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IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEUR DES ECOLES 1 SALGADO Nathalie Directeur de mémoire : Anne-Marie Gatouillat Année : 2004 n° de dossier : 0261251U

IUFM DE BOURGOGNE...de l’histoire au service de la patrie : « La place de la France dans le monde est assez grande, son rôle assez noble, pour qu’un enseignement sincère, soucieux

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IUFM DE BOURGOGNE

CONCOURS DE RECRUTEMENT DE PROFESSEUR DES ECOLES

1

SALGADO Nathalie

Directeur de mémoire : Anne-Marie Gatouillat

Année : 2004 n° de dossier : 0261251U

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SOMMAIRE.

Introduction……………………………………………………………………….…....p.3

I) La place des documents et de l’histoire…………………………………...p.4A- L’évolution de l’enseignement de l’histoire à l’école primaire …………………... p.4

1) L’enseignement de l’histoire à la fin du XIX ème siècle p.42) La réforme de 1923 p.4

3) La réforme de 1945 p.4 4) La réforme de 1969 p.5 5) Le renouveau 1980-1985 p.5

B- Les instructions officielles ………………………………………………………...p.61) Le cycle 1 p.62) Le cycle 2 p.63) Le cycle 3 p.74) La place des documents p.7

C- L’évolution de la place des documents ……………………………………………p.81) Les différents types de documents p.82) Le rôle pédagogique des documents p.8

II) Les documents……………………………………………………… .………… p.10A- Définition du document ……………………………………………………..……..p.10B- Les différents documents ……………………………………………………..… ..p.11

1) Les textes p.112) Les images p.113) Les vestiges p.124) Les données statistiques p.125) Les cartes p.126) Les témoignages p.13

C- Quels documents choisir pour la classe ? ……………………………………….….p.13

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III) L’utilisation des documents en classe ………………………………………. p.15A- Donner le sens du passé au cycle 1 …………………………………………….….p.15

1) Présentation de la classe et des objectifs de la séquence p.152) 1ère séance : étude du tableau de Brueghel p.163) 2ème séance : les jeux p.174) 3ème séance : les photographies p.195) 4ème séance : étude de l’album Julie et Julie p.206) conclusions p.21

B- Connaître les différentes façons d’apprendre l’histoire…………………..….……p.211) Présentation de la classe et des objectifs de la séquence p.212) 1ère séance : les conceptions initiales p.223) 2ème séance :étude des objets p.234) 3ème séance :étude des documents écrits p.255) 4ème séance : les documents sources et les documentaires p.266) 5ème séance :l’évaluation p.287) conclusions p.29

IV) L’importance de l’utilisation des documents dans l’apprentissage………..p.30A- L’acquisition de connaissances et d’une méthode de travail ……………………..p.30

B- Développer l’esprit critique ………………………………………………………p.31

C- La transversalité ………………………………………………………………….p.331) Le langage. p.332) Les arts visuels. p.333) Le « vivre ensemble ». p.34

Conclusion……………………………………………………………………….p.35

Bibliographie…………………………………………………………………….p.36

Annexes………………………………………………………………………….p.37

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Introduction :

L’idée du choix de mon mémoire s’est rapidement portée sur la discipline del’histoire de par mon goût pour ce domaine. En effet, j’ai effectué mon cursusuniversitaire à Orléans en histoire – géographie. A travers mes études, j’ai pu constaterqu’il existait une grande diversité de documents, que l’on pouvait utiliser pour étudierl’histoire en dehors des textes. Les documents sont très importants dans cettediscipline car ce sont les seuls éléments, qui nous permettent d’obtenir desinformations sur notre passé.

J’ai donc choisi de m’intéresser plus particulièrement dans mon mémoire àl’utilisation des documents en histoire à l’école primaire. En effet, comment éviter detomber dans l’écueil que l’on rencontre très souvent dans cette discipline, qui consisteà utiliser une démarche avec des cours magistraux donnés par l’enseignant , et où lesdocuments perdent tout leur intérêt au profit d’un simple rôle d’illustration. Dans cessituations d’apprentissage, l’enfant est bien souvent un personnage passif et peumotivé.

Il convient donc de se demander comment utiliser les documents avec lesenfants à l’école primaire afin de les rendre actifs et motivés ?

Il est important de commencer par rappeler tout d’abord quelle est la place del’histoire et des documents dans les instructions officielles en montrant leur évolution ;puis de définir ce qu’est un document ; et enfin de voir la diversité des documentsutilisables en classe. Dans un deuxième temps, j’exposerai les différentes situationsd’apprentissage que j’ai pu mettre en place au cours de mes stages. Enfin je montrerail’importance dans l’apprentissage d’utiliser des documents avec les enfants.

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I ) La place des documents et de l’histoire.

A- L’évolution de l’enseignement de l’histoire à l’école primaire.

La place de l’histoire dans l’enseignement de l’école primaire a beaucoup évoluédepuis son apparition.

1) L’enseignement de l’histoire à la fin du XIX è siècle.

L’enseignement de l’histoire est introduit en 1867 parmi les matières obligatoires del’école primaire. L’histoire acquiert alors un rôle fondamental, elle a pour objectif departiciper à la formation du nouveau citoyen, patriote et républicain. L’histoire est au servicede la consolidation du nouveau régime, et est renforcée par les événements politiques del’époque. Cette idée de l’enseignement au service de la nation est réaffirmée par lesinstructions officielles parues en 1923.

2) La réforme de 1923.

En effet, on trouve clairement dans les programmes et instructions de 1923 l’allusionde l’histoire au service de la patrie : « La place de la France dans le monde est assez grande,son rôle assez noble, pour qu’un enseignement sincère, soucieux de vérité jusqu’àl’intransigeance, favorise l’explosion et l’épanouissement du sentiment patriotique. Et tel doitêtre le but de l’enseignement historique et géographique à l’école primaire »1. Ces nouvellesinstruction privilégient l’expérimentation, qui rend plus actif que la méthode appliquée à lafin du XIX è siècle, qui reposait principalement sur l’observation. Mais cette expérience restetrès limitée même si elle repose sur des documents authentiques (monnaie, archives.). En effetla mémorisation des dates a encore une grande importance, tout comme la formationpatriotique.

3) La réforme de 1945.

Cette idée de l’enseignement au service de la patrie est répétée dans les instructions de1945 : « La leçon d’histoire est aussi une leçon de morale, civisme et patriotisme »2.Mais cettefois on retourne à une méthode basée sur l’observation, et on privilégie le programmeconcentrique au détriment du programme progressif de 1923. (chaque année on étudie

1 Jean Noël Luc, « une réforme difficile », revue de l’association des professeurs d’histoire- géographie , n°306,p.151 cite A.Leterrier , Programmes et instruction, Paris, Hachette, 1956, p.192.2

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l’histoire de France des origines à nos jours.). Jusqu’aux années 70, l’apprentissage del’histoire se limitait à des résumés appris par cœur par les élèves du CE1 au CM2. Petit à petitun mouvement de contestation est apparu en particulier avec les théoriciens comme RogerCousinet ou Roger Gal. Cette contestation va amener la réforme de 1969.

4) La réforme de 1969.

C’est en 1969, que l’enseignement de l’histoire à l’école primaire va êtreprofondément bouleversé, en particulier avec la réforme du tiers temps pédagogique. Cetteréforme modifie les horaires de l’école primaire, et regroupe ses enseignements en disciplinesfondamentales : français , calcul, éducation physique et disciplines d’éveil. C’est à partir decette réforme que l’on commence à parler d’éveil. De plus elle provoque une rénovation desméthodes et des contenus. En effet les préoccupations de l’école primaire se déplace desconnaissances aux aptitudes, des savoirs aux savoirs-faire, et des disciplines à l’enfant. Onprivilégie une pédagogie basée sur la motivation, la découverte. L’histoire devient donc unediscipline d’éveil avec l’objectif de développer la curiosité, l’esprit critique et la réflexion. Oncherche à engager l’élève dans le processus d’apprentissage. On valorise l’étude du milieulocale et des documents.

Mais cette réforme n’a pas eu les résultats attendus, on observe un recul de l’enseignement del’histoire. Ceci est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’école en 1969 connaît une réformedans toutes les disciplines, par ce fait l’éveil passe au second plan après le français et lecalcul. De plus, les enseignants manquent de formation et de précision (les premièresinstructions ne paraissent que 10 ans après ).

5) Le renouveau 1980 –1985.

Voyant l’échec de la réforme, les responsables du système éducatif vont lancerplusieurs réformes entre 1980 et 1985. On propose un horaire souple, le maintien desméthodes actives, l’utilisation des documents, on réintroduit en partie la leçon magistrale avecl’utilisation des manuels. De plus, en 1983 le ministère crée une commission permanente surl’enseignement de l’histoire et de la géographie, qui a pour but de préparer des suggestionspour la rédaction des nouvelles instructions. Mais l’arrivée de J-P Chevènement à la place deSavary détruit le fragile équilibre institué. Malgré toutes ces réformes et ces échecs, il sembleque l’histoire retrouve à nouveau une place dans l’enseignement primaire.

Dans les derniers programmes, qui sont parus en 2002, la place de l’histoire dansl’enseignement de l’école primaire est clairement défini avec des objectifs précis.

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B- Les instructions officielles.

En effet dans les programmes de 2002, on trouve une mention à l’histoire ou au«temps qui passe » dans chacun des 3 cycles. (cf. annexe 1).

1) Le cycle 1 :

Dans les programmes du cycle 1, on parle de «temps qui passe » dans la partie « découverte dumonde » et non d’histoire. L’enfant en maternelle se situe dans le temps proche, (la journée, lasemaine…) dans un temps cyclique avec une grande régularité des événements. Il commencelentement à repérer les événements chronologiques, à situer les événements les uns par rapportaux autres. Les programmes insistent sur la nécessité de travailler la structuration du tempschez l’enfant, qui s’installe progressivement.

Lentement il va séparer les événements et les ordonner, petit à petit il va construire le tempssocial (succession des jours, des semaines, des mois). L’acquisition d’un vocabulaire précisest très importante comme par exemples : maintenant, hier, demain, avant…Cettestructuration du temps se construit à partir d’une grande régularité dans l’emploi du temps etpar les rituels, ainsi que par l’utilisation des instruments de repérage chronologique(calendriers) et de mesure de durées (horloges, sabliers…). Cela se fait tout au long de lajournée. De plus, les instructions officielles préconisent de sensibiliser l’enfant à l’existenced’un passé proche et d’un passé plus lointain et en lui faisant prendre conscience de ladifférence entre événement passé et événement imaginaire.

2) Le cycle 2 :

Tout comme pour le cycle 1, dans les programmes on ne parle pas d’histoire mais de «tempsqui passe »dans la partie « découverte du monde ». La structuration du temps n’est pas encoreacquise au cycle 2, l’enfant se situe dans le passé et futur proches, puis progressivement parrapport à un passé et à un futur plus éloignés.

Il est donc important de continuer le travail de structuration du temps tout au long du cycle 2,par les rituels, l’emploi du temps et l’utilisation d’instruments. Ce sont des outilsindispensables pour structurer le temps ,et pour prendre conscience des durées du temps quipasse. L’autre activité importante est la prise de conscience des réalités ou d’événements dupassé plus ou moins lointains, elle passe par la découverte et l’observation du patrimoineproche des enfants (famille, ville) car il permet une approche plus concrète, et fournit leséléments d’une culture nécessaire à la compréhension de l’environnement des élèves.

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3) Le cycle 3 :

Ce n’est qu’à partir du cycle 3 que l’on aborde l’histoire d’une manière disciplinaire. En effet,l’enfant commence à distinguer le temps linéaire du temps cyclique, il a compris que le tempshistorique est fait de simultanéité, de continuité, d’irréversibilité et de ruptures plus ou moinslongues. L’enfant doit être capable à la fin du cycle 3 de situer sur une frise chronologique lesgrandes périodes de l’histoire nationale avec les dates importantes. Il doit également pouvoirpercevoir les évolutions, et les transformations.

L’enseignement de l’histoire ne doit pas se limiter à l’étude de quelques grands événements.On doit s’intéresser dans chaque grande période aux personnages majeurs, aux événementsimportants, mais aussi à l’aspect littéraire, artistique, et scientifique. A travers l’étude de cettediscipline, l’élève doit comprendre la spécificité de l’histoire, cette «connaissance par traces »,qui pour l’historien sont des sources, et ceci passe par l’étude de documents à l’école. Eneffet, les programmes de 2002 montrent qu’il est indispensable d’utiliser des documents àl’école primaire, et cela du cycle 1 au cycle 3.

