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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-UNIVERSITE BADJI MOKHTAR - ANNABA
FACULTE DES SCIENCESDEPARTEMENT DE BIOCHIMIE
LABORATOIRE DE TRAITEMENT DES EAUX ET VALORISATION DES DECHETSINDUSTRIELS
Thse En vue de lobtention dun Diplme de Doctorat 3me cycle (LMD)
En BIOCHIMIEOption : Biochimie Applique
Intitule
Presente par : Mlle BOUMAZA Soraya
Directeur de thse : Mr.HAZOURLI Sabir Professeur, Universit dAnnaba
Membres de Jury:
Prsident : M. LADJAMA A. Professeur, Universit dAnnaba
Examinateurs : M. AOUADI S. MCA, Universit dAnnaba
M. SAHMOUNE A. Professeur, Univ.Tizi Ouzou
M. MERZOUK B. MCA, Univ.Msila
Anne universitaire : 2014/2015
Evaluation rapide des protines par turbidimtrie :Application quelques effluents agro-alimentaires
avant et aprs un traitement de clarification
RemerciementsJe remercie DIEU qui ma offert la force et la patience pour accomplir le prsent
travail.
Ce travail a t ralis au laboratoire de Traitement des Eaux et Valorisation des
Dchets Industrielles (LTEVDI) sous la direction de Monsieur HAZOURLI Sabir,
Professeur lUniversit Badji Mokhtar dAnnaba. Quil trouve ici mes profonds
remerciements pour ses critiques constructives, pour sa patience et pour son encouragement.
Profonds respects et ternelles reconnaissance.
Je tiens tmoigner ma respectueuse reconnaissance Monsieur le Professeur
LADJAMA Ali, responsable de la formation Doctorale de Biochimie Applique, pour
lhonneur quil me fait en acceptant de prsider le jury de ma soutenance.
Je suis trs honore de compter parmi les membres du jury Mr SAHMOUNE Amar,
Professeur luniversit de Tizi-Ouzou, Mr MERZOUK Belkacem, Maitre de confrence
luniversit Mohamed Boudiaf de Msila et Mr AOUADI Saoudi, Maitre de confrence
luniversit Badji Mokhtar dAnnaba, quils soient vivement remercis.
Je tiens galement remercier le personnel du service de production et du laboratoire
de lusine Mahbouba de Berrahal pour les services quil ma offerts au sein de lindustrie,
ainsi que le personnel qui a particip la ralisation des essais de prlvements deaux
rsiduaires.
Je tiens saluer tout globalement, toutes les personnes du laboratoire (LTEVDI) qui
ont contribu crier une ambiance de travail agrable tout en prenant du temps pour
apporter leur aide quand elle tait ncessaire.
Je noublie pas de remercier mes amies et mes collgues : Meriem, Sana, Fatma
Zohra, pour leur sincres amitis et pour leur aide, et qui je dois ma reconnaissance et mon
attachement.
Je ne pourrai terminer ces remerciement sans y associer les membres de ma famille,
qui mont toujours apport leur soutien et leur appui, afin darriver au terme de ce travail.
Mes remerciement sadresse a mon fianc pour sa prsence et son encouragement.
Je voudrais tout autant exprimer mes vifs remerciements tous ceux qui ont particip
de prs ou de loin llaboration de ce travail.
Rsum, Abstract,
Rsum
Cette tude fournit une mthode turbidimtrique, reconnue dvaluation rapide et
prcise, de la dispersion de flux de protines contenus dans des effluents agro-alimentaires,
avant et aprs un traitement de clarification par lectrocoagulation (EC) en continu. Les
effluents tudis sont ceux de laiterie, dabattoir et de crales. Les principaux objectifs viss
par cette tude sont : lexistence et la variabilit de la corrlation entre la turbidit et les
protines afin de mettre en uvre la mesure en continu et in situ de la turbidit en vue
destimer par extrapolation, les concentrations en protines.
Les rsultats ont pu mettre en vidence une extrapolation possible entre ces deux
paramtres mais dans les limites de concentrations testes; les coefficients de corrlation
trouvs sont de 0,96, 0,94 et 0,74 pour les eaux de laiterie, dabattoir et de crale
respectivement.
Lextrapolation a t valide avec satisfaction sur une application de traitement de ces
eaux par EC o le taux de clarification obtenu est suprieur 95% en paramtre de turbidit
donc de protines. Il est possible alors de contrler l'efficacit de cette technique par rapport
au paramtre protine et procder ventuellement une automatisation en capteur de
turbidit ; rduisant ainsi le temps et le cot lis l'analyse des protines.
Aussi pour ltude du cot dexploitation de la technique dEC, il a t montr que ce
cot est faible et que seuls les paramtres de temps dlectrolyse et daluminium dissous en
solution, sont influents.
Mots cls : Automatisation, lectrocoagulation, Extrapolation, Protines, Turbidit, cot.
Rsum, Abstract,
Abstract
This study provides a turbidimetric method, recognized for its rapid and precise evaluation, of
flow dispersion of proteins contained in agro-alimentary effluents, before and after
clarification treatment by continuous electrocoagulation (EC). Different wastewater effluents
were studied such as those of dairy, abattoir and cereals. The principal aims of this study are:
the existence and the variability of the correlation between turbidity and proteins; in order to
implement the measure in continuous and in situ of turbidity to estimate, by extrapolation,
proteins concentrations.
The results obtained were able to highlight possible extrapolation between these two
parameters but within the tested limits of concentrations; the correlation coefficients obtained
are 0.96, 0.94 and 0.74 for the dairy, the slaughterhouse and the cereal effluents, successively.
Extrapolation has been validated with satisfaction on effluents treated by EC. It is
therefore possible to monitor the effectiveness of this technique via protein parameter and
optionally perform turbidity sensor automation; thus reducing time and cost related to the
analysis of proteins.
Also, for the study of the operating cost of the EC technique, it has been shown that
this cost is low and only the electrolysis time and aluminium dissolved in solution are
influential.
Key words: automation; electrocoagulation; extrapolation; proteins; turbidity; cost.
Rsum, Abstract,
.
.
:
.
. 0.74 0.960.94
. %95
.
.
. :
Liste Des Tableaux
Liste Des Tableaux
N Titre Page
1 Classification et solubilit protinique 7
2 Classes de turbidit usuelles 16
3 Forme des impurets des eaux 18
4 Modes de connexion et valeurs des intensits et des tensions 29
5 Principales caractristiques des eaux rsiduaires avant un
traitement dEC
57
6 Ratios des eaux uses tudis 58
7 Application de la relation de corrlation turbidit/protines de la
laiterie dautres effluents
63
8 Effet du pH initial sur lefficacit de la rduction des protines 69
9 Qualit des eaux uses avant et aprs le traitement dEC 76
10 Traitement dEC de diffrentes eaux uses : tude comparative 79-80
11 Etude du cot dexploitation de lEC 82
Liste Des Figures
Liste Des Figures
N Titre Page
1 Formule dveloppe dune protine de n acides amins 4
2 Reprsentation des structures secondaire, tertiaire, et quaternaire
dune protine
6
3 Reprsentation schmatique des principaux facteurs participants
l'eutrophisation du milieu aquatique
22
4 Principe de la technique dlectrocoagulation 27
5 Diffrents types de connexion. 29
6 Lieu de prlvement des eaux rsiduaires 41
7
8
Structure de Bleu de Coomassie
Courbe dtalonnage de DCO-mtre utilisant une solution de
Biphthalate de potassium (KHC8H4O4) diffrents concentrations
43
46
9 Racteur dEC en dynamique 51
10
Courbe dtalonnage de srum albumine bovine (SAB) pour le
dosage des protines par la mthode de Bradford (gamme
dtalonnage 0 1 g/L)
58
11 Reprsentation graphique de linfluence de la dilution des eaux
residuaires sur la mesure des protines (A) et de la turbidit (B)
61
Liste Des Figures
12 Extrapolation des mesures de la turbidit aux protines pour les
diffrentes
62
13 Effet de la densit du courant sur llimination des protines 66
14 Effet de la concentration de KCl sur lefficacit dEC 71
15 Effet de la temprature sur lefficacit du traitement par EC 73
16 Effet du dbit de circulation de leffluent sur lefficacit dEC 74
17 Taux de rduction de protines par extrapolation des mesures de
turbidit aprs traitement dEC des eaux tudies.
75
Liste des Abrviations et Symboles
Liste des Abrviations et Symboles
A Ampre.
AFNOR Association franaise de normalisation.
Ag Antigne.
Al(OH)3 Hydroxyde daluminium.
APHA American Public Health Association.
BBC Bleu brillant de coomassie.
C nergie Consommation dnergie.
C Al3+ Consommation daluminium aux lectrodes.
C Degr Celsius.
Ca2+ Ions de Calcium.
CE Communaut Europenne.
CEE Communaut Economique Europenne.
Cl- Ion chlorure.
C.M.A Concentration maximale admissible.
CiX Concentration initial dun paramtre.
CfX Concentration final dun paramtre.
d Densit.
DCO Demande chimique en oxygne (mg O2.l-1).
DBO Demande biochimique en oxygne.
EC Electrocoagulation.
E/H Eau / Huile.
E.P.A Environmental Protection Agency.
F Constante de faraday (96487 C.mol-1).
F.T.U Formazine turbidity Unit.
H Hydrogne.
H/E Huile / Eau.
i Densit de courant (mA.cm-2).
I Intensit du courant (A).
Liste des Abrviations et SymbolesJ.O.R.A Journal Officiel de la Rpublique Algrienne.
J.T.U Jackson turbidity unit.
Kappa.
KCl Chlorure de potassium.
Km Kilomtre.
Kg Kilogramme.
n Nombre des lectrodes
N.G Niveau guide.
M Molarit (mol.l1-)
MES Matires en suspension.
min Minute.
mg/L Milligramme par litre.
nm Nanomtre.
OMS Organisation mondiale de la sant.
pI Point Isolectrique.
RX Rayon X.
SAB Srum albumine bovine.
T Temprature.
t Temps (min).
TX (%) Pourcentage de rduction.
U Tension en Volt
UNT Units Nphlmtriques de Turbidit.
UV Ultra Violette.
V Volume.
Z Numro atomique.
s/cm Micro siemens par centimtre.
Alpha.
Bta.
% Pourcentage.
