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à TOUT âgE s n s n o n a t h C n t o h a C V oici la neuvième édition de « Chantons à tout âge — la Semaine du chant et de la musique avec les personnes âgées », neuf ans déjà ! Comme si c'était hier. Et pourtant en « regardant dans le rétroviseur » quel travail accompli, quelle énergie dépensée, quelle détermination manifestée ! Et surtout, quelle satisfac- tion de voir ce vaste mouvement se propager partout en France dans les EHPAD, les accueils de jour et les établissements hospitaliers, jusqu’au domicile des personnes âgées. Cette idée qui apparaissait utopique et insensée est non seulement devenue une réalité, mais elle est désormais portée par tous les partenaires de « Chantons à tout âge ». 600 manifestations dans plus de 250 hôpitaux et établissements gériatriques en France et aussi dans les DOM puisque cette année, la Guadeloupe a décidé de rejoindre le mouvement. Que soient remerciés ici tous les membres de la communauté hospitalière et médico-sociale, acteurs précieux et essentiels qui contribuent efficacement au succès de « la Semaine du chant et de la musique ». Que soient remerciés également les nombreux artistes qui accompagnent « Chantons à tout âge » depuis neuf ans. L’implication dont ils font preuve témoigne de l’attrait grandissant du monde artistique et culturel pour la « Semaine du chant et de la musique avec les personnes âgées ». L'anniversaire des dix ans approche et quand je projette les dix prochaines années, je sais que beaucoup reste à faire. La route est encore longue et les difficultés sur le chemin à parcourir seront nombreuses. « Chantons à tout âge », en dépit de son succès grandissant, demeure encore un espace éphémère — une semaine seule- ment ! Le rêve de tous les partenaires dans cette aventure est bien de construire pour les personnes âgées malades et isolées un espace permanent de vie, de joie de vivre. Le dixième anniversaire marquera le début de cette nouvelle étape. Un livre retraçant la fabuleuse épopée de ces dix dernières années est déjà en préparation, un blog fédérateur où nous pourrons échanger et partager souvenirs, photos et vidéos sera ouvert à la fin de l'année, des ateliers pluridisciplinaires sont programmés pour inscrire un espace permanent de vie et de création dans les établissements. Quelle belle perspective pour les années à venir ! Que cette prochaine « Semaine Chantons à tout âge » soit pour chacun un moment de plaisir, de joie partagé ! Dominique Spiess Fondatrice de Culture & Hôpital ÉDITO Chronique p. 2 Quelques rendez-vous à ne pas manquer p. 4-5 Dossier : Les bienfaits du chant et de la musique p. 6-9 Récits p. 10-11 Le colloque p. 12-14 Infos pratiques p. 15 9 e édITIOn LA SEMAINE DU CHANT ET DE LA MUSIQUE AVEC LES PERSONNES ÂGÉES SOMMAIRE 19 au 29 mai 2012 DANS LE CADRE DE L'ANNÉE EUROPÉENNE DU VIEILLISSEMENT ACTIF ET DE LA SOLIDARITÉ ENTRE LES GÉNÉRATIONS - 2012

Journal - Chantons à tout âge

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Découvrez la 9ème édition de "Chantons à tout âge - la Semaine du chant et de la musique avec les personnes âgées".

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à tOut âgE

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ohaCV

oici la neuvième édition de « Chantons à tout âge — la Semaine du chant et

de la musique avec les personnes âgées », neuf ans déjà ! Comme si c'était

hier. Et pourtant en « regardant dans le rétroviseur » quel travail accompli,

quelle énergie dépensée, quelle détermination manifestée ! Et surtout, quelle satisfac-

tion de voir ce vaste mouvement se propager partout en France dans les EHPAD, les

accueils de jour et les établissements hospitaliers, jusqu’au domicile des personnes

âgées. Cette idée qui apparaissait utopique et insensée est non seulement devenue

une réalité, mais elle est désormais portée par tous les partenaires de « Chantons à

tout âge ».

600 manifestations dans plus de 250 hôpitaux et établissements gériatriques

en France et aussi dans les DOM puisque cette année, la Guadeloupe a décidé de

rejoindre le mouvement.

Que soient remerciés ici tous les membres de la communauté hospitalière

et médico-sociale, acteurs précieux et essentiels qui contribuent efficacement au

succès de « la Semaine du chant et de la musique ». Que soient remerciés également

les nombreux artistes qui accompagnent « Chantons à tout âge » depuis neuf ans.

L’implication dont ils font preuve témoigne de l’attrait grandissant du monde artistique

et culturel pour la « Semaine du chant et de la musique avec les personnes âgées ».

L'anniversaire des dix ans approche et quand je projette les dix prochaines

années, je sais que beaucoup reste à faire. La route est encore longue et les difficultés

sur le chemin à parcourir seront nombreuses. « Chantons à tout âge », en dépit de

son succès grandissant, demeure encore un espace éphémère — une semaine seule-

ment ! Le rêve de tous les partenaires dans cette aventure est bien de construire

pour les personnes âgées malades et isolées un espace permanent de vie, de joie de

vivre. Le dixième anniversaire marquera le début de cette nouvelle étape. Un livre

retraçant la fabuleuse épopée de ces dix dernières années est déjà en préparation, un

blog fédérateur où nous pourrons échanger et partager souvenirs, photos et vidéos

sera ouvert à la fin de l'année, des ateliers pluridisciplinaires sont programmés pour

inscrire un espace permanent de vie et de création dans les établissements. Quelle

belle perspective pour les années à venir !

Que cette prochaine « Semaine Chantons à tout âge » soit pour chacun un moment

de plaisir, de joie partagé !

Dominique SpiessFondatrice de Culture & Hôpital

ÉDITO

Chronique p. 2

Quelques rendez-vous à ne pas manquer p. 4-5

Dossier : Les bienfaits du chant et de la musiquep. 6-9

Récitsp. 10-11

Le colloquep. 12-14

Infos pratiquesp. 15

9e édItIOn

LA SEMAINE

DU CHANT

ET DE LA MUSIQUE

AVEC LES PERSONNES ÂGÉES

SOMMAIRE

19 au 29 mai 2012

DANS LE CADRE DE L'ANNÉE EUROPÉENNE DU VIEILLISSEMENT ACTIF ET DE LA SOLIDARITÉ ENTRE LES GÉNÉRATIONS - 2012

CHRONIQUE

snsnona thC n

t

ohaC 2à tOut âgE

Par Geneviève Laroque, Présidente de la Fondation Nationale de Gérontologie

Nous avons chanté, enfants, à l’école et dans les jeux. Adolescents,

nous avons chanté, le long des « routes, longues, longues, marchant sans jamais

s’arrêter ». Plus tard, nous avons peut-être moins chanté, bien que je me

souvienne de voyages en voiture où parents et enfants chantaient (et parfois

braillaient) d’innombrables chansons de toute sorte qui rendaient le chemin

plus court. Plus tard encore, la voix cassée, osons-nous chanter encore ou

nous réfugions-nous dans une écoute plus ou moins attentive. Musique de

fond, musique entendue, musique écoutée, musique goûtée ? Musique plaisir,

musique soin ? Mais n’est-ce pas la même chose ce plaisir qui soigne ou ce

soin qui donne plaisir ?

Certains, passionnés, ont rendu la musique, la chanson, le chant à leurs

couleurs, à leurs odeurs, tant « les parfums, les couleurs et les sons se répon-

dent » et ils les ont apportés à ces plus malades, à ces plus vieux qui n’osaient

peut-être plus ou qui même n’étaient jamais entrés dans cette magie blanche

et irisée à la fois.

