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Ahl As Sounnah wa Al Jamâ’a Publications La montée et la chute de la da’wah salafiya aux USA Par le frère Umar Lee hafidhahou Allah

La montée et la chute de la da'wah salafiya USA Web viewMais une des plus importante partie (si pas LA plus importante partie) de la diffusion de la da’wah salafiya dans les autres

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La montée et la chute de la da’wah salafiya aux USAPar le frère Umar Lee hafidhahou Allah

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الرحيم الرحمن الله بسمINTRODUCTION   :

Ce qui suit est le récit d’un frère américain de Saint-Louis, Missouri USA, Umar Lee qui s’est converti à l’Islâm au début des années 1990 et qui a connu la da’wah salafiya à ses débuts aux USA en tant que membre actif en son sein. Son récit est subjectif à certains moments, objectifs à d’autres et si j’ai décidé de le traduire en français c’est pour que la communauté francophone puisse tirer des leçons des erreurs qui ont été commises au sein de ce mouvement de la part des guides tout comme des suiveurs et aussi les points positifs de ce mouvement car il y a certaines ressemblances avec la da’wah salafiya en langue française comme vous pourrez le lire à certains endroits, notamment les causes qui ont semé la division, la haine et la diminution des efforts dans la propagation d’une da’wah authentique pour Allah, le manque de sagesse de certains prédicateurs, l’absence de vision à long terme….

Ce récit est divisé en 10 parties, j’ai volontairement laissé la dernière partie que sont les pensées finales de l’auteur.

L’auteur n’apporte pas de solutions concrètes afin de remonter la pente mais il nous brosse une image de ce qu’il a vécu en tant que membre actif au sein du mouvement à cette époque afin de comprendre d’où vient cette da’wah, comment elle était à ses débuts et les causes qui ont mené à sa chute. L’auteur ne critique pas la Salafiya en tant que voie mais c’est bien la manière de prêcher à cette voie aux USA qui a été décrite de manière résumée.

Qu’Allah nous permette de l’adorer sincèrement et qu’Il nous éclaire de Sa Lumière afin que nous soyons bien-guidés.

Partie1: Le début

Au début de la moitié des années 90, nous fumes témoins d’une période durant laquelle beaucoup de gens sont devenus musulmans suite au nouvel intérêt porté sur Malcolm X principalement suite au chapeau porté par Spike Lee et le film [sur Malcolm X]. Ceci amena une courte période de revivification de la conscience black durant laquelle beaucoup de librairies ouvrèrent et vendèrent des livres tels que « the isis papers » et « Stolen Legacy » qui font la promotion des mythes d’une super civilisation black qui existe avec 25 siècles de technologies enfouis dans le désert du Sahara pour protéger leur super science du mal de l’homme blanc. Il y avait

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beaucoup d’espoir en « la connaissance de soi » qui sortira les blacks de la routine dans laquelle ils étaient tombés. Cet espoir orientera les afro-américains dans divers mouvements et le désir ardent de faire quelque chose de positif. Beaucoup d’entre vous ne peuvent pas comprendre ce désir mais il était très intense. Ce point est important car beaucoup de nouveaux musulmans trouveront que leur prochain « grand espoir » est dans la da’wah salafiya.

La période de la conscience black se termina avec la déception du manque de réponse de la « Million man March ». Beaucoup de gens firent apparaître beaucoup de sentiments, certains se sont fait beaucoup d’argent, mais rien n’apparut pour la communauté black après cela.

La biographie de Malcolm X et le mouvement de la nouvelle conscience black amena beaucoup d’intérêt au sein de la jeunesse black (et même la jeunesse blanche comme moi à cette époque) « à revenir à leurs origines » qui conduira beaucoup parmi eux à l’Islâm. Je devins musulman moi-même durant cette période, après avoir lu « l’autobiographie de Malcolm X », c’est la même chose pour d’autres personnes que je connais.En soulignant l’afflux de musulmans qui viennent de cette courte période de conscience black au début des années 90, il faut aussi noter que l’internet commençait à se développer. Ceci est important car ceci encouragera la croissance du mouvement salafi et ironiquement il contribuera finalement à son déclin actuel.

Avant cette époque, durant la fin des années 80, certains “ancêtres” de la da’wah salafiya qui était déjà présente ici au US, avaient l’habitude de parcourir des centaines de kilomètres pour donner une conférence dans laquelle ils seront une douzaine de personnes qui se connaissent tous les uns les autres. C’était une « grande assise ». Il y avait peu de convertis qui étaient salafis à cette époque. Ces prédicateurs formeront l’épine dorsale du réseau des conférenciers salafis conjointement avec ceux qui seront diplômés de l’Université de Médine (Abu Muslimah et Abu Usamah).

Ce sont ces personnes conjointement avec Dawud Adib qui ont réellement fait la da’wah aux convertis bien que cela soit en général une chose des arabes du Golfe.

Partie 2: La compétition pour les convertis

Après que beaucoup parmi nous étaient devenus des musulmans au début des années 90, nous trouvions qu’il y avait une compétition pour nos cœurs et nos esprits entre les Soufis/Musulmans traditionnels, les Salafis et les Tablighis. Il y avait beaucoup d’empiètement entre les Soufis/Musulmans traditionnels et les

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tablighis donc d’un côté je pourrais les classer dans la même catégorie.

Les mouvements « ikhwani » n’étaient pas intéressés par les convertis sauf si ils pourraient parler au sujet des affaires telles que la Palestine. Ceci exigeait des convertis blancs et donc peu de convertis blacks étaient intéressés par leurs mouvements et les ikhwans n’étaient pas intéressés par eux bien qu’ils aient beaucoup d’argent. C’est pour cette raison que tu trouveras qu’il y ‘a plus de convertis parmi les Soufis/Musulmans traditionnels, les Salafis et les Tablighis que dans les groupes ikhwani où c’est très rare. Beaucoup de convertis à cette époque, grâce à internet, étaient connectés avec d’autres nouveaux musulmans à travers le pays, apprenaient l’Islâm ensemble et beaucoup apprenaient au sujet des conférenciers salafis. Des listes d’emails furent formées et des sites internet furent montés, ce fut ce que certains appelaient la période du « couper coller ». Une personne pouvait, durant cette période, ressembler à un savant s’il connaissait la bonne source à couper et à coller.

Les salafis, du fait de l’armée de convertis zélés, ont fait un excellent travail de distribution de livres et de k7 et ils avaient deux magazines qui furent propagés dans le pays au sein des musulmans. Ces livres, k7 et ces magazines allèrent en prison dans lesquelles il y’eut plus de convertis qui devinrent salafis.

Mais une des plus importante partie (si pas LA plus importante partie) de la diffusion de la da’wah salafiya dans les autres parties du pays étaient les conférences annuelles d’hiver.

Les deux conférences majeures étaient IANA (Islamic Assembly of North America) et QSS (Quran and Sunnah Society of North America). Bien qu’il y ait des petites histoires conflictuelles concernant la direction de ces organisations, beaucoup de personnes assistaient aux conférences des deux. Ces dans ces conférences que les participants pouvaient acheter beaucoup de k7, rencontrer des autres salafis, connecter les cœurs, les réseaux, se faire des nouveaux amis, rencontrer les conférenciers personnellement et parfois devenir amis des conférenciers. A ces conférences tu voyais beaucoup de grosses barbes, qamis (au-dessus des chevilles) et beaucoup de sœurs en niqab habillées tout en noir, ceci peut paraître un cliché aujourd’hui ou même idiot mais à cette époque c’était réellement une grande chose que de voir autant de gens « pratiquer la religion » aux yeux des plus jeunes et des nouveaux musulmans.

Et au-dessus de cela, le fait de suivre à lettre la loi islamique et de constituer un rang droit pour la salat et de combler l’écart n’avait sa place nulle part ailleurs. Nulle part d’autre tu pouvais voir cela et

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aux yeux du nouveau converti zélé désireux de pratiquer sa nouvelle religion, tout ceci paraissait bien. Le pus important c’est

que nous sentions que nous étions une « partie de quelque chose.»  