Sommaire
Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abrviations et symboles
Introduction gnrale 01
Partie Bibliographique
Chapitre I : Les protines et leurs dosages
I.1. Bref aperu sur les protines 04
I.1.1. Structure des protines 04
I.1.1.1. Structure primaire 05
I.1.1.2. Structure secondaire 05
I.1.1.3. Structure tertiaire 05
I.1.1.4. Structure quaternaire 05
I.1.2. Classification et exemples de protines 06
I.1.2.1. Classification des protines 06
I.1.2.1.1. Classification en fonction de la composition 06
I.1.2.1.2. Classification en fonction de la solubilit 07
I.1.2.1.3. Classification en fonction de la forme des molcules 08
I.1.2.2.Exemples de proteines 08
I.1.2.2.1. Protines du lait 08
I.1.2.2.2. Proteines dabattoir 08
I.2.2.3. Proteines des crales 09
I.1.3. Principales proprits des protines 09
I.1.3.1. La solubilit 09
I.1.3.2. La dnaturation 10
I.1.3.3. Proprits mulsifiantes 10
I.1.3.4. Proprits moussantes 11
I.1.3.5. Propriets glifiantes 11
I.2. Mthodes de dosage des protines 12
I.2.1. Methodes physico-chimiques 12
I.2.1.1. Mthode de kjeldahl 12
I.2.1.2. Mthode de Biuret 12
Sommaire
I.2.1.3. Mthode de Lowry 13
I.2.1.4. Mthode de Bradford 13
I.2.2. Mthodes immunologiques 13
I.2.3. Mthodes microbiologiques 14
I.2.4. Mthodes physiques 14
I.2.4.1. Spectrophotomtrie Ultra Violette (U.V) 14
I.2.4.2. Fluorimtrie 15
I.2.4.3. Turbidimtrie 15
Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
II.1. Identification de la pollution des eaux 17
II.1.1. Diffrents types deaux rsiduaires 17
II.1.2. Composition des eaux rsiduaires 18
II.1.3. Paramtres de caractrisation de la pollution 18
II.1.3.1. Paramtres organoleptiques 18
II.1.3.2. Paramtres physico-chimiques 19
II.1.3.3. Paramtres indsirables 21
II.1.3.4.paramtres toxiques 21
II.1.3.5.Paramtres microbiologiques (bactries, virus, parasites) 21
II.1.4.Impact des eaux rsiduaires sur l'environnement 22
II.2. Procds de traitement des eaux rsiduaires 23
II.2.1. Traitement biologique arobie 23
II.2.2. Traitement biologique anarobie 23
II.2.3. Dcantation 24
II.2.4. Flottation 24
II.2.5. Filtration 24
II.2.6. Centrifugation 25
II.2.7. Adsorption 25
II.2.8. Coagulation floculation 25
II.2.9. Electrocoagulation 26
II.2.9.1. Principe de llectrocoagulation 26
II.2.9.2. Applications de llectrocoagulation 27
II.2.9.3. Ractions aux lectrodes 28
Sommaire
II.2.9.4. Connexion lectriques (configuration des lectrodes) 29
II.2.9.5. Avantages de llectrocoagulation 30
II.2.9.6. Inconvnients de llectrocoagulation 31
II.3. Techniques de traitements spcifiques aux eaux tudies 31
II.3.1. Les eaux rsiduaires de Laiterie et leurs traitements 31
II.3.2. Les eaux rsiduaires dAbattoir et leurs traitements 32
II.3.3. Les eaux rsiduaires des produits craliers et leurs traitements 33
Partie Exprimentale
Chapitre IV : Matriel et Mthodes
IV.1. Donnes sur les diffrents secteurs dactivit tudis 34
IV.1.1. Donnes sur la laiterie tudie 34
IV.1.2. Donnes sur labattoir tudi 36
IV.1.3. Donnes sur lusine de fabrication des ptes alimentaires 38
IV.2. chantillonnage 40
IV.3. Mesure des paramtres indicateurs de pollution 42
IV.3.1. Dosage des protines par Bradford 42
IV.3.2. Mesure de la turbidit 44
IV.3.3. Mesure de la Demande Chimique en Oxygne (DCO) 44
IV.3.4. Mesure de la Demande Biochimique en Oxygne (DBO) 46
IV.3.5. Mesure des Matires En Suspension (MES) 47
IV.3.6. Mesure de la temprature, du pH et de la conductivit 48
IV.4. quipement et conditions opratoires du traitement des eaux par EC en dynamique 48
Chapitre V : Rsultats et Discussion
V.1. Caractrisation des eaux rsiduaires tudies avant un traitement dlectrocoagulation 52
V.1.1. Evaluation de la pollution organique des eaux uses 58
V.2. Influence de la dilution des eaux uses tudies sur les rsultats danalyses de la turbidit
et des protines 60
V.3. Extrapolation des mesures de turbidit en protines 62
V.4. Application de lextrapolation au traitement des eaux par EC en mode dynamique 64
V.4.1. Optimisation du procd de traitement dEC par rapport aux eaux de laiterie 64
Sommaire
V.4.1.1. Influences de la densit de courant et du temps dlectrolyse sur le
procd dEC 64
V.4.1.2. Effet du pH sur lefficacit du traitement par EC 67
V.4.1.3. Effets de la conductivit sur lefficacit du traitement par EC 69
V.4.1.4. Effet de la temprature du racteur sur lefficacit du traitement par
EC 72
V.4.1.5. Effet du dbit dalimentation sur lefficacit du traitement par EC 73
V.4.2. Applications de loptimisation et de lextrapolation des eaux de laiterie aux autres
eaux tudies 74
V.4.3. Validation de lefficacit du traitement par rapport aux paramtres contrls
ponctuellement 76
V.4.3.1. Etude comparative des rsultats de mesures ponctuelles obtenues 77
V.5. Etude dnergie et de cot 81
Conclusion et perspectives
Rfrences bibliographiques
Publication
INTRODUCTION
GENERALE
Introduction Gnrale
1
Introduction Gnrale
Les accroissements dmographiques, conomiques et urbains sont lorigine de
diffrentes sources de pollution environnementale, en particulier dans les pays en voie de
dveloppement. Parmi ces sources de pollutions, les eaux uses industrielles et notamment
agroalimentaires qui utilisent normment d'eau pour le nettoyage et la fabrication de produits
de consommation les plus courants. Une quantit considrable de ces eaux est souvent rejete
dans le milieu rcepteur (mer, rivires, sols) sans traitement pralable, provoquant une
dgradation de la qualit physico-chimique et biologique de ce milieu en gnrant de
nombreuses maladies hydriques (Abid et al ,2009).
Les recherches actuelles visent donc limiter cette contamination dorigine
industrielle en proposant des technologies simples et moins coteuses comme celle qui a t
employe dans cette tude et qui utilise le processus dEC en continu. Ce processus physico-
chimique, trs sollicit dans le traitement deaux potables ou uses, permet la clarification de
ces eaux (Ivanishvili et al., 1987).
Avant dentreprendre ce type de traitement convenable deffluent, il est ncessaire de
passer par une caractrisation du milieu afin de mieux prvenir et optimiser le traitement. Il
est alors fondamental de bien choisir la mthode adquate pour la mesure de tel ou autre
paramtre, car actuellement la chimie et la physico-chimie offrent une multitude de
techniques analytiques : Volumtriques, gravimtriques, lectrochimiques, optiques
(Rouessac 2000). Cependant, toutes ces techniques ont chacune leurs limites analytiques
lies : la prcision de la mesure et de lappareillage utilis et son automatisation, la rapidit
dobtention du rsultat de la mesure, la facilit dexcution de la mthode et aussi le cot
global de la technique adopt (Eurachem guide ; 1998). Le choix judicieux de la technique
analytique pour la mesure dun paramtre donn, dpend dun compromis ralis souvent
partir de ces limites.
Introduction Gnrale
2
Dans cette tude, pour des eaux rsiduaires dorigine diffrente : de laiterie,
dabattoir et de crales, il a t opt danalyser ponctuellement des paramtres comme la
DBO, DCO, MES, pH etc. Aussi il a t dcid de suivre en continu sur ces mmes eaux
lanalyse des protines par turbidimtrie qui a t choisie pour les raisons essentielles de
simplicit, rapidit, de prcision et de cot (Marchal et al, 2001 ; Ruban et al, 2006).
Dautre part, la turbidimtrie est automatise dj par lutilisation de capteurs de turbidit en
station de traitement des eaux potables et rsiduaires (Lacour et al, 2010 ; Vandelannoote
et Desetables, 2010).
Pour le dosage quantitatif des protines, un grand nombre de mthodes a t utilis
dj : mthodes de dosage ncessitant la dgradation par voie chimique (mthode de Kjeldahl,
Dumas, Kofranyi, dosage des acides sialiques), mthodes par titrage la formaldhyde, par
fixation de colorant, par colorimtrie, par spectromtrie d'absorption dans l'infrarouge et
l'ultraviolet ou par fluorescence dans l'ultraviolet, mthodes lectrophortiques, mthodes
chrornatographiques, mthode immunologiques et par action d'exopeptidases
(carboxypeptidase A) (Guillou et al, 1976, Brown et al, 1983). Cependant, ces mthodes si
elles ne sont pas longues et couteuses pour certaines, elles ne peuvent tre facilement
automatises pour la majorit (Godon et Loisel, 1981).
Les objectifs viss dans cette tude sont les suivants :
Mettre en relation la mesure physique de la turbidit celle chimique des
protines (Bradford). Les rsultats de cette extrapolation vont sans doute nous
dispenser d'effectuer systmatiquement des mesures de protines dans les eaux
rsiduaires qui sont coteuses en ractifs et en perte de temps. Cela permettrait d'tre
rapidement oprationnel car les mesures de turbidit sont rapides ;
Optimisation du traitement dEC en dynamique ;
Essais de corrlation turbidit protines seront valids en continu en appliquant le
traitement dEC des eaux tudies ;
Calculs nergtiques et de cots.
Introduction Gnrale
3
Le manuscrit est subdivis en quatre chapitres ; les deux premiers concernent ltude
bibliographique sur le sujet ou il est pass en revue des rappels sur les protines et leurs
mthodes de dosage, lidentification de la pollution et les procds de traitement des eaux
rsiduaires avec plus de dtail sur la technique dEC. La partie exprimentale (deux
chapitres), sera consacre dabord la prsentation des quipements et mthodes analytiques
employes. La partie rsultat et discussion mettra en relief lensemble des rsultats de
caractrisation des eaux tudies, lextrapolation de mesures de turbidit en protines, ainsi
que loptimisation et lapplication de cette extrapolation sur les trois types deffluents
diffrents (laiterie, abattoir et crales) en traitement des eaux par (EC) en mode dynamique.
