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Hautes chaumesUn héritage à transmettre
Mémoire de chaumes
Les hautes chaumes sont de vastes espaces pastoraux
situés entre 1 000 et 1 400 m d’altitude. La forêt cède
progres sivement la place à des landes balayées par les
tempêtes. “Effrayés” par le froid, aussi rigoureux que dans
le nord de la Scandinavie ou en Islande, par le vent et la
neige, les arbres sont de moins en moins nombreux, ils se
rabougrissent. Ici poussent la myrtille et l’airelle, l’anémone
des Alpes et la pensée des Vosges, la gentiane jaune,
l’arnica, la callune (fausse-bruyère) et différentes espèces
d’orchidées.
On a pensé longtemps que les hautes chaumes avaient
pour origine des défrichements par le feu, réalisés dès
le VIIIe siècle de notre ère. L’analyse des archives histo-
riques et écrites allait aussi dans ce sens. Il était acquis
également, après avoir analysé les sols présents sur les
sommets vosgiens, que ces chaumes ne devaient rien à
la main de l’homme au-dessus de 1 250-1 300 m. Mais de
récents travaux de recherche relancent des débats d'experts
sur le caractère dit “ primaire ” de ces chaumes. Ces études
font remonter à l’Âge du fer (période celte), voire à l’Âge
du bronze, l’origine supposée médiévale des hautes chaumes.
UN MILIEU NATUREL
Merle à plastronTurdus torquatus
Règne animalVenturon
montagnard
Accenteur alpin
Alouette des champs
Merle à plastron
Traquet motteux
Faucon crécerelle
Grand Tétras
Pipit spioncelle
Chamois
Renard
Lièvre commun
Moiré de la canche
Barbitiste ventru
Cetraire d’Islande
Règne végétalSorbier des oiseleurs
Lycopode en massue
Lycopode fourche du diable
Pulsatille blanche
Orchis globuleux
Œillet superbe
Lis martagon
Alchémille vulgaire
Botryche à feuille de lunaire
À feuL’étude des charbons de bois récoltés selon des processus archéo-
logiques dans les sols des hautes chaumes et leur datation au
carbone 14 (isotope radioactif du carbone) mettent en évidence
les évolutions des modes de défrichement par le feu, du premier
millénaire avant Jésus-Christ jusqu’au Moyen Âge. Les sommets
vosgiens ont subi trois périodes de mise à feu succédant à des
périodes d’abandon. Ces pratiques peuvent être mises en relation
avec les périodes de migrations de populations venues de l’Est.
L’absence de charbon de bois daté de moins de sept siècles est
probablement liée au développement d’une exploitation ration-
nelle des chaumes et à une pression pastorale forte. L’augmen-
tation de la population sédentaire dans la montagne y est aussi
pour quelque chose.
Lis martagonLilium martagon
Chaume du Gazon-du-Faing.Myrtille (Vaccinium myrtillus), Myrtille des marais (Vaccinium uliginosum), Callune et Gentiane jaune.
Liondent des Pyrénées
Pensée des Vosges
Fétuque rouge
Genêt ailé
Épervière orangée
Fenouil des Alpes
Centaurée
Grande Gentiane
Nard raide
Camarine noire
Le GrandBallon
Hohneck
Ballond’Alsace
Colmar
Sélestat
Belfort
MulhouseLuxeuil-les-Bains
Lure
Remiremont
Saint-Dié-des-Vosges
Hautes chaumes
du Parc naturel régional
des Ballons des Vosges
IL Y A TRÈS LONGTEMPS
1 000 ans de pâturages
Le mot chaumes vient du latin populaire calmus qui
veut dire haut-plateau dénudé. Dans les Vosges, on
utilise ce terme pour la première fois en 1492 pour
parler des prairies sommitales. Au XVIe siècle, il évolue
progressivement pour désigner à la fois le pâturage et
la marcairie qui y est installée. Les fermiers sont appelés
des “chaumistes” et l’on dit que les vaches, l’été,
vont chaumer. L’un des points culminants des hautes
chaumes, le Hohneck, est nommé Hault-de-Chaulmes,
ou Grand-Haut.
