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Séquence 7-SE01 183 Internationalisation des échanges et mondialisation > © Cned – Académie en ligne

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Séquence 7-SE01 183

Internationalisationdes échangeset mondialisation

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Séquence 7-SE01 184

Chapitre 1 > Commerce international, croissance et développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187

A Croissance et mutations du commerce mondial

� Essor des échanges et montée des interdépendances

� Évolution de la structure du commerce mondial par produit et par région

� Comment mesurer les échanges internationaux ?

B Le libre-échange est-il favorable à la croissance économique et au développement ?

� Le libre-échange repose sur une théorie

� On échange en fonction des dotations factorielles de chaque pays

� La nouvelle théorie du commerce international

C Un cadre institutionnel et technique qui a été favorable à la libéralisation des échanges

� Du GATT à l’OMC

� Le FMI et la Banque mondiale

� La révolution technologique en cours...

D La croissance est-elle favorisée par le libre-échange ou par le protectionnisme ?

� L’expérience des NPI d’Asie : une stratégie de « remontée de filière » et de promotion des exportations

� Ouverture et développement : lien de causalité ou simple corrélation ?

� Le libre-échange en question : des tendances vers un retour du protectionnisme

Chapitre 2 > Les stratégies internationales des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . 206

A Le développement des firmes multinationales

� FMN et investissements directs à l’étranger (IDE)

� Pourquoi l’explosion des IDE ?

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Séquence 7-SE01 185

B Les objectifs stratégiques des FMN

� Les quatre grandes étapes de l’évolution stratégique des FMN

� S’internationaliser pour gagner en compétitivité

C Quels sont les effets de la puissance économique des multinationales ?

� Effets sur l’emploi : le problème des délocalisations

� Les effets sur le commerce mondial

� Les effets sur les politiques nationales des États

D Quelle régulation face à la mondialisation ?

� De nombeux conflits entre pays développés et pays en voie de développement mettent en jeu l’activité des FMN.

� Les instances internationales peuvent-elles limiter le pouvoir des FMN ?

Chapitre 3 > Mondialisation, évolutions sociales et culturelles, et régulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

A La mondialisation conduit-elle à une uniformisation des cultures ?

� Que signifie le concept de mondialisation ?

� La mondialisation et ses effets culturels

B Mondialisation et régulation

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Séquence 7-SE01 187

Commerce international, croissance et développement

A Croissance et mutations du commerce mondial

� Essor des échanges et montée des interdépendances

Depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours nous assistons à une croissance du commerce mondial très supérieure à la croissance de la production mondiale (mesurée par le PIB mondial).Ce constat très connu signifie que le commerce mondial, fait d’importations et d’exportations, est un moteur de la croissance des économies développées, et que la croissance favorise à son tour l’ouverture internationale.

Durant les Trente Glorieuses la valeur des exportations mondiales a été multipliée par 21,5 d’où une extraversion de plus en plus forte des économies. L’extraversion signifie qu’une part de plus en plus élevée de la production de chaque pays est exportée pour financer les importations nécessaires à son fonctionnement.

On rappellera ici l’égalité comptable nationale suivante :

PIB + IMPORT = CONSOMMATION FINALE + FBCF + EXPORTATIONS + VARIATION DE STOCKS

Si les exportations croissent rapidement alors elles influencent le niveau de la production (PIB).

De même, si le PIB augmente, il agit sur les importations car pour produire plus il faut aussi importer plus.

Quels sont les indicateurs permettant de mesurer l’interdépendance des économies ?

� (Importations/PIB) x100 indique le degré de dépendance ou de pénétration des produits étrangers : on parle aussi de propension à importer.

� (Exportations/PIB) x100 indique l’effort à l’exportation de l’économie nationale : on parle de pro-pension à exporter.

On peut aussi mesurer le degré d’ouverture d’une économie en faisant la demi-somme des exportations et importations divisée par le PIB.

Illustration : comparaison des évolutions en % des exportations et du PIB

� Document 1

1950-59

Variations annuelles moyennes en volume (en %)

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1960-69 1970-79

Sour

ce : G

ATT/O

MC

1980-89 1990-99 2000-03 2005

4,5

3

PIBExportations de marchandises

� [(EXPORT+IMPORT)/2 ] X 100

PIB

Exercice 17Exercice 17

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Séquence 7-SE01 188

� Évolution de la structure du commerce mondial par produit et par région

a. Par produit

� Document 2

Depuis 1950 la part des produits manufacturés n’a cessé de croître Ils représentent aujourd’hui les ¾ des échanges mondiaux de marchandises

Le volume des échanges de produits manufacturés a été multiplié par 45,79 entre 1950 et 20003

Les échanges de matières premières et de produits agricoles ont connu une progression moindre : une multiplication par 8,64 et par 6,28 respectivement sur la période 1950-2003

A côté des échanges de marchandises, on assiste aussi au développement des échanges de services.Citons le tourisme, les télécommunications, le transport, les assurances comme exemples représentatifs de ces échanges.La part des services dans les échanges mondiaux était de 27 % en 2005 (17 % en 1980) contre plus de 80 % pour les marchandises.On peut observer que cette part est loin de représenter le poids dominant des services dans le PIB mondial (65 %) en raison de la tertiarisation des économies développées ;Ceci s’explique par le fait qu’une partie des services ne sont pas exportables (services non marchands).

b. Une nouvelle géographie des échanges

� Document 3

Le commerce mondial est structuré autour de trois grands blocs (on parle de triade). qui sont :

L’Europe occidentale, l’Amérique du Nord et l’Asie orientale. Ces trois blocs concentrent 71 % des échanges internationaux en 2004.

C’est l’ouverture de la Chine au commerce et aux investissements internationaux qui a été la plus spectaculaire et qui apparaît comme l’un des faits majeurs de l’économie mondiale.

Depuis vingt-cinq ans, ses échanges extérieurs progressent au rythme de 15 % par an et elle est devenue une grande puissance commerciale qui bouleverse les hiérarchies régionales et mondiales. En 2003, elle est au troisième rang des puissances exportatrices et s’approche rapidement des plus grandes : elle réalise plus de 6 % des exportations mondiales, devancée par l’Allemagne (9 %) et les Etats-Unis (10 %). Elle reçoit 5 % des importations mondiales, ce qui la met au sixième rang des grands marchés

Exercice 17Exercice 17

Exercice 17Exercice 17

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Séquence 7-SE01 189

mondiaux. Depuis 2000, elle contribue, presque à égalité avec l’Union européenne, à l’augmentation de la demande mondiale d’importation.On soulignera aussi la marginalisation des pays d’Afrique (Maghreb et Afrique noire) des pays d’Europe centrale et orientale et des pays d’Amérique latine.Cette « triadisation « des échanges s’explique par le développement du commerce intrabranche c’est-à-dire d’échanges entre pays de biens ou de services de même nature, similaires.

Renault vend des voitures en Allemagne et Volkswagen des voitures en France ; les voitures appartien-nent à la même branche (autommobile).Ainsi 80 % des échanges de produits manufacturés sont des échanges intrabranches, le commerce mondial se faisant entre pays ayant atteint un même niveau de développement.On peut interpréter cette évolution comme le reflet de la division internationale du travail mise en œuvre par les multinationales : les échanges sont à la fois des échanges intrabranches pour accéder à tous les marchés et des échanges interbranches qui correspondent aux échanges fondés sur une spécialisation.Les échanges interbranches concernent les échanges de produits qui portent sur des branches différentes.SA vendent des logiciels et importent des vêtements (les usines produisant les vêtements se trouvant par exemple au Mexique).De même la spécialisation peut concerner la branche elle même.

ST microelectronics, firme franco-italienne, vend à Nokia, firme finlandaise, des composants électroniques qui s’intègreront dans les téléphones mobiles (alter eco no 54).Si le commerce international est dominé par la Triade, on remarque aussi que la régionalisation des échanges progresse.Il s’agit de la constitution de vastes ensembles économiques dans le but de développer le commerce intrazone.La régionalisation des échanges n’est pas incompatible avec la mondialisation ; elle y participe et elle explique pourquoi les échanges se font essentiellement sur les trois blocs cités.

Les principaux accords régionaux connus sont :

– Union européenne (15 pays puis 25 et enfin 27 pays).

– ALENA (accord de libre échange nord américain entre USA Canada et Mexique) en vigueur depuis 1994.

– MERCOSUR (Bresil, Argentine, Uruguay, Paraguay) mis en place en 1995.

– ASEAN (L’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), que l’on désigne plus volontiers sous son acronyme anglophone d’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) a été créée en 1967 par cinq États de la région : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande. Elle comporte 10 états aujourd’hui.

� Document 4

La part du commerce intrazone est très impor-tante :

Ainsi pour l’Europe en 2005 67,6 % de ses exportations sont réalisées à l’intérieur de la zone Europe.

De même pour l’ALENA 55,9 % de ses expor-tations sont réalisées dans sa zone en 2005.

Pour les autres zones les % sont moins élevés, signe d’une intégration moins forte.

ExempleExemple

ExempleExemple

Exercice 17Exercice 17

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Séquence 7-SE01 190

� Comment mesurer les échanges internationaux ?

Il existe un instrument de mesure : la balance des paiements.

� Document 5

La balance des paiements est un document comptable qui retrace l’ensemble des opérations écono-miques durant une année entre une économie nationale (résidents) et le reste du monde (non-rési-dents). Elle se compose de plusieurs comptes qui dépendent les uns dans les autres.

Le terme compte (ou balance) signifie le solde, c’est-à-dire la différence entre les entrées de richesse et les sorties.

« Pour simplifier, lorsque de l’argent rentre, l’opération est enregistrée avec un signe positif et lors-que de l’argent sort, l’opération est enregistrée avec un signe négatif ».

La balance des paiements est constituée de trois comptes :

– Le compte de transactions courantes (ou BTC).

– Le compte de capital.

– Le compte financier (ou balance des capitaux

Le Compte de transactions courantes (1)

Balance commerciale : exportations et importations de biens (Marchandises)

Solde commerciale = montant des exportations – montant des importations

Balance des services : entrées et sorties de devises dues aux échanges de servi-ces tels que le transport, le tourisme, les services informatiques, etc.

Balance des revenus : entrées et sorties de devises dues aux salaires ou revenus obtenus grâce aux IDE en France ou français à l’étranger, par exemple.

Balance des transferts courants : entrées et sorties de devises dues aux trans-ferts reçus et versés entre les différentes administrations publiques (ex : del’Etat français vers l’ONU, l’UE, etc.)

Le Compte de capital (2)

Acquisitions d’actifs non fi nanciers (brevets) et remises de dettes (le prêteur renonce à sa créance).

