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Marseillan-Plage Redoute du Castellas Point de passage d’eau (martelière) Salins du Quinzième Salins du Castellas (170 ha) Parc à huîtres de Marseillan Camping du Castellas Vignes de Listel (300 ha) É L ÉTANG DE TH MER MÉDITERRA Fossé de ceinture de Listel (12 km) Accès des chasseurs à l’étang Lieu du reportage sur les canards Entrée d’eau salée de l’étang (ou sortie d’eau des marais) Station de lagunage de Pradels (Thau Agglo) : Capacité : 132 000 habitants de Marseillan es c à huîtr ar P tag epor Lieu du r e tag ais eau des mar d’ étang (ou sor de l’ eau salée ée d’ tr En (170 ha) astellas C Salins du ) ais tie étang (ou sor eau salée ds sur les canar epor ds tag étang à l’ ès des chasseurs c Ac ignes de Listel V ÉT (300 ha) ignes de Listel H T ANG DE T TA É S Quinziè S Salins du me astellas Salins du du C edoute R astellas L Marseillan-Plag e) telièr (mar de passag t oin P e Marseillan-Plag tion de lagunag Sta e) eau e d’ de passag e astellas du C amping C (12 km) de Listel tur ein ossé de c F e tur 132 000 habitan apacité : C g Thau A adels ( de Pr tion de lagunag Sta ts 132 000 habitan ) : glo g e MER MÉDI A ERR T MER MÉDI Qualité de l’eau : menace au Castellas Loin des yeux. Trois cents oiseaux sont morts en août dernier dans les salins de Marseillan. Et de l’eau polluée aux matières organiques s’est infiltrée dans le fossé de Listel. Phénomène naturel ou erreur de gestion ? L’étang en a réchappé de peu. La Gazette n° 289 - Du 3 au 30 octobre 2013 enquête 12 1. Trois cents oiseaux morts “À 63 ans, j’ai pleuré de voir ça”, se remé- more Christian Belmas, le président de l’association intercommunale des chasseurs de l’étang de Thau. Des canards colverts, des tadornes de Belon (protégées), des goélands, des chevaliers gambettes… en train de crever dans les salins du Cas- tellas, où les volatiles se regroupent. “Une sacré puanteur”, un mélange d’odeur de “cadavre et de cabinets”, dans “le plus bel endroit du monde”, dixit les chasseurs de canards Henri et Adrien. C’était mi-août. Mais la primeur de la macabre découverte fut pour Christian Carbonnel, le respon- sable de la gestion des 611 hectares du Domaine Listel depuis 28 ans. “Quand je vais vers les anciens salins, je dois me bou- cher les oreilles, tellement les oiseaux crient. Ce jour-là, le 8 août au petit matin, rien. Pas une mouette rieuse, pas un héron, pas une poule d’eau. Un silence de mort. Dans les salins comme dans le fossé, l’eau avait une couleur laiteuse. Des anguilles, des pois- sons, des oiseaux gisaient.” Botulisme Les chasseurs et lui parlent de 300 oiseaux, morts en quelques jours. Un chiffre confirmé par Tanguy Lebrun, responsable du gibier d’eau à la Fédération de chasse de l’Hérault. Selon les analyses menées par l’Office de la chasse (ONCFS), c’est la toxine botulique qui est à l’origine de ces décès. Car sa bactérie, le clostridium, se développe en eau stagnante : peu profonde, réchauffée (en plein été), et asphyxiée (riche en azote). Une fois filtrée par les canards, elle provoque le botulisme. Cette maladie foudroyante attaque le système nerveux, paralyse les muscles, puis le système res- piratoire. Incapables de s’envoler, ils finis- sent par mourir étouffés, noyés, ou dévo- rés sur pied. Thau Agglo est responsable de la gestion de ces anciens salins. Son président, Pierre Bouldoire, minimise : “Sous des apparences de pollution gravis- sime, il n’y a rien de spectaculaire : des oiseaux y meurent chaque année.” Sur nos lagunes, les cas de botulisme sont mon- naie courante en été, mais par moins de dix à la fois. Trois cents oiseaux d’un coup, et sans survivant, “c’est très rare”, assure- t-on du côté des chasseurs comme de la Ligue de protection des oiseaux. Peu de témoins Après que ces jeunes oiseaux “se sont fait avoir”, les autres ont choisi d’aller boire ailleurs. Dans des endroits où ils vont rare- ment : au milieu de l’étang, observe Flo- rian, un chasseur, ou même à l’aire de lavage de Listel, où Christian Carbonnel a observé des faisans sauvages. Auprès du grand public, rien n’a filtré. En pleine saison touristique, l’image aurait fait tache. Aux chasseurs de canards conster- nés, on a demandé de se taire… du moins jusqu’à ce que La Gazette s’intéresse à eux. Même les Écologistes de l’Euzière, impli- qués dans la gestion des sternes au Castel- las, n’ont rien su. Et en interne à Thau Agglo, l’information circule avec difficulté : inter- rogé le 16 septembre, Pierre Bouldoire évoque un problème “qui ne date que de quelques jours”. Son directeur l’assure : “Nous n’avons rien caché : nous avons été au courant début septembre, sollicités par Lis- tel et les conchyliculteurs, et nous essayons aussi de comprendre.” Selon Christian Car- bonnel, loin des yeux, loin du cœur : “à part Listel et quelques chasseurs, personne ne va là-bas. Pas de témoin. Si c’était à Villeroy, comme pour une marée noire, croyez-moi qu’il y aurait eu les caméras de TF1 !”

