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Noir Jaune
Bleu Rouge14
Noir Jaune
Bleu Rouge
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BleuRouge
NoirJaune
BleuRouge
SIMON TSONGA MONFILS
Aujourd’hui
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
10e
29e
45e
124e
174e
480e
1 345e
- 2/6
1/6
2/6
4/6
5/6
Classement FFT
Classement ATP
14e
43e
212e
345e
157e
386e
504e
898e
- 4/6
1/6
15
15/2
17e
38e
46e
31e
231e
947e
- 4/6
0
3/6
4/6
15/1
15/3
N.B. : les classements ATP sont établis fin décembre. Ceux de la FFT le sont à la mi-octobre.
GASQUET
15e
8e
18e
16e
109e
93e
166e
1 303e
- 4/6
0
2/6
5/6
G
Leurs évolutions aux classements
TENNIS � PARIS-BERCY (ATP Masters Series, indoor)
Et s’ils devenaient lesGasquet, Monfils, Simon et Tsonga ont (presque) tout pour permettre à la France de briller sur laCOCORICO ! Pour la pre-mière fois depuis la créationdu classement ATP, en1973, la France possèdequatre joueurs parmi lesvingt premiers mondiaux :Gilles Simon (10e), Jo-Wil-fried Tsonga (14e), RichardGasquet (15e) et Gaël Mon-fils (17e). Seule l’Espagnefait mieux avec cinq têtesdans le top 20. Les États-Unis, l’Argentine et la Suissese contentent de deux. Vain-queur cette année des troispatrons du circuit (Nadal,Federer et Djokovic), GillesSimon vient de compléteravec panache le trio desdemi-finalistes du GrandChelem, Gasquet (demi-f ina l iste à Wimbledonen 2007), Jo-Wilfried Tson-ga (finaliste à l’Open d’Aus-tralie 2008) et Gaël Monfils(demi-finaliste à Roland-Garros 2008). Du jamais-vudepuis les Mousquetaires,pour lesquels avait étéconstruit le stade de Roland-Garros en 1928.L’éclosion de Gilles Simon,qui succède au renouveaude Monfils et à l’irruption deTsonga, confirme que laFrance possède un despotentiels les plus affirmésdans le tennis masculinactuel. À la condition queces arrivées stimulentR ichard G asque t , ex -meneur de revue de cettebelle jeunesse. Gasquet etMonfils ont vingt-deux ans,Simon et Tsonga vingt-trois.La référence aux Mousque-taires ne tient pas seule-ment à leur nombre. La pré-sence de trois d’entre eux,Gasquet, Monfils et Tsonga,dans les derniers tours detournois du Grand Chelemen l’espace de moins dedouze mois constitue, elleaussi, une première depuisl ’époque des Borotra ,Cochet, Lacoste et Brugnon.Marcel Bernard et YvonPetra (vainqueurs à Roland-Garros et à Wimbledonen 1946), Yannick Noah etChristophe Roger-Vasselin(vainqueur et demi-fina-listes à Roland-Garrosen 1983), Cédric Pioline etNicolas Escudé (respective-ment finaliste à Wimble-don 1997 et demi-finaliste àMelbourne en 1998) ouencore Arnaud Clément etSébastien Grosjean (fina-liste et demi-finaliste àl’Open d’Australie 2001)fonctionnaient en couple.J a m a i s , d e p u i s l e sannées 1930, pareil trion’avait émergé. Encoremoins un quatuor. Même sile dernier venu, Simon, doitencore faire ses preuves enGrand Chelem, ses victoiressur les trois meilleurs mon-diaux cette année, tout par-ticulièrement devant Nadalà Madrid, démontrent sesqualités de lutteur.Ces quatre jeunes gens n’ensont pas tout à fait au mêmestade de leur carrière. Avantde marquer le pas ces der-
niers mois, Gasquet avaitpris une nette avance. Mon-fils, en avance lui aussi surTsonga il y a deux ans, avaitrétrogradé brutalementavant de rebondir à Roland-Garros. Simon, à croissanceplus lente, arrive tout justeau plus haut niveau. Tousont des p rob lèmes àrésoudre : de santé pourTsonga, d’envie de se sur-passer pour Gasquet, deconstance pour Monfils, decoffre pour Simon. Maistous ont démontré des qua-lités exceptionnelles.
