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IUFM DE BOURGOGNE
Concours de recrutement : Professeur des écoles
FACILITER LES APPRENTISSAGESPAR L’UTILISATION DUPATRIMOINE LOCAL A L’ECOLE PRIMAIRE
PETIT Hélène
1
SOMMAIRE
I- PATRIMOINE ET PEDAGOGIE:
A- Le patrimoine : définition et évolution de la notion ...................................p.4
1- Qu’est-ce que le patrimoine ?..................................................................................p.4
a- Définition et variété du patrimoine
b- Patrimoine et histoire
2- Evolution de la notion : ...........................................................................................
p.5
a- De la Renaissance à la Révolution, naissance du patrimoine :
b- XIXème siècle, mise en place d’une politique de conservation :
c- Renforcement des politiques de protection et développement du tourisme
culturel au XXème siècle :
3- Le patrimoine : conservateur de mémoire et édificateur d’identité : ......................p.7
B- Le patrimoine à l’école : ......................................................................................p.7
1- Le rôle du patrimoine à l’école :
2- Evolution de l’enseignement du patrimoine :
3- Le patrimoine dans les programmes aujourd’hui :
4- Pratiques pédagogiques :
II- DECOUVERTE DU CHATEAU DE DRUYES-LES-BELLES-FONTAINES AU CE1:
A- Elaboration du projet : .......................................................................................p.12
1- Pourquoi le château de Druyes-les-belles-fontaines ?
2- Mise en place pédagogique :
B- Présentation du projet : ......................................................................................p.13
Séance 1 : « la frise chronologique »
3
Séance 2 : « A la découverte des châteaux forts du moyen âge »
Séance 3 : Visite du château de Druyes-les-belles-fontaines
Séance 4 : Réalisation des premiers panneaux de l’exposition
Séance 5 : recherche documentaire par thèmes
Séance 6 : réalisation des derniers panneaux et présentation à la classe
Séance 7 : exposition
Prolongements possibles :
C- Bilan : .......................................................................................................................p.23
1- En histoire :
2- Au niveau du « vivre ensemble » :
3- La pluridisciplinarité du patrimoine :
D- La pédagogie de projet : une nécessité pour les apprentissages : .......p.25
1- Définition :
2- Motiver, motiver !
3- Donner du sens aux savoirs :
4- Favoriser l’autonomie des élèves dans la construction des savoirs :
5- Une pédagogie à vocation « sociale » :
6- Et les parents dans tout ça ?
III- UTILISATION DU PATRIMOINE AU CYCLE 1 :
A- Mise en place de la situation d’apprentissage : ..........................................p.30
1- Présentation de la classe :
2- Mise en place pédagogique :
B- Déroulement : .........................................................................................................p.31
Séance 1 : autrefois/aujourd’hui
Séance 2 : Notre village d’hier et d’aujourd’hui
Séance 3 : Découverte de vêtements et de jouets anciens
Danse folklorique :
C- Analyse : ...................................................................................................................p.35
4
1-Le rôle du patrimoine dans la structuration du temps au cycle 1 :
2- L’idée de conservation au cycle 1 :
D- Et si c’était à refaire ? .........................................................................................p.36
J’ai souvent appréhendé le fait d’enseigner l’histoire à l’école primaire et ceci en raison, je
pense, d’un manque de connaissances et d’idées pédagogiques dans cette discipline.
J’ai donc voulu chercher un moyen qui me permette d’apprécier davantage cet
enseignement, d’y prendre un grand plaisir et de réussir à transmettre cet enthousiasme à mes
élèves. J’aimerais que les séances soient les moins magistrales et les plus « vivantes »
possible, que l’élève participe activement à la construction de ses savoirs et surtout que ces
savoirs aient un réel sens pour lui.
Ainsi, l’utilisation du patrimoine local me semblait être une solution. En effet, celui-ci
réunit toutes les traces, aussi diverses soient-elles, que le passé nous a laissées et que nous
avons héritées de nos ancêtres. Le patrimoine matérialise, fige quelques moments de l’histoire
que l’élève peut étudier et même « toucher ». Ceci facilite la mémorisation et donne du sens
aux savoirs transmis en classe.
Mais comment exploiter le patrimoine local à l’école pour construire des compétences ?
C’est la question à laquelle je me propose de répondre dans ce mémoire professionnel.
Pour ceci, dans un premier temps, je définirai, de manière plus approfondie, ce terme
« patrimoine » d’un point de vue notionnel d’abord puis pédagogique. Ensuite, je présenterai
puis j’analyserai le projet que j’ai mené avec une classe de CE1 axé sur les châteaux forts et
5
les modes de vie au Moyen Age. Enfin, je ferai de même avec la courte séquence mise en
place en grande et moyenne sections plus centrée sur la distinction entre autrefois et
aujourd’hui par l’exploitation de photos et de cartes postales anciennes dont certaines
concernaient le village de l’école et je proposerai d’autres pistes possibles.
I- PATRIMOINE ET PEDAGOGIE :
A. Le patrimoine : définition et évolution de la notion :
1- Qu’est ce que le patrimoine ?
a- Définition et variété du patrimoine :
Selon le Grand Larousse Universel, le patrimoine désigne tout ce « qui, transmis par les
ancêtres, est considéré comme l’héritage commun d’un groupe ». Le Nouveau Petit Robert
propose une définition sensiblement identique : « ce qui est considéré comme un bien propre,
comme une propriété transmise par les ancêtres ».
Le patrimoine se réfère alors à tout ce qui est hérité du passé et qui est transmis,
volontairement ou involontairement d’ailleurs, à un ensemble de personnes. Tout objet par
son appartenance au passé devient donc objet du patrimoine et héritage commun. Cette
définition a également une connotation politique liée à la mémoire collective, à l’héritage
national et à l’identité commune que le patrimoine entretient. Il renvoie donc aussi à l’idée de
conservation.
Le patrimoine peut être considéré comme un symbole identifiant un groupe comme la Tour
Eiffel, par exemple, qui représente non seulement la ville de Paris mais aussi toute la France.
Le patrimoine est un terme assez général qui, s’il est employé, demande à être précisé. Il
comprend ainsi le patrimoine physique tout d’abord, qui est composé du patrimoine bâti mais
aussi de tous les objets, œuvres d’arts, manuscrits et archives conservés dans les musées et les
bibliothèques. Il y a ensuite le patrimoine immatériel qui correspond aux signes et aux
symboles d’un groupe d’individus (les langues propres à certaines cultures, les modes de vie,
les savoirs et savoirs faire, les mythes, les croyances et les rites) et enfin, le patrimoine naturel
qu’il soit animal, végétal ou minéral. Il agit directement sur les communautés humaines, et
donc sur leurs modes de vie et sur leurs cultures.
6
On parle même aujourd’hui de patrimoine industriel, maritime, littéraire, du théâtre etc.
Ceci témoigne du souci de mise en valeur et de conservation de toutes les traces du passé,
aussi diverses soient-elles, qui constituent une identité, un repère d’appartenance pour un
groupe local, régional ou national.
b- Patrimoine et histoire :
Le patrimoine est donc une trace, visible ou non, qui rappelle un événement du passé.
L’histoire s’y appuie puisqu’elle est avant tout une « connaissance par traces »1. Ces traces
sont des sources qui peuvent être écrites, figurées (dessin, sculpture, photographie...) ou
matérielles. Avant de devenir source, une trace est vestige, reste du passé et sera soumise à
une étude pour connaître sa signification historique. L’histoire est donc une science qui, en
s’appuyant sur ces vestiges, cherche à comprendre l’organisation et les questionnements des
hommes à travers le temps. Ces derniers sont analysés, soumis à des hypothèses, critiqués et
peut-être restaurés pour devenir de véritables sources et être exploitables. L’histoire a donc
besoin du patrimoine pour avancer dans ses recherches et pour comprendre certains faits
passés et présents.
A la fin du XIXème siècle, l’attachement au patrimoine répondait à un besoin de sécurité.
En effet, la société, par l’industrialisation et la mondialisation rapides, était en perpétuelle
évolution. Il était ainsi difficile d’anticiper un avenir certain. Le patrimoine constituait donc
un repère fixe, durable et donc, sécurisant.
L’histoire, quant à elle, étudie le passé pour comprendre le présent. De plus, les
connaissances issues d’une étude historique peuvent permettre de se projeter dans le futur
pour tenter de l’anticiper. L’histoire n’est donc pas fixe et est au contraire évolutive dans ses
constats. Elle contribue également à nourrir la mémoire collective mais sa fonction n’est pas
de célébrer l’office du passé mais également d’imaginer l’avenir pour les générations futures.
L’histoire alimente ainsi ces identités en informant sur leurs origines, sur leurs généalogies et
confère une valeur sociale à ses groupes. Il y a d’ailleurs une multitude de groupes
d’appartenance très distincts. L’histoire se doit d’y être ouverte pour leur respect et pour
faciliter leur intégration.
2- Evolution de la notion :
a- De la Renaissance à la Révolution, naissance du patrimoine :
Cette volonté de conservation apparut dès cette période en Italie où le souci de préserver les
œuvres d’arts et les vestiges de l’antiquité romaine s’intensifiait.
1 Qu’apprend-on à l’école élémentaire, MEN, 2002.
7
Pendant la révolution de 1789, au moment où les biens, confisqués à l’église et aux nobles,
furent devenus propriété publique, on estima qu’ils méritaient d’être sauvegardés pour être
transmis aux générations futures. En 1790, on créa donc la Commission des Monuments
composée d’artistes et de savants et qui avait pour mission d’inventorier et de trier les œuvres
d’art destinées à la vente ou à être exposées dans des musées. Ainsi, les premiers
« monuments historiques » qui représentaient tous les édifices illustrant l’histoire nationale
apparurent.
Mais, des actes de vandalisme perdurèrent et détruisaient tout ce qui pouvait rappeler le
religieux et la féodalité. Seules les œuvres qui représentaient le génie universel de l’humanité
et ses aspirations à la liberté furent épargnées. En 1794, l’abbé Grégoire proclama l’existence
d’un patrimoine collectif d’intérêt public qu’il fallait sauvegarder puisqu’il symbolisait la
mémoire et l’identité de la nation.
b- XIXème siècle, mise en place d’une politique de conservation :
Au XIXème siècle, l’état des monuments continuait de se détériorer mais le souci de
préservation ne cessait de croître. Une politique de conservation vit le jour.
A la suite de la signature du concordat de 1801, un conseil de fabrique s’implanta dans
chaque église pour veiller à l’entretien de l’édifice. On vit aussi se multiplier les créations de
musées ayant un rôle de conservation et d’instruction ainsi que des opérations de restauration.
En 1810, le comte de Montalivet dressa la liste de tous les châteaux, églises et abbayes à
protéger dans chaque département français. La création, en 1830, d’un poste d’inspecteur
général des monuments historiques permit de renforcer cette protection des monuments et de
les faire connaître. Puis, à partir de 1837, c’est la Commission de monuments historiques qui
lista les édifices à conserver et à restaurer.
A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, les politiques furent encore plus efficaces
en menant un double combat : sauvegarder les monuments dignes d’intérêt et lutter contre les
dégradations en punissant leurs destructeurs. Ceci aboutit à l’adoption de deux lois : celle du
1er mars 1887 qui protégeait, en les classant, les immeubles ou les objets immobiliers d’intérêt
national et celle du 31 décembre 1913 qui prévoyait des sanctions civiles et pénales en cas de
travaux effectués sans autorisation. De nombreux monuments ont pu ainsi être sauvés des
destructions tels que l’église Sainte-Geneviève à Paris classée en 1920 ainsi que l’opéra
Garnier. L’idée de patrimoine évolua et la protection s’étendit aux oeuvres anciennes et
modernes de toute nature (monuments, fontaine, théâtre...).
c- Renforcement des politiques de protection et développement du tourismeculturel au XXème siècle :
8
L’essor de l’industrialisation et les deux guerres mondiales ont bien sûr causé d’importantes
destructions du patrimoine français et ont entraîné un ralentissement de cet élan de protection
et d’attachement au passé.
