil, ;intérieures à 1800, ont été
détruites, en sorte que le recueil ci dessus est seul susceptible de les
remplactai en partie, et qu'il n'existe en la miiiie de cette ville aucun
document pouvant fournir (les indications sur les événements survenus
à Creil en février 179l.
441 MÉDAILLE ])'JIONNrUI3 OFFEBIT PAR LA ^IUNICIPALITf
civique des habitants de Creil, qui avait eu lieu quelques
mois auparavant.
Tout se passa par délégation et pur correspondance,
M ll ])aider et les Amis de la Vérité avaient adressé une lettre
à Creil. On leur répondit de
Paris oit leur en% oyant des re-
mercienients par l'intermédiaire de M. liandon de la Tout,,
le commandant de la garde nationale, q,, il
se [pouvait ma-
iiiendanênient dans la capitale.
En fait, la cérémonie de la remise de la
médaille cul lieu
dans une séance du club des Amis de lit Vérité à Paris, Un
événement de ce genre était assez fréquent à ]'époque. Pen-
dint le cours du second semestre de ID Commune de
Paris avait gratifié diverses cito yennes de médailles de la
Ferlératio.ri du 14 juillet 1 7,90. Ces femmes médaillées s'étaient
p>ésentées à la barre de l'Assemblée nationale le 10 janvier
1791, : c'e,st-à-dire un mois avant les faits dont nous nous accu-
paris. Elles avaient demandé a y prèLer le serment civique oit
leur nain et en
celui (le leurs enfants. ^,l l 'd'Aelders n'avait pas
été comprise dans cette distribution de médailles réalisée
par la commune (10, Paris. Comme elle le regro[talt, auelque
patriote s'intéressant à ellc^ et désireux de lui être agr6îble,
avait imaginé l'ad yo!Lc combinaison de lui faire décerner un
insigne identique par
la commune de Creil, à l'imitation de
ce que celle de Paris avait réalisé pour d'autres citoyennes.
La,copie du procàs-verbal do Creil du 8 février fui
reçu à
Paris au Club des Amis de la Vérité deux ou trois jours 1pr^s,
soit environ vers le Il février. Les chefs de cette association
révolutionnaire tirent immédiatement .,rayer Sur la tranche
d'une belle médaille cri bronze soigneusement doi-C (le . la
Confédération des rrançais, la
mention : ^
DON-,N^ PAR LA MUNICIPALITÉ DE CREIL SUR OISE
A NID P, DALDER LE Il F^ 1791.
La date portée était celle du jour oit l'on avait reÇu la nou-
voile que l'insigne était conféré. Cette médaille reproduite
ci-desous porte le type créé oit l'honneur de la grande fèle de
la Fédération célébrée le 14 juillet 1790 pour le premier ariril-
versitire de la prise de la Bistille. Elle représente cette se-
leilil ité, ainsi qu^u[je allégorie de l'auLel élevéâ cotte occasion
DE GREIL A -MADAME PALNI DALDER 445
au milieu du Champ-de-Mars (1). Elle porte une bélière defaçon à pouvoir être attachée sur la poitrine au moyen d'unruban évidemment tricolore. dans un but que M- Daldernous expliquera peu après en l'un de ses discours. Le reversPOIM LI de l'inscription : CONFÉDÉRATION DES rBANÇAis rap-pelle! le souvenir (le la fête représentée.
lasse l'A il LA MUNICIPALITÉ DE CR LU, Son OISE A M" P. DA LU Rit I.F.11 F-1791
Pni(ls, 28 gr. .30 cent.Cell. P. Bordeaux.
La remise de l'insigne, relatée dans les brochures deM"d'Aelders, cul i neon testa blenien t lieu, puisque la médaillea été retrouvée pourvue sur le pourtour d'une telle inscrip-lion caractéristique. L'interprétation de la phrase gravéeavait. vivement intrigué' tout le monde, quand la pièce avaitété retrouvée par hasard, il y et deux ou trois ans, dans unations d'objets datant de l'époque révolutionnaire. Cette céré-monte fut célébrée à Paris le 14 février 1791, dans la sallehabituelle du Club des Amis de la Vérité.
Trois officiers du bureau, (leptités Par le Président, ont Clé onrir lapluà iiiitteuse recointiense il ki franche et Ïenèreuse citoyenne Piilmil'Àelders.
(1) Hernie. Histoire monisinalique de la Révolution franraise,P. 105, Pl. 17, n . 140.
146 ^ifnAli,r,r li'i]ONNEI,'IlL'Ail [,A ^NIU.NICIPALlTÉ
Les brochures de la hollandaise continuent de fournir les
renseignements ci- q pràs sur la suite de la séance :
Pilni (I'Aolders a parti à la trihtinc et elle, y a prnnnticê art dis-
cnurs (le remerciements trcs applaudi, dont, l'assemblée a
voté l'ini-
pression.
. Discours d'une Amiv (le lu Vérité. palet cl'Ael(lers en recevant [,a ce,
carde et la nalifflQuIeS envoyées Pour elle à i'Asscènbléc
fédérative loir la
viiiiticipalii6,' de Creil le 44 février 1791.
M" d'Aelders commence par renouveler les professions de
foi libérale qui avaient figuré dans
son premier discours lu
le 30 décembre précédent., puis elle continue en
fiisqni de
précieux aveux qui expliquent ce qui s'est passé, et en se lmi-
çant dans la phraséologie dithyrambique du temps.
Fortifiée par tics Écrits patriotiques, encouragée par vos l"Inis, j'ai
détruit jusqu'aux germes dore (.aux orgueil, qui étittiffr, si souvent la
PIUWC PUC^,Cie,1150, dé, l'égalité.
Oui, Nlessiexirs I c'est d'aprês cette expérience que j'ai jugC du grand
nombre (le femmes qui, surtout tiens Cette Capitale, cntrainéus par
l'effet d'une Éducation vici pitse, et qu'une frivole oisiveté, entretient,
n'ont pu
s'élever jusqu'aux sublimés principus (le morale et de philo-
sophie, qui ont lait votre ]Révolution, et (lui doivent lit I)Uûl>iLgCr Citez
tous les peuples de
l'Europe.
