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Evaluationdurisquechimique

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Page 1: Evaluationdurisquechimique

→ R. Vincent, F. Bonthoux,Centre de recherche de l’INRS-Lorraine, Nancy,et C. Lamoise, Université Henri-Poincaré,24 rue Lionnois, 54000 Nancy

Evaluation du risque chimique

Hiérarchisation des « risques potentiels »

I

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

ND 2121-178-00OUTIL DE DI AGNOSTI C

Page 2: Evaluationdurisquechimique
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→ R. Vincent, F. Bonthoux,Centre de recherche de l’INRS-Lorraine, Nancy,et C. Lamoise, Université Henri-Poincaré,24 rue Lionnois, 54000 Nancy

Evaluer le risque chimique en entreprise nécessite, dans un premier temps, de réunir desinformations sur les substances ou produits utilisés. Une méthode simplifiée, fondée

sur les réponses d’experts en hygiène industrielle, a été développée pour hiérarchiser les« risques chimiques potentiels », à partir d’un nombre restreint d’informations issues desfiches de données de sécurité ou de l’étiquetage. Véritable outil d’aide à la décision, cetteméthode permet d’établir des priorités, lors de l’évaluation du risque chimique, en vue dedéterminer une politique de prévention en entreprise.

� risque chimique potentiel � fiche de données de sécurité � étiquetage � hiérarchisation du risque

CHEMICAL RISK ASSESSMENT:RANKING OF « POTENTI AL RI SKS »

The first step when assessing chemical risk in factories

is to collect data pertaining tosubstances or products used.A simplified method, based on responses proposed by industrial hygien experts, has been developed forranking « potential chemical risks »on the basis of information derivedfrom safety data sheets and labels.This method is a valuable aid to chemical risk assessment and priori-ty setting in factories when establishingrisk prevention policies.

� potential chemical risk� safety data sheet� labelling � risk ranking

Evaluation du risque chimique

Hiérarchisation des « risques potentiels »

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

La prévention des risques profes-sionnels, et plus particulièrementdu risque chimique, est basée surl’évaluation des risques suivant des

procédures fixées par les directives euro-péennes [1] et la réglementation française[2]. D’une manière générale l’évaluationdes risques consiste à identifier les dan-gers, puis après avoir estimé l’exposition àces dangers, à évaluer les risques encou-rus par les salariés.

Alors que l’identification des « risquespotentiels » (1) liés au bruit, au travail enhauteur et à l’utilisation d’outils coupantsest relativement aisée, il en est tout autre-ment pour le risque chimique. La multipli-

cité des produits utilisés dans l’entrepriserend souvent cette première étape difficileà réaliser, malgré les renseignements four-nis par les fiches de données de sécuritéou l’étiquetage figurant sur les emballages.Après avoir effectué un inventaire [3, 4]aussi complet que possible des produitschimiques utilisés dans l’entreprise, sepose le problème d’exploiter ces informa-tions pour hiérarchiser et établir des prio-rités en vue de déterminer une politiquede prévention dans l’entreprise. Pour faci-liter l’identification des risques chimiquespotentiels, une méthodologie de hiérarchi-sation a été élaborée à partir de l’analysestatistique de réponses d’experts en hygiè-ne industrielle (médecins du travail, ingé-nieurs des services Prévention des CRAM).

La méthode proposée peut être utilisée partous les acteurs (médecins du travail, fonc-tionnels hygiène et sécurité, chefs d’établisse-ments…) impliqués dans une démarched’évaluation des risques chimiques.

ND 2121-178-00OUTIL DE DI AGNOSTI C

(1) Le « risque potentiel » lié à un produit chimique estestimé indépendamment des conditions d’utilisationaux postes de travail. Par exemple, un produit peu dan-gereux, utilisé rarement et en faible quantité présenteun potentiel de risque faible.

Page 4: Evaluationdurisquechimique

Cette méthodologie constitue le premierélément d’un outil destiné à une gestionglobale du risque chimique intégrant lesaspects « sécurité incendie » et « environ-nement ». Pour ces deux derniers aspects,des méthodologies similaires sont encours de développement.

Cette méthode a pour objectif de faciliter la sélection des ateliers et / ou despostes de travail à étudier en priorité.Bien qu’elle ne dispense pas de l’étude dechaque poste, elle permet de commencer parceux susceptibles de présenter les risques lesplus élevés.Cette sélection est opérée en hiérarchisantles produits chimiques puis les ateliers enfonction de leur risque chimique potentiel.Cette étape constitue un pré-traitement àl’évaluation du risque au poste de travail et encela, elle ne doit pas consommer trop de res-sources.