Pendant plus d’un millénaire, les hautes chaumes sont
convoitées de part et d'autre de la montagne pour une
économie pastorale traditionnelle d’estivage. Du XV e au
XVIIe siècle, tous les animaux domestiques sont autori-
sés à monter sur les chaumes, les vaches, les bœufs, les
taureaux, mais aussi les chevaux et jusqu’aux chèvres,
aux moutons et aux porcs ! Les vaches des chaumes ont
la réputation d’être plus robustes que les autres.
Les grandes marcairies, installées au-dessus de 1 000 m,
appartiennent souvent à des communes. Au début du
printemps, le marcaire emporte avec lui son cor des Alpes
et mène les vaches en altitude, s’arrêtant d’abord dans
les granges de montagne (Barischira) jusqu’à épui sement
des réserves de fourrage. L’été venu, il monte s’installer
dans la grande marcairie : il y prépare le fromage de
montagne dans une fromagerie adjacente au bâtiment
d’habitation.
Plus de mille années de pâturage des chaumes ont per-
mis à des espèces végétales d’étendre leur aire de répar-
tition. Certaines plantes forestières venant des cirques
glaciaires et des promontoires rocheux ont été ainsi
favorisées par le pastoralisme. Exemple : la jonquille,
originaire des hêtraies aux sols riches en eau, a pu ainsi
se développer. La myrtille est venue couvrir les chaumes
à partir des hêtraies et des forêts acides.
L’ancienne marcairie du Schiessroth ; à l’arrière-plan, le Hohneck.
Hans Matter
Entonnoir pour filtrer
le lait
Filtre naturelà base d’écorce ou de lycopode(petite mousse des chaumes)
Entre voisinsDes querelles fréquentes opposent, pendant une longue période de l’histoire, les occupants des chaumes de chaque côté des crêtes.
Jusqu’au XVIe siècle, le massif tout entier est aux mains des Alsaciens, prin-cipalement originaires de Munster, qui exploitent depuis plusieurs siècles et sans conflit les chaumes du versant lorrain. La pression démographique oblige les Lorrains à s’intéresser aux Grands Pâturages. Les ducs de Lorraine font poser des bornes et réclament des redevances aux marcaires alsaciens. Plus tard, ils s’approprient l’ensemble des chaumes et les distribuent à leurs sujets : un certain nombre d’entre elles restent alsaciennes par location.
Mais l’unité des Grands Pâturages est alors terminée.
Fromagerie du Schmargult (La Bresse), vers 1910.
Archive PNRBV
D’autres petits conflits de territoire se produisent entre les Munstériens et les Sires de Ribeaupierre, ou, encore, entre le val d’Orbey et la commune de Saint-Grégoire. La guerre de Trente Ans interrompt ces disputes : les chaumes sont abandonnées pendant de longues années et ne connaîtront plus jamais la prospérité d’antan. Au XVIII e siècle, les relations entre marcaires lorrains et alsaciens se détériorent à nouveau. On sépare officiellement les chaumes et forêts de Lorraine de celles d’Alsace. Les chaumes sont confisquées à la Révolution. Seule la ville de Munster a la possibilité de garder son patrimoine : ce qui explique ensuite le dynamisme de son activité.
Aujourd’hui, les enjeux de la conservation des hautes chaumes ne sont plus liés à des querelles de clochers : l’existence d’un Parc naturel régional qui dépasse les frontières administratives en est la preuve.
LES HAUTES CHAUMES ET LES HOMMES
Vers les hauts
La transhumance des bêtes, vers la ferme de Firstmiss. On monte à la fin des dernières neiges
et on redescend à la Saint-Michel dernier carat.
