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EXPO

SITIONS2018

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CRÉDITSL’association de la Maison du Missionnaire et son musée remercient

chaleureusement pour le prêt de leurs œuvres :

Les Missions Africaines de Lyon (SMA), le directeur du CCA, Basil Soyoye et Jean Paul Kpatcha ; l’Oeuvre de la Propagation de la Foi dont les collec-tions sont en dépôt au musée des Con�uences de Lyon ; la congrégation du Saint-Esprit et son nouveau Musée Spiritain à Allex, Nicolas Rolland et le Père François Nicolas, (C.S.Sp) ; Philippe Pellering et sa famille ; Sylvain Revolon ; Monsieur et Madame Vallé ; le musée Marcel Sahut de Volvic.

Association de la Maison du Missionnaire : François Hiss (Directeur), Jacques Alder (Président), Jeanne Brun (Trésorière).

Commissariat d’exposition et scénographie : musée AAA, Marie-Line �erre.

Infographie et application multimédia des expositions : Fabrice Nivoit.Communication visuelle : Fabrice Nivoit, Julie Derigo.

Hôtesse d’accueil : Miho FressinetImpressions : Espace images.

Mise en lumière : Claude Cou�n.Conception et réalisation du catalogue : Julie Derigo.

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AFRIQUES

DRAGON

Pages 4 à 16

Pages 17 à 29

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LA DOUBLE VIEDES OBJETS

es objets de l’exposition ont été collectés par des mission-naires catholiques et emportés sous d’autres regards, pour ser-vir d’autres discours. Ils sont les témoins de l’histoire de France : du renouveau missionnaire au 19ème siècle, de la colonisation jusqu’aux Indépendances en 1960.

es objets sont les gardiens de la pensée africaine : le vi-sible dépend du monde invisible, peuplé par les dieux et les esprits. Pour survivre, il faut négocier avec les forces invisibles. Les ob-jets, sacrés pour les populations, sont les intermédiaires entre les mondes.

L

L

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Serrure au Calao. 1ère ½ du 20ème siècle, popula-tion Dogon, Mali, bois, fer, h 27cm. Collection SMA.

Les objets nous aident à comprendre les cultures et nous ouvrent à d’autres mo-des de pensées.

Chaque société a son his-toire. Dans les mythes fon-dateurs dogons, les pre-miers ancêtres rencontrent les forces de la nature, sym-bolisées par des animaux. Devenu un esprit protec-teur, l’oiseau calao défend l’accès au grenier à blé.

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HistoireS de masquesDE cote d’ivoire

Art primitif signi� erait sans évolution esthétique ni in� uence extérieure. Au contraire ! Ici les di� érents styles de masques montrent la circulation des personnes et des formes.

Masque Gu. Vers 1950, population Gouro, bois, kaolin, patine rituelle, h 30cm.

Masque de course et di-vertissement, Bya-loe-géé.

Vers 1900, population Dan, bois teinté, h 24cm.

Collection SMA.

Masque Krou. 1ère ½ du 20ème siècle,

région de Sassandra, h 31cm, bois poly-

chrome. Collection SMA

Dan, bois teinté, h 24cm. Collection SMA.

Masque Krou. 1ère ½ du 20ème siècle,

région de Sassandra, h 31cm, bois poly-

chrome. Collection SMA

Masque de course et di-Bya-loe-géé.

Vers 1900, population Dan, bois teinté, h 24cm.

Collection SMA.

ON REMARQUE LE PASSAGE DE LA

À...FIGURATION

...L’Abstraction

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Masque de justice à mâchoire mobile.

Vers 1930, population Wé, Côte d’Ivoire, bois,

peau, plumes, tissu, h 57cm.

Collection SMA

Ce masque représente un esprit avec lequel

on a fait alliance. Il est immortel, ses porteurs

se succèdent. Le masque de justice

exerce un rôle politique. Ses attributs, comme la

collerette de gri�es de panthère en bois té-

moignent de son statut de chasseur et de chef.