Définition du « risque chimique potentiel »

Ce risque résulte de la conjonction d’undanger et d’une exposition (fig. 1). Dans lecas d’un produit chimique, le danger cor-respond aux propriétés toxicologiques duproduit ; l’exposition est, quant à elle, liéeà de nombreux facteurs, tels que les quan-tités utilisées, les conditions de mise enœuvre, les caractéristiques physiques duproduit, les moyens de prévention utiliséset les durées d’exposition.

En raison des nombreux produits géné-ralement utilisés dans l’entreprise, il n’estpas réaliste à ce stade de l'expertise de sai-sir un grand nombre d’informations pourchacun d’entre eux. De plus, les informa-tions doivent être facilement disponibles etrapidement collectées. La méthode ne peutdonc exploiter qu’un nombre limité d’infor-mations facilement compréhensibles etaccessibles. En outre, la majorité des fac-teurs décrivant l’exposition sera omise pourne retenir que la quantité de produit utili-sée et la fréquence d’utilisation. Ces deuxparamètres caractérisent l’exposition poten-tielle ; ils permettent de traduire, de façonglobale pour l’entreprise, le potentiel d’ex-position lié à un produit chimique. Les

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

Danger

Risque

Exposition

Classe Classification et étiquetagede danger

I Produit non soumis à étiquetage, pas de toxicité particulière ;Phrases de risques : aucune.

II Produit irritant ou produit sans étiquetage, mais pour lequel il existe une VLEP ;Phrases de risques : R 36, R 37, R 38.

III Produit nocif ;Phrases de risques : R 20, R 21, R 22.

IV Produit toxique, sensibilisant ou corrosif ;Phrases de risques : R 23, R 24, R 25, R 29, R 31, R 34, R 35, R 40, R 41, R 42, R 43.

V Produit très toxique, cancérogène, effets sur la reproduction…;Phrases de risques : R 26, R 27, R 28, R 32, R 33, R 39, R 45, R 46, R 47, R 48, R 49,R 60,R 61, R 62, R 63, R 64.

Classe Fréquence d’utilisationde fréquence

I Occasionnelle : quelques jours par an

II Ponctuelle : quelques jours par mois ou quelques semaines par an

III Discontinue : quelques jours par semaine ou quelques mois par an

IV Continue : tous les jours, durant toute l’année

valeurs de quantité peuvent être issues dela gestion comptable.

La composante danger sera déterminéeà partir des informations figurant dans lafiche de données de sécurité du produit.Le risque potentiel ainsi déterminé seramaximal pour un danger et une exposi-tion potentielle maximaux.

Le danger

Le danger correspond aux propriétésintrinsèques d'un agent chimique suscep-

tibles d'avoir un effet nuisible sur la santé.La composante « danger » comprend cinqclasses (tableau I), qui ont été partielle-ment déterminées à partir des définitionsfigurant dans le décret relatif à la préven-tion du risque chimique [2].

Une classe de danger est attribuée àchaque produit chimique inventorié, enfonction des informations figurant dans lafiche de données de sécurité ou sur l’éti-quetage. Lorsque plusieurs classes de dan-ger peuvent être attribuées au même pro-duit, on retiendra la plus élevée.

TABLEAU I

DÉFINITION DES CLASSES DE DANGER - HAZARD CLASSIFICATION AND LABELLING

TABLEAU II

DÉFINITION DES CLASSES DE FRÉQUENCE D’UTILISATION - CLASSIFICATION BY FREQUENCY OF USE

Fig. 1. Représentation schématique du risque- Hazard and risk

Page 5: Evaluationdurisquechimique

L’exposition potentielle

Elle traduit le potentiel d'exposition enfonction des quantités et des fréquences d'uti-lisation des produits, en faisant abstraction desconditions réelles au poste de travail.

Fréquence d’utilisationLa fréquence d’utilisation est structurée

en quatre classes (tableau II). Le para-mètre « fréquence » permet de différencierles produits utilisés occasionnellement deceux utilisés de façon continue.

