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HAL Id: hal-01356667 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01356667 Submitted on 26 Aug 2016 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. La céramique peinte de type ibérique Eric Gailledrat To cite this version: Eric Gailledrat. La céramique peinte de type ibérique. ASM-Archéologie des Sociétés Méditer- ranéennes. Montlaurès (Narbonne, Aude) à la fin du premier âge du Fer, 36, Association pour le Développement de l’Archéologie en Languedoc, pp.421-436, 2015, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 978-2-912369-31-4. hal-01356667

La céramique peinte de type ibérique

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Page 1: La céramique peinte de type ibérique

HAL Id: hal-01356667https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01356667

Submitted on 26 Aug 2016

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

La céramique peinte de type ibériqueEric Gailledrat

To cite this version:Eric Gailledrat. La céramique peinte de type ibérique. ASM-Archéologie des Sociétés Méditer-ranéennes. Montlaurès (Narbonne, Aude) à la fin du premier âge du Fer, 36, Association pourle Développement de l’Archéologie en Languedoc, pp.421-436, 2015, Monographies d’ArchéologieMéditerranéenne, 978-2-912369-31-4. �hal-01356667�

Page 2: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 421

un vase de taille plutôt grande dont la pâte est de couleur jaune clair, poreuse, relativement grossière et rugueuse au toucher. Il provient d’une couche de la sous-phase 2b, proche de la surface, et pourrait être une intrusion. Il s’agi-rait alors du pied d’un vase balustre en céramique sub-géométrique héraultaise (comparer avec CL-HERAULT 2a), bien que la pâte ne soit pas tout à fait conforme.

De la sous-phase 2b, la coupe achrome de la fig. 364, 47 appartient à la série des coupes à une anse et à bord biseauté, mais est atypique tant pour sa pâte que pour sa forme.

Les céramiques claires indéterminées atteignent leur taux le plus élevé au cours de la sous-phase 1b et tendent à disparaître par la suite (fig. 363). Il faut donc y voir des apports variés durant la période de mise en place de l’ha-bitat et de ses réseaux d’approvisionnement.

1.7. La céramique peinte de type ibérique (ÉrG)

1.7.1. Introduction

On considèrera sous cette appellation l’ensemble des céramiques qui, de par leurs caractéristiques techniques et stylistiques, doivent être rattachées aux productions d’ambiance ibérique. Par ce terme il faut entendre, non seulement des productions effectivement issues d’ate-liers péninsulaires, et importées en Languedoc, mais éga-lement d’autres séries, issues cette fois d’ateliers langue-dociens ou « ibéro-languedociens ». Les caractéristiques des grandes séries isolées dans l’une et l’autre de ces productions, désignées respectivement par les abrévia-tions IB-PEINT et IB-LANG (Dicocer), ont été décrites (Gailledrat 1997b) : face à l’apparente hétérogénéité de ce matériel, l’existence de groupes offrant des caracté-ristiques techniques et stylistiques communes permet d’isoler assez aisément les productions ibéro-languedo-ciennes, et en particulier celles du Languedoc occidental pour lequel se pose de manière récurrente la question de ses rapports avec les céramiques à pâte claire de tradition ionienne. Le mobilier importé présente quant à lui, de manière générale, une diversité importante. Les données fournies par le site de Montlaurès apportent à ce titre d’utiles précisions, face au manque relatif de stratigra-phies fines pour la fin du premier âge du Fer en Langue-doc occidental.

1.7.2. La céramique ibéro‑languedocienne

Elle se caractérise par des pâtes cuites en atmosphère oxydante, assez fines, de couleur beige clair, avec une tranche ocre, beige à beige rosé. Le dégraissant est fin et peu abondant. Plus ou moins micacée et calcaire, la pâte contient peu d’inclusions, en l’occurrence un quartz

fin à granulométrie relativement homogène. Il s’agit sans nul doute d’une production « locale », qu’il faut attribuer à un, sinon plusieurs ateliers du Narbonnais. En effet, une parenté très nette existe avec les séries ibéro-lan-guedociennes provenant de sites proches tel le Cayla de Mailhac (Taffanel, Gailledrat 2002) ou encore Pech Maho (Gailledrat, Solier 2004)

1.7.2.1. Phase 1

Très peu représentée, elle n’a livré que quelques pièces de céramique ibéro-languedocienne, insuffisantes cela va de soi pour donner une idée claire de la réalité de cette production durant la phase ancienne du site. Néanmoins, plusieurs points peuvent être soulignés. En premier lieu, ce mobilier contribue à situer chronologiquement la date d’apparition puis de développement de cette céramique en contexte languedocien. Ces fragments témoignent en effet d’une production, non seulement parfaitement maîtrisée sur le plan technique, mais qui laisse déjà entrevoir un ré-pertoire typologique et décoratif dont les caractéristiques ne subissent guère d’évolution avant le milieu du Ve s.

Plusieurs bords de jarres sans col à bord divergent sont ainsi présents dans ce lot (fig. 365, 1 et 2). Ces jarres de dimensions moyennes, à profil bitronconique ou ovoïde (série IB-LANG 10), constituent précisément l’essentiel du répertoire ibéro-languedocien. Le système décoratif témoigne lui aussi de la régularité du modèle suivi : la base du décor est constituée de bandes et filets horizon-taux, peints à l’ocre, de couleur brun-rouge mat.

La période formative durant laquelle les potiers lan-guedociens assimilent la technique du tour et s’essayent à la fabrication de cette céramique peinte, très largement

4mls.1178.12IB-PEINT 2220

2mls.1187.7IB-LANG 10

3mls.1187.78IB-LANG 10

23

1mls.1231.snIB-LANG 10

0 5 10

cm

1

Fig. 365 : Céramique peinte de type ibérique de la phase 1 (v. 550-500). Ibéro-languedocienne (n°1 à 3) ;

Ibérique peinte (n°4) (É. Gailledrat).

