Introduction à l’acidification de l’océan · 2018-03-19 · La combinaison de l’acidification et de l’augmentation de la température de l’océan affecte de nombreux organismes

Introduction à l’acidification de l’océan:problèmatique, connaissances et perspectives

UNION INTERNATIONAL POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE

Édité par Dan Laffoley, John M. Baxter, Carol Turley, et Nelson A. Lagos Décembre 2017

Gouvernement suédoisMinistère de l’Environnement et de l’Énergie

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Publié par : UICN, Gland, Suisse

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Référence : Laffoley, D., Baxter, J.M., Turley, C., et Lagos, N.A., (éditeurs). 2017. Introduction à l’acidification de l’océan : ce que c’est, ce que nous savons et ce qui peut arriver. UICN, Gland, Suisse, 30 pp.

Photo de couverture : Les parties prenantes et le public s’informent sur les conséquences de l’acidification de l’océan, Chili.

Crédit photo : Nelson A. LagosTraduction : INTUITIV, slu. (www.intuitivme.com)

Mise en page : Imre Sebestyén jr. / Studio Unit Graphics

Produit par : UICN

Imprimé par : UICN

Disponible auprès de : UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) Programme Entreprises et biodiversité (BBP) Rue Mauverney, 28 1196 Gland Suisse Tel : +41 22 999 0000 Fax : +41 22 999 0002 [e-mail du programme/personne approprié] www.iucn.org/publications

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Sommaire

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1. Qu’est-ce que l’acidification de l’océan ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2. En quoi l’acidification de l’océan est-elle différente du changement climatique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3. Pourquoi les scientifiques sont-ils inquiets ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

4. Que savons-nous ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

5. L’acidification de l’océan n’est pas le seul facteur de stress lié au climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6. Comment cela pourrait avoir un impact sur notre région ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

7. Que pouvons-nous faire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

8. Les dix priorités de Monaco pour lutter contre l’acidification de l’océan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

9. Agir contre l’acidification de l’océan à l’échelle locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Échanger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Financer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Collaborer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Surveiller . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Communiquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18S’adapter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Pour en savoir plus sur l’acidification de l’océan – sources utiles d’information complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Documents audiovisuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Pour de plus amples informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Sources et contributeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Soutiens et financements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

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L’acidification de l’océan est mesurable et commence déjà à causer des problèmes et des préoccupations économiques dans un certain nombre de pays. Ce n’est qu’à travers la planification, la surveillance de nos eaux régionales, la création de capacités de prévision et les investissements adéquats, aujourd’hui, que nous pourrons améliorer nos perspectives d’avenir. Au fil du temps, les problèmes ne peuvent que croître et le nombre de régions et de parties prenantes touchées ne fera qu’augmenter. Nos émissions actuelles de dioxyde de carbone nous ont enfermés dans des conditions aggravantes d’acidification de l’océan pour les générations à venir. Le rétablissement de la chimie des océans prendra beaucoup plus de temps encore.

À l’heure où les gouvernements collaborent pour éviter l’ingérable en réduisant le dioxyde de carbone pour résoudre la cause profonde d’acidification de l’océan, il faut maintenant prendre des mesures régionales pour réduire les causes locales et gérer les conséquences inévitables des émissions passées. Il s’agit là d’un processus à long terme d’investissement dans la science, les personnes et les systèmes, mais en agissant maintenant, nous nous donnerons

plus de temps pour planifier et nous adapter, ce qui, en fin de compte, réduira les coûts sociaux, économiques et environnementaux futurs.

Nous devons tous travailler ensemble pour inverser la courbe progressive de l’acidification. Ce document se base sur des publications élaborées par le Groupe international d’utilisateurs référents sur l’acidification de l’océan et autres initiatives financées par ma Fondation. J’espère qu’il stimulera la discussion et surtout l’action !

S.A.S. le Prince Albert II de Monaco

Préface

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Introduction à l’acidification de l’océan: problèmatique, connaissances et perspectives

1. Qu’est-ce que l’acidification de l’océan ?Au cours des 200 dernières années, l’utilisation généralisée de combustibles fossiles, la déforestation et la production de ciment ont libéré plus de 500 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère (dont environ la moitié au cours des 30 dernières années). Cette libération massive de carbone auparavant « captif » augmente l’effet de serre naturel et met en péril la stabilité future du climat de la Terre.

L’océan absorbe environ 27% du CO2 atmosphérique provenant de l’utilisation des combustibles fossiles et des changements d’utilisation des sols, chaque année. Au fur et à mesure que nous émettons plus de CO2 dans l’atmosphère, l’océan absorbe des quantités de plus en plus élevées, de plus en plus rapidement. Lorsque le CO2 supplémentaire libéré dans l’atmosphère se dissout dans l’eau de mer, plusieurs changements chimiques se produisent. Ceux-ci sont collectivement connus sous le nom d’acidification de l’océan (ou comme « l’autre problème du CO2 » et « le jumeau maléfique du changement climatique »). Le CO2 se dissout dans l’eau

de mer pour former de l’acide carbonique, déplaçant ainsi la chimie des océans vers des conditions plus acides. Ces changements chimiques modifient la capacité du système à s’adapter à d’autres variations de CO2 qui se produisent naturellement au cours des millénaires, en changeant sensiblement la chimie des océans et en conduisant à leur acidification progressive.

Au cours des 200 dernières années, l’acidité de l’eau de mer a augmenté de 30%. Il convient de noter que l’augmentation de l’acidité de l’eau de mer fait baisser l’état naturel « basique » ou « alcalin » de l’océan et force anormalement l’équilibre acide/basique de l’eau de mer vers plus des conditions plus acides. Les projections futures, si les émissions de CO2 continuent d’augmenter (scénario du statu quo), montrent qu’en 2060, l’acidité de l’eau de mer pourrait avoir augmenté de 120%. D’après ce que nous savons, le taux actuel de changement est plus de 10 fois plus rapide que tout ce que nous avons connu au cours des derniers 55 millions d’années.

Différents degrés de certitude scientifique sur l’acidification de l’océan.D’après le Résumé à l’attention des décideurs PIGB, CIO, SCOR 2013.

DEGRÉ DE CERTITUDE SCIENCE

TRÈS ÉLEVÉ

La capacité de l’océan à agir comme puits de carbone diminue au fur et à mesure qu’il s’acidifie

L’acidification de l’océan est causée par les émissions atmosphériques de CO2 provoquées par l’activité humaine qui finissent dans l’océan

L’héritage des émissions historiques de combustibles fossiles quant à l’acidification de l’océan se fera sentir pendant des siècles

L’acidification anthropique de l’océan est actuellement en cours et peut être mesurée

Réduire les émissions de CO2 ralentit l’acidification

ÉLEVÉ

L’acidification actuelle de l’océan est la plus rapide depuis des millions d’années

Des facteurs de stress multiples provoquent les effets de l’acidification de l’océan

Les communautés de coraux d’eau froide sont menacées et pourraient ne pas survivre

Certains herbiers marins et espèces phytoplanctoniques pourraient bénéficier de l’acidification de l’océan

La combinaison de l’acidification et de l’augmentation de la température de l’océan affecte de nombreux organismes

Molluscs (such as mussels, oysters and pteropods) are one of the groups most sensitive to ocean acidification

Si les émissions de CO2 se poursuivent au rythme actuel, l’érosion des récifs coralliens surpassera probablement le processus de construction de ces récifs au cours de ce siècle.

