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Dans cet article, nous ferons état des efforts mis de l’avant au niveau international pour normaliser la classification et l’étiquetage des produits chimi- ques. Au Canada, nous possédons une expérience acquise sur place et nous faisons face à certains défis posés par l’absence d’un système normalisé. Certaines étiquettes de produits chimiques et des Fiches techniques santé-sécurité (FTSS) de pro- duits chimiques que nous importons ne satisfont pas aux normes du Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) canadien et il y a encore très peu de recours pour le coordonnateur diligent du SIMDUT. De nombreux pays ont développé des systèmes indépendants de classification et d’étiquetage des produits chimiques. Ceci a donné lieu à des processus de mise en application coûteux pour les gouvernements ainsi qu’à des défis de conformité pour les compagnies qui commercialisent des produits dans d’autres pays ou qui utilisent des produits fabriqués dans d’autres pays. Plus impor- tant encore, l’existence de plusieurs systèmes différents a semé la confusion chez les travailleurs quant aux dangers et aux contrôles nécessaires pour manipuler les produits chimiques en toute sécurité. Ces défis ne sont pas nouveaux, ils ont été expérimentés au cours de la dernière décennie ou plus. Cette situation a créé une concertation de six pays (États-Unis, Australie, Royaume-Uni, Chine, Japon et Canada) en vue de normaliser le système de classification et d’étiquetage des produits chimiques. Le document des Nations Unies (ONU), Le système général harmonisé de classification et d’étique- tage des produits chimiques 1 (SGH) décrit l’objec- tif du SGH : Le mandat international qui a donné l’impulsion initiale à ce travail a été adopté à la Conférence des Nations Unies pour l’Environnement et le Développement de 1992 (CNUED), tel que reflété dans le paragraphe 27 du chapitre 19 d’Action 21; « On s’efforcerait d’assurer qu’un système harmo- nisé mondialement de classification et d’étiquetage compatible, comportant notamment des fiches sur la sécurité et des symboles facilement com- préhensibles, soit disponible d’ici à l’an 2000. » Le site Web du CCSHT 2 identifie les avantages suivants d’un système général harmonisé : Promouvoir une application plus efficiente des règlements. Faciliter les échanges commerciaux. Faciliter le respect des directives. Réduire les coûts. Fournir une information de meilleure qualité et plus cohérente sur les dangers. Encourager le transport, la manipulation et l’utilisation sécuritaire des produits chimiques. Favoriser de meilleures interventions d’ur- gence lors d’incidents chimiques. Réduire le besoin d’effectuer des tests sur des animaux. Le Programme de la sécurité des produits (PSP) de Santé Canada est responsable de coordonner la mise en œuvre du SGH au Canada. Les consulta- tions techniques, les consultations avec les parte- naires commerciaux et l’élaboration de recomman- dations provisoires sont actuellement en cours. Les prochaines étapes comprendront une analyse économique de la mise en application, du déve- loppement de recommandations et de décisions finales, la formulation d’un projet de réglemen- tation et de processus de réglementation ainsi que le développement d’un plan de mise en œuvre. Au Canada, le SIMDUT a été utilisé pendant des décennies pour normaliser la communication de l’information importante sur la sécurité. Dans les laboratoires, nous nous sommes appliqués à incorporer les principales composantes des FTSS, de l’étiquetage et de la formation du SIMDUT dans nos programmes de santé et de sécurité. La mise en œuvre du SGH entraînera la révision du pro- gramme de SIMDUT qu’un bon nombre d’entre nous a tenu pour acquis. Tout comme le SIMDUT, le SGH fournit un système de classification pour les produits chimiques, il définit ce qui devrait être indiqué sur les fiches de renseignements sur la sécurité (appelées FDS – Fiches de données de sécurité dans le SGH) et sur les étiquettes. Bien qu’il y ait certaines similarités entre les fiches du SIMDUT et celles du SGH, il y a suffisamment de différences pour qu’on s’y attarde. Chaque pays qui adopte le SGH sera en mesure d’en adopter certaines composantes; l’objectif est que les composantes adoptées soient cohérentes. Le SGH utilise une approche modulaire qui iden- LA CLASSIFICATION ET L’ENTREPOSAGE DES PRODUITS CHIMIQUES VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010 Ce Sommaire scientifique comporte plusieurs articles portant sur la classification et l’entreposage des produits chimiques qui ont été publiés entre février 2008 et février 2009 dans le Canadian journal of medical laboratory science de la Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM). Ils ont été reproduits avec la permission de la SCSLM. L’auteur de cette série d’articles est madame Gene Shematek, CIH, ROH, MSc(A), consultante en santé et sécurité au travail auprès de la SCSLM. Le système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques

LA CLASSIFICATION ET L’ENTREPOSAGE DES PRODUITS ... · L’entreposage des produits chimiques représente toujours un défi important au niveau de la sécurité pour de nombreux

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Dans cet article, nous ferons état des efforts misde l’avant au niveau international pour normaliserla classification et l’étiquetage des produits chimi -ques. Au Canada, nous possédons une expérienceacquise sur place et nous faisons face à certainsdéfis posés par l’absence d’un système normalisé.Certaines étiquettes de produits chimiques et desFiches techniques santé-sécurité (FTSS) de pro -duits chimiques que nous importons ne satisfontpas aux normes du Système d’information sur lesma tiè res dangereuses utilisées au travail(SIMDUT) canadien et il y a encore très peu derecours pour le coor don nateur diligent du SIMDUT.

De nombreux pays ont développé des systèmesindépendants de classification et d’étiquetage desproduits chimiques. Ceci a donné lieu à desproces sus de mise en application coûteux pour lesgouvernements ainsi qu’à des défis de conformitépour les compagnies qui commercialisent desproduits dans d’autres pays ou qui utilisent desproduits fabriqués dans d’autres pays. Plus impor -tant encore, l’existence de plusieurs systè mesdifférents a semé la confusion chez les travailleursquant aux dangers et aux contrôles nécessairespour manipuler les produits chimi ques en toutesécurité. Ces défis ne sont pas nouveaux, ils ontété expérimentés au cours de la dernière décennieou plus. Cette situation a créé une concertation desix pays (États-Unis, Australie, Royaume-Uni,Chine, Japon et Canada) en vue de normaliser lesystème de classification et d’étiquetage desproduits chimiques.

Le document des Nations Unies (ONU), Le systèmegénéral harmonisé de classification et d’étique -

tage des produits chimiques 1 (SGH) décrit l’objec -tif du SGH :

Le mandat international qui a donné l’impulsioninitiale à ce travail a été adopté à la Conférencedes Nations Unies pour l’Environnement et leDéveloppement de 1992 (CNUED), tel que reflétédans le paragraphe 27 du chapitre 19 d’Action 21;

« On s’efforcerait d’assurer qu’un système harmo -nisé mondialement de classification et d’étique tagecompatible, comportant notamment des fiches surla sécurité et des symboles facilement com -préhensibles, soit disponible d’ici à l’an 2000. »

Le site Web du CCSHT2 identifie les avantagessuivants d’un système général harmonisé :

• Promouvoir une application plus efficiente desrèglements.

• Faciliter les échanges commerciaux.

• Faciliter le respect des directives.

• Réduire les coûts.

• Fournir une information de meilleure qualité etplus cohérente sur les dangers.

• Encourager le transport, la manipulation etl’utilisation sécuritaire des produits chimiques.

• Favoriser de meilleures interventions d’ur -gence lors d’incidents chimiques.

• Réduire le besoin d’effectuer des tests sur desanimaux.

Le Programme de la sécurité des produits (PSP) deSanté Canada est responsable de coordonner la

mise en œuvre du SGH au Canada. Les con sul ta -tions tech niques, les consultations avec les parte -naires commerciaux et l’élaboration de recom man -dations provisoires sont actuellement en cours. Lesprochaines étapes comprendront une analyseéconomique de la mise en applica tion, du déve -loppement de recommandations et de déci sionsfinales, la formulation d’un projet de réglemen -tation et de processus de réglementation ainsi quele développement d’un plan de mise en œuvre.

Au Canada, le SIMDUT a été utilisé pendant desdécennies pour normaliser la communication del’information importante sur la sécurité. Dans leslaboratoires, nous nous sommes appliqués àincorporer les principales composantes des FTSS,de l’étiquetage et de la for mation du SIMDUT dansnos programmes de santé et de sécurité. La miseen œuvre du SGH entraî nera la révision du pro -gramme de SIMDUT qu’un bon nombre d’entrenous a tenu pour acquis.

