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Les vieux bois et le bois mort : une richesse unique à sauver ! Les 2/3 des espèces associées aux arbres dans les forêts à dynamique naturelle ne sont présentes qu'après l'âge d'ex ploitabilité. Ce qui induit que ces espèces ne survivent que dans les espaces forestiers non exploités ou qu'elles sont cantonnées dans des petites réserves de sénescence qui ne leur permettent ni migration ni échanges et les condam nent à terme. Un 1/4 de la biodiversité forestière se réfugie plus parti culièrement dans les vieux bois et bois morts, sur pied ou au sol, dont notamment les saproxyliques (organismes qui décomposent, recyclent et remobilisent les nutri ments, permettant ainsi au cycle de vie de s'accomplir). Pour des raisons économiques de court terme, les rota tions d'exploitation rajeunissent la forêt : les arbres n'ont pas le temps de vieillir et de devenir bois mort! La biodiversité forestière en chute libre D'une façon générale, les méthodes de sylviculture toujours plus impactantes sur le milieu naturel entraînent une chute drastique de la biodiversité. Sont menacés dans les espaces forestiers : 34 % des mammifères, 7 % des amphibiens, 9 % des reptiles 16 % des oiseaux nicheurs forestiers. Pour les organismes saproxyliques (décomposeursrecy cleurs), on estime au niveau européen que 20 à 50 % de ces espèces sont en voie d’extinction. Ces chiffres alarmants préfigurent un écosystème en grande difficulté d'adaptabilité face au changement climatique. La forêt naturelle en chute libre Les forêts françaises métropolitaines sont très peu mélan gées, gérées pour leur majorité en futaie régulière (54 %), pour leur très grande majorité en peuplements spécifiques (51 % en monospécifique, 33 % à deux essences, 12 % à trois essences) et pour seulement 4 % en peuplement diversifié (quatre essences ou plus), dernière catégorie qui inclut les forêts naturelles anciennes pour lesquelles aucune donnée n'est disponible (IGN « la forêt en chiffres et en cartes » 2014). Seul 1,3 % des forêts métropolitaines sont placées sous «haute valeur de conservation» (UICN) et seulement 1,5 % des forêts domaniales ne sont pas exploitées (ONF rapport activité 2014) : futaie régulière : tous les arbres ont le même âge, le cycle d'exploitation se fait par éclaircies partielles, puis par une coupe rase finale, peuplements spécifiques (84 % de la «forêt» française métropolitaine !) : une ou deux essences de rendement, les autres sont « traitées » mécaniquement ou chimiquement, leur disparition entraînant celle de la biodiversité inféodée. La forêt et la biodiversité La forêt, par sa diversité et sa richesse biologique, héberge une biodiversité complexe, unique, inventive face aux dérèglements, et en même temps très fragile. Près de 80 % de la biodiversité encore existante sur le territoire métropolitain se trouve en forêt dont une grande partie dans les vieux bois et bois morts (UICN 2013). La forêt naturelle est en voie de disparition, entraînant dans sa chute celle de notre dernier réservoir de biodiversité. France Nature Environnement Bourgogne Crédit photos : I.Beuniche Adret Morvan La forêt SOURCE de vie 2

La forêt SOURCE de vie La forêt et la biodiversité · Lesvieuxboiset$le$boismort$:une$richesseunique$àsauver$! Les2/3desespèces$associéesauxarbresdanslesforêtsà dynamiquenaturellenesontprésentesqu'aprèsl'âged'ex@

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Page 1: La forêt SOURCE de vie La forêt et la biodiversité · Lesvieuxboiset$le$boismort$:une$richesseunique$àsauver$! Les2/3desespèces$associéesauxarbresdanslesforêtsà dynamiquenaturellenesontprésentesqu'aprèsl'âged'ex@

Les  vieux  bois  et  le  bois  mort  :  une  richesse  unique  à  sauver  !

