8/18/2019 Je regardais la ville blanche-1.Doc_0
1/2
On s'embrasseraJe regardais la ville blanche. Des flocons de
neige, immenses, envahissaient le ciel, et
l'univers entier semblait faire part d'un conte superbe. Assise
sur un banc froid, les mainsgelées, je m'étais presque perdue dans
une revêrie magique, admirant la grce de l'hiver, la
pureté de la saison. !'était un silence profond qui
regnait partout, que l'on respiraitintensément dans ce matin
tendre. !omme ma m"re me l'avait dit, un silence qui #guérissaitnos
ésprits malades#.
#$alades%# m'étais&je dit, navrée, ce temps&l.
#( coup s)r, ma chérie. $ais tu t'en rendras compte bien
plus tard, je n'en ai pas le moindredoute.#
*t, bien que +a m'ait semblé un peu inhabituel, je
l'avais crue sur parole. e craquement durde l'autobus, pourtant,
m'a fait me rendre compte que c'était aussi tard, et qu'il fallait
que jesois déj arrivée au l-cée. J'ai vu tant de visages fatigués
et tristes, contrastant avec lanostalgie qui m'avait enveloppée par
les souvenirs fragiles de mon enfance. J'étais tout émue,les gens
me jetaient chaque instant des coups d'oeil doulereu. *u, ils
semblaient être saisis
par des pensées obscures, enténébrées. *t moi, j'éprouvais
une sensation bien étrange& unmélange ineplicable de col"re et
de chagrin.
( la prochaine station, je suis enfin descendue. Je me
sentais impuissante et insignifiante.Juste en face de l'h/pital, un
gars mignon a attiré mon attention. *n regardant plusieurs
personnes passer, parmi lesquelles aussi quelques jolies
fillettes, il a fondu en larmes. !'étaitde l'eau profondément
humaine, qui lui mouillait les mains rugueuses, saignantes,
lesvêtements fripés, qui attendrissait mon me malade. De petites
gouttes d'eau ont commencé
suinter sur mes joues poupres comme une pivoine de steppe. 0uand
il m'a vue, il m'a brusquement dit1 #&$ademoiselle...ne
pleure2 pas, s'il vous pla3t4 &$ais....mais pourquoi%
ai&jerépondu, sans eaucer sa pri"re. &5ous êtes belle, je
crois aussi que vous êtes en bonnesanté... 6'est&ce pas%7
8&9i... Je le crois...7 8&*t, alors, pourquoi
pleure2&vous%7 8&$ais toi%:ourquoi es&tu dehors, en
froid, en face de l'h/pital%7 Je l'ai regardé pour une seconde
avectoute la compassion de mon esprit, et lui, il s'est jeté tout
coup dans mes bras humides.
8&5ous vo-e2... J'attends encore ma grande soeur qui est
tombée malade il - a quelquessemaines. $aman a voulu me faire
rester dedans, mais je l'ai refusée d"s le début. 9i j'-restais, je
pleurerais n;en plus finir. 5o-e2&vous les flocons de
neige%
