La creativite : comment resourdre des problemes ?

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Un article de Bonnardel sur la creativite et la resolution des problemes. Comment peut-on devenir plus creatifs ? Y a t-il des contraintes ? Quels sont les parametres a prendre en compte.

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  • 5/24/2018 La creativite : comment resourdre des problemes ?

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    Qu'est-ce ue acrativitC'est acapacite combinerdeslments'inspirationmprunts desdomainesaris t distants.

    ^Etes-vousrotifNathalieBONNARDEL,oddLUBARTt vefneMRRwCHEoil dessemaines u'unequipedecher-cheursde a SociTeDow et 'preuveplusieurs produits chimiques pourprotger e pare-brisedes avions etamliorer eur rsistanceaux parti-culesprsentes ans 'air. Un jour, ils appliquentune ( substance 01),et mesurenta dviationdela lumirepar le pare-briseafin de dterminer 'i ly a un risquede distorsionde la vision pour lespilotes. Ils constatentalors, avec consternation,qu'ilsnepeuventplusdcollerdu pare-brise'qui-pementde mesure rs coteuxqu'ils ont utilis.Aprsplusieurs entatives, aines, ls appellent eurchef, Harry Coover. ls lui expliquent la situationet lui font part de leur crainte d'avoir dtruit unquipement i coteux.Heureusement, . Coovera un autre point devue sur cetteexprienceavec a substance 01 :l'quipement e mesure e a rfractionde a lumireestprobablement truit,mais ls ont dcouvertacolle la plus forte que I'on connaisse, ne collecapable e usionnermtal et verre. 1s'a$iten faitde a dcouverte e a collesuper-glue CommeedcritTodd Lubart dansson liwe Psychologie ela crotiuif,e Dpartement himie de a SocitDow estmaintenant ournvers a productiondecolleet nonplusvers 'amliorationdespare-brise.La crativit repose,avant toute chose,sur lacapacit changerde point de vue. Commenousallons e voir, il s'agitde ne pas estersur des ailstout tracs,de nepasprendreun chec omme el,

    mais de 'envisagersousun angle diffrent.Danstous es cas, l faut privilgier la flexibilit mentale.La crativitest I'aptitude aborderun objet ouune idesousdesanglesdiffrents c'estaussi a

    capacit sedgager 'une de nitialepourexplo-rer denouvellespistes.Cette lexibilit tantassezpeu naturelle, l estutile de a dvelopper.Lo lexibilitmentole

    Rcemment euxd'entrenous(NathalieBonnar-del et ve$neMarmche)avonscherch,avecnoscollaborateurs, comprendree cheminementmentaldespersonnes ui sontcharges e crerde nouveauxobjets,en I'occurrencedesmeublesdesign.Danscettepenpective,nous avons ait appel destudiantsengagsdans une formation en designainsi qu'desprofessionnels ansce domaine.Nous euravonsremisun nonceur demandant e crerun sigesatisfaisantcertainescontraintes

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    Jr, ..-:on e eurprojet.En mme emps,l s'agis-:1'savoirce qui se passaitdans eurs repr-:' 'nsmentales, ar quelsdtours eur envie'- .r se< aufilait>.Pource faire.nousavons- ..: .nemthode itede

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    Bibl iosraPhieN. BONNARDELet E.MARMCHE,OWOTdSsupportingvocotionprocessesnueativedesign:AcognivePProoch,inI nter otio alJoumolofHumomComPutertudies,vol.63, pp.442-435, 005.N. BONNARDELet E. MARM HE,EVOCOTJONprocessesy novice ndexpertdesr:gnersT owordsstimulat)n on ologicalthinking n CredvrtY ndInnovotin Monagem nt,vol.13, o3, P. 176,2004.T. LUBART,C. MOUCHIROUD,S.TORDJMANet F.ZENASNI, sYchologiede o crotivrt,rmandColin.2003.H. GARDNER,esormesde a crotivtt,ditionsOdile acob, 00l.