Tout comme le SIMDUT, le SGH fournit un systèmede classification pour les produits chimiques, ildéfinit ce qui devrait être indiqué sur les fiches derenseignements sur la sécurité (appelées FDS –Fiches de données de sécurité dans le SGH) et surles étiquettes. Bien qu’il y ait certaines similaritésentre les fiches du SIMDUT et celles du SGH, il y asuffisamment de différences pour qu’on s’yattarde.

Chaque pays qui adopte le SGH sera en mesured’en adopter certaines composantes; l’objectif estque les composantes adoptées soient cohérentes.Le SGH utilise une approche modulaire qui iden -

LA CLASSIFICATION ET L’ENTREPOSAGE DES PRODUITS CHIMIQUES

VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Ce Sommaire scientifique comporte plusieurs articles portant sur la classification et l’entreposage des produits chimiques qui ont été publiés entrefévrier 2008 et février 2009 dans le Canadian journal of medical laboratory science de la Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM).Ils ont été reproduits avec la permission de la SCSLM. L’auteur de cette série d’articles est madame Gene Shematek, CIH, ROH, MSc(A), consultante ensanté et sécurité au travail auprès de la SCSLM.

Le système général harmonisé de classification etd’étiquetage des produits chimiques

tifie les groupements de dangers (physiques, pourla santé et pour l’environnement), puis des classi -fi cations de dangers comme composantes debase. Voici les classifications de dangers3 :

Classification des risques physiques :• Explosifs• Inflammabilité• Oxydants• Autoréactifs• Matières pyrophoriques• Substances sujettes à un auto-échauffement• Peroxydes organiques• Matières corrosives pour le métal• Gaz sous pression• Gaz inflammables activés par l’eau

Classification des dangers pour la santé et l’env i -ronnement :• Toxicité aiguë• Irritation ou brûlure de la peau• Irritation ou lésion oculaire grave• Sensibilisation de la peau ou des voies respi -

ratoires• Mutagénicité des cellules germinales• Cancérogénicité• Toxicité pour la reproduction• Toxicité générale pour l’organe cible - dose

unique ou doses multiples• Contamination des milieux aquatiques

En plus des produits classifiés dans le SIMDUT, lesproduits de consommation, les pesticides, les sys -tèmes de Transport de marchandises dange reuses(TMD) et les considérations environne mentalespeu vent également être influencés par le SGH. Unbon nombre de ces aspects seront pris en consi -dé ration au fur et à mesure que le Canada s’ap -pliquera à planifier et à concevoir la mise enœuvre du SGH.

L’avenir de l’implantation du SGH au Canada estencore incertain en ce qui a trait aux détailstechniques et au calendrier. La mise en œuvre detout système de communication exige énormé -ment de temps et elle est généralement trèscoûteuse, car cela implique tous les fournisseurs,les milieux de travail, les gouvernements, etc.

Les personnes qui travaillent dans les laboratoiresdevront probablement patienter un certain tempsavant que des plans de mise en œuvre spécifiquespour le laboratoire soient exigés. Cependant, il estimportant de surveiller les développements de lamise en œuvre du SGH et si possible, d’êtreproactif lorsque l’on fait des plans à long terme.Pour des détails sur la comparaison entre leSIMDUT et le SGH, allez à www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/pubs/ghs-sgh/index-fra.php (qui fournit uneanalyse situationnelle très détaillée).

Pour la documentation complète de l’ONU sur leSGH, allez à www.unece.org/trans/danger/publi/ghs/ghs_rev02/02files_f.html.

Pour les plus récentes informations sur l’état desefforts de mise en œuvre du SGH au Canada,consultez le site Internet de Santé Canada à www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/intactiv/ghs-sgh/index-fra.php.

Références1. Le système général harmonisé de classification et

d’étiquetage des produits chimiques, deuxièmeédition révisée, Nations Unies, New York et Genève,2007 (en français : www.unece.org/trans/danger/publi/ghs/ghs_rev02/02files_f.html).

