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Beaulieu Aubrée
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Is It Love - Ryan
Spécial Noël 2016
Disclamer
Cette proposition de fanfic concerne le jeu « Is It Love - Ryan ».
Ce dernier n’étant actuellement pas terminé, je m’excuse si certains caractères
ne reflètent pas exactement la réalité et que certains événements évoqués ne correspondent pas
aux chapitres qui vont paraître. Je considère que cette proposition fait suite à la fin des chapitres
qui seront publiés.
Afin d’être le plus neutre possible, j’ai choisi un nom d’héroïne lambda : Marie
Dubois.
En vous remerciant d’avoir organisé ce concours et de votre lecture minutieuse
de toutes les propositions.
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Chapitre 1 : La surprise de Lisa
La bannière qui flotte au vent au loin me nargue. Je me dépêche de rentrer dans
le building de la Carter Corporation en l’ignorant. Installée début décembre, elle souhaite de
bonnes fêtes de fin d’année au nom de l’entreprise et de son PDG…
Je m’engouffre dans l’ascenseur non sans envoyer un coup d’œil vers Lydie à
l’accueil. Je fuis cette pipelette comme la peste depuis que des rumeurs courent sur Ryan et moi.
Ma colère monte aux souvenirs de notre première dispute.
Depuis début décembre, je me retrouve presque toujours seule au dernier étage
et seul Mark passe de temps en temps travailler sur quelques projets…
[Secrétaire] – Mademoiselle Dubois ?
Je m’arrête soudainement et tourne un visage sombre vers la secrétaire du jour.
Il s’agit de l’une des nombreuses hôtesses d’accueil qui me considère de haut depuis mes débuts
d’assistante de direction. Je me crispe toute entière.
[Marie Dubois] – Oui ?
[Secrétaire] – Monsieur Carter veut vous voir. Il a précisé « sans attendre »…
Je remercie dans un pincement de lèvres non sans remarquer le regard pétillant
d’amusement de la secrétaire. À croire que toute l’entreprise va finir par s’imaginer les pires
choses !
(En même temps, ils auraient raison…)
Mais l’idée que notre relation soit dévoilée ainsi me gêne profondément. Car je
suis sûre que Ryan ne désire pas qu’elle soit connue…
Dans un soupir de condamnée à mort, je pose mon sac sur mon bureau, défais
mon manteau, retire mes gants, mon bonnet et mon écharpe, avant de me diriger vers le bureau
de mon beau PDG.
Presque un mois que nous ne nous sommes presque pas vus, pour faire taire les
rumeurs et je ne me souviens même plus qui de nous deux l’a décidé ainsi. Mon cœur
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rumeurs et je ne me souviens même plus qui de nous deux l’a décidé ainsi. Mon cœur
douloureux me hurle qu’il ne veut pas assumer notre liaison, mais ma raison l’y encourage.
Et dès que je serai sous les feux de ses yeux gris métallique, je pourrais bien
tout jeter à l’eau dans l’espoir d’un baiser.
(Je suis tellement pathétique…)
[Ryan Carter] – Entrez !
Sa voix m’électrise et je me redresse tel un ressort avant d’ouvrir la porte de
son bureau d’une main glacée. Et à peine ai-je refermé et que mon corps entier se soit tourné
vers lui, que je me sens clouée au mur par son regard intense.
L’expression « se faire dévorer des yeux » aurait pu être inventée en ce
réveillon de Noël.
Son silence et son immobilité m’obligent à faire le premier pas et je m’avance
jusqu’à son bureau de ma démarche la plus élégante. Mon effet est légèrement gâché par ma
voix enrouée et mes yeux brillants.
[Marie Dubois] – Vous désiriez me voir, monsieur ?
[Ryan Carter] – Oui.
J’attends la suite en croisant mes mains contre mon ventre, pour éviter de
triturer mes doigts telle une petite fille. Mais mon cœur qui bat la chamade et les souvenirs
sensuels de notre première fois dans son bureau me font rougir à chaque seconde qui passe.
[Marie Dubois] – Eh bien, je suis là, maintenant.
L’étrangeté de la situation me frappe encore. Ce dialogue ressemble à s’y
méprendre à notre premier soir, dans ce même bureau. Et dès que je vois ses yeux gris
s’assombrirent et son doigt venir caresser son menton, je comprends de suite qu’il vient d’avoir
la même pensée que moi !
[Ryan Carter] – Dois-je t’attraper et te séduire comme ce soir-là… ?
Mes joues flambent immédiatement. Figée, je le regarde se lever de son
fauteuil en cuir et faire lentement le tour de son bureau pour se rapprocher de moi d’une
démarche de prédateur sûr de lui.
Et encore une fois, je le contemple faire sans éprouver le moindre désir de
fuite, bien au contraire !
Notre dernier baiser doit remonter à plus de trois semaines, un mois pour notre
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Notre dernier baiser doit remonter à plus de trois semaines, un mois pour notre
étreinte, une éternité pour un peu de tranquillité. Je rêve de me fondre en lui avec un tel désir,
que je gémis intérieurement en sentant mes jambes fléchir.
[Ryan Carter] – Assieds-toi.
Ses mains chaudes m’aident à prendre place sur le siège invité. Aurais-je pâli ?
Aurait-il compris ce que je ressentais ? Je sens ma tête tourner un peu quand il reprend, d’une
voix suave.
[Ryan Carter] – Mark m’a dit que tu te tuais à la tâche, mais je refusais de le croire…
Je bondis sur mes jambes, cette fois en colère et prête à faire valoir mes droits
de petite amie non officielle délaissée qui doit se trouver une occupation pour ne pas devenir
folle, quand je le percute et me retrouve les deux mains sur son torse pour ne pas retomber sur
mon siège.
Interdite une seconde, je contemple mon patron avec incrédulité. Le revoir
semble avoir relâché toute ma nervosité des dernières semaines et je ne rêve plus que d’un
baiser, une étreinte et du repos…
(Tu me rends faible, Ryan…)
Mon regard capte rapidement son fin sourire en coin, ses iris qui fixent mes
lèvres et toute sa mâchoire tendue.
[Marie Dubois] – Ryan…
Ma plainte m’échappe et je m’en félicite une seconde plus tard, lorsqu’une
bouche avide se pose sur mes lèvres. Je gémis à nouveau, cette fois de plaisir, tandis qu’il torture
mes lèvres avec la même sauvagerie que moi.
Le bruit d’une personne qui frappe à la porte nous interrompt brusquement. Je
me fige tandis qu’il fronce les sourcils.
[Ryan Carter] – Entrez !
Il m’aide à me rasseoir avec sollicitude et j’essaye de me composer un visage
neutre, quand une voix féminine inconnue me glace.
[???] - Bonjour, Monsieur Carter, je suis Emma Hobson, votre nouvelle assistante.
(Hein ? C’est quoi cette blague ?)
Je dois pâlir un peu plus et je n’ose même pas lever le nez sur Ryan, de peur
d’éclater de colère ou de désespoir - je reste partagée sur le sentiment dominant en moi.
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d’éclater de colère ou de désespoir - je reste partagée sur le sentiment dominant en moi.
[Ryan Carter] – Vous êtes ponctuelle. Parfait. Je vous présente mademoiselle Dubois, elle vous
expliquera le fonctionnement de votre poste.
J’arrive à réaliser un faible sourire déplorable à la jolie blonde guillerette qui
me salut, tout heureuse.
[Ryan Carter] – Mademoiselle Dubois, je vous présente mademoiselle Hobson, elle sera en
charge de vous remplacer durant le mois à venir.
Le mois ? Je ne peux plus m’empêcher de croiser son regard, où une lueur
d’amusement et de désir danse comme des farfadets joueurs. Il m’offre des vacances ! Pour me
remercier des derniers événements ? Un léger rictus ironique m’échappe tandis que je détourne
la tête, lasse.
Qu’importe du repos, si je ne peux plus le voir.
[Ryan Carter] – Mademoiselle Hobson ? Je vous laisse rejoindre le bureau de mademoiselle
Dubois, nous avons encore à parler. Elle vous rejoint dans un moment.
J’entends ma remplaçante approuver de sa voix joyeuse et s’en aller avec
discrétion. Un silence désagréable s’abat à nouveau entre nous.
[Marie Dubois] – Je vous remercie pour ces vacances que je ne mérite pas, mais j’aurais préféré
continuer de travailler.
Ma voix ressemble à celle d’un vieux monsieur tant je suis angoissée, bourrée
de larmes et prête à crier.
[Ryan Carter] – Tu as une semaine de repos obligatoire. Nous verrons ensuite.
Il se replace avec un calme de façade derrière son bureau et me tend plusieurs
dossiers. Un rapide regard sur eux m’affirme qu’il est retourné en mode PDG et que je
n’obtiendrai pas plus de baisers pour aujourd’hui…
Ma tête doit refléter mes pensées, car il me sourit avec amusement.
[Ryan Carter] – Nous avons une longue journée devant nous, toi et moi. Commence à déléguer
à cette assistante, vois ce qu’elle vaut. Nous nous verrons ce soir à la soirée de Noël, n’est-ce
pas ?
Je pince mes lèvres pour ne pas sortir d’âneries. Que pourrait-il bien faire ce
soir, où toute l’entreprise sera rassemblée au même endroit ? Encore une fois, nous ne serons pas
seuls et je déprimerai de sa présence.
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seuls et je déprimerai de sa présence.
(Arrête ça toute de suite, Marie, tu fais droguée en manque !)
Mais j’ai l’impression de l’être. Totalement.
[Ryan Carter] – Marie ?
