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JAMES DILLON GYORGY LIGETI MICHAEL GIELEN ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN PETER EÔTVÔS OPERA COMIQUE LUNDI 23 OCTOBRE 1989 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

JAMES DILLON GYORGY LIGETI MICHAEL GIELEN · CYCLE DE CREATIONS JAMES DILLON Überschreiten Première audition à Paris GYORGY LIGETI Concerto pour piano Première audition à Paris

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JAMES DILLONGYORGY LIGETI

MICHAEL GIELEN

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAINPETER EÔTVÔS

OPERA COMIQUELUNDI 23 OCTOBRE 1989

Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés

CYCLE DE CREATIONS

JAMES DILLONÜberschreitenPremière audition à Paris

GYORGY LIGETIConcerto pour pianoPremière audition à Paris dela version intégrale

entracte

MICHAEL GIELENPflicht und Neigungcréation

FLORENT BOFFARD, piano

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAINDirection PETER EiTVÔS

L'oeuvre de Michael Gielen a été commandée par le Festivald'Automne à Paris, la Caisse des dépôts et consignations,l'Ensemble Modern et le Festival de Brême, avec leconcours de l'Etat, à l'occasion de la célébration duBicentenaire de la Révolution Française.

La création de l'uvre de York Hôller, initialement prévueest reportée à la saison 1990-1991 de l'EnsembleI nterContemporain.

Production du concertFestival d'Automne à ParisEnsemble InterContemporainCaisse des dépôts et consignations

JAMES DILLON

Né en 1950 à Glasgow. James Dillon a fait des études delinguistique, de musique et d'acoustique, puis a mené sontravail de composition en autodidacte. Dès les annéesquatre-vingt, plusieurs formations britanniquess'intéressent à ses oeuvres. Les festivals de Huddersfield(en 1983) et Bath (en 1984) lui apportent la consécration etlui commandent des oeuvres. James Dillon écrit pour leQuatuor Arditti, le Quintette à vent Vega, puis, à la demandede l'Arts Council, pour le London Sinfonietta.Depuis 1982, tous les festivals européens de musiquecontemporaine ont programmé les oeuvres de James Dillon.En 1986, il a été invité par le State University de New-York. Ilfait de fréquents séjours à l'IRCAM et élabore à présent unvaste projet Nine Rivers, qui devrait être créé en 1992.

ÜBERSCHREITENCette oeuvre a été composée entre decembre 1985 et avril1986, à la demande de l'Arts Council, pour le LondonSinfonietta; elle est dédiée à Robert Graves. La création,dirigée par Lothar Zagrosek, eut lieu dans la série Music ofEight Decades de la BBC.Ecrite pour seize instrumentistes, Ü berschreiten est l'un deséléments d'un tryptique formé avec Helle Nacht (1987, pourorchestre) et Blitzschlag (pour flûte et orchestre).

Durée : environ 20 minutesEditions Peters

Photo , Susan Homewood

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GYORGY LIGETI

CONCERTO POUR PIANOJ'ai composé ce concerto en deux phases : les troispremiers mouvements en 1985-1986, les deux derniers en1987 (la copie définitive du cinquième mouvement a étéachevée en janvier 1988). Le Concerto est dédié au chefd'orchestre américain Mario di Bonaventura.Les mouvements sont les suivants

Vivace molto ritmico e precisoLento e desertoVivace cantabileAllegro risolutoPresto luminoso

L'ceuvre, dans sa version en trois mouvements, fût créée le23 octobre 1986 à Graz. Mario di Bonaventura dirigeait, et lapartie de soliste était tenue par son frère, Antonio diBonaventura. Deux jours plus tard, une seconde exécutioneut lieu au Konzerthaus de Vienne. A la deuxième écoute, ilm'apparut que le troisième mouvement ne constituait pasune conclusion satisfaisante ; mon sens formel exigeait uneextension et un parachèvement.

Je composai donc les deux derniers mouvements. L'oeuvre,dans sa forme définitive fut donnée pour la première fois le29 fevrier 1 988 au Konzerthaus de Vienne, avec le mêmechef et le même pianiste, flûte, hautbois, et clarinette,basson, cor, trompette, trombone ténor, percussions etcordes. Le flûtiste doit aussi jouer de la flûte piccolo, et leclarinettiste de l'ocarina alto. La partie de percussion, pourlaquelle de nombreux instruments sont mis à contribution,peut être interprétée par un seul instrumentiste s'il estvirtuose. Il est cependant plus rationnel que deux musiciens(ou même trois) se partagent la tâche. La partie depercussion fait appel, en plus des instruments courammentjoués, à deux instruments à vent, utilisés de manière simplele sifflet à coulisse et l'harmonica chromatique.