La variabilité de réponse des espèces à l’acidification de l’océan et autres facteurs de stress pourraient conduire à des changements dans les écosystèmes marins, mais l’ampleur des impacts est difficile à prévoir

MOYEN

L’acidification anthropique de l’océan aura des effets néfastes sur de nombreux organismes calcifiants

Les coquilles des ptéropodes (escargots marins) se dissolvent déjà

L’acidification de l’océan pourrait avoir des effets directs sur la physiologie, le comportement et la résistance des poissons

La fixation d’azote par certaines cyanobactéries pourrait être stimulée par l’acidification de l’océan

L’effondrement des productions de mollusques et crustacés conduira à des pertes économiques, mais l’ampleur de ces pertes est incertaine

Des impacts socio-économiques négatifs de la dégradation des récifs coralliens sont à prévoir, mais l’ampleur de leur coût est incertaine

FAIBLELes impacts de l’acidification de l’océan sur les écosystèmes pourraient affecter les grands prédateurs et la pêche

L’acidification de l’océan va modifier les cycles biogéochimiques à l’échelle mondiale

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2. En quoi l’acidification de l’océan est-elle différente du changement climatique ?L’acidification de l’océan n’a que récemment fait l’objet de recherches ciblées, mais ses implications peuvent être aussi importantes que celles de l’augmentation des températures mondiales liée au changement climatique. En effet, si le changement climatique peut être diffus et difficile à suivre, l’acidification de l’océan est mesurable, prévisible et progressive.

L’acidification de l’océan est très différente du changement climatique. Le changement climatique est la conséquence d’un ensemble de gaz à effet de serre qui font que le système Terre retient plus D’énergie solaire, un phénomène généralement appelé réchauffement climatique. L’acidification de l’océan, quant à elle, n’est due presque uniquement qu’à l’augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique dissous dans l’océan. Alors que des incertitudes subsistent sur les impacts

résultant du changement climatique, les changements chimiques qui se produisent dans l’océan sont certains et prévisibles.

Le processus de dissolution du CO2 dans l’eau de mer est, en grande partie, indépendant du changement climatique, bien que l’augmentation de la température de l’eau de mer réduise la solubilité du CO2

1. La réduction des concentrations d’autres gaz à effet de serre n’aura aucun effet sur l’acidification de l’océan, autre que d’aider à réduire l’augmentation de la température globale. L’atténuation de l’acidification de l’océan, principalement attribuable aux concentrations atmosphériques de CO2, pourrait donc requérir des objectifs différents de ceux concernant l’atténuation climatique, les impacts de l’acidification de l’océan pouvant survenir à des seuils différents que ceux des

1 Il convient toutefois d’être conscient que les scientifiques s’attendent à de possibles rétroactions avec le changement climatique, par exemple par l’augmentation de l’apport de carbone dans les eaux côtières suite à une augmentation du ruissellement et à la fonte du pergélisol.

CO2 Time Series in the North Pacific 8.33

8.28

8.23

8.18

8.13

8.08

8.03

pH

425

400

375

350

325

300

2751957 1967 1977 1987 1997 2007 2017

CO2

YearData: Mauna Loa (ftp://aftp.cmdl.noaa.gov/products/trends/co2/co2_mm_mlo.txt) ALOHA (http://hahana.soest.hawaii.edu/hot/products/HOT_surface_CO2.txt)Ref: J.E. Dore et al., 2009. Physical and biogeochemical modulation of ocean acidification in the central North Pacific. Proc Natl Acad Sci USA 106:12235-12240.

Mauna Loa Atmospheric CO2 (ppm)Aloha seawater pCO2 insitu (µatm)Aloha seawater pH (insitu)

160°W 158°W 156°W23°N22°21°20°19°

Station Mauna Loa

Station Aloha

Honolulu

Kailua

Kihei

Kahului

Hilo

NOAA PMEL Carbon Program: www.pmel.noaa.gov/co2/Mauna Loa data from NOAA ESRLALOHA data adapted from Dore et al. 2009

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effets climatiques plus vastes dans l’atmosphère. De même, les propositions de géo-ingénierie visant à modifier l’équilibre du rayonnement de l’atmosphère, la rendant plus réfléchissante, par exemple, en ajoutant des particules de sulfate dans les niveaux supérieurs de celle-ci, n’auront aucun impact sur les niveaux atmosphériques de CO2 et ne contribueront donc pas à atténuer l’acidification de l’océan. Cependant, l’élimination active du CO2 de l’atmosphère réduirait l’acidification de l’océan.

Il est fort probable que la chimie de l’eau de mer change en raison de l’augmentation du CO2 atmosphérique et que les activités humaines en soient la cause fondamentale. La preuve la plus solide est fournie par des mesures détaillées dans diverses parties du monde,

comme par exemple, les enregistrements sur 29 ans dans le Pacifique (au large d’Hawaii).

D’autres enregistrements à long terme, dans le monde, confirment la baisse du pH océanique. Bien qu’il existe une variabilité saisonnière et même quotidienne élevée, suivant où on regarde, la tendance à une augmentation du CO2 dissous et à une diminution du pH dans les couches supérieures de l’océan est sans ambiguïté. Ces tendances correspondent étroitement aux variations des concentrations atmosphériques de CO2. Plus récemment, avec le développement des observations côtières, la variabilité du pH dans les eaux côtières s’est avérée plus importante qu’en haute mer, en raison de l’apport de carbone et/ou de nutriments provenant de sources sédimentaires et continentales.

3. Pourquoi les scientifiques sont-ils inquiets ?La science concernant l’acidification de l’océan croît rapidement, et les résultats de recherches récentes changent notre perception initiale de la nature des

possibles impacts sur les écosystèmes océaniques. La plupart des expériences antérieures étaient « courtes et simples » et montraient une variabilité

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considérable dans leurs résultats. Par la suite, au cours des dix dernières années, l’importance de la longueur expérimentale, de l’état physiologique et des

interactions avec d’autres facteurs ont été mieux prises en compte, apportant une meilleure compréhension et, par conséquent, une amélioration de nos capacités de

Résumé des effets de l’acidification sur certains groupes taxonomiques. Les effets sont exprimés par le pourcentage moyen d’augmentation ou de réduction selon une réponse donnée, ou une absence globale de réponse négative ou positive. D’après Kroeker et al. 2013.

Nombre annuel de publications scientifiques sur l’acidification de l’océan et nombre d’auteurs impliqués de 1900 à 2016. Données extraites de la base de données bibliographiques du Centre de coordination internationale sur l’acidification de l’océan de l’AIEA (OA-ICC), mises à jour à partir de Gattuso et Hansson, 2011.

Non évalué ou trop peu de données

Amélioration < 25%

Aucune réponse globalement positive ou négative

Réduction <25%

Réduction >25%

TAXON RÉPONSEEFFET

MOYEN

Algues calcifiantes

Survie

Calcification

Croissance

Photosynthèse –28%

Abondance –80%

Coraux

Survie

Calcification –32%

Croissance

Développement

Abondance –47%

Coccolithophores

Survie


Croissance

Photosynthèse

Abondance

Mollusques

Survie –34%


Croissance –17%

Développement –25%

Abondance

Échinodermes

Survie

Calcification

Croissance –10%

Développement –11%

Abondance

TAXON RÉPONSEEFFET

MOYEN

Crustacés

Survie

Calcification

Croissance

Développement

Abondance

Poissons

Survie

Calcification

Croissance

Développement

Abondance

Algues

Survie

Calcification

Croissance +22%

Photosynthèse

Abondance

Seagrasses

Survie

Calcification

Croissance

Photosynthèse

Abondance

Diatomées

Survie

Calcification

Croissance +17%

Photosynthèse +12%

Abondance

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prévision en « conditions réelles ». L’augmentation du nombre de publications sur l’acidification de l’océan (et du nombre de pays et de chercheurs impliqués) a été particulièrement spectaculaire depuis 2008, à la suite du deuxième Symposium international sur L’Océan dans un monde riche en CO2.

