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« Jean de Kervasdoué Avec le principe de précaution, nous torpillons notre industrie et notre recherche » Jean de Kervasdoué est professeur d'économie et de gestion des services de santé au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) , ingénieur agronome, Ingénieur du génie rural et des eaux et forêts. Avant « La peur est au-dessus de nos moyens », il a publié plusieurs ouvrages, notamment : « La Santé mentale des Français » (2002), « L'Hôpital » (2005) et « Les Prêcheurs de l'apocalypse » (2007). « Peur du cancer, des pesticides, des antennes- reiais, des nano- technologies, du manque d'eau... la peur est devenue le seul fonde ment de notre action collective », déplore V économiste et agronome Jean de Kervasdoué. Résultat, nous y perdons notre compétitivité et nos forces vives. Dam « ïxipeur est au-dessus de nos moyens », il tord le cou aux a priori écologiques et rappelle les politiques de tous bords à la raison. ENTRETIEN AVEC our en finir avec notre prétentieuse pré caution », affirmez-vous dans le sous-titre de votre livre. On a l'impression que le monde entier vous agace ! Jean de Kervasdoué - C'est beaucoup dire, car je suis plutôt optimiste, mais il est vrai que je suis surpris par le décalage entre cette société que l'on dit être de l'information et l'absence de structures de pen sée qu'elle affiche pour la description et la compréhension du monde. Notre espérance de vie est passée de 28 ans, il y a deux siècles, à 82 ans aujourd'hui, et les nouvelles nérations, bénéficiant pourtant des Lumières, n'ont pas la moindre idée d'où proviennent ces bienfaits. Alors que plus des deux tiers de nos parents ont été élevés sans chauffage central, nous avons oublié qu'autrefois on ne trouvait en hiver que des pommes de terre en début de germination, .. Tous droits de reproduction réservés Date : 31/12/2010 Pays : FRANCE Page(s) : 89-93 Rubrique : Idéesmag Diffusion : (461050)

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«

Jean de KervasdouéAvec le principe de précaution,

nous torpillons notre industrieet notre recherche »

Jean de Kervasdoué est professeur d'économie et de gestion des services de santé

au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) , ingénieur agronome,

Ingénieur du génie rural et des eaux et forêts. Avant « La peur est au-dessus de

nos moyens », il a publié plusieurs ouvrages, notamment : « La Santé mentale des

Français » (2002), « L'Hôpital » (2005) et « Les Prêcheurs de l'apocalypse » (2007).

« Peur du cancer, des pesticides,des antennes- reiais, des nano-

technologies, du manque d'eau...la peur est devenue le seul fondement de notre action collective »,déplore V économiste et agronomeJean de Kervasdoué. Résultat,nous y perdons notre compétitivitéet nos forces vives. Dam « ïxipeurest au-dessus de nos moyens », iltord le cou aux a priori écologiques

et rappelle les politiques de tousbords à la raison.

ENTRETIEN AVEC

our en finir avec notre prétentieuse pré

caution », affirmez-vous dans le sous-titre

de votre livre. On a l'impression que le monde

entier vous agace !

Jean de Kervasdoué - C'est beaucoup dire, car jesuis plutôt optimiste, mais il est vrai que je suissurpris par le décalage entre cette société que l'on

dit être de l'information et l'absence de structures de pen

sée qu'elle affiche pour la description et la compréhension

du monde. Notre espérance de vie est passée de 28 ans, ily a deux siècles, à 82 ans aujourd'hui, et les nouvelles gé

nérations, bénéficiant pourtant des Lumières, n'ont pas lamoindre idée d'où proviennent ces bienfaits. Alors que plusdes deux tiers de nos parents ont été élevés sans chauffage

central, nous avons oublié qu'autrefois on ne trouvait en

hiver que des pommes de terre en début de germination, ..

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IdéeSmOg Jean de Kervasdoué x ,

:; unis lOnimOH4

JoséBové,ex-porte-parole

de la Confédération

paysanne, fauchant

des pieds de « maïs

commercial OGM »

en juillet 2006.