Il ne leur faudrait, i dcssieurs, que quelques encouragements pour
faire tomber les préjugés (le renforce et les
rendre digues de vous : te
fat d'après ces considérations, que je forniai le
dessein de vous Prë-
sentier la q'aquête qui a reew vos Suffrages, et à laquelle je dois l'ho-
glorable récompense (le la Inuiticipalité de Creil.
Je la rer.ois avec respect et reconnaissance, nuit comme un
lu)iiimà^C
rendu à mon faible talent, mais noinniciiii témoignage, une approhalon
tacite de la justice (le notre réclainition.
Oui, cette gloire vous est encore r6servée, Nation barre et
et à vous, estiiii^ti)[es Citoyennes, collode régénérer les moeurs, de
vivre
parmi les
répiffilicains, détre leurs émules en vertus civiques, de fur-
mer (les hommes, des citoyens il la Patrie.
je profiterai (le cette circonstance, ?II pour faire lit
motion
expresse qu'il nous soit permis d'élever flous ce sanctuaire tic
lit %'Évité
une statue à fi femme (le Pliocion, ifin que iiiiiis ayonss' sans cesse de-
vant les yeux, le moditle (le, la
sagesse, le lit modestie, de
la simplicité,
des vertus morales CL civiques.
L'ancienne hibitante de la rue Villedo et (le la rue Favart,
devenue à son déclin femine (Io lettres, avoue ingénument la
Dr, GXEIL A ^NIAD,%,Nfr PAL-Ni DALDER447
requête qu'elle a présenlée au Plu]) pour être déléguée à
Creil afin Wen recevoir la récompense de ses écrits. Certaines
de ses idë ps se distinguent par leur bizarrerie. La femme de
Pliocion (levait éLre peu comme à Paris. et encore moins à
Creil. Il ne
fut pas plus élevée [le slalue à celle-ci dans nu
endroit qUe dans un
autre. Le président des Amis de la Vé-
rite, en
répondant brièvement à ce discours, montra qu'il de-
^, lil, êIrc tenu compte (les exagérations de style de la femme
écrivain, qui aval[ connu autrefois les ellaincs les plus
douces :
],es Ainis de la Vérité, savent apprécier vos sentiments patriotiques
Pt pal-Ul Ïoiit vos libroiques vertus, Car ils sont tous décidés à ne
pu rt Pr j il nla i q d , cin, 1 nes, il il ^ cel les f ci i tes d P fi eurs, qui seni i è nt fi ss(^c ^,'
pa r vos moins Pt celles (les aimables citoyennes, qui partagent leur.%
travaux.
Comme le, club des Amis de la Vérité faisait les frais d'im-
pression de tous ces discours, M - d'Aelders continua. Le
joursuivant, 15 février. elle adressade Paris lalettre ci-après
à la municipilité ainsi qu'aux citoyennes de Creil. Une des
tics fnjts^ c l u p nous c^amir)ons à un siècle de
distance, consiste en ce que
tout. paraît s'être borné à mi
ép hange de correspondance à phrases retentissantes, et à des
il^fiictions (le procès-verbaux. le tout soi.picusement et fin-
iii('di,-iteinciit imprimé
Iléponse (le Etti polir, néeà fi municipalité et aux ci-
toyeniles (le Croil-sur OM le I.^> février 171M.-
(,"est avec sensibililé et reconnaissance que j'ai: reçu, en présence des
Amis (le ]il Vérité rcunis on assemblec lederative, Il Marque d'estime
que vous avez. dnignc m'accorder. l'attaclie d'autant pins de prix il
en,
di. %otre, approbation qu'il aie paraît an aveu lacite (le lit
i Li s tice (I r In es 1 1,^ c il lie j'a i cil trepris (la dû le il CI re.
Lii glicire vous était réservée, Messieurs, d'élire les premiers il franchir
les odieux remparts (lue les préjugés opposent à la reconnaissance des
droils (le la nature, et dont on a depuis tant de ilécles
frirztré Ici plus faible mais la pins precicuse maille de l'humanité.
IlPilirenses cito . , 0,iiiiPs (le Croit, quels droits n'ont pas ci ^oLrc recon-
n, iss, il en, les sa ges 1 il a gi s tra t s cl il i vou s gou verneil L c les Il ci m i a es êcla irés
,fil! osent fouler aux pieds ce., préjugê^, criants de l'ignorance,, dont on
se plaisait à nous cnvironn^r pour nous entretenir dans une oisive et
Iiiiinilianto. nu]liL^.
4-18 MÙMILLE D'HONNEUR OrrirRTE PAR LA NfUNIClPALITI'^-
pour hire comprendre facilement son allusion, M - d'Ael-
ders.fit imprimer
en note, au bas de la page
Li in uni ci palite de Creil prilside e lu société des citoyen nos a Il, nzone
cl ni foc ment il ne(le
la garde Indi on air.
Elle avait dû insérer le
même renvoi cil note ail lias de Sa
lettre manuscrite pour préOiser le
])Lit de
prosél y lisine, qui
l 'a vait 'amenée à entrer cil relations avec les officiers muni-
Pjl)âtlX de Creil. Ap^èS avoir ainsi prècise ses intentions,
Ml' cl'Aelders voiilinuai[ soit êpitre dans (les termes oui lois-
sont eroire qu'elle n'est mê
me jamais venue et Creil
Combien je niestirrierais heureuse si je l^niii;ai.Q alpi,
b(ee fédëI,cilivr, il laquelle % ous 'Ivrésidoz, écouter les leçons de vertit et
lie civisme, conclue la
Reine de saba sut écouter lc^ 1)récelito-3 de, Si.
Jonction.
1 1î"ir^e (le eu avaulages (l;, je, croirai trouver quelque
iliclit, rit
itjantaie site nion coc ti r % ot t^e pre jouse re coloperse.
inéclaille que d'huit.itela, qui couvrira mon imrcileil. Seule dans 10, monde, j'ai cormIerémes jours lu bien du l'immunité, et si mon zèle, Pouvait se. ralentir, lit
marque d'honneur que je tiens de, votre, estime, Ill e rappellerait à mon
devoir. Lesanodes anciensel. valeureux Billtivescotilcdtins nics),eiiip.s.