Page 3: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7422

inspirée des modèles importés depuis la péninsule ibé-rique, est antérieure à l’intervalle chronologique abordé ici, et doit être située entre 575 et 550 av. n. è. De fait, cette assimilation a dû être assez rapide, et le mobilier de la phase 1 de Montlaurès laisse supposer que la côte a été touchée de manière plus précoce que l’intérieur par ce phénomène d’évolution technique. Dans le troisième quart du VIe s., il est donc probable que plusieurs ate-liers fonctionnent déjà dans le Narbonnais, tandis que cette production céramique se généralise, dans ce qu’il est convenu d’appeler l’aire ibéro-languedocienne, du bas-Languedoc occidental audois au Roussillon, dans le derniers tiers de ce même siècle.

1.7.2.2. Phase 2

C’est de loin la phase la mieux documentée par les fouilles récentes menées sur le site, en dépit d’un échan-tillonnage finalement peu important. Un regard posé de manière globale sur cette phase, nous donne une image assez cohérente, où transparaît une certaine évolution du répertoire.

Sous-phase 2a

La céramique ibéro-languedocienne présente les mêmes caractéristiques techniques que celles décrites pour la phase précédente. L’homogénéité déjà esquissée est ici confirmée, sans qu’il soit possible de parler de la production issue d’un seul et même atelier.

Le répertoire est dominé de manière écrasante par la jarre sans anses de dimension moyenne à fond concave, destinée au conditionnement ou au petit stockage domes-tique (IB-LANG 10) (fig. 366, 2 à 22 ; fig. 368, 2 à 6). Appartenant au même type générique, les exemplaires de grande capacité, dont le diamètre à l’embouchure dé-passe les 25-26 cm, sont quant à eux particulièrement rares (fig. 366, 1 et 29 ; fig. 368, 1). Ces jarres pithoïdes avec ou sans anses, plus spécifiquement destinées au stockage, ne présentent aucune caractéristique morpho-logique permettant de les distinguer de leurs homolo-gues de dimensions moyennes. Dans un cas comme dans l’autre, les bords rencontrés sont le plus souvent diver-gents et directement rattachés à la panse. Le profil de la lèvre est indistinctement subtriangulaire ou mouluré. Les diamètres au bord, lorsqu’ils sont mesurables, oscillent entre 18 et 21 cm pour la série la plus courante.

Les autres formes fermées sont rares, et ne concer-nent que quelques exemples d’urnes à col distinct (IB-LANG 60) ; on note ainsi la présence de l’urne à col cylindroïde (IB-LANG 52 ?) (fig. 366, 23) et celle de l’urne à col haut divergent (IB-LANG 51 ?) (fig. 366, 24 à 26).

Les décors peints consistent toujours essentiellement en une combinaison de bandes et filets horizontaux. La présence d’autres motifs est de fait assez rare (fig. 367, 1 à 9). Citons tour à tour le cercle concentrique avec ou sans filet sécant, motif caractéristique du répertoire ibé-rique ancien, et le demi-cercle pendant, toujours tracé au compas. La série de quarts de cercles fait son apparition : ce dernier motif se rencontre plus spécifiquement en Es-pagne dans des contextes des Ve-IVe s., et doit être attri-bué ici à des vases datés au plus tôt du début Ve. Toutes ces variations à partir des motifs en cercles concentriques s’inspirent directement du répertoire exogène. À l’image du système le plus fréquemment rencontré sur les pro-ductions importées, seul l’épaulement ou la moitié su-périeure de ces formes, jarres et urnes, est concerné par ces décorations qui prennent systématiquement place sur une frise délimitée par des bandes horizontales. Un motif de quarts ou demi-cercles concentriques opposés dispo-sés en « vagues » constitue un cas isolé, dont le modèle même est peu attesté en Languedoc. Les bords de jarres possèdent régulièrement une bande peinte sur la face ex-terne de la lèvre, parfois reprise à l’intérieur au niveau de l’embouchure.

À côté de quelques formes mal définies – urnes ou go-belets – (fig. 366, 13 à 17), on note la présence de quelques pièces du service de table, ici des gobelets carénés à vasque hémisphérique et bord légèrement divergent (IB-LANG 110), d’un diamètre à l’ouverture aux alentours de 10-11 cm (fig. 367, 10 à 12). Ce groupe fonctionnel est encore très largement minoritaire, la même remarque pouvant être formulée pour un exemple de plat creux à bord convexe (IB-LANG 132) qui typologiquement dé-rive d’un modèle péninsulaire (IB-PEINT 3811a), attesté par ailleurs, dont la présence n’est ici qu’anecdotique (fig. 367, 18). De même en ce qui concerne une possible cruche (IB-LANG 60) attestée par un bord (?) (fig. 366, 27) et deux anses de section ronde (non dessinées), un bol hémisphérique (IB-LANG 121) (fig. 368, 7) et une coupe monoansée (IB-LANG 140) (fig. 368, 9) dont la datation doit intervenir au plus tôt au début du Ve s. On notera que sur ces formes ouvertes, le répertoire décoratif se réduit aux motifs linéaires, choix qui s’explique assez largement par la taille des vases en question.

Sous-phase 2b

Moins bien documentée que la précédente, cette phase laisse néanmoins entrevoir ce qu’il faut considé-rer comme des tendances, relatives à l’évolution du ré-pertoire ibéro-languedocien peu avant le milieu du Ve s. av. n. è. En effet, le fait notable est l’apparent dévelop-pement des pièces liées au service de table : gobelets et coupes, ceci au détriment de la forme « classique » de la

Page 4: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 423

10-1128mls.1024.snIB-LANG 10

7mls.1026.105IB-LANG 10

18

8mls.1026.58IB-LANG 10

18

14

27mls.1026.30IB-LANG 60

1mls.1027A.39IB-LANG 10

30

3mls.1027B.6IB-LANG 10

20

29mls.1027A.snIB-LANG 10

26mls.1008.1IB-LANG 50

19mls.1024.1IB-LANG 10

20mls.1026.snIB-LANG 10

21mls.1026.110IB-LANG 10

22mls.1027.47IB-LANG 10

24mls.1027.8IB-LANG 50

22

23

25mls.1027.11IB-LANG 50

18-20

23mls.1027.9IB-LANG 50

20

4mls.1027.75IB-LANG 10

19

6mls.1109.1IB-LANG 10

5mls.1027B.44IB-LANG 10

2521

2mls.1119.4IB-LANG 10

17mls.1004.24IB-PEINT 2220(groupe 3)

14mls.1023.snIB-LANG 10

18mls.1027.31IB-LANG 10

16mls.1213.snIB-LANG 10

15mls.3001.snIB-LANG 10

9mls.1026.snIB-LANG 10

11mls.1027.31IB-LANG 10

10mls.1115.snIB-LANG 10

12mls.1119.3IB-LANG 10

13mls.3001.snIB-LANG 10

0 5 10

cm

1

Fig. 366 : Céramique peinte ibéro-languedocienne, phase 2a (v. 500-475)(É. Gailledrat).

