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VOL. I LA CRAVACHE—QUEBEC-LE VIS, 29 JUILLET 1899 No. 1 La Cravaehe JOURNAL DES PEUPLES ET DES ROIS SATIRIQUE NE CKAINS FORS DI35U (OASTIGÀ'l KIDENDO MORES) FRERES-JACQUES ADMINISTRATEUR IRIS BLEU RÉDACTEUR EN CHEF E MOTIONNA NT PRIX DU NUMERO, UN CENT ABONNEMENT 75CTS PAR ANNEE LA CRAVACHE JOURNAL. SATIRIQUE HEBDOMADAIRE ABONNEMENT UQ an 75c- Six mois 40c Trois mois -25c. Pour tout ce qui regarde l'ad- ministration et la rédaction du Journal, s'adresser à " La Crava- che " 96 Rue Commerciale, Lé- vis. CE QUE NOUS VOULONS L'humanité a bien des tra- vers, les travers se corrigent par le rire plus encore que par l'em- ploi des grands moyens. —A Québec, à Lé vis, il y en a beaucoup do travers, ils pullu- lent comme pullulent les "Kis- sing bug" dans l'esprit des peu- reux, comme pullulent les ver- tes plantes qui grimpent le long des rues tortueuses et au travers des trottoirs malpropres de notre cité. Eh bien de tous ces travers nous allons rire avec tout le bon esprit Gaulois, avec tout le sel Attique que nous pourrons y mettre. Peut-être y en-a-t-il qui ne seront pas contents tant pis pour eux, ils tâcheront de se con- tenter. Nous le savons, il est impossible de satisfaire tout le monde et sa belle mère. *** Ce n'est pas que nous voulions nous poser en redresseurs de torts, en réformateurs, en gens qui clament sans cesse : ''Corri- geons-nous"— Vive Dieu, non. Nous avons parfois tort aussi. Nous faisons (pas sur les trot- toirs, nous serions très excusa- bles, vu l'état de ces construc tions,) mais moralement de jfaux pas. Nous ne sommes pas non plus des autogobistes, nous nous ju- geons à notre juste valeur. Et si jamais on veut taper sur nous, si un autre journal nous tire dessus, nous saluerons et nous rendvons les coups avec un enthousiasme neuf, résultant de la lutte et de la bataille que nous appelons de tous nos Yoeux. "Ne crains...fors Dieu" "Castigat ridendo mores". Voilà nos devises. Ne rien craindre si ce n'est Dieu, est assez dire que nous n'i- rons pas par quatre chemins, droit au but, la ligne droite est le che- min le plus court—nous la pren- drons. Châtier les moeurs en riant est notre seconde devise—rire tou- jours, rire de tout, rire partout. Cela vaut "mieux, à moins qu'on ne pleure de rire. Beaucoup sont indignes de l'é- pée—c'est pour cela que nous ne nous en servirons pas, du reste elle est malheureusement trop démodée pour notre fin de siè- cle. Nous nous servirons donc d'u- ne cravache, cette arme convien- dra mieux à ceux que nous frap- perons. Nous frapperons fort, nous crierons très haut, nous ne recu- lerons pas. Voilà notre programme, clair, net, il dit ce que nous voulons, ce que nous ferons. Maintenant un mot encore : u En garde." LES TRÔTToiRS DE LEVIS LETTRES ET DEPECHES EPOPEE EN TROIS CHANTS Lettre de quelques citoyens aux rédacteurs de "La Cravache" LETTRE OUVERTE Messieurs les formans du Jour- nal "La Cravache". Une gagne de citoiens vous écrit afin de vous faire asavoir qu'il y a pas une miette moyen d'aller dessus les troîttoirs, vu que c'est saprement en mauvais état. Voyez dans les rues que ya autour de l'Autel de Ville pour cité cet exemple, icite. Des- sus votre nouveau journal criti- quez la contre—et nous serons contents en grand. Vos HUMBLES|SERVITEUBS Une grande gagne de Lévi- siens. N. D. L R.—Nous laissons à cette lettre la saveur de son sty- le et de son orthographe. Et comme notre journal veut être juste nous insérons le télégram- me de défense des trottoirs.. Messieurs les rédacteurs de "La Cravache". Nous ne discutons pas avec vous la lettre d'une bande d'in- dividus que nous avons daigné ne pas estropier. Nous nous adressons directement au con- seil—veuillez fermer vos boîtes. "Les Trottoirs de Lévis," N. D, L. R. —Par une indiscré- tion nous savons ce que les trot- toirs ont écrit à la mairie ; voici intégralement leur missive. Messieurs les conseillers, Mon- sieur le Maire de Lévis. Nous avons ouï, par de vagues clameurs que l'on allait abolir nos privilèges. A. cause de quel- ques imbéciles que nous avons daigné pas estropier. En voilà de la reconnaissance. Croyez-vous agir avec nous comme avec les plantes—croyez- vous que c'est après deux ans de liberté, après deux ans de re- pos dans cette ville de Lévis, que nous allons abdiquer nos privi- lèges et tranquillement disparaî- tre. Detrompez-vous. Nous ne sommes pas des fleurs timides. Nous nous révolterons. Nous avons des trous béants qui font rêver à de vagues oubliettes ou à d'énormes gueules de crocodi- les ou de caïmans. Nous pour- rons nous en servir et nous som- mes décidés à le faire. Donc prenez garde car les planches dont vous nous dépouillerez pourront servir à construire vos cercueils. "Les Trottoirs Lévisiens ré- voltés." Deux lettres de St David L'OURS BLANC La rumeur circulait ces jours derniers, qu'un M. X. cultiva- teur sur la rue St. George avait apporté du Lac St. Jean, deux petits ours blancs. Et le public enfants, jeunes gens et demoisel- les de courir voir les dévoyés du pôle nord. L'endroit où étaient enfermés les deux phénomènes était com- plètement obscur, de sorte qu'on ne put rien voir, absolument rien. On entendait une espèce de grognement nasillard assez intrigant et que les plus fins re- connaissaient comme étant le cri de l'ours blanc. On suppliait le cultivateur de montrer ses hôtes au jour, ce qu'il refusait obstinément parce- qu'ils devaient être gardés dans une obscurité complète et à une température très basse. L'obstination du cultivateur de montrer ses ours, avait exas- paré les plus curieux ; ils vou- laient voir et savoir. Un beau matin, M. X. se rend à i'étable soigner ses bêtes et constate, avec une douloureuse surprise, que la cage aux ours est vide. Il bat la campagne et les bois, avec une centaine de jeunes gens et finalement on dé- couvre, sous le pont Amyot, dans une poche, une couple de gorets que le cultivateur charge sur ses épaules sans motdire. Quant aux ours blancs, il n'en fut plus question. Le cultivateur avait ri le premier et les citoyens ont ri les derniers. UN CRI-CRI Il y a quelque part, autour de la ''Shop" d'Hadlow, un cri-cri, ou grillon, une espèce d'insecte de la famille des sau- teurs. Tout le monde le connaît à sa frimousse et au \" brement de la base de ses élytres. Ce vi- brement produit un bruit étour- dissant qui donne le vertige aux ouvriers et aux voyageurs. C'est un mâle, cet insecte, car les fe- melles n'ont pas la capacité de s'annoncer d'une manière aussi sinistre. Des superstitieux attachent bien des significations aux ges- tes et cris de ce orthoptère. Il y en a qui redoutent la perte du petit emploi qui fait vivre leurs familles ; d'autres croient à un malheur plus grave qui va fondre sur eux. En un mot, tous ceux qui connaissent ce grillon ont une peur bleue quand il vient se frôler à leurs côtés. Eh ! bien, qu'on ne redoute rien ; c'est un signe d'élections générales et c'est la peur seule qui fait vibrer les élytres du cri- cri. C'est donc la peur qui craint la peur. TROU-BADOUR NOUS sommes né petit, dans un grand monde ; mais, comme la graine de sénevé, nous gran- dirons et pousserons des ramifi- cations. —o La public sera pour nous et avec nous. Notre langage sera toujours pur, nos idées seront exprimées correctement et en bon français