En France, la paranoïa

qui s'est développée

sur les organismes

génétiquement

modifiés relève

du mythe

de Frankenstein,selon Kervasdoué.

.. des poires, des pommes commençant à se rider, quelques

oranges très chères, et en tout cas ni tomates, ni framboi

ses, ni mangues, ni salades, etc. Notre société est devenueurbaine et libre parce que détachée des contraintes du

monde agricole, chance extraordinaire, mais aussi parfaitement ignorante des vrais paramètres de sauvegarde de

la planète. En cinquante ans, la qualité de notre alimentation s'est accrue dans des proportions considérables, et

pourtant nos contemporains croient en la dangerosité de

certaines traces de produits chimiques indispensables à

l'agriculture, alors que nombre de toxines naturelles sontbien plus dangereuses. C'est cela qui me consterne, cette

méconnaissance fondamentale du monde dans lequel nousvivons. Non, le pain n'est pas plus naturel que le vin. Avantde trouver naturel, en France, d'avoir du pain chez le bou

langer, il a fallu que les hommes commencent, il y a environ dix mille ans, à sélectionner une herbe aux épis richesen gluten et en amidon, à élaborer des façons culturales et,

notamment, organiser l'élimination des plantes concurrentes et la chasse aux parasites, puis trouver comment res

taurer la richesse des sols par l'assolement et l'enfouissement du fumier. Non, le pain, si « campagnard » et

« bio » soh-il, ne pousse pas dans les champs des pays tem

pérés, c'est le blé ! Il faut donc se mettre dans la tête que tousles produits ont des toxines naturelles et que nous en ingé

rons dix mille fois plus que nous n'absorbons de tracesde produits chimiques. Pourtant, les instances réglementaires françaises, certainement influencées par le Grenelle

de l'environnement, sont prises du zèle des nouveauxcroyants. Elles prêchent l'exemple et donnent des leçonsd'orthodoxie environnementale au monde entier. Plusrigoureuses et tatillonnes que les instances européennes,elles pénalisent fortement les producteurs de notre pays.Un exemple ? Pour lutter contre le puceron lanigère, originaire dAmérique, seule la molécule pyrimicarbe, quasi

inopérante, est autorisée en France, alors que la clothia-

nidine, bien plus efficace, est librement accessible chez nosvoisins européens. Résultat, notre industrie chimique finit par ne plus fabriquer de pesticides. C'est pour cela quenous avons la dengue et le chikungunya dans le Var. Paradoxe : c'est précisément parce qu'on considère comme dra

matique d'étendre des insecticides dans des territoirescomme la Camargue, enfer d'insectes il y a encore undemi-siècle, qu'on se retrouve à se pulvériser la peau de

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principe de précaution,notre industrie et notre recherche »

produits répulsifs pour se protéger. Pas des traces, non,des grammes ! Entre oukases écologistes et technocratie

psychorigide, le monde marche sur la tête.

Quête sont les «cunlrevéritég et mensonges» auxquels vous vou-

162 définitivement tordre le cou ?

D'abord faire un sort à la paranoïa qui s'est développée à

propos des organismes génétiquement modifiés. Ces

trois lettres, OGM, évoquent en France, plus que tout autre avancée technologique, le mythe de Frankenstein, le malabsolu. Le Grenelle de l'environnement aura donné un coupfatal aux atouts français en la matière : les équipes de recherches de l'Inra, et au moins un industriel de la semence, Li-

magrain, coopérative auvergnate, capable de rivaliseravec les grandes entreprise américaines. Nous sommes aujourd'hui dans la pire des situations : en faisant le choix d'interdire la culture des OGM, nous voici dans l'obligation d'en

acheter. Nos animaux en mangent : les porcs bretons sontnourris au soja américain OGM. A peu près 12 millionsd'agriculteurs dans le monde en fabriquent et des milliardsd'hommes en mangent, sans conséquences néfastes. Nousavons donc tout perdu dans cette affaire : une industrie,une recherche, et la possibilité d'avoir la moindre légitimité dans les débats internationaux. Ironie du sort, les

Français qui pourraient avoir quelque sympathie pour José

Bové et « les faucheurs volontaires » n'ont même pas

conscience de consommer quotidiennement des gènes.