Courte échelle,grands projets
Additionnées, leurs valeursdevraient permettre de com-poser une équipe de CoupeDavis tout aussi étonnante.Victorieuse trois fois en onzeans (1991, 1996, 2001),l’équipe de France n’a jamaispu compter sur un effectif d’untel calibre depuis le début desannées 1980, quand elle ali-gnait Noah devant Leconte etTulasne, tous deux en devenir.Malheureusement, et pas sicurieusement que ça, jamaiscette équipe-là n’a pu décro-cher le titre. Elle se contentad’une place de finalisteen 1982 et connut mêmel’affront d’une relégation enDeuxième Division. La causede cette déception tient en unmot : rivalité.Plusquedescoé-quipiers, les joueurs del’époque s’étaient découvertsrivaux.La force des Mousquetaires,l e s v r a i s , c e u x d e sannées 1920 et 1930, fut, aucontraire, leur cohésion. Mal-gré l’éclat de la personnalitéde Jean Borotra, la retraiteprécoce de René Lacoste oules contraintes du magasin desport d’Henri Cochet, ilssurent rester assez solidairespour remporter laCoupe Davissix années de suite. Ils gagnè-rent aussi à eux trois dix-huitfois en simple et treize fois endouble (épaulés par Jacques« Toto » Brugnon) ces tour-nois qui n’étaient pas encoreestampillés « Grand Che-lem ».Mais, à l’époque, les exi-gences du sport n’étaient pasles mêmes. Ainsi, en CoupeDavis, l’équipe tenante dutitre disputait un seul matchpar an : la finale, contrel’équipe gagnante du tournoides challengers. Le niveauathlétique n’était pas compa-rable. Et bien moins encore lescontraintes médiatico-com-merciales. Autres temps,autres mœurs, autres pro-blèmes. Espérer que Gasquet,Monfils, Simon et Tsonga,é p a u l é s pe u t -ê t r e p a rquelques autres, connaissentune destinée aussi glorieuseque leurs prédécesseurs en« mousquetade », c’est rêver.Ils n’en sont pas encore là.Mais pour peu que l’union secimente, que ces quatre gar-çons, plutôt copains à la ville,se fassent la courte échelle aulieu de se scier les pattescomme certains de leursgrands anciens, alors le rêvepeut devenir réalité.
PHILIPPE BOUIN
Gilles SIMON, le joueur23 ans, 10e mondial
SON JEUCertains disent qu’il serait le fils caché deMiloslav Mecir – pour le timing, le coup d’œilet le relâchement de chat – et de Nicolas Escu-dé – pour le revers, le physique effilé ; la facili-té au filet en moins. Simon se déplace fort biendu fond du court, il a des qualités d’endurancehaut de gamme et peut réaccélérer n’importequelle balle de n’importe quel côté grâce à unfouetté du poignet étonnant. Joueur polysur-face, il a une forte confiance en lui (ce qui, non,non, n’est pas un défaut) et un sens tactiquetrès élaboré.
SA FEUILLE DE PERFSSi on vous demande qui a battu cette saison etNadal, et Federer et Djokovic, vous aurez rai-son de répondre Andy Murray, mais tort sivous oubliez Gilles Simon. Demi-finaliste àToronto (victoire contre Federer), il a faitbeaucoup plus fort à Madrid (victoire contreNadal et première finale en Masters Series).Numéro 1 français et 10 mondial, Simon enest, comme Gasquet, à cinq titres (Marseille etBucarest l’an dernier, Casablanca, Indianapo-lis et Bucarest cette saison), un de plus queGrosjean, Mathieu, Clément ou Escudé,quatre de plus que Tsonga ou Monfils.
SES LACUNESCes derniers mois, incité par Thierry Tulasne,Simon a forcé sa nature pour oser davantage.Il doit persister et frapper des coups gagnantsdu fond puisqu’il peut le faire. Il doit donc êtredans le terrain dès que possible. Persuadé dubien-fondé de ce projet, il a commencé à per-fectionner son service qui ne doit plus êtrequ’une mise en jeu. Il manque encore devitesse en première balle par rapport aux Djo-kovic, Murray ou Gasquet. Idem pour sa volée,encore fragile.