Et ça marche !

Des groupes, des chorales, des orchestres se montent, s’organisent,

se font connaitre à travers la France, composés de retraités – des deux gé-

nérations de retraités. Des animations chorales ou musicales se développent

dans les lieux d’accueil de personnes âgées plus ou moins fragilisées par la

maladie ou le très grand âge. Musiciens et soignants s’hybrident pour élaborer

des musiques traitantes, des « musicothérapies » — ils avaient commencé

avec les enfants et ils parcourent les âges !

On voit et on entend de ces vieilles personnes perdues dans le temps, perdues

à en avoir oublié la parole échangée, qui reviennent parmi nous en fredonnant

une mélodie d’avant, en retrouvant les paroles chantées voici tant d’années

et qui sont toujours là cachées, enfouies, ranimées par la musique, porteuse

de vie.

« ChAntOnS à tOut âgE », déjà 9 ans, seulement 9 ans : chanter

pour le plaisir et chanter pour animer la culture, cette richesse qui « reste

quand on a tout oublié » et qui, pourtant, s’enrichit de nouveaux souvenirs,

de nouveaux échanges entre artistes et accueillis, entre anciens et écoliers,

pêle-mêle et en bon ordre, entre partenaires, professionnels, parents, proches,

personnes âgées – mais âgées de tous les âges : les uns et les autres chantent,

écoutent, jouent, pensent, rêvent, pleurent peut-être aussi de nostalgie et de

douceur et rient ou sourient en même temps.

ChAntOnS à tOut âgE !

Vous chantiez, j’en suis fort aise, continuons donc maintenant !

Ensemble nous avons chantéTous d’une même haleine…

Chantons, pour passer le tempsLes amours joyeux…

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Dans les grandes villes, les bourgs, les quartiers, les centresd’animation, les salles de spectacle et les établissementsgériatriques la SEMAInE du ChAnt Et dE LA MuSIquE

— ChAntOnS à tOut âgE rassemble personnes âgées,communauté hospitalière et médico-sociale, musiciens etchanteurs professionnels et amateurs, jeunes des collèges,des lycées et des écoles de musique pour partager desmoments musicaux.

LES bIEnfAItS dE LA MuSIquE Et du ChAnt

L’apport de la musique et du chant dans les établissementsde santé n’est pas un enjeu modeste encore moins super-ficiel. Faire entrer le plaisir, le désir, l’émotion dans les lieuxd’accueil et de soins, c’est leur donner un sens en y insuf-flant la vie. Ouvrir les portes aux conservatoires, aux formations musicales, aux artistes, aux écoles et chorales,c’est replacer l’institution hospitalière au cœur de la ville.C’est créer un espace éphémère qui estompe la ruptureliée à la vie en institution et qui assure la continuité de lavie sociale.

LE gEStE Et LA pAROLE REdOnnéS

Aux pERSOnnES âgéES

La SEMAInE du ChAnt Et dE LA MuSIquE — ChAn-tOnS à tOut âgE participe à l'amélioration de l’accom-pagnement des personnes accueillies en institution. Ellecontribue à la création d’un environnement favorable audéveloppement d’une culture de la bientraitance au seindes institutions hospitalières. La participation des personnes âgées aux différentes manifestations favorise leurexpression et contribue à leur redonner le geste et la parole.

9e édition de la Semaine du chant et de la musique du 19 au 29 mai 2012

600 manifestations dans 250 établissements de gériatrie et centres hospitaliers à travers toute laFrance. Des artistes, des musiciens et des choristes à l’Hôpital pour une semaine de fête, de joie etd’émotion.

LA CuLtuRE CRéAtRICE dE LIEnS

La SEMAInE du ChAnt Et dE LA MuSIquE fait égale-ment sentir des effets bénéfiques sur le champ relationnelau sein des établissements. En modifiant les rapports entre soignants et patients, familles et bénévoles ChAntOnS à

tOut âgE fait naître de nouvelles relations de travail etbouscule le fonctionnement traditionnel de l’accompagne-ment. Enfin, en faisant porter un autre regard sur les personnes âgées ChAntOnS à tOut âgE inspire une société pour tous les âges et esquisse l’accueil dans les établissements gériatriques de demain.

LA MObILISAtIOn dE tOuS LES pROfESSIOnnELS

dE SAnté

Les membres de la communauté hospitalière et médico-sociale sont des acteurs précieux qui contribuent efficace-ment au succès de ChAntOnS à tOut âgE. Nombreuxparmi eux s’impliquent personnellement en tant qu’ar-tistes. Leur participation aux événements donne auxéchanges entre les patients et les soignants une autre dimension que celle des seuls soins.

un REndEz-vOuS InCOntOuRnAbLE pOuR LES AR-tIStES

De nombreux artistes accompagnent ChAntOnS à tOut

âgE dans cette aventure depuis neuf ans (Piano & Cie —Gabriella Torma- l’Ensemble Unis’sons — Malgosia Fender– Le Trio Duruflé – Magali Goimard – Aurore Beyneix – LeMadrigal de Paris, …).

L’implication dont ils font preuve témoigne de l’attrait gran-dissant du monde artistique et culturel pour cet événement.

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Scène du Centre d’animation Montgallet (paris 12e)vendredi 18 mai à 20h

LE quARtIER pREnddES COuLEuRS !Cette année les Couleurs du Quartier mettent l’art plastique à l’honneur, toujours bien sûr, accompagné d’in-terventions musicales. À l’occasion d’un après-midi festif, lesvoisins dans le 14e se rassemblent : personnes isolées, âgées,handicapées, mais aussi passants curieux, habitants de proxi-mité. Tous sont les bienvenus pour un moment convivial etartistique. En amont, des ateliers sont organisés dans lesétablissements de santé et les écoles primaires pour préparer ce vendredi créatif. Le projet, en partenariat avecles étudiants d’art-thérapie et de médiation culturelle del’Université I Panthéon-Sorbonne ou encore le Musée de laPoste, a pour but de créer au fil des ans des liens entre lesvoisins, qu’ils soient en établissements de santé ou non !

LES jEunES tALEntSS’OuvREnt à LA SAnté

Comme tous les ans depuis 2009, « ParisJeunes Talents » s’associe à « Chantons àTout Âge » en incitant les musiciens priméspar la Ville de Paris à donner des concertsen milieux hospitaliers. Les jeunes talents se rencontrent au préalable lorsd’une « Scène Ouverte » où ils peuvent en-tendre chacun la musique des autres. Ilsvont ensuite dans les services hospitaliers,dans les EHPAD ou dans les Accueils dejour jouer pour ceux qui ne peuvent pas sedéplacer. Cette année, la Scène Ouverte seplace en ouverture de la Semaine.

ChAntER fAIt gRAndIR LES LIEnS

LESRENDEZ-VOUS ÀNE PASMANQUER !

