Fort Du Chaberton Et Mortier de 280mm

5/17/2018 Fort Du Chaberton Et Mortier de 280mm

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H i.sto ire d es trou pes d e m o n tag n e

Les 149 ChabertoP ar S erge P ivot

Cou pe coura nte d'u ne tour. Face 11B rlancon, defilee derriere l'entaille de lamontagne formant glads, sa ha uteur estconcue pour qu 'ernerge la casem atecuirassee sous les plus fortes neiges.

C haberton ? t.'evocation de ce nomrernernore a la majortte d'entre-nous, pour Ie moins un possiblefort d'altitude ... , un probable combat dela seconde guerre mondiale ... , tout auplus, l'ernblematlque cliche dejuin 1940,d'un coup au but" detruisant I'une deses innombrables tourelles ... , Exit!C'est au demeurant bien autre chose.Si rnaints documents italiens ou fran-cats, evoquent avec force detaus, domi-nant Ie carrefour des val leesbtianconnaises au pied du col deMontgenevre - la plus facile traversesdes Alpes du Mont Blanc a la mer, Ie

necessaire besoin politico-strateglquede cet ouvrage de la fin du XIX slecle,de sa construction, puis de sa destruc-tion, ils sont moins diserts quant a sonarmement principal.Aussi, a l'instar cu Cahier nurnero 21ounous traitarnes des mortiers francais aucal ibre de 280 mm, pieces de notreartillerie lourde de campagne sonnantdes Ie 21 juin 1940 I'hallali de cetouvrage, construites des 1909 auxusines du Creusot pour l'armee du Tsar,la guerre russo-japonaise, Ie siege dePort Arthur. .. , que Joffre, fort de sesenseignements, conscient du manquecruel d'artillerie lourde, commande dansl'urgence de I'avant-guerre de 1914"allons-nous nous interesser succincte-ment a I'armement de son adversaireitalien.Leprojet " Chaberton Consequence de l'adhesion du jeuneroyau me d' ltal ie a I' accord deten sifAustro-hongrois - la Triplice Alleanza -la France devient un probable adver-saire. La realisation de cet ouvrages'Irnpose d'eue-rneme dans i'organi-sation de la defense du Pierncnt-Sardaigne.Respectant en cela I'adage " Qui tient Iehaut, tiens les bas ", sltue a 3 km de lafrontiere, en position avancee des fortsPramand et Jaffereau, dominant avec

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arrogance et de plus de 1 800 m la citetortifiee de Briancon, couvrant de sesfeuxles ouvrages d' altitudela f lane-gar-cant, il doit offrir a l 'etat-maior Italien unconsiderable avantage dans la guerre demontagne".C'est ams i qu ' en j u in 1891, I'stat-maierde l'arrnee francaise est intorrne de taconstruction par lesltaliens d'un petitfort au cote du Chaber ton. pu isennovembre, de I' install ation d 'unebatte-rie sommitale. L'on chuchote et supputealors nombres, types, et calibres despieces les plus fantasques'.La merne annee les travaux dela routede Fenils sont entreprls. En 1898, for-mant glacis, ceux pharaoniques d'ara-sement de la crete, et enfi.n, cote italien,de I'entaille et future plate-forme devantassurer I'assise d'un batlmen t su rrnontede huit tours rn ac onn ees , a in si detileesdes coups horizontaux, disposees enligne face a . Briancon,L'on projetteegalernent d'equlper cestours de toureJles, faiblement blincees,d'une rotation totale en azirnut, offen-sives du cote francais', defensives ducote itallen et pour Ie cas d'une pene-tration tra nc ats e au-dela de Cezanne,conterant ainsi tres justement a cetouvrage son bapterne ulterieur de" Cuirasse des nuages ,D'autres renseignements plus probantsobtenus des 1897. permettent de savoirque Ie calibre des pieces cotolera les15em, que les tubes auront une lon-gueur volsine de 7 metres, les canonsune portee maxi.male de 18 km, l'ou-vrage une dotation courante de10 000 obus ... Ainsi l'etat-malor fran-cais realise que les tirs italiens, capabl.sd'atteindre la gare brianconnaise deSainte Catherine, Ie pont de Prelles ....paralyseront toute action militaire dansIe bria nc on nais ou vers la va llee de Suse.Cette preoccupante epee de

. .

