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LAYES Romain LA CONDUITE DES AGNELLES A L’INSEMINATION ANIMALE EN RACES LAITIERES DES PYRENEES-ATLANTIQUES B.T.S.A. PRODUCTIONS ANIMALES Promotion 2015-2017 C.D.E.O.

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LAYES Romain

LA CONDUITE DES AGNELLES

A L’INSEMINATION ANIMALE

EN RACES LAITIERES

DES PYRENEES-ATLANTIQUES

B.T.S.A. PRODUCTIONS ANIMALES

Promotion 2015-2017 C.D.E.O.

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RAPPORT DE STAGE

BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR AGRICOLE

OPTION “PRODUCTIONS ANIMALES”

PROMOTION 2015-2017

AUTEUR :

LAYES Romain

DATES DE STAGE : DU 22 FEVRIER 2016 AU 04 MARS 2016 ET DU 25 MAI 2016 AU 29 JUILLET 2016

LIEU DE STAGE :

CENTRE DEPARTEMENTAL DE L’ELEVAGE OVIN

QUARTIER « AHETZIA » 64130 ORDIARP

MAITRE DE STAGE :

M. FIDELLE FRANCIS

TITRE DE L’ETUDE :

LA CONDUITE DES AGNELLES A L’INSEMINATION ANIMALE EN RACES OVINES LAITIERES DES PYRENEES-ATLANTIQUES

MOTS CLES :

FERTILITE INSEMINATION ANIMALE RACES OVINES LAITIERES REPRODUCTION OVINE

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier mon maître de stage, M. Francis FIDELLE, de m’avoir accueilli au

CDEO et de m’avoir aidé tout au long de la réalisation de mon rapport de stage.

Je veux également remercier Dr Corinne VIAL-NOVELLA, vétérinaire au centre pour ses

conseils et pour sa contribution à la conception de l’enquête.

Un grand merci à tous les bergers du centre, Pierre, Jean-Pierre, Jérôme et Ximun, qui

m’ont fait découvrir leur travail et qui m’ont supporté pendant ces deux mois. J’ai été ravi de

faire mon stage à leurs côtés et j’en garde de bons souvenirs.

Je remercie aussi tous les techniciens d’avoir interrogés les éleveurs pour remplir

l’enquête.

Un merci aux éleveurs d’avoir pris le temps de répondre à l’enquête.

Enfin, merci à mes professeurs pour leurs conseils et relectures de ce rapport.

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RESUME

Le département des Pyrénées-Atlantiques se situe à l’extrême sud-ouest de la France. Sa localisation entre l’Océan Atlantique et la chaine des Pyrénées lui procure un climat et un écosystème naturellement favorables à l’élevage. Ainsi, les Pyrénées-Atlantiques représentent le deuxième bassin ovins lait de France derrière le rayon de Roquefort. La filière ovine laitière prend une place prégnante au sein du département, tant sur le plan économique que culturel. La particularité de cette filière réside dans la présence de trois races laitières locales, à savoir la Manech Tête Rousse, la Manech Tête Noire et la Basco-Béarnaise. Ces races rustiques sont adaptées à leur territoire et permettent la fabrication de produits de qualité tels que l’Appellation d’Origine Protégée « Ossau-Iraty » pour le fromage et le Label Rouge et Indication d’Origine Protégée « Agneau de lait des Pyrénées ». Le Centre Départemental de l’Elevage Ovin (CDEO) se situe à Ordiarp, petit village souletin à égale distance entre Pau et Bayonne. Le CDEO est un organisme technique et génétique mis à la disposition des éleveurs ovins lait du département. Les objectifs poursuivis par le centre sont la préservation des races ovines locales via la mise en place des schémas de sélection, du contrôle de performance et de la diffusion du progrès génétique grâce aux inséminations animales (IA). Dans ce contexte économique difficile, la réussite à l’IA conditionne fortement l’outil de sélection puisque d’une part il permet une amélioration génétique plus rapide et donc une productivité supérieure des animaux. Cette dernière étant synonyme de gains économiques pour l’éleveur, qui est confronté aux difficultés économiques du monde agricole. D’autre part, cette technique reste indéniablement très adaptée aux élevages ovins lait qui ont un fonctionnement basé sur la saisonnalité. Ainsi, la réussite à l’IA pour les éleveurs est primordiale. En effet, elle est considérée comme un investissement pour améliorer la génétique du troupeau et tout éleveur qui n’obtient pas un résultat satisfaisant tend à abandonner cette forme d’investissement génétique. Dans l’optique d’une productivité maximale, certains éleveurs ont fait le choix de pratiquer l’insémination sur les agnelles. Afin d’optimiser au plus la production laitière de la femelle sur toute sa carrière, l’IA est utilisée sur des agnelles de plus en plus jeunes. Or, il est indispensable que ces dernières est acquises les 2/3 de leur poids adulte pour être mises à la reproduction. Par ailleurs, cette pratique est en déclin à cause des mauvais résultats enregistrés. Le taux de fertilité des agnelles connait une baisse significative et le nombre d’agnelles inséminées diminue également. Ainsi, une étude a alors été lancée pour évaluer la conduite des agnelles à l’IA. Il s’agissait d’un questionnaire qui avait pour objectifs de recenser différents facteurs de variation de la fertilité dans les élevages pratiquant l’IA sur les agnelles. L’analyse de ces facteurs à mis en évidence certains critères affectant la fertilité des agnelles. Ainsi, l’âge des agnelles, la transhumance, la saison d’insémination, le bâtiment, l’alimentation et la gestion des béliers dégradent la fertilité des agnelles de manière significative.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................................................................... - 3 -

RESUME ...................................................................................................................................................................................................... - 4 -

SOMMAIRE ................................................................................................................................................................................................ - 5 -

INTRODUCTION ........................................................................................................................................................................................ - 1 -

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE ............................................................................................................................... - 2 -

1. L’élevage ovin dans les Pyrénées-Atlantiques ........................................................................................................................... - 2 -

1.1. Situation géographique et démographique ....................................................................................................................... - 2 -

1.2. La filière ovine dans le département .................................................................................................................................... - 3 -

1.3. Les brebis laitières présentes dans le département ......................................................................................................... - 4 -

2. Le Centre Départemental de l’Elevage Ovin .............................................................................................................................. - 6 -

2.1. Présentation ............................................................................................................................................................................... - 6 -

2.2. Historique du centre ................................................................................................................................................................ - 7 -

2.3. Les services du centre .............................................................................................................................................................. - 7 -

2.3.1. Les services génétiques ........................................................................................................................................................... - 8 -

2.3.1.1. Le contrôle laitier ................................................................................................................................................................. - 8 -

2.3.1.2. Les béliers du centre ........................................................................................................................................................... - 8 -

2.3.1.3. Les inséminations animales et les échographies .......................................................................................................... - 9 -

3. Des systèmes de production variés ............................................................................................................................................. - 9 -

3.1. Les différents systèmes d’élevage......................................................................................................................................... - 9 -

3.2. La conduite des agnelles à l’IA ............................................................................................................................................. - 10 -

3.3. Les résultats ............................................................................................................................................................................. - 11 -

4. Problématique de l’étude ........................................................................................................................................................... - 12 -

DEUXIEME PARTIE : OUTILS ET METHODES ................................................................................................................................... - 13 -

1. La démarche générale ................................................................................................................................................................. - 13 -

1.1. Les recherches bibliographiques ........................................................................................................................................ - 13 -

1.2. La technique de l’insémination animale ........................................................................................................................... - 13 -

1.3. La synchronisation et l’induction des chaleurs avec l’utilisation d’éponges vaginales ........................................... - 14 -

2. Démarche de l'enquête ............................................................................................................................................................... - 15 -

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ........................................................................................................................................................ - 17 -

1. Présentation de l’échantillon ...................................................................................................................................................... - 17 -

2. Analyse des données .................................................................................................................................................................... - 17 -

2.1. La race ...................................................................................................................................................................................... - 17 -

2.2. L’âge .......................................................................................................................................................................................... - 18 -

2.3. La saison ................................................................................................................................................................................... - 19 -

2.4. La transhumance ................................................................................................................................................................... - 19 -

2.5. La tonte .................................................................................................................................................................................... - 20 -

2.6. Le sevrage ................................................................................................................................................................................ - 20 -

2.7. L’organisation de l’IA ............................................................................................................................................................. - 21 -

2.8. La gestion des béliers ............................................................................................................................................................ - 21 -

2.9. Le bâtiment des agnelles ...................................................................................................................................................... - 21 -

2.10. L’état sanitaire et la prophylaxie ......................................................................................................................................... - 22 -

2.10.1. Pathologies ........................................................................................................................................................................ - 22 -

2.10.2. Traitements antiparasitaires .......................................................................................................................................... - 22 -

2.10.3. Vaccination des agnelles ................................................................................................................................................. - 22 -

2.10.4. Vaccination des mères en fin de gestation ................................................................................................................. - 23 -

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2.11. L’alimentation des agnelles ................................................................................................................................................. - 23 -

2.11.1. Les fourrages ..................................................................................................................................................................... - 23 -

2.11.2. La pâture ............................................................................................................................................................................. - 23 -

2.11.3. Les concentrés .................................................................................................................................................................. - 23 -

2.11.4. Les minéraux ..................................................................................................................................................................... - 25 -

2.12. Les essais de dosages PMSG ............................................................................................................................................... - 26 -

QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS .............................................................................................................. - 27 -

1. La race de l’agnelle ........................................................................................................................................................................ - 27 -

2. La qualité des agnelles destinées à l’IA ..................................................................................................................................... - 27 -

3. Le conseil sur les pratiques alimentaires .................................................................................................................................. - 27 -

3.1. Les pratiques à éviter ..................................................................................................................................................................... - 27 -

3.2. Les pratiques favorisant la fertilité .............................................................................................................................................. - 28 -

4. La prophylaxie ................................................................................................................................................................................ - 28 -

5. L’organisation de l’IA..................................................................................................................................................................... - 29 -

6. Les conditions d’élevages ............................................................................................................................................................ - 29 -

7. Les limites de l’étude .................................................................................................................................................................... - 30 -

CONCLUSION .......................................................................................................................................................................................... - 31 -

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................................................................. I

TABLE DES TABLEAUX.................................................................................................................................................................................. II

TABLE DES FIGURES .................................................................................................................................................................................... III

TABLE DES ANNEXES................................................................................................................................................................................... IV

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INTRODUCTION

J'ai effectué mon stage au Centre Départemental de l'Elevage Ovin (CDEO) situé à

Ordiarp dans les Pyrénées-Atlantiques, il s'agit d'un centre de collecte de semence et d'insémination animale ovin lait. Cet organisme a été créé grâce à la forte volonté des éleveurs du territoire qui tenaient à sauvegarder les trois races locales : la Manech Tête Rousse (MTR), la Manech Tête Noire (MTN) et la Basco Béarnaise (BB).

Le département des Pyrénées-Atlantiques abrite le deuxième bassin ovin laitier de

France après le rayon de Roquefort. Les types d’élevages qui le caractérisent sont relativement extensifs du fait de leur dépendance au milieu et surtout de leur situation en zone de montagne. Il s’agit d’exploitations souvent familiales avec un troupeau de brebis laitières associé à des bovins allaitants.

Compte tenu des difficultés économiques croissantes dans le secteur agricole, le

maintien voire l’amélioration du revenu des éleveurs les incite à augmenter leur productivité. Cette dernière passe par une évolution des modes de conduites d’élevage, en particulier en travaillant sur la génétique du troupeau. De là, les schémas de sélection des races ovines laitières locales ont été mis en place dans les années 1970 par les UPRa. En effet, l’objectif était de conserver les trois races locales, de développer des produits de qualité reconnus et d’améliorer la productivité en diffusant le progrès génétique via l’Insémination Animale (IA). Dans ce contexte économique difficile, avec des impératifs financiers cruciaux pour la viabilité des exploitations, la réussite de la reproduction et en particulier de l’IA devient incontournable.

Afin d’améliorer la productivité de leur troupeau les éleveurs ont avancé les dates d’insémination des agnelles. Ainsi, en à peine dix ans, les dates d’IA agnelles ont été avancées d’un mois. Cette progression n’est pas sans répercussion sur la reproduction des agnelles et sur la conduite de ces dernières, qui doit s’avérer être efficace pour qu’elles aient atteint le poids suffisant pour être aptes à la reproduction. Jusqu’alors aucune étude n’a été menée sur la conduite des agnelles à l’IA. Les éleveurs continuent chaque année à mettre leurs agnelles à la reproduction de plus en plus jeunes et nombreux sont ceux qui craignent de mauvais résultats à l’IA. Ainsi beaucoup d’éleveurs abandonnent cette technique compromettant l’amélioration génétique de leur troupeau et entrainant une perte économique. Ainsi, est née la problématique suivante : « Quelles sont les pratiques permettant d’améliorer le taux de réussite à l’insémination chez les agnelles dans les élevages ovins lait des Pyrénées-Atlantiques ». Pour y répondre, j’ai fait le choix de réaliser une enquête afin d’évaluer la conduite d’élevage des agnelles à l’IA. Elle a pour objectif de mettre en évidence d’éventuels facteurs communs aux élevages pouvant détériorer la fertilité des agnelles. Ce rapport s’articule en quatre parties : la première partie présente de manière générale le lieu de stage et l’entreprise, la seconde partie correspond à la méthodologie utilisée pour répondre à la problématique, la troisième partie expose les résultats de l’enquête et enfin la dernière partie fait part des différentes propositions qu’il est possible de faire suite à l’analyse des résultats.

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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE

1. L’élevage ovin dans les Pyrénées-Atlantiques 1.1. Situation géographique et démographique

Le département des Pyrénées-Atlantiques (PA) est situé à l’extrême sud-ouest de la

France, dans la région Nouvelle-Aquitaine. Il est limitrophe des départements des Landes, du

Gers et des Hautes Pyrénées. Il est bordé à l’ouest par l’océan Atlantique et est délimité au

sud par la chaîne pyrénéenne qui sert de frontière naturelle entre la France et l’Espagne.

Ce département est divisé en deux territoires : le Béarn à l’est et le Pays Basque

français à l’ouest. Ce dernier étant lui-même séparé en trois provinces : le Labourd, la Basse

Navarre et la Soule.

Figure 2 : Les provinces des Pyrénées Atlantiques. (Source : http://www.francebalade.com)

Les Pyrénées Atlantiques comptent plus 660 000 habitants. La préfecture est Pau avec

près de 80 000 habitants, viennent ensuite des communes avec plus de 20 000 habitants

comme Bayonne, Biarritz ou Anglet. Néanmoins, il reste un territoire rural.

Au rang agricole, il est le premier producteur national de fromage fermier et le second

pour le maïs grain.

Région Nouvelle-Aquitaine

Les Pyrénées-Atlantiques

Ordiarp (CDEO)

Pays Basque français

Figure 1 : Situation géographique des Pyrénées Atlantiques. (Source : www.wikimedia.org)

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Le climat y est plutôt doux et humide. Cependant, du fait d’une différence d’altitude

de près de 3 000 mètres entre les points les plus bas et le plus élevé, deux climats peuvent se

distinguer : océanique et montagnard. La pluviométrie importante et les températures

clémentes favorisent la pousse de l’herbe et la culture du maïs, qui sont la base de

l’alimentation du bétail dans le département.

Les Pyrénées-Atlantiques se partagent entre océan, montagnes et plaines lui forgeant

un patrimoine naturel et culturel d’une grande richesse.

1.2. La filière ovine dans le département

La filière ovine laitière occupe une place importante dans l’économie des Pyrénées-Atlantiques, près des 2/3 de la main d’œuvre agricole du département. En 30 ans, cette filière a connu une forte croissance, représentant aujourd’hui 1/3 des effectifs nationaux d’ovins lait. Dans le même temps, les volumes de lait collectés ont été multipliés par cinq. Aujourd’hui, 85 % du lait produit dans le département est du lait de brebis, il ne représentait que 35 % en 1980 (Agreste, 2014).

Le département des Pyrénées-Atlantiques abrite le deuxième bassin de l'élevage ovin

laitier de France derrière le rayon de Roquefort et devant la Corse. En effet, cette production occupe près de 2 300 éleveurs avec un nombre total de 480 000 brebis laitières qui positionne le département à la seconde place après l’Aveyron. Les PA produisent plus de 20 % de la production nationale de lait de brebis avec environ 50 millions de litres collectés par an. Les volumes de lait produits progressent fortement depuis ces dix dernières années : plus de 15 millions de litres, cela s’explique notamment par un accroissement des performances laitières des races locales.