4) La place des documents :

Les instructions officielles insistent sur l’utilisation de documents à l’école primaire dans lestrois cycles, dès le cycle 1. « L’enrichissement des connaissances s’appuie sur des expériencesvécues mais passe aussi par la découverte de documents (imprimés ou numérisés) grâce à lamédiation de l’adulte qui lit, explique, commente les textes comme les images ou lesschémas »3. Au cycle 1, il s’agit essentiellement de textes, d’images ou encore d’objetsconcrets («la structuration progressive de la temporalité doit être nourrie(…)par la découverted’objets ou de réalités du passé »4).

Au cycle 2, les programmes invitent à une «initiation simple à la lecture documentaire »5.

Ce n’est qu’au cycle 3 que l’on commence à étudier plus précisément lesdocuments («rassembler des documents autour d’un sujet, en donner la nature, la date, etl’auteur »6.)et que l’on acquiert une vraie méthode de travail, qui vise à observer, lire ledocument pour en retirer les informations essentielles. La référence, dans les instructionsofficielles, à l’utilisation des documents dans les trois cycles montre leur importance.Cependant cela n’a pas toujours été le cas.

C- L’évolution de la place des documents.

3 Qu’apprend-on à l’école maternelle ? SCEREN CNDP, Paris, 2003, p.31.4

5 Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? SCEREN CNDP, Paris, 2003, p.54-55.6 Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? SCEREN CNDP, Paris, 2003, p.78.

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En effet, la place des documents, tout comme l’enseignement de l’histoire n’a cessé d‘évoluerau cours des années. La place, qui leur est accordée, et leur usage pédagogique se sont à la foisélargis et renforcés.

1) Les différents types de documents :

On est passé d’une vision assez restrictive, où seuls les textes et les gravures étaient qualifiésde document (à la fin du XIX è siècle.), à une conception beaucoup plus large (cf. annexe 2).Le B.O n°39 datant de 1957 donne la définition suivante du document (p.3258)7: « Pardocument, il faut entendre toute œuvre humaine : monument, outil, écrit, inscription, œuvred’art, sceau, monnaie, costume, objet mobilier etc.…, qui constitue à la fois un élémentconcret du passé et un moyen efficace de le faire revivre ».

On possède donc aujourd’hui une plus grande diversité de documents en particulier grâce àInternet. De plus, ils sont plus facilement accessibles. Petit à petit, les manuels d’histoiregéographie contenant des reproductions, des photographies, des dossiers thématiques sontapparus remplaçant le Tour de la France par deux enfants de Bruno (G.), qui date de 1877.Dans ce manuel, l’histoire était racontée comme un récit imaginaire, comme on peut entrouver dans les romans en littérature. Parallèlement à cette multiplication des manuels,l’instauration de bibliothèques dans les écoles et la multiplication de revues ( commepar exemples : BT, BTJ,…) ont favorisé la diffusion des documents dans les classes.Le nombre de documents utilisables dans les classes s’est considérablement accru, mais leschangements ne s’arrêtent pas seulement à une plus grande diversité . En effet, le rôle mêmedu document s’est renforcé.

2) Le rôle pédagogique des documents :

Ce n’est qu’à la fin du XIX è siècle qu’apparaît une allusion à l’utilisation des documentsdans les instructions officielles des lycées, et encore leur usage n’était pas clairement défini.

Le document a alors la fonction d’illustration, il vient éclairer les propos de l’enseignant,enrichir son discours et éclairer des faits. George Lefebvre donne , dans un Bulletin de lasociété des professeurs d’histoire et de géographie de l’enseignement public, aux documentsle rôle suivant :8

« à la condition d’être bien choisis, convenablement commentés, d’étendue assez restreinte eten petit nombre , ils (les documents) illustreront la leçon de manière frappante et mettrontl’élève en contact direct avec la réalité historique ».

7 Leduc(J.), Marcos-Alvarez(V.), Le Pellec(J.), Construire l’histoire, collection didactiques Bertrand Lacoste,CRDP Midi-Pyrénées, Paris, 1994, p.45.8 Documents, des moyens pur quelles fins ? INRP, 7è colloque, 1992, p.19.

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Il reconnaît donc que l’utilisation des documents peut être très utile à l’école primaire.

Le document va prendre ensuite une double fonction :il va à la fois servir à l’enseignantcomme illustration, et il va devenir l’objet d’étude pour l’élève, rendant ainsi l’enfant actif. Cenouveau rôle du document est apparu avec l’apparition d’une nouvelle méthoded’enseignement , qui privilégie l’enfant comme acteur dans la construction de ses savoirs. Onest donc passé d’un simple rôle d’illustration ,à celui qui permet d’acquérir à la fois desconnaissances et une méthode de travail.

Cette démarche vise à initier l’élève à la méthode historique, qui est d’ailleurs mentionnéedans les dernières instructions officielles :

« l’élève doit être capable de comprendre la spécificité de l’histoire, cette « connaissance partraces » qui pour l’historien sont des sources ou des documents »9. Cette démarche vise àdévelopper chez l’enfant le sens de l’observation et l’esprit critique.

Le document n’a plus seulement une fonction d’illustration comme il pouvait l’avoir à la findu XIX è siècle, quand l’histoire est apparue dans les programmes de l’école primaire. Eneffet ,on peut citer les fonctions suivantes par exemples :10

La fonction inductive :le document provoque l’étonnement, il incite à s’interroger dessus. La fonction critique :le document remet en question un savoir acquis. La fonction informative :le document apporte des informations, il répond à uneproblématique, et confirme ou infirme une hypothèse. La fonction évaluative : le document sert de support pour une évaluation, qui sert à vérifier lamaîtrise d’un savoir-faire , des connaissances ,ou une méthode de travail.

Après avoir vu l’évolution de l’enseignement de l’histoire et de la place des documents dansles instructions officielles, il convient de revenir sur le terme même de document.

9 Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? SCEREN CNDP, Paris, 2003, p.78.10 Maréchal (J.), La leçon d’histoire –géographie, CRDP Dijon,1995, p.23.

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II ) Les documents.

A - Définition du document.Le dictionnaire Larousse donne les définitionssuivantes du mot document :11 -« renseignement écrit , servant de preuve ou de titre » -« objet quelconque servant de preuve, de témoignage ».

Les documents en histoire sont donc d’après ces définitions, des preuves , des marques denotre passé, qui seraient sous la forme d’écrits ou d‘objets.

Le mot document vient du latin « documentum », qui vient du verbe « docere » qui signifieenseigner. Le document est donc d’après cette définition un instrument d’enseignement. JeanMaréchal dit, en effet, que « le document contribue à la construction du savoir de l’élève »12.

11 Encyclopédie Larousse, Paris, 1990.12 Maréchal(J.), La leçon d’histoire géographie, CRDP Dijon, 1995, p.21.

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François Audigier cite H.I Marrou dans De la connaissance historique pour définir le motdocument 13 : « est document toute source d’information dont l’esprit de l’historien sait tirerquelque chose pour la connaissance du passé humain envisagé sous l’angle de la question quilui a été posée. Il est bien évident qu’il est impossible de dire où commence et où finit ledocument ; de proche en proche, la notion s’élargit par embrasser textes, monuments,observations de tout ordre (…) Définie de la sorte, cette notion apparaît comme une fonctionde deux variables indépendantes : autant du passé, elle dépend de l’historien de son initiative,de son habileté à utiliser ses instruments de travail et ses connaissances mais d’abord de cequ’il est lui-même , de son intelligence, de son ouverture d’esprit, de sa culture ».

Si l’on recoupe les trois définitions précédentes, on peut dire que le document est untémoignage du passé. On distingue les documents et la documentation :- les documents que l’on appelle aussi sources, qui sont des écrits, ou des objets originauxcomme les vestiges, les écrits datant de l’époque étudiée…- les documents rédigés par les historiens ou les auteurs de manuels, que l’on appelledocumentation ou documentaire.

Le document est un instrument de connaissances. En effet, du point de vue didactique, ledocument est un support informatif qui est à la fois outil et objet d‘étude. Il s’inscrit dans unesituation d’apprentissage élaborée par l’enseignant, qui pousse l’élève à interroger ledocument en utilisant ses propres connaissances. Pour cela l’enseignant dispose d’une grandediversité de documents utilisables en classe, comme le montre H.I Marrou .

13 Documents :des moyens pour quelles fins ?, INRP, 7è colloque 1992, p.14.

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B - Les différents documents.

L’Histoire débute avec l’invention de l’écriture vers 3300 avant J.C dans la région du« croissant fertile » au Proche Orient, et s’étend ensuite sur plusieurs millénaires à d’autresrégions du monde. L’Histoire est associée à l’écriture, les documents écrits sont donc uneforme de documents très importantes pour l’étude de notre histoire, mais il en existe beaucoupd’autres.

1) Les textes :

On trouve une grande diversité dans les documents écrits comme les lettres, les journaux, lalittérature, les cahiers de doléances, les épigraphes, les lois, les biographies…

Ces documents demandent une étude précise. En effet, il faut tout d’abord distinguer à quellecatégorie de document il s’agit comme on l’a vu précédemment (document source oudocumentation). Il faut ensuite distinguer l’auteur, la date et le contexte pour éviter touteerreur d’interprétation. On peut prendre l’exemple de Plutarque qui a fait la biographie de César alors qu’il n’ajamais vécu à cette époque. Ce document peut donc à la fois être considéré comme documentsource car il nous montre la mentalité de l’époque de Plutarque, et aussi de documentaire caril nous apporte des renseignements sur la vie de César.

On voit donc qu’il important de prendre en compte la date dans l’étude d’un document, ainsique la subjectivité de l’auteur. Cependant on trouve des documents écrits où il n’y a aucunesubjectivité de l’auteur comme les registres d’état civil par exemple.

2) Les images :

On trouve aussi une grande diversité de types d‘images :les sceaux, les monnaies, les fresques,les photographies, les cartes postales, les enluminures, les miniatures, les vitraux, les dessins,les gravures, les films…

Ils nous apportent des informations sur le contexte politique, économique, et social dechacune des grandes périodes. Pour ce type de document il est important tout comme pour lesécrits de remettre l’image dans son contexte pour en comprendre le sens. De plus, ce type dedocument demande, comme pour les autres, l’apprentissage d’une technique de lectured’image pour pouvoir les interpréter.

3) Les vestiges :

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La quantité de vestiges retrouvée dépend des périodes étudiées. On peut donner les exemplessuivants :les poteries, le mobilier, les châteaux forts, les remparts, les cathédrales, les églises,les sculptures, les lavoirs, les gares, les châteaux…

Ces documents nous apportent des informations importantes sur la compréhension du passé.Cependant il est essentiel que l’enfant apprenne à distinguer la différence entre les vestigesque les archéologues ont mis à jour, et les reconstitutions qu’ils ont faites.

En effet, les reconstitutions sont le résultat des travaux des archéologues, il est essentiel quel’enfant soit confronté aux images authentiques. On peut prendre l’exemple des habitations enPréhistoire : il serait intéressant que l’enseignant présente des photographies montrant deshabitations reconstituées, mais aussi des photographies des traces que l’on a retrouvéesaujourd’hui (trous de la structure des habitats). Les différents types d’images sontcomplémentaires, les reconstitutions permettent à l’enfant de pouvoir visualiser l’habitation ceque ne le permet pas celle des traces, en revanche ces dernières n’induisent pas l’enfant àcroire que les archéologues ont retrouvé les habitations entières.

4) Les données statistiques :

Les données statistiques et leurs représentations (tableaux, graphiques, diagrammes…)peuvent nous apporter des informations qu’elles soient issues des travaux des historiens ouqu’elles soient des documents originaux.

Ce type de document oblige d’acquérir une méthode de travail pour pouvoir tirer toutes lesinformations contenues explicitement dans ces documents. On peut résumer brièvement ladémarche en trois grandes étapes : - comprendre les données avec le titre, les entrées horizontales et verticales, la source, et laqualification des données (valeur absolue, pourcentage…). – analyser le tableau de manière synthétique : souligner les valeurs extrêmes, calculer lesécarts, et voir les évolutions. – expliquer les points importants en les replaçant dans une problématique en s’aidant de sesconnaissances, et expliquer les points particuliers.

5) Les cartes :

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Les cartes, comme les données statistiques, font plus référence à la géographie qu’à l’histoire.Cependant elles peuvent être des documents historiques comme les autres documents vusprécédemment. On trouve différents types de cartes :

- Les cartes topographiques (qui représentent ce qui est visible à la surface de la Terre :aspects physiques et humains). - Les cartes thématiques : elles traitent d’un phénomène particulier- Les cartes quantitatives qui exposent une répartition spatiale d’une valeur numérique. - Les cartes schématiques : ce sont de représentations simplifiées de la réalité pour soulignercertaines caractéristiques.