Quantité utiliséeElle est caractérisée à l’aide de cinq

classes (tableau III). La signification d’uneclasse de quantité est très variable d’uneentreprise à l’autre. Pour certains établisse-ments, les quantités maximales utiliséessont de l’ordre de quelques dizaines dekilogrammes alors que pour d’autres, cesont quelques dizaines de tonnes. Afin derelativiser la consommation au sein dechaque établissement, le produit utilisé enplus forte quantité appartient à la classe V,les autres produits sont répartis en classespar une interpolation de type exponentiel(cf. tableau III).

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

TABLEAU III

DÉFINITION DES CLASSESDE QUANTITÉS UTILISÉES

- CLASSIFICATION BY QUANTITIES USED

Classe Quantité utiliséeI Négligeable

II Faible

III Moyenne

IV Importante

V Très importante

DANGER FRÉQUENCE QUANTITÉ PRIORITÉ(avis de l’expert)

I Occasionnelle Négligeable A B C Fig. 2. Exemple de scénario de « risquepotentiel » - A "potential risk" scenario

Enquête auprès des experts

Sur la base des facteurs et des classesétablis précédemment, les 100 (5 x 5 x 4)scenarii de « risque potentiel » ont étéconstitués, puis soumis à des d’experts enhygiène industrielle (médecins du travail,ingénieurs des services prévention desCRAM). Chaque scénario constitué d’uneclasse de danger, d’une classe de quantitéet d’une classe de fréquence d’utilisation,est accompagné d’une question sur lapriorité à considérer lors de la hiérarchisa-tion des risques potentiels (fig. 2) :

� réponse A : priorité élevée ;� réponse B : priorité moyenne ;� réponse C : priorité faible.La classe de priorité est fixée par un

expert, sur la base de son jugement pro-fessionnel, en tenant compte pour chaquescénario des valeurs des trois critèresconstituant le risque potentiel. La compré-hension du questionnaire ainsi que desdivers documents expliquant la probléma-tique d’expertise et la signification desclasses de danger, de fréquence et dequantité a été testée préalablement auprèsde quatre ingénieurs chimistes de l’INRS.Les précautions d’usage ont été prises afinde garantir la qualité du traitement statis-tique des réponses : les 100 scénarii derisque potentiel ont été répartis en deuxquestionnaires (série I et série II) compor-tant chacun 50 scénarii ; au sein dechaque questionnaire, les scénarii ont étémélangés de façon aléatoire afin de garan-tir l’indépendance de l’expertise pourchaque scénario.

Les questionnaires, accompagnés d’unenotice explicative sur la réalisation de l’ex-pertise, ont été envoyés à 48 experts,regroupant 40 ingénieurs chimistes des

services Prévention des CRAM et 8 méde-cins du travail ; ils ont été répartis en 25questionnaires de la série I et 23 ques-tionnaires de la série II.

Résultats

Participation des expertsTrente-et-un experts sur les quarante

huit contactés ont participé à cette étude.Pour la série I, 19 questionnaires ont étécomplétés, et 12 pour la série II. Un expertayant omis d’analyser deux scénarii, lenombre de réponses est de 1 548.

Validation des donnéesPour chaque expert, la cohérence des

réponses a été contrôlée en vérifiant quel’avis de priorité croissait avec l’augmenta-tion des classes de danger, de quantité etde fréquence. A titre d’exemple, un experta répondu avec un avis de priorité faibleau scénario présentant le risque le plusélevé (exemple : classe de danger = V,classe de quantité utilisée = V, classe defréquence d'utilisation = IV), alors qu’ilavait donné des priorités moyennes ouélevées à des scénarii proches présentantun risque moindre (exemple : classe dedanger = V, classe de quantité utilisée = II,classe de fréquence d'utilisation = IV).Cette analyse a conduit à éliminer 9 scé-narii, soit 0,6 % des réponses, et à retenirau total 1 539 réponses.

Pour les questionnaires de chaque série(I et II), la concordance des réponses dechaque groupe d’experts a été évaluée àl’aide du test Kappa [5]. Ce test permet dequantifier la reproductibilité des réponsesdonnées à une série de scénarii par plu-sieurs experts, en tenant compte de laconcordance due au hasard (concordancealéatoire). Le test indique une concordan-ce acceptable entre les réponses des dif-férents experts.