Presente en 1901, reprenant I'arch itecture de sesrea lisations par ailleurs. principale m ent au fort Pra m and,dom inant la conque d 'O ulx, j uste derriere le Chaberton, Ieprojet d 'une casem ate A rm strong pour piece de 1 5 2 / 3 6 .

Deta lls des tubes des canons de 149/35, en haut la bouchea feu, en fonte, du prem ier modele, puis celle en acier, dum odele instalte au Cha ber tnn.

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H isto ire d es tro u pes d e m o n ta g n e

Ensem ble canon-casem ate etudie specialernent pour l'arm em ent d 'ouu rages terrestres dehau te m on ta gne. It ne fut en fait rea lite realise que pour Ie Chaberton. Les details de ce planpermettent d'apprehender la coum nne circotaire et sa , protection de la ne ige, le mecanismemanuel de rotation, l'acces depuis ta tour. ..

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1 - . 2Etude com parative de la conque brlanconna isss et des differerttes possibilites de tirs descanons, soit de Cesana, soit de la time du Chaberton. l'allonge qu 'offre l'a ltitude a latrajectoire de l'obus est ainsi prolongee d'environ t 800 m .

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les 1 4 9 )) d u C hab ertonDarnocles , fit passer maintes n uitsblanches aux gouverneurs militaires suc-cessifs de la place de Briancon.

L'armementEquipant ses batteries lourdes de cam-pagne, la piece de 149/355 sur affOt fixeest alors en dotation ordinaire dans l'ar-mee italienne.Courant 1902, la commission institueea cet effet, propose au Ministere de laguerre d'armer la batterie Chaberton decanons de 152, canons qu'il faut acque-rir, dans une version a parfaire etarrt don-nee l'usage speclfique. II en existe unprojet d'ensemble elabore l'annee pre-cec ente pa r I' entre pri se a ngl a iseArmstrong ayant un etablissement aPozzuoli, pres de Naples.Le ministere, soucieux et conscient d'evi-ter tout retard au projet, d' anticiper Iefait que l'etude puisse ne pas autoriserles objectifs eseornptes. desireux des'impartir des eventuelles exigences deI'entreprise Amstrong ... , demande queI'on etudte egalernent l'approvlsionne-ment de ces pieces, independamrnentd'entreprises privees,A cela, Ie Bureau des Inspecteurs de laconstruction des fortifications, bienqu'admettant I'indiscutable superiorttedu 152 anglais sur Ie 149 italien, avanceque ses etabllssements sont en mesurede concevoir un canon de 149 plus puis-sant que celui existant, pouvant avan-tageusement se substituer a l'Armstrong.Conslderantla question d'un point devue plus general, et les besoins des for-tifications futures, il opte pour Ie projetd'un canon de 155 mm.Finalement, dans l'urgence du moment,parce que moins complexe pour une ins-tallation en haute altitude, offrant lesmemes caracteristiques balistiques que

tion, simplifiant la conception et laconstruction des tours maconnees ... ,I'on retient et l'on ado pte Ie principe ducanon de 149 entre en service en 1905.Sa portee et sa precision sont augrnen-tees en poussant la longueur de son tubea un peu plus de 36 calibres, et secretoblige, I'on conserve son rnille slrne149/356Ainsi derivee du modele de campagnesur affOt rigide, mcditiee pour etre mon-tee sur affOt de forteresse a berceau,equipee d'un frein hydraulique a courtrecut, d' un recu perateur a ressort ... ,cette bouche a feu d'une masse de4 160 kg, tire a la cote 1000, entre 16et 17,5 km. Son efriceclte a I 'altitude de3000 metres, coniuguee a la diminutionde la den site de l'alr, I'emploi des muni-tions modernes ... , offre des portees de19 km, Consequences principales deslimitations mecanlques imposees parson installation dans les casemates, ronne depassera celie utile de 16 km,Les attentes de la matson anglaise nesont toutefois pas decues, puisque lesautorites italiennes decident finalementd' ado pter son m ode Ie Ar m strong-Montagna (A.Ml, que I'entreprise, sousl'hypothese qu'une offensive adverse" venue d'en haut " n 'est pas a redou-ter, propose ordinairement pour des ins-tallations permanentes de hautemontagne. Ainsi autour de la piece,s'agit-ll principalement d'une couverturede ses servants, formes d'une coupoleen t61e d'acier, reliee a la plate-forme del'affOt, qui n'offre protection et protegel'equlpe de piece, que contre les seulseclats des shrapnels, grenades, et intern-peries.Nous avons la confirmation du fait que,n'ayant en service, a i'etude. ou neconnaissant I'existence par ailleurs depieces d'artillerie lourde, a tir courbe,


