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L’INTÉRÊT - HEC MONTRÉAL
FAITES DU BRUIT POUR LE CHANGEMENT! Le mardi 4 septembre 2012, a-t-il fait plus ou moins d’heureux au sein de la population québécoise?
MITT ROMNEY OU L’OMBRE DE GEORGES W. BUSHPortrait du candidat du Big old party : de mauvais augure pour le monde?
LETTRE AUX FEMMES ET HOMMES INDIGNÉSLes femmes à L’Intérêt, elles m’impressionnent.
L’INTÉRÊT POLITIQUE// P.05L’INTÉRÊT POLITIQUE// P.04 L’INTÉRÊT ÉTUDIANT// P.14
LE JOURNAL DES ÉTUDIANTS DE HEC MONTRÉAL
LE JOURNAL DES ÉTUDIANTS DE HEC MONTRÉAL
LE JOURNAL DES ÉTUDIANTS DE HEC MONTRÉAL
LE JOURNAL DES ÉTUDIANTS DE HEC MONTRÉAL
20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
WWW.JOURNALINTERET.COM
LA PLUS FROIDEDE L’ANNÉE
PARUTION
Y A-T-IL UN PILOTEÀ LA CLIMATISATION?
P.13
02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
Journal L’IntérêtHEC Montréal 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Local RJ-718, Montréal, (Québec), H3T 2A7 | tél. : 514 340-6105
COMITÉ EXÉCUTIFPrésidente : Mathilde Mur | VP Interne : Anthony Rahib | VP Externe : Catherine Lavery | VP Ventes : Sarah Taki | Webmestre : Simon Grandjacques | Illustrateur : Melki Melgarejo | Graphiste : Antoine Delacressonnière ([email protected])
COMITÉ RÉDACTIONNELDirectrice : Annabelle Gauriat | Rédacteurs en chef : Elyes Ben M’rad / Christophe Colard | Chef de pupitre-Politique : Daye Diallo | Chef de pupitre-Affaires inter-nationales : Arthur Maillard | Chef de pupitre-Culture : Bouchoucha Selim | Chef de pupitre-Sport : Marc Jullien | Chef de pupitre-Techno : Jean Tho-mas Delespierre | Chef de pupitre-Vie étudiante : Martin Loutrel | Correctrice : Julie Salomon, Marion Chassefeyre
Journalistes : Daye Diallo, Arthur Maillard, Selim Bouchoucha, Marc Jullien, Jean Thomas Delespierre, Marc Lachapelle, Martin Loutrel, Fatema Belasri, Anne Chabert, Éloi Charpentier, Elyes Ben M’Rad, Christophe Colard, Morad Jeldi, Cédric Livet, Catherine Lavery, Mathilde Mur, Anthony Rahib, Aurélie Suberchicot, Sarah Taki, Annabelle Gauriat
Contributeurs : Arthur Maillard, Selma Lamara-Mahamed, Charlotte Parriaux, Céline Mougenot, Paul Mariuzzo-Raynaud, Sébastien Keita, Kooli Mongi, William Plamondon-Huard, Flavien Iszurin
Imprimeur : Hebdo Litho | Distributeur : Chad RonaldsPour la publicité ou la rédaction : [email protected]
L’Intérêt est le journal des étudiants de HEC Montréal et il est publié par l’AEHEC. Il est membre de la Presse universitaire canadienne et du University-Wire.
L’Intérêt est un journal d’opinion et, à ce titre, n’est pas tenu de présenter des articles neutres et impartiaux. Le contenu de ce journal est indépendant de la direction de HEC Montréal et des associations étudiantes. Les textes n’engagent que l’auteur et ne reflètent en aucun cas l’opinion de l’École, de l’AEHEC ou des autres collaborateurs du journal. Le matériel contenu dans L’Intérêt peut être reproduit avec mention de la source.Nous avons adopté dans ces pages la majeure partie des rectifications orthographiques recommandées par l’Académie française.
VOUS VOULEZ RÉAGIR À UN ARTICLE ? ÉCRIVEZ-NOUS À [email protected] OU RÉAGISSEZ DIRECTEMENT À CHAQUE ARTICLE SUR NOTRE SITE INTERNET WWW.JOURNALINTERET.COM!
CRÉDITS
SOMMAIRE ÉDITO// ÉDITO//
L’INTÉRÊT TECHNO p.03
L’INTÉRÊT POLITIQUE-Faites du bruit pour le changement! p.04-Mitt Romney ou l’ombre de G.W. Bush p.05
L’INTÉRÊT AFFAIRES-Enquête sur le Fisc-Fucking p.04-Jeunes Premiers : la relève en a!aires du Québec p.04
L’INTÉRÊT CULTUREL p.08
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT-Y’a-t-il un pilote à la climatisation? p.13-Lettre aux femmes et hommes indignés p.14-Partir, créer son projet: AIME p.15-Un québécois perdu dans Paris p.16-Échange au Mexique / ACADAM p.17
L’INTÉRÊT DÉVELOPPEMENT DURABLE p.18
L’INTÉRÊT SPORTIF p.19
LUNDI, après une soirée bien arrosée, je me réveille bercé par le son mélodieux de mon téléphone.
Christophe, le corédacteur en chef de ce Journal, m’appelle. « On t’attend, viens vite au local, il y a une réunion! » Je lui réponds avec un doux mensonge matinal. « Je suis en chemin! » J’ouvre mon ordinateur, me branche sur mon compte Facebook et m’informe un peu de l’actualité. La France, fidèle au poste, entame la semaine par une polémique! Bernard Arnault, l’une des plus grandes fortunes d’Europe, souhaite acquérir la nationalité belge ce qui provoque un tollé dans la société française. Le quotidien français Libération titre alors « Casse-toi riche con! » (On a connu des journaux qui ont été attaqués pour moins que ça ces dernières semaines.) À son tour, le Président français demande un geste de patriotisme et Bernard Arnault porte plainte contre le quotidien. Entre temps, le Québec est ému par les obsèques de Denis Blanchette, triste jour pour la démocratie au Canada.
Ce qui nous amène à MARDI, la polémique enfle en France, on parle de capitalisme, des riches, des inégalités sociales et Libération en remet une couche : « Bernard, si tu reviens, on annule tout! », un coup marketing de maitre. Ce mardi, je me rappelle que c’est le jour de la commémoration du 11 septembre, les États-Unis sont en deuil, Obama et sa femme ont la classe, même pour ce genre d’évènements! Les États-Unis reviennent avec la même musique, Fox News nous ressert du terrorisme, de l’islamisme et du capitalisme. La chaine républicaine veut nous faire peur, quand on connait le programme guerrier de Mitt Romney, on n’est étonné qu’à moitié. Le Parti libéral reste toujours terre-à-terre, on se chicane la chefferie du Parti tout en observant Marois qui prépare ses pions.
MERCREDI, je me lève en sursaut après un cauchemar où je vis des barbus envahir mon pays natal, la Tunisie. J’allume la télévision et je vois ces mêmes barbus en robe de chambre attaquer une ambassade américaine, je me pose des questions et décide de m’informer. L’ambassadeur américain en Libye tué, des ambassades mises à sac, des
drapeaux brulés : tout ça pour un film du n i v e a u d’un médiocre porno s l o v a q u e . « L’innocence des musulmans » en est le titre, un film nauséabond, provocant et insensé. Le monde arabe s’emporte, les barbus auto proclamés défenseurs de Dieu s’insurgent. Des morts en Tunisie, en Libye, un vrai brasier commence.
JEUDI pour temporiser, je décide de regarder une autre actualité, le monde arabe brule, mais je ne veux pas regarder ce show américain créé de toutes pièces, un spectacle provoc’ dont je me demande quel en est le réel instigateur? Le Parti républicain? U n illuminé? Des islamophobes?
J’apprends alors que le Japon arrête son programme nucléaire et qu’au Québec,
on recommence à parler de souveraineté, même dans ce gouvernement minoritaire.
VENDREDI, où après un combat de catch non réglementaire pour obtenir mon billet pour le party Decelles, je vois le nouveau show américain commencé mercredi continuer. Les barbus courent partout, criant leur haine des États-Unis tout en portant des chaussures Nike! D’autres pays rejoignent le spectacle, les États-Unis se mettent en état d’alerte, et je regarde ce beau monde se chamailler. Au Québec, la Commission Charbonneau débute le lundi suivant, les intervenants sont en stress, la justice fera-t-elle son travail?
Voilà, pour moi ce fut une semaine de merde, alors imaginez ce que je pense de la vôtre...
*Chronique totalement inspirée de celle de Nicolas Bedos diffusée en France.
MASEMAINE CRITIQUE*
ELYES BEN M’[email protected]
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 03
L’INTÉRÊT TECHNO//
Le 25 aout dernier, Samsung a été condamnée à verser plus d’un milliard de dollars à Apple. Le jury de San José en Californie où se déroule le procès a tranché : Samsung a violé plusieurs brevets de l’iPhone et de l’iPad.
Dans le même temps, grâce aux succès cumulés de l’iPhone, l’iPad et d’autres produits Apple, la trésorerie de la marque atteint la somme extraordinaire de 100 milliards de dollars. Cela correspond quasiment au PIB du Maroc. Cette somme colossale représente la capitalisation estimée de Facebook ou encore la fortune cumulée de Bill Gates et Bernard Arnault. En date du 7 septembre 2012, sa capitalisation boursière était de 634 milliards $ de loin devant Microsoft, 263 milliards $, et Google, 228,7 milliards $.
UN MASTODONTE ÉCONOMIQUECes trois anecdotes illustrent à quel point la marque à la pomme, créée dans un garage en 1976, est devenue en 36 ans un mastodonte économique.
SUCCÈS STORY PLANÉTAIRESous la baguette de son emblématique fondateur, l’entreprise est passée d’une start-up comme il en existait tant d’autres à une succès story planétaire. L’essence même d’Apple repose sur la philosophie de Steve Jobs. L’autre fondateur, Steve Wozniak (l’architecte des premiers ordinateurs personnels Apple), avait une vision différente de l’informatique. Pour lui, les pièces d’un ordinateur personnel devaient être interchangeables et personnalisables. La vision de Jobs était tout autre, pour lui le côté personnalisable devait être sacrifié sur l’autel de l’ergonomie. À son sens, tout ce qui compte c’est que M. et Mme Tout-le-Monde aient une expérience facile et agréable des produits technologiques.
APPLE : COMMENT LA MARQUE À LA POMME S’EST-ELLE FAITE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF?
Ce qu’il y a à l’intérieur des produits ne les concerne pas. Toute l’entreprise s’est construite à partir du postulat de Jobs. C’est pourquoi il est si facile de transférer ses photos instantanément de son iPhone à son Mac et son iPad en même temps. C’est aussi la raison pour laquelle il n’y a pas de vis apparente sur un iPod et qu’il est impossible de l’ouvrir. De même, iTunes est une plateforme totalitaire qui communique très mal avec les produits non Apple comme Microsoft ou Linux.
UN ASPECT ARTISTIQUE TOUJOURS IMPORTANTSteve Jobs a été le premier à comprendre que l’art est un processus très rigoureux et que les produits technologiques pouvaient avoir un aspect artistique.
Fort de ses convictions, Jobs a permis le succès du Macintosh sorti en 1984. Toutefois, son caractère difficile a poussé John Sculley (qu’il avait lui-même débauché de Pepsi avec la fameuse phrase « Do you want to sell sugared water for the rest of your life? Or do you want to come with me and change the world? ») à le virer d’Apple en 1984. Apple était passé dans la cour des grands. Les règles du
jeu de l’actionnariat ont évincé un Jobs amer de s’être fait délesté de sa création. Il ne perdra pas son temps puisqu’il rachètera Pixar à George Lucas et fondera NeXT.Suite au départ de Jobs et sous la gouverne de Sculley, Apple élargit sa gamme. Elle crée de nouveaux PC et se diversifie à outrance. Cette stratégie affaiblit l’entreprise et les ventes ne suivent plus. Elle permet toutefois le retour de Jobs. En 1996, Apple rachète sa nouvelle société NeXT pour $427 millions. Son produit, un système d’exploitation servira de base pour les nouveaux OS de Mac.