Capacité (+) ou besoin (–) de fi nancement (Solde 1 + 2)

Le Compte fi nancier (3)

Balance des investissements directs à l’étranger

Balance des investissements de portefeuille

Avoir de réserve : solde des achats et des ventes de devises

Erreurs et omissions (4)

Tient compte des décalages dans le temps pour certaines opérations, etc.

Les soldes les plus courants et les plus commentés sont la balance commerciale et la balance courante (ou des transactions courantes).

Exercice 1Exercice 1

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Séquence 7-SE01 191

Questions

Classez les opérations suivantes dans le tableau, en bas de page précédente, en plaçant le numéro dans la case correspondante :

� Vente par Xéros, installé en Picardie, d’un photocopieur à une école en Italie.

� Livraison aux concessionnaires français Renault de Dijon, de fourgons fabriqués en Espagne.

� Vente par l’unité d’assemblage Dell de Dublin d’un ordinateur à un particulier français.

� Annulation de la dette de la République du Congo.

� Vente de brevets américains aux laboratoires pharmaceutiques Sanofi-Aventis.

� Séjour de la famille Dupont dans un hôtel de New York.

� Billet Paris-Marseille acheté par une agence autrichienne pour un client.

Achat par M6 d’une série télévisée brésilienne.

Achat par la RTB (Belgique) des droits de diffusion d’un film français.

� Acquisition de 51 % du capital de Maroc Télécom par Vivendi (France).

� Prise de participation de 9 % du capital de Péchiney (France) par Alcan (Canada).

Paiement de dividendes aux actionnaires américains de l’Oréal.

� Aide de la Croix-Rouge aux victimes du tsunami en Thaïlande

� Envoi de fonds en Roumanie par un travailleur immigré en France.

� Salaire d’un enseignant français au Lycée français de Marrakech.

� Salaire d’un diplomate chinois en France.

� Subvention de l’Union européenne à la ville de Marseille.

La balance courante est égale à : balance commerciale + balance des invisibles

et la balance des invisibles est la somme de :

Balance des services + balance des transferts courants + balance des revenus

Illustration à partir d’un document :

� Document 6Exercice 2Exercice 2

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Séquence 7-SE01 192

Questions

� Que représente le solde de la balance commerciale ?� Comment calcule-t-on le taux de couverture ?� Quelle est la signification économique du déficit de la balance courante de la France ?� Quels sont les postes de la balance courante qui aggravent le déficit courant ? Pourquoi ?� En quoi le solde de la balance courante est-il le reflet de la compétitivité d’une nation ?

B Le libre-échange est-il favorable à la croissance économique et au développement ?

� Le libre-échange repose sur une théorieformulée par D. Ricardo (économiste classique du XVIIIe siècle) : la théorie des avantages comparatifs.

� Que dit cette théorie ?

Ricardo démontre la supériorité économique de la division internationale du travail, et donc l’intérêt pour chaque pays de participer aux échanges internationaux.

� Document 7

La théorie des avantages comparatifs de Ricardo

« L’Angleterre peut se trouver dans des circonstances telles qu’il lui faille, pour fabriquer le drap, le travail de 100 hommes par an, tandis que, si elle voulait faire du vin, il lui faudrait peut-être le travail de 120 hommes par an : il serait donc de l’intérêt de l’Angleterre d’importer du vin, et d’exporter en échange du drap.

Au Portugal, la fabrication du vin pourrait ne demander que le travail de 80 hommes pendant une année, tandis que la fabrication du drap exigerait le travail de 90 hommes. Le Portugal gagnerait donc à exporter du vin en échange de drap. Cet échange pourrait même avoir lieu dans le cas où on fabriquerait au Portugal l’article importé à moins de frais qu’en Angleterre. Quoique le Portugal pût faire son drap en n’employant que 90 hommes, il préférerait le tirer d’un autre pays où il faudrait 100 ouvriers pour le fabriquer parce qu’il trouverait plus de profit à employer son capital à la production du vin, en échange duquel il obtiendrait de l’Angleterre une quantité de drap plus forte que celle qu’il pourrait produire en détournant une portion de son capital employé à la culture des vignes, et en l’employant à la fabrication des draps. »

David Ricardo, Les principes de l’économie politique et l’impôt (1817).

Questions

� Quel pays dispose d’un avantage absolu sur l’autre ?� Pourquoi appelle-t-on la théorie ricardienne de l’échange la théorie des avantages relatifs ?� Trouvez des exemples contemporains qui justifient encore la validité de cette théorie.

Même en cas d’absence d’avantages absolus (coûts de production supérieurs aux autres pays) on peut avoir un avantage comparatif fondé sur l’écart de productivité.Dans l’exemple de Ricardo, le Portugal dispose d’un avantage absolu car sa productivité est plus forte que celle de l’Angleterre dans les deux biens ; il produit avec moins d’hommes chaque bien : 80 hommes contre 120 hommes pour le vin et 90 hommes contre 100 hommes pour le drap.Le Portugal, en se spécialisant dans la production de vin, économisera du travail car il dispose d’un avantage comparatif plus important dans ce domaine (l’écart avec l’Angleterre est de 40 hommes dans la production de vin contre 10 hommes dans la production de drap).L’Angleterre gagne aussi à l’opération. Elle obtiendra la même quantité de vin et de drap avec 100 hommes consacrés à la production du drap là où son handicap est le plus faible.Pourquoi chaque pays gagne à l’échange ?

Exercice 3Exercice 3

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Séquence 7-SE01 193

On suppose que le taux d’échange est de une unité de vin contre une unité de drap.Si le Portugal consacre tous ses hommes à produire du vin, soit 170 hommes, il produira 2,125 unités de vin (170/80 = 2,125).La GB consacrera tous ses hommes (220) à produire du drap soit 2,2 unités de drap. (220/100 = 2,2) Le Portugal pourra échanger 1,125 unité de vin (qu’il a produit en plus en raison de sa spécialisation) contre 1,125 unité de drap.La GB échangera 1,2 unité de drap contre 1,2 unité de vin.Dans les deux cas on remarque que les deux pays produisent plus après qu’avant la spécialisation.En effet avant la spécialisation les deux pays produisaient 2 unités de chaque bien.Après ils produisent 2,125 unités de vin et 2,2 unités de drap pour les deux pays respectifs.

La division internationale du travail améliore donc la situation de chaque pays : chaque pays produit plus et obtient davantage en échangeant que s’il était en autarcie.

� Une théorie qui n’est pas sans critiques :La théorie ricardienne repose sur des hypothèses préalables qui nuisent à sa validité.En effet, Ricardo, pour justifier sa théorie des coûts comparatifs, suppose qu’à l’intérieur de chaque pays il n’y a pas d’entraves au libre déplacement des marchandises, des hommes et du capital.On peut objecter que la mobilité du travail n’est pas aussi forte que cela.Quant au capital il est en effet très mobile sur le plan national.A l’échelle internationale si les marchandises circulent librement il n’en va pas de même des hommes et du capital, considérés par Ricardo comme immobiles d’un pays à l’autre.Cette hypothèse est peu plausible dans le cadre de la mondialisation des économies actuelles.

� On échange en fonction des dotations factorielles de chaque pays

Trois économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS) vont renouveler la théorie du commerce interna-tional. Pour eux ce sont les dotations en facteurs de production (terre, capital et travail) qui expliquent la spécialisation. Si un pays est bien pourvu en terre, il se spécialisera dans la production de biens nécessitant ce facteur en abondance. S’il dispose de capital ou d’une main d’œuvre en abondance, il exportera des biens qui exigent ces facteurs de production.

Dotation factorielle et spécialisation sectorielle

« Compte tenu des avantages comparatifs des pays du Nord (abondance de capital physique et humain notamment) et de ceux du Sud (main d’œuvre abondante et donc peu coûteuse), un mouvement de spécialisation sectorielle s’opère naturellement entre les deux zones, le Nord est incité à produire des biens à haut contenu technologique et à les exporter vers le Sud qui fabrique des biens basi-ques exportés ensuite vers le Nord. En effet, la baisse des prix internationaux des biens intensifs en main-d’œuvre peu qualifiée, suite à l’insertion du Sud dans le commerce mondial, conduit nécessairement au déclin des secteurs concernés dans les pays industrialisés. Les secteurs du textile, des composants électroniques, des jouets, des meubles, etc. sont des exemples évidents de ce mécanisme. En revanche, l’ouverture du Sud offre de nouveaux débouchés aux secteurs à fort contenu technologique (aéronautique, chimie fine, automobile, etc.). Ces secteurs sont donc en expansion. Des transferts de main-d’œuvre doivent s’opérer entre les secteurs en déclin et ceux en expansion. En théorie, ce qui est perdu d’un côté est gagné de l’autre. L’effet net de richesse ou le gain net de l’échange est même positif. »

Jean-Marie Cardebat, « le libre-échange est-il inégalitaire ?»

� La nouvelle théorie du commerce international

La théorie traditionnelle est inopérante pour expliquer les caractéristiques actuelles du commerce international : Paul Krugman dans les années 1980 met en évidence que le commerce international est un commerce intrabranche c’est à dire un commerce portant sur des échanges croisés de produits similaires appartenant à une même branche : les pays s’achètent et se vendent des produits semblables. (on exporte des Peugeot et on importe des Fiat ou des Ford).

� Document 8� Document 8

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Séquence 7-SE01 194

C’est aussi un commerce qui se fait entre nations développées, donc comparables dans leurs structures de production. Leurs dotations en facteurs de production sont donc semblables.

Enfin c’est un commerce intrafirmes et non entre nations : le plus souvent ce sont les filiales de firmes multinationales qui commercent entre elles et qui animent le commerce mondial.

La nouvelle théorie abandonne l’hypothèse de concurrence pure et parfaite, et postule que la concur-rence est imparfaite avec des oligopoles jouant sur la différenciation des produits, et qu’il existe des économies d’échelle.

Krugman parle d’un processus de « rétroaction positive » pour expliquer l’avantage comparatif d’une branche. Il existe des effets d’apprentissage et des économies d’échelle obtenues par la taille des marchés qui renforcent les avantages d’une branche.

Les avantages comparatifs sont plutôt une conséquence qu’une cause de l’échange international, selon P. Krugman.

� Document 9

Marc Montoussé, Théories éconimques, Bréal 2002.

www.editions-breal.fr

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Séquence 7-SE01 195

� Document 10

Questions

� Quels sont les trois avantages du commerce international ?� Pourquoi les échanges sont-ils à l’origine de la spécialisation ?