ACTUALITÉS

place de la garenne (paris 14e) vendredi 25 mai à 14h

Chanter et Grandir Ensemble est un projet intergénération-nel qui propose à des jeunes écoliers et collégiens de chanter avec les personnes âgées vivant en établissementsde santé. Mais l’originalité de Chanter et Grandir Ensemblene s’arrête pas là, elle réside dans une écriture collective dechansons. Les jeunes et les personnes âgées hospitalisées du18e arrondissement se rencontrent à de nombreuses reprises pour concevoir paroles et musique, créant ainsi desliens artistiques et humains. La représentation finale est lepoint d’orgue festif de tous les moments passés ensemble.Le groupe de compositeurs a ainsi le plaisir de chanter sespropres œuvres.

hôpital bretonneau Ap-hp (paris 18e),mardi 22 mai 15 h hôtel dieu Ap-hp

Amphithéâtre Lapersonne1, parvis Notre-Dame75004 Paris

jeudi 24 mai 2012 de 9h30 à 17h

LA vOIx, pARtEnAIRE du SOIn

La communication non-verbale est un lan-gage indispensable pour celui qui prendsoin d’autrui. Faire de sa voix un outil desoin. Comment l’utiliser pour prendresoin ?Une journée conçue pour donner des outils de connaissance et identifier ces éléments de base. À partir de tempsd’enseignement et d’exercices vocaux.

Formation gratuiteVoir le dossier pages 12-14.

INSCRIPTIONS : WWW.CULTUREHOPITAL.ORG

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LESRENDEZ-VOUS ÀNE PASMANQUER !

un pARtEnARIAt nOvAtEuR SuR LE 20E ARROndISSEMEnt

Par Dorothée CLAUDE, Directrice Adjointe de la Résidence Alquier Debrousse (Paris)L’équipe de direction de résidence Alquier Debrousse s’attache à favoriserl’ouverture de l’établissement sur le quartier et la ville, en développant demultiples partenariats culturels et sociaux comme l’Ensemble orchestral deParis, qui est devenu très récemment l’Orchestre de chambre de Paris. Cetteformation musicale de grande qualité s’est en effet installée « en résidence »pour une durée de 18 mois sur une zone à mi-chemin entre l’est du 20èmearrondissement et la commune de Bagnolet, en se donnant pour mission deproposer à ceux qui n’en ont guère l’habitude de découvrir le répertoired’un orchestre de chambre au travers des instruments et de la voix. Il s’agitd’une démarche éthique et responsable que l’orchestre décline autour dequatre objectifs : éducation, territoires, solidarité et insertion professionnelle.La Semaine Chantons à tout âge met à l’honneur ce partenariat par la programmation de trois manifestations singulières : un concert public, uneprésentation pédagogique de violons à une classe de C.P. suivie d’un concertavec les élèves et les personnes âgées, un « jeu vocal » animé par un chanteuravec les résidents.Nul doute que ces échanges musicaux et vocaux permettront au plus grandnombre de tisser des liens chaleureux en mêlant tous les âges de la vie !

Résidence Alquier debrousse (paris 20e)Les après-midis des 20, 22 et 25 mai

LA SEMAInE du ChAnt à LA guAdELOupE !Par Marc JASMIN, Responsable de l’Animation et Huguette PALIN Anima-trice au Centre Hospitalier de Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe 971)Le service Animation du Centre Hospitalier de Capesterre-Belle-Eau a mis en place depuis maintenantsix ans un atelier de chant en partenariat avec l’école demusique de la ville. L’objectif principal de cette action estla transmission du patrimoine musical de l’archipel guadeloupéen. En effet, le chant et la musique rythmentau quotidien la  vie des Guadeloupéens : Chants de labeurpour cadencer le dur travail des paysans dans leurschamps de canne à sucre et de banane  ; Chants pour célébrer une naissance ; Chants de veillée mortuaire pouraccompagner le deuil ; Chants de fêtes ou de carnaval faisant battre les cœurs au son du tambour. Les rencontres entre les écoliers et les résidents duCHCBE favorisent le maintien du lien social, les relationsintergénérationnelles et valorisent les savoirs culturelsdans la transmission par le chant. Dans notre répertoire, on peut citer « La Guadelou-péenne » chantée sur un rythme de biguine, succès et reprise du groupe MALAVOI. On peut également citer lachanson « Fos a péyi la » (traduction  : « La force dupays »), chanson d’un jeune artiste talentueux accompa-gné du groupe Kassav.Ce qui démontre que le chant représente une force culturelle pour la Guadeloupe.

Centre hospitalier de Capesterre-belle-Eau (guadeloupe 971)Le 26 mai à 15 h

LES CLASSIquES dES CLASSIquES !Toujours de nombreux spectacles de musique classique au sein de la « Semaine du chant et de lamusique - Chantons à tout âge »! Chaque année,opéra, opérette, récital de chant, de piano, concertosont au programme. Cette année, on peut notam-ment entendre l'opéra bouffe "La Belle Hélène"d'Offenbach interprété par Cantus Félix ou les chanteuses lyriques Ana Rita Pereira et Aurore Beyneix, la Joueuse de Luth Pascale Boquet, l’Ensem-ble de guitares du Conservatoire de Massy ainsi quel’ensemble baroque dirigé par Colette Hochain.Cette richesse dans cette diversité permet tout autant de faire réentendre des compositions célèbres que de faire découvrir au public hospitalierdes morceaux rares du registre si étendu de la musique classique.

- «La Belle Hélène» au Centre Hospitalier de Beauvais (40)le 19 mai à 15h.- Récital lyrique avec Ana Rita Pereira à l’Hôpital La CollégialeAP-HP (75) le 21 mai à 15h.- Concert de Luth avec Pascale Boquet à l’Accueil de Jour Alz-heimer Delta 7 de Villejuif (94) le 23 mai à 14h30.- Ensemble de guitares du Conservatoire de Massy sous la di-rection de Angelo Petronio à la Résidence de Massy Vilmorin(91) le 26 mai à 16h30.- Récital avec Aurore Beyneix, soprane à l’Hôpital Sainte-PérineAP-HP (75) le 28 mai à 15h.- Ensemble Baroque d’élèves de conservatoire dirigé par Colette Hochain à l’Hôpital La Rochefoucauld AP-HP (75) le29 mai à 15h.

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Ce projet de chorale est né suite à un partenariat entre la chorale « À Cœur Joie »Paris Centre et la Fondation Léopold Bellan dans le cadre du Réseau Culture VilleSanté Île-de-France.

Les enfants de la « Cantourelle » de Bois-Colombes

(92) faisant partie d’« À Cœur Joie » ont chanté plusieurs fois

au sein de la résidence Léopold Bellan de cette même ville.

Les résidents semblant heureux de chanter avec des plus

jeunes, nous sommes allés plus loin. C’est ainsi que le projet

« Au Cœur de la Ville » a vu le jour : nous voulions créer une

chorale de quartier qui répéterait au sein de la résidence. Que

la Ville rentre au sein de l’Établissement. Un signe fort pour

témoigner qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à chanter, une

manière de faciliter la participation des résidents et d’en

contourner les difficultés logistiques pour organiser les

répétitions.

C’est ainsi

que le 2 janvier 2012,

40 personnes (25 voi-

sins et 15 résidents)

se sont retrouvées

pour la première fois en

répétition autour de

Micha Stafford, chef de

chœur et experte en accessibilité musicale.

« Un chouette rendez-vous. Nous, en venant de l’ex-

térieur, on apporte un peu du monde, de notre ville, de la

mode… Abolissant les barrières, les ghettos, nous apprenons

à nous connaître et à échanger. Quel plaisir lorsque nous écla-

tons ensemble de rire parce que nous avons du mal à exécuter

ce que la chef de chœur nous demande ! Le professionnalisme

du chef de chœur place à un niveau de qualité cet apprentis-

sage. Personnellement cela me fait du bien pour réapprendre

à respirer, à faire marcher ma mémoire, à développer mon

écoute pour mieux vieillir (je suis une septuagénaire).

