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F ANTASMAGIE AUBI PASQUE DESSI LE Pf: RI L IMMf: DfAT l

Fantasmagie no. 1

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Fantasmagie no. 1

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F ANTASMAGIE

AUBI PASQUE DESSI LE Pf: RI L IMMf: DfAT

l

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F ANTASMAGIE BULLETIN TRIMESTRIEL

DU CENTRE INTERNATIONAL DE L'ACTUALITE

FANTASTIQUE ET MAGIQUE

NUMERO 1. NOVEMBRE 1959

SECRETAIUAT

Mue P. MEVISSE, 161, AVENUE JUPITER, BRUXELLES

BELGIQUE

FRANCE

15 FB le uumero

150 FF le uumero

Abouuement 50 FB les 4 numeros

Abonnement 500 FF les 4 nnmeros

Tons les versements se font au C. C. P. 8357.69 du C.I.A.F.M.A.,

Bruxelles, c /o L. Van Rompaey, 194, Boulevard Leopold II, Brnxelles

Les textes s ignes n'engageot qu e Ia respousabilite de leurs auteurs.

Le bulletin o'e t pas •·csponsuble des manuscrits (JUi lui soot udt·esscs.

CAVALIER INTRODUCTIF

lnsta ll ons-nous les demons sur les au te ls dela i es, comme un critique d'art l' a pn!tendu ? II se peut. Mais pourquoi ces a utels sont-ils delaisses ? Est-ce notre faute si l'ordre et les va leurs qu'i ls portent, appele devan t Ia cour supreme du desespoir humain , furent conva in cus de desacrali ati on de notre existence : conva in cus de materialisme sordide ; convain cus d'impe­riali sme deguise en morale, religion ou ideologic politique : convain cus de «civi lisation » ne recul ant, aujourd'hui , devan t aucun e iniqu ite, aucune tor­ture, aucun mas acre et, demain pe ut-etre, meme pa devan t Ia mort sans phrases de Ia plan ete ? Est-ce notre faute si cette foli e a detache l'homme de sa haute tradition et de son fondement ree l, pour le jeter dans les espaces de l'absurde et de l'angoi se metap hysique ?

In ta ll ons-nous les demons sur les autels delaisses? II se peut. Ma is alors null ement ces esp rits des tenebres que nous avon recuses, et leurs crea teurs, leurs mai' t res et leurs e claves avec e ux ; mais bi en les espri ts lumin eux du commencement, ceux qui detenninaient l' homme quand, a l'aube de Ia purete originelle, il rna reha it a Ia rencontre de soi-m erne e t,

dan Je coupl e, s'e lan«;a it ve rs Ia conqu ete et Ia conna issa nce. Arrive ma in­tenant a ce Stade de son evolution ou Ia science a force les frontieres entre mat iere et es1 rit et pa rvient a trans form e r l'ene rgie en matiere et cell e-c i en energie, il ne reste a l'homme d'a utre sa luL que Ia redecouverte de sa grandeur premiere en s 'app ]i.quant a connaltre le mac rocosme « unive r » au depa rt d' une connai ssa nce du mi crocosme « hom me», a fin de retourn er a l' unicite harmoni'euse au sein de l'E tre. Tout le reste s'ec rou le et n'est plus que cet ordre vii qui , par sa disper ion et en proie a sa propre impuis­ance, et ne no us la isse d'a utres voies que cell es qui menent a Ia dech ' a nee.

C'es l pourquoi i l nous faut agir en cet a rt se doit de denon cer, de brise r

el de deblayer tout ce qui , conventionn el et fi ge, se dresse contre nous et en nous-memes. Et pour cela , nous n'ecartons a ucune form e de pro te tation, de revolte ou de «scan da le» - C'est pourquoi, ce tte quete. vise Ja quintessence de l'homrne, l'ob cure etoi le centrale de son unite en con ci nee, subconsc ient

et in consc ient. C'est pourquoi interdits et scell es doivent etre !eves, la lumiere doit etre diri gee, a ussi bien sur les premieres tratifi ca Li ons de notre rrois­' ance, qu e sur les images ultime de nos possibi lites.