2. Canadian Centre for Occupational Health and Safety :www.cchst.ca/reponsessst/chemicals/ghs.html.

3. Extrait de la fiche 02 (Introduction) Le systèmegénéral harmonisé de classification et d’étiquetagedes produits chimiques (SGH) – Mise en œuvre duSGH au Canada, Santé Canada (ébauche 5 sep).

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VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Aspect / Élément duprogramme

SIMDUT SGH

Catégories / Classification desdangers

Les classifications du SIMDUT ne comprennentpas les catégories spécifiques à l’intérieur dechaque classification.

Le SGH comprend trois groupes de dangers –physiques, pour la santé et pour l’environnement. Il y ades catégories détaillées à l’intérieur de chacun de cesgroupes.

Dangers physiques Le SIMDUT ne comprend pas les matièresexplosives (liquides ou solides) et les objetsexplosifs.

Les catégories de dangers physiques correspondent àcelles du SIMDUT pour la grande majorité et com -prennent, comme catégories, les matières explosives(liquides ou solides) et les objets explosifs.

Comparaison entre le SIMDUT et le SGH

ÉditeurL'Ordre professionnel des technologistesmédicaux du Québec281, av. Laurier EstMontréal (Québec) H2T 1G2

Tél. : 514 527-9811 ou 1 800 567-PROFTélec. : 514 527-7314Courriel : [email protected] Internet : www.optmq.org

RédactionPersonnel de l’OPTMQ

GestionComité des communications

Conception et infographieImagik design communications

ÉditiqueNDM Éditique

ImpressionImprimerie GG

Abonnement annuel : 38 $

Dépôt légal 4e trimestre 2010ISSN1207-2311ISSN1916-9493 (version en ligne)

Numéro de convention de la Poste-publication 40012566

Note : L’OPTMQ n’est pas responsable ducontenu des articles soumis par les auteurspour publication dans le Sommairescientifique. Il ne fait aucune représentationou recommandation, quelle qu’elle soit,quant à tout produit ou service qui y estmentionné.

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VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Aspect / Élément duprogramme

SIMDUT SGH

Dangers pour la santé etl’environnement

Couverts dans la catégorie D du SIMDUT (D1A,D1B, D1C, D2A, D2B), la corrosion / irritationcutanée couverte dans la catégorie E du SIMDUT- Toxicité systémique de certains organes cibles - l’exposition unique n’est pas couverte par unecatégorie spécifique du SIMDUT. Ne comprendpas la toxicité en milieu aquatique.

Énumération plus détaillée de la toxicité aiguë enclassifications séparées; comprend la toxicitésystémique de certains organes cibles – expositionunique; comprend la toxicité en milieu aquatique. Pasde catégories pour les matières biologiquesdangereuses (catégorie D3 du SIMDUT).

Produits chimiques deconsommation, pesticides, transportdes matières dangereuses

Pas d’impact Impact possible

Formation Composante requise Pas spécifiquement mentionnée dans la FDS

Pictogrammes de danger Pictogrammes de dangers similaires dans les deux systèmes, mais la forme et les couleurs sont différentes.

Étiquette Comprend l’identificateur du produit, l’infor -mation du fournisseur, les pictogrammes dedanger, les énoncés sur le risque, lesprécautions / premiers soins.

Comprend les énoncés sur le risque (nonnormalisés); comprend la bordure hachurée;exige l’énoncé précisant que la FTSS estdisponible.

Comprend l’identificateur du produit, l’information dufournisseur, les pictogrammes de danger, les "mots-indicateurs normalisés", les énoncés de dangernormalisés, les précautions / premiers soins.

Sans bordure hachurée; pas de référence à ladisponibilité de la FTSS.

Comprend l’identification des ingrédients dangereux(avec une certaine discrétion du fournisseur).

Fiches de sécurité FTSS (fiche technique santé-sécurité)

9 sous-titres requis

• Ingrédients dangereux

• Renseignements relatifs à la préparation

• Renseignements sur le produit

• Données physiques

• Données sur les dangers d’incendie oud’explosion

• Données sur la réactivité

• Propriétés toxicologiques

• Mesures préventives

• Mesures de premiers soins

FDS (fiche de données de sécurité)

16 sous-titres requis (dans l’ordre)

• Identification du produit / composition et dufournisseur

• Identification des dangers

• Composition / information sur les composants

• Mesures de premiers secours

• Mesures de lutte contre l’incendie

• Mesures en cas de dispersion accidentelle

• Stockage et manipulation

• Contrôles de l’exposition / protection individuelle

• Propriétés physiques et chimiques

• Stabilité et réactivité

• Informations toxicologiques

• Informations écologiques

• Possibilités d’élimination des déchets

• Informations relatives au transport

• Informations réglementaires

• Autres informations (date de préparation de la FDS,etc.).

