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THÉÂTRE
KANT LA CHAMBRE DE KRISTOFFERJON FOSSE / ÉMILIE ANNA MAILLET
À PARTIR DU CE2
CATÉGORIE C
Contact secteur éducatif : Maud Cavalca / 03 84 58 67 56 / [email protected]éservations : 03 84 58 67 67 / [email protected]
MERCREDI 13 JANVIER À 15H ET 19HSCOLAIRES : MARDI 12 À 9H30 ET 14HAU GRANIT
Distribution du spectacle ................................................................................................................................ 3
Extrait vidéo du spectacle ............................................................................................................................... 3
Présentation .................................................................................................................................................... 4
Un projet transmédia .................................................................................................................................. 4
Le spectacle Kant, une expérience multi-sensorielle entre réel et virtuel .................................................. 4
La chambre de Kristoffer ............................................................................................................................. 5
Labyrinthe cosmogonique ........................................................................................................................... 6
Qu’est-ce que le transmédia ........................................................................................................................... 6
Repères biographiques .................................................................................................................................... 9
Jon Fosse, l’auteur ....................................................................................................................................... 9
La compagnie Ex voto à la lune ................................................................................................................. 10
Emilie Anna Maillet, directrice artistique, metteur en scène et conceptrice ........................................... 10
Regis Royer / Acteur .................................................................................................................................. 11
Extrait ............................................................................................................................................................ 11
Activités préparatoires .................................................................................................................................. 12
Mise en voix et en espace ......................................................................................................................... 12
Préparer le labyrinthe ............................................................................................................................... 12
Après la représentation ................................................................................................................................. 13
Remémorations et impressions ................................................................................................................ 13
La mise en scène du songe ........................................................................................................................ 13
Continuer l’expérience transmédia ........................................................................................................... 13
Pour les plus grands : le philosophe Kant ............................................................................................... 13
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Mise en scène Émilie Anna Maillet
Acteur Régis Royer
Assistante mise en scène Léa Carton-Grammont
Vidéaste Maxime Lethelier
Lumière Laurent Beucher
Graphisme 3D Guillaume Bertinent
Flashez ce code avec votre smartphone après avoir ouvert préalablement
une application « flashcode » (téléchargement gratuit).
Vous pouvez également consulter cet extrait en suivant le lien :
https://vimeo.com/103594445
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La compagnie Ex voto à la lune, ne crée pas seulement un spectacle, il s’agit d’un véritable projet
transmédia qui mêle :
- Kant de Jon Fosse / spectacle de théâtre, arts numériques et hologrammes
- La chambre de Kristoffer / installation au casque de réalité virtuelle
- Le labyrinthe Cosmogonique / installation parcours QRCode
« Nous avons construit ce projet transmédia sur trois supports comme un parcours initiatique
troublant différemment les spectateurs en abordant différentes immersions et interactions : une
« narration sensitive éclatée ». Le spectateur crée alors sa propre narration, en résonance à ses
vertiges face à l’immensité de l’univers : sentir sa propre mesure, et son doute existentiel. Les
installations vont permettre d’enrichir ces sensations et questionnements dans d’autres contextes et
dans la réalité et l’espace public.
C’est ainsi que le spectateur pourra avant ou après le spectacle vivre d’autres expériences qui
brouillent les limites entre le réel et le virtuel en rendant ainsi la fiction plus présente. »
Emilie Anna Maillet
Kant de Jon Fosse, conte philosophique jeune public,
aborde les peurs d’un garçon face à l’univers, l’immensité
et aux vertiges que celui-ci provoque. Kant veut dire « au
bord de » en Norvégien. Aux bords de l’univers ?
L’immensité et la sensation de sa propre mesure créent
l’enchevêtrement du réel, de l’imaginaire et du doute
existentiel. L’enfant invite une cosmogonie, une origine du
monde, une explication. Pourtant, le vertige reste toujours.