Jo suis pr(te a
le verser pour Ici libertc3 et la bonheur des Français.
C'est Pour Ces sentiments, Messiours, que je
rue crois digne cil, o,un du
votre cnneitnyciirip,, et que, j'ose vous assurer du inon sincère attacl ie-
ruent.
Signé : Etta Pm^Nf, née d'Aülders.
Cette hollandaise êtait une intellectuelle, qui cherchait à
monter soit imagination aussi Ilion que celle des autres sur
le rôle qu'elle aurait dêsirè être appelCe à jouer cil France.
l'Our les personnes nerveuses de cette nature. les idées mises
sur le papier ont plus cl importance (tue les frits survenus
rêelleinent. Elles amplifient toutdans de grandes proportions.
La remise et le por[ de la
médaille paraissent avoir constitué
les êvériennents les plus notables résultant CIO la correspon-
(1) Mme d'A pIders avoue ainsi qu'elle ne s'est jamais rendue, el Creil
pour s'entendre au sujet d'une organisation quelconque de j'associationd'amazones
DE CREIL A MADAME PALM DALDEn^49
dance échangée du 6 au 15 février 1791. De part et
(i«iiiLre cri
a prononcé des phrases visant à l'effet. Le remerciiiienL ein-
phatique ; « La médaille que, vous m'avez donnée sera l'épée
d'honneur. qui couvrira mon cercueil, » parait étre l'idée
prémière de l'exclamation de Joseph Prudhomme sous legouvernement. de Louis-Philippe : « Ce sabre est le plus ])eau
jour de ma vie. »- 1
S'il est acquis que M I' d'AcIders n'est pas venue à Creil
entre le 6 et le 14 février, elle parait s'y être encore inclus
rendue après cette dernière date. La vérité oblige à recon-
iiattre que la correspondance intervenue entre les officiers
municipaux de Creil et la hollandaise n'empécha pas la mu-
nicipalité de s'adonner normiler^ent à ses occupations ordi-
naires. Un
extrait de délibération du conseil inallicipal cie
Creil du '12 février 1791, survenant le lendemain de la date
inscrite surla tranclie de la médaille. montre celte assemblée
communale, S'occupant du dénombrement de la population
et Constatant que Icchiffre (les liabitaffls s élève en
réalilé —
liotiiiiie3, femmes et enfants — à L032 an lieu tic 97G précé-
demment porI^s, et que l'exacte détermination de
quqntuni
a soli importance a par rap[)O^t^à 1'illlpùlctau cIer ,éde cette
paroisse pour son traitement » (1). Ainsi ce dénombrement,
qui est rédigé en plusieurs pago3 et sur -Plusieurs colonnes,
n'eut même pas pour but de préciser le nombre de femmes
susceptibles de faire partie de la cohorte d'amazones mi.Nt-
haires de la garde nationale,. Il n'y est fait aucune allusinu à
une telle éventualité. Li municipalité no - parait pas s'être
occupée de la formation (le celle compagnie d'iniazones de-
mandée par M- d'Aëlders, probablement, parce que cette
dernière, une. foisla médaille reçue, ornitde son côté de s'oc-
cuper de Creilet de ses habitants.
Les femmes qui ontl'c,,Lraii l,e prétention de
de^cnir subite-
ment écrivains pour combler le ^ ide.de la
seconde partie de
leur existence, ont une extrènie mobilité d'esprit qui les
porte à oublier aussitôt ce qui a été commencé par elles peu
de jours auparavant. NI- d'Aelders entreprit d'autres travaux
(1) Archives departemenlaies de l'Oise, dossier L. 1 INI. District de
Senlis. Nfaulation.
450 MÉDAILLE D'HONNIEUR OrFERTE PAR f^A NlIINICIPÀI.lTÉ'
littéraires démotiltrant qu'elle ne continua en aucune façon
l'couvre à petite ébauchée par elle à Creil. Nous constatons
en effet les publications successives :
4- D'une lettre, d'une. Amie (le lit Vérité. Etti Pahn, née
(I'AcIflors
hollandaise, sur les duinarches clés ennemis extérieurs et int6riciirs (le
lit Frimer, SUIVin d'IlnC iLclr p,%se à toutes les citoyennes patriotes et d'une
motion zi leur proposer pour l'Assemblée, nationale, lue il l'assemblec
fédérative des Amis de lit Vérito le 23 mais 1791. Elle demindi dons
lit séance du Cercle sociil de la ménie daté que les membres (le, ce club
ilillekt remercier FA^scndAéc nationale d'avoir accorde aux femmes
une existence civile. (Brochure de IU p.)
2^ D'une âdresk (les citoyennes franeaises et l'Assemblée nationale
pour obtenir l'égilité des droits. de J'époux et de l'épouse. (Brochure
de 4 P.)
3^ D'une, adreqso (Ir, lit
Societê pitriotique et (le bienfaisance des Amis
de la Vérité aux -^8 sections^ (Brochure (le U p.)
1î^ D'un discours (le il Li Sociétê fraternelle par Etta Pidin,
nëc d',^eiders le 12 juin 1791, et justification de celle-ci contre les (lê-
nonciations portées contre elle par Louise Bobert. (Brochure tic C P.)
Ce dernier factiiiii montre la boldandiise s'affiliant, à un
troisième club ré-volutionnaire composéencore de femmes et
dont.la ciLoyènne Louise Robertétaitla prflsidcnte. 'M' l d'Ael-
dors s'y était heurlêe Il une opposition énergique de la part
de cette dernière, qui avait combattu sa personnalité et avait
contesté son patriotisme ou prélendant que l'étrangère était
une agents de la
cour de Prusse (1). JI lui fallut se défendre
contre les rivalités féminines, qui ne pouvaient manquer de
iiiltre dans des assemblées de cette malure.