C'es t po urqu oi, cet a rt est Iantastique et magique. Magique, du fait q u'il nous relic a no force profondes et supremes, q u'il pa rt a la recherche de Ia rea lite toute nue, le surrcel en guise de re[us de cette n!a lite mensongere

n'eff leurant qu e les sens et '"' con cevant et ne modelant Ia vie que sous ]e regime tyrannique de Ia ra ison et de Ia logique : un art de « l'esprit c-ontre Ia raison ». Fanta tique, du fa it q u' il se meut dans le monde du reve et de l' interiorile, avec ses labyrinthes, se epouva ntes et ses mon tres (par in on-

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dab le atavisrn e et par apport propre), a cote de ses croissantes et aveuglantes

zone de c la rte : un e explora tion a corps perdu de ce que nous so mmes et devons devenir, echappant a ux pales enfants de chre ur de la beaute et atLX infa tues de l'ordre confortabl e du creur et de l'e prit, ans en exclure porte­pipes et papier peint.

C'est pourquoi, cet a rt es t le fea l se rviteur d'amo ur et poes ie, et introni e­t·il Ia femme ('Omme foyer ardent de notre uni ve rs interieur, ramenant son etre, notre quete de ce lui -ci et notre ascens ion commun e da ns la noire

lumiere ailee dtt sac re.

Que ce soient done la les demons se leva nt sur ces au tels quand meme

delaisses : les demons des forces pures, li beratrices et conquerantes de l' homme, les a lli es de so n aurore edeniqu e.

Pol LEROY.

L'ACTIVITE DU CENTRE DE L'ACTUALITE

MAGIQUE INTERNATIONAL FANTASTIQUE ET

Dep uis sa fondation a Bruxell es, en decembre 1958, et bi en q ue ne dis· posant que de moyens tres modestes, le Cen tre Intern ation a l de l'Actualite Fa ntas tique et Magique (CTAFMA) a ccpendant deployc au co urs de la

saison arti tique 1958·1959 un e activite non negl igeable, rei iet du dyna mi me de se a nima teur et de Ia cn n ri a nee qu'il a rencontre au pres de nombre uses

perso nnalites du monde artistique et litteraire. Cette ac tivite a surtout ete possible grace au concours cl e plusieurs clirec teurs de revues et de galeri es d'exposition, a uxq ue ls le C1AFMA ti ent a rendre un homm age reconnai ·

sa nt.

Au palma res de cetle ac ti vite, il convient de citer :

l " !'expositi on internati 'onale de coll ages du 20 Jevrier au 12 mars 1959, a la

Ga lerie La Proue, a Bruxell es :

2o !'exposition du dessin a teur a llemand Helmut P1ontke a 1a Ga lerie « Le Solei! dans la Tete», a Paris, du 2 a u 16 avril 1959 :

3o !'exposition Fantasmagie du 2 au 23 mai 1959 it la Galerie de Ia Madeleine, a Bruxe ll e , avec la co ll aboration de quelque 4D exposants allemands, anglai's, argentins, belges, fran gais, neerlanda is, sui ses et yougos laves ;

4 ]'exposition du dessinateur a ll emand Helmut Plontke, du 14 mai au 4 juin 1959, a Ia Galerie La Proue, SO LI S les a uspi ces des se rvices culturels de l'Ambassade d'All emagne, a Bruxell es ;

5o !'ex position intern ational e de coll age a Ia Ile senhuis, a Anvers, du 23 ma i au 13 juin 1959 ;

6° l'expo ition inte rnational e de coll ages a Ia Ga lerie « Le So lei! da n Ia Tete», a Paris, du 3 au 12 ju ill et 1959 ;