Son père lui parle alors du philosophe Kant, et de notre impossibilité en tant qu’être humain à tout
comprendre. Ne faut-il pas accepter ces doutes et les intégrer pour grandir ?
Nous avons voulu croiser « pour de vrai » le réel, et le virtuel, travailler sur différentes immersions, et
ouvrir à d’autres perceptions… Peut-être aussi pour amener le spectateur à une relation plus
personnelle à ce texte et aux sensations qui en découlent.
Le spectacle Kant expérience collective : mêlant astronomie, cosmologie, rêves, et cauchemars, le
texte de Jon Fosse aborde dans une grande simplicité les questions philosophiques, l’indicible,
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l’invisible et les grands doutes de l’existence. Pour aborder ces questionnements nous allons
perturber et mettre en doute ce que le spectateur voit en utilisant la réalité augmentée.
Un dispositif hologrammique et la création de vidéos 3D vont
développer les troubles optiques et plonger les spectateurs dans une
réalité augmentée, un univers métaphorique et pictural. Les éléments
réels, décors, objets, et acteur vont être mis en doute par des
procédés de magie, manipulations d’objets réels, et interagir avec des
images vidéos, du mapping, ou des hologrammes. La mise en doute
du réel est alors créée par une poésie visuelle immersive et un
univers musical.
Conception : Emilie Anna Maillet, Judith Guez
Créatrice réalité virtuelle : Judith Guez
Création 3D : Guillaume Bertinet
Graphisme 3D : Adrien Gentils
Scénographie : Céline Diez
La chambre de Kristoffer est une installation interactive individuelle au casque Occulus Rift (casque
immersif) et capteurs. Cette installation place le spectateur au centre de l’immersion, le
conditionnant à ses souvenirs de sensations réelles de sa propre enfance (taille de la chaise aux
proportions plus grandes etc…).
Le spectateur pourra toucher les éléments réels autour de lui, en interaction dans cette réalité mixte,
augmentant ainsi son immersion.
Le spectateur expérimente une métaphore des doutes
existentiels de l’enfant du spectacle Kant. Le voyage
commence dans une partie de la chambre réelle de
l’enfant, puis entre dans la réalité virtuelle augmentée,
pour finir au milieu de l’infini et de l’univers. Nous
utilisons des images 3D créées pour « Kant » : Le
spectateur se retrouvera alors « immergé » et projeté
dans la pièce de Jon Fosse.
Pour une question pratique, la possibilité sera donnée aux élèves de revenir avec un parent pour
expérimenter l’installation « La chambre de Kristoffer ». Les enfants amèneront alors leurs parents
au théâtre, développant ainsi une circulation entre l’école, la famille et le théâtre.
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Conception : Emilie Anna Maillet, Judith Guez
Créatrice numérique : Judith Guez
Assistante dramaturgie : Léa Carton-Grammont
Scénographie : Céline Diez
Le labyrinthe cosmogonique est un parcours QR Code au sein du théâtre qui permet aux spectateurs
de découvrir au hasard de ces pas, les rêves et métaphores de nos origines (cosmogoniques,
cosmologiques, philosophiques, cinématographique, enfantines…). Cette installation élargira les
interrogations et les réponses possibles de l’enfant du spectacle Kant et permettra de créer un
parcours pédagogique.
« Les outils technologiques sont des machines à rêver. Aborder le transmédia pour les adolescents a
du sens pour les conduire au théâtre. Les outils technologiques utilisés nous permettent également
de sensibiliser le public d’adolescents à des questions métaphysiques. » Émilie Anna Maillet
Contenu du QR code : nous voulons faire entendre les « rêves » et explications de l’origine de notre
existence, en passant par les mythes grecs, les contes africains, les religions, les philosophes, les
explications scientifiques des astrophysiciens, la théorie du hasard, des extraits de films de science-
fiction, des voix et des versions d’enfants… Chacune de ces réponses à nos questions existentielles
ont autant de valeur et de beauté.