    Dans es conditionsou I'on su$$rait ux parti-cipantsdessources 'inspiration,a tendance 'estacentue esdbutants 'exploitaientque rspeulessourcesnterdomaines, lorsque esplus exp-rimentsen tiraient pleinementprofit en ralisarttde nouvellesanalogies nterdomaines'Cet effetnboule-de-neige semble rofitable a crativit'Avec 'expertise,les articipants ontainsienmesured'largironsidrablementeurespace e echerched'idei.Unede nostudes centes complt esobservations. esdbutantsont tendance traiteri".tt aspects eI'objet concevoir(A quoi l-objetva-t-il srvir?Dequoi est-il compos? uellees tsa forme, son confort, son aspectattrayant ouludique?)de aon sole, lorsque esconcepteursplusxprimentsontenmesure ecombinerdiff-ients aipectset de esmettredavanta$een relatiorravec 'objet concevoir. a facultcratrice embleainsi iecelled'tablirdespontsentre eproblme rsoudre t la ralisationd'analogies.Cesdonnesaissentpenserque' pour devenircratif, l faut sansarrt forcer 'esprit sortir desonchampd'inspiration nitial. 0r dansnosexp-riences,mme esconcepteursesplus exprimentss'cartaientdifficilementde ce champ ant qu'ilstaienten situation d'inspiration ibre. Une aideextrieure, ous orme d'une personneou d'unsystme nformatique proposant de nouvellesimageset de nouvellesanalo$ies,peut leur treptofit"bl.. Kumiyo Nakakoji et sescollguesdei'UniversitdeTokyo ont mis au point un logicielqui remplit cette onction. Cetoutil informatiqueprsent ux concepteursessources 'inspirationplnt ou moins iesI'objet concevoir, npiochantes mages ansunevastebanque edonnes' arexempl, n concepteur ouhaitantcrerun sigepour espersonnes 'gemoyenet eur offrir unembiance haleureusetprochede a natureenre-gistre ces critresdans I'ordinateur.Ce dernierirpor. d'imagesqui ont tvisionnes ar desexperts,esquelseur ont attribucertaines arac-tristiques. insi, une fleur est ie au conceptdenature,et e rou$e,couleurchaude, st i auconceptdechaleur.L'ordinateurprsente insiau concep-teurunerose ouge.Peut-tre aura-t-ils'en nspi-

    jromment savoirsi un concePteur,butant uL expriment,irePartid'une nalogieCommentdterminer 'ilutilise luttdessources 'inspirationrelevant u mmedomaine ue 'obiet concevoir,c'est--direessourcesntradomainespar.exel?|"'penserun rocking esparticiPantsont reProduitesdanseurversionoriginale,pontane.

    rer pour crerun fauteuil en forme de ptale etdans es onsoran$eou rou$es? Des ravauxvonttre ralissafin d'valuer 'impact effectif de cesystme ur a cratMt.Un lecteurattentif aurapeut-treremarquque,dans es expriences rsentesci, la crativitn'a pastnmesure .Noussommes rrivs nosconclusionsen analysant es dessins t esverba-lisationsdesparticipants proposdesnouvellessourcesd.'inspirationqui leur venaient I'esprit'Ainsi, nousavonsapprci ansquellemesure lstiraient parti desanalo$iessu$$res' arcequeleurs bauchesntermdiairesaissaient ranspa-ratrecesanalogies, u qu'ils esconfiaient traversleursverbalisations.Destudescomplmentairesvont tre ralisespour dterminer dans quellemesurea priseen comptedecesanalo$ies ntraneun rsultatplus cratif.(ommentvoluero crotivitIl esten effetpossibled'valuer 'aspectcratifd'uneproduction,par la < echniqued'valuationconsensuelle,labore ans es annes 980parla psychologueamricaineTeresaAmabile' Ceproiocole d'valuation consiste soumettredesproductionscratives diffrents u$es, experts'ou .tott-."perts dans e domaineconsidr,afinqu'ils puisJentvaluer e niveau de crativitdeces rivaux. Gnralement,ettevaluationde acrativit s'effectue I'aide d'une chelle enseptpoints allantden aiblementcratif> < orte-*ttt cratif>.Lesugesdoiventcomparera cra-tivit desproductionsqu'on leur soumet'La notede crativit d'une production donneest alorstablieen calculant a moyennedesnotesattri-buespar chacun des uges. Il faut auparavants'assurr ue esnotesattribues ar esdiffrentsjugessonfhomo$nes. 'ilsproposaient esscoresirJp disparates our chaqueproduction,calculerla moyennede eursscoresne prsenterait ucun

