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Vendredi 30 mars 2012 > N o 99 JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal FRIBOURG Quand on revient au porc Pages 2-3 VALAIS Droit de cuissage Page 4 GENèVE D r Escroc Page 5 CONSOMMATION Migros constipée Page 14 SéCHERESSE Nos meilleures averses Page 17 www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– Je vous offrirais bien un parachute… si j’étais sûr qu’il ne s’ouvre pas ! Groucho Marx BLOCHER C'est la chute finale SéCHERESSE LES SECS CONSEILLERS FéDéRAUX PLANCHENT.

FRIBOURG Quand on BLOCHER C'est la chute · 2012-06-21 · JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal FRIBOURG Quand on revient au porc Pages 2-3 VALAIS Droit de ... BLOCHER C'est la chute

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Vendredi 30 mars 2012 > No 99

JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal

FRIBOURGQuand on revient au porc Pages 2-3

VALAISDroit de cuissage Page 4

GENèVEDr Escroc Page 5

CONSOMMATIONMigros constipée Page 14

SéCHERESSENos meilleures averses Page 17

www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.–

Je vous offrirais bien un parachute… si j’étais sûr qu’il ne

s’ouvre pas !Groucho Marx

BLOCHER

C'est la chutef inale

SéChereSSe LeS SeCS ConSeiLLerS FédéraUX PLanChenT.

Vigousse vendredi 30 mars 2012

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

2 RubriqueC’est pas pour dire ! Point V 3Peseux : maltraitances dans une crèche. La directrice nous fait une gosse colère.

Palermo-am-LimmatLaurent Flutsch

Il flotte comme un air de Sicile, ces

temps-ci, dans les hautes sphères du

parti blochérien. L’Union démocratique

du centre ressemble de plus en plus au

milieu.

D’abord, ces histoires de valises pleines de

liasses, discrètement remises en « mains

propres » pour financer des campagnes. Puis

le coup monté par le grand chef, soi-disant

défenseur du peuple, mais allié au gang d’Ospel,

Grübel et autres bandits de haut vol, pour

éliminer leur ennemi Hildebrand. Il aurait pour

ce faire violé le secret bancaire, lui qui naguère

voulait l’inscrire en lettres d’argent dans la

Constitution. Et voilà le milliardaire politicien

dans le collimateur des juges, perquisitionné à

domicile comme un malfrat.

Dès lors le boss, dont l’autorité vacillait

déjà depuis octobre, commence à devenir

encombrant. Ça sent le règlement de comptes.

D’ailleurs certains lieutenants jouent déjà les

balances. Ainsi Yvan Perrin, pour qui « il était 

inéluctable que la justice s’intéresse de plus près 

à Christoph Blocher » (La Liberté, 24.03.12). Et

d’ajouter, perfide : « Je m’étonne d’ailleurs qu’elle 

ne l’ait pas fait plus tôt, car plus le temps passe, 

plus les éléments de preuve sont difficiles à obtenir. 

Si j’étais en possession d’éléments compromettants, 

cela ferait longtemps que j’aurais allumé un feu 

de cheminée. » Le délai, cela dit, s’explique :

pour perquisitionner, « les enquêteurs doivent 

démontrer qu’ils sont susceptibles de trouver des 

documents et que la gravité de l’affaire le justifie. 

Peut-être que ces conditions n’ont été remplies que 

très récemment ». Autrement dit, de sérieuses

présomptions pèsent aujourd’hui sur le suspect.

Et en plus, « ce n’est pas parce qu’on ne trouve 

rien qu’il n’y a rien ». 

Blocher a depuis longtemps bon nombre

d’ennemis ; il faut désormais y ajouter ses amis.

Cochon [kOS7] n. m. Mammifère suidé do-mestique élevé pour sa chair. Par ext. Per-sonne sale. Le cauchemar pour un cochon, c’est de devenir du porc. (Marcel de Lamar-tine). ♦ Syn. Consommateur.

Le petit Vigousse de la langue française

Viles campagnes Veaux, vaches, cochons* et couvées sont trop souvent élevés, en Suisse aussi, dans des « fabriques d’animaux » d’horreur. Et ceux qui osent le dénoncer en images, l’ancien ministre fribourgeois Pascal Corminbœuf les charge comme un taureau.

Le magazine ACUSA-News (mars 2012) montre de beaux petits (et gros) cochons tout

roses qui se dorent au soleil, s’ébattent dans les prés et ronflent dans leur nid de paille. Voilà pour l’idéal, comme le note Erwin Kess-ler, le président de cette « asso-ciation contre les fabriques d’ani-maux ».Parce que pour la réalité de cer-taines fermes, les photos sont dif-ficilement soutenables. Coincés dans des cages métalliques trop exiguës, blessés, pataugeant dans leurs excréments sur des sols grillagés, quasiment aveugles dans ces ténèbres carcérales, nos cou-sins à la queue en tire-bouchon ressemblent à des damnés de la Terre.

Mais comme tout cela n’est pas illégal, l’Office vétérinaire fédéral (OVF) et les administrations can-tonales ne réagissent pas. L’orga-nisation fédérale Proviande, qui diffuse des images de petits porce-lets radieux avec le slogan « Viande suisse franche et naturelle», n’est pas non plus troublée par la ter-rible réalité des boîtons nauséeux. Mieux : l’ancienne responsable de la publicité pour Viande suisse est depuis juin 2011 responsable de la communication de l’OVF ! Et elle nous assure que son départe-ment « s’engage pour une détention conforme aux besoins des animaux, mais ne peut pas juger de ces pho-tos dont nous ne connaissons pas les sources ni la date ».

de l’Agriculture et des Forêts (DIAF), maintenant rangé des honneurs, a déposé plainte en sep-tembre 2010 contre Erwin Kessler et ACUSA. But de la manœuvre : leur in-terdire toute critique sur le « laxisme » du magistrat en matière de protection des ani-maux. Pascal Corminbœuf a ainsi obtenu du tribunal que tous les rapports publiés sur ce sujet dans

Pour les connaître, il suffit pour-tant de parcourir ACUSA-News. Usines à porcs à Vuadens, à Or-sonnens, à Vuisternens, à Grand-villard et à Sâles (!) en Gruyère. Tous ces goulags sont en photos couleurs caca dans le magazine et sur le site www.acusa.ch, avec en prime des clichés de bêtes agoni-santes ou mortes dans les couloirs. Que vient donc faire Pascal Cor-minbœuf dans cette porcherie ? Le très indépendant et compétent conseiller d’Etat des Institutions,

ACUSA-News en 2006 et 2010 soient effacés du site. Mais les gens d’ACUSA ont un caractère de co-

chon : ils republient tout dans l’édition 2012 ! Nous avons cherché à sa-voir pourquoi Pascal Cor-minbœuf, grand ami des paysans, des animaux et de la nature, avait préféré faire censurer un journal

dénonçant les faits plutôt que de voler au secours des suidés. Nous n’avons malheureusement pas

reçu de réponse de sa part. Mais nous tenons peut-être une expli-cation : Geneviève Gassmann, la nouvelle directrice de l’Ecole can-tonale d’agriculture, nommée par le conseiller d’Etat Corminbœuf, exploite avec sa famille une usine à cochons des plus scandaleuses. Voilà de quoi pouvoir enseigner

aux générations futures que les animaux ne sont que des bêtes qui ne méritent aucune considération. Sauf le Corminbœuf et ses amis, évidemment.