C Un cadre institutionnel et technique qui a été favorable à la libéralisation des échanges

De nombreuses institutions internationales ont été à l’origine du processus d’internationalisation des échanges et elles ont posé les règles de son fonctionnement : on parle d’instances de régulation de la mondialisation ; parmi celles-ci nous pouvons citer l’OMC, le FMI et la Banque mondiale.

� Du GATT à l’OMCLe GATT fut un accord signé par 23 pays en 1947 en faveur du libre-échange ; il se proposait de réduire les droits de douane et d’établir un code de bonne conduite entre les participants.

Huit cycles de négociation se sont engagés de 1947 à 1994, qui aboutirent à la réduction des droits de douane en moyenne de 40 % à moins de 5 % aujourd’hui.

L’OMC (Organisation mondiale du commerce) remplace le GATT en 1995.

123 pays ont signé cet accord en 1994 à Marrakech.

Ses compétences se sont élargies : il ne s’agit plus de réglementer le commerce des marchandises mais aussi les échanges de services et la question des droits de propriété intellectuelle.

Au sein de l’OMC il existe une instance de régulation des conflits entre pays : l’ORD (organe de règle-ment des différends) dotée de moyens de sanctions.

Le nombre de conflits est croissant : 156 enquêtes anti-dumping en 1995, et 360 en 1999 (le dumping est une pratique consistant à vendre à un prix inférieur à son coût de production, ce qui est interdit par les règles de concurrence). De même, la mise en place de droits compensateurs est passée de 10 à 42 (les pays qui se sentent victimes d’une concurrence déloyale mettent en place un droit de douane pour compenser la perte qu’ils subissent, ce qui est interdit par l’OMC).

Exercice 4 Exercice 4

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Séquence 7-SE01 196

Au sein de l’OMC les différends sont nombreux et portent sur les subventions à l’agriculture dans les pays développés (la PAC en Europe mais aussi la politique agricole aux USA), sur les problèmes écologiques (engagement ou non dans le protocole de Kyoto), et sur la propriété intellectuelle.

L’OMC n’a pas réussi à Seattle à résoudre ses problèmes car chaque pays essaie de protéger ses intérêts menacés.

Elle a du mal à asseoir son autorité ; elle est à la fois juge de paix, chargée de faire prévaloir la règle de droit entre états membres, et elle est poussée à établir des règles sous la pression des états.

On critique son manque de transparence dans les décisions et son objectivité :

L’OMC en cherchant à promouvoir le libre-échange n’est pas une institution neutre : la prise en compte des « valeurs supérieures du développement, de l’environnement et de la santé » peuvent être en contradiction avec cette ouverture internationale.

� Document 11

Questions

� Quelles sont les fonctions de l’OMC ?

� Quelle est la grande nouveauté par rapport au GATT ?

� Comment a évolué le nombre moyen annuel de différends soumis à l’OMC depuis sa création ?

� En quoi l’OMC constitue-t-elle un contre-pouvoir face à l’in-fluence des grands pays ?

Exercice 5Exercice 5

Patrick Messerlin, « Quels rôles pour l’OMC ? » Le commerce mondial, Cahiers français n°299,

La Documentation française, novembre-décembre 2000.

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Séquence 7-SE01 197

� Document 12

Questions

� En quoi l’OMC favorise-t-elle une plus grande égalité entre les États dans les questions commerciales selon son directeur ?

� Quels contre-arguments peut-on trouver à cette thèse ?

� En quoi l’organisation juridique de l’OMC pourrait-elle préfigurer une meilleure régulation de la mondialisation ?

� Quelles sont les limites à l’efficacité de cette régulation par des organismes internationaux ?

� Le FMI et la Banque mondiale

Le FMI assure le fonctionnement du SMI (système monétaire international) et la coopération entre états.Il fournit des crédits aux pays qui connaissent des déficits extérieurs et, en contrepartie, il prescrit des politiques économiques libérales.

La Banque mondiale dépendante de l’ONU est une institution qui accorde des prêts pour des projets de développement dans les pays du tiers monde.

FMI- BANQUE MONDIALE – OMC sont les trois piliers du libre échange mondial.

(« l’axe du mal » pour les militants de l’antimondialisation !!)

Exercice 6Exercice 6

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Séquence 7-SE01 198

� Document 13

Questions

� Que signifie « rééchelonner » la dette d’un pays ?� Quel rôle initial avait le FMI ? La Banque mondiale ?� Montrez que le rôle de ces deux institutions s’est fortement rapproché depuis les années 1980.� Quelle critique est faite ici au rôle de ces institutions ?

� La révolution technologique en cours…La mondialisation profite des nouvelles technologies qui révolutionnent les échanges dans les télécom-munications, dans les transmissions (câbles et satellites) et par l’extension d’Internet.La circulation de l’information aux quatre coins de la planète ferait de chaque téléspectateur ou auditeur un membre du « village planétaire », selon la formule de Mc Luhan.

D La croissance est-elle favorisée par le libre-échange ou par le protectionnisme ?

� L’expérience des NPI d’Asie :une stratégie de « remontée de filière » et de promotion des exportations

Nous assistons à une industrialisation rapide depuis 20 à 30 ans où émergent les pays suivants :

Corée, Taîwan, Singapour, Hongkong, Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Brésil, Mexique, Argentine, Chili et depuis les années 1980-1990 : la Chine et l’Inde.

Si nous regardons l’expérience particulière des NPI leur stratégie de développement a pour but de remplacer les exportations traditionnelles par de nouvelles en faisant jouer les avantages comparatifs de ressources naturelles, de main d’œuvre ou d’espace.

Ces politiques consistent à utiliser, dans un premier temps, l’avantage que représente une main d’œuvre à bon marché, et « disciplinée » afin de gagner des parts de marché à l’exportation sur des produits à faible valeur ajoutée (textile par exemple).

Puis, dans un second temps, à entreprendre une « remontée de filière » c’est-à-dire à passer de la production de biens de consommation à celle de biens intermédiaires et de machines.

Exercice 7Exercice 7

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Séquence 7-SE01 199

Ainsi, en 1958, la Corée du Sud produit des articles de confection avec des fils et du tissu importés. Puis elle a fabriqué ses tissus avec des fils importés et les a exportés. A la fin des années soixante, elle produit ses produits chimiques de base et les transforme en fibres textiles ; dans les années soixante-dix, elle fabrique ses machines puis les exporte. Enfin, dans les années quatre-vingts elle exporte des usines « clés en main » (vente des machines, des technologies, mise en place de l’usine et formation de la main d’œuvre), profitant ainsi du développement de ses voisins (Malaisie, Thaïlande) qui sont au début de la filière.Même politique pour passer de sidérurgie à construction navale ou d’assemblage électronique à mise au point électronique.Il est à noter que cette stratégie ne peut réussir que si les salaires restent bas afin de dégager l’épargne suffisante à la « remontée de filière ».L’Etat est intervenu pour coordonner et favoriser l’industrialisation (infrastructures, scolarité, contrôle et affectation des aides, protectionnisme) et une politique scolaire active, pour obtenir une main d’oeuvre qualifiée et une baisse de la fécondité grâce à l’éducation des femmes.

Les résultats obtenus

� des économies très extraverties :Le degré d’ouverture varie de 47,6 % pour la Chine à 222,4 % pour la Malaisie.Le % des exportations /PIB varie de 25,3 % en Chine à 110,3 % en Malaisie.

� une forte croissance depuis 25 ans, qui rapproche du développement.

Progrès en termes de développement Exemple de la Corée du Sud

Amélioration du niveau de vie et réduction des iné-galités sociales

Pauvres = 40% en 1965, réduction de 10 %.

Augmentation de l’espérance de vie De 47 ans à 71 ans

Taux d’alphabétisation élevé 97 % en 1995

L’agriculture réduit sa part dans le PNB au profit de l’industrie et des services.

Agriculture = 38% du PNB en 1961, passe à moins de 10 % en 1995.

Régression du chômage Moins de 3 % de la population active

La crise de 1997 a interrompu le miracle asiatique.Ces économies étant très extraverties, tout ralentissement dans la conjoncture mondiale les affecte.Elles sont aussi dépendantes des flux de capitaux internationaux qui peuvent à tout moment se déplacer vers d’autres pays lorsque les espérances de profits menacent la rentabilité des capitaux investis.

� Document 14 : L’émergence des NPI d’AsieExercice 8Exercice 8

Jacques ADDA, La mondialisation de l’économie. © Editions La Découverte

www.editionsladecouverte.frwww.collectionreperes.com

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Séquence 7-SE01 200

Questions

� Pourquoi les NPI d’Asie ont-ils mis en place une stratégie de promotion des exportations ?� Quels sont les avantages comparatifs des NPIA au moment de leur croissance ?� Quels étaient les intérêts d’une telle politique pour eux et les pays importateurs ?� En quoi cette stratégie a-t-elle favorisé la croissance dans les NPIA ?

� Ouverture et développement :lien de causalité ou simple corrélation ?

Le discours libéral met en avant la réussite des NPI pour prouver que seuls les pays qui ont accepté l’ouverture au capitaux étrangers (investissement direct étranger : IDE) et la concurrence internationale ont réussi à se rapprocher du développement ; les autres se sont enfoncés dans la pauvreté et le sous développement chronique.

� Document 15Quel lien entre croissance économique et ouverture ?

Questions

� Donnez la signification des données entourées.� Quel lien pouvez-vous constater entre ouverture, taux d’investissement et croissance ?� Comment pouvez-vous l’expliquer ?

Nous pouvons constater avec ce document que les pays qui ont un taux d’ouverture élevé ont aussi un taux de croissance et un taux d’investissement élevés : d’où une forte corrélation : l’ouverture favori-serait bien la croissance des pays.

De sérieuses objections peuvent être formulées.

� Les données statistiques sont discutables :

Le CEPI (centre d’études prospectives et d’informations internationales) souligne que les pays les plus ouverts n’ont pas convergé davantage que les pays moins ouverts, vers les pays développés.

On constate même un creusement des écarts :Sur une base 100 = PIB mondial par habitant, en 1980, les pays à bas revenus se situaient à l’indice 13,1. Ils sont à l’indice 8 en 2000.

De même les pays à revenus moyens sont passés de l’indice 82,9 à 38, pour la même période.

Alors que les pays à hauts revenus passaient de 406,5 à 535.

Exercice 9Exercice 9

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Séquence 7-SE01 201

Seuls les pays d’Asie de l’Est et du Pacifique ont vu leur indice passer de 14,6 à 21.

Les pays qui sont plus performants que d’autres peuvent l’être pour des raisons autres que l’ouverture.