André Malraux renouvelle dans les années 60 la vision du patrimoine. Sa volonté est de
conserver le patrimoine national notamment les œuvres récentes du XIXème et du XXème
siècle. Une loi a donc été votée en 1962 pour sauvegarder les centres-villes anciens. De plus,
l’adoption d’une charte à Venise en 1964 permis de fixer des règles de restauration pour les
monuments et les sites urbains et ruraux.
Depuis les années 80, le regain pour le patrimoine national ne cesse de croître et le tourisme
culturel se développe. Le début de cette décennie est marqué par la mise en place des
écomusées qui ont pour rôle de conserver et de mettre en valeur les arts populaires, les objets
de la vie quotidienne et leurs évolutions techniques. En 1984, on crée les premières
« journées du patrimoine » en France qui permettent à toutes les catégories sociales de
découvrir et de s’informer gratuitement sur les héritages du passé. Ces journées connaissent
aujourd’hui un véritable succès et attirent de plus en plus de touristes. On développe aussi les
« journées du patrimoine du pays » qui poursuivent les journées du patrimoine et le « mois
du patrimoine écrit » qui est organisé, chaque automne, par les bibliothèques, les métiers du
livre et de la documentation.
En 1988, on insère enfin l’éducation nationale en créant les premières « classes
patrimoine ».
La Fondation du Patrimoine voit le jour en 1996. Elle permet de restaurer le patrimoine
classé ou non, de sauver des monuments menacés en offrant des subventions et de faciliter
leurs ouvertures au public. En 1998, la direction du patrimoine fusionne avec celle de
l’architecture. Enfin, depuis 1999, les ministères de la culture et de la communication
organisent chaque année le « printemps des musées ».
Le patrimoine aujourd’hui, a donc de véritables cadres juridiques et politiques. Il est régi par
de nombreuses lois. L’une des plus récentes est celle de1983 qui crée les ZPPAU (zones de
protection du patrimoine architectural et urbain) auxquelles on a ajouté le patrimoine paysagé
en 1993 (ZPPAUP).
3- Le patrimoine : conservateur de mémoire et édificateur d’identité
Ce patrimoine, s’il appartient au passé entretient donc le souvenir de ces périodes
antérieures. Il est alors porteur de mémoire puisqu’il la matérialise. Il fige les moments du
passé et fait partie de l’environnement dans lequel vit le citoyen et lui donne du sens.
9
Il contribue ainsi à la construction d’identité de l’individu voir même d’un groupe entier
comme l’église d’un petit village qui rappelle et rassemble la communauté qui y réside. Guy
Astoul ajoute que « s’approprier un patrimoine revient à revendiquer son intégration dans un
groupe social »2. Le patrimoine renforce donc le sentiment d’appartenance à une communauté
qui s’identifie ainsi à des moments de l’histoire, des dates, des lieux et à des monuments.
Il y a en France et dans le monde entier de nombreuses cultures qui se reconnaissent par
leurs particularités locales. Chacune participe à l’enrichissement du patrimoine mondial et est
donc à préserver.
B. Le patrimoine à l’école :
1- Le rôle du patrimoine à l’école :
Les enseignants sont de plus en plus nombreux à avoir pris conscience de l’importance de
l’utilisation du patrimoine dans les apprentissages. En effet, il permet tout d’abord de faciliter
les apprentissages en histoire puisqu’il aborde concrètement la discipline en lui donnant du
sens. Il éveille donc la curiosité des élèves et les motive dans leurs recherches. L’effort de
mémorisation des connaissances transmises en classe en est ainsi facilité.
Le patrimoine permet aussi la découverte des arts tels que l’architecture, la peinture et
favorise l’exploitation des ressources locales (sites, monument, vestige, fête...). Un lien est
ainsi entretenu entres les connaissances apprises à l’école et l’environnement de l’élève.
Aujourd’hui, on parle « d’éducation au patrimoine » ce qui signifie d’abord savoir faire la
différence entre l’ancien et le moderne, entre le passé et le présent. Mais c’est aussi et avant
tout apprendre à voir l’environnement qui nous entoure. L’artiste, Daniel Bruner pense
d’ailleurs qu’il faut « apprendre, dès le plus jeune âge, à distinguer les choses qui nous
entourent, celles d’importance et de valeur, qu’elles appartiennent au passé ou à notre
quotidien. Apprendre à voir. »3 Apprendre à voir le patrimoine, c’est donc apprendre à le
connaître en se posant des questions et en y cherchant des éléments de réponses.
Le patrimoine contribue également à former nos citoyens de demain en les plaçant face à
leurs responsabilités quant à sa conservation.
Il leur permet enfin de se construire une identité commune puisque le patrimoine local est
un repère qui aide à mieux connaître ses racines et qui leur donne du sens. Ceci facilite
l’intégration d’un individu dans un groupe. Le patrimoine renforce donc le sentiment social et
national d’une communauté.
2 50 activités pour découvrir le patrimoine, Guy Astoul.3 Les arts à l’école : le patrimoine, SCEREN, 2002
10
2- Evolution de l’enseignement du patrimoine :
Le souci de conserver était, nous l’avons vu, déjà bien présent au moment de la révolution.
Mais il ne s’agissait pas seulement de conserver pour protéger mais aussi pour être transmis
aux générations futures.
Au XIXème siècle, le patrimoine était peu exploité dans les enseignements car la dimension
culturelle n’était malheureusement pas une priorité. Ce n’est qu’à partir des années 70 que le
patrimoine occupa une place plus importante dans les apprentissages. En effet, l’échec
croissant des élèves inquiétait ; il fallait donc trouver de nouvelles méthodes d’enseignement
plus concrètes pour donner davantage de sens aux savoirs et pour permettre ainsi à plus
d’élèves de réussir. La mise en place de la pédagogie dite de « l’éveil » qui prône avant tout
l’ouverture de la classe sur son environnement proche introduit des activités artistiques et
culturelles en classe. L’objectif était, entre autre, de faire prendre conscience aux élèves de la
richesse et de la fragilité du patrimoine pour les responsabiliser quant à sa préservation. Ceci
participe donc activement à l’apprentissage de la citoyenneté.
En 1980, La caisse nationale des monuments historiques crée les « classes des monuments
historiques » puis, en 1998, les « classes patrimoine » se mettent en place.
En 2001, la mise en place d’un plan de 5 ans par le ministère de l’éducation nationale, le
Plan pour la culture et les arts à l’école, permet d’organiser des classes à projet artistique et
culturel (classes à PAC) qui permettent la découverte des « richesses d’un site, son
environnement, les témoins artistiques et historiques qui l’ont marqués et la vie qui l’anime
aujourd’hui »4.
3- Le patrimoine dans les programmes 5 aujourd’hui:
a- Au cycle 1 :
Ce cycle donne la priorité à l’acquisition d’une bonne maîtrise de la langue orale d’abord
puis écrite. Cet apprentissage peut être mené en aidant l’enfant à « découvrir la richesse du
monde qui l’entoure » et en s’appuyant sur des « expériences vécues mais aussi par la
découverte de documents ».
Le patrimoine peut être abordé en «découverte du monde » en tant que « matière » et
« objet » qu’on tente de reconnaître et de classer. On essaie aussi d’en désigner les matières,
les qualités et les usages. En « repérage dans l’espace », le patrimoine peut également être
décrit et représenté simplement dans l’environnement proche (classe, école, quartier...) et,
progressivement, dans des espaces moins familiers (espaces verts, forêt...). L’enfant acquiert
4 Bulletin Officiel n° 12 du 24 mars 19885 Programmes de 2002 de l’école maternelle et élémentaire.
11
ainsi un lexique adapté à la description des relations spatiales. En structuration du temps, il est
recommandé d’utiliser des témoignages et de découvrir des « objets ou des réalités du passé
(patrimoine) » pour leur donner la possibilité de se représenter « ce qui n’est plus ».
En arts visuels, la mise en place de musées de classe ou de collections personnelles
contribue à développer le désir de « conservation » et permet d’introduire la notion d’œuvre
d’art à l’école élémentaire. Celles-ci peuvent être de genres variés et doivent être décrites avec
les enfants. Aussi, la mémorisation de chansons et de comptines de langue régionale ou
étrangère ainsi que l’écoute d’un conte connu et d’œuvres musicales classiques peuvent
également contribuer à enrichir cette connaissance du patrimoine.
Et n’oublions pas également la découverte et la pratique de rondes et de jeux dansés et
traditionnels comme la danse folklorique par exemple.
b- Au cycle 2 :
Au cycle 2, le patrimoine peut toucher autant de disciplines comme l’éducation physique et
sportive par la pratique aussi de danses et de jeux traditionnels mais aussi la musique, en
écoutant des œuvres et en mémorisant des chants du patrimoine ainsi que les arts visuels par
la découverte d’œuvres d’art et d’artistes variés.
Dans le domaine de la « maîtrise du langage », on essaiera de choisir quelques classiques de
la littérature de jeunesse et de divers genres (albums, romans, documentaires ...).
En découverte du monde, les élèves apprennent à dépasser « leurs représentations initiales
en prenant l’habitude de les confronter au réel » comme lors d’une visite. L’histoire permet
également « la découverte et l’observation du patrimoine proche » et l’« initiation simple à la
lecture documentaire ». Dans cette même discipline, on peut aussi découvrir des objets et des
matériaux d’autrefois, connaître leurs origines, leurs utilisations et leurs devenirs. L’histoire
locale permet de découvrir un passé proche de l’enfant comme les lieux représentatifs de la
vie quotidienne d’autrefois. L’étude du patrimoine peut s’effectuer aussi à l’extérieur dans des
espaces familiers ou plus lointains.
c- Au cycle 3 :
C’est à ce niveau, que l’enseignement de l’histoire proprement dit commence. Les
programmes ne le mentionnent pas mais on pourrait tout à fait utiliser le patrimoine pour
faciliter cet apprentissage, lui donner du sens et rendre concret l’étude d’une période ou d’un
fait historique. Les programmes précisent tout de même que l’élève devra « savoir utiliser les
connaissances historiques en éducation civique et dans les autres enseignements et en
particulier dans le domaine artistique. » On pourra donc mettre en évidence des
12
caractéristiques du patrimoine et le situer dans une période historique et par rapport à son
contexte. Il s’agit donc d’essayer de lier ce que l’on voit avec ce que l’on connaît.
Les langues étrangères et régionales pourront faciliter la découverte du folklore, des
personnages des légendes ou des contes des pays ou des régions concernés.
En littérature, on essaiera de choisir une dizaine de livres par an appartenant à la liste de
référence qui contient des classiques d’hier et d’aujourd’hui et de genres variés (contes,
nouvelles, poésies, pièces de théâtre). Ces ouvrages « constituent un patrimoine se
transmettant de génération en génération ».
Les arts visuels, la musique et l’éducation physique et sportive pourront, tout comme pour
les cycles précédents, enrichir cette découverte du patrimoine.
4- Pratiques pédagogiques :
L’utilisation du patrimoine dans les apprentissages est de plus en plus fréquente dans les
classes. Des structures et des pédagogies permettant un enseignement efficace et cohérent ont
ainsi été mises en place :
- Les journées patrimoine, tout d’abord, qui se caractérisent par un travail plus approfondi sur
un site et qui peut associer des visites et des ateliers.
- Les ateliers patrimoine : Ces ateliers s’ancrent dans un projet à plus long terme (sur 12 à 16
semaines) et se déroulent dans les locaux d’un organisme culturel pendant le temps scolaire à
raison de 2 à 3 heures par semaine. Ils sont animés par le maître et par un intervenant du
secteur culturel.
- La classe patrimoine : Elle se déroule sur une semaine, à proximité d’un monument ou sur
un site présentant un intérêt historique, archéologique et architectural important. Elle
comprend des visites et des ateliers et est organisée dans des locaux spécialement aménagés
pour accueillir les classes. Ces classes demandent un investissement financier relativement
important de la part des écoles et sont donc assez rares.