Ces documents demandent eux aussi une méthode de lecture précise pour faire transparaîtreles informations qu’ils contiennent. On trouve des cartes réalisées par les historiensd’aujourd’hui, mais aussi des cartes anciennes comme la mappemonde catalane de Modène duXV è siècle, ou les cartes de Cassini.

6) Les témoignages :

On les trouve sous forme d’entretiens oraux, ce sont des documents importants pour l’étudede l’époque contemporaine.

On constate donc qu’il existe une très grande diversité de documents, que l’on peut utiliserdans les classes, on peut alors se demander quels documents choisir.

C- Quels documents choisir pour la classe.

Rappelons la définition donnée par H.I Marrou dans De la connaissance historique :« Est document toute source d’information dont l’esprit de l’historien sait tirer quelque chosepour la connaissance du passé humain. ». La notion de document s’est considérablementdéveloppée. D’après C.Genin et M.Clary , il faut privilégier le document authentique qui soitcontemporain de l’époque étudiée. A défaut, on peut utiliser des documents médiatisés, cesont des documents qui par l’intermédiaire de « média » (imprimerie, photographie) apportentaux élèves, dans la classe, les renseignements que fournirait l’œuvre authentique. Il s’agitdonc de transcription imprimée ou de reproduction d’un document authentique. Le documentd’accompagnement des programmes de 2002 propose une liste de documents qui peuvent êtreutilisés en classe , ils sont classés en fonction de la période étudiée (cf. annexe 2).

Durant mon premier stage, j’ai essayé de privilégier les documents authentiques enutilisant des jouets et en montrant des photographies reconstituant la vie de mon grand-père(les enfants ont eux travaillé sur des reproductions), j’ai également utilisé un document

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médiatisé avec la reproduction du tableau de Brueghel à cause de l’impossibilité d’apporter enclasse le document authentique. De plus, en utilisant ce document, j’ai pu utiliser desagrandissements de certaines parties du tableau afin de permettre une meilleure observationpar les enfants des détails du tableau. Cependant, il est important de les confronter au tableauen entier, pour qu’ils prennent conscience de la taille réelle de l’œuvre.

Dans mon deuxième stage, j’ai volontairement utilisé des documents authentiques etdes reproductions afin de montrer la différence entre ces deux types de documents, qui nouspermettent de connaître l’histoire (dans la séance 2 et 3). Pour la quatrième séance, j’ai utilisédes reproductions, car il m’était simplement impossible d’apporter les documents originaux enclasse.

L’utilisation de documents sources dans l’enseignement de l’histoire à l’école primairerépond à une exigence épistémologique. L’histoire est une « connaissance par traces »,l’historien interroge le passé et essaie de trouver des réponses au moins partielles à seshypothèses, en rassemblant, en lisant, en confrontant des documents de toutes sortes. Il estdonc indispensable que l’histoire enseignée à l’école élémentaire ne soit pas en contradictionavec la démarche scientifique de l’historien. Ceci n’est possible que par l’étude de documentsauthentiques. On peut alors se poser la question suivante : où peut-on trouver des documentspour la classe ?

On peut avoir recours :- aux manuels scolaires qui proposent de nombreuses reproductions, j’ai d’ailleurs numérisécertaines des reproductions, que j’ai utilisé, dans ce type d’ouvrage. - aux revues documentaires comme la documentation photographique, textes et documents

pour la classe, ou encore les BT ou BTJ… qui fournissent des documents de qualité. - à Internet. - à ses archives personnelles. - aux services éducatifs de certains musées. C’est le musée de Saint Germain d’Auxerre qui

m’a prêté une partie des objets que j’ai étudié au cours de mon deuxième stage. - au service éducatif des archives qui permettent de consulter des documents.

On voit donc bien l’importance d’utiliser des documents dans l’enseignement de l’histoire àl’école primaire, mais on peut se demander comment les utiliser ?

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III) L’utilisation des documents en classe.

A- Donner le sens du passé au cycle 1.

1) présentation de la classe et des objectifs de la séquence.

J’ai effectué mon premier stage en responsabilité à l’école maternelle de Saint–Fargeau, dans la classe de moyens-grands. Cette classe était constituée de 10 moyens et 10grands. L’objectif de ma séquence était de donner le sens du passé aux enfants, c’est à dire detravailler avec eux la structuration du temps. J’ai voulu leur faire prendre conscience del’existence d’un passé proche, mais aussi d’un passé lointain, et ceci par la découverted’objets et de réalités du passé. Ce travail venait compléter le travail sur la structuration dutemps réalisé tout au long de la journée avec les rituels, la date, l’emploi du temps.

L’enfant de cycle 1 se situe dans un temps cyclique avec des repères fixes, il se repèredans le temps proche et commence seulement à la fin du cycle 1 à percevoir l’existence d’unpassé proche. En revanche il ne perçoit et ne connaît pas les notions d’écoulement , desuccession, d’irréversibilité et de durée du temps. La séquence, menée pendant mon stage, apermis de travailler ces notions du temps , et non seulement la notion de temps cyclique.

La séquence n’a été réalisée que par les 10 élèves de grande section, d’une part à causedes contraintes de l’organisation interne de l’école, et d’autre part car les activités que j’aiproposées étaient trop difficiles pour des élèves de moyenne section à cette époque de l’année.Cependant , les moyens n’ont pas été totalement exclus du travail réalisé par les enfants degrande section. En effet, ils y ont été associés par le biais du moment de regroupement en finde journée, pendant lequel on récapitulait les activité faites au cours de la journée. Les élèvesde grande section, au cours de ce moment, expliquaient à ceux de moyenne section ce qu’ilsavaient fait avec moi au cours de l’après-midi, en montrant les documents que l’on avaitobservés, et étudiés. Ce moment me permettait d’une part d’évaluer la compréhension desélèves sur le travail que l’on venait d’effectuer, et d’autre part il était un moment d’échangeoral et de vie ensemble privilégié.

J’ai fonctionné tout au long de mes séances en ateliers. Il y avait donc un groupe quitravaillait avec moi , pendant que l’autre était en autonomie. Cette organisation me permettaitde n’avoir que 5 enfants pendant chacune de mes séances afin d’avoir une meilleure situationde langage étant donné l’effectif réduit. En effet, le langage avait une place importante enparticulier dans ce qui relève des compétences de communication : les enfants devaient êtrecapables de répondre à mes questions en se faisant comprendre, mais aussi de participer à unéchange collectif à l’oral en respectant les contraintes dues à cette situations decommunication (attendre son tour, rester dans les propos de l’échange, écouter les autres.).

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A part l’objectif concernant la structuration du temps, j’avais d’autres objectifs transversaux :- le langage, avec des compétences liées à la situation de communication, mais aussi par

l’utilisation d’un vocabulaire précis pour se faire comprendre par l’ensemble du groupe.- la lecture d’image. En effet, les enfants devaient être capables de prendre des indices sur la

reproduction du tableau pour pouvoir faire ensuite des hypothèses.- le « vivre ensemble » grâce à ce type de situation de communication (travail en groupe).

2) 1 ère séance : étude du tableau de Brueghel.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 3)

L’objectif de ma première séance était de faire prendre conscience aux enfants del’existence d’un passé lointain .La séance s’est déroulée en trois phases.

- Il y a eu tout d’abord une phase de présentation du tableau et du peintre.

- Puis, chaque élève à tour de rôle tirait une étiquette, sur laquelle était écrit un chiffre quicorrespondait à une des fenêtres sur la reproduction du tableau. En effet , pour cette séancej’ai utilisé une reproduction du tableau de Brueghel de format A.3, que j’ai recouvertd’une feuille calque sur laquelle se trouvait 8 fenêtres numérotées. L’enfant commençaitpar décrire ce qu’il voyait dans la fenêtre puis il devait retrouver l’agrandissement quicorrespondait à la partie du tableau que l’on venait de découvrir.

- La dernière phase consistait à retrouver tous les éléments que l’on avait étudié sur lareproduction sans le cache et à discuter sur le reste du tableau.

- analyse :

Au cours de cette séance, j’ai donc utilisé des reproductions du tableau de Brueghel,qui appartiennent à la catégorie des documents iconographiques. On peut distinguer deuxfonctions différentes des documents pendant la séance. La reproduction des Jeux d’enfantsde format A.3 a tout d’abord provoqué l’étonnement chez les enfants, suscitant par ce fait unecertaine motivation et le début d’un questionnement, de par le côté attrayant et ludique, et parla multiplicité des éléments contenus dans le tableau. Puis la reproduction est devenue unvéritable objet d’étude, les enfants ont observé avec précision les 8 fenêtres que j’avais aupréalable déterminées en prenant des indices, et par ce fait en utilisant une véritable méthodede travail. Ils ont réalisé un questionnement sur le tableau en formulant des hypothèses: « Comment pouvait –on jouer avec ?Est ce qu’on joue encore comme cela aujourd’hui ? Enquoi sont faits les jouets ?… »

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La notion de passé s’est faite dans cette séance par la comparaison des jeux représentéssur le tableau avec ceux d’aujourd’hui (par exemples : un cerceau en bois sur le tableau alorsque maintenant ils sont en plastique…). La matière des objets a une grande importance chezl’enfant pour situer les objets dans le temps ,j’ai d’ailleurs eu la remarque suivante au coursd’une séance : les jouets en bois sont plus vieux que les jouets en plastique. Pour aider lesenfants à comprendre cette différence de matière, j’avais préparé pour mon deuxième groupedes objets : cerceau, balle , osselets que l’on peut trouver aujourd’hui dans une école. Cesobjets sont des documents authentiques, qui nous apportent des informations sur notreépoque, ils ont un rôle d’illustration afin que tous les enfants comprennent cette différence dematière.Cette séance m’a montré l’importance du côté ludique chez les jeunes enfants. En effet, jepense que la séance n’aurait pas fonctionné sans cet aspect de jeu pour un de mes groupes, deplus il a permis une bonne participation de tous les élèves.

3) 2ème séance : les jeux.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 4)

Pour ma deuxième séance, j’ai voulu affiner l’idée de passé en montrant aux enfantsqu’il existait un passé proche et un passé plus lointain par l’étude d’objets : des jouets et desphotographies de jouets. La séance a débuté par un rappel de la séance précédente, puis s’estdivisée en 4 phases.

- Tout d’abord, il y a eu une discussion entre les enfants sur leurs jouets en insistant sur leurdescription. Ce travail a été réalisé en lien avec celui fait pendant le moment de langage dumatin avec la construction de la lettre au père Noël.

- Nous avons ensuite manipulé et observé des jouets. On a cherché pour chacun des jouetsle nom , et comment on pouvait y jouer. Et on a ensuite effectué une premièrecomparaison en faisant deux tas distincts : les jouets anciens et les jouets d’aujourd’hui, enexpliquant à chaque fois pourquoi on le mettait dans tel ou tel tas.

- Puis, nous avons observé des photographies de jouets plus anciens que ceux que j’avaisapporté, afin de voir qu’il existe une certaine chronologie dans le temps.

- Enfin chaque enfant a trié des photographies (une dizaine) : jouets anciens /jouetsd’aujourd’hui. Et on a terminé la séance par une mise en commun des productions des élèves.Cette étape m’a servi d’évaluation.

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- analyse :

Au cours de cette séance , j’ai utilisé des documents authentiques ( des jouets) et desreproductions ( des photographies de jouets). Tout comme pour la première séance, lesdocuments ont tout d’abord suscité l’étonnement, et ont permis de faire rentrer les enfantsdans l’activité. Les documents authentiques ont ensuite pris une fonction inductive, ils sontdevenus de véritables objets d’étude, les enfants se sont interrogés, et ils ont élaboré deshypothèses pour essayer de déterminer si l’objet était ancien ou non.

La comparaison entre les jouets anciens et les jouets d’aujourd’hui s’est faite grâce auxjouets présents dans la classe. En effet, j’ai essayé dans la mesure du possible d’amener desjouets, que l’on pouvait retrouver dans la classe sous une autre forme (voiture, poupée, jeu desociété, peluche…). Cette comparaison avec les jouets de la classe a impliqué les enfants dansl’activité, de plus elle permet de les aider à construire la notion de passé. Les enfants ontréutilisé le critère de la matière pour effectuer le tri (voiture en plastique / voiture en fer,poupée en porcelaine /poupée en plastique…).

