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Fiche 3 Le pays des sourds - · PDF filemobiles et ouverts qui rappellent le cinéma muet. La caméra capte les gestes, les signes comme autant de petits récits en images

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CPD Coordination action culturelle 1er et 2nd degrés

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Le pays des sourds Nicolas Philibert / documentaire / 1993 / France Documentaire

Nicolas Philibert

Synopsis

Ce film documentaire nous fait entrer progressivement dans le monde des « sourds », à

travers une dizaine d’enfants. Nous voyons leurs efforts pour apprendre à parler sous la

direction d’un professeur et d’une éducatrice.

Des adultes parlent de leur vie sociale, de leurs relations avec leur entourage, sourds ou

« entendants ». Certains font du théâtre, d’autres accueillent des sourds venus des Etats-

Unis. Un couple de sourds se marie. On suit des enfants dans leurs familles respectives et, à

la fin de l’année, le directeur de l’école commente les progrès des enfants.

Les personnages sont reliés par un caractère commun, la surdité, ils révèlent leurs

différences, leurs forces, leurs fragilités, leur sensibilité et leur obstination à surmonter leur

handicap.

Présentation du film

Le Pays des sourds, ensemble de documents et de témoignages, appartient au genre

documentaire. Il nous informe aussi bien sur la langue des signes que sur cette étrange

sphère des sourds qui nous attire avec simplicité. Nicolas Philibert traite le genre avec

discrétion, sans voyeurisme.

La première scène nous invite à un déconcertant quatuor silencieux puis un jeune homme,

Fred, vient confier son désir impossible de faire du cinéma, ce cinéma que l’on retrouvera

plus tard dans les souvenirs d’enfance du professeur. Un autre aspect du cinéma tout au

long du documentaire qui oscille entre fiction et narration.

Le Pays des sourds nous bouscule dès les premières images. Ce documentaire joue sans

cesse sur l’échange, la différence, l’équivalence, le contrepoint, la virtuosité de la langue des

signes.

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Ici le cinéma crée une sorte de translation entre les différents moyens pour communiquer,

raconter, se raconter: signes, paroles déformées, expressions du visage, regards. Certains

passent de l’un à l’autre avec aisance, le réalisateur les utilise simultanément et on ne sait

plus si le sous-titre traduit les gestes ou la parole.

Contrairement au documentaire traditionnel où le commentateur fait le lien entre réalité

observée et représentation sur l’écran, Nicolas Philibert refuse de nous guider. Le spectateur

déstabilisé, désorienté, dérangé doit s’interroger, établir lui-même les passerelles pour aller

vers le sens, se frayer un chemin à travers le pays des sourds : exemple des scènes de vie

quotidienne où une commerçante communique sans difficulté avec une touriste américaine

sourde et celle de la visite de l’appartement avec son agent immobilier qui ne réussit pas à

établir le contact.

Ainsi, plusieurs scènes poétiques peuvent engendrer un malaise différemment ressenti par

les sourds et les « entendants »: scène où le couple de sourds est marié par un maire puis un

curé plus mal à l’aise que les mariés sourds. Des scènes où tout se passe par le regard et où

l’on se passerait de mots car incompréhensibles dans ce contexte. Le cinéaste donne alors à

l’image le statut essentiel, sensible au regard et par le regard. Des yeux exagérément

mobiles et ouverts qui rappellent le cinéma muet. La caméra capte les gestes, les signes

comme autant de petits récits en images. On finit par lâcher prise et par oublier leur

handicap, leur différence.

Le cinéaste nous a happés et plongés dans l’univers du cinéma omniprésent: le choix du

cadre, des plans serrés, larges. Nicolas Philibert, un passeur généreux sans lequel les deux

mondes ne se rencontreraient jamais.

Le Pays des sourds s’inscrit également dans un refus de toute forme d’apitoiement. Pour

Philibert comme pour d’autres cinéastes avant lui, apprendre à regarder c’est aussi

apprendre à aimer.

Pistes pédagogiques

Le genre documentaire

Dossier sur le genre documentaire : http://ressources.acap-

cinema.com/files/PC%20le%20cine%CC%81ma%20documentaire%202011%20web.pdf

D’autres grands documentaristes : Raymond Depardon, Jean Louis Comolli, Jean Rouch

Contre l’exclusion

� les méthodes d’apprentissages : langue des signes, apprentissage de la parole avec

l’aide d’appareil auditif

� le comportement physique des sourds : extériorisation des sentiments

� relation avec la famille ;

� langue des signes : combinaison de signes précis avec des nuances ;

rappel du programme d’« hygiène raciale » de Hitler avec campagne de stérilisation de

milliers de sourds pour interdire aux sourds d’avoir des enfants, puis de déportation et

d’extermination dans les camps.

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Le son, le bruit, la musique

Rôle et place de la musique dans ce documentaire

Musique visuelle et musique sonore

Le son, le rythme et la musique dans le langage des signes

Les outils d’exploitations

http://www.transmettrelecinema.com/film/pays-des-sourds-le/

http://www.transmettrelecinema.com/film/pays-des-sourds-le/#outils

Les enfants sourds devenus adultes

http://www.france5.fr/emissions/l-oeil-et-la-main/diffusions/09-02-2015_299819

Nicolas Philibert

http://www.transmettrelecinema.com/acteur/philibert-nicolas/