- Les classes à Projet Artistique et Culturel : Ces classes ont été instaurées pour favoriser la
mise en place d’une pédagogie de projet et pour enrichir les connaissances artistiques et
culturelles des élèves. Ces projets doivent articuler les savoirs des différentes disciplines et
ne doivent pas dépasser 15 heures par an. Ils doivent aussi favoriser la recherche de sens en
allant directement sur le terrain. Le plan conseille de faire appel à des professionnels des arts
et de la culture et de les impliquer directement dans le projet de classe et de l’école. Il
conseille également d’exploiter le patrimoine proche et d’accompagner le projet d’un « travail
de découverte du patrimoine et de l’environnement ». Ce projet peut prendre la forme d’un
séjour d’une semaine.
13
Les termes étant définis et mes recherches concernant les possibilités pédagogiques à mettre
en place étant terminées, je pouvais donc préparer des séquences que j’allais mener, ou plutôt,
tester dans des classes. La première était en cycle 1 et consistait en une comparaison entre
l’autrefois et l’aujourd’hui du village et des modes de vie. La seconde s’est déroulée dans une
classe de CE1 et était axée, par la visite du château de Druyes-les-belles-fontaines, sur la
découverte des châteaux forts et des modes de vie au Moyen Age. C’est d’ailleurs cette
dernière situation qui fera l’objet de la partie suivante.
II- DECOUVERTE DU CHATEAU DE DRUYES-LES-BELLES-FONTAINES AU CE1:
A- Elaboration du projet :
1- Pourquoi le château de Druyes-les-belles-fontaines ?
Le projet se déroulant dans une classe de CE1, je souhaitais donc étudier le Moyen Age car
je pense que c’est la période que des enfants de cet âge connaissent la mieux. En effet, qui n’a
jamais joué à cet âge aux vaillants chevaliers devant sauver la princesse prisonnière tout en
haut du donjon et combattre le terrible dragon... Le thème des châteaux forts était donc
susceptible de les intéresser.
De plus, les instructions officielles conseillent de choisir des « exemples régionaux ». J’ai
donc choisi d’exploiter le château de Druyes-les-belles-fontaines (annexe n°3 bis). Ce château
fut construit dans la deuxième moitié du XIIème siècle par le comte Guillaume II de Nevers et
se dresse sur une colline calcaire élevée. Ceci facilitait la défense du château puisqu’il pouvait
surplomber la vallée très marécageuse à cette époque et s’assurer d’une vue très étendue sur la
14
campagne environnante. C’est en ces lieux qu’en 1188, Pierre de Courtenay signa la charte
d’affranchissement libérant les bourgeois d’Auxerre de l’obligation de la main morte, qu’il
reçut en 1216 les ambassadeurs venus lui offrir la couronne de l’Empire latin de
Constantinople et que le 12 août 1223, la Comtesse Mahaut affranchissait les serfs de
l’Auxerrois.
L’architecture me paraissait intéressante et relativement simple à étudier avec des enfants de
CE1 d’autant plus que ce château présente certaines caractéristiques propres aux châteaux
forts du Moyen Age comme les créneaux, le chemin de ronde, les courtines et les remparts par
exemple et que les enfants peuvent facilement effectuer des correspondances entre ce qui est
étudié en classe et le terrain. Il se présente sous la forme d’un carré de 53 mètres de côté,
constitué d’une enceinte crénelée flanquée de tours rondes et carrées et enserre une vaste cour.
Ce château présente tout de même quelques spécificités comme le fait par exemple qu’il n’ait
pas de donjon. On le confond souvent avec la porte d’entrée qui est la partie la mieux
conservée aujourd’hui. Un logis le remplaçait mais il était en bois et a donc disparu
aujourd’hui. Il reste encore cependant les ouvertures et les arcatures romanes juxtaposées. Ce
château n’a pas non plus de pont-levis ni de fossé. Ce monument est encore à l’état de ruine
et n’a reçu que quelques réparations pour le moment. Ceci est très intéressant car les notions
de « mémoire » et de « conservation » y prennent tout leur sens.
2- Mise en place pédagogique :
J’ai tout d’abord relu les instructions officielles pour fixer les objectifs et les compétences
que je souhaitais que les élèves atteignent. J’ai particulièrement retenu, que pour ce cycle, le
travail devait consister en « une prise de conscience des réalités ou d’événements du passé et
du temps plus ou moins grand qui nous en sépare »6. L’objectif de ce projet est la découverte
des châteaux forts et des modes de vie au moyen âge et l’acquisition d’un vocabulaire de
base. Les compétences notionnelles, que j’ai souhaitées développer, sont de savoir effectuer
des correspondances entre ce qui est vu en classe et le jour de la visite (comme reconnaître des
éléments architecturaux et savoir les nommer), être curieux des traces du passé, avoir envie de
les questionner et de trouver des réponses dans des lectures et sur le terrain. En ce qui
concerne les compétences transversales, j’ai souhaité développer chez les élèves l’idée de
conservation et de sauvegarde du patrimoine.
6 Ministère de l’éducation nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?
15
Les programmes précisent que les activités peuvent être organisées sous la forme « d’une
pédagogie de projet ». Cet élément a vraiment influencé la progression que je prévoyais et je
choisissais donc de bâtir un projet qui serait finalisé par une production collective : la
réalisation d’une exposition pour les autres classes de CE1 de l’école. Cette exposition répond
tout à fait à ce que stipulent les programmes à savoir l’ « élaboration avec l’aide du maître
d’un écrit documentaire » et l’« élaboration collective de documents faisant la synthèse des
connaissances construites au cours de la réalisation d’un projet, sous forme manuscrite ou
sous forme numérique ».
Je choisissais donc de laisser les élèves les plus autonomes possibles dans leurs recherches
tout en leur proposant des méthodes de travail. La recherche documentaire me semblait être
un bon moyen d’autant plus que certains enfants avaient encore des difficultés en lecture et
qu’une lecture motivée avec des supports diversifiés pouvait les aider à progresser. Sur ce
point, les programmes conseillent d’utiliser des « ouvrages de littérature de jeunesse ou des
documentaires (...) adaptés à l’âge des élèves » et dans le but « d’enrichir leurs références
culturelles ».
B- Présentation du projet :
Ce projet a été réalisé en CE1, dans une classe de 19 élèves au sein d’une école à Auxerre
classée en Zone d’Education Prioritaire. Il a nécessité 7 séances dont une visite un après-midi.
Chacune de ces séances sont accompagnées des fiches de préparation situées en annexe.
Séance 1 : la frise chronologique
a- Déroulement :
Objectif : - découverte et utilisation de la frise chronologique.
Compétences : - savoir situer un événement sur une frise chronologique.
- trouver la durée qui sépare 2 événements sur une frise.
- avoir compris qu’une frise ressemble à une flèche et qu’elle a donc une direction.
J’ai débuté cette séance en leur demandant ce que pouvait être l’ « histoire » pour eux.
Comme ils n’avaient pas encore étudié de périodes historiques, beaucoup ont confondu avec
l’histoire que l’on raconte comme celle du conte par exemple. Puis, quelques élèves m’ont dit
16
que c’était « tout ce qui s’est passé il y a très longtemps ». Nous avons donc cherché des
exemples. Ceci me permettait d’évaluer leurs représentations initiales sur le sujet. Certains ont
cité « les hommes préhistoriques », d’autres « les mammouths », les « châteaux » etc.
Puis, j’ai dessiné une frise chronologique au tableau avec des dates (de1980 à 2006) et je
leur ai demandé ce que cela pouvait être. J’ai entendu le mot « bande » d’abord puis le mot
« flèche ». Nous avons donc cherché sa direction puis l’utilisation que l’on pouvait en faire en
histoire. Certains m’ont dit qu’elle pouvait aider à chercher des durées entre deux événements.
Nous avons fait un exemple puis je leur ai distribué la feuille d’exercices (annexe n°1 bis) sur
laquelle figurait la frise du tableau et des exercices réalisés collectivement comme colorier en
rouge son futur et en bleu son passé, trouver une date manquante sur la frise, trouver l’âge de
la maîtresse en sachant son année de naissance etc. Cet exercice a duré 30 minutes environ.
Ensuite, les élèves se sont répartis en 4 groupes. Je leur ai distribué des images (annexes n°1
bis) qui représentaient des habitations (une hutte en bois, un château fort, le château de
Chambord et des immeubles), des personnages (un homme préhistorique, un chevalier, Louis
XIV et un enfant assis dans une voiture) et des objets (un silex, une épée, une couronne et un
avion). Je leur ai également donné une frise vierge que j’avais dessinée sur une grande feuille.
Il s’agissait donc de remettre ces images dans l’ordre sur la frise en redonnant à chaque
habitation, son objet et son personnage. Après une mise en commun des 4 frises, je leur ai
montré l’affiche du château que nous allions visiter. Les enfants ont reconnu un château fort
du moyen âge. Nous l’avons décrit puis situé sur nos frises. J’ai terminé cette séance en leur
annonçant que nous irions donc visiter ce château et que nous pourrions réaliser une
exposition pour les autres élèves de CE1 qui n’auront pas eu la chance de voir le château.
b- Premier bilan :
Cette séance aurait pu faire l’objet de 2 autres plus courtes et donc plus efficaces. Il aurait
peut-être aussi fallu étudier d’autres types de frises auparavant pour qu’il y ait une réelle
progression :
- la journée d’un enfant (remise en ordre de moments et se situer par rapport à eux)
- les saisons, les fêtes.... sur une année
- la vie d’un enfant et quelques moments importants
- la généalogie (père et grand-père)
- la frise en histoire : tri d’images de la préhistoire à nos jours pour se rendre compte de
l’évolution de l’homme et des techniques au fil du temps.
17
Mais faute de temps, je ne pouvais pas me le permettre. Les élèves ont donc été dispersés et
moins concentrés quelquefois. Beaucoup n’ont pas su repérer leur passé et leur futur sur la
frise. En revanche, ils ont presque tous réussi à trouver l’âge de la maîtresse. La plupart des
élèves ont donc compris que la frise pouvait être utilisée pour chercher un écart de durée entre
2 événements. L’ordre chronologique (repérer le passé et le futur) était donc à retravailler.
Le classement d’images par groupe a été une activité très intéressante car les enfants ont
beaucoup discuté entre eux pour décrire les images et s’expliquaient leur raisonnement pour
les classer et prouver l’exactitude de leurs choix. J’ai entendu par exemple un élève qui
disait : « la hutte est en bois alors que le château fort en pierre, il est donc moins vieux que la
hutte ». Pourtant, ce n’était pas un exercice très facile car il fallait à la fois trier les images en
4 périodes historiques et les ranger dans l’ordre chronologique sur la frise (annexes n°1 bis).
Lors de la mise en commun, j’ai remarqué qu’ils avaient tous abouti globalement au même
classement et dans le bon ordre. Ils ont donc bien perçu que la frise avait une direction et donc
que l’histoire était une suite d’événements lointains et proches ayant subi des évolutions.
L’annonce du projet, à la fin de la séance, les a tous ravi.
Séance 2 : « A la découverte des châteaux forts du moyen âge »
a- Déroulement :
Objectifs : - découvrir le système de défense d’un château fort du moyen âge.
- acquérir du vocabulaire (pont-levis, herse, rempart, chemin de ronde, créneau, meurtrière,
mâchicoulis, donjon, guetteur et seigneur).
Compétences : - écouter et comprendre un texte lu à haute voix par la maîtresse.
- trouver les légendes d’un schéma et compléter un court texte à l’aide d’un autre.
- dire un texte en mettant en jeu sa voix.
- travailler en groupe.
Pour cette séance, j’ai construit un texte (annexes 2 bis) en m’inspirant de l’album d’Eddy
Krähenbühl, la vie de château, que j’ai résumé en conservant quelques illustrations. J’ai
souligné des mots importants que les élèves devaient utiliser pour réaliser les exercices.