L’IPHONE : LA MOITIÉ DU CHIFFRE D’AFFAIRE DE APPLEAprès son retour aux commandes d’Apple, Jobs lance des produits qui vont révolutionner l’industrie : le MacBook, l’iPod et surtout l’iPhone qui a lui seul représente la moitié du chiffre d’affaires de la marque à la pomme en 2012. En octobre 2011, Jobs décède suite à son cancer du pancréas. L’entreprise doit maintenant affronter un défi de taille : comment survivre sans la vision de son créateur? L’iPhone 5 représente un passage à témoin très intéressant entre Jobs et Tim Cook le nouveau CEO d’Apple.
L’IPHONE 5 EN BREFRÉSOLUTIONLa résolution de l’écran a été revue à la hausse : un écran Retina 16/9 (10,2! cm) doté d’une résolution de 1136x640 et 326 pixels par pouce. Il est plus grand et plus lumineux.
FINESSELa finesse est de mise avec 7,6! mm d’épaisseur.
PUISSANCEUn processeur A6 deux fois plus rapide que celui de l’iPhone 4S.
RAPIDITÉLa possibilité de se connecter au réseau 4G LTE qui va considérablement accélérer la connexion à internet.
ÉCOUTEURSDe nouveaux écouteurs « EarPod » font leur apparition.
FONCTIONNALITÉSAjout de l’application « Plans » qui remplace Google Maps. Depuis la guerre entre Android et l’OS, les applications de Google ne sont plus les bienvenues. L’application YouTube n’est plus installée par défaut.
APPAREIL PHOTO L’appareil photo est amélioré avec une ouverture de 2,4. Cela permet de prendre de meilleures photos en basse lumière.
LÉGÈRETÉLe nouvel iPhone 5 pèse 112grcontre 140gr pour l’iPhone 4S.
JEAN-THOMAS [email protected]
04 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
L’INTÉRÊT POLITIQUE//
FAITES DU BRUIT POUR LE CHANGEMENT!
Le mardi 4 septembre 2012, a-t-il fait plus ou moins d’heureux au sein de la population québécoise? Qui était le plus satisfait? Qui était le moins déçu?
Certains diront qu’il est évident que les perdants soient les plus déçus, d’autres que ce sont plutôt les non-sympathisants au féminisme qui le sont, d’autres soutiendraient encore que la plupart sont ambivalents, ne sachant pas comment réagir à une situation qui n’était jamais survenue auparavant. Mais viendrait-il à l’esprit qu’au-delà des penchants politiques et des opinions de chacun, beaucoup puissent partager la même nostalgie? Car ils avaient pris gout au son des casseroles, la berceuse rythmée de l’été!2012! Il se pourrait même que certains agents de police regrettent les strip revendications teintées de la chaude couleur rouge qui a marqué le Printemps érable.
ABROGATION DE LA LOI SPÉCIALEEn effet, la désignation de Pauline Marois, actuelle Première ministre du Québec, est synonyme d’abrogation de la loi spéciale et du gel des frais de scolarité. Cette mesure fut le cheval de bataille du Parti québécois durant la campagne électorale. Mais, il s’agit là que des grandes lignes du programme du parti en matière d’éducation supérieure.
QUELQUES RÉSERVES...Un électeur averti émettrait tout de même quelques réserves. En effet, la hausse des frais visait, entre autres, à diminuer les dépenses d’éducation, mais le PQ prévoit d’augmenter le nombre d’enseignants, la question est : comment les payer lorsqu’on se plaint de manque de fonds? Par ailleurs, le PQ souhaite lutter contre le décrochage scolaire et alléger les structures de l’éducation supérieure, mais sans préciser comment il compte s’y prendre.
MAIS UN PROGRAMME RASSURANT...Ceci dit, le programme se veut rassurant du fait de différents points : s’assurer du respect du régime pédagogique prévu dans les écoles privées, multiplier les activités sportives, appliquer une politique tolérance zéro quant à la violence et l’intimidation dans les écoles, valoriser la formation professionnelle, et surtout, mettre l’accent sur « l’analyse d’opportunité d’implantation de maternelles dans les milieux défavorisés. ».
Ainsi, bien que le programme soit séduisant, son application effective serait, sans doute, encore plus
appréciée, car il est bon de rappeler que les intentions politiques ne donnent pas nécessairement lieu aux
conséquences espérées.
LES ACTEURS DU CONFLIT ÉTUDIANT PERPLEXESEn"n, deux acteurs du Printemps érable, la FEUQ et la CLASSE demeurent perplexes, l’un voulant annuler les boni"cations apportées par le gouvernement précédent, l’autre voulant les maintenir. Sans oublier que la CLASSE milite toujours pour la gratuité de l’éducation supérieure que beaucoup considèrent comme étant utopique. Alors, plus ou moins, heureux? Il se peut que certains répondent par la positive, d’autres par la négative, mais ce qui importe est que l’on soit PLUS engagés! Ces derniers mois, le Québec fut le théâtre d’une mobilisation étudiante sans précédent et l’engagement des plus hardis a "ni par béné"cier à l’ensemble. La communauté étudiante québécoise est alerte au changement, en tout temps, et entend bien y participer!
SELMA [email protected]
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 05
L’INTÉRÊT POLITIQUE//
Tout au long de cet article, L’Intérêt vous dressera un portrait du candidat du Big old party en s’appuyant sur quelques-unes de ses déclarations, en tachant d’être le plus impartial et le plus objectif possible, et en évitant de sortir les propos de leur contexte ce qui s’apparenterait à de la malhonnêteté intellectuelle. (Tâche qui s’annonce délicate, compte tenu du discours tenu par le candidat à la fonction suprême).
POLITIQUE ÉTRANGÈRE« L’Amérique doit diriger le monde, ou bien quelqu’un d’autre le fera », Mitt Romney, durant les élections primaires le 7 octobre 2011 dans une école militaire de Charleston (Caroline du Sud).
Le candidat républicain prône une politique étrangère reaganienne caractérisée par la paix comme aboutissement, mais surtout, la force comme moyen. Ainsi, Romney place au cœur de ses préoccupations « les visions antiaméricaines de l’Iran, de la Corée du Nord, du Venezuela et de Cuba ». Même si ce dernier n’a pas fait des relations internationales son thème de campagne, on établit naturellement une analogie avec la campagne de ses prédécesseurs, Bush fils et Ronald Reagan, qui avaient fait respectivement de l’axe du mal et de l’empire du mal (URSS) l’ennemi public numéro un. Sur un autre plan, l’homme voit d’un mauvais œil l’aspiration chinoise à devenir la « superpuissance » et l’accuse de « manipuler sa monnaie », sur cette même lignée il qualifie la Russie « d’ennemie géopolitique » dirigée par un homme qui suppose « que l’Union soviétique était le bien et non le mal ». Des propos tenus, une vingtaine d’années après la chute de l’URSS, et qui laissent penser que l’homme porte encore des séquelles indélébiles d’un d e m i - s i è c l e (Guerre froide)
Mitt Romney, un nom qui fait couler beaucoup d’encre depuis quelque temps, mais rien de curieux ou de surprenant, le multimillionnaire est en effet officiellement désigné candidat du Parti républicain aux présidentielles Américaines de novembre
pendant laquelle il affrontera le chef d’État démocrate Barack Obama. À une soixantaine de jours du vote, les sondages annoncent les deux hommes au coude à coude.
MITT ROMNEY OU L’OMBRE DE GEORGES W. BUSH :DE MAUVAIS AUGURE POUR LE MONDE...
de propagande manichéenne. Séquelles de 50 ans de propagande ou peut-être manifestation d’ego surdimensionné caractéristiques des vainqueurs haineux, qui à force de jubiler vous rendent allergiques à la compétition? À vous de trancher, chers lecteurs...
Le républicain dénonce la gestion multilatérale des affaires du monde qu’a prôné son rival, il semble favorable à un retour à l’unilatéralisme caractéristique des années assassines de Bush Junior. Il revêtira, s’il est élu, l’Oncle Sam de son costume de gendarme du monde en soutenant une offensive israélienne contre l’Iran (participation à l’offensive), et en poursuivant la guerre en Afghanistan jusqu’à la disparition des talibans.Chers lecteurs, cette parenthèse m’apparaissant suffisamment angoissante
et révélatrice, éveillant suffisamment de souvenirs sinistres des années sanguinaires de Georges W., pour que mon humanisme me contraigne à la clore le plus précipitamment possible afin d’éviter l’insomnie et les cauchemars cette nuit (il est 23!h au moment où j’écris cet article). Lâcheté, peur et fuite de la réalité diront certains, utopie d’une humanité en harmonie, diront d’autres... je vous l’accorde et vous rapporte les propos de Roger Cohen (journaliste au New York Times) qui déclara en caricaturant : « Je n’ai pas encore rencontré de guerre que Romney n’ait pas envie de mener »...
ROMNEY ET LES FEMMES Malgré qu’il ait fermement condamné les propos, qui en ont choqué plus d’un, de son camarade au sein du parti républicain Todd Akin qui affirma qu’une femme victime d’un « véritable viol » tombait rarement enceinte, le candidat à la présidence a adopté une position antiavortement en déclarant sur la chaine américaine CBS « Je suis favorable à ce que l’avortement soit légal dans les cas de viol,
d’inceste, et en cas de risque pour la santé et la vie de la mère ».
Sa position demeure floue tout de même, puisqu’il affirma dans un article du New York Times datant de février 2012 qu’en « cas
de viol, les femmes peuvent utiliser des moyens de contraception telle que la pilule du lendemain », le message parait donc clair, la
pilule du lendemain est suffisante pour mettre fin à une grossesse non désirée.
ROMNEY : UNE FORTUNE « ÉLOIGNÉE DE LA RÉALITÉ » De nombreux analystes politiques américains affirment que Romney est « en dehors de toute réalité », ce dernier s’étant publiquement prononcé contre les augmentations d’impôts pour les entreprises, s’étant vanté de posséder « deux Cadillac » et, cerise sur le gâteau, ayant lancé pendant un débat pour les primaires républicaines « un pari à 10!000 dollars ». Faut-il lui rappeler qu’il est parfois indécent d’afficher de façon ostentatoire ses richesses, surtout lorsque 41!% de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour? Le candidat républicain ne semble pas faire de l’exemplarité que requièrent les fonctions qu’il entend occuper une priorité, l’ancien gouverneur du Massachusetts a même refusé de rendre public tout son patrimoine, le fait de déclarer ses revenus de Bain comme investissement et non pas comme salaire lui permet de jouir d’une fiscalité avantageuse, bien plus avantageuse que celle imposée à la classe moyenne américaine. Loin du citoyen exemplaire contribuant à une meilleure redistribution des richesses, le candidat républicain a recours à l’évasion fiscale et détient des millions de dollars dans des paradis fiscaux, ce qui amena un de ses concurrents aux primaires républicaines, Newt Gingrich à déclarer : « Je ne connais aucun président américain qui eut possédé un compte en Suisse », éloignant une nouvelle fois le vrai dialogue entre les élites et le peuple.
Chers lecteurs, je conclurai cet article en vous invitant à vous intéresser aux élections américaines de novembre que L’Intérêt couvrira pour vous tout au long de ces deux mois. Ce n’est pas le destin de l’Oncle Sam qui y est joué, mais bien l’avenir du monde entier...