Dans les années 1970, la commercialisation du lait de brebis rencontrait des difficultés,

un syndicat de défense et une demande de reconnaissance ont ainsi été créés. En 1980, un fromage d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est accepté, l’AOC Ossau-Iraty, il obtient le signe de qualité européen d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) en 1996. Un cahier des charges strict instaure des critères précis quant à la confection de ce fromage, notamment l’élevage d’une des trois races laitières locales, une durée de pâturage de 240 jours et une alimentation qui provient de la zone AOP. Aujourd’hui 80 % des éleveurs sont engagés sous ce signe.

La transformation fromagère avoisine les 12 000 tonnes par an dont 3 000 tonnes en

AOP Ossau-Iraty. Le prix de collecte du lait est d’en moyenne de 1 095 €/1 000 litres en 2015. Pour les fromages fermiers, la valorisation reste nettement plus élevée : autour 1 800 €/1 000 litres. De plus, la production de lait de brebis bio tend également à se développer, des laiteries en recherche pour la confection d’un Ossau-Iraty bio au lait cru. Le lait bio est valorisé à une hauteur de 1 450 €/1 000 litres (Institut de L’Elevage, 2012).

Bien que le prix du lait de brebis soit relativement élevé, les coûts de production

restent également très hauts, surtout pour l’alimentation animale. En 1990, les charges d’approvisionnement représentaient 60 % des coûts de production, ils en représentent aujourd’hui 85 %. Les récentes augmentations des aides agricoles ovines dont ont bénéficiés

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les éleveurs ovins ne permettent de se projeter à long terme. Ce manque de visibilité dans le temps contraint les investissements qui sont garants de la compétitivité sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Les structures d’exploitation ont considérablement augmenté ces dix dernières

années, cela se marque au niveau de la taille des troupeaux qui ne cessent de s’agrandir. Ces dix dernières années l’effectif moyen par exploitation est passé de 180 femelles à 225. Cette restructuration s’est accompagnée par une intensification de la production pouvant parfois s’opérer au détriment de la filière et de l’environnement. Par exemple, en 2000, trois quart des élevages pratiquaient la transhumance, ils ne représentent plus qu’un tiers en 2010. Ce qui équivaut au cours de cette décennie à une diminution de près d’un tiers des brebis placées en estive. On observe en parallèle une légère baisse des élevages en montagne alors qu’ils progressent en plaine. En 10 ans, les PA ont perdu 440 élevages ovins lait, essentiellement des petits élevages de montagne (Agreste, 2014). Cette amélioration de la productivité se réalise grâce à des acteurs de la filière tel que le CDEO qui travaille sur l’amélioration génétique des troupeaux et des méthodes de reproduction. 1.3. Les brebis laitières présentes dans le département

Les brebis laitières sont présentes historiquement dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Trois races sont présentes dans ce bassin : la Manech Tête Rousse, la Manech Tête Noire et la Basco-Béarnaise. Leur maintien et leur développement représentent une caractéristique très importante de la filière laitière locale. Ces trois races sont reconnues par le Ministère de l’Agriculture depuis 1970 et sont intégrées dans un schéma de sélection depuis 1975.

La production laitière de ces dernières dépasse les 150 litres de lait par lactation et par brebis. À titre de comparaison aucune des races ne dépassait le seuil des 100 litres de lait produits en moyenne par brebis avant le milieu des années 1990.

Ces races ne sont pas menacées, leur effectif dépassant largement les 8 000 femelles reproductrices. Cependant l'effectif des Manech Tête Noire est en baisse, souvent au profit des Manech Tête Rousse plus productives.

Ces races locales sont bien adaptées à la transhumance. Pour les élevages qui la

réalisent encore, elle a lieu dans les montagnes pyrénéennes et dure de 3 à 5 mois. Du fait de leur rusticité, les brebis sont aptes au désaisonnement et sont faciles à traire.

La traite se fait de décembre à juillet et se poursuit, pour les systèmes transhumants, en estive dans les kayolars, des cabanes de bergers aménagées. Ces races sont élevées pour leur lait qui est en partie destiné à la fabrication de fromage, dont le plus reconnu : l’AOP Ossau-Iraty.

Les agneaux sont généralement sevrés entre 35 à 50 jours, puis sont envoyés en Espagne pour être abattus. Quelques-uns sont abattus sur place pour être valorisés sous l’Indication d’Origine Protégée (IGP) et le Label Rouge (LR) « agneau de lait des Pyrénées » crée en 1992.

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LA MANECH TETE ROUSSE

La Manech Tête Rousse (MTR) est la race la plus présente avec près de 265 000 brebis. Elle est la plus productive des trois races, environ 210 litres par lactation (≈160 jours) et par brebis. Son standard se caractérise par un format moyen environ 60 cm et un poids compris entre 50 et 60 kg pour les brebis et autour de 70 kg pour les béliers.

Le corps est long supporté par des membres forts. La mamelle est développée et donc facile à traire. Sa toison légèrement rousse est composée de longues mèches grossières. Sa tête comme ses membres et le collier sont roux. Les cornes sont absentes chez les femelles et parfois présentes chez les béliers. Cette race s’est développée sur les zones les plus productives, principalement sur les coteaux basques où le climat, humide et doux en hiver, permet une bonne pousse de l’herbe. Les brebis pâturent toute l’année. La transhumance est peu ou pas pratiquée et l’agnelage est souvent précoce (13-15 mois).

LA BASCO-BEARNAISE La Basco-Béarnaise (BB) est surtout présente sur les montagnes béarnaises. Cette race laitière est reconnaissable par son chanfrein très busqué. Elle avoisine les 80 000 individus. Son format est le plus développé des trois races laitières, les brebis font environ 75 cm pour 60 kg, et les béliers environ 85 cm pour 80 kg. La brebis a une production moyenne, autour 190 litres de lait par lactation (≈150 jours). Les cornes sont présentes chez les deux sexes et s'enroulent en formant une spirale autour des oreilles. Sa toison est blanche avec de longues mèches parfois frisées. Généralement, les troupeaux sont dans la vallée l’hiver et montent en estive l’été. Les agnelages ont lieu à la descente des brebis, à partir d’octobre. A cause du peu d’herbe en hiver, les brebis restent à l’intérieur de novembre à mars. Beaucoup d’éleveurs préfèrent encore transformer le lait plutôt que de le vendre aux industriels.

LA MANECH TETE NOIRE La Manech Tête Noire (MTN) est originaire des montagnes du Pays Basque. L'effectif est en baisse, il est passé de plus de 85 000 individus en 2010 à moins de 79 000 en 2014. Elle a un poids compris entre 55 et 60 kg pour les brebis et environ 70 kg pour les béliers. Elle est la moins productive des trois races en moyenne 160 litres de lait en 145 jours par brebis. Le cornage est présent chez les deux sexes mais il est plus

imposant chez le mâle. Son chanfrein est long et étroit. La toison est blanche composée de longues mèches grossières, la tête et les membres sont noirs, le collier a également une teinte noirâtre. Très rustique elle occupe généralement les terrains les plus difficiles de la montagne basque. Son système d’élevage est essentiellement basé sur l’herbe.

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Figure 3 : zones d’élevage des races locales

LES RACES EXOGENES Des races telles que la Lacaune ou l’Assaf représentent une forte concurrence pour les races locales, ces dernières ayant un niveau de production bien supérieur (>250 litres par lactation). Elles sont près de 30 000 femelles mais sont cependant écartées du cahier des charges de l’AOP Ossau-Iraty.

2. Le Centre Départemental de l’Elevage Ovin 2.1. Présentation

Le Centre Départemental de l’Elevage Ovin (CDEO) est situé sur la commune d’Ordiarp,

dans la Soule, la plus petite province du Pays Basque. Il se trouve au croisement des berceaux

des trois races ovines laitières locales. La Manech Tête Rousse plutôt localisée à l’ouest du

département, la Manech Tête Noire au sud dans les montagnes basques et la Basco-Béarnaise

dans le Haut Béarn à l’est.

Le CDEO est une coopérative agricole fondée en 1985. Elle a été créée à partir d'une

forte volonté des éleveurs de la région. Ils voulaient s'assurer du développement de leur système de production et de la continuité du pastoralisme. En effet, ils tenaient à ce que les trois races locales soient préservées, une menace des races plus productives inquiétait les agriculteurs. Ces derniers souhaitaient également que le développement de la technicité, gage d'amélioration de la rentabilité, soit favorisé. Et enfin que leurs produits soient identifiés pour mieux être reconnus sous des signes officiels de qualité : un fromage de qualité L'AOP « Ossau-Iraty » et l’IGP et LR « Agneau de lait des Pyrénées ». Géographiquement le CDEO se trouve au centre du département pour être à proximité des élevages notamment en période d’insémination car la semence des béliers est utilisée fraîche, elle doit donc être mise en place dans les 10 heures qui suivent le prélèvement.

Aujourd'hui, le centre accompagne les éleveurs, notamment sur la sélection des races

locales de brebis laitières et propose également un appui technique aux éleveurs dans trois domaines : l’alimentation, la production laitière et la reproduction. De plus, il assure les inséminations animales, le contrôle laitier et les échographies qui sont réalisés par les techniciens du centre.

CDEO

MTR

MTN BB

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Figure 4 : Zone de production AOP Ossau-Iraty (source : l’élevage ovin laitier des Pyrénées Atlantiques

en 2020, GIS Recherches sur les ovins laits des Pyrénées Atlantiques, 2005)

Figure 5 : Organisation de la filière ovine laitière dans les Pyrénées Atlantiques (source : CDEO, 2015)

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Le CDEO est une Entreprise de sélection (ES) qui reçoit ses missions et ses orientations de l’Organisme de Sélection (OS) des Races Ovines Laitières des Pyrénées (ROLP). Cet OS, anciennement UPRa, regroupe des éleveurs (sélectionneurs et utilisateurs) et des représentants d’organismes économiques. Ensemble, ils vont décider des objectifs de sélection à savoir pour le moment : préservation et promotion de la race, la quantité de lait par brebis, la qualité du lait (taux butyreux, taux protéique) et la résistance à la tremblante. D’autres critères, souvent des volontés exprimées par les éleveurs, sont actuellement à l’étude, par exemple le nombre de cellules somatiques du lait, la conformation de la mamelle, la longévité et la résistance au parasitisme. La génomique des ROPL est mise en place dès 2017. Le CDEO applique les décisions de l’OS et met en place les schémas de sélection des ROLP (figure 5). Chaque race a son propre schéma de sélection. Ils ont été mis en place par l’UPRa des ROLP dans les années 1970. 2.2. Historique du centre

Avant la création du CDEO, il existait quatre organismes distincts qui ont été regroupés

en 1985 pour former cette coopérative. Il y avait alors : - L'UPRa (Unité de sélection et de Promotion des Races animales), créée en 1972,

assurait le pilotage des schémas de sélection des trois races ; - le SCLO (Syndicat de Contrôle Laitier Ovin) fondé en 1976, gérait le contrôle de

performances et apportait de l'appui technique ; - la CIOP (Coopérative d'Insémination Ovine des Pyrénées) née en 1975, s'occupait des

inséminations animales, des approvisionnements, des prestations de services ; - la SICA CREOM (Société d'Intérêt Collectif Agricole Centre de Recherche et

d'Expérimentation sur les Ovins et la Montagne), installée en 1980, pilotait des études, mettait au point d'outils d'appui technique et dirigeait l'animation pastorale.

Cette mise en commun avait pour but de simplifier la gestion administrative et financière qui était jusqu'alors laborieuse. En 2004, la CIOP, le SCLO et l’UPRa se sont regroupés sous le nom de SCA CDEO (Société Coopérative Agricole Centre Départemental de l’Elevage Ovin). 2.3. Les services du centre

Aujourd’hui la coopérative fonctionne en trois secteurs : - l’administration se charge de l’accueil, du secrétariat, de la comptabilité, de

l’administration et de l’informatique ; - les services liés à la génétique pilotent les trois schémas de sélection dictés par l’OS, la

gestion du centre d’élevage, la réalisation des IA, le suivi de gestation, le contrôle des performances laitières accompagné d’un appui technique ;

- le service de bureaux d’études qui représente un outil pour les appuis techniques. Il travaille sur le pastoralisme et s’occupe de maintenir cette activité en soutenant des actions ou en participant à l’entretien de structures.

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2.3.1. Les services génétiques 2.3.1.1. Le contrôle laitier Le centre compte environ 350 adhérents en Contrôle Laitier Officiel (CLO) et plus de 100 adhérents en Contrôle Laitier Simplifié (CLS).

- Le Contrôle Laitier Officiel : les adhérents au CLO sont des éleveurs sélectionneurs qui sont supports de testage et créateurs du progrès génétique. Ils ont l’obligation de garder les agnelles issues d’accouplements raisonnés et de fournir les agneaux issus de ces mêmes accouplements.

- Le Contrôle Laitier Simplifié : les éleveurs signent un contrat de sélection « diffusion » pour travailler efficacement à l’échelle de leur troupeau. Ils peuvent progresser génétiquement avec moins de contraintes que dans le CLO. Les éleveurs ne sont pas contraints de garder les agnelles issues d’IA ni de fournir les futurs mâles reproducteurs. Seulement quatre contrôles laitiers peuvent être réalisés par an.

2.3.1.2. Les béliers du centre

La sélection se fait en deux étapes : - La sélection sur ascendance en accouplant des mères à béliers avec des pères à béliers

pour que les agneaux qui entrent en testage soient issus des meilleurs parents possibles ; le choix de ces agneaux se fait donc à partir des index du père et de la mère, l’index de ce produit sera calculé ainsi :

[Index sur ascendance du fils = (𝑖𝑛𝑑𝑒𝑥 𝑚è𝑟𝑒+𝑖𝑛𝑑𝑒𝑥 𝑝è𝑟𝑒)

2 ]

- La sélection sur descendance (ou le testage) pour confirmer la valeur génétique du jeune mâle.

Administration 7,79ETP - Accueil & Secrétariat

- Gestion & Comptabilité - Juridique & Social

- Informatique

Coopérative CDEO

Entreprise de sélection

Services Génétiques 34,46 ETP - Pilotage des schémas de sélection - Contrôles des performances - Réalisation d’Inséminations Animales

Accompagnement technique des éleveurs 9,6 ETP - Développement et mise en œuvre d’outils d’appuis techniques - Animation Pastorale

Figure 6 : organisation de la coopérative CDEO (Source : CDEO 2015)

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Pour pouvoir réaliser les inséminations, le centre possède près de 1200 béliers. Les agneaux issus de mères à bélier (les meilleures femelles de la race) rentrent en testage à environ 2 mois. Le testage dure entre 6 mois et 2 ans et demi. On leur prélève au moins 120 doses, l’objectif est d’obtenir 30 filles qui seront au contrôle laitier une fois qu’elles auront mis bas. Afin d'avoir un index valable, ce dernier est combiné entre les résultats de l’ascendance du bélier et les résultats de descendance. Ces béliers sont donc en attente d'indexation. Les béliers ayant terminés leur testage et dont on connaît leur index sont :

• soit ‘’détériorateurs’’ et ils sont vendus pour la boucherie ;

• soit ils ont de bons index (>100) et ils sont gardés pour la récolte. Les meilleurs béliers qui sont gardés resteront au CDEO afin d’être prélevés, ce sont les améliorateurs. Parmi ces améliorateurs il y a des élites (pères à béliers) qui seront accouplés en priorité avec les mères à béliers afin que la génétique avance au plus vite.

Il y a également les espoirs, leurs parents étaient génétiquement bons, on attend d'eux qu’il le soit tout autant (sélection sur ascendance), mais ils doivent quand même faire leurs preuves pour passer améliorateurs. Le centre dispose aussi d'une trentaine de béliers herbagers (Suffolk, Charollais, Berrichon du Cher). Utilisés en croisement, ils permettent d'obtenir des agneaux de meilleure conformation et donc d'être vendus plus chers. Ils sont utilisés sur des brebis à potentiel génétique faible et sur les agnelles pour que les agneaux naissent plus lourds. En effet, ils sont plus robustes et prennent du poids plus rapidement ce qui augmente leur chance de survie. Une trentaine de brebis est présente au centre, ces dernières sont utilisées comme boute-en-train. 2.3.1.3. Les inséminations animales et les échographies

Les techniciens du centre ont également en charge la reproduction des troupeaux. Dans la plupart des cas, ils réalisent pendant la période des IA les poses d’éponges vaginales et leur retrait ainsi que l’injection de PMSG.