Une valuation conomique du cot oprationnel et dnergie de la technique dEC sera
discute en rapport avec les rsultats obtenus. Enfin une conclusion et des perspectives sur le
sujet seront proposes.
PARTIE
BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I :
LES PROTEINES
ET LEURS DOSAGES
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
4
I.1. Bref aperu sur les protines
I.1.1. Structure des protines
Une protine est par dfinition un polymre dont les units monomriques (appels
aussi rsidus) sont les acides amins unis par des liaisons peptidiques (Figure 1). La
conformation ou repliement quadopte une protine au sein de la cellule est appele
conformation native. Cest cette conformation unique qui lui assure ses proprits spcifiques
: fonctions enzymatiques et mcaniques, stabilit thermique... (Soury-Lavergne Navizet,
2004).
Figure 1: Formule dveloppe dune protine de n acides amins.
Suivant une nomenclature habituellement adopte, les protines sont les principes
azots qui forment des constituants essentiels et caractristiques de la matire vivante; elles
possdent une structure trs complexe et un poid molculaire lev ; elles sont doues de
proprits spcifiques (Maurice, 1960). Les protines sont des macromolcules de grande
taille formes de nombreux acides amins unis entre eux par des liaisons peptidiques. Les
protines de toutes les espces, des bactries lhomme sont construites partir du mme
groupe de 20 acides amins. Elles ont une squence unique dacides amins qui est
dtermine gntiquement (Stryer, 1997 ; Kamoun et al., 2003 ; Bouziane et al., 2009). La
formule gnrale des protines est la suivante: H (-NH-CH-R-CO-)n-OH. Elles peuvent tre
dorigine vgtale ou animale:
Les protines comportent 4 niveaux dorganisation, illustrs par la Figure 1 pour la
structure primaire, Figure 2 pour la structures secondaires, tertiare et quaternaire.
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
5
I.1.1.1. Structure primaire
Les protines sont des htro polymres constitus dun enchanement polymris de
monomres dacides amins. Le lien peptidique est form par la condensation du groupement
carbonyle en dun acide amin et du groupement amine du prochain acide amin. Cette
squence dacides amins est appele structure primaire et elle est unique en nombre et en
agencement pour chaque protine (Hugo, 2002 ; Tobal, 2008).
I.1.1.2. Structure secondaire
Elle correspond des repliements locaux au sein des protines dus la formation de
liaisons hydrogne entre des rsidus proches dans la squence. Il existe deux types de
structures secondaires rgulires : les hlices et les brins (Bouziane et al., 2009). Ces
structures sont dites rgulires car elles sont retrouves trs frquemment dans les structures
protiques. Les structures secondaires rgulires sont relies entre elles par des boucles.
I.1.1.3. Structure tertiaire
La structure tertiaire se dfinit comme tant la structure tridimensionnelle dune
protine. En dautres mots, la structure tertiaire dune chane polypeptidique est le prochain
niveau structural aprs la structure secondaire. La structure tertiaire dcrit linteraction
spatiale des structures secondaires entre elles. Un certain nombre dinteractions stabilisent les
structures tertiaires: les liaisons disulfures, les liaisons hydrognes, les ponts salins se forment
entre deux acides amins ioniss, les interactions hydrophobes sont formes entre
groupements non polaires ( Hugo, 2002 ; Soury-Lavergne Navizet, 2004 ; Tobal, 2008)
I.1.1.4. Structure quaternaire
Elle est le niveau le plus lev dorganisation des protines. Elle concerne les
protines constitues de plusieurs chanes polypeptidiques. Lassemblage de ces sous-units
entre elles par des liaisons faibles (cites en I.1.1.3.) constitue la structure quaternaire de la
protine. Chaque chane polypeptidique, qui peut tre diffrente des autres, est appele
monomre. Dans une squence protique, la rgion o se produit linteraction se nomme
linterface. Ces rgions sont trs souvent constitues de boucles protiques (Leslie, 2008 ;
Tobal, 2008).
Partie Bibliographique
Figure 2: Reprsentation des structures secondaire
I.1.2. Classification et exemples de
I.1.2.1. Classification des protines
Diffrents types de classification ont t proposs
I.1.2.1.1. Classification en fonction de la composition
On distingue deux groupes,les protines simples (ou holoprotines)
composes que dacides amin
qui comportent en plus une partie non protique, appele groupement prosthtique
lipides, acides nucliques, ions mtalliques
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs d
6
ation des structures secondaire, tertiaire, et quaternaire dune protines
(Soury-Lavergne Navizet, 2004)
Classification et exemples de protines
Classification des protines
Diffrents types de classification ont t proposs :
en fonction de la composition
On distingue deux groupes,les protines simples (ou holoprotines)
composes que dacides amins et les protines conjugues (ou htroprotines ou protides)
en plus une partie non protique, appele groupement prosthtique
lipides, acides nucliques, ions mtalliques (Moussard, 2007).
: Les protines et leurs dosages
, tertiaire, et quaternaire dune protines
On distingue deux groupes,les protines simples (ou holoprotines) qui ne sont
et les protines conjugues (ou htroprotines ou protides)
en plus une partie non protique, appele groupement prosthtique : glucides,
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
7
I.1.2.1.2. Classification en fonction de la solubilit
Le Tableau 1 suivant donne un aperu sur la classe de protine et sa solubilit en
milieu et conditions appropries.
Tableau 1: Classification et solubilit protinique
Classes protiques Proprits
Albumines
prcipitent par addition de sulfate dammonium. 70-100% de saturation, leur point isolectrique
est infrieur 7. Elles ont donc un caractreacide.
Globulines
solubles dans les solutions salines dilues. Ellesprcipitent par addition de sulfate dammonium
50% de saturation. Ce sont souvent desglycoprotines ou des lipoprotines.
Histones
protines solubles caractre basique d laprsence de forte proportion de lysine etdarginine, ce qui leur confre un point
isolectrique lev 11.
Globines constituent la partie protique des hmoglobineset des myoglobines.
Prolamines et glutnines Protines vgtales insolubles dans leau.
Sclroprotines Insolubles dans leau.
Protines fibrillaires solubles constituant les cellules musculaires
(myosine, actine, troponine)
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
8
I.1.2.1.3. Classification en fonction de la forme des molcules
On trouve celles qui sont globulaires, on les appelle aussi sphroprotines en raison de
leur forme sphriques ou ovodes ; elles sont en gnral plus facilement solubles, (Albumines,
globulines). On trouve aussi les protines fibreuses appeles sclroprotines, comme leur
nom lindique, elles sont constitues de fibres ou fibrilles et sont pratiquement insolubles,
(collagnes, les cartilages, les tendons et les kratines) (Weil, 2001 ; Moussard, 2007).
I.1.2.3. Exemples de proteines
Etant donn lorientation de ltude vers les protines prsentes en milieu rsiduaire
laitier, cralier et abattoir, il est raisonnable de donner un bref aperu sur ces protines.
I.1.2.2.1. Protines du lait
Le lait est une suspension collodale qui contient en moyenne 3,2% de protines. Les
protines du lait se divisent en deux fractions que l'on peut sparer en fonction de leur
solubilit. On identifie les casines comme les protines du lait qui prcipitent lors d'une
acidification pH 4,6 une temprature de 20C sous une forme dnatur, ou sont facilement
isolables par ultracentrifugation sous leur forme native. Elles forment environ 80% des
protines totales du lait. Cette classe de protines en regroupe quatre principales : s1 (38%),
s2 (10%), (35%), et (15%). La seconde fraction non sdimentable (ou filtrable) est
compose des protines solubles pH 4,6, que l'on nomme les protines sriques ou du
lactosrum qui contiennent principalement de la - lactoglobuline (50%), l-lactalbumine
(20%), les immunoglobulines (10%), lalbumine de srum bovin (10%) et la lactoferrine
(2,8%) (Guillaume, 2006 ; Bertrand, 2008).
I.1.2.2.2. Protines dabattoir
Par dfinition, le sang est le liquide biologique le plus explor. Il donne des
renseignements importants pour la clinique (diagnostic, thrapeutique, suivi clinique), la
charge polluante des eaux rsiduaires etc. Cest un milieu trs htrogne. Il est constitu de
deux phases, une phase cellulaire ou globulaire qui contient trois types dlments: les
globules rouges (hmaties), les globules blancs (leucocytes) et les plaquettes (thrombocytes).
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
9
La deuxime phase liquide, le plasma qui contient de lalbumine, la globuline et le
fibrinogne. Ces protines ont de bonnes proprits glifiantes cest pourquoi elles sont
utilises dans les prparations de charcuterie (Selmane, 2010).
I.1.2.2.3. Protines des crales
La teneur en protines va de 6 18 % dans les cas extrmes mais se situe le plus
souvent entre 8 et 13 %. Malgr cette modicit relative, les crales ralisent souvent elles
seules un apport protidique trs important en raison de leur prpondrance dans la ration
alimentaire de nombreuses populations. Qualitativement, ces protines sont mdiocres :
l'acide amin limitant est la lysine; dans le cas du mas, le tryptophane prsente galement un
grave dficit et constitue l'acide amin limitant secondaire. La concentration des acides
amins soufrs est plus leve que dans les lgumineuses, d'o l'intrt de l'association des
crales et des lgumineuses qui se supplmentent ainsi mutuellement (Favier, 1989).
Certaines crales contiennent une protine particulire, le gluten, qui permet d'en faire du
pain. On les appelle crales panifiables : ce sont le forment, lpeautre et le seigle.
I.1.3. Principales proprits des protines
I.1.3.1. La solubilit
On peut observer, les protines solubles dans leau pure comme les albumines, les
protines qui ne dissolvent quen prsence de sels neutres ou dans un milieu lgrement acide
ou fortement alcalin comme les globulines, et aussi les protines insolubles comme les
sclroproteines. La solubilit des protines dans leau dpend de plusieurs paramtres :
*Le pH : au pH isolectrique ou son voisinage, la solubilit des protines est minimale.