Je n’ai pas encore rencontré de guerre que Romney n’ait pas envie de mener.— Roger Cohen
SELIM [email protected]
06 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
L’INTÉRÊT AFFAIRES//
Quarante et un milliards de dollars. Voilà la première fortune d’Europe, quatrième mondiale derrière Carlos Slim, Warren Buffett et Bill Gates. Empereur du luxe, Bernard Arnault a bâti son empire à travers un nombre vertigineux de griffes, toutes sont symbole de l’excellence à la française.
Parmi elles, on trouve Louis Vuitton, Christian Dior, Berluti, Kenzo, Chaumet, Bulgari... Pour n’en citer que quelques-unes. Ce patron de l’industrie, qui règne en maitre sur le luxe mondial, est l’objet d’un vif débat qui anime les médias français. Désireux d’acquérir la nationalité belge suite à la candidature qu’il a déposée au mois d’aout, sa démarche, bien que légale, a suscité l’ire de certains. Épiphénomène pour certains, il n’en demeure pas moins que cette anecdote soulève la sempiternelle question de la fiscalité des entreprises et des particuliers.
PATRIOTISME ÉCONOMIQUEÀ l’heure où la mondialisation est une réalité indiscutable, où l’Europe s’étoffe davantage, on a pu voir des réactions paradoxales. Parmi les personnes qui décrient le comportement de Bernard Arnault, on trouve des pro-Européens qui s’offusquent que des nantis profitent de la libre circulation des capitaux et des personnes. L’argument principal qui ouvre le débat repose sur la question du patriotisme économique. Bernard Arnault, Français de Roubaix, a commencé son ascension par l’acquisition du groupe Boussac, qui comprenait la marque Christian Dior, grâce aux fonds obtenus par la vente de l’entreprise Ferinel, société appartenant à son père dont il assurait la direction générale. Ce cas comporte un aspect singulier puisque des fonds (de l’ordre de deux milliards de francs) ont été apportés par l’État.
Bien qu’il se défende de vouloir échapper au fisc français, demeure la question de l’évasion fiscale. Comment un privilégié comme Bernard Arnault, amoureux de son pays, a-t-il pu s’engager dans cette démarche et pourquoi aujourd’hui seulement?
UN NOUVELLE TAXE DE 75% SUR LES REVENUSC’est le cas de bon nombre de grosses fortunes dans les pays occidentaux en proie à une dette abyssale et à la fiscalité particulièrement pesante. Dans notre exemple, c’est
UNE NOUVELLE PRATIQUE OCCIDENTALE :
LE FISC-FUCKING.l’instauration d’une taxe par le gouvernement français qui impose à un taux prohibitif de 75!% la tranche supérieure
à un million d’euros, qui aurait poussé Bernard Arnault à choisir la Belgique. Les recettes fiscales constituent
un levier simple et efficace pour les gouvernements qui ont fait preuve de gabegie budgétaire, situation dans
laquelle la France, les États-Unis, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre et bien d’autres pays dans le monde, se sont empêtrés ces dernières décennies. Prendre aux plus aisés implique peu de courage politique puisqu’ils
sont peu nombreux et permettent par leurs impôts de compenser les dépenses des États, dépenses qui profitent
au plus grand nombre. Une solution qui n’est pas viable à long terme.
L’EFFORT COMMUN EN QUESTIONOu est-il L’effort doit être commun dans une époque où l’équité, l’égalité et la démocratie sont les chevaux de bataille de nos politiques. Ces termes galvaudés renvoient malheureusement aujourd’hui à des démarches purement électoralistes. La
question est complexe, car parmi les devoirs d’un chef d’État on trouve bien entendu celui de préserver l’équilibre social. Installés dans un confort nourri par des acquis sociaux et un fort pouvoir d’achat, peu d’Occidentaux sont prêts à remettre en question ce qui a été conquis ces dernières décennies. Cependant, parmi les facteurs qui ont permis c e t t e
hausse de pouvoir d’achat on trouve les délocalisations. L’Asie, par exemple, offre une main d’œuvre à très bas couts permettant une accession aux biens de consommation
plus importante. Mais tout cela a un prix. C’est ainsi qu’un nombre non négligeable de personnes ont perdu leur emploi, alourdissant les dépenses des États afin de préserver un style de vie décent.
QUEL MESSAGE EST ADRESSÉ AUX ENTREPRENEURS?Quel message les États donnent-ils sinon celui que la réussite est sanctionnée? On entend régulièrement que les plus aisés doivent participer davantage à l’effort collectif. Argument légitime, mais qui comporte des limites. L’égalité devant la loi voudrait, à partir d’un seuil de revenus permettant de vivre dignement, que chacun soit imposé au même taux. De cette façon, le plus fortuné paierait davantage en valeur absolue. Or, l’impôt progressif vient brider toute envie d’accroitre son revenu puisque les plus nantis paient proportionnellement plus. N’oublions pas que les entrepreneurs sont le cœur d’une économie, par les emplois qu’ils créent, par les impôts qu’ils reversent. Sans compter qu’ils participent à la croissance nationale et mondiale dans notre économie globalisée. Au-delà de toutes ces considérations, ils contribuent au rayonnement de leur pays à travers le monde. Ci-dessous, un extrait de la déclaration au Congrès en 1860 du Président américain Abraham Lincoln, dont le nom est associé à l’abolition de l’esclavage, homme à qui l’on ne peut enlever sa dimension humaniste.
« Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne. Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur. Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes. »
Que cela ne vienne pas réfréner les ardeurs des entrepreneurs ou de ceux désireux de l’être. À chaque époque ses réussites
et ses difficultés. Se réfugier derrière la conjoncture et les actions gouvernementales n’est qu’un prétexte pour ne pas oser se lancer. De l’audace!
Quel message les États donnent-ils sinon celui que la réussite est sanctionnée?
ARTHUR [email protected] + -TAX
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 07
L’INTÉRÊT AFFAIRES//
JEUNES PREMIERS : COUP DE PROJECTEUR SUR LA RELÈVE EN AFFAIRES DU QUÉBEC
Qu’est-ce que Jeunes Premiers?
Sara : L’aventure Jeunes Premiers a commencé avec Premières en Affaires, qui paraît maintenant six fois par
année et met en avant les femmes dans le milieu professionnel. On entendait autour de nous les gens demander s’il n’y avait pas aussi un média pour les jeunes en affaires. Cela nous a poussés, Jean-Philippe, Maya et moi, à nous assoir autour d’une table pour y réfléchir. Pendant deux ans, nous avons eu quatre pages dans le magazine Premières en Affaires avant de préparer la première parution, qui doit sortir dans quelques jours. Nous avons créé quelque chose pour mettre les jeunes en avant. Ce n’est pas seulement de l’information, mais aussi des visages.
Jean-Philippe : Nous travaillons avec des journalistes, dont un étudiant en journalisme à l’UQAM. Pour la nouvelle
parution, nous allons aussi avoir des sections écrites par des bureaux. Nous, au niveau du comité, nous sommes plus impliqués au niveau du choix des thèmes et dans les décisions stratégiques.
Comment sélectionnez-vous les jeunes dont vous faites la promotion?
Sara : Tout le comité se rencontre et arrive avec des listes de noms à proposer. On les tire de rencontres, de suggestions
que nous font des amis ou encore de recherches sur Linkedin. Ensuite, nous réfléchissons sur chaque cas.
Jean-Philippe : La limite d’âge pour la couverture est de 34 ans. Nous choisissons toujours quelqu’un qui partage
des valeurs qui nous sont chères. Les critères varient d’un thème à l’autre. Il n’y a pas de discrimination, il n’y a personne qui soit meilleur qu’un autre. Notre objectif est d’échanger sur les jeunes en affaires qui font les choses différemment. Nous suivons le mentorat de Premières en Affaire tout en essayant de créer notre identité et de bâtir notre toile autour des jeunes en affaires.
Pourquoi avoir choisi la gratuité pour votre magazine?
Sara : Pour notre premier numéro, c’est Premières en Affaires qui nous a financés. Il nous faut passer par la
gratuité quand on n’est pas connu. Éventuellement, dans le futur, nous passerons à un abonnement payant. Nous pensons à établir des coûts différents, car nous savons que les étudiants n’ont pas les
Le Commensal, restaurant végétarien et gastronomique du centre-ville de Montréal, réputé pour la fraicheur de ses repas était le lieu idéal pour s’entretenir avec les membres de l’exécutif du magazine Jeunes Premiers. Entre deux bouchées, Sara et Jean-Philippe nous ont livré sans détour leurs attentes, leurs ambitions et les spécificités qui peuvent faire de leur revue le futur rendez-vous incontournable de la jeunesse en affaires au Québec.
mêmes moyens que les professionnels.
À quoi peut s’attendre un jeune premier qui est publié dans votre magazine?
Sara : Notre objectif est de le faire connaître, de le mettre en avant. Pour lui, c’est surtout d’avoir un peu de reconnaissance,
car ça arrive peu en dessous de 35 ans. Les personnes qui sont en couverture de Premières en Affaires peuvent s’attendre à être en couverture d’un autre magazine. Chez les jeunes, ça n’arrive presque jamais. Nous voulons montrer que les jeunes aussi font beaucoup d’efforts.
Jean-Philippe : Nous souhaitons aussi aller plus loin en permettant aux jeunes de différentes industries de se
rencontrer grâce à nos activités.
Comment conjuguez-vous vos vies professionnelles à vous et votre activité sur ce
magazine?
Jean-Philippe : Nous sommes passionnés par l’information et les médias. Nous travaillons sur Jeunes Premiers en plus
de notre travail. Nous essayons de prendre du temps pour envoyer des courriels, parfois super tard le soir, tôt le matin ou encore pendant l’heure de lunch. C’est comme vous au journal ! Il y a des
milliers d’étudiants qui graduent chaque année aux HEC et pourtant vous êtes une cinquantaine à faire marcher L’Intérêt.
Sara : On peut dire aussi que nous avons un soutien très important de Premières en Affaires ! Sans eux, on ne pourra
pas faire quoi que ce soit.
Est-ce que vous avez un message pour votre lectorat à HEC?
Jean-Philippe : Je pense que c’est une opportunité en or pour HEC de voir des modèles qui viennent de sortir de
l’école. Quand on fait ses études, on ne sait pas forcément encore ce qu’on veut faire, on n’est pas au courant des opportunités, on ne connaît personne. C’est un bon tremplin et un bon premier aperçu du monde des affaires. De plus, on donne accès à des activités qui leur permettent de découvrir des industries particulières. On a préparé des tarifs pour les étudiants, car il est important pour nous d’avoir des étudiants dans notre lectorat.
Sara : On est au début de quelque chose de nouveau. Il nous faut juste être patients. On travaille. On se fait des relations
professionnelles. On ne manque surtout pas d’idées. Beaucoup sont en attente. On veut apprendre à marcher avant de courir. C’est ce qu’on se répète le plus souvent.
Où voyez-vous Jeunes Premiers dans 5 ans?
Sara : Nous voulons que les gens ne connaissent plus seulement leur industrie. Qu’ils s’aident entre eux, qu’ils se
connaissent entre eux... Nous voyons que les femmes commencent à se soutenir. Nous voulons que les jeunes fassent la même chose et que Jeunes Premiers devienne un média de référence chez les jeunes professionnels.
Notre entretien s’est clos sur ces conseils aux étudiants. De notre part nous pensons que l’initiative est louable, car en plus de faire remarquer de nouveaux talents, le principe de réseautage que le magazine veut promouvoir est novateur pour tous ces jeunes qui se lancent en affaires. Le dynamisme de ses fondateurs fera surement de ce nouveau journal un incontournable de la presse économique et sociale de la métropole, et plus largement du Québec, dans les années à venir.