-Notre industriechimique finitpar ne plus fabriquer

de pesticides!-

Manger des tomates, c'est absorber des gènes de tomates,de même pour le poulet, etc., alors que les OGM n'ajoutentqu'un gène connu à des milliers d'autres , ceux de la tomateou du poulet. Les diabétiques sont soignés grâce à un OGM

qui fabrique de l'insuline humaine. La transgenèse doitdonc non seulement être sauvegardée, mais promue. LesAméricains l'ont bien saisi, qui en font une industrie prospère. Et les Etats africains, à la FAO, à Rome, ne comprennent pas le comportement des Français ni des Allemands,bâti sur l'ignorance qui les contraint, eux les Africains, à

acheter des pesticides.Comportement bâti sur l'ignorance, dites-vous, mais peut-être

aussi avec quelques arrière-pensées politiques ?Pour ce qui est de la France, c'est très clair : le président

Sarkozy et Jean-Louis Borloo ont voulu protéger le nucléaireen sacrifiant les OGM. Je ne conteste nullement l'option du

nucléaire, mais la pertinence de la manœuvre, qui ne sau

rait être qu'un marché de dupes. Le chef de l'Etat et son ministre de l'Ecologie ont voulu se donner une image verte aucœur d'une nébuleuse verte où prospèrent toutes les opinions politiques, allant de l'extrême gauche à lextrême droite,essayant de transférer le monde de la science vers celui de

la politique, or l'écologie politique n'est pas plus scientifiqueque le marxisme ne le fut en son temps. Les OGM ont joué

en 2008 le rôle de gage dans la tentative de eaptation des thè

ses, sinon des voix, écologiques par la majorité présidentielle.Deux ans plus tard, avec l'échec de la taxe carbone, le soldepolitique de l'opération semble surtout avoir été d'éloignerla majorité présidentielle du monde agricole dont elle était

proche jusqu'alors. Nous avons en France une excellente re

cherche agronomique liée à une industrie de bonne qualité.Et voilà qu'au nom du principe de précaution issu d'une pensée quasi magique, nous les vidons peu à peu de leur substance Erreur tragique, si l'on veut bien se rappeler que le sec

teur le plus moderne de l'économie se situe dans l'agriculture,avec le plus de gains de productivité, le plus de progrès tech

niques, et des conséquences immédiates sur la vie des êtrespuisqu'on se nourrit mieux et que l'on vitplus vieux.Vous marquez aussi, entre autres, de l'agacement à propos des

antennes-relais de téléphonie mobile ? ..

Les mesures depréveirritn contre

la grippe HINi

(ici, l'arrivée d'un

vol Air France en

provenance

de Mexico)

mises en œuvre

parl'ex-ministre

de la Santé

Roselyne Bachelotillustrent jusqu'à

l'absurde l'aspect« prétentieux »

du principede précaution.

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Uneairteme-rebisPmt téléphonesportables (ici, près

d'une aire de jeux

d'un jardin d'enfants)émet cent mille fois

moins d'énergie

que les antennes

de télévision., dam

personne ne s'est

jamais plaint.