70 le num ero « Fantasmagie » cl e Ia reVIIf> nnversnisf' « De Tafelronde », groupant des arti cles critiques, des textes en plusieur langues et des reproducti ons de q uelque 4D membres du CIAFMA , ainsi que 75 reponses a un e enq uete du Centre a upres de ses adh erents, leur demandant de donner une definition succ in cte de leur conception de l'art fa ntastique et magique ;

8° l' etabli ssement d' env iron 150 doss ie rs concernant I 'acti vite d' ecrivains et d'arti tes viva nts, et dont l'reuvre e t du domaine de l'art fanta t ique e t magique;

9° deux expositions « Fantasma gie » a la Gal eri e Le Rouge et le Noir, a Cha rl eroi. La premi ere a eu lie u du 19 septembre a u 2 octobre 1959. La seconde, du 3 au 16 oc tob re 1959.

La totalite du programme pour Ia sa ison a rtt sllque 1959·1960 n'a pas ete definitivem ent arretee. Le CIAFMA peut neanmoin s a nn oncer I 'o rga nisation d'expositions « Fantasmagie » du 20 au 30 novembre 1959 a la Galeri e Dorekens, a Anve rs, et dt~ 7 a u 19 mai 1960 it Ia Galerie de la Madelein e, a Bruxelles. D'autres expositi ons co ll ecti ves auront egal ement li eu au CO lli'S de ce tte sa ison a Geneve, Haa rl em et Paris, ai n i que plusieurs expo itions individuell es a Cha rl eroi, Bruxe ll es et Paris.

Dans le courant de Ia saison 1959-196~, 1e CIAFMA organisera egalement plusie urs co ll oques et lan cera de enquetes sur des problemes touchant a ]'art fantastique et magique. J] orga nisera un concours de photograp hi es fantas· tiques et magiques. II prepare Ia pa ruti on de plusieurs num eros speciaux de revues amies : il assumera l'edition it des interva ll es regulie rs d' un bull e· tin d' informa tions - ce lu i-ri en eta nt le premier numero, modeste j] est vrai - mais sans do ute grandira-t- il avec les ressources dont pourra dispo· se r ]e Centre.

Le Conseil d ' Administration et le Comite du CTA FM A sont co mposes ac tuellement de :

MM. le Baron .Jea n de Loen d'Enschede, pre~ id Pn t .l ean-Jacq ues Ga illia rd , vice·pres ident

M'' " Pa ule Mevisse, sec retaire; MM. Lucien van Rompaey, treso ri er :

And re Van Wassenhove, a rchi viste, et de ses membres Jondateurs :

MM. Max Bucail le, Creteil (Pa ri s) Stan ley Chapm an, Londres : Marc. Eemans, Bruxell es : Robe rt Geenens, A nvers :

J\llme G. Gronin ger . van der Eb, Libla r bei Koln MM. Serge H utin , Fontenay·a ux-Roses ;

Po l Le Roy, Grand·B igard . Brux e ll es ; Gar ibaldo Ma russ i, Mil an : Thomas Owen, Brux e ll es : Aubin P a que, Bruxell e~ ; G. Prund , Geneve :

JV[me Ia Comtesse Cecil e de Hev ill e. Ste ll enhosch . Afrique du Sud MM. Albano Rodri guez, Buenos·A ires:

Yves Smeyers, Madrid : Bori Vizint in, Rijeka.

La co tisation a nnueil e des membres adherents a ete fix ee a 150 FB Oll 1.500 FF.

La co tisa tion des membres protecteurs est de 500 FB ou 5.000 FF.

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Cc,; t·o ti sa tion~ Jonn ent droit au bull e tin « Fantasmag ie ». a ins i qu'aux a ut res publi cations du CI A FMA. Les memhres pro tecteurs recevront, en ou tre, une g ravure o ri g in ale a tirage limite d'un ar ti ste membre du CIAFMA. Pour cette annee, ce tte gravure se ra de J ea n-Jacques Gai lli a rd.

L'abonn ement au bull e tin « Fantasmagic » a etc fi xe, pour 1 s non -mem­hres, a 50 F. B. ou 500 F . F. , pour quatre numeros.

