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N° 66 SOMMAIRE Déc. 2013 Le journal du Centre Régional de la Propriété Forestière de Midi-Pyrénées. Imprimé à 13 500 ex. L’ ÉCHO p.8 ÉCHO LOCAL Les sapinières pyrénéénnes Les sapinières pyrénéénnes ÉCONOMIE Assurance incendie et tempête pour les fôrets PEFC vu par les acteurs de la filière p.5 p.6-7 Au début des années soixante, l’exploitation des bois était de la seule initiative du propriétaire, et certains firent abus de ce droit aux dépens des règles de sylviculture, et la non reconstitution des peuplements après coupe rase était parfois de mise. La seconde constatation était que la profession ne possédait que très peu de structures professionnelles, ce qui était un manque pour l’évolution et l’amélioration de la forêt privée et par suite, des possibilités de production. Fort de ce constat, Edgard Pisani, Ministre de l’Agriculture, a élaboré, en dialoguant avec la Fédération des Syndicats de Propriétaires Forestiers Sylviculteurs, un projet de loi qui a été approuvé le 6 août 1963 par le Parlement. Cette loi fixe : L’obligation de la part d’un propriétaire de bois de plus de vingt-cinq hectares d’un seul tenant, de présenter un programme de coupes et travaux (Plan Simple de Gestion) pour éviter les coupes abusives et l’obligation de reboiser ces coupes dans un délai de cinq ans si la régénération naturelle est insuffisante. La création des Centres Régionaux de la Propriété Forestière (CRPF), avec un conseil d’administration essentiellement composé des propriétaires forestier élus, avec pour missions de : - développer les groupements forestiers et la coopération - vulgariser les méthodes de sylviculture - élaborer les Orientations Régionales de Production (ORP) Les CRPF, réunis depuis 2010 au sein du Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), ont donc cinquante ans ! Diverses lois se sont succédées depuis, pour entériner la mise en place des PSG volontaires à partir de 10 hectares et des Orientations Régionales Forestières (ORF), le remplacement des ORP par les Schémas Régionaux de Gestion Sylvicoles (SRGS) avec la création des Codes de Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS) et des Règlements Type de Gestion (RTG), et enfin la suppression du seul tenant pour les PSG. Même s’il est difficile de quantifier les actions des CRPF, surtout en termes de vulgarisation-conseil, la forêt privée française a bien évoluée durant ces cinquante années. La forêt privée française est gérée ; un tiers est maintenant géré selon un document de gestion durable et une progression d’un million d’hectares est attendue d’ici 10ans, 100 000 documents de gestion durables ont été agréés (avec seulement une vingtaine de recours au ministre pour contester la décision du CRPF). Plus de 60 000 propriétaires forestiers ont été formés ou informés en 2012 et un millier a suivi une formation à la gestion forestière (FOGEFOR). La récolte en forêt privée s’est accrue d’un tiers entre 1966 et 2011, passant de 33 à 43 millions de mètres cube. L’amélioration des peuplements est significative et a permis un accroissement en volume d’un milliard de mètres cube en 40 ans, et le volume sur pied progresse dans toutes les régions, et 300 Plans de Développement de Massif sont animés et suivis dans toute la France. Cependant, pour l’avenir, il est urgent de renouveler cette forêt au risque d’une pénurie quand les boisements de moins de quarante ans arriveront à maturité, le reboisement est donc une impérieuse nécessité. Pour le changement climatique annoncé, nous devons poursuivre les études et expérimen- tations pour pouvoir conseiller au mieux les propriétaires. Le travail n’est donc jamais terminé et nous pouvons souhaiter longue vie au CNPF et à ses centres régionaux, avec une future loi d’avenir 2014 favorable au développement forestier et pourquoi ne pas rêver à des moyens renforcés ! CINQUANTE ANS DÉJÀ Édito TECHNIQUE Mise en place d’une unité de suivi de l’irrégularisation de forêts p.2-3 LÉGISLATION Ne défriche pas qui veut ! p.4 Pascal LEGRAND Directeur du CRPF Midi-Pyrénées

L’ ÉCHO - Centre Régional de la Propriété Forestière …crpf-midi-pyrenees.com/echoforets/echo66.pdfqui veut ! p.4 Pascal LEGRAND D i r ect u dCR PF M - y én s TECHNIQUE MISE

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N° 66

SOMMAIREDéc. 2013

Le journal duCentre Régional de la PropriétéForestière deMidi-Pyrénées.