Patrick Nordmann

* noms connus de la rédaction

Les cochons et le Corminbœuf

Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137, 1020 Renens 1, Tél. 021 317 51 51, [email protected] – MEDIALIVE SA, 101 Ruchligweg, CP 52 4125, Riehen-Bâle, Tél. 061 561 52 80, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Impression : CIR, Sion > Tirage : 15 000 ex.

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où sont les porcs sains ?

Vigousse publie très peu de photos. Vous comprenez pourquoi ?

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

La Suisse, paradis du crime : ce sont des voleurs refuge. Benoît XVI, sombre héros du peuple mexicain.Faits divers et variés

« Le médecin cantonal se préoccupe de la sécurité des patients. Cette sécu-

rité est assurée lorsque nous avons mis en place une surveillance. » Ce charabia est signé du professeur Jacques-André Romand, méde-cin cantonal de la République et Canton de Genève. Et c’est tout ce que ce mandarin officiel a trouvé à nous répondre quand nous lui avons présenté les agissements de l’un des faux médecins les plus dangereux que la Suisse ait connu : le dénommé Hocim Kahlfaoui, fondateur du Centre de psycholo-gie clinique (CPC).

Pour ce qui est d’avoir « mis en place une surveillance », rien à redire : Hocim Kahlfaoui est depuis des années dans la ligne de mire des autorités genevoises et fédérales. Et ce pour d’innocentes broutilles telles que fausses factures, exer-cice illégal de la médecine, es-croquerie, menaces, injures, chantage, harcèlement moral et sexuel. Il a été dénon-cé par des patients, des médecins, des as-surances publiques et privées. Il a d’ailleurs été arrêté manu militari en juillet dernier et son cabinet a été perqui-sitionné.Et pourtant, dans une note du 1er juin 2011, la Direction géné-rale de la santé de Genève, sous la plume du médecin cantonal Jacques-André Romand, écrit à la Commission de surveillance des professions de la santé et des

droits des patients : « L’inspection sur place (au Centre de psycho-

logie clinique), le 31 mai 2011, n’a pas montré de point critique. » Offi-ciellement, tout va donc pour le mieux, circulez.Sauf qu’en réalité les « points critiques » sont si nombreux qu’ils tien-

nent de l’inventaire à la Prévert revu par le Chapelier fou.

hocim Khalfaoui est titulaire d’un vague diplôme de psychologie ; il n’a donc pas le titre de psycho-thérapeute. Qu’importe. Dans son centre, il engage un « méde-cin répondant » bardé de tous les papiers nécessaires. Les docteurs

Psychologue psychopathe Un pseudo-thérapeute, escroc et malade mental, sévit depuis des années dans un « centre médical d’utilité publique » genevois. Que fait le médecin cantonal ?

sérieux qui ont accepté cette fonction ont démissionné après quelques semaines ou quelques mois, effrayés par le personnage et par ses magouilles. Les autres ac-ceptent de ne servir que de prête-noms à Hocim Khalfaoui, dont ils encaissent le pognon sans se poser de questions. L’un d’entre eux était d’ailleurs en délicatesse avec la justice pénale. Et la doctoresse qui officie actuellement en tant que « médecin répondant » est elle-même gravement atteinte dans sa santé mentale et physique. Tout ce qu’il faut, donc, pour soigner uti-lement des malades psychiques !De nombreux thérapeutes ayant croisé le « Docteur » Khalfaoui le considèrent comme un dément,

La cité du fou du lac

Dans un arrêt de 2006, le Tribunal fédéral surnomme l’avocat

en question « Monsieur X », ce qui lui va assez bien. Donc, l’avocat X gère depuis 10 ans les intérêts privés de Monsieur A. Et Monsieur A est marié avec Madame B. En 1999, les époux entament une procédure de divorce. C’est alors que Monsieur A découvre, plus surpris que content, que Madame B le cocufie depuis deux ans, avec qui ? Avec Maître X, bien sûr. Celui-ci était devenu le « confident » de Madame « à titre privé et professionnel », puis son amant à titre régulier.

dès lors, Maître X devient contorsionniste : il gère toujours les affaires de Monsieur A, mais il aide activement Madame B dans les procédures du di-vorce. Quelque peu aigri, le mari adresse parfois à sa future ex-épouse des propos cri-tiques envers son avocat, Maître X. Laquelle le répète à son amant, Maître X. Que fait alors Maître X ? Piqué au vif, il dépose plainte contre son client Monsieur A pour « atteinte à l’honneur, menace, ainsi qu’actes de concurrence déloyale ». Il fallait oser.

Mais Monsieur a, qui doit la trou-ver un peu saumâtre, riposte : il dénonce Maître X à la Chambre de surveillance des avocats valai-sans pour « violation des obligations

de fidélité et de loyauté ». Suivent quelques « transactions » entre Monsieur A et Maître X, au terme desquelles la dénonciation est re-tirée. Mais c’est un peu tard, car la Chambre de surveillance statue d’office. Elle tance Maître X en lui rappelant l’article 12 de la loi sur les avocats (LLCA), qui enjoint d’éviter « tout conflit entre intérêts de son client et ceux des personnes avec lesquelles il est en relation sur le plan professionnel et privé ». Refusant cette réprimande, Maître X s’insurge, affirme que la loi a été

Commis d’offesse Un avocat de Martigny montre une conception toute personnelle des « obligations de fidélité et de loyauté » envers ses clients.

interprétée de façon er-ronée, saisit le Tribunal cantonal, puis, carré-

ment, le Tribunal fédéral. Mal lui en prend : les juges le recadrent sèchement, concluant qu’il a « violé ses obligations profession-nelles de façon crasse ».

Par la suite, Maître X démontre une nouvelle fois, dans une tout autre affaire, son talent pour le grand écart. Il représente dans un premier temps trois associés : un maître d’ouvrage, un architecte et un entrepreneur. Ceux-ci sont attaqués

par un client très mé-content de voir sa villa transformée en éponge humide. Une expertise trouve une malfaçon

dans la construction. Le maître d’ouvrage se re-

tourne alors contre ses asso-ciés : l’entrepreneur et l’architecte. Et Maître X ne voit aucune objec-tion à défendre l’architecte contre le maître d’ouvrage en puisant dans les pièces du dossier qu’il a lui-même constitué ! En mars 2010, le Tribunal fédéral relève dans cette affaire de « manière patente un conflit d’intérêts concret ». Selon nos sources, l’avocat X a déposé pas moins de 20 recours au TF. En quatre ans, aucun n’a été admis… C’est dur d’être un incompris du barreau !

Pierre-Pascal Chanel

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etat désuniAu Tibet, de nombreuses immolations de moines bouddhistes ont été répertoriées en mars, mois anniversaire de l’exil du dalaï-lama il y a plus de 50 ans. Face à la multiplication de ces gestes désespérés, le Parti communiste chinois estime que « la clique du dalaï-lama veut saper l’unité de la Chine ». Ils craignent que la Chine se fasse des cendres ?