Photo Jean-Marie Henry
Débat ouvert…« Sur les parties les plus élevées du massif, l'identification de charbons de genévrier (Juniperus
communis) datés du II e ou du I er siècle av. J.-C., remet en cause l'hypothèse antérieure de défri-
chements par les moines qui avaient colonisé les vallées vosgiennes entre les VII e et VIII e siècles de
notre ère. Ce qui prouverait que des pâturages d'altitude existaient au moins 800 ans avant les dates
les plus anciennes avancées, au moins depuis la fin de l'âge du fer. »
d'après Dominique Schwartz, géographe, chercheur en science des sols
Un paysage organisé autour d’une marcairie, de prés de fauche et d’un pâturage.
Photo Denis Rollin
Beaucoup de marcairies d’altitude, détruites pendant la
guerre de 1914-1918, ne seront jamais reconstruites. Les
chaumes se mettent à diminuer, certaines sont reboisées.
La déprise pastorale du XX e siècle et les évolutions
technologiques accentuent ce phénomène : l’estive est
remplacée progressivement par la culture fourragère
pour alimenter les bêtes qui ne viennent plus chaumer
à la belle saison. Les chaumes se dégradent lentement,
envahies par les arbustes, faute d’être pâturées. Pour
leur permettre de retrouver leur équilibre, le pâturage
estival est nécessaire. Mais attention à la fertilisation, au
fauchage avant la maturation des graines, au surpâturage,
ou pire au retournement… ces pratiques agricoles limi-
teraient le milieu à quelques espèces banales.
Le retour à la tradition de convivialité des fermes d’alti -
tude des années 70 favorise les troupeaux, notamment
de “vosgiennes”, emblèmes des hautes chaumes.
Des écosystèmes d'exception…
À plus de 1 200 m d'altitude, près de 500 espèces végé-
tales différentes se rencontrent. Les défrichements datant
de près de 4 000 ans et le pastoralisme au fil des siècles
ont généré sur les chaumes des écosystèmes originaux,
uniques en Europe par leur composition floris tique. C'est
là que prospèrent les pelouses à Nard raide et à Pensée
des Vosges, qui forment la majorité des hautes chaumes.
Sur les sommets les plus exposés aux rudes climats, les
landes subalpines abritent des éricacées (Airelle des
marais) ou encore la Pulsatille blanche.
Cet ensemble unique de plus de 5 000 hectares constitue
un patrimoine biologique d'importance internationale,
intégré au réseau Natura 2000 pour la préservation de
la biodiversité en Europe.
…dont on maintient la qualité et la diversité
La présence de troupeaux, dont le piétinement casse le
tapis de racines et favorise la fixation des semences, peut
garantir un entretien et un équilibre naturel de ces éco -
systèmes. Une fertilisation organique raisonnée ou la
fauche, le plus souvent à proximité de la ferme, offrent
des prairies de montagne et confortent l'activité agro-
pastorale. Ces chaumes offrent aux scientifiques et aux
générations à venir la chance de connaître et de suivre
la biodiversité de ces prairies de mon-
tagne, qu'elles soient entre tenues
ou, exception nellement, qu'elles
évoluent librement.
la biodive
tagne
ou,
évol
Pipit farlouseAnthus pratensis
Marcaire et aubergisteC’est au XIXe siècle que s’ouvrent les premières “auberges”. Les chaumes attirent alors de nombreux voyageurs qui se passionnent pour les richesses botaniques et les paysages des monts chauves des Vosges. Ces premiers “touristes” ont été accueillis par des marcaires en estive, dont la modeste demeure devient un lieu de rencontre et de discussion.
Aujourd’hui, la ferme-auberge repré-sente pour le citadin et les habitants des vallées un épisode traditionnel qui fait partie intégrante de la sortie dominicale. Pour le marcaire, confronté à des dépenses plus im por -tantes, l’activité d’auber giste cons-titue une diversification souvent indis pen sable de ses ressources.