Imprimé à 13 500 ex.

L’ ÉCHO

p.8ÉCHO LOCAL

Les sapinières pyrénéénnesLes sapinières pyrénéénnes

ÉCONOMIEAssurance incendie ettempête pour les fôrets

PEFC vu par les acteursde la filière

p.5

p.6-7

Au début des années soixante, l’exploitation desbois était de la seule initiative du propriétaire, etcertains firent abus de ce droit aux dépens desrègles de sylviculture, et la non reconstitution despeuplements après coupe rase était parfois demise. La seconde constatation était que laprofession ne possédait que très peu de structuresprofessionnelles, ce qui était un manque pourl’évolution et l’amélioration de la forêt privée et parsuite, des possibilités de production.

Fort de ce constat, Edgard Pisani, Ministre del’Agriculture, a élaboré, en dialoguant avec laFédération des Syndicats de PropriétairesForestiers Sylviculteurs, un projet de loi qui a étéapprouvé le 6 août 1963 par le Parlement.

Cette loi fixe :� L’obligation de la part d’un propriétaire de

bois de plus de vingt-cinq hectares d’un seul tenant, de présenter un programme de coupes et travaux (Plan Simple de Gestion) pour éviter les coupes abusives et l’obligation de reboiser ces coupes dans un délai de cinq ans si la régénération naturelle est insuffisante.

� La création des Centres Régionaux de la Propriété Forestière (CRPF), avec un conseil d’administration essentiellement composé des propriétaires forestier élus, avec pour missions de :- développer les groupements forestiers et

la coopération

- vulgariser les méthodes de sylviculture

- élaborer les Orientations Régionales de Production (ORP)

Les CRPF, réunis depuis 2010 au sein du CentreNational de la Propriété Forestière (CNPF), ont donccinquante ans !

Diverses lois se sont succédées depuis, pourentériner la mise en place des PSG volontaires àpartir de 10 hectares et des Orientations Régionales

Forestières (ORF), le remplacement des ORP par lesSchémas Régionaux de Gestion Sylvicoles (SRGS)avec la création des Codes de Bonnes PratiquesSylvicoles (CBPS) et des Règlements Type deGestion (RTG), et enfin la suppression du seultenant pour les PSG.

Même s’il est difficile de quantifier les actions desCRPF, surtout en termes de vulgarisation-conseil, laforêt privée française a bien évoluée durant cescinquante années.

La forêt privée française est gérée  ; un tiers estmaintenant géré selon un document de gestiondurable et une progression d’un million d’hectaresest attendue d’ici 10ans, 100  000 documents degestion durables ont été agréés (avec seulementune vingtaine de recours au ministre pour contesterla décision du CRPF). Plus de 60 000 propriétairesforestiers ont été formés ou informés en 2012 et unmillier a suivi une formation à la gestion forestière(FOGEFOR).

La récolte en forêt privée s’est accrue d’un tiersentre 1966 et 2011, passant de 33 à 43 millions demètres cube. L’amélioration des peuplements estsignificative et a permis un accroissement envolume d’un milliard de mètres cube en 40 ans, et levolume sur pied progresse dans toutes les régions,et 300 Plans de Développement de Massif sontanimés et suivis dans toute la France.

Cependant, pour l’avenir, il est urgent de renouvelercette forêt au risque d’une pénurie quand lesboisements de moins de quarante ans arriveront àmaturité, le reboisement est donc une impérieusenécessité. Pour le changement climatique annoncé,nous devons poursuivre les études et expérimen-tations pour pouvoir conseiller au mieux lespropriétaires. Le travail n’est donc jamais terminé etnous pouvons souhaiter longue vie au CNPF et à sescentres régionaux, avec une future loi d’avenir 2014favorable au développement forestier et pourquoine pas rêver à des moyens renforcés !

CINQUANTE ANS DÉJÀ

ÉditoTECHNIQUEMise en place d’uneunité de suivi del’irrégularisationde forêts p.2-3

LÉGISLATIONNe défriche pas qui veut ! p.4

Pascal LEGRANDDirecteur du CRPF Midi-Pyrénées

TECHNIQUEMISE EN PLACE D’UNE UNITÉ DE SUIVI DE L’IRRÉGULARISATIONDE FORÊTS

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Actuellement, les exemples de forêtsgérées de cette façon sont rares en Midi-Pyrénées. De fait, peu de gestionnaires etencore moins de propriétaires maîtrisentcette technique. Pour répondre à leursattentes, et dans l’objectif de valider lafaisabilité de ces opérations en dehorsdes modes et des « écoles de pensée », leCRPF a engagé plusieurs actions :

- des techniciens ont intégré le groupe de travail national « traitements irréguliers » animé par l’IDF, depuis plusieurs années ;

- un stage à l’intention de l’ensemble du personnel technique a été organisé en octobre 2013 en collaboration avec des animateurs de Pro Silva(2) pour travailler sur des peuplements variés de la région ;

- le CRPF essaie de récupérer des informations des expériences sylvicoles en la matière, passées ou actuelles, heureuses ou malheu-reuses.

