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Gaël MONFILS, le jongleur 22 ans, 17 e mondial SON JEU Monfils est un vrai attaquant de fond de court mais d’un genre un peu particulier : il ne sait pas que frapper, ses coups de remise sont très efficaces. Il est très régu- lier en revers et sa balle est, dans les bons jours, une des plus lourdes du circuit. Défenseur hors pair, il est extrêmement difficile à déborder latéralement. Il pos- sède deux énormes coups d’attaque (ser- vice et coup droit) et des qualités athlé- tiques hors du commun. Son potentiel est immense… s’il persiste dans la voie qu’il a tracée durant le dernier Roland- Garros. Il a prouvé à Paris qu’il avait phy- siquement un Grand Chelem dans les jambes. Son jeu assez atypique perturbe souvent ses adversaires. SA FEUILLE DE PERFS Son plus bel exploit est né à Paris, comme lui. Arrivé « en chaussettes », ou presque, à Roland-Garros cette année, il s’est glissé dans le dernier carré, après avoir notamment éliminé David Ferrer en quatre sets au terme d’un match parfai- tement maîtrisé. En demies, il passa tout près d’entraîner Roger Federer dans un cinquième set. Il compte un titre (Sopot 2005) et cinq finales sur le circuit. Champion du monde juniors en 2004, il remporta alors trois des quatre Grands Chelems de sa catégorie, n’échouant qu’en huitièmes de finale à l’US Open. SES LACUNES Avant tout, le jeu au filet. Longtemps qualifié de « danseuse » par son ancien coach Thierry Champion, il prend désor- mais du plaisir à travailler sa volée. C’est aujourd’hui un des ateliers de travail prioritaires avec son entraîneur Roger Rasheed, qui veut le sentir concerné par chaque point et chaque coup. Il lui reste aussi à mieux canaliser son énergie et surtout à trouver les bons appuis avant d’enclencher ses énormes frappes de fond de court. SON CARACTÈRE Fanfaron, showman, extraverti, Mon- fils ? Oui… et non. Même s’il raffole de l’atmosphère des grands matches sur les grands courts, il cherche moins systéma- tiquement qu’auparavant à assurer le spectacle. Depuis plusieurs mois, il n’emploie presque plus ses fameuses expressions dont il avait le secret (mélange de verlan et de vocabulaire rap) et pratique à la place la sobre atti- tude. Garçon généreux, Monfils vit dans son monde, où il n’est pas toujours facile de le suivre. CE QU’IL AIME AUSSI Avant tout, les sports américains et essentiellement la NBA. Il est incollable sur les stats et idolâtre certains basket- teurs, comme Carmelo Anthony, Mike Pietrus, T.P. (Tony Parker) et Boris Diaw. « J’adore l’ambiance qui se crée entre les joueurs et le public. On voit que les gens sont heureux. » Il s’intéresse aussi au foot US (« surtout pour l’aspect phy- sique »). Son autre passion est la musique : « Je vis avec, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! » Au menu de son lecteur MP 3 : rap, dance-hall (rap caribéen) et zouk. CE QU’IL PENSE DES AUTRES « Richard est un mec super sympa, très ouvert et un des joueurs les plus talen- tueux du circuit. J’adore son style de jeu. Il sort des coups venus de nulle part. S’il y a une rivalité entre nous ? Ja-mais ! Et Jo, c’est pareil. Je le connais depuis qu’on est tout jeunes. On s’est vus à Poitiers, on a fait l’INSEP ensemble. Jo est vrai- ment un bon gars, un mec hyper généreux… Il m’a appe- lé pendant Roland pour me donner la force. Gilles, c’est un garçon très intelligent, un malin. Je l’ai connu lui aussi à l’INSEP et je l’adore ! En plus, c’est un surdoué des jeux vidéo. Si un jour t’es bloqué dans un jeu, tu demandes à Gilou, lui il sait. » CE QU’IL SAIT DES « VRAIS » MOUSQUETAIRES « Je connais leurs noms : Borotra, Lacoste, Cochet… C’est quoi le qua- trième, déjà ? Ah oui, Brugnon ! Je trouve ça plutôt flatteur qu’on nous com- pare à eux mais, pour le moment, ça n’a pas vraiment de sens. Nous, à nous quatre, on a fait une finale et deux demies en Grand Chelem… On verra quand on aura gagné chacun un Grand Chelem. C’est bien, ce qu’on a réussi, mais eux, c’est carrément mythique. » VINCENT COGNET Richard GASQUET, le créateur 22 ans, 15 e mondial SON JEU Son retour, constant, force l’adver- saire à