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Ie canon anglais, tirant la meme muni- aptes a battre efficacement un objectif

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C iccntre :G a r g ou ss e d e1 4 9 - c o l l e c t i o ne t p ho to ,S,Pivot.

situe a grande altitude ... , les projeteurs,trop confiants, eludent la necessite d'unveritable blindage, etjugent comme suf-fisantes des epaisseurs de 16 a 25 mm,voir 50 mm a I'embrasure, alors quecelie de 150 mrn ' est normalement uti-usee sous les feux de I'artillerie.L'ensemble canon-casemate ainsi formeet assujetti a une clrcutaire de roulement,d'amplltude horizontale de 360", muemecaniquernent et manuellement enrotation depuis l'Interieur de la case-mate. Complete de tenetres. hublots,d' une porte meta II iqu e, de petitesechelles externes, de mains courantes ... ,son acces depuis la caserne et par I'in-terteur des tours, s'effectue par un esca-lier en collrnacon.Aux ordres d'un chef de piece, l'equlperegroupe 7 a 8 servants, alternativementpreparateurs, chargeurs, pointeurs, tireurs.Les tirs et I'observationEn cette fin du XIX' steele, de par I'im-portance des travaux entrepris pour sarealisation, cet ouvrage n'aura aucunsemblable dans toute I'Europe tant poursa hardiesse que son originalite, Si I'on

onere les difficultes rencontrees par lesprojeteurs, les constructeurs, celles pourI'acheminement a pied d'ceuvre" ... , quelsetaient tes avantages accordes a I'ins-tallation de ces pieces a cette altitude,sensiblement l'equivalent de I'armementd'un croiseur de l'epoque ?Alors que I'aviation n'a pas encore faitson entree sur les champs de batailles,I'exploitation de positions strategiquesd'altitudes, augmentant la portee desarmes, est recherchee. et une premierereponse nous est connee par cet ouvragedit autonome et a action lointaine ",C'est ainsi que pour la meme piece de149/35, agissant depuis une positionde Cesana - 1 350 m - I'on disposed'une portes maximale de 16 km ; l'ins-tallant a la cime du Chaberton, cette por-tee augments sensiblement de 1800 rn,avantage auquel l'on se doit d'adioindrequ'en elevant sa position, certaineszones non battues, des angles morts,des positions defilees ... , seront desor-mais sous ses feux.A ces considerations s'ajoutent cellestech n iques affecta nt Ia b aIi sti qu e

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d'alors ; des tables de tlr anciennes, four-nissant generalernent des valeurs lirni-tees a la ligne ascendante de latrajectoire des projectiles. Pour les objec-tifs situes hors de I'horizon, elles utili-sent des coefficients correcteurs, certesvalables. mais uniquement pour demodestes valeurs de denivallatlon.Ainsi I'on comprend, dans ce contexte,que Ie Chaberton fut considers par lesmilieux militaires les plus qualifies, passeulement italiens, comme inexpugnable,et que son mythe perdura rneme apresIe premier conflit mondial et l'apparitiond'armes plus puissantes, lorsqu'il vinta perdre un peu de son invulnerabitite.

1-Q ue ron m illes/m e -M ortier 280 - Schneide r -Mle1918.,2- Les pre mie res e tud es deb ute nt avec /'arrivee auxaffa ires de C risp i, m in is tre Ita lien noto ire men t francooncoe. m arquant a ins i Ie paroxysm e d e /'hostiliteital ienne,3- 26juin 1899 :4 canons de 15 a/longes et 4 obu-s iers de 28, puis 48 pieces; te 11 aoU t de la memeannee, 4 m o n i e r s de 29 - Ie 3 septembre 1902 :une ba tte r ie a do uble rang ee, ce lie superieu re de 12pieces de 15, I'a utfe d e 123 p ieces de 9...