Le Conse il d 'Adrni nis tration du CTAFMA prie instamment se membres, a in si q ue l ~s abonnes a so n bulle tin , de fa ire parvenir le monta nt de leur cotisu tion ou de leur ubtJnnem ent a son tresor ie r: c. c. P. nO 8357.69 -CIAFMA - Cen tre int e rna tiona l de J'ac tua lite fan ta tique et magique c/o Van Rompa~y. 194-, boul eva rd Leopold ll , Bruxe ll e 1.

En vue de co mpl e ter ses archi, es, le I FMA renouve ll e son appe l a ses adheren ts, ain _i qu 'a toute pe rsonne e t instituti on publi que ou privee s' interes ant a !'a rt fanta stique e t magique, pour lui faire parvenir tous docu ments se rapportan t a cet aspect de !'art contemporain ( li vres - revues -programmes - f'a ta logues - manifestes - affiches - invitations - reproducti ons - photos, e tc ... ), documents a envoyer a l'a rchivi ste du IAFMA : M. Andre 1•an Wassenhovc, 11, aven ue dw Congo, Bruxelles 5.

Les rense ignements d'actualite : li\'l'eS recemment parus a insi qu'exposi­tion recentes, oe ront reguli e rement consi[mes sous Ia ruhrique « E CHOS ET NOUVELLES FANTASMAG TQUES ».

L'ICONOGRAPHIE F ANTASMAGIQUE

Dans le present bull e tin, nous avons comm ence Ia publication de notre Tconograp hi e fantasmagique, avec des reproduct ion d'reuvres de Max Bu ­caill e, Paul Dufra ne, Marc. Eemans, J ean-Jacq ues Gai lli a rd , J ane Graverol , Ca rolina M uchnik, Aubin Pasq u ~. Il ea na Rabin et Amand Vereeck e.

Les adherents du Cl AFJ\lA, dcsireux de faire fi gure r un e de leurs re uvres dans l'Iconog raphie fantasmagique so nt pr ies de s'ad resse r au sec retariat du CIAF'MA.

ENQU:ETE SUR LE SURREALISME

A plusieu rs reprises, J'activite du ClAFMA a ete qua lifi ee de para- ou de pos t-surrea li ste, du fa it q ue ce rtains de ses membres on t ou on t e u une ac ti vite surrea liste, ou tou t au moin s fort proche du surrea li sme. En fait, l e CJAFMA n'a d'autre but, rappelons-le, qu e de promo uvoir tous les aspects de !'art .fantastique e l magique, et cela, en dehors de toutes preoccupati ons d'eco les ou de tendances artis tique et litteraires.

II no us parait toute foi s interessa nt de prec ise r !'a ttitude individue lle d • chacun des membrcs du Cl AFMA vis-a-vis du surrea li rn e, aussi leur po ons­nous les deux ques ti ons s ui vantes :

1o Qu ell e est vo tre attitude passee e t actuell e deva nt l'activite sutTea­li ste, te ll e que ce ll e-c i a ete definie e t menee par Andre Breton et ses am i ~ depuis .I a publication du prem ie r Manifes te du Surrea lisme, en 1924 ?

2° Dan que lle mes ure, ,eJon vous, le surrca lisme participe-t-il d'un e ac ti ­vi te fantastique e t mag ique '?

Les reponses, auss i s ucc incte que possib le, sont it envoyer a M. Andre van Wassenhove. 11, avenue du Co ngo, Bruxe ll es 5.

JA E GHA VEilOL I. ES HABM ON IES OE LA NAT RE

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COMPOSlTIO

CA R OLI N A MUC H N IK i (• 11 dema nde a arolin a 1uchnik une de finition de !"art fantas tique,

e ll e n\ pond ra : « C'est Ja tra ns fi gura ti on idea le et sponta nee de Ja realite ». L 'apparence de Ia realit e, da n l' re uvre de cette artis te, n'est pa formee

au depa rt ma is bi en a l' abou ti ssement de ses c reations. J e veux dire que i'idee sort confusement de ce qu i pourrait paraitre un nu age non fi gurati'f, po ur devenir apres que lque chose de vra i, de pati al , de dCfini .