jouer de nombreux points ; son service est assez solide pour rap- porter quelques points gratuits ; il tient la cadence sans souci du fond du court et peut faire mal sur des accélérations soudaines ; il peut s’aventurer au filet, où ses volées tranchantes font souvent la diffé- rence. S’il fallait sortir un coup dans cet arsenal complet, ce serait son revers très pur à une main. Tous ces arguments font de lui un joueur multisurface. SA FEUILLE DE PERFS Dans le top 10 à vingt et un ans, il a été le plus jeune Français de l’his- toire à s’être qualifié pour le Masters (l’an dernier). Au-delà de ses titres, trois points d’orgue : ses finales en Masters Series à Hambourg (2005) puis à Toronto (2006) et sa demi- finale à Wimbledon l’an dernier. Déno- minateur commun : Federer, qui l’a stoppé à chaque fois. Trois victoires marquantes : au tie-break du dernier set contre le même Federer en quarts de finale à Monte-Carlo (2005), contre Tommy Haas en cinq sets en Coupe Davis (2006) et son retour de deux manches à rien, break contre Andy Roddick l’an dernier en quarts à Wimbledon. SES LACUNES Souvent trop loin de sa ligne, il donne l’impression d’être prisonnier de schémas trop conservateurs. Tou- tefois, son nouvel entraîneur, Guil- laume Peyre, ne semble pas focaliser là-dessus : « Richard, c’est un créa- teur. Il ne faut pas l’enfermer. S’il retrouve son agressivité dans les pre- miers coups, là, il sera dangereux. » Pas toujours élégant avec son coup droit, qui le lâche parfois à des moments importants, le Français aurait tout intérêt à soigner son petit jeu de jambes. Moins faible physi- quement qu’on peut le penser mais pas toujours concentré sur cet aspect du travail, il est en train de franchir un palier dans ce domaine. Attendu comme un génie, il porte le fardeau d’une impatience populaire qu’il a du mal à combler. Parce qu’il n’a ni la culture de la gagne, ni le caractère froid et déterminé du grand cham- pion. SON CARACTÈRE Pas expansif, il ne fuit pas ses res- ponsabilités. Quelles que soient les polémiques autour de son cas, il ne s’est jamais désisté pour un rendez- vous médiatique. Pourtant, même avec ses entraîneurs, ce jeune homme attachant garde sa part de mystère. Montré du doigt pour cer- tains comportements individualistes en Coupe Davis, il n’est pas celui qui fera une entourloupe dans le dos. Il n’a pas encore acquis les fondamen- taux du leader qu’il est amené à devenir. Sa force de caractère lui a permis de surmonter quelques chutes au classement provoquées par des blessures, mais ses forfaits à Roland-Garros et à bercy cette année ne lui auront pas valu de redorer son image de fragilité. CE QU’IL AIME AUSSI Il n’est pas le jeune homme des hob- bies excessifs, ni d’un style de musique particulier. Proches de cer- tains pros parisiens de foot ou de rugby, il va dès que possible au Parc des Princes ou à Jean-Bouin regarder les matches. On peut bien le dire maintenant : il s’était levé à 4 heures du matin pour voir le match France - Nouvelle-Zélande en Coupe du monde de rugby juste avant sa finale de Tokyo, l’an dernier. Sinon, il aime bien être avec ses potes à Paris ou à Sérignan. Tranquille, en fait. CE QU’IL PENSE DES AUTRES « Jo et Gaël, ce sont deux de mes meilleurs copains. Je pourrais vrai- ment passer mes vacances avec eux. Gaël est tellement drôle avec ses coups droits à trois mètres derrière, ses secondes balles à 200, ses glis- sades… Cela dit, il s’est bien calmé. Ce show le desservait. En fait, il est capable de tout, il est vraiment sur- prenant… Jo a un énorme service. Il va vers l’avant, il est présent dans les rallyes. Très solide, vraiment. Les deux ont un gros avantage naturel avec leur envergure. Tu parles, un Africain et un gars des îles ! Et Gilles, je ne suis pas du tout estomaqué par ce qui lui arrive. Il a un gros potentiel, le sens du jeu, il court partout et ne fait pas de fautes… Le premier adjectif qui me vient à l’esprit, c’est intelligent. Quelqu’un de très malin. Il est sympa, poli, pas lunatique. Une de ses forces vient du fait qu’il a tou- jours joué énormément de tour- nois. » CE QU’IL SAIT DES « VRAIS » MOUSQUETAIRES « Je sais