L’entreposage des produits chimiques représentetoujours un défi important au niveau de la sécuritépour de nombreux laboratoires. Bien que l’ontrouve d’excellentes références, sur papier et enligne (voir à la fin) décrivant les pratiques d’en -treposage appropriées pour les produits chimi -ques, souvent, les inspections des labo ratoiresdémontrent des métho des d’entreposage inappro -priées comme un danger continu. Il n’est pas rarede rencontrer ces pratiques d’entre posage quilais sent à désirer dans bon nombre de labora -toires :

• Produits chimiques conservés n’importe où oustrictement en ordre alphabétique.

• Armoires d’entreposage où sont conservés desproduits chimi ques incompatibles.

• Étagères sans rebord pour empê cher lescontenants de tomber.

• Étagères surchargées où il faut déplacer descontenants pour en atteindre d’autres.

• Hottes de laboratoire servant à l’entreposagede produits chimi ques.

• Produits chimiques conservés sur le plancher.

• Produits chimiques liquides entre posés plushaut que le niveau de l’œil.

• Produits chimiques non étiquetés.

• Produits chimiques entreposés dans des réfri -gérateurs avec des aliments.

• Produits chimiques périmés ou sans indicationde date.

• Produits chimiques laissés sur les tables delabora toire.

• Couvercle des contenants de produits chimi -ques mal fermés.

• Produits chimiques conservés à proximité desdouches oculaires ou des douches d’urgence.

• Absence d’inventaire des produits chimiques etdes endroits où ils sont conservés.

Si vous avez déjà identifié l’une ou plusieurs deces situations dans votre laboratoire, il est peut-être temps de revoir (ou de faire) votre pland’entre posage des produits chimiques. Voici quel -ques raisons qui ont donné lieu à un entre posageinadéquat :

• Une décision initiale (lors de la conception dulaboratoire) d’acheter de petites quantités deproduits chimiques, renversée plus tard pourdes raisons économiques, puis l’achat de plusgrandes quantités qui excèdent les capacitésd’entreposage du laboratoire.

• Le manque d’espace nécessaire pour répondreaux besoins d’entreposage.

• Des installations ‘partagées’, sans désignationd’une personne responsable pour assurer uneconservation adéquate de ces produits.

• La confusion sur la façon d’entreposer lesproduits chimiques qui font partie de plusieurscatégories du SIMDUT.

• Le manque de formation ou l’ignorance de lacomposition et des réactions des produitschimiques.

• De mauvaises habitudes pour des raisons decommodité.

• L’absence d’un plan d’entreposage bien conçu.

Bien que nous fassions régulièrement le ménagede nos laboratoires afin d’éviter les encom bre -ments, la révision et une nouvelle conception del’entreposage des produits chimiques viennentsou vent en fin de liste. Compte tenu des consé -quences d’un entreposage inadéquat, pour lasécurité, ce sujet doit être traité en haute priorité.Des accidents se sont produits dans des labo -ratoires à cause de l’entreposage ou de l’utili -sation inadéquate de pro duits chimiques. Pour unedescription détaillée de divers accidents, consul tezles pages Internet sur la sécurité de l’AmericanIndustrial Hygiene Asso ciation Laboratory àwww.aiha.org/Pages/default.aspx. Les des crip -tions et les photos d’accidents pu bliées dans cesite illustrent clai re ment qu’il arrive des accidentsà cause d’un entreposage ou d’une utilisationinappropriée de produits chimiques.