C i - c o n t r e :19 99 - R iviereP ic co la - Obusde 149 - photoS. Bigoni.

4 - Ag ir sur les ouvrages du Briam ;onna is avec lesp lu s g ra nd es e ffic ac ite et rap id ite , en V lJe d e la percee de notre offe nsive et ce, des Ie debu t des nos-ti/ites - Colo ne l E do ard o C as te lla no .5- 149 es t en m illim etres, Ie ca libre 0 1 . 1 diametrein te rn e d e te b ou cn e, et p o ur in diq u er la lo ng ue ur d utube, 35 est Ie nombre de fois q u'e st re pro du it oecal ibre: 35 x 149 = 5215 mm ,6- Ispetta torato dell' A rm a di A rtig lieria - C irco lare3866-149/35.7 - Pour memoire , u lte rie urem en t, la C.OR.f . ret ien-dra ce lie de 300 m m, com me couram ment u s n e ea ux c ou po le s GfM et V D P de te lig ne Mag ino t.B - 28jui l/et 1899- Selon un echo recupeIe a Cesena,il sem ble que I 'o n a jt o ffe rt 12 000 f rancs a un entre-preneur loca l pou r Ie transport de 8ou 12 pieces de15 au sommet. Celinci re fu sa nt, Ie g en era l R es ozz ia ura it d ec la re . N ou s p orte ro ns Iema te rie l s ur Iesam-met et nous fonderons les canons su r place s , -12 septembre 1905 : un affU t de 4 711kg es t t rans-porte au sommet par un atte lage de 26 creveux.:

B i b l i o g r a p h i e , r e m e r d e m e n t s

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III:: J-C,0-

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L'artillerie Iourde de campagne,vainqueur du ChabertonSi au debut du XXVsteele laFrance, avec son 75~ 1897,possede le meilleurmaterlellt!ger de campagne du monde, en contrepartte ses canons lourds, prin-cipalement du "systeme de Bange", nefigurent que dans tes equiPages de siege,aans les places et les forts cotters. II s 'agit de materiels peu mobiles, dont lesmises en batterle sur plate-formes amenagees demandent plusieurs beures,uoire plusieurs jours.Avec 7 ()()()pieces au declencbemellt de la "Grande Guerre", l'artillerie francaisen'estpas demullie de canons lourds, mais ils sont tnadaptes au service en cam-pagne, et les concepts des etats-mafors de cette epoque, axes exclusiuement sur"I'offensive it outrance", ainst que les sempiterneiles questions budgetaires,retardent la mise sur pied dUnites lourdes de campagne. Pour preuve, enaollt 1914, l'arttUeriefram;atse ne compte que deux groupes equtpes de mate-riels lourds modernes I...Toujours it cette periode les etablissem,ents militaires ont bien etudie et mis aupoint des materiels aptes it etre amenes en campagne: le 155CIR Me 1904 (155Court it til' rapide Rimalho) qui utilise le tube du 155Court de Bange, un afftJtetun liene1astique inspires encore du 75/97; le 155C1881/1912, qui n'est qu'uneadaptation ingenieuse par le capitaine Filloux de l'afftJt Bange d "colde cygne" "le 120 et Ie 155Baquet:Mais a s'agit Ia de materiels d'artillerie d'Armee, dont l'emploi n'est envisageableque pour des cas speciaus: de destruction, plus procbes de l'action dunequipage de Siege que d'une artillerie de campagne. C'est ainsi que larsde manoeuures ils sont rejetes en queue des colonnes d'armees et presqueconsideres comme des "impedimenta".Ce n'est qu 'en 1909, suite aux enseignements de la guerre russo-japonaise etplus particulierement de ceux du Siege de Port-Arthur, que le comite del'ArtiUeriequi se preoccupe de moderniser notre "artilierie longue de siege";reconnait le besoin :- d'un materiel tirant de tres loin sur Ie noyau central des places assiegees ;- d'un canon destine it donner "le coup d'embrasure" sur les batteries de cesplaces, done capable de precision il grande distance.A la meme epoque l'on s 'emeut en Prance des progres de l'artillerie allemande ;aussi de1aisse-t-01lles etudes sur l'artillerie lourde de siege, pour songer enfind l'artillerle lourde de campagne, et envisager la creation d'une "artillerielourde mobile d'armees". Naissent alors maintes pieces, dont te premier "42ligllesSchneider", suivi de nombreux autres quigardent un "air defamille" d'oule vocable: "celui qui connait un Schneider, les connait tous".Fin 1914, la forme que prend la guerre nous fait ressentir le manque crueld'artiUerie lourde, tant de moyenne que de longue portee, et des octobre de cettememe annee la creation de nouveaux materiels et l'adaptation des anciens estdecidee et acceleree, operations facilitees par la stabilisation des fronts.Voient alors Ie jour, les 120, 155, 220, le 194 GPF et le mortier de 280, cesderniers sur affut chenille, ainst que le mortier de 280 mm sur plate-forme quinous interesseaujourd'hui:

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Le mortier de 280 mmSchneider sur plate-forme,un travail de "Titan"L a pie ceC'est une "piece" a long recul, destinee auxtirs plongeants et verticaux. Elle permet d'at-teindre un objectif en tirant avec des vitessesinitiales et des angles variables suivant l'anglede chute a obtenir. La charge maxima donne,avec l'obus en acier Mle 1914, u ne p ortee d'en-viron 10,9 km.Fabriquee a l'usine du Creusot des 1909 pourl'armee du Tsar, Ie marechal Joffre en com-mande pour l'armee francaise, peu avant l'en-tree en guerre.D'un poids en batterie de 16218 kg peu com-mun pour un materiel de campagne, saconception generate s'articule autour :~ D'une bouche a feu, de calibre 280 mm, delongueur totale 3,352 m, de 88 rayures au pasde 8 55', reliee a un traineau contenant freinet recuperateur, Cet assemblage constitue la"masse reculante" qui glisse sur le berceau etrepose sur l'affttt par ses tourillons et les sec-teurs de pointage en hauteur.~ L'ensemble ci-dessus constitue alors la"masse oscillante",~ Le chargement se fait au moyen d'un cha-riot qui roule sur un support, muni d'unepotence. Le materiel tire sur une plate-formeen tolerie qui repose calee sur Ie sol, et a l'ar-riere de laquelle une beche s'oppose au reculde l'ensemble.- L'affut est muni d'un bouclier, et pour lepointage en direction, ilse deplace ur la plate-forme autour d'un pivot.- Pour Ie pointage, la piece utilise Ie niveauMle 1888 et Ie viseur en direction pourbouches a feu de gros calibre. L'amplitude dupointage vertical est de + 10 a + 65, celuide direction est de 9 45' de part et d'autre del'axe longitudinal de la piece.En position de route, a I'instar de ses cadetsles canons de montagne sur bats, Ie "280" sedecompose en quatre fardeaux disposes surdes "voitures", Celles-ci du type a "contre-appui" sont formees d'un avant-train avec sontimon, d'une fausse fleche, d'un arriere-train,I'ensemble se deplace ur roues a bandagescaoutchoutes, Leurs dimensions varient de1,95 m a 2,5 m pour les largeurs, de 5,35 m a6,35 m pour les longueurs, et leurs massess'echelonnent de 5 400 a 6 000 kg.30