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MATHILDE MURDAYE [email protected]@hec.ca
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L’INTÉRÊT CULTUREL//
CELLES QUI ATTENDENT,DE FATOU DIOMELe départ de jeunes Africains pour l’Europe avec l’espoir de construire une nouvelle vie est le sujet principal du roman de Fatou Diome (Celles qui attendent, éditions Flammarion, 2010). Cette « fuite » vers ce qu’ils croient être un Eldorado est contée à travers le regard des femmes qui restent et qui attendent le retour de leurs fils, frères ou époux. Elles sont les héroïnes de cet ouvrage.
Pendant que les hommes tentent leur chance en Europe, ces dernières, durant quelques mois, voire quelques années, assument le rôle de pilier de la famille en continuant à faire vivre ceux qui sont restés. Les mères attendent le retour d’un fils qu’elles ont, pour certaines, encouragé à partir ; les épouses espèrent le retour d’un mari avec lequel elles ont partagé si peu d’instants. C’est le pari que chacune d’elles a fait qui les aide à supporter cette attente : l’espoir de revoir un fils revenant au pays enrichi ou un mari aimant, couronné de réussite. Toutefois, le temps et la distance produisent leurs effets aussi bien sur ceux qui attendent que sur ceux qui sont partis : les amours varient, la vie suit son cours et les retrouvailles ne ressemblent plus à ce qu’ils avaient espéré...
CHANGEMENT DE POINT DE VUE SUR L’IMMIGRATION L’originalité de ce roman réside dans la façon dont Fatou Diome a choisi de traiter de l’immigration. Au lieu de l’évoquer à travers le quotidien des hommes qui quittent le pays, elle l’aborde du côté des familles, des femmes surtout, qui attendent leur retour et qui ont mis dans ce départ tous leurs espoirs d’enrichissement...
C’est le quotidien de deux familles d’une petite ile de pêcheurs, probablement une ile semblable à celle où Fatou Diome a passé son enfance, qui nous est décrit au fil des pages de Celles qui attendent. Les jeunes de ce petit village de la côte atlantique se sont organisés avec des passeurs pour embarquer sur des pirogues à destination de l’Europe. Prêts à risquer leur vie pour tenter leur chance loin de chez eux, ils ont investi toutes leurs maigres économies dans ce voyage. En effet, bien que les grandes réussites soient rares, les émigrés de retour au pays avouent rarement les difficultés qu’ils endurent en Occident et continuent à alimenter les rêves de ceux restés au pays... Même le récit des naufrages trop fréquents de leurs embarcations de fortune ne peut les détourner de leur objectif. Pour ceux qui n’ont pas été à l’école ou qui n’ont pu étudier à l’étranger, les perspectives professionnelles sont limitées et même le métier traditionnel de pêcheur ne leur garantit plus un niveau de vie satisfaisant : les chalutiers européens venant puiser dans les eaux autrefois poissonneuses de cette partie de la côte atlantique. Pour toutes ces raisons, personne ne peut leur retirer ce rêve.
Pour les parents aussi le départ des enfants est une solution. Non sans inquiétude, les mères sont prêtes à tout ou presque pour voir
leurs fils réussir et honorer la famille. Cet aspect est d’autant plus accentué par les rivalités villageoises, notamment entre les femmes d’un même foyer. L’une des mères du roman souhaite voir son fils réussir en Europe afin de rivaliser avec sa coépouse dont le fils ainé, diplômé, travaille dans l’administration et leur envoie régulièrement un petit pécule. Sans formuler de critique ouverte à l’encontre de la polygamie, Fatou Diome nous fait entrer dans le quotidien de ces familles en nous montrant la concurrence qui existe entre les femmes pour attirer le regard de leur époux, les mésententes et les difficultés rencontrées par les maris pour assumer financièrement les dépenses de cette famille agrandie.
L’ATTENTE, TOUJOURS, POUR CES ACTRICES.Enfin, au cœur de ce roman, il y a les femmes, principales actrices de cette vie villageoise, et leur attente. Peu importe notre pays, notre culture et la société dans laquelle on vit, l’attente produit toujours les mêmes effets. Les uns se lassent, les
autres idéalisent la personne qu’ils vont retrouver, d’aucuns trouvent la force de construire loin et ne reviennent plus, d’autres reviennent alors qu’on ne les attendait plus... Dans le petit village de pêcheurs, les choses se passent ainsi, mais chacun les ressent et les vit dans le silence. On se soutient sans le dire, on échange des regards compréhensifs, mais on n’oralise pas. Chaque personnage doit assumer le choix qu’il a fait : avoir encouragé son fils à partir ou avoir épousé un homme absent...
LES FEMMES SONT FORTES COMME DES HOMMES
Les femmes de ce roman sont les véritables piliers de cette petite société, elles ont remplacé les hommes et sont fortes « comme des hommes ».
ALEXIA [email protected]
L’originalité de ce ro-man réside dans la façon
dont Fatou Diome a choisi de traiter de l’immigration. Au lieu de l’évoquer à
travers le quotidien des hommes qui quittent le pays, elle l’aborde du côté des familles, des femmes surtout, qui attendent leur retour et qui ont mis dans ce départ tous leurs espoirs d’enrichissement...
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L’INTÉRÊT CULTUREL//
En mettant entre parenthèses les débats qu’athées et croyants se
livrent quant au bien-fondé des religions et à l’existence de Dieu, Alain de Botton
propose une étude alternative des religions s’adressant à tous.
Contrairement aux déistes, il rejette le mysticisme religieux et le divin. Toutefois, il s’oppose également aux athées et aux agnostiques, refusant de rejeter en bloc tout ce qui concerne la religion, proposant plutôt, de façon ambitieuse, d’examiner attentivement ce que l’humanité et la « société profane » pourraient en tirer de bénéfique.
Certes, le thème peut sembler un tant soit peu rébarbatif au premier abord. Mais détrompez-vous, bien que l’étude religieuse soit traitée de façon rigoureuse, l’écriture est simple et accessible, ce qui rend la lecture fluide. Qui plus est, au lieu d’uniquement lister les enseignements religieux et ses recommandations, Alain de Botton propose des exemples concrets d’applications quant à ce que le « monde profane » pourrait emprunter aux religions.
L’éducation est par exemple un thème qui nous concerne spécialement, nous, étudiants. Selon l’auteur, une fois l’enseignant changé en prêtre, l’étude de la messe nous permet de faire un parallèle intéressant entre l’enseignement religieux et l’enseignement universitaire. Imaginez par exemple un cours de management enseigné par un prêtre baptiste ou pentecôtiste afro-américain sur l’amour fraternel où chaque phrase serait ponctuée d’un « Amen! » ou « Alléluia! » dans une salle de soixante étudiants pleurant, en transe devant la puissance du discours! Maintenant, imaginez votre dernier cours un lundi à 8 h 30... Voilà, ces prêtres ont su saisir rapidement que contrairement au monologue monotone, un talent oratoire favorise l’apprentissage et l’assimilation. Parlez-en à Saint-Antoine de Padoue qui était un orateur hors pair, officiant devant des fidèles, quels qu’ils soient. Il prêcha même, selon la légende, au bord d’un rivage et fût bientôt entouré d’une foule de... poissons suspendus à ses paroles. Il n’est pas étonnant que sa mâchoire inférieure soit maintenant conservée dans un reliquaire dans sa basilique éponyme!
Petit guide des religions à l’usage des mécréants, un livre sans prétention, bien articulé, osé et réussi.
PETIT GUIDE DES RELIGIONS À L’USAGE DES MÉCRÉANTS,D’ALAIN DE BOTTON.
CÉDRIC [email protected]
LE BUT : L’EXCELLENCE EN PRODUCTIONUn roman plein de sur-prises et d’émotions, mettant en scène un directeur d’usine, Alex
Rogo, qui doit résoudre plusieurs problémati-ques. À lire absolument pour ceux qui s’inté-ressent à la GOP ou tout simplement pour les curieux de la lecture. Résumé du livre...
Dans les années 1980, le secteur de la production fait face à de nom-breux changements, comme l’intégration de la robotique dans les usines. Alors que les robots chamboulent tout, les retards dans les commandes ne font que s’empiler. Le vice-président de la division donne alors un ultimatum à Alex Rogo : il a trois mois pour « redresser la situation de l’usine ». Celui-ci de-vra passer par plusieurs épreuves pour comprendre le but d’une entreprise et la façon de gérer les opérations de son usine pour la rendre « productive ».
Étant écrasé sous le poids des responsabilités, la forte probabilité qu’une grosse partie de la ville de Bearington soit au chômage et une situation conjugale au désespoir, Alex Rogo devra utiliser toute son énergie et sa persévérance pour passer à travers les épreuves. À l’aide d’amis, il pourra comprendre « les grands principes de la technologie optimisée de production (TOP) ». Celle-
Un décodeur, un bloc-notes et beaucoup de café sont à prévoir pour visualiser ce (très) long métrage du suédois Tomas Alfredson. La Taupe ou Tinker Tailor Soldier Spy (titre original), sorti le 8
février 2012, est un film d’espionnage d’origines allemande, britannique et française : une combinaison gagnante selon la plupart des critiques.
Des images vieillottes nous transportent en 1973, dans l’univers instable de la Guerre froide où manipulations et chasses à l’homme sont monnaie courante. Les services secrets britanniques sont en état d’alerte, persuadés qu’un espion du KGB se trouve parmi eux. Le maitre-espion George Smiley (brillamment interprété par Gary Oldman) est alors chargé d’identifier la taupe.
Si le scénario semble simple de prime abord, il est en réalité d’une complexité à vous donner le vertige : le thriller démarre sur l’échec d’une mission en Hongrie, une discussion houleuse et peu compréhensible, une multitude de noms, prénoms, pseudonymes et suspects potentiels, et une dangereuse petite amourette entre un agent secret britannique et une jeune femme russe. Un film très classe et indéchiffrable en somme.
Outre le casting attrayant et le bel accent des acteurs, La Taupe vaut le coup pour ses décors, ses costumes et ses très belles teintes sépia. En d’autres termes, il ne faut pas s’attendre à un extraordinaire suspense ou à des péripéties sensationnelles. Pas de gadgets, d’explosions ou autres rebondissements blockbuster. Au lieu de ça, beaucoup de mystère et d’intrigues quasi incompréhensibles. Pour mieux cerner le film, une recherche Google vaut mille images de celui-ci. Et si les critiques semblent d’accord pour le qualifier d’« éblouissant », d’« épatant », voire de « pur régal », le commun des mortels reste perplexe devant cette adaptation d’un roman d’espionnage de John le Carré, d’une complexité telle qu’on lui a octroyé quatre prix et 27 nominations au British Academy Film Award.
LA TAUPE, OU COMMENT SE SENTIR STUPIDE PENDANT 127 MINUTES
ci étant « une approche de résolution de problèmes et de gestion de la production qui va au-delà des recettes et trouve même des applications dans la vie courante ».
MON OPINIONAprès avoir lu Le But : l’excellence en production, je reconnais l’importance du cours de base de Gestion des opérations. J’ai pu en apprendre davantage sur le monde de la GOP et comprendre son impact au sein d’une entreprise, même lorsque nous ne travaillons pas dans une usine. En plus de présenter la naissance de certains concepts de la GOP, ce livre présente un regard critique sur la comptabilité qui ne peut faire de la production un secteur « productif ». Dans son roman, l’auteur, Eliyahu M. Goldratt, nous démontre que les théories de la GOP doivent être utilisées pour
gérer efficacement une production de biens et de services.
Je recommande fortement ce livre à tous les étudiants qui désirent en savoir plus sur l’univers de la GOP. Le But : l’excellence en production a su répondre à la grande question : « Suis-je faite pour l’étude, la culture et, plus précisément, le monde de la GOP? » Tout simplement, j’ai adoré ce livre. J’espère que vous l’aimerez autant que moi.