Plongée dans mes pensées, je n’ai rien écouté à ce qu’il vient de me dire. Il m’a
parlé de la soirée, oui, mais la suite mon cerveau est incapable de retrouver…
[Marie Dubois] – Oui, la soirée. J’y serai. Je vais retrouver miss Joyeuse avant qu’elle ne
s’imagine des choses. À ce soir, monsieur.
Nerveuse, je me lève et m’éloigne vers la porte. Je l’entends me rejoindre dans
un état second et il pose sa main sur la mienne lorsque j’essaie d’ouvrir la porte. Il penche ses
lèvres vers mon oreille et son souffle chaud me secoue entièrement.
[Ryan Carter] – Prends ton après-midi et repose-toi. Tu es épuisée.
[Marie Dubois] – Merci monsieur, mais cela ira. Je m’en voudrais de ne pas former
correctement cette… assistante.
J’arrive à me libérer de sa présence d’un mouvement d’anguille étudié et je me
faufile à l’extérieur aussi vite que possible. L’idée entêtante qu’il essayait de se débarrasser de
moi me mitraillait le cerveau.
Mon manque de confiance en moi me valait toujours des soucis, mais cette fois,
cela n’avait rien à voir. D’abord des vacances, ensuite mon après-midi… !
Je retourne dans mon bureau avec une boule à l’estomac et l’idée que ce Noël
risque d’être le pire de mon existence. Dès que je vois le sourire de ma remplaçante, mon
désespoir s’accroît encore.
Une journée infernale m’attend.
* * *
Emma Hobson n’est pas désagréable ni idiote, je dois vite admettre qu’elle
m’impressionne. À l’heure du déjeuner, je finis par croire qu’elle ferait une bien meilleure
assistante que moi et je me dirige vers l’accueil avec une tête de zombie.
Lysa me voit arriver de loin et devance mes pas, son sourire encourageant aux
lèvres.
[Lisa Parker] – Bha alors poulette ! Mal dormi cette nuit ?
[Marie Dubois] – Rien à voir. On va à l’italien ? Je t’expliquerai là-bas.
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[Marie Dubois] – Rien à voir. On va à l’italien ? Je t’expliquerai là-bas.
[Lisa Parker] – D’accord !
Nous nous dirigeons vers le restaurant italien du coin de la rue, notre repère
préféré à midi avec Lisa. Sur le chemin, elle me parle de Lydie qui continue d’extrapoler sur
notre PDG. Avec un certain soulagement, j’apprends qu’elle a laissé tomber l’idée de nous
mettre ensemble.
[Lisa Parker] – Je ne comprends pas pourquoi tu tiens tant que cela à garder le silence. Vous êtes
adultes, après tout…
Comme je n’ai aucun souvenir clair de ma dispute avec Ryan à ce sujet, je
décide d’éluder la question.
[Marie Dubois] – C’est compliqué…
Nous arrivons au restaurant au même moment, ce qui me laisse le temps de
réfléchir. Nous sommes à peine installées que mon amie retourne à la charge.
[Lisa Parker] – Il va falloir que tu m’expliques deux ou trois choses. Que je clarifie tout cela. Vu
ton état depuis trois semaines, je vais supposer que tu l’aimes, non ?
[Marie Dubois] – Oui…
Ma voix douloureuse doit faire peine à entendre.
[Lisa Parker] – Est-ce que son côté médiatique te gêne ?
[Marie Dubois] – Eh bien… Je te mentirais si je disais non, mais… Je m’en fiche. Je le veux lui.
[Lisa Parker] – Donc le problème vient de lui ?
Je détourne le regard et je vois Félipé arriver avec son magnifique sourire pour
prendre nos commandes. Il fait une agréable diversion dans notre discussion. Une fois reparti, je
soupire et regarde Lisa avec une mine basse.
[Marie Dubois] – DLe problème, Lisa, c’est que depuis un mois, nous ne ressemblons plus à
grand-chose. Il m’a embrassée ce matin, mais j’ai plus le sentiment d’un « accident » que d’une
volonté de sa part. Il semble vouloir se détacher… Il a même engagé une autre assistante !
[Lisa Parker] – Hein ?
[Marie Dubois] – Une certaine miss Hobson, qui doit me remplacer pendant un mois… Mais
elle est si compétente, que j’me sens de trop…
Mes larmes se mettent à couler malgré moi. Entre ma déprime et ma fatigue, il
semblerait que je sois réellement au bout du rouleau aujourd’hui, surtout pour encaisser ces
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semblerait que je sois réellement au bout du rouleau aujourd’hui, surtout pour encaisser ces
rebondissements.
Lisa tend sa main pour me réconforter comme elle peut et obtenir toutes les
informations essentielles de ce matin. Dès que j’ai eu fini de déballer mon sac, elle fait un petit
sourire en coin, comme si elle savait quelque chose que j’ignorais.
[Lisa Parker] – Tout va bien, Marie, vraiment. Il faut parfois laisser le temps aux hommes
d’admettre certaines évidences… Tu devrais attendre ce soir avant de te mettre des idées folles
en tête.
[Marie Dubois] – Qu’est-ce que tu me caches ?
[Lisa Parker] – Sois assurée que si je te dissimule quelque chose, tu ne sauras rien. Une surprise
est une surprise, surtout quand elle est bonne.
Je fais la moue et scrute le visage ravi de Lisa. Elle sait quelque chose qu’elle
refuse de m’avouer, mais je la sais trop gentille pour préparer autre chose qu’un joli cadeau.
[Marie Dubois] – Tu viens toujours à la maison ce soir, pour finir le réveillon entre filles ?
[Lisa Parker] – Oui oui…
Son ton est clairement suspect. Je rétrécis mon regard comme pour lui montrer
que je l’ai dévoilée, mais elle continue de me sourire en toute innocence. Elle semble
définitivement bien s’amuser et je commence à réfléchir activement à ce qui lui a passé par la
tête !
* * *
De retour au bureau, je reprends la formation d’Emma Hobson, tout en
imaginant la surprise de Lisa. Ces pensées me permettent de réfléchir à autre chose que Ryan, ce
qui relève à la fois du défi et du soulagement.
L’après-midi s’étire tranquillement et 5 heures sonnent finalement. En ce
réveillon, tous les employés de la firme peuvent s’arrêter de travailler. Ceux qui le veulent sont
cordialement invités à la soirée du réveillon de la Carter Corporation le soir même.
Je souhaite un joyeux Noël à la jolie blonde que j’ai formée aujourd’hui et qui
semble très compétente pour me remplacer.
(Stop ! Arrête d’y réfléchir. Ce soir, tu ne penses qu’à l’esprit de Noël !)
Seulement je rêvais plutôt d’une soirée romantique avec Ryan plutôt qu’une
soirée entre filles avec Lisa, j’avoue.
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soirée entre filles avec Lisa, j’avoue.
[Lisa Parker] – Je peux venir chez toi pour m’habiller ? Tu habites plus près de la salle…
En descendant, je croise une Lisa rayonnante de joie. Dois-je m’en inquiéter ?
Je décide de lui sourire et la laisser entrainer mon cœur à la fête.
[Marie Dubois] – Bonne idée. Tu as ta robe ?
Elle approuve d’un petit air mystérieux et nous nous dirigeons vers mon
appartement en discutant de tout et rien. Je sens qu’elle dirige la conversation dès que je pose
des questions sur sa robe, la soirée ou sa surprise et cela m’amuse beaucoup.
Dès que nous arrivons, je jette un œil à mon hamster, mais ce flemmard dort
comme un loir.
Je regarde Lisa pianoter sur son portable avant de me sourire de son petit air
amusé de la journée. Cette fois, je croise les bras et la toise avec une fausse sévérité.
[Marie Dubois] – D’accord ! Je n’en peux plus, que me caches-tu ?
Elle me désigne ma porte, que je regarde une seconde avant de revenir vers
elle. Je vais pour lui poser à nouveau une question, quand ma sonnette retentit. Je fais les gros
yeux à une Lisa hilare qui croise ses bras et me regarde ouvrir de son air mutin.
[Marie Dubois] – Jack ?!
Le chauffeur de Ryan se tient à ma porte, avec son adorable sourire aux lèvres,
et me tend deux paquets volumineux. Je les regarde avec perplexité, avant de relever mes yeux
vers lui.
[Marie Dubois] – C’est une conspiration, Jack ?
[Jack Stewart] – On peut dire cela.
Il me salut courtoisement d’un signe de tête avant de s’éloigner et je referme la
porte, mes paquets en mains, comme une gourde.
[Marie Dubois] – Comment savais-tu, Lisa ?
Mes yeux perçants se fixent sur mon amie, silencieuse et toujours aussi
souriante. Elle se lève finalement et vient récupérer les paquets, avant de les déposer sur ma
table.
[Lisa Parker] – Eh bien… Disons que j’ai écrit une lettre au Père Noël…
[Marie Dubois] – Tu te fiches de moi, c’est ça ?
[Lisa Parker] – Ouvre donc !
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[Lisa Parker] – Ouvre donc !
Je déballe le premier, une magnifique boîte recouverte de tissu et enroulée d’un
ruban me rappelle une autre, pour un bal de charité… À l’ouverture du couvercle, je dévoile une
robe splendide en tissu moiré et lamé qui ressemble à une réalisation haute couture digne des
fêtes.
Sans voix, je déballe la seconde boîte où des chaussures appareillées à la robe
reposent sur du tulle et de la soie.
[Marie Dubois] – Lisa… Tu savais… ?
Elle me contemple, ravie, son sourire mutin au visage, non sans jeter quelques
regards appréciateurs à l’ensemble.