Bien qu’il soit difficile d’évaluer avec précision les conséquences de l’acidification de l’océan en raison des nombreuses inconnues subsistant quant au comportement humain et aux réactions des écosystèmes océaniques, nous pouvons estimer les résultats les plus probables à partir des données historiques et regarder les zones océaniques ayant été soumises à une acidification naturelle à long terme. Les communautés d’organismes présentes autour des sources volcaniques de CO2 en eaux froides des fonds marins (pas les sources profondes extrêmement chaudes), présentant un pH bas, semblable à celui prédit pour les prochaines décennies, montrent que certaines espèces de micro-algues, d’algues et d’herbiers marins se développent très bien dans de telles conditions. Mais en comparaison avec d’autres zones similaires, non soumises à des niveaux de pH réduits, leur biodiversité globale est inférieure et la corrosion des coquilles est évidente.

On peut s’attendre à ce que, avec une baisse continue du pH et des niveaux de carbonate dans l’eau de mer, des « gagnants » et des « perdants » apparaissent dans les écosystèmes océaniques, mais il est indéniable que les communautés marines changeront. Les animaux

et les plantes les plus susceptibles d’être les premiers touchés sont ceux qui possèdent des coquilles ou des squelettes à base de carbonate de calcium. Les organismes peuvent réagir à des changements nocifs dans leur environnement de quatre façons : ils peuvent migrer, s’adapter, évoluer ou mourir.

La question clé n’est pas de savoir si la vie océanique dans son ensemble peut migrer, s’adapter et/ou évoluer en réponse à l’acidification de l’océan, mais plutôt quelle sera sa capacité à réagir assez rapidement face à l’acidification « rapide » de l’océan, et à le faire de telle sorte que les « nouvelles » communautés qui apparaîtront fournissent les mêmes biens et services essentiels que nous utilisons et qui nous soutiennent. Même la migration pourrait s’avérer difficile pour certaines espèces, en particulier les sédentaires, car elle impliquerait que leurs stades de vie précoce flottants devraient se déplacer vers de nouveaux endroits présentant un espace suffisant pour s’installer et les bonnes conditions pour prospérer. Ces larves sont cependant connues pour être particulièrement sensibles à l’acidification de l’océan et cela pourrait s’avérer inviable.

C’est la première fois, depuis que les humains sont présents sur Terre, que nous avons si fortement altéré la chimie fondamentale d’une partie si vaste de l’écosystème mondial. Nous sommes en train de réaliser une expérience à échelle planétaire qui nous emmène dans un territoire inconnu qui exigera un effort et une volonté immenses pour être inversé.

4. Que savons-nous ?Nous savons maintenant que de très nombreuses espèces d’importance écologique, commerciale et culturelle sont susceptibles d’être touchées directement par l’acidification de l’océan ou indirectement par la modification des réseaux trophiques et des habitats. Cependant, la réponse varie grandement entre les espèces, et certaines espèces pourraient être positivement affectées. De plus, les réponses peuvent varier au fil du temps, du fait de l’acclimatation et de l’adaptation multigénérationnelles. Une incertitude considérable demeure donc quant aux impacts globaux à long terme à l’échelle de l’écosystème.

En combinant les résultats de nombreuses expériences en laboratoire, on constate que les effets négatifs significatifs incluent une survie réduite, une calcification altérée, une croissance et un développement ralentis, une modification des comportements et des interactions prédateurs-proies, et une diminution de l’abondance. Les effets positifs (par exemple, découlant d’une amélioration de la photosynthèse ou d’une perte de compétiteurs et de prédateurs) incluent une augmentation des taux de croissance chez certaines algues et diatomées. Ces effets positifs doivent être considérés dans le contexte de l’éventail beaucoup plus large de réponses négatives qui interagiront inévitablement et aboutiront

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à un environnement océanique très altéré à l’avenir, à moins que des réductions rapides et substantielles des émissions de CO2 n’aient lieu.

L’acidification de l’océan n’influe pas seulement sur la capacité de beaucoup d’organismes à construire leurs coquilles et squelette, mais elle affectera aussi la structure et la fonction des écosystèmes. L’acidification de l’océan pourrait déclencher une réaction en chaîne d’impacts dans tout le réseau trophique marin par la réduction ou même la perte d’espèces clés au sein de ce réseau trophique, depuis les organismes les plus petits jusqu’aux plus grands, en haut de la chaîne alimentaire. Les papillons de mer (ptéropodes), petits escargots nageurs, sont un bon exemple de groupe d’organismes sensibles à l’acidification de l’océan, et sont un aliment important pour beaucoup de poissons, d’oiseaux et de baleines. Certains crustacés sont sensibles et particulièrement vulnérables, ce qui a déjà un impact négatif sur les écloseries d’huîtres au large de la côte ouest des États-Unis, qui représentent une industrie multimillionnaire. Certaines larves de poissons pourraient également être vulnérables à l’avenir, ce qui, combiné à la fragilité des mollusques, pourraient menacer la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes, parmi les plus pauvres du monde, pour

qui la mer représente la principale source de protéines. La plupart des régions océaniques deviendront inhospitalières aux récifs coralliens affectant ainsi la sécurité alimentaire, le tourisme, la protection côtière et la biodiversité. Avec l’augmentation de l’acidité et de la température de l’eau de mer, la capacité de l’océan de continuer à absorber le CO2 atmosphérique sera réduite, ce qui exacerbera le taux de changement climatique.

Bien que l’acidification de l’océan soit générale, elle sera plus intense dans certaines parties du globe que dans d’autres, et ses impacts varieront aussi en raison des différences de température et de flux de circulation. Les niveaux de carbonate dans l’eau de mer, actuellement assez élevés pour permettre aux structures de carbonate de calcium comme les coquilles et les squelettes de rester intactes (c.-à-d. des conditions « sursaturées »), peuvent baisser à des niveaux qui signifieront que ces structures dures commenceront à se dissoudre (c.-à-d. des « conditions sous-saturées »).

Les projections basées sur des modèles montrent que l’océan Arctique sera le premier à franchir ce seuil chimique lié à l’acidification de l’océan, lorsque les eaux changent de sursaturées en carbonate de calcium à insaturées. Si les niveaux de CO2 atmosphérique (et

Les invasions saisonnières d’eaux insaturées, comme celles se produisant déjà sur la côte ouest de l’Amérique du Nord, pourraient avoir des répercussions importantes sur les principales industries de la pêche, comme l’ostréiculture. D’après Carol Turley, adapté de Feely et al., Science (2008).

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océanique) continuent à augmenter au rythme actuel, il est prévu qu’environ 10% des eaux de surface de l’océan Arctique franchissent ce seuil autour de 2018 et que la moitié de l’océan Arctique le fasse autour de 2050. Vers 2100, il est probable que l’ensemble de l’océan Arctique soit insaturé. Des observations récentes confirment que la sous-saturation est déjà en cours, mais plus rapidement que prévu, dans l’ouest de l’Arctique.