Approcher d’une autre façon une résidence de personnes

âgées va contribuer à enlever les peurs et les préjugés,

faciliter notre entrée lorsque le moment sera venu. Je félicite

Micha et la direction de Léopold Bellan pour cette initiative

remarquable. J’espère qu’elle va se fortifier et faire de nom-

breux petits » écrit Marie-Annick, soprane dans la chorale.

Nous répétons tous les quinze jours. À chaque fois, la

solidarité se fait plus forte. Venant d’horizons divers, le chant

nous rassemble, fédère des personnes qui, sans la chorale,

ne se seraient pas côtoyées.

Une fois par trimestre, « Au Cœur de la Ville » et

la Cantourelle de Bois-Colombes se retrouvent ensemble.

La vie rentre dans l’établisse-

ment. «  Vous êtes notre

soleil, il y a du brassage.

Quand vous venez, ça

bouge » explique une sala-

riée de la résidence

Léopold Bellan. Des enfants

et leurs familles viennent à la

résidence non pas pour

visiter un de leurs proches, mais pour chanter ensemble.

Dégagée de la charge émotionnelle de voir un membre de

leur famille en institution, des liens inattendus se créent

entre quatre générations. « Les enfants ne se rendent pas

compte du bonheur qu’ils apportent aux résidents, mais c’est

énorme », commente une maman de la chorale d’enfant.

DOSSIER : LES BIENFAITS DUCHANT ET DE LA MUSIQUE

Au Cœur de la Ville !Par Micha Stafford, Psychologue, experte en accessibilité musicale et chef de chœur

Approcher d’une autre façon une rési-dence de personnes âgées va contribuer à

enlever les peurs et les préjugés, faciliter notreentrée lorsque le moment sera venu.‘‘

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Depuis juillet 2011, une politique socioculturelle a débuté au sein de l’hôpitalRothschild, dont l’offre de soin la plus importante concerne les secteurs de lagériatrie et celui de la médecine physique et la rééducation.

Par Christiane Boudier, Cadre supérieur - Chargée de Coordination, Politique Socioculturelle de l’Hôpital Rothschild (AP-HP)

Le temps d’un autre type de soin

Ces actions sont fondées sur le principe d’une

programmation régulière et exigeante. Nous avons rencontré

plusieurs interlocuteurs, à partir d’une grille d’entretien éla-

borée de manière à aborder les axes essentiels de la politique

mise en œuvre dans l’établissement. Ces points sont relatifs à

la connaissance et aux caractéristiques des démarches de

cette politique, à la perception d’éventuels changements au

niveau des patients, aidants et soignants, à la représentation

de l’art et de la culture à l’hôpital, aux éventuels freins ren-

contrés durant son élaboration, à l’impact de cette politique

auprès des patients et au besoin d’aide s’il existe.

Les rencontres ont eu

lieu courant mars 2012. Elles ont

concerné les représentants par-

tenaires bénévoles dans la mise

en œuvre de cette politique et

les professionnels soignants.

Dans l’ordre des rencontres, l’ad-

joint du directeur du conservatoire de musique, un médecin

exerçant en service de gériatrie, la directrice de l’établisse-

ment, une cadre supérieur, un infirmier et deux aides-soignants.

L’élaboration de la politique socioculturelle de l’éta-

blissement est réalisée à partir d’un calendrier mensuel des

événements qui est affiché au niveau du rez-de-chaussée,

de l’accueil des services et dans les postes de soins. Chaque

événement est ainsi annoncé par des affiches posées dans les

secteurs clés de l’hôpital et distribués avec le calendrier des

programmations aux patients sur leurs plateaux repas.

De nombreux partenariats bénévoles ont été établis

et permettent d’offrir aux patients, aux familles et aux

personnels plusieurs types d’événements (concerts, spectacles

de théâtre, opérettes, danse ou chant), dans une salle située

au rez-de chaussée de l’hôpital. Pour compléter ces program-

mations, diverses animations sont organisées à proximité des

patients directement dans leur service. Il peut s’agir d’ateliers

ludothèque, ou de chants, de lecture au chevet, de peinture

sur soie ou de mini concerts. L’Art Thérapie vient compléter

cette politique, en alliant l’art au soin. Enfin, depuis septem-

bre 2011, une exposition mensuelle est organisée dans le

hall de l’hôpital. Elle permet de présenter l’art sous toutes

ses formes, des photographes, peintres et sculpteurs se sont

ainsi succédé. Pour le conservatoire de musique, « l’objectif

est de réussir à faire sortir les patients de leur chambre, de

leur donner envie ainsi qu’aux soignants de se cultiver.

Car dans le public, il y des gens qui n’ont pas forcément

« l’appétit » d’entendre de la musique classique. Notre rôle

consiste donc à donner l’accès à ce type de culture. Il faut

« former l’oreille » des personnes. Les manifestations que

nous proposons ont la

volonté d’être légères

et envolées, pour aider

les patients à oublier

qu’ils sont à l’hôpital en

mobilisant leur attention

sur autre chose que le soin ».

Ces interventions ont déjà suscité un fort engoue-

ment et commencent à recréer du lien au sein de l’hôpital.

Un médecin commente qu’il est très favorable à cette

dynamique : «  Pour moi, ces actions sont très importantes,

il s’agit d’une véritable prise en charge des patients. De plus,

ça ne peut apporter que de bonnes choses aux patients, aux

familles et aux personnels, en termes de lien ».

Ces actions participent de plus, à une volonté

d’ouvrir l’hôpital sur l’extérieur en impliquant ensemble les

acteurs culturels, associatifs et soignants. Une cadre supérieur

témoigne : « Il y a beaucoup de choses de faites avec une com-

munication régulière. Des choses que je n’aurais pas pensé

possibles dans un hôpital, comme du théâtre, de la lecture ou

de la musique. Faire des lectures auprès des patients par

exemple, je trouve que c’est un temps du soin. Je ne pensais

pas imaginable de pouvoir organiser des soirées ou des

spectacles dans un hôpital. Cette politique apporte quelque

L’objectif est de réussir à faire sortir les patients de leur chambre, de leur donner envieainsi qu’aux soignants de se cultiver.‘ ‘

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ohaC 8à tOut âgE

chose en plus et on sent vraiment l’envie d’en faire encore plus.

Et c’est très stimulant pour les acteurs qui travaillent à l’hôpital.

Ce type de démarche permet de faire entrer la vie dans l’hôpi-

tal. On sent maintenant dans l’hôpital quelque chose de plus

humain. Le « blanc de l’hôpital disparaît un peu ».

Cependant, force est de constater que l’action

culturelle en secteur hospitalier, même si elle existe depuis un

certain nombre d’années ne va pas de soi. Il existe des

réticences à reconnaître ces actions comme étant légitimes

et contributives aux soins. Pour l’instant, seuls les médecins

s’impliquent vraiment. Maintenant, les patients hospitalisés

longtemps ont un projet et ils sont remobilisés. Ils réussissent

à se projeter dans le temps. Par exemple deux femmes âgées

voisines de chambre sont allées ensemble à un spectacle et

depuis, elles passent leur journée à échanger. Cette dynamique

culturelle crée du lien entre les personnes et c’est bien, car

l’hôpital en a besoin. Du côté des soignants, je n’ai pas beau-

coup d’écho pour l’instant. Les AS (aides-soignants) ont envie

de participer, mais pour l’instant ce n’est pas toujours possible.