qu’ils étaient quatre, il y avait Lacoste, surtout, et puis aussi Borotra, Cochet et Brugnon. Il y a longtemps que je sais que Roland- Garros a été construit pour eux. C’est impressionnant. C’est sûr qu’ils ont écrit l’histoire du tennis français et que donc, forcément, ça nous concerne ! » FRANCK RAMELLA Les quatre glorieux aînés TROIS FOIS VAINQUEUR des Internatio- naux de France en simple (en 1925, 1927 et 1929). Autant en double. Vainqueur à Wimbledon en simple en 1925 et 1928 et en double en 1925. Champion des États-Unis en simple en 1926 et 1927. Génial inventeur et fondateur de la griffe éponyme, René Lacoste fut considéré à son époque, et bien longtemps après, comme le joueur possé- dant le jeu de fond de court à la fois le plus solide et le plus précis du monde. Mais pour des raisons de santé, sa carrière fut de courte durée (dernière tentative en 1932). C’est en grande partie grâce à lui que la France rem- porta le Challenge Round (l’équivalent de la finale) de la Coupe Davis en 1927, aux États- Unis, après ses deux victoires sur Johnston et Tilden. Il disputa pas moins de cinquante matches de Coupe Davis et en gagna trente- neuf. DEUX TITRES de champion de France en simple en 1924 et 1931. Six titres à Wimble- don dont deux en simple en 1924 et 1926. Trois titres en Australie, dont un en simple en 1928. Entre 1922 et 1947, Jean Borotra a représenté la France trente fois en Coupe Davis. Il fut de ceux qui conqui- rent le saladier d’argent aux États-Unis en 1927, et le défendirent ensuite victorieu- sement cinq fois, à Roland-Garros. D’origine basque, ce polytechnicien, connu pour son tennis acrobatique, était capable de rattra- per des balles paraissant pourtant hors de portée, passant plus de temps en l’air que les deux pieds au sol. Nul ne l’a jamais vu baisser les bras. CINQ TITRES de champion de France en simple (1922, 1926, 1928, 1930 et 1932). Deux titres à Wimbledon en simple (1927 et 1929). Un titre de champion des États-Unis en simple (1928). Entre 1922 et 1933, le Lyon- nais, né dans l’enceinte même du Tennis Club de Lyon, a disputé 57 matches de Coupe Davis. Ce fut lui qui, en 1927 à Phila- delphie, remporta contre Johnston le cin- quième match offrant la Coupe Davis à la France. Sur les quatorze simples de Challenge Round qu’il disputa, il en gagna onze dont dix consécutivement. Il battit sept fois sur neuf le « Seigneur des courts » “ Big Bill ” Tilden, qui déclara à son sujet : « Cet homme pratique un tennis que je ne connais pas. » QUATRE TITRES en double à Wimble- don. Un aux Championnats d’Australie. 22 doubles gagnés avec la France en Coupe Davis, dont trois en Challenge Round. En simple, le Parisien fut numéro 4 français et occupa une place dans le « top 10 mondial » en 1926-27. Tou- jours placé à droite sur le ter- rain, il était cependant capable de s’adapter à tous les partenaires. Bon ser- vice, gros coup droit, excellente volée. Réputé pour sa gentillesse, Brugnon ne manquait pas de caractère. Moins athlé- tique que ses camarades, il conservait dans l’effort une élégance restée à jamais gravée dans les mémoires. TENNIS PARIS-BERCY (ATP Masters Series, indoor) nouveaux Mousquetaires ? scène du tennis international dans les années à venir, en Coupe Davis comme en Grand Chelem. PARIS, LA CROIX-CATELAN, 13 OCTOBRE 1927. – Il y a plus de quatre-vingts ans, ces quatre légendes régnaient sur le monde du tennis : Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste et Jean Borotra (de gauche à droite) ont à eux seuls remporté la bagatelle de 20 titres du Grand Chelem en simple et six Coupes Davis. (Photo L’Équipe) (Photo Éric Della Torre/Corinne Dubreuil) (Photo Éric Della Torre/Corinne Dubreuil) René LACOSTE (1904-1996) « Le Crocodile » Jean BOROTRA (1898-1994) « Le Basque bondissant » Henri COCHET (1901-1987) « Le Magicien » Jacques BRUGNON (1895-1978) « Toto » Même avec ses entraîneurs, ce jeune homme attachant garde sa part de mystère '' À nous quatre, on a fait une finale et deux demies en Grand Chelem… C’est bien, ce qu’on a réussi. Mais, eux (les Mousquetaires), c’est carrément mythique '' Gaël Monfils LUNDI 27 OCTOBRE 2008 PAGE 15