L’état des infrastructures, l’environnement socioculturel, le niveau de qualification et d’éducation de la main-d’œuvre peuvent être des facteurs tout aussi favorables.

� Document 16

« Il ne suffit donc pas de faire le constat statistique que les inégalités mondiales (au sein de la population mondiale) ont reculé, ni d’observer que les inégalités internationales (entre pays) se réduisent. En effet, simultanément, les inégalités internes aux différents pays se sont en moyenne accrues et, surtout, la réduc-tion des inégalités internationales (phénomène qualifié habituellement de rattrapage) se justifie essentiellement par le décollage économique de certains pays (économies émergentes d’Asie). Il faut donc admettre que les inégalités internationales, si on neutralise ces cas relativement rares, se sont plutôt renforcées et que la « convergence n’a finalement concerné que très peu de pays ». D’autres travaux […] montrent que les pays qui ont le plus convergé ne sont pas nécessairement les plus ouverts. Les degrés et les marges d’ouverture ne permettent guère de discriminer entre les pays qui ont rejoint les PDEM, en termes de niveau de vie, et ceux qui s’en sont éloignés. Ces résultats sont confirmés par d’autres sources qui conditionnent les bénéfices de l’ouverture et la propension au rattrapage au niveau de développement – et donc au degré de maturité – atteint par les économies. […] Le succès de la libéralisation commerciale passe donc aussi, et sans doute d’abord, par des actions d’envergure sur les structures de production et la qualité des institutions. Un système commercial (acteurs, marchés et institutions) performant est celui qui forme un ensemble harmonieux avec les enchaînements économiques, les processus techniques et les systèmes de valeurs qui caractérisent chaque nation, toutes choses qui confèrent au développement sa véritable signification. »

L. Abdelmalki, R. Sandretto, « La nouvelle géographie du commerce international»

« Pendant des siècles l’Angleterre a pratiqué la protection jusqu’à ses plus extrêmes limites, et en a obtenu de bons résultats. Puis, elle a jugé commode d’adopter le libre-échange, car elle pensait que la protection n’avait plus rien à lui offrir. Eh bien Messieurs, dans moins de deux cents ans, lorsque l’Amérique aura tiré de la protection tout ce qu’elle a à offrir, elle adoptera le libre-échange. »

Ulysse Grant, président des États-Unis de 1868 à 1876.

Questions

� Rappelez ce qu’est l’OMC.� Montrez en quoi on n’assiste pas à une réduction des inégalités mondiales.� Expliquez la phrase soulignée.� Pourquoi l’ouverture internationale ne suffit-elle pas à provoquer la croissance et le développement ?

� Sur le plan historique :

Paul Bairoch a démontré, dans son ouvrage Mythes et paradoxes de l’histoire économique, que le monde développé du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle tira son expansion de pratiques protectionnistes mais qu’il imposa le libre-échange aux pays qui allaient devenir le Tiers Monde.

L’exemple des pays d’Afrique, contraints d’accepter le libre-échange des produits agricoles, est très révélateur de cette impasse : ils doivent rivaliser avec des prix agricoles largement subventionnés par les politiques agricoles européennes (PAC) et américaines, ce qui se traduit par l’élimination massive de leurs paysans.

� Le libre-échange en question :des tendances vers un retour du protectionnisme

Qu’est-ce que le protectionnisme ?

Doctrine et politique économiques préconisant la « protection » de tout ou partie de l’économie d’un pays contre la concurrence étrangère, par des mesures étatiques.

1. Les modalités du protectionnisme

Quelles sont les principales mesures protectionnistes ?Les tarifs douaniers et les divers droits de douane, en augmentant le prix des marchandises importées, poussent les consommateurs nationaux à se reporter vers les produits du pays.Les contingentements sont des fixations autoritaires de quantités maximales importables. C’est ainsi que les voitures japonaises ne pouvaient, en France, représenter plus de 3 % du marché.On doit aussi noter l’efficacité de formes plus subtiles de protectionnisme, qui se cachent derrière des contrôles quantitatifs, des normes d’hygiène, de sécurité, de protection de l’environnement ou du consommateur, ou encore des tracasseries administratives.

Exercice 10Exercice 10

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Séquence 7-SE01 202

� Document 17

Protectionnisme tarifaire

� Protéger les activités nationales en instau-rant des droits de douanes sur les produits importés.

� Instaurer des subventions pour les produc-teurs nationaux.

Protectionnisme non tarifaire

� Continger c’est-à-dire limiter quantitative-ment des importations (ex : quotas) ou les interdire.

� Gérer les importations par des tracasseries administratives (par des formalités dissua-sives).

Mesures protectionnistes

Protectionnisme administratif

� Édiction de normes de consommation et de normes sanitaires sur les produits importés (ex : bœuf aux hormones, du point de vue français il s’agit de protéger le consommateur français, du point de vue amé-ricain, il s’agit de protectionnisme).

Questions

� Qu’est-ce qui différencie le protectionnisme tarifaire des deux autres types de protectionnisme ?� Pourquoi des subventions données aux producteurs nationaux peuvent-elles être considérées comme

des mesures protectionnistes ?

2. Les justifications au protectionnisme

� Document 18

Le grand inspirateur de la politique commerciale protectionniste pendant des décennies […] est F. List. […] Selon List, plutôt que de jouer immédiatement les règles du libre-échange, il est préférable pour un pays qui affiche un certain retard dans son développement industriel de protéger son économie, et plus spécialement son industrie, de la concurrence de ses partenaires les plus avancés, pendant une période de temps limitée. L’analyse s’appliquait évidemment en premier lieu à la situation de l’économie prussienne face à la puissante économie anglaise. L’argument de la protection des industries naissantes (infant industry), ou encore protectionnisme édu-cateur, vise à donner le temps à une industrie nationale encore jeune et faible de renforcer sa compétitivité. Ce répit lui permettra de développer ses muscles (les économies d’échelle, la technologie) sur son marché national qui sera protégé de l’ingérence de concurrents étrangers beaucoup plus forts. […]

Néanmoins, il faut souligner que List n’était pas un adversaire du libre-échange. La phase du protectionnisme éducateur devait être selon lui limitée dans le temps, jusqu’au moment où l’industrie nationale pouvait affronter la concurrence du grand large et jouer le jeu de la spécialisation dans la cour des grands. […]

Plus généralement, la résistance au libre-échange reste prégnante, car dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud les gouvernements ont du mal à accepter la dépendance économique qui est impliquée par l’acceptation des bienfaits de la spécialisation internationale. La défense de la souveraineté nationale s’accompagne mieux d’une réduction maximale des importations, qui garantit l’autonomie vis-à-vis du reste du monde, surtout lorsqu’il est considéré comme un ennemi potentiel, que de la confiance dans le « doux commerce».

C.-A. Michalet, Qu’est-ce que la mondialisation?, Éditions La Découverte, coll. «poche», 2002.

Exercice 11Exercice 11

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Séquence 7-SE01 203

F. List, économiste allemand du XIXe siècle (1789-1846), s’opposa à la théorie de Ricardo.

Pour lui, la liberté des échanges ne peut s’appliquer entre partenaires de force inégale, et peut être dangereuse pour les « pays jeunes », ceux qui démarrent leur industrialisation.

Il faut protéger par des droits de douane « l’industrie dans l’enfance ».

Ce protectionnisme doit être temporaire : lorsque la branche est apte à subir la concurrence alors le protectionnisme doit cesser.

A la fin du XIXe siècle, l’Allemagne et la plupart des pays européens ont mis en pratique cette doctrine à l’exception de la GB restée fidèle au libre-échange jusqu’à la crise de 1929.

Cette thèse est largement admise aujourd’hui puisque M. Stiglitz ancien directeur de la Banque mondiale souligne l’effet désastreux pour les PVD de l’ouverture trop précoce aux produits importés.

le protectionnisme est nécessaire pour les industries non plus dans l’enfance mais sénescentes (Théorie de N. Kaldor) ; il doit être temporaire, le temps pour ces industries de se reconvertir ou se restructurer…

il faut protéger les industries nécessaires à l’indépendance nationale du pays. Quelles sont-elles ? Les chemins de fer, le secteur de l’énergie (gaz et électricité), la sidérurgie.

Cet argument a-t-il encore du sens dans le cadre européen ?

les aides publiques dans certains secteurs clés, ciblées, peuvent les aider à conquérir des marchés… exemple d’Airbus pour contrer Boeing, mais attention L’OMC interdit ce genre de pratiques…

se protéger vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas les mêmes règles que nous (c’est-à-dire les pays développés) : les pays qui font travailler les enfants doivent subir des droits de douane, de même ceux qui portent atteinte à l’environnement (la Chine est visée mais les USA n’ont pas signé le protocole de Kyoto et polluent tout autant !!). Dès lors, doit-on édicter des normes sociales et environnementales pour gêner les pays qui enfreignent ces principes ? Est-ce du protectionnisme ?

3. Toutes les spécialisations ne sont pas gagnantes

Les pays qui se sont spécialisés dans les produits primaires à rendements décroissants et ceux qui se sont spécialisés dans des produits manufacturés à rendements croissants n’ont pas eu les mêmes gains dans l’échange.

La DIT (division internationale du travail) ne bénéficie donc pas à tous puisque les pays qui ont fait les choix de spécialisation dans les produits primaires sont aujourd’hui sous-développés.

D’autre part, si la spécialisation est trop dépendante des cours des marchés mondiaux, comme le sont les prix des matières premières, les pays peuvent être victimes de la dégradation des termes de l’échange.

� Document 19

« Les travaux sur la spécialisation internationale parviennent à un même constat commun : les pays les plus dynamiques apparaissent comme étant ceux qui sont spécialisés dans les produits dont la demande mondiale progresse le plus rapidement. Les pays d’Asie orientale et du Sud se trouvent dans une cette situation. Ils ont avantageusement amélioré leur potentiel d’échanges dans les produits à forte demande (textile, électronique, chantiers navals, etc.) et se sont désengagés des produits en régression […]. Inversement, la spécialisation d’autres pays du Sud apparaît comme non pertinente au regard de l’évolution de la demande mondiale. C’est le cas, en particulier, de l’Afrique et d’une grande partie de l’Amérique latine qui présentent des avantages dans les produits dont la demande stagne, voire régresse […]. La spécialisation des pays anciennement industrialisés est particuliè-rement significative de la dérive actuelle de la division internationale du travail. En effet, ils reculent dans les produits les plus dynamiques comme l’électronique qu’ils abandonnent aux pays émergents. En revanche, ils renforcent leurs avantages dans les produits à haute teneur en innovation et à forte valeur ajoutée (mécanique, chimie, pharmacie, aéronautique, etc.) qui restent hors d’atteinte non seulement des économies dynamiques, mais aussi a fortiori hors de portée de la majorité des PED. Par conséquent, si un pays est spécialisé dans un produit pour lequel la demande mondiale est en diminution, il a intérêt à changer de spécialisation, par exemple grâce à une intervention active de l’État. »

Lahsen Abdelmalki et René Sandretto, « Les effets contrastés de la libéralisation des échanges ».