Le transmédia est un processus de construction narrative permettant de raconter des histoires à
travers plusieurs médias principalement liés au numérique.
Le journal l’Humanité y a consacré un article en juin 2013 et donne l’exemple du spectacle Théâtre
sans animaux mis en scène par Jean-Michel Ribes pensé en transmédia :
Transmédia Naissance d’un concept entre imagination et raison
Au nom de l’interactivité avec un téléspectateur de moins en moins captif, la conception des
programmes tend à être repensée de fond en comble. Toutes les chaînes investissent cette réflexion,
que certains nomment « transmédia ».
Depuis quelques mois, le concept se répand dans les directions des grandes chaînes de télévision
mais aussi du côté d’opérateurs de télécommunication. À l’heure de la multiplication des écrans (TV,
mobiles, ordinateurs…) et, surtout, de leur usage en simultané, l’avenir aurait pour nom
« transmédia ». Le terme n’est pas encore entré dans le Larousse et sa définition même est
fluctuante. Mais les phénomènes et les évolutions qu’il recouvre n’en sont pas moins bien réels.
Avant de les aborder pleinement, risquons néanmoins une première définition, rudimentaire, du
transmédia : il s’agirait d’une nouvelle façon de concevoir des histoires, à partir de la prise en
compte des nouveaux usages des outils de communication. Là où le « crossmédia » consistait à
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décliner un même contenu narratif sur plusieurs supports (Internet, réseaux sociaux, écrans de
téléphone…), le transmédia élabore plusieurs contenus complémentaires en fonction des
caractéristiques respectives de ces mêmes supports. Il en résulte des histoires plus riches et, surtout,
une plus grande interactivité. Le spectateur devient en quelque sorte acteur de ce qu’il regarde.
Des exemples ?
En mars, la direction des Nouvelles Écritures de France Télévisions, créée il y a vingt mois seulement
et dirigée par Boris Razon, a proposé un dispositif transmédia à partir des représentations, au
Théâtre du Rond-Point, à Paris, de la pièce de Jean-Michel Ribes, Théâtre sans animaux. L’internaute
pouvait intervenir sur les décors, passer du direct aux enregistrements des répétitions, visionner la
pièce depuis les coulisses, ou encore, improviser de nouveaux dialogues à partir du texte original, le
tout en quelques clics. Au final, chacun peut se construire sa pièce, l’expérience vécue s’individualise
au point de faire imploser la notion même de spectacle, de brouiller la frontière entre réalité et
fiction.
[…]
Le transmédia paraît ainsi une source intarissable de créativité, qui doit beaucoup à la culture des
jeux vidéo. S’agit-il d’une « révolution » ? Plutôt d’une « évolution », selon Michel Reilhac, ex-
directeur du cinéma d’Arte, qui a quitté ses fonctions l’été dernier pour se consacrer entièrement à
sa passion. « Le transmédia se caractérise essentiellement par l’interactivité », ajoute-t-il. Si l’on
prend l’interactivité comme fil conducteur, on peut trouver les prémices du phénomène plusieurs
décennies en arrière. Michel Reilhac évoque ainsi la Guerre des mondes, libre adaptation
radiophonique par Orson Welles, en 1938 aux États-Unis, du roman de science-fiction du même nom,
publié par H. G. Wells en 1898. À l’époque, l’événement radio, mettant en scène l’arrivée imminente
d’extraterrestres, était parvenu à faire douter certains auditeurs et avait suscité chez beaucoup la
colère d’avoir été bernés par un dispositif narratif alors inédit. Pour Boris Razon non plus, le
transmédia n’est pas en tant que tel quelque chose de révolutionnaire. En revanche, le directeur des
Nouvelles Écritures de France Télévisions rapporte cette nouvelle donne narrative à la « révolution
numérique », qui a amené, avec des outils nouveaux, des usages et des comportements spécifiques.