Page 6: Evaluationdurisquechimique

TABLEAU IV

DÉFINITION DES CLASSESD’EXPOSITION POTENTIELLE

- CLASSIFICATION BY POTENTIAL EXPOSURE

Classe de Classe de Classequantité fréquence d’exposition

potentielleI I I

II IIII IIV I

II I IIII IIIII IIIV II

III I IIIII IIIIII IIIIV IV

IV I IIIII IVIII IVIV V

V I IVII VIII VIV V

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

DANGER 4

DANGER 2

Freq. continue

Qté très importante

Qté faible

Qté négligeable

Qté importante

DANGER 1DANGER 5

Priorité élevée Priorité faible

Priorité moyenne

DANGER 3

Freq. occasionnelle

Freq. ponctuelle

Freq. discontinue

Qté moyenne

-1,0

-0,5

0,0

0,5

-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 Facteur 1

Facteur 2

Fig. 3. AFCM de l’étude « Risques chimiques potentiels » - Multiple correspondence factor analysis of "potential chemical risks"

Analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM)

Cette méthode permet de réaliser uneanalyse descriptive des relations entre lesdifférentes variables utilisées ici pourcaractériser le risque potentiel et la priori-té [6]. Quatre groupes de modalités appa-raissent sur ce plan factoriel (fig. 3) :

� un groupe caractérisé par la classe dedanger 5 et une priorité élevée,

� un groupe caractérisé par la classe dedanger 1 et une priorité faible,

� un groupe caractérisé par la classe dedanger 3 et une priorité moyenne,

� un groupe réunissant toutes les autresmodalités.

Les modalités de la classe danger sontréparties uniformément à la périphérie duplan, trois des modalités de la classe fré-quence d’utilisation sont situées au centre,alors que les modalités de la classe « quan-tité utilisée » sont dans une position inter-médiaire.

Cette situation indique que pourémettre un avis sur la priorité, les expertsont considéré principalement la classe de« danger », puis dans une moindre mesure

la classe de « quantité utilisée » et en der-nier lieu, la « fréquence d’utilisation ».

Modélisation de l’avis des expertsLes informations issues de cette analyse

sont exploitées en vue de bâtir un systè-me à base de scores permettant de repro-duire l’avis des experts. Une nouvellevariable représentant l’exposition poten-tielle est introduite en vue de réduire lesvariables « quantité » et « fréquence » enune seule. La méthode SIRIS [7] permet decombiner plusieurs facteurs ou variablesayant des contributions différentes. C’estle cas du facteur fréquence, pour lequell'AFCM montre que la contribution estinférieure à celle du facteur quantité.Ainsi, la fréquence aura un poids d'autantplus important qu'elle est couplée à unequantité élevée. Les mécanismes de péna-lité propres à la méthode SIRIS permettentde définir les classes de la nouvellevariable exposition potentielle en fonctiondes classes des variables quantité et fré-quence (tableau IV).

A partir du facteur danger et du facteurexposition potentielle déterminé par laméthode SIRIS, une classification ascen-

Page 7: Evaluationdurisquechimique

dante hiérarchique (CAH) [6] a été réaliséepour modéliser les avis de priorité. Pour lescas où la CAH donne deux avis différentspour un même couple {danger, expositionpotentielle}, dans un souci de précaution,l’avis de priorité le plus élevé a été retenu.La classification résultante est présentéedans le tableau V ; elle peut être comparéeà l’avis moyen donné par les experts : dans19 % des cas l’avis est surestimé et dans1 % des cas sous-estimé. En vertu du prin-cipe défini ci-dessus, le modèle peut êtreconsidéré comme fiable avec un risque desous-estimation égal à 1 %.

Afin de hiérarchiser à l’intérieur de cha-cune des zones (A, B et C), les couples{danger, exposition potentielle} ont étéordonnés en fonction de la moyenne desavis donnés par les experts (tableau V).

D’un point de vue opérationnel, letableau V et le tableau VI permettent declasser les produits utilisés dans l’entrepri-se en 3 catégories de priorité d’examen(élevée : A, moyenne : B et faible : C), puisde les classer à l’intérieur de chacune descatégories. Ce modèle est un outil d’aide àla décision. Un exemple d’application estfourni sur la figure 4.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

TABLEAU V

DÉTERMINATION DES CLASSES DE PRIORITÉ EN FONCTIONDU DANGER ET DE L’EXPOSITION POTENTIELLE

- PRIORITY CLASSIFICATION BY HAZARD AND POTENTIAL EXPOSURE

TABLEAU VI

DÉTERMINATION DES CLASSES DE PRIORITÉ EN FONCTION DU DANGER, DE L’EXPOSITION POTENTIELLE ET DE LA PRIORITÉ (1)