Ce n'est ni Ia mani ere, ni le co mpo rtement qui sont fa nta tiques dan s la peinture de Muchnik , mai · bien sa vis ion, qu 'elle rana lise comme un medium en la charpenta nt, a Ia fin , d' un e so rte de sagesse, d'equilibre.

Nous retrouvo ns dans plu ieur ta blea ux de ce peintre le meme th eme naissant : mais il p rend chaque fois un e nouvelle impuls ion , des co lo rati ons et des inte rpre ta ti ons diffe rent es.

C'es t pour cela que l" on ne peut resumer Ja peinture de a rolina M uchnik en un seul ta blea u. Tl faut Ia confrontation de plus ieurs de e reuvres po ur perccvo ir sa pe rsonnalite ve ritab le.

L. DARCYL.

AM NO YEREECKE • AUTRE GALAXIE •

A M AN D VEREE CKE

Travaillant a r eca rt de l" actua lite, Ama nd Ve reec ke st Ull anarchiste de

Ia pe inture moderne. Deux themes ssentiel domin ent son re uvre : ce lui du

temps e t ce lui de Ja nuit. es themes, mi eux vec us q ue penses, se recoupent

sans treve en des espace a peine c irconsta nc ie . Li eux vagues peupl e de s ilho ue ttes en a ttente, de tourbi lions, d' astres et de metamorp hoses, ces

toiles - et ces dess ins - rece ll ent un e part ~ in g uli e re d' un espoir lu i-meme

inf iniment sing tdi e r.

Ca r, en fin de compte, c'est a Ia so litude de notre co ndit ion q ue Vereecke

s'adresse ; c'e~t aux eta ts d 'e rn oti vite dCfinitivern ent. retra nches du rn onde

q u' il vo ue son meti e r de pe intre e t ses prohlern es de poe te. En des lieux

qui ne sont rien par e ux-rn eme , il rn et en bra nl e Ia mac hin e a produire des reves sans solution. On re· te stupef ie, plu · mort que ,if, mais inte ri curement

fasc ine par cette forti fi a nte demon !.ra tion : au-de l a de tout, tou t ex iste

enco re.

Rotn e H AUSER.

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LE PASSE-PARTOUT

Le cha nt de Ia bouilloire s ignalait J'aube.

L'e ldorado de Ia journee promettait pour midi un ro pieux dine r.

Deja Virgi ni a co iffa it Ia cui s in e.

etirant de cheveux de so le i] dan s Ia so upe, sur les as1 e rges, Ia salade, ]e: fr a ises,

sur de ux froma ges blancs dan s le ur chemise et sur le rcc haud, ou Ia chi co ree Ilirtait avec le ca r · .

A Ia fenetre, un e rose d' hi e r dorma it pour toujou rs. penrhee sur des mu g: uets.

Au fond du jardin, un cale{"on tenuit debout.

Etait-ce un mon. ieur pou r J\ladarne, don t Ia pe rsonn e s 'oll\' ra it rom me un e vill a en pe ignoir ·) . ..

Enc- route dan l'o mbre d' un parasol. rnoi.

je n· aHl is pas encore les }eux bien install es dans Ia natur<>

pou r ar hev r It> sujet e t le co mprendr

J ea n-Jacques CA TLLlARD

1954.