Lorsque le pH sloigne du pI, la solubilit augmente puisque les interactions entre protines
sont maximales au pI, ce qui provoque une diminution de leur pouvoir dhydratation et de
gonflement. Pour des valeurs de pH suprieures ou inferieures au point isolectrique, la
protine devient charge soit positivement soit ngativement (caractre amphotre).
*Influence des solvants organiques : laddition de certains solvants, tels que lthanol ou
lactone, une solution aqueuse de protine abaisse la constante dilectrique du milieu.
Ainsi les forces lectrostatiques de rpulsion existantes entre les molcules protiques
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
10
diminuent ce qui contribue leur agrgation et leur prcipitation. Ces solvants entrent en
comptition avec les molcules deau pouvant rduire la solubilit des protines (Weil, 2009).
*Influence de la temprature : pH et force ionique constants, laugmentation de la
temprature dcrot au contraire la fixation de leau par les protines. En rgle gnrale la
solubilit des protines saccroit quand la temprature slve de 0 40-50C. Au dessus de
40-50C, le mouvement des molcules devient suffisant pour rompre les liaisons impliques
dans la stabilisation des structures secondaires et tertiaires. Cette dnaturation est souvent
suivie dagrgation.
*Influence des lectrolytes : les sels neutres interviennent en fonction de leur concentration et
de la charge des ions c'est--dire de la force ionique. Aux faibles concentrations en sels,
lhydratation des protines peut saccrotre ; on observe un effet dissolvant. Pour les forces
ioniques leves, les interactions eau-sels peuvent prdominer au dtriment des interactions
eau-protines, ce qui aboutit une dshydratation des protines on assiste un relargage
(prcipitation des protines) (Cheftel et al., 1985 ; Sine, 2003 ; Weil, 2001 ; Selmane, 2010).
I.1.3.2. La dnaturation
La conformation dune protine lie ses structures secondaires et tertiaires est
fragile. Il en rsulte que le traitement des protines par les acides, les bases, les solvants, les
solutions salines concentres, la chaleur, les radiations, etc., peut modifier dune faon plus ou
moins importante cette conformation. La dnaturation protique peut tre considre comme
toute modification de la conformation (au niveau des structures secondaires, tertiaires et
quaternaires) qui nest pas accompagne par la rupture de liaisons peptidiques impliques
dans la structure primaire. C'est une propriet singulire des protines qui peut tre rversible
ou irrversible (Allais et Linden, 1997 ; Cheftel et al., 1985).
I.1.3.3. Proprits mulsifiantes
Le processus de formation dune mulsion sappelle lmulsification. Lmulsification
consiste transformer un systme deux phases spares en un systme pseudo-homogne
caractris par une aire interfaciale importante. La plupart des mulsions alimentaires sont de
type huile dans eau (H/E), mais parfois aussi de type eau dans huile (Selmane, 2010).
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
11
Ces proprits mulsifiantes sont dues la facult de rduire les tensions interfaciales entre
composants hydrophiles et hydrophobes d'un aliment. Elles sont directement lies la
solubilit de la protine dans l'eau. Les protines ayant ces proprits de surface auront un
potentiel d'utilisation important dans les aliments contenant eau et graisses (charcuterie,
viande, salade, condiment) : ce sont surtout les protines de soja, de levure, les casinates et
de plus en plus les protines de lactoserum. Ces proprits sont dfinies par la capacit
mulsifiante (quantit d'huile pouvant tre mulsifie par unit de masse de protine avant
inversion de phase) et la stabilit (aptitude garder l'mulsion inchange pendant un certain
temps).
I.1.3.4. Proprits moussantes
La formation de mousses aqueuses partir de solutions de protines dpend de la
nature des protines et de leur capacit stabiliser les interfaces eau-air (Famelart et al.,
2011). Trs apprcies en ptisserie (cakes, soufflets, meringues), ces proprits rsultent d'un
dplissement partiel des protines qui s'orientent l'interface eau/air (proprits
amphipoIaires). Un dplissement complet conduirait une dnaturation et une prcipitation
de la mousse. Ces proprits sont dfinies par le foisonnement maximum (% d'accroissement
de volume) ou capacit moussante et par la stabilit (temps pour maintenir ce volume
maximum) (Cheftel et Lorient, 1982). Il a cependant t montr que la dnaturation et les
traitements thermiques amliorent les proprits interfaciales et moussantes des protines
grce laugmentation de la flexibilit molculaire et de lhydrophobie de surface des
protines (Kim et al., 2005). Les protines laitires ont une faible capacit moussante par
rapport au blanc d'uf, aux protines de soja ou du sang. Souvent un chauffage modr ou
une hydrolyse partielle peuvent amliorer ces proprits et surtout la stabilit des mousses
provenant de protines de lactosrum.
I.1.3.5. Propriets glifiantes
Laptitude dune protine la glification joue un rle majeur dans la prparation de
nombreux aliments, comme les produits base de viande ou de poisson, ou dans divers
produits laitiers, etc. Un gel est par dfinition un rseau continu tridimensionnel de molcules
ou particules qui absorbent son solvant. Pour obtenir un gel, les protines doivent dabord se
dplisser, puis subir une dnaturation en gnral irrversible et sagrger. Les agrgats ainsi
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
12
forms peuvent alors se lier par des liaisons non-covalentes ou covalentes (comme les ponts
disulfures) pour former un rseau tridimensionnel (Selmane, 2010). La glificaton implique la
formation de structures continues plus ou moins ordonnes avec droulement, dplissement
de la chane protique (avec apparition de chanes latrales d'acides amins capables de
former des liaisons hydrognes et ioniques), et rupture de liaisons intramolculaires, puis
rarrangement par liaisons inter- molculaires (Cheftel et Lorient, 1982).
I.2. Mthodes de dosage des protines
Il existe plusieurs mthodes de dosage dj rpertories, on peut citer :
I.2.1. Methodes physico-chimiques
I.2.1.1. Mthode de kjeldahl
Cest une mthode trs gnralise et sert souvent de mthode de rfrence. Pendant
longtemps et jusqu' des temps rcents, elle a t peu prs la seule mthode valable pour la
dtermination de l'azote. La teneur en protines de la matire organique est obtenue par
multiplication de la teneur en azote minral par un coefficient moyen qui reprsente la
richesse en azote des protines animales ou vgtales. La teneur en azote minral est donne
par dosage soit aprs minralisation ou pyrolyse du produit, soit directement l'aide de
mthodes d'activation. La mthode de Kjeldahl est une mthode simple, facile mettre en
uvre, prcise, fiable et peu coteuse. Toutefois, cest une mthode longue ncessitant 2
heures de minralisation, dangereuse puisque ncessitant de lacide sulfurique concentr
chaud et de lhydroxyde de sodium concentr posant ainsi des problmes environnementaux.
Par ailleurs, la mthode de Kjeldahl ne permet pas de doser les nitrates et les nitrites (Guillou
et al., 1976).
I.2.1.2. Mthode de Biuret
Cest une methode classique non standarise. Son principe est bas sur la coloration
pourpre du complexe des ions cuivriques avec les liaisons peptidiques en milieu alcalin.
Lintensit de la coloration est directement lie la teneur en protines. Cependant la
longueur donde varie avec la nature de la protine ; la lecture photomtrique est faite entre
540 et 650 nm. La raction de Biuret est peu sensible , sa simplicit et sa relative spcificit
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
13
ont entrain son utilisation pour le dosage des crales mais elle nest pas implique pour le
dosage des protines du lait cause du lactose et de la matiere grasse. De plus la mthode est
affecte par la teneur en azote non protique (Guillou et al., 1976 ; Brown et al., 1983).
I.2.1.3. Mthode de Lowry
La mthode de Lowry est une mthode drive de celle du Biuret. Elle utilise le ractif
de Folin Ciocalteu qui en prsence dune protine est rduit en un complexe bleu de
molybdne .Lowry a fortement augment la sensibilit du dosage en faisant prcder la
raction dun pr traitement par un ractif au cuivre en milieu basique. La lecture de la
coloration est faite 750 nm pour le maximum de sensibilit. La spcificit de la mthode est
faible , elle se prte mal aux dosages des protines dans les milieux biologiques ou produits
alimentaires (lait ,ufs, crales ) (Lowry et al., 1951 ; Godon et Loisel, 1981).
I.2.1.4. Mthode de Bradford
La mthode de Bradford (1976) est un dosage colorimtrique qui permet destimer la
quantit de protine contenue dans un extrait. Cette mthode a pour principe la formation de
complexes entre le bleu de Coomassie et les rsidus basiques et aromatiques des protines
(Lebas, 2012). Elle est base sur le changement dabsorbance qui se manifeste par la
modification de la couleur du Bleu de Coomassie qui se fixe sur les liaisons peptidiques et se
stabilise sous forme anionique. La solution initialement marron vire au bleu en prsence de
protines, dplaant la bande dabsorption de 465 nm 595 nm (Spitz, 2006). Le changement
dabsorbance est proportionnel la quantit de colorant li, indiquant ainsi la concentration en
protines dans lchantillon. La methode de Bradford est trs sensible, rapide et stable
(Gavrilovie et al., 1996 ; Mbarga panda, 2012).
I.2.2. Mthodes immunologiques
Les dosages immunologiques sont des mthodes danalyse relatives faisant appel des
courbes dtalonnage, tablies en ralisant plusieurs quilibres avec des concentrations
connues et variables de molcule doser (analyte ou Ag). Nous savons quun immunosrum
contenant des anticorps ragit spcifiquement avec lantigene qui a provoqu sa formation.
Cette reaction trs spcifique et trs sensible a t utilise dabord en milieu glifi pour
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
14
dtecter la prsence dantigne. Davantage des mthodes de dosage quantitatif en milieu
liquide se dveloppent en utilisant principalement les ractions de prcipitation de lensemble
antigne anticorps. Selon la plus ou moins grande spcificit de limmunosrum,de
lutilisaion danticorps poly ou monoclonaux, nous avons la possibilit de doser des
ensembles protiques ou lune des protiques mais comme dans ce cas ,antignes et anticorps
sont de la mme nature protique, le dosage de lazote du prcipit ne peut pas servir
determiner directement la quantit de protines. Il est ncessaire deffectuer au prealable un
talonnage pour relier la quantit de lanticorps rsiduel condition de mettre en uvre une
quantit constante de cet anticorps. dautres techniques comme par exemple
limmunonephlomtrie, lelectroimmunologie,limmunodiffusion radiale, peuvent aussi tre
utiliss (Neuburger, 2006).
