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101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016 Nicolas Bárdos-Féltoronyi : Géopolitique de l’UE face à l’Eurasie et face aux pays proches 1 Désormais et à partir de ceux publiés depuis 1999, tous les numéros d’EurasiaInfo peuvent être consultés sur mon site internet : www.bardosfeltoronyi.eu ! Que se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances? Nato in Europa - US-Raketenabwehrschild in Rumänien in Betrieb genommen, in: NZZ, 12.5.2016 La nouvelle « guerre froide » continue dans le chef de Washington et face à la Russie ! Contrairement aux engagements antérieurs, les EUA opèrent leur expansion continue au centre de l’Europe. Ils installent des bases militaires de plus en plus nombreuses et toujours plus permanentes. A présent, c’est le cas en mettant en place un système anti-missile en Roumanie et en Pologne, entièrement sous contrôle américain. Grâce aux radars puissants, le système serait complètement convertible aux différantes sortes de missiles, y compris des missiles intercontinentaux. Moscourépond à sa façon. Die USA und Rumänien haben einen weiteren Teil des Raketenaberwehrschilds der Nato in Europa in Betrieb genommen. Im südrumänischen Deveselu wurde am Donnerstag ein US- Abwehrsystem eingeweiht, das Raketen im Anflug auf Europa zerstören soll… Angesichts des ohnehin angespannten 1 Voir, comme d’habitude, les remarques méthodologiques et les abréviations dans la NOTA BENE en fin du texte. Les textes en gras sont les miens. 1

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101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016

Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Géopolitique de l’UE face à l’Eurasie et face aux pays proches1

Désormais et à partir de ceux publiés depuis 1999, tous les numéros d’EurasiaInfo peuvent être consultés sur mon site internet : www.bardosfeltoronyi.eu !

Que se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances?

Nato in Europa - US-Raketenabwehrschild in Rumänien in Betrieb genommen, in: NZZ, 12.5.2016

La nouvelle « guerre froide » continue dans le chef de Washington et face à la Russie ! Contrairement aux engagements antérieurs, les EUA opèrent leur expansion continue au centre de l’Europe. Ils installent des bases militaires de plus en plus nombreuses et toujours plus permanentes. A présent, c’est le cas en mettant en place un système anti-missile en Roumanie et en Pologne, entièrement sous contrôle américain. Grâce aux radars puissants, le système serait complètement convertible aux différantes sortes de missiles, y compris des missiles intercontinentaux. Moscourépond à sa façon.

Die USA und Rumänien haben einen weiteren Teil des Raketenaberwehrschilds der Nato in Europa in Betrieb genommen. Im südrumänischen Deveselu wurde am Donnerstag ein US-Abwehrsystem eingeweiht, das Raketen im Anflug auf Europa zerstören soll… Angesichts des ohnehin angespannten Verhältnisses zwischen der Nato und Russland wegen der Ukraine-Krise reagierte Moskau umgehend auf die Inbetriebnahme. «Die Stationierung von Raketenabwehrsystemen an sich ist eine Bedrohung für Russlands Sicherheit», erklärte ein Kreml-Sprecher in Moskau.

Stoltenberg bekräftigte dagegen in Deveselu erneut, dass sich das System nicht gegen Russland richte. Es seien nur wenige Abwehrraketen stationiert, und diese befänden sich «zu weit im Süden oder zu nahe an Russland, um russische ballistische Interkontinentalraketen abzufangen». Russland geht es bei der Kritik am Nato-Schild weniger um die Abwehrraketen, die eine relativ kurze Reichweite haben, sondern um die starken Radaranlagen. Diese könnten demnach Starts von atomwaffenfähigen Interkontinentalraketen in Russland viel früher als

1 Voir, comme d’habitude, les remarques méthodologiques et les abréviations dans la NOTA BENE en fin du texte. Les textes en gras sont les miens.

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bisher erfassen. Aus russischer Sicht verschafft dies der Allianz längere Reaktionszeiten und damit einen militärischen Vorteil.

Der Bau der Station hatte im Oktober 2013 begonnen und insgesamt 800 Millionen Dollar gekostet. Offiziell in den Raketenschild integriert werden soll die Station während des Nato-Gipfels Anfang Juli in Warschau. Am Freitag wird offiziell der Baubeginn für eine vergleichbare Station in Polen gegeben, die 2018 fertiggestellt sein soll.

* * *La Russie livrera plusieurs batteries de missiles S-300 à l'Iran avant la fin de l'année 2016, rapporte jeudi l'agence de presse Interfax, citant Vladimir Kojine, un conseiller du chef de l'Etat. Une batterie "environ" a déjà été fournie cette année à la République islamique, a-t-il ajouté, selon l'agence. Les S-300, considérés comme l'un des systèmes de défense antiaérienne les plus performants au monde, peuvent intercepter simultanément plusieurs avions ou missiles balistiques à une distance de 300 km. Voir l'Iran se doter d'un tel système inquiète le gouvernement israélien. L'armée américaine dit quant à elle avoir modifié ses plans en conséquence.

* * *Divisions are growing within Nato over the need to renew dialogue with Russia, as fears grow that the stand-off between the Kremlin and the west is “spiralling out of control” (FT, 20.5.2016). Two days of talks between Nato foreign ministers in Brussels ahead of the alliance’s biennial summit this summer have been dominated by a Franco-German push for some form of tentative rapprochement with Russia in the form of a meeting of the Nato Russia council during the summit, even as plans to reinforce the alliance’s eastern flank are being finalised.

But many alliance members are sceptical. One senior eastern European diplomat said that opening talks with Russia was nothing to do with allaying fears in Moscow, which was “playing games” with Nato. “It is about reassuring people here [Brussels],” he said. “People who worry too much about angering [Vladimir] Putin.” According to senior officials familiar with the plans, the Nato summit in Warsaw this July will confirm a significant shift in the alliance’s military posture, with four or five battalions — between 3,000 and 4,000 men — sent to Poland and the Baltic States in the first permanent positioning of alliance troops east of the former iron curtain since the end of the cold car.

The measures are seen by many of Nato’s eastern European members — led by Poland — as the bare minimum needed to ensure the alliance’s future credibility in the face of Russian revanchism. Russia has reacted angrily to the proposals, vowing “retaliatory measures” and triggering a bout of soul-searching within Nato over the need to try and de-escalate an increasingly worrisome, and bellicose, war of words. This week, Sir Richard Shirreff, the British general who served as Nato’s deputy supreme commander in Europe until 2014, warned that the prospect of a full war with Russia was likely “within a year” if the current stand-off persisted.

But speaking to the Financial Times on the sidelines of meetings in Brussels, Philip Hammond, British foreign secretary, excoriated the general for “disturbing conduct” and using “irresponsible language”. We are telling Russia exactly what we are doing . . . to make sure [things] are not spiralling out of control . . . it is about both defence and dialogue. We want to avoid confrontation and avoid a new cold war.

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“It’s wildly speculative and inflammatory, and I’m afraid from where I sit it does look as though it is related to maximising publicity,” said Mr Hammond.He added that more dialogue was still the “best way” of trying to stop Russia from overreacting to the alliance’s new defensive stance. Speaking on Friday afternoon, Jens Stoltenberg, Nato secretary-general, said there was “broad agreement among allies” that talks with Russia had to be opened in parallel with reinforcement measures. Preliminary discussions will begin with Russia to try to set an agenda for a meeting of the Nato-Russia Council in the coming weeks, he told reporters at Nato headquarters.

* * *En mai 2016, Israël a ouvert un bureau à l’OTAN à Bruxelles. Cette décision constituerait un pas supplémentaire vers l’adhésion du pays à l’OTAN. Au même moment, l’organisation a autorisé l’ouverture des bureau à la Jordanie et au Bahrein.

L'Organisation de coopération de Shanghai s’élargit et se renforce

L’adhésion de l’Inde et du Pakistan à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), lors du sommet de Tachkent, en Ouzbékistan, les 23 et 24 juin 2016 induit à réfléchir sur les équilibres géopolitiques de l’Asie. Ces deux pays, jusqu’ici observateurs au sein de cette organisation, avaient fait leur demande d’adhésion il y a une dizaine d’années. Les deux puissances majeures au sein de l’OCS, soit la Russie et la Chine, ont apparemment décidé que le temps de les accueillir est enfin venu.  L’origine de l’OCS remonte aux années 1990, quand la Russie, la Chine et quatre républiques ex-soviétiques de l’Asie centrale ont décidé de se rencontrer de façon informelle mais régulière afin de parler sur la coopération sécuritaire et économique. Avec l’accès au pouvoir de Vladimir Poutine en Russie en 1999, les choses se sont accélérées, et l’OCS a officiellement vu le jour en 2001. Cet élargissement est probablement la décision la plus importante que l’OCS a prise depuis. Toutes les puissances nucléaires du continent asiatique (à l’exception de la Corée du Nord) sont désormais réunies au sein d’une même organisation de sécurité.  La Chine ou la Russie n’ont jamais parlé d’une éventuelle intention de transformer l’OCS en une alliance militaire à proprement parler. Pourtant, Moscou et Pékin insinuent de temps à autre que l’OCS a le potentiel de contrebalancer l’OTAN, si ses membres décidaient de le faire. Certes, au sein de l’OCS, la Russie insiste sur l’aspect sécuritaire, et la Chine sur le potentiel économique. Avec l’adhésion de deux puissances asiatiques supplémentaires, l’OCS peut devenir encore plus compliquée. En fait, la Chine a longtemps refusé de laisser entrer l’Inde dans l’OCS ; mais finalement c’est la Russie qui a eu gain de cause, dans l’espoir de réduire l’influence chinoise au sein de l’organisation. En échange, la Chine a obtenu l’adhésion simultanée du Pakistan, pays avec lequel Pékin entretient des relations traditionnellement proches. Il est connu que l’Inde et le Pakistan ont des relations alambiquées, marquées par des guerres successives et la question de Cachemire qui reste à ce jour non réglée.

Il est également difficile de dire comment l’Inde va pouvoir concilier son adhésion au sein de l’OCS avec sa politique de rapprochement sécuritaire avec les EUA. En plus, l’Inde s’est montrée toujours inquiète de l’expansion du « collier de perles » chinois, c’est-à-dire du réseau de bases navales de la Chine sur les rives de l’océan Indien. Cependant, les membres

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de l’OCS n’auront pas trop de difficultés à trouver un ennemi commun, malgré leurs divergences : le risque dit islamiste et les EUA.

D’après Beijing, le passage du groupe de six à huit membres témoigne de la puissance d'attraction des valeurs inhérentes de l'OCS : "l'esprit de Shanghai" fait de confiance mutuelle, d'avantages réciproques, d'égalité, de consultation, de respect de civilisations diverses et de poursuite d'un développement partagé. "Il s'agissait à l'origine d'un bloc d'Asie centrale en quête de sécurité collective. Avec ces deux nouveaux membres, il se positionne désormais comme un bloc eurasiatique qui peut parvenir à plus de résultats en termes tant de sécurité que d'économie", estime Wang Yiwei, professeur à Faculté des études internationales de l'Université Renmin de Chine. Son prédécesseur, le groupe informel des "Cinq de Shanghai" (Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie et Tadjikistan), a réussi à mettre l'Asie centrale à l'abri des conflits grâce à deux traités régionaux importants signés sous les auspices de "l'esprit de Shanghai", à savoir un traité sur l'intangibilité des frontières en 1996 et un traité sur la réduction des forces armées dans les régions frontalières en 1997.

Certains programmes ont déjà donné des résultats et certains sont encore en cours. Le Couloir international de transit Europe occidentale-Chine occidentale et le Couloir de transport Ouzbékistan-Turkménistan-Iran-Oman sont en construction en vue de faciliter le transport international, ce qui bénéficiera à environ trois milliards de personnes dans les pays le long de l'ancienne Route de la Soie. Une fois le chemin de fer entre la Chine et le Kirghizistan achevé et mis en service, le Kirghizistan sera en mesure de relier son réseau ferroviaire avec ceux de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, de l'Azerbaïdjan et même de l'Europe.

Afin de financer des grands projets, le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé à une expansion constante du Consortium interbancaire de l'OCS lors de la réunion des chefs de gouvernement de l'OCS dans la ville chinoise de Zhengzhou en décembre 2015. La Chine entend solliciter la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et la Banque de développement des BRICS pour soutenir les projets des membres de l'OCS, a déclaré M. Li. Ces mesures concrétisent l'engagement de la Chine à construire une communauté de destin dans la région, un engagement incarné par "l'Esprit de Shanghai".

* * *Vladimir Poutine en visite à Pékin, un « allié proche », in : LE MONDE | 25.06.2016,| Par Brice Pedroletti : « Vladimir Poutine est arrivé en Chine samedi 25 juin 2016 pour un sommet avec le président Xi Jinping placé sous le signe des convergences croissantes entre Moscou et Pékin. Dans une interview à l’agence Xinhua (Chine nouvelle) publiée le 17 juin, le président russe a même déclaré que les deux pays se considéraient comme « des alliés proches » – une expression inhabituelle, qui a quelque peu étonné en Chine puisque Pékin a toujours refusé toute politique d’alliance. « La Chine a pour principe, avec la Russie, de devenir de “bons amis”, mais pas des “frères d’armes” », rectifie Li Ziguo, directeur du Centre d’études de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), qui rassemble Chine, Russie et les pays d’Asie centrale sur les questions de sécurité. La Chine mène une politique de « partenariat stratégique global » avec Moscou, comme avec de nombreux pays occidentaux…

Paradoxalement, ce sont les dossiers économiques qui aux yeux des Chinois posent le plus de problèmes : « C’est dans le domaine économique qu’il y a le plus de limites à la convergence entre Chine et Russie. Nos deux économies sont de taille différente. L’économie russe est en transition. C’est donc inévitable. De longues négociations sont nécessaires pour parvenir à

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une compréhension mutuelle », explique Jiang Yi, un chercheur de l’Institut d’études sur la Russie, l’Europe orientale et l’Asie centrale de l’Académie des sciences sociales. L’économie est «  la partie la plus vulnérable des relations sino-russes », estime-t-il.

Ces divergences ont pour l’instant ralenti l’avancée des discussions autour d’une intégration des projets de zones économiques russes et chinoises – en l’occurrence l’Union économique eurasiatique et la Ceinture économique des routes de la soie – initiées en mai 2015…. Autre dossier, la poursuite de l’élargissement de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), dont le sommet à Tachkent, en Ouzbékistan, les 24 et 24 juin 2016, a marqué le quinzième anniversaire. L’OCS est conçue par les deux géants comme un outil de stabilisation de l’Asie centrale sur les questions de sécurité. Xi Jinping et Vladimir Poutine y étaient tous deux présents. L’OCS a enclenché les procédures d’intégration de deux nouveaux membres de poids, l’Inde et le Pakistan.

Middle East: The factions behind the fight against Isis, Erika Solomon and Geoff Dyer, in: FT, May 23, 2016

L’article qui suit est tout à fait remarquable. Il analyse minutieusement la situation en Syrie et en Irak!