FATIMA [email protected]
VÉRONIQUE [email protected]
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THE VACCINESLE MOMENT DE LA MATURITÉEST-IL ARRIVÉ?
Après le succès de leur premier album, What did you expect from the Vaccines, le groupe londo-nien revient en force et en forme
(Justin Young, le chanteur, s’étant débarrassé de ses problèmes de cordes vocales) avec son brillant album The vaccines : come of age... et l’on sait tous que l’épreuve du deuxième album constitue souvent l’étape piège pour les musiciens. Mais que voulez vous, le talent est là...
QUATRE JEUNES FILLES?Eh bien non! Contrairement à ce qu’on pourrait penser à la vue de la pochette de leur nouvel album, The Vaccines ne sont pas quatre jeunes demoisel-les, mais des hommes, des hommes mal dans leur peau d’adulte. Dans les paroles de « No Hope », première chanson de l’album, on peut ressentir un questionnement existentiel sur ce dif-"cile passage à l’âge adulte.
« There’s no hope / And it’s hard to come of age / I think it’s a problem/ Does it ever go away? »
LA SIMPLICITÉ : UNE VERTU...Ce groupe (anciennement les Jay Jay Pistolets) se situerait entre les Smiths, les Ramones et Spector. Ils nous ont épatés avec un album très rock, très dansant, mais surtout très plaisant à écouter. Ça n’est donc pas étonnant qu’ils aient fait la première partie des Red Hot
Chili Peppers au Stade de France. Un épi-sode que le chanteur et le guitariste ont encore du mal à réaliser.
Pourtant, les éloges de la presse interna-tionale (et moi-même) n’arrêtent pas de fuser.
Comment expliquer ce succès unanime? Tout d’abord du fait
de leur modestie qui reste très appréciable dans ce milieu.
Mais, il y aussi, à mon gout, un professionna-lisme et une simplicité que j’ai pu remarquer
quand Justin dit dans l’interview du magazine
Rock and Folk : « Cool ça veut dire : j’men fous... Mais moi je ne veux pas être cool, je veux être bon. Il y a une
putain d’énorme différence. »
ET POUR LA SUITE?Partis pour une tournée classique d’un an, principalement en Europe et en Amérique du Nord, nous n’avons plus qu’à attendre le troisième album. Et si vous ne savez pas quoi faire en attendant, je vous sug-gère de casser votre tirelire et d’aller acheter leur dernier album.
LIENS:www.thevaccines.co.ukwww.myspace.com/thevaccines
CLIP DE NO HOPE: www.youtube.com/watch?v=S_3eEPpmKwE
CLIP DE POST BREAK UP SEX:http://www.youtube.com/watch?v=dU9hrd35Dsg
BENOIT [email protected]
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 011
L’INTÉRÊT CULTUREL//
EXPOSITION WORLDPRESS PHOTOCE QUI SE FAIT DE MIEUX EN MATIÈRE DE PHOTOJOURNALISME
En septembre, le Marché Bonsecours à Montréal regroupe ce qui se fait de mieux en matière de photojournalisme, 161 clichés des 57 lauréats du concours de la fondation World Press Photo y sont exposés.
55 ANS DE RÉCOMPENSESCela fait 55 ans que ce concours récompense les meilleures photographies d’actualité, de nature, d’hommes, de vie tout simplement. Parce que le monde est vaste, parce qu’il est puissant, il nous faut des hommes et des femmes prêts à l’immortaliser pour en faire ressortir toute sa force, sa brutalité et sa magni"cence.
CE QUI A MARQUÉ L’ANNÉE 2011Les lauréats ont su traduire en images tout ce qui aura marqué l’année 2011 : les Printemps arabes, le tsunami au Japon, le réchauffement climatique, la guerre des gangs au Mexique, etc. L’exposition est un amas d’histoires personnelles, de vies chamboulées, de corps blessés. On entre face à la photographie de l’Espagnol Samuel Aranda, la World Press Photo de l’année, prise au Yémen. Une mère, voilée de noir et vêtue de gants blancs, sert son "ls, blessé lors des manifestations contre le Président yéménite Ali Abdullah Saleh. Pas vraiment de l’empathie, on ressent plutôt de l’admiration, un profond respect pour tous ces gens ordinaires qui se sont battus parfois, souvent, jusqu’à la mort au nom de cet idéal libertaire et démocratique jusque-là écrasé sous l’arrogance de dictateurs tout-puissants.
Puis, on se retrouve face à face avec la dépouille de feu le Colonel Kadha". Son corps, sale et mutilé, étalé sur un matelas de fortune confère à celui qui se prenait pour un dieu, une humanité et une humilité qui lui ont tant fait défaut. Impossible aussi de rester de marbre devant les cadavres ensanglantés des combattants de la liberté tombés sous les balles de Kadha", de Moubarak et de Bassar Al-Assad. C’est avec autant de violence que les gangs s’affrontent dans les rues d’Acapulco au Mexique. Chaque jour apporte son lot de victimes, décapitées, démembrées. Des images violentes. Qui a dit que la réalité était un conte de fées, une promenade de santé? Même l’American Way of Life est ébranlé par la sournoiserie humaine. Pas une journée sans que des familles ne soient expulsées de leur propre maison. On assiste médusé à l’expulsion d’une famille par une équipe de police. La police jette leurs effets personnels dans la rue sous le regard innocent d’un bébé.
LA CRUAUTÉ DE L’HOMME ET CELLE DE MÈRE NATURETout en se disant que l’homme est cruel et féroce, mère nature nous rappelle qu’elle aussi peut être brutale et meurtrière, la photographie de Koichiro Tezuka est là pour nous le marteler, nous signi"er que dans un sens, elle ne nous rend que la monnaie de notre pièce. Le 11
mars 2011, Tezuka réussit à capturer la furie d’une vague dévastatrice qui détruit tout sur son passage et à qui rien ne résiste. Maisons, voitures, bateaux, hommes et femmes, la vague emporte tout et ne laisse rien, seulement un paysage désolant et apocalyptique. Le tsunami au Japon avait fait plus de 15!000 morts. Quid des milliers de requins abattus pour leur (unique) aileron? Des centaines de rhinocéros estropiés sous le seul prétexte que leur corne aurait des vertus médicinales? Deux poids, deux mesures me direz-vous, non, la barbarie est devenue quelque chose de général dans ce monde.
UN EXPOSITION DOULOUREUSECette exposition ne s’ancre pas seulement dans l’actualité historique et globale de 2011, elle est aussi plus personnelle et plus humaine. L’Argentin Alejandro Kirchuk a photographié la lutte d’un mari contre la maladie d’Alzheimer dont est atteinte sa femme. Le vieillard se bat héroïquement contre la mémoire défaillante de sa femme, jour après jour, il reste auprès d’elle pour ne pas qu’elle oublie, pour ne pas que 65 ans de vie commune ne deviennent néant. Il l’assistera et la soutiendra jusqu’à sa mort. Que dire aussi de ce regard si profond d’une prostituée ukrainienne saisie par le photographe sud-africain Brent Stirton. Toxicomane, son corps est usé, fatigué mais de ses yeux azurs émanent néanmoins une dignité et une force singulière qui nous pénètrent et nous imposent un certain respect.
BOULEVERSANT...Venus sereins, on en ressort bouleversés et désabusés. Bien sûr, il serait de mise de s’auto#ageller, d’être pessimiste et de se dire que nous vivons dans un monde sans cesse plus obscur. Certes, mais l’exposition nous réserve une agréable surprise.
SUR LES TRACES DU PRINTEMPS ÉRABLEÀ l’étage, le Printemps érable s’af"che. On retrouve les moments forts du con#it étudiant : la manifestation du 22 mars, les marches aux casseroles, les manifestations nocturnes, etc. Parce qu’une génération a montré de quoi elle était capable, qu’elle ne #échissait ni sous les menaces et ni sous les coups bas d’un gouvernement obsolète, parce que même avec du poivre de Cayenne dans les yeux,
leur vision d’un monde meilleur a tenu, parce que les Québécois ont montré que le monde n’était pas si pourri que ça, ce con#it a sa place dans cette exposition aux côtés des grands évènements qui ont marqué l’Histoire.
MORAD [email protected]
Paolo Pellegrin, Italy, Magnum Photos for Zeit Magazin
012 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
L’INTÉRÊT CULTUREL//
L’INTÉRÊT RENCONTRE CALI
Après cinq passages aux Francofolies de Montréal, vous devenez un habitué!
Je suis ravi. La fidélité, surtout, me touche beaucoup. L’an dernier on a encore joué, alors quand ils m’ont appelé pour
me dire : « Ce serait bien que vous reveniez », j’étais très heureux. Le passage à Montréal est pour moi une vraie bouffée d’air pur. C’est un moment important, un cadeau de la vie et un changement à tous les niveaux!
Est-ce la même chose à chacun de vos passages? Est-ce comme la première fois?
Non, c’est à chaque fois différent. Nous essayons toujours de présenter quelque chose de nouveau.
L’année passée, c’était très rock, cette année, juste un piano-voix. On revoit souvent les mêmes visages dans le public. Il y a des gens qui sont fidèles, qui sont là depuis le début. Il y a une relation plus fusionnelle avec le temps. C’est comme si on venait prendre des nouvelles, c’est intime et familial ici!
Le concert en duo, en fait, ça s’applique vraiment à cette intimité?
Oui, exactement. J’ai décidé de mettre ça en place à la fin de la dernière tournée électrique.
J’ai posé tous mes disques sur mon lit, je les ai regardés et je me suis dit qu’il y avait plein de chansons que l’on n’avait pas pu jouer durant la tournée rock, car elles ne s’y prêtaient pas. Je voulais pouvoir les jouer d’une manière ou d’une autre. L’idée du piano s’est alors imposée. Mais ce n’est pas seulement un pianiste, c’est un magicien. Steve Nieve est quelqu’un d’exceptionnel. Il tourne avec Elvis Costello depuis plus de 30 ans. Il côtoie Sting et Bowie et joue avec eux! Malgré tout cela, il est resté très simple. Et quand je dis magicien, c’est qu’il me permet de ne jamais me reposer sur rien. C’est-à-dire que tout est réinventé chaque soir. Il ne joue jamais de la même manière. Cela nous permet d’explorer un répertoire différent.
Comment s’est mise en place cette collaboration? Comment vous êtes-vous rencontrés?
Au moment où l’on a décidé de partir avec un pianiste, nous avons eu le contact de Steve grâce à mon tourneur. Pour moi,
c’était assez inespéré, mais je me suis dit : « Qui ne tente rien n’a rien ».
Un samedi matin de juin à Montréal. Il fait beau, il fait chaud. Cali s’apprête une fois de plus à émerveiller le public mélomane de la métropole à l’occasion des Francofolies. Le rendez-vous étant pris devant les locaux de Radio-Canada où il intervenait sur les ondes quelques instants plus tôt. Il nous reçoit, comme à son habitude, affable et courtois, en compagnie de son attaché de presse.
Pourquoi inespéré?
Comme je vous le disais, il a joué avec les plus grands! À un moment donné, il faut se remettre à sa place. Finalement, il
a accepté, il est venu chez moi et on a discuté. Il a déshabillé les chansons, les a rhabillées, et nous avons pris la route.
Est-ce que cette collaboration a influencé votre prochain album?
Très clairement, oui. J’ai écrit et enregistré les chansons pendant cette tournée, donc ce sera un album beaucoup plus
dépouillé et acoustique. J’avais envie de ça et cette expérience m’a donné la confiance que les chansons peuvent tenir debout avec peu de choses.