Les reproductions de jouets, prises sur le livre de C.Armengaud paru aux éditionsFrance Loisirs intitulé Jeux et Jouets retrouvés , ont si on reprend la classification desfonctions du documents établie par J. Maréchal dans la leçon d’histoire- géographie unefonction informative. Les documents nous ont apporté des informations permettant deconfirmer ou d’infirmer les hypothèses faites par les enfants pendant la première phase. Petit àpetit j’ai abordé l’aspect chronologique du temps en introduisant l’idée que certains de cesjouets avaient pu appartenir à leurs parents ou à leurs grands-parents.

Les documents qui ont servi au cours de l’évaluation, avaient une fonction évaluative.En effet, ils ont servi de support pour l’évaluation, qui a servi à vérifier la compréhension desenfants sur le travail que l’on venait d’effectuer.

J’ai obtenu une bonne participation de la part des enfants, je pense que ceci est dûcomme pour la première séance au côté attrayant. L’évaluation a été globalement bien réussie.J’ai pu constater deux erreurs récurrentes : une pour la photographie de l’ours en peluche etune pour celle des figurines en bois. Je pense que ces erreurs sont dues à la reproduction à laphotocopieuse, qui a fait disparaître certains détails des objets. En effet, lors de la phase demise en commun des deux groupes avec les moyens l’erreur n’est pas survenue car lesphotographies étaient en couleur. Il est important dans ce type de séance de montrer auxenfants que ce n’est pas parce que la photographie est en noir et blanc que l’objet qu’ellereprésente est vieux et inversement avec les photographies en couleurs.

J’ai pu constater au cours de cette séance l’importance de la phases d’appropriationpour les enfants. Il est important de laisser d’abord manipuler librement les objets et dedonner seulement les consignes après, sinon les enfants risquent de les oublier dès le début de

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l’activité car toute leur attention se porte sur les objets. De même que la phase de discussionest essentielle. Elle permet aux enfants d’exprimer toutes les idées qu’ils peuvent avoir etd’obtenir ainsi toute leur attention pour l’activité. Il est donc très important de ne pas oublierces deux phases lorsque l’on travaille avec de tels objets en maternelle.

4) 3 ème séance : les photographies.

- déroulement et objectif: (cf. annexe 5)

Pour ma troisième séance j’ai choisi cette fois d’orienter le travail de cette séance surla prise d’indice sur des photographies, en montrant le temps qui passe à partir de l’étude de lavie d’une personne au moyen de photographies. Le choix des document s’explique par maprogression. En effet, les photographies sont des documents beaucoup plus compliqués àétudier que des objets qui sont plus concrets pour les élèves. Le jeune enfant perçoit moins lesdifférences, les évolutions sur des photographies que sur des objets qu’il peut manipuler. La séance s’est déroulée en 3 étapes après une phase de rappel de la séance précédente.

- Les enfants ont tout d’abord observé des photographies, qui étaient disposées sur la table.J’avais choisi de disposer les photographies en cercle pour ne pas induire dès le début de laséance un sens de lecture ( de la gauche vers la droite). Pendant cette phase les enfants se sontlimités à décrire ce qu’ils voyaient sur les images, sans chercher à commencer à construiredes hypothèses pour savoir laquelle était la plus ancienne.

- Ensuite, j’ai mis les enfants par groupe de 3. Chaque groupe avait 3 photographies différentesafin de permettre une synthèse plus riche avec une réelle confrontation entre les enfants.

- Chacun des groupes a présenté son travail à l’autre. Après une phase de validation à l’oral parl’ensemble des enfants, on est passé à une phase collective afin de remettre toutes lesphotographies dans l’ordre.

- analyse :

Au cours de cette séance, j’ai utilisé des reproductions des photographies afin depermettre aux enfants de pouvoir les manipuler librement , je leur ai seulement montré lesdocuments originaux à la fin de la séance. Ces documents ont servi d’objets d’étude. Après laphase de description qui s’est déroulée au début, on a pu commencer à analyser plusprécisément les documents afin d’élaborer des hypothèses, et de pouvoir prendre des indicesafin de les vérifier ou non. Cette phase de description a le même objectif que la phased’appropriation avec les objets dans la séance 2. Ce moment permet aux enfants de s’exprimerlibrement , sur ce qu’ils voient et même sur certaines choses qui paraissent plus éloignées ,afin d’avoir ensuite toute leur attention.

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J’ai choisi pour cette séance de mettre en place le travail de groupe. Cette organisationde travail est difficile pour le jeune enfant, qui reste très concentré sur sa propre personne etqui a dû mal à devoir réaliser quelque chose en concertation avec les autres. En effet, il ne fautpas confondre le travail en atelier où chaque enfant réalise le même travail maisindividuellement, et le travail de groupe qui demande une concertation, un échange d’opinionet d’idées. J’ai pu constater que les enfants se limitaient à prendre chacun une photographie età la placer chacun leur tour, mais ce travail a au moins permis à chaque enfant de participer àl’activité, et d’avoir une bonne participation pendant la phase collective à la fin de la séance,même si je n’ai pas obtenu toute la concertation que j’aurais souhaitée.

Les enfants ont construit des hypothèses sur le classement chronologique des imagesen prenant des indices sur les photographies. Ils ont rencontré des difficultés pour deuxphotographies car elles étaient prises avec le même angle de vue. Il fallait donc que les enfantsobservent avec attention les images pour arriver à dégager les petits détails, qui leurpermettent de valider leurs hypothèses. Je pense que si je devais réaliser la même séancej’augmenterais le nombre de photographies car mes élèves n’ont pas eu, excepté ces deuximages, de grosses difficultés, mais tout dépend de la classe que l’on a.

L’étude de ces documents a fait émerger chez certains enfants une remarque qui m’aétonnée. En effet, certains pensaient que les parents et les grands- parents n’avaient jamais étépetits. Je leur ai expliqué leur erreur en m’appuyant sur les photographies, les documents onteu alors une fonction d’illustration .Leur rôle était de soutenir , d’illustrer mon discours. Onaurait pu envisager aussi que les explications ne viennent pas de moi mais des autres enfants.

5) 4ème séance :étude de l’album Julie et Julie.

Cette quatrième séance s’est déroulée pendant le moment de langage du matin où l’onétudiait des albums. En effet, pour cette séance j’ai choisi d’utiliser l’album de J. Blancointitulé Julie et Julie ,qui propose une présentation intéressante. Sur la page de gauche on voitdes moments de la vie de Julie la grand- mère et sur la page de droite des moments de Julie lapetite fille .En effet, pour cette séance j’ai voulu à travers l’étude de cet album élargir l’étudedu passé à la vie quotidienne et non seulement aux jouets.

Les enfants ont assez rapidement compris l’organisation du livre. Ils ont essayé pourchacune des images de dire s’il s’agissait d’une scène de la vie quotidienne d’aujourd’hui oudu passé. Beaucoup d’enfants ont découvert que la télévision n’a pas toujours existé.

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6) Conclusions :

Durant ma séquence j’ai utilisé les deux types de documents que j’avais défini dans ladéfinition du document précédemment, c’est à dire des documents authentiques (des objets etdes photographies) et des reproductions (du tableau de Brueghel : les Jeux d’enfants prisesdans le livre d’A. Lukascsy et J-P.Jouffroy aux éditons Farandoles intitulé Jeux d’enfants),afin de sensibiliser les enfants à la grande diversité des documents exploitables.

J’ai donc cherché au cours de cette séquence à faire réagir les enfants par eux mêmedirectement sur les documents, à partir d’un questionnement destiné à les guider et non pas àleur indiquer ce qu’ils doivent penser de ces documents. C’est donc à une véritable démarchede travail que j’ai essayé d’initier les enfants, en particulier dans le domaine de la lectured’image. A travers cette démarche les enfants étaient acteurs dans les activités qui visaient àconstruire la notion de structuration du temps. Cette notion est très difficile à acquérir, elledemande du temps. D’ailleurs , d’après les instructions officielles, cette notion doit êtretravaillée tout au long du cycle 2. Durant cette séquence j’ai donc essayé de donner le sens dupassé aux enfants en leur montrant qu’il existe un passé proche et un passé plus lointain. Cetravail devra bien évidemment être poursuivi, avec les rituels qui permettent de travailler lastructuration du temps, et avec des activités complémentaires comme par exemple lacomparaison de photographies d’un même endroit mais à des époques différentes. Ce type detravail permet de développer des objectifs transversaux qui sont : la lecture d’image, et lelangage en privilégiant le travail d’argumentation.

J’ai privilégié la démarche inductive qui rend l’enfant véritablement acteur dans laconstruction de ses savoirs, les documents sont de véritables objets d’étude et non simplementdes illustrations du discours de l’enseignant.

Ce travail m’a particulièrement intéressée car je ne pensais pas qu’on pouvait avec des enfantsde cet âge effectuer un tel travail en utilisant ces types de documents. Durant mon deuxièmestage, j’ai tenté de mettre en œuvre une séquence qui faisait intervenir des documentsdifférents.

B – connaître les différentes façons de connaître l’histoire.

1) Présentation de la classe et des objectifs de la séquence.

J’ai effectué mon deuxième stage en responsabilité à l‘école primaire de Saint-Fargeau dans la classe de CE1- CE2, qui était constituée de 8 CE2 et 16 CE1. L’objectif de laséquence, que j’ai conduite au cours de mon stage, était d’étudier avec les élèves les différentsdocuments qui nous permettent de connaître l’histoire. Petit à petit les enfants ont appris à

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faire la différence entre les documents sources et les documentaires. De plus, ils se sont aussiinitiés à une première forme d’esprit critique en s’intéressant à l’authenticité des objets et à lavéracité des textes.

Cette séquence a été réalisée par les deux niveaux de la classe. Les seules différencesentre les CE1 et les CE2 se sont faites au niveau de la difficulté des objets et des textesétudiés, et au niveau de mes exigences au cours de l’évaluation. Pendant cette séquence j’aiprivilégié le travail de groupe. En effet, je trouve que cette modalité de travail est trèsappropriée à l’étude des documents en histoire , car il permet de rendre tous les enfants actifset il crée une certaine coopération entre eux. C’est par la confrontation de leurs idées, que lesélèves enrichissent leurs connaissances. Enfin le dernier avantage du travail de groupe estqu’il oblige les enfants à être très précis dans leur manière de s’expliquer dans les moments desynthèse après le travail de groupe.

Cette séquence m’a donc permis de travailler des objectifs secondaires comme :- le « vivre ensemble » à travers le travail de groupe et les moments de mise en commun.- Le langage et en particulier les compétences de communication et d’argumentation.- L’éducation à l’image par l’observation d’objets ou d’images.

2) 1 ère séance : les conceptions initiales.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 6)

L’objectif de cette première séance était de recueillir les conceptions initiales desenfants sur ce qui nous permet de connaître l’histoire.- La séance a débuté par un échange collectif sur les connaissances des enfants dans le

domaine de l’histoire.

- Puis chaque élève a essayé de répondre aux questions suivantes individuellement :« Qu’est ce que c’est l’histoire ? » et « Comment connaissons-nous l’histoire ? »

- Cette phase a été suivie par une confrontation par 2 de leurs réponses avant de procéder àune mise en commun, en collectif.

- analyse :

Au cours de cette séance je n’ai donc pas utilisé de documents car mon objectif était derecueillir les idées des enfants. J’ai pu constater, que pendant la première phase les enfants sesont focalisés dans leurs réponses sur la période préhistorique et gallo-romaine, cecis’explique par la progression de l’enseignant que j’ai remplacé. La classe venait de finird’étudier la conquête de la Gaule par les Romains. Une autre réponse m’a été donnée :celledes dinosaures . Dans l’esprit des enfants les dinosaures font partie de l’histoire alors qu’ils

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relèvent du domaine des sciences. Les CE2 connaissaient ce qui a marqué le passage de laPréhistoire à l’Histoire (apparition de l’écriture), car c’était la deuxième année qu’ilsétudiaient la même période.