Autre argumentAutre argument

Argumentde l’indépendance

Argumentde l’indépendance

Argumentcommercial

Argumentcommercial

Argument de la concurrence

déloyale

Argument de la concurrence

déloyale

Exercice 12Exercice 12

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Séquence 7-SE01 204

Questions

� Quelle critique ce texte apporte-t-il à la théorie de l’avantage comparatif ?

� Quel autre type de critère peut-on mettre en avant pour préférer une spécialisation à une autre ?

� Que peut-on a priori penser de la spécialisation actuelle des pays les plus développés (les pays « anciennement industrialisés ») selon les auteurs de ce texte ?

� Dans quel cas un pays spécialisé a-t-il intérêt à changer de spécialisation ? Illustrez la phrase soulignée.

4. La question de la dégradation ou non des termes de l’échange

Les termes de l’échange représentent le pouvoir d’achat des exportations d’un pays en termes d’importations.

L’indice des termes de l’échange le plus courant mesure le rapport entre les prix des expor-tations et les prix des importations.

Indice des termes de l’échange (TDE)= indice des prix des exportations/indice des prix des importations × 100

Une augmentation de cet indice correspond à une amélioration des termes de l’échange : par exem-ple, un pays vend plus cher ses exportations pour un prix à l’importation constant. Inversement, une diminution de l’indice correspond à une dégradation des termes de l’échange.

� Document 20Exercice 13Exercice 13

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Séquence 7-SE01 205

Questions

� Calculez : reprenons l’exemple d’un pays fictif qui n’exporterait qu’un seul bien (bien A) dont le prix resterait inchangé (100 euros) et qui n’importerait qu’un seul bien (bien B) dont le prix passerait de 100 à 111 euros. Comment ont évolué ses termes de l’échange ?

� Calculez : une détérioriation des termes de l’échange est-elle toujours un phénomène négatif pour un pays ? Justifiez votre réponse à l’aide d’un exemple.

� Calculez : si le prix à l’exportation des ordinateurs d’un pays baisse, alors que le prix à l’importation du riz qu’il importe reste stable, y a-t-il détérioration des termes de l’échange pour ce pays ? Si oui, est-ce forcément néfaste pour l’économie de ce pays ?

� Document 21

Questions

� Illustrez à l’aide d’un exemple ce que sont les termes de l’échange.� Qu’appelle-t-on la dégradation des termes de l’échange ? Illustrez votre réponse par un

exemple.� Quelle différence faites-vous entre exportations en valeur et en volume ?� Mesurez l’évolution des termes de l’échange des économies en développement de 1980 à

2004.� Comment ont évolué les exportations en valeur et en volume des PED de 1980 à 2004 ?� Que peut-on conclure de ces différents résultats ?

Conclusion : Les économistes « tiers mondistes » ont souvent fait de cette question de la dégradation des termes de l’échange des pays en voie de développement un argument central prouvant que le tiers monde est « exploité » et victime des pays développés. Il faut être plus nuancé dans la mesure où certains pays selon leurs spécialisations (gagnantes) ne subissent pas une dégradation des TDE et d’autres (spécialisations perdantes) la subissent…

Question : effectuez le travail de synthèse demandé ci-dessous.

Travail de synthèse : Comparaison des avantages/inconvénients du libre-échange et du protection-nisme, sous forme d’un tableau.

Exercice 13 bisExercice 13 bis

Exercice 14Exercice 14

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Séquence 7-SE01 206

Les stratégies internationales des entreprises

Introduction

La mondialisation économique est l’un des faits majeurs du monde économique contemporain.

Louangée par les uns, contestée par d’autres, elle se trouve au cœur du débat politique et économique.

Les manifestations antimondialisation se produisent à chaque rendez-vous des grandes organisations internationales comme l’OMC et le FMI.

Il est vrai que jamais dans l’histoire du monde la circulation des biens, des services et des capitaux ainsi que l’expansion internationale des entreprises n’ont atteint un niveau aussi élevé.

Les firmes transnationales (FTN) ou firmes multinationales (FMN) sont les actrices principales de cette mondialisation.

Leurs activités ne sont pas sans effet sur le fonctionnement des économies nationales et sur le commerce mondial : exemple des délocalisations vers l’Europe de l’Est ou vers la Chine…

Leur impact sur les pays du Tiers Monde est aussi source de questionnement.

A Le développement des firmes multinationales

Une FMN est une entreprise qui fabrique la totalité ou une partie d’un produit à l’étranger par le biais d’une filiale. Une firme devient multinationale quand elle implante une unité de production à l’étranger.

La seule ouverture d’une succursale ou d’un point de vente à l’étranger ne constitue pas une déloca-lisation ou une multinationalisation.

Une filiale est une société dont le capital est détenu (au moins à 10 %) par une autre société (en France il faut détenir 20 % du capital pour être classé IDE).

En 2004 on dénombrait environ 70 000 FMN disposant de 690 000 filiales à l’étranger ce qui donne en moyenne 9,86 filiales par FMN et employant environ 57 millions de salariés (source : CNUCED 2005).

Elles représentaient en 2004 9,1 % du PIB mondial.

Sur les 100 plus grandes FMN, 56 sont européennes et 31 d’Amérique du Nord.

NBNB

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Séquence 7-SE01 207

� Document 22

Firme multinationale ou transnationale ?Le terme « firme multinationale » (FMN) insiste sur une logique de production qui varie en fonction de ses lieux d’implantation. L’entreprise doit adapter sa production aux exigences de chacun. Elle est donc « multi-nationale ».

Elle peut aussi adopter une stratégie mondiale en ne différenciant pas son produit : elle considère le monde comme son champ d’activité global. Elle est donc « transnationale » car elle se situe « au-dessus » des nations. Par exemple, la nationalité d’une firme dont le siège social se trouve au Japon est officiellement japonaise. Si elle réalise sa production dans 15 pays, quelle est sa nationalité réelle ?

À noter : le vocabulaire courant emploie indifféremment les termes « transnationale » et « multinatio-nale».

Questions

� Qu’est-ce qu’une firme transnationale ?� Quelle différence existe-t-il entre un investissement direct à l’étanger et un investissement

de portefeuille ?� Pourquoi est-il de plus en plus difficile de donner une nationalité à une firme ?

� FMN et investissements directs à l’étranger (IDE)C’est en investissant à l’étranger qu’une firme devient multinationale.Les IDE sont des investissements au moyen desquels une entreprise crée une filiale à l’étranger ou prend le contrôle d’une société étrangère en acquérant au moins 10 % de son capital.Depuis les années 1980, les flux annuels se sont amplifiés et le volume des IDE en % du PIB mondial est passé de 5,8 % en 1980 à 23 % en 2003 (document ci-dessous).Les pays développés sont à la fois les principaux émetteurs et récepteurs des IDE.Les pays d’Europe occidentale jouent un rôle important : ils sont à la source de 62 % des flux d’IDE dans le monde entre 1990 et 2001, contre 18 % pour les USA.Les USA sont le premier émetteur d’IDE devant le RU, l’Allemagne et la France.Ils sont aussi le premier récepteur.Pour les pays en développement, les IDE constituent une part importante des fonds qu’ils reçoivent mais ils sont concentrés dans certaines zones : Chine, Asie du Sud-Est, et Amérique latine.

� Document 23

Exercice 15Exercice 15

Exercice 16Exercice 16

«

«

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Séquence 7-SE01 208

Questions

� Rédigez une phrase présentant les informations apportées par les nombres entourés.� Calculez l’évolution du stock d’IDE mondial entre 1980 et 2003.� Calculez l’évolution de la part du stock d’IDE mondial dans le PIB mondial entre 1980 et

2003.� Quelles informations peut-on tirer de ce document ?

� Document 24

Questions (suite)

� Rédigez une phrase présentant les informations apportées par les nombres entourés.� Existe-t-il un lien entre le classement des pays en termes d’IDE entrants dans le pays, et le

classement des pays en termes d’IDE sortants ?� Existe-t-il un lien entre le classement des pays en terme de ratio stock d'IDE entrant/PIB, et

le classement des pays en termes de ratio stock d'IDE sortant/PIB ?

� Pourquoi l’explosion des IDE ?

Cette croissance des IDE s’explique par un contexte favorable et par la formation ou la consolidation d’oligopoles à l’échelle internationale.

� Tous les pays ont adopté une législation très favorable aux IDE.La CNUCED évalue entre 1991 et 2000 à plus de 1000 les modifications apportées aux régimes nationaux.Il s’agit pour chaque pays de bénéficier des investissements des FMN porteurs d’emploi, de recherche et développement et donc de croissance.Les FMN sont en position de force pour s’implanter là où les coûts sont les plus favorables.

� La multiplication des fusions acquisitions (FA) entre firmes des pays développés explique la poussée des IDE.On distingue différents types de fusions-acquisitions (FA) en fonction des motifs qui les justifient. On distingue les opérations dont le but économique est l’intégration verticale, celles qui visent l’intégration horizontale et celles qui conduisent à des conglomérats visant une simple logique de portefeuille.Lorsque les motifs sont essentiellement stratégiques et/ou productifs on parle de :– Concentration horizontale (rachat de concurrents sur le même marché).– Concentration verticale (rachat de clients et/ou de fournisseurs).

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Séquence 7-SE01 209

Conglomérats : Les groupes d’entreprises qui se forment sur la base de considérations financières sont souvent dénommés « conglomérats » (i.e. agglomération d’activités pas forcément cohérentes d’un point de vue productif). L’une des principales raisons d’être des conglomérats est la diversification : en se diversifiant dans des activités différemment affectées par la conjoncture économique, les groupes financiers réduisent la variabilité de leurs performances.

� Document 25Exercice 17Exercice 17

Questions

� En quoi une organisation horizontale se distingue-t-elle d’une organisation verticale ?� En quoi la DIPP peut-elle correspondre à une recherche d’avantages comparatifs de la part

des firmes ?� La décomposition du processus de production de l’Airbus A380 confirme-t-elle votre

analyse ?