I.2.3. Mthodes microbiologiques
De nombreux microorganismes sont utiliss pour mesurer soit la teneur en acide amin
limitant, soit la qualit protique globale. On citera pour mmoire Streptococcus foecalis,
Aspergillus flavus, Leuconostoc mesenteroides etc., Cependant toutes les mthodes
microbiologiques demandent du temps (quelques dizaines dheures pour obtenir le rsultat).
De plus, elles sont sensibles des produits comme les additifs ou les pices (Godon et Loisel,
1981).
I.2.4. Mthodes physiques
parmi les mthodes physiques, on peut citer :
I.2.4.1. Spectrophotomtrie Ultra Violette (UV)
La spectrophotomtrie est une mthode de mesure des absorbances de molcules
dune solution selon les longueurs d'onde des groupements chromophores de ces molcules.
On parle alors de spectrophotomtrie molculaire dans lUV ou bien le visible. Le dosage des
protines par mesure ultraviolette est li la prsence dacide amin aromatique (tyrosine et
tryptophane) dont le maximum dabsorption est 275 nm et des liaisons peptidiques qui
absorbent 190 nm. La spectrophotomtrie UV est une mthode simple et rapide, elle est peu
coteuse et non destructive, qui peut tre facilement mis en uvre sur le terrain. De faibles
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
15
volumes d'chantillons sont ncessaires (inferieur 10 ml) et de l'analyse dure moins de 2
min, mais labsorbance ultra violette des protines nest pas trs intense et le dosage nest pas
trs prcis (Winiarski et al., 1995).
I.2.4.2. Fluorimtrie
Certains composs organiques ou minraux, liquides ou solides mettent de la lumire
lorsquils sont excits par des photons visibles ou du proche UV. Cest le phnomne de
photoluminescence. Si lmission a lieu immdiatement aprs lexcitation (quelques
nanosecondes), on parle de fluorescence. La technique danalyse correspondante est la
fluorimtrie. Cest une mthode trs sensible pour la mise en vidence et le dosage des
composs fluorescents ltat de traces: elle permet de dtecter ces composs des
concentrations trs faibles. Comme le spectre d'absorption, le spectre de fluorescence d'un
compos est une caractristique aussi spcifique quun diagramme de diffraction RX (Galez,
2011). Les protines rmettent 340 nm la lumire quelles absorbent 275 nm et la
fluorescence ainsi apparue peut tre utilise pour le dosage des protines. Cette mthode est
rapide non destructive, et non pas affecte par la diffusion de la lumire, ce qui permet de
lutiliser directement sur les suspensions sans filtration ni centrifugation. Mais de nombreuses
substances non protiques contenues dans les aliments sont aussi fluorescentes, de sorte que
ce dosage est mieux adapt des travaux de recherche qu lanalyse de routine des produits
alimentaires (Godon et Loisel, 1981).
I.2.4.3. Turbidimtrie
La turbidimtrie adopt dans cette tude est utilise pour la dtermination de
lintensit de clarification des eaux souterraines, de surface : use ou potable. Par dfinition,
la turbidit est la mesure de laspect plus ou moins trouble de leau; cest linverse de la
limpidit, elle nest toutefois pas une mesure directe des matires en suspension dans leau,
mais plutt une mesure de leur effet de diffusion sur la lumire. Un faisceau lumineux direct
est relativement peu affect dans une eau parfaitement pure; cependant, mme les molcules
dun fluide pur diffusent la lumire jusqu un certain point. Les Standard Mthodes for the
Examination of Water and Wastewater dfinissent la turbidit comme tant lexpression de
la proprit optique qui fait que la lumire est diffuse et absorbe plutt que transmise sans
changement de direction ni dintensit de flux travers un chantillon (Marchal et al.
Partie Bibliographique Chapitre I : Les protines et leurs dosages
16
2001; Sant Canada, 2003). Elle est cause par diverses matires particulaires ou collodales
composes de limon, dargile, de composs organiques ou inorganiques ainsi que du plancton
et dautres micro-organismes (Groupe scientifique sur l'eau, 2003 ; Ben Thayer et al.,2007).
Ces particules trs fines sont de bons adsorbants pour les micropolluants organiques et les
mtaux lourds et sont galement des trs bons supports pour les microorganismes. La turbidit
joue un role trs important comme indicateur dfficacit de traitement (Bndicte et Antoine,
2002). Le Tableau 2 donne les classes de turbidit usuelles.
Le principe de la turbidimtrie est simple ; lintensit dun faisceau lumineux
traversant une suspension de particules protiques par exemple, est diminue par suite de la
diffusion due ces particules. Le changement dintensit est li leur quantit, donc la
teneur en protines (Godon et Loisel, 1981). Cependant, il est difficile de corrler la turbidit
une concentration massique de solides car la taille, la forme et lindice de rfraction influent
sur la diffusion de la lumire et sont sans lien avec la masse. Cest pourquoi la turbidit est
value en units nphlmtriques de turbidit (UNT) et non en termes de concentration de
matires en suspension (MES) par volume deau (en mg/l, par exemple) (Groupe scientifique
sur l'eau, 2003). Pour mesurer la turbidit on utilise certains instruments comme le
turbidimtre de Jackson (mthode visuelle), lopacimtre, le turbidimtre de Hellige, le
nphlmtre de Hach. La turbidit est mesure par trois units qui sont quivalentes :
Unit J.T.U (Jackson turbidity unit) = Unit F.T.U (Formazine turbidity Unit)=Unit N.T.U
(Nphlmtric turbidity unit) (Lounnas ,2008).
Tableau 2 : Classes de turbidit usuelles (NTU, Nephelometric Turbidit Unit) (Rodier,
1996).
Turbidit (NTU) Classe
< 5 Eau claire
>5 Eau lgrement trouble
< 50 Eau trouble
>200 La plupart des eaux de surfaces en Afriqueatteignent ce niveau de turbidit.
CHAPITRE II :
IDENTIFICATION DE LA
POLLUTION ET TRAITEMENT
DES EAUX RESIDUAIRES
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
17
II.1. Identification de la pollution des eaux
II.1.1. Diffrents types deaux rsiduaires
Les diffrents types deaux rsiduaires sont :
* Eaux rsiduaires domestiques
Qui ont pour origine : Les eaux mnagres (cuisine et de salle de bain); ces eaux
constituent approximativement les 2/3 en volume des eaux rsiduaires domestiques contenant
des graisses ainsi que la multitude de dtergent utiliss pour la toilette, le lavage de la vaisselle,
du linge et des locaux. De mme que les eaux vannes sont considres dans les eaux
domestiques.
* Eaux rsiduaires industrielles
La pollution industrielle est dfinie comme tant celle engendre par le secteur de la
fabrication. Cette pollution est diffrente des pollutions domestique et commerciale en ce sens
que les types de dchets quelle engendre sont varis et causent plusieurs effets ngatifs sur la
sant et lenvironnement (Akhachane, 2003). La composition de ces rejets est lie au type
dindustrie. La pollution peut tre organique et/ou minrale (Blifert et Perraud, 2001 ; Rejsek,
2002). Compte tenu de cette diversit, il n'est pas possible de donner un "profil" type des eaux
rsiduaires industrielles. On peut voquer cependant certaines caractristiques de ces eaux. Elles
peuvent tre : charge minrale dominante (rejets des installations minires ou usines de
traitement de minraux); charge organique dominante (abattoirs, laiteries etc.); charge
toxique (industrie chimique); eaux chaudes : Comme les rejets des centrales thermiques
(classiques ou nuclaires). En particulier, les rejets des eaux industrielles ont des effets trs
nfastes sur la qualit de leau du milieu rcepteur et sur le fonctionnement du systme
dassainissement. En effet, toute opration industrielle produit des eaux uses caractrises par
une grande diversit suivant lutilisation de leau.
* Eaux rsiduaires urbaines
Les eaux uses urbaines ou effluents urbains sont constitus par les eaux uses
domestiques auxquelles viennent sajouter dans certains cas, tout ou en partie des eaux de
ruissellement et des eaux uses caractre industriel en provenance des zones dactivit
artisanale ou industrielle (Dor, 1989). Les eaux urbaines ont une charge minrale et organique
trs variable que les eaux rsiduaires domestiques puisque les apports industriels introduisent un
lment de diversit. De faon gnrale, les eaux rsiduaires urbaines sont plus dilues que les
eaux domestiques.
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
18
II.1.2. Composition des eaux rsiduaires
Suivant leur origine les eaux uses sont des mlanges plus ou moins complexes. La
complexit de ltude dtaille de ces eaux sur le plan analytique est encore accrue par leur
grande variabilit journalire et saisonnire sous deux aspects: variabilit des dbits ainsi que
variabilit de composition et donc de niveau de pollution (Dor, 1989). Le Tableau 3 donne une
classification des impurets des eaux en fonction de la forme sous laquelle elles sont prsentes
Tableau 3: Forme des impurets des eaux (Mayet, 1994).
Forme Nature et origine
Solides en suspension. Dbris de roches, sable, argiles, dbris
vgtaux et animaux.
Matires en mulsion Hydrocarbures, corps gras.
Matires organiques dissoute Vgtaux et animaux dcomposs, matires de
synthses, pesticides, fongicides.
Matires minrales dissoutes Roches solubilises, nitrates, phosphates
II.1.3. Paramtres de caractrisation de la pollution
L'intrt croissant port la qualit de l'eau a conduit dfinir pour ces eaux un certain
nombre de paramtres spcifiques dans le but d'apprcier leur action potentielle sur le milieu
aquatique rcepteur et l'environnement. Selon le type et l'origine de l'eau, sera attribue un
certain nombre de paramtres indicateurs de pollution quantifier. Les indicateurs de pollution
les plus couramment utiliss et qui ont t proposs par les divers organismes gouvernementaux
(OMS, CEE.), des paramtres organoleptiques, physico-chimiques, et microbiologiques. Ces
paramtres ont pour objectif principal de garantir les conditions dhygine et de sant publique
(Larpent, 1997 ; Gerard, 1999 ; Rodier et al., 2009). Il est indiqu dans ce qui suit quelques
paramtres reprsentatifs pour une caractrisation des eaux.