L VOL. I a Cravaehedata2.collectionscanada.ca/001094/pdf/18990729-la... · 2009-04-14 · l vol. i a la cravache—quebec-l vis 2, 9e juillet 1899 no. 1 cravaehe journal des peuples

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V O L . I LA C R A V A C H E — Q U E B E C - L E VIS, 2 9 J U I L L E T 1 8 9 9 No. 1

La Cravaehe JOURNAL DES PEUPLES ET DES ROIS

SATIRIQUE NE CKAINS FORS DI35U (OASTIGÀ'l KIDENDO MORES)

F R E R E S - J A C Q U E S ADMINISTRATEUR I R I S B L E U RÉDACTEUR E N CHEF

E MOTIONNA NT

PRIX DU NUMERO, UN CENT ABONNEMENT 75CTS PAR ANNEE

LA C R A V A C H E JOURNAL. SATIRIQUE

H E B D O M A D A I R E

ABONNEMENT

UQ an 75c-Six mois 40c Trois mois -25c.

P o u r tou t ce qu i regarde l 'ad­

minis t ra t ion et la rédaction d u

Journa l , s'adresser à " La Crava­

che " 9 6 R u e Commerciale, Lé-

vis.

CE QUE NOUS VOULONS L'humani t é a b ien des tra­

vers, les t ravers se corrigent par le r ire p lus encore que par l 'em­ploi des g r a n d s moyens .

—A Québec, à Lé vis, il y en a beaucoup do travers , ils pul lu­lent comme pul lu len t les " K i s -s ing b u g " dans l 'esprit des peu­reux, comme pu l lu l en t les v e r ­tes p lantes q u i g r impen t le long des rues to r tueuses et au t ravers des t rot toirs malpropres de notre cité.

E h bien de tous ces t ravers nous allons rire avec tout le bon esprit Gaulois , avec tou t le sel At t ique que nous pourrons y met t re .

Peut -ê t re y en-a-t-il qui ne seront pas contents tant pis pour eux, ils tâcheront de se con­tenter . Nous le savons, il est impossible de satisfaire tout le monde et sa belle mère.

*** Ce n'est pas que nous voulions

nous poser en redresseurs de torts , en réformateurs, en gens qui c lament sans cesse : ' 'Corri­geons-nous"— Vive Dieu, non. Nous avons parfois tort aussi .

Nous faisons (pas sur les trot­toirs, nous serions très excusa­bles , vu l 'état de ces construc tions,) mais moralement de jfaux pas.

Nous ne sommes pas non p lus des autogobistes, nous nous ju ­geons à notre j u s t e valeur.

E t si j amais on veut taper sur nous, si un autre journal nous t i re dessus, nous saluerons et nous rendvons les coups avec u n enthous iasme neuf, résul tant de la lu t t e et de la batail le que nous appelons de tous nos Yœux.

"Ne crains.. .fors Dieu" "Castigat r idendo mores". Voilà nos devises. Ne r ien craindre si ce n 'est

Dieu, est assez dire que nous n'i­rons pas par quat re chemins, droit au but , la l igne droite est le che­min le p lus cour t—nous la pren­drons.

Châtier les mœurs en r iant est notre seconde devise—rire tou­jours, rire de tout, rire par tout . Cela vau t "mieux, à moins qu 'on ne pleure de rire.

Beaucoup sont indignes de l'é-pée—c'est pour cela que n o u s ne nous en servirons pas, du reste elle est ma lheureusement t rop démodée pour notre fin de siè­cle.

Nous nous servirons donc d'u­ne cravache, cette a rme convien­dra mieux à ceux que nous frap­perons.

Nous frapperons fort, nous crierons très haut , nous ne recu­lerons pas.

Voilà notre programme, clair, net, il dit ce que nous voulons, ce que nous ferons.

Main tenant un mot encore : uEn garde."

LES TRÔTToiRS DE LEVIS L E T T R E S E T D E P E C H E S

E P O P E E E N T R O I S C H A N T S

Lettre de quelques citoyens aux rédacteurs de "La Cravache"

LETTRE OUVERTE

Messieurs les formans du Jour­nal "La Cravache".