The coalition’s military success disgu. ses a larger problem with regional politics. Looking at a map of northern Iraq, it can easily appear as if the Isis forces holding the city of Mosul are vulnerable. To the west, militia are ready to advance. To the north, south and east, army and paramilitary troops are as close as 20km away. Yet even as these troops seem within touching distance, they are a long way from retaking Mosul. What the maps do not show are the bitter rivalries, political ambitions and regional power struggles behind the forces gathered around Iraq’s second-largest city, hindering what will be one of the most important campaigns in the war against the jihadis.“If you think there is some grand plan for this — well, there is no plan,” says one Iraqi security official. In the two years since Isis shocked the world by seizing Mosul and large swaths of Syria and Iraq, the US-led coalition battling the group has made progress. Isis has lost 46 per cent of its Iraqi territory and 16 per cent of its holdings in Syria, according to the Pentagon, faster than US officials had thought likely. Recent momentum has lulled many regional players into a sense of confidence, almost as if the war was over. “Everyone has forgotten about Isis,” says one UN official in Iraq. “They are busy positioning themselves for the war after Isis instead.”Iraqi Armed Forces Iraqis lost faith in their national military, dominated by the country’s Shia majority, after they beat a hasty retreat when Isis began its blitz across northern Iraq in June 2014. The US is retraining units to try and get them ready for the fight.Hashad al-Shaabi Shia militia, also known as Popular Mobilisation Forces, formed to fight Isis in the summer of 2014 but are now taking on a life of their own, with their leaders gaining political and military power. Sunnis fear them as a sectarian force that has committed abuses against their minority population.Kurdistan Workers’ party (PKK) Originally from Turkey’s southeastern Kurdish region, the PKK has fought a 30-year war with Ankara for Kurdish autonomy. It has bases inside the Iraqi Kurdistan region, where it has been fighting Isis. Branded a terrorist group by Turkey, the US and the EU.People’s Protection Units (YPG) Syrian Kurdish militia that is seen as a sister group or descendant of the PKK, with which it maintains strong operational and ideological links. It is the most effective US ground partner in the anti-Isis campaign in Syria.Peshmerga Kurdish paramilitary forces of the semi-autonomous Kurdistan Regional Government in northern Iraq.Syrian rebels Syrian opposition forces that emerged from the 2011 revolt against President Bashar al-Assad. They are a fractious force of countless groups with different patrons, most of them backed by Turkey and Gulf states. Several groups deemed ideologically “moderate” have US backing

The regional shake-up Isis created has unlocked opportunities to grab new territory or reassert spheres of influence. These ambitions not only hamper the unfinished conflict, they have

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sparked fears of sectarian bloodshed and regional proxy wars to come. Today it is politics, not military matters, that is delaying the most critical battles against Isis, such as in Mosul, the jihadi group’s largest city, or its de facto capital Raqqa in Syria. In a sign of the tension, Baghdad at the weekend announced a campaign to retake the town of Falluja, a move that could threaten US efforts to focus on Mosul.The risk of prolonged war has serious implications for the region and beyond. It leaves millions across Syria and Iraq homeless and displaced at a time when world powers are keen to stem the flow of refugees towards Europe. It also complicates the peace process for Syria. US officials say preparations to retake key targets like Mosul have been incredibly hard. With so many political disputes unresolved, some offensives could do more harm than good by reintroducing the same political and sectarian tension that helped Isis take root. “We could probably move faster,” says a senior US official. “But we don’t want to have a victory today and then a month later we see that we planted the seeds for the next Isil”, using an alternative acronym for the group.The anti-Isis coalition’s campaign hinges on retaking three areas: Mosul in Iraq, Raqqa in Syria and the so-called Manbij pocket near the Turkish border. Each area highlights a jumble of interests that are proving more difficult to navigate than the battlefield.Iraq’s second cityIraq is divided between a Shia Arab majority that dominates the government, a marginalised Sunni Arab minority that wants more power and an ethnic Kurdish minority dreaming of independence. Conditions around Mosul reflect that tension. But on top of that, an intra-Kurdish rivalry has emerged as well as a proxy struggle between Turkey and Iran. Mosul lies in the Nineveh Plains, part of the so-called disputed areas, where the central government and the semi-autonomous Kurdistan Regional Government are eager to stake a claim. They remain in an uncomfortable alliance to retake territories from Isis that they themselves are fighting over.

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“The US is leading the mobilisation efforts and have to find forces acceptable to Baghdad and Erbil [the KRG’s main base] and everyone else,” a Kurdish official says. “I’m not sure how they can do it.” The struggles are being fought against a backdrop of political and economic crisis in Baghdad. Haidar al-Abadi, prime minister, is trapped between protesters demanding a crackdown on corruption and an elite reluctant to give up a sectarian patronage system that has enriched them since the 2003 US invasion. Predominantly Shia protesters stormed the Green Zone and ransacked parliament in April. Clashes on Friday left at least four dead. Kurdish parties are now boycotting parliament arguing it is illegitimate.“Usually, Abadi would call the commanding officer up north every day but he is completely focused on this mess in parliament,” says Mohammed Tamim, a Sunni MP. “This [crisis] is hurting our security now as well.” The KRG is reluctantly hosting 5,000 Iraqi Army troops at a base south of Mosul, but the Kurds merely watched when those troops failed in early attempts to advance. Other groups are eager to step in, most notably the thousands strong Shia volunteer forces known as the Hashd al-Shaabi, or Popular Mobilisation Forces. Prominent in the recovery of Tikrit from Isis last year Mr Abadi has promised the group a role in any assault on Mosul but Kurdish and Sunni leaders have vowed to stop them.Turkish forces are, meanwhile, building up a base north of Mosul, raising the ire of Baghdad and its patron Iran. Mosul was a hub for Turkish commercial and intelligence operations before the Isis takeover . A presence there would also give Ankara a foothold between territories used by the Kurdistan Workers’ party (PKK), a group Turkey and the US considers terrorist and with which the former has fought a 30-year insurgency. To Turkey’s dismay, the

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PKK now has an arc of influence from northern Iraq right across the border to its sister group in Syria.Local PKK affiliates, with the suspected backing of Iran are also jockeying for a role in the Mosul offensive. The move is alarming Ankara and the KRG, which fears that the PKK could try to seize the Sinjar region north-west of Mosul. Amid the political chaos, academics like Rasha al-Aqeedi, a Mosul native who works at Al-Mesbar Center in Dubai, warn that planners must not forget the needs of Mosul residents. She says the city may be easier to take than expected — western officials have been bracing themselves for massive destruction. But to keep Mosul residents onside, the coalition must send in forces they trust.“Whether we like it or not, Mosul is very tied to Turkey. It’s where their roots are. I’m not saying people are more loyal to Turkey, but right now, they are in an identity crisis and they feel closer to places like Aleppo [in Syria] and Ankara than they do to [the southern Iraqi city of] Basra,” she says. All this makes any timing for retaking the city in 2016 seem optimistic, the Kurdish official says: “If they’re lucky, maybe next year.”From al-Rai to JarablusTension is also present in an area known as the Manbij pocket, a 90km strip of land along the Turkey-Syria border stretching from the village of al-Rai to the town of Jarablus, and southward towards cities such as Manbij . As the jihadi group’s last crossing zone into Turkey, it offers a gateway to Europe. “Manbij is there for the taking,” says Aaron Stein at the Atlantic Council. “The only reason Manbij and Jarablus are still in Isis hands is political.”

The problem lies with the rivalries between coalition partners. In recent weeks, Turkish and coalition-backed Syrian rebels captured al-Rai. According to people in the area at the time of the attack, US and Turkish forces were sometimes at odds and poorly co-ordinated the campaign, which in turn sparked tensions between the groups they backed. The triumph evaporated as Isis recaptured the area under the cover of explosions, sending thousands of refugees fleeing towards Turkey. Since then, this western corner of the Manbij pocket has been stuck in a tug of war between Isis and Syrian rebels.Western forces have a more capable ally nearby eager to do the job: the People’s Protection Units, known by their Kurdish acronym YPG, the Syrian affiliate of the PKK. The YPG has chipped away at Isis territory under coalition air cover, retaking nearly all Kurdish areas of eastern Syria.The US says it has tried to attract Arab rebels to ally with the YPG under the banner of the Syrian Democratic Forces, hoping this could create a force more committed to fighting Isis

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than ousting Mr Assad. But most Arab rebels, who have strong links with Turkey, are wary of joining saying they get second-class status to the favoured Kurdish forces.With Turkey fighting the PKK on its own soil, the US-Kurdish alliance is straining American co-operation with Ankara. At the same time, many rebel groups are still focused on their war with the Assad regime that f oreign powers say only a settlement in Geneva can end. As peace talks and a partial ceasefire flounder, that still looks far off.Rebels in the area are also riven with rivalries between those groups closer to Turkey and those allied to Washington. Among US-backed groups, there are even differences between those backed by the Pentagon’s “Train and Equip” scheme, and those from an older CIA programme.“The result is that some of these groups are not coordinating with each other,” one rebel leader says. “So how can they agree on the same point of attack or defence?”Hitting Isis at homeThe potential for Kurdish-Arab tension is especially evident in the coalition’s efforts to recapture Raqqa, which is seen as the most vulnerable to an offensive. Residents say speculation is rising of an imminent attack in the area.At the weekend, they said coalition planes dropped fliers telling them “the time has come to leave”, and said Isis announced at Friday prayers that civilians could move into the Raqqa countryside.Demographically, Raqqa is overwhelmingly Arab. But only the Kurdish-dominated SDF is within range of the Syrian city and its Arab forces are few.“If we’re purely talking cities, Raqqa is easier to take [than Mosul],” a senior US official says. “But the composition of a holding force there is much harder to come up with. I don’t think it would make sense to take a city and then leave it — we’ve learned in the past [in Iraq and Afghanistan] what that means.”

Critics say the sections of the Obama administration that have been the biggest proponents of the US-Kurdish alliance, including parts of the military, have failed to realise how damaging that focus has become. Many Arabs fear a repeat of the Kurdish takeover of Tel Abyad to the north in 2015, when Amnesty International accused Kurdish forces of a “deliberate displacement of thousands of civilians” amounting to “war crimes”. Arab-Kurdish hostilities are surging across northern Syria, leading to fierce battles around Aleppo, often prodded by Turkey, which wants rebels to weaken the PKK’s sister force. This fighting will be hard to extinguish even if Isis is defeated.

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“It is just one of those things where you have to accept the consequences that go along with what you’re doing,” says Philip Gordon, former senior director for the Middle East at the White House. “I don’t think the Kurds are the recipe for either forcing change in Damascus or taking Raqqa and stabilising the east of the country. So even if it is useful in some ways, it doesn’t solve the overall problem.”The coalition is trying to implement a plan to choke Raqqa by taking the surrounding area but it still needs a bigger Arab force to hold those towns. Washington recently deployed 250 more US troops to bolster Syrian forces fighting Isis. The SDF’s own Arab members remain wary of efforts to encourage more Arab groups to join the alliance. “We are like people walking barefoot on a burning surface,” says one commander of the Thuwar Raqqa brigade, an Arab rebel group that is part of the SDF. “It is a forced marriage.” Some Syrian opposition figures who once considered joining forces with the SDF are now opposed, suspecting that the US and Russia are working towards a deal to leave Mr Assad in power. “The goal now is just to hold out until the next [US] administration,” one Syrian opposition adviser says.In Mosul, residents are wary of the forces trying to liberate them, fearing they will be blamed for the Isis takeover. “Saying they are from Mosul now makes them guilty by association,” says Ms Aqeedi, the Iraqi academic. Such tension could leave room for Isis to exploit. That seems to be the strategy it is already pursuing in Baghdad, where car bombs have killed 200 people over the past 10 days, mostly in Shia districts. There has been no outbreak of sectarian conflict yet but anger at the government is rising. “The dynamics that led to Isil are still there,” the Kurdish official says. “There’s been no change.”This article has been amended to correct the attribution of the report into the Tel Abyad incident to Amnesty International. It accused Kurdish forces of offences “amounting to war crimes” rather than “ethnic cleansing”.

L’armée américaine en Syrie et ses objectifs pas si grands

Il est intéressant de constater que Washington dispose d’un commandement du Moyen-Orient et opère des interventions militaires en Syrie depuis des années. La presse parle beaucoup de la présence russe dans ce pays mais si peu de celle des Américains. Cependant, les „objectifs” pour l’armée (qui prétend être la plus importante) du monde paraissent modestes.

D’après le Monde (22.5.2016), le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Joseph Votel, s’est brièvement rendu en Syrie le 21 mai 2016 pour rencontrer des responsables locaux et des forces spéciales déployées sur place. Le responsable du CentCom (US Central Command) a fait le déplacement « pour préparer l’offensive sur Rakka », le bastion de l’organisation Etat islamique dans le nord-est du pays, a tweeté de son côté Brett McGurk, l’envoyé spécial du président Obama auprès de la coalition contre l’EI.

Aucun détail sur l’endroit précis où s’est rendu le général Votel n’a été divulgué, mais les forces spéciales américaines qu’il a rencontrées sont déployées dans le nord-est de la Syrie. Le rôle de ces dernières, au nombre de quelques centaines au maximum, est d’aider les groupes locaux et notamment les Forces démocratiques syriennes – milices kurdes combattant les djihadistes – à s’organiser en vue de la reconquête de Raqqa. Les 250 soldats américains supplémentaires annoncés par le président Obama le 25 avril 2016 ont commencé à arriver.

La prise de cette ville syrienne est avec celle de Mossoul en Irak le grand objectif de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique. Le général Votel est lui-même un officier des forces spéciales. Il commandait jusqu’au début de 2016 l’ensemble de celles-ci. Il

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est le plus haut gradé américain à s’être rendu en Syrie depuis le début du conflit. Depuis le début de la révolte contre le pouvoir du président syrien Bachar Al-Assad en mars 2011, la guerre a fait plus de 270 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes, provoquant une crise humanitaire majeure dans la région et en Europe.

* * *La Turquie dénonce la présence de soldats américains auprès de combattants kurdes en Syrie à fin mai 2016 : Dans le nord de la Syrie, des militaires américains ont été photographiés arborant l'insigne des YPG, une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara. La Turquie dénonce "l'hypocrisie" de Washington. Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a multiplié les commentaires peu amènes à l'endroit des EUA, dont des militaires ont été photographiés dans le nord de la Syrie arborant l'insigne des Unités de protection du peuple (YPG) , une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara.Mevlüt Cavusoglu a ensuite dénoncé l'attitude de Washington, dont des soldats soutiennent l'offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants arabes et kurdes, menée par le Parti de l'union démocratique (PYD), aile politique des YPG, contre l'organisation État islamique (EI) dans le nord de la Syrie. Les FDS ont fait savoir il y a quelques jours qu'ils lançaient une offensive vers Raqqa, fief de l'EI.

Le chef de la diplomatie turque qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Antalya vendredi 27 mai, dans le sud de la Turquie, a ainsi jugé "inadmissible" que des membres des forces spéciales américaines, photographiés mercredi par l'AFP, portent l'insigne des YPG, une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara. "Nous leur recommandons de porter des badges de Daech (autre appellation en arabe de l'EI), du Front Al-Nosra lorsqu'ils sont ailleurs en Syrie, et de Boko Haram lorsqu'ils vont en Afrique", a-t-il ironisé.

Que se passe-t-il dans « l’étranger proche »2 » de l’UE ?

Un projet de gazoduc nouveau, antirusse ou antiturc ?, d’après Couurier des Balkans du 20 mai 2016.

Assez bizarrement, Washington exprime son soutien à ce projet proprement européen et qui n’a rien à voir avec l’Amérique. Apparemment, la soumission de l’UE aux EUA ne semble pas avoir des limites.