II.1.3.1. Paramtres organoleptiques
*Odeur et Got : ils n'ont pas de signification sanitaire mais, par leur dgradation,
peuvent indiquer une pollution ou un mauvais fonctionnement des installations de traitement ou
de distribution (Lounnas, 2008). Les eaux uses en gnrale doivent possder un got et une
odeur non agrable . La plupart des eaux, quelles soient traites ou non, dgagent une odeur
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
19
plus ou moins perceptible et ont une certaine saveur. Ces deux proprits, purement
organoleptiques, sont extrmement subjectives. Pour lodeur, elle est le propre de sensations
olfactives de certaines substances volatiles. Ces substances peuvent tre inorganiques comme le
chlore, les hypochlorites, le bioxyde de soufre SO2 ou le sulfure dhydrogne H2S ; ou
organiques comme les esters, les alcools, les nitrites, les drivs aromatiques et des composs
plus ou moins bien identifis rsultant de la dcomposition de matires animales ou vgtales
(comme les algues) ou encore dus la pollution. Pour le got, il est par dfinition, lensemble
complexe de sensations gustatives perues au cours de la dgustation. Selon les physiologistes, il
existe plusieurs types de saveurs fondamentales : sale, sucre, aigre et amre.
* Couleur : une eau naturelle, mme une fois traite nest jamais rigoureusement
incolore (si on la compare, par exemple une eau distille). Pour les eaux uses, le degr de
couleur est trs lev. Elle peut tre due certaines impurets minrales (fer) mais galement
certaines matires organiques (acides humiques, fulviques). Elle doit tre limine pour la
rutilisation de leau. Cependant llimination de la couleur saccompagne galement de celles
de certaines matires organiques indsirables (prcurseurs de composs haloformes) (Beaudry
et Tardat-Henry, 1993).
II.1.3.2. Paramtres physico-chimiques
*Le pH : il correspond, pour une solution dilue, la concentration dions dhydrogne
.Il mesure lacidit ou la basicit dune eau. Le pH dune eau naturelle dpend de lorigine de
celle-ci et de la nature des terrains traverss. Mesurer le pH est lun des tests les plus important et
les plus couramment utilis en chimie en gnral et dans lindustrie en particulier. A une
temprature donne, lintensit du caractre acide ou basique dune solution est indique par
lactivit de lion hydrogne et est reprsente par le pH. Les procds industriels ont tendance
rendre les eaux uses plutt acides, ce qui entrane des problmes de corrosion dus lexcs des
ions dhydrogne.
* Temprature : la temprature est l'un des facteurs cologiques les plus importants
parmi tous ceux qui agissent sur les organismes aquatiques. Elle joue un rle primordial dans la
distribution et multiplication des espces, aussi bien par ses niveaux extrmes que par ses
variations diurnes ou saisonnires. La plupart des ractions chimiques vitales sont ralenties voire
arrtes par un abaissement important de temprature. Au contraire, des augmentations de
temprature peuvent avoir pour effet de tuer certaines espces, mais galement de favoriser le
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
20
dveloppement d'autres espces en entranant ainsi un dsquilibre cologique (Benschoeten et
Edzwald, 1990 ; Kang et al., 1995).
* La demande en oxygne : la demande en oxygne est un paramtre important
analyser pour dterminer leffet des polluants organiques sur une eau. Il y a deux mthodes
principales pour mesurer directement la demande en oxygne : par la procdure de Demande
Biochimique en Oxygne (DBO) ; et/ou par la procdure de Demande Chimique en Oxygne
(DCO).
-La demande biochimique en oxygne (DBO) : exprime les quantits de matires organiques
biodgradables prsentes dans leau, plus prcisment, ce paramtre mesure la quantit
doxygne ncessaire la destruction des matires organiques grce des phnomnes
doxydation par voie arobie. Pour mesurer ce paramtre, on prend comme rfrence la quantit
doxygne consomme au bout de cinq jours, et le rsultat obtenu est le volume doxygne
dissous consomm par les bactries durant ces cinq jours exprim en milligrammes doxygne
par litre deau. La DBO5 qui est base sur lutilisation des micro-organismes, donne limage la
plus proche de ce qui arrive rellement dans les cours deau et rivires (Peiffer, 2002).
La mesure de cette DBO permet dvaluer le contenu dune eau en matires organiques
biodgradables et donc, dans une certaine mesure, sa qualit ou son degr de pollution
(Lounnas, 2008).
-La demande chimique en oxygne (DCO) : reprsente la teneur totale de leau en matires
oxydables, ce paramtre correspond la quantit doxygne quil faut fournir pour oxyder par
voie chimique ces matires. A la diffrence de la DBO, la DCO nutilise pas des processus
microbiologiques, elle utilise des oxydants chimiques au lieu de micro-organismes pour oxyder
les polluants (Peiffer, 2002). Loxydation est effectue ici dans des conditions nergiques, par
voie chimique. Elle se fait sous laction dun oxydant puissant (bichromate de potassium), en
milieu acide fort (H2SO4) et au reflux pendant deux heures. La DCO constitue donc un paramtre
important. Cest un test rapide, trs utile pour la surveillance des eaux uses et des rejets
industriels. Le rapport DCO/DBO est souvent formul pour exprimer le degr de pollution dune
eau. Pour les eaux uses domestiques, le rapport est de 1,5 2 (Bennajah, 2007 ; Tir, 2009).
* Turbidit et matires en suspension: la connaissance de la teneur en matires en
suspension (MES) est important, car elle est variable selon le type de rejet. La quantit de MES
est lie directement la notion de turbidit. La turbidit est la mesure de laspect trouble de
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
21
leau. Cest la rduction de la transparence dun liquide due la prsence de matires non
dissoutes. Elle est cause, dans les eaux, par la prsence de matires en suspension (MES),
comme les argiles, les limons est les micro-organismes. Une faible part de la turbidit peut tre
due galement la prsence de matires collodales dorigine organique ou minrale (Lounnas,
2008).
II.1.3.3. Paramtres indsirables
Sont dites indsirables certaines substances qui peuvent crer soit un dsagrment pour le
consommateur : got et odeur (matires organiques, phnols, fer...), couleur (fer, manganse...),
soit causer des effets gnants pour la sant (nitrates, fluor). On surveille donc prioritairement
la contamination des eaux par des matires organiques (mesure par l'oxydabilit au
permanganate de potassium), la concentration en ammonium, la prsence de nitrites et de nitrates
et la concentration en fer (Behloul, 2009).
II.1.3.4. Paramtres toxiques
Une pollution industrielle du captage ou une dgradation des rseaux de distribution peut
entraner la prsence d'lments toxiques dans l'eau, dangereux pour la sant en cas de
consommation rgulire (Lounnas, 2008). Les matires toxiques sont constitues par les
micropolluants ; Le terme "micropolluant" dsigne un ensemble de substances qui, en raison de
leur toxicit, de leur persistance, de leur bioaccumulation, sont de nature engendrer des
nuisances mme lorsqu'elles sont rejetes en trs faibles quantits. Les micropolluants
organiques peuvent tre des composs phnoliques, organohalognes, hydrocarbures,
hormones,etc, et les micropolluants inorganiques : mtaux lourds : mercure, cuivre, cadmium,
nickel, plomb,. (Messrouk, 2011 ; Dominique, 2012).
II.1.3.5. Paramtres microbiologiques (bactries, virus, parasites)
Les eaux rsiduaires contiennent de nombreux germes (champignons, amibes,
protozoaires, bactries, virus) dont certains sont pathognes. La prsence de coliformes et de
streptocoques tmoigne d'une contamination fcale de ces eaux, qu'il est impratif de les purer
pour prserver le milieu naturel (Bonnefoy et al., 2002).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
22
II.1.4. Impact des eaux rsiduaires sur l'environnement
Tous les tres vivants dun biotope participent un quilibre qui assure la prennit des
cosystmes. Les dversements en milieu aquatique d'eaux pollues peuvent rompre cet
quilibre. Les diffrentes industries et certaines collectivits dversent des charges en matire
organique souvent trs suprieures la capacit dabsorption locale des cours deau, il en rsulte
des troubles importants: baisse des teneurs en oxygne et mortalit des poissons, prolifration
dorganismes cycle court (algues, bactries, champignons, etc.) et des dpts de boues
pouvant la longue eutrophie le milieu aquatique (Meinck et al., 1977). Le terme
d'eutrophisation est frquemment utilis dans l'tude des eaux rsiduaires surtout stagnantes
(dont l'eau n'est pas suffisamment renouvele) ou vitesse de circulation trs rduite.
Leutrophisation est la rponse du milieu aquatique un enrichissement excessif en substances
nutritives, essentiellement le Phosphore et lAzote ; ces principaux nutriments sont mobiliss au
bnfice dune forte augmentation de la production vgtale dans le milieu aquatique pouvant
aller jusqu une prolifration anarchique. Ils agissent en fait comme des engrais (Satin et Selmi,
1999). La Figure 3, symbolise un tel systme, lorsque l'volution atteint le stade de
l'anarobiose.
Figure 3: Reprsentation schmatique des principaux facteurs participants l'eutrophisation du
milieu aquatique (Bechac et al., 1984).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
23
II.2. Procds de traitement des eaux rsiduaires
Leau, lment indispensable la vie, doit tre protge et sa qualit doit tre
rgulirement contrle. Le traitement ou lpuration des eaux uses notamment est ralise non
seulement pour protger la sant de la population et viter les maladies contagieuses, mais aussi
pour protger lenvironnement. Plusieurs techniques de traitement existent dj ; elles sont en
dveloppement incessant pour un but commun viter les risques sanitaires. Ces techniques sont
rparties en deux groupes : les traitements physico-chimiques et biologiques. Le choix dun
traitement physico-chimique ou biologique ; arobie ou anarobie, dpend essentiellement dune
part de la charge polluante admise sur linstallation, et dautre part, du degr de technicit
acceptable. Par exemple, pour des effluents caractriss par des gros dbits et de faibles
concentrations de pollution organique, le processus arobie est le plus appropri : lintensit du
transfert doxygne est alors lun des paramtres essentiels (Castillo, 2005 ; Mlanie,
2007). Les procds de traitements de chacun de ces groupes sont discuts dans ce qui suit. Il est
noter que seuls les procds les plus frquemment employs sont dvelopps.
II.2.1. Traitement biologique arobie
La voie arobie consiste utiliser des micro-organismes contenus dans des racteurs
biologiques dans lesquels de loxygne est transfr soit de manire naturelle, soit de manire
artificielle, au moyen de turbines de surface ou de diffuseurs de fond (Edeline, 1993). Loxygne
et les lments nutritifs organiques ou minraux solubles (carbone, azote, phosphore...) qui
constituent la pollution vont servir de substrats pour les micro-organismes qui se multiplient.