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Marseillan-Plage

Redoutedu Castellas

Point de passage d’eau(martelière)

Salins duQuinzième

Salins duCastellas (170 ha)

Parc à huîtresde Marseillan

Campingdu Castellas

Vignes de Listel (300 ha)

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ÉTANG DE THAU

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Fossé de ceinturede Listel (12 km)

Accès des chasseursà l’étang

Lieu du reportagesur les canardsEntrée d’eau salée

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Station de lagunagede Pradels (Thau Agglo) :Capacité : 132 000 habitants

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Qualité de l’eau :menace au Castellas

Loin des yeux. Trois cents oiseaux sont morts en août dernier dans les salins deMarseillan. Et de l’eau polluée aux matières organiques s’est infiltrée dans le fosséde Listel. Phénomène naturel ou erreur de gestion ? L’étang en a réchappé de peu.

La Gazette n° 289 - Du 3 au 30 octobre 2013

enquête12

1. Trois cents oiseaux morts“À 63 ans, j’ai pleuré de voir ça”, se remé-

more Christian Belmas, le présidentde l’association intercommunale des

chasseurs de l’étang de Thau. Des canardscolverts, des tadornes de Belon (protégées),des goélands, des chevaliers gambettes…en train de crever dans les salins du Cas-tellas, où les volatiles se regroupent. “Unesacré puanteur”, un mélange d’odeur de“cadavre et de cabinets”, dans “le plus belendroit du monde”, dixit les chasseurs decanards Henri et Adrien. C’était mi-août.Mais la primeur de la macabre découvertefut pour Christian Carbonnel, le respon-sable de la gestion des 611 hectares duDomaine Listel depuis 28 ans. “Quand jevais vers les anciens salins, je dois me bou-cher les oreilles, tellement les oiseaux crient.Ce jour-là, le 8 août au petit matin, rien. Pasune mouette rieuse, pas un héron, pas unepoule d’eau. Un silence de mort. Dans les

salins comme dans le fossé, l’eau avait unecouleur laiteuse. Des anguilles, des pois-sons, des oiseaux gisaient.”

BotulismeLes chasseurs et lui parlent de 300 oiseaux,morts en quelques jours. Un chiffreconfirmé par Tanguy Lebrun, responsabledu gibier d’eau à la Fédération de chassede l’Hérault. Selon les analyses menéespar l’Office de la chasse (ONCFS), c’est latoxine botulique qui est à l’origine de cesdécès. Car sa bactérie, le clostridium, sedéveloppe en eau stagnante: peu profonde,réchauffée (en plein été), et asphyxiée (richeen azote). Une fois filtrée par les canards,elle provoque le botulisme. Cette maladiefoudroyante attaque le système nerveux,paralyse les muscles, puis le système res-piratoire. Incapables de s’envoler, ils finis-sent par mourir étouffés, noyés, ou dévo-

rés sur pied. Thau Agglo est responsablede la gestion de ces anciens salins. Sonprésident, Pierre Bouldoire, minimise :“Sous des apparences de pollution gravis-sime, il n’y a rien de spectaculaire : desoiseaux y meurent chaque année.” Sur noslagunes, les cas de botulisme sont mon-naie courante en été, mais par moins dedix à la fois. Trois cents oiseaux d’un coup,et sans survivant, “c’est très rare”, assure-t-on du côté des chasseurs comme de laLigue de protection des oiseaux.

Peu de témoinsAprès que ces jeunes oiseaux “se sont faitavoir”, les autres ont choisi d’aller boireailleurs. Dans des endroits où ils vont rare-ment : au milieu de l’étang, observe Flo-rian, un chasseur, ou même à l’aire delavage de Listel, où Christian Carbonnel aobservé des faisans sauvages.