Il manque encore des recrutements dans ce secteur. De plus,

pour les soignants ce n’est pas considéré comme prioritaire.

J’ai déjà entendu des soignants dire que ce n’est pas leur rôle

de descendre les patients au spectacle. Tandis que moi je pense

que c’est très important. Il faut

trouver les moyens pour sen-

sibiliser les personnels à l’art

et à la culture à l’hôpital.

Les freins majeurs

présents actuellement, sont

notamment relatifs au manque de moyens financiers pour par-

venir à instituer une politique pérenne, associés à l’insuffisance

de personnels de soin et à ceux dédiés à l’animation et au

transport des patients vers les événements culturels situés en

dehors de leur service. Une cadre supérieur raconte : « J’ai su

pour un patient âgé, pianiste de métier, dépressif à son arrivée.

qu’il s’est amélioré en trois semaines, car il a pu jouer du piano

et a retrouvé l’envie de jouer, de parler et d’échanger avec les

autres. Cette démarche d’animation est respectée par les

soignants. On en parle comme quelque chose qui devient

du quotidien, comme nécessaire. Au début, il y a eu des in-

terrogations. On se demandait quel était l’intérêt et pour-

quoi. Il y a maintenant un vrai intérêt du côté des patients ».

Un infirmier et deux aides-soignants témoignent: « Oui, il

faut descendre les patients en salle de spectacle et ça prend

du temps ».

En fait, l’objectif est de parvenir à rendre visible la po-

litique socioculturelle menée au sein de l’hôpital en modifiant

ses représentations auprès des soignants pour réussir à les

fédérer et à participer aux actions menées. La directrice de

l’établissement estime que les choses vont évoluer par l’in-

termédiaire peut-être des patients: « En termes d’impact, oui,

on perçoit que des choses se passent, car les patients nous

font part de leur satisfaction, de tout ce qui leur a été proposé

durant leur séjour ou au moment de leur sortie de l’hôpital

(pièce de théâtre, concerts et animations diverses). Cette

prise en charge a un impact sur la maladie ».

Parvenir ainsi à démontrer comment la politique so-

cioculturelle contribue à restaurer les liens entre les acteurs

soignants, patients et leurs familles et surtout comment elle

doit être envisagée comme étant partie prenante du soin à

part entière. La directrice de l’établissement soutient ce pro-

jet : « Il s’agit du temps d’un autre type de soin. Pour que

cette politique soit vécue d’une bonne manière, il faut éviter

le rejet, par les soignants, pour qu’ils comprennent que les

malades en profitent vraiment. C'est-à-dire planifier les

temps de culture et accueillir mieux les bénévoles ».

Il nous reste à réussir à sensibiliser les personnels

(cadres et soignants) à reconsidérer la politique sociocultu-

relle à l’hôpital, comme un acte de soin à part entière et en

tant que soin de bientrai-

tance. Autrement dit, uti-

liser le temps hospitalier

comme du temps de réin-

sertion, de sociabilité, de vie

relationnelle.

Ces démarches sont situées à la frontière du soin,

elles doivent permettre de soigner encore mieux les

personnes hospitalisées tout en contribuant à gérer les

risques liés à l’hospitalisation (douleur, solitude, souffrance

morale, repli sur soi et fin de vie). « Personnellement, j’estime

que beaucoup de choses ont été faites, dans beaucoup de

directions. Ces actions contribuent à ouvrir l’hôpital sur autre

chose que la maladie ». indique la directrice de l’établissement.

Ces actions contribuent à ouvrir l’hô-pital sur autre chose que la maladie.‘

DOSSIER : LES BIENFAITS DUCHANT ET DE LA MUSIQUE

9DOSSIER

L’activité du chant a le mérite de faire naître des

sourires sur les visages, d’apporter du bonheur, de la joie, mais

aussi parfois des larmes d’émotion.

Il vous suffit de vous installer à côté d’un ou de plu-

sieurs résidents et de commencer à fredonner un petit air et la

magie commence… Cette magie, c’est simplement la chanson.

Il faut avoir vu une personne très dépendante, aux

mouvements très limités, battre la mesure du bout de ses

doigts en écoutant une chanson, pour comprendre à quel

point cette activité est importante dans un EHPAD.

Bien entendu, si la nature ne vous a pas fait le don

d’une voix mélodieuse, il est recommandé, pour le bien de

tous, de faire appel à des professionnels pour animer des évé-

nements particuliers avec un public nombreux. Cela ne doit

bien évidement pas vous empêcher de chanter au quotidien

avec les résidents.

Pour la raison évoquée précédemment, nous avons

fait appel au spectacle « Tous à bord », proposé par deux

artistes, afin d’égayer une journée de la semaine « Chantons

à tout âge » à laquelle nous participons.

« Tous à bord » est un spectacle musical et visuel, qui

s’appuie sur la chanson pour nous faire voyager. Eliott, le com-

mandant de bord et Juliette, l’hôtesse de l’air nous emmènent

dans un vol autour du monde avec des escales prestigieuses :

Venise, l’Afrique, la Grèce, le Pérou, l’Espagne et bien sûr…

Paris !

Les artistes, Patrick et Frédérique Rondolat, ont su

utiliser le support de la chanson pour faire parcourir toute la

planète aux résidents. Nous pouvons y voir de magnifiques

images projetées sur grand écran, des danses et des vêtements

folkloriques de chaque lieu que nous visitons et même tester

nos connaissances sur certains pays grâce à un quiz.

Avec ce spectacle nous pouvons nous rendre

compte que la chanson n’est pas simplement un prétexte

pour s’amuser mais qu’elle permet également de voyager,

de faire revenir à la surface de vieux souvenirs, des vacances

dans un pays peut-être, de faire travailler sa mémoire pour

se rappeler ce qu’on y mange et les endroits à visiter.

J’ai pu m’entretenir avec Patrick et Frédérique,

notamment sur l’un des moments les plus marquants de leur

présentation artistique, un moment qui les touche profon-

dément : l’échange avec les résidents : « Pour nous, un des

moments précieux est lorsque les personnes se déplacent

pour venir nous remercier alors que nous rangeons notre

matériel. Certaines vous serrent très fort contre elles,

d’autres veulent à tout prix nous faire un petit cadeau, c’est

vraiment émouvant. Nous savons que leurs remerciements

viennent directement de leur cœur. Nous nous sentons

aussi très proches d’eux lorsque spontanément ils nous

accompagnent sur une chanson qu’ils connaissent ou sim-

plement bougent leurs doigts, leur tête, leurs pieds au son

de nos voix… Ce ne sont pas nos voix mais la musique qui

a ce pouvoir magique de nous faire oublier nos petites et

grandes misères et de nous remplir d’enthousiasme et de

joie ! »

Si des personnes offrent leur gratitude avec tant de

générosité, c’est qu’elles ont vécu au plus profond d’elle-

même des instants merveilleux, magiques.

Alors souhaitons longue vie à la chanson en EHPAD,

quel que soit l’instant ou le motif, un repas, une toilette, une

attente, dans tous les cas c’est toujours un grand plaisir,

un vrai bonheur.

Les animations sont variées au sein d’un EHPAD. Cependant, il en est une particu-lière qui a l’avantage de réunir tous les résidents, quel que soit leur niveau d’au-tonomie ou leur condition sociale.