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Séquence 7-SE01 210

B Les objectifs stratégiques des FMN

� Les quatre grandes étapes de l’évolution stratégique des FMN

� Les FMN à stratégie d’approvisionnement (dès le XVIe siècle jusqu’à nos jours) :Il s’agit d’assurer l’approvisionnement des pays développés en matières premières énergétiques (pétrole) et agricoles.

� Les FMN à stratégie de marché (début XXe jusqu’aux années 1960) :La stratégie consiste à implanter des filiales à l’étranger (filiales-relais) pour produire des biens que les pays développés produisaient jusque là (exemples de l’agroalimentaire, de la sidérurgie, de l’automobile).

� Les FMN à stratégie de rationalisation de la production (années 1960-1980) cherchent à délocaliser leur production et mettent en place des filiales-ateliers. La production est segmentée et chacune des filiales implantée dans différents pays réalise un partie de la production ; on parle de D.I.P.P.Notion de Décomposition Internationale des Processus de Production (DIPP) : une firme automobile qui délocalise en Asie du SE la production de boîtes de vitesses, et qui maintient une autre partie de la production en Europe, agit selon le principe de DIPP : le processus de production se déroule dans plusieurs pays. Autres exemples : textile, articles de sport, électronique.

� Les FMN à stratégie globale (depuis les années 1980) :Avec la globalisation qui est en cours les FMN cherchent à constituer de grands groupes réunissant des sociétés industrielles, commerciales et financières.Elles utilisent les stratégies précédentes selon les opportunités de coûts, de marché, de nouveautés technologiques et de gains financiers.Elles multiplient les accords de coopération en créant des filiales communes : les joint venture sont des exemples de filiales communes et de coopérations entre entreprises.

� Document 26

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Séquence 7-SE01 211

� S’internationaliser pour gagner en compétitivité

Pour une FMN les déterminants de la multinationalisation sont les suivants :

a) Réduire le risque : être présent sur le marché mondial permet de bénéficier des différences de goûts, de conjonctures entre les pays, et de contrer la concurrence.

b) Être plus efficient : Les FMN sont contraintes par leurs actionnaires d’être plus efficaces et de dégager plus de profits. Il s’en suit un développement sur une plus grande échelle (économies d’échelle) et le souci de réduire les coûts salariaux et fiscaux.

c) Être plus compétitif : les FMN, par leurs caractéristiques, sont supérieures aux autres entreprises en termes de productivité et de recherche développement.

Le choix de l’implantation des filiales des FMN va dépendre de la compétitivité recherchée : compé-titivité prix ou compétitivité hors-prix.

� Document 27

Compétivité : capacité pour une entreprise à maintenir ou accroître ses parts sur le marché domestique (compéti-tivité interne) et sur les marchés extérieurs (compétitivité externe). Elle peut prendre deux grandes formes :

Compétivité-prix : compétition entre les entreprises qui porte sur des produits homogènes dont la seule variable est le prix.

– La compétitivité-prix d’une entreprise dépend de ses coûts de production et de la marge (profits) réalisée par l’entreprise.

• Exemple : les produits chinois connais-sent une compétitivité-prix importante.

La compétivité-produit (ou compétitivité structurelle, ou hors-prix) :

Se rapporte aux caractéristiques du produit mis en vente. Dans ce cas, il y a hétérogénéité des produits sur un même marché.

– La compétitivité-produit dépend entre autres des performances du produit, de sa fiabilité, de son image de marque et du service après-vente.

• Exemple : les produits allemands, réputés pour leur fiabilité, connaissent une compétitivité structurelle importante.

Questions

� Différenciez les différents types de compétitivité existants.

� En quoi l’implantation à l’étranger pour une entreprise peut-elle être source de gains en termes de compétitivité-prix ?

� En quoi l’implantation à l’étranger pour une entreprise peut-elle être source de gains en termes de compétitivité-prix ?

C Quels sont les effets de la puissance économique des multinationales ?

� Effets sur l’emploi : le problème des délocalisations

Au sens strict, est un transfert d’activités économiques d’un pays vers un autre pays.

Au sens large, une délocalisation comprend la substitution d’activités c’est à dire le choix de faire ailleurs ce qu’on pourrait faire dans le pays ; dans ce cas, la délocalisation n’implique pas le transfert d’une activité déjà existante.

Exercice 18Exercice 18

Une délocalisationUne délocalisation

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Séquence 7-SE01 212

Le débat délocalisation / emploi

� Le rapport ARTHUIS (1993) s'est interrogé sur les effets des délocalisations françaises vers les pays à bas salaires en termes d'emplois. Selon ce rapport, ce mouvement aurait coûté à la France plusieurs milliers d'emplois.

Il existe cependant des arguments pour montrer que les délocalisations vers les pays à bas salaires ne sont que faiblement responsables du chômage :� La délocalisation vers les pays du Sud ne représente qu'une faible part des IDE : c'est un phénomène

marginal.

� Les délocalisations permettent souvent à certaines activités de survivre en France (DIPP).

� Les délocalisations vers les pays du Sud concernent surtout les industries déclinantes. On conserve les secteurs dynamiques en France (nouvelle économie).

� Les pays qui délocalisent le plus sont ceux qui ont les taux de chômage les plus faibles (USA).

� Le chômage en France est dû à d'autres facteurs (faiblesse des investissements, problème de quali-fication de la main d’œuvre, flexibilité du marché du travail, etc ….)

Il faut avoir une approche dynamique pour mesurer l’effet sur l’emploi et sur les revenus des déloca-lisations.

� Document 28

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Séquence 7-SE01 213

Commentaire :

On constate de faibles destructions d’emplois dues aux délocalisations : 95 000 emplois sur la période 1995-2001 dont la moitié vers les pays à bas salaires.

Plus d’emplois ont été délocalisés vers les pays développés…

Enfin il faut prendre en compte les créations d’emplois dues à l’accueil d’IDE : en France, pour l’année 2005, 30 146 emplois ont été créés grâce aux IDE réalisés en France.

Si les délocalisations d’entreprises vers les pays du Sud, qui font le plus souvent l’actualité, peuvent engen-drer des destructions d’emplois dans les PDEM, ces délocalisations créent aussi des emplois indirects et permettent à certaines entreprises de gagner en compétitivité, ce qui engendre une hausse de leurs ventes et, à terme, des créations d’emplois dans les pays d’origine. On serait donc là en présence d’un phénomène de « destruction créatrice » en termes d’emplois, dont le solde serait potentiellement positif.

� Les effets sur le commerce mondial

� Du fait de l’importance des FTN, le commerce international change de nature.

Une fraction de l’ordre du 1/3 du commerce mondial est un commerce intrafirme c’est à dire s’effectuant au sein d’un réseau constitué de relations de filiales à filiales ou entre maison mère et filiales.

Aux USA, les échanges intrafirmes entre FTN représentent 25 % des exportations et 21 % des impor-tations USA.

Ce commerce est aussi appelé commerce captif

� Les FTN orientent le commerce mondial et modifient la DIT (division internationale du travail). Par leurs actions, elles créent des flux nouveaux :

– selon qu’elles décident d’établir une filiale atelier dans tel ou tel pays : il s’ensuit un flux d’exporta-tions et d’importations ;

– selon qu’elles décident d’établir une filiale relais qui produira localement ce qui était auparavant importé : il s’ensuit un flux d’exportations et d’importations de nature différente.

Les FTN modèlent la DIT car en délocalisant leurs productions là où leurs intérêts les guident elles décident de ce qui sera produit, par qui, pour qui et sur quel territoire.

� Les effets sur les politiques nationales des États

Par leur puissance, les FMN ont les moyens d’influencer les États et les institutions internationales (OMC, Banque mondiale et Commission européenne à Bruxelles) :

Elles peuvent, en faisant du lobbying, faire édicter des règles (cf accord de l’AMI voulu par l’OCDE et l’OMC et qui échoua du fait de la mobilisation des mouvements antimondialisation) ou passer des alliances (cartels) licites ou illicites entre elles afin de se protéger et d’éviter une guerre commerciale nuisible à leurs intérêts.

Les États déploient des efforts pour attirer l’investissement international et contribuer au développement de régions en difficultés (exemple de Toyota à Valenciennes), sous forme de subventions, d’exonérations fiscales, voire en mettant en place des zones franches.

Enfin, les États ont de plus en plus de mal à défendre leur système social et leur fonction de protection sociale (cas des États européens.) :– Comment lutter contre les pays à bas salaires, sans sécurité sociale ?– Comment se protéger des importations de biens fabriqués par des enfants ?– Faut-il mettre en place une clause sociale et éthique ?

Cependant les États ne sont pas démunis ; il leur reste des moyens :Les arguments de perte de vitesse des Etats n’ont plus raison d’être dès lors qu’on élargit la définition des États. En effet, avec la régionalisation (UE), les Etats regagnent des marges de manœuvre devant les FMN. :

� L'État (et maintenant les organisations régionales comme l'UE) établit un environnement légal (ensem-ble de lois) qui attire plus ou moins les investissements internationaux.

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Séquence 7-SE01 214

� L'État joue un rôle d'assureur : il assure les entreprises qui prennent des risques sur des marchés difficiles à l'étranger (COFACE, CFCE).

� L'État s'investit dans les conquêtes des marchés extérieurs à chaque rencontre politique ou diploma-tique, il amène des entrepreneurs français avec lui dans le but de développer des parts de marché pour les entreprises françaises. C'est la diplomatie économique (observons le comportement des pays européens et américains en Chine, en URSS et dans tous les pays émergents…).

� L'État joue un rôle croissant dans la prospective économique.

Les États coordonnent les informations indispensables aux entreprises pour assurer leur développement futur (publications de statistiques, prévisions de croissance, inflation, taux d'intérêts).

Un exemple : Le MITI au Japon.

Il est excessif de dire que les États ont disparu face à la mondialisation.

D Quelle régulation face à la mondialisation ?

� De nombreux conflits entre pays développés et pays en voie de développement mettent en jeu l’activité des FMN.

� Exemple de la propriété intellectuelle.Un des enjeux du commerce mondial actuel est la propriété intellectuelle des brevets, des inventions. Celle-ci est un moyen de garantir la production et les revenus des FTN qui ont fait les dépenses de recherche-développement et pour les PVD la copie et le piratage sont des moyens de figurer dans le commerce mondial.

� Exemple des médicaments génériques que des FMN dans des PVD pourraient fabriquer si les FTN de l’industrie pharmaceutique des pays développés ne s’y opposaient farouchement (cf. conflit avec l’Afrique du Sud à propos de la fabrication de médicaments contre le sida).

� Exemple de la clause sociale : les pays développés en invoquant cette clause sociale cherchent-ils à faire du protectionnisme ? Les PVD sont contre cette clause sociale puisque ce sont leurs avantages comparatifs (bas salaires et absence de protection sociale) que l’on remet en cause.