J’ai donc, tout d’abord, lu cette histoire à haute voix et les élèves ont suivi avec moi. Nous
en avons ensuite discuté pour comprendre de quoi il s’agissait puis je leur ai expliqué la suite
du travail en leur donnant la feuille d’exercices (annexes n°2 bis) : le premier consistait à
compléter les légendes du dessin d’un château fort à l’aide du texte. Le deuxième était un
court texte à trous qui mettait l’élève dans la peau d’un seigneur organisant la défense de son
château. Les mots manquants étaient aussi dans le texte et étaient les mêmes que ceux qui
servaient à compléter les légendes du château. Ils ont réalisé le premier exercice par groupe de
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4 ou 5 élèves en s’aidant et en s’expliquant leur choix. J’ai choisi cette forme de travail car
mon objectif premier n’était pas de savoir lire et ni de comprendre un texte long mais avant
tout de découvrir et de comprendre le système de défense d’un château fort tout en acquérant
un vocabulaire spécifique. Nous avons ensuite corrigé collectivement.
Ensuite, seuls, ils devaient réutiliser ces mêmes mots pour compléter le petit texte à trous.
Nous avons corrigé oralement puis une dizaine d’élèves ont relu le texte oralement avec une
intonation la plus juste possible.
b- Premier bilan :
Cette séance a très bien fonctionné d’une part parce que j’ai pu vérifier que les élèves ont
rapidement assimilé le vocabulaire et qu’ils étaient capables de le réutiliser et d’autre part
parce qu’ils ont pris un grand plaisir pendant cette activité. Le thème de la séquence semblait
les intéresser. La recherche dans le texte, pourtant plutôt long, ne leur a pas posé de problème.
Certains élèves, qui avaient des difficultés en lecture, essayaient même de lire des phrases
complètes pour comprendre le sens de certains mots soulignés. Le travail en groupe les a aussi
beaucoup aidé.
La mise en voix du texte à la fin a été très efficace pour le réinvestissement du vocabulaire
et pour vérifier si le texte et la situation avaient bien été compris. Lors de cette séance, j’ai été
ravie de voir avec quelle motivation et quel intérêt les enfants s’investissaient dans le projet
annoncé lors de la séance précédente. Il me semblait qu’ils voulaient avoir le maximum de
connaissances pour être prêts lors de la visite du château de Druyes.
Séance 3 : La visite du château de Druyes-les-belles-fontaines
a- Déroulement :
Objectifs : - découvrir et observer un château fort (son histoire, son architecture, son environnement,
ses moyens de conservation).
- réinvestir le vocabulaire de la séance 2 et les connaissances transmises par le guide.
Compétences : - se repérer dans l’espace.
- décrire un paysage.
- être attentif et respecter le guide.
- prendre conscience de la fragilité du château et se sentir responsable vis-à-vis de sa
sauvegarde et de son environnement.
Le car nous a déposés à l’entrée du village où l’on pouvait admirer le magnifique édifice
(annexe n°3 bis) qui la représente. Puis, nous avons traversé le village jusqu’au château où le
guide nous attendait. La visite a débuté par l’observation de la maquette du château et du
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village (annexe n°3 bis) : nous avons cherché où pouvait stationner notre bus et quel chemin
nous avions fait pour arriver jusqu’au château. C’était un bon exercice de repérage dans
l’espace. Le guide nous a ensuite fait un bref historique du village et du château : les
propriétaires qui se sont succédés, la construction et la description du château et les raisons
géographiques de sa situation.
Nous avons ensuite observé la tour porche du château puis nous sommes entrés dans la cour.
Les enfants ont compté le nombre de tours, imaginé ce à quoi pouvait ressembler le logis du
seigneur à l’époque et cherché les éléments du système de défense du château. Nous sommes
ensuite ressortis du château et sommes allés derrière, du côté de la vallée, admirer le
magnifique paysage qui s’offrait à nous (le pont, le village en contrebas, la rivière...). Ceci
nous a permis d’utiliser quelques termes de géographie physique et rurale (vallée, pente,
colline, marécage, village, campagne) et de mieux comprendre la place stratégique du
château. Nous sommes ensuite revenus dans la cour du château et avons monté dans la tour
porche.
Cette visite commentée a duré une heure environ ; il nous restait donc 30 minutes pour
travailler sur le petit dossier que j’avais confectionné (annexe n°3 bis). Seuls ou en groupe, ils
faisaient les 3 exercices suivants : le premier consistait à rechercher 4 erreurs que j’avais
glissées dans un dessin de la tour porche. Le second était du repérage dans l’espace: il
s’agissait de replacer 4 photos au bon endroit sur un plan simplifié du château. Le dernier
exercice était un jeu de mots croisés qui réinvestissait quelques informations sur le château
(nom de la rivière, nombre de tours...) et du vocabulaire que nous avions déjà appris mais qui
était directement mis en relation avec l’architecture du château. Un mot secret était à
découvrir à la fin du jeu.
Puis, nous avons repris la route pour Auxerre. Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin !
b- Premier bilan :
Les enfants ont été ravis de cette visite et très entreprenants. Le guide et moi-même avons
été très étonnés d’entendre la pertinence de leurs nombreuses questions. Tout au long de la
visite, ils ont tous été très attentifs et très curieux. J’ai été très étonnée également et surtout
satisfaite de voir que les enfants se rappelaient très bien de ce qu’ils avaient appris lors de la
séance précédente et qu’ils réinvestissaient tout cela non pas comme « du par cœur », ni pour
faire plaisir aux adultes, mais vraiment parce que grâce à l’expérience du terrain, cela prenait
tout son sens. Il était possible de « toucher les savoirs » qui avait été appris.
A la fin de la visite, le guide nous a expliqué qu’une association dont elle faisait partie, « les
amis du château de Druyes », s’était créée pour entretenir l’édifice. Elle a précisé que cette
association a peu d’argent et qu’elle est constituée uniquement de bénévoles. J’ai senti ainsi
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que les enfants avaient bien pris conscience de la fragilité du château et que sans ces efforts
de conservation, il pouvait disparaître. Certains ont même proposé de « donner un peu
d’argent de leur tirelire ». Les enfants se sont donc peut-être sentis eux aussi responsables de
la sauvegarde du château.
Le travail sur dossier était lui aussi très intéressant car il a demandé une réelle observation
de l’architecture et de ses détails, un repérage dans l’espace et un réinvestissement des
connaissances transmises depuis le début de ce projet.
Ce qui a été le plus difficile pour les élèves, c’était d’imaginer le logis du seigneur qui, pour
eux, devait forcément être un donjon (donc dans la tour porche) et non à l’endroit réel. De
plus, une représentation sans document iconographique de ce logis n’a pas été évidente.
J’aurais pu, avec l’aide du guide dessiner le logis tel qu’il pouvait être à l’époque et le montrer
aux enfants. Ceci aurait été plus aisé pour se rendre compte du nombre d’étages et de pièces
qu’il comportait.
Séance 4 : réalisation des premiers panneaux de l’exposition
a- Déroulement :
Objectif : - réinvestir les connaissances transmises lors des séances précédentes ainsi que le
vocabulaire (herse, chemin de ronde, créneau, meurtrière, mâchicoulis, logis, tour porche, chapelle,
guetteur et seigneur).
Compétences : - produire des courts écrits informatifs et descriptifs servant de légendes pour des
photographies.
- s’investir, agir en commun autour d’un projet.
Nous avons donc commencé par réexpliquer ce à quoi pouvait ressembler une exposition et
l’avons assimilée à une sorte de musée que les autres CE1 pourraient visiter. Les élèves ont
ensuite réfléchi à sa conception et à tout ce dont on avait besoin (les photos et des
explications).
J’ai donc affiché 3 grandes feuilles blanches au tableau. Nous avons convenu d’un titre (le
château fort de Druyes-les-belles-fontaines), puis je leur ai demandé si nous allions mettre nos
photos n’importe où sur les panneaux. Nous avons donc cherché des manières de les trier et
avons convenu de plusieurs parties : la chapelle, la tour porche, les murs du château (le mot
courtines n’a pas été vu), le logis du seigneur et la cour.
Je leur ai fait constater qu’il manquait une présentation générale de notre château. Nous
avons listé ce qu’il fallait y indiquer : le lieu, la date de construction, les personnages
importants, une photo avec une vue générale du château et une carte pour le situer.
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Les enfants, par 2, choisissaient une photo et réfléchissaient à sa légende : ils écrivaient au
brouillon, je corrigeais avec eux puis ils recopiaient et venaient afficher leurs photos avec les
légendes qui les accompagnaient sur les panneaux dans la bonne partie puis retournaient en
chercher une autre (annexe n°4 bis).
Pendant ce temps, j’appelais les élèves par 2 pour leur demander de chercher Auxerre et
Druyes sur la carte que nous allions faire figurée sur le panneau.
La présentation générale a été réalisée collectivement.
b- Premier Bilan :
Les élèves se sont beaucoup investis lors de cette séance. Leur difficulté a été de déterminer
le contenu du texte qui allait servir de légende à la photo. Je leur disais de se mettre à la place
des CE1 qui ne connaissaient pas le château et donc de chercher ce qu’il était utile de noter
pour bien les renseigner.
Cet exercice a été très efficace au niveau de la production d’écrits. Par 2, ils cherchaient des
formulations correctes et se corrigeaient mutuellement leurs erreurs.
Séance 5 : recherche documentaire par thèmes
a- Déroulement :
Objectifs: aborder quelques thèmes du Moyen Age :
le seigneur : ses fonctions, son lieux de vie, ses loisirs, le bain.
le chevalier : l’adoubement, son rôle, ses armes de défense et d’attaque et le tournoi.
la nourriture : les objets, comparaison des repas entre autrefois et aujourd’hui, le petit
déjeuner et l’animation des repas.
la vie dans un château : les habitants, leurs métiers, leurs loisirs, les paysans.
Compétences : - effectuer une recherche dans des livres documentaires variés pour trouver des
réponses à des questions.
- savoir utiliser les informations utiles d’un livre documentaire (table des matières,
titres des livres et des chapitres ...) pour rechercher un thème ou un sujet précis.
- lire et comprendre des textes documentaires.
- travailler en groupe.
Nous avons commencé par faire un petit bilan de l’exposition puis je leur ai proposé de
traiter 4 thèmes du moyen âge (voir objectif) qui feront l’objet de nouveaux panneaux à
présenter au reste de la classe oralement lors de la prochaine séance et aux autres classes de
CE1 lors de l’exposition.
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J’ai donc divisé la classe en 4 groupes. Chacun est venu tiré au sort un thème. Je leur ai
ensuite expliqué comment nous allions procéder pour les traiter. Chaque groupe disposait de
questionnaires concernant leur sujet (annexe n°5 bis) et de livres de littérature de jeunesse sur
le Moyen Age. Il fallait donc trouver les réponses aux questions dans ces livres. J’ai bien
précisé que c’était un travail de groupe et que plus ils allaient s’aider et se partager les
informations plus leur panneau allait être complet et réussi.
Cette recherche terminée, ils devaient chacun chercher une image qui devait être en rapport
avec ce dont traitait leur thème et leurs recherches pour illustrer leur panneau.
b- Premier bilan :
Séance réussie et surtout très bénéfique. En effet, c’était un excellent exercice de lecture et
de compréhension de texte. Ils ont été amenés à lire silencieusement mais aussi à voix haute
quand il s’agissait de rapporter un passage à leur groupe utile à l’avancée du travail. De plus,
les recherches et les lectures dans les livres étaient motivées par une volonté de réaliser les
panneaux et par les thèmes à traiter. Il leur arrivait même de s’abandonner à quelques
passages des livres qui n’avaient rien à voir avec leur sujet. Pour éviter cela, j’aurais dû peut-
être leur laisser 10 à 15 min au début pour découvrir et feuilleter librement ces livres.
Le travail de groupe a bien fonctionné. Dès qu’un élève trouvait une réponse, il la
communiquait directement aux autres en leur montrant la page du livre correspondante.
Pour la recherche d’images, leurs choix étaient très pertinents. Il aurait été encore plus
intéressant de leur faire choisir les thèmes eux-mêmes ainsi que les questions qu’ils se
posaient sur le sujet. Leur participation au projet aurait été encore plus active. Mais ceci
demandait encore plus de travail et de temps de préparation et du temps, je n’en avais déjà pas
beaucoup.