Est-ce que vous avez eu le temps de profiter de Montréal cette année?
Non, malheureusement! J’ai eu la chance de pouvoir parler de mes histoires à beaucoup de médias ici, donc
je n’ai pas beaucoup eu l’occasion me promener! Mais j’irai sans faute voir les bouquinistes sur Mont-Royal!
Pour terminer, on voulait parler un peu du conflit étudiant qui a secoué le Québec ces
derniers mois. Quelle est votre opinion là-dessus?
Vue de l’Europe et vue de la France, il y a beaucoup de gens qui soutiennent le mouvement pour plusieurs
raisons. Pour moi, il y a un moment où on ne peut plus toucher à l’accès aux études. Justement cette Province est réputée pour
l’accessibilité de son système universitaire. C’est un privilège que vous avez et il faut le garder. Je suis très admiratif de cette mobilisation. Chez nous, on aime bien aller dans la rue pour manifester, se faire entendre, mais ça ne dure pas bien longtemps en général. Ce que je trouve formidable ici, c’est que la jeunesse a pris le risque de tout perdre, mais continue de lutter. Quel que soit le résultat, elle sortira grande gagnante du conflit. Je suis fondamentalement derrière tout ça et je trouve même honteuses et absurdes les lois de répression. Je crois que nous avons vu ces derniers temps que là où la répression était forte, la réponse l’était toujours encore plus, donc c’est une mauvaise idée de la part du gouvernement.
Le soir même, 21h00, le concert vient de prendre fin et une fois de plus le public en redemande. Si l’année dernière Cali s’était produit dans un style plus rock, en plein air et devant une foule de plusieurs milliers de personnes, cette fois le spectacle s’est déroulé en salle, dans une ambiance intimiste et suave, avec tout au plus une centaine de spectateurs. Exercice réussi pour ce brillant artiste qui, on l’espère, sera de retour l’année prochaine pour d’autres Francofolies.
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Ce que je trouve for-midable ici, c’est que la jeunesse a pris le risque de tout perdre, mais continue de lut-ter. Quel que soit le résultat, elle sortira grande gagnante du
MATHILDE MURDAYE [email protected]@hec.ca
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 013
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT//
Avez-vous entendu derrière le vrombissement des initiations de la rentrée ce petit bruit persistant? Probablement que non, car la climatisation de HEC est aussi silencieuse qu’elle est traitre.
LE RHUME DES CLASSESPar contre, vous n’aurez pas manqué ces gorges qui se raclent et ces nez qui reniflent sans cesse le long des couloirs de l’École. Ils annoncent la première vague de froid de l’année universitaire, alors que le thermomètre extérieur affiche des températures estivales plus que convenables, et le premier virus de la rentrée : le rhume des classes.
GARDER LA TÊTE FROIDEQuand nos jeunes étudiants fraichement rentrés de vacances n’aspirent qu’à garder un peu plus longtemps leurs légères tenues d’été (faut-il en croire la Une du précédent numéro de L’Intérêt), l’École applique une stratégie implacable pour favoriser les études. Garder la tête froide. Oui, mais voilà, entre deux volontés légitimes – profiter de la fin de l’été et favoriser l’apprentissage – il y a quelques vérités scientifiques qui compliquent la chose. À savoir que le corps humain, lorsqu’il est soumis à de grandes variations de température, n’est pas capable de s’adapter aussi vite à l’air ambiant. Alors si l’habitant de l’École n’a pas le réflexe de prendre une petite laine pour prévenir la fraicheur ambiante des classes, l’infection ne tarde pas à prendre place! Mais peut-on vraiment blâmer ce dernier?
UN VÉRITABLE YO-YO DES TEMPÉRATURESC’est vrai que la vie à HEC est un véritable yoyo de températures. Prenez l’édifice Côte-Sainte-Catherine : au cours d’une journée typique des dernières semaines, la température extérieure moyenne tourne autour des 30! °C vers 13 h. Au même moment, dans la salle de classe Louis-Laberge, la température tourne autour de 21!°C. Honnête me direz-vous. Mais il est fortement déconseillé de dépasser les 8!°C
Y A-T-IL UN PILOTE À LA CLIMATISATION? QUAND LA PREMIÈRE VAGUE DE FROID SE PASSE EN ÉTÉ
d’écart entre l’intérieur et l’extérieur. Qui plus est, c’est sans prendre
en compte la proximité des climatiseurs qui envoient un air à 18,5!°C accentué par l’effet vent. En attendant, les étages administratifs et professoraux semblent jouir
d’une chaleur bien plus agréable.
HEC a tous les arguments pour accueillir une succursale du Biodôme!Alors, il est concevable que la régulation
de la température des salles de classe soit moins aisée à contrôler que celle d’un bureau de professeur, mais est-ce au point de nous imposer un climat digne de l’hiver qui s’en vient?
INEFFICACITÉ ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUESi l’enquête menée dans ces colonnes reste limitée, nombre de cobayes malgré eux seront prêts à témoigner de la double inefficacité du système de climatisation. Inefficace d’un point de vue écologique et économique, car c’est de l’argent jeté par les fenêtres. Mais surtout inefficiente en terme d’apprentissage, car cela devient une fabrique d’étudiants malades qui vont davantage utiliser leur énergie pour lutter contre les vilains microbes plutôt que pour se concentrer sur le cours.
VERS UNE SOLUTION?Ce n’est pas parce que l’on retrouve ce problème récurrent dans tous les bâtiments montréalais qu’il ne faut pas saisir le problème par les cornes. Il fait définitivement trop froid au sein de HEC et une solution peut être pensée. N’attendons pas comme à Québec qu’une épidémie de légionellose ne vienne battre le pavé. À nous de ne pas laisser filer l’occasion entre nos mitaines.
Si le pilote de la climatisation souhaite réagir à cet article, contactez-nous à [email protected]!
PAUL [email protected]
HEC a tous les arguments pour accueillir une succursale du Biodôme!
014 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT//
LETTREAUX FEMMESET HOMMES
INDIGNÉSJe me souviens de la première fois où j’ai entendu parler de L’Intérêt. C’est Annabelle qui avait envoyé un courriel collectif afin d’inviter les nouveaux HECiens et HECiennes à se joindre à l’équipe du journal étudiant. Elle était Rédactrice en chef. Annabelle, dont je découvrirai seulement plus tard combien elle est rayonnante et enjouée, tout en étant critique et allumée.
Pour revenir à mon récit, quelques jours plus tard, après avoir été interpellée par le fameux courriel, je me dirigeais vers le local de L’Intérêt. Je marchais d’un pas un peu nerveux, alors que Maude, me prenant pour Annabelle (même chevelure que moi), me félicitait pour notre nombre de fans sur Facebook.
— « On est rendu à 500 fans! »— « Euh... »— « Désolée, je t’ai prise pour Annabelle! »
Maude m’a fait me sentir chez moi, peut-être parce qu’elle était une des rares Québécoises de l’équipe. Maude était Présidente.
Après, lors des réunions, il y a eu Emna. Elle semblait toujours avoir le mot juste. Toute une femme elle était, et elle l’est toujours j’en suis sûre. Je me régalais avec ses éditos.
Au 4@7 de L’Intérêt, j’ai rencontré Sarah. Elle est venue me voir pour me dire qu’elle avait aimé le titre de mon article sur l’indifférence des étudiants à HEC concernant la hausse des frais de scolarité. « À HEC, on est dans le rouge, où on s’en fout carrément? » Je vous fais la confidence suivante : je crois que je l’ai
davantage séduite par mon article que par mes beaux yeux.
Puis, j’ai rencontré Mathilde. Elle me faisait penser à ma sœur. À la Simulation de l’Organisation mondiale du commerce 2012, elle représentait la Corée du Sud. Journaliste pour l’évènement, j’étais terrorisée par tous les étudiants participants. Dès les premières interventions de Mathilde, sa confiance et la fluidité de son discours m’ont sidérée. À L’Intérêt, elle était Chef de pupitre en culture. Maintenant, elle est Présidente.
Il y a Audrey aussi, qui a fait un travail admirable pour la rubrique environnement. Cette HECienne, elle veut changer le monde, et moi je n’ai qu’une crainte que le monde ne la change, parce que des ferveurs humanistes comme la sienne, elles se font rares. Audrey, elle n’a pas aimé notre dernière Une, et j’aurais aimé qu’elle soit là, et non en échange, pour savoir ce qu’elle en aurait dit. ***
Je me souviens de ce poème de Michèle Lalonde, que j’ai lu maintes et maintes fois, parce que sa mélodie et ses mots m’enivraient à chaque fois. Et ce passage, surtout : « Mais pour se vendre à perte d’âmes, mais pour se vendre ». Lors de l’élaboration de la Une de notre dernière parution, grandement critiquée par certains, aurais-
je oublié mes convictions, mon respect pour la gente féminine?
Nous avons lancé l’idée comme ça, lors d’une réunion. On a tous trouvé ça drôle. Aurions-nous dû y penser davantage? Avons-nous manqué de gout? Cette Une portait-elle vraiment atteinte à l’image que nous avons de la femme, y a-t-elle rapport?
Honnêtement, je ne crois pas. Je pense que
plusieurs accordent à cette Une un poids qu’elle ne possède pas. Elle était maladroite, oui, peut-être un peu. Toutefois, dès qu’il y a un nombril féminin qui se pointe, il y en aura toujours qui crieront à l’utilisation de la femme-objet. Justement, je crois que leur caractère familier dissimule une confusion, que ces femmes ou hommes ne comprennent pas vraiment les maux qui les préoccupent, que presque tous les débats les dénaturent et les amènent à poser des jugements erronés.
Toutefois, je dois dire que toutes les réactions me portent à plusieurs réflexions. Certes, sachez que ces questions, je me les pose. À ce sujet, j’invite tous ceux qui se sont indignés de notre Une à se joindre à L’Intérêt et à faire entendre leur voix parce que, comme l’a mentionné mon grand ami Noam Chomsky, « si l’on ne croit pas à la liberté d’expression pour les gens qu’on méprise, on n’y croit pas du tout. »
Et si tous ne sont pas d’accord avec notre dernière Une, elle aura au moins eu l’impact d’en faire réfléchir plusieurs. Pour les indigné(e)s, il est toutefois triste qu’une fille en bikini vous fasse parler davantage que de multiples articles critiques et bien écrits, par des femmes, ou des hommes. En même temps, ce n’est pas nouveau, la critique est facile, le compliment est exigeant d’humilité.
***
Une vérité demeure, les femmes à L’Intérêt, elles sont belles, de par leur esprit et leur intelligence et de par leur âme. Les femmes à L’Intérêt, elles m’impressionnent.
Catherine Lavery, Vice-Présidente Externe
CATHERINE [email protected]
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 015
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT//
PARTIR, CRÉER SON PROJET: AIME
Pour un petit groupe d’étudiants, la rentrée est particulière. Comme un retour à la réalité. Car ils sont devenus autres, ont vécu une expérience de vie marquante. Dans ce petit groupe, on y trouve les volontaires de l’association AIME qui sont partis cet été au Panama, en Thaïlande et au Togo. C’est avec beaucoup de fierté que je tiens à vous communiquer cette expérience. Pour partager, pour rassurer, pour montrer les différents types d’engagements possibles, mais aussi pour essayer de répondre à la fameuse question : qu’est-ce que partir en voyage humanitaire?
PARTIR EN HUMANITAIRE « J’aimerais partir pour donner, mais cela me prend mes vacances, ma période de stage. C’est difficile de trouver le temps ». Image clichée certes, mais qui résume la pensée de plusieurs.
Image fausse cependant. La principale difficulté réside à faire en sorte que la population visée reçoive plus que l’expérience vécue vous apporte.