Ils gèrent également les inséminations, environ 90 000 inséminations sont réalisées

chaque année sur la période de mai à septembre. Ce nombre n’a cessé d’augmenter depuis la mise en place de la technique dans les années 1970 jusque dans les années 2000. Depuis ces 15 dernières années, ce nombre stagne à cause notamment d’un contexte économique difficile et une réticence des éleveurs à inséminer la totalité de leur troupeau par crainte des mauvais résultats à l’IA.

Les échographies sont également gérées par les techniciens du centre, elles sont réalisées souvent une trentaine de jour après les IA.

3. Des systèmes de production variés 3.1. Les différents systèmes d’élevage

Les exploitations des Pyrénées Atlantiques sont en général de petites fermes familiales avec

une troupe d'environ 230 brebis laitières associées à 15 vaches allaitantes Blonde

d’Aquitaine.

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Octo-bre

Nov-embre

Déc-embre

janvier février mars avril mai juin juillet août Sept-embre

Figure 7 : Conduite du troupeau ovin laitier en Pyrénées Atlantiques

Début traite

Agnelages Fin traite

Production de lait :

(Livraison ou transformation

fromagère)

I A I A Agnelles

Bergerie Estives

Système traditionnel transhumant et intermédiaire transhumant

Pâturage

Système non-transhumant

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La surface agricole des exploitations du département est en moyenne de 35 hectares. La pratique de la transhumance est une tradition ancestrale dans les Pyrénées mais aujourd’hui seulement 2/3 des élevages la pratiquent.

Les élevages de brebis laitières sont situés, pour plus de 80%, en zone de montagne ou

haute montagne. Ainsi la majorité des exploitations est dépendante, du fait du peu de surfaces et parfois d'un chargement très important, de l'achat de fourrages extérieurs et ce malgré la pratique de la transhumance.

Il existe une multitude de modes d'élevages des ovins laits dans les Pyrénées-

Atlantiques, autant de systèmes de production qu’il y a d’élevages. Cependant on peut les classer selon leur situation, la race, la taille ou la conduite de l'exploitation.

Trois systèmes se dégagent :

- Le système traditionnel transhumant correspond aux petits élevages de montagnes. Les brebis passent de 4 à 5 mois dans les estives l’été. Les surfaces fourragères sont des prairies naturelles peu accessibles d'où un achat important de fourrages. La première mise à la reproduction se fait à 1 an et demi. Ce sont majoritairement des élevages de MTN.

- Les élevages intermédiaires transhumants sont situés en zone de piémont, plus favorable aux cultures. La transhumance dure entre 3 et 4 mois et la mise à la reproduction se fait entre 9 mois et 1 an et demi. Ce sont des élevages de BB et de MTR.

- Les non transhumants sont des structures moyennes situées dans les coteaux, la conduite des surfaces et des troupeaux est plus intensive. La culture du maïs est largement développée. La transhumance n'est pas pratiquée et la première mise à la reproduction se fait entre 7 et 9 mois. Les troupeaux sont plus grands et principalement menés en MTR, ces derniers ont tendance à se développer au profit des élevages traditionnels.

Bien qu’il existe une grande diversité des systèmes de production, une particularité rassemble les élevages. En effet, ces derniers ont un fonctionnement basé sur la saisonnalité. Les inséminations et luttes ont lieu pour la majorité de fin mai à mi-juillet, avant la transhumance, pour ceux qui la pratique. Les brebis agnellent à partir de début novembre, elles sont alors menées en bergerie avec un pâturage hivernal. La traite commence un mois après les agnelages, ce qui correspond au sevrage des agneaux. Elle se poursuit jusqu'à mi-juillet de l’année suivante. La lactation atteint son pic vers le mois de février (figure n°7).

3.2. La conduite des agnelles à l’IA

Selon les types d’élevages, les agnelles ne sont pas mises à la reproduction au même moment ni au même âge. Les agnelles mettent bas plus tard que les adultes et ont donc moins de temps pour récupérer et se préparer à la reproduction. Les mauvais résultats en antenaises peuvent s’expliquer par un intervalle « mise bas précédente – IA » plus court.

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0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

3/5 13/5 23/5 2/6 12/6 22/6 2/7 12/7 22/7 1/8 11/8 21/8 31/8 10/9 20/9 30/9 10/10 20/10

Fert

ilité

Répartition des élevages selon leur fertilité au cours des annéees 2006, 2010, 2014

2006

2010

2014

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

< 3 cycles <2 cycles < 1 cycle 0 à 1 cycle > 1 cycle > 2 cycles >3 cycles >4 cycles

po

urc

en

tage

de

s é

leva

ges

Evolution de l'IA agnelle entre 2006 et 2014 exprimé en cycle sexuel

Figure 10 : Répartition des élevages selon l’avancée de l’IA en agnelle en termes de cycle sexuel entre 2006 et

2014

Figure 9 : Taux de fertilité des agnelles par élevage en fonction de la saison des IA agnelle sur trois campagnes

Figure 8 : cycle classique de production ovin lait

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Les éleveurs se sont rendus compte de ce problème et ont mis en place plusieurs

techniques de mise à la reproduction des agnelles : - certains choisissent de ne pas mettre les agnelles à la reproduction, elles sont

inséminées l'année suivante avec les adultes. Les antenaises sont alors âgées de 1 an et demi lorsqu’elles sont mises à la reproduction et agnellent donc à 2 ans, ce qui correspond à des élevages de MTN ;

- certains font le choix d'inséminer les agnelles en même temps que les adultes c'est-à-dire vers fin mai ou début juin. Les agnelles ont alors entre 6 et 8 mois. Cela implique une bonne gestion de la croissance des agnelles pour qu'elles soient aptes à l'IA. Ce choix d’inséminer les agnelles plus tôt est une tendance qui s’accroît au fil des années avec une part importante d’éleveurs MTR qui inséminent les agnelles de plus en plus tôt. Celles qui ne sont pas gestantes suite à l’IA ou suite au premier retour (au cycle suivant c'est-à-dire 17 jours après) sont laissées vides pour éviter qu’elles ne soient décalées par rapport aux autres et qu’elles aient un intervalle « mise bas précédente - IA » trop court l’année suivante ;

- enfin d'autres choisissent d'inséminer les agnelles aux mois d’août/septembre et de décaler l'IA l'année suivante par rapport aux adultes. Ainsi l'éleveur insémine les adultes en juin et les antenaises au mois de juillet. L’éleveur évite un intervalle « mise bas précédente – IA » trop court et les agnelles ont acquis le poids suffisant pour être mises à la reproduction (figure n°7-8).

Il est important pour les éleveurs de prendre conscience du problème et de revoir son système d’élevage afin d’avoir des antenaises avec un intervalle « mise bas précédente – IA » correct. Chez les ovins la recommandation est de 60 à 90 jours post-partum pour la mise à la reproduction suivante. La réussite à l’insémination augmente avec l’intervalle entre MB précédente et IA. Ainsi, la reproduction des agnelles est très importante pour ne pas pénaliser la carrière de la femelle.

3.3. Les résultats Les résultats de fertilité montent que les mêmes élevages inséminant les agnelles en 2006 et en 2014 ont avancé d’un mois en 8 ans la période d’insémination des agnelles. Alors qu’en 2006 les IA étaient regroupées entre le 2 juillet et le 30 septembre, elles sont en 2014, groupées entre le 2 juin et le 31 août (figure 9). Ainsi, entre 2006 et 2014, environ 50% des élevages ont avancé l’IA agnelle de plus d’un cycle c’est-à-dire plus concrètement qu’un élevage sur deux inséminent ses agnelles au moins 17 jours plus tôt qu’il y a dix ans (figure 10). Cette évolution a permis de réaliser les IA agnelles en même temps que les adultes évitant de décaler l’année suivante les IA des antenaises et permettant de démarrer la traite des femelles à la même date.

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4. Problématique de l’étude

Afin d’augmenter la productivité de leur troupeau, les éleveurs ovins lait des Pyrénées- Atlantiques ont fait le choix d’inséminer les agnelles précocement. Elles sont mises à la reproduction le plus jeune possible pour pouvoir augmenter le progrès génétique rapidement mais aussi pour réduire leur temps d’improductivité. Cette mise à la reproduction relativement précoce oblige les éleveurs à avoir une conduite rigoureuse notamment pour assurer la croissance des agnelles. En effet, elles doivent avoir atteint au moins les 2/3 de leur poids adulte pour être aptes à la reproduction. Cet objectif est primordial pour que les agnelles réussissent à l’IA et les éleveurs qui souhaitent pratiquer l’insémination sur ces dernières doivent prendre en compte ce critère important.

Cependant, ce critère n’est pas le seul à intervenir sur la réussite des agnelles à l’IA. La

conduite de ces dernières doit être irréprochable et les mauvais résultats laissent penser que certaines pratiques sont défaillantes. En effet, dans certains élevages qui utilisent l’IA agnelle, des taux de fertilité inférieurs à 50 % sont parfois enregistrés. De plus, il existe une grande disparité entre les élevages et des variations annuelles importantes au sein d’un même élevage. Beaucoup d’éleveurs pensaient améliorer la productivité de leur troupeau en mettant les agnelles à l’IA, se désistent finalement de cette pratique après avoir connu un échec. Cela va à l’encontre de leur objectif qu’est le gain économique. Parce qu’en effet, en inséminant les agnelles, qui ont une haute valeur génétique, avec la semence des béliers améliorateurs, le progrès génétique va être plus rapide. Ainsi, l’éleveur va voir sa production augmenter et par conséquent son revenu aussi. Cependant, le choix d’inséminer les agnelles est réfléchi car il a un coût et les mauvais résultats incitent les éleveurs à délaisser cette technique compromettant ainsi l’amélioration génétique.

Les résultats des dix dernières années montrent une évolution de la fertilité des

agnelles à l’IA plutôt à la hausse (+ 5 points) bien qu’entre 2013 et 2015 elle ait perdue 12 points passant respectivement de 64 % à 52 %. De plus, les éleveurs sont toujours de plus en plus réticents à continuer l’insémination des lots d’agnelles. Plus de 11 000 agnelles ont été inséminées en 2011 et 2012, en 2015 c’est près de 1 800 de moins.

Des données sont relevées chaque année concernant la fertilité des agnelles, mais

aucune étude n’a encore été menée sur leur conduite. L'objectif est de trouver quelles pratiques permettent d'améliorer de la fertilité des agnelles à l’IA. Les facteurs de fertilité sont nombreux et complexes d'où la nécessité de réaliser une enquête, mais également de faire des recherches bibliographiques qui pourraient mettre en avant des pistes d'amélioration de la fertilité.

La problématique suivante a donc été formulée :

Quelles sont les pratiques permettant d’améliorer le taux de réussite à l’insémination chez les agnelles dans les

élevages ovins des Pyrénées-Atlantiques

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DEUXIEME PARTIE : OUTILS ET METHODES

1. La démarche générale 1.1. Les recherches bibliographiques

La fertilité est l’aptitude d’une femelle à être fécondée, elle s'exprime avec le rapport suivant :

𝐹𝑒𝑟𝑡𝑖𝑙𝑖𝑡é =𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑒𝑚𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡 𝑚𝑖𝑠 𝑏𝑎𝑠

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑒𝑚𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑠𝑒𝑠 à 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛x 100

Pour comprendre la problématique, il a été nécessaire de réaliser des recherches sur les techniques autour de l’IA. Ces recherches concernaient plusieurs points : La synchronisation des chaleurs : elle est nécessaire à l’IA pour pouvoir inséminer simultanément toutes les femelles d’un même lot. L’insémination animale : le déroulement de l’IA est présenté. Une enquête a été réalisée afin de connaître les facteurs de variation de la fertilité chez les agnelles. Ces résultats permettront de mettre en avant les éléments à mesurer dans l’enquête et les premières pistes d’amélioration.

1.2. La technique de l’insémination animale

L’IA est une technique de reproduction assistée qui consiste à déposer la semence dans

les voies génitales de la femelle sans qu’il n’y ait de rapport entre le mâle et la femelle. La semence du bélier est utilisée fraîche car elle supporte mal la congélation. Les paillettes qui contiennent la semence sont conservées à 15°C et doivent être utilisée dans les 10 heures qui suivent la collecte. Elles renferment un nombre important de spermatozoïdes de 350 à 400 millions. Pour déposer la semence, l’arrière train de la femelle est soulevé puis placé sur un chevalet ou bien est maintenue par l’éleveur lorsque le chantier se déroule au cornadis. L’inséminateur ouvre la vulve de la femelle avec un spéculum éclairant et avec un pistolet il dépose la semence à l’entrée du col de l’utérus, ce dernier étant infranchissable à cause de la disposition des anneaux en quinconce et de sa structure cartilagineuse.

Avec cette méthode le rythme de travail est d’environ 50 à 60 femelles à l’heure. Il y a

généralement plusieurs personnes mobilisées lors du chantier d’IA : l’éleveur pour maintenir les femelles, l’inséminateur pour l’IA et un préparateur qui met en place les paillettes dans le pistolet prêt à l’insémination.

L’IA présente plusieurs intérêts notamment sur le plan génétique en produisant des

agnelles de renouvellement avec une meilleure génétique à partir de béliers sélectionnés, au niveau de l’organisation du travail, l’insémination se fait sur un assez grand nombre de femelles pour justifier le déplacement d’un inséminateur mais aussi au niveau sanitaire cette technique permet de limiter la dissémination des maladies sexuellement transmissibles puisqu’il n’y pas de rapport entre le mâle et la femelle. L’IA a un coût non négligeable, entre 9 et 15 €/femelle suivant le type de bélier choisi (améliorateur, espoir, élite).

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1.3. La synchronisation et l’induction des chaleurs avec l’utilisation d’éponges vaginales

Cette pratique a été mise au point par l’INRA en 1965, elle est utilisée pour

synchroniser les femelles cyclées en période d’activité sexuelle et pour induire des chaleurs chez les agnelles ou de les provoquer pour les femelles cyclées en période d’anoestrus.

Il s’agit d’une méthode basée sur la reproduction conforme du cycle sexuel de la brebis.

On introduit dans le vagin une éponge en mousse polyuréthane imprégnée d’un

progestagène, de l’acétate de fluorogestone. Cette hormone de synthèse agit comme la progestérone en bloquant le cycle et mime alors une phase lutéale.

Au retrait des éponges, aussi appelé « dépose » on réalise une injection d’hormone

choriogonadotropine équine (eCG anciennement appelée PMSG) en intramusculaire qui a un effet FSH et LH, elle permet d’induire l’ovulation. Ainsi, plus de 95 % des femelles viennent en chaleur 48 heures après.

Les éponges sont dosées différemment et restent de 12 à 14 jours selon le type de

femelles. De même, la dose de PMSG est différente selon l’époque de l’année de la race et de l’âge, ainsi on ne réalise pas la même dose que ce soit une agnelle ou une adulte. Pour des agnelles de 8 mois minimum avec un poids qui correspond au 2/3 du poids adulte, inséminées à contre saison, les traitements hormonaux à réaliser se composent : - d’éponge dosée à 40 mg, posée pour 14 jours ; - d’une injection de PMSG dosée à 400 unité internationale (UI) minimum ; - de la réalisation de l’IA 52 heures à +/- 1 heure après le retrait des éponges.

Les techniciens réalisent la dépose le matin pour inséminer le surlendemain après-midi.

La synchronisation présente plusieurs intérêts : - meilleure réussite lors de la première mise à la reproduction des agnelles ; - désaisonnement des femelles ; - pratique de l’IA : accès à la semence des meilleurs béliers en sélection (renouvellement

du troupeau de haute qualité génétique), limitation des risques sanitaires ; - grouper les agnelages : choix de la période de vente des agneaux pour augmenter les

prix de vente (Dans les PA, la période de vente de l’agneau à lieu pour les fêtes de

Jour 14

Retrait de l’éponge Injection de PMSG

Jour 0

Pose de l’éponge

52 heures +/- 1 heure plus tard

Réalisation de l’IA

Figure 11 : Schéma du principe de la pose des éponges

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noël), surveillance des agnelages facilitée car les mises s’étalent sur quelques jours, homogénéité des agnelles ;

- fixer la date de début de traite.

Cette pratique reste surtout pour l’instant indispensable pour pouvoir pratiquer l’IA chez les

ovins.