Séance 6 : réalisation des derniers panneaux et présentation à la classe
a- Déroulement :
Objectifs : - réinvestissement des résultas des recherches menées lors de la séance précédente sur le
seigneur, le chevalier, la nourriture et la vie dans le château.
- présenter oralement et devant la classe une partie des travaux effectués.
Compétences : - mettre en page un panneau pour traiter un thème avec un souci de lisibilité et de
compréhensibilité.
- écrire des courts textes informatifs.
- travailler en groupe et faire en sorte que chacun ait sa place et soit entendu.
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- rapporter une information en se faisant clairement comprendre.
- écouter autrui, demander des explications. - dire ou lire un texte pour en partager l’intérêt et le plaisir.
Les enfants se sont remis par groupe et ont commencé par relire leurs questionnaires. Ils ont
ensuite regardé leurs images et ont réfléchi quant à leur disposition sur le panneau et aux
textes qui allaient les accompagner. Puis, ils se sont répartis les tâches.
Pour les productions d’écrits, ils devaient reprendre ce qui avait été écrit dans les
questionnaires et pouvaient rajouter des informations qui leur semblaient utiles. Ils écrivaient
donc leur texte au brouillon puis je venais les corriger avec eux avant qu’ils ne les recopient
sur les panneaux. Certaines informations n’avaient pas d’images qui les illustraient, on
essayait donc de produire un petit texte. Des groupes ont même pris l’initiative de dessiner.
Les panneaux terminés (annexe n°6 bis), j’ai demandé aux élèves de chaque groupe de se
concerter pour préparer un exposé oral de leur travail en s’appuyant sur leur panneau et en
faisant en sorte que chacun ait une information à dire.
Enfin, les groupes, chacun leur tour, présentaient leurs affiches (annexes n°6 bis). A la fin
de chaque exposé, les autres élèves pouvaient leur poser des questions.
b- Premier bilan :
Le travail de groupe a encore été très actif et très productif. Ils avaient tous le souci de
réaliser des panneaux clairs et complets.
Il y a eu plus de difficulté pour la préparation de l’exposé et notamment pour la
répartition des tâches. Certains voulaient tout dire, d’autres au contraire n’osaient pas. J’ai
donc dû intervenir pour régler quelques querelles et rassurer les plus timides. C’était donc un
exercice très efficace au niveau du « vivre ensemble ».
Les exposés ont globalement tous été bien réussis. Tous les élèves ont bien participé. La
plupart ont lu les textes des panneaux mais certains ont essayé de les mémoriser et de les
reformuler. La lecture des textes était claire et correcte pour tous les enfants ceci, sûrement,
parce qu’ils en étaient les auteurs. Ceci a permis aux autres élèves « spectateurs » de bien
comprendre le contenu de chacun des thèmes présentés, d’être intéressés et attentifs. Les
questions posées à la fin de chaque exposé étaient très pertinentes et montraient une réelle
volonté d’en savoir encore toujours plus. Les élèves essayaient d’y répondre en se remémorant
ce qu’ils avaient appris au cours de leurs recherches et j’essayais de les aider.
Séance 7 : exposition
a- Déroulement :
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Objectif : -Présenter oralement l’exposition devant les autres classes de CE1.
Compétences : - s’exprimer oralement et clairement devant d’autres élèves.
- réinvestir ses connaissances.
Je n’ai pas pu assister à cette séance, elle a été conduite par la maîtresse. Les élèves ont donc
commencé par présenter aux autres le château puis ont présenté les thèmes qu’ils avaient
travaillés en s’appuyant sur les panneaux correspondants.
Cette exposition s’est terminée par une visite libre des visiteurs qui ont pu à tout moment
poser des questions aux CE1 répartis près des panneaux.
Un coin livres a été laissé à la disposition et contenait tous ceux qui ont servi aux
recherches.
b- Premier bilan :
Cette séance a été conduite après les vacances car il n’y avait pas la possibilité de la faire
avant. J’ai craint que les élèves ne soient déconnectés du projet et surtout qu’ils aient oublié
tout ce qu’ils avaient appris. Pour éviter cela, lors d’une séance auparavant, la maîtresse les a
aidé à relire les panneaux et à se répartir les tâches. D’autre part, ce projet semble leur avoir
laissé un bon souvenir : tout ne s’était donc pas effacé dans leur tête.
D’après la maîtresse, l’exposition s’est bien déroulée. Elle a simplement dû intervenir
lorsque les élèves posaient des questions difficiles. Ces derniers ont été très attentifs et très
intéressés. Je pense que les élèves ont été fiers de faire partager ce qu’ils avaient appris et
construit tout au long de ce projet.
Prolongements possibles :
Voici quelques idées d’activités qui auraient pu être conduites à la suite ou pendant le projet :
- La plupart des enfants de cette classe étant d’origine étrangère, nous aurions pu comparer
l’architecture de notre château fort avec ceux de l’Algérie, du Maroc, de la Turquie.
- Les élèves auraient pu, par groupe, écrire une courte pièce de théâtre pour assimiler le
vocabulaire en tirant au sort 4 mots par exemple qu’ils auraient utilisés dans leur pièce.
- En arts plastiques, nous aurions pu imaginer et dessiner ce à quoi pouvait ressembler le
logis du seigneur et une attaque d’un château fort au moyen âge.
- Ecouter des musiques du moyen âge.
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J’ai pris beaucoup de plaisir à mener ce projet avec cette classe. Je crois que j’ai réussi à
intéresser les élèves à l’histoire et à ses traces. D’autre part, je ne m’attendais pas à ce que
l’utilisation du patrimoine rende les apprentissages en histoire aussi agréables et aussi
motivants ni à ce que soit aussi pluridisciplinaire. Je ne m’attendais pas non plus à tout ce que
la pédagogie de projet facilite et peut apporter dans une classe.
B- Bilan :
1- En histoire :
D’après l’évaluation faite lors d’une huitième séance avec la maîtresse, les objectifs fixés au
départ semblent avoir été atteints. Je pense que la visite a permis aux élèves d’imaginer la vie
passée de ce château au moyen âge et donc de donner du sens aux savoirs transmis lors des
deux premières séances. Ceci a également facilité leur mémorisation.
Je regrette, par contre, de ne pas avoir assez orienté mes situations sur la comparaison entre
aujourd’hui et autrefois. En effet, les programmes stipulent qu’au cycle 2, « il ne s’agit pas
encore de faire de l’histoire ». Il s’agit surtout de sensibiliser les élèves à la notion d’évolution
et pour cela, de déceler les différences et les ressemblances entre hier et aujourd’hui et de leur
faire prendre conscience que le passé et le présent peuvent coexister dans une même réalité. Je
pense que la visite leur a permis de s’en rendre compte mais ceci aurait pu être retravaillé
durant le travail de préparation de l’exposition.
Pour ce qui est de l’éducation à la citoyenneté, j’ai souvent rencontré au cours de mes
lectures concernant l’utilisation du patrimoine en classe l’importance de faire prendre
conscience aux élèves de sa valeur et de sa fragilité pour les responsabiliser face à sa
conservation et à sa transmission pour les générations futures. Ceci ne m’a pas semblé très
évident avec cette classe. Au début de la visite, je les sentais subjugués devant ce monument
et même distants tellement il leur semblait étranger et imposant. Ils ont appris ensuite à mieux
le connaître, à se l’approprier et finalement à apprécier sa beauté et surtout ses richesses (son
architecture stratégique par exemple) et tous les mystères qu’il cache encore (comme ce trou
très profond dans la chapelle). D’ailleurs, je pense savoir maintenant d’où vient leur
engouement pour l’archéologie. Je suis même persuadée que des visites comme celle-ci
permettent à l’enfant d’apprécier les choses anciennes et de désormais regarder les « vielles
pierres » d’un œil nouveau, plus approfondi.
Ainsi, je pense que les élèves ont bien pris conscience de la fragilité du château mais pas
de la nécessité de sa conservation autre qu’esthétique. Je pense que ceci est plus évident à
construire au cycle 3 quand les élèves, en étudiant les différentes périodes historiques, se
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rendent vraiment compte de la rareté des traces laissées par notre passé et de leur nécessité
pour aider à le comprendre. J’aurai dû peut-être, prévoir quelques minutes lors de la séance
qui a succédé la visite pour en discuter avec eux. Ceci m’aurait permis de mieux évaluer leurs
représentations.
2- Au niveau du « vivre ensemble » :
J’ai été très satisfaite et en même temps très étonnée de voir tout ce que pouvait apporter le
travail de groupe dans une classe comme celle-ci, c'est-à-dire présentant des comportements
agités et assez violents. J’ai pu constaté que certains élèves qui, au départ, étaient soit très
individualistes ou, au contraire, très renfermés ont réussi au fil des séances à mieux s’intégrer
dans les groupes et à y constituer même une place importante.
Cette pédagogie permet sans aucun doute de développer une véritable solidarité entre les
élèves tous unis dans un même but : la réalisation de l’exposition. Le plus difficile a été de
leur faire prendre conscience que plus les interactions entre eux étaient nombreuses, plus le
travail était complet et juste. Pour cela, il faut avant tout que chacun ait suffisamment
confiance en chacun pour tirer profit des points de vue divergents des leurs. C’est un travail
qui, je pense, doit être conduit régulièrement si l’on veut voir des évolutions dans les
comportements des élèves au cours d’une année.
Elle a permis également d’instaurer un climat de respect prônant l’acceptation de l’autre.
Une élève de la classe était turque. Il n’y avait que 3 mois qu’elle était arrivée en France. Elle
ne parlait donc guère français et les autres élèves avaient souvent tendance à l’exclure des
activités pour « son manque d’utilité ». J’ai donc proposé aux élèves de lui donner une
fonction, celle de scripteur pour aider à écrire les textes des panneaux d’autant plus qu’elle
avait encore un très faible niveau en lecture mais qu’elle avait commencé à apprendre à écrire
la langue et qu’elle écrivait lisiblement et rapidement. Les autres élèves se sont vite rendus
compte de son utilité au sein du groupe et l’ont donc mieux acceptée.
Enfin, j’ai trouvé que cette forme de travail dédramatisait la place de l’enseignant puisque
celui-ci pendant ce temps a deux fonctions principales : celle de facilitation puisqu’il propose
des méthodes de travail pour les aider dans leurs tâches et celle de régulation pour maintenir
un bon climat dans la classe. Il tempère les querelles entre certains élèves et les prévient pour
éviter qu’ils ne consomment toute leur énergie inutilement et pour faire en sorte ainsi qu’ils
se concentrent bien sur leurs tâches. Cette pédagogie permet aussi aux élèves d’être plus
autonomes et actifs dans leurs apprentissages. En effet, j’ai pu remarqué que cela les aidait à
mieux mémoriser et à mieux comprendre en s’expliquant les choses entre eux dans leurs
propres mots.
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L’enseignant constitue donc le chef d’orchestre de la classe, harmonise, aide et est donc, en
même temps, « l’oreille active et externe du groupe »7. Une « oreille active » en effet car il
reste celui qui a conçu le projet d’apprentissage, qui a choisi les savoirs à acquérir et les
formes de travail à mettre en oeuvre.
3- La pluridisciplinarité du patrimoine :
Durant ce projet au cycle 2, j’ai pu me rendre compte de cette pluridisciplinarité qu’a
permis l’utilisation du patrimoine et qui a contribué, je pense, à rendre ce projet encore plus
motivant pour les élèves. En effet, les activités étaient variées et concernaient plusieurs
disciplines : l’histoire, la géographie comme le repérage dans l’espace et la description de
paysage), le « vivre ensemble » par la volonté de responsabiliser les élèves quant à sa
préservation. La maîtrise de la langue constitue également un outil efficace et peut prendre la
forme notamment de productions d’écrits (écrire), de lectures documentaires (lire) et
d’expositions (dire). J’ai d’ailleurs été surprise de m’apercevoir de tout ce que pouvait
apporter la production d’écrit en histoire. En effet, pendant cette activité, les élèves sont
amenés non seulement à écrire, mais aussi à préciser, fouiller et donc à progresser dans leur
compréhension. L’utilisation du patrimoine à l’école peut aussi permettre de toucher d’autres
domaines comme le théâtre, la musique, les arts visuels ainsi que les TICE.