- PRIORITISATION BY HAZARD, POTENTIAL EXPOSURE AND PRIORITY CLASSIFICATION

Produit

U1201U1630X2103U1210XXXXXXXXX2504U1616U1251X2305U3324UUUUUUUUU3110X2132X2302X2203X2306U1492X2301X2511X2620XXXXXXXXX2626U3702U3143

Classe dedanger

IVIVIVIV

XXXXXXXX

IVIVIVIIIII

UUUUUUUU

IVIVIIIIIIIIIIIIIIIII

XXXXXXXX

III

Classe defréquence

IVIVIVIV

XXXXIIIVIVIIIVIV

UUUUUUUU

IIII

IVIVIIII

IVIVIV

XXXXIVIVIII

Atelier

FormageMoulageMoulage

XXXXXXXX

FormageUsinageCollage

FormageUsinageUsinageUUUUUUUU

CollageFinitionCollageCollageFinitionUsinageFormageUsinageXXXXXXXX

UsinageUsinageFormageUsinage

Classe depriorité

AAA

XXXXXXXX

AAAABBB

UUUUBBBBBBCC

XXXXXXXX

CCCC

Classe dequantité

VVVIV

XXXXIIIIIIIIIIIIIV

UUUUUUUU

II

IIIIIIIIIII

XXXXIIII

Quantité(Kg/an)

172172802437666357970000000003600255035568019

5807500000000709

110960204420058

5662725315

0000000018835616

Fig. 4. Extrait d’exemple de hiérarchisa-tion des « risques potentiels »

dans une entreprise (cette liste a étéobtenue à partir de l’exploitation de l’in-

ventaire des produits à l’aide de laméthode proposée)

- Example of how one company ranks "potential risks" (list compiled from an inventory of products using the

method proposed)

(1) Le produit classé 1 est à examiner en premier.

V B B A A A

IV C B B A A

III C C B B A

II C C B B A

I C C B B B

I II III IV VClasse de dangerC

lass

e d’

expo

siti

on

pote

ntie

lle

V 17 12 7 2 1

IV 20 15 11 5 3

III 23 19 13 9 4

II 24 21 16 10 6

I 25 22 18 14 8

I II III IV VClasse de dangerC

lass

e d’

expo

siti

on

pote

ntie

lle

Page 8: Evaluationdurisquechimique

Sans remettre en cause l’intérêt de cetteanalyse, son utilisation directe dans lecadre de la mise en place d’une politiquede prévention du risque chimique peuts’avérer insuffisante. Compte tenu de l’in-teractivité entre les produits au sein d’unatelier ou d’une ligne de fabrication, il neparaît pas judicieux de considérer les pro-duits de façon indépendante. Il ne faut pasperdre de vue que les éventuelles solu-tions pour remédier aux risques identifiéspeuvent entraîner des modifications deproduits et de procédés. Dans cetteoptique, un outil permettant de hiérarchi-ser les ateliers ou lignes de fabrication pré-sente plus d’intérêt. Or, définir le risquepour un atelier par une simple additiondes avis de priorité ne reflèterait probable-ment pas la réalité.

Modélisation complémentaire en vuede hiérarchiser les ateliers

Un modèle complémentaire a été éla-boré pour calculer des scores de risquespotentiels additionnables. Ce modèle per-met de hiérarchiser les ateliers en fonctionde leur score global de risques potentiels.Le risque potentiel a été modélisé sous laforme d’un score résultant du produitd’une fonction caractérisant le danger etd’une fonction caractérisant l’expositionpotentielle. Les paramètres du modèlesont les classes de danger (noté D) et lesclasses d’exposition potentielle (notée E).

Le danger est caractérisé par la fonction :F(D) = 10 (D-1).

Elle a été obtenue à partir de l’examendes valeurs limites d’exposition profes-sionnelle (VLEP) de diverses substancesqui montre que celles classées en danger Iont des VLEP de plusieurs centaines demg.m-3 alors que celles classées en dangerV ont des VLEP de quelques µg.m-3, soitune variation de l'ordre de 105.

Pour la composante exposition poten-tielle, la modélisation a été effectuée par larecherche d’une fonction simple qui, com-binée avec la fonction danger, permet deretrouver le classement figurant dans letableau VI. L’exposition potentielle estcaractérisée par la fonction :

G(E) = 3,16 (E-1)

Le score de chaque produit est alors cal-culé à l’aide de la fonction :

10 (D-1) x 3.16 (E-1)

Avec ce score, il est maintenant possiblede cumuler les risques potentiels liés àplusieurs produits utilisés dans un mêmeatelier.