Une autre brochure éLiblit qu'en mai 1791. M'l d>Acldcrs
fit à Caen (Cilviidos) des démarches pros qu'idon Li q tics à
celles qu'elle avait réalisdes à Creil. Un procès-verbal (lu
club r6volutionnmire de Caen, dénommé les Amis de la Cons-
thuLion, énonce à Ji dale du 25 mai 1791, que des applaudis-
sements avaient suivi la lecture d'un discours de M ll Palm
d'Aelders, et que
Li Société sentant toute l'importaince des principes, (lui y sont con-
signés, en
a ordonné lit réimpression au nombre' de 1,W0 cxempI:iirc^,
(1) Les Révolfflions de Paris, n- 443, p. 36.
DE CRFIL A MADAMr IIALM DALDEn451
pour être distribués aux dames dans ]il pronhaine. sê<q nce publique
dans J'espoir de fortifier les un" dans leurs rêsolutions et de ramener
les autres à Il ^raic voie.
La dêIé,guêc du club parisien eut cette fois encore l'habileté
de se faire conférer par la municipalité de Caen le droit de
bourgeoisie, c'est-à-dire la qualification de coiiéitoyeniie.
Elle réitéra ses mêmes correspondances auprès des ]lot-
delais. Elle sut également se faire il
'
(Yrerner par eux une cou-
tonne d'honneur, que des Citoyennes de Bordeaux jugèrent
convenable de lui offrir en
remerciements dos brochures
qu'elle leur avait adressées. Elle Continua ainsi de se pré-
senter de côté et d'autre, Comme déléguée des club s révolu-
tionnaires parisiens. Elle prit soin de faire effocLuer l'impros-
sien de ses écrits aux frais des ^issoci,,.Lions rCpul)lictines
qu^elle représentait, ait
aux frais de celles avec lesquelles
elle se mettait en
rapport.
Mll d'Aelders ne
fat en
aucune façon nue grande oratrice,
nue sorte de tribun du sexe féminin, capable d'entrainer
l'enthousiasme des foules. Elle ne prit la parolequeLrès rare-
ruent. Elle 'se borna à écrire clos discours ou (les niessiges
lus Fimpleilleilt aux réunions. Le curieux procés-vcrb^l ci-
après Précise Ce qui se passait pour ses élucubrations avec
une nettoie qui ne laisse pas le moindre doute :
A tri huitième ;issnmblce fédêrati^ c (3 d^cumI)re 1 -190) du cercle des
A in i s d e 1 a
V Cri 1 é. M -^ d'Act J ers, Il
a] 1 an du ise, il
d e rit a mi C, 1 1 Pa roi c po a r
parmoncer un discours.
M. le président Goupil de Préfein lui a rc-pondir avec autant. de
sa-
gesse que de
douceur et de tri
017 L attires quelques débuts et rl% air consuftic l'assemblée, vit de .4le-sieurs les secrëlaireg a lu le discours (le cell, Mille de la Yerilé, dont
oit a volé l'impression.
Le discours, imprivnA en vertu le cette galante dérision, est une ce-vendication hardie (le Vé Ï alite (les deux sexes lu moins ira point (le,vile civil (1).
Un fait brutal sun'ellu au inilicti
il(, l'année 1791 prouve
que soli influence et son importance étaient Pli réalité lui-
^I) Li Bouche de fer, 3^ année, n- du 'l janvier IMI. — Sigismond
Licroix - Act" de la Commune ci p, Paris. T. VII,, p. CIU. Appendice.
452 MÉDAILLE D'DONNEUR OFIrEnTE PAn LA MUNICIPALVTJ1^
idines. Le illoniteiii- du
dimanche 24 juillet 1791 énonce que :
« le juif hphraïril et l'a baroniffl d'Aelders, emprisonnés il y
a trois jours. ont été mis en
liberté» (1). Cet emprisonnement
momentané dut refroidir d'uneifaÇon notable le prosélytisme
de la liollandiise pour ses projets d'organisation de com-
pa.gn!es d'amazones à Creil, à Caen, à Bordeaux, etc. On
commença à la prendre moins au sérieux. Néanmoins elle
continua d' ecrire et (le publier un
appel auxFrançais en
sep^
tellll)rc li9l (2), et une tradiwtion en
fatigue hollandaise (le
la déclaration de M. Condorcet (3). Elle offrit ce dernier Ira-
^ -.il[ à l'Assemblée légulative, qui, dans la séance du 7 jan-
vior 1792, mentionna a cet hommiqgc (le Ni ," Acldcr^, holliii-
diisc Lie naissanec, franç.aise d'adoption ^4). La
hollandaise
reprend ici presque son vrai nom, tel qu'il figure à 1 acte tic
naissance, probablement parce que la conséquence de Far-
restation a été de l'obliger à préciser son étit-civil plus exac-
tement
Ces particularités tendent à prouver que le zèle originitÉre
montré par of— Aelders pour constituer la compagnie d'ama-
zones de Creil, a du se modérer complètement et qu'elle a
dirigé ses pensées vers d'autres soins ainsi que vers des pré
-
occupations différentes. La municipilité de Creil de son côté
eut. d'autres motifs pour couper court à toute idée d'organi-
sation semblable. Après quelques tentalives de revendications
féminines exagérées sum enues ù Paris seulement en faveur
de l'armement de bataillons de femmes, hi Convention finit
par réagir à la suite d'abus qu'il reste à indiquer brièvement.
D'autres héroïnes de la Ré^ olution, Théroigne de M(-,ri-
c^urt notamment, dépassèrent bien vite l'initiative première
de la
hollandaise. Olympe de Gouges, dans son pamphlet :
Sei-a-t-il i:oi P ïVe le sera-t-il loas? écrit au cours du second
(1) Réimpression de Vincien 31071ileur. T. IN, il. 1118.
ffi Béimpression de l'ancien ilouffleur. T. XI, p. 721.. ïg - du 21 sep-
endire 1791. Annonce d'une brochure do prix de 12 sols.
(3^ Cette déclaration duit coii^istei, dans le travail de Condorcet, infi-
(tiIc^ : Stti* Vadwission des feinines ait droit de la cité, inséré dons le
lotirait de la Société de, 1789, 11- V, 3 juillet 17qO, p. 1 à Ei.