Les ressources suivantes peuvent être utiles pourle choix d’un lieu d’en treposage adéquat desproduits chimiques :

www.mcgill.ca/ehs/laboratory/labsafety/#cli_4

www.sciencelab.com/page/S/CTGY/22005

www.mcg.edu/services/ehs/chemsafe/chemstor.htm

www.emsc.nysed.gov/ciai/mst/pub/chemstorguid.html

www.labsafety.com/refinfo/ezfacts/ezf181.htm

www.uvm.edu/~esf/chemicalsafety/chemicalstorage.html

Pour amorcer le processus d’entreposage appro -prié des produits chimiques, songez à faire (ou àvalider) un inventaire de tous les produits chimi -ques du laboratoire, des quantités et des endroitsd’entreposage.

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Entreposage des produits chimiques – bon sens ouconfusion ?

L’entreposage adéquat des produits chimiques estune stratégie importante de contrôle des pertes.Le principal objectif visé en désignant l’endroit oùconserver les produits chimiques est d’éviter uneréaction causée par des produits chimiquesincom patibles. Cependant, l’idée simplifiée quiconsiste à entreposer ensemble les produitssemblables est compromise par le fait que denombreux produits entrent dans plus d’une caté -gorie ou que certains autres produits de la mêmecatégorie réagiraient s’ils venaient en contact lesuns avec les autres. Certaines compagnies deproduits chimiques ont adopté un codage couleurpour aider le personnel de laboratoire à prendredes décisions concernant l’entreposage, mais lescodes couleurs peuvent varier d’un fournisseur àl’autre, alors il est important de bien comprendrele système utilisé.

En se référant aux FTSS pour identifier les incom -patibilités des produits chimiques, on se rend viteà l’évidence que les conditions d’entreposageidéales exigent des aires de conservation mul -tiples afin d’éviter une réaction chimique possible.Mais dans de nombreux laboratoires ce n’est paspossible. Pour les travailleurs de labo ra toire dontles connais sances en chimie sont incomplètes (oupour ceux qui les ont oubliées) les FTSS apportentsouvent plus de questions que de réponses sur lesincom patibilités. Il est nécessaire d’avoir uneapproche plus simplifiée pour réduire le nombred’aires d’entreposage tout en réduisant le risqueau maximum.

Une telle approche est bien décrite dans le manuelImproving Safety in the Chemical Laboratory 1.L’auteur suggère une séparation initiale en cinqcatégories principales, suivie d’une autre sépa -ration, s’il y a lieu, en sous-catégories :

• Produits toxiques

• Produits inflammables

• Produits réactifs

• Produits corrosifs

• Produits présentant un degré de risque minime

Si le produit chimique entre dans plus d’une caté -gorie, il doit être entreposé en tenant compte durisque le plus élevé pour le laboratoire. Si celaengendre d’autres incompatibilités avec le groupeauquel il a été assigné, il peut être nécessaire del’entreposer en le considérant dans une sous-catégorie. Par exemple, les acides forts et lesbases fortes sont tous deux considérés comme

des produits corrosifs, mais ils doivent êtreséparés par sous-catégorie (acides ou bases) afinde prévenir une interaction. La ressource men -tionnée ici identifie la hiérarchie suivante pourdéter miner quelle est la caractéristique la plusdangereuse du produit chimique : http://ehs.ucsc.edu/lab_research_safety/pubs/chem/guidelines.pdf :

Radioactif > pyrophorique > explosif > liquideinflam mable > acide / base corrosif > réactif dansl’eau > solide inflammable > oxydant > combus -tibilité > toxicité > aucune séparation spécialerequise

On donne l’exemple du benzène, inflammable ettoxique. En tenant compte de la hiérarchie, onentreposerait le benzène en se basant sur soninflammabilité plutôt que sur sa toxicité. Il estimportant de s’assurer que les produits chimiquesne sont pas compatibles avec d’autres produitsdans l’aire d’entreposage. Si cela pose unproblème, il est possible que des aires supplé -mentaires d’entreposage soient nécessaires.

