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Fin de partieSamuel Beckett
I. Introduction
II. Biographie
III.Contexte historique et social
IV. Structure
1. Le titre
2. Résumé,
3. Composition
4. Lieux et décors,
5. Temporalité.
V. L’exposition ?
VI. Les personnages
VII.L'écriture de Samuel Beckett
VIII.Références et allusions culturelles
IX. Le comique
X. Quelques thèmes récurrents
1. Le vide
2. Les objets
3. La nourriture
4. Le corps
X. Le théâtre de l'absurde.
I. Introduction
Fin de partie est l'œuvre déroutante d'un homme très discret.
On l’a dit misanthrope, ses proches parlent au contraire d’un homme
plein d'affabilité et de générosité.
La pièce est nourrie de multiples références littéraires qui n’expliquent
rien mais aident à mesurer ses enjeux.
Beckett n’est pas seulement un grand érudit, c’est aussi un homme qui
s'est engagé contre la torture en Algérie en 1960, contre l'apartheid en
Afrique du Sud en 1972. En faveur des intellectuels et des artistes
polonais en 1976 et 1981, il a soutenu Vaclav Havel en 1983. Travailleur
jusqu'à l’ascèse, il a toujours vécu modestement d'abord à Paris puis à
Ussy sur Marne.
Un texte curieux, dérangeant et déroutant.
A lire ou à voir ? Beaucoup plus rapide à être lu que
représenté.
Prolifération des didascalies (caractéristique de Beckett et du
théâtre de l’absurde).
Une place particulière dans l’histoire du théâtre
Samuel Becket est né le 13 avril 1906 dans un petit village près de
Dublin en Irlande.
Son père (métreur de profession) était un bon vivant, sa mère assez
austère. Il a un frère.
Il mène une enfance heureuse et reçoit une éducation religieuse dans
cette famille protestante. Il est très sportif.
Il rentre comme étudiant en lettres à Trinity collège et est initié la
littérature française par un professeur en langues romanes très
anticonformiste.
Lors de congés d'été, il fait des séjours en Italie, en France, en
Allemagne, en Autriche.
À partir de 1928, il devient lecteur à l'École Normale Supérieure de la
rue d’Ulm. Profite bien de la vie d’étudiant parisien,
II - BIOGRAPHIE
Il est présenté à James Joyce et devient plus ou moins son secrétaire
lorsque celui-ci est en exil à Paris (œuvre jugée obscène!).
Il écrit quelques essais, notamment l'un sur Proust.
Il renonce assez vite à son poste de professeur et retourne en Irlande. Il
vivote ensuite entre Londres et Paris.
Son père meurt en 1933.
Becket souffre de nombreux malaises (paniques nocturnes, crises
d’angoisse, troubles du rythme cardiaque…). Il entame une
psychothérapie à Londres.
Il s'essaye au roman et publie notamment Murphy en 1938.
Quand la guerre est déclarée alors qu'il aurait pu bénéficier de la
neutralité irlandaise, il rentre en France.
En 1941 il rentre dans un réseau de résistance. Dénoncé en 1942, il
échappe à une rafle et se réfugie à Roussillon jusqu'en 1945.
Il publie un autre roman : Boîte.
Il rentre en Irlande en 1945 puis revient en France, il travaille alors
comme économe-interprète dans un hôpital de la Croix-Rouge à Saint-
Lô.
En 1946 il s'installe de nouveau à Paris.
Entre 1946 et 1953, il écrit quatre nouvelles, quatre romans, trois
pièces de théâtre et acquiert ainsi une certaine notoriété.
Il décide d’écrire en français afin de n'être pas prisonnier de ses
automatismes. Par la suite il traduira souvent ses œuvres du français
vers l'anglais et même en allemand.
Il publie ensuite une trilogie romanesque : Molloy, Malonne meurt,
Innommable.
En 1950 il signe un contrat avec les éditions de Minuit dirigées alors
par Jérôme Lindon. Ses textes déconcertent ou enchantent la critique.
Il publie ensuite une célèbre trilogie théâtrale : En attendant Godot est
écrit à la fin de 1948. Cette pièce est présentée le 3 janvier 1953.
Après un moment d'incompréhension et de protestation du public il
obtient finalement le succès, cette pièce tient l'affiche durant plusieurs
mois.
Il est promu chef de file du nouveau théâtre.
Sa pièce Fin de partie a connu en 1954 une première version avant
d'être terminée à l'automne 1956 et jouée l'année suivante à Londres,
en français, en avril 1957. Elle est ensuite jouée à Paris et reçoit les
mêmes réactions du public : l’incompréhension puis le succès.