Contrairement à la caricature typique du salafi d’aujourd’hui, il y avait un certain nombre de professionnels et responsables des frères dans les rangs, il y avait les afro américains, les blancs, les latinos, ils étaient tous là.

Avec le recul, je compare ces conférences aux drogues dans un sens, tu avais une telle augmentation de foi la première fois que tu devais y retourner pour une nouvelle montée. Au final, ta foi en dépendait dans un sens. Lorsque j’aborderai le déclin, j’en dirai plus sur la perte des frères responsables et la perte de ce qui permet cette augmentation.

Les conférences enregistrées sur k7 les plus populaires étaient celles de Dawud Adib, Abu Muslimah et Abu Usamah et ils travaillaient souvent, à cette époque, ensemble comme un groupe et ils parlaient conjointement avec Muhammad Syed Adly lors des assises du week end et les mini-conférences qui, à une échelle plus petite, avaient le même but que les conférences majeures. Les frères qui travaillaient distribuaient les k7 et ils étaient vraiment bons en marketing et ils arriver à créer une demande pour les k7. Certains frères avaient fait de leur vie la vente des k7. Ils ne devenaient pas riches mais ils n’avaient rien d’autre à faire durant ce temps, cela allait au point qu’il n’était pas étrange de tomber sur des gens qui ont 300-400 k7 dans leur collections. Les livres et les k7 salafis coulaient comme une source d’eau. En outre, un grand nombre de convertis plus avisés ont commencé à mettre des slogans accrocheurs sur d’élégants t-shirts, sweats, vestes, ...ce qui appelaient beaucoup d’autres même convertis et ils se vendaient très bien. Les talents de beaucoup de ces nouveaux convertis furent très bien utilisés à cette époque et ceci aida à promouvoir la da’wah salafiya également.

Les participants à ces conférences, armés de k7, de livres, de magazines, de nouveaux qamis et koufis et des récits de leurs expériences à la conférence retournaient dans leurs villes prêts à recruter d’autres personnes. Ils diront à leurs amis de souscrire à ces magazines et d’obtenir les nouveaux livres et k7 de ces conférenciers (énorme contraste avec les conférenciers locaux qu’ils entendaient localement chaque semaine), de rejoindre la liste d’emails et ils leurs parleront des sites et des derniers livres édités. Il y avait un grand espoir et une grande excitation qui était meilleurs que ce qu’ils voyaient dans leur petite communauté.Donc des centaines voire des milliers de frères et de sœurs retournaient dans leurs foyers dans tous le pays, excités, avec une nouvelle apparence et ils propageront le mot parmi les autres

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musulmans dans leur ville natale. « Où t’es-tu procuré ce qamis ?», « Où puis je avoir plus de k7 ? »…un « buzz » était fait et ceci aida à propager la parole.

Les convertis d’aucune religion précédente étaient les plus zélés, ils étaient plus dédiés à faire da’wah et à propager les k7, livres et magazines.Au contraire, les conférences de ISNA, par exemple, apportaient beaucoup plus de musulmans mais ils n’avaient pas des participants aussi énergiques que dans les conférences salafies qui retournaient dans leurs villes avec empressement et enthousiasme pour propager la parole.Les autres mouvements (en particulier les noirs) n’avaient pas de magazines, de liste d’emails, des conférences enregistrées sur k7 pour faire la concurrence au marché des nouveaux musulmans donc un grand nombre de ceux qui entraient dans l’Islâm après la courte période de la conscience black au début des années 90 devinrent salafis.

Partie 3: La fraternité

Au milieu des années 90, la da'wah salafiya - que tu l'aimes ou la détestes- était devenue une puissance sur laquelle on peut compter, en particulier sur la Cote Est, elle avait au pire une petite présence dans la plupart des grandes villes des USA. Les conférences et les mini-camps étaient devenus des événements à ne pas manquer et des groupes de familles voyageaient en caravane pour y assister, les convertis qui étaient devenus musulmans après la période de "conscience black" sont devenus des salafis en grand nombre et peut être la majorité de cette région- ceux qui se sont cramponnés à l'Islâm- ont été salafis même si ils ne le sont plus maintenant.

Les groupes de salafis à travers le pays étaient essentiellement composés de nouveaux musulmans et/ou de musulmans qui ont été tablighis,...La véritable force, à mon avis, était sur la Cote Est parce que la majeure partie des conférenciers et des gens de science vivaient dans cette région à cette époque donc la majorité des convertis du début des années 90 vivaient dans cette région aussi.

Aussi, vers la fin des années 90, les salafis se sont clairement établis comment ayant la présence la plus dominante sur internet, il y avait un vaste réseau mondial d'articles, conférences auditives qui étaient interchargés de l'un à l'autre et envoyés sur de nombreuses listes d'emails. Même les gens qui n'étaient pas nécessairement dans le groupe salafi faisaient souvent référence à ce vaste réseau de sites internet salafis. C'était marrant de marcher dans une mosquée "ikhwani" et de voir les avis juridiques et les articles des sites salafis sur le panneau d'affichage. On pouvait voir aussi des posters des conférences et des publicités pour les magazines salafis

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sur les tableaux d'affichages de ces mosquées "ikhwani". Ceci était du à la tenacité de ces frères qui allaient de mosquée en mosquée afficher ces annonces ou propager les fatawas.

La présence d'internet avec les efforts de base des conférences délivrées furent de premier ordre en cette époque. Avec toutes les k7, livres, t-shirt, nourritre et autre type de ventes, il y avait une sorte d'économie interne au mouvement salafi. Ceci fut spécifiquement vrai sur la Cote Est où les frères se supportaient les uns les autres dans leurs affaires même si ils devaient payer plus cher.

Les groupes de salafis des villes en dehors de la Cote Est venaient ensemble pour écouter les k7, avoir leur propre classe ou pour écouter la science en ligne qui était un télé -link avec les classes d'East Orange. Ces groupes de frères et de soeurs devinrent très proches comme des amis intimes et ils formaient un réseau à travers le pays qui se visitaient et s'appelaient régulièrement (ceci à l'époque où les longues distances n'étaient pas gratuites), il y'avait beaucoup d'amour authentique, des frères comme moi avons voyagé de communauté en communauté et à chaque fois nous étions très bien accueillis par nos collègues salafis.

Je ne savais même pas où j'allais rester mais je savais que mes frères salafis prendraient soin de moi et ils le firent chacun et à chaque fois durant cette période. Je n'avais souvent pas besoin de payer à manger ou de payer pour un hôtel même si je souhaitais le faire, ce n'était pas de l'exploitation des frères c'était juste une compétition dans les bonnes oeuvres et de vouloir sincèrement pour ces frères ce que l'on souhaite pour soi-même. Lorsque les frères venaient à St-Louis, on était aussi généreux que lorsqu'on les visitait, on aimait rencontrer un nouveau frère salafi.

Lorsque je voyageais, les frères insistaient souvent pour que je reste avec eux pour que l'on parle et nous passions du bon temps en dégustant des repas et je restais dans leurs maisons sans aucun problème, l'environnement était souvent hypnotique.

Lorsqu'il était temps de quitter les conférences, les mini-conférences et les visites impromptues, les larmes coulaient, pas juste du fait que le frère allait quitter la compagnie de bons amis mais ils savaient qu'ils allaient souvent retourner dans des situations de “ morts” dans leurs villes natales. Je ne peux pas vous décrire le sentiment de perte que l'on ressent lorsqu'il faut retourner dans une petite ville avec une communauté musulmane en général inactive.