    retrs.Si le niveau de concordance ntre es ugesest acceptable, ommecela est souventobserv,alors a note moyennede crativitdesproduc-tions peut treprise en considration.

    I ors du Drocessus ratif,une solutionapparaten pleine umire,dga-L geede a gangue e lou et d'incomprhension.'exemplee plusclbrede ce phnone est attribu au savantArchimde, qui se serait cri:Eurko alors qu'il prenait son bain,et qu'il dcouvrit pourquoi ceftainsoblets flottent. l;Uniu"rsit de l'l l l inois, e neurobiologisteMark Jung-Belman et sescollguesont examinquellezone du ceryeauproduit cedclic. ls ont distribu desvolontairesde petits problmesde mathma-tiquesdont la solutionpouvaittre trouve,soit progressivement u ermed'un calcul,soit d'un seul coup, Par une intuition. Les volontairestaientplacsdansun scanner,et I'on a constatque leur gyrus temporal sup-rieur droit s'activedans e casd'une intuition.Cette zone tablit des liensentre des lmentsd' information rs distants'Par exemple orsqu'ondemande unepersonnede ire plusieursexteset d'enextrairedes hmescommuns. L' intuit ion s'apparente insi un moment o les diffrentescontraintesd'un problme s'embotent'comme les picesd'un puzzle'

    t 4 @ Cerveau & PsYcho N' l2

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    t rs .rdle

    aCArisse : rocking-chairlntogie: avec e mme(tra.ne queceluide 'objet| rcevoir (analogientra-Gran)hlisation : ( Jepartiraisrrs surunehistoire e6a bascule, t aprst |a Jecliner es ormes eGsrs de siges.Sur etrro c'estun peua. Lativen'estpas rsmais 'essentielc'estcommenttrctionne. On vaaussiun petitent pourque a:onfortable. "

    . .:ferents uteurs nt appliqu ettemthode t" rnsuite demandaux uges de ustifier leur- ' ,:ion. l estainsiapparu ue esuwes esplus- ,'ir.es ontqualifies enouvelles t d'adaptes; - Jontrintese eurproduction. orsqu'il 'agit: .' lrojet de design omme eluiquenousavons.,re. e caractre daptaux contraintes e a.' :,rction euttrevalu.Maisdans e domaine: - .'tc1ue,u'est-ce u'uneproductionadapte?. rriste a priori deuxpointsde vue pour uger: - . ::ctre dapt 'uneuvre celui du crateur, .,riciupubiic.Le niveaude satisfactione 'ar-..' loncourt au caractre daptde son uvre,r- '. -'eSropres ritres. upointdevue dupublic,llr\rreapprcie une poque onneet dans. -rltnre onne stadapte son emps.i s'agit. -. ;i la fois d'une uwe nouvelleet piaisante.' L'taitpas e cas desuvresde Vincentvan-: . a l'poque u ellesont vu le our..Aujour-: . . :rousesugeonscratives, iernon.A cejour,^ ',:rsteaucuncritreuniverselde cratMt.(ommentdevenir roteur. .,)LlSvezune acilitmarque our esasso-rs d'ides tun sens e a discipline ui vous;r--"..'i de suivre idlementes contraintes 'un