2. Démarche de l'enquête

Il s’agit d’une enquête de conduite d’élevage des agnelles dans les élevages ovins lait des Pyrénées-Atlantiques (Annexe 4). Elle a pour objectif d’évaluer la conduite des agnelles à l’IA, puisque depuis plusieurs années la conduite de ces dernières a évoluée. La mission est aussi de déceler d’éventuels facteurs communs aux élevages qui pourraient détériorer la fertilité de ces dernières. Elle a été réalisée dans 63 élevages qui enregistraient des résultats de fertilité très variables les uns des autres, et qui ont une conduite différente des agnelles à l’IA.

L’enquête se divise en plusieurs grandes parties, en insistant notamment sur : - la conduite en général des agnelles, c’est-à-dire leur logement, la pratique du sevrage,

la transhumance ; - l’alimentation à différents stades de croissance avec les quantités de fourrages et de

concentrés distribuées ; - la reproduction avec le déroulement de l’IA et la gestion des béliers ; - le plan sanitaire et prophylactique en recensant les pathologies sur le troupeau puis

sur les agnelles et les différents traitements qui sont réalisés sur les agnelles et sur les mères gestantes.

Dans le cadre de ma problématique de stage, j’ai pris la décision de réaliser une enquête pour venir en aide aux éleveurs qui inséminent leurs agnelles. Pour cela j’ai réalisé des recherchent bibliographiques afin de connaître les facteurs influant sur la fertilité en ovin. En parallèle, je me suis renseigné sur la conduite des différents élevages ovins lait des Pyrénées-Atlantiques pour adapter les questions de l’enquête. J’ai ensuite commencé à rédiger le questionnaire avec l’aide de la vétérinaire du centre puis j’ai fait des essais dans quelques élevages pour évaluer la pertinence et la cohérence entre les questions et les réponses. De là, j’ai affiné mes questions et j’ai fait en sorte qu’elles soient plus compréhensibles et qu’elles répondent à mes attentes. De plus, pour faciliter la saisie des réponses, j’ai réalisé un document Excel qui reprend toutes les questions. Ainsi, les techniciens du centre qui se chargeaient de réaliser les enquêtes auprès des éleveurs avaient le choix entre la version papier et la forme Excel.

La démarche de l’enquête se divise en quatre phases comme suivant :

• La première phase consiste à sélectionner les élevages susceptibles d’être intégrés dans l'enquête.

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Afin de pouvoir comparer et d'identifier d'éventuels facteurs de détérioration de la fertilité des agnelles, il est nécessaire de disposer d'élevages qui utilisent l’IA agnelle en 2016. De plus, j’ai sélectionné, à partir des résultats de fertilité 2015, des élevages avec des taux de fertilité très hétérogènes de 30 % à 90 % afin de pouvoir comparer l’efficacité des uns par rapport aux autres. Enfin, j’ai choisi des élevages avec des effectifs d’agnelles inséminées plus ou moins grand de 30 à 120 pour éventuellement déceler une différence sur l’intensification, puisque les grands effectifs correspondant à des conduites plus intensives. De plus, parmi ces élevages, certains ont participés à des essais de dosage de PMSG supérieur à ce qui est fait généralement. Ces essais sont réalisés avec l’accord de l’éleveur après consultation du taux de prolificité. Ainsi la moitié de leur lot d’agnelle a reçu une injection de PMSG dosée à 400 UI (dose habituelle) et l’autre moitié une dose à 500 UI.

De même, pour respecter les effectifs réels de chaque race, 60 élevages de MTR et 20 de BB ont été choisis pour répondre à l’enquête. Aucun élevage de MTN ne réalise l’IA en agnelles, la race a donc été exclue de l’enquête.

• La deuxième phase se compose de réalisation des enquêtes auprès des éleveurs par les techniciens du centre. Ces derniers disposent soit de la forme papier soit, s’ils sont accompagnés de leur ordinateur, du document excel prêt à la saisie des réponses.

• La troisième phase consiste à rassembler toutes les données sur excel afin de pouvoir les trier et exploiter pleinement les résultats.

• La dernière phase consiste à analyser les résultats pour mettre en avant des pistes d'amélioration. Puis enfin de restituer les résultats des enquêtes.

Figure 12 : Schéma de la méthodologie utilisée

• Sélection des élevages pour l'enquête suivant les résultats d'IA de la campagne 2015

•Utilisation de l’IA agnelle en 2016

Phase 1 : sélection des élevages

• Réalisation des enquêtes auprès des éleveurs par les techniciens du centre

• Retour des enquêtes par mail

Phase 2: récolte des données

• Tri des données

• Saisie des résultats sur excel

Phase 3 : rassemblement et saisie des données

• Analyse des données

• Exploitations des données

• Restitution des résultats

Phase 4 : analyse des résultats et restitution

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Figure 13 : répartition géographique des élevages enquêtés

MTR

BB

Nombre d’élevages

par commune

CDEO

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TROISIEME PARTIE : RESULTATS

1. Présentation de l’échantillon Les enquêtes devaient être réalisées dans 80 élevages mais suite à des empêchements de certains techniciens et d’un élevage où les agnelles n’ont finalement pas été inséminées, seulement 63 élevages ont été retenus pour l’analyse des résultats soit un total de 4 196 agnelles. La fertilité moyenne des élevages de l’échantillon est de 56,8 %, avec des taux allant de 22,7 % à 78,3 %. Les résultats de l’échantillon par race sont assez similaires à ceux de l’effectif total de chacune des races (tableau 1). La répartition géographique des élevages de l’échantillon montre que les élevages de BB sont davantage regroupés à l’est dans le Béarn où les troupeaux sont dans la vallée l’hiver et montent en estive l’été et que les élevages de MTR sont groupés sur les coteaux basques où le climat, humide et doux en hiver, permet une bonne pousse de l’herbe toute l’année et donc un système d’élevage plus productif.

2. Analyse des données Les données ont été analysée sous Excel avec différents tests. Des tests de comparaison de proportions et de moyennes et des tests d’indépendance du khi 2. L’erreur admise pour chacun des tests présentés en annexe est de 5 %.

2.1. La race

L’échantillon est constitué à 76 % de MTR, soit 48 élevages avec 3322 agnelles et de 24 % de BB, soit 15 élevages avec 874 agnelles. Les élevages comptent en moyenne 67 agnelles. Avec environ 10 agnelles de plus en MTR, 69 agnelles en MTR contre 58 en BB. En effet, les élevages de MTR sont en général plus grands que les élevages de BB du fait notamment de la zone d’élevage en plaine pour les MTR et dans le piémont pour les BB avec la transhumance l’été. L’étude a montré qu’il existe une différence hautement significative entre les deux races (annexe 1, test 1). En effet, les résultats de fertilité en BB sont inférieurs de 5 points à ceux de MTR. Cette différence entre race n’a pas été identifiée, elle peut trouver son origine aussi bien dans la conduite d’élevage qu’au niveau génétique ou physiologique. La conduite des agnelles selon la race reste néanmoins un facteur à considérer puisque suivant la race, les agnelles sont élevées différemment.

Tableau 1 : Résultats de fertilité

Résultats Races

Taux de fertilité agnelles effectif total (99 élevages)

Taux de fertilité des lots d’agnelles de l’échantillon (63 élevages)

MTR 59,7 % 59,8 %

BB 54,9 % 54,8 %

TOTAL 58,7 % 58,6 %

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Figure 14 : Nombre d’élevage en fonction de la classe de fertilité

La répartition des élevages d’agnelles en BB selon leur classe de fertilité est assez homogène alors qu’en MTR, la majorité des élevages ont une fertilité supérieure à 50 %. (En dessous de ce pourcentage le centre s’engage l’année suivante à ne pas facturer à l’éleveur le nombre de doses correspondant au nombre de points d’écart entre la fertilité obtenue et 50 %). 2.2. L’âge

L’âge moyen des agnelles à l’insémination est de 245 jours soit environ 8 mois. Cet en

moyenne à cet âge les agnelles MTR sont inséminées alors que les agnelles BB sont inséminées

en moyenne à l’âge de 9 mois. Dans un élevage de MTR, une partie des agnelles a été

inséminées lorsqu’elles été âgées de 6 mois et aucune d’entre elles n’a été fécondée.

Les MTR sont inséminées plus jeunes que les BB (figure 15). Pourtant la BB est une race plus précoce. Ce choix d’inséminer plus tard les agnelles en BB vient du fait que les élevages de BB sont menés d’une manière moins intensive, ainsi les agnelles se développent moins vite que les agnelles MTR.

Par ailleurs, la fertilité est maximale lorsque les agnelles ont entre 8 et 9 mois. En dessous, elles ne sont pas suffisamment développées pour être fécondées. En effet, à moins de 8 mois elles n’ont pas acquis les 2/3 de leur poids adulte. Les résultats ont montré que la fertilité était également plus faible (≈50%) pour les agnelles âgées de plus de 9 mois et notamment en race BB qui sont majoritairement inséminées entre 9 et 10 mois. La saison serait une cause éventuelle de cette baisse de la fertilité chez les agnelles de plus de 9 mois.

Figure 15 : Résultats de fertilité en fonction de l’âge et de la race

0

10

20

30

<46% 46% - 51% 51% - 60% >60% <46% 46% - 51% 51% - 60% >60%

BB MTR

No

mb

re d

'éle

vage

s Nombre d'élevages par classe de fertilité

Nombre d 'élevages

0

500

1000

1500

2000

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

- 6mois

6-7mois

7-8mois

8-9mois

+ 9mois

- 6mois

6-7mois

7-8mois

8-9mois

+ 9mois

- 6mois

6-7mois

7-8mois

8-9mois

+ 9mois

BB MTR TOTAL

No

mb

re d

'agn

elle

s

fert

ilité

Fertilité en fonction de l'âge et de la race

Fertilité (%) Nombre d'agnelles

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Figure 17 : Résultats de fertilité en fonction de la date IA en race MTR

Figure 18 : Résultats de fertilité en fonction de la date

0

50

100

150

200

250

300

350

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

No

mb

re d

'agn

elle

s

Fert

ilité

Taux de fertilité des agnelles en fonction de la date IANombre d'agnelles Fertilité

0

50

100

150

200

250

300

350

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

No

mb

re d

'agn

elle

s

Fert

ilité

Taux de fertilité des agnelles en fonction de la dateIA en MTR

nombre agnelle fertilité

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

No

mb

re d

'agn

elle

s

Fert

ilité

Taux de fertilité des agnelles en fonction de la date IA en BB

nombre agnelle fertilité

Figure 16 : Résultats de fertilité en fonction de la date IA toutes races

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2.3. La saison En 2016, l’IA des agnelles s’est répartie entre le 18 juin et le 1er septembre. La moitié des agnelles ont été inséminées avant le 13 juillet soit dans les 25 premiers jours de la campagne. Alors que les MTR sont inséminées en moyenne le 9 juillet, les BB, sont en moyenne inséminées un mois après l’IA des MTR soit le 7 août. La fertilité des agnelles des élevages enquêtés est très variable au cours de la campagne. Elle oscille autour de 60 % jusqu’à la fin juillet. Mais, à partir du mois d’août, la fertilité perd en moyenne 9 points par rapport aux mois antérieurs (tableau 2). Cette différence significative se remarque d’autant plus que les inséminations réalisées au mois d’août sont principalement en BB (annexe 1, test 13). Cela peut trouver son origine dans la race, les BB enregistrent généralement des résultats de fertilité inférieurs aux MTR (figures 14,15 et 16). Et en effet, la fertilité des agnelles MTR n’est affectée par la saison à laquelle elles sont inséminées (annexe 1, test 4) alors que la fertilité des BB est significativement plus faible à partir du mois de juillet. Il faut dire que les BB inséminées en juin enregistrent un taux très élevé. Tableau 2 : fertilité moyenne des agnelles par mois

2.4. La transhumance

La transhumance des agnelles est réalisée par trois élevages uniquement de race BB. Les agnelles transhument le 25 mai pour celles qui montent le plus tôt et mi-juin pour les autres. Les premières à être montées descendent plus tôt soit début juillet et pour les autres début août. La durée moyenne en estive est de 46 jours, allant de 38 à 51 jours. L’IA se réalise entre 20 et 40 jours après la descente des agnelles.

Les trois élevages réalisant la transhumance des agnelles enregistrent des taux de fertilité inférieurs de près de 20 points à la moyenne de l’échantillon soit 38,8 %. Parmi ces trois élevages uniquement de race BB, un élevage possède le taux de fertilité le plus bas de l’échantillon soit 22,7 %.

Tableau 3 : Résultats de fertilité en fonction de la pratique ou non de la transhumance

JUIN JUILLET AOUT

Nombre d’agnelles

Fertilité Nombre

d’agnelles Fertilité

Nombre d’agnelles

Fertilité

BB 64 84 % 154 51,90 % b 650 52,80 % ab

MTR 840 58,2 % c 1957 60,70 % c 260 56,20 % ac

TOTAL 904 63 % d 2111 60 % d 910 53 %

Nombre d’élevages Nombre d’agnelles Fertilité

Transhumant 3 207 38,8 % Non transhumant 60 3989 59,6 %

Les lettres signifient qu’il n’y pas de différence significative

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La pratique de la transhumance des agnelles dégrade leur fertilité de manière significative (annexe 1, test 2). A la descente de l’estive, il est nécessaire de réaliser une transition alimentaire. En effet, la ration est modifiée, l’apport de concentré afin de les préparer à la mise à la reproduction se fait dès la descente des agnelles et doit être progressif pour habituer la flore microbienne du rumen des agnelles et éviter toutes pathologies métaboliques Par ailleurs, les faibles résultats observés sur les élevages transhumants peuvent s’expliquer par un développement insuffisant des agnelles en estive. Ces dernières évoluent sur des terrains pentus et leur ration est peu énergétique pénalisant ainsi leur croissance. Ce retard de croissance est alors susceptible d’affecter leur reproduction s’il n’est pas comblé rapidement après la descente de l’estive. Or, certaines n’ont que 20 jours après la descente des estives pour être préparées pour la mise à la reproduction. 2.5. La tonte

Dans tous les élevages enquêtés, les agnelles sont tondues avant d’être mises à la reproduction. La tonte a lieu en moyenne 60 jours avant l’IA, donc plutôt en début de printemps.

La fertilité n’est pas affectée par le nombre de jour séparant la tonte de l’IA. Les éleveurs tiennent généralement compte de la date prévue d’insémination pour fixer la date de tonde des femelles. Cependant, la période de tonte est courte, se réalisant en début de printemps pour pouvoir faciliter l’insémination quelques semaines plus tard. De plus, les tondeurs sont très sollicités sur cet intervalle de temps restreint. D’où l’importance de fixer au plus vite une date de tonte du troupeau pour ne pas stresser les animaux à quelques jours de l’IA. La date d’IA des agnelles étant elle-même fixée très tôt, d’une part pour que l’éleveur préparent ses animaux suffisamment avant le chantier et d’autre part pour que le centre répartisse la collecte de semences des béliers. 2.6. Le sevrage Le sevrage se fait en moyenne à 46 jours. Sur les élevages enquêtés, l’âge minimum étant de 35 jours et l’âge maximum de 60 jours. Le sevrage est dit brutal dans 76 % des élevages c’est-à-dire que les agneaux sont retirés des mères du jour au lendemain. Et 24 % des élevages réalisent un demi-sevrage sur plus de 10 jours. Ce demi-sevrage consiste à réduire peu à peu le temps mère-agneau et de réaliser une transition alimentaire entre le lait et l’aliment premier âge. Tableau 4 : Résultats de fertilité en

fonction de la pratique de sevrage

La pratique du demi-sevrage ne présente pas d’avantage sur la réussite à l’IA par rapport au sevrage brutal, en effet il existe une différence entre les deux méthodes de sevrage, ainsi les agnelles ont une meilleure fertilité lorsqu’elles sont sevrées brutalement. La bibliographie n’indique rien quant à l’incidence de la pratique du sevrage.

Nombre d’agnelles Fertilité

Brutal 3249 60,0 % Pas brutal 947 54,0 %

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2.7. L’organisation de l’IA

L’IA des agnelles se pratique pour 71 % des élevages au cornadis pour 29 % au chevalet. L’organisation de l’IA n’a aucune influence sur la fertilité de l’agnelle. Ainsi, le fait de

pratiquer l’IA au chevalet ou au cornadis ne présente aucune différence significative sur la réussite à l’IA. Cependant, il est concevable de croire que la réussite puisse être meilleure au cornadis car les femelles sont moins manipulées de manière individualisée. De plus, le stress parait amoindri au cornadis grâce à la présence de nourriture à l’auge qui les distrait. Cette ruse n’a pas montré pleinement son efficacité dans les élevages enquêtés.