Dans cet esprit, un test «  grandeurnature  », présentant une surface

significative et des peuplements variés, arécemment été mis en place dans ledépartement du Tarn. Le territoirecorrespondant à ces critères a été mis àdisposition par le Groupement Forestierde Boissezon-Noailhac. Son gérant,Monsieur Fraysse, membre du Cetef duTarn, a proposé à ses associés de tester laméthode sur une vingtaine d’hectares duPuech du Fau.Le CRPF, avec la participation de lacoopérative FORESTARN, a inventorié latotalité de cette surface. Ce préalable estindispensable pour caractériser l’étatinitial du peuplement  : structure etcomposition des parcelles, essencesprésentes, qualité des tiges… Laprochaine étape sera la réalisation d’unecoupe d’irrégularisation sur l’intégralitéde la surface, marquée par Pro Silva. Lamise en place de placettes permanentesselon le protocole « AFI »(3), réalisée avecl’appui d’une stagiaire BTS, permettra lesuivi à long terme des résultats de cesopérations.

Futaie régulière ou irrégulière(1) ? Le débat est loin d’êtreclos  ! De nombreux propriétaires manifestent le souhait d’« irrégulariser » leurs forêts. Les motivations sontdiverses : paysage, tentative de production continue, soucide ne pas investir en plantation. Ces demandes se traduisentdans les Plans Simples de Gestion et sur le terrain par deschoix parfois hasardeux.

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L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

Nous disposerons ainsi d’un outil qui permettrade préciser, à l’échelle d’une forêt, lesavantages et les limites de ce mode de gestion.Cette référence servira de support à desjournées de vulgarisation ou à des stages misen place par le CRPF.

Magali MavielPascal MathieuCRPF Midi-Pyrénées

Le témoignage du gérant :

« L’idée d’irrégulariser fait suite à la visite decertaines parcelles sur le GroupementForestier de Bouscadié dans le cadre d’unstage FoGeFor. La question se posait déjàpour nous de valoriser les bâtiments et demaintenir un aspect paysager attractif dansles parcelles où passent les chemins derandonnées… Eviter tant que possible lacoupe rase semblait être judicieux.

De plus, j’ai le sentiment que le DocteurFernand Cazals, gérant précédent, avaitpréparé la chose sur le Puech du Fau. On yretrouve des plantations par bouquets etbeaucoup d’essais en bandes sur d’autresparcelles. Nous souhaiterions doncpoursuivre dans cette même logique et voiraboutir ce projet. Néanmoins, il ne faut pasfaire n’importe quoi. Avec l’appui destechniciens du CRPF, nous avons donc décidéde mettre en place cette expérimentation etd’en faire un suivi technique et économique.Ce test ne représente pas un énorme risquepour le groupement car, pour l’instant,seulement 5% de la surface totale de la forêtest concernée.

Je dois dire aussi que l’idée d’expérimenter àmon tour pour pouvoir « montrer » et doncdiscuter avec les techniciens ou les autrespropriétaires m’intéresse beaucoup.»

(1) : dans une futaie régulière, tous les arbres de la parcelle ont le même âge. Dans une futaie irrégulière, des arbres d’âges différents secôtoient sur la même parcelle.

(2) : Pro Silva est une association de forestiers ayant pour objet de promouvoir une sylviculture irrégulière, continue, s’appuyant sur lesprocessus de fonctionnement naturels des écosystèmes forestiers.

(3) : l’Association Forêt Irrégulière (AFI) organise au travers d’un réseau de placettes expérimentales le suivi de l'évolution des peuplementsirréguliers faisant l'objet d'une gestion courante.

LégislationNE DÉFRICHE PAS QUI VEUT !

L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

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- les noyeraies, plantations de chênes truffiers, vergers à châtaignes, mais également sur les taillis à courte rotation implantés depuis moins de trente ans sur d’an-ciens terrains agricoles.