U n e gagne de citoiens vous écrit afin de vous faire asavoir qu ' i l y a pas une mie t te moyen d'aller dessus les troîttoirs, v u que c'est saprement en mauvais état. Voyez dans les rues que ya au tour de l 'Autel de Ville pour cité cet exemple, icite. Des­sus votre nouveau journa l crit i­quez la contre—et nous serons contents en grand.

Vos H U M B L E S | S E R V I T E U B S U n e grande gagne de Lévi-

s iens . N. D. L R.—Nous laissons à

cette let tre la saveur de son sty­le et de son orthographe. Et

comme notre jou rna l veut être j u s t e nous insérons le télégram­me de défense des trottoirs. .

Messieurs les rédacteurs de "La Cravache".

Nous ne discutons pas avec vous la lettre d 'une bande d ' in­d iv idus que nous avons daigné ne pas estropier. Nous nous adressons directement au con­seil—veuillez fermer vos boîtes.

"Les Trottoirs de Lévis,"

N . D, L. R . — P a r une indiscré­tion nous savons ce que les trot­toirs ont écrit à la mairie ; voici in tégra lement leur missive.

Messieurs les conseillers, Mon­sieur le Maire de Lévis.

Nous avons ouï, par de vagues c lameurs que l'on allait abolir nos privilèges. A. cause de quel­ques imbéciles que nous avons da igné n« pas estropier. En voilà de la reconnaissance.

Croyez-vous agir avec nous comme avec les plantes—croyez-vous que c'est après deux ans de liberté, après deux ans de re­pos dans cette ville de Lévis, que nous allons abdiquer nos privi­lèges et t ranqui l lement disparaî­tre. Detrompez-vous. Nous ne sommes pas des fleurs t imides . Nous nous révolterons. Nous avons des t rous béants qu i font rêver à de vagues oubliettes ou à d 'énormes gueules de crocodi­les ou de caïmans. Nous pour­rons nous en servir et nous som­mes décidés à le faire. Donc prenez garde car les p lanches dont vous nous dépouillerez pourront serv i r à const rui re vos cercueils.

"Les Trottoirs Lévisiens ré­vol tés ."

Deux lettres de St David

L 'OURS BLANC

La r u m e u r circulait ces j o u r s derniers, q u ' u n M. X . cultiva­teur sur la rue St. George avait apporté d u Lac St. Jean, deux pet i ts ours blancs. E t le publ ic enfants, j eunes gens et demoisel­les de courir voir les dévoyés du pôle nord.

L'endroit où é ta ient enfermés les deux phénomènes était com­plè tement obscur, de sorte qu 'on ne p u t rien voir, absolument rien. On entendai t une espèce de grognement nasil lard assez in t r igant et que les plus fins re­connaissaient comme étant le cri de l 'ours blanc.

On suppliait le cul t ivateur de montrer ses hôtes au jour, ce qu' i l refusait obst inément parce-qu'i ls devaient être gardés dans une obscurité complète et à une

tempéra ture très basse. L 'obst inat ion du cu l t iva teur

de montrer ses ours, avait exas-paré les p lus curieux ; ils vou­laient voir et savoir.

U n beau matin, M. X. se rend à i 'étable soigner ses bêtes et constate, avec une douloureuse surprise, que la cage aux ours est v ide . I l bat la campagne et les bois, avec une centaine de jeunes gens et finalement on dé­couvre, sous le pont Amyot, dans une poche, une couple de gorets que le cu l t iva teur charge sur ses épaules sans motdire. Quan t aux ours blancs, il n ' en fut p lus question. Le cul t iva teur avait ri le premier et les citoyens ont ri les derniers.

U N C R I - C R I

Il y a quelque part, au tou r de la ' 'Shop" d 'Hadlow, u n cri-cri, ou grillon, une espèce d' insecte de la famille des sau­teurs. Tout le monde le connaî t à sa frimousse et au \ " brement de la base de ses élytres. Ce vi-brement produi t u n brui t étour­dissant qui donne le vert ige aux ouvriers et aux voyageurs. C'est un mâle, cet insecte, car les fe­melles n 'ont pas la capacité de s 'annoncer d 'une manière aussi sinistre.

Des supers t i t ieux a t tachent b ien des significations aux ges­tes et cris de ce orthoptère. I l y en a q u i redoutent la perte du pe t i t emploi qu i fait vivre leurs familles ; d 'autres croient à un malheur p lus grave qui va fondre sur eux.

En u n mot, tous ceux qu i conna issen t ce grillon ont une peur b leue q u a n d il v ien t se frôler à leurs côtés.

E h ! bien, qu 'on ne redoute r ien ; c'est u n signe d'élections générales et c'est la peur seule qu i fait vibrer les élytres d u cri­cri.

C'est donc la peur qu i craint la peur .

TROU-BADOUR

NOUS sommes né petit, dans un grand monde ; mais, comme la graine de sénevé, nous gran­dirons et pousserons des ramifi­cations.

—o —

La publ ic sera pour nous et avec nous. Notre langage sera toujours pur, nos idées seront exprimées correctement et en bon français

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L A C R A V A C H E - Q T J E B E C - L E V I S , 2 9 J U I L L E T 1 8 9 9

L E C A N A R D

' V o u s connaissez ce j o u r n a l de M o n t r é a l q u i se d i t h u m o r i s t i ­que . I l a b e a u c o u p fait r i re p a r ses couacs. Mais n o u s devons cons ta te r q u e depu i s la mor t de H . Ber the lo t cet h e b d o m a d a i r e a mér i t é abso lumen t son n o m de " C a n a r d " q u i est après t o u t le n o m d ' u n e bête, u n e bê te de la iami l le des oies. J a m a i s il n e s'est m o n t r é aussi d i g n e de ce n o m — e t ce p a u v r e C a n a r d n e p e u t se van t e r de r ien , p u i s q u e j a m a i s u n cana rd n ' a s auvé le p l u s pe t i t capitole.-

L e " C a n a r d " est d igne de son nom, il pêche dans les j o u r n a u x é t r ange r s tout ce qu ' i l p e u t t rou­ver , t a n t pis pou r le lecteur .

Allons, m o n Canard , n e croyez pas q u e vous avez de l 'espri t , e t s u r t o u t n e faites pas gober ce c a n a r d là à vos lec teurs .