Sans peur et cent milliardsAprès avoir été sacré pour la troisième année consécutive l’homme le plus riche du monde, Carlos Slim, un homme d’affaires mexicain à la tête de quelques dizaines de milliards de dollars, a enfin révélé le secret de sa réussite. Selon lui, « il ne faut jamais avoir peur d’investir ». Les victimes de la crise des subprimes savent désormais comment se renflouer.

Mort et envolé Cofondateur de la marque Red Bull, le Thaïlandais Chaleo Yoovidya est décédé à l’âge de 89 ans le 17 mars dernier. Espérons pour lui que son breuvage donne vraiment des ailes.

Ça Fait Foif Avez-vous remarqué que les trains en direction du Valais n’ont jamais de wagon-restaurant ? La raison est aussi ridicule qu’ancienne : lors de négociations avec les CFF, le Valais avait exigé que seuls des vins valaisans soient servis dans les rames en direction de Brigue. Une condition inacceptable par rapport aux autres cantons viticoles. Ce qui a débouché (si l’on ose dire) sur l’absence de voiture-restaurant. Santé !

Les        rèvesnotice d’emballageParmi les nombreux documents en notre possession figurent tant de griefs contre le bon docteur Hocim Khalfaoui (HK) que leur ingestion sans précaution risque d’être fatale. Suivez donc bien la prescription :

HK utilise le harcèlement verbal et sexuel envers son personnel, mais aussi ses patients.

HK n’hésite pas à lever la main sur des femmes psychologues ou médecins.

HK empêche les patients de choisir librement leur thérapeute.

HK se substitue aux médecins, confisquant leur courrier médical au mépris du secret.

HK s’oppose à ce que des enfants soient signalés au Service de la protection des mineurs.

HK installe des caméras et des micros dans son centre pour surveiller son personnel et ses patients.

HK émet des fausses factures à l’AI et aux assurances pour des millions de francs en usurpant le nom de ses médecins responsables.

HK refuse de remettre à qui de droit des dossiers médicaux qu’il n’a pas le droit de consulter.

HK peut nuire à la santé de tous. Même du médecin cantonal s’il ne s’agite pas un peu.

Un agité du local

manipulateur pervers. Qu’à cela ne tienne, il peut continuer tranquille-ment ses pratiques puisque le méde-cin cantonal ne voit pas de « point critique ». A se demander si ce ne sont pas les autorités sanitaires de Genève qui ont perdu la boule !

Patrick Nordmann

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

Mali, les militaires font les malins.  Droits TV : union entre l’UEFA et le Qatar. Al-Jazeerhââ lovely.

On connaît les vidéos ridi-cules de quelques minutes que l’on mate discrètement

au bureau. Entre chats qui font des acrobaties, vieux clips moisis et bébés qui chantent, des millions de séquences ont été vues des mil-liards de fois. D’ailleurs, les statis-tiques de Youtube ou Dailymotion montrent que la majorité des vi-siteurs les fréquentent durant les heures de travail avec un pic d’au-dience mondiale le vendredi entre 14 et 17 heures.

Mais la dernière tendance est plus inquiétante puisqu’elle immobi-lise l’internaute 10 heures durant. L’idée est de prendre une séquence

dans des lieux insolites comme une bibliothèque universitaire, un fast-food ou la cabine d’un ca-mion en marche. Si le ridicule ne tue pas, ce jour-là il aurait tout de même pu écrabouiller un piéton. En attendant que ces milliers de personnes trouvent un sens à leur vie, une vidéo de 10 heures est pu-bliée sur le site toutes les 10 mi-nutes. L’avenir est en marche.

Jonas Schneiter

Plus c’est long, plus c’est conTemps pis Le site de partage de vidéo Youtube prouve que la bêtise humaine n’est pas limitée dans la durée.

Faits divers et variés

Ce vendredi 30 mars 2012 se tient à Mar-tigny l’assemblée

générale ordinaire des ac-tionnaires de Téléverbier Valais Suisse. Une assem-blée nulle et non avenue. Car l’article 12 des statuts de cette entreprise, dirigée par l’incontournable Eric Balet, stipule que la convocation à l’assemblée générale se fait « vingt jours au moins avant la date de sa réunion ».Or, si l’on consulte la Feuille of-ficielle suisse du Commerce et le Bulletin officiel du Canton du Valais (chose que personne ne fait jamais), on constate que ces organes lancent la convo-cation respectivement le 12 et le 16 mars. Délais trop courts. Conclusion : statutairement, l’as-

semblée générale de Téléverbier n’est pas légale ! Mais les action-naires n’auront pas fait le voyage pour rien, l’avis de convocation

se terminant par cette annonce : « L’assemblée générale sera suivie d’une raclette. »

Vigousse

Téléverbier à la raclette

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« Je ne suis pas juste une vache à lait ! »Audience en correctionnelle dans un tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques.

Madame Amaro a porté plainte contre son ex-mari, qu’elle accuse de ne pas payer l’entier de la pension alimentaire.– Monsieur Amaro, entame le juge, il y a deux ans, le tribunal a fixé le montant de la pension à verser à votre ex-femme et à vos trois enfants. Pourquoi ne payez-vous pas ?– Mais c’est ce que je fais ! Chaque mois ! Voici la preuve de tous les versements. Je ne comprends pas pourquoi je suis ici. J’ai essayé de lui poser la ques-tion, dit-il en désignant son ex du menton, mais elle a répondu qu’on réglerait ça au tribunal.Le juge examine le tas de feuilles fourni par l’accusé.– Madame, tous les versements ont été effectués. Quelle est donc la cause de votre plainte ?– Vous croyez qu’on peut vivre avec cette somme ridicule ? crache-t-elle. J’ai trois gamins à nourrir, à habiller, ils veulent aussi faire du sport…– Ça, t’as pas le droit ! coupe l’ex-mari écarlate. En plus du reste, j’ai payé leurs affaires de ski, leurs ordis…– Et moi, je leur donne rien, c’est ça ? Je leur fais à manger, la lessive, je suis là pour eux, toujours !– Moi aussi, je suis toujours là pour eux ! Je ne suis pas juste une vache à lait ! Tous les deux week-ends je suis disponible, je les aime et je ne les ai jamais laissés tomber.– Alors, lâche-t-elle durement, comment se fait-il

que tu aies annulé les prochaines vacances avec eux ? Ils ne parlaient que de ça, mais toi, bien sûr, tu préfères ta nouvelle famille. Ils ne sont plus ta prio-rité et ils l’ont bien compris.Le juge, qui depuis le début de la scène contemplait le plafond, s’intéresse soudain à la question :– Ah, je crois qu’on est au cœur du sujet ! Que se passe-t-il lors des prochaines vacances, Monsieur Amaro ?– Hum, bredouille-t-il, c’est la date du terme de ma nouvelle femme…– Oui, ajoute Madame Amaro, triomphante, la char-mante personne qui a brisé 20 ans de mariage est enceinte !– Voilà qui explique tout, dit le juge ; Madame, vous avez été trahie par votre époux et le fait qu’il construise une nouvelle famille n’arrange rien à votre colère. Mais vous ne pouvez pas le punir avec la justice pénale. Alors je vais vous montrer que tous les hommes ne sont pas des mufles et accep-ter, sans frais, que vous retiriez votre plainte. On est d’accord ?– Oui, répond-elle, brisée.L’audience est levée. Avant de partir, Monsieur Amaro lance à son ex :– Faut vraiment que tu tournes la page, merde à la fin !