Les représentants des pays participants au projet Trans Adriatic Pipeline (TAP), ont célébré ce 17 mai 2016 à Thessalonique le début de la construction du gazoduc en apposant symboliquement leur signature sur un pipeline. Ce projet devrait résoudre les problèmes d’approvisionnement en énergie de l’UE, après le double échec de South stream et Turkish stream.

2 L’expression est utilisée ici par analogie au fait que, dans les années 1990, la diplomatie russe a traité ses anciennes républiques ou les pays voisins de la Russie comme « étranger proche », sauf les Etats baltes.

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© Wikipedia

Le corridor gazier méridional Trans Adriatic Pipeline, ou « gazoduc trans-adriatique » (TAP), devrait transporter sur le marché européen le gaz azéri provenant du champ de gaz de la mer Caspienne Shah Deniz II, en passant par la Turquie, la Grèce, l’Albanie l’Adriatique et l’Italie. Après l’échec des projets South stream et Turkish stream, ce nouveau projet a reçu le soutien de la Commission européenne et des États-Unis. Il vise à réduire la dépendance européenne au gaz naturel russe. Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a accueilli les invités, dont le vice-président de la Commission européenne, Maroš Šefčovič, et l’émissaire américain pour les questions énergétiques, Amos Hohstiyn.

Le premier ministre géorgien Giorgi Kvirikashvili, les vice-Premiers ministres de l’Azerbaïdjan, Yagoub Eyubov, de l’Albanie, Nico Peleshi, et de la Bulgarie, Tomislav Donchev, ainsi que les ministres de l’Énergie bulgare et turc, Temenuzhka Petkova et Berat Albayrak, le ministre du Développement économique italien, Carlo Calenda et le représentant du ministère suisse de l’Énergie, Walter Steynman, étaient présents. La Bulgarie soutient particulièrement ce projet qui lui permettra, après la construction de l’inter-connecteur avec la Grèce, de recevoir un milliard de mètres cubes de gaz azéri. « La carte énergétique de l’Europe du Sud-Est sera re-dessinée et que la Grèce deviendra une plaque tournante de l’énergie dans la région », a déclaré Alexis Tsipras, ajoutant que plus de 8 000 emplois seraient créés.

Il a également annoncé que la connexion avec la Bulgarie pourrait devenir un maillon pour le transport de gaz naturel vers les pays du Sud-Est et l’Europe centrale, ce qui permettrait à la Serbie ou à la Macédoine de trouver une source supplémentaire d’approvisionnement en gaz naturel. Ce projet est estimé à 5,6 milliards d’euros, dont 2,3 milliards nécessaires uniquement à sa réalisation en Grèce, qui comptera 543 km de tracé. La construction devrait s’achever en 2019 et l’approvisionnement démarrer en 2020. Les principaux actionnaires du TAP, avec respectivement 20 % du capital chacun, sont les Britanniques de BP, les Azeri de Sokar, les Italiens de la Snam, les Belges Fluxys (19 %), les Espagnol Enagas (16 %) et les Suisses AXPO (5 %).

Un gazoduc concurrent et ce, avec la Russie : Flux sud II ?

Greece is committed to joining a new Russian project known as South Stream II, even though it is already backing the TransAdriatic Pipeline, a rival project to reduce European dependence on Russian gas supplies (FT, 28.5.2016). TAP, which started construction this month, will bring gas from Azerbaijan through Turkey, Greece and Albania to Italy.

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In February Greece’s state gas utility Depa and Italy’s Edison   signed a memorandum of understanding with Gazprom   to develop the South Stream II to carry Russian gas from Bulgaria across northern Greece and the Ionian Sea to southern Italy. Greek and Russian officials were holding talks on a new cross-border pipeline to link the Bulgarian and Greek gas networks, a long-stalled project planned by Depa, Edison and Bulgarian Energy Holding, the country’s state energy group.

Mr Putin wrote in an article published this week in the Greek newspaper Kathimerini that “Russia could help streamline Greek transport infrastructure”. “We are referring to the participation of Russian business entities in the forthcoming Greek tenders for the purchase of assets of railway companies and the Thessaloniki port facilities.” Russia’s state railways group RZD has officially expressed interest in buying the Greek railways operator TrainOSE and the rolling stock company Rosco which are due to be privatised this year. Russia’s transport minister Maksim Sokolov has recently revived a proposal for a package deal that would also include the acquisition by RZD of a majority stake in Thessaloniki port in northern Greece.

A. Les pays d’Europe adhérés ou en adhésion à l’UE3

Une nouvelle pénétration de l’armée américaine dans un pays ex-soviétique - quid de Transnistrie ?

A partir du 2 mai 2016, les armées américaine et moldave participent à un exercice militaire commun sur le territoire de la République moldave qui se poursuive jusqu’au 20 mai 2016, d’après Courrier des Balkans. C’est une première pour la Moldavie, ce qui provoque la colère des partis d’opposition pro-russes. 198 militaires et 58 véhicules de l’armée américaine sont arrivés en Moldavie, afin d’effectuer un exercice commun avec l’armée moldave depuis la base militaire de Negrești. Jusqu’au 20 mai, les militaires moldaves, notamment ceux du génie, s’entraîneront aux côtés de leurs homologues américains et seront initiés à certaines techniques militaires, notamment au déminage des zones de combat.

Cet exercice militaire a provoqué la colère de Igor Dodon, le président du Parti des socialistes de la République de Moldavie. La semaine précédente, celui-ci avait annoncé son intention de protester contre ce qu’il qualifie « d’occupation militaire ». Selon lui, « les troupes de l’OTAN violeraient la neutralité de la Moldavie inscrite dans la Constitution ». Igor Dodon fait référence à une déclaration politique adopté le 1er avril 2016 par le Parlement moldave, qui rappelle « l’inviolabilité de la souveraineté, de l’indépendance et de la neutralité permanente » du pays.

L’an dernier, l’armée moldave avait déjà participé à des exercices militaires conjoints avec l’OTAN, mais ceux-ci s’étaient déroulés sur le territoire roumain. De manière générale, ces activités militaires visent à renforcer la présence des Etats-Unis dans la région et à resserrer les liens entre les alliés de Washington, dont Bucarest et Chișinău — même si la Moldavie n’est pas membre de l’OTAN, à l’inverse de la Roumanie.

* * *En Transnistrie, chacun affûte ses armes, quelques mois avant la présidentielle du 10 décembre prochain. La majorité des députés du Soviet suprême accusent le Président Evgueni

3 Sauf la Turquie qui figure dans un chapitre spécifique ci-dessous.13

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Chevtchouk de détournement de fonds et de haute trahison. Pour ce dernier, le principal mouvement politique du pays, le parti Renouveau, est le jouet des oligarques.Grâce à la protection d’Igor Smirnov, le fondateur de la république de Transnistrie, le groupe Sheriff contrôle depuis vingt ans la plupart des secteurs rentables de l’économie. Le parti Renouveau, bras politique de Sheriff, occupe la majorité des sièges au Soviet suprême depuis 2005. Durant une décennie, Evgueni Chevtchouk fut lui-même une figure de premier plan du parti Renouveau et du groupe Sheriff. Mais, depuis 2009, il est en entré conflit avec Igor Smirnov, après la tentative de ce dernier de réduire les prérogatives du Parlement. À l’époque, Evgueni Chevtchouk avait démissionné de son poste de président du Soviet suprême et avait été évincé de la direction du Sheriff, avant de créer la surprise en remportant l’élection présidentielle de 2011. Sitôt au pouvoir, ce dernier prit des mesures pour affaiblir l’empire du groupe Sheriff. L’homme avait besoin d’affirmer son pouvoir, mais aussi de s’approprier certains secteurs rentables de l’économie.

Elections ou non en Macédoine en turbulence ?

Les neuf juges de la Cour constitutionnelle ont déclaré en mai 2016 que la dissolution du parlement était inconstitutionnelle, bloquant tous les préparatifs pour les législatives anticipées du 5 juin prochain /2016/. Plusieurs formations politiques ont multiplié les recours pour faire invalider ce scrutin, et c’est celui du parti albanais BDI auprès de la Cour constitutionnelle qui a été reçu. La décision de la Cour est provisoire, et devrait être confirmée. Les députés devront maintenant devoir se réunir à nouveau, et il est fort probable que les élections législatives anticipées soient reportées.

Cette campagne n’est en rien comparable à toutes celles que le pays a connues depuis son indépendance en 1991 : parti unique faisant cavalier seul, manifestations quotidiennes depuis plus d’un mois, opinion publique en colère contre un régime aux abois, communauté internationale exaspérée, mais espérant encore trouver une solution de sortie de crise, économie malade plongeant le pays dans l’abîme... La « communauté internationale », c’est-à-dire essentiellement Washington et dans certains cas l’UE, a essayé de ramener à la raison l’ancien Premier ministre Nikola Gruevski et son parti, en annonçant diverses sanctions qui pourraient être appliquées contre les dirigeants du VMRO, notamment le gel de leurs avoir à l’étranger et l’interdiction de séjour sur le territoire des pays de l’UE.

Encore un régime autoritaire et douteux qui bénéficie de la bienveillance de l’OTAN : le Monténégro

L’OTAN s’affaiblit à nouveau politiquement mais les EUA obtiennent des « facilités portuaires ou aériennes » pour leur armée. Voici quelques extraits d’une lettre ouverte publiée au Monténégro, adressée au Pésident Obama et traduite par Courrier des Balkans (21.5.2016) au moment où l’OTAN décide l’intégration du pays dans l’organisation qui se targue d’être démocratique :

Au Monténégro, malgré des élections démocratiques, le pouvoir est toujours entre les mains d’un seul et même homme. Depuis 70 ans, le parti communiste gouverne le pays. En vingt-cinq ans, il n’a fait que changer de nom, pas de politique. À sa tête, Milo Đukanović, qui a toujours recours à des méthodes propres aux régimes à parti unique, où les dossiers confidentiels de la police secrète s’amoncellent, où la société ne se confronte pas aux crimes commis dans son passé récent, où les institutions ont été confisquées et, pire que tout, – où le

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crime organisé a rongé l’État, au point que politique et mafia se confondent…. Mais pour guérir un malade, il faut un diagnostic précis... Fût-il douloureux pour nous, et pour vous qui soutenez Milo Đukanović depuis deux décennies.

…En 2006, avec beaucoup de retard, le démembrement de la Yougoslavie a finalement été acté – et le Monténégro est devenu un État indépendant. Durant tout ce temps, les États-Unis, nos médias libres et la société civile ont encouragé la ligne politique mentionnée ci-dessus. Parce qu’elle était juste, et que la seule alternative était l’isolationnisme et le nationalisme. Conscient de la situation, Milo Đukanović s’est servi de la « confiance » pour établir un pouvoir incontrôlable, faire prospérer la corruption, unifier autorités et crime organisé, et dévaster le territoire, unique ressource du pays. Et ce n’est rien comparé à ce qui s’est passé après le référendum en 2006. Le Premier ministre n’a pas résisté à la tentation. On lui avait pourtant conseillé de se retirer, car il était un obstacle à la construction démocratique et aux libertés individuelles.

En vain, nous avons écrit que nous avions besoin d’une société ouverte au lieu d’une autocratie arbitraire, qu’il fallait préserver notre pays et ses ressources au lieu de les brader et les détruire… Hélas, le Premier ministre a décidé de rester au pouvoir, à sa manière. Comme s’il s’était dit : « Pourquoi me fatiguer à construire un État, si ce n’est pas pour en profiter aujourd’hui ». Il a financé, et finance encore, une armée de propagandistes pour vanter ses capacités messianiques et la justesse de ses décisions, au point de ne plus distinguer sa personne et l’État. Cela a provoqué chez notre dirigeant, votre partenaire, un sentiment d’impunité. Peu à peu, il a perdu le contact avec la réalité, la moindre critique est devenue traîtrise, et les traîtres ont subi les supplices de la police secrète ou ils ont été cloués au pilori par des médias hystériques.

Milo Đukanović a mis le Parti démocratique socialiste (DPS) au-dessus du gouvernement, du parlement, des institutions et de la société. Ici, le parti choisit le recteur et le président des universités, les directeurs des hôpitaux et des écoles, le chef du pouvoir judiciaire, de l’administration, de l’appareil d’État. Le parti décide aussi qui jouera en sélection nationale de football, de basket-ball ou de tout autre sport. Les chances de la société monténégrine, traditionnelle et patriarcale, de se transformer en société libre et citoyenne ont été réduites à néant. L’irresponsabilité des autorités, d’un parti et de son dirigeant ont eu pour résultats d’amplifier les peurs des citoyens, de multiplier des carcans, de façonner un troupeau suivant aveuglément son maître et propriétaire.

Vous n’ignorez pas que votre partenaire, le Monténégro, est un petit pays de 650 000 habitants où les clivages sociaux et régionaux, entre le Nord et le Sud, ont pris une ampleur dramatique… Le revenu national par habitant est presque inférieur à celui de 1989, quand Milo Đukanović est arrivé au pouvoir. Plus de 20 % de la population est au chômage, 30 % selon les standards occidentaux. L’État est le principal employeur, l’économie réelle est quasi inexistante, le tourisme est l’unique secteur économique un tant soit peu viable… Les ressources ont été pillées, parce que le Premier ministre a mis les intérêts de l’État au profit de ses proches, de ses amis et de divers investisseurs étrangers, bien souvent louches.

Je suis sûr, Monsieur le Président, que les fonctionnaires de votre ambassade à Podgorica vous informent en détails de la manière dont le gouvernement œuvre à remplir les poches du frère du Premier ministre, comme dans l’« Affaire de la tôle » (Limenka). Dix millions d’euros ont été débloqués des budgets publics et versés sur le compte du frère du Premier ministre, qui louait un de ses immeuble à un organe de l’État. Imaginez la scène si, avec votre

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aide ou non, un membre de votre famille obtenait quinze milliards de dollars du budget américain : l’équivalent du montant reçu par le frère du Premier ministre, 0,5 % du budget national. Et vous continuez à diriger le pays comme si de rien n’était.

L’affaire de la Saline de Ulcinj est similaire. Il s’agit d’une des plus belles régions de la côte monténégrine, qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares de terres fertiles. C’est aussi un habitat privilégié en Europe pour des espèces rares d’oiseaux. Ce terrain a d’abord été vendu au prix symbolique de cinq centimes le mètre carré, ensuite transformé en terrain agricole, puis de construction. Un homme en a récolté les bénéfices, le frère du Premier ministre, dont la banque a une hypothèque sur la propriété. Si vous n’imaginez pas, et ne permettez pas, qu’une telle chose survienne aux États-Unis, pourquoi passez-vous sous silence les violations par votre partenaire des valeurs fondamentales de l’ordre démocratique ?

… Aujourd’hui, après de nombreuses pressions de l’Union européenne, un procureur suprême d’État indépendant a été désigné, et un Département spécial pour la lutte contre la corruption et le crime organisé a vu le jour. Mais dès qu’ils ont commencé à faire leur travail et à dénoncer la corruption au plus haut niveau, le Parquet a fait obstruction via plusieurs intermédiaires : tribunaux, police, médias. Si la justice indépendante finit comme la Banque centrale, ce sera le dernier clou enfoncé dans le cercueil de notre État. Le pays ne pourra pas survivre à d’autres pillages de ses richesses nationales par ses plus hauts dirigeants.