Une fraction de la pollution soluble est limine sous forme gazeuse (CO2 par exemple) et la
fraction complmentaire est transforme en pollution insoluble non biodgradable qui pourra tre
rcupre par dcantation et formera les boues (Moletta et Torrijos, 1999a).
II.2.2. Traitement biologique anarobie
Ces procds consistent en la dgradation de matires organiques en absence doxygne
(digestion anarobie) et labri de la lumire par laction combine de plusieurs communauts
de micro-organismes. Ce traitement prsente un certain nombre davantages par rapport un
traitement arobie :
- Faible consommation dnergie pour les besoins du processus ;
- Faible production de boues biologiques en excs (5 fois moins que pour un traitement arobie) ;
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
24
- Rcupration dun biogaz ( 70 % de mthane) pouvant tre utilis industriellement comme
source dnergie (Larpent-Gourgaud et Sanglier, 1992 ; Moletta et Torrijos, 1999a).
II.2.3. Dcantation
La dcantation est une opration unitaire, parmi les techniques de sparation liquide
solide base sur le phnomne de sdimentation, qui consiste liminer par gravitation les
particules en suspension dont la densit est suprieure celle de leau. Durant la dcantation, les
particules sagglomrent un certain rythme, et les particules qui rsultent de cette
agglomration sont la fois plus grosses et moins dense que les particules initiales. La variation
des densits particulaires par rapport leau, la taille des particules, restent les paramtres
essentiels dans la dcantation (Blazy et al., 1999). Aprs dcantation deux phases solide/liquide
apparaissent pour faciliter la chaine de traitement.
II.2.4. Flottation
Par opposition la dcantation, la flottation est un procd de sparation solide liquide
ou liquide liquide qui sapplique des particules dont la masse volumique est inferieure celle
du liquide qui les contient (Edeline, 1992). Dans le cas de la flottation, deux phases apparaissent
aussi pour continuer la suite des traitements sil a lieu.
II.2.5. Filtration
La filtration est un procd de sparation qui utilise le passage dun mlange solide-
liquide travers un milieu poreux (filtre) qui retient les particules solides et laisse passer le
liquide (filtrat). La filtration, habituellement prcde par un traitement de Coagulation
floculation et de dcantation permet dobtenir une bonne limination des bactries, de la couleur
de la turbidit et mme de certains gouts et odeurs (Dominique, 2001).Le choix de la nature de
filtre et de sa dimension conditionne le processus de filtration. En effet un support poreux
tendance microporeuse fixe bien les collodes, bactries et des molcules de faibles tailles alors
quun support macroporeux limine les constituants du mme type mais de grosses tailles. On
parle alors de microfiltration ou filtration des particules de quelques diximes de microns. Si lon
veut filtrer des particules du millime de microns, on utilise dautres supports plus performants
autrement dit les membranes dultrafiltration (Ayache, 2003 ; Mlanie, 2007).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
25
II.2.6. Centrifugation
Cest un procde de sparation qui utilise laction dune force centrifuge pour provoquer
la dcantation acclre des particules dun mlange solide-liquide (Degrmont, 2005). Dans
lenceinte de centrifugation se forment deux phases principales distinctes : un culot de
centrifugation (sdiment) qui na gnralement pas une structure homogne ; il ya en effet,
classification entre les particules de masses volumiques leves (fond du culot de centrifugation)
et les particules plus lgres (collodes organiques par exemples). Un liquide surnageant
(centrifugat ou centrt) qui est souvent constitu dune phase unique bien clarifie ou parfois
trouble. Toutefois, il peut aussi comporter deux ou plusieurs phases si le liquide interstitiel du
mlange comprend des lments de masse volumique diffrente.
II.2.7. Adsorption
Ladsorption dfinit la proprit de certains matriaux de fixer leurs surface des
molcules (gaz, ions mtalliques, molcules organiques) dune manire plus ou moins
rversible. Il ya transfert de matire de la phase aqueuse ou gazeuse vers la surface solide. Le
solide acquiert alors des proprits superficielles (hydrophobie ou hydrophile) susceptibles de
modifier ltat dquilibre du milieu (dispersion, floculation) (Desjardins, 1990). Plusieurs
adsorbants solides sont utiliss pour clarifier ou dcolorer les eaux, les huiles minrales,
vgtales, graisses animales et des cires etc. Les adsorbants les plus pratiqus dans ces cas
sont : les charbons actifs, les changeurs dions .etc. (Khirani, 2007 ; Tatianne Ferreira de
Oliveira, 2011).
II.2.8. Coagulation floculation
Ce traitement consiste augmenter les poids des particules les plus lgres
essentiellement collodales afin quelles deviennent dcantables. La coagulation est donc la
dstabilisation des particules collodales par addition dun ractif chimique : le coagulant qui
peut tre du sel daluminium ou de fer. La floculation est lagglomration des particules
dcharges en micro-floc, puis en flocons volumineux et dcantables : le floc. Cette floculation
peut tre amliore par lajout dun autre ractif : le floculant ou adjuvant de floculation qui est
gnralement un polylectrolyte fort poids molculaire. Le phnomne de dcantation spare
ensuite leau des particules coagules (Ayache, 2003 ; Annane, 2008 ; Zongo, 2009).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
26
II.2.9. Electrocoagulation
L'lectrocoagulation (EC) est une technique de traitement des eaux brutes naturelles et
rsiduaires. Elle est utilise avec succs dans le traitement de ces eaux en raison de sa capacit
d'limination des matires solides en suspension et collodale et aussi llimination concomitante
de substances inorganiques (phosphore, mtaux) et organiques (huiles, graisses, hydrocarbures et
autres) (Drogui et al., 2008 ; Bensadok et al., 2011).
Tel que son nom lindique, lEC est la fusion des sciences de llectrochimie et de la
coagulation. En effet, lEC est un procd lectrochimique complexe qui met profit un ventail
de phnomnes physiques et chimiques pour entrainer labattement des polluants dissmins
dans leffluent, ce phnomne sopre laide dlectrodes (anodes et cathodes), lesquelles sont
plonges dans le milieu aqueux, la quantit dions mtalliques injects est contrle par le
courant lectrique (Holt et al., 2004).
II. 2.9.1. Principe de llectrocoagulation
Le procde dEC est bas sur le principe des anodes solubles. Il sagit dimposer un
courant (ou potentiel) entre les lectrodes (fer ou aluminium) immerg dans un lectrolyte
contenu dans un racteur pour gnrer, in situ, des ions (Fe2+; Fe3+, Al3+) susceptibles de produire
un coagulant en solution et de provoquer une coagulation-floculation des polluants que lon
souhaite liminer. Llectrolyse peut galement coaguler les composs solubles oxydables ou
rductibles contenus dans leffluent. Le champ lectrique cre un mouvement dions et de
particules chargs. Cette action permet de rassembler les matires en suspension sous forme de
flocs quon limine ensuite par un procd physique classique (dcantation, flottation,
filtration). La Figure 4 suivante prsente le principe du procd avec des lectrodes de fer.
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
27
Figure 4: Principe de la technique dlectrocoagulation.
Les anodes et les cathodes utilises peuvent avoir diffrentes configurations. Elles
peuvent se prsenter sous forme de plaques, de boules, de sphres lit fluidis, de fil, de tige ou
de tube. Ces lectrodes peuvent tre constitues de divers mtaux qui sont choisis de manire
optimiser le procd de traitement. Les deux mtaux communment utiliss sont le fer et
laluminium grce leur prix abordable et leur forme ionique qui prsente une valence leve
(Kobya et al., 2003 ; Bennajah, 2007 ).
II.2.9.2. Applications de llectrocoagulation
L'EC s'apparente fortement la coagulation classique sans toutefois composer avec
certains de ses inconvnients de conception et d'opration, ce qui ravive l'intrt manifest par un
grand nombre de chercheurs pour cette technologie. Lapplication de lEC sest accrue ces
dernires annes du fait de son efficacit, gnralement suprieure aux autres techniques, de son
faible cot, pour liminer les diffrentes formes de pollution organique ou mtallique (Drogui et
al., 2007). LEC fait actuellement lobjet de recherche pour le traitement dun nombre vari
deffluents pollus dont des eaux domestiques (Yu et al., 2005), des eaux uses de restaurants
(Chen et al., 2000), des eaux de lavage (Ge et al.,2004) ; des eaux uses de semi-conducteurs
(Chen et al ., 2003), des eaux rsiduaires de papteries (Ugurlu, 2004 ), des eaux brutes pour la
production deau de consommation (Holt et al., 2005), ainsi que des eaux contenant des
composs fluors (Mameri et al., 2001 ; Ghosh et al., 2008), des colorants textiles (kobya et
al., 2003).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
28
II.2.9.3. Ractions aux lectrodes
Dans sa forme la plus simple ; un racteur dEC est form dune anode et dune cathode.
Lors du passage du courant travers les lectrodes, il se produit invitablement une oxydation
lanode (perte dlectrons). Il est noter que le type de mtal slectionn lors de la conception
dlectrodes peut avoir une influence notable sur les demi-ractions doxydorductions qui se
produiront dans la cellule. Gnralement le fer et laluminium sont les deux mtaux les plus
utiliss dans le procd dEC, de par leur importance au sein des processus de coagulation et de
prcipitation (Annane, 2008).