Lily

Dans son édition du 24 février 2012, VIGOUSSE SàRL a publié un article sur l’exploitation du restaurant « Buffet de la Gare des Avants ».

Le Buffet de la Gare des Avants est exploité depuis le 1er avril 2011 par RESTOGRILL SA EN FORMATION, dont l’administratrice unique est Mme Cindy MARTINEZ. M. Felipe MARTINEZ n’a aucun lien que ce soit avec RESTOGRILL SA EN FORMATION ou le Buffet de la Gare des Avants.

Cindy MARTINEZ est l’unique exploitante de l’établissement. RESTOGRILL SA est actuellement en cours d’inscription au Registre du commerce du canton de Vaud.

M. Laurent BIGLER est le détenteur de la patente du restaurant et travaille à 30%.

Le restaurant du Buffet de la Gare des Avants avait fait l’objet des meilleures critiques et évaluations par les internautes et les gastronomes avertis.

Vigousse maintient sa version des faits.

insignifiante, par exemple un chat virtuel qui court sur une musique agaçante ou un court ex-trait d’un solo de saxophone, puis de la mettre en boucle pour atteindre une durée de 36 000 secondes. Ensuite, d’autres inter-nautes se filment en train de re-garder cette horreur et ils postent la vidéo afin que d’autres abrutis regardent l’abruti qui regarde un truc d’abruti, etc. Une mise en abîme de débilité ! Et comme l’internaute a du temps à perdre et qu’il est particulière-ment créatif, il s’est lancé un nou-veau défi : regarder ces vidéos XXL

Toute pimpante en rose pâle, la nouvelle formule de la crème dépilatoire Veet sort

en même temps que les jonquilles. Selon la réclame, elle contient du « lait de lotus », elle sent le jasmin, elle « favorise le niveau naturel d’hydratation de la peau » grâce au complexe Hydro’Restor. Mais la réalité de cette crème à épiler a de quoi mettre de très mauvais poil.

du tube sort en effet une odeur encore plus nauséabonde que celle des formules précédentes : un mé-lange d’œufs pourris et d’effluve chimique. De plus, l’emballage dé-voile une liste effarante de conseils de précaution. En sus de la durée d’application (3 minutes pas plus, à « chronométrer attentivement »), la crème ne doit pas être utili-sée « sur les cicatrices, grains de beauté, sur une peau boutonneuse, irritée, altérée, brûlée par le soleil, ayant été épilée dans les 72 heures

Conso & consorts

Pommade farcie

Info lecteur

Déclaration bancale

Comme bien des contri-buables, Monsieur Perrier repousse chaque jour la cor-

vée de remplir sa déclaration d’im-pôts. Face à ce pensum qui me-nace, il se laisse un soir séduire par un énième démarcheur télépho-nique en assurances : le comptable Schmidt, de la fiduciaire Top Bud-get à Renens, lui offre de s’occuper gratuitement de ses d’impôts. Le lendemain, ledit spécialiste débarque chez lui. Alors qu’il s’occupe des impôts de Monsieur Perrier, il tente bien évidemment de lui vendre diverses assurances, mais en vain. Arrivé à la rubrique « frais de garde d’enfants », le comptable inscrit d’office le mon-tant maximum, soit 7200 fr.– Mais je ne dépense pas plus de 500 fr. par année pour faire garder mes gosses, c’est les grands-parents ou les voisins qui le font, et gratui-tement ! signale Monsieur Perrier.– Ne vous inquiétez pas, tout le monde procède ainsi et ce montant ne sera pas contesté, rassure Mon-sieur Schmidt, péremptoire.Mais quelques semaines plus tard, Monsieur Perrier reçoit un cour-rier des impôts qui lui réclame le justificatif des fameux frais de garde. Il appelle aussitôt le comp-table, qui rétorque :– Vous n’avez qu’à faire signer une attestation bidon à une étudiante, faites ce que vous voulez, ce n’est pas mon problème !

Monsieur Perrier est furieux de s’être laissé entraîner dans cette affaire. Afin de réparer les dégâts, il décide, piteux, de jouer franc jeu avec l’office des impôts. Et un em-ployé compréhensif et compétent de l’Etat de Vaud résout rapide-ment le litige, lui évitant de payer plein pot. Quant à la fiduciaire Top Budget, elle devrait proposer des assurances contre ses propres agents.

Vigousse

et ayant déjà présenté des allergies à des crèmes dépilatoires ». Et pour cause : le mélange explosif, destiné à la fois aux aisselles, aux jambes, aux bras et au maillot, ne contient presque que des substances al-lergènes, voire neurotoxiques : butylparabène, éthylparabène, propylparabène, phénoxyéthanol, méthylisothiazolinone et autres ingrédients aussi imprononçables que dangereux. S’il reste des personnes tentées après la première mise en garde, elles se-ront définitivement dégoûtées en lisant les précautions à prendre APRèS l’application. En admettant qu’on ait une peau assez parfaite pour avoir osé s’oindre de ce pro-duit, on doit patienter 24 heures avant d’aller nager, de s’exposer au soleil et, mieux encore, d’utiliser un produit parfumé ou un déodorant. Poil aux dents.

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Vigousse vendredi 30 mars 2012 Vigousse vendredi 30 mars 2012

98 Payez-vous un dessinateur : [email protected] percutants David Cameron plus fort que le Titanic : lui, il remonte.

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

Madonna revient avec « MONA ». Un raccourci de sa carrière ? Jean-Marc Richard à la ligne de cœur. Il passe des zèbres aux êtres.Bien profond dans l’actu !

Suite aux attaques terroristes commises en France par Mohamed Merah, chaque

candidat à la présidentielle accuse les autres d’avoir récupéré l’évé-nement à son profit. Or, de l’avis général, instrumentaliser un évé-nement tragique au cours duquel sept victimes innocentes ont trou-vé la mort est indigne.

Soit, mais alors, s’il faut éviter les tueries de Toulouse, quels sujets les candidats devraient-ils abor-der ? Le chômage ? Derrière les statistiques du chômage, il y a d’innombrables drames humains, des divorces, des déchéances, des suicides. Ce serait indigne d’ins-trumentaliser de telles misères. L’écologie ? Les vic-times du réchauf-fement climatique se comptent par milliers et ça va encore empirer. Il serait trop infâme de profiter de cette catastrophe. Le prix des pommes de terre ? La pénurie de patates qui a provoqué la grande famine en Ir-lande au XIXe siècle a causé envi-ron un million de morts. Ce serait vraiment dégueulasse de tenter de s’attirer l’électorat paysan en

s’appuyant sur les cadavres de tous ces pauvres diables. En fait, quel que soit le thème qu’on en-visage d’aborder, on constate qu’il implique une cohorte de tragédies diverses et de décès prématurés. Faut-il en conclure que toute cam-pagne politique doit, au nom du bon goût, se cantonner à ne parler

que de la pluie et du beau temps (pour autant qu’on évite les inondations et la canicule, qui tuent par centaines chaque année) ? Pas forcément. Il est

un domaine où il n’y a pas mort d’homme et donc pas de soup-çon possible de récupération des misères de l’humanité : il s’agit des adversaires. Il est possible de railler leurs défauts physiques ou leurs compétences intellectuelles.