(&) Réimpression (le ]',ancien Moiffleur. T. XI, p. 60.
DE CREIL A MADANIF PALNI DALDLR453
-semestre de 1791, à la suite de l'arrestation de Louis XVI à
Varennes. avait demandé que Von réformât la
maison de
Marie -An mine Lie et que 1*on remplaçâtsoli entoura ge de du-
chesses, princesses et marquises par une garde nationale de
femmes, qui seraient chargées' de surveiller en
même temps
Madame Royale et
Madame ElisabeLIL Les esprits s'écbauf-
fèrent à la lecture de ce factura et de divers articles de jour-
naux. Le mouvement qui en résulta ne s'accentua vraiment
quedansParis^où détail. facile deréunirunplusgrand nombre ,
de femmes révolutionnaires que dans une petite localité de
province. Le 6 mars --,17 q 2, les citoyennes des clubs féminins
parisiens adressèrent à l'Assemblée une adresse revétue de
300 signatiures pour demander
l- 1,11 permission aux initiales de procurer (les piques, (les pistolets
et des sabres, rni^rnc des fusils pour celles qui auront la force de s'en
servir;
2^ De s'assembler le% lètes et dimanches nu Champ-de-Mars ou autre,
lieux crnvenables pour,^' p xcrcer o ],a manoeuvres (les i^rme.qi
31 Lie nommer des gardes françaises pour les commander;
Le 14 mars 1792, un
commencement d'exécution eut lieu.
De premiéres mameuvres furent ébauchées par des femmes
au Champ-de-Mars. Théroigne de Méricourt. qui ne crii-
gnait pas de prendre la parole, dit aux femmes de Pari s dans
titi discours enflamme qu'elle leur adressa le 2.) mirs 179-22 :
« Armons-nous, allons nous exercer deux ou trois fois liai,
semaine Champs-Eiysées ou an
Champ de la FêdératÀon,
ouvrons une liste d'amazones françaises ...... Nous nous réii-
Rirons ensuite pour organiser un
bataillon » (1). Il se serait
ménic constitué occasionnellement quelques rares patrouilles
de femmes armées, car on
a constaté l'existence de divers
ordres de districts ainsi conçus : « Il est enjoint à Madame
....... de se rendre demain à onze heures au district, de
... ... pour monter la garde » (2). En ce noème mais d'avril,
Théroigne ess1^a de sou[evu les femmes du faubourg Sain[-
(1) Léoliold Lacour. Lu origines dit réeiiiIbis)i?e contemporain paris
1900. Pion, Nourrit, éditeur, p. M, ^!-)9 et passim.
(2) Petit flirLlonnalre tics grands hommes eCrIes grandes choses qui
ont rapport à lit llevoluLion. V- Patrouilles d^ femmes.
454 MÉDAILLE D'HONNLUR OFFERTE, PAR LA MUNICIPALITÉ
Antoine. Après un
commencement cilé, meule, elle fut bon-
Leusenient chassée. Elle ne dut son salut qu'il une escorte
de gardes nationaux, qui lurent requis pour la préserver do
la fureur populaire. Les vaines tentatives faites à ce moment
à Paris constituent la prouve évidente qu 7ell province il n'a-
vait encore été rien réalisé sous ce rapport.
'M-^ AcIders tint il occuper son I'Lng dans
ce IDOn^'elliellt
de pétitions à l'Assemblée : une, mention de la presse révolu-
tionna ire recommence à appeler l'attention sur elle. La bol-
landaise se présenta à la barre de l'Assemblée le 111 avril 1-1,92
à la tête d'un- déput qtion de femmes, et
il fut rendu compte
de sa démarche dans les termes suivants :
Encore une pétition de fonnires.
Dimanche dernier d'autres pétitionnaires du iii(^itie sexe, sont Venus
distraire un moment les graves préiIccul)atimI^ tic l'Assetriblec. Lit dé-
futtation peu nombreuse avait pour tuateur lit
dame AcIders.
Que demandaient ces citoyennes ?
Elles se sont résumées dans ces quatre chefs du pétitions. Nous de-
mandons :
1 . Une loi sur VùIlluation des femmes.
2, Unelm qui [amicaux femmes des droits égauxà ceux doslioiiiiiies.
:i l Une loi qui les déclare majeures à 21 ans,
liu Une loi (fui permette l'ilsagn di, divorce (1).
Le journaliste fait suivre cet énoncê de cette phrascolo.lic
larmoyante tombant presque dans le comique : « Rien de
plus , juste, de plus urgent même qu'une loi sue le divorce,
mais ce n'est pas arx femmes â^ provoquer un
décret, parce
([ ne la retenue de leur sexe leur interdit toute démarclic à
cet égard. line épouse malheureuse meuri à son postepltti,(A
que de le quiller un seul insiani pour se plaindre. a
La tentative d'émancipation féminine allait sombrer sous
le ridicule. Non seulement la presse se montra défavorable,
mais des brochures anonymes tournèrent en dérision ces
p rétenducs organisations de
légions d'amazones. Il suffira de
signaler celle intitulée :
[1) Les Révolutions (le Paris, n- 14; dit 'il illars ;Il] Il avili 1792,
P. 20.
Journal logographique. T. XV, p. 95-
DE CREIL A MADAME PALINI DALDER455
Nouvelle pioclannation pour lever et
envoler dans toute l'étendue (le
la Wpublique, 3ffl(H) filles et femmes pour aller aux frontières depuis
l'âge de 16 ans jusqu'il 1,0, avec le mode (le, leur orgunisation et i ,uni-
forme qu'olles porteront (1).-
Le costume choisi est celui de hussard parce qu'il est le
plus lavorable pour faire ressortir les graces de leur sexe.
L'appel atm armes est signé par Bellone, Diane et Vénus.
ainsi que par Jupiter, greffier. Cupidon est chargé deporter
le guidon. C'est la réponse el la
creation de l'oriflamme hall-
mère des amazoncs de ^Tlc-en-Bigorrc.