Auprès du grand public, rien n’a filtré. Enpleine saison touristique, l’image auraitfait tache. Aux chasseurs de canards conster-nés, on a demandé de se taire… du moinsjusqu’à ce que La Gazette s’intéresse à eux. Même les Écologistes de l’Euzière, impli-qués dans la gestion des sternes au Castel-las, n’ont rien su. Et en interne à Thau Agglo,l’information circule avec difficulté: inter-rogé le 16 septembre, Pierre Bouldoireévoque un problème “qui ne date que dequelques jours”. Son directeur l’assure :“Nous n’avons rien caché: nous avons étéau courant début septembre, sollicités par Lis-tel et les conchyliculteurs, et nous essayonsaussi de comprendre.” Selon Christian Car-bonnel, loin des yeux, loin du cœur: “à partListel et quelques chasseurs, personne ne valà-bas. Pas de témoin. Si c’était à Villeroy,comme pour une marée noire, croyez-moiqu’il y aurait eu les caméras de TF1!” !

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La Gazette n° 289 - Du 3 au 30 octobre 2013

La Corniche

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RANÉELe Lazaret

Station de pompagede Villeroy (débit : 1 450 m3/h)

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Réalisé par Raquel Hadida / photos Guillaume Bonnefont - Henri Nouguier /

13! POLLUTION

3. Quelles sont les conséquences?

2. Erreur ou accident?Sale, malodorante et salée (40g/l). En

parallèle à la mort des oiseaux, de l’eausale a pénétré dans le fossé de ceinture

du Domaine Listel début août, depuis lesanciens salins. La police de l’eau y détectedes taux anormaux d’Escherichia coli. Natu-rellement présente dans les excréments,cette bactérie provoque intoxications etinfections à son contact. Pourtant, uneconvention oblige le gestionnaire, ThauAgglo, à ne faire passer dans le fossé quede l’eau douce (3 à 10g/l), uniquementjusqu’au 14 juillet, et sans gêne visuelleni olfactive, ni danger pour les salariés.Or, si l’un d’eux tombe dedans, bonjourles pustules… Alors que s’est-il passé?• La station d’épuration a-t-elle “débordé” ?Non, le lagunage des Pradels, géré parThau Agglo, est totalement aux normes.Et les analyses du 31 juillet confirment

qu’à sa sortie, l’eau est propre et douce.• Surpopulation d’oiseaux. Au nord desmarais du Castellas, des îlots de nidifica-tion (réalisés par Thau Agglo) préserventles sternes de leurs prédateurs, à conditiond’être entourés d’eau. Selon Thau Agglo,ces îlots accueillent aussi des canards,dont la population grossit. Le nombre d’oi-seaux morts serait donc proportionnel àla forte population de canards cette année.Et, cet été, après une grosse pluie, le niveaud’eau aurait été trop haut : les techniciensde Thau Agglo en auraient alors évacuéune partie vers le fossé de ceinture de Lis-tel, pour la première fois. Ce qui expli-querait une eau chargée de matièresfécales dans le fossé… même si les analysesdétectent plutôt des traces d’excrémentshumains, en plusieurs points précis. Desdéversements de camping-cars ? Mais

deux points restent obscurs: le mois d’aoûtfut sec jusqu’à l’orage du 7 août… au soiret les oiseaux étaient morts dès le lende-main. Et comment expliquer que l’eau dufossé soit salée?• Erreur de gestion ? À l’inverse, pour Lis-tel, comme pour les chasseurs, l’erreurhumaine fait peu de doutes. Voici leurshypothèses :1.Autour des îlots de nidification, le niveaud’eau était au contraire bas en été (forteévaporation). Thau Agglo fait donc ren-trer de l’eau de l’étang (voir photo). Il suf-fit ensuite d’une brèche ou de vent pourdiffuser cette eau salée dans le reste desmarais.2. Forte évaporation aussi dans les “salinsdu 15e”, au sud: leur fond d’eau (salée, donc)se trouble. En effet, en 1993-1995, alors quela station d’épuration de Marseillan n’était

pas aux normes (1), les matières fécalesbrutes se seraient accumulées en profon-deur, sur des dizaines de centimètres… avantde refaire surface l’été, dans un trop petitfond d’eau. Pour le malheur des canards.3. Les techniciens de Thau Agglo auraientalors tenté de diluer l’eau sale… en ouvrantles vannes du dernier bassin de lagunage.Mais peine perdue, “comme lorsqu’il y abeaucoup de sirop au fond d’un verre”.Faut-il rejeter l’eau dans l’étang? Tropdangereux pour les parcs à huîtres de Mar-seillan, tout proches. Alors Thau Agglo,pensant bien faire, aurait pu ouvrir la mar-tellière et pousser l’eau “pourrie” vers lefossé de ceinture de Listel… !(1) L’ancienne station était prévue pour6 000 hab., contre une population estivale de70 000 pers. env. à Marseillan (ville et plage,hors camping).