« L’arrivée d’outils et de systèmes d’échange inédits modifie le rapport des médias à l’audience :
l’échange est plus direct, plus horizontal, moins univoque », explique-t-il. Autrement dit, l’audience
n’est plus simplement dans la réception et l’écoute.
Mais en permettant à chacun d’intervenir sur un contenu culturel donné, par exemple une pièce de
théâtre, ne fait-on pas voler en éclats le concept même de public, en sus de celui de spectacle ?
Michel Reilhac est catégorique : « C’est exactement le contraire ! À l’heure du transmédia, le public
se constitue comme une communauté pratiquement dès le début du processus de fabrication d’une
histoire. Les meilleurs jeux transmédias sont des facteurs de socialisation très forts. » Mais la
communauté, est-ce la même chose que le public ? « De nos jours, face à l’explosion de l’offre
audiovisuelle, notamment avec toutes les nouvelles chaînes de la TNT, il devient de plus en plus
compliqué de construire une audience de masse », fait valoir Boris Razon, pour qui, « le transmédia
est une manière de fédérer une communauté à partir d’un centre d’intérêt, à l’heure de la
fragmentation des audiences ». Soit. Reste qu’il n’est jamais acquis, dans le transmédia comme dans
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la société en général, qu’une communauté donnée ne se refermera pas sur elle-même, dans une
identité figée et qui exclut. Car le moteur de la cristallisation des communautés est toujours
davantage du côté de l’intuition et du ressenti que de l’argumentation rationnelle. N’est-ce pas à un
retour de l’imaginaire et du mythe au cœur de nos sociétés techniquement ultra-sophistiquées que
le transmédia nous prépare ? Les ingrédients d’une telle tendance existent à coup sûr. Ils sont
immanents au brouillage croissant entre réalité et fiction sur lequel insiste Michel Reilhac. Tout en
concevant que cela puisse inquiéter, il s’affirme plutôt confiant et même enthousiaste face à ce
phénomène. « Le caractère immersif de certains jeux vidéo fait que, pour certaines personnes, leur
réalité devient celle du jeu », fait-il observer. Et selon lui, « on va de plus en plus assister à
l’instauration d’une réalité en mille-feuille, où l’individu circule entre plusieurs identités ». Sans autre
repère, peut-on ajouter, que ses émotions. « Cela va poser de plus en plus clairement la question de
la présence à autrui, du rapport aux autres », convient l’ex-directeur du cinéma d’Arte. Qui croit
cependant qu’une pédagogie est possible pour accompagner cette évolution : « De la même façon
qu’il a fallu environ vingt-cinq ans pour que les gens qui faisaient des films apprennent le langage du
cinéma, il va nous falloir une ou deux générations pour apprendre comment naviguer entre les
différents niveaux de réalité. » Pour être efficace, cette éducation au transmédia ne doit-elle pas, dès
maintenant, s’accompagner d’une action résolue pour protéger ce nouveau champ d’activité
humaine de la course au profit ? Michel Reilhac ne le pense pas. Pour lui, il est inévitable que le
transmédia suive le processus qui a été celui d’Internet, passant de la marginalité libertaire à son
inscription globale sous le signe de la marchandise. Pourtant, rien ne semble écrit en la matière. S’il
est évident qu’une entreprise privée comme Orange n’investit pas le transmédia sans arrière-
pensées commerciales, ne serait-ce que pour l’image branchée que procure le fait d’être précurseur
dans ce domaine, on peut nourrir de l’espoir quand un groupe public comme France Télévisions
débloque un budget de 4 millions d’euros, en 2012, pour mettre sur pied une équipe de douze
personnes sur le même créneau, sans aucune garantie de rentrer dans ses frais. Traversant les
frontières tacites entre le culturel et le politique, le ludique et le sérieux, l’imagination et la raison, le
transmédia travaille la matière humaine dans toute sa densité. C’est dire qu’il devrait être soustrait
aux lois du marché.