2.8. La gestion des béliers

Pour assurer les retours des agnelles, des béliers sont insérés dans le lot, en moyenne ils sont intégrés 3,5 jours après l’IA. Il y a en moyenne 20 agnelles par béliers.

La fertilité des agnelles n’est pas affectée par le nombre d’agnelles par bélier (annexe 1, test 15). Mais le temps séparant l’entrée des béliers sur le lot inséminé impacte la fertilité. La fertilité est plus élevée (>62 %) lorsque les béliers sont insérés avec les agnelles dans les 48 heures suivant l’IA (annexe 1, test 14). Au-delà, la fertilité des agnelles perd 8 points. Cependant, il faut rester prudent, la bibliographie préconise d’entrer les béliers sur le lot inséminé 8 jours après l’insémination.

2.9. Le bâtiment des agnelles La litière des élevages est pour 92 % constitué de paille et les 8 % restant sont des caillebotis. Les élevages qualifiés de « clairs » représentent 84 % des élevages enquêtés, 16 % sont dits « sombres ». La surface moyenne à disposition par agnelle est de 1,9 m². Les agnelles sont élevées avec les adultes dans 30 % des élevages enquêtés et dans 60 % elles sont dans un bâtiment indépendant. Les élevages sur caillebotis présentent une fertilité moyenne supérieure de 6,5 points par rapport aux élevages sur paille, avec une différence significative entre ces deux modes de logement (annexe 1, test 3). Cependant, il faut également prendre en compte la luminosité du logement qui a une incidence sur la fertilité de ces dernières. En effet, il existe une différence significative entre les élevages avec des bâtiments sombres et clairs, avec 7 points de fertilité en plus pour les bâtiments clairs (annexe 1, test 5). Les brebis étant sensibles au photopériodisme il est nécessaire de tenir compte de la luminosité du bâtiment qui peut perturber l’apparition de l’œstrus. La surface à disposition par agnelle ne présente aucun effet sur la fertilité (annexe 2, test 1). Par ailleurs, il n’y a pas de lien entre la fertilité des agnelles et leur logement, c’est-à-dire si elles sont avec les adultes ou dans un bâtiment indépendant (annexe 2, test 3). Mais ces critères restent néanmoins des facteurs susceptibles de détériorer la fertilité des agnelles. En effet, trop de promiscuité dans le bâtiment ou l’élevage en présence des mères peuvent être néfastes à la fertilité des agnelles dans la mesure où elles ne peuvent pas exprimer pleinement leur comportement naturel et donc se développer de façon optimale.

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Tableau 5 : pathologies troupeaux

Tableau 6 : pathologies agneaux avant sevrage

Tableau 7 : pathologies agnelles

Tableau 8 : traitements antiparasitaires

Tableau 9 : Vaccination des agnelles

Tableau 10 : vaccination des mères en fin de gestation

BB MTR TOTAL SIGN*

AVORTEMENTS 7% 21% 17% NS TOXOPLASMOSE 7% 10% 10% NS PIETIN 13% 31% 27% NS AUTRES <5% <10% <10% NS

DIARRHEES 13% 8% 10% NS COLIBACILLIOSES 0% 13% 10% NS CRYPTOSPORIDIOSES 33% 13% 17% NS AUTRES <10% <10% <10% NS

COCCIDIOSES 20% 6% 10% S PASTEURELLOSE 0% 13% 10% S PROBLEMES RESPIRATOIRES 13% 8% 8% NS

AUTRES <5% <10% <10% S

COCCIDIOSES 73% 56% 60% S STRONGLES 73% 50% 56% S TENIAS 40% 33% 35% S DOUVES 13% 17% 16% NS NB DE TRAITEMENTS MOYENS 2 1,63 1,69 S

FCO 13% 15% 14% NS CHLAMYDIOSE 27% 15% 17% S PASTEURELLOSE 7% 10% 10% S TOXOPLASMOSE 53% 50% 51% NS BORDER DISEASE 53% 33% 38% S ENTEROTOXEMIE 93% 85% 87% S NB DE VACCINS MOYENS 2,53 2,52 2,52 NS

ECTHYMA 20% 21% 21% NS

ENTEROTOXEMIE 80% 54% 60% NS

AUTRES 0% <5% <5% NS

NB DE VACCINS MOYENS 1 1,31 1,24 NS

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2.10. L’état sanitaire et la prophylaxie 2.10.1. Pathologies Près de 30 % des élevages suivis sont atteints de piétin, 17 % sont victimes d’avortements mais à un niveau qui n’est pas significatif, moins de 5 % des femelles dans les élevages touchés. Viennent ensuite des pathologies telles que la toxoplasmose et l’agalactie qui affectent moins de 10 % des élevages questionnés. Dans 17 % des élevages, les agneaux avant sevrage sont atteints de cryptosporidioses, surtout en BB avec 33 %, les colibacilloses touchent 13 % des élevages de MTR et enfin 10 % des élevages suivis disent avoir eu des diarrhées mais ils n’ont pas réalisé d’analyse. Après sevrage, les principales pathologies des agnelles sont les problèmes respiratoires pour 8 % dont 13 % des élevages de MTR affirment être atteints de pasteurellose les élevages de BB ne précisent pas. Ces derniers sont en revanche plus touchés par les coccidioses avec 20 % des élevages enquêtés contre 6 % en MTR. La fertilité n’est pas affectée par la présence de pathologies que soit les pathologies recensées au niveau du troupeau (p=0,20), des agneaux (p=0,27) ou des agnelles post-sevrage (p=1.67).

2.10.2. Traitements antiparasitaires Les élevages réalisent des traitements antiparasitaires sur les agnelles et notamment contre les coccidioses pour 60 % des élevages. 56 % traitent contre les strongles, 35 % contre les ténias et 16 % contre les douves. De plus, Les élevages BB traitent plus que les élevages MTR, 2 traitements en moyenne contre 1,6 en MTR. Les agnelles BB sont davantage traitées contre les parasites digestifs, elles sont en effet plus atteintes par les parasites digestifs tels que les coccidioses ou les strongles (tableau 8). Il existe un lien entre la fertilité et le nombre de traitements antiparasitaires réalisé sur les agnelles, plus les agnelles sont traitées est moins elles sont fertiles (annexe 3, test 2). Les mauvais résultats de fertilité en BB pourraient s’expliquer en partie par des traitements excessives sur les agnelles. 2.10.3. Vaccination des agnelles

Dans 87 % des élevages, les agnelles sont vaccinées contre l’entérotoxémie, elles le

sont plus en BB, 51 % contre la toxoplasmose, 38 % contre la border disease avec les élevages

de BB plus traités, 17 % contre la chlamydiose, 14 % contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) et

10 % contre la pasteurellose. Le nombre de vaccins réalisés est similaire entre les deux races.

La fertilité des agnelles n’est pas affectée le nombre de vaccins réalisés (annexe 1, test 7)

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naissance

13/11

sevrage

20/12croissance

prépa-IA

15/06

post-IA

30/07concentré à

volonté Figure 19 : évolution des quantités de concentré du sevrage au post-IA toutes races

2.10.4. Vaccination des mères en fin de gestation

Les mères en fin de gestation sont vaccinées contre l’entérotoxémie dans 60 % des

élevages, dans 21 % contre l’ecthyma et le pourcentage restant se répartit entre la vaccination

contre les strongles, les douves et le piétin. La bibliographie conseille de vacciner les mères en

fin de gestation contre l’entérotoxémie afin que les agnelles puissent s’immuniser lors de la

prise du colostrum à leur naissance.

La vaccination des mères en fin de gestation n’a aucune influence sur la fertilité des

agnelles (annexe 3, test 2).

2.11. L’alimentation des agnelles

Le suivi de l’alimentation des agnelles a été divisé en quatre périodes.

• La première période correspondant à l’alimentation « post-sevrage » soit le mois suivant le sevrage.

• La deuxième période appelée « croissance » commence un mois après le sevrage et se termine un mois avant l’IA.

• La troisième période appelée « préparation à l’IA » correspond à l’alimentation des agnelles durant le mois précédent l’IA

• La dernière période appelée « post-IA » correspond au mois suivant l’IA.

2.11.1. Les fourrages

Le principal fourrage distribué est le foin, il est donné à volonté dans la majorité des élevages (>95 % des élevages) sur les quatre périodes d’élevage. Le fourrage est de type grossier pour favoriser le développement de la capacité d’ingestion de la future brebis. Les besoins d’une agnelle sont d’environ 1 kg de matière sèche par jour. 2.11.2. La pâture Elle est réalisée par 54 % des élevages suivis et dure en moyenne 75 jours. Il n’existe pas de différence significative entre les lots d’agnelles qui pâturent et ceux qui ne pâturent pas. Ainsi, la gestion du pâturage semble être maitrisée. Cependant, une étude réalisée en parallèle sur les effets d’un aliment sur la reproduction des agnelles a montré que la fertilité de ces dernières était plus faible lorsqu’elles pâturaient. 2.11.3. Les concentrés Ils sont très variés, il s’agit pour la plupart de concentré achetés chez des fournisseurs locaux. Ils sont donnés en assez grande quantité, la majorité en distribue à volonté pendant les périodes de post sevrage et croissance.

743 g de concentré

600 g de concentré

660 g de concentré

IA

15/07

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- 24 -

Pendant la période de préparation à l’IA, la moyenne de concentrés distribués est d’environ 660 g. Avec 673 g en MTR contre 617 g en BB sans différence significative entre les races (annexe 3, tests 1). De plus, les résultats ont montré que les élevages pâturant pendant cette période donnaient moins de concentré que les élevages où les agnelles sont élevées en bergerie. En effet, la distribution de concentré peut être diminuée de moitié lorsque les agnelles ont à disposition suffisamment d’herbe.

Tableau 11 : quantité de concentré distribuée

en fonction de la pâture ou non des agnelles

Pendant la période correspondant au post-IA, la distribution de concentrés diminue légèrement, une moyenne totale de 600g, sans différence entre les races.

Figure 20 : Répartition des aliments dans la ration selon la période et la race

La fertilité est plus élevée pour les élevages qui distribue plus de 700 g de concentré

pendant la période de préparation à l’IA (figure 19), (annexe 1, test 10). Cette quantité

correspond à un apport énergétique important favorisant ainsi les conditions pour la

fécondation. S’il n’existe pas de flushing à proprement parler chez les agnelles, la part

d’aliment de type concentré reste très importante.

Figure 21 : Résultats de fertilité en fonction de la quantité de concentré pendant la période de

préparation à l’IA

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

post IA

prépa IA

post IA

prépa IA

post IA

prépa IA

TOTA

LB

BM

TR

Pourcentage d'aliments dans la ration selon la période et la race

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

0

5

10

15

20

25

<500g 500g-699g 700g-800g >800g

Fert

ilité

(%

)

No

mb

re d

'éle

vage

s

Fertilité en fonction de la quantité de concentré à I'IAnb d'élevage fertilité

Quantité de concentré

Elevages pâturant 637 g Elevages bergerie 686 g

Concentré Fourrage grossier à volonté

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- 25 -

Ces résultats montrent que des rations plus riches sont plus favorables à l’IA sans pour autant aller dans l’excès qui serait néfaste pour la santé des agnelles et les résultats économiques de l’élevage. En effet, l’objectif est de favoriser le développement sans engraissement excessif notamment en post sevrage qui pourrait pénaliser la production laitière ultérieure, de par la modification de la structure mammaire. La bibliographie indique néanmoins qu’il est indispensable d’assurer une croissance de l’ordre de 100 à 150 g/j après le sevrage.

Tableau 12 : fertilité en fonction du maintien de la quantité de concentré distribuée entre les périodes

de prépa-IA et post-IA

La fertilité est meilleure pour les élevages qui maintiennent la quantité de concentré

distribuée (annexe 1, test 9). En effet, les éleveurs ont tendance à diminuer la part des concentrés après l’IA. Or le maintien des quantités est très important, le fait de changer la composition de la ration suite à l’IA peut induire du stress chez les femelles alors que l’embryon n’est pas fixé et donc provoquer des pertes embryonnaires. Ainsi, la quantité de concentré doit être maintenue au moins trois semaines après l’IA.

2.11.4. Les minéraux

Peu d’élevages (<30%) mettent à disposition des minéraux pour les agnelles. Pour ceux qui en distribuent c’est en majorité pour la préparation à l’IA. Des cures d’hépatopotecteurs sont réalisées dans moins de 15% des élevages pour les périodes hors préparation à l’IA, où pendant laquelle deux fois plus d’élevages font une cure. Elle permet de désengorger le foie des graisses et sont des activateurs de la digestion. Par ailleurs, les résultats ont montré que la complémentation minérale et les cures sont moins réalisées en BB.

Figure 22 : Nombre d'élevages distribuant des minéraux et réalisant une cure d'hépatoprotecteur

05

101520253035

po

st-s

evra

ge

cro

issa

nce

pré

pa-

IA

po

st-I

A

po

st-s

evra

ge

cro

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nce

pré

pa-

IA

po

st-I

A

po

st-s

evra

ge

cro

issa

nce

pré

pa-

IA

po

st-I

A

TOTAL BB MTR

no

mb

re d

'éle

vage

s

Nombre d'élevages distribuant des minéraux et réalisant une cure d'hépatoprotecteur

cure d'hépatoprotecteur minéraux

Nombre agnelles Fertilité

< 0g 2931 56,0%

0g 1265 60,0%

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La présence de minéraux dans la ration n’a pas d’influence sur la fertilité (annexe 1, test 11). Cependant, la complémentation minérale n’est pas négligée. S’il n’existe pas de différence dans l’échantillon, il n’en reste pas moins que toute carence peut pénaliser la reproduction des agnelles. Par ailleurs, la présence de pierres à sels est indispensable mais elles n’apportent pas tous les minéraux et vitamines dont l’agnelle à besoin. Ainsi, la distribution d’un complément minéral et vitaminé est fortement recommandée et ce dès le sevrage.

Les cures d’hépatoprotecteurs réalisées au moment de la préparation à l’IA n’ont pas

non plus d’effet sur la fertilité (annexe 1, test 12). Les cures chez les agnelles ne présentent pas un grand intérêt dans la mesure où le foie des agnelles est peu affecté par les graisses. 2.12. Les essais de dosages PMSG

Le but de l’expérience était de montrer que pour palier l’insémination à contre saison un dosage supérieur de PMSG permettait bien d’obtenir de meilleurs résultats de fertilité. Alors qu’une dose plus élevée, soit 500 UI au lieu de 400 UI, devait permettre une fertilité supérieure, il n’y a dans le cas de l’échantillon aucune différence significative entre les deux dosages. Par ailleurs, l’augmentation de la dose de PMSG, qui a un effet folliculo-stimulant, induit une production supérieure d’ovocytes pré-ovulatoires entrainant une productivité plus élevée. Ces essais ont été menés dans des élevages volontaires avec une faible productivité afin qu’il n’y ait pas de portées triples ou plus qui sont difficiles à gérer surtout sur des agnelles pas expérimentées. L’essai de dosage de PMSG n’a donc pas été concluant et n’a pas permis d’obtenir une fertilité plus élevée des agnelles ayant reçues une injection de PMSG à 500 UI. Tableau 13 : Résultats des essais de dosages de PMSG

Dose PMSG (UI) Nombre Agnelles Fertilité Prolificité

400 3812 58,9 % e 127,2 f 500 112 56,3 % e 128,6 f

TOTAL 3924 58,6 % 127,3

L’analyse a démontré l’effet significative de plusieurs facteurs sur la fertilité des agnelles :

- L’âge des agnelles à l’IA, l’âge optimal est entre 8 et 9 mois ce qui correspond au 2/3 du poids vif adulte des femelles ;

- La transhumance des agnelles pénalise la fertilité, il est peut-être envisageable de ne pas les monter à l’estive ;

- La saison d’insémination, il faut inséminer les BB plus tôt dans la saison ; - Un bâtiment sombre pénalise la réussite à l’IA des agnelles ; - Un sevrage brutal affecte moins la fertilité que la pratique d’un demi-sevrage ; - Les traitements antiparasitaires pénalisent la fertilité des agnelles s’ils sont en supérieur à

deux - Une quantité de concentré supérieure à 700 g en période de préparation à l’IA est

recommandée pour favorisée la fertilité et un maintien de la quantité de concentré après l’IA est également conseillé.