• Vignes Listel. Au niveau bactérien, à traversle sable filtrant, les risques sont faibles. Enrevanche, c’est le sel qui préoccupe Listel. Carson fossé de ceinture a un rôle majeur au prin-temps: l’eau douce du fossé (3 à 10 g/l de sel)“appuie” sur la nappe d’eau salée en sous-sol.Et évite ainsi les remontées salées (60 g/l),capables de tuer les pieds de vigne. Pour l’ins-tant, ces derniers n’ont pas trop souffert. Maislors des premières grosses pluies d’automne,la nappe d’eau salée risque de remonter: Lis-tel sera alors obligé d’évacuer l’eau.• Huîtres.“Il y avait trop de risques de pollution:je me suis refusé à rejeter l’eau dans l’étang”,maintient Christian Carbonnel, le régisseurde Listel. Car, en “rallumant la pompe”de Vil-leroy (1), le volume de 14km d’eau polluéeaux matières organiques aurait déboulé faceaux tables de coquillages de Mèze. Risquantde rendre les huîtres (et les palourdes)impropres à la consommation. Et de faireune mauvaise pub aux conchyliculteurs. Avec

des conséquences économiques à la clé, justeavant les fêtes. Heureusement, la météo ajoué en faveur de l’étang. En deux mois desoleil, les UV ont épuré l’eau du fossé natu-rellement, révèlent les dernières analyses.Par sécurité, la police de l’eau préconise deremettre le fossé en eau pour diluer l’ex-eau sale, avant de la rejeter dans l’étang.Lors du bouclage de La Gazette, le feu vertn’avait pas encore été donné. Mais on peuts’attendre à un dénouement positif. L’étanga échappé de peu à la pollution.• Nature. Le botulisme, lui, peut réapparaîtreavec des effets retard. Car Thau Agglo n’a com-mencé à récupérer les cadavres de canardsque depuis fin septembre. “C’est déjà très tard,selon Maëlle Kermabon, soigneuse de la LPO.Des renards ou des milans noirs (rapaces) ontpu les manger, ils ont pu recontaminer le sol enmasse… et la bactérie reste pendant trois ans!” • Gestion des anciens salins. Au-delà d’uneerreur ponctuelle, cet épisode remet en ques-

tion les choix de gestion de ces espaces natu-rels Natura 2000. D’après eux, les ancienssalins doivent rester une réserve d’eau depluie. “Il ne faudrait pas faire entrer de l’eau saléede l’étang. Et en plein été, il faudrait vider les bas-sins pour éviter l’eau résiduelle. Un marais nedoit jamais rester en eau toute l’année!, estimeChristian Carbonnel, gestionnaire du domaineListel. Là, on privilégie 250 sternes, aux dépensdes canards et des plantes…”, se désolent aussiles chasseurs (voir 1) Les îlots de nidifica-tion, qui accueillent la plus grande concen-tration de sternes d’Europe, pêcheraient-ils par leur succès? À Thau Agglo, on nemanque pas de s’interroger: faut-il conti-nuer à favoriser les concentrations d’oi-seaux (sternes et canards) aussi près del’étang et des tables à huîtres? “On n’avaitpas du tout mesuré ces enjeux”, expliqueYves Gonzalvez, le directeur de Thau Agglo.Et quid des couches d’excréments des années90 à l’origine de cette pollution? Ne faudrait-

il pas évacuer ces stigmates d’une anciennegestion inconséquente (2)?• Relations avec chasseurs et agriculteur. Touten jouant “la carte de l’apaisement”, leDomaine Listel se sent “pris au piège”. Plusvictimes que responsables dans ce problèmeécologique, cet agriculteur et les chasseurs esti-ment être trop souvent pointés du doigt, injus-tement: “Après ça, qu’on ne vienne pas nousfaire la morale! Nous sommes aussi sentinellesde la nature!”Et d’égrainer toutes leurs actionspour l’environnement. Les chasseurs ramas-sent 40 tonnes des déchets plastiques sur lesberges, à leurs frais. À Listel, pour l’agricul-ture raisonnée, Christian Carbonnel ne pul-vérise sur les vignes que des produits nontoxiques pour l’eau, fait paître des moutonspour l’engrais, et multiplie les certifications.Des efforts un peu sapés… !(1) Cette pompe régule le niveau d’eau en sous-soldu lido.(2) Dans les années 90, l’assainissement était gérépar la mairie de Marseillan.

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