Le tableau VII, calculé à partir des para-mètres figurant dans la figure 4, en montreune application. La dernière colonnedonne le score relatif de risque potentielqui correspond au ratio : risque potentielcumulé de l'atelier / risque potentiel cumu-lé total.

Cette hiérarchisation des risques poten-tiels dans un établissement peut être amé-liorée en tenant compte du nombre desalariés travaillant dans chaque atelier.

CONCLUS I ON

La méthode proposée ici permet d’éva-luer rapidement et de façon systématiqueles risques potentiels liés à l’utilisation desproduits chimiques dans l’entreprise. Ellefournit des éléments de décision pour éta-blir des priorités lors de la mise en placed’une démarche de prévention de risquechimique, démarche qui le plus souvent,s’étendra sur plusieurs années. Ces élé-ments sont d’autant plus utiles quand lacapacité d’engagement de l’entreprise, tantsur le plan du temps à consacrer que desinvestissements pour réduire les risquesidentifiés, est limitée.

Les résultats de l’étude sont directementutilisables. La méthode est simple et exigeun minimum d’informations. L’analysepeut être réalisée par l’entreprise et consti-tuer un travail préparatoire à la visite d’unpréventeur.

La méthode ne permet pas encore detraiter les risques chimiques potentiels oùle danger résulte de l’utilisation d’un maté-riau et de la mise en œuvre d’un procédé(ponçage de bois par exemple) et ceuxgénérés par la réaction de divers produitschimiques entre eux.

En complément de cette méthode d’éva-luation des risques potentiels, une métho-de d’évaluation des risques réels au postede travail est en cours d’élaboration.Comme la méthode exposée ici, elle n’ex-ploitera que des informations simples etconnues de l’entreprise.

Nous remercions tous les experts qui ontparticipé à cette étude, et Pascal Wild pourl’aide qu’il nous a apportée lors de la miseen œuvre du test Kappa.

Article reçu en mars 1999, accepté en juillet 1999 ■

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 178, 1er trimestre 2000

1. Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 modi-fiant le Code du travail et le Code de la santépublique en vue de favoriser la prévention des risquesprofessionnels et portant transposition des direc-tives européennes relatives à la santé et à la sécuritédu travail. Journal Officiel du 7 janvier 1992.

2. Décret n° 92-1261 du 3 décembre 1992 relatifà la prévention du risque chimique et modifiant lasection V du chapitre 1er du titre III du livre II duCode du travail. Journal Officiel du 5 décembre1992.

3. PASQUIER J.L. – Règles générales de préven-tion du risque chimique. Sécurité, Médecine duTravail, 1994, 103, pp. 55-62.

4. Mémento pour l’évaluation des risques profes-sionnels. Luxembourg, Commission européenne,Direction générale de l’emploi, des relationsindustrielles et des affaires sociales, 1996.

5. LANDIS J.R., KOCH G.G. – The measurementof observer agreement for categorical data.Biometrics, 1997, 33, pp. 159-174.

6. BOUROCHE J.M., SAPORTA G. – L’analysedes données. Paris, Presses Universitaires deFrance, 1980, 127 p.

7. VAILLANT M., JOUANY J.M., DEVILLERSJ. – A multicriteria estimation of the environmentalrisk of chemicals with the SIRIS method.Toxicology Modelling, 1995, 1, 1, pp. 57-72.

BIBLI OGRAPHI E

Risque Indicepotentiel de risquecumulé potentiel

Atelier de l’atelier de l’atelier

Moulage 306782 46 %

Formage 252014 37 %

Usinage 48818 7 %

Découpe 33167 5 %

Collage 19839 3 %

Finition 5110 < 1 %

TABLEAU VII

EXEMPLE DE HIÉRARCHISATION DES ATE-LIERS DANS UNE ENTREPRISE (1)

- POTENTIAL RISK RANKING OF WORKSHOPS

IN A COMPANY

(1) L’atelier «moulage» est à examiner prioritairement.

INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ - 30, rue Olivier-Noyer, 75680 Paris cedex 14Tiré à part de Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail, 1er trimestre 2000, n° 178 - ND 2121 - 1 200 ex.N° CPPAP 804/AD/PC/DC du 14-03-85. Directeur de la publication : J.-L. MARIÉ. ISSN 0007-9952 - ISBN 2-7389-0847-0

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