Les régions côtières subissant périodiquement des événements de remontées océaniques (upwelling) lors desquels les eaux océaniques profondes envahissent les plateaux continentaux et les zones côtières sont un autre point important de préoccupation immédiate. Ces phénomènes exposent les écosystèmes productifs des

niveaux supérieurs de l’océan à une eau plus froide, contenant plus de nutriments, mais aussi plus de CO2. À mesure que l’acidification de l’océan progresse, le niveau supérieur de la couche sursaturée d’eau de mer se réduit chaque année. Ces événements naturels de remontées océaniques se traduiront, le plus souvent, par une eau sous-saturée affectant les couches de surface. Les organismes marins côtiers possédant des coquilles ne sont pas habitués à de tels événements, et leur exposition périodique à ces conditions sensiblement différentes pourrait affecter ces communautés. Les remontées d’eau sous-saturée se produisent déjà sur la côte ouest d’Amérique du Nord et du Sud, et elles pourraient apparaître ailleurs, là où les conditions océaniques le permettent.

5. L’acidification de l’océan n’est pas le seul facteur de stress lié au climatL’océan a absorbé plus de 90% de la chaleur supplémentaire de la Terre depuis les années 1970, mais cela a entraîné son réchauffement et la diminution de sa teneur en oxygène (en raison de la réduction de la solubilité de l’oxygène causée par le réchauffement et de la diminution des apports vers les niveaux inférieurs de l’océan du fait d’un brassage réduit).

Le réchauffement mondial moyen de la surface des mers est déjà d’environ 0,83ºC, et ce réchauffement est susceptible d’augmenter, dans certaines régions océaniques, avec l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Moins de brassage dans un océan plus chaud, en particulier sous les tropiques, signifie que moins de nutriments provenant des eaux profondes riches arriveront dans les eaux de surface, plus pauvres en nutriments. Ce processus déterminant la productivité océanique, la pêche pourrait en être considérablement affectée dans ces régions. Le réchauffement de l’eau a également des effets directs sur la physiologie des organismes marins, et se traduit par un déplacement géographique de certaines espèces vers des eaux plus froides.

Une diminution des concentrations d’oxygène ajoutera au stress physiologique des poissons et de nombreux autres organismes marins, ceux-ci dépendant de l’oxygène pour vivre, tandis que l’expansion des zones

à très faibles niveaux d’oxygène pourrait entraîner leur disparition de ces régions.

L’acidification, le réchauffement et la diminution du niveau d’oxygène dans les océans sont autant de facteurs de stress pour les organismes marins et, dans certaines régions, la vie marine pourrait être exposée à plusieurs de ces facteurs à la fois. En agissant ensemble, ces facteurs de stress pourraient accroître les menaces à la vie marine et aux biens et services qu’elle offre, en comparaison à un facteur de stress agissant seul, bien que leurs interactions puissent être complexes et ne soient pas encore entièrement comprises. Il est de plus en plus évident qu’un scénario d’émissions de CO2 élevées (hypothèse du statu quo) modifiera rapidement et sensiblement beaucoup d’écosystèmes et de réseaux trophiques à travers un ou plusieurs de ces facteurs de stress, et que ce scénario représente donc un risque élevé ou très élevé pour la pêche et l’aquaculture de poissons et de mollusques dans les régions vulnérables. Un scénario de faibles émissions de CO2 (compatible avec l’accord de Paris de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2ºC) réduit considérablement le risque, mais pas entièrement. Par exemple, le risque pour les écosystèmes coralliens reste élevé, même dans un scénario de faibles émissions. Cela signifie que si une réduction urgente des émissions est essentielle, l’adaptation est également importante.

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6. Comment cela pourrait avoir un impact sur notre région ?Les côtes d’Amérique latine et des Caraïbes regroupent des exemples de tous les écosystèmes et ressources marines vulnérables aux impacts de l’acidification de l’océan. La structure et la fonction des côtes rocheuses et sablonneuses, des estuaires, des mangroves, des lagunes côtières, des prairies marines, des marais et des fjords, entre autres, sont modulées par des processus écologiques clés qui fournissent un habitat essentiel aux stades de vie cruciaux des organismes marins. Dans ces écosystèmes, les effets de l’acidification de l’océan pourraient être exacerbés par des facteurs locaux. Par exemple, dans l’ensemble des îles des Caraïbes, le niveau de saturation de l’eau de mer en carbonate,

une condition chimique nécessaire à la construction des squelettes coralliens, par exemple, diminue d’environ 3% par décennie. Ceci, couplé à une tendance à la baisse des niveaux de pH au cours des 20 dernières années, suggère que les impacts sur les organismes calcifiants et sur les écosystèmes marins sont déjà en cours dans la région. Les récifs coralliens sont largement présents dans l’ensemble de la mer des Caraïbes et sur les côtes du golfe du Mexique, représentant un point important de biodiversité et fournissant une variété de services écosystémiques pour les communautés côtières, tels que la pêche et le tourisme. La réduction de la calcification des squelettes coralliens en raison de

Changements physiques et chimiques dans les océans et impacts sur les organismes et les services écosystémiques dans un scénario de faibles émissions de CO2 (Projection de concentration représentative (RCP) 2.6) et de statu quo (RCP8.5). D’après Gattuso et al. 20152.

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l’acidification de l’océan réduira l’intégrité structurelle des récifs, rendant les communautés côtières de plus en plus vulnérables et exposées aux vagues et aux fronts de tempêtes.

Le long de la côte occidentale d’Amérique du Sud, la remontée côtière du courant de Humboldt améliore la productivité et soutient l’une des industries halieutiques et aquacoles les plus productives et importantes de la planète. Le Mexique et la plupart des pays d’Amérique centrale possèdent des activités de pêche sur les côtes du Pacifique et des Caraïbes. Les débarquements enregistrés par les pêcheries côtières opérant en Amérique latine et dans les Caraïbes montrent des tendances à la baisse de jusqu’à 3% des 1,8 millions de tonnes de production aquacole mondiale, une activité qui a montré une croissance importante au cours de la dernière décennie.

L’aquaculture artisanale est toujours pratiquée par plus de 100 000 familles dans les pays de la région. Le Chili, le Brésil, l’Équateur et le Mexique sont particulièrement connus pour leur production aquacole, dont une grande partie est basée sur des espèces telles que les moules, les pétoncles, les crevettes, les huîtres et les palourdes.

En général, les communautés côtières de ces pays sont fortement tributaires de la pêche artisanale et de la production aquacole, en particulier en tant que source d’emplois et de nourriture.

Dans la région de remontées océaniques du nord du Chili, l’acidification et les températures froides de l’océan ont conduit à une réduction de la calcification des coquilles et à une réduction du taux de croissance des coquilles St. Jacques cultivées de 25%. Si le Chili dispose d’une certaine capacité à produire des coquilles St. Jacques en écloserie, au Pérou, l’aquaculture de coquilles St. Jacques repose sur la disponibilité de semences dans les stocks naturels, qui dépendent fortement des conditions environnementales et sont régulièrement menacées par l’acidification et les températures froides dans les régions d’upwelling. Des études indiquent également que la production de biomasse de l’aquaculture de moules sera réduite de 20 à 30% par l’acidification de l’océan dans les eaux de Patagonie, où l’aquaculture à petite échelle comme à l’échelle industrielle dépendent de l’approvisionnement en semences des stocks naturels. Tant les régions d’upwelling comme les eaux de Patagonie sont naturellement riches en CO2 et ont déjà un pH océanique correspondant au niveau projeté

Tendances temporelles du pH et de la pCO2 enregistrées par le programme Cariaco. Les ressources marines vulnérables (ormeaux, huîtres, pétoncles, moules) et la distribution régionale des récifs coralliens (ellipse rouge) le long des côtes d’Amérique latine et des Caraïbes sont également illustrées.