Par Jean-Louis Audibert, animateur à l’EHPAD Korian Croix-Périgourd (Saint Cyr sur Loire 37)

Des bienfaits du tour de chants

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ohaC 10à tOut âgE

L’ARTISTE

LA VILLE

RÉCITS

L’Hôpital et les conservatoires municipaux

Par Jean-Louis Vicart, Chargé de mission pour l’Action Culturelle dansles conservatoires de la Ville de Paris

Depuis les années 80, les missions des conservatoiresont été considérablement élargies. Celles-ci ont faitl’objet de textes officiels produits par l’État parmi

lesquels la « Charte de l’enseignement spécialisé de danse,musique et théâtre » rendue publique en janvier 2001 quisoulignait les missions culturelles et territoriales des éta-blissements d’enseignement. En 2006, le schéma d’orienta-tion pédagogique qui avait pour objet de préciser lesmodalités de mise en œuvre de ces missions rappelait lesenjeux culturels et sociaux. Ainsi, les conservatoires sontinvités à partager leurs ressources et leurs actions avec desorganismes culturels. « D’autres lieux de vie sociale peuventaussi bénéficier des dimensions de diffusion ou de pratiqueartistique dont l’établissement est porteur ou qu’il met envaleur  ». Aux côtés des crèches, maisons de retraite, prisons, le schéma d’orientation mentionne également leshôpitaux et soulignant qu’ainsi, « les établissements partici-pent à une politique culturelle de territoire ».Soucieux de remplir ces missions élargies, les conserva-toires parisiens ont tissé des liens avec de nombreusesstructures éducatives, culturelles et sociales et en particulieravec les hôpitaux. Si les partenariats avec le milieu hospita-lier sont encore inégalement répartis sur l’ensemble du territoire parisien, certains d’entre eux sont aujourd’huitrès bien engagés et seront rapidement consolidés. Il n’y apas à douter que, dans un avenir proche, le nombre de cescollaborations grandira et offrira de belles rencontres humaines et artistiques.

Si je veux devenir musicien,quel musicien ?

Par Arthur des Ligneris, saxophoniste

Si je me considère déjà musicien, comment puis-je à mon niveau apporter quelque chose àla société ?

Ce sont les deux questions qui m’ont poussé àjouer dans le milieu hospitalier. Je me suis produit trois fois dans une maison de retraite pour personnes souffrant de la maladied’Alzheimer, et une autre fois encore en milieu hospitalier. C’est peu, mais quel enrichissement ! Etce n’est qu’un début !Étudier la musique n’est pas chose facile, contraire-ment à ce que certains croient. La compétition estrude et les perspectives d’avenir ne donnent pastoujours très envie. Comment fait-on alors pourcontinuer à y croire ? J’ai besoin de sentir que même si je suis une cigalequi chante en attendant l’hiver, je suis une cigale quiapporte un mieux-être autour d’elle (et il faut beau-coup de travail pour être une bonne cigale !).Quand on joue en milieu hospitalier, on est face àun public de cœur, autrement plus averti que desmusiciens. Les personnes âgées, et plus particuliè-rement celles souffrant de la maladie d’Alzheimerentendent avec leur cœur. Malgré la difficulté quej’ai parfois à commencer un concert, car c’est toujours difficile de sentir une foule de regards sursoi, sans la barrière de la scène, une fois que je joue,je sens une écoute d’une qualité incroyable, commesi le public ressentait chaque variation de mon jeu.À la fin, ce sont les rencontres, souvent en demi-teintes timides pour commencer, comme sinous étions gênés que la musique s’arrête et que jeredevienne le jeune (presque) inconnu qui est arrivédeux heures plus tôt. Puis, certains regards se fontinsistants et plusieurs personnes viennent me parler.J’ai parfois été bouleversé par un regard ou une poignée de main d’une force surprenante, traduisantune émotion qu’aucun compliment ne saurait traduire. Ce sont des marques de reconnaissancequi ont nourri le musicien en moi bien plus que tousles compliments que j’ai pu recevoir par ailleurs. Je

ne pense pas pouvoir les oublier.‘

11

LE SOINChants et apprentissages musicauxchez des patients Alzheimer à unstade sévère

Par Hervé Platel, Professeur de Neuropsychologie — InsermU1077, Université de Caen

En maison de retraite, le personnel soignant sait bienque faire chanter des personnes âgées saines, oumême avec des déficits cognitifs, reste une activité

facile à mettre en œuvre, très engageante et mobilisante.Ainsi, l’observation de résidents chantant «  de mé-moire » des chants anciens et familiers, malgré un tableauclinique parfois sévère, est assez courante. Ce qui l’estmoins, ce sont les résultats d’une pratique que nousavons mise en place depuis quelques années avec le docteur Letortu dans une unité Alzheimer de Biéville-Beuville («  Les Pervenches  », Groupe Hom’age), àquelques kilomètres de Caen (Calvados). Nous avonscréé des ateliers d’apprentissage de « chants nouveaux »,c’est-à-dire inconnus des résidents. L’apprentissage sefait en petits groupes, le chant est appris phrase par phrase, par répétitions, au cours de séances hebdo-madaires d’une heure trente environ. Bien que les sujetsparticipant à ces ateliers aient des troubles sévères dela mémoire, nous avons pu constater qu’une chansonnouvelle, d’une dizaine de lignes, devient familière enmoins de huit semaines, et que la présentation du textesuscite ensuite assez facilement la production de la mélodie. De manière surprenante, certains patients sesont donc révélés capables d’apprendre ces « chantsnouveaux », mais aussi de les produire spontanément,même après un arrêt de plus de 4 mois.Les travaux comportementaux menés en parallèle àcette expérience clinique [1] permettent de révéler unecapacité de familiarisation pour du matériel musical nouveau (correspondant à des extraits réels de musiques instrumentales) chez des patients Alzheimer àun stade modéré à sévère de la maladie (MMS entre 7et 15). De plus, ce sentiment de familiarité pour la mu-sique est significativement plus fort que pour du matériellinguistique nouveau (enregistrements audio d’histoiresou de poèmes courts). Plus précisément, la présentationindividuelle au cours de séances répétées pendant 8 jours des différents stimuli sonores musicaux ou linguistiques montre une augmentation très significativedu sentiment de familiarité entre les premières et dernières séances d’exposition. Comparativement à desitems distracteurs appariés, les patients présentent unsentiment de familiarité significativement plus fort pourles items exposés par rapport aux items nouveaux. À distance de ces séances d’exposition (deux mois et

demi plus tard), nous observons que seuls les itemsmusicaux présentent encore un fort sentiment de familiarité (qui ne s’atténue pas), alors que le niveau defamiliarité des stimuli linguistiques diminue drastique-ment. Ces observations plaident en faveur d’un systèmede mémoire à long terme musical distinct, et confirmentla préservation étonnante de ces représentations musi-cales chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer.Parmi les explications plausibles concernant le maintienprivilégié de la mémoire musicale, il y a le caractère plusdiffus des réseaux cérébraux engagés dans la mémoiremusicale par rapport à la mémoire des mots, commenous avons pu le démontrer par des études de neuroi-magerie fonctionnelle chez des sujets sains [2], montrantque la mémoire verbale engage des réseaux neuraux uniquement de l’hémisphère gauche, alors que la mémoire musicale implique les deux hémisphères cérébraux (Figure 1).Ainsi, dans le domaine des maladies neurodégénératives,la musique et le chant constituent des supports intéres-sants dans la régulation de l’humeur, mais semblent surtout permettre une stimulation cognitive qui nous a permis de révéler des capacités préservées d’appren-tissage implicite jusqu’à un stade avancé de la pathologie.Ces pratiques permettent également d’augmenter la qualité relationnelle et d’interaction sociale de ces patients, phénomène qui est aussi à l’œuvre dans certainsateliers peinture. Il nous semble que la force de ces applications tient au fait qu’elles peuvent être expliquéespar des mécanismes neurophysiologiques et faire ainsil’objet de validation scientifique. Il reste beaucoup à faireen ce domaine, et il nous paraît nécessaire que les inter-venants de ces pratiques n’ignorent plus le cerveau etque chaque unité spécialisée en EHPAD puisse mettreen place une collaboration avec des équipes de recherche en neuropsychologie afin que les ateliers deviennent de véritables « laboratoires de vie ».