Oui, car nous arrivons ici dans le non-sens pur en matièrede principe de précaution. Ce type d'antenne émet cent

mille fois moins d'énergie que les antennes de télévision,or personne ne s'est jamais plaint desdites antennes de

télévision. Nathalie Kosciusko-Morizet a eu ce lapsus révélateur : « Leprincipe de précaution s'applique plus aux télé

phones mobiles qu'aux antennes. » Déclaration curieuse dupoint de vue de la logique, la qualité d'un principe, même

flou, étant de s'appliquer ou pas. Mais par là, l'ingénieurqu'elle est aussi, a vraisemblablement voulu évoquer qu'il

n'y avait aucun commencement d'un début de démonstration d'un effet pathogène de ces antennes, qu'il y avait en

revanche quelque légère suspicion sur les téléphones. Quoiqu'il en soit, on imagine la logique infernale à laquelleconduit un tel jugement. Logique de même nature que la

logique « diabolique » des moines de l'Inquisition duMoyen Age. Ils demandaient en effet à ceux qu'ils traînaient devant leur tribunal de démontrer qu'ils étaient innocents des fautes qui leur étaient reprochées. Or il est

aussi impossible de démontrer que l'on est innocent quede démontrer qu'une technique est toujours sans risques.L'innocuité n'est jamais que provisoire. Jusqu'à présent,ce provisoire semblait suffire. Il ne s'agit plus désormaisde préserver la foi, mais la santé à tout prix... FrançoisEwald, spécialiste de la gouvernance et de la politique du

risque, craignait dès 200t, avec l'extension du principe de

précaution au privé, « un encouragement infini à lajudicia-

risation des rapports sociaux». En France, la judiciarisation

de l'erreur a progressé ces dernières années, aggravée,

pour obtenir d'éventuelles indemnisations, par le fait qu'ilsuffise que les citoyens aient peur. Aucune évidence scien

tifique n'ayant été apportée au sujet des antennes-relais,je me contenterai de conclure en rappelant une grande en

quête réalisée par unjournal de week-end chez une famille« radiosensible ». On la voyait telle qu'en elle-même, souf

frant de nausées, de migraines, d'éruptions cutanées, etc..

Quelques mois plus tard, on apprenait dans un entrefiletdu même journal que l'antenne mcrirninée n'avait jamais

été mise en service...En quoi, selon vous, la peur est-elle au-dessus de nos moyens ?

Elle nous conduit à des investissements déraisonnables.Le chiffrage de la grippe, par exemple, se situe entre 2 et

3 milliards d'euros avec un virus facétieux qui n'a pas eu

la politesse d'attendre l'arrivée des vacdns. Heureusementqu'il n'était pas dangereux. H fallait considérer les deux pa

ramètres qu'étaient la contagiosité et la létalité. On redoutait la grippe aviaire, elle fut porcine. On la pensait asiati

que, elle est venue dAmérique. La grippe aviaire H5N1 était

très létale mais pas transmissible. Au moment où on aurait pu se dire que la grippe mexicaine H1N1 était très conta

gieuse mais pas létale, on a malheureusement pris la routedu danger, de la peur, et donc de la précaution. La ministre de la Santé a au surplus commandé elle-même le vac-

dn, alors que, d'ordinaire, on passe par les pharmacies. Et

surtout, elle a créé un système de vaccination autonome en

disqualifiant les médecins généralistes, pensant qu'on fe

rait des économies. Les gens sont bien évidemment allésvoir leurs médecins, lesquels, n'étant pas au courant, lesont renvoyés voir Roselyne...De plus, on a expliqué aux médecins qu'ils n'étaient pas en

mesure de procéder aux vaccinations, au prétexte futile que

les doses étaient par dix - comme si les généralistes ne

voyaient pas dix malades dans une matinée et ne pouvaientpas mettre les doses au réfrigérateur. On les a par la suiteinfantilisés par le biais de circulaires administratives signifiant que les praticiens autorisés devaient venir avec leurs

trousses, ne pas oublier le vaccin, etc. Mauvaise ambiance.

Alors que, durant la même période, la ministre polonaisede la Santé, avec les mêmes informations, décidait de ne

rien faire de particulier. Quand on compare les nombresde morts respectifs des deux pays à l'issue de l'épidémie,il est sensiblement le même. Tout cela a un coût.

"L'idéologiedominante 3. gâUCIie,qui n'est plus progressiste,est la protection î?