SON CARACTÈRESimon est un moulin à paroles qui va très, trèsvite. Une conférence de presse avec lui peutvous laisser à court de pages dans votre carnetpour le reste du tournoi. « On peut passer desdîners entiers à parler de son jeu », assureTulasne. Simon est malin, malicieux même.Certains ne sont pas loin de penser qu’il a le« cigare ». Tout ça parce qu’il a une grandeconfiance en lui comme joueur et n’a jamaiseu peur de le dire tout haut.
CE QU’IL AIME AUSSIDoué pour le piano – il était élève au conserva-toire et ses professeurs voyaient en lui un futursoliste –, bachelier – un bac scientifique obte-nuhaut la main –, GillesSimon est sur le circuitle numéro 1 mondial de la console vidéo. « Ilest imbattable, prévient Tsonga. Il faut direqu’il voyage sans arrêt avec sa PS 3. Il estsurentraîné à la console ! » Il habite à Neu-châtel avec sa chérie Karine, qui a réussi àconvertir ce casanier endurci aux joies du tou-risme. « Comme je voyage sans arrêt, on medemande tout le temps si je n’ai pas visité telou tel truc. Mais non, j’ai un boulot ! Je n’aipas le temps d’aller voir le musée de l’artistelocal. Mais, avec Karine, c’est pas pareil. Tousles deux, en Suisse, on a lancé l’opération “ Unjour, une ville ” On a déjà visité Bâle, Genève,Lausanne… » Sachez enfin que si vous devezle recevoir unde ces soirs, vous n’êtespas obli-gé de vous casser la tête pour le dessert : unMcFlurry de chez McDonald’s fera l’affaire. Iladore.
CE QU’IL PENSE DES AUTRES« Gaël est de plus en plus régulier. Il s’est trou-vé, je crois. Il est hyper attachant. On étaitdans la même chambreà Pékin pendant lesJeux : c’est fou ce queGaël peut se disper-ser ! Du restau àl’hôtel, à tout casser, yavait cinq minutes demarche. Eh ben, Gaëls’arrêtait papoter avectout le monde et onmettait une heure.C’est tout lui, ça. Denous quatre, c’est Joqui a le mental le plus fort. Richard, c’est untrès, très grand joueur qui ne demande qu’às’épanouir. Je crois que notre arrivée va luifaire du bien. Les gens n’ont pas assez recon-nu les mérites de Richard l’an dernier. Poureux, tout ce qu’il peut faire n’est jamais assez.Ils pensent qu’il devrait être Federer, mais jene crois pas qu’il le sera. Richard aurait dû direà tous ces gens : “ Je fais ce que je fais et jevous emm… ”
CE QU’IL SAITDES « VRAIS » MOUSQUETAIRES« Alors, il y avait Cochet, Lacoste, Borotra et,et… Ah ! oui Brugnon ! Je pense qu’on peutleur dire un grandmerci. C’est grâceà eux qu’ilexiste autant d’écoles de tennis en France. Ilsont fait énormément pour la promotion denotre sport. »
FRÉDÉRIC BERNÈS
Jo-Wilfried TSONGA, le puncheur23 ans, 14e mondial
SON JEUIl a la panoplie d’un grand attaquant. Son ser-vice puissant, son terrible punch en coup droit etsa bonne technique à la volée doivent lui per-mettre de briller dans ce registre. Malgré songabarit, il ne manque pas de vitesse et sonenvergure au filet peut le rendre « impas-sable ». « Je veux faire plein de services-voléeset de retours-volées. Je sens que c’est là-dedansque je serai le plus fort. » Moins à l’aise endéfense, il doit effectivement fuir ces situationset veiller à mettre de l’enthousiasme dans tousses matches. Son jeu à hauts risques appelle lesfautes et il devra les assumer. Son potentiel estconsidérable… pour peu que son corps ne lefreine plus. Tsonga n’a peur de personne et sur-tout pas des grands matches contre de grandsjoueurs. Il a tout pour gagner un jour un grandtournoi.