Une discipline peut donc ne pas être enseignée pour elle-même. Elle doit être considérée
comme un outil pour favoriser l’acquisition d’autres. Il faut que les disciplines scolaires soient
complémentaires entre elles. Ceci leur donne du sens et justifie leur enseignement.
C- La pédagogie de projet : une nécessité pour les apprentissages
1- Définition :
Jean Rioult et Yannick Tenne défendent cette pédagogie car elle permet, je cite, « une bonne
construction des savoirs, un développement harmonieux des systèmes de relations dans la
classe et dans l’école afin que les élèves acquièrent des comportements sociaux et intègrent
des valeurs morales »8. Je me suis bien rendue compte de tout cela à la fin de mon projet et ce
n’était pourtant pas dans mes objectifs au départ. Le but de cette pédagogie est donc la
réussite scolaire pour tous les élèves mais à condition qu’elle s’accompagne de sens, de
motivation, d’autonomie et de « vivre ensemble ». Pour ceci, il faut considérer les élèves
comme des « êtres réflexifs, capables d’un jugement critique et d’autonomie »9. En effet, cette
7 Jean Paul Donckèle, Oser les pédagogies de groupe..8 Concevoir et animer un projet d’école.9 Louise Lafortune, Une pédagogie de projet.
28
forme de travail part du constat que la connaissance ne se transmet pas mais qu’elle se
construit. Elle veut donc que l’élève soit le plus actif et autonome possible et qu’il comprenne
pourquoi et comment il réussit, où il échoue et qu’il soit capable de faire des liens entre tous
les domaines qu’il étudie. C’est ce que Louise Lafortune appelle la « capacité de transfert ».
Cette situation pédagogique doit lui permettre de faire lui-même ses choix d’étude et de fixer
les objectifs qu’il souhaite atteindre.
Le projet de classe est une tâche à réaliser collectivement, en groupe et/ou individuellement
dans un temps donné et au moyen d’activités programmées et progressives. Il doit répondre à
des manques, à une volonté, ressentis par tous les élèves et doit déboucher sur une production
collective et « socialement » utile car répondant aux besoins de la classe et d’une demande
extérieure. Le projet dynamise, motive donc le groupe dans un intérêt commun. Mais, pour
cela, la difficulté est d’arriver à se mettre d’accord au départ, d’argumenter, d’accepter le
risque d’entrer en conflit à un moment du projet avec d’autres, de se faire confiance, de se
responsabiliser et de travailler ensemble en situation d’interdépendance.
2- Motiver, motiver !
L’un des objectifs de la pédagogie de projet est l’obtention de cette motivation chez tous les
élèves. Elle permet d’entretenir l’énergie nécessaire pour mener le projet à son terme.
Le projet est en adéquation avec les désirs des élèves ; ceux-ci s’y engagent volontairement
et s’y engageront encore davantage avec plaisir s’ils trouvent une utilité, un intérêt aux savoirs
transmis et aux activités mises en place. L’enseignant doit aider l’élève, le guider car l’échec
peut au contraire le démotiver.
Favoriser l’autonomie des élèves dans la construction de leurs savoirs entretient cette
motivation. En revanche, les contraintes peuvent la défavoriser mais elles seront bien
acceptées si elles ont un sens pour l’élève.
N’oublions pas, et je m’en suis bien rendue compte avec les CE1, que « l’envie de
l’apprenant passe forcément par l’envie de l’enseignant »10. En effet, comme je l’ai déjà dit,
j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à conduire ce projet avec ces CE1. Je pense que lorsque
l’envie est là, les idées pédagogiques et didactiques viennent plus rapidement. De plus, la
passion et l’enthousiasme qu’un enseignant met dans ses propos peuvent être vite contagieux
et si les élèves sont « contaminés », ils acceptent plus facilement les contraintes et les
exigences pourvu qu’elles leur soient significatives. L’enseignant doit donc susciter la
curiosité, l’étonnement et mettre en confiance. Cette mise en confiance sera naturelle
d’ailleurs si les élèves sont motivés.
10 Robert Guichenuy, Elèves acteur, élèves actifs, boîte à outils
29
Pour André Giordan11, la motivation des élèves représenterait 90% du travail fait. Mais reste
le plus délicat, donner du sens aux savoirs et ceci entretiendrait cette motivation.
3- Donner du sens aux savoirs :
La raison d’être de l’école est avant tout, je pense, de donner le goût d’apprendre. D’autant
plus, qu’aujourd’hui, la société a évolué, elle devient de plus en plus contestataire et a besoin
de repères et de limites. Pour apprendre, l’élève a besoin de savoir ce qu’il fait et surtout
pourquoi il le fait. Le souci constant d’une pédagogie de projet est de donner du sens aux
apprentissages pour aider à l’acquisition de savoirs et de méthodes de travail qui s’y trouvent
ainsi justifiée et facilitée tout comme la réussite scolaire. Si le projet exprime leurs goûts et
leurs intérêts, les élèves, agissant ensemble dans un but commun, seront motivés.
Dans cette pédagogie, le contact direct avec le milieu joue un grand rôle. Comme le dit
assez bien André Giordan, « sans expérience vécue, l’apprenant s’englue dans le livresque ».
C’est la raison pour laquelle le plan de 5 ans pour la culture et les arts à l’école encourage la
mise en place de sorties sur le terrain pour les classes à projets artistiques et culturels. Cette
expérience du terrain, par le souvenir qu’elle laisse, aide les élèves à mémoriser et à mieux
comprendre.
Tout projet débouche sur une production collective résultant d’un désir commun. Cette
production contribue à donner du sens aux savoirs construits et rend compte de leurs utilités.
Si l’on prend le cas du projet construit avec les CE1, celui-ci s’est concrétisé par une
exposition. Ceci n’a pas été l’idée des élèves mais la mienne. Peut-être que j’aurais pu leur
laisser le choix car ceci aurait pu aussi être une pièce de théâtre mettant en scène une bataille
au Moyen Age.
Je pense tout de même qu’il faut faire attention au choix de cette production collective
qu’on aimerait que les élèves réalisent. Ce ne doit pas être « la carotte au bout du bâton ». Les
élèves ne sont pas dupes et savent reconnaître quand une connaissance leur est utile ou non.
L’exposition que nous avons réalisée pour les autres CE1 n’était pas une « carotte » car je
savais que ces élèves aimaient qu’ils soient mis en valeur et reconnus pour le travail qu’ils
fournissent. Elle a permis aussi à de nombreux élèves de s’ouvrir davantage et de prendre
confiance en eux. Je pense notamment à Laure, une petite fille très renfermée avait beaucoup
de difficultés en lecture mais une grande capacité de mémorisation et une passion
incontestable pour le Moyen Age. Sa prestation lors de l’exposition des panneaux nous a tous
11 André Giordan, Apprendre !
30
impressionnés. Elle a été, elle aussi, très satisfaite et je pense qu’elle a senti, ce jour là, qu’elle
avait un rôle à jouer dans cette classe et qu’elle était capable de beaucoup de choses.
4- Favoriser l’autonomie dans la construction des savoirs :
Cette idée rejoint celle que défend le modèle constructiviste qui conseille d’employer des
pratiques actives qui permettent à l’élève de construire seul ses savoirs.
L’élève est donc « acteur » de son apprentissage : il se pose des questions sur un sujet et
veut y trouver des réponses. Le projet le dynamise dans sa réflexion, dans sa recherche
d’informations et dans ses choix d’organisation et de mise en forme. Son travail s’inscrit, dans
une démarche de recherche, de tâtonnement et de coopération que permet le travail de groupe.
Il est donc amené à réfléchir sur les connaissances et sur la façon de les acquérir. L’enseignant
peut lui apporter et lui expliquer des procédures qu’il peut employer.
De plus, André Giordan conseille de mettre l’élève en situation de transmettre un savoir à
d’autres, comme ce fut le cas avec les CE1 à deux reprises. Ceci facilite la mémorisation des
savoirs, entretient ce sentiment d’autonomie et d’enthousiasme et permet, en même temps,
d’évaluer la réflexion de l’élève sur le sujet à un moment de l’apprentissage.
Avec du recul, je m’aperçois que les CE1 n’étaient pas aussi autonomes que cette pédagogie
le voudrait. Je pense qu’il y aurait vraiment eu projet si les élèves avaient eux-mêmes eu
l’idée de l’exposition et s’ils avaient seuls cherché les livres utiles à leurs recherches à la
BCD. Mais je pense qu’on ne peut pas se permettre continuellement de leur laisser libre cours
dans leurs choix car ceci demande encore beaucoup de préparation puisque qu’il faut anticiper
toutes les propositions possibles de leur part. Dans ce cas, j’aurais très bien pu leur laisser
choisir les thèmes des séances 5 et 6. De plus, tout projet, pour son bon déroulement, nécessite
des cadres fixés par l’enseignant au départ puis progressivement par les élèves eux-mêmes. Il
faut que l’enfant, tout au long de sa scolarité, acquière des savoirs faire et des savoirs être qui
lui permettront d’accéder, peu à peu, à une autonomie totale.
5- Une pédagogie à vocation « sociale » :
Un projet tente de répondre à une volonté et à des besoins communs. Cette pédagogie
permet donc d’unir et de motiver les membres d’un groupe pour atteindre une même cible.
Elle permet également de varier les formes de travail : individuelles, en groupes ou en classe
entière. Le groupe est un lieu où les interactions sont nombreuses, où les énergies et les
compétences convergent en vue d’aboutir à une réalisation commune. Il faut donc veiller à ce
que chaque élève tienne une place au sein de son groupe, qu’il soit intégré, motivé, et actif.
31
Travailler en groupe suppose d’accepter, à un moment donné, de modifier ses idées, de les
confronter à celles d’autrui pour les argumenter, les défendre voir finalement pour les
abandonner. Il est donc impératif, pour le bon déroulement des activités et pour l’avancée du
travail, que les élèves apprennent à se respecter et à s’accepter. Cette pédagogie prône donc
l’idée de solidarité et permet l’apprentissage de comportements sociaux nécessaires pour
devenir de bons citoyens.
6- Et les parents dans tout ça ?
Je pense qu’ils ont un rôle très important à jouer dans un projet et qu’ils peuvent aider les
enseignants à condition bien sûr que ceux-ci aient envie de les intégrer et qu’ils aient pris
conscience que le regard des parents sur le travail de leurs enfants pouvait les valoriser et donc
les stimuler. D’ailleurs, j’ai énormément regretté que les parents n’aient pas assisté à
l’exposition. Je l’avais pourtant proposé à l’enseignante de la classe mais elle a refusé en
pensant que, de toutes façons, très peu viendraient et que ça ne les intéresserait sûrement pas.
Je ne partage pas son avis car je pense qu’au contraire, ils auraient été très fiers et satisfaits
des performances de leurs enfants et de voir que chacun d’entre eux avaient une place dans ce
projet. Ceci aurait aussi été un moyen de réconcilier les parents avec l’école puisqu’ils se
seraient rendus compte que son objectif est avant tout que leur enfant s’y épanouisse et qu’il
puisse accéder, comme tout le monde, à une certaine forme de culture, une culture que
l’enfant peut faire partager à ses parents par la même occasion.
Ce projet mis en place avec les CE1 m’a donc beaucoup appris quant à l’utilisation possible
du patrimoine et à ces bienfaits en histoire. Il m’a aussi permis de tester cette pédagogie de
projet et de constater son utilité. Je m’en rends d’autant plus compte quand je compare ce
projet avec la séquence que j’avais mise en place au cycle 1 quelques mois plus tôt...
32
III- UTILISATION DU PATRIMOINE AU CYCLE 1 :
A- Mise en place de la situation d’apprentissage:
1- Présentation de la classe :
Cette séquence a été mise en place durant mon premier stage en responsabilité dans une
classe en maternelle composée de 10 moyennes et de 9 grandes sections en activités
décloisonnées à raison d’une heure par semaine. De plus, 30 minutes d’EPS dans la semaine
était consacrées à l’apprentissage de danses folkloriques.