Une des choses que je tiens à souligner c'est ce grand espoir et cette excitation qu'il y avaient entre les frères parce qu'ils mettront

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dans son contexte la grande douleur et la peine qui viendront plus tard lors du déclin. Une autre chose que chacun doit comprendre c'est que nous croyions avec nos personnes que ceci sera la solution aux problèmes du monde. Cette voie était la bonne voie pour tout le monde. Nous avions découvert la feuille de route vers l'utopie. Si seulement nous pouvions faire réaliser cela à tout le monde, ceci était du au zèle et dans certains cas au zèle de beaucoup de frères, ils avaient trouvé l'or et ils voulaient désespérement le bien pour tout le monde, aussi il faut comprendre que nous étions de jeunes idéalistes à un peu près 25 ans pour ne pas dire naifs.

Avec ces grands idéaux dans la tête- et en lisant les livres et en écoutant les conférences sur les grands sacrifices des salafs pour la religion des musulmans, beaucoup parmi nous étaient presque dans un autre monde et s'étaient immergés ainsi que leur famille dans cette bulle. Beaucoup dépensaient leur temps libre et leur propre argent pour propager le message, ils dépensaient leur propre temps et argent pour faire ces k7 et acheter les livres pour les diffuser. Ils utilisaient leur propre essence de leur voiture pour voyager et propager le message, je me suis senti obligé d'ajouter ce point car beaucoup pensent que tout était entièrement financé par de l'argent sa'oudien. Ceci était seulement vrai pour les grandes organisations majeures et certains maisons d'éditions de livres mais ce n'était pas vrai au niveau des bases originelles car beaucoup de frères ont sacrifié beaucoup de temps et d'argent même si ils auraient souhaiter avoir un peu d'argent saoudien..[]...beaucoup de gens ont investis toute leur vie dans ce chemin dans toutes les voies en espérant qu'il s'accroit.

Vous ne pouvez pas vous tromper sur ce point, beaucoup ont mis leur vie en suspens, non ils ont arrêté de vivre et se sont consacrés entièrement avec la pleine confiance que ce mouvement tiendra et s'accroitra et prospèrera ici. Des frères comme moi on fait du "être un musulman" un emploi à plein temps, nous voulions juste trouver un emploi pour nous et nos familles pour retourner dans notre monde salafi. D'autres ont consacré leur temps à essayer d'étudier sans penser à ce que nous ferions quand nous serons plus âgés. Nous n'avions aucune idée que le monde, le vrai monde, continue

de tourner avec ou sans nous...

Beaucoup de frères étaient très proches et passèrent de bons moments, beaucoup de groupes d'amis voyagèrent des milliers de kms ensemble, firent le hajj, ont pleuré ensemble et passèrent de bons moments ensemble. Certains étaient aussi proches que des frères de sang, beaucoup venaient d'une vie chaotique comme non-musulmans et cette fraternité était un joli contraste à cette époque, cette fraternité était attractive pour les autres et cette époque me

fait sourire de nostalgie...

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Au final, les frères des plus petites villes étaient fatigués des sermons du vendredi et du manque de réceptivité de leur communauté locale à leur appels à la salafiya et au final ils établirent leurs propres mosquées salafies ou ils les ont juste quittées pour d'autres communautés avec un grand nombre de salafis.

Il y'avait une idée- à cette époque- qui est qu'il est meilleur de se concentrer dans certains endroits et de construire cette zone. Ceci fit de East Orange, New Jersey, la destination majeure de ceux qui quittent leurs plus petites communautés et en firent la commuanuté

salafie la plus dynamique du pays durant cette période...

Partie 4: East Orange et ses “satellites”

East Orange et ses "satellites" devint plus fort et plus populaire et pour la première fois pour beaucoup dans nos vies, nous sentions que nous faisions partie d'une chose special il y avait beaucoup de jeunes convertis impliqués et le plus grand projet salafi était le projet du Centre Islamique d'Amérique à East Orange, New jersey mené par Abu Muslima. Au cours de cette période East Orange gagna la réputation, auprès des salafis, de la meilleure communauté aux USA et beaucoup de gens d'autres communautés y emménagèrent afin d'aider à construire la communauté. Contrairement aux restes des mouvements salafis d'aujourd'hui, East Orange avait en ses rangs certains frères qui étaient des professionnels et/ou avaient fait des études, il y'avait des ingénieurs en informatique, des enseignants d'école, des artistes graphistes, des ingénieurs et des hommes et femmes d'affaires qui avaient réussis et le plus important Abu Muslimah est diplômé en management des affaires de Rutgers [Université du NJ] ceci marqua la grande différence entre East Orange et ses "satellites" (communautés qui suivent East Orange) qui seront formés dans d'autres villes. Abu Muslimah ne découragait pas les frères d'aller au college bien plus il encourageait les frères à acquérir des compétences pour aider la communauté. En entendant dans les k7 ce qui se passait avec le projet du Centre Islamique d'Amérique à East Orange, beaucoup de familles, munies de leurs compétences, déménagèrent à East Orange avec l'espoir d'aider à la construction de cette nouvelle grande chose, il fut dit que si tu ne peux pas faire la hijra à l'étranger alors East Orange est l'endroit où aller. Il y avait un dévouement permanent incroyable, des frères prenaient un second emploi dans le but de donner tout le salaire de ce second emploi au projet du centre Islamique d'East Orange, d'autres ont vendu leurs meubles et autres affaires personnels et donnèrent le bénéfice à la mosquée, des soeurs ont vendu leurs bijoux, ont organisé la vente de pâtisseries et récoltaient des fonds entre elles qui atteignaient plusieurs milliers de dollars. Il y avait aussi les

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musulmans -même si ils n'étaient pas salafis- à travers le pays qui étaient impressionnés par ce qu'ils voyaient à East Orange et contribuèrent avec des milliers de dollars en aide.

Finalement, ils ont obtenu le bâtiment et ils firent le nécessaire et ils avaient accomplis la plus impressionnante réalisation des salafis que je connaisse, une école qui allait jusqu'en 12ème [terminale]avec des enseignants et des élèves musulmans qui allaient régulièrement au collège, une grande moussalah, une atmosphère festive -en particulier le jumu'a- beaucoup de vendeurs musulmans, un salle pour les femmes et un salle pour les hommes, une librairie, l'organisation de la janazah, à manger, un endroit pour dormir pour les invités, des classes pour les exercices...et tout ceci dans un building. La librairie distribuait les k7 dans tout les USA et au Canada et une partie en Europe, il y avait aussi un package indépendant pour le hadj, une équipe de sécurité musulmane, ce fut un grand accomplissement.

Ceci attira encore plus de personnes à y aller et d'autres comme moi; faisait un "pèlerinage" (pas au sens religieux du terme) pour voir les réalisations de la communauté ou juste pour faire une "recharge" [de foi] avant de retourner dans une plus petite communauté mais avant que tu ne partes, les frères ne négligeront aucun effort pour t'inciter à ne pas partir. Une visite là bas est plus que suffisante pour impressionner n'importe quelle personne vivant dans une plus petite communauté, les buildings d'appartements tout autour de la mosquée étaient remplis de familles musulmanes, lorsqu'une personne marche vers la mosquée elle verra de nombreux musulmans faire de même, à la prière du joumu'a la rue est pleine de familles qui vont à la mosquée, lorsqu'on se promène dans les buildings on s'aperçoit qu'ils sont simples sans prétention, la communauté était un témoignage par elle-même. Avec autant de musulmans qui déménageaient à East Orange, la partie abandonnée de la ville près du Islamic Center of America a été réaménagé afin que les musulmans apportent de la vie là où cela commençait à mourir. La ville d'East Orange a renommé la ruelle derrière l'Islamic Center of America "Ahlus Sunnah Plaza" à cause de cela. Ce sont ces réalisations qui ont fait que les frères plus raisonnables ont négligé les frères trop zélés qui étaient dans les rangs et c'est ce type de frères qui seront les meneurs de la chute dans le pays. 