Le transmédia, entre divertissement et démocratie Jouer avec la frontière entre réalité et fiction,
revaloriser les vertus pédagogiques du jeu, favoriser l’implication de tous… Tels semblent être les
grands mantras de la « culture » transmédia, dont la portée excède le seul champ médiatique. A priori
sympathique, ne substitue-t-elle pas la forme au fond ? Ou bien, au contraire, peut-on faire valoir
qu’à l’heure des réseaux sociaux, le gain du « participatif » sur un terrain ludique peut se répercuter
de façon imprévisible dans l’agora démocratique, sur des enjeux publics moins frivoles ? Ce qui est
certain, c’est que les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont modifié le
rapport au savoir et à la création en général. Dans Petite Poucette, le philosophe Michel Serres
montre qu’un individu hyperconnecté ne saurait rester dans une position de récepteur ou de
spectateur. Le transmédia exprime la volonté de s’adapter à cette nouvelle donne.
Laurent Etre
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Jon Fosse parle très simplement. En vers libres. Généralement courts.
Il écrit des silences aussi. De longueurs différentes.
Le tout se présente comme un objet non identifié mais bon – en douceur ou violemment – à faire
dérailler le théâtre.
Claude Régy – Préface Mémoire et voix des morts dans le théâtre de Jon Fosse / Vincent Rafis
près de Bergen, Jon Fosse est un écrivain norvégien venu au théâtre après une
quinzaine de romans, de récits, d’essais, de recueils de poèmes et de livres pour enfants. Sa première
’ Et jamais nous ne
serons séparés. Suivent plusieurs pièces dont Le nom (1995), Quelqu’un va venir, au Norske
Teatret d’Oslo en 1996, et L’Enfant, au Théâtre national d’Oslo en 1997. Jon Fosse obtient le
prix Ibsen en 1996.
Dans son œuvre théâtrale, les personnages sont souvent génériques (Lui, Elle, le père, la fille,
Personnage 1, Personnage 2), ils sont deux ou trois, parfois quatre, ils se confrontent plutôt, en
général
Avec une écriture simple, minimaliste et répétitive, mais presque baroque dans la multiplication et la
transformation infinie de ses motifs, Jon Fosse capte les pensées intimes, les contradictions et les
soubresauts des sentiments qui nous assaillent.
En France, son roman Melancholia I (1996) est paru en 1998 aux éditions P.O.L, traduit par Terje
Sinding (connu notamment pour ses traductions d’Ibsen), ainsi que Le Nom et L’enfant, publiés par
L’Arche. Quelqu’un va venir et Melancholia ont mis en scène
De nombreux metteurs en scène montent en France et dans toute l’Europe les textes de Jon Fosse.
Jon Fosse débuta avec son premier écrit Raudt, svart (Rouge, noir). Sa première pièce, Et nous ne
serons jamais séparés, fut montée et publiée
écrits (romans, nouvelles, poésie, essais et pièces de théâtre) ont traduits dans plus de quarante
langues, et ses pièces ont montées par les plus grands metteurs en scène
Il est comme un des plus grands auteurs contemporains et a
du Mérite français en 2007.
Source : http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Jon-Fosse/presentation/
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« Si la peinture détourne le réel dans l’espace de l’image, la magie nouvelle détourne le réel dans le
réel. »
R. Navarro
La compagnie Ex voto à la Lune travaille sur différents dispositifs au service d’un texte, d’une ligne
dramaturgique ou d’une question. La dernière création se portait sur Hiver de Jon Fosse. Cet auteur
parle de nos glissements hors du monde, de nos disparitions du réel. Ces sensations de vertiges, de
confusions, de doutes sur notre matière même et notre réalité nous ont conduites à la Magie
Nouvelle. Elle nous permet de rendre visible l’invisible, de créer le doute, de dépasser le domaine
visuel pour s’adresser aux autres sens.