Pour r iez vous n o u s di re d'où v i e n n e n t ; 'Les y e u x de L a p i n " de vot re n u m é r o 36.

U n mot à ce sujet .

CRAVACHADE. Grens de Québec , vo t re p a r

n 'est pas forte au jou rd 'hu i , ma i s samedi vous aurez u n e cravacha-de^mons t re .Vous ne pe rdrez r ien à a t t endre . " L a Cravache" fera b i e n son devoir .

N o u s d e m a n d o n s des c o r r e s ­pondances de dro i te et de g a u ­che, avis à ceux q u i v e u l e n t don­n e r des coups de p l u m e s .

A l ire la semaine p rocha ine l ' a r t i c l e"La ménage r i e Lév is ien-n e "Les Ju i f s de Québec et l eu rs amis" .

V o u s en l i rez de ra ides .

N o t r e r epo r t e r a u r a la semai­n e p rocha ine une e n t r e v u e avec T i q u e n n e ®Blais, il i n t e r v i e w e r a ce pe r sonnage sur les l i t t é r a t eu r s de Québec et Lév i s .

Les agen t s de pol ice de L é v i s on t des cos tumes épa t an t s—ces cos tumes l eu r d o n n e n t u n air ma je s tueux ! ! ! Les pè le r ins de Ste A n n e de la Poca t iè re ava ien t c o m m e n c é u n e compla in t e s u r cet hab i l l ement . Nous la pu ­b l i e rons dans u n de nos n u m é ­ros. A les voir eu un i fo rme , on rêve v a g u e m e n t à ces é p o u v a n -ta i ls q u e l 'on me t sur les ceri­siers pou r chasser les moineaux ,

N o u s commence rons la semai­ne p r o c h a i n e u n feui l le ton spé­c ia lement écr i t pou r n o u s p a r no t re poè te '>d 'Artagnan".

L e roman est i n t i t u l é : "La cocarde j a u n e " . Le j a u n e com­m e nos lec teurs le s a v e n t est la couleur des ménages .

Surve i l l ez b ien à Québec le coin de la ga re Mon tmorency -Char levoix . Tous les soirs, vers onze heures , il s 'y passe des cho­ses in té ressan tes . M ê m e remar­que p o u r la G r a n d e Allée et l 'a­v e n u e des Erab les .

P l u s i e u r s c i toyens de Lévis r eg re t t en t q u ' i l n ' y ait eu, au ré­cent bazar, u n e d a m e et u n k iosque p o u r v e n d r e les dis­cours des oh !—rateurs d u C o n ­seil de vi l le de Québec et de Lév i s .

L 'on sait m a i n t e n a n t p o u r ­quoi la p o m p e à incendie est ar r ivo t a r d i v e m e n t sur le théâ­t re de la de rn iè re conflagrat ion à Québec . I l m a n q u a i t u n

boyau , u n p o m p i e r s 'en é t a n t se rv i p o u r t r ansvase r son v i n .

Nous compt ions par le r de l 'a­q u e d u c de Québec , m a i s n o u s a t t e n d r o n s q u e £l'eau r e v i e n n e .

M o n s i e u r D.Z.L. o ù avez-vous été l ' a u t r e soir v e r s m i n u i t avec m a d a m e N.T.D.? q u e d i sa i t p e n ­d a n t ce t e m p s M m e D.Z L. On n e fait pas ces choses-là à Qué­bec.

N o u s avons commencé p a r Lévis , nous c o n t i n u e r o n s par Q u é b e c la semaine procha ine . No t re second n u m é r o aura beau­c o u p d 'amél iora t ion .

. o o

Lu i .—Que v e u x t u p o u r t a fête ?

E l le .—Ce q u e t u v o u d r a s . Lu i . Mais encore ?

E l l e .—Veux- tu n o u s i rons chez m a d a m e O. J . Dion là n o u s t rou­ve rons des p a r f u m s de p remiè re classe c o m m e il ne s 'en v e n d dans a u c u n e pharmacie , et n o u s t r o u v e r o n s aussi tous les a r t i ­cles de to i le t te q u ' u n e j e u n e femme p e u t rêver d 'avoir .

L u i . - - J e connais la p h a r m a c i e c 'est là q u e je vais toujours q u a n d je v e u x ê t re b i e n serv i .

A p e i n e d a n s la v ie les de­m a n d e s de co l labora t ion à " L a C r a v a c h e " a r r i v e n t de tous les côtés .Nous n e p a y o n s pas nos rédac teurs , n i nos correspon­d a n t s on ne coupe pas d a n s le g r a n d — c'est à peine si on pa ye ses t y p o s — n o u s disons cela p o u r u n soi t -disant j ou rna l i s t e de Québec q u i nous d e m a n d e u n do l la r pa r colonne. C'est pa r cher , ma i s sa prose ne v a u t pas m ê m e ça—on donne ra i t p l u t ô t u n dol lar p o u r ne pas l i re u n e colonne de ses é l u c u b r a t i o n fous.

Le consei l de Lév i s p o u r réta­b l i r l 'état de ses finances se pro­pose d ' inv i te r les bes t i aux de tou t le D o m i n i o n à des p i q u e s -n i q u e s d a n s le gen re de ceux de la Presse . Les a n i m a u x A royage-ron t à p r ix r édu i t et la m u n i c i ­pa l i té de Lévis l eu r octroyera gé­n é r e u s e m e n t le l ib re pacasre des rues Lév is iennes p o u r 24 heures . Défense aux bêtes d 'ê t re ma lp ro ­pres—si pa r hasard il y en ava i en t d ' indisposées elles i ron t à Québec où les t ro t to i rs d'as­p h a l t e p e r m e t t e n t m i e u x le net­toyage . Fé l i c i t ons nos édi les de l eu r in i t i a t ive in t e l l igen te .

Les a n i m a u x les appréc ie ron t beaucoup .

I l pa ra î t q u ' o n a b u . p e n d a n t le de rn ie r c a m p , c o m m e des t rous .