Les parties des cordes - violons 1 et 2, alto, violoncelle etcontrebasse - peuvent être jouées chacune par un seulmusicien, puisque les instruments ne sont jamais divisés.Pour obtenir un bon équilibre, il est préférable que les partiessoient jouées par plusieurs instrumentistes, par exemple 6-8 premiers violons, 6-8 seconds, 4-6 altos, 4-6 violoncelleset 3-4 contrebasses.J'ai, dans ce concerto, mis en oeuvre des conceptionsnouvelles tant pour l'harmonie que pour le rythme.Lorsque l'ceuvre est bien jouée, c'est-à-dire... à la vitesserequise et avec l'accentuation correcte dans chaque "stratede tempo", elle finit au bout d'un certain temps par"décoller" comme un avion : la complexité rythmiqueempêche de distinguer chaque structure élémentaire, etcrée un univers sonore qui paraît planer. Cette dissolutionde plusieurs structures élémentaires dans une structureglobale, de nature complètement différente, est un despostulats fondamentaux de mes compositions. Depuis la findes années cinquante, c'est-à-dire depuis les pièces pourorchestre Apparitions et Atmosphères, j'explore cette idéede base en tentant de l'exploiter chaque fois de manièrerenouvelée.

Le deuxième mouvement (le seul des cinq qui soit lent)possède une construction rythmique rigoureuse, toutefoisplus simple que celle du premier mouvement. Du point devue mélodique, il est basé sur le déploiement d'un moded'intervalles strictement contrôlé, alternant deux secondesmineures et une seconde majeure de neuf notes par octave(cf. le Mode 3 de Messiaen). Ce mode est transposé auxdiverses hauteurs et détermine les harmonies dumouvement à l'exception de la section finale. L'orchestrecontinue alors dans le mode à neuf tons, tandis qu'au pianoapparaît une combinaison diatonique (les touchesblanches) et pentatonique (les touches noires), créant unmiroitement scintillant de "quasi-mélanges".

J'ai également utilisé, dans ce mouvement, des timbresinusités et des registres extrêmes : piccolo très graves,basson très aigus ; canons de sifflet à coulisse, l'ocarina altoet cuivres avec sourdines ; combinaisons sonorestranchantes du piccolo, de la clarinette et du hautbois auregistre le plus aigu ; alternance entre le sifflet-sirène et lexylophone.

Le troisième mouvement possède un rythme complexeparticulier. Des configurations mélodiques et rythmiquesillusoires apparaissent, superposées à la pulsationfondamentale rapide et constante.

J'ai conçu le quatrième mouvement comme le mouvementcentral du Concerto. Ses éléments mélodiques-rythmiques(cellules germinales ou fragments de motifs) sont en eux-mêmes rudimentaires. Le mouvement commencesimplement, avec des successions puis des superpositionsde ces éléments, formant des mélanges harmoniques. Il enrésulte une structure kalékloscopique, car il n'y a qu'unnombre limité d'éléments qui, tels les éclats dukalékloscope, réapparaissent toujours sous diversesformes d'augmentation et de diminution. Mystérieusementémerge alors un ordre rythmique complexe de talea secret,d'abord sous forme abstraite, puis, très progressivementcomme dans le premier mouvement, composé en deuxvitesses, décalées l'une de l'autre (encore une fois avectriolets et duolets, mais avec d'autres structuresasymétriques que dans le premier mouvement).Graduellement, les longues pauses initiales s'emplissent defragments de motifs, et l'on se trouve dans un maelstrbmrythmique-mélodique. Sans changement de tempo,uniquement par la densité croissante des événementsmusicaux, une rotation d'éléments successifs etsuperposés, augmentés et diminués, engendrel'accroissement de la densité qui suggère, en soi,l'accélération.

Le cinquième mouvement, un presto très bref, est le pluscomplexe quant à la structure rythmique. Il repose sur undéveloppement de l'idée des configurations illusoires dutroisième mouvement. Ce mouvement final est caractérisépar une alternance des champs harmoniques comprenantd'une part la combinaison des gammes diatonique etpentatonique, et d'autre part une "équidistancediagonale"résultant des combinaisons des deux gammespar tons décalées d'un demi-ton. Cette étrangecombinaison domine aussi la structure harmonique dutroisième mouvement.