[Lisa Parker] – J’ai soufflé l’idée au Père Noël…
Je rigole et lui donne une petite tape amicale, qui la fait rire à son tour. Je
décide ensuite d’ouvrir le second sac, où une seconde boîte enrubannée me saute aux yeux. Une
petite carte y est attachée, avec marquée « Pour Lisa Parker ».
Je la tends alors à mon amie, tout aussi étonnée que moi. Cela me fait rire
doucement à l’idée que Ryan l’ait surprise à son propre jeu. Elle dévoile alors une magnifique
robe rouge et or, que je soupçonne aussi onéreuse que la mienne.
[Lisa Parker] – Bordel… !
Cette fois, c’est à mon tour de rire de bon cœur à la voir clouée sur place.
[Marie Dubois] – Il semblerait que le Père Noël avait envie de te faire plaisir aussi…
Elle me lance un sourire ironique qui me fait frissonner.
[Lisa Parker] – Peut-être oui… Mais je n’ai pas fini de te surprendre, moi, ne t’en fais pas !
Et c’est comme deux gamines invitées à un bal princier que nous commençons
à nous préparer. Je sens parfaitement que Lisa est un peu gênée par son cadeau imprévu et c’est
de bon cœur que je la rassure ; si Ryan lui offre une robe, c’est sûrement pour une bonne raison.
Mon amie ne répond rien. Décidément, il me sera impossible de lui tirer les
vers du nez ce soir !
* * *
Il est bientôt l’heure de partir à la soirée. Je range les magnifiques boîtes qui
contenaient mon cadeau de Noël avec un petit sourire. Ryan est généreux, mais il n’a pas encore
compris que je désire surtout l’avoir rien qu’à moi…
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compris que je désire surtout l’avoir rien qu’à moi…
Je fais tomber la boîte de ma robe par inadvertance, ce qui détache un petit
carton qui atterrit sur mes pieds. Mes doigts le récupèrent en tremblant.
« Pour ma fée »
Mes yeux se remplissent de larmes immédiatement. Mon cœur déborde et je
me sens fondre.
[Lisa Parker] – Cela ne va pas ?
Lisa sort de ma chambre habillée de pied en cape de rouge et doré. Elle
ressemble à une princesse ainsi apprêtée et je souris malgré moi.
[Marie Dubois] – Tu es majestueuse…
Elle pose sa main sur sa joue, penche un peu sa tête sur le côté et me regarde
d’un air taquin.
[Lisa Parker] – N’oublie pas de te regarder dans une glace, avant de sortir, poulette !
Lisa se rapproche et je glisse rapidement le petit carton dans mon sac à main,
l’air de rien.
[Marie Dubois] – J’appelle notre taxi, ou tu as encore une surprise en réserve ? Un carrosse
blanc tiré par des petites souris transformées en chevaux, peut-être ?
[Lisa Parker] – Je suis désolée, mais notre carrosse sera noir et conduit par un beau brun sérieux,
énigmatique et fort intéressant…
Nous nous mettons à rire en chœur lorsque le portable de Lisa sonne. Elle lui
jette un regard avant de me sourire, toujours aussi fière d’elle.
[Lisa Parker] – Quand on parle du loup…
Nous sortons comme deux conspiratrices. Dehors, la fraîcheur ne nous incite
pas à trainer et c’est avec tendresse que je découvre la limousine de Ryan, avec Jack qui nous
attend, un sourire en demi-teinte affiché sur son visage, que je commence à reconnaître
aujourd’hui ; lui aussi me cache une surprise.
Lisa et moi montons prestement dans l’habitacle chauffé et je me surprends à
regretter de ne pas y voir Ryan.
[Jack Stewart] – Monsieur Carter est déjà arrivé.
Je me cale à ma place avec une joie de fillette surexcitée à l’idée de rencontrer
le Père Noël, quand je remarque Lisa qui dévore Jack des yeux. C’est avec amusement que je
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le Père Noël, quand je remarque Lisa qui dévore Jack des yeux. C’est avec amusement que je
les écoute discuter durant le trajet… Ou plutôt que Lisa tente désespérément de faire parler
Jack…
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Chapitre 2 : La surprise de Ryan
La limousine s’arrête devant un large tapis rouge qui mène à des escaliers de
pierre, eux-mêmes dépendants d’un large bâtiment.
[Marie Dubois] – Je croyais que la soirée se déroulait généralement dans une salle des fêtes…
Lisa me regarde un instant comme si elle me jaugeait, mais Jack la devança
d’un air ravi.
[Jack Stewart] – Nous sommes devant le Broad Street Ballroom, l’une des premières salles de
fêtes de New York.
[Lisa Parker] – Tu n’en avais jamais entendu parler ?
Je fais « non » de la tête avant de me diriger avec Lisa vers les portes vitrées de
l’entrée. Des gardiens de sécurité devant nous arrêtent et nous montrons nos badges Carter Corp
afin de pouvoir passer.
L’intérieur du bâtiment ressemble à un temple grec et je me surprends à ouvrir
mes yeux de surprise. Un petit coup de coude de mon amie m’invite à reprendre mes esprits et je
retire mon lourd manteau pour le déposer au garçon du vestiaire.
[Lisa Parker] – J’ai comme l’impression que nous aurons de quoi nous amuser, ce soir…
Au petit sourire entendu de Lisa, je comprends rapidement que nous sommes la
cible de nombreux regards masculins. D’un haussement d’épaules et d’un sourire vers l’homme
qui nous tend nos numéros pour récupérer nos affaires, je lui réponds.
[Marie Dubois] – Je te croyais friande d’un certain conducteur de carrosse…
[Lisa Parker] – Il n’a encore que toi en tête, je vais devoir être patiente… Donc cela ne
m’empêchera pas de draguer ce soir, tu vois ?
Je rougis malgré moi pendant que Lisa me tire vers la salle principale, où de
grands canapés ont été disposés, avec un bar dans un coin, quelques tables dans un autre et une
large piste de danse au centre. Je repère rapidement le pupitre au fond de la salle.
Lisa me chuchote à l’oreille d’un ton moqueur :
[Lisa Parker] – Le Père Noël n’apparaît pas avant minuit !
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[Lisa Parker] – Le Père Noël n’apparaît pas avant minuit !
Je la pousse un peu en riant et elle m’emmène vers une zone de la salle où je
découvre avec stupeur et rires renouvelés un Matt et un Colin en costumes. Le premier a détaché
un peu sa cravate, sans doute par gêne, tandis que le second n’en a pas du tout.
[Lisa Parker] – Vous êtes superbes les garçons !
Elle se moque ouvertement d’eux et je la rejoins, taquine, tandis qu’ils
grognent et grimacent comme deux petits garçons que leurs mères auraient obligés à s’habiller
correctement. Ils perdent néanmoins rapidement leur
mauvaise humeur, lorsqu’ils remarquent nos tenues.
[Matt Ortega] – Vous avez dévalisé un congrès de haute couture ?
[Lisa Parker] – Non Matt, nous les avons trouvé au pied de la cheminée de Marie…
Il allait sans doute sortir une autre remarque, lorsqu’une voix l’interrompt dans
son élan.
[Gabriel Simons] – Vous n’avez pas honte d’accaparer les plus jolies jeunes femmes de la soirée,
messieurs ?
Le ton blagueur n’en reste pas moins sérieux et je me surprends à sourire. Mon
ancien manager semble avoir passé l’éponge sur notre altercation forcée et cela me fait un bien
fou. Il me tend un bras chevaleresque vers moi, un regard appuyé en prime.
[Gabriel Simons] – M’accorderiez-vous cette danse, ma chère ?
Je rougis jusqu’aux oreilles, mais j’accepte et me laisse entraîner sur la piste de
danse sous les rires goguenards de Matt, le sourire sarcastique de Colin et celui ironique de Lisa.
Gabriel passe l’une de ses mains dans mon dos et avec l’autre récupère mes
doigts glacés. D’instinct je retrouve les gestes pour valser.
[Marie Dubois] – Si je vous écrase les pieds, il ne faudra pas vous plaindre…
Cela fait des années que je n’ai pas pratiqué autre chose que du trémoussage
sur de la techno et je me sens aussi gauche qu’idiote entre les bras d’un Gabriel très doué. Il me
fait tourbillonner comme s’il valsait tous les jours.
Lorsqu’il se penche vers mon oreille, je me surprends à rougir.
[Gabriel Simons] – Nous ferons un constat à l’amiable, ne t’inquiète pas…
Mon cœur tambourine dans ma poitrine à cent à l’heure. Lisa m’avait pourtant
dit avec humour que je ferais bien de me regarder dans une glace, mais de là à voir mon ancien
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dit avec humour que je ferais bien de me regarder dans une glace, mais de là à voir mon ancien
manager s’intéresser à moi… !
Je me surprends à contempler la salle pour ne pas fixer Gabriel dans les yeux,
le temps de me reprendre.
Erreur fatale !
Mon regard capte immédiatement deux yeux gris sombre qui nous fusillent sans
sommation. J’ai le souffle coupé. Déjà qu’il était jaloux de Mark qui n’avait rien fais de mal !
[Gabriel Simons] – Tu vas bien, Marie ?
Mes yeux se reposent dans ceux de mon ancien manager et je me surprends à
craindre pour lui. Je le rassure d’un sourire lorsque la musique s’arrête enfin. Un soupir
m’échappe qui fait doucement rire Gabriel.
[Gabriel Simons] – C’était une telle torture ?