A Philadelphie, la communauté salafie n'a pas réalisé ce que la communauté d'East Orange a fait mais ils ont toujours un important nombre de salafis la bas. D'après l'estimation de n'importe qui c'est la plus grande communauté salafie dans le pays [actuellement] mais elle n'a pas réalisé ce qu'il y avait à East Orange. Malgré leur nombre, c'était un "satellite" d'East Orange à cette époque. A Philly, les salafis étaient d'un nombre tel qu'ils ont lancé la tendance aux

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autres musulmans, les grosses barbes, les niqabs devinrent une chose normale même pour les gens qui n'étaient pas salafis. La communauté musulmane afro-américaine à Philly commençait à apparaître de plus en plus salafie et intégra graduellement les normes salafies dans la manière de faire les choses, dans leurs manières de parler, de s'habiller, leurs actes d'adoration. C'était arrivé à un tel point que même des non-musulmans s'habillaient comme des salafis, c'était la dernière tendance. En dehors d'East Orange/ Le Nord du New Jersey et Philadelphie, il y avait certaines petites communautés salafies qui s'étaient formées dans d'autres villes représentées par des frères qui n'avaient pas la possibilité de bouger à East Orange ou Philly ou tentaient de former une communauté dans leur localité et essayaient de prendre ceux qui vivaient dans des communautés encore plus petite chez eux. Parmi ces communautés il y avait les communautés à Atlanta, Kansas City et Nashville. Cependant toutes ces villes étaient aussi des "satellites" d'East Orange durant cette époque.

Les plus petites communautés n'ont pas réussi à réellement se développer pour diverses raisons mais la raison principale à cette époque c'était le manque de leadership et les frères déménageaient au final à East Orange ou Philly. Mais il y avait quelque chose en dessous auquel personne n'avait fait attention qui contribuera à

descendre la da'wah....

Partie 5: La Virginie du Nord et la région de DC

Une série de visites durant les années 90 à Northern Virginia dans la banlieue de Washington, DC qui devenait la communauté musulmane la plus active et dynamique d'Amérique dans son ensemble (East Orange était la meilleure communauté salafie) Northern Virginia était la meilleur communauté de manière générale selon mon avis. La communauté de la région de DC n'a pas été fondée par les salafis mais par divers organisations affiliés aux programmes de sensibilisation religieuse du gouvernement sa'oudien, des organisations affiliées aux Frères Musulmans et ses branches américaines dont la Muslim American Sociéty principalement et une variété d'autres groupes basés sur l'ethnie comme les Afghans, les Turcs et les Asiatiques du sud.

Avec le temps durant les années 1990, les salafis devinrent une force majeure dans la région à cause de ces facteurs majeurs:

-L'ouverture de l'Institut des Sciences Islamiques et Arabe d'Amérique (Le Mahad) à Fairfax, Virginie qui a formé des musulmans américains gratuitement en arabe et en études religieuses et beaucoup parmi eux sont partis étudier par la suite aux universités de Mecca et Médine.

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-Les autres assosications associées à Sa'oudia telles que Le World Assembly of Muslim Youth et la Muslim World League.

-L'émergence d'une communauté salafie afro-américaine dynamique concentrée à Jama'at Al Qawi à Washington, DC

-Les conférences de deux hommes qui deviendront connus dans le monde chez les salafis : Jaffar Sheikh Idris et Ali Al Timimi

-L'American Open University qui leur était affiliée dans leur méthodologie d'enseignements qui varient légèrement des autres salafis dans la région mais elle devint la plus populaire.

Le Mahad apportait chaque semestre de nouveaux étudiants qui venaient s'établir dans la région, certains restaient juste quelques mois pendant que d'autres restaient de manière permanente dans la région et devinrent actifs dans la communauté.Du fait que l'école ne possédait pas des logements pour les étudiants, ces derniers restaient dans un appartement d'une ou 2 chambres à 10 ou à 15, ils nommèrent ces appartements "Dar As Sounnah" ou "Dar As Salaf."

La da'wah salafiya étant en progression, la partie la plus dynamique du mouvement dans la région de DC était les étudiants de Jaffar Shaykh Idris et de Shaykh Ali Al Timimi. Au début des années 1990, dans la région de DC, ils débutèrent avec un petit bureau dans une organsiation appelée "Society for Adherence to the Sunnah" dans lequel était basé le programme d'Ali Al Timimi. Le bureau était sous la direction d'Idris Palmer et les conférences du vendredi soir étaient données dans la maison de Jaffar Sheikh Idris. Les classes au sein de la maison de Sheikh Jaffar engendra une fraternité entre les étudiants qui augmentait et attirait divers groupes d'étudiants extrêmement divers d'un point de vue de leur origine et de leur statut économique. Au final, ces cours étaient donnés par le Shaykh Ali Al Timimi et parfois par Youssouf le fis du Sheikh Jaffar.

Lors des cours du Shaykh Ali, les classes s'élargissaient et les k7 et cd de ces conférences étaient produites en masse, vendus et propagés dans tout les USA, Canada et UK. Sheikh Ali devient une personne locale tellement populaire que ces cours étaient devenus "l'endroit où il faut être" pour la jeunesse des mosquées de la région de DC. Des gens qui ont grandi dans des familles musulmanes venaient, d'autres étaient même laics ou soufis et généralement éloignés de la da'wah salafiya, l'attraction du Shaykh Ali venait du fait que c'est un homme qui est né et a grandi en Amérique, il parle un anglais clair, il n'a pas seulement une grande connaissance de la religion mais il est universitaire et ingénieur en informatique, un chercheur sur le cancer et un intellectuel vraiment sérieux. Cet homme pouvait te faire prendre la science des salafs et la mettre en

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pratique dans ta vie de tous les jours en parlant un langage que tout le monde comprend. Il différait des autres leaders salafis dans la communauté c'est qu'il abordait de temps en temps des questions politiques reconnues dans le monde dans lequel nous vivons. L'aura autour de lui et la force de la fraternité autour du Shaykh Ali étaient incroyables et il savait que ceux qui avait une peur irrationnel et ceux qui détestaient l'Islam et ceux du gouvernement qui recherchaient la gloire sur la souffrance des musulmans ainsi que ceux de la communauté musulmane qui ne pouvaient pas réfuter ce qu'il dit intellectuellement et religieusement chercheraient un jour à casser ce qu'il faisait et ils le firent d'une manière vraiment malsaine.

Au final, les frères ont mis sur pied l'organisation "Dar Al Arqam" dans laquelle tout le monde se rassemblaient pour les cours et mangeait et rigolaient après les cours. Nous avions l'habitude de faire des tournois de volley-ball après les cours et il y avait d'autres activités. Il y'avait de nombreuses soeurs actives de toute la région qui assistaient aux cours à Dar Al Arqam.

Ces soeurs avaient aussi un niveau élevé d'éducation, elles étaient universitaires et aimaient l'Islam et n'étaient pas victimes des misogynes.Je tiens à rajouter que les gens qui composaient ce cercle salafi à DC étaient des penseurs et très instruits, y compris les afro-américains, et ceux qui n'étaient pas instruits se sentaient comme faisant partie de la famille. Il y'avait pas mal de frères afro-américains dans ce cercle qui avaient fait des études universitaires et avaient de bons boulots, particulièrement comme ingénieur en informatique, ce fut de véritables bons moments, les meilleures de

ma vie, prochainement je vais commencer à parler de la chute...

Partie 6: Le déclin

Lorsque je parle du déclin, je m'exprime avec une voix pleine de douleur comme si je vois une chose qui était si belle puis d'un coup se retrouve déchirée et cassée. Je souhaite vous faire savoir qu'il y a des êtres humains qui ont des espoirs, des rêves et des sentiments. Beaucoup ont dépensé leurs temps, leurs argents, leurs efforts pour faire ceci ensemble [la da'wah salafiya]. Cela me fait mal lorsque certains frères modérés sont logés à la même enseigne que ceux qui sont devenus extrêmes. La chute a selon moi 3 aspects:

idéologiques, cassures sociales, les séquelles du 9/11...