La double page de L'Equipe le 27 octobre 2008

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    Gal MONFILS, le jongleur22 ans, 17e mondial

    SON JEUMonfils est un vrai attaquant de fond decourt mais dun genre un peu particulier :il ne sait pas que frapper, ses coups deremise sont trs efficaces. Il est trs rgu-lier en revers et sa balle est, dans les bonsjours, une des plus lourdes du circuit.Dfenseur hors pair, il est extrmementdifficile dborder latralement. Il pos-sde deux normes coups dattaque (ser-vice et coup droit) et des qualits athl-tiques hors du commun. Son potentielest immense sil persiste dans la voiequil a trace durant le dernier Roland-Garros. Il a prouv Paris quil avait phy-siquement un Grand Chelem dans lesjambes. Son jeu assez atypique perturbesouvent ses adversaires.

    SA FEUILLE DE PERFSSon plus bel exploit estn Paris, commelui. Arriv en chaussettes , oupresque, Roland-Garros cette anne, ilsest gliss dans le dernier carr, aprsavoir notamment limin David Ferrer enquatre sets au terme dun match parfai-tement matris. En demies, il passa toutprs dentraner Roger Federer dans uncinquime set. Il compte un titre(Sopot 2005) et cinq finales sur le circuit.Champion du monde juniors en 2004, il

    remporta alors trois des quatre GrandsChelems de sa catgorie, nchouantquen huitimes de finale lUS Open.

    SES LACUNESAvant tout, le jeu au filet. Longtempsqualifi de danseuse par son anciencoach Thierry Champion, il prend dsor-mais du plaisir travailler sa vole. Cestaujourdhui un des ateliers de travailprioritaires avec son entraneur RogerRasheed, qui veut le sentir concern parchaque point et chaque coup. Il lui resteaussi mieux canaliser son nergie etsurtout trouver les bons appuis avantdenclencher ses normes frappes defond de court.