Le travail de groupe a particulièrement été intéressant dans cette séance car les enfantsn’avaient pas l’habitude d’être confrontés à des questions ouvertes comme celles que j’aiposée. Le mode de travail choisi a donc permis de les rassurer et les motiver dans leurrecherche. Les réponses a la première question ont été associées à l’apparition de l’écriture.Pour la deuxième , elles étaient liées à la Préhistoire (ex : Peintures dans les grottes.). Il a doncfallu une fois que tous les groupes m’avaient donné leurs réponses que je sollicite les enfants àréfléchir sur les autres périodes de l’histoire, pour cela nous nous sommes interrogés sur laville de Saint- Fargeau plus précisément (avec le Château et le musée du son). En effet , l’enfant est plus a l’aise dans l’étude d’un milieu proche et connu ,d’ailleurs lesinstructions officielles préconisent l’étude du milieu local pour cette raison et pour donner unepremière culture du patrimoine aux enfants. A la fin de la séance nous avons réussi à établir laliste suivante des choses qui nous permettent de connaître l’histoire :- tonneau - dessin - peinture - film- cassette - livre - château fort - objets- château - gravure - os - sculpture

3) 2ème séance : étude des objets.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 7)

L’objectif de ma deuxième séance était de faire découvrir aux enfants différentsdocuments qui permettent de connaître l’histoire.- Nous avons tout d’abord essayé de rappeler les différentes réponses que l’on avait donnélors de la séance précédente. J’ai ensuite expliqué précisément les modalités du travail degroupe en précisant l’intérêt de ce mode de travail (car c’était la première fois que les enfantstravaillaient en groupe, excepté la première séance par 2), ainsi que les précautions à avoirpour manipuler les objets, qui m’ont été prêtés par le musée de Saint Germain de la villed’Auxerre.

- Pendant la deuxième phase les enfants ont observé des objets. J’avais pour cette séancepréparé 6 boîtes contenant chacune 4 objets différents. J’ai, tout d’abord, laissé les enfantsmanipuler les objets sans aucune consigne (excepté celle de manipuler avec précaution lesobjets), puis j’ai fait refermer les boîtes afin d’avoir toute leur attention pendant quej’expliquais les consignes.

- Au bout de 20 minutes, j’ai fait arrêté le travail de groupe et nous avons commencé la miseen commun. Chaque groupe a présenté ses objets au reste de la classe et a expliqué leshypothèses qu’il avait fait sur chacun des objets en ce qui concerne sa date, et sa fonction.

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Pendant cette phase, j’ai récapitulé les réponses données sous forme d’un grand tableau surune grande affiche.

- analyse :

J’ai donc utilisé pour cette séance des objets authentiques et des reproductions puisquemon objectif était que les enfants soient capables de distinguer la différence entre ces deuxtypes de documents. Le choix des documents s’est révélé être intéressant car j’avais choisi desobjets et des reproductions de chacune des grandes périodes : Préhistoire, Antiquité, MoyenAge, époque contemporaine (XIX è à nos jours).De cette façon les enfants ne sont pas restésfocalisés sur les périodes de la Préhistoire et de l’Antiquité comme dans la première séance.J’ai ainsi pu montrer qu’on pouvait connaître l’histoire par d’autres objets que ceux quiproviennent de ces deux périodes. En même temps ce choix de document a confronté lesenfants a une difficulté, au niveau de la case de la date dans le questionnaire. En effet, aucuntravail sur la chronologie n’a été réalisé auparavant dans cette classe.

J’ai donné aux documents une fonction inductive. Chaque groupe avait un tableau àremplir ( avec le nom, la matière, la fonction, et son statut c’est à dire s’il s’agissait d’undocument authentique /d’une reproduction / ou d’une reconstitution). Ce tableau a servi àguider les enfants sur les éléments essentiels des objets, sur lesquels il était intéressant des’interroger. Les enfants ont été au cours de cette séance véritablement acteur dans laconstruction de leurs connaissances et dans l’acquisition d’une méthode de travail, qui serapproche beaucoup de celle de l’historien.

Grâce à certains documents comme la lampe a huile, j’ai pu aborder la notion dereconstitution. Il est en effet intéressant dans la mesure du possible de confronter les enfantsaux documents authentiques et aux reconstitutions que les historiens ont pu faire. Pour lalampe à huile , j’ai obtenu différentes hypothèses de la part du groupe, certains pensaient qu’ils’agissait d’une tasse, d’autres d’un vase. Ce n’est qu’en montrant pendant la phase de miseen commun la reconstitution ,qu’ils ont compris que c’était une lampe à huile. Ainsi lesenfants ont compris de quel objet il était question et comment il était , mais en voyant ledocument authentique il ont compris que les historiens ne l’avait pas retrouvé intacte (mêmesi dans certains cas cela peut arriver). De plus, cela permet à l’enfant de s’interroger sur lestechniques utilisées pour retrouver les objets et pour les conserver.

J’ai pu constater que comme au cours de mon stage en maternelle, que la phased’appropriation était très importante. Cette phase permet à l’enfant d’évacuer ses idéespremières afin que son esprit soit plus disponible pour l’étude plus approfondie du document.

J’ai pu constater au cours de ma séance un bon respect des règles du travail de groupesauf pour un groupe qui procédait par division du travail, il n’y avait donc pas de véritable

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confrontation de leurs idées. Il y a eu une bonne participation des élèves, je pense que ceci estdû au côté attrayant et original de ce type de travail pour les enfants.

4) 3 ème séance : étude des documents écrits.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 8)

L’objectif de ma troisième séance était de faire découvrir aux élèves les différentstypes d’écrits qui nous permettent de connaître l’histoire. - Nous avons commencé par un rappel de la séance précédente en redonnant la différenceentre document authentique /reproduction /reconstitution, ainsi que les modalités du travail degroupe ,et les précautions d’utilisation des documents. J’ai ensuite expliqué comment remplirle questionnaire.

- Au cours de la deuxième phase, les enfants devaient observer leur document et remplir unquestionnaire. J’ai choisi de les faire travailler par 2 d’une part pour des facilités de lecture, etd’autre part pour qu’il y ait une plus grande diversité de documents dans la synthèse carchaque groupe avait un document différent.

- Après les 20 minutes de travail de groupe déterminé, nous avons procédé à la mise encommun. Chaque groupe a présenté son document et les résultats de sa recherche.

- analyse :

Pour cette séance j’ai choisi de m’intéresser aux documents écrits qui nous permettentde connaître l’histoire. J’ai donc voulu dans ma progression commencer par étudier les objets,qui selon moi sont plus simples à étudier que les documents écrits. Les objets sont dans laplupart du cas plus concrets pour les enfants et leur étude est par ce fait plus simple pour eux.En effet, dans l’étude des documents écrits se pose un premier problème, celui de la lecture enparticulier pour toutes les périodes avant le XIX è siècle. J’ai pallié cette difficulté en donnantau groupe de CE2 qui devait étudier la charte de la ville d’Auxerre datant du Moyen Age unetraduction du texte. Je n’ai pas exclu de la séance les documents qui ne permettaient pas d’êtrelu sans une traduction car je souhaitais pouvoir montrer aux enfants des documents dechacune des grandes périodes historiques, afin de leur montrer que les documents écritspeuvent prendre des formes très variées (tapisserie, lettre, peinture, bas relief…). La difficulté,qui se pose alors, est de pouvoir apporter des documents authentiques pour les périodes quine sont pas contemporaines. Les documents utilisés ont eu la même fonction que ceux de ladeuxième séance, j’ai uniquement changé de nature de document mais pas la démarched’exploitation.

J’ai essayé de privilégier pendant la phase de synthèse la communication élève à élèveet non élève-enseignant, en insistant pour que les groupes qui présentent leur document

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s’adressent à leurs camarades et non à l’enseignant. Ce type de communication s’inscrit dansune continuité avec le travail de groupe et la démarche utilisée au cours cette séance. Letravail de groupe permet une réelle confrontation des idées entre les enfants. En effet, lasituation de communication élève-élève mise en place pendant la synthèse favorise ceséchanges.

J’ai pu noter une bonne compréhension entre document authentique et reproductioncar je n’ai relevé aucune erreur concernant la première question du questionnaire. Cette séancem’a donc permis d’effectuer une évaluation formative sur ces notions. Les enfants ontrencontré des difficultés dans la compréhension de la notion de nature du document il a doncfallu que j’illustre mes propos par des exemples. Ce concept de «nature » est difficile pour desenfants de cet âge, il aurait peut être été plus simple de transformer la question en : « Dequelle sorte de document s’agit-il ? », cependant il est intéressant de donner le vocabulairespécifique qui correspond aux enfants, sans leur demander de le retenir.

A la fin de cette séance nous avons construit avec les enfants les définitions suivantesqu’ils ont ensuite recopiées sur leur cahier d’histoire :- document authentique : ce sont des objets ou des textes que l’on peut toucher, ils sont

réels.- Reproduction :c’est une photocopie d’un texte ou une photographie d’un objet car on ne

peut pas les emmener dans la classe.- Reconstitution : c’est un objet que l’on a refabriqué

Pour cette séquence, je me suis limitée à des définitions assez simples étant donné l’âgedes enfants. Elles seront, au cours des années suivantes, reprises et approfondies.

5) 4 ème séance : les documents sources et les documentaires.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 9)

L’objectif de ma quatrième séance était d’initier les enfants à une première forme d’espritcritique à partir de l’étude de document en leur montrant la différence entre un documentsource et un documentaire. En effet, j’ai constaté au cours des 3 autres séances que les enfantsn’avaient étudié que des textes documentaires avant le début de ma séquence.- Nous avons rappelé les modalités du travail de groupe et expliqué les consignes de travail.- Les enfants ont après étudié leur document en remplissant le questionnaire. Il était lemême que pour la troisième séance, il y avait juste une question supplémentaire ( est ce quec’est la vérité ?).- A la fin de la séance, nous avons procédé à la mise en commun des recherches desenfants, et nous avons confronté les documents afin de voir les différences de points de vuesdes textes. J’ai récapitulé les réponses données par les enfants sous forme de tableau sur une

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grande affiche. Différentes remarques sont apparues rapidement : il y a deux fois les mêmesauteurs, il y en a qui ont la même date, les textes parlent tous des Gaulois. Il a donc fallu queje les sollicite pour qu’il donne une description précise des Gaulois dans leur texte. (Il auraitpeut être été intéressant de passer par une phase de dessin pour certains élèves de CE1.)Pour cette séance j’ai choisi de faire 6 groupes en distinguant les CE1 et les CE2 à cause de ladifficulté de certains textes.

- analyse :

J’ai utilisé uniquement des reproductions au cours de cette séance :- reproductions de textes- reproductions de bijoux, d’armes retrouvées dans les fouilles d’un village gaulois et lareproduction d’un bas relief gaulois datant du II è siècle après J.C, exposé au musée duLouvre sur lequel figure un Gaulois en arme. J’ai choisi les textes pour cette séance car ilspermettaient après leur analyse de repérer facilement les différences de point de vue desauteurs. L’analyse des textes m’a permis de réaliser une évaluation formative sur la méthode àappliquer pour étudier un texte.

Les textes avaient une fonction informative d’après la classification de J.Maréchaldans La leçon d’histoire-géographie. On interroge le document pour recueillir lesinformations. Cependant on peut donner une double fonction aux documents dans cette phasede la séance. J’ai voulu en confrontant les enfants à des descriptions parfois très différentesde ce qu’ils connaissaient sur ce sujet les faire s’interroger sur les informations contenuesdans le document, et non seulement résumer les idées importantes. En effet, c’est en mettantl’enfant face à une situation problème qui le déstabilise car elle remet en cause ses propresconnaissances, que l’enfant progresse dans son savoir et construit de nouvelles connaissances.Les documents avaient donc également une fonction critique.

Les autres documents (reproductions du bas relief, des bijoux et des armes) utilisésavaient une fonction d’illustration. Ils m’ont permis d’authentifier mes propos.

Cette séance m’a permis de montrer aux enfants que tous les auteurs ne disent pas lavérité dans les documents et qu’il est important de s’intéresser à la date pour savoir s’il s’agitd’un document source ou d’un documentaire. Les enfants se sont donc initiés à une premièreforme d’esprit critique sur ces textes, et ils ont mis en place une démarche de travail qui serapproche de celle de l’historien. De plus, on s’est interrogé sur les différents moyens desavoir si c’est la vérité : il faut confronter des documents sources (Par exemple, les gauloisaimaient les bijoux, on peut dire que c’est vrai car on a retrouvé au cours de fouilles dans desvillages gaulois de nombreux bijoux et certains textes qui datent de l’époque gauloise y fontallusion).

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6) 5 ème séance : l’évaluation.

- déroulement et objectif : (cf. annexe 10)

La dernière séance avait pour objectif d’évaluer les élèves sur les connaissances et lescompétences méthodologiques acquises au cours de cette séquence. Cette séance s’estdéroulée en 3 phases :- J’ai tout d’abord lu avec les enfants les questions afin de vérifier qu’ils avaient bien

compris les consignes des questions.- La deuxième phase a été le travail individuel des élèves.- A la fin de la synthèse, j’ai échangé les copies entre les enfants et nous avons effectué unecorrection collective au tableau.