P e n d a n t q u e les soldats , t ou t comme des bébés suça ient des bâ tons de sucre , les officiers se r inça ien t le gogo à q u i m i e u x mieux . Bon s a n g ! fallait obser­ver l ' o rdonnance d u m i n i s t r e , q u i dé fenda i t de boire, d a n s le c a m p , et n o n p a s sous la t en te .

— o— T o u s le m o n d e p o u r r a n o u s

lire, et t ou t le m o n d e n o u s l i ra . La mère et sa fille, l e père et son fils pour ron t l ire et l i ront . " La Cravache" . U n m o t p o u r tous et u n mot pou r c h a c u n . Le m o t pou r r i re , à côté d u m o t c ing l an t . C h a q u e chose à sa p lace et cha­q u e p lace a sa chose.

La " Cravache " comble u n e l a c u n e pour Québec , Lévis et les env i rons . I l faut le mo t p o u r r i re q u i essuie les la rmes , r e lève l 'â­m e et réjouit le cœur .

Le Chris t , S t -Franço i s de

Sales on t d i t : J ' a i m e m i e u x un carac tè re enjoué, q u e l ' h o m m e m o r n e et t r is te .

A Québec l ' au t re jour u n pot l i c e m a n a été a r rê té en é t a t d ' i­vresse q u o i q u e policier il n ' é ­ta i t pas en éta t de s 'arrêter — S'il ava i t p u a r rê te r sa fr ingale de boire .

Ma i s j e m 'a r rê t e — ouf m a tê­te !

A p e r ç u l ' au t re soir à la gare de Lév i s u n char d ' a n i m a u x . Les bœufs et les v a c h e s vou l a i en t a b s o l u m e n t sortir , i ls fa isa ient p o u r cela des efforts désespérés -

C'est le vo is inage des prai­r i e s et des he rbes p o u s s a n t a b o n d a n c e d a n s nos rues q u i l e u r m o n t a i e n t à la tê te .

N o u s aver t i s sons cha r i t ab l e ­m e n t ce c o n d u c t e u r des p ' t i t s chars q u e s'il a encore u n e fois l 'effronterie de d e m a n d e r aux dames si elles t r an sp i r en t , n o u s t ape rons dessus .

D 'abord ce n 'es t pas de son affaire.

N o u s ne savons q u ' u n m o y e n d e le p u n i r , c'est d'afficher son n o m d a n s n o t r e jou rna l .

E t les dames q u i t r a n s p i r e n t ma i s q u e ce t te ques t i on ind i s ­crète g ê n e seront v e n g é e s .

Canadiens-f rançais q u e pen­sez-vous de celui ( rédacteur d ' u n j o u r n a l à g rands t i t res) q u i disai t j a d i s : "Lord A b e r d e e n à condescendu à pa r l e r le fran­ça i s" , et il n e s'est pas corr igé depu i s . N ' i m p o r t e n o u s t rou ­v o n s a b s o l u m e n t n a t u r e l q u e Lord A b e r d e e n pa r l e la l a n g u e d u Protocole q u i est no t re lan­g u e à nous .

Q u ' u n pe t i t bourgeo i s ne com­p r e n n e pas ça et s 'exclame, t a n t p is p o u r lu i , n o u s en avons pi­t ié et n o u s h a u s s o n s les épaules .

LES TROÎ8 MOUSQUETAIRES.

U N T Y P E

U n faquin de L é v i s q u i t r a î n e sa c h a r p e n t e osseuse d a n s les rues , c o m m e u n enfant de c h œ u r por te u n cierge pascal , est allé ces j o u r s de rn ie r s à She rb rooke racon te r ses h a u t s explo i t s à cer­ta ines demoisel les .

Mais il y en a q u i on t des poi ls su r les dents , q u i ne se lais-l e n t pas imposer p a r l ' A r l e q u i n lévis ien, et elles l 'ont r e n v o y é à sou dépôt .

Ce m ê m e faquin, u n j o u r con­çut l ' idée , très fanta is is te de se faire passer p o u r noble et achè­te u n C h â t e a u pas en E s p a g n e , mais d a n s la p rov ince de Québec .

Cet te fois-ci, il n ' e u t pas affai­re à des demoisel les inoffensives.

Des hu i s s i e r s a r r i v e n t — ç a n e r i t pas u n huiss ie r , et le p seudo­châ te la in est sort i de son i m m e u ­ble avec tous les h o n n e u r s d u s a u x gens de son cal ibre .

E t les pa ren t s h u m i l i é s de l 'ex châ t e l a in deva i en t s'écrier avec T r é v o u x :

" O n s'en p rome t en v a i n quel» q u e chose de m i e u x ;

I l est d ' u n acabi t mal fa i san t , v ic ieux.

S u r ce no i r s auvageon , c'est en v a i n q u e l 'on greffe.

o o

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L À C R A V A C H E Q U E B E C - L E VIS , 29 J U I L L E T 1899

Le Conseil de Ville de Lévis

SON ORIG-INE, SES M ΠU R S

E T S E S ΠU V R E S

Le Conseil de Vi l le de Lévis n 'es t n i célèbre, n i fameux, i l est t ou t s i m p l e m e n t légendai re , v u les é l éments t rès drôles qu i le composent .

Son or ig ine ne r e m o n t e pas à des t e m p s très reculés , Lévis m ê m e n ' é t a n t pas v ieux. Beau­c o u p de g rands -papas et de g r a n d s - m a m a n s se r appe l l en t les p r emie r s consei ls de Vi l le et t ou t ce qu ' i l s en on t dit , c'est que les r é u n i o n s des édi les é ta ien t pais ibles , dé l i bé ran t e s et expéd i t i ve s .

E n u n mot , t ou t a l la i t su r des rou le t t es .

Les jours se s u i v e n t , di t-on, mais ne se r e s semblen t pas. Le p e u p l e lévis ien v o u l a n t ê t re dé­l iv ré des l isières de l 'obscuran­t i sme r emplaça les consei l lers t r o p paisibles p o u r m a r c h e r avec les progrès , par des M i r a b e a u p l u s ou m o i n s réussis .