La vie selon le professeur Junge Cette semaine : comment gagner une élection dans la dignité.

Ainsi aviez-vous remarqué que Ni-colas Sarkozy était de petite taille ? Et qu’Eva Joly avait un accent étranger ? Quant à François Hol-lande, malgré son régime, il affiche toujours un peu de bide.

Quand tous les candidats auront enfin cessé d’aborder des pro-blèmes sociaux, économiques, religieux ou politiques pour à la place s’agonir d’injures sur la place publique, la campagne présiden-tielle retrouvera enfin sa dignité.Moi, par exemple, qui ai toutes les qualités pour devenir président, je me retiens pourtant de me présen-ter, car j’ai un physique grotesque et que dans un débat démocra-tique empreint de dignité je n’au-rais aucune chance.

Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

Pitch

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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Dites donc, Alain, vous foutez quoi ?

Plaît-il ?

Ça fait trois mois que vous êtes au gouvernement et on n’a pas parlé encore une seule fois de vous dans les médias.

Mais enfin, chef, il faut un moment pour prendre connaissance

des dossiers…

Mais on s’en fiche de vos dossiers !

Votre rôle, c’est de distraire les Suisses pour qu’ils ne réalisent pas que le pays n’est pas vraiment une démocratie.

Et je ne parle même pas du quadruple pontage d’Hans-Rudolph.

Je ne sais rien faire de

tout ça !

Je me disais aussi que vous n’étiez pas tellement un marrant…

Euh…

Un petit délit d’initié ? Je crains

que non…

Je vous conseille de provoquer un scandale d’ici lundi, sinon vous êtes viré !

Prenez exemple sur vos prédécesseurs.

Micheline s’affublait d’accoutrements rigolos.

Moritz faisait le clown sur les photos.

Pascal accumulait les fautes de grammaire désopilantes.

Mais…

Et sinon, vous n’avez pas un truc croustillant sous le coude ?

Une erreur de débutant qui vous ridiculise ?

Un cafouillage dans vos services ?

Comme chacun sait, les Ro-mains étaient passionnés de sport. Cet engouement fu-

neste les poussa à commettre de graves excès comme la construc-tion du Colisée : une monstruo-sité de 70 000 places qui, au-jourd’hui encore, contrarie de son énorme masse la fluidité du trafic. D’où des artères saturées, des automobilistes que guettent la rage et le désespoir, un concert permanent de klaxons stridents qui achève de rendre fou tout le monde alentour et d’épais nuages d’octane qui irritent les bronches des pigeons. Les retards liés aux encombrements entraînent par ailleurs des contrariétés mul-tiples, des scènes de ménage, des affaires perdues, des rendez-vous manqués et autres avanies qui peuvent ruiner des destins. Combien d’opportunités ratées, combien d’amours empêchées, combien de vies brisées ? Tout ça parce que 20 siècles auparavant les Romains aimaient le sport.

Le Colisée accueillit en effet nombre de grands événements sportifs. Pour l’inauguration (en 80 après que la Vierge eut perdu les eaux), on y organisa de spec-

taculaires épreuves de chasse, remportées par l’équipe humaine sur le score sans appel de 9000 animaux massacrés. Et aussi des rencontres de gladiateurs (match nul, tous les gagnants étant morts eux aussi 100 ans après).

en 107, l’empereur Trajan pulvé-risa le record : 123 jours de jeux, 11 000 bêtes et 10 000 hommes, dont certains sur-vécurent provisoire-ment. Par la suite, de nouvelles dis-ciplines furent ho-mologuées, comme les matches entre fauves et chrétiens. Par ailleurs, des courses de chars étaient régulière-ment organisées au Cirque Maxime. Avec 250 000 places, ce machin reste le plus grand stade jamais construit : c’est dire si les Romains étaient des fans de sport, donc des abrutis.Dans une de ses lettres publiées vers 100, Pline le Jeune s’étonne d’ailleurs que « tant de milliers de spectateurs raffolent sans cesse, de façon si infantile, de voir des che-

vaux au galop et des cochers dressés sur leurs chars. Si encore c’était la vitesse des chevaux ou la virtuo-sité des cochers qui les attirait, je comprendrais. Mais c’est la couleur d’une casaque qu’ils supportent, c’est une casaque qu’ils aiment. Et si en pleine course on intervertis-sait les couleurs, leur engouement changerait de camp. Quand je pense que ces gens s’abaissent à un amu-

sement futile, stérile, répétitif, sans être jamais rassasiés, j’éprouve un certain plaisir à ne pas y trouver de plaisir ». Bien dit.Notons toutefois la rareté des débordements de la part du pu-blic. D’ailleurs la plupart des disciplines ne se prêtaient pas à l’affrontement entre supporters :

lors des concours de chasse, tout le monde soutenait les chasseurs contre les bêtes ; lors des ren-contres entre fauves et chrétiens, tout le monde encourageait les fauves.

Les matches de gladiateurs, en re-vanche, divisaient le public et dé-chaînaient parfois la fureur. En 59 à Pompéi, la bagarre éclata entre les supporters locaux et les visi-teurs de Nuceria. A ce que relata Tacite 60 ans après, « ils échangè-rent d’abord des injures, puis des pierres, avant de prendre les armes. La plèbe de Pompéi, à domicile, fut la plus forte. Beaucoup de Nucé-riens furent ramenés chez eux bles-sés et mutilés, et la plupart des gens pleuraient la mort d’enfants ou de parents ». Que fit le Sénat romain ? Il exila les meneurs et décréta l’in-terdiction des combats de gladia-teurs à Pompéi pour 10 ans. C’est plus efficace et moins coûteux que de discutailler sans fin et que de mobiliser en vain des centaines de flics à chaque match de foot ou de hockey.