Le défrichement estsoumis àautorisationpréfectorale !Le formulaire Cerfan°13632*02 (et pièces an-nexes) permet de présentersa demande à la Préfectureou à la Direction Départe-mentale des Territoires dudépartement où sont situésles terrains concernés. Àdéfaut de décision du Préfetdans les deux mois, lademande est réputée ac-ceptée et demeure valablependant cinq ans.

Une autorisation n’est,toutefois, pas nécessaire dèslors que l’opération portesur :

1. Les parcs ou jardins clos et attenants à une habitation principale de surface inférieure à 10 hectares.

2. Les bois inclus dans un massif boisé(2) dont la surface totale est infé-rieure à un seuil fixé par Arrêté préfectoral dans chaque département et compris entre 0,5 et 4 hectares(3).

3. Les bois situés dans certaines zones où la reconstitution des boi-sements est interdite ou

réglementée, ou ayant pour but une mise en valeur agricole et pas-torale.

4. Les jeunes bois de moins de 20 ans, sauf s’ils sont plantés à titre de compensation de surfaces défrichées.

Les refus et demandesde compensationL’Administration peut s’op-poser à la réalisation d’undéfrichement dès lors que ladestination forestière desterrains est considérée com-me nécessaire au maintiende fonctions telles que laprotection des sols, laqualité des eaux, l'équilibrebiologique d'un territoireprésentant un intérêt remar-quable avéré, la protectiondes biens et des personnes…ou que les bois considérésont fait l’objet d’inves-tissements publics (aide auboisement, à l’améliorationforestière…) !Sans aller jusqu’au refus,l’Administration peut subor-donner son autorisation aurespect d’une ou plusieursdes conditions suivantes :

- conservation de réserves boisées ;

- exécution de travaux contre les risques d’éro-sion ou visant à réduire les risques naturels ;

- réalisation de boise-ments compensateurs sur d’autres terrains d’une surface pouvant aller jusqu’à 5 fois la surface défrichée.

Dans ce dernier cas, des

solutions alternatives sontenvisageables sous réservede l’accord du Préfet. Ledemandeur peut notamments’entendre avec un autrepropriétaire qui souhaiteboiser des terrains etaccepte de s’engager àmaintenir cet état boisé. Dèslors que le projet estaccepté, le CRPF peut parfoisfaciliter cette mise enrelation.

Florent NONONCRPF Midi-Pyrénées

(1)  : Circulaire DGPAAT/SDFB/C2013-3060 du 28 mai 2013

(2) : Attention, c’est la surface totale dumassif boisé qui est prise en compte etnon la surface du projet de défrichement !

(3)  : Les renseignements peuvent êtrepris auprès des DDT ou des techniciensdu CRPF.

Le maintien d’une forêt productive constitue, pour l’Etat, unepréoccupation très ancienne. Elle motive en effet la premièreréglementation forestière en langue française connue  :l’Ordonnance de Brunoy, promulguée en 1346  ! Si les raisonsont évolué, la vigilance demeure, en particulier concernantle défrichement. La parution récente d’une circulaire(1)

précisant la réglementation qui s’y applique nous donnel’occasion d’éclairer ce sujet délicat.

La protection de la qualité des eaux (ci-dessus, un point de captage) : un motifde refus d’autorisation de défrichement

Selon l’ancienneté du peuplement etl’antécédent cultural, certaines

peupleraies ne sont pas soumises àdemande d’autorisation en cas de

projet de défrichement

Le défrichement est définipar le code forestier commeune intervention volontaireayant pour effet de détruirel’état boisé d’un terrain et demettre fin à sa destinationforestière (art L341-1). Laprésence d’arbres et d’ar-bustes d’espèces fores-tières sur 10 % de la surfacesuffit à caractériser l’étatboisé. Cette situation estconstatée de fait : en cas delitige, seule une reconnais-sance sur le terrain ou surphotographie aérienne pré-vaut, en particulier sur leclassement cadastral.