Si les États-Unis continuent à collaborer avec Milo Đukanović, la stabilité régionale, qui comptait tant pour vous ces dernières années, sera menacée. Vous vous dites, vu que le Monténégro est petit, qu’il doit se montrer coopératif sur le plan régional et que l’établissement de la démocratie viendra après. C’est ainsi que le « petit Monténégro » a enfanté une ribambelle de « petits Đukanović » dans toute la région. Au lieu d’avoir un Đukanović, nous avons quatre ou cinq autocrates régionaux, ayant plus ou moins d’influence. Tous ont suivi le modèle du Premier ministre monténégrin. Tendres et humbles avec Washington, ils usent du fouet et de la cravache dans leurs frontières ! …

Yes We Can. Si les États-Unis nous apportent leur soutien. Très cordialement, Željko Ivanović* * *

Onze chefs d’entreprises monténégrins se dissimulent derrière des sociétés… enregistrées au Panama, selon la base de données de l’administration fiscale du Monténégro (Courrier des Balkans, 26.5.2016). Parmi elles, San Investments, de l’homme d’affaires Stanko « Cane » Subotić, proche du Premier ministre Milo Đukanović, et connu pour avoir obtenu des dizaines de millions d’euros en prêts de la Prva Banka, dont l’actionnaire principal, à 41,4 %, est Aco Đukanović, le frère de Milo. Derrière San Investissements, enregistrée à Budva selon le CRPS, le registre monténégrin du commerce, se cache la société offshore panaméenne Adriatic Overseas Holdings, dont les chercheurs de MANS et de l’OCCRP ont révélé les liens avec le narcotrafiquant Darko Šarić, le ministre monténégrin de l’Agriculture, Petar Ivanović, et le Premier ministre Milo Đukanović.

« Adriatic Overseas Holdings est une société d’une importance particulière, car elle représente le dernier maillon entre Darko Sarić, Stanko Subotić et Milo Đukanović, trois personnes étroitement liées via la Prva Banka », écrivent les journalistes. Les enquêteurs du MANS et de l’OCCRP ont en outre découvert que la société Nova Star CG, détenue par la sœur de Darko Sarić, a repris la société San Investments, alors en faillite : « En octobre 2009, Darko Sarić a rendu un grand service à Stanko Subotić quand, par l’intermédiaire de sa compagnie, il a garanti un prêt que San Investments avait reçu de la Prva Banka ».

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Les médias monténégrins ont évoqué un autre nom : Mark Harrison, conseiller de longue date du gouvernement monténégrin pour la privatisation. Il a été consultant lors de la privatisation de la compagnie pétrolière Jugopetrol et de la société nationale de télécommunications. Mark Harrison travaillait en étroite collaboration avec Veselin Vukotić, à l’époque où celui-ci était chargé de coordonner les politiques de privatisation. Les médias ont rapporté que le Procureur spécial pour le crime organisé, Milivoje Katnić, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la privatisation de deux hôtels de la riviera monténégrine, Avala et Bianca. Il soupçonne des transferts de fonds d’origine frauduleuse en provenance d’entreprises panaméennes.Selon le procureur, « il existe des soupçons autour de transferts de fonds et d’argent blanchi par l’intermédiaire de banques suisses, et ayant transité sur le compte monténégrin de l’entreprise Beppler & Jacobson ».

Il existe beaucoup moins de sociétés monténégrines enregistrées au Panama qu’à Chypre.Un temps proche de Milo Đukanović, Ratko Knezević, ancien chef de la mission du Monténégro aux États-Unis, a indiqué que, pour les seules années 1999 et 2000, les sociétés offshore Codex, située au Liechtenstein, et Dulwich, à Chypre, ont blanchi autour de 2,3 milliards de marks allemands. Les enquêteurs du tribunal de Bari suspectent que ces sociétés ont été contrôlées par Milo Đukanović et Stanko Subotić, à l’époque de la contrebande de cigarettes. « Plus de 1,2 milliards de marks allemands, 726 061 dollars américains, 136 440 francs suisses et 64 950 schillings autrichiens » ont transité du Monténégro à Chypre, selon les documents du Parquet italien.

Certaines des plus importantes privatisations, comme celle de KAP5, ont été effectuées par des sociétés de gestion enregistrées dans des paradis fiscaux. À Chypre, les sociétés offshore comptent des membres de la famille Marović et Becirović, ou de la puissante famille Micunović. Ainsi, Zetafilm, l’entreprise de Brano Micunović, a été privatisée via la société Anagusta Enterprise Limited, enregistrée à Chypre.

Elections en Roumanie, d’après Couurier des Balkans, 8.6.2016

Huit mois après la démission du Premier ministre Victor Ponta, le parti social-démocrate a largement remporté les élections municipales du 5 juin 2016, distançant son rival de droite, le Parti national-libéral. Est-ce la revanche de la justice sociale contre la technocratie ? Les élections locales du 5 juin en Roumanie ont suscité beaucoup d’intérêt, notamment parce qu’elles servaient de test avant les législatives de novembre. Or, le PSD a largement distancé son rival (38% aux sociaux-démocrates, 28% aux libéraux). Contrairement à de nombreux anciens pays du Bloc de l’Est, la Roumanie reste marquée par un vrai clivage gauche-droite.

Le fossé est en effet encore plus flagrant dans la capitale : le PSD y a remporté 40% des voix et sa candidate, Gabriela Firea, est la première femme maire de Bucarest tandis que les libéraux sont arrivés troisièmes avec 19% des voix. L’Alliance technocrate pour le salut de Bucarest, menée par le célèbre mathématicien Nicusor Dan, qui jouait la carte anti-système, est venue se glisser entre les deux. Le PNL n’a pas manqué de rejeter la faute sur « la division de la droite », d’invoquer le faible taux de participation, et même de possibles fraudes électorales. Pour les sociaux-démocrates, par contre, la victoire est totale : ils prennent pour la première fois la mairie de Bucarest, en l’emportant dans tous les arrondissements de la capitale.

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Les libéraux peuvent bien se lamenter sur cette énième occasion manquée « d’européaniser » Bucarest, si les sociaux-démocrates l’ont emporté, c’est grâce à leurs promesses, notamment d’augmenter les financements aux écoles et aux hôpitaux. Des problèmes qui préoccupent manifestement plus les citoyens que le renforcement de la technocratique lutte « anti-corruption » et le sauvetage miraculeux du pays censé être opéré par des « experts indépendants » tout droit venus des multinationales.

B. L’Ukraine, le Bélarus et la République moldave

UKRAINE : LA TENSION MONTE

Des exercices militaires de 14 pays, impliquant les Etats-Unis et ses alliés, ont commencé fin juin 2016 en Ukraine, où un conflit avec des séparatistes prorusses dans l'Est a fait plus de 9.300 morts en un peu plus de deux ans (AFP). Les manoeuvres, qui se déroulent sur le terrain militaire de Iavoriv où 300 parachutistes américains entraînent déjà depuis avril 2015 les soldats ukrainiens devant combattre dans l'Est, dureront jusqu'au 8 juillet 2016. Ils soutiennent l'interopérabilité entre l'Ukraine, les Etats-Unis, l'OTAN et les nations membres du Partenariat pour la paix.

L'Ukraine ne fait pas partie de l'OTAN mais certaines voix au sein des autorités prooccidentales arrivées au pouvoir après le soulèvement du Maïdan se prononcent pour un rapprochement avec l'Alliance atlantique, une hypothèse considérée par la Russie comme une ligne rouge à ne pas franchir.

* * *Un ami me communique ce qui suit au début de mai 2016 (c’est moi qui souligne):

Dans Odessa en état de siège, plus de trois mille militaires et policiers ont été mobilisés par le président Petro Porochenko à la demande du gouverneur Michaël Saakachvili, très en colère. Ils bouclent notamment la place Koulikovo, où eut lieu le massacre du 2 mai 2014, les « antifascistes » ayant l’intention de commémorer l’événement et de rendre hommage à leurs victimes ce lundi 2 mai. Sans parler de la célébration, prévue le 9 mai, de la « Victoire » sur l’Allemagne nazie, traditionnellement fêtée dans la bonne humeur mais désormais interdite de « symboliques soviétiques » et de drapeaux rouges.

La « décommunisation » bat son plein en Ukraine. Mais comment faire à Odessa ? Une petite tentative de « maidan » à Odessa vient d’être dispersée de nuit par des inconnus. Or, de leur côté, les « organisations patriotiques » ukrainiennes, héritières idéologiques de la collaboration nazie (« résistance nationale ») et soutenues par le pouvoir issu du coup d’état de février 2014 (mais non par la mairie d’Odessa) entendent « commémorer » à leur façon, c’est-à-dire contrer « les séparatistes prorusses ».

Ces nationalistes antirusses sont assurés des sympathies des forces de l’ordre non odessites, au premier rang desquelles figurent trois cent combattants du bataillon néonazi «   AZOV   ». Le gouverneur les préfère aux policiers d’Odessa « peu sûrs ».  Les « azoviens » se déploient également  en direction de la frontière (proche d’Odessa) de la Transnistrie (Pridnestrovie) en prévision d’une « attaque russe ». 

Le climat de crise est alourdi par les exigences du gouverneur Saakachvili, ex-président (expulsé) de Géorgie et considéré comme homme de confiance des «   faucons   » américains

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dont les conseillers et militaires en Ukraine se comptent par milliers. Le dit gouverneur exige du président Porochenko une épuration de cadres dirigeants de la région d’Odessa, dont le maire jugé « prorusse », et menace d’appeler à la démission de tous les « réformateurs » (pro-occidentaux et pro-FMI) d’Ukraine ce qui, faute de compromis entre le président et le gouverneur, pourrait conduire à un nouveau renversement de pouvoir à Kiev.

Cette nouvelle radicalisation sera-t-elle encouragée par l’Occident ? La position du président est affaiblie par son implication dans les Panama’s papers. Et la pression du FMI se fait plus forte, en faveur de mesures qui devraient accélérer les « bonnes » privatisations, la régression sociale et le démantèlement des « services publics ». La population semble désorientée ou résignée, redoutant surtout une relance de la guerre, vu que les « Accords de Minsk » sont au point mort.  Selon les milieux nationalistes, « l’agression russe en Syrie » a donné des ailes à Poutine, qui serait prêt à envahir de nouveaux territoires en Ukraine voire en Moldavie.

* * *On peut y ajouter les informations qui suivent : Depuis deux ans, c’est-à-dire depuis la prise du pays par les EUA/l’UE, la population en Ukraine aurait diminué d’au moins 7 millions dont 2 vers la Crimée, 4 vers les régions en sécession et 1 dans le reste du monde pour atteindre à présent de 38 millions.

Piotr Porochenko a nommé fin mai 2016 l'ex-secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen au poste de conseiller du président, annonce le site du chef de l'Etat ukrainien.L'Ukraine aspire par tous les moyens à rejoindre l'OTAN, une démarche considérée comme potentiellement déstabilisante pour la région. Or, Anders Fogh Rasmussen avait déclaré en 2014 que l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance n'était pas pour demain, le pays devant répondre à plusieurs critères. Qui plus est, les litiges territoriaux avec lesquels l'Ukraine est aux prises empêchent le pays de devenir membre de l'OTAN.

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne lui aussi voit pour l'heure plusieurs obstacles à l'adhésion. "L'Ukraine ne sera absolument pas en mesure de devenir membre de l'UE d'ici les 20-25 prochaines années, pas plus que de l'OTAN", a-t-il indiqué en début d'année.

L’Ukraine souhaite acheter à nouveau du gaz à la Russie

L'Ukraine a demandé à reprendre à partir de juillet 2016 ses achats de gaz à la Russie, suspendus depuis novembre 2015 pour privilégier les approvisionnements auprès des pays européens, ont indiqué mardi leurs sociétés gazières respectives. L'opérateur ukrainien Naftogaz a cependant indiqué qu'il n'achèterait du gaz russe qu'à condition d'obtenir un prix satisfaisant, alors que ce sujet est au coeur d'un bras de fer depuis plus de deux ans entre Kiev et Moscou. 

Le directeur général du groupe russe Gazprom Alexeï Miller estime que le changement de position de Naftogaz était "compréhensible" au vu de la baisse constatée selon lui récemment sur les livraisons des pays européens. Ces derniers mois, l'Ukraine s'approvisionnait essentiellement auprès de la Slovaquie, de la Pologne et de la Hongrie, ce qui lui a permis de passer pour la première fois un hiver sans gaz russe. 

Depuis le „coup d’Etat parlementaire” orchestré par Washington en février 2014 en Ukraine, Kiev et Moscou s'affrontent sur l'application du contrat signé en 2009 par l'ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch. En attendant la décision de la cour d'arbitrage internationale

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saisie, plusieurs accords temporaires ont été signés sous médiation de l’UE mais en novembre 2015, Kiev a décidé de cesser tout achat. Ce conflit gazier inquiète les Européens dont le tiers de la consommation est couverte par le gaz russe, dont une grande partie transite par le territoire ukrainien. 

Le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Parolin en visite de cinq jours en Ukraine

Cette visite donne l’impression que le Vatican semble entériner l’action de Washington/OTAN en Ukraine à partir de 2002 et surtout depuis novembre 2013. Rappelons que l’OTAN ouvre un bureau à Kiev en 2002, puis c’est à partir de novembre 2013 qu’une secrétaire d’Etat adjoint américaine, Vitoria Nuland, dirigea personnellement les opérations à Kiev. Elle orchestra le « coup d’Etat parlementaire » réussi de février 2014 et la mise en place d’un régime nouveau, notamment la supression du statut de neutralité du pays. Le cardinal Parolin est même reçu par un de ces oligarches ukrainiens de réputation douteuse, le président actuel du pays, élu après le coup d’Etat en question.

Le deuxième personnage de la Curie romaine après le pape, le cardinal Parolin, se rend en Ukraine du 15 au 20 juin 2016, pour exprimer la solidarité du pape François aux victimes du conflit dans l’est du pays mais aussi pour soutenir les catholiques (d’après La Croix, M.M avec I.Media, le 15/06/2016). Il se rendra en différents endroits, à la rencontre de hauts responsables de l’État mais aussi auprès des populations, pour exprimer la solidarité du pape aux victimes du conflit dans le pays et soutenir les catholiques. Certes, la situation humanitaire demeure préoccupante dans la région en sécession, qui a dû faire face au déplacement de quelques deux millions de personnes.

Le cardinal aura aussi une audience avec le président ukrainien Petro Porochenko. Le Saint-Siège a plaidé à maintes reprises pour le respect des accords de paix de Minsk signés il y a plus d’un an entre la Russie et l’Ukraine, alors que le cessez-le-feu se détériore dans l’Est ukrainien et que la situation politique, sociale et économique du pays reste instable. Le cardinal Parolin sera à Lviv, où il participera à la Divine liturgie de la Pentecôte – selon le calendrier julien – dans la cathédrale gréco-catholique de Saint-Georges. La visite du secrétaire d’État du Vatican sera ainsi l’occasion de rencontrer les gréco-catholiques ukrainiens qui s’étaient sentis trahis par le Saint-Siège après la rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe de Moscou en février 2016. Au dernier jour de ce voyage dense, le cardinal Parolin sera à nouveau à Kiev, où il participera à une cérémonie d’hommage sur la place Maïdan, haut lieu du soulèvement populaire contre le président déchu Viktor Ianoukovitch.