[Marie Dubois] – Je craignais surtout de te faire mal…
L’expression de ses yeux bleus change et son visage se fait sérieux, presque
dur.
[Gabriel Simons] – Cela, c’est déjà fait, Marie.
Surprise je le regarde sans oser poser la question au bord de mes lèvres. Il se
reprend l’instant d’après et retrouve le sourire, un peu plus douloureux.
[Gabriel Simons] – Viens, je t’offre un verre.
Nous nous écartons de la piste de danse pour nous diriger vers le bar disposé sur
le côté, tandis qu’un air de flamenco s’élève dans la salle. Je suis surprise de voir autant de
collègues danser. Comme s’il suivait le cours de mes pensées, Gabriel m’explique tout en
commandant deux verres au bar.
[Gabriel Simons] – De nombreux employés de la Carter Corporation suivent des cours de danse.
Les premiers ont entraîné des seconds et finalement, tous les ans, la soirée du réveillon se fait
sur des danses traditionnelles en première partie.
[Marie Dubois] – Et en seconde ?
[Gabriel Simons] – C’est bien plus « libre »…
Son demi-sourire entendu me fait légèrement frissonner. Aurais-je la berlue ? Je
commence à le croire, lorsqu’une silhouette familière apparaît derrière Gabriel. Un regard gris
pénétrant me fixe avec une ardeur à faire fondre la banquise.
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pénétrant me fixe avec une ardeur à faire fondre la banquise.
[Ryan Carter] – Je vous dérange, peut-être ?
Son expression sombre se modifie en un léger sourire ironique, tandis que
Gabriel se retourne vers lui. Mon ancien manager sourit également, mais je sens une réelle
tension entre eux, comme deux fauves qui s’opposent.
Pourquoi ai-je envie autant de rire comme une idiote que de m’enfuir en
courant ?
[Gabriel Simons] – Vous ne dérangez jamais, monsieur Carter.
Je les contemple s’observer exactement comme deux prédateurs prêts à se jeter
à la gorge. Avec une politesse à toute épreuve.
[Ryan Carter] – Vous êtes vraiment trop aimable, monsieur Simons. Vous m’excuserez donc de
vous emprunter mademoiselle Dubois ?
[Gabriel Simons] – Voyons, monsieur Carter, nous sommes à une fête du réveillon, vous
n’oseriez pas faire travailler Marie, si ?
Les iris métalliques de mon cher PDG se chargent d’éclairs, tandis que son
sourire se transforme en ironie appuyée. Je sens venir l’attaque en règle contre ce pauvre
Gabriel, mais je n’ose pas intervenir.
[Ryan Carter] – Qui vous dit que je désire la faire travailler ? N’escomptez pas l’accaparer toute
la soirée, monsieur Simons, même si vous êtes doué pour cela…
Un blizzard glacé semble souffler entre eux. Malgré leur différence de statut, je
sens parfaitement que Gabriel ne lâchera pas prise, et je crains soudain bien pire. Ils semblent
partis pour continuer un moment cette joute oratoire.
Cela commence doucement à m’énerver…
[Marie Dubois] – Messieurs, je suis flattée par votre échange, mais si vous continuez, cela
deviendra ridicule. Et je ne préfère pas voir cela. De toute manière, vous préférez m’ignorer
pour vous parler, alors autant que j’y aille, n’est-ce pas ?
Je lâche mes derniers mots en les saluant, tous les deux ahuris de me voir
m’éclipser rapidement vers Lisa que je vois en grande discussion avec Matt et Colin. De loin, je
vois Ryan et Gabriel échanger encore quelques mots, mais plus aucun des deux ne sourit…
* * *
Le discours du PDG pour les vœux de fin d’année prend fin. À de nombreuses
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Le discours du PDG pour les vœux de fin d’année prend fin. À de nombreuses
reprises, j’ai senti son regard impénétrable sur moi et j’en frissonne encore. Son altercation avec
Gabriel m’a fait longuement réfléchir.
Il m’avait soutenu que forcer Gabriel sur ce dossier était pour mon bien, mais
dans l’affaire, je me mettais à dos mon ancien manager… Est-ce moi ou l’aurait-il fait
également pour lui ? Par peur de Gabriel ?
Oh, Ryan n’a pas peur de mon ancien patron sur le plan physique, les deux sont
incomparables. Mais… après tout… Gabriel est connu comme bourreau des cœurs, non ?
[Lisa Parker] – Marie ? Je peux te parler ?
Je sors de mes réflexions, inquiète. Lisa tire une tête fatiguée et crispée, je sens
que quelque chose ne va pas.
[Marie Dubois] – Qu’as-tu Lisa ?
Elle m’entraîne à l’écart en vérifiant que personne ne peut nous entendre, ce
qui m’angoisse encore plus.
[Lisa Parker] – J’ai un début de migraine atroce, je m’en veux de te laisser maintenant, mais
cela ne te dérange pas de me prêter tes clefs ?
Rassurée à l’idée qu’il ne s’était rien passé de grave, je décide de remettre à
plus tard mes derniers rebondissements avec Ryan. Je récupère rapidement les clefs de mon
appartement de mon sac et les remets à mon amie.
[Marie Dubois] – Cela ira pour rentrer seule ? Tu comptes prendre un taxi ? Ce serait mieux si
quelqu’un…
Elle me serre dans ses bras, ce qui coupe court à mes questions angoissées.
[Lisa Parker] – Ne t’inquiète pas, j’ai négocié un conducteur de carrosse…
[Marie Dubois] – Jack ?! Il a accepté ?
[Lisa Parker] – Apparemment, notre PDG ne compte pas s’en aller immédiatement...
Lisa me sort l’un de ses petits airs mystérieux du jour dont elle a le secret et je
grimace. Elle me caresse le bras et me fait un clin d’œil.
[Lisa Parker] – À tout à l’heure ma belle, profites-en bien !
Je la laisse partir d’une moue éloquente. Profiter de quoi ?
[Ryan Carter] – M’accorderas-tu la prochaine danse… ?
Tout occupée avec Lisa, je sursaute dès que j’entends la voix caressante de mon
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Tout occupée avec Lisa, je sursaute dès que j’entends la voix caressante de mon
amant. Je me retourne avec des étoiles plein les yeux, prête à aller au bout du monde ce soir…
Et l’envie irrépressible de le faire marcher me submerge.
[Marie Dubois] – Je ne sais pas… Gabriel m’avait réservé plusieurs danses et…
Il passe un bras autour de ma taille et me plaque contre lui avec une rudesse qui
me fait gémir. Aurais-je mis en colère le grand Carter ? Ses yeux d’habitude pétillants de malice
sont aussi sauvages que sa poigne.
Inquiète, je regarde vivement autour de moi si nous sommes visibles, mais Lisa
m’avait amenée dans un coin à l’abri ; avait-elle anticipé ou… ?
[Ryan Carter] – Si tu me parles encore de lui, je te jure qu’il est viré.
J’ouvre ma bouche sous le coup de la surprise, interloquée de voir Ryan aussi
remonté.
[Marie Dubois] – Tu es vraiment jaloux… ? Mais c’est un ami !
Il me serre encore un peu plus contre lui et enfouit sa tête dans mon cou pour y
déposer ses lèvres. Mes pensées cohérentes commencent à m’échapper. Je l’entends marmonner
quelque chose, sans parvenir à comprendre, quand il se redresse.
[Ryan Carter] – Naïve petite fée…
Sa voix caressante m’électrise et je la ressens dans toutes mes terminaisons
nerveuses. Ses doigts viennent caresser mes lèvres et j’en oublie la fête, les collègues et le
monde entier.
Seul un bruit de talon haut me ramène à la réalité. Ryan se détache de moi
lentement et j’ai l’impression d’un manque.
À ma grande surprise, il me fait signe de me taire et se déplace derrière un
rideau de la décoration. Dois-je rire ?
Cassidy Sparke débarque alors dans mon champ de vision, de son air
inimitable. Sa robe outrageusement ouverte, en dévoile tellement que je m’étonne qu’elle soit
encore ici et habillée… Ma pensée me fait sourire.
[Cassidy Sparke] – Mademoiselle Salaire-De-Misère ! Je m’étonne de vous voir arborer une
robe aussi magnifique… Auriez-vous loué ?
Son rappel de ma baisse de salaire, que j’ai moi-même orchestré sans le
vouloir, fait disparaître mon sourire.
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vouloir, fait disparaître mon sourire.
[Marie Dubois] – Le savez-vous Cassidy, mais ce soir, c’est Noël… Certains cadeaux tombent
du ciel.
Je réponds en essayant de conserver mon calme, mais sans oublier la présence
de Ryan à côté. À quoi joue-t-il exactement ?
[Cassidy Sparke] – Bien sûr… C’est incroyable ! Je ne savais pas que notre entreprise était
dirigée par le Père Noël…
Tout mon corps se fige sur place. Cette garce ! Elle devait être la première à
faire circuler ces rumeurs ! Je rêverais de pouvoir lui clouer le bec, mais je n’ose pas.
[Cassidy Sparke] – Je comprends mieux votre avancement aussi rapide… Mais je me dis que
vous n’êtes qu’une passade… comme la dernière assistante !
Son petit rire perché me cisaille mes nerfs déjà à fleur de peau. Toutes ses
remarques semblent aussi perfides que vraies et les doutes m’assaillent. C’est plus fort que moi !
Je ne me suis jamais sentie à la hauteur…
J’ai soudain envie de pleurer et fuir, mais je relève la tête et je réfléchis à une
remarque, lorsque la voix de Ryan m’interrompt.