L’entreposage des substances inflammables oucombustibles doit respecter les exigences régle -mentaires. Cela signifie qu’il est important deconnaître les points d’éclair et les points d’ébulli -tion des liquides les plaçant dans les catégoriesqui déterminent les exigences d’entreposage. Cesdernières tiennent compte de la grosseur duconte nant (volume de produit entreposé), desmaté riaux de fabrication du contenant, si la mise àla terre du contenant est nécessaire pour réduirela possibilité de charge électrostatique, et si unsite d’entreposage avec ventilation est requis. Lesquantités entreposées ont aussi des répercussionssur les systèmes d’extinction d’incendie, sur lesexigences de drainages et sur la construction dessalles d’entreposage. Les laboratoires se fientsou vent sur les normes de la National Fire Pro -tection Association (NFPA) pour déterminer l’entre -posage approprié des liquides inflammables etcombustibles. Si les armoires d’entreposage sontdans le laboratoire, il faudra considérer leuraération. Celle dont on parle ici est un systèmelocal d’évacuation de l’air à même l’armoire quiélimine les vapeurs susceptibles de se concentrerdans le rangement (il ne s’agit pas de laissersimplement le trou conçu pour connecter le sys -tème de ventilation de l’armoire non fonc tionnel).L’évaluation du risque doit tenir compte desdangers possibles d’incendie et de la possibilitéque le travailleur soit exposé à une accumulation

de particules de vapeurs en ouvrant l’armoireprivée d’aération.

Il n’y a pas de règle stricte exigeant que les travail -leurs de laboratoire connaissent les catégories deproduits chimiques et les risques qui y sontassociés. Des catégories généralisées des pro -duits chimiques incompatibles ne sont efficacesque si le travailleur de laboratoire connaît dansquelle catégorie se situe un produit chimiquespécifique. Il existe plusieurs ressources dispo ni -bles pour identifier les incompatibilités chimiques.Le programme Chemical Reactivity Worksheet,offert gratuitement, vous permet de dresser uneliste des produits chimiques et de vérifier lesréactivités possibles. On peut le télécharger à :http://response.restoration.noaa.gov/type_subtopic_entry.php?RECORD_KEY%28entry_subtopic_type%29=entry_id,subtopic_id,type_id&entry_id(entry_subtopic_type)=328&subtopic_id(entry_subtopic_type)=3&type_id(entry_subtopic_type)=3.

D’autres ressources utiles sont disponibles pourmieux comprendre l’entreposage adéquat desproduits chimiques :

• Flinn Scientific qui offre des fiches d’in for -mations à l’adresse suivante :www.flinnsci.com/Sections/Safety/safety.asp.

• Le Manuel de sécurité au laboratoire del’Université McGill constitue également uneexcellente source de référence sur l’entre -posage des produits chimiques. Consultez lesite suivant : www.mcgill.ca/ehs/laboratory/labsafety.

Et bien évidemment, vous pouvez vous référer à laséparation générale simplifiée des produits chi -miques et au diagramme d’entreposage, faciles àutiliser, de Wayne Wood, l’un des auteurs duManuel de sécurité au laboratoire de la SCSLM. Iloccupe la page centrale (page 51) de la dernièreédition des Directives. Ces lignes directrices, plusl’information des FTSS et la feuille de réactivitédes produits chimiques décrite plus haut cons -tituent de bons moyens de démystifier l’entre -posage des produits chimiques et de s’assurerque votre laboratoire a recours à de bonnespratiques d’entreposage.

Référence :1. Improving Safety in the Chemical Laboratory: A

Practical Guide; Edited by Jay A. Young, Published byJohn Wiley & Sons, 1987; ISBN 0-471-84693-7.

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Entreposage des produits chimiques - critères de séparationdes produits chimiques

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VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Produit Oui Non Détails et action Responsable de lacorrectrice correction

Les produits inflammables sont conservésdans une armoire de rangement approuvéedont les portes sont maintenues fermées.

Les quantités de produits inflammablesdans l’armoire n’excèdent pas lesquantités permises par le code deprévention des incendies.

Les produits inflammables noncompatibles ne sont pas entreposésensemble.

Les produits inflammables ne sont pasconservés dans un réfrigérateurdomestique.

Les acides sont conservés dans unearmoire spécialement conçue à cette fin.

L’acide nitrique est entreposé séparément.

Les produits chimiques volatiles sontentreposés dans une armoire bien ventilée.

Les produits chimiques réactifs dans l’eausont conservés dans une armoire étanche,dans un endroit frais et sec.

Les bouteilles à gaz comprimé sontentreposées selon le type de gaz et bienattachées à un support solide.

Les bouteilles à gaz comprimé vides sontentreposées séparément des bouteillespleines.