IL EXISTE DEUX SORTES DE VOYAGES HUMANITAIRES:— Celui où l’on rejoint une grosse structure. L’avantage réside dans le fait de l’assurance d’être efficace avec ce principal argument « l’association agit depuis longtemps, et de partout dans le monde, avant et après ma venue, l’action continuera et sera bien gérée ». L’inconvénient est qu’on en ressort souvent avec l’impression d’être qu’un parmi tant d’autres : peu de prises d’initiatives, de rapports directs avec la population. On devient presque spectateur de son voyage.
— L’humanitaire à petite échelle, locale. Une sorte d’entrepreneuriat social : une petite structure, des projets ciblés, où vous devenez acteurs et responsables du projet. C’est assez différent, car il s’agit réellement d’un départ vers l’inconnu : pas l’assurance de « marque » que l’on possède avec une grande ONG, découverte des partenaires
locaux... C’est aussi plus de travail, plus d’investissement personnel. Mais les contacts sont directs, votre prise d’initiatives importante. C’est vous qui faites les choix. C’est ce que propose une association comme AIME. Je ne suis pas en train de décrier la première structure de voyages humanitaires. J’admire énormément ce que sont capables de faire les grandes ONG à travers le monde. Simplement je considère que celle-ci s’adresse plus à un certain type de personnes : jeunes actifs, adultes. Ceux qui n’ont pas le temps.
Et nous, étudiants, nous l’avons! Les bénéfices « professionnels » sont importants, car cette gestion de projet englobe tous les artifices normaux : collecte d’argent, choix des investissements, recherches de commandites, problématiques liées au travail d’équipe, communication et mise en valeur du projet, etc. Seulement, l’expérience humaine retirée est
incomparable. Difficile à transmettre, tant notre humanité s’en retrouve changée. Entreprendre et rêver en même temps!
CET ÉTÉ, AVEC AIME, TROIS MISSIONS FURENT EFFECTUÉES. TÉMOIGNAGES.
TOGO « Amis avant le départ, nous avons créé un nouveau projet, AIME. Après avoir pris contact avec une ONG locale, NVM Togo, nous sommes partis cinq semaines agir au village d’Avédomé (sans électricité ni eau potable!) à 50! km de Lomé. Le but
du voyage : sensibiliser les villageois à l’éducation (dans ce sens chacun des volontaires était responsable d’une classe pendant trois semaines), au virus du VIH/Sida (porte-à-porte dans le village, assemblée hebdomadaire, prise de contact avec la problématique) et rénovation de l’école. Cette année, nous avons pu rénover le toit de l’école. La prochaine phase est la construction de trois nouvelles classes. »Alexandre Petit, Pol Frocrain, Adrien Orlowski, Margaux Arnal, Martin Loutrel
PANAMA « Quand on repense à ce projet, c’est toujours avec excitation et enthousiasme! Nous avons repris l’un des projets phare de AIME dans un village indigène du Panama. Le projet fût monté pendant l’année et concrétisé au cours d’un voyage de deux mois entiers au sein de la communauté, durant lequel nous nous sommes efforcés
d’améliorer la qualité des services proposés aux touristes, ainsi que la visibilité du village et de ses activités aux plans national et international. L’une des réussites est la construction d’un panneau publicitaire, dont les effets furent appréciés dès le lendemain avec l’apparition d’un groupe de touristes très intéressés par les activités proposées. C’est à quatre que nous y sommes allés, et je pense
que chacun de nous a su faire face aux difficultés et en a retiré sa propre expérience. Nous en ressortons grandis d’une humilité et d’une sagesse face à la vie, et surtout d’une énorme envie de continuer l’aventure. » Alexandre Lafon, Tanguy de Ferrieres, Marie Fillon, Lothaire Lang
THAÏLANDE« Le projet en Thaïlande s’est inscrit dans la continuité d’un premier projet initié deux ans plus tôt. Installés à Mae Sot, à 7! km de la frontière avec la Birmanie, notre projet se divisait en deux initiatives.— La première : donner des cours d’anglais aux maternelles d’une école BHSOH (Boarding High School for Orphans and Helpless Youth) de réfugiés birmans.— La deuxième : faire un stage au sein du département marketing dans une organisation humanitaire locale WEAVE (Women’s Education for Advancement and Empowerement). Celle-ci vise à améliorer les conditions des femmes dans les camps de réfugiés birmans, en leur permettant d’être indépendantes financièrement.Ayant préparé le projet pendant un an en amont, c’est avec beaucoup de fierté que nous ressortons de cette expérience à la fois si dépaysante, mais surtout unique et riche en émotions! »Helena Olmi, Victoria Anjot, Pauline Bertrand, Eleonore Le Bihan
« LEUR LIBÉRATION EST NOTRE LIBÉRATION. »Pour plus en savoir sur ces projets, rejoignez-nous sur notre page Facebook : www.facebook.com/AIMEONG ou venez à notre réunion-présentation le lundi 1er octobre. C’est avec plaisir qu’on partagera notre expérience avec vous!
Leur libération est notre libération.
L’expérience humaine retirée est incompa-rable. [...] Entre-prendre et rêver en même temps!
MARTIN [email protected]
016 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT//
Un projet de:Montréal,ville apprenante,de savoiret d’innovation
Tous les mois, Maxime nous raconte son échange à Paris, dans la prestigieuse université de Sciences-Po. Il nous retransmet donc ses impressions sur la capitale et les habitudes des « maudits Français » dans leur environnement.
Voilà maintenant un peu plus de trois semaines que je suis arrivé à Paris et je dois dire que... j’adore cette ville! Bien que Montréal n’ait rien à envier en termes d’attitude et de mode de vie, Paris a tout pour plaire. J’ai rarement vu autant de quantité et de qualité de culture au km2. Que ce soit des musées, des bâtiments historiques, églises, sites touristiques... Il y a quelque chose à visiter à presque chaque coin de rue.
L’AIDE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISEJe n’ai pas vraiment vécu de choc culturel depuis mon arrivée. Et je remercie la communauté française de HEC, car vous m’y avez bien préparé! J’ai aussi reçu de l’aide en arrivant. Lors de ma première semaine, j’ai passé beaucoup de temps avec des amis français de HEC. Ils m’ont aidé à découvrir la ville et à faire la transition. La deuxième semaine, deux amis québécois sont venus me visiter et, finalement, j’ai passé cette troisième semaine avec ma famille. C’était le rêve de ma mère que notre famille entière soit réunie à Paris. Voilà qui est fait.
CERTAINES DIFFÉRENCES CULTURELLES...AU MACDO!Bien que je n’aie pas ressenti de choc, il y a quand même de petites différences qui me déstabilisent encore un peu. Je pense à leur réseau de métros qui couvre la ville entière. Des métros qui passent toutes les deux minutes, mais qui sont souvent arrêtés à cause d’un colis suspect. Leurs trains qui partent exactement à l’heure indiquée. Le vaste choix de fromages à petits prix. Leur lait non réfrigéré au marché. Le fait qu’ils ne me comprennent jamais quand je demande un trio BigMac, alors qu’ils l’appellent le Menu BigMac. Le manque d’air conditionné dans les édifices. Leur système de Bixi (Vélib) à 8!$ la semaine et l’équivalent avec des voitures électriques, etc.
LE PAYS DU VIN...J’aime comment les jeunes Parisiens s’approprient la ville. Dès qu’il y a un espace, que ce soit sur les quais de Seine, dans les marches
près de la Bastille ou sur les Champs de Mars, on voit des groupes de cinq à huit personnes s’asseoir en cercle pour manger, boire ou simplement chiller. D’ailleurs, je dois dire que j’apprécie grandement pouvoir boire tranquillement une bonne bouteille de vin à 3.50! $ entre amis dans les espaces publics. Et c’est encore meilleur quand on apporte du fromage.
MONTRÉAL, JE ME SOUVIENS...Malgré ces moments qu’ils prennent pour relaxer, de manière générale, Paris est beaucoup plus stressée et énervée. Je m’ennuie de Montréal, où les gens prennent le temps de s’écouter et d’entendre ce que l’autre a à dire avant de tirer des conclusions et
de s’offusquer. Je suis chanceux, car ils semblent encore apprécier mon côté exotique québécois et me traitent bien. Mais quand je les vois interagir entre eux...
QUID DU PARISIEN? EST-IL SI DÉSAGRÉABLE?Alors, le Parisien est-il aussi désagréable que le stéréotype le dit (ou bien que les Français hors Paris l’insinuent)? Après trois semaines, je crois encore que non. Pour la grande
majorité de ceux que j’ai rencontrés, si on les aborde avec calme et respect, ils nous le rendent bien. Bien sûr, ils ont un système mécanique de politesse et de vouvoiement qu’il faut apprendre à maitriser. Mais si on passe cette barrière et qu’on rajoute un « bonne journée/soirée » sincère à la fin, ils sont généralement surpris et échappent un
sourire qui ne ment pas. Je les trouve forts sympathiques.
UNE VILLE AVEC DE NOMBREUSES CHOSES À OFFRIRDepuis mon arrivée, je profite à fond de ce que la ville a à m’offrir. J’ai eu la chance de visiter le Sacré-Coeur, Montmartre, le Louvre, le musée d’Orsay, la Pinacothèque, le centre George Pompidou, le cimetière du Père-Lachaise, le Panthéon, Notre-Dame de Paris, les Jardins du Luxembourg, les Galeries Lafayette, l’Arc de triomphe, les Champs Élysées, le Parc des Princes (PSG), et plusieurs autres endroits. J’ai marché le long de la Seine et fait un tour de bateau-mouche la nuit. J’ai testé quelques-uns de leurs bars et restaurants. L’Université où j’étudie se trouve en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Et il me reste tellement de lieux à découvrir!
Bien sûr, je suis aussi allé à la Tour Eiffel. Fait absurde en ce qui me concerne : un seul de mes amis parisiens est déjà monté à son sommet. Lorsqu’il avait trois ans...
MAXIME [email protected]
UN QUÉBÉCOIS... ...PERDU DANS PARIS
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 017
L’INTÉRÊT ÉTUDIANT//
Certes, ce n’était pas dans mes choix. J’envisageais plus mon échange au Pérou, au Chili ou en Argentine. Et même si la langue reste la même (du moins, c’est ce que je pensais avant de parler avec un Argentin), les pays ont leurs différences, que ce soit culturelles, culinaires ou sociales. Donc je n’étais pas des plus heureux au départ. Mais j’avais bien tort... Je pensais être déçu en partant au Mexique, alors que je me suis éclaté! À dire vrai, un semestre n’a pas réussi à rassasier ma soif de découverte. Le pays regorge de choses à voir et à faire. Rien que dans la ville de Mexico, je n’ai pas tout vu. De plus, faisant tout de même partie de l’Amérique du Nord, j’avais une appréhension quant à une forte américanisation des grandes villes du pays. Eh bien non. Même dans la capitale, on sent une différence incroyable et tout à fait appréciable pour un échange. Donc déjà là, je faisais fausse route.
« Mais beaucoup de places sont accordées aux élèves pour aller au Mexique. Ça à l’air facile d’avoir une place là-bas? » Je n’en suis plus très sûr. Je ne pense pas que le nombre de places puisse déterminer la qualité de l’université où l’on va, et encore moins la qualité de notre échange. Après tout, c’est à nous de faire en sorte que notre échange se passe bien. Si on ne s’intègre pas, ça ne fonctionne pas. Mais pour en revenir à la qualité des universités que l’on nous propose, sachez que l’ITAM, une université de la capitale, est connue comme étant l’une des meilleures écoles d’administration du Mexique. Quant aux autres universités de Guadalajara, Mexico et Querétaro, leur réputation n’est pas à refaire chez les Mexicains. Qui plus est, la plupart des étudiants en échange que j’ai rencontrés là-bas m’ont affirmé avoir choisi le Mexique en premier choix. Comme quoi...