[Ryan Carter] – S’il me restait des doutes sur la provenance de certaines rumeurs, grâce à vous,
mademoiselle Sparke, je n’en ai plu.
Je n’avais encore jamais entendu mon amant parler sur ce ton glacé, froid et
fortement désagréable. Même lorsque nous nous disputions, il conservait un peu de chaleur
humaine, mais ici… Il vient de me figer aussi sûrement que cette Cassidy détestable.
La « pauvre » pâlit et met quelques instants à se reprendre. Son sourire sonne
faux et elle le perd aussitôt, car Ryan lui assène une autre remarque, sur le même ton dur.
[Ryan Carter] – Faites taire tout cela ou je serais contraint à un licenciement supplémentaire. Me
suis-je bien fait comprendre ?
Cassidy hoche misérablement la tête, les lèvres pincées. Elle s’éloigne en me
fusillant du regard.
[Ryan Carter] – Oh, une dernière chose, mademoiselle Sparke. Puisque vous êtes si peinée de
voir mademoiselle Dubois avec un salaire aussi bas, remontez-le de vingt mille. Et profitez-en
pour vous excuser avec le sourire.
Cette fois, elle part presque en courant, en faisant claquer ses talons hauts,
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Cette fois, elle part presque en courant, en faisant claquer ses talons hauts,
rageuse. Elle semble vouloir brûler le sol sous ses pas !
Je me retourne vers Ryan, légèrement timide. Il affiche toujours ce regard dur
vers l’endroit où la DRH a disparu.
[Marie Dubois] – Ryan… ?
Ses beaux yeux gris se reposent sur moi avec une lueur que je ne lui connais
pas. À quoi pense-t-il ?
[Ryan Carter] – Viens danser avec moi.
Je n’ai pas le temps de lui rétorquer un tas d’arguments valides pour ne pas
faire une telle chose, que je me retrouve sur la piste de danse avec lui, sous le regard curieux
d’une bonne cinquantaine d’employés encore en état d’enregistrer ce léger détail.
Pire ! Je me sens si nerveuse, que je manque d’écraser ses pieds à plusieurs
reprises. Pour éviter une telle catastrophe, il me serre étroitement contre lui et me soulève telle
une poupée dès que le besoin s’en fait sentir.
Je n’ai jamais été aussi rouge, gênée et en transe.
Je danse dans les bras de Ryan devant mes collègues !
[Marie Dubois] – Ryan… les… limites… ? Le… contrat… ?
Entre deux souffles coupés par la compression de mon corps contre le sien, je
parviens à formuler ma question existentielle. Il est en train de briser toutes les règles qu’il a lui-
même mises en place !
Je me noie dans ses yeux intenses qui ne me quittent pas un instant. S’il
continue ainsi, toute l’entreprise saura ce qu’il se passe entre nous !
Il esquisse son petit sourire en coin qui me fait craquer.
[Ryan Carter] – Nous dansons à une soirée… Où vois-tu le mal ?
[Marie Dubois] – Tu… me serres… et tu…
Incapable de continuer tant je rougis et bafouille, je détourne le regard. Je
remarque Gabriel dans un coin, ses yeux bleus remplis de colère fixés sur Ryan, mais aussi les
yeux agrandis de Matt et le sourire sarcastique de Colin à ses côtés.
Cette fois, je sens mon monde chavirer ; et je comprends la seconde suivante
que je m’évanouis.
* * *
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L’odeur agréable de Ryan me réveille peu à peu. Ma première pensée est
d’avoir rêvé toute cette journée incroyable, lorsque mes yeux remarquent mon amant au
téléphone un peu plus loin.
Il semble nerveux et marche en me tournant le dos.
[Ryan Carter] – … Fais le nécessaire. Oui, je sais, mais ce n’était pas prévu. Oui, dès qu’elle se
réveille. D’accord. À tout de suite.
Je me redresse un peu, constatant que la veste de mon amant me tenait chaud.
D’où son odeur agréable qui me chatouillait les narines.
[Ryan Carter] – Tu te sens mieux ?
Je redresse mes yeux encore embrumés sur lui. Il paraît réellement inquiet et se
rapproche de moi pour déposer sa main sur mon front. La seconde d’après, il soupire et dépose
le sien à la place.
[Ryan Carter] – Ne me refais plus une peur pareille…
Mes joues se remettent à flamber malgré moi. Mais je passe mes bras autour de
son cou et je l’attire plus proche pour l’embrasser sans chercher à savoir si j’en ai le droit ou
non. J’ai désespérément besoin de lui !
Il me répond avec une passion dévorante et tout mon corps devient bientôt un
brasier incandescent.
Quelqu’un frappe à la porte et je me retiens de hurler. Ne puis-je jamais être
seule avec lui ?!
[???] - Monsieur Carter, votre limousine est à l’entrée.
L’inconnu se retire immédiatement. Ma main essaye d’attirer à nouveau Ryan
vers moi, mais il résiste et passe un doigt sur mes lèvres, de son air gourmand et impatient.
[Ryan Carter] – Plus tard, chérie. Stewart nous attend.
Il se retourne et récupère mon manteau qui se trouvait déjà là. Sans doute a-t-il
été le faire chercher au vestiaire. Je commence à comprendre que la fête est finie pour moi et
mon cœur se serre. Un soir de Noël, devoir le laisser aller travailler…
[Ryan Carter] – Viens, j’ai une surprise pour toi.
J’obtempère non sans une moue suggestive. Il ne comprend réellement pas que
la seule surprise que je veux, c’est quelques heures avec lui sans personne pour nous interrompre
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la seule surprise que je veux, c’est quelques heures avec lui sans personne pour nous interrompre
en frappant à la porte, en téléphonant ou en surgissant entre nous.
Je le laisse m’aider à mettre mon manteau avec la sensation agréable d’être
dorlotée. Il récupère sa veste et la remet d’un geste fluide sexy qui m’amène quelques pensées
coquines.
[Ryan Carter] – Je t’ai déjà dit d’arrêter de me regarder avec ces yeux-là !
Son sourire en coin amusé m’invite à me rapprocher de lui. Il dépose un léger
baiser sur mes lèvres, avant de prendre mon bras qu’il enroule autour du sien.
[Ryan Carter] – Tiens-toi à moi.
J’acquiesce avec un plaisir évident et me laisse guider jusqu’à l’entrée. Nous
étions dans un petit salon attenant, sans doute utilisé normalement par le personnel. Une fois
sorti, j’entends de la musique techno vers la salle de réception.
Une pensée m’agite alors. Je me suis évanouie en plein milieu de la piste de
danse…
L’air glacé de l’extérieur m’empêche de parler et je crains de finir frigorifiée
sur place, lorsque je suis poussée sans ménagement dans la limousine. J’entends Ryan dire
quelque chose à Jack, mais avec le vent qui fouette cette nuit, impossible de comprendre.
Une fois Ryan assit à mes côtés, je ferme les yeux. Moins d’une seconde plus
tard, une grosse couverture moelleuse en polaire me recouvre.
* * *
Je somnole le temps du trajet. De toute manière, avec Jack, Ryan refuserait
tout essai de conversation privée. Dès que la voiture s’arrête, je pousse un petit soupir rempli de
tristesse. J’apprécie Lisa, mais je rêvais d’autre chose pour mon réveillon de Noël…
[Ryan Carter] – Marie ?
[Marie Dubois] – Hmm… ?
[Ryan Carter] – Stewart t’accompagne, fait vite.
Faire vite ? À quoi ? Je fronce mes sourcils que la porte s’ouvre sur un Jack en
gros manteau cache-vent. Depuis notre départ de la salle des fêtes, le vent est devenu une
tempête de neige !
Le chauffeur de Ryan m’aide à descendre de la limousine avec moult
précautions, avant de refermer la porte aussi vite que je n’ai pas le temps de parler à Ryan ! Je
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précautions, avant de refermer la porte aussi vite que je n’ai pas le temps de parler à Ryan ! Je
tente de protester, mais les éléments déchaînés autour de moi me font me raviser.
[Jack Stewart] – Marchez aussi vite que possible.
J’approuve d’un signe de tête et je fonce vers mon appartement. Les dernières
paroles de Ryan restent sibyllines, mais je monte les escaliers vivement avant de sonner à ma
porte.
Lisa ouvre, tout sourire, habillée en mère Noël. Je la fixe comme une idiote.
[Lisa Parker] – Allez entre ! Nous avons encore un peu de travail. Jack ? Tu veux un café ?
J’entends Stewart accepter dans un petit soupir qui me fait sourire. Depuis
quand se connaissent-ils ? Je regarde mon amie servir Jack avant de me tirer dans ma chambre
d’autorité.
Mes yeux se posent aussitôt sur les valises ouvertes et à moitié remplies !
[Marie Dubois] – Lisa ! C’est quoi tout cela ?!
[Lisa Parker] – Des valises, cocotte !
[Marie Dubois] – Mais… mais…
Elle éclate de rire en m’aidant à retirer mon manteau.
[Lisa Parker] – Monsieur Intense a contacté Matt et l’a cuisiné jusqu’à ce qu’il lui apprenne que
j’étais ton amie. Ensuite il m’a contacté pour me demander mon aide, afin de te faire une petite
surprise à Noël… Je lui ai dit que j’avais quelques petites idées pour toi et nous nous sommes
immédiatement bien entendus. Le reste, c’est un brin de coordination et de non-dits !
Le petit air mystérieux du jour vient de se résoudre sur un cadeau que je
n’aurais pas espéré ! Je fonds en larmes entre les bras d’une Lisa amusée.