Il ne danse pas mais rétablit l’ordre.

On porte un masque pour :

Accomplir les rites qui or-ganisent la société. Il y a les masques initiatiques, judi-ciaires, funéraires.

Communiquer avec les esprits.

Divertir le public.

LES FONCTIONS DES MASQUES

Ces rôles peuvent être associés.

Le saviez-vous ?

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REpr�����esentationsFeminines

Le thème de la mère à l’enfant est universel. Il incarne les valeurs de sa société, au-delà du simple rapport biologique ou d’un support favorisant la fertilité.

Les statues symbolisent la �liation, ce lien social qui construit l’individu au contact de son entourage et garantit la continuité des traditions.

Statue de culte. Avant 1900, population Fanti,

Ghana, bois, perles, kaolin, �bres végétales, fer,

h 41cm. Collection SMA.

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Poupée de fécondité, akua’ba. Vers 1900, po-pulation Asante, Ghana, Côte d’Ivoire, bois, métal, cuir, perles, h 41cm. Collection SMA.

Le saviez-vous ?La forme et la décoration de l’objet ont un sens.

La statuette a les genoux pliés, elle danse pour communiquer avec l’au-delà.

Figure d’ancêtre. 1840-1890, datation par radiocarbone, popu-lation Hemba, République Démo-cratique du Congo, bois, h 70cm. Collection familiale Pellering.La transmission du lien entre père et descendance est � gurée par le ventre maternel de cet ancêtre masculin.

La coi� ure est soignée, la force vitale s’exprime.

Les scari� cations témoignent de l’appartenance au groupe.

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Statuette, Ikenga. Collectée en 1895, population Ibo, Nigeria, bois. Musée des Con� uences, Lyon, dépôt de l’Oeuvre de la Propagation de la Foi, h 48cm.Ikenga, c’est à dire i-ke signi� ant «force, soli-dité» et kenga «lieu de force», incarne un es-prit protecteur qui apporte le succès dans les actions. Chaque homme, avant de fonder une famille, acquière une ikenga. Elle est honorée sur un autel dédié à la main droite, symbole de l’activité industrieuse, qui sert à manier un ou-til, une arme ou à tenir un symbole de pouvoir.

Statuette Virgini pariturae. Vers 1930, Bénin, alliage de cuivre, h 37cm. Collection musée AAA

L’inscription latine signi� e La Vierge qui va enfanter.

Statuette Virgini pariturae. Vers 1930, Bénin, alliage de cuivre, h 37cm. Collection musée AAA

L’inscription latine signi� e La Vierge qui va enfanter.

Dès le 16ème siècle, de nouvelles formes artistiques naquirent de la rencontre entre l’Europe et l’Afrique. Les artistes s’approprièrent la religion catholique et en donnèrent leur vision par-ticulière.

Une sociEtE vivante ne cesse de se transformer et de se mEtisser au contact des autres.

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Statuettes de frères jumeaux, Ileba. Collectée en 1891, population Sukuma, Nyamwezi, Tanzanie, bois, h 75cm. Musée des Con� uences, Lyon, dépôt de l’œuvre de la Propagation de la Foi.La statuaire de la Tanzanie est rare et méconnue dans les musées français. Utilisées comme emblème par les groupes de musiciens et sociétés de danse, ces statuettes servaient peut être à capter l’attention du public.

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LE FeticheC’est un objet fort, chargé d’éléments divers, de clous, de miroirs. L’ensemble est le réceptacle des puissances invisibles, il protège, guérit, apporte des solutions.

L’accumulation de signes témoigne de la pensée analogique des populations : le monde est entremêlé, tout ce qui le compose est unique. Pour le rendre habitable, il faut établir des cor-respondances entre les choses humaines et non humaines.

Le mot fétiche vient du latin, facticius, arti� ciel, fabriqué. Au 15ème siècle, les voyageurs por-tugais nommèrent feitiço, les objets associés à des pratiques magiques.Dans notre imaginaire, le fétiche est mystérieux, il évoque les croyances primitives, supersti-tions et sorcellerie. Car longtemps, dans une incompréhension de l’autre, la collecte des fé-tiches servit la cause du colonialisme et de l’évangélisation.