Je vais d'abord parler de la cassure idéologique qui à son tour causera les divisions sociales qui seront discutées plus tard. Même à l'époque de la croissance [de la da'wah salafiya], il y'avait des éléments extrêmistes dont j'ai parlé au début qui étaient sectaires mais qui grandirent avec le temps et devinrent de plus en plus sectaires. Ils étaient connus auprès des autres musulmans pour

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provoquer la fitna dans les mosquées locales où ils faisaient des confrontations publiques avec les imams et les conférenciers sur ce qu'ils voyaient comme étant des innovations. Ils devinrent très vite détestés par les leaders de beaucoup de communautés musulmanes locales. Ce type de comportement et de mauvais conseils ont stoppé de manière étonnante la croissance encore plus que ce qu'elle était. Au début, c'était concentré sur deux questions:

-Est-ce une obligation pour une personne de s'appeler salafi même si il/elle adhère à la da'wah salafiya ?[sans se nommer salafi]

-La fidélité au trône sa'oudien même si la personne n'est pas sa'oudienne ( ils diront "les gouverneurs" qui signifie le trône saoudien)

Concernant la première question, il y avait beaucoup d'avis sur le fait que c'est presque un péché de ne pas se distinguer soi même comme étant un salafi et avec le temps il y avait de moins ne moins de compromis sur cette question. Au début, c'était une question sans importance mais comme il y avait de plus en plus de personnes qui rentraient, en particulier ceux qui sont plus instruits, ces personnes étaient moins enclin à se donner une étiquette tout en acceptant la vérité. Ceci n'était pas assez pour ces extrêmistes ! Comme les choses allaient bien en cette époque et avançaient, les frères les plus raisonnables ignoraient ce type de frères qui sont dans les rangs dans l'intérêt d'un plus grand bien. Ces extrêmistes mettaient un couteau sous la gorge des frères concernant leur position au sujet du roi saoudien, ce n 'était pas assez de reconnaître que l'Arabie Saoudite imprimait des copies du Coran et donnait de l'argent pour propager la da'wah. 

Dans l'esprit de ces gens, la personne devait loyauté et louer les gouverneurs saoudiens, tu ne pouvais pas rester silencieux dans ce sujet, je ne suis ni pro ou anti saoudien en soi mais j'ai été fatigué des frères qui te mettent la pression sous la gorge concernant le trône saoudien. Leur insistance, au contraire, fit que moi ainsi que d'autres commencèrent à avoir de l'aversion pour eux dans une certaine mesure car ils essayaient de faire tout pour que je les aime alors que je voulais rester neutre car cela ne me concerne pas.

Lorsque je réfléchis sur cela, c'était assez stupide car ces deux questions n'avaient rien à voir avec les questions qui étaient juste devant nous: aller à l'étape suivante, commencer à éduquer les nouveaux enfants et solidifier les nouvelles communautés qui ont été formées .

Cette division était représentés par IANA d'un côté et QSS de l'autre...[]...ceux qui étaient avec IANA était d'avis qu'une personne n'a pas à se nommer salafi et la fidélité au trône sa'oudien n'est pas

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une obligation pour tout musulman. QSS était fondamentalement à l'opposé de ces avis et a beaucoup participé à la raison de cette division. Comme j'ai dis, au début c'était de peu d'importance pour ceux parmi eux qui étaient dans nos rangs mais cela a commencé à être pris au sérieux au point que des conférenciers de QSS commençaient à donner des conférences sur "L'importance d'obéir aux gouverneurs" et "Pourquoi la personne doit se nommer salafi" et commencèrent une inquisition pour "purifier les rangs des salafis."

Leur principe directeur était que le petit mal doit être exposé parce qu'il n'est pas clair contrairement au grand mal qui est clair. En d'autres mots....nous allons commencer à nous concentrer sur les

petites erreurs...][..

Au début ce fut lent et beaucoup de conférenciers de QSS et IANA assistaient aux conférences des uns et des autres, seul les gens les plus véhéments de QSS refusaient d'aller à IANA. Une grande partie de la promotion de cette division venaient d'UK, de Salafipublications (SP) qui commençaient à envoyer des mails en masse qui commençèrent à semer une grande confusion dans les rangs. Les nouveaux musulmans étaient impliqués dans des questions qui n'ont rien à voir avec eux et pensaient que l'Islâm repose sur ces deux questions.

Depuis quelques années, cette fitna a recouvert la surface de la Terre et beaucoup espéraient que cette question s'en irait mais elle continuait à s'agrandir. Les étudiants du Mahad, spécifiquement ceux de Philly, étaient touchés par cette fitna. Ils discutaient de Sunnah, la bid'a et les égarés et groupes non-salafis jusqu'à en avoir la nausée (avant qu'ils ne tournent leur venins sur les autres salafis). Bien que ces frères étaient durs, ils n'étaient pas takfiris. Nous pouvions parler aux conférenciers au sujet de ces questions en privé et ils persistaient à nous dire que ce n'est pas un sujet dans lequel il faut rentrer. Le problème c'est que le parti de QSS/SP insistait sur ces deux questions en disant qu'elles sont très importantes et en firent une question autour de laquelle la personne doit être abandonnée ou boycottée. Cette fitna avait atteint un tel niveau qu'Ali Al Timimi fut obligé de donner une conférence en UK sur cela dans le but d'arrêter la propagation de ce cancer. Cette conférence qu'il a donné, fut la cause de son expuslion définitive de la Salafiya. Ceux qui ont été touchés par le parti de QSS, même durant les bons moments, sont ceux qui ont donné la mauvaise réputation aux salafis, ils ont un mauvais comportement, ils refusaient de coopérer avec d'autres groupes de musulmans et ils étaient enclin, même en ces temps, de ne pas se mélanger avec les autres groupes de musulmans sauf ceux qui se nommaient par la salafiyya. Ils étaient aussi connus pour rabaisser les frères et d'agrandrir les petites questions en énormes. Les autres musulmans détestaient voir les salafis venir pour cette raison et

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malheureusement les frères les plus raisonnables étaient décris comme tel. 

Partie 7: Le boycott et l’excommunication

1999-2000 était l'époque où les choses se sont passées tellement vite qu'il était trop difficile de les suivre.

En été 1999, beaucoup de choses se sont passés, en dépit des problèmes provenant de QSS et Salafi publications, certains grands conférenciers souhaitaient une assise à East Orange pour elir un émir parmi eux et pour être mieux organisés et afin de coordonner leurs activités afin que tout le monde en profite.

Le parti influencé par QSS était contre et voulait déjà aller dans une autre direction avec la da'wah en détournant l'attention sur le développement personnel, familial et de la communauté pour se focaliser sur "qui est dessus" et "qui n'est pas dessus"

Puis il y eu les décès simultanés d'Ibn Baz, Ibn Outhaymine et Al Albani rahimahoum Allah qui décédèrent durant la même période. Ceci marqua une nouvelle période durant laquelle l'expression "les ulamas" était un terme qui servait à frapper ceux qui écoutaient les conférenciers occidentaux. "Il n y a aucun savant en Occident", ils déployaient tous leurs efforts pour discréditer tous les conférenciers occidentaux qui ne sont pas dans leur clique.

Ils formèrent une nouvelle organisation Salafi Society of North America (SSNA) à New York qui prétendait "être en contact avec les savants". Ceci devient la nouvelle question de l'époque chez les

nouveaux " Es-tu en contact avec les savants"?

En réalité les conférenciers que nous écoutions citaient les savants du passé et du présent mais ce n'est pas ce qu'ils visaient par cette question. Ils voulaient dire, est-ce que tu écoutes les traductions des telelink qu'ils font?