Laurent Flutsch

Les rois de l’arène

LE FIN MOT DE

L’HISTOIRE

Vincent

Courrierdu

chieur

Monsieur le Président,Ta proposition de sécession a retenu toute mon attention. Comme tu le relèves avec sa-gacité, « les Valaisans pen-sent autrement que le reste du pays », d’où l’idée d’un Etat indépendant.Bien sûr, les Valaisans ne pensent pas toujours la même chose en même temps. Plusieurs scrutins ont montré des diver-gences entre le Haut-Valais et le Valais romand ; lequel devra donc, dans un second temps, déclarer son indépendance. Il arrive aussi, par exemple, que les Sédunois « pensent autre-ment » que les Chablaisiens : d’autres sécessions s’impose-ront. Du reste, des voisins de palier ou des époux peuvent penser différemment, il faudra donc réunir en Etats indépen-dants ceux qui pensent tou-jours pareil, même s’ils sont éloignés les uns des autres. Sans doute y as-tu déjà pensé, mais il y a pas mal d’argent à se faire en fondant une entre-prise de géodésie spécialisée dans le traçage de frontières.Et ton idée s’applique ailleurs. Il est fréquent que les Vau-dois ne pensent pas comme les Argoviens ou les Neuchâtelois comme les Chaux-de-Fonniers. Une myriade d’Etats, fondés sur la cohérence de pensée, est à naître. L’avantage, c’est qu’avec ta pensée à toi tu es assuré d’être à la fois pré-sident, ministre et citoyen unique de l’Etat du Constantin.Avec l’assurance de mes bonnes relations diplomatiques.

Laurent Flutsch

A M. ConstantinIndépendantiste

20 minutes, 26.03.12

Fig. 1. Chrétien contre fauve (après la rencontre).

devine qui vient digner ?

Une campagne de la mort

12 Rubrique Citation - citation - citation - citation. 

Vigousse vendredi 30 mars 2012

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

Culture et déconfiture

ADMIRER Après un dépoussiérage de printemps, le Musée du Landeron ouvre ses portes et présente toute une collection d’objets intéressants comme des armes rutilantes et des peintures chatoyantes. Fondation de l’Hôtel de Ville- Musée, Le Landeron, d’avril à novembre les samedis et dimanches de 14 h 30 à 17 h 30.

ÉCOUTER Accompagné par Mary Freiburghaus au piano, Jean-Claude Hurni pousse les chansonnettes de Brel. Un sacré duo que ces deux-là. Jean-Claude Hurni chante Brel, Théâtre de l’Arbanel, Treyvaux, 31.03 à 20 h.

EXPÉRIMENTER Deux saxophones, une batterie et un trombone pour un quartet atypique et piquant. Une improvisation pas banale. KTOTAM, AMR-Sud des Alpes, Genève, 02-05.04.

DÉCOUVRIR Prenez des auteurs à texte, un musicien-animateur et un public débrouillard, secouez le tout et vous obtiendrez un juke-box explosif. Une aventure à déguster sans modération. Juke-box, par l’association Bêtes à plumes, Théâtre du Pommier, Neuchâtel, 05.04 à 20 h.

Brouillon de culture

Easyjet : loterie des sièges numérotés ou jeu de l’avion ?

« Si on les prend à bord, on aura des problèmes. – Je n’ai jamais laissé

personne dans l’eau ! » La loi de la mer contre l’amère loi. Le vieux Ernesto, pas né pour être le col-labo des carabinieri, qui sait que la désobéissance civile est une soupape au système d’airain, a pris ses responsabilités de marin. Avec son petit-fils Filippo, il a fait mon-ter quelques immigrés clandestins sur son bateau. Une goutte d’eau humaniste dans l’océan d’une pro-blématique insoluble. Un geste qui va lui attirer des ennuis. Car sous le soleil de la petite île sicilienne de Lampedusa, où faute de pois-sons on pêche le touriste, certains bronzés le sont un peu trop. Ils font tache.Une mappemonde éclairée pour montrer le cahoteux chemin de l’espoir, le regard d’une Ethio-pienne (incarnée par une vraie survivante de Lampedusa) pour

« Je ne suis pas une corneille ordi-naire. » A moins d’aimer les coups de bec, inutile de contredire ce drôle d’oiseau-là, unique narra-teur de La corneille Bonaparte, à qui Christian Vellas, le plus genevois des Nîmois, auteur de plusieurs ouvrages sur la cité de Calvin (dont Genève insolite et secrète), prête sa plume dans ce joli petit conte original et philo-sophique. Bonaparte nous croasse donc les différents virages sur l’aile d’une vie passée à s’élever. Oisillon terrifié, paria jugé sur l’arbre à procès, stratège visionnaire, grand sage, adepte de la parité, orateur inspiré (« Mieux vaut la mort que la volière qui emprisonne ! »), ce héros-là n’a pas volé son surnom d’« Einstein à plumes de la créa-tion ». Et il connaît ses classiques : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ; c’est du Corneille, Pierre de son prénom.

B. L.

La corneille Bonaparte, de Christian Vellas. Ed. Slatkine. 90 pages.

Dans un style naïf et coloré, la peintre Natallia Ivanova repré-sente, avec une totale maîtrise des formes et de l’espace, des scènes de cirque, de contes de fées et d’enfance. Peintre lui aussi, son mari Grigorij Ivanov crée quant à lui, en couleurs vaporeuses et lumineuses, des personnages fantastiques aux formes très géométriques. Enfin, le sculpteur Wladimir Slobodtschikov trans-forme divers matériaux comme l’aluminium et le bois en de fines et gracieuses figu-rines. Ces trois ar-tistes renommés, originaires du

dire l’indicible, une tentative d’aborda-ge nocturne façon film de morts-vi-vants, un trou du cul en short fil-mant des cadavres sur la plage… On ne compte plus les scènes fortes de Terraferma, où la beauté des images le dispute à la profondeur du sujet. Un peu naïf ? Peut-être, mais le film d’Emanuele Crialese (Respiro) est surtout formidable, inoubliable. A la fin, on a le cœur serré et on écoute Sophie Hunger reprendre Le vent nous portera de Noir Désir. Si, à ce moment-là, vous avez l’âme au sec, une grande carrière de banquier ou de trader se profile à l’horizon…

Bertrand Lesarmes

Terraferma, d’Emanuele Crialese, avec Filippo Pucillo. Durée : 1 h 28. En salles.

Belarus, débarquent dans la Broye vaudoise.A l’occasion de la 20e année jubilaire des re-lations diplomatiques entre la Suisse et la Ré-publique du Belarus, le Musée de Payerne, idéalement niché sous les toits de l’imposant

Vue sur l’amer Emanuele Crialese confronte la famille d’une petite île à l’immigration clandestine. Superbe, Terraferma vous prend dans ses filets humanistes.

Un film

Vagues à l’âme

Un bouquin

Prête-moi ta plume…

Une expo

Montage russe

LES GRANDS DÉBATSALAIN MABANCKOU

«Le sanglot de l’homme noir»

Le mercredi 11 avril à 19 h au centre de l’Espérance à Genève Alain Mabanckou sera l’invité des Grands Débatsorganisés par Payot Libraire et L’Hebdo autourde son dernier livre «Le sanglot de l’homme noir».Entrée libre.