La Magie Nouvelle : «Le trouble de la perception est un principe créateur…. C’est aussi l’une des rares
techniques qui ne soit pas incarnée au départ, elle peut prendre n’importe quelle forme, tant qu’elle
arrive, dans le réel, à incarner ce qui n’existe pas. » Raphael Navarro. (Cie 14:20)
Le désir de créer une poésie et une abstraction issue des textes théâtraux, pousse la compagnie à
chercher des outils, des machines à rêver, comme l’art numérique, la magie nouvelle, la spatialisation
du son, des installations…
La compagnie créée en 2000, se place dans une réflexion sur les formes théâtrales, les sens et
le rapport aux publics et donc l’espace scénique. Se posant toujours la question de l’immersion, nous
cherchons la transposition scénique de sens de l’œuvre. Le premier spectacle, Revendications
Galantes ou le Cabaret des filles de joie fut créé pour les bars où le public averti rencontrait les clients
du lieu. Il était développé un théâtre d’intervention, un théâtre invisible et en relation directe avec le
spectateur. La petite histoire d’E. Durif, fut créée pour des écoles, bibliothèques, Jardins, Parcs…
Complètement indépendante, cette proposition nous a permis de développer un système d’éclairage
avec des batteries, des lampes torches, des miroirs, et un décor itinérant qui se construit en direct. Il
pouvait se jouer n’importe où. Il a été conçu avec un stage pour adolescents, ces derniers
intervenaient pendant le spectacle. Les autres créations de la compagnie s’inscrivent dans une
recherche de rencontre des arts : Mademoiselle Julie et Les 2 pieds dans la flaque d’eau, furent avant
tout un travail sur le théâtre et le corps, la danse à l’origine du jeu d’acteur. Le prince et la vérité et
L’épreuve engagèrent un travail rythmique et musical.
Avec une formation de musicienne, chanteuse, comédienne et une pratique
de la danse, elle a cherché à réunir les arts. Elle a joué dans différents pièces
(La Hoberaute d’Auberti, Athalie de Racine, Le songe d’une nuit d’été, Le
Misanthrope). Elle a mis en scène des cabarets, Beaucoup de bruit pour rien
de Shakespeare, Mademoiselle Julie de Strindberg et un spectacle de théâtre
11
et danse Les deux pieds dans la flaque d’eau avec une chorégraphe. Après avoir été reçue au CNSAD
en mise en scène, Joël Jouaneau l’a sollicité pour créer un spectacle à Sartrouville (Odyssée 78). Elle a
alors monté Le jeune prince et la vérité de J-C Carrière. Elle a travaillé avec P. Debauche, C. Benedetti,
P. Fomenko, A. Engel, J-P Vincent, K. Lupa, J. Brochen, A. Françon,… Elle a obtenu un Master 2 « mise
en scène-dramaturgie » à Paris X, et le C.A en 2008.
Formé au CNSAD, il joue sous la direction de Roger Planchon, Georges
Lavaudant, Victor Gauthier-Martin, Jean Boillot, Jacques Lassalle, Alain
Françon, Patrick Pineau, Patrick Sueur et Paule Groleau. En 2014, il joue aux
côtés d’Anne Alvaro dans Femme non-rééducable mise en scène Arnaud
Meunier. Il joue au cinéma dans La Lectrice de Michel Deville, Arthur, Adèle
Blanc-sec et Malavita de Luc Besson, et interprète Lautrec dans le film
éponyme réalisé par Roger Planchon.
Je m’appelle Kristoffer.
J’ai huit ans et je suis au cours élémentaire.
Le soir quand je suis couché je reste souvent éveillé et je pense. Quand je ne pense pas je lis souvent
Mickey.
Maintenant je suis dans mon lit et je pense. Dans le salon j’entends mon papa marcher. S’il entre
dans ma chambre il va sûrement me dire qu’il faut que je dorme, car demain je dois aller à l’école,
va-t-il dire. Alors je dirai que je vais d’abord lire un peu Mickey avant de m’endormir. D’accord, dira
mon papa, mais il ne faut pas que je tarde trop à m’endormir, sinon j’aurai sommeil demain à l’école,
dira-t-il.