Pour l’évaluation, j’ai distingué les deux niveaux. Le contenu était le même mais certainesquestions étaient présentées différemment pour les CE1. Pour l’exercice 2, les CE2 devaientdonner par une phrase la définition des mots suivants : document authentique, reproduction,reconstitution, source et documentaire. En revanche sur l’évaluation des CE1 figurait lesdéfinitions construites avec les enfants au cours des séances, et ils devaient relier le mot à sadéfinition. De plus, ils n’avaient pas les notions de document source et documentaire. J’airetiré ces deux notions car elles sont difficiles à expliquer pour des enfants de cycle 2. Surtoutque j’ai constaté au cours de mes séances que les élèves de CE1 comprenaient la différenceentre document authentique /reproduction /reconstitution, mais ils éprouvaient des difficultésà les expliquer.

- analyse : J’ai utilisé au cours de cette séance un extrait d’un texte de M. Chaulanges, qui figurait

sur un manuel d’histoire de CE1 datant de 1975. Dans ce passage, l’auteur décrivait lesGaulois d’une manière subjective. Ce document appartient donc à la catégorie desdocumentaires, cependant il peut être considéré comme un document source au niveau du faitqu’il nous apporte des renseignements sur la façon de percevoir les Gaulois par les personnesen 1975.Ce document avait une fonction évaluative. Il a servi de support à l’évaluation afin de vérifierd’une part les connaissances des enfants sur les différentes façons de connaître l’histoire, etd’autre part il a permis d’évaluer des compétences méthodologiques :- être capable de distinguer un document source et un documentaire.- être capable d’analyser un document en dégageant les éléments essentiels : nature, date,

auteur, idées importantes.

En corrigeant, j’ai pu constater que l’exercice 3 avait été mieux réussi que l’exercice 2.Jepense que ceci est dû au fait que le deuxième exercice demandait des définitions précises,mais il semble malgré cela que les enfants aient compris la différence entre document

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authentique/reproduction/ et reconstitution. Les CE1 ont rencontré des difficultés dans ladernière question du quatrième exercice, quand il s’agissait de dire s’il s’agissait d’undocumentaire ou d’un document source. Cette différence est difficile à assimiler pour desenfants de cycle 2 et devra être poursuivie.

7) conclusions :

Cette séquence m’a permis de montrer à mes élèves avec quel type de document onpeut connaître l’histoire : objets, textes, peinture,…Ils se sont initiés à une véritable méthodede travail, qui se rapproche de celle de l’historien pour l’étude de différents types dedocuments. De plus, ils se sont interrogés sur les techniques de conservation et de fouille. Ilserait d’ailleurs intéressant d’étudier avec eux ce dernier point plus précisément.J’ai travaillé aussi des compétences transversales : en particulier le « vivre ensemble » par letravail de groupe, et le travail d’argumentation à l’oral, comme le précise les instructionsofficielles dans les programmes du cycle 3 dans la partie concernant la maîtrise du langage etde la langue française dans les domaines transversaux.

J’ai privilégié au cours de cette séquence la démarche inductive. Cette démarche m’afait m’interroger sur le rôle de l’enseignant dans une telle démarche.- Il prépare la séance et prépare le matériel.- Il note les remarques des enfants afin de relever les connaissances des enfants sur certainssujets.- Il donne les consignes du travail .- L’enseignant aide les élèves à identifier le document en les guidant par un questionnementau cours du travail de groupe. De plus, il peut faire quelques régulations concernant lesmodalités de travail.- Il sollicite et relance les élèves au cours de la phase de mise en commun, il peut aussi inciterles élèves à être plus précis dans leurs explications. C’est également lui qui distribue la paroledans la classe afin de permettre à tous de s’exprimer.- Il aide les enfants dans la construction de la trace écrite à résumer et à mettre en forme lesconnaissances qu’ils viennent de travailler.

On constate que dans cette démarche l’enseignant n’est pas celui qui apporte lesconnaissances, il crée les conditions pour que l’enfant acquiert par lui-même ses propresconnaissances.

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IV) l’importance de l’utilisation des documents dansl’apprentissage.

Après avoir vu quelques exemples d’utilisations des documents dans la classe, il convientde voir plus particulièrement l’intérêt de les utiliser.

A- L’acquisition de connaissances et d’une méthode de travail.

En effet, l’utilisation de documents dans l’apprentissage permet à l’élève d’acquérir desconnaissances. Pour cela l’enseignant a différentes possibilités qui s’offrent à lui, car ledocument peut avoir différentes fonctions.- Il peut procéder à un cours magistral. Comme le montre Dalongeville14, l’apport

d’informations par l’enseignant sous cette forme n’est pas à exclure, mais il faut que cesapports théoriques soient considérés comme des relances à la recherche, et non comme laseule modalité de travail.

- Il peut également proposer des documents avec des questions, à condition qu’il n’attendepas des réponses déterminées à l’avance, car il risquerait de mettre l’enfant dans unesituation d’échec.

- Il peut proposer la comparaison de documents contradictoires ou semblables dans leurscontenus.

Le principal est de rendre l’enfant actif. L’utilisation de documents avec les enfants répond àune exigence pédagogique « La pédagogie mise en œuvre à l’école élémentaire est unepédagogie de l’activité :elle associe nécessairement les moments où l’enfant découvre etélabore progressivement son savoir, et ceux où il revient au maître d’expliquer et d’apporterdirectement des connaissances. »15 . C’est en prenant appui sur des documents, que l’élèvedéveloppe ses capacités intellectuelles et construit ses connaissances. Selon Dalongeville, « lebon document devra être un document incomplet, qui laisse le spectateur sur sa faim, l’incite àpousser plus loin sa réflexion ». L’utilisation des documents permet aux enfants de raisonner .Il vaut mieux leur apprendre comment l’histoire se fait, qu’une liste de connaissances. C’estdonc une véritable méthode de travail que l’on cherche à leur faire acquérir.

Les instructions officielles y font d’ailleurs clairement allusion (cf. annexe 1). Cecirépond à une exigence épistémologique. On cherche à montrer aux enfants comment seconstruit et s’écrie l’histoire. J’ai essayé au cours de mes deux stages de les initier à desméthodes de travail. Avec mes élèves de grande section, j’ai choisi de travailler la lectured’image, et avec mes CE1-CE2 la méthode qui se rapproche de celle utilisée par les historiensface aux documents en la leur faisant mettre en œuvre. Ils se sont ainsi interrogés sur la date,l’auteur, le contenu et les moyens de conservation.14 Dalongeville(A.), enseigner l’histoire à l’école au cycle 3, Hachette éducation, Paris, 1995, p.73.15 Programmes et instructions de l’école élémentaire 1985 (introduction générale)

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On peut résumer brièvement la démarche à faire appliquer aux enfants : il y a :- une phase d’observation pendant laquelle ils prennent contact avec le document dans sa

globalité. Durant cette phase l’enseignant ne doit pas intervenir, il observe les réactionsdes enfants.

- une phase de collecte des premières observations des enfants. Celle-ci est très importante,car elle permet de faire évacuer les « idées premières » des enfants, et les rend ainsidisponibles à une observation plus fine des documents.

- une phase d’observation guidée par les questions de l’enseignant ou par le travail engroupe, où l’on dégage les idées importantes contenues dans le document.

L’enseignant a donc le rôle de préparer la séance, de guider les élèves, de les solliciter, cesont eux qui construisent leurs connaissances et non l’enseignant qui les apportent. C’est cettedémarche que j’ai privilégiée au cours de mes stages afin de rendre les enfants actifs. Ilsconstruisent un véritable questionnement sur le document, et non simplement une recherchede réponses à des questions posées par l’enseignant. Car dans ce dernier cas, nous ne serionsplus dans une démarche historique.

Il existe deux grands types de démarches : il y a la démarche inductive, qui va du casparticulier, analysé au moyen de documents à la construction d’un modèle. . On trouve aussila démarche déductive qui part du modèle théorique pour aller au cas particulier. Malgrél’opposition de ces deux démarches, on peut noter une certaine complémentarité. En effet,l’étude des cas particuliers n’a d’intérêt que si elle aboutit à une généralisation, et le modèlen’est valable que si justement on peut l’étudier dans un cas précis.

Si l’on cherche à faire acquérir une méthode de travail proche de celle de l’historien, ilest indispensable d’initier les enfants à une première forme d’esprit critique, pour montrer laprécaution qu’il faut prendre quand on travail sur un document.

B- Développer l’esprit critique.

En effet, il est important d’attirer l’attention des enfants sur la difficulté que rencontreles historiens dans l’utilisation des documents. Tout d’abord, il est parfois difficile dedéterminer si le document est authentique ou s’il s’agit d’une reconstitution ou d’unereproduction. De plus, l’historien doit constamment s’interroger sur la véracité du contenu dudocument car l’auteur n’est pas toujours objectif (volontairement ou non).Il faut prendre encompte le fait que chaque historien est lui même influencé par sa propre histoire, et va doncinterpréter le document dans telle ou telle perspective. Pour cela il est nécessaire d’initier lesélèves à une première forme d’esprit critique. D’après les programmes d’histoire du cycle 3 :« le maître le prépare ainsi à l’entrée au collège en lui montrant que l’histoire n’est pas unesuite de récits merveilleux et imaginaires, et en l’initiant à une première forme d’esprit

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critique » . On retrouve cette idée dans d’autre disciplines comme les sciences ou les artsvisuels.

On peut alors se demander comment enseigner l’histoire avec des documents qui ne sontpas fiables ? Il faut pour cela fournir aux élèves une réelle méthode de travail qui permetd’analyser le document. De plus, il faut faire prendre conscience aux enfants que la véritétoute faite n’existe pas. La vérité se construit en confrontant différents documents avec despoints de vues différents. Enfin , il faut les former à la pratique de la critique de témoignage.

Je n’ai pu effectuer ce travail qu’au cours de mon deuxième stage car les enfants dematernelle sont trop jeunes pour prendre conscience de cette objectivité. D’ailleurs certainsCE1 ont rencontré des difficultés sur ce point. Pour initier mes élèves à la pratique de lacritique de témoignage, j’ai choisi de leur faire étudier des textes sur les Gaulois, car ilsavaient déjà vu ce thème et avaient donc des connaissances sur ce sujet. Les textes proposaientdes points de vues différents sur l’image des Gaulois. Après avoir dégagé par groupes lesidées essentielles en mettant en œuvre la méthode étudiée dans les séances précédentes, lesenfants ont comparé les textes. Une fois qu’ils ont constaté les différences, on a cherchécomment on pourrait savoir lequel donne une description réelle des Gaulois. On a pour celaobservé des reproductions d’objets retrouvés lors d’une fouille d’un village gaulois.

Le fait de développer l’esprit critique par l’utilisation de documents dans l’apprentissagepermet d’acquérir des compétences importantes. L’enfant a un autre rapport au savoir, il estobligé de réfléchir, d’être actif ; ce comportement rappelle celui du citoyen face aux affairespubliques. La méthode de travail induite par l’étude de documents participe donc à laformation du citoyen. P.Giolitto16 donne la citation suivante à ce propos : « en incitant à nepas se contenter d’enregistrer passivement un discours historique construit par d’autres à leurintention, mais en les amenant à produire leur propre discours historique, on favorise laformation de futurs citoyens libres et responsables ».L’enfant n’est plus alors un simple consommateur d’informations, en particulier avec latélévision, il est capable de prendre du recul, de réfléchir sur ces informations . De plus, unautre facteur participe à aider l’enfant à devenir citoyen dans la société, c’est l’étude d’unpatrimoine commun. En effet, à travers l’étude de documents, nous transmettons un ensemblede repères, de connaissances . Ils permettent de former un patrimoine commun, une mémoirecollective, une identité, qui favorisent la vie collective et participe à la formation de la société.

L’utilisation de documents dans l’apprentissage permet de développer des compétences, quine sont pas spécifiques à la discipline de l’histoire.

16 P.Giolitto, L’enseignement de l’histoire aujourd’hui, Armand Colin, 1986.

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C- La transversalité.

L’utilisation de documents permet de développer des objectifs secondaires. Durantmes deux stages, j’ai pu en travailler trois plus précisément :le langage, l’éducation à l’imageet le « vivre ensemble ».

1) Le langage.