© Basso Cannarsa – Opale

Pour être tenu(e) informé(e) des débats, vous pouvez vous inscrire à l’adresse [email protected]

+d’infos surpayot.ch

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L’Esprit frappeur Villa Mégroz – 1095 Lutry (VD)www.livestream.com/espritfrappeur

Vendredi 30 mars (20 h 30)Samedi 31 mars (20 h)

Dimanche 1er avril (17 h)

elsa Gellyrendez-vous avec la vie

Samedi 31 mars – 1re partie

Sand« Sirocco », comme

un vent nouveau

Gare aux grilles par égé

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HORIZONTAL 1 Dur envers les gens à lunettes, mou envers les gens à mitraillettes 2 Sa veine artistique est renforcée par une potion magique – Ses mouvements visent à l’éclatement 3 Racine de cramine – Elevés chez les mecs noblement élevés 4 Distribués jusqu’à la lie par Ali – Système dans la m… et à rebours du bon sens 5 Libre-échangisme avec les Nordiques – Note redoutée de riches entités – A rôti Séthi 6 Marches avec les sœurs Marsh 7 Assistent les artistes du piano 8 Fit la une sur la lune – Adversaire militaire 9 Son hussard est sur le toit – Pousse même la maousse 10 Historiens des grands et petits riens.

VERTICAL 1 Baise à l’afro-milanaise 2 Sa vie s’écoule au Frioul – S’afficher comme Blocher 3 Celle de velours ébranla de rouges poids lourds 4 Sur chèque tchèque – Machine au point 5 Abondent en ondes – Son public aima Benzema 6 Protectrice de viticultrice – Méchamment flamand 7 Conçues entre deux tissus 8 Le magicien n’en dit rien – Qu’aucun bandit ne corrompit 9 Cette donna-là donna le la – Déterminant pour le pion de maintenant 10 Ont cours encore et toujours.

Solution pour les nuls dans le prochain numéro [email protected]

Des védés

Un film de Maître Qu’attendre encore d’un metteur en scène qui, il y a 45 ans, offrit au monde un chef-d’œuvre de premier long-métrage, Trains étroitement surveillés, et qui fut l’un des témoins directs du Printemps de Prague ? A priori rien, mais à la surprise générale Jiri Menzel revient, avec un grand film qui retrace toute l’histoire récente de la Tchéquie entre nazisme et communisme, à travers la folle carrière (et la déchéance) d’un maître d’hôtel dévoré d’ambition. Opportuniste, sans scrupules, obsédé par l’argent et les femmes, il ne voit dans les tragédies humaines que des occasions à saisir pour se hisser encore un peu plus haut. Un héros qui n’est impliqué en rien, ça fait forcément penser au Pianiste de Polanski. Ce film malade, épique et ambitieux retrace tout aussi bien les tourments d’un autre pays de l’Est, pas épargné par les coups durs. Un petit bijou qui mérite un Tchèque en blanc.

Michael Frei  Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne

Moi qui ai servi le roi d’Angleterre, de Jiri Menzel, 2011, CTV, VOST, DVD, 120 min.

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complexe de l’abbatiale, expose et vend de nombreuses œuvres de ces esthètes venus de l’Est. Un trio gagnant.

Alinda Dufey

Art de la République du Belarus, Galerie du Musée de Payerne, jusqu’au 03.06.

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Un spectacle

Jeu de drames Un bar, un soir. La tenancière, Myriam, s’épanche. Les deux ha-bituées, Valérie et Pauline, l’écou-tent, inquiètes. Tout tourne autour de Lina, la serveuse. Elle n’a pas pointé le bout de son tablier de la journée, sans même s’excuser. Ça ne lui ressemble pas. Les trois femmes se montent le bourrichon sur cette disparition quand dé-barque un étrange détective privé. Son arrivée va déclencher une mystérieuse et abracadabrante en-quête où il apparaît que pour cha-cune le passé n’est pas si simple.Les nocturnes, création inédite écrite par Carole Dubuis et mise en scène par Mirko Bacchini, se penche avec humour et cynisme sur un trio de thèmes féminins : la beauté, la fidélité et la maternité. « Ai-je l’air d’une pute avec cette jupe ? », « Comment ça, c’était juste physique et ça voulait rien dire ? », « Mais pourquoi mon fils me hait-il ? » Ces vastes questions et bien d’autres sont passées en revue avec poigne par des comé-diens de talent. De l’or en bar.

Alinda Dufey

Les nocturnes, par l’association Poudre d’âmes, Cully, Théâtre de l’Oxymore, 30, 31.03 et 01.04, Théâtre de la Colombe, Lausanne, 27-29.04, Théâtricul, Genève, 03-05.05., Théâtre du Château, La Tour-de-Peilz, 11-13.05, Théâtre du Vide-Poche, Lausanne, 15-24.06.

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

Condamnation : un dentiste pelotait ses patientes, molaires de rien. Rebuts de presse

Le 30 septembre 2011, Vi-gousse avait narré comment la presse romande avait

soudain traité, avec un bel en-semble, d’une ma-ladie jusqu’alors méconnue : l’endo-métriose, respon-sable de maux de ventre féminins. En réalité, les médias s’étaient précipités sans méfiance sur des infos et des témoignages obligeamment fournis par une agence de relations publiques

mandatée par la firme Bayer. La-quelle, surprise, vend un médi-cament contre l’endométriose. L’arnaque était parfaitement do-

cumentée, sur la base d’une enquête de la journaliste Catherine Riva publiée dans Edi-to + Klartext (4/2011).Or le 19 mars dernier, Migros Magazine en

a remis une grosse couche avec un papier consacré à l’endoma-chin entièrement fondé sur des références et des experts de chez

Bayer. Outrée, une lectrice a donc écrit à Migros Magazine en pré-sentant les preuves à charge et en signalant au passage l’article jadis paru dans Vigousse. Réponse du rédacteur Migros : tout a été fait dans les règles et par ailleurs « un journal ouvertement satirique et provocateur » ne saurait faire réfé-rence. C’est sûr : la firme Bayer est une source autrement fiable, ob-jective et sérieuse. Et totalement désintéressée en plus.

Laurent Flutsch

Mass merdia

Les mains salesResponsable médical de la British Olympic Association, le Dr Jan McCurdie a vivement conseillé aux athlètes britanniques qui participeront aux prochains JO de Londres de « bien se garder de serrer la main des sportifs venus d’autres pays». Car, selon l’éminent praticien, « la principale menace pour la performance, c’est la maladie ». Et celles des « autres », c’est bien connu, sont les pires de toutes.

Là où nos amis anglais sont moins regardants, c’est lorsque, au lieu de supposés microbes, ce sont des dollars qu’on leur tend. Ainsi figure en bonne place parmi les sponsors desdits Jeux de Londres l’entreprise Dow Chemical. Laquelle n’est autre que l’actuelle propriétaire de l’Union Carbide, rachetée en 1999 et responsable de la catastrophe de Bhopal qui, en 1984, et en raison d’une explosion qui a dégagé 40 tonnes d’isocyanate de méthyle, fit entre 15 000 et 25 000 morts.

La presse indienne s’en est émue et The Hindu, le principal quotidien de Madras, s’est permis de rappeler aux organisateurs londoniens que près de 30 ans plus tard les familles des victimes attendaient toujours d’être indemnisées. Et que Dow Chemical fait tout ce qu’elle peut pour ne pas tenir ses engagements.Quant au CIO, organisateur de la grand-messe londonienne, il a consenti à retirer des stades les panneaux publicitaires griffés Dow Chemical. Une manière de s’en laver les mains, sans doute.