Les principales ractions qui se droulent avec les lectrodes en aluminium
(Chaturvedi, 2013) sont :
*A lanode: Al (s) Al+3 (aq) + 3e-
2Al3+ + 3OH- Al2O3 + 3/2 H2 +3e-
*A la cathode: 3H2O + 3e- 3OH- +3/2 H2
*Dans la solution: Al+3(aq) + 3H2O Al (OH)3 (s) + 3H+(aq)
Les principales ractions qui se droulent avec les lectrodes en fer (Niam et al., 2007)
sont :
Lorsque Fe(OH)n avec n = 2 est form lanode
* A lanode: Fe (s) Fe2+ (aq) + 2e-
Fe2+ (aq) + 2 OH (aq) Fe (OH)2 (s)
*A la cathode: 2 H2O (l) + 2e H2 (g) + 2 OH
(aq)
*Dans la solution: Fe (s) + 2 H2O (l) Fe (OH)2 (s) + H2 (g)
Lorsque Fe(OH)n avec n = 3 est form lanode
*A lanode: 4 Fe (s) 4 Fe2+ (aq) + 8e-
4 Fe2+ (aq) + 10 H2O (I) + O2 (g) 4 Fe (OH)3 (s) +8H+ (aq)
*A la cathode: 8H+ (aq) + 8e 4H2 (g)
*Dans la solution: 4 Fe (s) + 10 H2O (l) + O2 (g) 4Fe (OH)3 (s) + 4H2 (g)
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
29
II.2.9.4. Connexions lectriques (configuration des lectrodes)
Sous sa forme la plus simple, une cellule dlectrocoagulation est compose dune anode
et dune cathode toutes deux relies une source dalimentation. Dautres types de connexion
peuvent tre utilises dans les cellules lectrochimiques (Pretorius et al., 1991). Les lectrodes
peuvent tre mono polaires branches en srie ou en parallle, ou encore bipolaires branches en
srie (Figure 5) (Beauchesne, 2008). Daprs Zongo, 2009, la diffrence entre les trois modes
se trouve dans la connexion entre les lectrodes qui entraine une diffrence des expressions des
tensions et des intensits de courant dans la cellule.
Dans le Tableau 4, figurent les diffrentes valeurs des tensions et des intensits pour les trois
modes. On a considr n lectrodes connectes un gnrateur fournissant un courant I et une tension U.
Tableau 4: Modes de connexion et valeurs des intensits et des tensions
Modes de connexion Intensit par cellule Tension par cellule
Monopolaire srie In2
U
Monopolaire parallle1n
I
U
Bipolaire I1n
U
(a) connexion mono polaire (b) connexion mono polaire (c) connexion bipolaire
en parallle en srie en srie
Figure 5: Diffrents types de connexion.
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
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II.2.9.5. Avantages de llectrocoagulation
De nombreux auteurs ont compar le procd dEC avec le procd physico-chimique
classique ralis par laddition de coagulants tels que le sulfate daluminium ou le chlorure
ferrique. Parmi les arguments en faveur de lEC on peut citer :
1- LEC emploie un quipement simple, compact et facile dutilisation.
2- Leau usage traite par EC donne un gout agrable, claire, sans couleur et inodore (Mollah et
al., 2001 ; Tir, 2009).
3- Pas dajout de substances chimiques : mme sil semble ncessaire d'augmenter lgrement la
salinit de l'effluent traiter pour accrotre la conductivit lectrique de l'effluent (Mollah et al.,
2001). Cependant, plusieurs tudes ont montr lefficacit de lEC sans aucune variation de
conductivit initiale du rejet traiter, ce qui vite d'autres formes de traitement en aval. Les
travaux dEssadki et al. (2007) et, Damien (1992) ont confirm cet avantage.
4- Kannan et al. (2006) et Persin et Rumeau, (1989) ont prouv l'efficacit du procd d'EC
pour des polluants collodaux trs fins. Avec d'autres procds tel que la coagulation chimique,
ces polluants imposent des tapes de traitement plus lentes et des quantits de coagulant plus
leves.
5- Larue et Vorobiev (2003) ont obtenu des boues plus denses et moins hydrophiles. Cela rend
la dcantation et la flottation plus aise et diminue le volume des boues. Ces travaux ont montr
une rduction du temps et des cots de traitement des boues.
6- Persin et Rumeau (1989) mentionnent l'importance du champ lectrique entre les lectrodes,
qui conduit la destruction de certaines souches de bactries. En utilisant des lectrodes en
titane, Patermarakis et al. (1990) ont confirm cet effet bactricide sans la formation de
drivs hypochloreux ou d'autres drivs du chlore.
7- Cenkin et Belevtsev (1985) ont montr que l'utilisation de l'EC permet de rduire le temps de
traitement : ce procd permet un grand gain en compacit des installations et une possibilit
d'automatisation (Bennajah, 2007 ; Tir, 2009).
8- La technique de lEC peut tre commodment employe dans des secteurs ruraux ou
llectricit nest pas disponible, puisquun panneau solaire attach lunit peut tre suffisant
pour suivre le processus (Mollah et al., 2001 ; Tir, 2009).
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
31
II.2.9.6. Inconvnients de llectrocoagulation
Comme toute technique de traitement, lEC ne prsente pas que des avantages mais aussi
des inconvnients quon peut rsumer comme suit :
La conductivit du rejet traiter doit tre suffisante pour permettre le passage du courant sans
consommation excessive dlectricit (Yousuf et al., 2001 ; Kim et al., 2002). Lorsque la
conductivit de leau pollue est trop faible, un rajout du chlorure de sodium est gnralement
ncessaire. La prsence de certains ions tels que les chlorures, permet dviter le phnomne de
passivation des lectrodes daluminium. Les lectrodes sacrificielles sont dissoutes dans leau
use par effet doxydation, ce qui ncessite le remplacement rgulier de ces lectrodes. Un film
impermable doxyde sur la cathode peut tre form, et qui augmente la rsistance de la cellule,
ce qui conduit une perte defficacit de lunit de lEC. Pour faire face ce problme, la
manire la plus simple est de raliser une inversion priodique de la polarit (Donini et al.,
1994 ; Mollah et al., 2001 ; Bennajah, 2007 ; Tir, 2009).
II.3. Techniques de traitements spcifiques aux eaux tudies
II.3.1. Les eaux rsiduaires de Laiterie et leurs traitements
On sait que les rejets aqueux des industries agroalimentaires sont intgrs dans les eaux
rsiduaires industrielles. Les laiteries par exemple, utilisent normment deau pour la
fabrication du lait et de ses drivs ainsi que pour le nettoyage et la dsinfection (Demirel et al.,
2005 ; Hazourli et al., 2007). Malheureusement une partie non ngligeable de cette eau gnre
par les installations de production est dverse sans prtraitement dans le milieu rcepteur (oued,
mer) pouvant engendrer une eutrophisation de ce milieu (Tchamango et al., 2010). Quant la
constitution de ce rejet, elle est essentiellement de nature organique. Elle peut comprendre de la
matire grasse en dispersion grossire formant des mulsions, de la matire azote (la casine) en
grande partie ltat collodale, de la matire glucidique comprenant notamment le lactose,
principal sucre du lait qui est un substrat de fermentation pour les bactries lactiques, par
exemple les Streptococcus Thermophilus et les Lactobacillus Bulgaricus (Walker, 2001 ;
Demirel et al., 2005). Ces dchets liquides sont caractriss le plus souvent par des
concentrations leves de la demande biologique en oxygne (DBO) et la demande chimique en
oxygne (DCO) en mme temps avec la prsence de l'azote et du phosphore. En raison de ces
caractristiques polluantes, les eaux uses issues de l'industrie laitire doivent tre traites avant
leur rejet dans l'environnement. Traiter les effluents laitiers est donc d'une importance cruciale
non seulement pour l'environnement, mais aussi dans le but de recycler l'eau pour une utilisation
dans les procds industriels (Tchamango et al., 2010). De nombreux procds peuvent tre
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
32
utiliss pour le traitement des eaux uses de laiterie. Ils sont bass soit sur la rcupration des
composants prcieux, principalement des protines et du lactose, ou sur la dgradation des
substances qui peuvent altrer ngativement la qualit environnementale des cours deau
(Bensadok et al., 2011).
Beaucoup dauteurs saccordent purer les rejets laitiers par un traitement biologique
car la nature des dversements est essentiellement organique (Sachon, 1980 ; Moletta et
Torrijos, 1999 ; Walker, 2001). Le traitement consiste globalement utiliser les bactries
arobies et anarobies pour effectuer une puration des eaux forte charge organique (Castillo,
2005). Par ailleurs, il existe des traitements physico-chimiques plus ou moins efficaces selon la
charge polluante de l'eau tudier, nous pouvons citer le traitement de flottation, filtration
membranaire, coagulation-floculation, coagulation- dcantation et llectrocoagulation etc
(Desjardins, 1990 ; Boeglin, 1997 ; Hamdani et al., 2004 ; Ayeche et balaska, 2010 ;
Tchamango et al., 2010).
II.3.2. Les eaux rsiduaires dAbattoir et leurs traitements
Leau est un des lments essentiels de la plupart des grandes entreprises de
transformation de produits alimentaires d'origine animale. Aprs avoir t utilise, la plus grande
partie de cette eau use de procd est retourne lenvironnement. Comme cette eau est
habituellement charge en matire organique, elle devient ds lors une source de pollution
importante pour le milieu rcepteur qui la reoit. Les abattoirs constituent sans doute lexemple-
type de ces industries o leau est utilise pour le lavage des sous-produits (abats) et l'limination
des dchets (matires fcales, dbris de panse et de sang) (Belghyti et al., 2007 ; Bazrafshan et
al., 2012). En Europe, les volumes d'eau use rejets sont valus entre 6 et 9 litres par kg de
carcasse de bovins, et de 5 11 litres par Kg de carcasse de porcins (Aurlien et al., 2002 ;
Belghyti et al., 2007). Ces eaux uses sont principalement composes dun mlange complexe
de matires grasses, de protines et de fibres. Elles contiennent une concentration suffisante : de
matire organique pour appauvrir la teneur en oxygne des eaux de surfaces, des nutriments pour
stimuler la prolifration des algues. Donc le rejet des eaux uses dabattoir dans les cours deau a
des consquences nfastes sur la flore et la faune aquatique (Mass et al., 2000). Les effluents
des abattoirs sont caractristiques et ncessitent des traitements adapts (sparation des dchets
solides et des graisses, traitements spcifiques). Plusieurs tudes se sont intresses la
caractrisation et au traitement de ce type deaux uses par le biais des stations d'puration soit
par des procds arobies (Lovett et al.1984; Couillard et Gariepy, 1990), soit par de procds
Partie Bibliographique Chapitre II : Identification de la pollution et traitement des eaux rsiduaires
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anarobies (Giglio et al., 2003; Reginatto et al., 2003). D'autres procds de traitement sont
adopts pour l'puration des eaux uses d'abattoir savoir l'infiltration sur sable et
l'lectrocoagulation (Gnagne et Brissaud, 2003 ; Belghyti et al., 2009 ; Budiyono et al., 2010).
II.3.3. Les eaux rsiduaires des produits craliers et leurs traitements
Les eaux uses des produits craliers sont moins charges