- Le mortier est transporte sur la "voiture-piece",- Le berceau, Ie traineau et les secteurs depointage sur la "voiture-berceau ",- L'affut, avec a l'interieur des fJasques,l'appareil de chargement et le bouclier, sur la"voiture-affia",- La plate-forme, valets rabattus vers I'avant,sur la "voiture plate-forme".Ce qui, chose meconnue, represente sans les"tracteurs" un convoi de 23 tonnes! ...En mou vement, ces "voitures", attelees aux"lourds Latil TAR" datant de l'autre guerre oudes TAR 5 plus recents, soot generalement sui-vies de camionnettes dont les destinationsprincipales sont Ie transport du materiel tele-phonique, des ateliers d'instruments, des ins-truments pour l'organisation et la preparationdu tir, des materiels T.S.F., d'une partie dumateriel d'eclairage..; puis de carnions detransport du personnel, des projecteurs, desbagages, des caisses d'archives, des vivres dereserve et du train regimentaire.La mise en batterieLa reconnaissance faite, la piece imposecomme disposition prealable l'amenagementd'une aire de 8 x 15 metres, plane, horizonta-le, debarrassee d'obstacles, et Ie creusement al'interieur de celle-ci d'une fosse de 5 x 7metres pour le recul necessaire aux tirs sousgrands angles. Aux ordres d'un grade, deuxequipes d'auxiliaires comprenant, chacune,deux piocheurs et quatre pelleteurs, se relaienta cette tache.Pour faciliter la rnanreuvre, des agres (verinshydrauliques, chevre, traverse porte-fardeau,chemin de roulement, plans inclines ... etc.)sont disposes a pied-d'oeuvre, de part et d'autrede la fosse.Celle-ci creusee, les agres dispose , les ope-rations de mise en batterie se font successi-vement: ala "voiture plate-jorme ", ala "voi-ture-affut", a la "voiture-berceau" et a la"voiture-piece", La seule mise en batterie parl'assernblage de ces elements est un travail deprecision. Elle demande une equipe entrainee.le se r vice d e 1 0 pie ceLe personnel employe a cet effet, comprendIe chef de piece, huit servants, un artificier etquatre auxiliaires, et lorsque I'instrument depointage employe est le "viseur pour boucheQ feu de gros calibre", il faut en plus UDmanoeuvre aux volants. Leurs fonctions prin-


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cipales relative et reciproques, sont pendantIe tir :La direction du service de la piece, Ie centro-Ie des munitions, du pointage, du fonctionne-ment du materiel, des longueurs du recul, desrentrees en batterie, du calage de la plate-forme ... , soot a la charge du chef de piece.Le "pointeur-tireur" donne la derive, l'anglede ite, la hausse, pointe en direction, en hau-teur et met Ie feu a la piece.La piece se chargeant toujours a l 'horizonta-le, le "culassier' s'affaire a la poignee dulevier de cornmande des verrous du mecanis-me de relevage rapide, ouvre et ferme Ia culas-se, amorce la piece, et apres le chargementl ibere Ie chariot et Ie berceau."L'aide-culassier" s'active au volant du meca-nisme de relevage rapide.Les "chargeurs" manreuv ren t Ie chariot,refoulent Ie projectile, celui de gauchecharge la gargousse du volume d'un sac defarine !...Le "manceuvre de potence" place le projecti-le sur Ie chariot de chargernent, et seconde parles "pourvoyeurs", ilamene projectiles et gar-gausses a la piece."L'artificier" aide par Ies "auxiliaires" s'oc-cupe du loti sement des obus, des fusees, desgargousses, de leur cornptabilite, de leurentretien, de l'amorcage des obus explosifs etde la confection des charges.Consequence de ces servitudes, Ia cadence detir est reduite a un coup toute les 2 minutes.L es mu n i t ion sOn trouve :- L'obus explosif en acier, a amorcage de tete,M le 1 91 4 - d 'ab rev ia tio n AT - d'un poids de202 kg charge et mum d'une fusee, dont63,6 kg d'explosif.- L'obus explosif en fonte acieree, a amorca-ge de tete, M le 1 91 5 - d 'a bre via tio n FA - d'unpo ids de 202 kg charge et muni d'une fusee,dont 36,3 kg d'explosif,Ces deux obus sont mums de gaines et deto-nateurs de 40 M le 1895 et de fusees de 30 S .M .Mle78-81 Mle 1915 .- L'obus explosif en acier, a arnorcage deculot, Mle 1915 - d 'abrev ia tion AC - d'unpoids de 275 kg charge et mum d'une fusee,d on t 4 9,4 kg d'explosif.Les n280" et le ChabertonDans le but de contre-battre le fort duChaberton, le choix de ces piece est decide