C. La Turquie et la Caucasie méridionale

Voir deux articles du FT sur la Turquie en Annexes traitant respectivement de la diplomatie turque et les négociations avec l’UE !

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Est-ce la liberté d’expression à la Turque?

Le procès de quatre universitaires turcs accusés de "propagande terroriste" pour avoir signé une pétition dénonçant les violences de l'armée dans ses opérations contre les rebelles kurdes s'ouvre en juin 2016 à Istanbul dans un climat tendu. En détention depuis le mois dernier, Esra Munger, professeure à l'université Bogazici, Muzaffer Kaya, qui enseigne aux Beaux-Arts, Kivanc Ersoy, professeur à l'université Nisantasi et Meral Camci, professeure jusqu'en février à l'université Yeni Yüzyil, risquent jusqu'à sept ans et demi de prison. Ils sont accusés de propagande pour avoir lu en public une "pétition pour la paix" dénonçant les "massacres" commis par les forces de sécurité turques pendant des opérations contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs villes sous couvre-feu.

En janvier dernier, plus de 1.200 intellectuels turcs et étrangers avaient signé cette pétition, suscitant la fureur du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui avait promis que les pétitionnaires paieraient le "prix" de leur "trahison". Dans la foulée, des procédures judiciaires avaient été déclenchées dans toute la Turquie et une vingtaine d'universitaires placés en garde à vue, ravivant dans ce pays comme à l'étranger les critiques de la dérive autoritaire de M. Erdogan. Le sud-est à majorité kurde de la Turquie revit depuis des mois au rythme des combats meurtriers et quotidiens entre les forces de sécurité turques et les rebelles.

Le président turc a proposé au début du mois de déchoir de leur citoyenneté turque tous ceux qu'ils considèrent comme les "complices" du PKK, avocats, intellectuels, journalistes ou élus. Le procès à huis clos de deux journalistes du quotidien d'opposition Cumhuriyet se poursuit également. Can Dündar, son rédacteur en chef, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup d'Etat et risquent la prison à vie.

Relation turco-européenne

L'éviction du premier ministre Davutoglu en mai 2016 et l'arrivée d'un homme lige à la tête de l'exécutif renforcera la mainmise du président Erdogan sur le parti, le gouvernement et le pays. Après l'éviction d'Ahmet Davutoglu qui n'aurait pas apprécié la reprise de l'offensive contre les forces séparatistes de l'AKP et le traitement autoritaire des journalistes, il a désormais la voie plus libre pour parvenir à ses fins, l'instauration d'un régime présidentiel et le renforcement des pouvoirs de l'exécutif.- Depuis le départ d'Ahmet Davutoglu, principal artisan de l'accord de réadmission des réfugiés avec l'Europe, le président Erdogan a multiplié les invectives refusant de prendre les mesures nécessaires à la levée des visas, côté européen. S'il persistait, ce différend pourrait compromette l'accord qui cède largement à la Turquie la gestion des migrants.

Depuis le début du mois de mai 2016, son parti l'AKP a lancé une attaque en règle contre les membres du Parti démocratique populaire pro-kurde (HDP), accusé d'être lié au PKK,

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l'organisation classée terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles. Il s'agit de neutraliser une grosse centaine d'élus visés par des procédures judiciaires, en levant leur immunité parlementaire. Cette proposition sera soumise à un vote définitif et pourrait déboucher sur l'organisation d'un référendum visant le même objectif. La voie serait alors dégagée pour organiser une autre réforme constitutionnelle instituant un régime présidentiel. Cette évolution ne peut qu'inquiéter les dirigeants européens.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué la possibilité que la Turquie organise un référendum sur la poursuite ou non du processus d’adhésion à l’Union européenne, sur le même mode que la consultation se déroulant au Royaume-Uni. S’en prenant avec virulence à l’Europe, M. Erdogan a expliqué qu’Ankara pourrait organiser un référendum similaire à celui par lequel les Britanniques ont été appelés à se prononcer en juin 2016 sur une sortie ou un maintien du Royaume-Uni dans le bloc européen. Rappelons que la Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement une adhésion à l’UE depuis 2005, mais son dossier est plombé par une série de problèmes épineux et le manque d’entrain de pays clés de l’UE.

Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Premier ministre britannique David Cameron, mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel, ont souligné qu’une adhésion turque n’est « pas à l’ordre du jour » et que ces négociations sont menées « avec une issue ouverte ». En arrivant à la tête de la Commission européenne, son président Jean-Claude Juncker a lui exclu tout élargissement avant 2020. La possible entrée d’Ankara dans le bloc européen a été un thème important dans la campagne du référendum britannique : elle a été l’un des principaux épouvantails agités par les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union dans la campagne pour le référendum.

Les déclarations de M. Erdogan interviennent alors que l’UE et la Turquie vont ouvrir le 30 juin 2016 un nouveau chapitre dans leurs négociations d’adhésion, sur les questions budgétaires, l’une des contreparties au pacte migratoire controversé qu’ils ont signé en mars, a appris l’AFP mercredi de sources diplomatiques.

Erdogan’s march to absolute power has Berlin’s blessing, Marc Pierini, in: FT, May 19, 2016.

With Prime Minister Ahmet Davutoglu forced from office, Turkey has passed a political watershed: Recep Tayyip Erdogan’s goal of unchallenged power at the top of the state is rooted ever more firmly in fact. Given his behaviour since he became president in 2014, this in itself is no great surprise; the novelty is that it is happening with Berlin’s full acquiescence. While campaigning for the 2014 presidential election, Mr Erdogan had a clear narrative: if elected with direct popular votes, a first for the 91-year-old republic, he would have a mandate from the people. Therefore the constitution that provides for a parliamentary regime would have to be amended to “reflect” the “will of the people”.

This has always been his view of democracy: a majoritarian system in which a president can act unhindered by the usual checks and balances of western democracy. His appointment of Mr Davutoglu did not change this script. Nor will the latter’s presumptive successor, Binali Yildirim, who is widely regarded as a faithful ally of the president. Soon after taking office, Mr Erdogan moved out of the presidential palace that had hosted all his predecessors since Mustafa Kemal

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Ataturk. Along with a string of other symbolic measures, he made it clear that a quiet counter-Kemalist revolution was ushering in a “New Turkey”.

In his brief tenure, Mr Davutoglu did on occasion voice his differences with the president: on fighting terrorism, on making peace with the Kurds, on freedom of expression for journalists and academics, among other subjects. His ordeal started in earnest when the June 2015 general election produced a hung parliament. It was the prime minister’s constitutional duty to form a coalition — but the president was not to be constrained by such an arrangement. Snap elections were called in a climate of fear linked to a resurgence in violence by armed separatists of the Kurdistan Worker’s party. Mr Erdogan’s Justice and Development party won a majority in November, though not big enough to usher in a constitutional change.

This is where Berlin came to the rescue. In the face of uncontrolled human trafficking from the Aegean coast, Chancellor Angela Merkel directed EU institutions to craft a deal through which Turkey would receive significant benefits in exchange for holding migrants. With three official visits in six months, Ms Merkel is widely perceived in Turkey as having “voted Erdogan”. Ruling party opts for minister of transport in a closed vote to be formalised on Sunday.

She did, not so much by offering goodies to the Turkish president as by exempting him from the conditions of EU membership requiring rule of law and freedom of expression. By linking progress on accession and on visas with containing migrants, the deal put the EU’s usual strict rules on the backburner. By letting the president threaten the EU in October with waves of migrants unleashed on Bulgaria if (unrelated) benefits did not rain on Turkey, Ms Merkel gave the impression that he was a welcome authoritarian partner, authorised to dispense with the core principles of the democratic group he aspires to join. Predictably, a key condition for the visa-free arrangement — a revision of Turkey’s anti-terror law — has just been rejected by Ankara, putting the deal in jeopardy.

Turkey has elected Mr Erdogan and given him a parliamentary majority in clean elections; so there is little EU leaders can do to challenge his style or domestic ambitions as long as these remain disconnected from the accession process. The question now is how high a price they will pay to avoid Mr Erdogan’s threats about migrants or their own citizens’ freedom of expression. Linking these issues was always a deadly trap. It has the potential to become even deadlier as Turkey is likely to become an absolutist regime while still claiming EU membership.

Conflit Arménie-Azerbaïdjan

Les EUA, la Russie et la France, les trois pays médiateurs autour du Haut-Karabakh, ont poussé Arméniens et Azéris à se rencontrer à Vienne, le 16 mai 2016, afin de stabiliser la ligne de front, mais aussi afin de relancer les négociations concernant le statut de la province sécessionniste. Au terme d’une longue soirée de discussion en présence des chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, ainsi que du secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Harlem Désir, les présidents arméniens et

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azerbaïdjanais Serge Sarkissian et Ilham Aliev se sont engagés à respecter le cessez-le-feu et à reprendre des discussions au point mort depuis 1994.

Bakou et Erevan se sont mis d’accord sur la mise en place d’un mécanisme d’observation du cessez-le-feu, sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et sur la reprise du travail concernant l’échange de données à propos des personnes portées disparues dans le conflit, vieux d’un quart de siècle. En soi, leur rencontre est un premier pas, tant les deux pays sont à « couteaux tirés ».Signe de détente, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont promis de se revoir en juin 2016 « dans un lieu à définir d’un commun accord afin de reprendre les négociations sur un règlement global » du litige.

Cependant, aucun des deux partis ne semble prêt à faire le moindre compromis autour d’un territoire. Le groupe de Minsk chargé de la médiation a mis en place un plan autour des principes d’intégrité territoriale et d’autodétermination. En clair, ce statut prévoit l’évacuation par les Arméniens des territoires azerbaïdjanais autour du Haut-Karabakh et un référendum d’autodétermination au Haut-Karabakh. Des compromis rejetés par les deux camps. Après s’être réarmé au cours de la dernière décennie, l’Azerbaïdjan a démontré qu’elle était prête à reprendre les territoires perdus par les armes, avec le soutien affirmé de la Turquie, sur fond de tension entre les Russes et les Turcs.

D. L’Asie centrale

La stratégie des dictatures de l'Asie centrale pour contrer l'islam radical ou renforcer leur propre régime ?Apparement les mêmes causes induisent les mêmes conséquences et les mêmes succès pour le Daech.

En juin 2016, la tentative par un groupe non identifié de s'emparer d'une base militaire à Aktobé dans l'Ouest du Kazakhstan à 80 km de la frontière avec la Russie, fut repoussé par les autorités Kazakhs et a couté la vie à 8 personnes. Ceci comme d’autres faits avérés rappelent que ces ex républiques soviétiques devenues indépendantes sont, à leur manière autoritaire, en guerre contre l'islamisme. Il en résulte qu’un nombre respectable de jeunes d'Asie Centrale, Ouzbeks, Kazakhs, Tadjiks, Kirghizs ou Turkmen rejoigne les rangs des combattants de Daech en Syrie et en Irak...

Aussi si peu démocratique que possible, l'Ouzbékistan pourrait être un exemple de ce que la fermeté face à la radicalisation liée à la modernisation de la société peut être une recette douteuse. Souvenons nous il y a 10 ans la révolte d'Andijan dans la Vallée de la Ferghana qui a été très sévèrement réprimée. Ce pays a su malgré tout prendre le chemin de la modernité

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même si tout est encore loin d'être parfait. Sa capitale, Tachkent est un mélange de la beauté de l'architecture orientale et du confort de la modernité...

Les femmes sont libres, habillées à l'occidentale et rares sont celles qui portent le foulard. Elles sont très présentes, dans les administrations, à la tête de nombreuses affaires ; une société civile courageuse, déterminée, relais d'un Etat considéré comme autocratique mais qui en fait protègerait le pays contre toute forme d'extrémisme. Le développement économique comme par exemple l'implantation d'une usine Général Motors soutient peut-être un secteur économique et donne du travail mais n’empêche pas le départ des jeunes chez Daech. Par contre, le lancement d'un vaste programme de déradicalisation, mettant à disposition des mosquées à des imans locaux, loin de l'influence wahhabite venue d'Arabie Saoudite semble efficace.

La réactivation des comités traditionnels de citoyens de quartier s’avère plus équivoque. Ces comités apportent un soutien à la population locale, que ce soit dans la lutte contre les violences faites aux femmes ou contre la radicalisation de certains jeunes mais servent aussi le régime dictatorial. Le Kirghizstan, le Kazakhstan, le Tadjikistan suivent le même exemple chacun selon ses propres particularités économiques, sociales et culturelles. Pour Washington, il convient de laisser du temps au temps, de ne pas brusquer ces "démocratures". Leur politique contre l'extrémisme islamiste est le même que le nôtre. Elle est inoppérante : la violence devrait éliminer la violence. Par contre, elle garantit pour un temps la pérennité des régimes.

Kazakhstan: dizaines d'arrestations lors de manifestations anti-gouvernementales

La police a arrêté des dizaines de personnes au Kazakhstan en mai 2016 lors de petites manifestations contre le gouvernement dans les principales villes du pays. Des militants de l'opposition avaient appelé à des rassemblements dans les grandes villes de ce pays d'Asie centrale, notamment à Astana (nord), Almaty (sud) et Karagandy (centre), pour protester contre un projet de réforme agraire qui permet notamment aux étrangers de louer des terres pour 25 ans plutôt que 10 précédemment. Les autorités avaient interdit ces manifestations. A Almaty, la principale ville du pays, une centaine de personnes est tout de même descendue dans les rues.

En avril 2016, des manifestations avaient déjà été organisées contre cette réforme agraire, présentée comme importante par le gouvernement pour attirer les investissements étrangers.Mais le président Noursoultan Nazarbaïev l'avait suspendue au début du mois, estimant que "des doutes ont été exprimés au sein de la société". Les politiques agraires constituent un sujet très sensible dans cette ancienne région soviétique, où l'on se souvient des privatisations des années 1990 avec amertume et où la Chine voisine cherche à étendre ses intérêts agricoles.

Les manifestations de ce type sont inhabituelles au Kazakhstan, dirigé d'une manière dictatoriale depuis l'époque soviétique par Noursoultan Nazarbaïev, 75 ans. Riche en hydrocarbures, le pays traverse une crise monétaire, provoquée par la difficile situation économique de son grand voisin russe et la chute des cours du pétrole. La forte inflation qui en découle provoque le mécontentement de la population au Kazakhstan, souvent considéré par les experts comme l'unique pays stable de la région d'Asie centrale, malgré une corruption endémique.

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Dialogues UE-Asie centrale et Chine-Asie centrale

Le 3e Dialogue de politique et de sécurité de haut niveau entre l'Union européenne et l'Asie centrale s'est tenu en mai 2016 à Bruxelles, l'occasion de parler de développement économique, de coopération, de commerce ou encore de lutte antiterroriste. La réunion présidée par Helga Schmid, secrétaire générale adjointe du Service européen pour l'action extérieure (SEAS) en charge des affaires politiques, a rassemblé les ministres adjoints des Affaires étrangères de l'UE, du Kirghizistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. Comme lors de la réunion de Douchanbé (Tadjikistan) l'an dernier, l'Afghanistan était invité.