La caricature s'empara de la question. Une sorte d'image
d'Epiiial sans couleurs fut publiée en Allemagne cri juin 1792,
elle représenta suivant l'inscription apposée au bas :
General Conanandantin del Sansculottes oder obne Ilofer liev derFr,q nzosiscllcn National garde.
sous les traits d'fille femme montée -sur un
(Aieval et tenant
mie èpëc ^ la inain'(2).
Une autre particularité contribua en mémo temps à dé-considérer de plus
en plus les prétendues héroïnes qui von-
laient organiser ces compagnies d'amazones. j^;on seulement
l'état-Civil de
chacune d'elles avait fini par être établi et la
baronne d'Aclders avait dù se résoudre à Il'ètre plus queEtta Alciers, veuve 1 3a[ til, mais encore leur vie intime
avait été poil tf peu le sujet des conversations des uns et des
autres. Le bruit courait que Théroi^gne de Méricourt était en
apparence sofflement la maîtresse du député Basire, mais
que ta
maîtresse effective de ce dernier aurait été la holla il-
daise Alders. )^oiIIt n'est besoin de S'occuper de semblables
détails intimes, sur lesquels il a pu exister des méd :isances.Mais à une époq ne, troublée comme celle qui approchait de
la Terreur, il suffisait que de semblables rumeurs circulas-
sent dans le publie pour faire perdre toute autorité à cellesqui
en étaient l'objet, Surtout quand leur existence antérieure
I)ouvait,i ,endre admissibles de pareilles suppositions. Basire
(1)Iob]iotho^que historique de la Ville de Paris, ir 12,807.(2)Cabinet, des estampes (je la Ilitliotiléque nationale de Paris. Col-
lection Ilénin, n- 11,196. 1
-î-56 MÉDAILLE WHONNEUR OFFERTE PAB LA MUNICIPALITE
lut (lé pillé du la Côle-d'Or à l'Assemblée lé, islative et ensuite
à la Convertion. Il ll'c--t connu que pour si motion dcinan-
dant la nomination des officiers à I'ëlc(lioii par les soldats.
Il(]las l'esprit (les idées djngi^ieusCs et il du[ fausser
plus 1 iniagina(ion des femmes qui
Les sociétés révol utionil l ires, après avoir para ;)il début
soinontrer favorables aux femmes repoussèrentavec
é-ner,,ic leurs Le Club le plus influent était
celui des Jacobins. Le 1 ,2 mai 1793, une députation de répu-
bliriiiies se présenta à Fa barre pour demander l'irnicincrit
(les femmes patriote., de 18 à )0 ans et
leur orginisition cil
corps d'armée contre les Vendéens Cette motion est une
nouvelle prcw e (in ;incline compa gnie d'amazones
encore été constituée pis
plus à Paris qu'en province- Les
Jacobins protestèrent Après délibération, l'Assemblée dé-
Clara réprouver de pareilles lentatives ainsi que toutes autres
idées (le ce .^cnrc (1). Peut-ôIre ainsi que parce
qu'ils considérèrent ce mouvement corail le factice et tout
d'app,uciice, car les associations féminines de I^;iris lie pa-
missent pas avoir Compris plus de ,170fcliiinesauinomeiit de
]oui, plus Uaiid dé% Clappement. Il en
lut ainsi notarnivient
pour l'une des plu s importantes, dénommée : Société des
elloyennes reptll)lic q illes, foiidé^ciijLiil]cLl793,pr6siclée d'a-
bord par la
citoyeulic Hons q ud, puis par la Citoyenne Cham-
pion, et particulièrCinieill inal % tic des Jacobins (2).La
conséquence (I*tine réprobation aux Jacobins fut fré-
qtieiiimenL nue e-'ZérUti011 à bref délai. l'Cl lut le résultat que
les femmes obtinrenL en
s^adrC^sinl à cette puissance révio-
lutionnaire. Le 28 oclolvec 1793, le Comité de s^iret6 générale
s'émotionna de 1 excentricité do quelques fcinn^es qui, liabil-
fées cil hommes, portoiil un
pantalon et
nu bonnet rott,,,e, ^c
tirent remarquer mi marché des Innocents. ])eux jour, après,
le représentant Aniar délionça à la bqrre de la Convention
(1) Aular.l. La Soeiélé dc.^ Jacobijle. T. V.
Leopold Lacour. Lne. cil. 1) 317.
(2) frangaise, l,ar^ÈA. Aulard,article pani dans 1;1 limie polilique et lit(craire, dite, Relliie bleue du
I l,) mars 189S.
DE CREJI, A MADANIF PAL.Ni DALCEit457
l'attroupement de 6,000 femmes, (lui en était résulté. Il de-
manda que des mesures radicales fussent prises Contre de
pareils excès. Le jour iii^inC. M octobre '1793, l'Assemblée
décréta que « les ClUbs et ]es sociétes populaires de femmes,
sous quelque dénomination que ce soit, Sont défendus. »
Aucunelcrititive d'organisation dela mil milles
aux,iliaircs de
la garde nationale lie parit iltitic à'Ci-el] outre février '1791, époque de
la Correspondance éclian-
gée pour arriver il un e
ssai et octobre '1793, date à partir de
laquellede pareilles fOrIn ',' [iO "s f urent ;^bSoJun1êl;t interdites.
La municipalité do
Creil dut
se borriel, à attendre Je résulLut
(les discussions que Certaines femmes avaient soulevées à
Piris il celte occasion.
Une Courte digression fera ( , onniiJ[rcpour ler i l l iri er JIéLr^jjj,e
fin de la vie de M" Alders: Cette hollandaise, femme avisée
et eN'I)Crtù I Comprit (lès le second Semestre de 1792 qu'il n'y
avait plusrioli il lilirepour elle à Pariselencore moins à Croit,
sous le rapport d'organisa lion de légion d atniz.oiies.jI:llesolige.,
à abandonnerson Mêliûr d écrivain, qui nelui
et au cours duquel elle étai t to ujours obligée de sollicit. ordes clulis révolutionn il ires 1 * 1111wession de ses discours àleurs frais ]
' rOfltallt (le q ^l Connaissance des
bogues étran-
gères, elle demanda une situation (Jans la diffloinatic ocellile.