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pour la mer ouverte d’ici la fin du siècle. Ainsi, à mesure que le CO2 atmosphérique augmente, son absorption par ces eaux exacerbera progressivement les impacts de l’acidification de l’océan dans la région. L’adaptabilité de ces systèmes socio-écologiques repose donc sur leur capacité à s’orienter vers d’autres espèces, outils et stratégies de pêche ou de culture. Mais si les espèces impliquées sont vulnérables, leur capacité d’adaptation sera considérablement réduite, en particulier si les stocks naturels s’épuisent du fait des conditions stressantes imposées par l’acidification de l’océan.

Les impacts de l’acidification de l’océan pourraient modifier la quantité, la composition et la répartition des

ressources disponibles pour les activités de pêche et d’aquaculture. En outre, ces effets seront concomitants à l’apparition d’autres facteurs climatiques tels que le réchauffement, l’hypoxie et l’élévation du niveau de la mer dans la région. Ces facteurs de stress combinés peuvent affecter l’infrastructure côtière dans les Caraïbes, ce qui pourrait entraîner une augmentation du coût de production, de transformation et de distribution des denrées alimentaires. Enfin, ces impacts se produiront également dans un contexte de surpêche régionale, de réduction de la qualité environnementale et de pressions sociales et économiques accrues sur les ressources marines et les écosystèmes d’Amérique latine et des Caraïbes.

7. Que pouvons-nous faire ?L’acidification de l’océan doit être reconnue pour ce qu’elle est : un défi mondial d’une ampleur et d’une importance sans précédent. Il est temps d’agir pour lutter contre l’acidification de l’océan, et l’objectif de cette action doit être de réduire et, finalement, d’inverser l’augmentation rapide du CO2 atmosphérique et d’en limiter les niveaux futurs. Il existe cependant un décalage entre la réduction des émissions de CO2 et une inversion de l’acidification croissante, de sorte que l’acidité de l’océan continuera d’augmenter pendant quelques années après que les émissions de CO2 aient été réduites. Cela renforce la nécessité de réductions d’émissions précoces et de pénalités aux retards dans les réductions conséquentes des émissions. La réduction des émissions de CO2 dues à l’utilisation de combustibles fossiles, à la fabrication de ciment et à la déforestation est le seul moyen réaliste de commencer à obtenir une telle réduction. Nous devons également protéger, conserver et améliorer les puits et stocks naturels de carbone, sur terre et dans les océans, pour empêcher que plus de CO2 n’atteigne l’atmosphère et donc, l’océan.

Il n’existe pas de solution pratique pour remédier à l’acidification de l’océan une fois qu’elle s’est produite, et il se peut que nous devions nous reposer sur la nature qui suivra son cours. Il s’agira inévitablement d’un processus de rétablissement à long terme qui pourrait prendre 10 000 ans pour que l’océan retrouve son équilibre en carbonate. La récupération biologique pourrait être encore plus longue. L’atténuation de

l’acidification de l’océan ne peut se faire que par une réduction réelle, soutenue et substantielle des émissions visant à stabiliser les niveaux atmosphériques de CO2 par des réductions d’émissions et par l’application de technologies éliminant activement le CO2.

En plus d’une action mondiale sur les émissions, il existe également une série de mesures régionales et locales qui devraient être entreprises pour soutenir et recouvrer la santé océanique. La sévérité des impacts de l’acidification de l’océan dépendra vraisemblablement, en partie, de l’interaction de l’acidification avec d’autres facteurs de stress environnemental, tels que la hausse des températures et la diminution des niveaux d’oxygène océaniques, la surpêche et les sources de pollution terrestres. Nous devons identifier toute région océanique qui semblerait plus résiliente à l’acidification. Nous devons nous assurer, par une bonne gestion et protection, que la résilience de ces zones est maintenue ou restaurée afin de créer de futurs refuges. Pour les zones plus vastes de l’océan, nous devons également étudier les moyens d’accroître la résilience des écosystèmes pour résister aux pressions que l’acidification et autres facteurs de stress climatiques imposeront, de sorte qu’ils aient la capacité de résister au changement et de se rétablir plus rapidement.

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8. Les dix priorités de Monaco pour lutter contre l’acidification de l’océan• Axer davantage la recherche scientifique sur l’étude

des écosystèmes que sur les espèces individuelles afin de mieux comprendre les impacts sur les interactions interspécifiques et les réseaux trophiques, et aider ainsi à la configuration de modèles.

• Concevoir des études expérimentales à long terme pour comprendre les phénomènes d’adaptation et d’acclimatation.

• Prendre en compte les différents facteurs de stress et la variabilité naturelle pour renforcer le degré de certitude des prochains impacts en « conditions réelles ».

• Soutenir les efforts visant à réduire les émissions anthropiques de CO2 à une échelle et une vitesse suffisantes pour éviter les dangers induits par le changement climatique et l’acidification de l’océan.

• Faire preuve de prudence en matière de gestion adaptative des océans pour gérer de façon optimale les puits de carbone, encourager une plus forte résilience des écosystèmes et protéger la diversité génétique, et communiquer les exemples de réussites locales et régionales sur l’adaptation.

• Associer le développement des réseaux d’observation de l’acidification de l’océan

aux besoins des communautés, des secteurs industriels, des régions et des gouvernements afin de garantir un niveau d’investissement et d’aides nécessaires au développement des capacités de prévision aux échelles spatiales et temporelles requises pour la prise de décision.

• Encourager les efforts de coordination internationale afin de soutenir les programmes de recherche nationaux, promouvoir des normes, partager ouvertement les données, permettre le déploiement et l’interprétation efficaces des activités de suivi et améliorer la communication avec les communautés de parties de prenantes.

• Identifier et développer les relations avec de nouvelles parties prenantes concernées par l’acidification de l’océan.

• Soutenir la recherche afin d’identifier les impacts économiques actuels et futurs de l’acidification de l’océan et aider à l’identification d’exemples d’impacts locaux et régionaux.

• Investir dans l’éducation et la communication auprès du grand public ainsi que dans la formation scientifique pour aider au développement des capacités dans les régions vulnérables qui ne les possèdent pas actuellement.

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9. Agir contre l’acidification de l’océan à l’échelle localeIl existe plusieurs façons d’agir et d’aider à lutter contre l’acidification de l’océan :

Échanger

Il existe des réseaux scientifiques et politiques internationaux qui peuvent vous aider à approfondir vos connaissances sur l’acidification de l’océan et ses impacts spécifiques dans votre pays ou région. Le réseau mondial d’observation de l’acidification de l’océan (www.GOA-ON.org) a été fondé il y a cinq ans dans un effort pour élargir l’accès aux données sur l’acidification de l’océan, par le renforcement des capacités scientifiques et le développement de meilleures pratiques (Rejoignez le réseau en remplissant le formulaire disponible sur le site web qui vous donnera accès à diverses possibilités de formation, de mentorat et de partage de données). Envisagez également de rejoindre le réseau régional latino-américain sur l’acidification de l’océan (LAOCA) au sein du GOA-ON. En outre, consultez le Centre international de coordination sur l’acidification de l’océan, supervisé par l’AIEA, qui fournit quotidiennement des informations sur les découvertes scientifiques les plus récentes et autres informations sur l’acidification de l’océan. Vous pouvez rapidement vous inscrire pour recevoir ces e-mails.