Selon un communiqué du SEAS, les participants ont échangé des vues sur un certain nombre de questions clés telles que la lutte antiterroriste, la gestion des frontières, les risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), les migrations, l'interconnectivité régionale et les moyens d'améliorer concrètement la coopération dans ces domaines. Cette réunion a également permis de préparer la conférence ministérielle sur l'Afghanistan prévue le 5 octobre 2016 à Bruxelles et de discuter de l'opportunité de programmes communs destinés à améliorer la sécurité et la stabilité frontalières. Les participants ont également évoqué des questions régionales et internationales, dont la situation en Syrie et l'application de l'accord de Vienne de juillet 2014 sur le programme nucléaire iranien.

* * *Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, se rendra en visite au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan du 21 au 24 mai 2016, a annoncé, quelques jours plus tard, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei. M. Wang effectuera ces visites sur invitation de ses homologues du Kazakhstan, Yerlan Idrisov, du Kirghizstan, Erlan Abdyldaev, et de l'Ouzbékistan, M. Wang assistera à une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan, a ajouté M. Hong.

* * *L'initiative "la Ceinture et la Route", qui concerne une coopération gagnant-gagnant et un développement commun, n'est pas un spectacle solo ni un jeu à somme nulle, a souligné, mercredi à Hong Kong, Zhang Dejiang, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de Chine. Dans un discours clé prononcé lors du Sommet de la Ceinture et la Route financé par le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, M. Zhang a fait remarquer que la Chine était l'initiatrice. L'initiative est un élan important de la Chine pour poursuivre une ouverture d'ampleur dans un contexte de nouvelles circonstances historiques, a analysé M. Zhang, notant qu'elle allait aligner le développement chinois à celui des pays le long des routes et combiner le rêve chinois et le rêve d'autres peuples.

Une série de projets majeurs ont été lancés dans le cadre de la construction du Couloir économique Chine-Pakistan. M. Zhang a également indiqué qu'un plan général sur le Couloir économique Chine-Mongolie-Russie était en cours d'élaboration. Dans la recherche de la connectivité des infrastructures, la coopération internationale de la Chine en matière de capacité de production est en cours dans plus de dix domaines clés, tels que la fabrication d'équipements, l'industrie automobile et l'électronique. Plus d'un millier de trains de conteneurs ont voyagé entre la Chine et l'Asie centrale ou l'Europe. Un mécanisme de transport international opérationnel reliant les deux extrémités du continent eurasien est en place, a-t-il fait savoir.

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La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) est entrée en opération, et le Fonds de la Route de la soie et plusieurs autres fonds de coopération multilatérale et bilatérale fournissent actuellement un soutien financier continu à l'initiative "la Ceinture et la Route". Le commerce transfrontalier en renminbi est en expansion, a noté M. Zhang. La demande conjointe d'inscrire sur la liste du patrimoine mondial la portion de la Route de la soie qui traverse la Chine et l'Asie centrale a été un succès, et la demande pour la Route de la soie maritime a été déposée. Zhang Dejiang est également membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois.

* * *Selon le constructeur chinois du plus long tunnel ferroviaire d'Asie centrale qui a annoncé la nouvelle fin mai 2016, l'ouvrage a été achevé et les trains ont commencé à le traverser à titre d'essai. Le Tunnel de Qamchiq, qui fait partie de la ligne de chemin de fer Angren-Pap reliant Tachkent à Namangan, en Ouzbékistan, a été construit par la société China Railway Tunnel Group. Le projet a débuté en 2013 et a été achevé avec trois mois d'avance sur le plan initial.Le tunnel de 19,2 km passe par les monts Qurama et est un projet de coopération clé dans l'initiative « Une ceinture et une route » initiée par la Chine ; il devrait également permettre de réduire les coûts de transport régionaux et stimuler les échanges et l'économie.

Une ligne électrique entre l’Asie centrale et le Pakistan

Pour permettre au Pakistan de réduire la crise énergétique, le 12 mai 2016 a débuté la construction de CASA-1000, une ligne électrique à haute tension de 1.200 km. Cette infrastructure, d'un coût prévu de près d’un milliard d’euros, reliera d'ici à 2018 ce pays au Tadjikistan, au Kirghizistan et à l’Afghanistan. L’Afghanistan, qui cherche à développer son propre potentiel d'énergie hydroélectrique, est dans une moindre mesure l’autre bénéficiaire de ce projet. Le Tadjikistan et la République kirghize ont un surplus d'électricité pendant l'été car ils possèdent d’abondantes ressources hydroélectriques grâce à leurs barrages alimentés par les eaux des montagnes. Ils pourront ainsi fournir 300 mégawatts d'électricité à l'Afghanistan et 1.000 au Pakistan. Le Tadjikistan fournira à lui seul 75% du courant.

Malgré ses promesses de campagne de 2013, Nawaz Sharif, l’actuel Premier ministre pakistanais, n'a pas réussi à régler définitivement la crise énergétique de son pays. A Karachi, la plus grande ville du Pakistan, la chaleur peut grimper en été jusqu'à 50° entraînant des coupures d’électricité fréquentes. Celles-ci peuvent atteindre jusqu’à 6.000 mégawatts, représentant 40% de la demande des industriels et des particuliers. Avec près de 200 millions d’habitants, le Pakistan consomme trois fois moins d’énergie que la France, pourtant trois fois moins peuplée. Cette pénurie a une répercussion sur la croissance du PIB qui a atteint 4,5% en 2015 au lieu des 7% prévus.

En 2013, le FMI a prêté quelque 6 milliards d’euros sur trois ans. En 2015, il a accordé un nouveau prêt de 400 millions d’euros, estimant satisfaisantes les réformes économiques entreprises par le Pakistan, principalement dans le domaine énergétique. En 2014, la Banque mondiale a octroyé au pays près d’un milliard d’euros de prêts et envisage d’ajouter 10 milliards sur cinq ans. Ces financemets ont permis à Islamabad de lancer de nombreux chantiers. En 2015, la Banque asiatique de développement a offert une aide de 1 milliard d’euros dans six secteurs, dont une grande partie pour l’énergie. D’autres partenaires financiers ont contribué aussi à la réalisation de CASA-1000: la Banque européenne d'investissement, le Fonds d'affectation spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan, ou encore la Banque islamique de développement.

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CASA-1000 n’est pas le seul projet destiné à relier les réseaux énergétiques de l’Asie centrale vers l’Asie du sud. En décembre 2015 a été lancé TAPI, un immense projet de gazoduc trans-Afghanistan (8 milliards d’euros). Celui-ci doit permettre d’acheminer le gaz naturel du Turkménistan (la cinquième plus grande réserve au monde, 12 % des réserves mondiales) vers le Pakistan et l’Inde via l’Afghanistan. 

E. L’Iran

Résultats des élections4

Un dignitaire religieux connu pour ses positions anti-américaines a été élu en mai 2016 à la tête de la nouvelle Assemblée des experts iranienne, un choix qui illustre le poids toujours important des conservateurs au sein de cette institution qui désigne et peut révoquer le guide de la Révolution. Ce poste figure parmi les plus importants dans le système politique iranien, et son détenteur peut être considéré comme un successeur potentiel du Guide suprême actuel.

Ahmad Jannati, 90 ans, est un critique affiché du président Hassan Rohani et de la politique visant à ouvrir le pays vers les pays d'Occident, ce dernier qui le sabotait jusqu’ici. L'Assemblée des experts, qui compte 88 membres, principalement des religieux âgés, devrait être appelée à choisir le successeur du guide de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, qui, à 77 ans, passe pour être de santé fragile. Le guide détient en théorie des pouvoirs supérieurs à ceux du président élu puisqu'il peut remettre en cause des décisions de celui-ci en matière de politique étrangère, qu'il est commandant en chef des forces armées et qu'il nomme les dirigeants de l'appareil judiciaire, des médias publics et de plusieurs grands conglomérats.

L'élection de Jannati, par 51 voix selon la presse, est surprenante car les élections de février 2016 avaient été marquées par la défaite de nombreux candidats de l'aile la plus dure. Ahmad Jannati lui-même s'était classé au seizième et dernier rang des membres de l'Assemblée élus à Téhéran. Hassan Rohani et son principal allié, Akbar Hachemi Rafsanjani, siègent eux aussi dans l'Assemblée des experts.

A la présidence du Parlement, le conservateur Ali Larijani, président sortant, et le réformateur Mohammad Reza Aref, ont été candidats à la présidence du Parlement. Selon les médias iraniens, Ali Larijani, qui a soutenu l'accord nucléaire de juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances, aurait été favori. En fait, Larijani, a été largement réélu le 29 mai 2016 président du Parlement iranien avec 173 voix contre 103 à son adversaire réformateur, Aref, lors d’un vote retransmis en direct à la radio publique. Le réformateur, Aref, obtient moins de voix que le nombre des députés que son camp revendiquait. Des députés élus avec le soutien des partis réformateurs et modérés auraient en effet préféré voter en faveur de Larijani, un pragmatique. Larijani a également réussi à mobiliser les indépendants en sa faveur. Un de ces oligarches iraniens, la famille Larijani s’en réjouit évidemment. Elle a de nombreux représentants dans les diverses instances de la République islamique.

Un accord tripartite Iran-Afghanistan-Inde pour l’agrandissement du port iranien de Chabaha face au port sino-pakistanais de Gwadar

4 Voir les diverses institutions iraniennes au chapitre « G. Calendrier électoral ».28

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Les dirigeants iranien Hassan Rohani, indien Narenda Modi et afghan Ashraf Ghani ont signé en mai 2016 à Téhéran un accord tripartite pour le développement du port de Chabahar dans l'extrême sud-est de l'Iran, sur l'océan Indien. L'accord, qui prévoit des investissements communs, vise à accroître l'importance du port de Chabahar afin d'augmenter les échanges entre les trois pays.

Chabahar est une ville iranienne de 85 000 habitants dans le golfe d’Oman. Le port de la ville a une portée stratégique pour l’Inde. Il lui permettra d’accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui pour l’instant bloque le transit des produits indiens.Pour améliorer les échanges commerciaux, New Delhi prévoit 80 millions d’euros pour la construction d’une route de 220 km dans la province de Nimroz au nord de l’Afghanistan, route qui pourrait être prolongée jusqu’à Chabahar. Prévus également, 80 millions d’euros pour la construction d’une ligne ferroviaire reliant l’Afghanistan au golfe d’Oman.

A cela il faut ajouter que l’Inde, dont l’Iran était le deuxième fournisseur d’hydrocarbures jusqu’en 2012, pourrait, grâce à la levée des sanctions, envisager de doubler ses importations de pétrole iranien. Le Japon s’est montré également intéressé dans le projet. Une délégation de chefs d’entreprises japonaises, emmenée par l’ambassadeur japonais en Iran a visité les installations pétrochimiques et sidérurgiques l’année dernière. Et selon la presse japonaise, le Premier ministre japonais Abe Shinzo espère concrétiser un accord lors de sa visite à Téhéran cet automne.

Certains y voient avant tout la réponse indienne à la décision chinoise d’investir ± 40 milliards d’euros dans le couloir économique Chine-Pakistan (CPEC) qui comprend le port pakistanais de Gwadar, à une centaine de kilomètres à l’est de Chabahar. Pour l’instant, les gouvernements pakistanais et chinois, bien que sollicités à cet effet par l’Iran, ont décliné toute participation au projet de Chabahar.

Iran et ses contrats commerciaux récents

En juin 2016, l'Iran a signé des contrats sur la livraison de pétrole en Europe avec les groupes Repsol (Espagne), Saras (Italie) et Hellenic Petroleum (Grèce). Il a immédiatement lancé des négociations sur la reprise des livraisons de pétrole après la levée des sanctions et a réussi à vite récupérer la plus grande partie de ses activités en Europe et en Asie. Cette rapidité a surpris de nombreux analystes. L'Iran mène également des discussions avec des sociétés multinationales et compte prochainement signer un contrat avec le groupe Shell. Selon M.Kamsari, environ 80% des contrats conclus avec l'Europe sont déjà en passe d'être réalisés.

Egalement en juin 2016, l'Iran et le constructeur américain Boeing ont trouvé un accord pour l'achat de 100 avions destinés à renouveler la flotte iranienne vieillissante. Sur 250 avions existant dans le pays, 230 doivent être remplacés", a déclaré Ali Abedzadeh, le chef de l'organisation de l'aviation civile d'Iran en précisant que l'accord avec Boeing devait obtenir l'autorisation du gouvernement américain. Boeing a présenté sa demande officielle pour obtenir l'autorisation finale pour la vente des avions au Trésor américain, a déclaré Ali Abedzadeh. Après l'obtention de cette autorisation, l'accord final sera signé entre les deux parties, a-t-il ajouté dans cet entretien sans citations directes et dont l'intégralité sera publiée dans quelques jours.

Il a également affirmé que le montant de 15 milliards d’euros évoqué par certains médias n'était pas définitif et que les détails de l'accord seront déterminés après d'autres

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négociations. L'Iran a déjà conclu fin janvier un protocole d'accord avec l'avionneur européen Airbus pour l'achat de 118 appareils. Mais l'autorisation du Trésor américain est encore attendue pour que cet accord entre en application. Airbus doit obtenir l'accord de l'Ofac (Bureau américain pour le contrôle des avoirs étrangers) qui dépend du Trésor, car plus de 10% des composants des Airbus sont d'origine américaine. Selon moi, il s’agit en l’occurrence d’un scandale géopolitique. Washington vote des lois qui pourraient obliger d’autres pays à s’y soumettre. On se demande pourquoi l’UE accepte cette situation.

Lukoil has expressed interest in re-entering the Iran market with the terms of the International Petroleum Contracts (IPCs), likely to be unveiled by October 2016, the company’s CEO was quoted as saying by Iran Daily. Iran could also pass a law allowing foreign companies to invest in Iranian projects by the end of the year. Lukoil worked at Iran's gigantic onshore Anaran Block along with Norway's Statoil prior to international sanctions imposed on Tehran over its nuclear programme.

Enfin, Tata Motors négocie avec Iran Khodro pour établir en Iran une société conjointe d’assemblage de voitures à essence à partir de pièces qui seraient fournies par le constructeur indien. Les modèles concernés seraient assemblés dans l’usine d’Iran Khodro et vendus sous la marque Tata dans le réseau de son partenaire iranien. Dans un premier temps, Tata viserait une production de 100 000 voitures par an en Iran, avec une activité d’assemblage qui pourrait démarrer d’ici à 2018.

BERNSTEIN, Jeremy, The Iran Deal: Myth and Reality, in: NYRDaily, 17.5.2016.

On Tuesday, in the latest challenge to the deal over Iran’s nuclear program reached last October, the House of Representatives held a hearing in which several Republicans accused the Obama administration of lying. This is part of a continuous effort over the last few months by members of Congress and by the presumptive Republican nominee Donald Trump to cast doubt on the agreement between Iran and the P5+1 countries and undermine its implementation. But these critics have done almost nothing to answer the most important questions: What has the nuclear deal actually achieved? And what are its potential shortcomings?