G r a n d fut l ' é t o n n e m e n t d u peup le en e n t e n d a n t les voûtes de l 'Hô te l de Vi l le r e t en t i r de l ' é loquence d ' u n conseil régé­néré. P l u s g r a n d e encore fut sa surpr i se q u a n d il voyai t , t ou t à coup surg i r u n h o m m e u n en­voyé de la L u m i è r e p o u r faire é l iminer d u consei l , u n m e m b r e qu i ne sava i t n i l i re n i écr i re .

Ce fut la d e r n i è r e opéra t ion et voi là Lévis do té d ' u n consei l idéal .

Le conseil purif ié , n o n pas dans les eaux d u .Tordain, ma i s p a r l e s d i scuss ions éclairées du sa­lon et de l 'hôtel, a t t i r e à c h a c u n e de ses séances n o m b r e de c u r i e u x , t o u s gens av ides de s ' i n s t ru i r e et de se former d 'après les m o ­dèles v ivan t s , d é b o r d a n t de bon sens et de b o n n e t enue , r éun i s d a n s u n e ence in te où le v u l g a i ­re m o r t e l ne p e u t m e t t r e le p ied sans encour i r les foudres d u pré­s iden t

E t l 'on p la ide et l 'on d i scu te ; on m o n t r e le p o i n g et les d e n t s et le pub l i c de r i re , de r i re t enez , à a t t r ape r des he rn ie s

Mais ces r i res coû ten t cher. Les hu i s s i e r s a r r iven t , il p l e u t des s u b p œ n a s et les avocats s 'engrais­sent .

O n n e saura i t t rop b l â m e r nos édi les .

I l n ' y a pas de c i rque à Lévis , pas de t h é â t r e n o n p l u s . I l v a u n e fanfare, oh ! u n e fanfare m u e t t e comme u n e carpe, parce-q u e c e u x q u i devra ien t l ' encoura­ger lu i susc i t en t t ous les obsta­cles possibles.

E h ! bien, n ' a y a n t a u c u n de ces amusemen t s , le p u b l i c de Lévis a son conseil de v i l le q u i comble b i en des lacunes . I l n e gérait donc pas de b o n n e g u e r r e de c r i t ique r à to r t et à t ravers les é lus d u p e u p l e . I l s font ce qu ' i l s sont capables de faire et c e l u i ! q u i fait ce qu ' i l peu t , est d i g n e de v iv re .

P r ions p o u r la longue v ie de nos l ég i s l a t eu r s en m i n i a t u r e , car si le Consei l de Vi l l e deva i t d ispara î t re , Lév i s serai t p l u s morne , p l u s soli taire q u e le v i l ­l age le plusf recu lé d u Domi­n ion .

CYRAKO D E B Ï R G E R A C .

LA PRESSE l o . N o u s d i spensons "Le F i ­

ga ro" de Par i s , le "Dai ly G r a ­p h i e " de Londres , le " N e w - Y o r k Hera ld" , de tou t échange avec nous , nous ne v o u l o n s pas les voler .

2o. N o u s d e m a n d e r o n s à la " R e v u e d u Nota r i a t " , a u "Bu l l e ­t i n des Recherches h i s t o r i q u e s " de n e pas envoyer l eu r n u m é r o pour avoir le nô t re . C'est n o u s q u i ser ions volés .

L 'avis n u m é r o d e u x s ' a p p l i q u e éga lement à la 'Semaine Commer­ciale". Nous échangerons avec le " C a n a r d " .

Du reste, n o u s é c h a n g e r o n s des coups avec t ou t le m o n d e .

Le " B u l l e t i n des R e c h e r c h e s h i s to r iques" pub l i e r a b i e n t ô t " L ' E d e n p e r d u " d 'après u n m a ­nusc r i t inédi t d 'Adam. Après cela n o u s aurons "Les p ropr ié tés de l 'alcool'. C h r o n i q u e s scientifi­ques que cet te r e v u e a t r o u v é e s d a n s u n j o u r n a l de l 'époque, di­r igé par Noé. —

Le Soleil fera i m p r i m e r en Très Très gros caractères les pa­roles d i tes par Sir Vfilfrid à pro­pos de M. P a c a u d lorsqu ' i l s'est agi de fonder le j o u r n a l le Soir. à Trois -Riv ières .

La "Vér i t é " cherche u n Dio-gêne pour t r o u v e r D i a n a V a u -g h a n , Léo Tax i l por te ra la lan­te rne .

Le "Sole i l" c o m p t e c h a n g e r la forme de son t i t r e — I l n ' y au­ra p lus q u e son n o m qu i sera en pe t i t s carac tères .

On n o u s a p p r e n d q u e "L 'évé­n e m e n t " de Q u é b e c a u g m e n t e r a son n o m b r e de pages, si le procès p e n d a n t d e v a n t le conseil p r ivé , lu i d o n n e ga in de cause .

Al lons , confrère, c'est assez de q u a t r e pages p o u r d i r e des bêti­ses—la qua l i té v a u t m i e u x q u e la q u a n t i t é . - V o y e z le "Solei l ' ' " E x p e r i e n t i a doce t"

Le ' Q u o t i d i e n " de Lévis à 21 ans . I l devra i t ê t re r a i sonnab le et ne pas tou jours t a p e r s u r les édi les Lévis iens . L a d e n t de sa­gesse n 'es t-el le donc pas encore poussée ?

Merci à t ous les j o u r n a u x q u i on t fait de la réc lame p o u r nous , g r a t u i t e m e n t .

N o u s ne p a y o n s j ama i s , pas m ê m e nos employés .

N o u s avons reçu dif férents o u v r a g e s a b ê t i s s a n t s . T o u s les o r ig inaux et d é t r a q u é s de Qué­b e c en son t les c r i t iques l i t t é ­rai res . I l se son t e n d o r m i s en les l i s a n t - - i l s d o r m e n t encore .

E P A M I N O N D A S D E B E O T I E .

Le prés iden t d u comité de l'a­q u e d u c , q u i d rô le est, a ime q u ' o n l u i fasse de la réc lame d a n s les j o u r n a u x .

I I n ' y a q u e le Soleil q u i le félicite. La Cravache cons ta te s i m p l e m e n t q u e le feu a dévoré u n e pa r t i e de St. Roch . C'est le feu au po in t de v u e de l 'œuvre , q u i a fait le p l u s son devoir .