Sur les chaumes, le renouveau des fermes-auberges permet de faire reculer les friches et d’entretenir les paysages. La question de l’équilibre fragile à trouver entre l’exploitation agricole et l’auberge reste posée, car c’est l’accueil simple et chaleu reux qui a fait le succès et forgé l’identité du tourisme sur les hautes chaumes.
Tout l’enjeu est de savoir conjuguer fréquentation des fermes-auberges, exigences de produits authentiques et préservation des espaces qui entourent la ferme.
LES HAUTES CHAUMES ET LES HOMMES
La saga du munsterLes premières traces
de l’odorant et succu-
lent fromage de Munster,
qui doit son appel-
lation à la vallée du
même nom, remon tent
au XIV e siècle. Il arrive
même, à cette époque, que le
fromage constitue une rede-
vance en nature pour quelque
seigneur local. 200 ans plus
tard, le Münsterkäse commence
à se populariser. Il sert toujours
de monnaie d’échange, et
notamment à Gérardmer où se
En haut : Bons baisers du Kahlenwasen (1070 m d’altitude). Collection Toscani
À gauche : Terrasse de la ferme-auberge du Lochberg. Photo Jacques Martin & Bernard Herrscher
À droite : Fabrication du munster. Avec la réglementation européenne, la pratique a changé. Photos Benoît Facchi
confec tionne la version lorraine
du munster, le savoureux
géromé. On trait les vaches
deux fois par jour et il faut
cinq litres de lait environ, en
mélangeant la traite du soir et
du matin, pour confectionner
une livre de fromage. Le lait caillé
est mis dans un moule pour
bien l’égoutter. Salé et retourné,
démoulé le quatrième jour puis
séché, il devra reposer au moins
trois semaines dans une cave
d’affinage à une température de
14° : les fromages sont lavés,
retournés tous les deux à trois
jours jusqu’à ce qu’ils soient
“à point”.
Face à la demande touristi que,
les produits marcaires ont été
amenés à se diversifier.
Le munster est consommé tout
frais, arrosé parfois d’un peu de
kirsch. Le Barikas, fro mage de
montagne plus salé et se conser-
vant ainsi plus long temps, est
apparu sur les tables des fermes-
auberges. Si les froma geries
indus trielles sont aujour d’hui
impor tantes, des femiers conti-
nuent à affiner et à commer-
cialiser eux-mêmes ces fromages
au goût de terroir. L'Europe
certifie l'orgine et la qualité du
munster par le label AOP.
Un nouvel équilibreJean-Claude Lochert exploite la ferme-auberge familiale
du Rothenbrunnen, sur les chaumes du Petit Ballon.
« Une ferme-auberge donne l’occasion de valoriser ce que
l’on produit : nous servons notre fromage et notre viande
de porc sous forme de repas marcaires. Évidemment, la
fréquen tation dépend de la météo. Heureusement, il y a
une clientèle fidèle : il serait impossible de s’en sortir en
ne comptant que sur les gens de passage. Et ces aléas
font qu’une ferme-auberge ne peut se gérer qu’en famille.
Mon épouse et mes deux filles travaillent avec moi. Nous
vivons tous sur place… C’est tout à notre avantage de
Ferme-auberge du Schiessroth.
tenir compte de la qualité, liée au respect de la charte
des fermes-auberges, cela constitue la base même de
notre succès… Il y aurait encore beaucoup à faire pour
que le paysage reste ouvert, mais on manque de main-
d’œuvre. Il est difficile d’assurer en même temps l’accueil
des clients et le travail de la ferme !
Une ferme-auberge est avant tout un lieu de convivialité.