au moment de "l'affaire de Munich". Quatred'entre-elles sont arnenee sur leur position debatterie dans le plus grand secret et sont recou-vertes en permanence de filets de camouflagedevant les dissirnuler aux vues d'observateursterrestres et aeriens,Initialement deux pieces sont en batterie a"Terre rouge", hameau situe au fond de la val-lee de la Cerveyrette, au bord de la route quimene au col de l'Izoard, et deux autres a l 1U-pente sur un petit plateau d'alpage appele"Poet-Morand", a 4 km au Sud-Est deBriancon.A l'autornne 1939, le commandernent decidede ne conserver que deux pieces pretes a tirerpendant l 'hiver , CeUes de "Terre rouge" sontalor rarnenees au fort des Teres ou est caser-nee une partie du regiment, et servent a l'ins-truction. Quant a celles de "Poet-Morand" ilest decide de les mettre en position encore plushaute, a "I'Eyrette", sous la crete de l'Infernet,soit a 9 000 m de I'objectif. La montee des"voitures" par des routes etroites, a fortespentes et brusques lacet est acrobatique. IIfaut installer des points fixes et faire passer lesfardeaux par treuillage dans les epingles a che-veux. On y arrive grace a la robustesse Iegen-daire des "bons vieux Latif", et a l'habilete deschauffeurs et du personnel.Au printemps suivant, les deux pieces en placea "l'Eyrette "" et celles du Fort des Teresreviennent a "Poet-Morand",Les premiers tirs contre l'Italie debutent Ie15 juin, L'on "envoie" des obus annes defusees sans retard, ce qui peut paraitre anor-mal pour un tir de destruction, mais necessai-re dans Je tir en montagne ou les angles dechute sont imprevisibles au les obus ricochentet se brisent sur Ie rocher avant qu'une fuseea retard n'agisse, si el1e ne s'est pas cas see elle-rnerne. Avec des fusees in tantanees I'explo-sion se produit toujours et au premier pointd'impact. Apres Ie bruit sourd du depart d'un"coup" il faut attendre 60 secondes pour enobserver l'eclat,Les tirs deviennent intenses entre Ie 20 et Ie24 juin. Et les plus spectaculaires ont lieu le21 ou les deux sections de la 6c batterie du154 e R.A.P . , conjuguent leurs tirs avec une tri-angulation d'observatoires, d'une part depuisles ernblematiques cloches cuirassees et som-mitales du bloc 4 du "Janus", V.D.P. (VisionDirecte et Periscopique) aux oculus orientessur les positions italiennes, et celie G.F .M .(Guetteur et Fusil-Mitrailleur) orientee sur Ie

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Une piece de la batterie du 154B RAP ermee de 4 mortiers de 280 mm. Schneider. M B 1918. (Call. Pivot).

L'un des mortiers de la section du lieutenant Fouletier en batterie au Poet-Morand.(Call. Musee du canon et des artilleurs)

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carrefour C laree/D urance, e t d 'au tre part,deux au tres en ex terieu r ia la "Croix deT o u l o u s e " et sur les pen tes de l'In fernet. E llestirent 57 des J 0 J coup . decomptes, detruisentet "mettent a genoux" Ie fo rt du "Chaberton ",orgueil de l'arrnee ita lie nn e, v erita ble d estro ye raerien qu i dornine Ie co l du Montgenevre , loutIe B rianconnais, e t peu t par ses coups de149/35. couper les rou tes. la vo ie ferree,detru ire la gare, iso le r les fo rts, e tc .

Quelques sem uines apres I'A rm istice, ]'ondernon te so igneusem ent tou tes les p ieces que1 'o n d e sc end a Briancon, puis la b atte rie ch ar-gee sur son tra in special regagne G ap.n e pilo gu e, a l'arrivee, tou t est "deverse ell

vrac" dans Ie pare des sports de G ap et poursa part, Ie 154~ R .A .P . qu itte Ie Brianconnaispour etre d isso us Ie 6 aoG t a S ain t B on net-en -Champ .

Serge PIVOT

Cene photo montre les dimensions du mortier de 280 comparalivemenl a /a hauleur des hommes au premier plan.Onremarquera aussi i'important bouclier protegeant les servants et Ie materiel centre les etiets de souffle. (Coli. Pivot)

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Fort Du Chaberton Et Mortier de 280mm