- L’introduction des béliers dans les 48 heures est à privilégier.

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QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET PROPOSITIONS

1. La race de l’agnelle

Pour comprendre la différence de fertilité de 9 points entre les races Lacaune et Blanche du Massif Central, l’INRA a réalisé une étude. Cette dernière a permis d’observer que l’inséminateur peut insérer le pistolet plus loin dans le col de l’utérus en race Lacaune. Cette différence est due à un passage du col facilité (entrée du col plus large et disposition plus régulière des anneaux) en Lacaune pouvant expliquer en partie la différence de fertilité (FATET et al., 2009).

Aucune étude n’a été réalisée sur les races locales des Pyrénées pour déterminer si des

différences dans l’anatomie du tractus génital pouvaient expliquer un écart de fertilité,

comme dans les races Lacaune et Blanche du Massif Central.

2. La qualité des agnelles destinées à l’IA L’âge de l’agnelle est un bon indicateur de sa réussite à l’IA. Il est important pour les éleveurs de revoir leur système d’élevage afin d’avoir des antenaises avec un intervalle « mise bas précédente – IA » correct et d’avoir des agnelles suffisamment développées pour la première mise à la reproduction. Selon les élevages les agnelles ne sont pas mises à la reproduction au même âge. Les premières mises à la reproduction commencent à 7 mois dans les systèmes les plus intensifs et jusqu'à 1 an et demi dans les systèmes traditionnels transhumants. Ce qui est conseillé, c'est de mettre les agnelles à la reproduction dès qu’elles ont atteint 2/3 de leur poids adulte. Le poids à la mise à la reproduction est l’un des principaux facteurs de variation de la fertilité. Il est important pour les élevages où les agnelles sont mises à la reproduction leurs 8 mois que celles-ci aient un développement suffisant pour être aptes à se reproduire.

3. Le conseil sur les pratiques alimentaires 3.1. Les pratiques à éviter

Les changements trop brutaux de régime ou d’état corporel sont à éviter. L’éleveur doit

ménager une transition alimentaire lors de changements de régime, notamment lors de la mise à l’herbe qui se réalise parfois deux à trois semaines avant l’IA. De plus, il faut proscrire les fourrages de mauvaise qualité (moisis, souillés par la terre : risque de listériose) ou des fourrages de légumineuses malades sur pied notamment de luzerne qui contiennent des phyto-œstrogènes susceptibles de modifier la physiologie hormonale des femelles.

Une sous-alimentation des mères en fin de gestation, surtout les trois dernières

semaines peut perturber la reproduction de la progéniture. En effet, les agneaux seront plus légers à la naissance et vont accuser un retard de croissance difficile à récupérer. De même qu'une restriction en énergie ou en azote pendant les 8 premières semaines de vie peut retarder l'âge de la puberté d’où l’importance de veiller à l’équilibre alimentaire et

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l’ajustement des apports aux besoins. Pour estimer facilement l’équilibre alimentaire, la réalisation de notations d’état corporel sur les agnelles pourrait être mise en place.

3.2. Les pratiques favorisant la fertilité

Le flushing est une pratique qui consiste faire un apport énergétique supplémentaire avant l’IA. Des études ont montré qu’il avait un impact positif sur la fertilité, en effet l'apport énergétique réalisé environ 6 semaines avant l'IA permet une prise de poids qui est favorable à la reproduction. Il est important de continuer le flushing au moins trois semaines après l’IA pour favoriser la nidation. Dans tous les cas, il est largement conseillé de ne rien changer quant aux habitudes de rationnement des agnelles pendant les trois semaines suivant l’IA. Dans le cas des agnelles, l’augmentation énergétique va passer par une distribution d’un fourrage moins grossier et plus riche en UFL en évitant toute fois des fourrages conservés, puis des céréales telle que l’avoine. En effet, les fourrages conservés peuvent présenter des levures ou des moisissures qui libèrent des toxines. Ces dernières sont susceptibles de provoquer des troubles de la reproduction, des troubles gastro-intestinaux, des hémorragies et divers troubles hépatiques et rénaux. Par ailleurs, les agnelles ont peu de temps pour se développer avant d’être inséminées, tout changement de régime alimentaire doit se faire avec une transition. Cependant, du fait de ce temps restreint pour se développer, il semblerait qu'une alimentation unique soit plus bénéfique à la prise de poids d'une agnelle. En effet, lorsqu'une transition alimentaire est réalisée, le rumen de l'agnelle met en moyenne 3 semaines pour s'adapter ce qui limite la prise de poids et freine donc la croissance.

La complémentation minérale et vitaminée doit être réalisée, notamment en vitamines

A, D3, E, en sortie de ration hivernale. Des condiments riches en phosphore permettent d’augmenter la fertilité avec une complémentation de l’ordre de 20 g par femelle et par jour pendant la période de préparation à l’IA (Réseaux d’élevage, 2006).

Afin d’éviter tout stress hydrique, il faut que les abreuvoirs soient nettoyés

quotidiennement, qu’ils soient en nombre suffisant (1 abreuvoir pour 40-50 agnelles) et qu’ils ne présentent pas de fuite. En effet, les fuites peuvent être à l’origine de pathologies telle que les coccidioses.

La gestion de l’alimentation par lots permettrait à l’éleveur de faire un rationnement

qui correspondrait mieux aux besoins réels des femelles. Il est conseillé de créer au minimum des lots différents de femelles pour faire coïncider les besoins et les apports. Ainsi, il parait judicieux de conduire les agnelles à part des brebis afin d’adapter au mieux la ration. Cela est d’autant plus important que les agnelles sont inséminées jeunes. Parce qu’elles doivent avoir une croissance et un développement suffisants, la conduite séparée permet de suivre plus rigoureusement l’état corporel des agnelles.

4. La prophylaxie

Un mois avant la lutte les traitements contre les maladies abortives (chlamydiose, Fièvre Q, salmonellose), le parage ainsi que la tonte doivent être réalisés. Tous les traitements antiparasitaires doivent être fait au moins trois semaines avant la pose des éponges. Les agnelles sont alors déparasitées et vaccinées avant d'être mise à la reproduction.

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Un bon état sanitaire de la femelle permet d’augmenter sa réussite à la reproduction. Les résultats n’ont pas montré d’influence des pathologies sur la fertilité des agnelles. Cependant, il est difficile de connaître l’impact réel de chaque pathologie indépendamment les unes des autres et à fortiori en interaction entre elles à cause du manque de données recueillies lors de l’enquête.

Pour rappel, l’enquête sanitaire relevait plusieurs informations :

- Les programmes de vaccination ; - Les traitements antiparasitaires réalisés ; - Les pathologies détectées globalement sur le troupeau et sur les agnelles.

Certaines pathologies telles que les avortements, mammites ou boiteries sont repérables individuellement dans le troupeau. Cependant, l’enquête ne permettait pas de connaître les femelles atteintes et donnait simplement un pourcentage approximatif d’animaux malades sur le troupeau et sur le lot d’agnelles. Dans ces conditions il est difficile de mettre en évidence un lien entre une pathologie et des mauvais résultats à l’IA. Un suivi individuel affinerait la connaissance du sujet.

5. L’organisation de l’IA Il est conseillé de préparer le chantier et les animaux au moins deux heures avant l’IA.

De plus, il est recommandé de laisser les femelles libres avant le chantier et de ne les bloquer que lorsque l’inséminateur arrive. Néanmoins, cette opération doit se réaliser dans le calme, sans l’intervention de chien. Pour cela, il est possible d’attirer les femelles à l’auge avec leur ration lorsque le chantier se réalise au cornadis. Par ailleurs, il ne doit y avoir aucune intervention sur les femelles dans les 6-8 heures suivant le chantier.

L’organisation du chantier doit éviter tout stress qui pourrait réduire la fertilité. Elle peut se faire :

- au cornadis : les brebis sont bloquées et l’éleveur soulève l’arrière de la femelle pour réaliser l’insémination ;

- en salle de traite : l’éleveur soulève la femelle comme au cornadis ; - au chevalet : l’éleveur positionne la femelle sur le chevalet (une barre surélevée) pour

faciliter la réalisation de l’IA

Concernant la gestion des béliers, il est recommandé de les maintenir éloigner pendant période correspondant à la synchronisation. En effet, leur proximité peut avancer la venue en chaleur des femelles et donc pénaliser les résultats de l’IA.

6. Les conditions d’élevages

La surface d’un bâtiment en aire paillée recommandée pour des agnelles est de 0,70 m². Les normes de surface à disposition par animal sont à prendre avec une grande considération. En effet, les animaux doivent avoir suffisamment d’espace dans le bâtiment, que ce soit la surface d’exercice ou bien le nombre de place à l’auge.

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La luminosité étant un critère apprécié par les techniciens, l’analyse est donc très

subjective. Cependant s’il est pris en compte c’est pour ses répercussions sur la fertilité des agnelles, ces dernières étant sensibles à la photopériode. Ainsi, un bâtiment trop sombre peut perturber la reproduction des agnelles.

De même, l’importance du sol du bâtiment peut avoir une influence sur la fertilité des

agnelles, cela peut s’expliquer par davantage de problème d’échauffement entre les onglons pour les bâtiments aire paillée mais un confort qui reste supérieur.

7. Les limites de l’étude

Il apparait clairement que pour estimer l’aptitude des agnelles à être mise à la reproduction, il aurait fallu réaliser des pesées de ces dernières. Cependant, la mise en place d’un tel chantier semble difficile. En effet, la pesée des agnelles doit se faire quelques jours voire quelques semaines avant l’IA pour avoir le poids le plus proche du jour où elles seront inséminées. Dans le cas où elles n’auraient pas atteint les 2/3 de leur poids adulte, il n’est pas envisageable de reporter l’insémination des agnelles notamment pour des problèmes d’organisation au centre de collecte. De plus, les manipulations des agnelles peu avant leur mise à la reproduction ne sont pas conseillées car générateur de stress. Ainsi, la réalisation de notations d’état corporel semble plus aisée. Les notes d’état corporel (NEC) pourraient être réalisées une fois par mois d’avril à juin/juillet. L’opérateur apprécie le degré de couverture en gras en touchant la femelle au niveau des lombaires. La grille de notation est dérivée de la grille Russel, avec une légère adaptation pour les races laitières. Une note de 0 correspond à un animal très maigre, quasiment mourant tandis que la note maximale de 5 correspond à un animal très gras. En commençant les NEC assez tôt, l’éleveur va pouvoir orienter l’alimentation de ces agnelles en fonction des notes données et de la date d’insémination. Une note de 2,5-3 est recommandée pour les agnelles à la mise à la reproduction (Apophyses saillantes sans rugosité. Appuyer pour sentir l’os) (Réseaux d’élevage, 2006). L’opérateur choisit de réaliser les NEC sur une partie ou sur la totalité des agnelles selon leur effectif. Le même opérateur réalisera toutes les mesures d’un même élevage pour qu’elles restent cohérentes.

En résumé :

L’analyse de l’échantillon a mis en avant des pistes d’amélioration de la fertilité des

agnelles en IA :

- Améliorer le choix des agnelles mises à l’IA en privilégiant les agnelles les plus

aptes selon les critères mis en évidence lors de l’étude.

- Améliorer la gestion de l’alimentation en favorisant les transitions alimentaires progressives de régimes ou gardant une alimentation unique.

- Renforcer la vigilance vis-à-vis des maladies abortives. Une prestation pourrait être mise en place pour aider les élevages, dont les résultats sont décevants, à améliorer leurs pratiques.

- → Un mois avant : intervenir, tondre, déparasiter, vacciner (chlamydiose, fièvre Q, salmonellose…) → Trois semaines avant : flushing, vitamines et minéraux → Un mois après : repos et maintien de la ration

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- 31 -

CONCLUSION

Les agnelles représentent l’avenir du troupeau, elles sont les garantes de la pérennité de l’élevage et le choix de les inséminer est très réfléchi. En effet, les éleveurs ont mis au point des techniques qu’ils estiment être les plus favorables pour que ces femelles réussissent à l’IA. Or cette pratique est onéreuse et rigoureuse mais les impacts positifs sur l’élevage sont nombreux avec notamment un gain économique via l’amélioration génétique rapide du troupeau.

La pratique de l’insémination est toujours le fruit d’une grande réflexion pour les éleveurs et surtout de l’utiliser pour les agnelles. L’IA a un impact important sur la conduite du troupeau. Les éleveurs qui la pratiquent ont pour objectif l’amélioration génétique et à terme une production supérieure qui participe à l’amélioration du revenu. Le choix d’inséminer les agnelles réside dans cet optique d’accélérer le progrès génétique entre génération est d’optimiser la vie fonctionnelle des femelles. Dès lors que le taux de fertilité à l’IA est inférieur à 50% (moyenne minimale désirée par le CDEO), les conséquences sur l’élevage peuvent être lourdes. D’une part, l’avancée génétique est plus longue et moins efficace. D’un point de vue technique les agnelles ayant échouées à l’insémination et dont leur retour sera assuré par des béliers vont mettre bas plus tard, or ces agneaux issus des échecs à l’IA seront vendus moins chers. De plus, les agnelles dont l’IA n’a pas fonctionnée ont un mois de retard sur le début de leur lactation, créant ainsi un décalage entre les ventes d’agneaux et le tarissement des femelles. Mais aussi sur le prochain intervalle mise bas IA qui peut alors être raccourci et affecter les mises à la reproduction suivantes. Par ailleurs, la conduite sanitaire et alimentaire a de fortes conséquences sur la carrière de reproduction des agnelles et sur l’expression de leur potentiel génétique.

La gestion des agnelles à l’IA est une problématique qui prend toute son importance dans la mesure où ces femelles représentent l’avenir du troupeau et la pérennité de l’élevage. La mise en place de l’IA chez les agnelles a pour objectif de maximiser la productivité de ces dernières mais aussi d’avancer plus rapidement sur le plan génétique. Afin qu’elles puissent remplir au mieux ces objectifs, une conduite adaptée est requise. Il est nécessaire de respecter certains critères d’ordre physiologique pour assurer une réussite à l’IA. Ainsi, l’étude a pu mettre en évidence certains facteurs dans la conduite qui interviendraient sur la variation de la fertilité des agnelles. L’âge à la mise à la reproduction qui ne doit pas être inférieur à 8 mois, la transhumance qui est à éviter pour les agnelles, l’importance de la clarté du bâtiment, l’entrée des béliers sur le lot inséminé dans les 48 heures après l’IA. L’excès de traitements antiparasitaires est à éviter. Une alimentation en concentrés adaptée aux agnelles avec au minimum 700 g d’aliment et un maintien des quantités trois semaines après l’IA. Et enfin, du calme et du repos pour favoriser leur réussite à l’IA.