2- Mise en place pédagogique :
Mes recherches sur le patrimoine n’étaient pas encore très avancées mais je souhaitais tout
de même tester l’utilisation de cartes postales anciennes, la découverte d’objets anciens ainsi
que la pratique de danses folkloriques à l’école maternelle. Je pouvais donc préparer une
séquence de trois séances seulement étant donné que mon stage ne durait que trois semaines.
Cela représentait donc 1h30 par semaine : une heure consacrée à la découverte du monde et 30
minutes à la danse folklorique.
Afin de m’aider à préparer ma progression et à bien fixer mes objectifs, j’ai relu les
instructions officielles dans la partie « découvrir le monde » et plus précisément dans le
domaine du « temps qui passe ». J’y ai principalement retenu ce passage :« A l’école
maternelle, la structuration progressive de la temporalité doit être nourrie par le récit
d’événements du passé (ou par le témoignage) mais aussi par la découverte d’objets ou de
réalités du passé (patrimoine).12 »
12 Ministère de l’éducation nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle ?
33
Mes objectifs principaux pour cette séquence ont donc été de faire distinguer et comparer
l’« autrefois » et l’« aujourd’hui » par la découverte et la manipulation d’éléments du
patrimoine (cartes postales et photos anciennes, le village, des vêtements et des jouets
anciens) et par la même occasion de déceler les modes de vie d’hier et de prendre conscience
de quelques évolutions techniques.
B- Déroulement :
Les séances qui sont présentées ici sont accompagnées des fiches de préparation situées en
annexe.
Séance 1 : Autrefois /aujourd’hui
a- Déroulement :
Objectifs : - distinguer des situations d’autrefois et d’aujourd’hui
- utiliser correctement les indications temporelles « autrefois » et « aujourd’hui »
Compétence : - situer les événements les uns par rapport aux autres
Les élèves ont tout d’abord observé silencieusement des cartes postales et des photos
anciennes et récentes qui représentaient des hommes, des femmes et des enfants d’autrefois et
d’aujourd’hui. J’ai aussi pu retrouver des cartes postales anciennes du village et de son école
(annexe n° 8 bis). Nous avons ensuite essayé de les décrire tous ensemble en commençant par
leur faire remarquer qu’il y avait des cartes postales et des photos. Les élèves ont bien reconnu
les timbres présents sur certaines. Pour ce qui est de la distinction entre autrefois et
aujourd’hui, ils ont remarqué que les documents anciens étaient en noir et blanc et que les
« gens n’étaient pas habillés pareil ». Puis, les élèves les ont triées sur une affiche que j’avais
préparée. Ils choisissaient une image et allaient la placer dans la bonne colonne du tableau
chacun leur tour (annexe n° 8 bis). La correction était faite par les élèves eux-mêmes qui
expliquaient leur raisonnement.
b- Premier bilan :
34
Les enfants ont été très intéressés et intrigués par ce qu’ils découvraient sur les cartes et les
photos. Mais, je pense qu’il y avait trop d’images à trier donc les enfants ont été moins
patients et plus agités vers la fin. De plus, je me suis vite rendue compte, pendant la séance,
que ce que je leur demandais était assez difficile puisque le tableau que j’avais conçu était à
double entrée. Pour trier les images, les enfants devaient donc non seulement faire attention à
la situer dans le temps mais aussi à chercher de quel type d’image il s’agissait : photo ou carte
postale. Sur ce point, j’ai omis de leur dire que les cartes postales anciennes ont été réalisées
à partir d’une photo. Cette activité aurait donc pu faire l’objet de deux séances en prenant les
deux critères séparément.
De plus, même si le tri des photos sur l’affiche a été globalement bien réussi, quelle
utilisation en faire ? Quelle conclusion si ce n’est que toutes les photos en noir et blanc
étaient toutes dans la même colonne. Mais ceci est assez maladroit car certaines photos ou
cartes postales de nos jours peuvent également être en noir et blanc. Ce critère n’est donc pas
une preuve pour montrer leur ancienneté.
En revanche le travail de description des images à l’oral était, lui, très riche. Nous avons
toujours essayé de comparer ce que les élèves voyaient avec le réel et j’ai vraiment senti que,
pour eux, cet « autrefois » leur était inconnu et les intriguait. Ceci leur donnait donc envie
d’en savoir plus.
Séance 2 : Notre village d’hier et d’autrefois
a- Déroulement :
Objectif: - prendre conscience de l’évolution entre aujourd’hui et autrefois notamment au niveau des
habitations et des infrastructures du village.
Compétences : - effectuer des comparaisons directes sur le terrain entre le réel et ce qui est
représenté sur des photos et des cartes postales anciennes.
- se repérer dans l’espace en cherchant la place du photographe.
Pour cette séance, le Maire du village m’avait prêté des cartes postales anciennes de Verlin
qui étaient agrandies au format A3 ou A4 et qui étaient chacune en 2 exemplaires. J’ai choisi
des lieux que me semblaient être les mieux connus des élèves : une rue, l’église et sa place, la
fontaine et l’école. Il fallait donc comparer autrefois et aujourd’hui directement sur le terrain
et trouver ce qui avait changé.
Ceci supposait de sortir de l’école. J’ai donc lu la circulaire n°99-13613 pour connaître les
démarches pédagogiques à conduire. Il me fallait, tout d’abord, l’autorisation du directeur de13 Bulletin officiel n°7 du 23 septembre 1999.
35
l’école. Pour l’encadrement, 2 adultes dont le maître de la classe suffisent tant que le nombre
d’élèves ne dépasse pas 16. Un seul adulte nous a accompagnés puisque j’ai effectué cette
sortie par demi groupes, ceci dans un souci de sécurité déjà et puis parce que je disposais de
peu de documents. Je préférais donc que les élèves soient moins nombreux pour qu’ils
puissent tous participer et bien voir les photos. Enfin, l’assurance n’était pas obligatoire
puisque c’était une sortie pendant le temps scolaire.
Je leur ai, tout d’abord, montré les cartes postales et je leur ai demandé s’ils reconnaissaient
quelques endroits. Certains ont reconnu l’église et la fontaine. Nous sommes donc allés dans
le village et quand ils reconnaissaient ce qu’il était sur la carte postale, nous nous arrêtions et
cherchions d’abord où la place du photographe. Ensuite, les élèves comparaient la carte et le
réel, en d’autres termes, autrefois et aujourd’hui (annexe n°9 bis). Les deux groupes passés,
nous avons fait un petit bilan en classe. Pour ceci, j’avais fait un tableau de deux
colonnes (autrefois et aujourd’hui) et j’écrivais ce qu’ils me disaient par rapport à ce qu’ils pu
voir et constater. Nous avons donc remarqué que certaines habitations avaient changé, que les
poteaux électriques étaient tout récents comme les cabines téléphoniques.
b- Premier bilan :
Cette séance s’est bien déroulée. Heureusement que les élèves étaient en demi groupes et
que les documents étaient agrandis. Tous les enfants ont pu ainsi bien participé. Rechercher la
place du photographe a été un très bon exercice de repérage dans l’espace. De plus, la plupart
des enfants habitaient le village. L’activité a donc été d’autant plus qu’elle les rapprochait de
leur vécu et rendait l’endroit plus familier. Je les ai sentis également très curieux du passé de
leur village et des traces qu’il leur avait laissés.
En fin de séance, le classement sur le tableau m’a permis de constater que les enfants
avaient bien repéré les différences entre aujourd’hui et autrefois et qu’ils essayaient même de
les expliquer.
Séance 3 : Découverte de vêtements et de jouets anciens
a- Déroulement :
Objectifs: - découvrir, manipuler et nommer des vêtements et des jouets anciens. - prendre conscience de l’évolution entre aujourd’hui et autrefois au niveau des tenues
vestimentaires et des jouets.
Compétences : - comparaisons avec aujourd’hui.
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- décrire des vêtements sur des photos et des cartes postales anciennes.
Au coin regroupement, nous avons commencé par revoir les photos et les cartes postales
anciennes que nous avions utilisées lors des séances précédentes et avons essayé de repérer et
de décrire les vêtements que portaient les hommes, les femmes et les enfants autrefois. Après
chaque observation, je leur montrais les vêtements que j’avais apportés (un costume de femme
de 1850, une coiffe, une robe d’enfants de même date, une biaude d’homme, une chemise en
coton, une paire de sabots, des chaussettes et un chapeau d’homme). Les élèves essayaient de
les nommer (l’objectif n’étant pas de retenir les noms exacts), les décrivaient et les
comparaient avec ceux d’aujourd’hui.
Ensuite, comme Noël approchait, je leur ai montré des jouets anciens (une toupie, des trains
et des voitures en bois, une boîte à musique, une poupée de cire, un vieil ours en crin de
cheval...). J’ai précisé que c’était des jouets que les enfants pouvaient avoir autrefois et qu’ils
étaient très anciens. Par cette phrase, je voulais observer ensuite leur comportement quand ils
allaient les manipuler et voir quelle valeur ils allaient leur attribuer. Nous avons donc terminé
cette séance par une manipulation libre de tous ces jouets et des vêtements. La classe était
devenue un véritable petit musée (annexe n°10 bis).
b- Premier bilan :
Les enfants étaient en admiration devant tous ces objets. J’ai été impressionnée par leur
précaution à les manipuler. Je pense qu’ils ont pris conscience de leur valeur sentimentale,
historique et donc de leur fragilité.
Ce qui m’a étonnée, c’est que, pour eux, tous les adultes qui étaient sur les photos étaient
forcément des vieilles personnes, « des papys et des mamies » comme ils disaient. Je n’ai pas
réussi à leur faire comprendre qu’il s’agissait d’hommes et de femmes d’âges différents, que
toutes avaient vieilli et qu’ils n’étaient plus là ou alors très âgés aujourd’hui. Ceci ne leur
semblait pas très clair.
La danse folklorique :
a- Déroulement :
Objectifs: - découvrir et pratiquer des danses anciennes du patrimoine et déboucher sur le plaisir de
danser ensemble.
- mémoriser deux courtes chansons.
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Compétences : - coordonner des déplacements naturels (marcher, ...) et des actions plus inhabituelles.
- se repérer et s’orienter dans l’espace de danse par rapport aux autres, aux espaces
d’action (ligne, ronde) et à l’espace proche (s’éloigner, se contourner...)
- se repérer dans le temps : reconnaître la pulsation d’une chanson, repérer la
répétition de phrases musicales, percevoir une durée.
- agir avec les autres : entrer en relation à 2, accepter ceux du groupe.
Trente minutes par semaine, j’initiais les enfants à la danse folklorique (annexe n°11). Au
début de chaque séance, nous commencions par apprendre les chansons qui allaient
accompagner nos danses. Ces chants étaient très simples et très courts donc faciles à retenir.
Puis nous apprenions progressivement les pas, les gestes et les déplacements qui composaient
la danse.
b- Premier bilan :
Séances très agréables autant pour les élèves que pour moi (annexe n°11 bis). Ils avaient
vraiment envie de bien s’appliquer. Quand un élève avait des difficultés, ses camarades étaient
tout de suite prêts à l’aider. C’était un véritable moment de solidarité et de respect de l’autre.
En revanche, comme les élèves devaient se concentrer à la fois sur le chant et sur la danse,
ceci leur posait quelques difficultés de coordination. Je me proposais donc quelquefois de
chanter à leur place et ceci leur permettait de mieux se concentrer sur la danse elle-même.
J’aurais pu d’ailleurs leur apprendre une danse accompagnée d’une musique et une autre d’un
chant pour varier. J’aurais pu aussi leur montrer des instruments d’autrefois (la cornemuse, la
vielle...) qui auraient complété notre musée de classe. Enfin, je pense ne pas avoir assez
insister sur l’ancienneté de ces danses. Des photos ou cartes anciennes auraient pu aider à la
représentation.