Les  2/3  des  espèces  associées  aux  arbres  dans  les  forêts  àdynamique  naturelle  ne  sont  présentes  qu'après  l'âge  d'ex-­‐ploitabilité.  Ce  qui  induit  que  ces  espèces  ne  survivent  quedans  les  espaces  forestiers  non  exploités  ou  qu'elles  sontcantonnées  dans  des  petites  réserves  de  sénescence  qui  neleur  permettent  ni  migration  ni  échanges  et   les  condam-­‐nent  à  terme.

Un  1/4  de  la  biodiversité  forestière  se  réfugie  plus  parti-­‐culièrement  dans  les  vieux  bois  et  bois  morts,  sur  pied  ouau   sol,   dont  notamment   les   saproxyliques   (organismesqui   décomposent,   recyclent   et   remobilisent   les   nutri-­‐ments,  permettant  ainsi  au  cycle  de  vie  de  s'accomplir).

Pour  des  raisons  économiques  de  court  terme,  les  rota-­‐tions  d'exploitation    rajeunissent  la  forêt  :  les  arbres  n'ontpas  le  temps  de  vieillir  et  de  devenir  bois  mort!

La  biodiversité  forestière  en  chute  libre  

D'une  façon  générale,  les  méthodes  de  sylviculture  toujoursplus  impactantes  sur  le  milieu  naturel  entraînent  une  chutedrastique  de  la  biodiversité.

Sont  menacés  dans  les  espaces  forestiers  :  34  %  des  mammifères,  7  %  des  amphibiens,  9  %  des  reptiles16  %  des  oiseaux  nicheurs  forestiers.

Pour   les   organismes   saproxyliques   (décomposeurs-­‐recy-­‐cleurs),  on  estime  au  niveau  européen  que  20  à  50  %  de  cesespèces  sont  en  voie  d’extinction.

Ces  chiffres  alarmants  préfigurent  un  écosystème  en  grandedifficulté  d'adaptabilité  face  au  changement  climatique.

La  forêt  naturelle  en  chute  libre  

Les   forêts   françaises  métropolitaines   sont   très  peu  mélan-­‐gées,  gérées  pour   leur  majorité  en   futaie   régulière   (54  %),pour   leur  très  grande  majorité  en  peuplements  spécifiques(51  %  en  mono-­‐spécifique,  33  %  à  deux  essences,  12  %  à  troisessences)  et  pour  seulement  4  %  en  peuplement  diversifié(quatre  essences  ou  plus),  dernière  catégorie  qui   inclut   lesforêts  naturelles  anciennes  pour   lesquelles  aucune  donnéen'est   disponible   (IGN   «   la   forêt   en   chiffres   et   en   cartes   »2014).

Seul   1,3   %   des   forêts   métropolitaines   sont   placées   sous«haute  valeur  de  conservation»  (UICN)  et  seulement  1,5  %des  forêts  domaniales  ne  sont  pas  exploitées  (ONF  rapportactivité  2014)  :

• futaie  régulière  : tous  les  arbres  ont  le  même  âge,  le  cycled'exploitation   se   fait  par  éclaircies  partielles,  puis  par  unecoupe  rase  finale,

• peuplements  spécifiques (84   %   de   la   «forêt»   françaisemétropolitaine  !)  :  une  ou  deux  essences  de  rendement,  lesautres  sont  «  traitées  »  mécaniquement  ou  chimiquement,leur  disparition  entraînant  celle  de  la  biodiversité  inféodée.

La forêt et la biodiversité La  forêt,  par  sa  diversité  et  sa  richesse  biologique,  héberge  une  biodiversité  complexe,  

unique,  inventive  face  aux  dérèglements,  et  en  même  temps  très  fragile.  Près  de  80  %  de  la  biodiversité  encore  existante  sur  le  territoire  métropolitain  

se  trouve  en  forêt  dont  une  grande  partie  dans  les  vieux  bois  et  bois  morts  (UICN  2013).

La  forêt  naturelle  est  en  voie  de  disparition,  entraînant  dans  sa  chute  celle  de  notre  dernier  réservoir  de  biodiversité.  

France  Nature  Environnement  BourgogneCrédit  photos  :  I.Beuniche  -­‐  Adret  Morvan

La forêt SOURCE de vie

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