La maîtrise du langage et de la langue française est au cœur de tous les apprentissages.L’étude de documents permet de développer des compétences de communication : les enfantsdoivent pouvoir répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre, et participerà un échange collectif en écoutant les autres, en attendant son tour de parole et en restant dansles propos de l’échange. Les modalités d’organisation mises en place durant mes stages ontpermis de travailler ces compétences. En effet, j’ai choisi de mettre les enfants en maternellepar petits groupes pour leur permettre à tous de participer. Pour mes CE1-CE2, j’ai insistédans les moments collectifs sur l’argumentation et sur la présentation orale du travail degroupe. De plus, l’âge des enfants m’a permis d’insister sur l’utilisation d’un vocabulaireprécis (document authentique, reproduction, documentaire…) en histoire. Les documents permettent aussi de développer des compétences concernant le langaged’évocation par les moments de rappel au début des nouvelles séances pour les CE1-CE2, etpendant les moments de regroupement en fin de journée avec les élèves de maternelle. Ledocument d’application d’histoire fournit une liste de compétences concernant le « parler »mais aussi la « lecture » et « l’écriture ». Ces trois compétences ont été travaillées par mesélèves au cours de mon deuxième stage :- lire un document (écrit ou iconographique) en lui donnant son statut de document.- dégager les informations essentielles contenues dans le document.- rédiger une courte synthèse du document.

2) Les arts visuels.

L’utilisation des documents dans l’enseignement de l’histoire à l’école primairepermet donc de travailler la maîtrise du langage et de la langue française, mais aussi ledomaine des arts visuels en initiant les enfants à l’étude d’images. Dès le cycle 1, il estimportant de confronter les élèves à des images variées afin de leur apprendre à observer. Cecia particulièrement été le cas pendant mon stage en maternelle, car j’ai privilégié lesdocuments iconographiques avec eux. Ils sont plus simples pour des enfants non lecteurs,encore qu’on puisse envisager d’étudier des textes par le biais de la lecture de l’enseignant.Au cours de mon deuxième stage j’ai pu approfondir mes exigences. Progressivement, onamène les enfants à observer, à s’interroger sur la provenance de certaines images, et à utiliser

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un vocabulaire précis pour la description. Ce travail de lecture d‘image est à réinvestir danstoutes les disciplines qui utilisent l’image, car c’est en les observant que les enfants peuventalors construire des hypothèses et interpréter de cette façon les documents.

3) Le « vivre ensemble ».

A travers l’étude des documents, j’ai pu travailler des compétences relevant dudomaine du « vivre ensemble » d’après les instructions officielles, en particulier grâce auxmodalités de travail mises en place .

Avec mes élèves de cycle 1, j’ai choisi de travailler en ateliers. En effet, généralementles enfants, quand ils sont en ateliers, réalisent tous la même tâche mais individuellement. Acertains moment de ma séquence, les enfants se sont retrouvés dans cette situation (commependant le tri de photographies lors de la séance 2), mais le reste du temps j’ai privilégié lesmoments collectifs. Ceci a obligé les enfants à travailler ensemble, ce qui est une activitédifficile pour le jeune enfant. En effet, comme j’ai pu le constater lors de la troisième séance,chaque enfant a pris une photographie et la placée comme il le voulait sans se concerter avecles autres.

Dans mon deuxième stage, j’ai dès le départ instauré le travail en groupe, mais j’aiconstaté que certains élèves avaient encore le même comportement que celui des élèves de

maternelle. Il est donc essentiel d’insister sur les modalités du travail de groupe et sur l’intérêtd’une telle organisation. Au bout de mes trois semaines , j’ai obtenu un véritable travail degroupe de la part des enfants. En revanche j’ai encore rencontré des difficultés à leur faire

comprendre qu’il fallait pendant la phase de mise en commun écouter le rapporteur de chacundes groupes. En effet, certains enfants n’étaient plus attentifs une fois qu’ils étaient passés.

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Conclusion :

Mes recherches au niveau théorique et didactique m’ont montré l’importance del’utilisation des documents dans l’enseignement de la discipline de l’histoire à l’écoleprimaire, ou plus généralement dans l’apprentissage de la structuration du temps. D’ailleurs,la place que leur donnent les nouvelles instructions officielles de 2002, confirment cettehypothèse. Au niveau de la science même de l’histoire, les documents sont à la base de laconstruction de notre passé.

Il faut privilégier une démarche d’enseignement qui les utilise, tout comme leshistoriens, en faisant d’eux de véritables objets d’étude. Cependant, ceci ne peut se faire sansune méthode précise d’analyse, à laquelle il faut initier l’enfant dès son plus jeune âge.Les documents, comme je l’ai montré au cours de l’analyse de ma pratique, ne permettent passeulement d’acquérir des connaissances, mais aussi des méthodes d’analyse et descompétences transversales.

C’est donc en rendant l’enfant actif, en le faisant s’interroger sur le document, qu’il vaconstruire son savoir, et non en considérant le document comme une simple illustration dansun manuel. De plus, de cette façon on motive l’enfant.

Cette motivation est très importante, car c’est elle qui va contribuer à lui donner legoût de l’histoire. Pour cela , il faut privilégier lors des séances une démarche, où l’enfant esten réelle situation de recherche (le travail de groupe est une modalité de travail trèsintéressante à ce niveau), en variant les documents, et en essayant dans la mesure du possibled’utiliser ceux qui sont authentiques. Les séquences mises en place au cours de mes stages,m’ont fait m’interroger sur le rôle de l’enseignant au cours des séances. J’en ai conclu qu’ilintervient beaucoup dans la préparation de la séance et très peu lors de la phase de recherche.Son rôle est de les guider , de les solliciter, et non de leur transmettre les connaissances.

Cette démarche d’utilisation des documents ne se limite pas seulement à la disciplinede l’histoire. En effet, on peut appliquer la même méthode dans des domaines comme lagéographie ou les sciences.

Les recherches pour mon mémoire m’ont particulièrement intéressé .Dès l’écoleprimaire, il est possible d’utiliser une grande diversité de documents et même ceux qui sontauthentiques. De plus, j’ai pris conscience que c’est en proposant des situations variées etoriginales, où l’enfant est dans une situation de recherche, que l’on pourra l’intéresser, lemotiver et tenter de lui transmettre le goût de l’histoire.

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Bibliographie :

Instructions officielles :

- Qu’apprend-on à l’école maternelle ? , SCEREN CNDP,2003.

- Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? , SCEREN CNDP, 2003.

- Document d’application en histoire –géographie , SCEREN , octobre 2002.

Ouvrages généraux :

- Boulanger (C.), Martinett i(F.), Histoire –géographie ,éditions Hatier Pédagogie, Paris, 1998.

- Clary (M.), Génin (C.), Enseigner l’histoire à l’école ? , Petite encyclopédie de la pédagogie,Istra, Paris, 1991.

- Dalongeville (A.), Enseigner l’histoire à l’école au cycle 3, Hachette éducation, Paris, 1995.

- Marcos-Alvarez (V.) , Leduc (J.), Le Pellec (J.), Construire l’histoire, collection didactiqueBertrand-Lacoste, CRDP Midi-Pyrénées, 1994.

- Maréchal (J.), La leçon d’histoire, CRDP Dijon, 1995.

- Michaux (M.), Enseigner aujourd’hui, histoire cycle 3, Bordas pédagogie, Paris, 2001.

Ouvrages spécialisés :

- Documents : des moyens pour quelles fins ? , édité par Audigier (F.), Actes du 7ème colloque

INRP, avril 1992.

- Supports informatifs et documents dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie,INRP, 1989.

Article :

- Luc (J-N.), « une réforme difficile », revue de l’association des professeurs d’histoire-géographie, n°306.

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Annexes :

- Annexe 1 : Les instructions officielles.

- Annexe 2 : Les différents documents.

- Annexe 3 : séance 1 : étude du tableau de Brueghel.

- Annexe 4 : séance 2 : les jeux.

- Annexe 5 : séance 3 : les photographies.

- Annexe 6 : séance 1 : les conceptions initiales.

- Annexe 7 : séance 2 : étude des objets.

- Annexe 8 : séance 3 : étude des documents écrits.

- Annexe 9 : séance 4 : les documents sources et les documentaires.

- Annexe 10 : séance 5 :l’évaluation

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Annexe 2 :

Les différents documents.D’après le document d’application des programmes d’histoire-géographie, SCEREN CNDP,octobre 2002.

Voici quelques exemples de types de documents, que l’on peut utiliser en fonction desépoques historiques étudiées.

Préhistoire - art pariétal- traces d’habitation, de foyer- objets :poterie, biface- images de reconstitution

Antiquité - monuments : arènes, thermes ,voie romaine…- épigraphes, monnaies- poteries- fresques, mosaïques, peintures, sculptures- écrits(extrait de la Bible, de la guerre des Gaules de Jules César- récits mythologiques

Moyen Age

EpoqueModerne

Epoquecontemporaine

- monuments : églises, cathédrales, abbayes, remparts, ville médiévale,châteaux…

- vitraux, enluminures, miniatures- écrits de laïcs ou d’ecclésiastiques- peintures, gravures, dessins, sculptures, sceaux…- itinéraire de pélerinage

- peintures, gravures, dessins, sculptures, caricatures- écrits : extrait de l’Encyclopédie, cahiers de doléance, écrits du roi,

récits de voyage.- châteaux, villes, églises…

- monuments, villes, gares, halles- peintures, gravures, dessins, sculptures, caricatures- cartes postales, photographies, affiches- écrits :romans, lettres, articles de presse, lois, constitutions

Pour le XX ème siècle :- actualités cinématographiques- reportages photographiques- entretiens oraux- Internet

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Annexe 3 :

Séance 1 : étude du tableau de Brueghel

Objectif : prendre conscience qu’il existe un passé à partir de l’étude du tableau deBrueghel

Jeux d’enfants.

Compétences : - répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre, et enallant au de-là de la première réponse.- participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui, enattendant son tour de parole, et en restant ans les propos de l’échange.

- prendre des indices visuels sur l’image pour construire des hypothèses.

Déroulement : 30 minutes

1 ère phase : - présentation du tableau sans le calque

expliquer qu’il s’agit d’un tableau réalisé il y a très longtemps, par un peintre nomméPeter Brueghel. Il a représenté des jeux d’enfants de son époque. L’image, que j’ai apportée,est une reproduction, une photocopie car le vrai tableau se trouve dans un musée.

2 ème phase : - découverte du tableau vignette après vignette. Chaque enfant tire une carte sur laquelle estinscrit un chiffre. L’enfant doit retrouver la vignette correspondante sur la reproduction. Ildécrit ce qu’il voit et essaie de retrouver l’agrandissement qui convient (permet de relancer la discussion avec le groupe entier).

3 ème phase : découverte du tableau entier : - phase d’expression libre.- Les enfants doivent retrouver les éléments que l’on a observé sur les agrandissements.- Observation du reste du tableau“ Est ce que vous jouez de la même façon aujourd’hui ? ”

Image tirée du livre de Lukascsy(A.), Jouffroy (J-P.), Peter Brueghel :Jeux d’enfants , EditionsLa Farandole

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Annexe 4:

Séance 2 : Les jeux.

Objectif: prendre conscience qu’il existe un passé proche et un passé plus lointain, à partir de l’observation d’objets du passé.

Compétences : - répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre , et enallant au de-là de la première réponse.

- participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui , enattendant son tour de parole ,et en restant dans les propos de l’échange. - prendre des indices visuels sur les objets pour construire deshypothèses.

Matériels: - objets :(Poupée en porcelaine, poupée en plastique, voiture en fer, pantin en bois, jeu de l’oie en bois,osselets, ours en peluche)+ objets présents dans la classe (poupée, voiture…)

- livre Jeux et jouets retrouvés, d’Armengaud (C.) (photographies de Yahia(A.)), Editions France Loisirs. - feuilles avec les objets + feuilles blanches et colles

Déroulement : 30 minutes

1ère phase:- rappel de la séance précédente sur le tableau : Qu’avons-nous vu sur le tableau?- discussion entre les enfants sur leurs jouets en insistant sur la description (faire le lien

avec la lettre au père Noël réalisée le matin).

2 ème phase:- manipulation libre des jouets par les enfants.- observation des jouets : “ essayez de trouver un nom et comment on pouvait jouer avec. ”- comparaison des jouets avec ceux de la classe (voiture en fer/ voiture en plastique, poupée

en plastique/ poupée en porcelaine, jeu de l’oie/ jeux dans la classe…)“ Lequel est le plus vieux ? Pourquoi ?Qu’est ce qui vous le fait dire ? ”Faire deux tas distincts sur la table : jeux du passé et jeux d’aujourd’hui.