…While it might be argued that the IAEA is a little too optimistic, the overall impression the report gives is that the nuclear arrangements agreed to by Iran are working well. My own view is that the deal has been more successful than I expected, although there are flaws. The deal has already significantly reduced Iran’s supply of both centrifuges and nuclear fuel. During the height of their nuclear program the Iranians had more than 18,000 centrifuges operating to enrich uranium. Most of these were outmoded but newer versions were being built. The number has now been reduced to about 5,000 that can be used to enrich small amounts of uranium. Construction of the advanced models has stopped…

But the Joint Plan stipulates that for fifteen years the Iranians can maintain a stock of only 300 kilograms of low-enriched uranium, and on December 28, a Russian ship took some 11,000 kilograms of Iran’s uranium stockpile—in various forms and in

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various degrees of enrichment—to Russia… The Joint Plan has removed the main rationale Iran has used for producing 20-percent-enriched uranium. For many years the Iranians were claiming that the production was necessary to fuel the small Tehran Research Reactor, but they already have enough to last for the indefinite future so this explanation is no longer tenable…

Furthermore, the nuclear deal has had a significant effect on Iran’s production of plutonium—which along with enriched uranium is one of the two materials that can be used to make a fission bomb. (A hydrogen bomb uses nuclear fusion but it must be triggered by a fission bomb.) Plutonium does not exist naturally on Earth so it must be manufactured in reactors, which produce it in their spent fuel. The Iranians were constructing a reactor at Arak that seemed especially designed to make plutonium. It ran on natural uranium and used heavy water to slow down neutrons, a process that enhances fission.

For years the Iranians did not allow adequate inspections of the Arak reactor. This has now changed. The original design of the reactor has been scrapped and a more suitable reactor is being built with the aid of the Russians and the Chinese. The Russians will supply the fuel and take away the spent fuel. They have already been doing this successfully with the Iranian power reactor at Bushehr. The Iranians will ship most of their heavy water out of the country. This too is a significant advance since for many years the IAEA was never allowed to inspect Iran’s production of heavy water.All of this is to the good, as far as the control of nuclear materials goes.

But there are other reasons for concern that cannot so easily be measured by counting centrifuges or kilograms of enriched uranium. I think that the main one is that the Iranians will not come clean on what the IAEA calls “previous military dimensions.” The Iranian government claims that whatever it had been doing it stopped in 2003—but it does not say what it had been doing. There is also skepticism that it really stopped its activities in 2003. It is clear to me that one of the things the Iranians had been doing was designing nuclear weapons… How serious is this? As long as we can keep the Iranians from getting the fissile material—separated uranium and plutonium—I do not think it is a primary concern. Without the Joint Plan we would have the prospect of a country with both the knowledge and the material to make a bomb.

Iran : Faezeh Rafsandjani défie le régime en rencontrant une dirigeante bahaïe, par Alain Chémali avec AFP, le 17/05/2016 & autres informations.

En rencontrant une dirigeante Bahaïe, une communauté d’«infidèles» pour la République islamique d’Iran, Faezeh Hachémi, la fille de l’ancien président Rafsandjani, réalise un coup politique à plusieurs bandes. En opposante, elle met en lumière une communauté persécutée, souligne l’iniquité du régime et accentue le fossé entre conservateurs et réformateurs dont son père est un des fers de lance. Initiative personnelle d’une opposante de plus en plus affirmée au système des mollahs ou en mission indirecte pour le compte de de sa famille, Faezeh Rafsandjani, fille de l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, secoue une fois de plus la vie politique iranienne. Dans un geste de défi aux autorités, elle a rencontré Fariba Kamalabadi, une des chefs de la communauté Bahaïe, qui elle-même bénéficiait d’une

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autorisation de sortie de prison de cinq jours pour voir sa famille.

Estimés à 300.000 en Iran, les adeptes du Bahaïsme, du nom de Baha’ u’llah (Gloire de dieu), le fondateur de cette religion abrahamique et monothéiste au XIXe siècle, sont en effet considérés par le régime islamique comme des «infidèles». Adhérents d’une religion qu’ils veulent «mondiale et indépendante», ils revendiquent 100.000 centres dans le monde dont le siège central se trouve à Haïfa. Mais il n’y a qu’en Iran qu’ils sont accusés d’espionnage pour le compte de l’Etat Hébreu et sont régulièrement persécutés par les autorités. Fariba Kamalabadi avait d’ailleurs été arrêtée, il y a huit ans, avec six autres dirigeants de la communauté, pour «espionnage, outrage au sacré et propagande contre la République Islamique», qui les a condamnés à 20 ans de prison. Une peine réduite, en appel en 2015, à 10 ans.

Même si sa rencontre avec «une espionne», en compagnie de Nasrin Sotoudeh, une avocate des droits de l’Homme, a été dénoncée par les milieux conservateurs et qualifiée «d’erreur à réparer» par son propre père, Faezeh a défendu sa position. «J’ai simplement rendu visite à une amie, c’est tout», a expliqué, très sibylline, l’opposante de l’intérieur à la chaîne Euronews en persan. «C’était une rencontre normale et anodine» a-t-elle ajouté, comme pour souligner que, pour elle, les Bahaïs sont des Iraniens comme les autres. Forte de l'influence politique et financière de sa famille, Faezeh a rappelé qu’elle avait connu Fariba en 2012 à la prison d’Evin. Elle avait elle-même été condamnée à 6 mois d’emprisonnement pour «propagande contre le régime et atteinte à la sécurité nationale». «Mes relations avec Fariba et d’autres en prison étaient amicales. Je pense que c’est une question de droits de l’Homme, et je crois que les Bahaïs doivent bénéficier des mêmes droits que tout le monde», a déclaré Faezeh au site IranWire. Elle a même dénoncé les pratiques de la République islamique en infraction avec la recommandation de l’Imam Ali «de respecter les droits de ceux qui ne partagent pas la même foi». Par son geste, la fille de l’ancien président, dont le frère Mehdi, arrêté en même temps qu’elle, purge une peine de dix ans pour escroqueries et détournement de fonds, s’impose comme une nouvelle figure de proue de la contestation.

Rapprochement d’ordre militaire entre la Russie, l’Iran et la Syrie

Le 8 juin 2016, les ministres de la Défense iranien, russe et syrien se rencontrent à Téhéran pour discuter de la coopération en matière de défense. Le ministre russe de la Défense Sergeï Choïgou et son homologue syrien Fahd Jassem al-Freij participeront à cette réunion trilatérale à l'invitation officielle de leur homologue iranien Hossein Dehqan. Cette réunion vise à échanger des points de vue sur la situation régionale et la lutte contre le terrorisme, selon Mehr. Rappelons que l’Iran et la Russie figurent parmi les alliés principaux du gouvernement syrien dans sa lutte contre les groupes armés qui cherchent à renverser le gouvernement du président syrien Bashar el-Assad.

F. Dimensions géoéconomiques

SPINA, Romina, Reshoring statt Offshoring. Wenn sich «made in USA» wieder lohnt, in: NZZ, 21.5.2016

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L’article est d’un grand intérêt sur la „relocalisation“ d’usines ou de laboratoires vers les EUA. Il donne l’impression que la baisse persistante des salaires réels dans des pays développés rend à nouveau profitable aux multinationales certaines productions industrielles dans ces derniers. Certes, cette production n’a plus rien à voir avec celle qui a été « délocalisé » jadis (sidérurgie, mines, textiles, construction mécanique…). Il s’agit

d’une technologie de plus modernes (informatique, robotique…) exigeant des hautes qualifications spécifiques et

d’une production pour laquelle la proximité de lieux de consommation devient importante à coup de subsides massifs de la part des pouvoirs régionaux des pays dévéloppés.

Rückkehrer-Firmen wecken Hoffnung auf eine Renaissance der verarbeitenden Industrie Amerikas. Ist das Reshoring in die Heimat tatsächlich ein Phänomen oder doch nur eine Mär?... Mittlerweile ist der Begriff Reshoring so verbreitet, dass sich kürzlich auch das Wörterbuch Merriam-Webster damit befasste. Wie gross das tatsächliche Ausmass dieser Form der Verlagerung ist, lässt sich nicht so einfach festhalten. Leitmedien in den USA und im Ausland beschrieben Reshoring als konkretes Zeichen dafür, dass sich der gebeutelte Industriesektor nach schwierigen Jahren wieder erholen konnte. Auch gibt es haufenweise Anekdoten von Firmen, die Teile ihres Geschäfts zurückgebracht haben. Mit solchen Aktionen haben amerikanische Weltkonzerne wie General Electric, Whirlpool und Caterpillar für Aufsehen gesorgt.

Bescheidene BilanzIn Wirklichkeit scheint es aber nicht zur vielgenannten Renaissance der US-Manufaktur gekommen zu sein. Es gibt keine offiziellen Statistiken zum Reshoring, auch weil Rückverlagerungen verschiedene Formen annehmen, die wiederum nicht immer klar definiert sind. Die Reshoring Initiative, eine regierungsunabhängige Organisation mit Sitz in Chicago, sammelt dazu die am häufigsten zitierten Daten. Auf die Angaben der Organisation stützen sich etwa das Handelsministerium wie auch Exponenten aus Politik, Wirtschaft und Wissenschaft. Es seien zwar Schätzungen, räumt der Gründer und Präsident Harry Moser ein, dafür ziemlich genaue Schätzungen. Die Daten der Organisation beziehen sich auf Rückverlagerungen sowie auf ausländische Direktinvestitionen (FDI) in den USA.

Die von der Reshoring Initiative soeben publizierten Zahlen zeigen, dass unterdessen etwa gleich viele Jobs zurückkommen oder entstehen wie noch immer wegen Auslagerungen abwandern. Laut Berechnungen sind seit 2010 insgesamt 249 000 Stellen entweder geblieben, entstanden oder zurückgebracht worden, allein im vergangenen Jahr waren es 67 000. Wenn man hingegen bedenkt, dass die verarbeitende Industrie in den Vereinigten Staaten derzeit insgesamt 12,3 Millionen Arbeitnehmer beschäftigt, ist die Bilanz ernüchternd. In diesem Sektor arbeiteten im Jahr 1979 noch fast 19,6 Millionen Personen.

Schwache GewerkschaftenFür Moser sind die jüngsten Daten dennoch vielversprechend. Es sei verfrüht, langfristige Prognosen zu machen, weil sich Reshoring noch in der Anfangsphase befinde. Zuvor sprach man nur über den Verlust von Arbeitsplätzen ins Ausland, seit einiger Zeit sind Rückverlagerungen in den Schlagzeilen. So sollen laut Moser mehr Unternehmer ermuntert werden, über diese Möglichkeit nachzudenken. Dazu können sie sich inzwischen Rat bei NGO, Beratungsfirmen, Handelskammern und beim Handelsministerium holen.

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Bei Kent hatte sich Kamler damals nicht nur wegen der Wal-Mart-Kampagne fürs Reshoring entschieden. In China habe sich auch das Geschäftsklima verändert: Steigende Löhne sowie die Apathie der chinesischen Arbeiter hätten ihm den Entscheid erleichtert, erklärt der Geschäftsmann. Höhere Personalkosten sind der Hauptgrund, weshalb die meisten Firmen zurückkommen. Weiter sind Steueranreize ein wichtiger Faktor. Als Kamler die Rückverlagerung erwog, boten gleich mehrere Gliedstaaten günstige Bedingungen. Ausschlaggebend für seine Wahl war das persönliche Engagement von South Carolinas Gouverneurin, Nikki Haley.

South Carolina führt die Liste der Gliedstaaten an, die von den Firmen für Reshoring und für FDI bevorzugt werden. Seit ihrer Wahl 2011 habe Haley alles darangesetzt, den «Palmetto State» als attraktive Destination für Investoren aus aller Welt zu vermarkten, sagt Clarke Thompson von der Handelskammer der Hauptstadt Columbia. Die Gliedstaaten im Südosten und in Texas locken die meisten Firmen an, nicht zuletzt, weil dort die Löhne tiefer sind.Ein weiterer Vorteil für die vielen Unternehmer, die sich für den Süden entscheiden, sind die schwachen Gewerkschaften. In 25 von insgesamt 50 Gliedstaaten gelten «right-to-work laws», also Gesetze, mit denen die Macht der Gewerkschaften eingeschränkt wird…

Alles in BewegungVerglichen mit jenen amerikanischen Arbeitsplätzen, die in den vergangenen Jahrzehnten wegen Offshoring verloren gegangen sind, seien heute ganz andere Fähigkeiten gefragt, sagt Adams Nager von der Information Technology and Innovation Foundation, einer Denkfabrik in Washington. Zu diesen Kompetenzen gehörten Robotik und computerintegrierte Fertigung. Die Jobs mit geringen Anforderungen würden nicht zurückkommen… Skeptisch zeigt sich Nager gegenüber Umfragen zum Reshoring, die periodisch von Beratungsunternehmen publiziert werden. Doch das Interesse für das Thema bleibt gross. Reshoring sei «weder Mär noch Phänomen», sondern etwas dazwischen, schrieb etwa Morris Cohen von der University of Pennsylvania im Rahmen einer Studie. Was Verlagerungsstrategien betrifft, schlagen Firmen nicht mehr eine Richtung ein, sondern gehen gleichzeitig verschiedene Wege, um wettbewerbsfähig zu bleiben…

In der postglobalisierten Welt entstehen bei Beschaffungsmethoden und Lieferketten neue Dynamiken. Für viele US-Unternehmen bieten zwar Hersteller in Asien nach wie vor vorteilhafte Konditionen. Laut Erhebungen haben indes mehrere Faktoren das Geschäft erschwert, u. a. eine geringe Qualität der Produkte und Unterbrüche bei Lieferungen. Firmen setzen vermehrt auf Kundennähe, weshalb nebst Offshoring und Reshoring auch von Nearshoring die Rede ist. Damit werden Verlagerungen ins nahe Ausland bezeichnet, im Falle der USA meist nach Mexiko.

Mit den neuen Szenarien haben sich James Rice und Francesco Stefanelli am Massachusetts Institute of Technology befasst. Reshoring sei nur ein Teil einer grösseren Veränderung, nämlich einer Regionalisierung des Welthandels, schreiben sie in einer demnächst erscheinenden Studie. Wer heute von China in die USA zurückkomme, habe das Geschäft in Asien nicht aufgegeben, sondern produziere weiterhin auch dort, erklärt Stefanelli. «Eröffnet man eine Fabrik in Kentucky Park, will man dem amerikanischen Markt näher sein.»

Nach diesem Muster könne Regionalisierung vermehrt beobachtet werden, wobei Verlagerungen in allen Richtungen stattfänden. Massgebend sind günstige Produktionskosten und Zugang zu lokalen Märkten. So verlagern US-Firmen ihre Produktion nach China und Mexiko, von China nach Mexiko, von China nach Vietnam oder eben von China wieder

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zurück in die USA. Ähnlich suchen chinesische Unternehmen vermehrt Standorte in Nachbarländern, in den USA oder in Mexiko. Auch in Europa produzierten westeuropäische Firmen in Serbien, Rumänien und Polen, sagt Stefanelli…

Les concentrations du capital se poursuivent à grande échelle et bien gaiement…

La multinationale Bayer a annoncé le 23 mai 2016 avoir fait une offre à 55 milliards d’euros pour racheter une autre multinationale Monsanto et créer un géant mondial des pesticides et des engrais. Quelques semaines après son arrivée à la tête du groupe, le nouveau PDG Werner Baumann ose la plus grosse prise de contrôle de l’histoire de l’entreprise. Selon la presse économique du pays, certains dirigeants de Bayer songeaient en interne depuis longtemps au rapprochement avec Monsanto. Entre-temps, outre-Atlantique, les deux grands acteurs du secteur, Dupont et Dow Chemical, ont annoncé leur fusion.