Les bouteilles à gaz comprimé qui neservent pas sont fermées.

Les produits chimiques hautementtoxiques sont entreposés dans une armoireavec verrou spécialement conçue pour lesmatières toxiques, avec une feuille àsigner et à compléter par chacune despersonnes quand elles y ont accès.

Vérification de l’entreposage des produits chimiques :Utilisez cette liste périodiquement pour vérifier si votre plan sécuritaire d’entreposage de produits chimiques est respecté.

VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Produit Oui Non Détails et action Responsable de lacorrectrice correction

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Les tablettes prévues pour les produitschimiques sont munies d’un rebord surélevé ou légèrement incliné vers l’arrière.

Les produits chimiques ne sont pasentreposés au-dessus du niveau de l’œil.

Les produits chimiques ne sont pasentreposés sur le plancher.

Tous les produits chimiques portent lesétiquettes appropriées.

Les étagères d’entreposage de produitschimiques ne sont pas surchargées.

L’installation des tablettes d’entreposage estsolide, pour supporter le poids des produitschimiques.

Tous les contenants de produits chimiquessont datés de la date d’ouverture ducontenant.

Les produits chimiques périmés et tous lesproduits chimiques qui ne servent plus sontéliminés dans les plus brefs délais.

Tous les couvercles des contenants sont enbon état et maintenus ferméshermétiquement.

Les produits chimiques ne sont pasentreposés sur les comptoirs du laboratoire.

Les produits chimiques ne sont pasentreposés dans la hotte de laboratoire.

Les produits chimiques ne sont pasentreposés dans un endroit où il y a desaliments.

On n’apporte ni ne conserve de grandesquantités de produits chimiques dans lelaboratoire.

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VOLUME 18 • NUMÉRO 1 • OCTOBRE 2010

Produit Oui Non Détails et action Responsable de lacorrectrice correction

Les produits chimiques ne sont pasconservés à la lumière directe.

Les personnes non autorisées n’ont pasaccès aux produits chimiques.

Les producteurs de peroxyde, tel l’étherne sont pas entreposés dans unréfrigérateur.

On conserve un inventaire mis à jour desproduits chimiques utilisés au laboratoire.

Les FTSS sont à jour pour tous lesproduits chimiques du laboratoire.

Le personnel de laboratoire porte unéquipement de protection individuelleapproprié pour peser, mesurer ou utiliserles produits chimiques.

Les balances et les tables de travail sontpropres sans aucune trace de résidu deproduit chimique.

Il y a un équipement d’extinctiond’incendie facilement disponible.

Des douches oculaires et douchesd’urgence appropriées sont accessibles.

Il y a des trousses de nettoyage en cas dedéversement correspondant au type deproduit chimique utilisé.

Le personnel est formé pour réagir en casde déversement et il connaît d’autresméthodes de nettoyage d’urgence.

Ajoutez votre propre consigne.

Ajoutez votre propre consigne.

Ajoutez votre propre consigne.

Dans le cadre du programme de formation continue de l’Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec, la lecture d’arti-cles scientifiques est considérée comme une activité de formation. La lecture du présent Sommaire scientifique compte pour 0,5 heurede formation continue. Vous pourrez ensuite l’inscrire à votre carnet de bord.

Vous trouverez, ci-joint, une liste de questions portant sur l’article qui vous a été présenté. Nous vous invitons à répondre à ce ques-tionnaire afin d’obtenir 0,5 heure de formation continue additionnelle. Si vous choisissez cette option, ce questionnaire devra être con-servé avec votre carnet de bord.

Bonne lecture !

Question : Quels pays sont impliqués dans la normalisation du système de classification et d’étiquetage des produits chimiques ?

Réponse :

Question : Nommer trois avantages d’un système général harmonisé.

Réponse :

Question : Que représente l’acronyme SIMDUT ?

Réponse :

Question : Selon le SIMDUT, quels éléments doivent se retrouver sur l’étiquette des produits chimiques ?

Réponse :

Question : Quelle précaution particulière doit être respectée lors de l’entreposage de l’acide nitrique ?

Réponse :

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Numéro de membre :

Date de la lecture :

Sommaire scientifique - Octobre 2010

LA CLASSIFICATION ET L’ENTREPOSAGE DES PRODUITS CHIMIQUES