Après, SSNA disparu du jeu (bien qu'il y ait toujours une mosquée opérationelle à Brroklyn qui contient bcp de bons frères), TROID vient sur la scène et orienta la question inquisitrice vers de nouveaux sommets. Chaque semaine ils avaient une nouvelle clarification sur un nouveau conférencier occidentale duquel il ne faut rien prendre "selon les savants"

Il y'avait une sorte de diffamation à l'encontre des conférenciers un par un, ils étaient discrédités avec une montagne de "dalil". Cette grande purge salafi ne laissait aucun survivant parmi les conférenciers et pouvait tuer les grands événements qui ne seront

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pas remplacés par ceux qui ont de la force pour détruire mais pas pour construire....

Il y'avait beaucoup de confusion durant cette époque, beaucoup parmi ceux qui étaient dans les rangs essayaient de cacher leur position à l'égard de certains conférenciers et continuaient à tirer profit des conférenciers occidentaux tout en écoutant les tele-link pour montrer patte blanche. Si quelqu'un venait [à la maison] il fallait juste cacher ces livres.

Par la suite, ce n'était pas assez de demeurer silencieux sur ces affaires, ils ont commencé à demander une clarification de chaque personne, qu'elle soit écrite ou auditive, dans cette clarification la personne devait affirmer qu'elle rejette les personnes inscrites sur la liste des déviants donné par le tribunal autoproclamé et la personne devait affirmer sa fidélité à une liste de savants appelé "les kibar" que beaucoup n'ont jamais entendu. Beaucoup de gens ont été forcé d'accepter la position des "tribunaux" et tout ceux qui souhaitaient garder leur position au sein de la communauté étaient forcés de s'y conformer. C'était une sorte de "réforme de la pensée". La peine pour celui qui ne s'y conforme pas était le boycott tant redouté. Ceci signifie que personne ne te donne le salam, ni ne te parle ainsi qu'à ta femme et à tes enfants. Ceci fut le cas et cela amena beaucoup de problèmes au sein des foyers car la femme n'appréciait pas d'être boycottée par ses soeurs car son mari n'avait pas pris la bonne position et inversement. L'obsession de la "clarification de sa salafiya" avait atteint son comble!

Beaucoup ont pris "la bonne position" sous la contrainte sociale et ceux qui ne l'avaient pas prise ne risquaient pas seulement d'être mis à l'écart mais ils risquaient une énorme réfutation écrite contre eux sur les listes d'emails avec leurs noms traînés dans la boue. Ils peuvent même trouver un surnom pour toi, des livres furent jetés au feu ainsi que des cassettes par milliers suite aux avis édictés par TROID à travers le pays, de longues listes de personnes qui étaient "sortis" étaient distribuées et placardées sur les murs des mosquées salafies.

Quiconque qui s'associait avec les personnes qui étaient "sorties" sur la liste, défendait leur honneur ou qui possédait leur livre ou leur k7 devait être boycotté aussi. Les gens qui étaient sur ces listes (et ceux qui étaient avec eux) pouvaient être calomniés sans aucun problème. TROID a même fait une conférence intitulée " Calomnions pendant une heure pour le wajh d'Allah" qui explique exactement ce qu'ils considéraient être les priorités pour les musulmans. La principale préoccupation était de s'occuper des erreurs que les gens

commettent][...

Les nouveaux musulmans étaient directement endoctrinés avec une liste de gens de qui ils ne doivent pas prendre la science au lieu de

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leur apprendre les bases de l'Islâm au nom de " la protection de la religion de la personne." 

Les salafis les plus récents..[].qui étaient instruits de cette manière n'ont jamais connu l'époque où les salafis réalisaient des choses, les plus obstinés parmi eux ne pouvaient pas être raisonnés, les listes d'emails salafies ouvraient la porte à certains et la fermaient à d'autres et certains ont demandé à tous les membres d'envoyer un mail à l'administrateur pour "clarifier leur salafiya" ou ils risquent d'être jetés de la liste. Ils ont refusé tout type de réconciliation et insistaient dans l'humiliation de leurs opposants. Quiconque, qui était ami avec quelqu'un qui était l'ami d'un de ces conférenciers bannis, était accusé de "tamyi" et risquait d'être abandonné.

Tous les sens d'évaluer les avantages et les inconvénients avaient été jetés par la fenêtre, la communauté à East Orrange devint paralysée avec ces jugements édictés par TROID et ils avaient demandé à Abu Muslimah de démissionner car il n'était pas "en contact avec les savants" et qu'il aurait dit "des propos anti-saoudien."

Peu importait que lorsque tu l'écoutes en anglais tu entends qu'il n'a pas dit des propos anti-saoudien car les savants avaient dit de le boycotter et la communauté se divisa.

Il n'y avait aucun besoin de regarder tout le bien qu'avait produit la communauté parce que les savants avaient dit de boycotter la communauté. Depuis que les kibar avaient dit de retirer les enfants de l'école islamique d'East Orange"beaucoup ont placé leurs enfants dans les écoles publiques ou ont fait des tentatives minimes d'enseignement à la maison. Pas besoin de réfléchir et de peser les bénéfices de ce boycott face aux inconvénients qu'il cause. Les "kibar" avaient appelé au boycott et ils connaissent mieux il n'y a pas besoin de chercher en profondeur ou de s'arrêter pour y penser.

Très vite, East Orange fut pratiquement abandonné et tous ces progrès qu'avait accomplis la communauté furent à l'arrêt. Ceci blessa tout le monde y compris les enfants.

Le fait est que les gens qui appelaient au boycott et étaient "attachés aux savants" n'avaient aucune voie pour parler directement et expliquer le mal qui se passait afin de donner une description correcte de ce qui se passe. 

Maintenant, au lieu d'interroger les conférenciers qui ont été à l'école et ont appris à répondre, chacun passait par des

intermédiaires pour une traduction][.

Tous les frères les plus raisonnables et instruits ont fui tout lien à ce

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mouvement car ils n'en voulaient aucune part.  La croissance [d'adhérents à cet égarement] s'estompa et bientôt seuls ceux qui étaient intéressés par l'attitude "dessus" ou "en dehors" y demeuraient. A cause de la longue liste de "déviants", l'économie salafie de k7, livres et autres choses commençaient à diminuer.

L'inquisition de TROID était absurde et ils se sont tournés vers QSS et commencèrent à se manger entre eux. QSS, se recroquevilla petit à petit et s'effondra aus US suite à un manque de soutien. Qui souhaitait être connu pour avoir été à une conférence de QSS après le mandat de TROID?

Soudainement toute personne du commun était soumise aux règles du jarh wa ta'dil comme si ils étaient des narrateurs de hadith et les gens furent divisés en "thiqa" (de confiance) et "matrouk" (abandonné). Toutes ces choses furent présentées aux nouveaux musulmans et furent mal appliqués sur les gens sans relâche.Les choses continuaient à descendre dans le chaos au point que des gens ont commencer à interroger d'autres personnes sur leur position à l'égard de personnes qu'ils n'ont jamais entendu comme Abou Al Hassan Al Mariby, personne ne savait qui était cet homme mais il était nécessaire de prendre une position ferme contre lui dans le but d'être considéré "thiqa".L'abandon, les insultes, clarifier, propager les rumeurs et le minhaj de tester les gens par le tribunal autoproclamé devint la règle du jour.

Cette division idéologique et l'inquisition de TROID ainsi que le programme de la réforme de la pensée à causé trop de confusion qui détériora les liens sociaux.

Partie 8 : La cassure sociale

Avant que je ne parles de la rupture sociale, ..[]…je ne penses pas que je pourrai exprimer le grand espoir qui suivra la douleur intense, certains parmi vous nous [les salafis] regardent de haut et si c’est ainsi je dis que vous n’avez pas compris, je ne raconte pas cette histoire pour qu’elle serve de sujet pour rire bien au contraire c’est une histoire réelle, des vies ont été revivifiées là où il n’y avait plus d’espoir pour finir au final en ruine.