    SON CARACTREFanfaron, showman, extraverti, Mon-fils ? Oui et non. Mme sil raffole de

    latmosphre des grands matches sur lesgrands courts, il cherche moins systma-tiquement quauparavant assurer lespectacle. Depuis plusieurs mois, ilnemploie presque plus ses fameusesexpressions dont il avait le secret(mlange de verlan et de vocabulairerap) et pratique la place la sobre atti-tude. Garon gnreux, Monfils vit dansson monde, o il nest pas toujours facilede le suivre.

    CE QUIL AIME AUSSIAvant tout, les sports amricains etessentiellement la NBA. Il est incollablesur les stats et idoltre certains basket-teurs, comme Carmelo Anthony, MikePietrus, T.P. (Tony Parker) et Boris Diaw. Jadore lambiance qui se cre entre lesjoueurs et le public. On voit que les genssont heureux. Il sintresse aussi aufoot US ( surtout pour laspect phy-sique ). Son autre passion est lamusique : Je vis avec, vingt-quatreheures sur vingt-quatre ! Au menu deson lecteur MP 3 : rap, dance-hall (rapcariben) et zouk.

    CE QUIL PENSE DES AUTRES Richard est un mec super sympa, trsouvert et un des joueurs les plus talen-

    tueux du circuit. Jadore sonstyle de jeu. Il sort des coupsvenus de nulle part. Sil y a unerivalit entre nous ? Ja-mais !Et Jo, cest pareil. Je le connaisdepuis quon est tout jeunes.On sest vus Poitiers, ona faitlINSEP ensemble. Jo est vrai-ment un bon gars, un mechypergnreuxIlma appe-l pendant Roland pour medonner la force. Gilles, cest ungaron trs intelligent, un

    malin. Je lai connu lui aussi lINSEP etje ladore ! En plus, cest un surdou desjeux vido. Si un jour tes bloqu dans unjeu, tu demandes Gilou, lui il sait.

    CE QUIL SAITDES VRAIS MOUSQUETAIRES Je connais leurs noms : Borotra,Lacoste, Cochet Cest quoi le qua-trime, dj ? Ah oui, Brugnon ! Jetrouve a plutt flatteur quonnous com-pare eux mais, pour le moment, a napas vraiment de sens. Nous, nousquatre, on a fait une finale et deuxdemies en Grand Chelem On verraquand on aura gagn chacun un GrandChelem. Cest bien, ce quon a russi,mais eux, cest carrment mythique.

    VINCENT COGNET

    Richard GASQUET, le crateur22 ans, 15e mondial

    SON JEUSon retour, constant, force ladver-saire jouer de nombreux points ;son service est assez solide pour rap-porter quelques points gratuits ; iltient la cadence sans souci du fonddu court et peut faire mal sur desacclrations soudaines ; il peutsaventurer au filet, o ses volestranchantes font souvent la diff-rence. Sil fallait sortir un coup danscet arsenal complet, ce serait sonrevers trs pur une main. Tous cesarguments font de lui un joueurmultisurface.

    SA FEUILLE DE PERFSDans le top 10 vingt et un ans, il at le plus jeune Franais de lhis-toire stre qualifi pour le Masters(lan dernier). Au-del de ses titres,trois points dorgue : ses finales enMasters Series Hambourg (2005)pu is Toronto(2006) et sa demi-finale Wimbledonlan dernier. Dno-minateur commun :Federer, qui l astopp chaque fois. Trois victoiresmarquantes : au tie-break du dernierset contre le mme Federer en quartsde finale Monte-Carlo (2005),contre Tommy Haas en cinq sets enCoupe Davis (2006) et son retour dedeux manches rien, break contreAndy Roddick lan dernier en quarts Wimbledon.