Mon évolution, dans les années quatre-vingts, a étéinfluencée par la conception rythmique des musiquesafricaines sub-sahariennes, la conception métrique etrythmique de la musique proportionnelle du 14e siècle, et lanouvelle science des systèmes dynamiques et desconfigurations géométriques fractales. Les illusionsacoustiques et musicales, si importantes pour moi, ne sontpourtant pas recherchées comme des fins en soi ; ellesforment plutôt la base de mes considérations esthétiques.J'aime les formes musicales qui sont moins des processusque des objets ; la musique comme temps suspenducomme un objet dans un espace imaginaire, la musiquecomme une construction qui, malgré son développementdans le déroulement réel du temps et sa simultaneité dansnotre imagination est présente dans tous ses moments.Abolir le temps, le suspendre, le confiner au momentprésent, tel est mon dessein suprême de compositeur.

GYORGY LIGETIDurée : environ 21 minutes Edition Schott

MICHAEL GIELEN

Né en 1 927 à Dresde (aujourd'hui RDA), de nationalitéautrichienne, il émigre en 1940 à Buenos-Aires où il effectuesa scolarité et ses études (philosophie, piano, théorie,composition). De 1947 à 1950, il est répétiteur de choeur auThéâtre Colon de Buenos-Aires, de 1960 à 1965, directeurmusical de l'Opéra Royal de Stockholm, de 1 969 à 1973,chef permanent de l'Orchestre National de Belgique, puisde 1973 à 1975, de l'Opéra de Hollande, de 1974 à 1980,premier chef invité de l'Orchestre Symphonique de la BBC,de 1977 à 1987, directeur musical et directeur de l'Opéra àFrancfort. Depuis juillet 1986, Michael Gielen est chefpermanent de l'Orchestre Symphonique du Südwestfunk àBaden-Baden.

Dans un entretien accordé à Paul Fiebig et Rudolf Hohlwegen mai 1987, il définit son rapport à la composition de lafaçon suivante:"La composition a toujours été pour moi une manière de meréfugier hors de la vie professionnelle. J'ai toujours écrit despièces inconfortables et impossibles, de manière à ce quel'on ne puisse les maltraiter. Cela peut produire un effet deboomerang, mais je compose pour moi. Ecrire des chosesimpossibles, cela tient probablement au fait que j'aimerais,au bout du compte, garder ces pièces pour moi. Quoique cesoit absurde..."

PFLICHT UND NEIGUNGCette oeuvre est un développement du quatuor à cordescomposé en 1983. Les Topoi, ou situations musicales, senomment: Répétitif/contraint - Dramatique - Accords -Nuages - Chant du cygne - Soli (fenêtres). Ils apparaissententre trois et six fois. Des signaux, au nombre de sept,subdivisent la structure. A titre d'accompagnement, unrécitatif apparaît quatre fois.L'oeuvre est composée en trois parties. Douze topoiconstituent la première partie, la seconde est un tutti oùquatre topoi se superposent, la troisième a de nouveaudouze parties, superposant la plupart du temps plusieurstopo!.

Le quatuor est utilisé comme un creuset, ses matériaux sontlégèrement transformés : ce qui était en accord estdécomposé, et vice-versa, ce qui n'était pas fixémétriquement le devient. Un seul élément ("Le chant ducygne") est orchestré et non composé. C'est une mélodiefaite d'accords qui se déplacent parallèlement.

La citation de Zemlinsky sur laquelle débutait le quatuor estreprise ici: d'abord par le tuba, puis les duos et trios e enfinla trompette. Les musiciens (neuf bois et instrumentsannexes, sept cuivres, trois percussions et trois claviers)sont répartis en trois groupes, autour d'un axe composé parl'orgue, le tuba, la clarinette contrebasse, et d'unpercussionniste (cloches-plaques, cloches-tubes ettimbales), les autres instruments sont disposéssymétriquement.Ainsi trouve-t-on, à droite et à gauche de l'axe :flûte, hautbois, clarinette, basson (et instruments annexes)cor, trompette, trombonepiano, célestapercussions.

La pièce est dédiée à Walter Levin.