    7r '. \'ouspounezmettreen uvredeuxproces-r-" ' iispensablesa cration a ralisation 'ana-r.'i . r-'ta gestionde contraintes.1s'agit de.i.- .:scognitifs, uxquels,elon 'und'entre ous* .: .in), l faut ajouterd'autres acteurs egrou-i.i - , r)ersonnalit,a motivation,esmotions tr ' '(\Ie environnemental.nfin,lesgrands ra-'r ' '- '. .,)nr souvent onvaincus e I' intrtde cerr- . r rltt.et sontdotsd'une ortepersvrance,r - '-.'ndance a prisede isques t d'uneouver-' 'iible aux expriencesouvelles.. : .','chologue mricainHoward Gardnerarj l i , . , . .a vie de grands rateurs ' ides u de' 'r artistiques,els Gandhi,Einstein,Freud: i - , .SO.1 a not que cespersonnagesntt , ' : .:ir1uis,urunepriode 'unedizaine 'an-1r*". ::ovenne, ne bonneconnaissance'u ntr - ,' l'expertisescientifique, rtistique, oli-C : r r " r u & P s y c h o N ' l 2

    bEsquisse:position eskieurAnalogie: avecun domaineexterne celuide I'objetconcevoir analogienter-domaine)Verbalisation:" On s'ima-gine en situation dyna-mique imaginer u'onsoitunskieur. na unproblmede bascule t on se retrouvedans a mme onfiguration.On auraitquelquechosed'assez rock and roll. Bon.la basculeest ntressante,et c'esta quiva redonnerun lan.Le problme, 'estla matrise e l'inclinaison,a,c'est rsrodeo."

    tique),avant d'effectuerun travail cratif. Ainsi,Picasso frquent 'AcadmiedesBeaux-Arts,avant d'acqurire sentiment ue esenseignantsn'taientpas son niveau,et a recherch essources 'inspirationauprs esmatres u pass.L'ge,'ducation t 'intelligence euvent ussijouer un rle.Dans es annes 980, e psycho-logueamricain eanSimonton, e 'Universit eCalifornie,a valu a productivitd'individus pu-ts cratifsdansdiffrentsdomaines recherchenmathmatiques,istoire, hilosophie)et na dduitque la productivitaugmente partir de 20 ans,pour atteindreen moyenneun sommetautourde40 ans. 1existedesdisparits elon esdomainespour esmathmatiques,epoint culminantsesitueautour de 30 ans.En histoireet en philosophie,I'optimumse situe autourde 50 ans EmmanuelKant a crit sa Critiquede a raisonpure 57 ans.L'ducationaurait aussison importance.Desparentsautoritaires,qui imposent leurs enfantsdes glesstrictesdont on ne peutdvier,dfavo-risent eurcrativit.De a mme aon,si esparentsne posentaucun nterdit, 'enfantne dveloppe asde forte capacitcratrice.Une ducationpropo-sant des rglesde conduitepouvant tolrer desexceptions emble avoriserau mieux a crativit.Y a-t-il un lien entre quotient intellectueletcrativit? e premierest apprci u moyen detestsdescapacits ntellectuelles,andis que lacrativitestvalue ar des estsdepense iver-gente,ou les participantsdoivent multiplier lesrponses ossibles. arexemple, n eurdemandede penser une bote en cartonet de citer outeslesutilisationsdecettebotequ'ils pourraientenvi-sager. l enressortque a crativitaugmente vecle quotient intellectuel, ant que ce dernier es tinfrieur 120.Ensuite, e lien entre ces deuxvariablesdisparat, t il faut sansdoute disposeraussi equalitseliesque a persvrancet 'ou-verture aux expriences ouvelles. n tout cas,I'impactdu quotient ntellectuel ur a crativitest encorematire dbat,et s'il faut retenirunechose our 'instant, 'estqu'unepersonne si-rant devenircrativedoit penser sortir de son

    , t .3Ses

    Nathalie BONNARDELest matrede confrencesen psychologieognitive tergonomique I'Universitde Provence-Aix-Marseille, Centrederecherche npsychologiede aconnaissance.ulangaget de 'motion.Todd LUBARTestprofesseuen psychologiediffrentielle I'UniversitRenDescartes aris .Laboratoie cognitionet

    . dveloppement.Evelyne MARMCHEestcharge e recherchesauCNRS,u Laboratoire epsychologieognitivedeI'Universit eProvenceAix-Marseille.hampd'inspiration pontan.

    t 5