[Lisa Parker] – Allons, allons… Tu dois encore te changer, préparer ton sac personnel et vérifier
mon travail pour tes valises. Ton mec attend, alors dépêche-toi !
Elle n’avait pas terminé sa phrase, que je commençais à retirer ma robe tout en
regardant l’intérieur de la première malle. Aucun doute que ces valises étaient nouvelles et
fournies par Ryan…
[Marie Dubois] – Où est-ce qu’il m’emmène ?
[Lisa Parker] – Surprise, poulette !
Encore des mystères ! Je me dépêche néanmoins de me préparer et accepte avec
reconnaissance que Lisa s’occupe de mon hamster en mon absence.
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reconnaissance que Lisa s’occupe de mon hamster en mon absence.
[Marie Dubois] – Mais… et toi ? Ton Noël… tu…
[Lisa Parker] – T’en fais pas, Matt et Colin m’attendent. Et puis… Je leur ai promis de leur
raconter… Depuis que tu te fais porter par le PDG en pleine fête du réveillon, les rumeurs n’ont
plus besoin de Lydie !
Elle rigole à gorge déployée et je pique un fard. Inutile de dire qu’à l’idée que
la moitié de l’entreprise m’ait vu dans cette position, je suis honteuse au possible. Mais au fond
de moi, j’avoue que… l’image me fait rêver. Un peu.
Je boucle la dernière valise et j’étreins encore une fois Lisa, avant de prévenir
Jack que je suis prête.
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Chapitre 3 : Cadeau de Noël
La limousine reprend la route avec courage, compte tenu du niveau de neige qui
commence lentement à monter. Un silence absolu s’abat dans la voiture une fois que Jack a
assuré que « tout irait bien » à un Ryan aussi calme qu’à son habitude.
Je ne serais pas là, ce serait pareil.
Mais je suis avec lui ce soir alors je m’en fiche souverainement.
Je finis par m’assoupir à nouveau. C’est encore à moitié endormie que je sors
de la limousine pour découvrir le jet privé de Carter à quelques mètres. Encore une fois, je ne
me fais pas prier pour monter et me réfugier à l’intérieur.
Le revoir me fait un coup au cœur, compte tenu de notre dernier voyage
ensemble.
Mon regard remarque immédiatement que l’espace a été réaménagé pour
déployer un lit assez large pour deux personnes. Mes joues s’empourprent immédiatement,
tandis que l’hôtesse referme la cabine et s’éloigne à côté.
Toujours figée face au lit, je n’ose pas tourner la tête vers Ryan, que je sens
s’approcher de moi par-derrière.
[Ryan Carter] – La dernière fois, je regrettais de ne pas l’avoir…
(Arrête de lire dans mes pensées !)
[Ryan Carter] – Mais tu sembles très fatiguée… Peut-être que…
Il vient poser ses mains sur ma taille avec douceur et je frissonne des pieds à la
tête. Lorsqu’il glisse sa tête par-dessus mon épaule pour m’embrasser la nuque, je pousse un
soupir d’aise.
Je me retourne vers lui et caresse sa bouche de mes doigts. Son regard lascif ne
laisse aucun doute sur son réel désir.
[Marie Dubois] – Dis moi que personne ne va nous déranger…
Ce n’est qu’un murmure, mais il provient du fond du cœur. Les iris métalliques
pétillent d’amusement et d’une passion débridée, avant qu’une bouche avide ne vienne
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pétillent d’amusement et d’une passion débridée, avant qu’une bouche avide ne vienne
s’emparer de la mienne.
Je ressens l’impatience de Ryan avec une douloureuse intensité. Toute cette
attente pour ce moment précis !
Impatient il me porte jusqu’au lit où je m’effondre dans un rire ravi. Je vais
l’avoir pour moi toute seule toute la nuit !
Il se penche sur moi et commence à me déshabiller en égrainant des baisers
partout où il découvre ma peau. Mon corps n’est plus qu’une flamme de désir.
Je vois les lumières se tamiser sans comprendre comment il a fait, mais je m’en
fiche. Mes doigts parcourent son corps avec avidité et sensualité.
Un râle rauque de mon amant augmente encore mon désir pour lui et je
m’empare de ses lèvres en même temps que je le force à s’allonger pour le chevaucher.
Cette nuit, Ryan est à moi…
* * *
Une odeur de café me réveille, cette fois. Mes pensées recollent les morceaux
épars des dernières heures avec lenteur. Je me sens toujours aussi fatiguée, mais la pensée de ma
brève nuit me fait sourire comme une petite fille qui vient de croquer du chocolat à pleine dent.
Ma tête se tourne mollement sur le côté et j’aperçois des nuages blancs à
travers le seul hublot au store ouvert. Nous sommes encore en plein vol et ma curiosité se fait de
plus en plus impatiente.
Mon regard se décale un peu encore et je contemple le dos large de mon amant,
correctement vêtu d’un sempiternel costume.
Joueuse et mutine, je me déplace dans le lit avec le moins de bruit possible
jusqu’à sa chaise. Là, j’enlace ses épaules sans prévenir et je penche ma tête sur le côté pour lui
mordiller l’oreille et l’embrasser dans le cou, exactement ce qu’il m’avait fait subir la veille.
Je le sens sursauter légèrement et je remarque discrètement qu’il travaillait sur
son portable.
[Ryan Carter] – Déjà réveillée ? Et en forme, on dirait…
[Marie Dubois] – Non… Un patron aux mains baladeuses et à l’esprit pervers m’a empêchée de
dormir, cette nuit…
Mon sourire en coin ne fait pas long feu quand ses grandes mains me ramènent
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Mon sourire en coin ne fait pas long feu quand ses grandes mains me ramènent
jusqu’à lui. Je termine assise à califourchon sur ses jambes face à des yeux gris intense et un
petit air polisson affiché sur son visage.
[Ryan Carter] – Je n’ai pas le souvenir d’avoir fait grand-chose, cette nuit…
Je rapproche mes lèvres des siennes que j’effleure avec gourmandise. Tout mon
corps ressent son excitation et je m’amuse à l’exacerber en remuant légèrement mes fesses sur
lui. Je l’entends grogner avec une satisfaction orgueilleuse.
[Marie Dubois] – Tu veux une séance de rattrapage ?
Ma remarque taquine semble déchaîner Ryan qui se lève soudainement sous
mon petit cri de surprise pour venir me recoucher d’autorité et me claquer les fesses avec un air
espiègle digne de mon petit jeu.
[Ryan Carter] – Habillez-vous mademoiselle Dubois ! Nous arrivons bientôt et nous n’avons pas
le temps pour corriger vos manières !
Je pousse un petit rire de bonheur en m’étalant sur le lit sans pudeur. Tout mon
corps s’échauffe sous son regard magnétique qui me détaille avec une passion contenue.
Mais Ryan est bien plus fort que moi et finit par se détourner pour se rasseoir.
Je gémis de frustration sans parvenir à lui refaire tourner la tête.
[Marie Dubois] – Tu es désespérant à te contrôler aussi bien !
[Ryan Carter] – Encore heureux. Sinon nous serions encore au lit à notre atterrissage à Paris
d’ici un quart d’heure…
Sa voix amusée passe sur moi comme l’eau sur les plumes du canard. Il vient
de dire « Paris » !
Ma fatigue ? Envolée. Mon désir ? En attente. Mes pensées ? En effervescence
!
Nous sommes à Paris !
Je récupère mon sac de voyage où Lisa m’avait forcée à mettre une seconde
tenue. La petite coquine, elle le savait déjà ! Je lui en veux une demi-seconde pour m’avoir
caché une telle information avant de m’habiller en quatrième vitesse.
Lorsque je me retourne vers la table, je capte l’expression foncièrement amusée
de Ryan, à croire qu’il se doutait de ma réaction !
[Ryan Carter] – Un café ? Quoique tu me sembles déjà bien excitée…
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[Ryan Carter] – Un café ? Quoique tu me sembles déjà bien excitée…
Sa taquinerie me fait sourire et je lui tire la langue. Cette fois, il rigole vraiment
et lève les mains en signe de reddition.
Je m’installe face à lui, sur « mon » fauteuil et je sirote mon café d’un air
euphorique.
[Ryan Carter] – Nous prendrons un petit déjeuner digne de ce nom une fois que nous serons
arrivés.
Mes yeux se mettent sans doute à se pailleter d’étoiles, car je pense aux
croissants frais, aux crêpes chaudes et aux mille et une pâtisseries françaises. Je n’entends même
plus le rire de Ryan qui semble particulièrement amusé par mes réactions sans doute trop
prévisibles.
* * *
Comparé à New York, il fait presque doux sur Paris. Mon gros manteau, mon
bonnet, mon écharpe et mes gants font clairement « too much » ici. J’en enlève la moitié que je
glisse dans mon sac, avant de m’asseoir dans une limousine identique à celle de New York.
[Marie Dubois] – Combien avez-vous de voitures, monsieur ?
Guillerette par ce voyage romantique, rien ne pourrait ternir ma bonne humeur.
Toujours amusé par mon comportement, mon patron soupir de façon théâtrale, prenant à partie
Jack assit au volant.
[Ryan Carter] – Combien, Stewart ?
[Jack Stewart] – En comptant celles que vous ne conduisez jamais ? Une dizaine.
Je me retiens de donner un petit coup de main sur la cuisse de Ryan et je fais
une moue boudeuse.
[Marie Dubois] – Où allons-nous ?
Cette fois, je n’obtiens aucune réponse, ni de l’un ni de l’autre. Je vois Ryan
coller son oreille à son téléphone et me faire signe de rester silencieuse et Jack sourit avec ironie
tandis qu’il met en route le moteur.