Les gens y viennent pour manger, bien sûr, mais surtout
pour y faire des rencontres humaines. C’est vrai pour nous
aussi : il est très important d’avoir, après le dîner, des
dialogues enrichissants avec les randonneurs qui se sont
arrêtés pour la nuit… »
Dimanche à la montagne
Déjà au XIXe siècle, les amoureux des paysages vosgiens
se souciaient de l’équilibre à trouver entre activités
humaines et préservation de la nature… 170 ans plus
tard, ces questions n’ont pas changé. La beauté des
paysages et la qualité des milieux naturels attirent sur
les hautes chaumes de plus en plus de randonneurs.
Si l’attrait de la découverte et l’attachement aux espaces
naturels restent forts pour les promeneurs, l'accueil, la
gestion des flux et la mise en valeur s'imposent pour
limiter l'érosion des sols, la banalisation de la flore ou
la perte d'espèces.
La proximité de grands centres urbains, la recherche de
nouveaux loisirs et l’extrême accessibilité aux sommets
favorisent la venue en nombre de visiteurs. Si cette
fréquentation est positive pour l'économie, la pression
sur les paysages et sur les milieux s’accentue d’année en
année. C’est pourtant la qualité de la nature et des sites
qui constitue la matière première du tourisme.
C’est beau là-haut !
Silence, grands espaces, nature authentique… ce sont ces attraits tout simples qui suscitent le plus
d’enthousiasme chez les adeptes du bol d’air dominical. Attirés au sommet par un point de vue, ces
promeneurs ont parfois bien du mal à trouver la sérénité à laquelle ils aspirent : c’est dimanche pour
tout le monde. Les fins de semaine, les sommets vosgiens attirent plusieurs milliers de personnes aux
mêmes endroits, en même temps… à la recherche du calme et de la solitude. Le soir, de retour à la ville,
le randonneur rêve. La semaine prochaine, on partira plus tôt, on montera plus haut, on trouvera un coin
tranquille, il fera beau et on verra les Alpes.
LES HAUTES CHAUMES ET LES HOMMES
L’intégration dans la vie locale des activités proposées
et la sensibilisation des publics doivent permettre de
prendre en compte à la fois les exigences économiques
et la conservation d’un patrimoine naturel.
Stage d’initiation au paysage au Hohneck.
Photo Mathieu Lerch
Pelouse bluesCe sont les eaux de pluie qui sont responsables de l’érosion,
lorsque le tapis végétal protecteur est détérioré par le piétinement
de promeneurs. L’eau, le gel et le dégel parviennent à creuser des
ornières jusqu’à la roche, entraînant avec elle la terre qui permet-
trait à la pelouse de se reconstituer : les chaumes se dégradent.
Les risques sont aggravés parfois par les véhicules tout-terrain, les
motos vertes et les vélos.
En haut : ravinement sur la route des Crêtes.
À droite : Un dimanche d’été, sur le parking du col de la Schlucht.Vélo tout-terrain et navette des Crêtes, mise en place par le Parc.
Photos S. Carnovali (panneaux), Marc Paygnard (VTT)
« …puissent ces nouvelles routes, en favorisant le commerce, ne point trop vulgariser le pays et ne lui point ravir cette fleur virginale de mystère et de poésie qui se fane si vite sous les froids regards des touristes… »
M. de Bazelaire, écrivain vosgien du XIXe siècle, à l’occasion de la construction, dès 1840, de la route qui relie Munster à Gérardmer
ET DEMAIN
Du haut du Grand Ballon.En arrière-plan, vue sur les Alpes.
Photo Benoît Facchi
Échanger les points de vue
Les agriculteurs exploitent les chau mes. Les fermiers-aubergistes cherchent à valoriser leur auberge pour s’assurer un revenu. Les pro-prié taires d’infrastructures touris-tiques, eux, veulent rentabiliser des inves tissements et étendre leurs acti vités… Quant aux scientifiques et aux associations de protection de la nature, ils se mobilisent pour préserver les paysages et les milieux naturels.