    SES LACUNESSouvent trop loin de sa ligne, ildonne limpression dtre prisonnierde schmas trop conservateurs. Tou-tefois, son nouvel entraneur, Guil-laume Peyre, ne semble pas focaliserl-dessus : Richard, cest un cra-teur. Il ne faut pas lenfermer. Silretrouve sonagressivit dans lespre-miers coups, l, il sera dangereux.

    Pas toujours lgant avec son coupdroit, qui le lche parfois desmoments importants, le Franaisaurait tout intrt soigner son petitjeu de jambes. Moins faible physi-quement quon peut le penser maispas toujours concentr sur cet aspectdu travail, il est en train de franchirun palier dans ce domaine. Attenducomme un gnie, il porte le fardeaudune impatience populaire quil adu mal combler. Parce quil na ni laculture de la gagne, ni le caractrefroid et dtermin du grand cham-pion.

    SON CARACTREPas expansif, il ne fuit pas ses res-ponsabilits. Quelles que soient lespolmiques autour de son cas, il nesest jamais dsist pour un rendez-vous mdiatique. Pourtant, mme

    avec ses entraneurs, ce jeunehomme attachant garde sa part demystre. Montr du doigt pour cer-tains comportements individualistesen Coupe Davis, il nest pas celui quifera une entourloupe dans le dos. Ilna pas encore acquis les fondamen-taux du leader quil est amen devenir. Sa force de caractre lui apermis de surmonter quelqueschutes au classement provoquespar des blessures, mais ses forfaits Roland-Garros et bercy cette annene lui auront pas valu de redorer sonimage de fragilit.

    CE QUIL AIME AUSSIIl nest pas le jeune homme des hob-bies excessifs, ni dun style demusique particulier. Proches de cer-tains pros parisiens de foot ou de

    rugby, il va ds que possible au Parcdes Princes ou Jean-Bouin regarderles matches. On peut bien le diremaintenant : il stait lev 4 heuresdu matin pour voir le match France -Nouvelle-Zlande en Coupe dumonde de rugby juste avant sa finalede Tokyo, lan dernier. Sinon, il aimebien tre avec ses potes Paris ou Srignan. Tranquille, en fait.

    CE QUIL PENSE DES AUTRES Jo et Gal, ce sont deux de mesmeilleurs copains. Je pourrais vrai-ment passer mes vacances avec eux.Gal est tellement drle avec sescoups droits trois mtres derrire,ses secondes balles 200, ses glis-sades Cela dit, il sest bien calm.Ce show le desservait. En fait, il estcapable de tout, il est vraiment sur-prenant Jo a un norme service. Ilva vers lavant, il est prsent dans lesrallyes. Trs solide, vraiment. Lesdeux ont un gros avantage naturelavec leur envergure. Tu parles, unAfricain et un gars des les ! Et Gilles,je ne suis pas du tout estomaqu parcequi lui arrive. Il a ungros potentiel,le sens du jeu, il court partout et nefait pas de fautes Le premieradjectif qui me vient lesprit, cestintelligent. Quelquun de trs malin.Il est sympa, poli, pas lunatique. Unede ses forces vient du fait quil a tou-jours jou normment de tour-nois.

    CE QUIL SAITDES VRAIS MOUSQUETAIRES Je sais quils taient quatre, il yavait Lacoste, surtout, et puis aussiBorotra, Cochet et Brugnon. Il y alongtemps que je sais que Roland-Garros at construit pour eux. Cestimpressionnant. Cest sr quils ontcrit lhistoire du tennis franais etque donc, forcment, a nousconcerne !