Beaucoup parmi nous –frères et sœurs- viennent de milieux pauvres, très faiblement instruits et de familles déstructurées. Ceci fut mon cas en tant qu’homme blanc, combien plus pour un homme

noir ou une femme? Beaucoup sont entrés dans la religion blessés par la société en étant au fond du trou. Nous croyions que nos démons pouvaient être exorcisés par la mémorisation des fatawas des savants et en imitant tout simplement la manière de parler, d’agir des savants et d’agir comme si nous n’étions pas aux prises avec les problèmes de nos

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vies d’avant l’Islâm alors que nous devions y faire face quotidiennement mais nous n’osions pas en parler avec nos frères musulmans. C’est un des points sur lesquels on s’est lourdement trompés.

Bien que beaucoup de nos questions ont été débattues à cette époque, néanmoins il n’y avait pas d’avis juridiques qui nous expliquent comment se comporter avec une mère indifférente aux drogues, l’addiction aux stupéfiants dont bcp autour de moi étaient accro ou comment trouver un emploi en étant un criminel condamné.

Lorsque la division idéologique eut lieu, elle raviva beaucoup de nos démons intérieurs qui n’étaient pas complètement disparus pour beaucoup d’entre nous. Ceci laissa les frères assister aux conférences et après la prière de l’isha ils se faisaient de l’argent par les seuls moyens qu’ils ont connu, ceci formera une sous classe criminelle au sein du mouvement salafi qui fera honte à la religion mais en réalité elle avait beaucoup de problèmes sous-jacents. Depuis notre enfance nous avons dans nos esprits que c’est la dure réalité de la vie urbaine en Amérique qui nous poussa à aller dans la rue.Nous étions en colère avant de prononcer la shahada, beaucoup étaient des tueurs du temps où ils étaient à l’école secondaire et ils avaient des problèmes émotionnels qui n’avaient pas été résolus et notre colère envers la vie s’est manifestée elle-même dans une dureté dans la religion et une approche rigide de la da’wah .

Tout comme beaucoup revendiquaient fièrement leurs blocs, leurs quartiers, leurs école avant l’Islâm, ils proclamaient être salafi après cela. La da’wah salafiya nous a donné une raison de vivre, de travailler, de se battre et si il le faut de mourir.Lorsque les avis édictés par TROID ont été propagés, ils eurent un effet négatif sur des amitiés, des mariages et les communautés entières. Surtout après que la réforme de la pensée de TROID prit effet. Beaucoup parmi ceux qui étaient amis depuis des années, se séparèrent à cause des questions de qui est « dessus » et qui est « en dehors ». Des mariages se brisèrent et se soldèrent même par des divorces à cause des disputes sur ces questions [de qui est sur le minhaj et qui ne l’est pas]. Il y avait même des cas de séparation entre des frères de sang qui ne se parlaient plus, ceci ravagea le mouvement dans son entièreté comme un feu de forêt. Même lorsque tu parlais avec ancien ami, tu ne savais pas de quel côté de l’affaire il était. Les excursions et les visites à travers le pays s’arrêtèrent. Les frères ne se contactaient plus comme si cela résultait d’une dispute.

Comme je l’ai mentionné pus tôt, beaucoup de frères raisonnables

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n’appréciaient rien de tout ca et s’étaient séparés du mouvement complètement. Des autres ont rejeté l’étiquette [salafi] et ont refusé de la reconnaître pour eux-mêmes à cause des dommages et du mal associés au mouvement.

Les sentiments de fraternité et de proximité étaient remplacés par la suspicion, la peur et au final la douleur, une grande douleur. Les frères n'avaient plus de réseaux d'amis avec lequel ils retaient en contact. Ils n'avaient plus personnes à qui se rattacher, un cycle infernal de chaos commença dans lequel nous avons vu les dépressions et les problèmes sociaux débuter. Ces frères étaient dans le besoin d'un réseau social et il était déchiré, piétiné..Il y'avait des frères qui étaient justes confus face à toutes ces discordes et retournèrent dans les rues. Beaucoup ont arrêté de pratiquer et certains sont même devenus dépendants aux drogues et à l'alcool parce que leur monde tranquille était détruit vu que leur groupe de bons amis était divisé ou alors ils étaient abandonnés par leur frères musulmans intimes et ils n'avaient nulle part d'autre où aller. Certains sont devenus fous (sans exagération) d'autres étaient très en colère et devinrent anti-salafi, d'autres sont sortis complètement de l'Islâm.

Un nouveau terme fut inventé "salafi burn-out" pour décrire ce phénomène de baisse de foi soudaine après avoir été (soi-disant) des salafis forts. Les salafis avaient un retour de flamme des actions qu'ils avaient fait de leurs vie en se coupant de tous [sauf des salafis], ils avaient coupé les liens avec leur famille non-musulmane et les musulmans des autres groupes et à présent, ils ne savaient plus où se tourner en cas de besoin. Ceci était très important à ce niveau car il y avait beaucoup d'enfants qui avaient besoin d'être éduqués à présent.

La vie de "boycotté" fut rude car tu n'avais aucun ami dans les autres mosquées et ceux qui t'appréciaient en secret parmi les salafis évitaient de t'aimer en public par peur d'être vu avec toi.

Les amitiés dans les cercles des salafis restants étaient devenues totalement prétentieuses et fausses car il fallait faire bonne figure et distinguer ses propres gens comme de "bons salafis". L'environnement était devenu tendu même parmi ceux qui avaient "la bonne position" car chacun avait peur de dire une mauvaise chose.

Le boycott était terrible car tu risquais de te retrouver tout seul sans avoir personne vers lequel te tourner, certains ont pris plaisir à boycotter et salir la réputation d'un frère au sein de la communauté.

Certains ne pouvaient pas le supporter et ils étaient soumis aux inquisiteurs et donnèrent "un bayan" qui leur était demandé pour

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dénoncer tous les conférenciers sur la liste qui n'était plus "dessus" [sur le minhaj comme ils disent] et accepter leur "kibar" pour être acceptés dans le nouvel ordre.

Au final, même si beaucoup parmi ceux qui se sont soumis [à la réforme de la pensée] étaient fatigués de tout ça, en particulier après qu'ils aient commencé à se retourner les uns contre les autres et ceci laissa beaucoup de gens retourner dans les rues. La division se poursuivait vers le bas au point que ceux qui sont restés dans le mouvement commencèrent à avoir de plus ne plus de problèmes dans leur rang comme la dépendance à la pornographie et à d'autres problèmes sexuels sérieux. Ceci était, selon mon avis, parce qu'ils se préoccupaient complètement sur ce que les autres font et négligeaient leur propre personne. C'était très dur de revenir dans le monde réel après avoir vécu une décennie dans une bulle parce que tu te sentais comme un fou pour ne pas vivre dans le monde réel et s'être préparé pour affronter les défis légitimes de la vie. Mais plus important, cela fait mal parce que le monde a évolué et nous nous sommes retrouvés remplacés, sans considération et oubliés. Les bons sentiments avaient été remplacés par un coup de poing dans nos estomacs. Certains, après être retournés dans le monde réel, regardaient dans le miroir et voyaient qu'ils étaient devenus isolés, incultes divorcés (ou dans un mariage malheureux) avec une famille brisée, aux yeux du monde, pas d'argent et aucune direction dans la vie. Ils n'étaient bons pour personne même pour leurs propres enfants. Des hommes fauchés sans aucune compétence, des femmes étaient coincées avec une ribambelle d'enfants à éduquer, d'autres étaient coincés dans des mauvais mariages et perpétuellement en dépression sans amis, sans aucun soutien de la communauté. Beaucoup se disaient : "Qu'ai-je fais de ma vie? C'était le début d'un long et rude hiver pour les années à venir pour ces frères et soeurs, ils vivaient dans la peur que le reste de leur vie ne sera que pour exister à la place de vivre. Les hommes adultes ont pleuré à cause de ce sentiment d'abandon et de douleur...le sentiment qu'ils ont jeté leurs bonnes années pour une chose : un sentiment de vide incroyable.