En septembre ,17(12, elle olititit du ministre tics AlTiirc^q
gères Lebrun Lillo mission particulière cil liolliiide. pour vétudier ce que lit France avait à CF1111drC,
on à esperer de la
Pépublique des Provinces-Unies. Elle lut ellargèc notant-
Ment de
S'illfOrIlleP Si Cette puissance IPC U eillerait volontierslit nomination d'un ambassadeur do la République fi,iiiQiie.
i)ill , isi ^lnÇ' lesilliprés de la municipalité de Croil 7 eoilliliLllit le incluegenru, d occupat[ons, (ploique dillis Lui but différent et lion-veau
illiprês (lui gouvernement hollandais. Elle quitta litFralice el elle relourna dans le pays de s i, unissance.
Le, :L ljo^, üjjjbrc 'U(12, elle fil nup visite officielle au jninisjre
fiollindals, Vail (je S j)[egel , Elle un réussi t pas (, ans sa ruis_
sien, Car 19 guervP éclaia presque aussitôt entre les provinocs-
Unies et lit
République li,^inÇai.so. Le gouverri c i nent i l oil jjj-
dais voulut la faire retourner en France, ni ais les a- li ts'erépublicains refusèrent (le la laisser pénétrer sur le Lopritolre
T. NX. !10
458 NiÉDAii.i.r D'HONNEUR OFFERTE A MADAME PALM DALI)CR
français. Les événements la contraignirent à rester en 1-101-;
lande. Elle s'y trouva encore quand, on
17h, une insurrection
inspirée des idées de la
Révolution éclata. La République
batave fut proclamée, Cette transformation qui aurait pu pa-
rallie concorder avec l'avènement d'un certain nombre des
espêrai^ces de liberté et de affranchissernent chères à '1\1 1 - AI-
ders, ne tourna pas à soli avanta.ge Elle fut presqu'immédia-
teillent, arrétée comille espionne (tu
parti orangiste, c'est- it-
dire du parti royal et de la faction réactionnaire.
La tournure d'esprit de cette femme de
M2 uns, qu i restait
toujours portée Il l'intrigue, finissait par lui nuire
an plus
haut point. Pendant qu'elle était en prison, lin rapport fut
fait en janvier 1796 sur les causes de sa détention. Son empli-
sonnement fut maintenu. Au mois de
février, elle fut Iraffl-
férëe dans la
prison de \\, oerden. Elle y rencontra comme
compagnons d'infortunes diverses personnalités politiques,
notamment Belitinck et
Vau de Spiegel, le ministre déchu
qui l'avait accueillie à son retour en Hollande. Elle resta
deux années dans cette prison. Le 20 décembre 1798, elle fut
mise en
liberté en niéme temps que les deux hommes d'Etat
cri question (1).
A partir de. cette dernière date, toute trace d'elle est
perdue,
salis que les écrivains hollandais qui se -"nt occupés (le son
rôle et qui sont parvenus à préciser les faits détaillés qui
précèdent, aient découvert une indication quelconque sur ce
qu'elle a pu devenir. Ce fait n'est pas l'un des mollis étranges
parmi tous ceux relevés au cours de la présente étude. Le
caractère de M— Etta Alders a montré une femme nerveuse,
in[rigaiitL, cllan.geiiit d'idées à chaque instant. Sa lin fut
telle que soit passé. De mème que ses relatiOnS momentanées
avec la municipalité de Creil ont Clé une sorte de météore
passager auquel elle a tenté de donner un
vif éclat, de inémc
charune des phases de sa vie a brillé d'une lumière subite
pour ètre suivie d'une obscurité complète et du néai) L.
PAUL BORDEAUX.
(1) D l Golenbrander, Gedoustpliken. Mémoires, Y. 1.
NOTE ADDITIONNELLE
Apràs la rédaction (10 notre travail, INL Roussel, archiviste
départemental, Vice-président de la Société Académique de
l'Oise a eit la bonne fortune de découvrir un document datant
de 1848. (lui parait démonIrer que la Compagnie d'amazonesde
Creil aurait en
un commencement d'organisa lion. M. Fabi-
gnon, bibliolliécaire-archiviste de la Société Académique de
l'Oise ait moment de sa fondation, s'est exprimé eu ces ternies
dans un
rapport rédigé le 21 février 18 .Î8 à l'occasion de dons
faits au Musée de Beauvais :
M. ?q arlin, (le Bury, notre coltègue, vous lire également (le lu Part
(le, M> Louis-Antoinc Durii, demeurant it Rio li v, a ile petite ^ovI ioe eti
un médaillon en (5uivrequi se rottathent à une particularité
cliricusc clé notre histoire comeniquoraine.
vers 1792, M. Bandon (le La Tour, sci.-neur de Villers Saint-Paul,
organisa une coilli)^ill,ilie de
cent femmes choisies dans les containers de
Pool, Nogent les-Vierg es et Creil. Ces aujozones portaient
an uniforme approprié a lotir sexe et elaiont avinées d'une petite lance,
qe JT1bIa b I0 il celle qui vous est adro^sée. Etics étaient commandées
Par dnox (I 'entr'ulles , choisies Par la avant' les titres (le
capitaine et de lieutenant, et qui portaient coinine si.,no de leur gradenue coc:ti-dc tricolore, n
laqu e lle était suspendue la médailla en cuivre,
il i)rë reprësen Ut
a t d'u n où 1 o 1 P, coq go
a] ni s a vec, lit 1 égénale : CI TOY ENNEDE CREIL et de l'autre côtC une couronne do laurier entourant troisMars avec la légende : L'UNION FAIT NOTRE VERTU.
La Mnec Pt la
médailla, qui non, sont envoy p'es, appartenaient à
Nime Dure, more dit
donateur, qui avait Cité élue Capitaine de cettecoriipo,,]^le unique sans doute dans son génie.