I l y en a toujours , q u i veu­l en t faire a u t r e m e n t q u e les au­t r e s—on par le s é r i eusemen t de d o n n e r u n mois de vacances aux a l iénés—on p e u t croire q u e pen­d a n t ce t e m p s les g a r d i e n s s e ­ron t enfermés. La r e v a n c h e q u o i .

U n p u r fils d 'A lb ion , les favo­ris ta i l lés en côtele t tes se présen­

te dans u n b a r de la v i l le t rès française de Québec .

Grarçoun, dit-il , donnez à moâ, oune . . .

W a i t . . . e t no t re ang la i s tire son d ic t ionna i re de poche y four­re son nez rouge et d ' u n e voix t o n n i t r u a n t e : Grarçouu, o u n e r e p t i le de la cercueil .

Le m a l h e u r e u x commis de b u ­ve t te s'est évanou i de r r iè re le comptoi r . L ' ang la i s d e m a n d a i t u n ver re de bière .

C'est a ins i de nos j o u r s c o m m e d a n s les siècles passés t ous les gens se croient beaux , c'est u n des t r ave r s de l ' h u m a n i ­té de pense r ê t r e incomparab le , ou s 'a imai t hier on s 'a ime au­j o u r d ' h u i et d e m a i n l 'on s 'aime­ra encore — Cest u n e loi de la n a t u r e , pu i s san t e comme la "vie et forte c o m m e la mor t , voyez là c e t t e j e u n e fille d e v a n t son mi ­roir, elle p e n c h e la tê te , ellejsou» rit , elle regarde , non le mot n 'est pas assez fort elle se*con temple , les y e u x chargés d ' amour , le c œ u r p a l p i t a n t d 'extase. E h b ien ce q u e l ' o n a ime t a n t à voi r à ce m o m e n t où l 'on se d o n n e tou t en t i e r à son miroi r p o u r q u o i n e pas le donne r à n o t r e s y m p a t h i ­q u e P h o t o g r a p h e Mons i eu r A. R . Roy , Côte d u Passage Lévis .

N o u s consei l lons a t ous e t n x q u i v o u d r a i e n t faire faire l eur p o r t r a i t s p e n d a n t les vacances d 'a l ler chez M. A. R R o y à L é v i s 36 côte d u Passage . , L à v o u s p o u r r e z vous p rocure r u n por­t r a i t Cab ine t de p remiè re classe p o u r $2.00 la douza ine . Nous profi tons de l 'occasion p o u r an­nonce r à nos l ec teu r s u n n o u ­veau g e n r e de por t ra i t s t r è s en v o g u e à Mon t r éa l et a u x E t a t s -U n i s , c'est le (demi Cabiue t ) à $1.50 la doz. ; ce gen re est t r è s jo l i et u n peu p l u s pe t i t seule­m e n t que le por t ra i t cab ine t -Mons ieur R o y p e u t faire en ou­t re u n e foule de pe t i t po r t r a i t s g e n r e fantais ie , à t r è s bon mâ­ché . N o u s ré i térons à nos lec­t eu r s l ' i nv i t a t i on d 'al ler chez M o n s i e u r A. R. R o y q u i pose éga lement les g r o u p e s de famil­le des g r a n d s p o r t r a i t s — I l repro­d u i t les v i e u x por t r a i t s et les ré­p a r e — M o n s i e u r R o y vous don­ne ra toujours absolue satisfac­t ion — c'est cer ta in .

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LA C R A V A C H E — Q U E B E C - L E VIS-29 J U I L L E T 1899

Chronique fantaisiste

Evét, Code, Vi%ux bouquins

Tout dégénère ; cette fin de siècle est l 'ant i thèse absolue des siècles d'autrefois Ce qu 'on dé­daignai t jadis, au jourd 'hui on le vénère et même on l 'aime, pour le besoin de la cause - Os de mes pères entrechoquez-vous dans vos tombes, pour au tan t que vos tombes existent encore, et que vos carcasses ne soient pas deve» nues semblables à la cendre de cigarette.

Autrefois c'était à grands coups d'épée que se vidaient les que­re l les ; q u a n d on disait de quel­q u ' u n , qui dans l'an 1,000 écri­vait dans u n journal de l'épo­que :

"Vous êtes l ' au teur de vos propres louanges", ou bien "Vous êtes u n marsouin " ou encore "Espèce d'étoile filante"— " E n garde"—on t i ra i t sa Durandal , on se fendait, on frappait en tier­ce, en quar te ; à celui qu 'on trai tai t jadis d'étoile on en faisait voir t rente six ; trois douzaines de portrai ts quoi et tout finissait p roprement .

Que les temps sont changés— Les épées, ça ne sert plus , à par t pour ceux qui veu len t jouer au soldat, on préfère le glaive mo­ral et l'on va s'adresser à la ju s ­tice.

Tous ceux qui t ravai l lent dans l'officine de madame Thémis sont habillés de noir— couleur d'ennui, couleur locale.

Des gens qu 'on nomme avo­cats , t âchent de blaguer le mon­de le p lus possible, s 'étonnent des choses les p lus ordinaires— comme de voir par exemple, u n homme avoir u n oncle secrétaire trésorier à l 'âge de trois ans — pas l'oncle mais le neveu— quoi d 'é tonnant donc à cela—les fils de roisont parfois leurs pères sou verains avant qu ' i l s ne v iennent au monde.

Enfin toutes ces blagues font perdre u n temps précieux— on se moque du tiers et du quar t — L 'ar rê t est rendu après plusieurs séances et la par t ie perdante t ra i te la jus t ice d 'aveugle, etc— et la justice rougi t presque sous son bandeau qui l 'empêche de voir clair.

Mais respect aux choses ju ­gées - p e n d a n t v ingt -quat re heu­res on m a u d i t ses juges , et puis , on va en appel, en révision, en cour d u banc de la reine.

Toute la lyre, tou t le rouage et quand on sort de là, on est u n peu p lus démoli, u n peu p lus en déconfiture, en marmelade ; la ga le t te sur la l angue des avo­cats, la poussière des codes s'est éclipsée, le poignon (argent) n 'e­xiste p lus et devant sa bourse vi­de on regret te ce qu 'on a fait et l 'on se donne des coups de poings sur^la tête heureusement que l 'on a la tête dure .