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-I-

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CDEO : Documentations diverses

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-II-

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Résultats de fertilité........................................................................................................ - 17 -

Tableau 2 : fertilité moyenne des agnelles par mois ........................................................................ - 19 -

Tableau 3 : Résultats de fertilité en fonction de la pratique ou non de la transhumance ............... - 19 -

Tableau 4 : Résultats de fertilité en fonction de la pratique de sevrage .......................................... - 20 -

Tableau 5 : pathologies troupeaux .................................................................................................... - 22 -

Tableau 6 : pathologies agneaux avant sevrage................................................................................ - 22 -

Tableau 7 : pathologies agnelles ....................................................................................................... - 22 -

Tableau 8 : traitements antiparasitaires ........................................................................................... - 22 -

Tableau 9 : Vaccination des agnelles ................................................................................................. - 22 -

Tableau 10 : vaccination des mères en fin de gestation ................................................................... - 22 -

Tableau 11 : quantité de concentré distribuée en fonction de la pâture ou non des agnelles ........ - 24 -

Tableau 12 : fertilité en fonction du maintien de la quantité de concentré distribuée entre les

périodes de prépa-IA et post-IA ........................................................................................................ - 25 -

Tableau 13 : Résultats des essais de dosages de PMSG .................................................................... - 26 -

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-III-

TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Situation géographique des Pyrénées Atlantiques. (Source : www.wikimedia.org) ........... - 2 -

Figure 2 : Les provinces des Pyrénées Atlantiques. (Source : http://www.francebalade.com) ......... - 2 -

Figure 3 : zones d’élevage des races locales ....................................................................................... - 6 -

Figure 4 : Zone de production AOP Ossau-Iraty (source : l’élevage ovin laitier des Pyrénées

Atlantiques en 2020, GIS Recherches sur les ovins laits des Pyrénées Atlantiques, 2005) ................ - 7 -

Figure 5 : Organisation de la filière ovine laitière dans les Pyrénées Atlantiques (source : CDEO, 2015) -

7 -

Figure 6 : organisation de la coopérative CDEO (Source : CDEO 2015) .............................................. - 8 -

Figure 7 : Conduite du troupeau ovin laitier en Pyrénées Atlantiques ............................................. - 10 -

Figure 8 : cycle classique de production ovin lait .............................................................................. - 11 -

Figure 9 : Taux de fertilité des agnelles par élevage en fonction de la saison des IA agnelle sur trois

campagnes ......................................................................................................................................... - 11 -

Figure 10 : Répartition des élevages selon l’avancée de l’IA en agnelle en termes de cycle sexuel entre

2006 et 2014 ...................................................................................................................................... - 11 -

Figure 11 : Schéma du principe de la pose des éponges ................................................................... - 14 -

Figure 12 : Schéma de la méthodologie utilisée ............................................................................... - 16 -

Figure 13 : répartition géographique des élevages enquêtés ........................................................... - 17 -

Figure 14 : Nombre d’élevage en fonction de la classe de fertilité ................................................... - 18 -

Figure 15 : Résultats de fertilité en fonction de l’âge et de la race .................................................. - 18 -

Figure 16 : Résultats de fertilité en fonction de la date IA toutes races ........................................... - 20 -

Figure 17 : Résultats de fertilité en fonction de la date IA en race MTR .......................................... - 20 -

Figure 18 : Résultats de fertilité en fonction de la date .................................................................... - 20 -

Figure 19 : évolution des quantités de concentré du sevrage au post-IA toutes races .................... - 23 -

Figure 20 : Répartition des aliments dans la ration selon la période et la race ................................ - 24 -

Figure 21 : Résultats de fertilité en fonction de la quantité de concentré pendant la période de

préparation à l’IA ............................................................................................................................... - 24 -

Figure 22 : Nombre d'élevages distribuant des minéraux et réalisant une cure d'hépatoprotecteur - 25

-

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-IV-

TABLE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : tests de comparaison de proportions…………………………………………………………………V

ANNEXE 2 : test d’indépendance du khi 2……………………………………………………………………………VII

ANNEXE 3 : tests de comparaison de moyennes ……………………………………………………………….VIII

ANNEXE 4 : Enquête de conduite et sanitaire des agnelles 2015-2016………………………………….X

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-V-

ANNEXE 1 : TESTS DE COMPARAISON DE PROPORTIONS

Tests de comparaison de proportions à partir d’échantillons indépendants au seuil de risque α=5 %

Il existe une différence significative lorsque ‘’U observé’’ est supérieur à 1,96 ou inférieur à -1,96. Dans le cas contraire, les proportions comparées ne sont significativement pas différentes.

Test 1 : comparaison de la fertilité entre les races

Race Nombre agnelles Fertilité

BB 874 54,8% MTR 3322 59,8% π = 0,59 Uobs -2,67

Test 2 : comparaison de la fertilité selon la pratique ou non de la transhumance

Nombre agnelles Fertilité

Transhumance 207 38,8% Pas de transhumance 3989 59,6% π = 0,59 Uobs -5,92

Test 3 : comparaison de la fertilité selon le mode de logement

Nombre agnelles Fertilité

Paille 3890 58,1% Caillebotis 306 64,5% π = 0,59 Uobs -2,19

Test 4 : comparaison de la fertilité des agnelles MTR en fonction de la saison nb agnelles Fertilité

<1/8 2797 60,0% >1/8 260 56,2% pi = 0,60 Uobs 1,19

Test 5 : comparaison de la fertilité en fonction de la luminosité du logement

Nombre agnelles Fertilité

Clair 3557 59,7% Sombre 639 52,8% π = 0,59 Uobs = 3,26

Test 6 : comparaison de la fertilité en fonction de la mise ou non à la pâture

Nombre agnelles Fertilité

Pâture 2370 57,4%

Pas pâture 1826 60,0%

π = 0,585 Uobs = -1,69

Test 7 : comparaison de la fertilité en fonction du nombre de vaccins réalisés sur les agnelles

Nombre agnelles Fertilité

Vaccin ≤2 1729 57,6%

Vaccin >2 2467 59,4%

π = 0,57 Uobs = -1,17

Test 8 : comparaison de la fertilité en fonction du nombre de traitements antiparasitaires réalisés sur les agnelles

Nombre agnelles Fertilité

Traitement ≤2 2202 61,4%

Traitement >2 1994 55,8%

π = 0,59 Uobs = 3,68

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-VI-

Test 9 : comparaison de la fertilité selon le maintien de la quantité de concentré distribuée entre les périodes de préparation à l’IA et post IA

Nombre agnelles Fertilité

< 0g 2931 56,0% 0g 1265 60,0% 4196

π = 0,57

Uobs = -2,4

Test 10 : comparaison de la fertilité selon la quantité de concentré distribuée en préparation à l’IA

Nombre agnelles Fertilité

<700g 2168 55,8%

>=700g 2028 61,5%

4196 π = 0,59 Uobs = -3,75

Test 11 : comparaison de la fertilité en fonction de la complémentation minérale ou non

Nombre agnelles

Fertilité

Pas de

complémentation

1635 59,6%

Complémentation

minérale ou

vitaminée

2561 57,8%

4196

π = 0,59

Uobs = 1,15

Test 12 : comparaison de la fertilité en fonction de la réalisation d’une cure d’hépatoprotecteurs

Nombre agnelles Fertilité

cure 1287 58,0% pas cure 2909 58,9%

4196 π = 0,59 Uobs = -0,55

Test 13 : comparaison de la fertilité selon la période d’insémination

Nombres agnelles Fertilité

< 01/08 3013 62,0%

≥ 01/08 910 53,0%

π = 0,60

Uobs 4,9

Test 14 : fertilité en fonction du nombre de jour séparant l’entrée des béliers sur le lot inséminé de l’IA

nb agnelles Fertilité

<2j 2103 62,5%

>2j 1900 54,8%

pi = 0,59

Uobs 4,94

nb agnelles Fertilité

<8 j 3121 60,6%

>8j 882 51,2%

pi = 0,59

Uobs 5,00

Test 15 : fertilité en fonction du nombre d’agnelles par bélier

nb agnelles Fertilité

<20 1777 58,6%

>20 1809 57,9%

pi = 0,58

Uobs 0,42

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-VII-

ANNEXE 2 : TESTS D’INDEPENDANCE DU KHI 2

Tests d’indépendance du khi 2 au seuil de risque α = 5%. Si la valeur surlignée en jaune est supérieure à celle surlignée en bleue alors il existe une dépendance, un lien entre les deux critères. Dans le cas contraire les critères sont indépendants les uns des autres.

Test k² 1 : indépendance entre la fertilité des agnelles et la surface disponible par agnelle en m²

Test k² 2 : indépendance entre la fertilité des agnelles et le nombre de traitements réalisés sur les mères en fin gestation.

FERTILITE NB TTMT MFG

<50% 50-60% >60% TOTAL

0 0,239555 0,09938 0,005704 0,3446

>0 0,648208 0,26891 0,015435 0,9326

TOTAL 0,887763 0,36829 0,02114 1,2772

5,991

Test k² 3 : indépendance entre la fertilité et le logement des agnelles

FERTILITE LOGEMENT

<50% 50-60% >60% TOTAL

AVEC ADULTE 0,308 0,362 0,608 1,277

BATIENT INDEPEDANT 0,143 0,168 0,283 0,594

TOTAL 0,206 0,27 0,524 3,743

5,991

FERTILITE SURFACE M²

<50% 50-60% >60% TOTAL

<2 0,051 0,083 0,005 0,14

>2 0,103 0,167 0,01 0,28

TOTAL 0,154 0,25 0,016 0,419

5,991

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-VIII-

ANNEXE 3 : TESTS DE COMPARAISON DE MOYENNES

Tests de comparaison de moyennes à partir d’échantillons indépendants. Le premier tableau

correspond au test d’égalité des variances. Elles sont égales si la probabilité est supérieure à

0,05 ou 5 % (valeur surlignée en jaune). Si la probabilité est inférieure alors les variables ne

sont pas égales.

Le second tableau correspond au test de comparaison des moyennes. Les moyennes sont

égales si la probabilité est supérieure à 0,05 ou 5 % (valeur surlignée en bleue). Si la probabilité

est inférieure alors les moyennes sont significativement différentes.

TEST VARIANCES 1

Test d'égalité des variances (F-Test)

Qté de cctré post-IA MTR Qté de cctré post-IA BB

Moyenne 673 617

Variance 45527 30238

Observations 48 15

Degré de liberté 47 14

F 1,5

P(F<=f) unilatéral 0,2

Valeur critique pour F (unilatéral) 2,2

TEST MOYENNES 1

Test d'égalité des espérances : deux observations de variances égales

Qté de cctré post-IA MTR

Qté de cctré post-IA BB

Moyenne 673 617

Variance 45527 30238

Observations 48 15

Variance pondérée 42018

Différence hypothétique des moyennes 0

Degré de liberté 61

Statistique t 0,928

P(T<=t) bilatéral 0,357

Valeur critique de t (bilatéral) 2

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-IX-

TEST VARIANCE 2

Test d'égalité des variances (F-Test)

Nb de ttmt AP MTR Nb de ttmt AP BB

Moyenne 1,6 2,0

Variance 0,2 0,0

Observations 3022 901

Degré de liberté 3021 900

F 10,35

P(F<=f) unilatéral 0,00

Valeur critique pour F (unilatéral)

1,09

TEST MOYENNE 2

Test d'égalité des espérances : deux observations de variances différentes

Nb de ttmt AP MTR

Nb de ttmt AP BB

Moyenne 1,6 2,0

Variance 0,2 0,0

Observations 3022 901

Différence hypothétique des moyennes 0

Degré de liberté 3916

Statistique t -40,29

P(T<=t) unilatéral 0,00

Valeur critique de t (unilatéral) 1,65

P(T<=t) bilatéral 0,00

Valeur critique de t (bilatéral) 1,96

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-X-

ANNEXE 4 :

ENQUETE DE CONDUITE ET SANITAIRE DES AGNELLES 2015-2016

Date visite :....................................

Nom Prénom :.................................................................................................... Elevage :............................................................................................................... Adresse :............................................................................................................... Commune :.......................................................................................................... N° naisseur :.............................. Race du troupeau :......................................................... Nombre de mères (adultes et antenaises) :.......................... Nombre d'agnelles inséminées en 2016 :......................../2016 Période de naissance des agnelles nées en 2015 :………………………………………. Préciser si nées d’adultes ou d’agnelles :....................................................................... Date IA agnelles :.........................../2016 Fertilité agnelles 2016 (résultats fournis par le centre) :......................................

2- CONDUITE 2.1 Transhumance des agnelles

Transhumance des agnelles OUI NON Changement par rapport à 2015 Si OUI : période (date montée/descente)

2.2 Bâtiments des agnelles

Type de bergerie

caillebotis aire paillée mixte Chgmt // 2015

Même bâtiment que les adultes

Appentis à côté

Autre bâtiment indépendant

Ventilation statique dynamique pas de ventilation Surface bâtiment agnelle (en m²) Luminosité (clair, sombre,…)

2.3 Pratique du sevrage

Âge au sevrage (en jours) Chgmt //2015 Sevrage brutal OUI NON Demi-sevrage (préciser la durée)

2.4 Tonte des agnelles Tonte des agnelles OUI NON Chgmt //2015 Si OUI : date

1- GENERALITES N°:............

.

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-XI-

3.1 Alimentation des agnelles du sevrage à la mise à la reproduction

Pâturage OUI NON Chgmt // 2015 Si OUI : Type de pa turage :

Si OUI : Date de mise a l'herbe : Date (heure) d’entre e en bergerie pour IA :

Date de ressortie apre s IA :

Fourrage

Type (foin, paille, ensilage,...)

Quantite (en g/♀/j)

Qualite fourrage (grossier, 1e re coupe,...)

Chgmt //2015

Post sevrage ≈ 30 j Croissance Préparation à l’IA ≈ 1 mois avant

Après l’IA

Concentrés

Aliment utilise (aliment 1 e re a ge, bildotxa,...)

MAT Qte (en g/♀/j)

Chgmt //2015

Post sevrage ≈ 30 j Croissance Préparation à l’IA ≈ 1 mois avant

Après l’IA

4.1 Gestion des béliers pour la lutte avec les agnelles

Chgmt //2015 Date d’entre e des be liers sur lot agnelles Date de sortie des be liers sur lot agnelles Race be liers mis en lutte sur lot agnelles Laitier Viande Nbre de be liers agneaux Nbre de be liers antenais Nbre de be liers adultes

Emplacement béliers avant la mise à la reproduction des agnelles

Loin Dans le troupeau

adulte Emplacmt ≠ 2015 :

Maladies des be liers 2 a 3 mois pre ce dents la lutte OUI NON Chgmt //2015 :

Pre paration alimentaire des be liers avant la lutte : OUI NON Chgmt // 2015 :

3- ALIMENTATION

Complémentation minérale ou autre OUI NON Chgmt //2015 Si OUI : Noms Pe riode de distribution

4- REPRODUCTION

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-XII-

4.3 Déroulement de l’ IA

5.1 Introduction d’animaux extérieurs

5.2 Pathologies

5.2.1 Pathologies troupeau adulte OUI/NON ≠2015 OUI/NON ≠2015 Avortements Piétin Si OUI : réalisation analyse Maedi Visna Si OUI : Agalaxie Border disease Adénomatose Toxoplasmose Oestrose Chlamydiose Ehrlichiose (belhar goa) Fièvre Q FCO Salmonellose Autres (préciser) : Listériose

5.2.2Pathologies des agneaux/agnelles avant sevrage

OUI/ NON

% atteint / nbre

≠2015

Agneaux che tifs-agneaux mous Diarrhe es Si OUI : (pre ciser : salmonellose/colibacillose, cryptosporidiose/coccidioses, pb alimentaires)

Proble mes respiratoires : (pre ciser : pasteurellose,…) Raide Ecthyma contagieux Ente rotoxe mie Arthrite Border disease Autre (pre ciser) :

Contention Chevalet Cornadis Salle de traite Chgmt //2015 :

Agitation : avant IA

Calme Agite Tre s agite (Chien)

après IA Calme Agite Tre s agite

5- SANITAIRE

Achat d’animaux extérieurs OUI NON Chgmt //2015 Si OUI : Quoi ? Nbre Respect de la mise en quarantaine OUI NON Réalisation d'un contrôle sanitaire OUI NON

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-XIII-

5.2.3 Pathologies des agnelles après sevrage OUI/NON % atteint

/ nbre ≠ 2015

Proble mes respiratoires (pre ciser : pasteurellose) Entérotoxémie Boiteries (préciser si piétin) Diarrhées Si OUI : (pre ciser : infectieuses → salmonellose/colibacillose ; parasitaires→ crypto/coccidioses ; alim→ pica/pb alim)

Infestation parasites externes : (pre ciser : gale, poux, tiques) Infestation parasites internes : (pre ciser : strongles, douves, te nias, coccidioses, oestroses)

Border Disease Autre (pre ciser) :

5.3 Traitements

5.3.1 Traitements antiparasitaires réalisés sur les agnelles (« les 5000 ») 2015-2016 OUI/

NON Date premier traitement

Dates des rappels

Nom traitement

Chgmt // 2015

Strongles Te nias Douves Coccidioses Autre (pre ciser) :

5.3.2 Vaccins réalisés sur les agnelles (« les 5000 ») 2015-2016

OUI/ NON

Date première injection

Dates des rappels

Nom vaccin Chgmt //2015

Entérotoxémie Toxoplasmose Chlamydiose Salmonellose Fièvre Q Border disease Pasteurellose Piétin FCO Autre (préciser) :

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-XIV-

5.3.3 Vaccination des mères en fin de gestation 2015

Autres observations : (changement de pratiques par rapport aux années précédentes) ......................................................................................................................................................................................................... ….................................................................................................................................................................................…......................................................................................................................................................................................................................... …..................................................................................................................................................................................................... ….....................................................................................................................................................................................................