C- Analyse :
1-Le rôle du patrimoine dans la structuration du temps au cycle 1 :
L’école maternelle doit permettre une première approche de la notion de temps et ceci, pour
préparer les élèves à l’enseignement de l’histoire. L’élève doit, à la fin du cycle 1, être capable
de faire la différence entre le présent et le passé, d’avoir pris conscience de la profondeur de
celui-ci et de s’être constitué un premier capital historique. Les programmes conseillent de
prendre appui sur le patrimoine pour faciliter cette structuration du temps et pour qu’elle
prenne tout son sens. De plus, une démarche comparative entre les objets d’autrefois et
d’aujourd’hui aide à cela et à percevoir les permanences et les transformations.
38
Cette séquence m’a permis de constater l’intérêt et la curiosité des enfants vis-à-vis des
traces du passé. Ce passé leur semblait d’ailleurs assez familier car il concernait celui de leur
propre village. Ceci a sûrement facilité le repérage spatial et la reconnaissance de certains
éléments des photos.
La visite à l’extérieur leur a permis de constater les conséquences, ici matérielles, du temps
qui passe. Sur ce point, lors du bilan de la séance 2 en classe entière, je regrette de ne pas
avoir conçu un tableau à 3 colonnes au lieu de deux. En effet, ce classement en deux colonnes
ne permettait pas de bien mettre en valeur les permanences possibles entre le passé et le
présent comme certaines habitations ou aménagements du village. Ceci est important pour
leur faire prendre conscience que l’histoire n’est pas faite que de ruptures, mais qu’elle peut
aussi connaître des continuités et des évolutions et que ces traces du passé aujourd’hui
peuvent avoir reçu des transformations ou être restées intactes. L’idée d’évolution prend ainsi
tout son sens.
2- L’idée de conservation au cycle 1 :
Cette notion peut être développée au cycle 1 mais la séquence que j’ai mise en place ne l’a
pas bien mise en valeur. Seule la troisième séance a permis aux élèves de prendre conscience
de la valeur des objets anciens car il y avait là une ébauche de « musée de classe ». De plus,
j’ai pu observer que les enfants manipulaient les jouets anciens avec beaucoup de précautions
et qu’ils adoraient regarder la photo ancienne de deux personnes âgées en costumes d’époque
(annexe n°10 bis). Que se disaient-ils à ce moment ? A quoi pensaient-ils ? Je regrette de ne
pas avoir poussé cette réflexion un peu plus loin avec eux pour avoir quelques réponses.
En revanche, je ne pense pas qu’il soit possible en maternelle, de leur montrer l’importance
de la conservation du patrimoine et de les responsabiliser face à lui pour sa transmission aux
générations futures. Comment peuvent-ils prendre conscience de l’ancienneté et de la valeur
des choses si leur représentation par rapport à la profondeur du passé n’est pas encore
totalement développée ?
D- Et si c’était à refaire ?
Si j’avais eu plus de temps, je crois que j’aurais, tout comme avec les CE1, essayé de
construire un véritable projet. Ceci m’aurait permis de mettre en place une véritable
progression, et sur une plus longue période. Il serait possible également, et j’aurais pu le faire
aussi lors de ce stage, de mieux prendre en compte l’âge des enfants et de différencier ainsi
certaines activités.
39
Son objectif aurait toujours été de distinguer « autrefois » et « aujourd’hui » et de prendre
conscience de la profondeur du passé en prenant appui sur le patrimoine local.
Ce projet aurait été ciblé sur un thème afin de bien l’approfondir et de ne pas se disperser:
l’école d’autrefois, les objets de la vie quotidienne et les vêtements anciens, le château du
village ou plus englobant encore, le village d’hier.
Ceci peut déboucher sur la réalisation d’un musée de classe constitué par exemple d’objets
récupérés auprès des parents ou des grands-parents des élèves. Il faudrait donc pour chaque
objet apporté, le nommer, le décrire, chercher son utilité et un objet récent ayant la même
utilité. On pourrait essayer d’en faire fonctionner quelques uns puis d’élaborer une fiche
technique pour chacun d’eux. D’autres exercices consisteraient à chercher des objets intrus
anciens ou modernes parmi d’autres et à trier ces objets selon les mêmes critères.
Un projet sur l’« école d’aujourd’hui et d’autrefois » serait aussi très intéressant. Il pourrait
conduire par exemple à la réalisation d’une maquette représentant l’école au XIXème siècle.
Si l’on décidait de travailler plutôt sur le « village d’hier et d’aujourd’hui », on pourrait
imaginer un travail similaire avec celui qui a été conduit pendant mon stage mais en
multipliant le nombre de sorties avec un thème d’observation pour chacune d’elles : les
habitations, les édifices et lieux publics (l’église et la place, la fontaine, la mairie, l’école par
exemple), les transports et autres moyens de communication (routes, pont, trottoirs,
téléphone). Ceci déboucherait sur une comparaison entre le passé et le présent et même,
pourquoi pas, sur une production collective en arts plastiques mettant en valeur le patrimoine
du village sous la forme d’une maquette par exemple ou d’une réalisation plane.
Peu importe le projet, je pense que la danse folklorique peut toujours y tenir sa place ainsi
que la découverte d’instruments anciens comme la cornemuse et la vielle aux sons si
particuliers. Pour cela, l’intervention d’un groupe folklorique serait idéale. Une
représentation, lors d’une fête d’école par exemple, pourrait être organisée et valoriserait le
travail des élèves.
Enfin, j’essaierais au maximum d’introduire des témoignages et des photos ainsi que des
cartes postales anciennes qui inciteraient l’enfant à décrire et à y chercher des indices en
rapport avec ses recherches. Je favoriserais aussi la pluridisciplinarité que permet l’utilisation
du patrimoine à l’école : la structuration du temps, le repérage dans l’espace, la maîtrise de la
langue, les arts visuels, la musique et le sport.
40
Me voici donc au terme de mes recherches et plutôt rassurée. J’ai pu découvrir et tester,
grâce aux séquences que j’ai mises en place en maternelle et au CE1, une nouvelle manière
41
d’enseigner l’histoire à l’école. Cet enseignement me convient et je pense qu’elle convient
aussi et surtout aux élèves. En effet, l’utilisation du patrimoine permet une approche concrète
de l’histoire et lui donne du sens ce qui favorise ainsi la compréhension et la mémorisation
des savoirs transmis en classe. Elle permet également de décloisonner cette discipline par
l’aspect pluridisciplinaire qu’impose cette exploitation du patrimoine : les activités et les
compétences travaillées sont donc très variées et se complètent, ceci pour atteindre des
objectifs fixés au départ.
De plus, enseigner l’histoire sous la forme d’une pédagogie de projet permet aux élèves
d’être plus autonomes dans leurs recherches et dans la construction de leurs savoirs. Cette
pédagogie entretient ainsi la motivation des élèves puisque les méthodes utilisées et les
savoirs appris sont justifiés et signifiés. L’une de ces méthodes est le travail de groupe par
exemple qui incite l’élève à écouter et à accepter les points de vue des autres tout en assumant
les siens. C’est donc un moyen efficace pour enseigner la tolérance, le respect, bref, le « vivre
ensemble ».
Par ailleurs, je retiendrai également cette phrase de Mohamed Chemlal, président de
l’association « Au jardin du savoir » à Sens14qui est la suivante : « connaître, c’est apprendre à
respecter ». En d’autres termes, le fait de mieux connaître son patrimoine, c’est mieux
connaître son passé, lui donner du sens et développer chez l’élève la curiosité et la volonté de
respecter et de sauvegarder cet héritage qui lui a été transmis. La découverte du patrimoine
local participe ainsi à la formation du citoyen.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux :
Ministère de l’éducation nationale, programmes officiels 2002 de l’école
maternelle et élémentaire.
14 Cette association travaille pour favoriser le développement culturel dans les quartiers difficiles et aide à laconstruction de projets culturels dans les écoles primaires, basés sur l’exploitation du patrimoine local de la ville.
42
Ministère de l’éducation nationale, Le plan pour les arts et la culture à
l’école, CNDP, 2001. André Giordan, Apprendre !, Belin, 1998. Henri Moniot, Didactique de l’histoire, Nathan pédagogie, 1993. Repères temporels au cycle 1, CRDP du Nord-pas-de-Calais, novembre
2001. Du temps vécu au temps de l’histoire en GS et au CP, CRDP Lille, 1990. Du temps vécu au temps de l’histoire au CE1, CRDP Lille, 1991.
Ouvrages spécifiques :
Le patrimoine :
Etudier le patrimoine à l’école, au collège et au lycée, CRDP Franche-
Comté, 1999. Danielle Marcoin-Dubois et Odile Parsis-Barubé, Textes et lieux
historiques à l’école, Bertrand Lacoste, 1998. Guy Astoul, 50 activités pour découvrir le patrimoine à l’école et au
collège, CRDP Midi-Pyrénées et de Tarn-et-Garonne., septembre 2003.
La pédagogie de projet et le travail de groupe :
Jean Rioult et Yannick Tennne, Concevoir et animer un projet d’école,
Bordas pédagogie, 2002. Jean-Paul Donckèle, Oser les pédagogies de groupe, Erasme, 2003.
Revues :
Les cahiers pédagogiques n°408, Une pédagogie de projet, article de
Louise Lafortune, novembre 2002. Les cahiers pédagogiques, hors série La motivation, mars 1996. Beaux Arts magazine, numéro spécial, L’art à l’école : le patrimoine,
novembre 2002. EPS 1 n° 105, Danses et jeux du patrimoine, novembre-décembre 2001.
43
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Discipline : découverte du monde (le temps qui passe) Date : 04 /01/05Titre : Châteaux forts et modes de vie du moyen âge Horaires : 13h45-15h00Progression : séance 1 (la frise chronologique)Objectifs : - découverte et utilisation de la frise chronologique
- classer des images dans l’ordre chronologique
Compétences : - savoir situer un évènement sur une frise chronologique - trouver la durée qui sépare 2 évènements sur une frise. - avoir compris qu’une frise ressemble à une flèche et qu’elle a donc une direction.
- se situer dans le temps (passé/futur, passé proche/passé éloigné)
Matériel : - feuilles photocopiées, « la frise chronologique » - colle et ciseaux - images, 4 frises vierges, pâte collante
Déroulement :
Mise en situation : « Qu’est-ce que l’histoire pour vous ? »
La frise chronologique (passé proche) : Découverte de la frise chronologique au tableau.« Que voit-on ? » (nombres, dates, ordre, flèche)« Qu’est-ce que ça peut-être ? A quoi cela peut-il servir ? » (frisechronologique)Distribution des feuilles et faire ensemble les exercices 1, 2, 3 et 4.Pour l’exercice 5, laisser chercher seuls puis demander, à ceux qui ont réussi,d’aller expliquer leurs démarches aux autres élèves.De même pour l’exercice 6.Correction immédiate et collective au tableau.Lire le « résumons » tous ensemble.
La frise chronologique (passé éloigné) :Expliquer les consignes : « vous allez vous mettre par groupe et remettre desimages dans l’ordre. Il y a 3 types d’images : des personnages, des lieux etdes objets (les montrer en même temps). Vous devrez donc redonner aux 4personnages leur lieu d’habitation et leur objet tout en les remettant dansl’ordre (du plus ancien au plus récent). Quand vous aurez terminé, vousviendrez afficher votre frise au tableau. »Mise en commun : comparaison des frises. Bien demander les raisons desmodifications nécessaires. Justifier par l’image.
Montrer l’affiche du château de Druyes que nous allons visiter et décrire tousensemble. Demander où nous pourrions placer cette image sur les frises quenous venons de faire.
Annonce du projet : exposition pour les autres classes de CE1.
Bilan : voir mémoire
Difficultés àprévoir
Formesde travail
Durée
Comprendrel’utilisation dela frise.
Surcharge car il y a 2exercices àfaire en mêmetemps.
Prendreconsciencedes évolutionsdans le temps
CollectifOral
CollectifOral etécrit
Individuelet par deux
CollectifOral
GroupesOral
Collectiforal
10min
30min
20min
5 min