Financer

La recherche scientifique pour mieux comprendre les risques que présente l’acidification de l’océan pour les ressources marines et les communautés humaines qui en dépendent est coûteuse. Les gouvernements nationaux, les organisations non gouvernementales, les fondations privées et les donateurs individuels intensifient leurs efforts pour contribuer aux travaux scientifiques mondiaux sur l’acidification de l’océan. Aux États-Unis, la Fondation Océans (Ocean Foundation) a annoncé la création des Amis de la GOA-ON (Friends of GOA-ON), un partenariat public-privé qui permet de mutualiser le financement d’une variété de sources axées sur l’expansion de la capacité scientifique dans le monde entier. À ce jour, des fonds ont été reçus du département d’État américain, de donateurs privés, du gouvernement suédois et de

plusieurs fondations américaines pour poursuivre la formation et la fourniture de kits scientifiques en Afrique, dans les îles du Pacifique et dans les Caraïbes.

Collaborer

Nous pouvons avancer plus vite ensemble. LAOCA est un réseau de 36 scientifiques de huit pays d’Amérique latine. Les scientifiques du réseau ont publié plus de 120 articles et aidé à former 48 étudiants en doctorat. LAOCA est également en relation avec l’ensemble du Réseau mondial d’observation de l’acidification de l’océan qui cherche à fournir un accès direct aux données sur l’acidification en Amérique latine. Ce n’est qu’en combinant les données rassemblées en Amérique latine au contexte océanique mondial plus large que nous pourrons commencer à comprendre les impacts locaux présents et futurs. Par exemple, les scientifiques du Chili travaillent aujourd’hui avec l’industrie des mollusques et crustacés pour surmonter les déficiences, retardant la croissance de leur importante industrie de coquillages, liées à la qualité de l’eau due à l’acidification de l’océan. Une grande partie de ce travail se base sur l’expérience de la côte ouest des Etats-Unis, qui a également connu des difficultés au cours de la dernière décennie dans l’élevage des larves de mollusques en raison de l’acidification de l’océan.

Surveiller

On ne peut pas gérer ce que nous ne pouvons pas mesurer. Grâce à l’augmentation du suivi de l’acidification de l’océan dans les zones côtières au cours de la dernière décennie, nous comprenons maintenant que la chimie du carbonate de celles-ci, fortement influencée par les populations humaines, est si variable que la détection de l’impact unique de l’acidification de l’océan est extrêmement délicate. Les ruissellements continentaux, la pêche et le changement de température en raison du changement climatique sont autant de facteurs de stress pour les eaux côtières. Il est donc nécessaire de mesurer la chimie du carbone à des échelles spatiales plus grandes au niveau de celles-ci. En outre, il serait nécessaire de déterminer les aspects de l’écosystème marin particulièrement affectés par l’acidification de

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l’océan, puis de mesurer ces changements au fil du temps, dans toute l’Amérique latine. Utiliser les guides de la GOA-ON et travailler dans le cadre du LAOCA serait fortement recommandé.

Communiquer

Il est impératif que nous communiquions largement nos résultats, au fur et à mesure que nous acquérons de nouvelles connaissances. Trop peu de gens comprennent les risques que représente l’acidification de l’océan pour leurs moyens de subsistance. Une fois informés, les gens sont généralement disposés à prendre des mesures pour atténuer (réduire le CO2) ou s’adapter (réduire le stress sur les écosystèmes marins). Il est impératif que nous diffusions les informations sur ce que nous savons sur l’acidification de l’océan à un large public. Aux États-Unis et en Europe, nous avons développé des messages efficaces et les avons testés auprès de diverses audiences. Consultez ces ressources ci-dessous pour plus d’informations. En communiquant les messages sur l’acidification de l’océan aux décideurs politiques de haut niveau, nous pouvons également insister sur le fait que la réduction

des émissions de CO2 est action la plus importante qui puisse être prise par chaque pays pour réduire l’impact de l’acidification future de l’océan.

S’adapter

Les communautés directement touchées par l’acidification de l’océan explorent déjà diverses options pour que leurs moyens de subsistance soient « à l’épreuve de l’acidification ». Les écloseries de mollusques aux États-Unis et au Chili utilisent aujourd’hui des technologies d’observation et des zones tampons pour protéger les larves de mollusques de l’acidification de l’océan lorsque celles-ci sont le plus sensible. Ceci a permis de sauver ces industries de la faillite. Les scientifiques étudient comment produire des huîtres, des palourdes, des ormeaux et même des coraux plus résistants. D’autres scientifiques analysent si l’utilisation de varech et autres macro-algues pourrait permettre d’extraire le CO2 de l’eau, créant ainsi un environnement plus sain pour la culture des mollusques et crustacés. Les stratégies d’adaptation doivent être testées scientifiquement et partagée une fois établies les preuves de leur efficacité.

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Pour en savoir plus sur l’acidification de l’océan – sources utiles d’information complémentaireLe Centre de coordination internationale sur l’acidification de l’océan propose des points d’actualité et autres informations utiles sur l’acidification de l’océan : https://www.iaea.org/Ocean-acidification/page.php?page=2181

Le Réseau mondial d’observation de l’acidification de l’océan possède des membres dans le monde entier et vous pouvez les rejoindre à : http://www.Goa-on.org/GOA-ON.php

L’acidification de l’océan a été présentée comme un nouveau sujet dans le communiqué de presse de la première réunion mondiale sur L’Océan dans un monde riche en CO2, en 2004. Depuis, une rapide expansion des travaux et des inquiétudes sur cette question s’est produite. Vous trouverez, ci-après, une sélection de rapports clés qui, ensemble, fournissent une source complète de connaissances :

La première publication majeure sur l’acidification de l’océan a été publiée peu après. Le document de politique de 2005 de la Royal Society Acidification de l’océan en raison de l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique reconnait que l’acidification de l’océan représente

une menace importante pour de nombreux organismes calcifiants, et est susceptible de modifier les chaînes trophiques et autres processus écosystémiques et de conduire à une réduction de la biodiversité dans les océans. Le groupe de travail désigné formule des recommandations spécifiques, notamment celle de limiter l’accumulation d’émissions de CO2 afin d’éviter des dommages imminents dus à l’acidification de l’océan.

En 2006, le Conseil consultatif allemand sur le changement mondial publiait Océans futurs : chauds, surélevés, aigres (The Future Oceans - Warming Up, Rising High, Turning Sour). Ce document présente les dangers de l’acidification dans le contexte d’autres processus de changement

climatique dans les océans. Il invite les décideurs à reconnaître le rôle du CO2 comme un danger pour les océans lors des futures négociations en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique.

Impacts de l’acidification de l’océan sur les récifs coralliens et autres calcifiants marins : un guide pour les recherches futures est le fruit d’un effort conjoint de la NSF, de la NOAA et de l’USGS. Il s’agit d’un résumé datant de 2006 sur l’état de la science autour des conséquences

biologiques de l’acidification, en particulier en ce qui concerne les organismes calcifiants. Le rapport se termine par un programme de recherche recommandé et souligne la nécessité d’études visant à considérer les changements biologiques à long terme, induits par l’acidification, dans un contexte historique.

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Le Programme des Etats-Unis sur le carbone et la bio-géochimie des océans (OCB) parraina un atelier en collaboration avec la NOAA, la NASA et la NSF pour élaborer cette stratégie de recherche des États-Unis. Environ 100 scientifiques ont élaboré ce plan pour étudier les impacts de l’acidification

de l’océan sur quatre écotypes marins : les récifs coralliens, les marges côtières, les systèmes océaniques tropicaux et subtropicaux et les régions de hautes latitudes. Les études recommandées furent citées en 2008, dans Impacts actuels et futurs de l’acidification de l’océan sur les écosystèmes marins et les cycles biogéochimiques.