OUI/NON Date vaccin Nom vaccin Chgmt // 2015 Entérotoxémie Piétin Mammites Pasteurellose Ecthyma Agalaxie Autre (pre ciser) :

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Nom : LAYES Prénom : Romain

BTSA PA Session : 2017

E72 partie SPS vécues

Champ du référentiel SPS du référentiel

SPSV n°1 1 SPSV 1

SPSV n°2 2 SPSV 10

SPSV n°3 1 SPS 1

SPSV n° 1 : Récolter la semence d’un bélier pour préparer les paillettes 1) Conduite d'élevage et/ou conseil en conduite d'élevage, gestion de l'animal et de ses productions. SPSV 1 : conduite de processus de production et gestion d'ateliers d'élevages.

SPSV n° 2 : Participer au concours de jugement d’ovins et comprendre son utilité 2) Analyse et conseil en conduite de systèmes de productions animales SPSV 10 : Suivi - qualité et contrôle des performances des productions, des produits, des systèmes de valorisation ou de maîtrise de l’impact de la présence « animal ou de l’élevage » et des conditions de production SPSV n° 3 : Vacciner les lapins contre la maladie hémorragique du lapin Conduite d'élevage et/ou conseil en conduite d'élevage, gestion de l'animal et de ses productions SPS 1 : conduite de processus de production et gestion d'ateliers d'élevages

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LAYES Romain Session 2017

BTSA PA SPSV n°1/3

Intitulé de la SPSV : Récolter la semence d’un bélier pour préparer les paillettes

Champ de compétence concerné : 1) Conduite d'élevage et/ou conseil en conduite d'élevage, gestion de l'animal et de ses productions SPSV 1 : conduite de processus de production et gestion d'ateliers d'élevages

Éléments de contexte : Lors de la réalisation de mon stage de BTS PA au centre départemental ovin, qui s’occupe de la récolte de semence puis de la réalisation des inséminations animales, j’ai été amené à collecter la semence des béliers. La première étape de l'insémination animale consiste à collecter la semence du mâle. L'objectif est de récolter une semence de qualité pour permettre une bonne réussite de l'IA. Il s’agit d’une technique qui présente pour les éleveurs des avantages importants notamment sur le plan sanitaire en évitant la dissémination des maladies sexuellement transmissibles mais aussi sur le plan génétique en diffusant le progrès génétique.

Description de la SPSV : La récolte du sperme se fait à l'aide d'un vagin artificiel, le mâle est stimulé par un boute-en-train, qui est une femelle. La récolte d’un bélier se fait tous les deux jours et il réalise deux sauts successifs à chaque fois, et cela à quelques minutes d'intervalle. La quantité de semence produite dépend principalement de la photopériode. D’autres facteurs environnementaux tels que la température extérieure, l’alimentation ou l’entraînement au saut modulent également l’activité sexuelle. La lumière ainsi que des implants de mélatonine sont utilisés afin de stimuler le bélier sur la période de mai/juin. Une fois le sperme collecté, il est rapidement contrôlé. Il s'agit d'une opération indispensable pour éliminer les éjaculats défectueux. Pour cela différentes mesures sont réalisées :

- le volume doit être compris entre 0,5 à 1,5 ml /éjaculat ; - la concentration en spermatozoïdes, comprise entre 3 et 4 milliards de spz/ml ; - la motilité massale va de 0 (aucun mouvement) à 5 (mouvement rapide). L'éjaculat

est éliminé en dessous de 4,6. Lorsque que l'éjaculat est bon après le contrôle, il est dilué. Cela permet d'augmenter le volume de semence disponible et de produire plus de doses. Chez le bélier de 8 à 12 doses en moyenne. Un dilueur lacté est généralement utilisé car peu coûteux et facile d'utilisation. Il est composé de lait en poudre, d'eau et d'antibiotiques. Le lait est un milieu idéal pour la conservation de la semence : la dilution est directe et les protéines offrent une protection contre les changements de pH et contre l’oxydation. La semence est diluée à une température de 32°C puis conservée à 15°C avant d’être mis en paillette. Les paillettes sont stockées dans un thermos maintenu à 15°C. La semence peut être transportée et doit être utilisée dans les 10 heures suivant la collecte.

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Chaque paillette contient 0,25 ml de semence c'est-à-dire 350 à 400 millions de spermatozoïdes.

Positionnement du candidat par rapport à cette SPS vécue : Dans une petite case, une femelle qui joue le rôle de boute-en-train est maintenue dans un coin. Les béliers attendent pour être collectés juste à côté de la case puis ils sont envoyés un par un dans la case avec la femelle. Du fait qu’ils soient entrainés jeunes, les béliers montent directement sur la femelle et sont récoltés dans le même temps. La récolte de la semence se fait à l’aide d’un vagin artificiel. Il se compose de trois parties indépendantes que l’on emboite juste avant la récolte. La première partie est un cylindre creux muni d’un réservoir que l’on remplit d’eau tiède puis qu’on gonfle, il s’agit de la partie en contact avec le pénis d’où la nécessité de le remplir d’eau tiède pour favoriser l’éjaculation. La seconde partie est un cône en plastique, on fixe une des extrémités sur le cylindre et sur l’autre un tube en verre ou sera récupéré la semence. Chaque partie est maintenue à une température d’environ 60°C dans une étuve. Une fois assemblé le vagin est introduit dans une chaussette. J’étais chargé le matin de préparer les vagins pour qu’ils soient prêts à être utilisés pendant la récolte. Puis le reste de la journée j’allais chercher les béliers dans leur case pour les amener dans la case de collecte, puis je récoltais la semence des béliers.

Analyse de la SPS vécue : Il s’agissait de la première fois que j’assistais à une collecte de semence, j’ai beaucoup appris et pris conscience de la rigueur qu’il fallait avoir. Au début, j’étais avec un berger du centre, il m’a appris comment positionner le vagin et puis il m’a laissé faire sur un bélier. J’ai eu quelques difficultés au départ car cela requiert une bonne attention mais après plusieurs béliers j’ai compris la technique. Il faut dire, de plus, qu’il y a une certaine pression ; si la semence va au sol elle devient inutilisable, on ne peut récolter le bélier que deux fois de suite et chaque semence est primordiale pour les jours où il y a beaucoup d’IA.

Proposition éventuelle de modifications/évolutions : Le fait que les IA soient regroupées pendant une saison, les béliers doivent être très bons pendant une période de l’année. Ils sont récoltés deux fois de suite tous les deux jours, ce qui est un rythme assez soutenu. De plus, le nombre d’IA est à son maximum au milieu de l’été lorsque les chaleurs sont élevées. Les béliers souffrent de la chaleur dans les bergeries non ventilées. Ainsi beaucoup ont la semence qui se détériore au cours de la saison et elle devient donc inutilisable pour les IA. Le centre se retrouve alors avec un nombre restreint de béliers en fin de saison et il devient difficile de faire toutes les doses désirées. Il serait alors envisageable d’installer un système de climatisation pour améliorer les conditions des béliers et pour maintenir la production de semence de qualité pendant toute la saison d’IA.

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LAYES Romain Session 2017

BTSA PA SPSV n°2/3

Intitulé de la SPSV : Participer au concours de jugement d’ovins et comprendre son utilité

Champ de compétence concerné : 2) Analyse et conseil en conduite de systèmes de productions animales SPSV 10 : Suivi - qualité et contrôle des performances des productions, des produits, des systèmes de valorisation ou de maîtrise de l’impact de la présence « animal ou de l’élevage » et des conditions de production

Éléments de contexte : J’ai participé au concours de jugement de bétail par les jeunes en section ovin lors du concours départemental qui a eu lieu le 14 décembre 2016 dans un lycée agricole de mon département puis au trophée du meilleur pointeur ovin le 3 mars 2017 lors du Salon International de l’Agriculture à Paris.

Description de la SPSV : Le pointage des ovins consiste à juger les caractéristiques d’un animal de race pure et à lui attribuer une note de 1 à 9 sur différents postes, la note 9 étant la meilleure c’est-à-dire la plus proche du standard idéal de la race. Le premier critère à évaluer est l’harmonie des formes, s’ensuit le développement squelettique répartit en 6 sous critères : Le premier critère à évaluer est l’harmonie des formes, s’ensuit le développement squelettique répartit en 6 sous critères : Gabarit - Ouverture de la poitrine - Ligne du dessus - Bassin - Qualité des membres antérieurs et postérieurs On tient compte aussi du développement musculaire en les notant en 3 sous critères : Épaule - Le dos-rein - Le gigot Suite à l’évaluation du développement squelettique et du développement musculaire une note sur 10 est attribuée pour chacun des deux critères. Chaque paramètre évalué lors de la classification se réfère à des critères de conformation pouvant avoir des effets sur les performances zootechniques dans l’élevage. Ainsi, l’impact et le poids de chacun de ces caractères d’évaluation sont basés sur la fonction commerciale des animaux et cette évaluation se fonde sur des critères technico-économiques (ex. : musculature importante pour les races bouchères, forte capacité pour les races maternelles et/ou prolifiques, etc.). Cette grille de classification a donc pour objectif de sélectionner des animaux ayant une conformation fonctionnelle leur permettant de reproduire des sujets de haute valeur génétique et surtout, des animaux qui auront une bonne longévité dans les élevages ovins. Pour les éleveurs, les résultats de conformation pourront certes, être utilisés comme argument de vente pour leurs reproducteurs. Mais surtout, ces informations donneront un outil de sélection essentiel à l’amélioration de la qualité de la conformation des animaux sélectionnés pour l’élevage et de leurs descendants. Par ailleurs, il sera plus facile pour les éleveurs de vendre ou d’acheter des ovins à distance en ayant accès aux résultats de

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classification et éventuellement, aux données génétiques reliées à ces indices de classification. Lors du pointage ovin au niveau départemental, j’ai pu juger quatre animaux de race Bizet, d’abord deux béliers et ensuite deux brebis. Lors du trophée des du meilleur pointeur ovins, j’ai jugé deux femelles de race Limousine qui est une race rustique et deux béliers de race Suffolk qui est une race herbagère bouchère.

Positionnement du candidat par rapport à cette SPS vécue : Après avoir eu une initiation au pointage ovin organisée par le lycée ou j’étudie, j’ai participé au pointage départemental d’ovins qui avait lieu dans un autre lycée du département. Lors du concours départemental, les brebis et les béliers se trouvaient respectivement dans deux parcs séparés dans lesquels les pointeurs ne pouvaient entrer. Il fallait donc juger l’animal à travers les barrières de l’enclos, sans pouvoir les toucher. La laine des animaux proposés était assez longue, il était donc difficile de pouvoir bien apprécier chaque poste. A l’inverse, au jugement national, les animaux étaient attachés au milieu d’un ring et il était possible de les toucher permettant d’être plus juste dans la notation.

Analyse de la SPS vécue : Grâce à cette participation aux différentes épreuves de jugement d’ovins, j’ai pris conscience de l’importance que pouvait avoir le pointage d’animaux. D’une part pour améliorer les performances au sein d’un élevage en ne choisissant que des animaux qui sont proches du standard de la race mais aussi pour la commercialisation des animaux et de leur produit. En effet, les critères jugés tiennent compte de la conformation de l’animal et ces derniers se retrouvent sur le classement de la grille E.U.R.O.P., la recherche d’animaux bien conformés pour la boucherie incite les éleveurs à en produire. La grille de jugement est identique pour les races rustiques et herbagères, cependant certains critères sont plus ou moins recherchés selon la race. Il fallait que je connaisse suffisamment bien les standards de chaque race pour pouvoir les juger au mieux.

Proposition éventuelle de modifications/évolutions : Le jugement d’animaux est une pratique qui demande beaucoup d’expérience pour parvenir à bien juger un animal. Cela suppose une bonne connaissance de la race qu’on juge et les principales attentes de celle-ci. Je suis encore novice mais j’espère bien me perfectionner ce qui pourrait m’être utile dans ma carrière professionnelle.

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LAYES Romain Session 2017

BTSA PA SPS n°3/3

Intitulé de la SPS : Vacciner les lapins contre la maladie hémorragique du lapin

Champ de compétence concerné : 1) Conduite d'élevage et/ou conseil en conduite d'élevage, gestion de l'animal et de ses productions SPS 1 : conduite de processus de production et gestion d'ateliers d'élevages

Éléments de contexte : Dans le cadre de l’élevage familial de lapin, j’ai réalisé un vaccin contre le virus de la maladie hémorragique du lapin. Suite à des pertes importantes d’animaux dans le voisinage, je me suis renseigné sur l’origine de la mort de ces lapins en me rendant chez le vétérinaire. Il m’a confirmé qu’il y avait actuellement un épisode de mortalité des lapins dû à ce virus. De plus, cette maladie ayant déjà sévie les années auparavant dans l’élevage familial il a donc été nécessaire de réaliser un vaccin préventif cette année.

Description de la SPS : Après avoir pris la décision de vacciner la vingtaine de lapin que nous élevons, je suis allé chez le vétérinaire pour me procurer le vaccin et pour me renseigner sur la maladie. Il s’agit d’une maladie très contagieuse qui peut survenir toute l’année. Elle est provoquée par un virus : Viral Haemorrhagic Disease (VHD). Ce dernier touche exclusivement l’espèce Oryctolagus cuniculus c’est-à-dire tous les lapins européens : sauvages ou domestiques. Il semblerait que le lièvre serait un porteur sain du virus. Cette maladie originaire de Chine a gagné l’ouest de l’Europe il y a plus de 30 ans. Les modes de transmissions du virus sont nombreux, il se transmet soit de manière directe entre les lapins soit indirecte notamment par les aliments, l’homme, les insectes, les petits rongeurs. La forme initiale du virus est foudroyante : la période d’incubation est courte et dure entre 2 et 5 jours. La maladie est très contagieuse et tue entre 70 et 99 % des lapins contaminés. Avant l’âge de 4 semaines, les lapereaux ne développent aucun signe clinique, cette résistance des jeunes animaux est encore inconnue. La maladie clinique est seulement observée chez les adultes et chez les lapereaux de plus de 40 jours. La maladie n’a pas forcément de symptômes, une hyperthermie est toute fois observable avec une perte d’appétit et une certaine apathie. Le plus souvent le lapin est retrouvé mort soudainement. Le virus détruit les cellules des parois des vaisseaux sanguins. Le lapin meurt donc d’une hémorragie. Une fois l’animal contaminé, il n’existe pas de traitement pour le soigner. Seuls les vaccins préventifs mis au point contre la VHD protègent les lapins en moins d’une semaine après la vaccination. La seule façon efficace de protéger son lapin est donc de le vacciner et de faire les rappels annuels du vaccin. Après avoir lu attentivement la posologie ainsi que le procédé d’administration, j’ai demandé de l’aide pour maintenir les lapins lors de la vaccination. J’ai pu vacciné les femelles gestantes car le vaccin peut être utilisé en cas de gestation et de lactation et chez des animaux âgés de 4 semaines minimum.

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Positionnement du candidat par rapport à cette SPS vécue : Le chantier de vaccination s’est réalisé sous l’abri où se trouvent les cages des lapins. Je m’occupais de prélever et d’injecter la dose en sous cutanée au niveau de la peau du cou. La dose à prélever est faible : 0,5 ml, pour cela, j’utilisais une seringue de 5 ml avec une aiguille 25G1 soit 0,5mm de diamètre et 25mm de long, le tout étant stérile. Il faut être rigoureux, j’ai donc demandé de l’aide pour tenir fermement le lapin afin de bien réussir l’injection. Le lapin est très poilu et ses poils sont longs, il faut donc bien s’assurer que l’injection se fasse juste sous la peau et non dans le muscle. Pour cela, je pinçais entre deux doigts la peau et j’injectais parallèlement au muscle. La manipulation de la lapine gestante s’est fait sans brutalité pour éviter tout risque d’avortement.

Analyse de la SPS vécue : J’ai apprécié faire cette manipulation sur les lapins. Cela requiert une bonne rigueur et beaucoup de calme. Ce n’est pas commun de leur faire des traitements, cela m’a permis par la même occasion de me renseigner sur cette maladie qui avait provoqué auparavant des pertes au sein de l’élevage familial.

Proposition éventuelle de modifications/évolutions : C’est la première année que les lapins sont vaccinés. Les prochaines années, je n’attendrai pas que des cas se déclarent dans le voisinage pour vacciner les lapins, je réaliserai le vaccin de rappel annuel pour prévenir en cas de réapparition de la maladie.