Je me cale dans mon siège plus confortablement et je profite du paysage.
Même si pour le moment il n’y a pas grand-chose à voir.
La voix de Ryan qui parle rendez-vous d’investissement avec un homme
d’affaires français me berce.
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d’affaires français me berce.
Mon cerveau se réveille dès que je vois les premiers quartiers de Paris et je
colle mon nez à la fenêtre. Est-ce que Jack me voit faire ? Reçoit-il un signe discret de notre
patron ? Quoi qu’il en soit, il sort du périphérique parisien et s’engage dans la ville.
Je contemple avec émerveillement cette capitale de l’amour et mon cœur
s’interrompt presque lorsque j’aperçois au loin la flèche de la Tour Eiffel. Nous entrons dans les
grands boulevards, j’admire l’architecture et je dévore du regard tous les restaurants que nous
croisons.
Nous longeons les Tuileries, mes yeux captent la place Vendôme et nous
gagnons les Champs-Élysées. Mon excitation est à son comble, car je vois en enfilade l’Arc de
Triomphe et la Tour Eiffel.
J’entends Ryan rire discrètement et je me rends compte qu’il a raccroché pour
me contempler me trémousser sur mon siège.
[Ryan Carter] – Nous ferons un tour de nuit ce soir, la ville est encore plus belle alors.
[Marie Dubois] – Oh oui !
Une gamine devant un magasin de jouet ne se comporterait pas pire.
(T’essayes juste de te rassurer ! Tu te comportes vraiment comme une fillette !)
Je fais taire ma conscience lorsque la limousine tourne dans une grande rue
perpendiculaire aux Champs-Élysées. Mon regard n’arrive pas à voir le nom de la rue, mais la
voiture finit par s’arrêter devant…
(!!)
Les caractères en or « George V » s’inscrivent en lettres de feu sur ma rétine.
C’est l’un des plus luxueux et renommé hôtels de Paris !
J’ai à peine le temps de digérer l’information, que Jack ouvre ma portière et
s’incline pour me laisser sortir, en vrai professionnel. J’ai déjà cinq grooms qui se précipitent
vers nous comme des affamés. Je pâlis malgré moi.
Une main rassurante dans mon dos me remet sur pieds et j’entends la voix
autoritaire de mon patron avec un plaisir troublant.
[Ryan Carter] – Ne laisse personne toucher à la limousine cette fois, Stewart.
Il m’incite à avancer et je me laisse faire telle une poupée de chiffon. J’effleure
le marbre du hall d’entrée de mes pieds et j’ose à peine respirer. J’ai l’impression de détonner
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le marbre du hall d’entrée de mes pieds et j’ose à peine respirer. J’ai l’impression de détonner
dans cette atmosphère d’un luxe inouï.
À côté, Ryan paraît dans son élément. Il s’approche du réceptionniste avec
assurance et s’exprime même en français !
[Ryan Carter] – Une réservation au nom de Ryan Carter.
[Réceptionniste] – Un instant monsieur.
L’homme pianote sur son ordinateur lorsque son supérieur arrive à toute allure
et le frappe discrètement avant de s’adresser à Ryan. Je suis admirative de le voir si connu.
[Gérant] – Veuillez l’excuser, Monsieur Carter, il ne vous connaît pas. Venez, je vous prie. Nous
vous avons réservé la suite habituelle.
Je fais un discret sourire au pauvre réceptionniste penaud, qui me regarde
bizarrement. Mal habillée, pas réellement coiffée, je dois ressembler au vilain petit canard de la
portée. Pour ma part, je nage en plein rêve.
L’endroit est immense, décoré comme dans un château, j’ose à peine regarder
autour de moi de peur de passer pour une touriste. L’ascenseur qui nous emmène à l’étage me
fait penser à notre rencontre avec Ryan et je souris bêtement.
Le gérant me lance bien quelques regards curieux, mais je sens qu’il n’ose pas
poser de questions à mon amant, qui lui parle cordialement, mais avec cette distance dont il a le
secret. Malgré lui, il semble crier « Je vous apprécie, mais n’essayez pas de me manquer de
respect ! »
[Gérant] – Vous voilà arrivés. Je fais rapidement monter vos bagages et si vous avez besoin de
quoi que ce soit, monsieur, madame, nous sommes à votre entière disposition.
Son anglais presque parfait m’impressionne et je lui souris en silence.
[Ryan Carter] – Si vous pouvez nous amener un petit déjeuner français copieux, ainsi que
prévenir monsieur De Monceau que nous sommes bien arrivés, je vous remercie.
[Gérant] – Bien sûr, monsieur, je m’en occupe immédiatement.
L’homme bien habillé me regarde une seconde, mais n’ose pas s’exprimer et
s’en va dans un silence et des gestes d’un style parfaits. À peine a-t-il disparu que je sens deux
bras m’entourer et des lèvres frôler mon visage.
[Ryan Carter] – Arrêtes de sourire à tous les hommes, je vais vraiment me fâcher…
Je laisse échapper un petit rire amusé qu’il étouffe d’un long baiser passionné.
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Je laisse échapper un petit rire amusé qu’il étouffe d’un long baiser passionné.
Je finis par l’arrêter en lui mordant la lèvre.
[Marie Dubois] – laisse-moi retirer ce manteau trop chaud ! Et je rêve d’un bain plein de mousse
avant de manger !
[Ryan Carter] – De la mousse, quelle bonne idée…
Mes yeux se tournent dans sa direction pour regarder sa moue suggestive et son
expression vorace. Je prépare ma fuite vers la salle de bain gigantesque lorsqu’un bref coup à
notre porte me permet de détaller comme un lapin, laissant à Ryan le soin de gérer notre
installation.
* * *
Je déguste mon troisième croissant sous le regard étonné et attendri de mon
beau PDG. Il n’ose pas me faire remarquer qu’à ce rythme, je ne rentrerai plus dans aucune de
mes robes hors de prix, mais je le comprends à son silence.
[Marie Dubois] – Je suppose que nous ne reviendrons pas ici avant très longtemps, alors j’en
profite.
[Ryan Carter] – Cela dépend… Cela peut se négocier…
Son ton énigmatique et son petit sourire mystérieux digne de Lisa me font
frissonner. J’avais presque oublié que nous étions le jour de Noël. Mais le voyage, c’était la
surprise, non ? Je décide de le cuisiner.
[Marie Dubois] – Qu’as-tu prévu au programme pour aujourd’hui ?
Il me regarde avec une lueur hilare dans ses yeux gris, preuve qu’il me voit
venir à trois kilomètres avec mes gros sabots. Il passe un doigt sur son menton, adossé à son
fauteuil, plus calme et machiavélique qu’un général d’armée.
[Ryan Carter] – Tu es plus curieuse qu’un vieux chat, tu sais ?
Faussement vexée et bien décidée à obtenir des réponses, je laisse l’une de mes
jambes nues se faufiler sous la table jusqu’à lui. Encore en peignoir après un bain relaxant, j’en
profite pour laisser tomber un pan de mon peignoir sur mon bras, dévoilant une épaule nue.
Objectif : le faire craquer, étape 1.
[Marie Dubois] – Ce n’est pas un secret, si ?
Il me sourit en coin et je le vois bien que ma tentative est grillée… mais je sens
également qu’elle agit malgré lui.
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également qu’elle agit malgré lui.
[Ryan Carter] – Mademoiselle Dubois, vous n’êtes qu’une perverse. Il faudra corriger ces
manières à table…
[Marie Dubois] – Hypocrite, tu adores ça.
Nous nous sourions, d’un air entendu tels deux conspirateurs. Un bref coup à la
porte me fait sursauter comme une souris. Ryan est hilare tandis que j’enfourne le reste de
croissant dans ma bouche et que je file m’habiller décemment.
Pendant que je me prépare, j’entends une seconde voix masculine discuter avec
Ryan. À ses inflexions de voix, je devine aisément qu’il apprécie le nouveau venu, voire qu’il
lui fait confiance.
(Attends, t’arrives à comprendre les pensées de Carter à ses inflexions de voix,
maintenant ?)
Ma réflexion intérieure m’interrompt une seconde. J’arrive de mieux en mieux
à décoder Ryan… Et même ce matin, je savais qu’il résistait de haute lutte pour ne pas réagir à
ma provocation évidente. Il y a un mois, j’en aurais été incapable.
Nos semaines de séparation forcées m’auraient-elles permis d’aiguiser ma
perception de ses réactions ?
[Ryan Carter] – Marie ? Viens, j’aimerais te présenter…
Il me tutoie ? En présence d’une tierce personne ?
Je rougis jusqu’aux oreilles en sortant de la chambre, habillée de mon tailleur
élégant, pas très sexy dans l’idée, mais chaud. Et j’aime le galbe qu’il fait à ma silhouette.
D’ailleurs, il semblerait qu’un certain patron l’ait remarqué…
Mon regard le toise quelques secondes, pour mieux le défier — et l’exciter,
j’avoue — avant de passer sur notre invité. Surprise, je découvre un vieux monsieur habillé
élégamment, avec le petit air digne d’un homme ayant eu un poste à responsabilité.
Je comprends immédiatement pourquoi Ryan l’apprécie et je décide de lui faire
mon plus beau sourire lorsqu’il nous présente, avec des inflexions de fierté dans sa voix. Il est
fier de ce monsieur ou de moi ?
[Ryan Carter] – Paul De Monceau, je te présente Marie Dubois, Marie, voici Paul, un vieil ami
à moi.
[Marie Dubois] – Je suis enchantée de faire votre connaissance, monsieur De Monceau.