[1] Samson S, Dellacherie D, Platel H (2009) Emotional power ofmusic in patients with memory disorders : clinical implications ofcognitive neuroscience. Ann N Y Acad Sci 1169 : 245-55.[2] Groussard M, Rauchs G, Landeau B, Viader F, Desgranges B, Eus-tache F, Platel H (2010) The neural substrates of musical memoryrevealed by fMRI and two semantic tasks. NeuroImage 53 : 1301-1309.

Patterns d’activités cérébrales pour une épreuve demémoire musicale (en rouge), et pour une épreuvede mémoire verbale (en bleu). En jaune, les régions

cérébrales communes pour la musique et le langage.

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ohaC 12à tOut âgE

Soutien vocal et rééducation par la voix

Issu du mot latin, communicare, le verbe communiquer signifie : « participer à ». Il revêt l’idée de « partage », mais aussi « transmission ». Aujourd’hui la commu-nication pourrait définir le lien établi entre plusieurs personnes ou partenaires

différents utilisant un moyen de transmission, permettant l’échange.

Les chercheurs Claude Shannon, Norbert Wiemer et

Edmund Jacobson ont tour à tour démontré les fonde-

ments de la théorie de la communication. Le schéma

de Shannon, approfondi par Wiemer, décrit précisément le

mécanisme communicatif de l’émetteur au récepteur avec

son codage et décodage. Jacobson a, quant à lui, lui travaillé

sur les différentes fonctions d’un message, de l’expression

des émotions à la description en passant par le jeu des

mots.

LES dIfféREntS MOdES dE COMMunICAtIOn

• La communication verbale est construite à partir

de trois axes :

- La fonction cognitive est l’ensemble des processus psy-

chiques qui aboutissent à la connaissance. On a l’habitude

de dire : « Ce qui ce conçoit bien, s’énonce bien ». Pourtant

on s’aperçoit comment notre pensée se clarifie au fur et

mesure que les mots viennent aux lèvres. La communica-

tion verbale est le processus actif qui consiste par notre

volonté de traduction de notre pensée à signifier quelque

chose à l’autre.

- La phonation est l’ensemble des phénomènes aboutissant à

l’émission de son. Pour que ce processus fonctionne, trois

facteurs sont nécessaires : la respiration, la diction et la voix.

S’ajoutant à ces procédés mécaniques, quatre autres

aspects jouent un rôle au niveau de la phonation  : le

volume, la hauteur, le timbre et le débit.

On le sait, la voix a un impact important sur la communi-

cation. Elle peut favoriser l’écoute ou au contraire l’agacer.

C’est ainsi que la voix s’adapte en permanence au discours

(choix des mots), état émotionnel (joie, colère ou timidité).

- Le contexte social, quant à lui, montre que la construction

du message se réalise à partir ou en référence à une langue

donnée. Mais la langue est un code imparfait. Par exemple,

un même mot peut avoir plusieurs sens, ou plusieurs mots

différents peuvent signifier la même chose. Seul le contexte

permet de trancher. Au niveau de l’émetteur, le message

peut-être perturbé par plusieurs choses : lapsus, fatigue, émo-

tion, troubles mentaux, emploi de tics verbaux ou emploi de

mots inadéquats. Au niveau du récepteur  : il s’agit de la

compréhension du message. Il faut savoir qu’un message

n’est jamais tout à fait entendu et compris, pour le récepteur,

tel qu’il a été émis par l’émetteur.

• Le silence, est une composante de la communication. La

société contemporaine ne supporte pas le silence, perçu

comme gênant. Pourtant, la parole en a besoin. Il faut le res-

pecter. Le silence représente un langage à lui tout seul, dans

le sens où chaque silence a une signification particulière (ré-

flexion, respect, indifférence, prudence, inhibition ou écoute).

• La communication non verbale, est un langage du

corps au travers des gestes, mimiques et postures. (le regard,

l’expression, le toucher). Le regard traduit l’état intime de la

personne. Ce sont les pensées et les émotions qui animent

le langage corporel.

En tant que soignants, nous nous devons de connaître et

d’identifier les éléments de base de la communication dans

notre prise en charge des personnes sensibles.

Dans notre société qui file de plus en plus vite, n’oublions

pas de nous parler et surtout de nous écouter, d’être attentif

aux sons, aux rythmes, aux mélodies de la voix des autres.

La voix qui, comme les empreintes digitales est unique, nous

caractérise.

COLLOQUE

Communiquer, « la voix » partenaire du soinPar Christiane Boudier, Cadre supérieur - Chargée de Coordination, Politique Socioculturelle de l’Hôpital Rothschild (AP-HP)

Le

24 mai 20

12

à l’Hôtel-D

ieu (AP-HP

)

13

Le soutien vocal peut aussi venir en aide à la

personne âgée se plaignant de perdre sa voix. Des séances

adaptées viseront à redonner la tonicité nécessaire au

confort vocal et diminueront même, dans certains cas, la

gêne provoquée par une insuffisance respiratoire.

Si le soutien vocal peut apporter des solutions aux

différents cas cités, la rééducation par la voix viendra en aide

dans bien d'autres situations notam-

ment dans le travail de la mémoire; se

rappeler une chanson de son enfance,

la chanter peut aider à en retrouver

le contexte, les événements associés.

L'élocution, la compréhension, la

fatigue chronique, la dépression sont

autant de domaines où la voix sera une aide précieuse.

Pour conduire à une amélioration ou une guérison

par la voix, l'aidant devra avant tout instaurer une relation

basée sur l'empathie et la bienveillance, car, quelque soit l'âge

ou la souffrance en cause, c'est la relation du cœur qui sera

la plus à même de nous conduire à la source de notre être

et faire naître cette formidable pensée : « Je suis unique et

donc irremplaçable ! »

Les enfants souffrent de plus en plus tôt de problèmes

vocaux : « il a toujours la voix cassée », me disent les mamans.

En apprenant à ne plus forcer sa voix, à mieux utiliser son

souffle, à prendre le temps de s'écouter et d'écouter les

autres, l'enfant développera non seulement sa voix, mais aussi

sa confiance en lui, source de bonheur.

Nombre d'adultes se heurtent à un complexe souvent

bien plus douloureusement ressenti qu'ils ne veulent l'admet-

tent : combien de fois ai-je entendu ces réflexions teintées de

la frustration de ne pas avoir ce que les autres possèdent : « Je

chante faux », « Je n'ai aucune voix », « Mieux vaut ne pas

m'entendre chanter ». Bien souvent, ils se sont laissés vaincre

et convaincre par des remarques blessantes « Tu chantes faux,

on ne peut pas tous être Maria Callas. Tu ferais mieux de te

taire. » Ils ont fini par renoncer au plaisir libérateur du chant

qui pourra leur être rendu par un soutien vocal visant à

développer bien sûr leur propre voix mais aussi les aider à

l'accepter et abandonner la croyance que la voix de l'autre

serait plus appropriée ! Et cette acceptation de soi va bien

au-delà du problème vocal !