Page 5: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7424

jarre sans anses, qui reste néanmoins la forme la mieux représentée.

Celle-ci présente toujours les mêmes caractéristiques générales : lèvre déversée subtriangulaire ou moulu-rée, absence de col ou col court peu marqué, diamètre à l’ouverture compris entre 14-17 (fig. 369, 5 à 8) ou 20-21 cm (fig. 369, 1 à 4). Le décor est toujours essen-tiellement constitué de bandes horizontales de largeur variable. Les motifs d’autre nature sont de ce fait tou-jours rares : les cercles concentriques complets sont absents de l’échantillonnage disponible, observation qu’il convient de relativiser, mais qui semble être une tendance générale en Languedoc à partir du début du second âge du Fer. Les demi-cercles pendants tracés au compas sont quant à eux encore attestés (fig. 369, 13 à 16). La série de lignes ondées verticales, motif courant

sur les céramiques importées des VIe-Ve s. n’est repré-sentée que sur un seul fragment (fig. 369, 17). Enfin, on note durant cette période l’apparition de la ligne ondée horizontale disposée sur le col de jarres ou de cruches (fig. 369, 5, 18 et 22), motif peu utilisé par les potiers languedociens, et qui s’inspire peut-être plus directe-ment du répertoire grec d’Occident.

À côté des jarres évoquées précédemment, on sou-lignera la présence de plusieurs cruches, à embouchure ronde et col haut concave (IB-LANG 60) (fig. 369, 22 à 26) ou, de manière exceptionnelle, trilobée (IB-LANG 70) (fig. 369, 27).

Ces formes fermées possèdent le plus souvent des fonds concaves, trait caractéristique de la jarre ibéro-lan-guedocienne (fig. 369, 19 et 20), et plus généralement ibérique. La présence de quelques pieds bas annulaires

6mls.1004.snIB-PEINT div.

19mls.1025.5IB-LANG 132

4mls.1026.snIB-LANG div.

10mls.1026.snIB-LANG div.

15mls.1026.33IB-LANG ind.

17mls.1026.60IB-LANG ind.

18mls.1026.snIB-LANG ind.

10-11

11mls.1027B.30IB-LANG 110

12mls.1027B.7IB-LANG 110

10-11

1mls.1027.snIB-LANG 10

11

13mls.1109.3IB-LANG 110

8mls.1109.snIB-LANG ind.

16mls.1109.2IB-LANG ind.

13

14mls.1113.2IB-LANG ind.

3mls.1115.snIB-LANG

2mls.1220.snIB-LANG 10

9mls.3001.snIB-LANG 50 5

mls.3023.snIB-LANG ind.

0 5 10

cm

1

Fig. 367 : Céramique peinte ibéro-languedocienne, phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 6: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 425

(fig. 369, 28 et 29) semble devoir être mise en relation avec la présence des cruches évoquées plus haut. Dans sa variante à embouchure ronde ou trilobée, la cruche en céramique ibéro-languedocienne constitue bel et bien un emprunt direct au répertoire grec d’Occident, la forme en question étant absente des modèles ibériques importés.

Une plus grande variété du répertoire a été évoquée. Celle-ci se caractérise par la présence de plusieurs gobe-lets à profil caréné ou à profil sinueux (IB-LANG 110) décorés de bandes horizontales (fig. 370, 1 à 8), ainsi que quelques coupes monoansées à bord aplati et pied bas annulaire (IB-LANG 140) (fig. 370, 9 à 14), parfois re-couverts intégralement de peinture sur la face externe ou/et interne, qui typologiquement ne se distinguent pas de leurs homologues en céramique à pâte claire « massa-liète » (CL-MAS 410).

Une impression de diversification typologique, une impression de moins grande dépendance vis-à-vis du ré-pertoire ibérique, telles sont les tendances observables à partir du mobilier disponible pour cette période (fig. 372 et fig. 381).

1.7.2.3. Phase 3

Durant cette phase, la raréfaction progressive de la céramique peinte parmi les productions régionales constitue une tendance générale en Languedoc occi-dental ; la faiblesse de l’échantillonnage disponible

n’est donc pas seulement le résultat d’une exploration moindre des niveaux correspondants. Reste que la cé-ramique ibéro-languedocienne ne se distingue guère de celle de la phase précédente. Le même répertoire de forme semble présent ; l’urne à col haut évasé (IB-LANG 51), anormalement absente du mobilier de la sous-phase 2b, est ici logiquement présente (fig. 371, 20). Cette forme semble en effet assez courante dans la seconde moitié du Ve s., et il est probable que l’on ait ici parmi les derniers représentants de ce type. La jarre de dimension moyenne est toujours représentée (fig. 371, 1 à 9), tandis que les exemplaires pithoïdes sont rares, sinon absents, depuis le milieu du Ve s. : il est vraisem-blable que la fonction de stockage dévolue à ces jarres de grande capacité ait été allouée à d’autres types de récipients, pithoi ou autres. Enfin, la cruche à embou-chure ronde (IB-LANG 60) est présente (fig. 371, 23 et 28), dans une variante qui évoque les productions à pâte claire « massaliète » du IVe s.

Il n’est guère possible de formuler des remarques quant aux formes ouvertes, ici sous-représentées. On re-lèvera malgré tout la présence de la jatte carénée (IB-LANG 113) (fig. 371, 31), variante du gobelet de mor-phologie voisine.