La délibération du Conseil municipal de Creil du 8 février1791 avait déjà révélé l'existence d'une citoyenne sous-lieute-
nant tic la Compagnie. M, Fabignon apprend qu'il aurait été
élu on Outre une capitaine et une lieu tenante, dont la iioini-
nation supplémentaire lie peut être mise en doute, puis-
460NOTE ADDITIONNELLF
qu'elles ont Seules
été gratifi ées d ' Duc médaille, (tout la
désignation est fournie, . et qui , est différente de Celle Lie
M^ 11 Daelder. Malheureusement la médaille donnée au Musée
de Beauvais est actuellement êgatée et n'a pu
ètre retrouvée,
en sorte qu2il
i
n'est pas possible d'en reproduire On dessin.
M.1--abignonn'a pasindiquéla sourcedes rcnsei^,ncnien(sdon-
nêsparlui Les registres municipau\ de la coni inunede Villers-
Saint- Paul, qui existent pour les années MS et 179.5, consultés
par nous, 11 i'ont rien révélé au sujet de cette organisatio
n (le
la Compagnie d'amazones. bleu qu'il Y soit fait mention 2*1
maintes reprises de M.Randoii de LaTour^auqucl les officiers
muni(,,Ipaiixdcla locali Lé cou lèrent des attestations de civisme
et des certificats de résidence inal ,ré ses voYl les 1110 iD en
-fanés tî Bagnères-de-Luchon et ailleurs. IIS énonecriti seule-
inentquece citoyen aprouvé soli patriotisme, enconimandariL
la garde nationale de Creil. Nous croyons que M. Fabignon
a du accepter comme e\ acics les illdicati011s , (Illi lu ' ont été
données de mémoire par l^-l. Duru, le fils de la capiLainc de
la Compagilie d'amazorcs, qui avait probablement entendu
sa mère lui reinémorer nombrede fois l'honneur qu'elle avait
eu de commander, cinquinie ans auparavant, une conipa-
gnie (le femmes armées de javelines.
D'autre pari, M. Chattes 1,ainhert, demeurant à Lagny
(SelLie-et-Mariie), Dons a sou inis D u second exemplaire de la
médaille remise en février 1791 et M" Daelder portait[. sur la
tranche l'inscription Su IV111W , lë .'èrclllellt fautive
DONNÉ PARr LA NIUNIC:111,^LITL DE CREIL SUR OISE
A Ni" P. D. AELDERS LE Il r?v l 1791.
Le 1) inijuscule mifflais^ qui commence la mention que
nous cormaissolis, le mot : IlAiir, écrit coiitr;ili ,ciiionL aux
rè,les de 1 , orthogr, pli e fr j n 1^-^1 i Se , insi que lat reprise du iiiiinp
1-1— Diatroiiyinique d'oriffinc font su
pposer que àî chier, ayant
perdu sa première méda ille à la suite d'une de ses arresta-
Lions Di, (je ses voyiges en Hollande, aura toit graver sur la
tranche d'mi autre exemplaire d'une médaille de la Fèdéra-
tion des Fran^aiS de '1790, une inscription se rapprochant de
celle mise sur la première pièce, dans la
mesure ot. L sa tué-
moite et ses connaissances orthographiques fran^,aiSoS le lui
permettaient.
NOTE AMATIONINELLE461
Enfin, M. Van 1 ;'eticiiia, comen riteur de la
bibliothèque de
.l'Université de Groningue, qui prépare sur 'M" d'AcIders un
nouveau travail destiné à une Bevuc hi4torique hollandaise,
m'a prêvenu qu'il se croyait cil ine,z- ure d'établir: queMrAel-.
tiers père aurait éle fabricant de papiers et lion aubergiste,
— que M I' Palm Aolders aurait
ou lui enfant ^lt'sSitÔL DPrès
son inariige de î762^ — que le juiroitier, auquel elle ëLail.cil réalité de 3,286 livres
en 1781, se sPrail appelé
— C L qu'elle aurai[
suivi. ci) 1791, nu
I)ro,-Ù^s contre
Perlains inembres (le la famille (10 sa
mère, (le Sitte r , Pour
régler des n(TaIres de succession. Il Compte publier le signa-
leineill de M— d'Aelders, rédigé au moment (le son emprisoil-
renient en Hollande, et parvenir à découvrir un jour les
circonstances et la date (le sa
mort.
1'. B.
AVANT-PROPOS
Parmi les écrivains (le la
presse royalhie, qui ont infii-qué
ait débul de la Revoliiiion, SLJLrAu apparait ait premier plan:
la noloriê1ti, qui s'est attachée et soit nom, il la doit foui
autant à-.3a bravoure chevaleresque qu'à son
elàsoni ,ëeli(ilent.D(f,ns une Mille i,ciiiai-qt^ableliai-ucci^1854,
Auguste Vitu a ùl)1)7 ,ëriê l'œuvre el reiracé la carrière (le cet
ardent dUenseur de la monarchie il). Quelques ounces plus
lard, Eugène Ilalin, dans son Histoire politique et littéraire
de la presse en France (2)^ loi a ses meilleures
pages et c *esl let qu'ont puisd toits ceux qui, if, zen titre quel-
conque, ont eu te s'occuper (le l'illustre publiciste.
Mais depuis' an demi-siêcle bien des documents, bien des
piéres inconnues ont dié exhumés de la poussière tics Archives
et (les rayons inexplorès des Bibliothèques. C'est en unies
appuyant sur ces données nouvelles que notes avons entrepris,
sinon de refaire, dit moins de retoucher le portrait (le celui
qui, en
tombant le 10 août sous les coups des éliiieuliers, sent-
ble n'avoir pas voula survivre à cellejournée, qui vit se con-
sommer la déchdance (le la royauld.
On Yroucera dans les voles qui accompagnent notre traraît,
l'indication des sources imprimées et manuscrites que notes
(1) Aug. Vitii, Etudes littéraires surla.Révolulion franraise, j" q'ail-
e,ois Sulcau, fii-18, Paris 1834. — Cefte notice a étê rêimpi-imée, (in iffl
et en 18i(; dans Ombres et l'ieux murs, in-12, p. 34-138 ^ ou cours de
noire travail, c*est la seconde édition de ce dernier ouvrage, que nous
avons citée.
(2 , 8 vol. jn-8^, Parls 1859-1861, t. VII, p. 17!,-2-^6