Aujourd’hui, en Occident, on n’utilise plus ce terme, jugé trop réducteur. En Afrique, fétiche appartient au langage courant, sans signi� cation négative.

h 40cm

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Statuettes à charges magiques. 19ème siècle, population Téké, République du Congo, bois, assemblage de matières, patine sacri�cielle, de 20 à 60cm. Collection du musée spiritain, Allex.Après la mort, dans le monde des esprits, seuls les individus excep-tionnels deviennent des ancêtres. Ils sont les intermédiaires entre les dieux et les vivants. Ces statuettes sont des objets de culte, les ancêtres viennent les habiter. Leur pouvoir est matéria-lisé sur l’abdomen par une relique entourée d’une charge magique.Honorer la mémoire des ancêtres assure fécondité et puissance. Les oublier provoque désastres et maladies.

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Statuettes REpublique

du

Figurine de chien, nkisi koso. 19ème siècle, population Kongo, Répu-blique du Congo, Angola, bois, verre translucide, patine sacri�cielle, h 7cm. Collection du musée spiritain, Allex.Proche de l’homme dont il est le compagnon de chasse, le chien est un intermédiaire avec l’au-delà. Ses crocs sont apparents, il est féroce. Sa charge magique, le bilongo, est un objet protecteur et médicament. Celle-ci a aujourd’hui disparu.

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charg�Ees de la DEmocratique

Congo

Statuette Nkisi sur un chien à double tête. 1930-1940, population Kongo / Vili, bois, verre, assemblage de ma-tières, patine sacri� cielle, h 32cm. Ancienne collection Cor Engelen, collection familiale Pellering.

Statuette de divination, Khosi. 20ème siècle, population Yaka,

bois, assemblage de matières, textile, h 17cm.

Collection familiale Pellering.

tête. 1930-1940, population Kongo / Vili, bois, verre, assemblage de ma-tières, patine sacri� cielle, h 32cm. Ancienne collection Cor Engelen,

charg�Ees de la DEmocratique

Statuette de divination, Khosi. 20ème siècle, population Yaka,

bois, assemblage de matières, textile, h 17cm.

Collection familiale Pellering.

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Les arts africainsEt les arts occidentaux

Masque justicier du Ngil. Début du 20ème siècle, population Fang, Ga-

bon, bois, kaolin, h 35cm. Ancienne collection Jose Dejardin, collection

familiale Pellering.

Selon la légende, ce type de masque inspira le premier Maurice de

Vlaminck en 1905. Le peintre fut impressionné par la pureté et la puis-sance esthétique de ses traits stylisés. La découverte des solutions plastiques et de la vitalité des arts africains en-thousiasma les courants artistiques du début du 20ème siècle : Expression-nisme, Cubisme, Abstraction et Sur-réalisme.

C’est un masque d’esprit, blanc, couleur des morts. Redouté, il voyait tout. La confrérie du Ngil, conduite par un grand initié, circulait dans les villages et rétablissait l’ordre. Les sor-ciers fauteurs de troubles, étaient jugés.Pour supprimer le pouvoir de ses dignitaires, les autorités coloniales françaises interdirent le culte du Ngil en 1910.

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Le dragon est un animal imaginaire que tout le monde connait ! Il apparaît dès les débuts du monde, dans toutes les so-ciétés.Les histoires de dragons sont multiples et prouvent ses nombreuses missions. C’est un maître de la métamorphose, il s’adapte aux circonstances. Bon ou ma-lé� que, il symbolise tous les aspects de la vie.

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QUI SUIS-Je ?Je suis gigantesque

J’ai la forme d’un reptile

Je suis un assemblage d’animaux

Cette dé� nition du dragon est universelle. Son aspect et son gigantisme re� étaient les peurs des humains dans un monde ancien où tout restait à conquérir.