Tout déboisement, mêmepermanent, ne constituecependant pas toujours undéfrichement  ! Sont notam-ment exclus les déboi-sements liés à la créationd’équipements de valori-sation et de protection desforêts (route, place dedépôt…), mais aussi lesopérations portant sur :

- la remise en valeur de délaissés agricoles en-vahis par une végétation spontanée ou de for-mations non boisées de garrigue, lande ou maquis ;

ÉCONOMIE

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L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

Après les tempêtes catas-trophiques de décembre 1999,le nouveau millénaire voyait semultiplier les initiatives pourdévelopper une offre mieuxadaptée à la petite propriétéforestière. Néanmoins, ce sontplutôt des difficultés que dessolutions qui se faisaient jour !Dans cette période en effet,les forêts n’étaient pasépargnées : après une vagued’incendies spectaculairesdurant l’été 2003, suivirentquelques violents «coups detabac», généralement loca-lisés mais assez fréquents, etbien sûr la tempête Klaus ! Enjanvier 2009, elle balayait lesforêts du sud-ouest, engen-drant un préjudice d’environ1,5 milliard d’euros pour lespropriétaires forestiers.

Un contexte endégradationprogressiveEn l’absence de réforme defond, cette succession d’évè-nements a engendré undurcissement des conditionsproposées par les assureurs,fortement sollicités par cesaccidents. Dans le mêmetemps, l’Etat, soucieux d’in-citer les propriétaires fores-tiers à assumer eux-mêmes la

couverture des risques plutôtque de se reposer sur des« plans chablis » tels que ceuxmis en place après lesépisodes de 1999 et 2009,annonçait la suppressiontotale des aides à lareconstitution après sinistre àpartir de 2017(1) !

2013 : du nouveaudans l’offred’assurance !Dans le sud-ouest, l’offred’assurance incendie ettempête se résumait en débutd’année principalement àdeux opérateurs :

� Groupama MISSO(2) pro-pose un produit simple essentiellement sous la forme d’un forfait « reconstitution ».

� À l’inverse, l’offre de XLB Assurances(2) est «à géo-métrie variable». Les propriétaires peuventchoisir de s’assurer contre le vent, contre le feu, ou contre les deux. Le niveau de couverture est modulable pour la perte financière comme pour les frais de reboi-sement. Enfin, il leur est

possible de s’assurer à moindre coût exclusi-vement contre les dégâts majeurs…

Or, Forestiers Privés deFrance(3) a récemment mis en place, en collaboration avec le courtier d’assuranceVERSPIEREN, un nouveauproduit : SYLVASSUR(2), réser-vé aux adhérents de syndicats,et dont les caractéristiquesont été définies pour mieuxrépondre aux besoins desforestiers :

� Elle peut couvrir, au choix le risque incendie ou incendie et tempête.

� Elle est accessible «à la carte», parcelle par parcelle, sans obligation d’assurer la totalité.

� Elle laisse le choix entre une garantie soit forfai-taire soit d’une valeur d’avenir pour chaque parcelle.

� Elle propose des tarifs très compétitifs, en moyenne inférieurs de 40% à ceux du marché !

Ses tarifs varient selon la zonegéographique. Pour Midi-Pyrénées et Aquitaine leniveau de risque est considérécomme élevé !

Cette offre apparemment trèsattractive est une solutionsupplémentaire pour se pré-munir des effets du vent et dufeu. Toutefois, l’assuranceprivée ne constitue qu’unefacette de la couverture desrisques qui pourrait êtrecomplétée par :

- une épargne adaptée jouant le rôle d’auto-assurance pour les sinis-tres mineurs ;

- une participation de la collectivité à la couver-ture du risque au titre des services multiples rendus par la forêt à la société ;

- le développement de pratiques sylvicoles pré-ventives» adaptées aux risques assurables… et à tous les autres !

Sébastien DROUINEAUPhilippe GUILLEMOTCRPF Midi-Pyrénées

ASSURANCE INCENDIE ETTEMPÊTE POUR LES FORÊTS :UN CONTEXTE ET UNE OFFRE EN ÉVOLUTION

En 1999, seuls 7  % des forêts étaient assurées contre lesrisques d’incendie et de tempête. La cause principale de cerelatif insuccès était un coût jugé trop élevé au regard de larentabilité forestière.

(1) Loi du 27 juillet 2010 dite de Modernisation Agricole

(2) Pour vous informer :

GROUPAMA–MISSO – tél : [email protected] - www.groupama.com

XLB Assurances – tél : 02-43-53-08-40 - [email protected] www.assuranceforet.fr

Forestiers Privés de France Services (contact Sylvassur) tél : 01 47 20 66 55 – [email protected]

(3) Forestiers Privés de France  : fédération nationale dessyndicats de forestiers privés

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L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

PEFC(1) VU PAR LES ACTEURS DE LA FILIÈRE.Témoignage de Forestarn et Brassac industrie

Le 08 mars 2013, le Syndicatdes forestiers privés du Tarna convié des représentantsde l’Administration et duCRPF à une tournéeforestière suivie d’une visitede scierie.