Pendant que nous vivions dans notre bulle, la seule chose qui nous intéressait c'était "d'aller étudier", "propager la da'wah" et "faire des cours". Le monde entier était devenu [à cette époque] où se déroulera la prochaine conférence, quel livre est paru dernièrement ou la dernière série de conférences (lors du déclin, l'obsession était qui est la dernière personne à être sur la liste des "exclus"...[]..les gens plus jeunes que nous obtenaient des diplômes universitaires, des maîtrises, de la formation professionnelle et de bons mariages. Le temps était passé, beaucoup avaient aliéner leur famille non-musulmane et les autres musulmans, les frères étaient dépassés et oubliés.

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Pendant les bons moments, les salafis étaient complètement inconscients des dernières tendances économiques ou sociales de l'Amérique (ou du monde). Beaucoup n'avaient pas lu le dernier best-seller, beaucoup de choses qui intéressaient les salafis n'étaient que de peu d'importance pour le reste du monde, les gens ordinaires autour d'eux paraissaient inconfortables, les salafis américains étaient devenus des étrangers dans leurs pays natal.

Les autres mouvements - qui sont en général de mauvais mouvements aujourd'hui- travaillaient beaucoup mieux à cause de leur fraternité forte et leur unité pour leur cause. Lorsque la structure commença à s'effondrer, ces mauvais mouvements sociaux augmentèrent et il n'y avait pas moyen de faire face à ces mauvais mouvements par manque de structure dans les années 90. Le carnage social fut massif et si il y avait un espoir pour renverser la tendance, il pris fin avec les événements du 11 septembre.

Partie 9: L’après 11/9

Parfois, je me demande comment serait le monde, et dans ce contexte le mouvement salafi, si les évenements du 11 septembre ne se serait pas passés. Je peux assumer que beaucoup de mosquées auraient fait des sermons du vendredi anti- américaines..[]...l'argent sa'oudien continuerait à nous parvenir et les conférences se poursuivraient et le mahad de Virginie du Nord serait toujours ouvert et plein d'étudiants et Allah est le Plus Savant , toutefois, je crois fermement que le mouvement salafi selon la forme de TROID continuerait à chuter et même mourir même sans le 11/9 peut être même plus vite car il ne tient pas la route intellectuellement...[]...ironiquement, le parti de TROID, qui esquivait les questions du monde réel, fut forcé de sortir de leur coquille et de répondre concertant le 11/9. Cependant, la plupart des musulmans aux USA ne voulaient pas suivre un mouvement triomphaliste isolationniste qui refuse de répondre aux préoccupations sociales et politiques dans une époque où ces préoccupations sont des priorités dans l'esprit des gens. En général, ils n'ont pas l'envie et sont incapables de faire face aux problèmes sociaux et politiques et préfèrent plonger leur tête dans le sable.

D'un autre côté je me demande si ils auraient tjs été aussi actifs et opérationnels si le 11/9 ne se serait pas passé mais ceci reste une question théorique car le 11/9 s'est passé et beaucoup d'activités ont été contraintes de stopper à cause de cela [le 11/9]. Les salafis étaient devenus des parias et furent accusés faussement de supporter le terrorisme et beaucoup de conférenciers modérés furent mis en prison. Après ce bouleversement, d'autres conférenciers se sont retirés et ceci tua des organisations comme IANA et d'autres activités stoppèrent. Le monde avait complètement

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changé sous divers aspects. Tout ceci conjointement avec le lynchage public de shaykh Ali idéologiquement orchestré par des personnes qui n'avaient aucune considération pour la justice, la trahison de beaucoup parmi ses cercles et la folie de certains de ses étudiants dans leur actes individuels qui lui ont causé des problèmes, ceux qui cherchaient à détruire la da'wah salafiya ont porté un coup mortel à ce qui se faisait dans la région de DC.

Ce qui m'attriste profondément c'est que les autres musulmans ont gardé le silence et n'ont pas parlé sur le traitement subi par le shaykh Ali comme un musulman et un être humain et je ne peux prendre leur silence comme une approbation de l'injustice qui lui a été faite, qu'Allah les guide. Si cet homme et ses étudiants étaient si dangereux et violents comme il fut dit, pourquoi deux des personnes qui ont témoigné mensongèrement contre lui vivent tjs en Virginie du Nord dans la communauté sans avoir être danger pour leur vie. Ceci parce que ce mouvement était non-violent et des citoyens respectueux des lois et personne n'a pensé à faire une telle chose [11/9]. Ceci contraste beaucoup avec l'image du gouvernement de ce groupe comme étant un groupe jihadiste violent.

Il y'a d'autres groupes de musulmans, et je vais dire ce qui doit être dit, des groupes soufis qui prenaient beaucoup de plaisir dans sa souffrance [le shaykh Ali Al Timimi a été emprisonné] de même que le gang de TROID prenait beaucoup de plaisir à sa souffrance et certains parmi eux ont même posté de nombreux messagers sur internet.

Shaykh Ali connaissait les problèmes au sein des rangs des salafis et il a, pendant des années, regretté la dureté, qu'il avait eu quand il était plus jeune, qui éloigne les gens et il était devenu de plus en plus respectueux à l'égard des autres groupes musulmans au fil des années et il voulait instaurer un esprit de fraternité entre tous les musulmans.

L'exemple de shaykh Ali, qui fut l'un des meilleurs espoirs de la da'wah salafiya en USA, est que ceux qui détestaient l'Islâm voulaient détruire la communauté musulmane et ils ne nous voient pas comme des américains et ils ne reconnaissent pas notre humanité et cela peut se retourner dans notre communauté, détruire un groupe pacifique, mettre un guide en prison comme un dictateur d'un pays du tiers-monde et le reste de la communauté reste silencieuse.

Si ils ont pu le faire à Shaykh Ali, un homme qui n'a aucun sang sur les mains ni ses étudiants a pu être mis en prison pour y passer le reste de sa vie où il a été battu, maltraité, a contracté l'hépatite, ils peuvent le faire à n'importe qui.

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Les grands problèmes sociaux qui ont sévi le côté de TROID jusqu'à la séparation, n'étaient pas présent du côté de IANA.Mais c'était en grande partie à cause du fait que beaucoup parmi ceux qui ont eu des problèmes sociaux, principalement les afro-américains, étaient attrirés par les appels de TROID à la discorde et au chaos et c'est ce qui a rendu si triste, un bol de fruit avait été offert à des hommes affamés et TROID (et leurs semblables) sont

venus et l'ont pris..][....

Il est vrai que les partisans de TROID avaient organisé des conférences intitulées "Arrêtons la discorde" mais ceci resta une blague car ils n'ont jamais reconnu que cette discorde était due à leurs actes.

Le 11/9 a peu contribué à la disparition du côté TROID du mouvement mais il a dévasté le côté modéré [du mouvement]. 

Avant le 11/9, beaucoup de conférenciers qui avaient été attaqués violemment durant l'inquisition de TROID, étaient déjà réduits au silence.Après le 11/9, beaucoup parmi eux s'étaient retirés encore plus du public à cause des considérations politiques et légales qui furent appliquées, d'autres furent contraints de quitter le pays et/ou emprisonnés..[]...tout ceci fut le coup final qui ne laissera nulle part où aller à la personne qui dérive à la recherche d'un bon sens au milieu de la folie....(fin de citation)

Source  : https://mana-net.org/pages.php?ID=education&ID2=&NUM=113https://mana-net.org/pages.php?ID=education&ID2=islam_in_america&NUM=146https://mana-net.org/pages.php?ID=education&ID2=islam_in_america&NUM=168

Ahl As Sounnah Wa Al Jama’a Publications24/06/1436- 14/04/2015

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