Chaque culture a complété le portrait en fonction de son langage symbolique : serpent à plumes, multicolore, crocodile à cornes …

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TROUVEZ LEDRAGON !

Le corps du dragon s’adapte à tous les supports.

Okimono, la barque chargée de trésors, takarabune. 19ème siècle, Japon, ivoire, h 5cm.Les sept dieux du bonheur sont populaires au Japon. Souriants et co-miques, ils transportent les cadeaux qui seront distribués à la veille du Nouvel An. Il y a Daïkoku, Ebisu, Fukurokuju, Hoteï, Jurôjin, Bishamon et Benten.

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Le createur Du monde

Kara Napangardi Ross, le rêve du va-ran. 2012, désert central, Yuendumu, acrylique sur toile, h 60 cm.Les membres d’un clan descendent du même ancêtre commun, ils sont sous sa protection.

C’est l’histoire des femmes Warlpiri. Elles étaient assises dans un cercle, un homme vint et emmena une femme d’un groupe étranger au sien. Après leur union, la terre devint jaune et ocre et les femmes et l’homme se transfor-mèrent en varans.Les cercles et les formes en U repré-sentent les femmes mais aussi les traces laissées par les varans.

La peinture est une carte vue du ciel du territoire de l’artiste. Elle représente les itinéraires du premier ancêtre et les traces laissées par son passage. A chaque marque, correspond un élé-ment du paysage : cours d’eau, mon-tagne, chemin, rivière …

Le saviez-vous ?Par ses acquisitions d’art contemporain, le musée se tourne vers le présent et l’avenir des cultures exposées. Nous prépa-rons le patrimoine de demain.

Dans la création contemporaine, il est tout aussi important de montrer les racines, par exemple la continuité des formes plas-tiques, que les ruptures.

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Les reptiles du Temps du Rêve, Australie. Le Temps du rêve est une autre réalité, raconté dans les mythes des débuts du

monde. Les êtres primordiaux, parfois sous une forme animale, ont créé le territoire, les

êtres vivants et les institutions.

Simeon Garnawulu Manakgu, le rêve de l’orphelin. 2018, Gunbalanya, terre

d’Arnhem, ocre sur papier Arches, h 64cm.

L’ancêtre-mère crocodile des Biwat de Papouasie Nouvelle Guinée

Flûte sacrée avec bouchon représentant un �ls de la mère crocodile primordiale. 20ème siècle, région du Bas Sépik, plumes de casoar, cheveux humains, coquillages, bois, h 115cm. Donation Gilles Sournies et Claudine Gay, 2014.

Les crocodiles ancêtres habitent dans des trous du marais et règnent sur un territoire. Pour certains groupes, ils sont à l’ori-gine de la terre.Lors des initiations, l’esprit crocodile avale symboliquement les jeunes hommes et les régurgite sous forme d’adultes achevés. Les scari�cations tracées sur leur corps évoquent les morsures du crocodile.

Les �ûtes sacrées sont les objets les plus précieux des clans. Elles incarnent la voix des ancêtres. Femmes, enfants et non-initiés ne doivent jamais les voir. Leur chant résonne dans la maison des hommes.On les utilise par paire, le frère et la soeur. L’instrument est une caisse de résonance. Le joueur module le son avec sa voix et modi�e l’ouverture de l’embout avec ses doigts.

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le dragonprotecteur

Comme il est e�rayant, le dragon repousse les forces du mal, son image est un talisman protecteur.

Armure complète de samuraï, o-yoroi. 18ème siècle, Japon, h 156cm. Collec-tion particulière.Sur la cuirasse, les plaquettes de métal sont recouvertes de cordelettes et de lamelles de cuir. On retrouve les rangs d’écailles du dragon. Le casque est cou-ronné d’une paire de ramures, comme les cornes du dragon.