Accompagnés par JeanSIONNEAU, Directeur del’Agence Forestarn – AllianceForêts Bois, nous noussommes rendus dans lemassif forestier des Montsde Lacaune sur une parcelled’épicéa en cours d’exploi-tation du GF de Combes-pinasse. Rejoints ensuite parJean-Yves MARECAILLE, sonDirecteur, nous avons visitél’unité de sciage de BrassacIndustrie qui utilise majori-tairement la ressource rési-neuse locale.

Cette ouverture sur l’avalnous a permis, entre autres,d’aborder la question de lacertification forestière PEFCpar le prisme de la demandeet des marchés. Jean SIONNEAU et Jean-YvesMARECAILLE ont accepté denous faire part de leur vision.

1 – En tant qu’acteur majeurde la transformation du boisau niveau régional, BrassacIndustrie a été directementconcerné par la montée enpuissance de la demande enproduits certifiés au débutdes années 2000. Commentcette demande s’est-ellemanifestée au cours dutemps ?

Jean-Yves MAREC AILLE(Brassac Industrie) et JeanSIONNEAU (Forestarn)  : Lademande de produitscertifiés est venue initia-lement des industriels de latrituration utilisateurs desplaquettes, écorces et sciu-

res produites par la scierie.Progressivement, cette de-mande s’étend sur lesproduits de sciage. Elledépend toutefois des mar-chés et des pays de des-tination.Les demandes proviennentessentiellement des groupesde distribution d’envergurenationale. Néanmoins lacertification ne s’est traduitepar aucune revalorisation denos produits. Nous ne ren-controns aucune demandeparticulière de la part desnégoces ou des enseignesrégionales.

2 – Forestarn est un maillonessentiel de l’approvision-nement de la scierie deBrassac. Comment la coo-pérative a-t-elle dû s’or-ganiser pour satisfaire lesbesoins en bois certifiés deson client ?

J.S. : Forestarn s’est engagédepuis le démarrage de lacertification PEFC afin depromouvoir cette démarcheet de participer à sondéveloppement. Aujourd’hui,notre certification passe parune démarche coordonnéeau niveau national par GCF(Groupe de la Coopération

Forestière) avec unecertification de la gestionforestière durable et unecertification de chaîne decontrôle (pour l’exploitationforestière et le négoce).Forestarn assure le portagede la certification PEFC pourles propriétaires forestiersadhérents de la coopérativeet gère également lavalorisation des produitscertifiés pour les pro-priétaires ou collectivitésengagés à titre individueldans la certification de leurforêt. Elle réalise lapromotion de la certificationauprès de tous les pro-priétaires afin d’assurer àBrassac et à ses autresclients un pourcentagecroissant de produits cer-tifiés.

3 – Quelles autres actionscollectives ou individuellesont été mises en œuvre enMidi-Pyrénées pour faci-liter le développement dePEFC chez les propriétairesforestiers et dans les entre-prises ?

J.S. et J-Y.M. :Le développement de PEFCnécessite des démarchescollectives. La filière dispose

Four à� verre en montagne noire

Sylva boisGR

OU

PE

Gestion Forestière(PSG, expertise, conseil…)

Organisme agréé pour l’obtention

des aides publiques.

TravauxReboisement, Piste…

Exploitation forestière

Tel : 05.65.73.77.31www.sylva-bois.fr

ÉCONOMIE

7

L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

pour cela d’une interpro-fession des métiers de laforêt et du bois  : «Midi-Pyrénées Bois», lieu de ren-contre et de promotion de lacertification au niveau ré-gional. De nombreusesactions d’accompagnementont été organisées à ce titreet doivent se poursuivre.La certification PEFC doitégalement trouver des relaisauprès des prescripteurs etdes financeurs pour favoriserl’emploi de produits certifiésdans les projets utilisant dubois.

4 – Aujourd’hui, la part desurface forestière certifiéePEFC reste faible (de l’ordrede 22 % pour le Tarn et de18 % pour la région). Dansce contexte, parvenez-vousfacilement à répondre auxdemandes de vos clients ? Ya-t-il des inquiétudes en lamatière ?