Les décors peints méritent quant à eux quelques re-marques. En effet, face à la continuelle prépondérance des motifs linéaires, on ne peut que souligner la perma-nence de ce motif apparemment récurrent dans la produc-

9mls.1116.24IB-LANG 143

19

7mls.1116.snIB-LANG 121

1622

2mls.1116.26IB-LANG 10

8mls.1116.3IB-LANG ind.

5mls.1116.11IB-LANG 10

21 ?

6mls.1116.7IB-LANG 10

4mls.1116.12/18IB-LANG 10

16

3mls.1116.11IB-LANG 10

1mls.1170.34IB-LANG 10

26

0 5 10

cm

1

Fig. 368 : Céramique peinte ibéro-languedocienne (secteur 16), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 7: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7426

14

26mls.1098.snIB-LANG 60

24mls.1099.35 bisIB-LANG 60

14

25mls.1099.15IB-LANG 60

14

23mls.1099.11IB-LANG 60

15

27mls.1099.26IB-LANG70

14

22mls.1108.4IB-LANG 60

21mls.1108.24IB-LANG urne ind.

0929mls.1108.19IB-LANG ind.

0928mls.1108.15IB-LANG ind.

19mls.1138.snIB-LANG 10

4mls.1098.15IB-LANG 10

20

21

1mls.1099.28IB-LANG 10

11mls.1099.18IB-LANG 10

16mls.1099.snIB-LANG 60

17IB-LANG 10

5mls.1099.15/6/28/13IB-LANG 10

17

14

8mls.1099.32/9IB-LANG 10

9mls.1099.31IB-LANG 10

16

6mls.1099.8IB-LANG 10

10mls.1108.13IB-LANG 10

15mls.1108.snIB-LANG 10

14mls.1108.snIB-LANG 10

18mls.1108.snIB-LANG ind.

13mls.1208.snIB-LANG

12mls.1098.16IB-LANG 10

2mls.1108.12IB-LANG 10

21

3mls.1108.2IB-LANG 10

20

7mls.1108.5IB-LANG 10

14-16

20mls.1044.3IB-LANG 10

0 5 10

cm

1

Fig. 369 : Céramique peinte ibéro-languedocienne, phase 2b (v. 475) (É. Gailledrat).

Page 8: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 427

tion ibéro-languedocienne du Narbonnais que constitue le demi-cercle pendant. En faible quantité par rapport au volume de tessons peints, il est néanmoins toujours pré-sent. Le fait notable est ici l’apparition, à côté des réali-sations au compas (fig. 371, 10 à 15), de motifs exécutés à main levée (fig. 371, 16 à 18), Ces derniers correspon-dent à une production finissante, qui finalement ne tarde pas à tomber en désuétude dans le courant du IVe s. On situera donc dans la première moitié de ce même siècle le développement de ces productions hâtives, qui en outre s’accompagne assez souvent en Languedoc d’un amoin-drissement dans la qualité même des pâtes, de plus en plus pulvérulentes.

Une dernière remarque concernant les fonds, dans la mesure où on retrouve ici plusieurs exemplaires de pieds bas annulaires appartenant à des vases fermés : cruches sans aucun doute, urne peut-être. Les fonds concaves ne sont pas attestés, mais il est vrai, d’une part, que l’échan-tillonnage est loin d’être suffisant, et d’autre part que la partie en question se conserve extrêmement mal (49).

1.7.3. La céramique ibérique peinte

Sont ici prises en compte les productions attribuées à des ateliers péninsulaires. Ces attributions, liées à des dif-férences techniques (types de pâtes) et stylistiques (typolo-gie, système décoratif), permettent dans un certain nombre de cas de proposer une origine géographique plus précise, sans qu’il soit véritablement possible d’identifier de ma-nière précise d’éventuels ateliers, en tout état de cause mé-connus en Espagne même (Gailledrat 1997b) (50).

1.7.3.1. Phase 1

À l’image de ce qui a été dit pour la céramique ibéro-languedocienne, on ne peut guère tirer de conclu-sions à partir des quelques fragments disponibles pour cette période. Tout au plus peut-on signaler la présence d’importations ibériques (fig. 365, 4), manifestement sous-représentées si l’on tient compte du panorama of-fert à la même époque sur les autres gisements de réfé-

14

7mls.1098.8IB-LANG 110

1mls.1098.5IB-LANG 110

12

13,5

6mls.1099.17IB-LANG 110

13

4mls.1099.12IB-LANG 110

5mls.1099.16IB-LANG 110

13

2mls.1099.35IB-LANG 110

12

14mls 1099.33IB-LANG 143

19

20

13mls.1099.snIB-LANG 140

11mls.1099.7IB-LANG 140

13

3mls.1099.23IB-LANG 110

14

8mls.1099.14IB-LANG 110

10mls.1108.3IB-LANG 143

25

26-27

9mls.1108.8IB-LANG 140

12mls.1208.snIB-LANG 140

0 5 10

cm

1

Fig. 370 : Céramique peinte ibéro-languedocienne, phase 2b (v. 475) (É. Gailledrat).

Page 9: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7428

21mls.2002.55IB-LANG 50

8mls.2002.60IB-LANG 10

22mls.2002.58IB-LANG 50

6,2

24mls.2002.54/41IB-LANG ind.

1mls.2006.40IB-LANG 10

20

2mls.2006.22IB-LANG 10

20

4mls.2006.33IB-LANG 10

16

5mls.2007.4IB-LANG 10

13mls.4006.snIB-LANG ind.

17mls.4006.snIB-LANG ind.

16mls.4006.snIB-LANG ind.

19mls.4006.snIB-LANG ind.

10mls.4006.snIB-LANG ind.

12mls.4006.snIB-LANG ind.

10 ?

23mls.4017.1IB-LANG 60

15mls.4018.snIB-LANG ind.

6mls.4019.snIB-LANG 10

9mls.4019.snIB-LANG 10

18mls.4019.snIB-LANG ind.

21

29mls.4020.snIB-LANG 113

28mls.4042.snIB-LANG cruche ind.

7,8

25mls.4042.snIB-LANG ind.