Vers l’an 900, l’empereur du japon est incapable de faire régner l’ordre dans le pays. Les grands seigneurs décident alors de créer leurs armées personnelles. Ce sont les samuraï, les guerriers. Ils sont regroupés en clan sous les ordres de leur chef, le daimyô; ils luttent pour posséder la terre et conquérir le pouvoir. Pendant la période Edo, le Japon est en paix. Les armures et les armes ne sont plus utilisées et deviennent des pièces de prestige. Leur ornementation est sans limite.En 1869, les réformes de l’ère Meiji mettent �n au système des castes so-ciales. Les samuraï perdent leurs reve-nus ainsi que le droit à porter le sabre.

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Statuette, Guandi, dieu protecteur de la dy-nastie chinoise des Qing (1644-1911).19ème siècle, bois laqué, h 47cm.Il porte sur la poitrine l’image du dragon, maître du ciel, symbole de l’empereur de Chine, maître de la terre.

Statuette, Guandi, dieu protecteur de la dy-nastie chinoise des Qing (1644-1911).19ème siècle, bois laqué, h 47cm.Il porte sur la poitrine l’image du dragon, maître du ciel, symbole de l’empereur de Chine, maître de la terre.

Dans la religion populaire, le monde des dieux s’organise sur le modèle du monde terrestre. L’empereur céleste, l’Auguste de Jade, règne sur une administration divine de fonctionnaires. Chaque dieu a une charge bien précise.Guandi, héros historique, devenu un dieu très populaire, était l’image du pouvoir impérial. Il incarnait la droiture et l’esprit guerrier revendi-qués par les empereurs.

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Incarnationdu mal

Le mot dragon vient du grec drakôn dérivé du verbe derkomai signi� ant regarder avec intensité. Le terme désigne à la fois un serpent géant et un gardien.Depuis l’Antiquité, on se raconte les aventures des héros sauroctones, les tueurs de dragons.

Saint Georges terrassant le dragon. 16ème siècle, école italienne, huile sur toile marou� ée sur bois, h49cm. Prêt du Musée Marcel Sahut de Volvic.Jacques de Voragine, écrivain de La légende dorée (1261-1266) relate le combat de Saint Georges. Le Saint, en armure militaire, libère une ville de Lybie des gri� es d’un dragon. Les habitants se convertissent au Christianisme.Cela symbolise la lutte du bien contre le mal, la victoire de la civilisation contre la nature.

En Occident, le dragon inspire e� roi et répugnance. Regard � xe, écailles, langue fourchue, on le confond avec le serpent, incarnation terrestre du Satan biblique. Le dragon porte des ailes de chauve-souris, attributs du diable.

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Une forcede la nature

Le dragon est le maître des 4 éléments. Il crache du feu ; il vit sous terre dans une grotte ; il s’élance hors de l’eau pour s’envoler dans les airs…

Longtemps, la colère du dragon a expliqué les catastrophes naturelles, tremblements de terre, inondations, ou les phénomènes paraissant incompréhensibles comme les éclipses. La science a écarté le dragon, les noms sont restés, poétiques : montagne du dos du dragon, la colline des os du dragon…

Groupe sculpté. 19ème siècle, Chine, ivoire peint, h 55cm.Les chinois vénèrent le dragon, gardien du monde des eaux et maître de la pluie. Il est de caractère changeant, à la fois redoutable et protecteur. Son aspect a longtemps évolué, à partir du reptile jusqu’à devenir un animal hybride. Il illustre le cœur de la pensée chinoise : tout ce qui existe se transforme. Le dragon fut une manifestation de la puissance de l’empereur dès la dynastie Han (206 av N.E. - 220 ap N.E). Dans la culture populaire, c’est un symbole de bonheur et de richesse.

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Estampes. Japon. Collection Sylvain Revolon. La religion originelle, le Shintoïsme, vénère les forces de la na-

ture, comme le dragon.

Toyohara Chikanobu (1838-1912). 1884, Yuki Hime et la cascade du dragon, série Neige, lune et �eurs, h 36cm. Yuki Hime, petite-�lle d’un peintre célèbre, a le pouvoir de donner vie à ce qu’elle peint. Enlevée par un usurpateur, elle doit dessiner un dragon, gardien d’une épée qui contrôle le Japon. Ne voulant pas céder aux avances du tyran, elle est attachée à un cerisier. Déses-pérée, elle dessine une souris sur le tapis de pétales de �eurs de cerisier. Une multitude de souris délivrent la princesse qui �nira par vaincre son ennemi.