Extrait d'un texte de Michael Gielen

Durée : environ 24 minutesEdition Breitkopf und Hârtel

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ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

Président : Pierre BoulezDirecteur Musical : Peter EôtvôsAdministrateur général : Brigitte Marger

Sophie Cherrier : flûteEmmanuelle Ophèle : flûteLàszlô Hadady : hautboisDidier Pateau : hautboisAlain Damiens : clarinetteAndré Trouttet : clarinetteGuy Arnaud : clarinette bassePascal Gallois : bassonJean-Marie Lamothe : bassonJacques Deleplancque : corJens Mac Manama : corAntoine Curé : trompetteJean-Jacques Gaudon : trompetteJérôme Naulais : tromboneBenny Sluchin : tromboneGérard Buquet : tubaVincent Bauer : percussionMichel Cerutti : percussionDaniel Ciampolini : percussionPierre-Laurent Aimard : piano/claviersFlorent Boffard : piano/claviersAlain Neveux : piano/claviersMarie-Claire Jamet : harpeJeanne-Marie Conquer : violonJacques Ghestem : violonMaryvonne Le Dizes : violonGarth Knox : altoJean Sulem : altoPierre Strauch : violoncelleFrédéric Stochl : contrebasse

Musiciens supplémentaires

Eric Lamberger : clarinette bassePhilippe Braquart : saxophoneAndré Sennedat : bassonAnne Berteletti : pianoFrédéric Chaslin : pianoDaniel Raclot : violoncelle

Régisseur général : Marie-Béatrice BertrandRégisseur d'orchestre : Jean Radel, Philippe Boses

FLORENT BOFFARD, piano

Né en 1964, à Lyon. Etudes musicales au ConservatoireNational de Région à Lyon ; médaille d'or à l'unanimité avecfélicitations du jury en 1976.Au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, ilobtient en 1979 le premier prix de piano dans la classed'Yvonne Loriod puis le Deuxième Prix de musique dechambre dans la classe de Geneviève Joy.Florent Boffard est lauréat de plusieurs concoursinternationaux de piano et se voit décerner des prixd'harmonie et de contrepoint au Conservatoire National deParis (1984-1987).Il est soliste de l'Ensemble InterContemporain depuis 1988.

PETER EbTVÔS

Né en 1944 à Szekelyudvarhely (Hongrie aujourd'huiRoumanie).Après des études à l'Académie de Musique de Budapest encomposition et à la Musikhochschule de Cologne endirection d'orchestre, Peter Ebtvôs devient répétiteur àl'Opéra de Cologne (1967-1968).Il réalise de nombreuses musiques pour le théâtre, lecinéma et la télévision puis rejoint, en 1966, KarlheinzStockhausen : productions radiophoniques et télévisées,disques et tournées, participation à l'Exposition Universelled'Osaka (1970).Entre 1 971 et 1979, Peter Ebtvôs est réalisateur au studio demusique électronique de la WDR à Cologne, et organise desconcerts avec le groupe Oeldorf (association decompositeurs pour la pratique du "live electronic" danstoute l'Europe).Depuis 1974, Peter Eôtvôs dirige la plupart des grandsorchestres européens. En 1979, Pierre Boulez le nommedirecteur musical de l'Ensemble InterContemporain.Peter Eôtvôs est également principal chef invité del'Orchestre Symphonique de la BBC de Londres, de 1 985 à1988.

MICHAEL GIELEN

La Caisse des dépôts et consignations a pour mission première de protéger et gérer les fondsprivés qui lui sont confiés. Institution financière au service de l'intérêt générai, elle est aussi la banquedu logement social et du développement local. Dans le prolongement de ses activités, la Caisse des dépôtset consignations a développé une longue tradition de mécénat, dans les domaines humanitaire, social etmédica4 et plus récemment culturel et artistique.

Ainsi, depuis 1983, la Caisse des dépôts et consignations apporte chaque année son concoursfinancier aux productions du Théâtre des Champs Elysées dont elle a également financé la rénovation.

L'aide aux jeunes artistes et le soutien à la pédagogie musicale et théâtrale constituent deuxautres volets majeurs de ses actions de mécénat culturel.

Les commandes d'oeuvres d'art, le concours apporté au Festival d'Automne, au Festivald'Avignon, au Centre Acanthes, à la Fondation Dubuffet, à l'Ecole des comédiens de Nanterre sontles emboles d'une passion partagée pour la création contemporaine. CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS

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