Je m’appelle Kristoffer, et j’ai huit ans.
Tout à l’heure je pensais à l’univers.
L’univers, c’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre.
Je n’arrive pas à comprendre comment il peut être infini, car tout a une fin, tout a un bord, à un
endroit ou à un autre.
Mais si l’univers a une fin, qu’est-ce qu’il y a après l’endroit où il finit ? Peut-être rien, mais qu’est- ce
que c’est, rien ? Car rien ne peut être rien, tout de même ? Je ne comprends pas, et je pense tout le
temps à l’univers.
C’est pour ça que j’ai envie d’appeler mon papa. Il faut que je lui pose des questions sur l’univers.
12
À partir de l’extrait, vous proposez aux élèves une lecture à voix haute du texte. Cela permettra aux
élèves d’avoir un avant-goût.
On pourra également demander aux élèves d’imaginer une mise en espace de cet extrait (imaginer la
chambre…).
Les élèves remarqueront que les didascalies qui donnent normalement des indications scéniques
(souvent mises en italiques) données par l’auteur sont absentes du texte. Ces indications peuvent
concerner les entrées ou sorties des personnages, le ton d'une réplique, les gestes à accomplir etc. Le
nom des personnages devant chaque réplique, sont également considérées comme des didascalies.
Les dialogues et les didascalies sont classiquement constitutifs d’un texte théâtral.
Le texte de Jon Fosse est pourtant bien écrit pour la scène. Mais c’est ce qu’on appelle le « théâtre-
récit » ou le théâtre de narration.
Un site internet mis à disposition : un site internet sera créé par la compagnie (prochainement en
ligne) et tous les documents de l’installation seront consultables (vidéos, textes, enregistrements
audio etc…). Ainsi, les enseignants y auront accès avant leur visite. Nous proposerons une sorte de
questionnaire, « de chasse au trésor », qui pourra servir ou inspirer les professeurs. Des tablettes
tactiles mises à la disposition des enfants, permettront, qu’en petits groupes, ils cherchent des
informations et des réponses cachées dans les QR code.
Sur le site, les professeurs pourront poster des vidéos ou des textes écrits par leurs élèves, nous
proposant ainsi d’autres réponses possibles et documents que nous pourrons inclure dans
l’installation.
13
Recueillir les premières impressions des élèves sur le spectacle en leur demandant de recenser les
moments qui leur ont semblé les plus réussis. Cet exercice a pour objectif de faire réfléchir les élèves
sur la mémoire collective du spectacle. Quels sont les moments qui ont le plus marqué les
mémoires ? Pourquoi certains passages leur ont-ils semblé particulièrement réussis. Qu’ont-ils vu ?
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Est-ce que les élèves ont ressenti l’état de questionnement dans lequel se trouve Kristoffer ?
Demander aux élèves de mettre en avant les moyens utilisés par la metteure en scène pour mettre
en scène le rêve de Kristoffer dans lequel apparaît un géant. Par quels procédés passe-t-on du rêve à
la réalité. Le passage est-il marqué nettement ou sommes-nous constamment dans le doute ?
Il est ensuite possible de continuer l’expérience transmédia en classe en demandant par exemple,
aux élèves de ne retenir qu’un élément du spectacle pour en faire un tweet de 140 signes espaces
compris. Il faudra que l’élève soit concis. Un débat pourra avoir lieu entre les élèves qui pourront se
répondre. Cela pourra aussi être l’occasion de travailler les notions « persuader » et « convaincre ».
Afin qu’il soit visible par d’autres spectateurs, le tweet pourra être partagé avec le hashtag
« #kantgranit ».
:
Kant, le titre du spectacle, fait référence à un philosophe. Demander aux élèves de faire une
recherche sur ce philosophe. À quelles notions le père de Kristoffer fait référence dans le texte ?