� Les instances internationales peuvent-elles limiter le pouvoir des FMN ?

Les FMN ont intérêt à déterminer elles-mêmes les règles de fonctionnement du commerce interna-tional, car ces règles peuvent réduire potentiellement leurs marges de manœuvre ; en déterminant elles-mêmes, au moins indirectement, ces règles, elles peuvent alors faire en sorte que ces dernières n’entravent pas leurs intérêts.

Ce pouvoir peut s’exercer au détriment des États ou des grandes institutions internationales de régu-lation, telles que l’OMC, qui en principe sont les seules habilitées à pouvoir édicter ce type de règles. Cela risque d’avoir pour conséquence de remettre en question les processus démocratiques, car les FMN n’ont pas été « élues » par le peuple, au contraire des gouvernements ; par conséquent, elles portent leur intérêt particulier, et non l’intérêt général. De même, l’objectif des FMN étant de réaliser des profits, elles peuvent chercher, par la mise en place de ces règles, à réduire la concurrence, et donc à poser les conditions de la mise en place de prix plus élevés que ceux qui existeraient en situation de concurrence, ce qui, à terme, réduira le bien-être des consommateurs.

Exemple de Microsoft accusé d’abus de position dominante…

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Séquence 7-SE01 215

Mondialisation, évolutions sociales et culturelles, et régulation

A La mondialisation conduit-elle à une uniformisation des cultures ?

� Que signifie le concept de mondialisation ?

Il existe des définitions innombrables du terme mondialisation : c’est un concept polysémique et une certaine confusion règne sur les termes en usage : mondialisation, globalisation, internationalisation.

Pour essayer d’y voir plus clair on dira que :

L’internationalisation, c’est le développement des échanges internationaux, et la mise en place d’une division internationale du travail (DIT) ; les frontières nationales sont préservées et les pays exportent et importent leurs biens et services respectifs.

La globalisation, terme anglo-saxon, désigne la mondialisation ; c’est l’ultime étape de l’internationa-lisation, marquée par une intégration plus poussée des systèmes économiques et financiers.

La mondialisation est un phénomène pluridimensionnel : l’enjeu est l’évolution du système capitaliste dans la mesure où les frontières nationales s’estompent et où le marché se généralise à l’ensemble de la planète.

Du point de vue de l’économie :

� C’est l’émergence de firmes transnationales globales.� C’est l’intensification du commerce mondial.� C’est une convergence des politiques économiques nationales.� C’est la globalisation financière, c'est-à-dire l’intégration des marchés et des places boursières.� C’est enfin le processus de régionalisation avec la constitution de vastes zones de libre-échange

(ALENA, UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE, ASEAN…).

Du point de vue des communications et des techniques :

� C’est la révolution de la communication avec le développement des télécommunications des moyens de transmission (câble et satellites) et l’extension d’Internet.

� C’est la formation d’un « village planétaire », selon la formule de Mac Luhan.

La circulation de l’information aux quatre coins de la planète ferait de chaque citoyen un membre du village planétaire.

Du point de vue de la société :

� C’est la convergence des modes de vie avec la diffusion des biens emblématiques (Coca-Cola, Mac Do, …).

� C’est aussi la diffusion mondiale des « produits culturels » (films, musiques, sport).

Du point de vue culturel :

� C’est l’universalisation des valeurs avec la diffusion des valeurs propres au modèle occidental : consumérisme, rationalisation des comportements, émancipation.

� C’est l’occidentalisation du monde qui détruirait la diversité culturelle : on parle de marchandisation du monde et d’une culture de masse à l’échelle planétaire.

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Séquence 7-SE01 216

Pour le sociologue E. Morin on assiste à l’émergence d’une société monde mais pour l’instant il n’y a pas encore la conscience commune d’appartenir à un même monde (la Terre Patrie), ni de citoyen monde, ni de contrôle des pouvoirs à l’échelle du monde.

� La mondialisation et ses effets culturels

Problématique : le développement des échanges de biens et de services à l’échelle du monde ne va-t-il pas aboutir à une « uniformisation culturelle » au niveau mondial, c’est-à-dire à une disparition progres-sive des cultures locales au profit d’une culture mondiale unique, qui serait soit une culture « métissée », synthèse des apports des différentes cultures, soit une culture occidentalisée (américanisée ?), puisque la plus grande part des biens et services échangés proviennent des PDEM ?

1. Quelques rappels (de notions de première ES)

a) Qu’est-ce que la culture ?

– Au sens courant : la culture représente l’ensemble des connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût ou le jugement. Ce n’est pas le sens retenu par les sociologues.

– Au sens sociologique : la culture désigne l’ensemble des valeurs, des normes et des pratiques qui sont acquises et partagées par une pluralité de personnes.

Ou : « la culture est un ensemble coordonné de manières d’agir, de penser, de sentir, parta-gées par une pluralité de personnes »

La culture est l’ensemble (plus ou moins cohérent) des valeurs, normes et pratiques sociales transmises lors de la socialisation, propres à une société ou à un groupe social.

b) Les attitudes face à la diversité culturelle

1. L’ethnocentrisme

L’ethnocentrisme, c’est le fait de percevoir les membres des autres groupes ethniques selon les normes et les valeurs de son propre groupe, c’est-à-dire par rapport à sa propre culture.

Cet ethnocentrisme peut également se retrouver :- entre classes sociales: « les bouseux », « les prolos », « les bourges »…- entre classes d’âge : « les vieux pensent que… », « les jeunes… »- entre pays : « les Français mangeurs de grenouilles, d’escargots… » ; « les Asiatiques : chien » ; « les

Japonais : poisson cru… » ; polygamie, excision, cannibalisme…

L’ethnocentrisme peut, dans son sens le plus radical, engendrer différentes formes de racisme, colo-nialisme, sentiment de supériorité (dénigrement par rapport à d’autres civilisation ou par rapport à d’autres classes sociales), et même des guerres, voire des ethnocides, l’esclavage…

Par ailleurs cette attitude engendre des problèmes de catégorisation, des préjugés, des stéréotypes…

2. Le relativisme culturel

Le relativisme culturel est une attitude qui consiste à considérer que toutes les cultures sont également dignes d’estime, c’est-à-dire qu’il faut considérer les faits culturels par rapport à la culture à laquelle ils appartiennent, sans les juger par rapport à nos normes et à nos valeurs.

c) Culture, sous-culture et contre-culture

1. Les sous-cultures

� Une sous-culture est l’ensemble des traits culturels (normes, valeurs et pratiques) propres à un groupe social au sein d’un groupe plus large. « On appellera sous-culture le système des modèles, rôles, sanctions, valeurs, symboles par lesquels se distingue, au sein d’une société globale, un groupe particulier présentant une identité collective propre ».

DéfinitionDéfinition

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Séquence 7-SE01 217

La notion de sous-culture sert donc à désigner la culture spécifique à des sous-groupes à l’intérieur d’une société globale, qui présentent donc avec cette dernière un certain nombre de traits culturels communs, mais aussi nombre de traits culturels spécifiques différents que l’on ne retrouve pas dans les autres groupes sociaux qui composent la société.

On peut donc distinguer des sous-cultures en fonction de plusieurs critères :

– au niveau de l’espace territorial : culture bretonne, basque, corse…– en fonction du sexe ou de l’âge : culture jeune, culture féminine…– en fonction des milieux géographiques : culture urbaine / rurale…– en fonction du milieu social : culture populaire, bourgeoise, ouvrière, paysanne…

2. La contre-culture

� Une contre-culture se caractérise par un ensemble de valeurs et de modèles qui s’opposent à la culture officielle dominante. Une sous-culture s’érige donc en contre-culture lorsque ses éléments de différenciation ou d’opposition par rapport à la culture dominante l’emportent sur ses éléments d’intégration à celle-ci.Exemples : les hippies dans les années 70; les punks dans les années 80 ; l’intégrisme religieux.

� Loin d’être uniquement un « parasite » ou au contraire un élément révolutionnaire de la société, une contre-culture peut n’être qu’une variable nécessaire à son renouvellement et à son adaptation à un nouvel environnement.

d) Le processus d’acculturation

1. Définition de Redfield, Linton et Herskovits (1936):

L’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent du contact direct et continu de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes.

– Les contacts peuvent être libres : migrations volontaires, tourisme, médias…

– Ils peuvent être forcés ou imposés : colonisation, conquête, imposition d’une religion, d’une langue…

Dans chaque cas il peut y avoir acculturation (soit acculturation « libre », soit « acculturation impo-sée »)

– Les contacts peuvent être directs : avec l’immigration, avec des agents tels que les missionnaires, les enseignants, les touristes, les entreprises…

– Ils peuvent être aussi indirects : influence de la culture véhiculée par les médias, et en particulier par la télévision.

2. Les dangers de l’acculturation

L’acculturation n’est pas forcément une notion négative puisqu’elle peut se réaliser librement, et surtout sans difficultés ni résistance. Les changements apportés par l’acculturation peuvent être positifs : plus de diversité, transformations… Cependant, dans certains cas, elle peut s’avérer dangereuse sur certains points. Ces changements sont en effet parfois destructeurs.

La déstructuration résulte souvent d’une acculturation forcée, même si ce n’est pas toujours le cas.

Parmi les réactions fréquemment observées chez les individus lors de la rencontre des cultures, on peut noter :

� des réactions de rejet et d’exclusion : l’étranger est perçu comme une menace, le porteur de tous les maux, en particulier de la part de personnes en voie de marginalisation pour lesquelles l’apparte-nance à la nation est le dernier point de repère. L’exilé politique est trop souvent perçu comme un fauteur de troubles, une menace pour l’ordre public. La religiosité (pourtant en baisse tendancielle) a mauvaise presse, notamment dans les milieux ouvriers ;

� la xénophobie qui se manifeste le plus souvent par des injures, des vexations, des discours dénonçant certaines populations ;

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Séquence 7-SE01 218

� le racisme : c’est l’ensemble des comportements fondés, consciemment ou non, sur l’idée d’une supériorité de certaines races sur les autres ;

� l’ethnocentrisme : lié au sentiment de supériorité culturelle, l’ethnocentrisme fait percevoir les autres à travers notre propre système de normes et valeurs (considéré comme supérieur). On peut remar-quer que les dangers de l’ethnocentrisme sont la domination culturelle, l’ethnocentrisme tendant à imposer une culture vue comme supérieure, et la moindre diversité culturelle. On peut aussi penser que l’ethnocentrisme est un facteur favorisant le racisme.