La troisième pièce est d'abord écrite en anglais sous le titre Happy days
et devient Oh les beaux jours en français est présenté d'abord à New
York en septembre 1961.
Cette même année, il épouse celle avec qui il vit depuis 1938, Suzanne
Deschevaux-Dumesnil.
Par la suite il publiera d'autres pièces comme La dernière bande en
1958, Comédie en 1962.
Il travaille aussi pour la BBC un théâtre purement auditif, réalise même
un film en 1964 avec Buster Keaton.
Il travaille à la télévision, publie même quelques poèmes, de nombreux
textes très courts dans une écriture de plus en plus épurée.
En 1969 il reçoit le prix Nobel qu’il accepte mais c'est son éditeur qui
ira à Stockholm.
Sa femme Suzanne meurt en 1989, il ne lui survit que quelques mois et
décède le 22 décembre 1989.
LES LOINTAINES ANNÉES 1950
• Entre 1954 et 1956, lorsque Beckett travaille à Fin de partie, le souvenir
de la Seconde Guerre mondiale est encore proche
• Une guerre aux proportions inédites : nombre des victimes civiles et
militaires, génocide.
• Début de la guerre froide, «rideau de fer »
• Tentatives de démocratisation, voire de pure et simple libération, se
manifestent en Europe de l’Est mais, dès 1948, blocus de Berlin-Ouest,
«enclave» occidentale au sein de l'Allemagne de l'Est communiste.
• Les deux républiques allemandes, RFA et RDA sont créées en 1949.
III – Le contexte historique
• En 1953, les ouvriers est-allemands manifestent et sont violemment
réprimés par les troupes soviétiques que le gouvernement est-allemand
appelle en renfort.
• En 1956, répression sanglante à Budapest.
• Aux Etats-Unis, le maccarthysme donne lieu à une véritable
«épuration» de certains milieux.
• Course aux armements atomiques, climat de peur dans les
populations car suppression possible de toute vie humaine.
L'État de droit et l'état de fait
• Des régimes despotiques dominent la plus grande partie de la planète.
• Le communisme, connaît un regain de popularité malgré tout ce que l’on
sait des brutalités et des massacres que les autorités soviétiques commettent,
sous les ordres d'un Staline.
• Conflits de la décolonisation (Corée, Indochine, Algérie, crise de Suez)
• Etat de tension permanent qui pèse sur le monde, et qui concourt nettement
à un pessimisme certain dans l'expression artistique de ces années.
• L'atmosphère politique semble à la fois explosive et en perpétuelle
décadence.
• En France, crise institutionnelle de la IVème République.
Une crise intellectuelle et morale, et comment la fuir
• Le milieu des années 1950 n'est pas, vu de la France, une période très
heureuse.
• L'existentialisme, «l'existence précède l'essence» (en d'autres termes, il
n'y a pas de destinée toute tracée ni de fatalité, c'est au contraire en
agissant que chaque individu construit son histoire et le sens de sa vie) de
l'immédiat après-guerre, s’est assez vite dilué dans une sorte de joie de
vivre, de volonté d'amusement perpétuel que symbolise le Saint-Germain-
des-Prés de ces années.
• Dans les Années 1950, cette effervescence est retombée, et sous la
pression des événements assez uniformément dramatiques que nous
avons décrits, l'ambiance est au gris.
• Seule la prospérité économique empêche le développement de
troubles sociaux.
• C'est dans ce contexte de désenchantement général que survient la
littérature dite «de l’absurde».
• Beckett est assez tard venu parmi ces auteurs qui renouvellent la
scène française sans en proclamer l'intention à coups de manifestes.
1/Signification du titre.
On le trouve repris intégralement : « vieille fin de partie perdue, fini de
perdre. (Page 108)
Revient comme un leitmotiv le mot fin, de même que le verbe finir.
Trois pistes d’interprétation :
a/ Le titre en anglais End Game, le titre en allemand End Spiele. Il s'agit
donc bien d'un jeu. On assiste à la conclusion de ce jeu.
- Une sorte de jeu d'échecs entre Hamm et Clov.
- C'est un jeu gestuel et langagier
IV - Structure
b/ Métaphoriquement, on retrouve le thème du jeu d'acteur.
- Mise en abyme du théâtre.
- Les personnages tiennent un rôle
- Becket, comme Shakespeare considère le théâtre comme une
métaphore de l'univers et qui traduit toute la complexité de la condition
humaine et des rapports humains.
c/ A un dernier niveau, métaphorique et philosophique :
- Ce qui s'achève sous nos yeux se sont les existences humaines et même
l'humanité entière.
- C'est la fin d'un monde, la fin de la conscience du monde.