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[Marie Dubois] – Je suis enchantée de faire votre connaissance, monsieur De Monceau.
D’autant plus que monsieur Carter me présente rarement aux gens en personne…
Je coule un coup d’œil éloquent à Ryan, qui fait mine de ne rien entendre.
[Paul De Monceau] – Tout le plaisir est pour moi, jeune et adorable Marie. Mais appelle-moi
Paul, je te prie. Et tu peux me tutoyer. Je fais partie de la famille, comme un vieux meuble ! Ah
ah.
Son ton paternel et son rire rauque me donneraient presque l’impression
d’avoir retrouvé un père. Je l’apprécie immédiatement et je m’avance jusqu’à lui pour
l’embrasser sur la joue, par spontanéité.
Face au regard interdit de Paul, je me sens immédiatement confuse et gênée.
[Marie Dubois] – Pardon, je n’aurais peut-être pas du… Enfin…
Le vieil homme se remet à rire et se rapproche à son tour de moi pour déposer
un baiser sur mon front. Ce simple geste me fait rougir comme une imbécile.
[Paul De Monceau] – Ah ah ! Tu me plais beaucoup, ma jeune amie. Ryan ? Tu as ma
bénédiction. C’est une jeune femme charmante et je comprends mieux ton choix…
[Marie Dubois] – Pardon ?
Je regarde mon amant me rejoindre d’un visage grave. Il ne serait pas le grand
Carter, je le croirais ému. Mais de quoi ?
Il m’enlace par-derrière et m’embrasse à son tour sur ma tempe, sous le regard
approbateur de Paul. Est-ce que mes joues se remettent à rosir ? Je commence à comprendre.
[Ryan Carter] – J’ai parlé de nous deux à Paul depuis quelque temps, déjà. Quand je lui ai dit
que nous venions, il a tenu à te rencontrer.
[Paul De Monceau] – Et la petite Jenny, elle n’est pas trop triste d’être restée à New York pour
passer Noël ?
[Ryan Carter] – Non. Après les derniers événements dont je t’ai parlé, elle est heureuse que son
frère ait trouvé sa perle rare…
Cramoisie. Trop d’émotions en peu de temps, je me tourne timidement pour
cacher mon visage gêné contre le torse puissant de Ryan. Je les entends tous les deux rires de ma
timidité, mais je m’en fiche !
Et puis, je profite de respirer son odeur délicieusement masculine en passant…
* * *
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La journée entre Paul et Ryan fut délicieusement familiale. Moi qui ne désirais
que mon PDG adoré à mes côtés, je me suis surprise à considérer ce « vieil ami » tel un père.
Nous avons passé une formidable journée en visite, Ryan nous a choisi le meilleur restaurant de
la capitale pour le déjeuner et j’ai supplié Paul de revenir nous voir dès qu’il a évoqué son
départ.
Mais je sens que Ryan me cache encore une « surprise de Noël », car je le vois
devenir de plus en plus sérieux à mesure que la journée s’écoule.
Nous sommes dans la limousine en tenue de soirée, vers une destination
inconnue, et j’imagine d’ici toutes les idées hors de prix qu’il aurait pu avoir.
J’ai mis la magnifique robe bleue que Ryan m’a offerte quelques semaines plus
tôt, tel un pied de nez au Destin.
La limousine virevolte à travers les rues décorées de la capitale que j’apprécie
de voir de nuit. Tout est magnifique et je suis étonnée de nous voir nous arrêter dans un coin
sombre, non loin de la Seine.
Jack nous aide à sortir, comme à son habitude, avant de partir devant. Je lance
un regard curieux vers Ryan, mais sa mâchoire serrée et son regard sérieux m’inquiète. Dans
quoi m’embarque-t-il ?
Une seconde après, une grande péniche s’illumine entièrement et avec lui le
nom du restaurant : Le River Palace.
Entièrement décoré de guirlandes dorées, il ressemble à un yacht magnifique.
J’en reste sans voix, me laissant encore une fois entraînée par la main douce de mon cavalier.
À notre entrée, trois personnes nous saluent avec le sourire et j’ose à peine leur
sourire. Le plancher en bois recouvert d’un splendide tapis bleuté me fait l’effet d’être encore
entrée dans un autre monde. Et dès que je lève la tête, je découvre un magnifique lustre en
cristal !
[Serveur] – Pour plus de confort, nous n’avons laissé que votre table. Désirez-vous des
paravents pour plus d’intimité ou préférez-vous avoir accès à toutes les baies vitrées ?
Mon regard fasciné se rend compte que notre serveur dit vrai : tout le bateau
ressemble à une verrière. Nous allons dîner sur la Seine en contemplant Paris !
[Ryan Carter] – Sans paravent, mademoiselle est venue pour la vue…
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[Ryan Carter] – Sans paravent, mademoiselle est venue pour la vue…
Le ton net laisse entendre un fond d’ironie qui me fait sourire malgré moi. Avec
le cirque que j’ai fait en voiture, ce n’est que justice. Je m’avance à ma chaise que notre serveur
tire à mon attention et il repart aussitôt. Il ne s’agit pas d’un dîner à la carte ?
Les yeux intenses de Ryan détournent mon attention du repas. Il est assis,
nonchalant, mais semble me regarder comme s’il attendait quelque chose de moi. Je lève un
sourcil en une question silencieuse. Il me répond d’une expression d’affamé.
[Marie Dubois] – Alors c’était cela, ta surprise ? Comment savais-tu que je désirais venir à Paris
?
Il retrouve un peu de son sérieux, mais son petit air ironique m’amuse. Il a
encore des cartes dans sa manche, on dirait…
[Ryan Carter] – Une certaine elfette de Noël qui tenait à te faire plaisir m’a soufflé quelques
idées… J’en avais d’autres depuis un moment… Nous avons conjugué nos efforts.
[Marie Dubois] – Lisa… Évidemment… Et dire que je n’ai rien à t’offrir…
Cette idée obsédante m’a tenaillée aujourd’hui, à regarder les boutiques.
J’aurais aimé demander à Paul son concours pour acheter une surprise à Ryan, mais ce dernier
ne nous a jamais lâchés et mes idées ont fait chou blanc.
Je remarque néanmoins qu’il a retrouvé son masque énigmatique de PDG à ma
remarque anodine.
Le serveur nous interrompt et nous commençons notre dîner. Le raffinement, les
plats et les vins n’ont rien à envier à un grand restaurant et je me régale sous les yeux avides de
Ryan qui m’inquiète de plus en plus.
Il essaye de donner le change, mais je le sens nerveux et impatient. Aurait-il
envie de rentrer tôt… ?
Je souris avec un bonheur débordant, lorsque je le vois se crisper totalement,
serrer sa mâchoire et me regarder comme si sa vie en dépendait.
Mes yeux jettent un regard sur mon dessert et mon verre de champagne.
Puis sur la vue de Paris.
La Tour Eiffel illuminée.
« Marie, veux-tu m’épouser ? »
Je me fige, tétanisée.
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Je me fige, tétanisée.
Qui d’autre que Ryan pour illuminer cette tour ainsi ? Comment a-t-il obtenu
les droits pour cela ? Combien une telle folie a-t-elle pu lui coûter ?
(À quoi penses-tu, Marie ! C’est pour cela qu’il était aussi nerveux…)
Et c’est pour cela que Paul a dit que nous avions sa bénédiction ?
[Ryan Carter] – Marie… ?
Trop émue pour parler, des larmes plein les yeux, je tourne mon regard vers
l’objet de tous mes désirs. Il se tient à mes côtés, un genou à terre, sa main sur la mienne. Ma
gorge se serre un peu plus.
[Ryan Carter] – J’ai découvert que je t’aimais à la folie, après l’accident… Je n’aurais pas
supporté de te perdre. Jamais. Cet amour m’a fait peur, je trouvais qu’il me rendait vulnérable.
Que tu me rendais vulnérable… Alors je me suis éloigné, j’ai lutté, j’ai refusé… et j’ai perdu.
Sa seconde main vient déposer entre mes doigts une petite boîte que je n’ose
pas ouvrir.
[Ryan Carter] – Mon désir de toi n’est rien à côté de celui que j’ai de revendiquer notre relation,
qu’importe le monde. Je te veux à mes côtés au réveil, au travail, le soir, tout le temps. Je
n’arrive plus à vivre sans toi…
Il ouvre lui-même la petite boîte en satin et j’y découvre un solitaire rouge
magnifique, indigne de ma pauvre petite main tremblante et glacée. Mes yeux noyés de larmes
passent de la bague au regard ému de Ryan.
[Ryan Carter] – Marie Dubois, acceptes-tu de devenir ma femme ?
Incapable de lui répondre, j’entoure sa nuque puissante de mes mains et j’attire
son visage plus près du mien. Mes lèvres mouillées l’embrassent avec ferveur et délicatesse.
[Ryan Carter] – Dois-je prendre cela pour un « oui » ?
Il tente de me faire un sourire en coin, sans réel succès. Je le vois bien trop
anxieux de ma réponse.
[Marie Dubois] – Oui… Tu as toujours été mon plus beau cadeau, Ryan… Je t’aime…
Je le sens me soulever, j’ai conscience de notre baiser qui scelle notre future
union, du bruit de feux d’artifice au loin sans savoir d’où ils viennent, mais le monde n’existe
plus. Je profite de mon cadeau de Noël sous la lumière lointaine de la Tour Eiffel qui illumine
encore la question de Ryan.
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encore la question de Ryan.
L’avenir s’annonce magnifique…
Fin.