9,4

26mls.4042.snIB-LANG ind.

0927mls.4042.snIB-LANG ind.

14mls.4042.snIB-LANG ind.

11mls.4042.snIB-LANG ind.

26

20mls.4042.snIB-LANG 51

7mls.4043.snIB-LANG 10

18

3mls.4043.snIB-LANG 10

0 5 10

cm

1

Fig. 371 : Céramique peinte ibéro-languedocienne, phase 3 (v. 425-350) (É. Gailledrat).

Page 10: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 429

rence du Languedoc occidental, en l’occurrence Le Cay-la de Mailhac (Gailledrat, Taffanel 2002) et Pech Maho (Gailledrat, Solier 2004).

1.7.3.2. Phase 2

La documentation issue des niveaux correspondants nous donne cette fois une image, non seulement relative-ment fiable, mais encore homogène du panorama des im-portations ibériques. Cette homogénéité, qu’il convient de préciser, doit être confrontée à l’image souvent évo-quée d’importations variées. La typologie quant à elle nous donne une image plus nuancée, en ce sens que sur le plan fonctionnel nous avons affaire à un répertoire peu étendu, mais que dans le même temps, la relative variété morphologique de ces productions témoigne une fois en-core de leur caractère non-standardisé.

Pris de manière globale, le mobilier de cette phase se caractérise par deux choses : la première est l’exis-tence d’un répertoire très largement dominé par la jarre, de grande ou moyenne dimension (respectivement IB-PEINT 1200 et IB-PEINT 2220) ; la seconde est l’abon-dance des céramiques du groupe 3, pour lequel une origine valencienne a été proposée (Gailledrat 1997b, p. 96-102).

La typologie des séries ibériques montre donc la prééminence de la jarre de dimension moyenne (IB-PEINT 2200) qui, entre la fin du VIe s. et la fin du Ve s., représente plus de la moitié des individus de la catégorie (fig. 372 et 381). Les jarres pithoïdes (IB-PEINT 1200) sont quant à elles mieux représentées avant 475 (sous-phase 2a) : compte tenu de l’échantillon-nage, leur absence au milieu du Ve ne doit pas être consi-dérée comme un fait acquis, mais indique tout au plus

une baisse – effectivement sensible - dans la représenta-tion de cette forme. Plus généralement, si la céramique ibérique peinte est encore assez abondante dans le pre-mier quart du Ve s. (fig. 373), la tendance est à la raré-faction des importations en Languedoc après 475-450 ; les jarres pithoïdes, plus caractéristiques d’une phase an-cienne des importations (entre le début du VIe et le début du Ve s.) pâtissent notamment de ce déclin qui semble assez rapide.

Des groupes spécifiques, rencontrés sur plusieurs sites de la région, sont présents à Montlaurès durant cette phase, avec un répertoire logiquement dominé par la jarre, avec ou sans anses (fig. 374). On note également la présence d’une troisième forme, certes secondaire, mais néanmoins essentielle dans le panorama des impor-tations ibériques, à savoir l’urne à oreillettes perforées (IB-PEINT 2400) (fig. 375, 7 ; fig. 376, 3 et fig. 380, 7). Celle-ci, présente en Languedoc depuis au moins le mi-lieu du VIe s., est ici apparemment mieux représentée au début du Ve s., soit à un moment où la forme connaît en-core une diffusion assez large en Espagne même, pour se raréfier considérablement après 450 dans la plupart des répertoires régionaux.

Dans tous les cas, la quasi-totalité des formes impor-tées à Montlaurès concerne des vases de conditionne-ment ou de stockage (fig. 372). Le panorama correspond bien à celui dressé pour le Languedoc occidental durant cette période, qui laisse supposer que ces vases étaient importés, non pour eux-mêmes, mais bel et bien pour leur contenu, au même titre que les amphores (Gaille-drat 1993, 1997). L’artisanat ibérique a développé au premier âge du Fer d’autres formes dans cette même

0

10

20

30

40

50

60 %

IB-PEINT

IB-LANG

indet.

mortier

gobe

letbol

coup

e à un

e anse

coup

epla

tcru

che

Urne à

oreille

ttes

urne

Jarre

Jarre

pitho

ïde

2,2

20,8

47,2

60,4

5,6 6,23,4

1,1

6,24,2

8,9

1,1

17,9

2,1

12,3

Fig. 372 : Répartition typologique de la céramique ibérique peinte et ibéro-languedocienne durant la phase 2

(É. Gailledrat).

Fig. 373 : Proportions de céramique ibérique peinte et ibéro-languedocienne durant la phase 2 (d’après le nombre de

bords) (É. Gailledrat).

IB-PEINT

IB-LANG36 %

64 %

Page 11: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7430

6mls.1004.24IB-PEINT 2220 (groupe 3)

12mls.1024.snIB-PEINT 2220 (groupe 01)

11mls.1026.16IB-PEINT 2220 (groupe 01)

24

14mls.1026.snIB-PEINT 2220 (groupe 01)

13mls.1026.snIB-PEINT 2220 (groupe 01)

8mls.1026.snIB-PEINT (groupe 03)

2mls.1027.1IB-PEINT 2220 (groupe 03)

28

28

1mls.1027A.2IB-PEINT 2220 (groupe 03)

20

4mls.1027.70IB-PEINT 2220 (groupe 03)20

5mls.1027.52IB-PEINT 2220 (groupe 03)

9mls.1027A.54IB-PEINT 2220 (groupe 11)

20

10mls.1027A.snIB-PEINT 2220 (groupe 11)

19

16mls.1119.12IB-PEINT (groupe 06)

15mls.1119.5IB-PEINT (groupe 06)

22

7mls.1185.5IB-PEINT 2220 (groupe 3)

26

3mls.1238.snIB-PEINT 2220 (groupe 03)

0 5 10

cm

1

Fig. 374 : Céramique ibérique peinte, phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 12: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 431

catégorie céramique. Cependant, des disparités chrono-logiques et géographiques existent : on retrouve en Es-pagne – comme en Languedoc-Roussillon - des emplois différenciés de la vaisselle peinte / non-peinte, cuite en atmosphère oxydante / réductrice, et surtout l’existence d’une forme générique très largement répandue, en l’oc-currence la jarre peinte à profil bitroncônique.