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principe de précaution,trie et notre recherche »

Pourquoi le principe de précaution est-il « prétentieux » ?Pans qtœkprétentionàla perfection, et non pas la recherche empirique d'amélioration, est aussi inhumainequ'inefficace. Croire que l'on va pouvoir toujours maîtriser des phé-

nomènesaHimkxesestàfefoisuneartirjiderronsdentin^et un péché d'orgueu. On s'imagine quhn va se protéger de

tout, y compris de ce qui ri est pas prévisible. On pense quenos hypc4bèses fragiles sont la vérité révélée, si bien que ceux

quidèêntsamp fcment« Pouce !R^anlotJSsscequevoustwon-

to^t^^sojrtomsiclérésœminedesirnpfesqu'flniirra Et pourtant, c'est parkbasengènKfedanger qu'il faut commencer l'audit Pour la dioxine, parexemple, produit qui a mauvaise réputation - mais pas plusjtistinëequepourcies centaines d^itres-.fer^santàintenfirekpêchedaïKkrAôrtfrfestpaskrœnœque, mais la capacité de mesurer, qui commence au millio

nième de millionième de gramme, soit le rapport entre

irnMc« de tonnes ettgramme. « Qtt'esl-ce que c'est que cette

norme ?» demandez-vous au spécialiste. Q vous répond :

«Celle de la sensibilité aesinstmments de mesure. » Autrement

dft, on ne sait pas mesurer en dessous. « Bon IMmest-cetan-

queàcette dose-là ?» mterrogez-vous de nouveau. Réponse:

«i^^^.»Voi]àfesvstèmeqwseirjetenb^veau le plus bas des mesures. C'est absurde...

Pour autant, ce système s'est développé en France tant sous la

gauche que sous la droite...

Avec cette même foHe collective de laisser croireque la protection est ce qui va faire évoluer nos sociétés ! Toute nâstoirede la gauche républicaine depuis le XIXcsiècle,airtiroyalisteet républicaine, s'est inscrite dans une profonde foi en le pro

grès. Tel n'estphislecas aujourd'hui. L'idéologie dominanteà gauche, qui n'estplmr/rqgressiste, est celledelaprotection,avec pour seul souci la sauvegarde des avantages acquis, alorsque la France ne saurait sedéretopper qu'en croyant en un ave-

nirsinon meilleur, du nMmsperfectiyegrâœ,nc4ajunTent,àhrecrien±iescienrifique.PourœquiestdesVerts,leTOnstatestdair: nombre dente eux pi&ieulkdtëcroissancei la droite,

quantàelle, malgré certaines pudeurs écologiques, demeureplus progressiste, persuadée qu'elle est defenécesskédudé-

veloppement industriel Les décisions prises au

sein de la commission dugrand emprunt en fà-

veurcîeBurriveràtésetdudïvekjppementdelare-

chercheplaslent en ce sens. Ceqtrine l'a pas em

pêchée de sacrifier tout un pan de l'économiefrançaise avec la transgenèse et le moratoire sur

les cellules souches. Ce type de calcul politique,tout comme la peur etkprincipe de précaution,est tout sauf de bon consefl. Le mépris pour les

làifs, les(±im^et les ordres oegrancfair, accom-

pagrédunepassicflpc+fflescasciîsskMisdeprin-

dpe,estaussi«riantmquecoûieuxJusq^Lâiêiirest^

serons-nous suffisamment riches pour nousan-Éwwisd*

payer, au sens propre du terme, nos illusions? utrMyns.PourenMalheureusement, nos seuls héros sont les vie-

finir avec le principerimes.Maisafaudrabienprendreconscienceque de précaution», denos cerritndesd'aujourdW risquent d'être no6 Jean de Kervasdoué,erreurs de demain. Editions Pion, 236 p., 19 6.

momenmtmcuanatanÊnmms En librairie le 6 janvier.

JEANOEKERWSOQUÉ

La parest n-iessisfe usions

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