Également en 2008, un document politique important fut fourni au gouvernement australien : Analyse de position : Émissions de CO2 et changement climatique : Impacts océaniques et questions d’adaptation. Ce document vise à décrire le processus d’acidification, à exposer

les effets biologiques et humains et à conseiller le gouvernement australien sur les questions relatives à l’élaboration de politiques. Il était accompagné d’une feuille d’information (Acidification de l’océan : Impacts australiens dans le contexte mondial) qui abordait l’acidification de l’océan en termes scientifiques : ce que l’on sait, ce qui doit être étudié et ce qui peut être fait.

En 2009, un autre rapport important fut produit : la Déclaration de Monaco, née du 2ème Symposium international sur les Océans dans un monde riche en CO2, et approuvée par 155 scientifiques de 26 pays avec le soutien de SAS le Prince Albert II de Monaco. Elle invite les décideurs à agir

rapidement pour stabiliser le CO2 atmosphérique à un niveau sûr, non seulement pour éviter les dangers liés au changement climatique, mais aussi pour éviter le problème supplémentaire de l’acidification de l’océan.

La note politique scientifique de la Fondation scientifique européenne sur les Impacts de l’acidification de l’océan (2009) comprend des recommandations visant à améliorer la coordination de la recherche et la collaboration en matière d’acidification de l’océan,

tant au niveau national qu’international, ainsi qu’à intégrer les efforts entre les sciences naturelles et sociales, afin de mieux comprendre les impacts sur les ressources naturelles et les humains.

L’acidification de l’océan, Foire aux questions (2010) fut publié par l’OCB, EPOCA et UKOA en réponse à la recherche croissante dans toutes les disciplines et au besoin de réponses claires d’experts aux questions les plus fréquentes. En tout, 27

experts de 19 instituts et cinq pays ont contribué à ce document.

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Conséquences environnementales de l’acidification de l’océan : une menace pour la sécurité alimentaire. Bulletin sur les

questions émergentes du PNUE (2010). Avec un milliard personnes dépendant des protéines marines comme seule source de protéines, et une population mondiale croissante de plus en plus tributaire des sources de nourriture marines, y compris l’aquaculture, ce fut la première fois que l’acidification de l’océan fut reliée à un risque potentiel pour la sécurité alimentaire.

Conseil national de recherche des académies nationales américaines – Acidification de l’Océans. Stratégie nationale pour relever les défis d’un océan en mutation (2010). Cette publication, demandée par le Congrès des Etats-Unis, est une étape parmi d’autres que les scientifiques et les bailleurs de fonds américains

ont entrepris pour former un programme national de recherche sur l’acidification de l’océan..

Au cours des décennies et des siècles à venir, la santé océanique sera de plus en plus touchée par les interactions d’au moins un de ces trois facteurs : la hausse des températures de l’eau de mer, l’acidification et la

désoxygénation des océans. Chauds, acides et à bout de souffle : les océans en état de stress (www.oceanunderstress.com) résume les connaissances actuelles sur ces trois facteurs de stress et comment ils peuvent interagir au niveau des zones océaniques les plus vulnérables. Produit par le Laboratoire marin de Plymouth, en collaboration avec les principaux programmes et laboratoires de recherche, ce document est mis à disposition des décideurs des COP de la CCNUCC depuis 2011, et est disponible en plusieurs langues et régulièrement mis à jour.

Le 4ème Rapport d’évaluation (2007) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) reconnaissait pour la première fois l’acidification de l’océan dans un rapport du GIEC. Le 5ème Rapport d’évaluation (2013-2014) comprenait une évaluation

approfondie du changement climatique et de l’acidification dans les océans (https://www.ipcc.ch/report/AR5/). Le GIEC se trouve actuellement dans son sixième cycle d’évaluation et prévoit également un Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère dans un climat changeant, et un autre sur les Impacts d’un réchauffement planétaire de 1,5ºC.

Le groupe de travail du Programme de suivi et d’évaluation de l’Arctique du Conseil de l’Arctique a publié son rapport acidification de l’océan Arctique en 2013 (http://www.AMAP.no/documents/doc/Arctic-Ocean-acidification-2013-An-Overview/1061). Le

rapport aborde la question de l’intensification de l’acidification de l’océan dans les eaux froides de l’Arctique et présente les résultats de l’évaluation de l’AMAP à l’attention d’un large public. Un rapport complet et des vidéos sont également disponibles (https://vimeo.com/65512340).

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La série de symposiums internationaux eL’Océan dans un monde riche en CO2 a produit des résumés excellents et merveilleusement illustrés à l’attention des décideurs politiques. Le dernier, Résumé sur l’acidification de l’océan à l’attention des décideurs politiques,

produit en 2013, résume les nouveaux résultats de la recherche présentés lors du 3ème Symposium, célébré en 2012, et est disponible en anglais, français, allemand et espagnol.

La Convention sur la diversité biologique (CDB) a publié un rapport de synthèse sur les Impacts de l’acidification de l’océan sur la biodiversité marine en 2009. En 2014, la CDB a publié une Synthèse actualisée des impacts de l’acidification de l’océan sur la biodiversité marine

(https://www.cbd.int/doc/publications/CBD-TS-75-en.pdf). Elle présente des informations scientifiques complexes sur l’acidification de l’océan d’une manière claire et compréhensible, fournit un point de repère important pour les scientifiques, les décideurs et toute autre personne intéressée à comprendre comment l’acidification de l’océan affecte nos océans, leur biodiversité et les services vitaux qu’ils nous fournissent.

Publié en 2016, le Rapport du groupe scientifique sur l’acidification et l’hypoxie de la côte ouest (www.westcoastOAH.org) est le fruit d’une collaboration entre homologues de la gestion océanique en Californie, Oregon, Washington et Colombie-Britannique.

L’acidification et l’hypoxie de l’océan se réfèrent à des phénomènes distincts, responsables d’un large éventail d’impacts sur les écosystèmes marins. Le groupe les a examinés ensemble parce qu’ils coexistent fréquemment et présentent un défi collectif pour la côte ouest de l’Amérique du Nord. En particulier, l’acidification et l’hypoxie de l’océan partagent un ensemble commun de facteurs d’aggravation : l’augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique et des intrants locaux en nutriments et en carbone organique.

Le Partenariat sur les impacts marins du changement climatique (MCCIP) fut créé en 2005 en tant que cadre de coordination au Royaume-Uni, fournissant aux décideurs des éléments probants sur les impacts marins du changement climatique. Les rapports du MCCIP fournissent

des mises à jour régulières sur l’état actuel de la compréhension scientifique, de manière claire et concise. Le dernier rapport, en 2017 (www.mccip.org.uk/arc10), se base sur une série de documents scientifiques produits par plus de 50 auteurs, ainsi que sur les données des rapports précédents. Les articles, dont un sur l’acidification de l’océan, et le rapport sont accessibles à http://www.mccip.org.uk/Media/1760/2017arc_sciencereview_001_oac.pdf

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Le Réseau allemand de recherche sur l’acidification de l’océan BIOACID (impacts BIOlogiques de l’ACIDification de l’océan) publiait ses conclusions en 2017, après huit ans de recherches interdisciplinaires approfondies, avec ce résumé à l’attention des décideurs : https://www.oceanacidification.de/wp-content/uploads/2017/10/

BIOACID_brochure_e_web.pdf

Cette publication a été élaborée par un partenariat scientifique international en vue des négociations annuelles sur le changement climatique de la COP23 de la CCNUCC, célébrée à Bonn sous la présidence des

Fidji. Elle fournit des données scientifiques factuelles pour l’élaboration de politiques sur les impacts des concentrations croissantes de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre sur l’océan et les systèmes humains : www. oceansofimpacts. global

Documents audiovisuels

Au cours de la dernière décennie, un grand nombre de films ont été produits pour expliquer l’acidification de l’océan à un large public, ainsi que la façon dont la question est abordée par les études scientifiques et les partenariats novateurs en matière de politique, science et divulgation. Nous avons sélectionné plusieurs d’entre eux en fonction de leur gratuité et de leur utilité auprès d’une large gamme de publics :

Un groupe d’écoliers de 11-15 ans de l’école Ridgeway à Plymouth, en collaboration avec le Laboratoire marin de Plymouth, ont clairement exprimé leurs inquiétudes au sujet de l’état des océans dans le monde au moyen d’un film percutant. L’autre problème du CO2, publié

en 2009, est une animation de sept minutes mettant en scène les personnages du royaume sous-marin du Roi Poséidon et déplore les souffrances de Doctorpus, Britney Star, Michelle Moule, Derek la Diatomée et autres créatures sous-marines à mesure que l’océan devient plus acide en raison des activités humaines. Les enfants et leur animation ont remporté le prix Bill Bryson de communication scientifique de la Société royale de chimie. L’animation a été traduite en français, espagnol, italien et catalan (www.oceanunderstress.com).