Dans le cadre de cette répartition typologique mono-tone, les formes autres que celles destinées initialement à contenir des produits sont des plus rares. On ne peut guère mentionner que quelques exemples de plats creux à bord court divergent (IB-PEINT 3810) (fig. 375, 10 à 12) ou à bord convexe (IB-PEINT 3811a) (fig. 375, 9) qui s’inscrivent dans une série de formes secondaires

30

1mls.1024.16IB-PEINT 1220 (groupe divers

9mls.1024.snIB-PEINT 3811a (groupe divers)

32

2mls.1026.3IB-PEINT 1220 (groupe divers

6mls.1026.42IB-PEINT 2220 (groupe divers)

24-26

10mls.1027.32IB-PEINT 3810 (groupe 04)

21,5

3mls.1027B.2IB-PEINT 2220 (groupe divers)

26

12mls.1027.4IB-PEINT 3810 (groupe 4)

4mls.1115.snIB-PEINT 2220 (groupe divers)

20

21

5mls.1119.14IB-PEINT 2220 (groupe divers)

8mls.1119.13/16IB-PEINT 3811

26

7mls.1119.10IB-PEINT 2400

11mls.1027.4/3IB-PEINT 3810 (groupe 4)

26

0 5 10

cm

1

Fig. 375 : Céramique ibérique peinte, phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 13: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7432

4mls.1116.10/25/20/21/17IB-PEINT 2220 (groupe 03)

20

7mls.1116.snIB-PEINT (groupe 03)

3mls.1116.23IB-PEINT 2410 (groupe 3)

18

2mls.1116.16IB-PEINT 2220 (pâte sableuse)

5mls.1116.7IB-PEINT 2220 (groupe 3)

23

6mls.1170.3IB-PEINT 2220 (groupe 03)

29

1mls.1170.46IB-PEINT 1220 (groupe 04)

29

9mls.1170.snIB-PEINT 1220 (groupe 03)

26

8mls.1238.snIB-PEINT 2220 (groupe 03) 0 5 10

cm

1

Fig. 376 : Céramique ibérique peinte (secteur 16), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 14: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 433

Fig. 377a : Céramique ibérique peinte (secteur 16), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

29

1mls.1170.12IB-PEINT (groupe 03)

0 5 10

cm

1

Page 15: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7434

présentes en Languedoc, apparemment comme « ac-compagnement » des arrivages de vases conteneurs. Un exemple, unique, de coupe profonde à bord rentrant (fig. 375, 8) doit être ajouté à cette liste : sa pâte indique une origine andalouse, peut-être même attribuable à une pro-duction phénico-occidentale (?).

On a donc affaire à un échantillonnage renvoyant à un répertoire peu étendu sur le plan fonctionnel, et dont l’homogénéité ressort parfaitement de son adéquation avec les données fournies de manière plus générale par le Languedoc occidental à la fin du premier âge du Fer. Ce point acquis, l’examen de la composition du mobilier re-lative aux groupes de pâte, et donc aux provenances, ré-vèle une homogénéité assez importante. Celle-ci doit ce-pendant être relativisée en fonction de plusieurs groupes reconnus en Languedoc occidental, ainsi les groupes 1, 3, 4, 6, 11, auxquels s’ajoutent diverses pièces et frag-ments appartenant à des ensembles mal définis. Reste que, d’une part, la majorité des fragments et individus répertoriés appartient – on l’a vu - au groupe 3, d’autre part que l’essentiel de ces groupes doit être considéré comme étant originaire du même domaine géographique et culturel, à savoir les régions situées entre le Pays Va-lencien et la Catalogne.

Du point de vue chronologique, le mobilier des phases 2a et 2b de Montlaurès permet de souligner l’importance quantitative des importations d’origine péninsulaire aux alentours de 500 et au début du Ve s., qui représentent encore plus du tiers des céramiques peintes de type ibé-rique ; « encore », dans la mesure où l’artisanat langue-docien produit ce type de céramique depuis déjà plusieurs décennies, et que la fin du VIe s. marque même le plein développement de cette production à l’échelle régionale. Une fois de plus, cette abondance des séries espagnoles ne s’explique que par une valeur marchande liée aux produits spécifiques probablement contenus dans ces récipients.

L’échantillonnage de la sous-phase 2b est loin d’être suffisant pour autoriser une approche plus fine de la data-tion de certains groupes. Tout au plus notera-t-on que la quasi-totalité des fragments du groupe 1 proviennent de cette sous-phase (fig. 380, 2 à 4), justifiant une proposi-tion de datation relativement serrée pour l’ensemble de la phase 2.

Pour en revenir à la sous-phase 2a, qui apporte ici l’essentiel de l’information, un regard peut être posé de manière plus précise sur deux ensembles cohérents. Il s’agit du mobilier des espaces 14/16 (Us 1170, 1116 et 1238) et 19 (Us 1210).

28

2mls.1170.1IB-PEINT 1220 (groupe 03)

0 5 10

cm

1

Fig. 377b : Céramique ibérique peinte (secteur 16), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 16: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 435

Le premier de ces ensembles comprend d’un côté di-vers bords de céramique ibéro-languedocienne (fig. 368), qui correspondent principalement à des jarres, auxquelles s’ajoutent quelques formes ouvertes. Ce répertoire est, hormis dans un cas (bol IB-LANG 121), tout à fait com-mun. Seule doit être remarquée la rareté même de cette céramique régionale.

En effet, l’essentiel du mobilier de cette unité fonc-

tionnelle est constitué de céramique ibérique peinte (fig. 376 et 377 ). Parmi celles-ci, un ensemble de jarres pi-thoïdes du groupe 3 est caractéristique d’une série assez largement importée en Languedoc occidental durant cette période (fig. 377 ; fig. 376, 8 et 9). Il s’agit de jarres pi-thoïdes pansues, sans col, à profil bitronconique surbais-sé, fond concave probable, deux anses bifides attachées sur l’épaule, bord divergent à lèvre subtriangulaire ou

1mls.1210.snIB-PEINT 1220 (groupe 03)

31

2mls.1210.snIB-PEINT 2220 (groupe divers)

20

0 5 10

cm

1

Fig. 378 : Céramique ibérique peinte (secteur 19), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

Page 17: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7436

Fig. 379 : Céramique ibérique peinte (secteur 19), phase 2a (v. 500-475) (É. Gailledrat).