J.S.  : La part de surfaceforestière certifiée PEFC estfaible au regard de la totalitédes surfaces forestièresrégionales. Il faut toutefoisnuancer cette analyse par leconstat que les surfaces

certifiées correspondent enfait aux propriétés fores-tières actives sur lesquellesdes opérations de récoltesont mise en œuvre.Les taux de bois certifiéslivrés par la coopérative àl’ensemble de ses clientsaugmentent chaque année :nous dépassons 75  % deproduits certifiés livrés. Nouspoursuivons nos actions depromotion auprès de tous lespropriétaires pour atteindrele taux idéal de 100  % quinous permettrait desécuriser la totalité de nosmarchés du point de vue dela certification.

5 – Quels sont les marchésou les clients qui ne peuventpas se passer de la certi-fication  ? Des évolutionspeuvent-elles encore sur-venir ?

J.S. et J-Y.M. : À ce jour, lademande la plus forteprovient de la trituration  ;elle est en croissance pourles marchés de bois d’œuvre,et, on peut le déplorer, trèsfaible sur les marchés debois énergie, aussi bien pourle bois bûche que pour le

bois plaquette. Il estregrettable que la certi-fication ne soit pas unecondition obligatoire d’attri-bution d’aide publique pourle financement des chau-dières(2).Toutefois, les premierstransformateurs doivent sedoter d’une chaîne decontrôle pour se prémunir durisque de perte de clients etde marché lorsque lademande se manifeste.

6 – Enfin, quelles pourraientêtre les évolutions sou-haitables du système PEFC ?

J.S. et J-Y.M.  : Le souhaitcommun de nombreux ac-teurs de la filière est deparvenir à une reconnais-sance mutuelle des sys-tèmes PEFC et FSC(3). Lavisibilité pour le consom-mateur final est indis-pensable pour qu’il adhère etcomprenne les enjeux de lacertification. L’évolutionviendra de l’aval à conditionque le message soit simpleet lisible.

Sébastien DROUINEAU

CRPF Midi-Pyrénées

(1) : Program for the Endorsment of Forest Certification schemes

(2) NDLR : cette situation pourrait évoluer rapidement : les critères 2014du Fonds Chaleur devraient imposer une part de 22  % minimumd’approvisionnement certifié

(3) Forest Stewarship Council

(4) : les coopératives détentrices de Brassac Industrie sont Forestarn etCoFoGar, aujourd’hui regroupées au sein du groupe ALLIANCE ForêtsBois, ainsi que Sylvarouergue et Cosylva

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Photo : FORESTARN

La particularité de Brassac Industrie est d’être détenue à 50 % par lacoopération(4), qui assure la totalité de l’approvisionnement des deuxsites.

C’est un acteur essentiel de la transformation du Tarn et de la région :près de 130 000 m3 de bois consommés annuellement. Sur ses deuxsites de production :

- l’un est spécialisé dans le sciage résineux (épicéa et douglas) ;- 45  000  m3/an équivalent sciages (30% emballage/70%

charpente) ;- l’autre est une unité de production d’éléments d’emballage

léger (cagettes) consommant 15  000  m3 de bois par an (peuplier, et dans une moindre mesure pin maritime et hêtre).

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LES ÉQUIPES DU CRPF  : ÇA BOUGE SUR LES PYRÉNÉES  !

A tout seigneur, tout honneur  ! Jean-Michel FAUCHER, membreéminent du « canal historique » du CRPF, vient de faire valoir sesdroits à une retraite que nous lui souhaitons heureuse et riche !Arrivé au CRPF fin 1977 après avoir expérimenté auprès du CentreTechnique Forestier Tropical la plantation de pins et d’eucalyptus enNouvelle-Calédonie, il rejoint au bout de quelque mois l’antenne deSaint-Gaudens. Il ne quittera pas cette affectation et œuvrerapendant 35 ans au service du développement forestier sur le sud dela Haute-Garonne. Il serait fastidieux de relater ici l’ensemble desactions auxquelles il a collaboré, mais nous ne pouvonsévidemment passer sous silence sa participation au comité de lecture de l’Echo des forêts,et le remercier pour sa contribution active !

Pierre JEANNEAU, déjà membre du CRPF et qui suivait plus particulièrement le projet VIAPYR,change quant à lui d’affectation. Il rejoint la Haute-Garonne pour prendre le relais de Jean-Michel FAUCHER sur le sud du département et contribuer à la mise en œuvre du PDM deSaint-Martory qui démarre. Notez bien que l’antenne sud Haute-Garonne se déplace pourl’occasion de Saint-Gaudens à Montréjeau (cf. coordonnées ci-dessous) !