C'est alors qu'on regret te le bon le loyal coup d'épée, la splendide estocade qu i frappait en u n éclair d'acier et qu i au l ieu de laisser la trace des v ieux grimoires vous fleurissait la poi­t r ine de quelques gout tes de sang.

A propos de vieux grimoires, pour mon malheur—j'ai rencon­tré l 'autre soir— au moment des ténèbres pour rester toujours dans la couleur locale—une re­vue ou mieux une feuille de chou s ' int i tulant pompeusement "Bul le t in des recherches histori­ques" . Cela se compose de hu i t pages, qui donnent hu i t indiges­tions de lecture et d'histoire.

PLUS FOKT QUE L'AMOUR

A MADAME X

Hélas je le sais bien t 'aimer est impossible, Ton amour est donné, donné depuis longtemps, J 'a i beau te regarder tu restes impassible , Ton cœur ne vibre pas, d ' un long tressai l lement .

Aime si tu le veux, et de toute ton âme, J e ne veux pas paraî tre un mend ian t d 'amour, Car l 'orgueil en mon cœur, jeta la belle flamme, Qui fait vaincre quand même, et fait vaincre toujours.

Non ! Non ! je n ' i rai pas te demander l 'aumône, L 'aumône d 'un regard, l ' aumône d ' u n baiser, Non ce n'est pas ainsi, qu ' i l i au t que tu te donnes, E t p lu tô t que cela j e préfère passer.

T u crois que je ne puis , é te indre celte flamme, T u crois que je ne puis faire taire mon cœur, Mon cœur peu t résister à tou t amour de femme, E t mon cœur doit plier sous mon orgueil va inqueur .

Main tenan t c'est fini, car mon orgueil l 'emporte, J e nejpleurerai pas c'est lâche de pleurer , Quand ton amour viendra, j e te dirai : "Qu ' impor te . " E t mon œil froidement pourra se refermer.

Pu i s à côté de toi, j e passerai ma route, J e passerai ma route et sans me retourner, E t dans ton cœur, alors, v iendra le cruel doute, E t triste t u diras : "I l n 'a point pa rdonné"

D ' A R T A G N A N .

27 Ju i l l e t 1899.

Par curiosité j e me mis à feuil leter - cette revue me parait ê tre le fief d 'une famille car une masse des élucubrat ions pondues dans le bouqu in sont signées de noms semblables ou d' init iales ressemblant à ces noms.

P o u r être franc, ces hu i t pa­ges sont en vieux français, c'est le v ieux français qui est encore le meil leur, car les notes ajou­tées, en français soi-disant mo­derne, font rêver à de l ' I roquois.

Tout cela q u a n d même est bien fossille et fait penser aux Iguanodons , aux Mamou ths an­tédi luviens .

Cette machine his tor ique est avec le "Quot idien" et une cer­ta ine revue de tabell ion dont j ' i gnore jusqu ' au nom, la repré­sentation, la quintessence de la l i t térature Lévisienne.

E t vous criez contre le conseil. Mais, pauvres entants , où vou­lez-vous que ce conseil s 'abreu­ve d ' intel l igence — car j e lui fais l 'honneur de penser qu ' i l en a ; qui du doigt montrera à no­tre maire et aux siens le Parnas . se oratoire, le chemin bri l lant de Cicéron, Démosthène, Chrysos-tôme, Bossuet, Mirabeau, Lacor-daire—Ce n'est pas vous, ni moi non plus, je ne veux pas perdre mon temps. Donc, ne disons r ien et laissons faire.

Laissons faire la cour à The-mis, et écrire Iroquois la na tu re ne se change pas, q u a n d on peu t ou peut, q u a n d on ne peut pas ou ne peu t pas.

"E rgo" Pla ider q u a n d on peu t Ecrire comme on peu t . N ' importe je préfère u n bon

petit' coup d'épée aux conc lu ­sions juridiques.

J e préfère les conférences de Lacordaire aux discours des édiles de Lévis, et les chroni­ques de Froissard, les exploits de St. Louis par le Sire de Jo in-ville me paraissent mieux faits que "Le Bullet in des recherches historiques".

Ca choque-t-il que lqu 'un , moi ça ne me choque pas.

IBIS B L E U .

J e u n e s filles, genti ls damoi­seaux vous est-il arr ivé d'être embarassé à votre réveil sur la signification d 'un songe qui a traversé votre esprit pendan t une incurs ion dans le domaine enchanteur de Morphée ?

Avec quel enthousiasme — j 'allais dire quelle angoisse, en-tendriez-vous alors la décision d 'un savant Joseph .

Une longue expérience en la matière, u n commerce long temps en t re tenu avec les esprits impal­pables, ma fait acquérir pour le p lus grand avantage de l ' h u m a ­ni té une connaisssance approfon­die de ces choses mystérieuses.

J e suis heureux de me met t re à la disposition des édi teurs de "La Cravache" et moyennan t la modique somme de cinq sous, j e serai le devin qui, je l 'espère, n 'aurai à annoncer que d'agré­ables choses aux gent i ls lecteurs qu i voudront bien me consulter .

Une é tude approfondie des caractères d 'écri ture me permet aussi de me poser sans forfante­rie comme graphologue infailli­ble. Ça ne vous coûtera que cinq sous avec quelques lignes de votre manuscr i t pour me per­met t re de vous diagnost iquer "ex cathedra" votre caractère.

J e dis donc mesdames et mes­sieurs, comme ou dit à l 'entrée des cirques, ça ne coûte que cinq ou dix sous selon le cas, tentez l 'aventure .

SPHyNX.

Note de la Rédaction.— Toutes communicat ions devront ê t re adressées à " S p h y n x " "La Crava­che", 9b* Rue Commerciale, Lé­vis.

M. E. L. Baland 276 rue St-J e a n à Québec est le seul agent autorisé à dis t r ibuer et collecter le j ou rna l La Cravache" dans les ditfêrents dépots de j o u r n a u x de Québec.

L'ADMINISTRATION

Imprimerie , de La Cravache. 96 rue Commerciale, Lavis P .Q f

J. B. D. LEGARE

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