Toyohara Chikanobu (1838-1912). Un ac-teur dans le rôle de Tamamo No Mae, l’esprit

renard à 9 queues, h 36cm. Dans le kabuki, le dragon évoque à la fois le

monde des esprits et le pouvoir impérial.L’esprit renard malé�que prit la forme d’une femme extraordinairement belle et savante, favorite d’un empereur. Celui-ci tomba ma-lade et l’on comprit à la cour que la favorite

était responsable. Devant un miroir, sa vraie nature de renard apparût. Chassée et tuée

par un guerrier, elle se transforma en pierre magique, mortelle pour tous ceux qui l’appro-

chaient.

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Le dragon dans notreimaginaire

Des témoignages, des récits, des découvertes d’ossements attestent de l’existence du dragon jusqu’au 18ème siècle. Au 19ème siècle, les savants cherchent toujours ses traces. L’animal serait un dinosaure, le mot signi� e terrible lézard. Puis, l’anatomie comparée prouve que la juxtaposition d’organes ou d’éléments de dif-férents animaux est impossible. Comme le dragon, beau-coup d’animaux fantastiques disparaissent.

La constellation du dragon est proche de la constellation d’Hercule. Cela rappelle le mythe grec du serpent Ladon vaincu par le héros, jeté dans le ciel et devenu étoiles.

A� che, Godzilla.Sous les traits d’un tyrannosaure, Godzilla provoque la � n du monde. Comme dans les anciens récits, les personnages sont des allégories, le héros est pur et vic-torieux, la bête est destructrice puis maîtrisée.

Le dragon, tué par les scienti� ques, fait désormais partie de notre imaginaire. Son univers s’est rétréci, aujourd’hui le dragon hante les jeux vidéo et les � lms de l’heroic fantasy

Jules Verne, Voyage au centre de la terre, 1866.

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Artistes et createurs culturel. Nous tenons a les

leur humour ou leur passeurs de culture et deS

Œuvre gra� ée de Ted Nomad pour Street-art-city, Lurcy-Lévis, 2018, h 150cm.

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ont participe a notre projetremercier. A travers gravite, ce sont des decodeurs du reel.

Le dragon de l’eau papier, installation de Lou Rat-Fisher, 2018, largeur 900cm.Certaines écailles sont des extraits d’articles du journal La Montagne. Ils racontent que le monstre de l’Allier aurait été vu à plusieurs reprises. C’est un célèbre canular vichyssois des années 30.

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DU 05 MAI AU 31 OCTOBRE 2018

Beaux-arts, photographie, art sacré, ethnographie, création contemporaine …

Les collections du musée illustrent la diversité artistique et la beauté des civilisations d’Afrique et d’Asie mais aussi d’Amérique et d’Océanie.

Situé dans le quartier thermal, le musée est installé depuis 2002 dans un ancien établissement d’hydrothérapie, devenu ensuite le laboratoire de la qualité des eaux de Vichy. Le bâtiment, de style Belle Epoque est conçu

en 1881 par l’architecte Vianne.

Le musée des arts d’Afrique et d’Asie est l’ancien musée du Missionnaire, créé en 1922. Il appartient à l’association

La Maison du Missionnaire, reconnue d’utilité publique dès 1928.

Du mardi au dimanche de 14h à 18h.Ouvert les jours feriés.

Tarif : 4€ ; entrée gratuite juqu’à 18 ans.Visites guidées pour les groupes et animations pédagogiques pour les scolaires et les centres

de loisirs sur rendez-vous.

MUSÉE des ARTS d’AFRIQUE et d’ASIE16 avenue Thermale - 03200 VICHY

04 70 97 76 40musee-aaa@wanadoo.fr

www.musee-aaa.com

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