C’EST DANGEREUX, LE MEXIQUE...« Oui, mais c’est super dangereux le Mexique. » Je ne dirais pas que ce n’est pas dangereux, bien entendu. Mais il n’y a aucune raison de se lever tous les matins en ayant peur et d’éviter de sortir dans la rue à la tombée de la nuit. La vie n’est pas extrêmement sure partout, mais dans les grandes villes comme celle où l’on nous envoie en échange, je peux vous assurer que vous ne ressentirez pas d’insécurité.
« TU PARS EN ÉCHANGE AU MEXIQUE? T’ES PAS TRISTE? EH BIEN NON! »
Le titre est plutôt évocateur... C’est ce qu’un grand nombre de personnes m’a demandé quand je leur ai dit où je partais en échange. Et au départ, on dira que je n’étais pas des plus heureux. Pas dans mes choix d’échange, beaucoup de places disponibles, pays dit dangereux, grosse pauvreté... Tout était là pour me saper le moral. Et pourtant...
Et puis réfléchissons un peu! L’École ne nous enverrait pas en échange dans un pays comme le Mexique si elle pensait qu’on pourrait avoir des problèmes.
« Oui, mais c’est quand même super pauvre le Mexique ». Doucement... certaines parties sont pauvres, certes, mais c’est comme partout. Il y a des endroits très pauvres, mais d’autres qui respirent l’argent. Vous pouvez très bien vous promenez un après-midi dans les rues de Mexico, vous trouvez dans un endroit insalubre, traverser une rue, passer deux pâtés de maisons et vous retrouver ensuite dans un endroit propre, beau et qui sera tout simplement opposé à tout ce que le terme « pauvre » peut bien vouloir dire pour vous.
C’EST DÉLICIEUX, LE MEXIQUE!Et si ce que je viens de vous dire ne vous rassure pas, n’oubliez pas que la vie au Mexique est extrêmement abordable. Un ticket de bus coute trois pesos, ce qui donne environ 20 centimes de dollars. Les tacos sont au même prix. Un bon repas dans un restaurant vous coutera sept dollars maximum, et une course en taxi pour aller au centre-ville dix dollars (ils vous laisseront même vous entasser à sept dedans). Je pourrais aussi vous dire que les paysages sont magnifiques, que voyager ne coute absolument rien, que si vous avez aimé Cancún, vous n’avez encore rien vu, que la nourriture est incroyablement variée et surtout délicieuse, que les Mexicains sont très ouverts, aimables et sont prêts à tout pour vous aider... Et si jamais vous désirez une description de mon échange en long,
en large et en travers, vous trouverez mon adresse dans le journal. En quelques mots, si vous devez demander à quelqu’un de vous décrire le Mexique, les Mexicains et tout ce qui va avec, demandez à une personne qui, comme moi, a eu la chance de pouvoir vivre comme eux et avec eux dans leur propre univers. N’écoutez pas les commentaires désagréables que certains pourraient vous faire. Soit ils ne sont jamais allés au Mexique, soit ils n’ont pas essayé de vivre leur expérience de la manière dont elle doit être vécue : une immersion complète.
ANTHONY [email protected]
Vous avez besoin d’aide dans vos cours? Une nouvelle formule s’offre à vous : le tutorat par des étudiants de HEC Montréal grâce à hec.acadam.com.
Une fois rendu sur le site, vous n’avez qu’à entrer la matière dans laquelle vous avez besoin d’aide et consulter le répertoire de tuteurs. Vous pourrez ainsi contacter celui ou celle qui vous inspire le plus. Les services peuvent être rendus sur le campus ou ailleurs, c’est à vous de décider!
Une plateforme de tutorat en ligne est également offerte par le site, rendant ainsi l’accès aux services encore plus flexible. Imaginez... la veille d’un examen, vous avez de la difficulté à comprendre la matière... À partir de maintenant, vous pouvez engager un tuteur à la dernière minute!
Mis sur pied à l’automne 2011, le projet pilote du programme de tutorat entre étudiants de l’École a vraiment porté ses fruits et donné d’excellent résultats. Plus de 80 tuteurs se sont inscrits et 200 étudiants ont bénéficié des services.
Ainsi, si vous avez obtenu de bons résultats dans un ou plusieurs de vos cours, et que vous aimeriez transmettre vos connaissances à un collègue HECien, inscrivez-vous comme tuteur sur http://hec.acadam.com!
Une fois inscrit, vous créez votre profil, choisissez le taux horaire que vous chargez aux étudiants, et n’avez qu’à attendre que ceux ou celles qui en ont besoin vous contactent.
Pour tous renseignements supplémentaires, veuillez vous adresser à Benoit Archambault ([email protected])
Au plaisir! http://hec.acadam.com
PROGRAMME DE TUTORAT ENTRE ÉTUDIANTS DE HEC MONTRÉAL
ACADAM.COM
018 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // VOLUME 57, NUMÉRO 02
MARC D. [email protected]
Toit vert, r e c y c l a g e , É l e c t r o b a c ,
responsabilité sociale… Ces termes ont tous un dénominateur commun. Quel est-il? À la grande surprise de plusieurs, c’est HEC Montréal. Alors petite question, comment se porte le développement durable à l’École?
La réponse… je vous laisse juger par vous-même et d’ici la fin de l’année la rubrique développement durable sera en partie là pour vous aider à bâtir votre point de vue. En fait, il y a plusieurs projets terminés ou en cours qui sont malheureusement méconnus des étudiants de HEC. Un des objectifs de notre rubrique sera de vous informer des différentes avancées faites sur le campus et des évènements importants de l’année. De plus se grefferont quelques prises de position sur les débats actuels et la présentation de quelques innovations dans le domaine. Pour commencer l’année, voici une petite mise en contexte de la situation actuelle!
LES ACTEURSAu cours des dernières années, trois acteurs se partagent la mission de faire progresser le projet de Campus durable. Le premier et non le moindre, la Direction du développement durable. Un de ses rôles est d’assurer la mise en place et la coordination des différents projets à HEC Montréal. Deux groupes d’intérêts sont présents pour les étudiants, soit le Groupe HumaniTERRE (volet environnement, commerce équitable, micro-crédit, et consciences sociales en affaires) et l’association ABC (volet bénévolat social). Un nouveau joueur a fait son entrée cette année, l’Escouade DD qui est mené par le Vice-président développement durable de l’AEHEC.
LES PROJETSQu’en est-il des projets pour l’année 2012-2013? Je vous offre un petit aperçu sur les grands chantiers de cette session. Malheureusement, vous comprendrez que nous vous réservons quelques scoops pour le reste de l’année!
LE TOIT VERTIl ne s’agit pas d’une primeur, L’Intérêt en avait fait de ce thème une première page l’an passé ; il y aura un Toit vert à l’École. Petite mise à jour, c’est l’édifice Côte-Sainte-Catherine qui sera l’hôte de ce type de permaculture. L’idée du projet est venue d’un groupe d’étudiants au D.E.S.S. qui ont
soumis à un concours la possibilité d’avoir un toit vert à
HEC Montréal. La Direction du
développement durable a été charmée par cette idée
et a pris le flambeau en menant le projet à terme. Vous aurez droit aux détails les plus croustillants lors de la Semaine de l’environnement qui a pour thème cette année : l’agriculture urbaine et les toits verts (du 12 au 16 novembre 2012).
ÉVÈNEMENTS ÉCORESPONSABLESDans la vie étudiante, ce n’est pas les
activités qui manquent. Dans le but de faire de meilleurs évènements et de réduire l’impact environnemental, HumaniTERRE et l’AEHEC ont travaillé conjointement sur l’élaboration d’un Guide Évènement écoresponsable. Résultat, la naissance de l’Escouade DD qui aide les comités et étudiants à rendre leurs évènements plus verts.
ÉLECTROBACDepuis janvier 2012, la COOP électronique a un nouveau voisin! Un bac de récupération dont la particularité fait qu’il permet aux étudiants et membres du personnel de récupérer leurs différents objets électroniques. Philip Bénard, finissant de HEC, est l’entrepreneur derrière ce bac de déchets électronique. Il a créé l’entreprise Électrobac qui a pour mission d’offrir un service de récupération des petits électroniques dans différents espaces publics. Les résultats de l’an passé ont été plus que satisfaisants, le service d’Électrobac sera donc disponible dans tous les autres campus (UdeM, Polythecnique, Bréboeuf). Pour HEC Montréal, l’Électrobac est toujours disponible et subira une revitalisation esthétique cet automne. Alors, voilà un petit avant-gout de l’année qui s’en vient! L’équipe de L’Intérêt, en collaboration avec HumaniTERRE, tentera de vous tenir au courant du mieux que l’on peut. Si vous restez sur votre appétit et que vous voulez en savoir plus sur les différents projets deux solutions s’offrent à vous : lire les prochaines parutions de L’Intérêt ou encore vous impliquer en tant que journaliste — Intérêt/chef de projet — HumaniTERRE.
L’INTÉRÊT DÉVELOPPEMENT DURABLE//
La caricature de Melki
PROSPECTIVES DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’ANNÉE
ACTEURS
DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLEDIRECTEUR : JACQUES FORTINWWW.HEC.CA/DEVELOPPEMENT_DURABLE
GROUPE HUMANITERRELOCAL [email protected]
VOLUME 57, NUMÉRO 02 // 20 SEPTEMBRE AU 04 OCTOBRE 2012 // 019
L’INTÉRÊT SPORTIF//
SUDOKU - DIFFICILE /
12
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39
964
87
46
728
5 138
7
6 54
9723
1 37 8
4
62
69
5 4
26
57
L’INTÉRÊT - HEC MONTRÉALSOLUTION DISPONIBLE SUR :
la meilleure ambiance de football à montréal
Soyez de l’ action.
tailgate dès 10 hBillets à partir de 10 $
En vente : au cepsum / carabinsfootball.ca / 514 790-1111
samedi 22 septembre | 13 h au cepsum vs SHERBROOKE
ANDY FRANCHIT ENFIN LE MURRAYDepuis des a n n é e s , M u r r a y
mondial dans l’ombre de Federer, Nadal et Djokovic, se partageant tous les trophées du Grand Che-lem.
Mais cette année est particulière : Nadal fait pour le moment une saison quasi blanche due à des blessu-res à répétition, Djokovic peine à retrouver la forme de l’année dernière et Federer, certes n’est pas mort, et en grand champion a encore remporté cette année Wimbledon, mais semble tout de même sur la pente descendante.
En ayant marre de manger des médailles en choco-lat, Andy s’est alors dit qu’il serait enfin temps de remplir son armoire à trophées. Malgré une finale perdue à Wimbledon, le Britannique se donne une deuxième chance face à Roger Federer aux JO de
Londres et gagne cette fois-ci le Graal face à son public (voir article de la 1re parution).
Mais bon, au classement ATP, les JO comptent autant qu’un tournoi poussin amateur donc il faudrait maintenant s’attaquer aux choses sérieuses et gra-ver son nom sur une coupe du Grand Chelem.
Ça tombe bien, car l’US Open arrive et Andy est en confiance. Atteignant la finale d’un tour-noi du Grand Chelem pour la 5e fois, Murray gagne les deux premiers sets en finale face à Djokovic, mais perd les deux suivants... On se dit alors que la pres-sion et la fatigue joueront contre lui, mais comme dit précédemment, cette année est particulière... Cette fois-ci, Murray a encore du jus et termine le travail (7-6, 7-5, 2-6, 3-6, 6-2).
À force de persévérer, il peut enfin embrasser une coupe qui refusait jusqu’ici ses avances et lui dit aujourd’hui oui... Andy!
MARC [email protected]