Acidification de l’océan : relier les sciences, l’industrie, les politiques et le public. Puissant court-métrage, publié en 2011 par le Laboratoire marin de Plymouth dans le cadre des activités de divulgation

du Programme de recherche du Royaume-Uni sur l’acidification de l’océan. Il rassemble un large éventail de parties prenantes concernées par l’acidification de l’océan et a été présenté lors d’événements majeurs dans le monde entier, comme les COP de la CCNUCC et de la CDB, l’Expo mondiale 2012, le Congrès des mers d’Asie orientale et le Sommet de la Terre Rio + 20. Les versions sous-titrées de ce film de 12 minutes sont disponibles en anglais, portugais, espagnol, français et coréen (www.oceanunderstress.com).

Produit en 2012 cette vidéo se concentre sur les impacts de l’acidification de l’océan sur les écloseries d’huîtres, déjà en cours le long de la

côte ouest des États-Unis, et sur la façon dont le futur des pêcheries américaines pourrait être affecté (https://www.youtube.com/watch?v=x7MpI9dZIjk).

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Ce dessin animé au rythme effréné, de trois minutes, décrivant l’acidification de l’océan par l’Alliance pour l’éducation climatique en

2014, comprend une description utile et amusante de la façon dont la chimie fonctionne et influe sur la vie marine, et de pourquoi nous devrions nous inquiéter (https://www.youtube.com/watch?v=DLg2NMjzh2o).

Ce film de 10 minutes, Sonder les profondeurs : l’acidification en Méditerranée (https://vimeo.

com/101795615) a été produit en 2014 par le projet scientifique MedSeA, financé par la Communauté européenne, et destiné à étudier les impacts de l’acidification et du réchauffement de l’océan en mer Méditerranée.

L’Oregon représente le point zéro en ce qui concerne les impacts de l’acidification océanique, la chimie de l’eau au large

de ses côtes ayant déjà connu une évolution spectaculaire. Pour un aperçu de la science, des impacts et des lacunes d’information autour de l’acidification de l’océan dans l’Oregon, visionnez cette vidéo de 2016 où les chercheurs, les industriels et les leaders politiques s’associent pour mieux comprendre les changements chimiques le long de leur littoral où, en fin de compte, ils pourraient avoir des répercussions sur tous les habitants (https://www.youtube.com/watch?v=7h08ok3hFSs).

Ce film de huit minutes, publié en 2016 par le Réseau de recherche allemand BIOACID, examine les effets de l’acidification

sur la vie marine, des microbes jusqu’aux poissons, sur les cycles biogéochimiques de l’océan, et sur tous ceux qui en dépendent (https://www.youtube.com/watch?v =) pnp8uQh6VAI).

Dans ce documentaire de 30 minutes produit par BBC Science en 2016, Roger Harrabin rejoint une expédition scientifique travaillant sur les évents de CO2 au large de

l’extrémité orientale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ces récifs coralliens et évents de CO2 sont un laboratoire naturel pour les scientifiques afin d’étudier les effets de l’acidification de l’océan, et offrent un aperçu inquiétant de l’avenir des coraux tropicaux lorsque les concentrations croissantes de CO2 dans l’atmosphère rendent l’eau de mer plus acide. (https://www.youtube.com/watch?v=VCo1wo8gAzQ).

Cette vidéo de cinq minutes explique la création du Réseau latino-américain sur l’acidification de l’océan (LAOCA),

au sein duquel les scientifiques latino-américains mettent en évidence les impacts de l’acidification de l’océan sur les ressources marines et les écosystèmes de la région, ainsi que les besoins de coordination nationale et internationale pour faire face aux défis imposés par cette menace (https://youtu.be/Xx3HOqGiXjg)

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Pour de plus amples informationsTéléchargez une copie de ce nouveau rapport sur l’acidification de l’océan sur www.iucn.org/resources/publications.

Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous contacter à [email protected].

Sources et contributeurs

Ce document s’appuie sur :

Feely, R., et al. 2008. Evidence for Upwelling of Corrosive “Acidified” Water onto the Continental Shelf. Science 320, 1490 (2008); DOI : 10.1126/science.1155676

Gattuso J-P, Hansson L. (2011). Ocean Acidification. Oxford University Press.

Gattuso J-P, Magnan A, Bille R, Cheung WWL, Howes EL, Joos D, Allemand D, Bopp L, Cooley SR, Eakin CM, et al. (2015). Contrasting futures for ocean and society from different anthropogenic CO2 emissions scenarios. Science 349, aac4722-1.

IGBP, IOC, SCOR. (2013). Ocean Acidification Summary for Policymakers – Third Symposium on the Ocean in a HighCO2 World. International Geosphere-Biosphere Programme, Stockholm, Sweden. http ://www.igbp.net/publications/summariesforpolicymakers/ summariesforpolicymakers/oceanacidificationsummaryforpoli cymakers2013.5.30566fc6142425d6c9111f4.html

Kroeker KJ, Kordes RL, Crim R, Hendriks IE, Ramajo L, Singh GS, Duarte CM, Gattuso J-P. (2013). Impacts of ocean acidification on marine organisms : quantifying sensitivities and interactions with warming. Global Change Biology 19 : 1884-1896

Laffoley, D. d’A., and Baxter, J.M. (eds). 2015. Tackling ocean acidification – improving prospects by planning ahead. 15pp.

Laffoley, D. d’A., and Baxter, J.M. (eds). 2015. The Monaco Ocean Acidification Action Plan. Heralding the next era of action on ocean acidification. 19pp.

IGBP, IOC, SCOR (2013). Ocean Acidification Summary for Policymakers – Third Symposium on the Ocean in a High-CO2 World. International Geosphere-Biosphere Programme, Stockholm, Sweden.

Ocean Acidification Reference User Group (2010). Ocean Acidification : Questions Answered. Laffoley, D. d’A., and Baxter, J.M. (eds). European Project on Ocean Acidification (EPOCA). 24 pp.

Soutiens et financements

Nous sommes reconnaissants à tous les scientifiques et experts qui ont contribué à l’élaboration de ce rapport, directement, mais aussi à travers les publications énumérées ci-dessus. Leurs contributions ont permis à ce document de représenter un large consensus sur les informations et les actions clés nécessaires à la lutte contre l’acidification de l’océan.

Ce rapport a été produit grâce au soutien financier du ministère suédois de l’environnement et de l’énergie, et son contenu s’appuie sur des rapports financés principalement par la Fondation Prince Albert II de Monaco.

UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE

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