34

mls.1210.1IB-PEINT 1220 (groupe 10)

0 5 10

cm

1

Page 18: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 437

moulurée. Diamètre au bord 28-29 cm. Le décor, carac-téristique, associe des bandes de couleur brun orangé à des filets lie-de-vin. La partie supérieure de la panse est décorée de séries de douze lignes ondées verticales. Sur un exemplaire (fig. 377, 2), la partie médiane de la panse est décorée d’une suite ininterrompue de cercles concen-triques tracés au compas barrés en leur centre par une série de filets horizontaux. Les anses sont décorées de languettes horizontales de couleur lie-de-vin.

Ce lot constitue en outre une très bonne illustration de la variété de détail existant dans la typologie de vases, non seulement contemporains, mais encore manifeste-ment sortis d’un même atelier (fig. 377). Plusieurs jarres de dimension moyenne sont présentes dans le même type de pâte (fig. 387, 5 et 6), de même qu’un possible bord d’urne-sac (fig. 376, 4) qui s’inscrit dans une typologie caractéristique du répertoire de l’Ibérique Ancien. En-fin, une urne à oreillettes perforées du groupe 3 et une jarre pithoïde du groupe 4 à décor de cercles concen-triques tracés au compas appartient au même ensemble (fig. 376, 1). L’organisation du système décoratif sur ce

dernier vase doit être comparée à celle d’une des jarres du groupe 3 (fig. 377, 2) : si le motif de la partie supérieure est différent : cercle(s) concentrique(s) dans un cas, sé-ries de lignes ondées verticales dans l’autre, la manière d’occuper la surface du vase est en revanche similaire.

On a donc là un ensemble particulièrement cohérent, avec un lot de même origine géographique, qui assure sur le plan fonctionnel une fonction de stockage évidente. La présence dans le même ensemble (Us 1170) d’un lot im-portant d’amphores ibériques renforce cette homogénéité.

La même image se dessine pour l’espace 19, qui a livré trois jarres ibériques, appartenant à trois produc-tions différentes, mais issues d’ateliers voisins sur le plan géographique (fig. 378 et 379). Techniquement et sty-listiquement très proches, ces formes sont à l’image des précédentes, caractéristiques, quant à leur typologie et quant à leur provenance présumée, du répertoire ibérique importé en Languedoc à la fin du VIe s.-début du Ve s.

La jarre complète appartenant au groupe 10 (fig. 379) se distingue peu sur le plan stylistique : bord déversé, col court divergent formant angle avec le corps du vase, profil

2mls.1020.34IB-PEINT 2220 (groupe 1)

24

157mls.1020.62IB-LANG 2410 (groupe 3)

3mls.1021.1IB-PEINT 2220 (groupe 01)

24

4mls.1098.3IB-PEINT 2220 (groupe 01)

18

8mls.1099.snIB-PEINT (groupe 03)

22

5mls.1099.1IB-PEINT 2220 (groupe 03)

1mls.1108.20/21/22IB-PEINT 2220 (groupe 1)

30

6mls.1108.6/11IB-PEINT 2220 (groupe 03)

22-23

26

9mls.1108.16/26IB-PEINT 1220 (groupe 14)

21

10mls.1108.10IB-PEINT 2220 (groupe divers)

0 5 10

cm

1

Fig. 380 : Céramique ibérique peinte, phase 2b (v. 475) (É. Gailledrat).

Page 19: La céramique peinte de type ibérique

Chapitre 7438

bitronconique surbaissé, deux anses bifides attachées sur le haut de la panse et fond concave. La bichromie est ici absente. Une frise occupe une nouvelle fois l’espace si-tué entre les anses, où prennent place des cercles concen-triques alternés avec des groupes de neuf lignes ondées horizontales. Le reste du vase est uniformément décoré de séries de bandes horizontales plus ou moins larges.

Un bord de jarre à anses du groupe 3 (fig. 378, 1) s’intègre parfaitement dans la série caractéristique de ce groupe qui a été décrit précédemment.

La dernière jarre (fig. 378, 2) présente une pâte voi-sine de celle du groupe 4. La typologie est ici différente, même si on retrouve la forme générique de la jarre à

anses bifides attachées sur l’épaule et panse à profil bi-tronconique surbaissé. L’épaulement caréné et le col étranglé distinguent ce vase. En revanche, la bichromie est ici suggérée par deux tonalités de brun utilisées dans la peinture : brun orangé clair pour les bandes larges, brun foncé pour les filets horizontaux. De plus, on re-trouve le même décor des anses que celui caractéristique du groupe 3. Nous avons donc affaire à une production voisine, peut-être issue des mêmes ateliers.

Ces deux ensembles, 14/16 d’un côté, 19 de l’autre, fournissent une image quelque peu différente de celle donnée de manière plus générale pour la phase 2, en ce sens que la céramique ibéro-languedocienne est ma-nifestement sous-représentée dans un cas, absente dans l’autre. Peut-être faut-il mettre en rapport cette distorsion avec la destination même des espaces pris en compte.

1.7.3.3. Phase 3

La céramique ibérique peinte issue des niveaux cor-respondants n’est que résiduelle (51). Les quelques élé-ments rencontrés appartiennent le plus souvent aux séries caractéristiques de la phase précédente (groupes 1 et 3) (fig. 382).