Soutien vocal et rééducation par la voix

«Aimez votre voix, car elle est unique ». C'est ainsi que la grande cantatrice Teresa Berganza aimait conclure ses master class... Voilà un bon début à cette réflexion sur l'aide que peut

apporter un professeur de chant, un chef de chœur, un thérapeute, non seulementaux patients atteints de dysphonie, mais également à ceux touchés par d'autrespathologies associées à la perte de l'estime de soi. Et cela à tous les âges de la vie.

Par Cécile-Lana Martin, Chanteuse lyrique, Chef de chœur et soutien vocal au conservatoire du XIVe à Paris

Se rappeler une chanson de son enfance, lachanter peut aider à en retrouver le contexte,les événements associés.‘‘

Communiquer, « la voix » partenaire du soin

Inscription sur :www.culturehopital.org

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ohaC 14à tOut âgE

En effet, lorsque nous transmettons de l'énergie en

tapant sur un objet, une partie de l'énergie est dispersée sous

forme d'ondes sphériques sonores afin que le système formé

par l'objet et son environnement retourne à l'équilibre. Il en

est de même lorsque nous fournissons de l'énergie à nos

cordes vocales.

Une question revient souvent lors de l'écoute de sa

propre voix. Mais pourquoi donc ne se reconnaît-on jamais,

quel est donc cet étranger qui chante, parle à ma place sans

avoir une couleur sonore que je connais bien ? En premier

lieu, il faut savoir que le phénomène sonore est différent

suivant que l'on se situe en phase liquide, solide ou gazeuse

(l'air que nous respirons par exemple). Plus le milieu est

compact, plus le phénomène est rapide. Le son se déplace

donc plus vite dans un solide que dans l'air. Lorsque nous nous

entendons chanter, c'est donc par les vibrations osseuses de

notre corps que nous percevons le son de notre voix. Mais

lors d'une restitution de l'enregistrement de celle-ci, les haut-

parleurs transmettent le son par le biais de l'air jusqu'à nos

oreilles. Et le résultat nous paraît alors bien différent du

souvenir sensoriel que nous avions.

Cependant, le phénomène sonore reste bien plus lent

que le déplacement de la lumière (environ un million de fois

plus lent lorsque les ondes sonores se déplacent dans l'air).

Et c'est bien là que réside une bonne partie de son charme.

Cette lenteur, toute relative, nous permet par exemple

d'observer un décalage d'écoute entre nos deux oreilles, et

donc d'ouvrir les portes de la spatialisation du son (écoute en

stéréo, développement de systèmes multi-canal, et plus

récemment les dispositifs en front d'onde).

Notre perception dépend évidemment de notre outil

de mesure, l'oreille qui est spécialement adaptée aux ondes

sonores se déplaçant dans l'air. Nous entendons de 50 Hz (les

plus graves) jusqu'à 20kHz (les plus aigus), avec une acuité la

plus grande pour la bande spectrale entre 500 et 2500 Hz.

Au fur et à mesure de l'âge, nous perdons en perception au

niveau des aigus. Un son est caractérisé par sa fréquence

fondamentale (fréquence la plus basse) et son timbre (la

richesse de ce son ou le nombre de ses harmoniques, qui

sont des fréquences supérieures à la fondamentale). Ainsi,

l'orgue est l'instrument qui possède le timbre le plus fourni,

les percussions le plus pauvre. Comme les chauves-souris,

l'information sur la localisation d'un son est contenue dans

les aigus. Toutes ces caractéristiques relatives à notre écoute

permettent de comprendre l'enjeu de santé publique autour

de la limitation de diffusion de sons trop compressés ou

trop amplifiés sur les graves (c'est le cas de la publicité, de

la musique commerciale ou de fichiers mp3 mal encodés).

Les jeunes sont donc à sensibiliser très tôt.

Enfin, la réverbération, dans un lieu fermé, est un

phénomène extrêmement important. Lorsque les ondes

sonores se déplacent, elles se réfléchissent pour une part

et sont absorbées par les parois pour l'autre. En se réflé-

chissant, les ondes se rencontrent et interviennent alors des

interférences. Le son provenant du chuchotement dans une

église provient donc au bout d'un temps très court de ce

phénomène de réverbération, identique en amplitude en

chaque point de la pièce. Ses caractéristiques, le temps de

décalage entre l'onde directe et la réfléchie et la durée du

phénomène, nous renseignent à la fois sur la taille de la pièce

et les matériaux des murs. Ainsi, à chaque construction son

acoustique.

Pour aller plus loin :

Le paysage sonore, le monde comme musique,

Murray Schafer, éditions Wild Project, 2010

quelques outils de compréhension de notre écoute

«Le son n'est qu'une aspiration au silence ». C'est la définition du phénomène sonore que donnait John Cage, compositeurde musique contemporaine et philosophe.

‘Par Benoit Bories et Charlotte Rouault, Faidos Sonore

COLLOQUE

15

INFORMATIONS PRATIQUES

partenaires :

CULTURE & HÔPITAL

CuLtuRE & hÔpItAL crée des dynamiques de coopé-

rations et de partenariats entre les établissements de

santé et les structures artistiques et culturelles. Pour réa-

liser ces objectifs, l’association initie et anime des réseaux

de partenaires et organise, en concertation avec ces diffé-

rents acteurs, des cycles de formations et des rencontres

interprofessionnelles.

CuLtuRE & hÔpItAL a été mandatée en 2008 par le

Ministère de la Ville et du Logement et par la Délégation

interministérielle à la Ville pour la création et le développe-

ment de réseaux CuLtuRE vILLE SAnté au niveau natio-

nal.

Créée en 2003, Culture & Hôpital est une association dont l’objectif est decontribuer à l’amélioration de la qualité de vie et au maintien du lien socialdes personnes hospitalisées, accueillies en institution ou soignées à domi-

cile, par des pratiques artistiques et culturelles.

CuLtuRE & hÔpItAL assure la présidence du

gCSMS (Groupement de coopération sociale et

médico-sociale) CuLtuRE vILLE SAnté ÎLE-dE-

fRAnCE. L’association mène par ailleurs des travaux

d’étude en lien avec la recherche médicale et l’université.

CuLtuRE & hÔpItAL est à l’initiative de la SE-

MAInE du ChAnt Et dE LA MuSIquE — ChAn-

tOnS à tOut âgE dans les établissements avec les

personnes âgées. ‘CuLtuRE & hÔpItAL Association Loi 190121, rue Raymond Losserand75014 ParisTel : 01 82 09 37 68

Direction : Dominique [email protected]

REtROuvEz LE pROgRAMME COMpLEt dE LA SEMAInE dE LA MuSIquE Et du ChAnt SuR :

Direction de la publication : Dominique Spiess – Direction de la communication : Antoine Pecnard Coordination éditoriale : Rodolphe Corrion - Graphisme : Laura Giangrande - Conception/ réalisation : MkF éditions

Impression : Groupe Korian - tirage : 10 000 exemplaires.Ont collaboré à la réalisation de la revue :

Jean-Louis Audibert - Benoit Bories - Christiane Boudier -Cécile-Lana Martin - Geneviève Laroque - Arthur des Ligneris -Hervé Platel - Micha Stafford - Jean-Louis Vicart.

Culture & Hôpital, 21 rue Raymond Losserand 75014 Paris—- Tel : 01 82 09 37 68—- Email : [email protected]

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