]ean-Jac 1ues CAILLIARD, « M es umis me reconnai tront toujours dans La TlUit . »

1\IA HC. EEMA ' 5 • LE PI~LER I ' DE 1.' A BSOLU •

LE PELERIN DE L'ABSOLU

l)'un s tyle integre et fe u in corpore l, Marc. EEMANS, a ux voyages te rribl es du dcdan , fi xe lc Pe le rin dr J"Abso lu .

ldentique it sa necess ite, ce lui -c i, de ses ye ux prehens il es, resea u de mort e t nai ssance subite, se do nn e chasse a Jui -meme. Roul ant a l' infini une rum eur de ce1-c les (ca r il entend rug ir l ' inte ri eur du masq ue, li eu de l'ac­romp lis ement) , le Pe ler in ne co nn al t q ue le creux de son mo ul e. champ de gravitation dans le drape ti es a i ons rauq ues. Mais, s'o uvra nl a u Ri en, ou lc vide et le p le in ne so nt plus, et, a Ia limite extreme de eel e ffort, c- lo it ce vide e t cl os it ce p le in , le Pe lerin est libre a on uni q ue J\ l aitre : J Abso lu .

Ainsi, c'est a Marc. EEMAN que nous devo ns J" e ffi g ie de Ia foudre.

J ea n-Lo uis DEPIERRIS.

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MAX BUCAILLE OU L'HOMME AJOUTE A LA NATU RE

Max Bucaill e es t un aventurier de !'a rt. Comm e 'J' etait le docteur Mal espine a la memoire de qui fut dedi ee un e exposition de racin es aidees, a Ia Galerie La Roue en l954i it Pa ris.

Bucaill e a Ia sensibilite de !'arti s te e t Ia ri gue ur d" l'hornm e de ~ (· ien ce : il est professe ur de rnathematiques a Crete il. De mern e que Valery , ec rivant La Jeune Parqne « s'astre ignait a un exe rcice », de mern e Bucai ll e decoupe des illus tres du temps naguere et il en fait des « cri feeriques », des images oniriqu es ; ou bien, peignant a la gouache sur du verre, i l en fait des paysages inconnus, re pr is au fond des mers ou des ages; ou encore parcou­rant avec son chie n-loup Ia foret de R amboui lle t, il y recueill e des racines qu ' il travai ll e ra ensuite a Ia gouge e t au burin ( illustrant ainsi a u plus prec is Ia definition de I ''arti ste de Bacon) ; ou en fin il cherchera de nou­,·ea ux procedes photographiq ues c'est a chaque co up une ex peri ence de laboratoire e t un exercice de Ia liberte imagin a tive de l' hommc.

De ses «coll ages» Buca ill e fait des li vres ou des « films» comme ces Malh eurs d'E sur un tex te de !' ami Laude. Ses gouac hes sur ve rre, Bucaill e les photogra phic e t les ag randit aux dimensions de decor : on les voit « s itua nt » ses racines. Les rac ines, elles, devienn ent vite des divinites incon ­nues. Al ors meme qu 'on ne leur a ttribue aucun e fi guration precise, ell es ne res ort issent pas it !' a rt abstrait.

E lles sont e rnbl emes d' un monde autre auq uel l' homrn e n 'a acces qu e par le truchern ent du reve ou du poeme.

Poemes ... Bu cai ll e, bi en sur, en a cc rit. Nul ne s'en etonncrait : ca r J'homm e ajoute a la nature. c' s t encore le poc te.

J ean- Clarence LAMBERT.

MAX BUCAILLE

• RACINE SCULPTf:E •

PAUJ, DUFHANE • LE FHUIT Of:FENDU •

PAUL DUFRANE P einture de reve, echappee Jyrique ve rs un uni ve rs oi• le merve ill eux se

m ele a la transcendance poetique, les re uvres de Paul Dufran e nous offrent !'evasion ve r un domain e de sc intill antes spl endeurs.

De Iascinantes visions d'ou sourdent les rnysteri eux sorti leges de hanno· ni es s iderales .

Dans chaquc toil e d'e tran ges e t troubl antes pu lsa tions qui semblent tra­dui re les rythmes inquie ts de symphoni'es sublunaires.

Fra ncis DOMINGUE.

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ILEA A RAB IN • THO IS PET ITES FEMMES •

ILEA N A RABIN

Il eana Rahin est jeun e, tres je un e, com me son ar t, qui sembl e Lrouver Ia un element essentie l. Fill e de pe intre, ses souvenirs d'enfa nce sont lies a l'<ruvre peinte.