SA FEUILLE DE PERFSMelbourne, Rod Laver Arena, la danse despouces, Cassius Clay… On ne vous fait pas dedessin. Tombeur de Murray, Gasquet, Youzhny
et Nadal, Tsongan ’ a v a i t b u t éq u ’ e n f i n a l econtre Djokovic.Mais il fut le seulà prendre un setau Serbe dans letournoi. Le quartde finale contreYouzhny et, plusencore, la demi-f i na le cont reNadal sont deuxm o n u m e n t s .Dans la foulée,Tsonga, vain-
queur de l’US Open juniors en 2003, n’a puenchaîner, la faute aux blessures. Mais il a remisles gaz à la rentrée des classes en remportant lepremier titre de sa carrière, à Bangkok en sep-tembre, aux dépens de son vainqueur de Mel-bourne.
SES LACUNESSon revers s’est stabilisé, mais il ne sera jamaisle siamois de son coup droit. « J’aimerais réussirà frapper plus fort avec ce revers », répète-t-il. Ildoit aussi rendre sa seconde balle de service plusempoisonnante en lui ajoutant plusieurs kilo-mètres-heure. Tsonga peut enfin progresserdans l’adaptation tactique, ce qu’il n’avait sufaire cette année ni contre Nieminen à Adélaïde,ni contre Benneteau à Miami, se laissant tropvite gagner par la frustration.
SON CARACTÈRE« Je suis un mec simple qui aime les chosessimples. » Amoureux de la nature, Tsonga leManceau se définit volontiers comme un « pro-vincial ». Garçon poli, très famille, il déteste lestress, ce qui explique ce malaise parfois percep-tible face à la « tsongamania » d’après Mel-bourne. Tsonga est aussi un gourmand qui sesurveille. « Je peux engloutir un paquet de bis-cuits devant la télé ou faire une razzia chez lepâtissier. Mais je fais vachement plus gaffeaujourd’hui. » Comment ça, il n’a pas dedéfauts ? Mais si, encore heureux. « Je suis trèsfier et un peu rancunier. »
CE QU’IL AIME AUSSITsonga est un danger public pour tous les verté-brés à nageoires. Oui, il aime la pêche au toc ouau leurre. Quand ça ne mord pas, il adore discu-ter le coup avec ses copains autour d’une tablede jardin. Tsonga aime aussi les belles fringues,« avec un coup de cœur pour la marque Napa-pijri ». La télé ? Oui, surtout la série le Prince deBel Air et pas trop les émissions politiques. Lesgrosses voitures ? « Alors là, pas du tout ! Eh, jeroule en Lupo ! Et je ne peux même plus des-cendre les vitres de cette bagnole. » Il partageavec Monfils une passion pour la NBA.
CE QU’IL PENSE DES AUTRES« Richard, c’est Ronaldinho, Gaël, c’est Ade-bayor, Gilles, c’est Chis Waddle et, moi, je suisDrogba… Richard a du génie dans sa raquetteet peut vous sortir des coups surprenants den’importe où. J’aime aussi sa sincérité. Il diratoujours ce qu’il pense. Gaël est un joueur spé-cial avec des qualités physiques extraordinaires.Et Gilles est un super contreur qui se déplace àmerveille latéralement. Des messages person-nels ? Alors, pour Richard : “Tu devrais arrêterdeme chambrer avec le permis de conduire. Je terappelle que tu as mis plus de temps que moipour l’avoir.” “Gaël, à quoi ça sert toutes lesmontres que t’as vu que t’es jamais à l’heure ?”“Eh Gilou, ça t’arrive toujours de te réveiller lematin habillé comme la veille, avec ta manettede PlayStation dans la main ?” »
CE QU’IL SAITDES « VRAIS » MOUSQUETAIRES« Pas grand-chose en vérité. J’adore jouer autennis, mais je ne suis pas intéressé par l’histoiredu jeu. Mais plus ça va, plus je suis curieux. LesMousquetaires ? C’est vague, pour moi. Je saisqu’ils ont accompli de grands exploits. Jeconnais Lacoste… Borotra… Qui ça ? Cochet,ça me dit quelque chose mais Brugnon, désolé,non. » – F. B.(P
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Dubr
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Une conférencede presse avec luipeut vous laisserà court de pagesdans votre carnetpour le restedu tournoi
''Richard, c’estRonaldinho,Gaël, c’estAdebayor,Gilles, c’estChris Waddleet, moi, je suisDrogba… ''Jo-Wilfried Tsonga
PAGE 14 LUNDI 27 OCTOBRE 2008