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

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Papiers bien gras

Selon ses concepteurs, le site journalistique de droite conservatrice www.lesobser-

vateurs.ch dispose, sur deux ans et demi, d’un budget de 450 000 fr. C’est bien le moins pour lutter ef-ficacement contre les affreux gau-chistes de la pensée unique politi-quement correcte qui infestent les autres médias, tous inféodés à la doxa dominante. Avec une bête règle de trois, le blog valaisan « Sortez de ma chambre » (www.lagreu.ch) arrive à une conclusion simple. Le sociologue Uli Windisch et autres plumitifs réacs des « observateurs » sont des feignants grassement payés. Avec 180 000 fr. par an et une moyenne de cinq articles par semaine, le prix de l’article s’établit à 690 fr. ! A titre de comparaison, le tarif d’une journée pour un journaliste libre est fixé à 563 fr. 90. Soit les intellos de droite sont très lents à l’écriture, soit ils se paient vraiment très bien pour dénoncer les journalistes de gauche trop payés.

Vigousse

A Migros, votre flan est plus gros

Les médicaments terribles

Bayer et aujourd’hui En tombant à pieds joints dans le panneau des pharmas, Migros Magazine n’est pas très Vigousse.

Horreur sur la personneRévélation fracassante en une de 20 minutes (27.03.12) avec ce terrible titre : « Le tueur de Toulouse a été filmé en Suisse ». Incroyable. Sans en faire tout un cinéma, on peut dire qu’on l’a échappé belle.

Des claques pour un clipLe gratuit 20 minutes (21.03.12) aime à proposer à ses jeunes lecteurs une sélection des œuvres musicales les plus marquantes dans sa rubrique « Le clip du jour ». Ainsi en était-il de Taylor Momsen, ex-Gossip Girl et désormais leader du groupe rock The Pretty Reckless. Sous le titre : « Au menu, ecstasy et alcool », le journal encourage les lecteurs à visionner la chanson My Medicine, où la chanteuse de 19 ans « se biture tandis que ses potes se collent des exta’ sous la langue. Sulfureux. En plus les images reproduisent les effets nauséeux et psychédéliques du mix alcool-pilules. Décollage immédiat ! » Une lectrice a écrit à la rédaction de 20 minutes pour s’étonner de cette pub pour un clip montrant la drogue et l’alcool comme quelque chose de cool. Et elle ajoute : « Tout le monde a accès à votre journal, à commencer par les enfants. Vous avez donc un code de déontologie à respecter vis-à-vis de votre public. »Le journal n’a pas répondu. Ils sont encore en train de chercher la définition du mot « déontologie ».

Le Qatar et la manièreSur une double page en forme de Monopoly, Le Matin (24.03.12) fait le tour des achats colossaux que l’émir du Qatar multiplie en Europe, jusqu’à Lausanne, Berne et Lucerne, où il s’est payé trois palaces. Ports de plaisance, clubs de foot, banques, industrie du luxe, quartiers d’affaires et même village olympique à Londres, le cheik Hamad ben Kalifa al-Thani rafle tout et paie comptant. Petit détail amusant : à contempler sa photo, le souverain qatari ressemble comme deux gouttes d’eau à Lova Golovtchiner ; mais lui n’a pas ce genre de boulimie !

C’est trop poules !Sous le titre « Une saucisse bonne

conscience », La Liberté (10.03.12) consacre un article à un producteur

de Montagny-la-Ville (FR) qui a élaboré une saucisse à base de poules

pondeuses. D’habitude, lorsqu’elles ne font plus assez d’œufs, les vieilles poules

sont transformées en... biogaz. « On manque de respect envers l’animal. C’est comme si on

mettait nos collaborateurs à la poubelle ! » s’insurge l’éleveur, qui a donc décidé

d’en faire plutôt de la charcuterie. C’est vrai que c’est plus digne. Et comme

dit le journal : « Cela donne ainsi une deuxième vie aux poules pondeuses. »

Disons plutôt des tranches de vie.

Demandez pas le programme !Les futurs et profonds changements dans la grille des programmes de RTS La Première ont fait couler beaucoup d’encre. Mais une encre quasiment consacrée entièrement aux épanchements de Jean-Marc Richard, qui a perdu ses « Zèbres » pour reprendre bon gré mal gré la « Ligne de cœur». Il y a donc les animateurs que la presse écoute et il y a les autres, comme Alain Maillard, éjecté de ladite « Ligne de cœur » et qui n’a que son blog pour dire que ce n’était pas son choix. En attendant de pouvoir s’épancher par téléphone auprès de son successeur.

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Vigousse vendredi 30 mars 2012

PUB POUR RIRE

Zurich : la langue de Molhier remise à demain.La suite au prochain numéro

Mali-méloUn pays à la va-comme-je-te-putsch

repassage à secPas de pluies sur les nappes

effractions de tempsLa Suisse à l’âge du Bronx

Poisson d’avrilUeli Maurer a une idée brillante

C’est arrivé la  semaine prochaine(ou du moins ça se pourrait bien)C’est comme après une soi-

rée très arrosée lorsqu’on se réveille en constatant

avec effroi l’erreur monumentale qui partage votre lit : « Ah merde, il est encore là, celui-là ? Je l’avais complètement oublié… » Sauf que « celui-là », cela fait bien une tren-taine d’années qu’il accompagne notre semi-comateuse actualité helvétique. A force, on a fini par ne même plus s’émouvoir de sa pré-sence. Oh, il nous arrive encore de vaguement lever un sourcil quand on entend ses sempiternels gro-gnements incohérents, peut-être un discret soupir quand on voit sa gueule ricanante ânonner une énième énormité. Mais bon, étant aux manettes depuis des lustres – il entre au Conseil national en 1979 ! –, c’est devenu difficile de le prendre au sérieux quand il fustige la « classe politique ».

a la tête du premier parti du pays, au Conseil fédéral, que ne l’a-t-il pas enfin fermée pour venir au secours des braves et honnêtes petites gens dont il se sent si proche ? Bah, tout

cela s’est depuis longtemps évapo-ré dans nos crânes fatigués. Qui se rappelle de son engagement, pen-dant les années 80, au mouvement d’extrême droite « Redressement

national » (rien que le nom, tout un poème), de ses campagnes contre l’égalité homme-femme au sein du couple, son combat contre l’assu-rance maternité, ses magouilles pour liquider l’AVS, sa présidence du « groupe de travail Afrique du Sud » – une engeance ouvertement pro-apartheid –, sa fréquentation des nazillons du groupe « Action pour une suisse indépendante et neutre » (ASIN) et ses autres in-nombrables exploits? Il n’en reste qu’une sorte d’arrière-goût d’au-tant plus dégueulasse qu’on ne se rappelle plus très bien toutes les saloperies qu’on nous a fait ava-ler. Alors bon, immunité ou pas immunité ? Scandale ou cabale ? Sérieusement, à ce stade, qui s’en soucie ? Quand l’indignation ini-tiale est largement périmée, qui a

encore la force d’entonner même un piteux « Dégage ! » ? Non, le slogan du jour, c’est devenu :

« Lassez-vous… »

Sebastian Dieguez

Donnez de la couleur à votre cancer©

Mic

haël

Der

vey

Le nerf du Blocher