Tout naturellement, elle vil dans un monde Jantastique qui es t devenu orga niquement ;,on mode d'express ion. El le atteint Ia transmutation du reel, souvent par le fond el Ia form e, mai elle y arrive parfois par le sujet et parfo is au co urs ti t: l'exec:ution du ta bleau.

.Te lui ai demande de me r omm enter on tablea u : «Trois petites Femmes» . Cette peinture est Lraitee sur de ux fonds, l' un pourpre violace, le econd presque noir. Les trois femm es sont uniform ement empourprees. sans diffe. renciation el fonnent df' UX groupes. ll ana Rabin a ete fort etonn ee~ de mon de. ir de degager le sens de ce tabl eau qui releve de l'anel'dote.

Ell e a un net detachernent des explications littera ires, ca r elle eroit que Ia realite de son monde est deja assez evidente.

L're uvre de re tle jeun e fill e peinlre rnonlre de grantles po sibilite .

L. OARCYL.

ECHOS ET NOUVELLES FANTASMAGIQUES

Livres recents :

Marcel B . alu : Dernier visage de Max Jaco b. sui vi de lettres a Marcel B ealu. Ed. Emmanuel Vitte, Paris, 1959.

Marcel Bealu : Memoires de l'ornbre. Ed. Le Terrain vague. Paris, 1959.

Andre Blavier : Les lettres belges sous Ia chape de Laine. Ed. Temp Meles.

Verviers, 1959.

I. Caron et S. Hutin : Les Alchimistes. Ed. du eu il , oll ect. « Le temp qui court ». Pari , 1959.

Max Gillaux : Les violettes acides. Bibliothi:que Phanlomas. Bruxelles, 1959.

Prof. G. F. Hartla ub : Der Stein der W eisen. Wesen und Bildwelt der Al· chemie. Prestel-Verlag. Miinchen, 1959.

Se rge H utin : Les gnostiques. Ed. Presses Un iversitaire de Fran ce. Collect.

« Que sais-je ? ». Paris, 1958.

HuLin et F . M. Huebner: Ars Magna, Marc. Eemans peintre et poete gnostique. Ed . Le oleil dans Ia Tete. Paris, 1959.

Fran gois Jacqmin : La rose de decembre. Bibliotheque Phantomas. Bru· xelle, 1959.

Theodore Koeni g : Di:A. manieres de considerer La vache. Avec un avant· dire de Marcel Lecomte. Bibliotheque Phantomas. Bruxelle , 1959.

E. L. T. Mesens : Poemes 1923-1958. Ed. Le Terrain vague. Paris, 1959.

H elmut Plontke : Visions pour une Apocalypse. Preface de Marc. Eeman Ed. Le Sol ei] dans Ia Tete. Paris. 1959.

Expositions

l£ax Bucaille : Cal eri e « Le Rouge t le oir », harl eroi . Du 17 au 30 oc· tobre 1959.

Marcel Delmotte : Calerie du Pare, Charleroi . Du 17 a u 30 octobre 1959.

Paul Dufrane : Galerie « Le Rouge et le No ir », Charl roi. Du 31 octobre

a 11 13 novembre 1959.

J ean-Jacques Cailliard: Musee de Ia Vill e de Brunswick (All ernagne). Du 1er au 30 novemhre 1959 .

Rene Magritte: Musee d'Ixe ll es (Bruxell es). Avri l-mai 1959.

Aubin Pasque : a ile C. A. W., n,·ers. Du 4 au 26 Jevrier 1959.

Robert Ceenens : Caler ie « rs », Saint.· icolas-Waes. Du 3 au 15 octo·

bre 1959.

Amand Vereerke : Gal ri e « La Proue ». Octobre 1959.

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Editeur responsable : L Van Rompacy, 194, Boulevard Leopold II, Bruxell es.

L\1PRIMf: EN BELGIQ UE Imp. H. Kumps, Bruxell es 5