    FRANCK RAMELLA

    LesquatreglorieuxansTROIS FOIS VAINQUEUR des Internatio-naux de France en simple (en 1925, 1927et 1929). Autant en double. Vainqueur Wimbledon en simple en 1925 et 1928 et endouble en 1925. Champion des tats-Unis ensimple en 1926 et 1927. Gnial inventeur etfondateur de lagriffe ponyme, Ren Lacostefut considr son poque, etbien longtempsaprs, comme lejoueur poss-dant le jeu de fond de court la fois le plussolide et le plus prcis du monde. Mais pourdes raisons de sant, sa carrire fut de courtedure (dernire tentative en 1932). Cest engrande partie grce lui que la France rem-porta le Challenge Round (lquivalent de lafinale) de la Coupe Davis en 1927, aux tats-Unis, aprs ses deux victoires sur Johnston etTilden. Il disputa pas moins de cinquantematches de Coupe Davis et en gagna trente-neuf.

    DEUX TITRES de champion de France ensimple en 1924 et 1931. Six titres Wimble-don dont deux en simple en 1924 et 1926.Trois titres en Australie, dont un en simpleen 1928. Entre 1922 et 1947, Jean Borotra areprsent la France trente fois en CoupeDavis. Il fut deceux qui conqui-rent le saladierd a rge nt aux t a t s - U n i sen 1927, et le dfendirent ensuite victorieu-sement cinq fois, Roland-Garros. Doriginebasque, ce polytechnicien, connu pour sontennis acrobatique, tait capable de rattra-per des balles paraissant pourtant hors deporte, passant plus de temps en lair que lesdeux pieds au sol. Nul ne la jamais vu baisserles bras.

    CINQ TITRES de champion de France ensimple (1922, 1926, 1928, 1930 et 1932).Deux titres Wimbledon en simple (1927et 1929). Un titre de champion des tats-Unisen simple (1928). Entre 1922 et 1933, le Lyon-nais, n dans lenceinte mme du Tennis Clubde Lyon, a disput57 matches deCoupe Davis. Cef u t l u i q u i ,en 1927 Phila-delphie, remporta contre Johnston le cin-quime match offrant la Coupe Davis laFrance. Sur les quatorze simples de ChallengeRound quil disputa, il en gagna onze dont dixconscutivement. Il battit sept fois sur neuf le Seigneur des courts Big Bill Tilden, quidclara son sujet : Cet homme pratique untennis que je ne connais pas.

    QUATRE TITRES en double Wimble-don. Un aux Championnats dAustralie.22 doubles gagns avec la France enCoupe Davis, dont trois en ChallengeRound. En simple, le Parisien futnumro 4 franais et occupa une placedans le top 10m o n d i a l en 1926-27. Tou-jour s p l ac droite sur le ter-rain, il tait cependant capable desadapter tous les partenaires. Bon ser-vice, gros coup droit, excellente vole.Rput pour sa gentillesse, Brugnon nemanquait pas de caractre. Moins athl-tique que ses camarades, il conservaitdans leffort une lgance reste jamais grave dans les mmoires.

    TENNIS PARIS-BERCY (ATPMasters Series, indoor)

    nouveauxMousquetaires ?scne du tennis international dans les annes venir, en Coupe Davis comme en Grand Chelem.

    PARIS, LA CROIX-CATELAN,13 OCTOBRE 1927. Il y a plus de

    quatre-vingts ans, ces quatre lgendesrgnaient sur le monde du tennis :

    Jacques Brugnon, Henri Cochet, RenLacoste et Jean Borotra (de gauche droite) ont eux seuls remport la

    bagatelle de 20 titres du Grand Chelemen simple et six Coupes Davis.

    (Photo Lquipe)

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    Ren LACOSTE(1904-1996)

    Le Crocodile

    Jean BOROTRA(1898-1994)

    Le Basque bondissant

    Henri COCHET(1901-1987)

    Le Magicien

    Jacques BRUGNON(1895-1978)

    Toto

    Mme avec sesentraneurs, ce jeunehomme attachant gardesa part de mystre

    '' nous quatre, on a fait unefinale et deux demies enGrand Chelem Cest bien,ce quon a russi. Mais, eux(les Mousquetaires), cestcarrment mythique ''Gal Monfils

    LUNDI 27 OCTOBRE 2008 PAGE 15