Enfin, le CRPF accueille depuis le 1er novembre Thibault JACQUIN, qui vient renforcer lesmoyens techniques de l’établissement sur l’Ariège. Basé à Saint-Girons, il contribuera àmettre en œuvre sur l’ouest du département les missions du CRPF... Thibault JACQUINparticipera également à plusieurs actions ciblées, en particulier le projet de dynamisationdes groupements forestiers ariégeois.

Bonne chance à nos deux collègues dans leurs nouvelles fonctions !

Coordonnées de Pierre JEANNEAU : CRPF - Hôtel de Lassus - 6, rue du Barry – 31 210MONTREJEAU

tél : 05-62-00-79-75 – adresse électronique : [email protected]

Coordonnées de Thibault JACQUIN : CRPF – rue Trinqué – 09 200 SAINT-GIRONStél : 05-61-04-70-94 – adresse électronique : [email protected]

LE PORTE-FEUILLES

Cette nouvelle rubrique,que nous espérons récur-rente, vise à rendrecompte d’ouvrages quiont retenu l’attentiondes rédacteurs del’Echo. Pour ce nu-méro, nous vous si-gnalons la parutionaux éditions Con-fluences d’un ou-vrage : « Faiseurs deforêts », consacré àla forêt privée

française. Après un point surl'état de la forêt privée française, le livre

présente 20 portraits de forestiers privés en France (dontle portrait d’un forestier du Lot, Laurent Lafage),représentatifs des grands massifs forestiers et desessences emblématiques de notre territoire.Bonne lecture !

Distribution/Diffusion :Cap Diffusion - 13 rue du Breil CS 26339

35063 Rennes cedex - tél. : 02 99 32 58 23Éditions confluences - 13, rue de la Devise

33000 Bordeaux - tél. : 05 56 81 05 54

Centre Régional de laPropriété Forestièrede Midi-Pyrénées

7, chemin de la Lacade 31320AUZEVILLE-TOLOSANE

Tél. 05 61 75 42 00Fax 05 61 75 42 50

E.mail : [email protected] : www.crpf-midi-pyrenees.com

Directeur de la Publication :Yannick BOURNAUD

Rédacteur en chef :Sébastien DROUINEAU

Comité de Rédaction :Philippe BERTRAND,

Yann CLÉMENT,Estelle COUFORT,

Jean-Michel FAUCHER,Philippe GUILLEMOT,

Johann HÜBELÉ

Photos : CRPF Midi-Pyrénées

Maquette : AGP RamonvilleN° ISSN-1143-1636

L’ÉCHO est imprimé sur papier certifié PEFC

L’ÉCHO DES FORÊTS N° 66

VOUS AIMEZ L’ECHO DES FORÊTS  ?

FAITES LE SAVOIR  !

Depuis 1989 le CRPF Midi-Pyrénées assure larédaction et la diffusion gratuite de l’Echo desforêts auprès d’environ 14 000 destinataires,au rythme d’environ 3 numéros par an.Destiné en premier lieu aux propriétairesforestiers privés de Midi-Pyrénées, l’Echo desforêts vise à leur apporter une informationutile et facilement compréhensible.

Cette mission est toutefois très consom-matrice de temps et ne reçoit aucunfinancement externe régulier. Il est doncessentiel que nous puissions nous assurerque les destinataires de l’Echo des forêtstrouvent effectivement un intérêt à salecture !!

Vous qui recevez l’Echo des forêts, nous vousinvitons donc à vous manifester, par courrierpostal ou électronique (cf. coordonnées duCRPF en bas de page), pour nous faire part devotre ressenti. Merci de nous nous indiquer àchaque fois si vous êtes intéressés ou non parnotre revue et si vous répondez en tant quepropriétaire forestier ou en tant qu’autredestinataire. Vos suggestions complé-mentaires (les points forts à conserver, lesévolutions souhaitables…) sont également lesbienvenues !

Vos témoignages nous conforteront dansnotre tâche et nous permettront de mieuxcibler les thèmes de nos articles. Votreenthousiasme serait pour nous un beaucadeau de Noël !!

DERNIÈRE MINUTE : FORMATIONCERTIPHYTO

Une formation « Certiphyto forêt » pour lespropriétaires décideurs et opérateurs seramise en place avec le CFPPA de Moissaccourant juin 2014 (session de 2 jours).

Pour plus d’informations contactez : Florent NONON (CRPF) au 05 62 61 79 16… ou patientez jusqu’au prochain Echo desforêts !