� Document 29

Acculturation

Abandon de la culture d’origine au profi t d’une autre culture

Maintien de traits culturels d’origine

Abandon volontaire

Abandon imposé

Importationde nouveaux traits

culturels

Refus de l’autre culture

Adoption ou assimilation

Risque d’ethnocide

Syncrétisme ou combinaison

Réaction ou contre-acculturation

Appliquez

� Associez chacun des exemples suivants à l’une des formes d’acculturation mentionnées sur le schéma :

– manger dans un restaurant chinois avec des fourchettes– la colonisation– la pratique courante de la langue bretonne aujourd’hui– le raï français.

� Trouvez d’autres exemples pour chaque forme d’acculturation.

Questions

� L’acculturation conduit-elle nécessairement à la perte des traits culturels d’origine ?

� Quel type d’acculturation est le plus fréquent ?

� Quels facteurs peuvent influencer la forme de l’acculturation ?

Exercice 19Exercice 19

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Séquence 7-SE01 219

2. Mondialisation et acculturation

Aujourd’hui, l’enjeu est l’avènement d’une société marchande mondiale qui diffuse à l’échelle de la planète ses produits matériels et culturels, et qui s’accompagne d’une uniformisation des valeurs et des pratiques culturelles ; la domination de la langue anglaise à l’échelle du monde est une menace pour les langues minoritaires ; de même, la domination du cinéma américain est aussi une menace pour les productions nationales (exemples du cinéma français fragilisé, du cinéma allemand ou italien menacés dans leur survie).Allons-nous vers un « choc des civilisations » ou vers « la fin de l’histoire » ? Deux livres peuvent nous aider à comprendre les questions qui se posent au sujet de la mondialisation et de ses effets sur les cultures : Samuel Huntington Le choc des civilisations (1997) et La fin de l’histoire et le dernier homme de Francis Fukuyama. (1992).

a) La thèse de Samuel Huntington

� Ce sont les civilisations et non les états qui sont au centre du monde après la guerre froide ; les distinctions entre les peuples sont culturelles.

Les civilisations sont au nombre de 6 ou 7 et se confondent pour l’essentiel avec des religions qui en sont la composante majeure.

� La civilisation occidentale ne peut être considérée comme une civilisation universelle ; au contraire elle est en déclin : déclin moral, déclin de la famille, déclin culturel…

� Les civilisations qui gagneront sont à la fois l’Islam et la Chine.

Y aura-t-il des conflits de civilisation ? c’est improbable mais pas impossible…

b) La thèse de Fukuyama

La fin de l’histoire ne signifie pas la fin des évènements historiques mais le fait que nous avons atteint un point d’aboutissement qui ne sera pas dépassé à l’horizon prévisible.

Trois points résument sa pensée :� L’histoire a un sens.� Nous allons vers la victoire du libéralisme économique et de la démocratie : la démocratie libérale.� La fin de l’histoire ne sera pas tranquille ; les écologistes radicaux contestent le progrès ainsi que les

fractions religieuses les plus fondamentalistes.

Mais le danger principal est dans le risque déjà perçu par Tocqueville d’une démocratie où il n’y a plus de grandes causes à défendre puisque chacun est plus ou moins satisfait de son sort.

Le dernier homme est, pour Fukuyama, l’homme de la fin de l’histoire ; il cite : « l’humanité pourrait ressembler à un immense convoi de chariots étirés le long d’une route… la grande majorité des cha-riots accomplira le long voyage vers la ville, et la plupart d’entre eux finiront par y arriver… mais nous ne pouvons pas savoir si leurs occupants, après avoir regardé un peu autour d’eux, ne trouveront pas l’endroit inadapté et n’envisageront pas de repartir pour un nouveau et plus long voyage ».

Critiques des deux thèses :

On a attribué à Huntington des propos qu’il n’a pas tenus :

Le choc des civilisations comportait une interrogation… Il relativise ses propos sur les risques de conflit… Cependant il pense que l’Islam est une civilisation différente dont les représentants sont convaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l’infériorité de leur puissance ; inversement l’Occident est convaincu de l’universalité de sa culture et croit que sa puissance lui confère le droit de l’étendre à travers le monde.

Beaucoup se sont moqués des idées de Fukuyama annonçant la paix et la démocratie libérale comme universelle. Cependant, depuis 50 ans, la démocratie et le libéralisme ont gagné du terrain. Les appels à la guerre sainte sont très peu entendus. Les pays musulmans ne pourront offrir à leur jeunesse un avenir acceptable que s’ils acceptent une modernisation de type occidentale.

Enfin le développement de la Chine ne conduira pas forcément à un conflit avec l’Occident. Une démo-cratisation du régime se produira aussi inévitablement…

En conclusion, la vision de Fukuyama semble peut-être « plus réaliste » que celle de Huntington.

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Séquence 7-SE01 220

3. La mondialisation ne conduit pas nécessairement à l’uniformisation :elle s’accompagne de résistances, de métissage et de multiculturalisme

on uniformise les « styles de vie mais pas les vies » nous dit Zaki Laidi.Le mimétisme culturel n’implique pas le partage des valeurs ; on peut boire du Coca-Cola et rester soi même…L’exception culturelle française signifie que la France et d’autres pays européens refusent que la culture (cinéma, livre, musique) obéisse aux lois du libre-échange comme les produits alimentaires ou indus-triels ; il en est de même pour la santé, l’éducation ou la sécurité.Les produits culturels doivent faire l’objet d’une protection ou d’une aide de l’État.C’est ainsi que la France a sauvé son cinéma.

le XXIe sera de plus en plus métis, riche d’identités et d’appartenances multiples (exemple du succès de la « world music »).

l’expression des cultures nationales et régionales n’a jamais été aussi forte ;En effet plus la culture se mondialise et plus elle se localise : c’est le sens de la « glocalisation ».Exemples du renouveau des cultures et des langues régionales en France : Corse, Bretagne, Pays Basque…Les mouvements identitaires à l’intérieur des pays manifestent aussi leurs inquiétudes, engendrées par les inégalités dans les niveaux de vie, leurs rejets d’une société qui ne les intègre pas, et ils se réfugient dans leurs valeurs traditionnelles.Analyse de documents portant sur ces différents aspects vus ci-dessus :

� Document 30

Musique mondiale ?

Part desdifférentsgroupessur le marchémondialdu disqueen 2003(en %)

BMG

25% 25,9%

12 % 11,1%

14,1%11,9%

EMI

WARNER

SONY

UNIVERSAL

Autreséditeurs

Questions

� Que signifie le 25,9 % ?

� Pourquoi la mondialisation peut-elle favoriser une uniformisation des cultures musicales ?

RésistancesRésistances

MétissageMétissage

MulticulturalismeMulticulturalisme

Exercice 20Exercice 20

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Séquence 7-SE01 221

� Document 31

McDonald’s compte plus de 31 000 restaurants dans 121 pays sur les six continents. 40 millions de hamburgers vendus chaque année, soit 76 par minute. Depuis sa création, MCDonald’s aurait vendu près de 100 milliards de hamburgers !

Questions

� Que signifie le chiffre entouré ?

� En quoi Mc Donald’s peut-il contribuer à la diffusion d’une culture mondiale ?

B Mondialisation et régulation

La mise en cause de la mondialisation libérale

� La mondialisation est pour l’instant synonyme de développement libéral organisé par les grandes institutions internationales (OMC, FMI ) et sous le contrôle des FMN.

Partout on applique les mêmes recettes qui consistent à libéraliser les échanges et à privatiser les entre-prises. Les échecs récents de l’Asie du Sud-Est, du Brésil, de la Russie et de l’Argentine montrent que cette voie n’est pas sans risques, et provoquent de graves déséquilibres économiques et sociaux.

� La mondialisation remet en cause la politique économique des États et réduit leurs capacités de contrôler le processus.

Exercice 21Exercice 21

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Séquence 7-SE01 222

- la politique monétaire n’est plus française mais européenne ;- la politique industrielle dépend en partie des investissements des FMN et des grands investisseurs

internationaux ;- la politique de change n’existe plus : l’Euro est la monnaie de l’Europe ;- la politique budgétaire dépend des critères fixés à Maastricht et est sous contraintes ;- les États ne sont pas impuissants mais leur capacité d’action est désormais beaucoup plus limitée tant

qu’ils resteront sous « la dictature des marchés financiers internationaux », selon l’ancien directeur de la Banque mondiale, M. Stiglitz.

� La culture Davos contre la culture de Porto Alegre :A Davos (Suisse) se réunissent tous les ans, « les grands du monde », tous ceux qui par leurs positions politique, économique, financière voire syndicale ont une capacité d’agir et d’influencer l’évolution du système capitaliste mondial.A Porto Alegre (Brésil) se réunissaient au même moment tous les mouvements associatifs, alterna-tifs, politiques et syndicaux qui réclament une autre mondialisation plus soucieuse des problèmes économiques, sociaux, culturels et écologiques.

� Quelles sont leurs propositions ?Il faut réguler, réglementer la mondialisation. Ne rien faire c’est laisser la loi du profit dominer la planète. Le marché seul ne peut être un régulateur des économies nationales et internationales.

� Taxe Tobin : pour pénaliser les spéculateurs qui jouent sur des différences de taux d intérêt et des opportunités de placement, on pourrait taxer les mouvements de capitaux au niveau de 0,05 % ; les sommes récoltées (estimées à 100 milliards de dollars par an) pourraient servir à éradiquer la pauvreté dans le monde et à promouvoir la santé et l’éducation dans les pays les plus démunis.La taxe Tobin est défendue par le mouvement ATTAC (association pour la taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens).

� Interdire les paradis fiscaux, zones de non droit, qui sont des refuges pour l’argent sale.

� Remettre en cause la politique agricole commune (la PAC) et appliquer le principe de précaution aux nouveautés technologiques (exemple des OGM).La PAC et la politique agricole des USA portent atteinte aux agricultures du Tiers Monde par des subventions qui concurrencent gravement leurs productions.

� Respecter l’environnement en appliquant le protocole de Kyoto est une urgence si l’on veut éviter le réchauffement de la planète et limiter les effets de serre.

� Une gouvernance mondiale s’impose : si l’on ne veut pas que le « monde devienne une marchandise, il faut de toute urgence contrôler les pouvoirs de la science, de la technique et de l’industrie », nous dit E. MORIN. Seule la politique a ce pouvoir : les Nations Unies peuvent-elles devenir ce lieu de pouvoir ?

Il faudrait démocratiser le fonctionnement des Nations Unies pour que les pays développés ne soient pas les seuls à se faire entendre. ■

ExemplesExemples

Exemples

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