1.7.4. Conclusion

En guise de conclusion, le mobilier de type ibérique présent à Montlaurès nous offre une image relativement complète de la répartition des productions ibéro-langue-dociennes et ibériques en Languedoc occidental à la fin du premier âge du Fer. Très proche de celui mis en évidence pour la phase II du Cayla de Mailhac (Taffanel, Gailledrat 2002) ou des phases Ib-Ic de Pech Maho (Gailledrat, So-lier 2004) le faciès de Montlaurès démontre l’existence d’un courant ibérique continu qui semble se modifier au milieu du Ve s., comme en témoigne la raréfaction des importations de céramique peinte constatée à ce moment. La période formative de la culture ibéro-languedocienne ne peut malheureusement être précisée ici : la fin du VIe s. et le début du Ve s. marquent un moment déjà avancé dans le processus d’ « ibérisation ». Ce dernier se traduit entre autres par le développement d’un artisanat céra-mique influencé par le monde ibérique péninsulaire. La céramique ibéro-languedocienne ne constitue en fin de compte qu’une des productions tournées réalisées par les potiers languedociens. La disparition progressive du dé-cor peint dans le courant du IVe s. ne doit pas être consi-dérée comme une marque d’éloignement vis-à-vis du domaine ibérique, mais bien plutôt comme un des signes de l’affirmation d’un style régional, suivant un proces-sus qui affecte selon des modes similaires l’ensemble du monde ibérique nord-oriental.

Fig. 381 : Tableau typologique de la céramique ibérique peinte et ibéro-languedocienne présente durant la phase 2

(É. Gailledrat).

Type NBD Forme Code élémentsreprésentés

ib-peinte 49 mortier IB-PEINTE 3811f (var.) 2b

jarre pithoïde IB-PEINTE 1220 7b, 1a, 1d

jarre pithoïde IB-PEINTE 1222c 1c

jarre pithoïde IB-PEINTE 1222c 2b

jarre IB-PEINTE 1220 1b

jarre IB-PEINTE 1221 2b, 1d

jarre IB-PEINTE 1222a 1b

jarre IB-PEINTE 2220 20b, 5d

jarre IB-PEINTE 2221a 4b

jarre IB-PEINTE ind. 1d

jarre IB-PEINTE n.c. 1b

urne à oreillettes IB-PEINTE 2410 3b

plat IB-PEINTE 3811a 3b, 1t

coupe IB-PEINTE 3830 1b

coupe IB-PEINTE 3832a 1b

ib-lang 89 jarre pithoïde IB-LANG 10 (var.) 2b

jarre IB-LANG 10 42b, 6f, 13d

urne IB-LANG 50 5b, 3d

cruche IB-LANG 60 2b, 1a

cruche IB-LANG 70 1b

cruche IB-LANG ind. 2a

gobelet caréné IB-LANG 110 15b

gobelet caréné IB-LANG 113 1b

bol IB-LANG 121 1b

plat à marli IB-LANG 132 1b

coupe à anse IB-LANG 140 8b, 1f

autre IB-LANG ind. 11b, 9f, 4d

Page 20: La céramique peinte de type ibérique

ÉtudeS de mobilierS 439

1.8. La céramique attique (DU)

La céramique attique mise au jour par les fouilles ré-centes n’est pas très abondante, mais constitue un lot in-téressant et chronologiquement bien ciblé.

1.8.1. Phase 1

La phase 1 n’a restitué que 12 fragments et seulement 5 bords. Les tessons sont tellement concassés que l’iden-tification des formes est difficile. Durant cette phase, l’at-tique représente en moyenne moins de 1 % du total des fragments pour 1 à 2 % des vases.

La forme principale est la coupe à tige (un seul frag-ment d’une forme fermée de petite taille) et six fragments sont à figures noires ou à figures noires possibles.

Les coupes sont de type C, soit avec des parois à cour-bure continue (qui peuvent être aussi de type A), soit à lèvre incurvée. Sur un seul des fragments se devine le décor figuré : sur le bord d’une coupe à courbure conti-nue où aucune incision n’est visible, un rameau à petit feuillage fait supposer la présence du dieu Dionysos, se-lon un schéma courant sur les coupes à yeux (fig. 53, 4). Cette pièce et les autres peuvent être datées dans l’inter-valle 530-500/480.

1.8.2. Phase 2

La céramique attique de la sous-phase 2a est plus abondante en nombre de fragments, mais cette impres-

sion est contredite par les proportions. En effet, on estime à moins de 1 % le nombre de fragments attiques par rap-port au total des fragments de vaisselle et une moyenne autour de 1 à 2 % s’applique au nombre de vases. Il s’agit d’indices de présence tout à fait comparables entre les deux phases qui laissent supposer qu’il n’y a pas eu une réelle augmentation des arrivages durant la période.

Aux vases dont les contextes de découverte sont sûrs, on peut ajouter quelques autres pièces trouvées dans des ensembles plus récents : un fragment de coupe à yeux (Us 1112 : fig. 384, 5) ; un fragment d’une coupe à figures noires trouvé dans une couche de la maison 19 (Us 1229 : fig. 384, 4) ; un bord de coupe de type C provenant des fouilles d’Y. Solier (fig. 190, 3).

La forme principale est la coupe à tige, des formes A et C, le plus souvent à figures noires, auxquelles s’ajou-tent des pièces à vernis noir surtout de forme C (fig. 383). Les coupes de l’Acropole et de Vienne font partie des derniers apports attiques de cette phase. Quelques rares fragments peu explicites attestent l’arrivée de pièces à figures rouges. Une coupe-skyphos à figures noires est la seule forme « alternative ».

Les considérations d’ordre iconographique sont des plus limitées : on souligne juste la part importante des coupes à yeux, souvent liées au cycle dionysiaque. De même, ce mobilier ne se prête à aucune analyse sty-listique, mais au moins une coupe peut appartenir au Groupe de Haimon.

La date de ces pièces n’est pas fondamentalement dif-férente de celles de la phase 1 et les formes sont analo-

23

3mls.2002.59/61IB-PEINT 2220 (groupe 3)

2mls.2006.43IB-PEINT 2220 (groupe 01)

26

21

4mls.2006.9IB-PEINT 2220 (groupe 03)

32,5

1mls.2006.41IB-PEINT 1220 (groupe divers

5mls.4006.snIB-PEINT ind. (groupe 3)

0 5 10

cm

1

Fig. 382 : Céramique ibérique peinte résiduelle, phase 3 (v. 425-350) (É. Gailledrat).