3 ème phase:observation des photographies sur le livre( commencer par les jeux présents sur le tableau dela 1 ère séance : osselets, cerceaux.)“ Les jouets sont-ils plus vieux ou non, que ceux que l’on vient de regarder ? Pourquoi ? ”Insister sur le fait que les jouets ont pu appartenir à leurs grands-parents ou à leurs parents.

4 ème séance : - Montrer la feuille avec les jouets et expliquer les consignes “ vous allez bien regarder les

images, puis les couper, vous devrez ensuite les coller dans les colonnes qui conviennent(jouets d’hier/jouets d’aujourd’hui). ”

- Travail individuel + mise en commun et correction .

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Annexe 5:

Séance 3 : Les photographies.

Objectif: prendre des indices sur les images pour reconstituer et distinguer la notion de passé proche et de passé lointain.

Compétences : - répondre aux sollicitations de l’adulte en se faisant comprendre , et enallant au de-là de la première réponse.

- participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui , enattendant son tour de parole ,et en restant dans les propos de l’échange. - prendre des indices sur les photographies pour les classer.

Matériels: - photographies (7) - reproductions des photographies.

Déroulement : 30 minutes

1ère phase:- rappel de la séance précédente sur le tableau : reprendre l’idée des jouets appartenant aux

grands-parents ou aux parents.- montrer les reproductions disposées en rond sur la table face aux enfants.- explication des consignes “ on va essayer de remettre les photos dans l’ordre pour

reconstituer la vie de mon grand-père. ”

2 ème phase:travail par groupe de 3. Chaque groupe a des reproductions différentes (3)

“ Vous devez les mettre dans l’ordre, et après vous expliquerez pourquoi vous les avez misesdans cet ordre. ”

3 ème phase:- Chaque groupe présente son travail en expliquant ses choix, validation par le reste du

groupe.- phase collective : “ on va maintenant essayer de toutes les remettre dans l’ordre ”insister sur les explications :il est plus vieux sur cette photographie pourquoi ?…

- montrer les photographies originales.

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Annexe 6:

Séance 1 : les conceptions initiales

Objectif: exposer ses conceptions initiales sur ce qui nous permet de connaître l'histoire.

Compétences: - répondre par écrit àune question en faisant une phrase.

- travailler par deux.

Matériels: feuilles blanches.

Déroulement : 45 minutes

1ère phase:- Rappel en collectif à l'oral de ce que les enfants ont déjà fait en histoire depuis le début del'année.- Connaissez- vous ce qui a marqué le passage de la préhistoire à l'histoire?réponse attendue: l'apparition de l'écriture

2 ème phase:- A l'écrit individuellement, répondre aux deux questions écrites au tableau:Qu'est ce que c'est que l'histoire?Comment connaissons nous l'histoire?

Ecrire les deux questions au tableau et expliquer la deuxième en particulier( connaissons-nousce qui s'est passé il y a très longtemps? Qu'est ce qui nous permet de savoir?).

3 ème phase:Par 2 les enfants confrontent leurs réponses, ils doivent se mettre d'accord pour ne donnerqu'une seule réponse à la classe lors de la phase de synthèse.

4 ème phase:Chaque groupe lit ses réponses. Mettre au tableau les réponses données. Quand tous lesgroupes sont passés, essayer de faire rassembler les réponses qui se ressemblent.

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Annexe 7:

Séance 2 : étude des objets.

Objectif: découvrir les différents types de documents qui nous permettent de connaîtrel'histoire, les identifier.

Compétences: - être capable de remplir un tableau.- être capable d'observer des documents, de faire des hypothèses.- être capable de faire la différence entre document authentique,reproduction, et reconstitution.- être capable de travailler en groupe.

Matériels: - tableaux.- 6 boîtes avec des objets différents.

Déroulement : 1 heure.

1ère phase:- Rappel de la séance précédente.- Mise en place des règles du travail en groupe et donner les règles de manipulation du

matériel (attention le matériel nous a été prêté par le musée).- Mise en groupe.

2 ème phase:Phase d'appropriation du matériel (discussions, échange) entre les enfants dans le groupe.

3 ème phase:- Faire fermer les boîtes pour avoir toute l'attention des enfants- Expliquer les consignes pour remplir le tableau:“ Chaque groupe a des objets différents. Vous devez vous mettre d'accord sur ce qu'est chaqueobjet, en quoi il est fait, à quoi il sert , de quand il date. Après vous être mis d'accord , vousallez essayer de remplir le tableau pour chaque objet ”.- insister sur les différences entre reproduction, document authentique, et reconstitution.

4 ème phase:Travail en groupe, l'enseignant passe pendant cette phase dans chacun des groupes.

5 ème phase:Mise en commun, chaque groupe présente et explique leurs objets et les réponses qu'ils onttrouvés.Réaliser en même temps un tableau de synthèse de tous les documents au tableau.Faire le bilan: comment connaissons-nous l'histoire?Réponses attendues: grâce aux reproductions, aux reconstitutions, et aux documentsauthentiques.

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N° dugroupe Préhistoire Antiquité Moyen Age XIX ème siècle Aujourd’hui

1Photo d’une

tenteLampe à huile Carreau de

pavementMoulin à café

2Gaine de hache Vase Photo de

château fortFer à repasser

3Photo de biface - Clous de

charpente- Os

Stylo plume

4Hache polie Tuile Photo de vitrail Assiette

5Hache

- Photo demosaïque- Morceaux demosaïque

Morceau devaisselle

6 - Morceauxd’amphore(colet anse)- Photod’amphore

Morceaux decéramique

Lampe torche

Tableau récapitulatif des objets utilisés au cours de laséance 2

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Annexe 8:

Séance 3 : étude des documents écrits.

Objectif: découvrir les différents types de documents écrits, qui nous permettent de connaîtrel'histoire, les identifier.

Compétences: - être capable de présenter oralement son travail.- être capable d'observer des documents, de faire des hypothèses.- être capable de réinvestir les notions suivantes: documentauthentique, reproduction.- être capable de travailler en groupe.

Matériels: - questionnaires

- documents

Déroulement : 1 heure.

1ère phase:- Rappel de la séance précédente. Ecrire les réponses au tableau.

“ Est ce que vous connaissez d'autres moyens de connaître l'histoire, souvenez vous dece que l'on a dit à la première séance. Aujourd'hui nous allons découvrir d'autres moyens deconnaître l'histoire: par les traces écrites. ”

2 ème phase:- Explication des consignes: “ vous allez travailler par deux, vous allez observer le ou

les document(s) et remplir ensuite un questionnaire. Ensuite vous présenterez à la classe votredocument. ”.- Rappel des règles du travail en groupe et des règles de manipulation du matériel .- Explication du questionnaire: - nature: par exemple texte, peinture…

- époque: =date- rappel de la définition d'un document authentique etd'une reproduction par les enfants.

3 ème phase:Travail en groupe, l'enseignant passe pendant cette phase dans chacun des groupes.

4 ème phase:Mise en commun, chaque groupe présente et explique son document et les réponses qu'il atrouvé.Faire le bilan: comment connaissons-nous l'histoire?Réponses attendues: grâce aux objets et aux documents écrits.Construction de la trace écrite, qui sera recopiée sur le cahier.

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Questionnaire de la séance 3.

Questionnaire:

1) Quel est le type de document? (authentique ou reproduction)

2) Quelle est la nature du document?

3) Quelle est la date ?

4) Qu'est ce que le document nous apprend?

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Annexe 9:

séance 4 : Les documents sources et les documentaires.

Objectif: comprendre la différence entre source et documentaire.

Compétences: - être capable de comprendre un texte.- être capable de résumer brièvement un texte.- être capable de travailler en groupe.

Matériels: - 6 textes différents.

- questionnaires.

Déroulement : 1 heure.

1ère phase:- rappel de la séance précédente.- Les enfants essaient de redéfinir les termes suivants: reproduction, reconstitution,

document authentique.

2 ème phase:- Explication des consignes: " vous allez travailler en groupe de 4. Vous devrez lire le texte

que je vous distribue et remplir le questionnaire. Ensuite vous devrez le présenter au restede la classe".

- Mise en groupe , rappel du travail de groupe , et distribution des textes.

3 ème phase:Travail en groupe, l'enseignant passe pendant cette phase dans chacun des groupes.

4 ème phase:- Mise en commun, chaque groupe lit son texte et présente les réponses qu'il a trouvé.- Réaliser en même temps un tableau de synthèse de tous les différents textes au tableau.- Faire le bilan: De quoi parle ces textes ? Ont-ils des points communs?Monter que certains ont le même auteur, et qu'il y a des textes qui ont la même date.Montrer que les textes donnent des points de vues différents sur les gaulois , "Comment peut-on savoir lesquels des auteurs disent la vérité?", montrer les reproductions du bas reliefmontrant le visage du gaulois, et les reproductions montrant les bijoux et les armes retrouvésau cours d'une fouille d'un village gaulois.En conclusion expliquer les notions de source et de documentaire:- Il y a des textes écrits par des auteurs qui ont vécu au moment où se déroulent lesévénements: ce sont des sources.- Il y a des textes qui ont été écrits par des auteurs qui n'ont pas vécu au moment où sedéroulent les événements: ce sont des documentaires.- Insister sur le fait que les auteurs ne disent pas toujours la vérité et qu'il est indispensable defaire très attention quand on étudie un document en histoire et même dans d'autres disciplinescomme les sciences par exemple.

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Questionnaire de la séance 4.

Questionnaire:

4) Quel est le type de document? (authentique ou reproduction)

5) Quelle est la nature du document?

6) Quelle est la date et qui est l'auteur?

4) Qu'est ce que le document nous apprend? Est ce que c'est la vérité?

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Annexe 10:

Séance 5 : évaluation.

Objectif: réaliser une évaluation sommative sur les connaissances acquises par les enfants.

Compétences: - avoir compris la différence entre document authentique, reproduction,et reconstitution.- avoir compris la différence entre source et documentaire.- connaître les différentes façons de connaître l'histoire.

Matériels: - feuilles d'évaluation différentes pour les CE1 et les CE2.

Déroulement : 1 heure.

1ère phase: Explication des consignes: lecture avec les enfants des questions et expliquer commentremplir le tableau.

2 ème phase: Travail individuel.

3 ème phase:Correction en collectif .Faire échanger les copies entre les élèves.

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Contrôle d’histoire CE1.

1)Comment connaît-on l’histoire ?

2) Relie le mot à sa définition.

Document authentique . .ce sont des objets qui ont été refabriquésReproduction . .ce sont des photographies d’objets ou d’écrits.Reconstitution . .Ce sont des objets réels, que l’on peut toucher.

3) Classe les documents dans le tableau.

Document authentique reproduction reconstitution

4) Lis le texte.a) Qui est l’auteur ?b) Quelle est la date ?c) De quoi parle le document ?

d) Est ce que c’est la vérité ?

e) D’après toi, est ce que ce document est une source ou undocumentaire ?

Les Gaulois vivent groupés en tribus et peuplades qui se querellent souvent. Leshommes portent les moustaches tombantes, les cheveux longs relevés en touffe et teints enroux. Ils sont gais, courageux et grands buveurs de bière. Certains travaillent comme esclavespour les riches propriétaires. Les prêtres ou druides sont instruits et respectés.

M.Chaulanges, 1975.

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Contrôle d’histoire CE2.

1)Comment connaît-on l’histoire ?

2) Donne une définition des mots suivants.

Document authentique .Reproduction .Reconstitution .

3) Classe les documents dans le tableau.

Document authentique reproduction reconstitution

4) Lis le texte.f) Qui est l’auteur ?g) Quelle est la date ?

h) De quoi parle le document ?

i) Est ce que c’est la vérité ?

j) D’après toi, est ce que ce document est une source ou undocumentaire ?

Les Gaulois vivent groupés en tribus et peuplades qui se querellent souvent. Leshommes portent les moustaches tombantes, les cheveux longs relevés en touffe et teints enroux. Ils sont gais, courageux et grands buveurs de bière. Certains travaillent comme esclavespour les riches propriétaires. Les prêtres ou druides sont instruits et respectés.

M.Chaulanges, 1975.

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L’utilisation des documentsdans

l’enseignement de l’histoire.

Résumé : Comment utiliser les documents dans l’enseignement de l’histoire à l’école

primaire et qu’est ce que cette utilisation peut apporter aux enfants ? En effet, ledocument ne permet pas seulement de transmettre des connaissances, il a un rôlebeaucoup plus important à jouer dans l’apprentissage. Pour profiter de tous ce quepeuvent apporter les documents, il convient de mettre en œuvre une démarche qui rendl’enfant actif.

Mots clefs : définition / diversité / démarche d’utilisation / rôle dans l’apprentissage

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