Les hautes chaumes n’échappent pas à ces antagonismes. Sont-ils vraiment inconciliables ? L’organisation des usages, sur cet espace si petit, est vital. Il doit s'appuyer sur des objectifs communs, définis grâce aux échanges et à la coopération. Pour cela, une in for mation, une sensi bilisation et une prise de conscience de tous les acteurs et les usagers sont néces saires afin de s'en gager dans la conser vation de ce patri moine collectif.
ET DEMAIN
Landes-pelouses pâturées riches en biodiversité au premier plan
et prés de fauche au second plan : un équilibre agro-écologique fragile.
Grosse sauterelle des sommets vosgiens
Polysarcus denticanda
Mieux accueillir et organiser la découverteL'organisation des activités sur les chaumes,
une bonne cohabitation des différents
usages ainsi que la protection de la nature
s'appuient sur le dialogue entre élus, pro fes-
sionnels, associations et habitants. Le Parc
naturel régional des Ballons des Vosges
y contribue en tant qu'opé rateur sur les sites Natura 2000 des Hautes-Vosges.
De gauche à droite :
Cor des Alpes dans la vallée de Masevaux. Photo Jean-Marie Henry
Arnica des montagnes au Markstein. Photo Benoît Facchi
Sortie découverte géologique sur les chaumes. Photo Yves Friquet
Soutenir une gestion pastorale qui respecte les ressources naturellesAvec l'aide des mesures agri-environne-mentales, les agriculteurs adaptent leurs
pratiques aux enjeux environnementaux
qui sont identifiés sur chaque exploitation.
Le Parc propose des modes de gestion
et d’organisation des activités sur les
chaumes et, notamment, le maintien de
l’estive, avec, en parallèle, la préservation
des terres agricoles dans les vallées par
les documents d'urbanisme.
Dans l’esprit des lieux
Sensibiliser aux milieux remarquablesLe Centre d'initiation à la nature (CIN) du Rothenbach (Wildenstein) animé par
le Centre permanent d'initiatives pour
l'envi ronnement des Hautes-Vosges et le
Jardin d'altitude du Haut-Chitelet (Xonrupt-
Longemer) accueillent les curieux de nature.
D'autres associations comme les Conser-vatoires des espaces naturels, la Maison de la nature des Vosges saônoises, la
Maison de la géologie de Sentheim et Etc Terra proposent aussi toute une pano plie
d'activités de sensibilisation.
Préservez les hautes chaumes
_ Laissez votre voiture sur des aires
de stationnement aménagées.
_ Ne vous dispersez pas sur les chaumes
et fréquentez les sentiers balisés.
_ Évitez la cueillette des plantes,
certaines sont très rares et protégées :
renseignez-vous.
_ Refermez les clôtures qui protègent les troupeaux
et la vie agricole et gardez votre chien en laisse.
_ Pas de VTT sur les chaumes !
Les engins motorisés sont formellement interdits.
Point d'accueil estival du Grand Ballonprès du sommet des Vosges 68760 Willer-sur-Thur téléphone 03 89 77 90 34Ouvert en juillet et août, entrée libre
Maison du Parc 1 cour de l’Abbaye 68140 Munster téléphone 03 89 77 90 20
■ [email protected]■ www.parc-ballons-vosges.fr
Textes Myriam Niss Photographies (sauf mentions) Gérard Lacoumette
Illustrations Philippe PoirierMise en pages L’intranquille
Carte : source PNRBV, ©IGN, BD TOPO®MNT ; réalisation PNRBV, SINBAL, CM/LG, juin 2013 Imprimé sur papier recyclé par Ott imprimeur RC TI493323042, 3e trimestre 2014
En haut à gauche : Ligne de crête.En haut à droite : Prairies du massif du Hohneck. En bas à gauche : Hêtraie sommitale au Rainkopf.
En couverture : Anémone pulsatille.Comme celle de l’arnica, sa présence est synonyme de pratique pastorale équilibrée. Lorsqu'elles disparaissent, cela signifie que les pratiques se modifient et que la qualité écologique des chaumes se dégrade.