Par cette offre de rachat, Bayer se saisit d’une opportunité de devenir un des premiers acteur du secteur, en se fusionant avec un groupe jugé complémentaire dans ses activités et son ancrage géographique. Puissant dans le secteur des produits phytosanitaires – notamment grâce aux très contestés pesticides néonicotinoïdes –, Bayer est en revanche un acteur mineur dans celui des semences (« terminator » qui ne peuvent plus reproduire), avec seulement 1,4 milliard d’euros. Il est surtout présent en Europe et en Asie.

Ainsi, avec Syngenta et BASF, six multinationales couvrent un secteur mondial entier! C’est bien cela que l’on appelle un oligopole. Aucun acteur n’a intérêt mener la concurrence de l’un à l’autre en termes de prix. C’est une entente tacite entre eux qui garantit un taux de profit convenable que la concurrence aurait éliminé... La compétition restera au sein des entreprises entre les travailleurs ou les „commerciaux” afin de mieux les exploiter.

Ukraine’s ‘you invaded us’ debt non-payment defence, Elaine Moore and Neil Buckley, in: FT, May 27, 2016

L’Ukraine souhaite déjà ne pas rembourser à l’échéance fin décembre 2015 à la Russie. La question relève évidemment des relations troublées entre les deux pays. Mais elle concerne aussi le monde bancaire privé puisque ce dernier n’apprécie guère si les débiteurs qui ne veulent pas rembourser leurs dettes.

Ukraine has come up with a stinging rebuttal to Russia’s insistence that it repay a $ 3bn loan that was due last year: if you wanted your money back you should not have invaded our country. That is the essence of what could become lengthy arbitration in London’s High Court this year as the neighbouring countries condense years of conflict into a financial dispute. Law professors say Ukraine’s defence — detailed in a court filing on Friday — is plausible but if it succeeds in its claim it will be one of the few countries to successfully justify non-payment of debt. In recent years, campaigners have put forward numerous proposals for countries to be forgiven debts incurred by previous regimes, including reducing South Africa’s apartheid-era debt and writing off the money borrowed by Iraq under Saddam Hussein, but none has prevailed.

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In 2008, Ecuador managed to slash the debt it owed by claiming that the offences of the previous regime invalidated legal protection for the creditors — but it remains a rare exception. Ukraine has focused its defence against repaying a $3bn, three-year bond to Russia on the country’s annexation of the Crimean Peninsula and involvement in a two-year separatist conflict in eastern Ukraine. This, the government argues, is proof of the economic, political and military strategy that Russia has employed to destabilise Ukraine, effectively rendering it unable to repay the debt. Mark Weidemaier, associate professor of law at the University of North Carolina, calls the dispute unique in the annals of debt litigation.

The Russia-Ukraine dispute involves a politically and militarily fraught conflict wrapped in a garden-variety contract dispute governed by English law. Ukraine’s contentious “Russia bond” was provided to Viktor Yanukovich, the country’s former pro-Russian president, in late 2013, just a few months before the government was ousted in a pro-western revolution.Ukraine included the debt in a plan to restructure $18bn of debt in the hopes of averting bankruptcy last year. But while private creditors accepted the deal, Russia refused to take part, saying the debt was a bilateral loan between two governments and not comparable to privately-held bonds.

Following Ukraine’s non-repayment of the maturing bond in December, Russia, represented by Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, initiated proceedings to recover the debt. The case is being heard in London’s High Court as the bond was issued under English law. The dispute threatens to further complicate efforts to resolve the conflict between Ukraine and Russia, and comes just two days after the release of Nadia Savchenko, a Ukrainian helicopter pilot held in Russia, in a prisoner swap. The prisoner deal was seen as a first step in reviving the stalled process of implementing last year’s Minsk peace agreement for the region.

Une gigantesque mine d’or bientôt exploitée en Arménie  

La multinationale, Lydian International annonce sa volonté d’exploiter ce qui serait le plus important bassin minier d’or de toute l’Arménie. L’Arménie est certainement en train de voir une nouvelle page de son histoire minière s’ouvrir. Une nouvelle qui pourrait bien quelque peu changer la face du pays du Caucase, toujours en proie à de lourdes difficultés économiques. Outre sa richesse culturelle, le pays est assis sur un véritable trésor minier. Et de l’or d’une superbe qualité selon les experts. Lydian International fait en effet tout récemment savoir qu’elle compte initier de nouveaux travaux d’extraction d’or dans le gigantesque gisement d’Amulsar, au sud-est du pays. La multinationale britannique avait dès 2006 mis à jour tout le potentiel de ce gisement qui est estimé à 5 millions d’once d’or et planche sur une exploitation égale à 200 000 onces par an.

Approuvé depuis 2014 par le gouvernement arménien, le projet pourra donc rapidement entrer dans une deuxième phase plus opérationnelle. Et pour ce faire, la société britannique annonce qu’elle investira 350 millions d’euros pour ce qu’elle qualifie être le gisement d’or le plus important de tout le pays. Avec une telle somme, il est ainsi plus que sérieusement envisageable que de nombreux emplois seront créés dans la région. Par ailleurs, l’Arménie pourra enregistrer des recettes sur deux tableaux : commerciales et fiscales. Commerciales en bénéficiant d’une partie de la vente de son précieux or et fiscales car Lydian International a créé une structure implanté à 100% en Arménie afin d’y développer son activité.

G. Calendrier électoral36

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Les onze PECO adhérés à l’UE : élections européennes le 25.5.2019

Croatie : présidentielle en 2018 et législative en septembre 2016Estonie: législative en 2019 et présidentielle 2020 ?Lituanie: présidentielle en 2016 et législative 2016Lettonie: législative en 2019Pologne: municipale 2018, présidentielle 2020 et législative 2019Hongrie: législative 2018 et municipale 2019Slovaquie: municipale 2018, législative 2020 et présidentielle 2018Rép. tchèque: législative en 2017, sénatoriale et locale octobre

2016 et présidentielle 2018Slovénie: présidentielle 2018 et législative 2018Roumanie : législative novembre 2016, locale 2020 et présidentielle 2018Bulgarie : présidentielle novembre 2016, législative 2018 et locale 2019

Autres PECO

Albanie : présidentielle en 2016 et législative 2017 et municipale 2018Bosnie-Herzégovine : municipales 2016, présidentielle 2018 et législative en 2018Macédoine : législative 2016 ( ?), municipale 2017 et présidentielle 2019, Monténégro: présidentielle 2018 et législatives octobre 2016Kosovo : locale 2017, présidentielle 2017 et législatives en 2018Serbie: présidentielle 2017, législative 2020 et communale 2018Bélarus : locale en 2018, législative en 2016 et présidentielle 2020Ukraine : municipale 2019, présidentielle 2019 (?) et législative 2019République moldave : municipale 2019, législative fin 2018 (?) et présidentielle (?){Transnistrie : législative 10.12.2016}

Turquie et pays de la Caucasie méridionale:

Turquie : législative 2019 (?) et présidentielle 2018 et municipale 2018 Arménie : municipale 2019, législative en 2017 et présidentielle 2018Géorgie : législative en octobre 2016, municipale 2018 et présidentielle 2018Azerbaïdjan : municipale 2018 (?), législative 2020 et présidentielle 2018

Iran : législative (le Parlement ; tous les 4 ans) en 2020 et Assemblée des experts (tous les 8 ans) 2024 ainsi que présidentielle (tous les 4 ans en 2017).

Le Parlement appelé Majles représente le corps législatif et comporte 290 sièges. L'Assemblée des experts est composée de 86 membres religieux élus pour 8 ans au

suffrage universel direct. Elle élit et révoque le Guide de la révolution et détient le pouvoir, en principe, de le démettre de ses fonctions, Jusqu’ici elle n’a pas été sollicitée dans ce rôle.

Le Guide de la révolution est le plus haut responsable politique et religieux. Il est aussi appelé Gardien de la jurisprudence, une dénomination dérivée du concept de velāyat-e faqih qui consacre une certaine prédominance du religieux sur la politique.

Le président de la République islamique d'Iran a un rôle important dans les institutions politiques du pays, bien que n'étant pas le véritable chef de l'État. À l'origine, le poste était plutôt honorifique, selon la Constitution de la République islamique, suivant la chute du shah, en 1979. La présidence de la République est devenue un poste de plus en plus important, surtout depuis 1989.

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Page 38: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Le Conseil des gardiens de la Constitution est composé de 12 membres désignés pour six ans : 6 religieux (clercs) par le Guide et 6 juristes (généralement aussi des clercs) élus par le Parlement sur proposition du pouvoir judiciaire (dépendant du Guide). D’une part, le Conseil des gardiens contrôle la validité des candidatures aux élections au Parlement et à l’Assemblée des experts. D’autre part, sa principale fonction est de veiller à la compatibilité des lois à la Constitution et à l'islam. Ce dernier aspect - compatibilité avec l'islam - est exclusivement assuré par les 6 membres religieux, l'autre étant exercé par les 12 membres collégialement. Toutes les lois votées par l'Assemblée doivent obtenir l'approbation du Conseil des gardiens. Toutefois, si ce dernier conclut à une incompatibilité (avec l'islam ou avec la Constitution), il ne peut, de lui-même, procéder à une annulation. C’est le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur qui intervient dans ce cas (voir ci-après).

Le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur est composé des chefs des trois pouvoirs (législatifs, judiciaires et exécutif, c’est-à-dire le président de la République), des six clercs du Conseil des Gardiens, du ministre concerné par l'ordre du jour auxquels s'ajoutent 25 membres désignés par le Guide suprême.

Asie centrale   :

Kazakhstan : présidentielle 2020 et législative en 2016Ouzbékistan : présidentielle en 2018 Turkménistan : législative en décembre 2018 et présidentielle en 2020Kirghizstan : législative en 2019 et présidentielle en 2019Tadjikistan : législative & locale 2019 et présidentielle 2020 Afghanistan : législative en 2019 et présidentielle 2018Mongolie : législative 2016 et présidentielle 2016

H. Publications récentes

Concernant la Russie, les EUA ou la Chine ou «  l’étranger proche »

FACON, Isabelle, Le partenariat sino-russe : Vers un nouvel ordre mondial multipolaire ?, conférence organisée par l’Institut royal supérieur de défense (IRSD), jeudi 9 juin 2016 : Résumé par l’A.: « Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie et la crise internationale autour de l’Ukraine, dont les effets, sur fond du nouveau conflit politique qui se joue entre Russes et Occidentaux, ont conduit Moscou à approfondir sa stratégie vis-à-vis de la Chine, la question du développement des relations russo-chinoises est l’objet d’une vive attention. Alors que les deux nations ont procédé à un resserrement inédit de leurs liens depuis début 2014, analystes et commentateurs se divisent sur la question de savoir si ceux-ci sont de nature à voir la Chine et la Russie poser un défi unifié global à la haute main occidentale sur les relations inter-nationales. La perspective de voir une possible alliance stratégique sino-russe à part entière se concrétiser dans un avenir proche est aujourd’hui âprement discutée.

Au cours de la décennie écoulée, Moscou et Pékin ont posé une série d’actes perçus comme visant à réordonnancer l’ordre international à leur avantage. Dernièrement, l’inter-vention militaire russe en Syrie et le lancement par le Chine de sa nouvelle Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures sont apparus à d’aucuns comme les signes mani-festes d’une impatience des deux grandes nations à entériner leurs visions géopolitiques d’un nouvel ordre mondial multipolaire. Ces développements, en lien aux illustrations répétées de paralysie du Conseil de sécurité, n’ont fait que renforcer l’argument souvent avancé que la force directrice d’une multipolarité antagoniste est à l’oeuvre dans cette consolidation des relations sino-russes. Quelle grille de lecture adopter ? Assiste-t-on à l’émergence d’une alliance source de compétition géopolitique et de rivalité entre un ensemble sino-russe et les alliés occidentaux ? Comment peut-on apprécier cette collaboration entre les deux

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Page 39: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

puissances en termes de ses moteurs, objectifs, et effets sur les relations internationales ?

Afin d’apporter les nuances nécessaires à une lecture rigoureuse des relations sino-russes et éclairer la manière dont il est possible d’envisager le futur du partenariat entre les deux états eu égard à leur approche respective des relations internationales, nous avons invité l’expert français de référence en affaires sino-russes. Isabelle Facon est Maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) à Paris, où elle conduit aussi ses recherches sur les questions de politique de défense et sécurité russe et de géopolitique eurasienne. »

BRÉVILLE, Benoît, Les Etats-Unis son fatigués du monde. De Barack Obama à Donald Trump, L’interventionnisme ne fait plus de recettes, in: Le Monde diplomatique, mai 2016.RÜESCH, Andreas, Die Halbinsel Krim. Russlands Schlüssel zum Imperium, in: NZZ, Sewastopol 22.5.2016.

FT Special Report: The New Trade Routes: Silk Road Corridor, May 9, 2016 Cet ensemble d’articles sur la stratégie asiatique de la Chine me paraissent hautement intéressants. Ils mettent en évidence comment les quatre puissances autours de l’Asie centrale, la Chine, la Russie, l’Inde et le Pakistan y établissent des rapports de force entre elles. Les EUA y poursuivent aussi leurs intérêts. D’aucuns prétendent même que la Chine voudrait encercler la région

o du Nord par des voies de communications nombreuses (routes, gazoduc, oléoducs, chemins de fer) et

o de sud par la stratégie du „collier de perles » : construire des ports et des bases navales jusqu’au détroit d’Ormuz en passant par l’Océan Indien et les côtes orientales de l’Afrique. 

L’enjeu en est précisément les six pays de l’Asie centrale qui, évidemment, poursuivent également leurs objectifs propres. Certes, ces pays tentent de sauvegarder leur autonomie et recherchent leur développement, notamment par l’exploitation de leurs richesses d’hydrocarbures. La tâche en est ardue ! La sinophobie semble y l’emporter encore toujours sur la russophobie.China revives old path to profitThe region is both welcoming and wary of Beijing’s ’One Belt, One Road’ initiativeA ribbon of road, rail and energy projects to help increase trade New routes for laptops and frozen chickenSuppliers looking for ways around Russian restrictionsFreight trains from China arrive in TehranLand route takes 14 days compared with 45 by seaIndia anxious over growing Chinese cloutA $46bn economic corridor through disputed territories in Kashmir is causing most concernKazakhs shift from English to ChineseBeijing is working to overcome Sinophobia in the regionHow the Silk Road will be financedNot all projects are driven by commercial logicOld Silk Road also carried tax and creditThe ‘One Belt, One Road’ plan would have been familiar in China 2,500 years agoChinese lend $12bn for Russian gas plantBoost for Putin’s flagship project after US sanctionsAIIB seeks to pave new Silk RoadChina-led development bank’s first projects focus on central AsiaAsia key to China’s ‘Silk Road’ visionChina boosts government-backed lending to Asia in quest to build new Silk RoadOct 12, 2015China’s Great Game: Road to a new empireFT series: A modern Silk Road is Beijing’s signature foreign policy

FT Special Report: Turkey and the World,IN THIS REPORT : Turkey’s current political outlook is fraught with tension. The country looks both isolated and frustrated, with a renewed Kurdish conflict in the south as well as a battle of wills with the EU. The coming months will test President Erdogan’s increasingly assertive leadership. Deux articles en Annexes!

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Page 40: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Concernant les pays d’Europe adhérés, en adhésion à court et moyen terme ou à très long terme à l’UE (sauf la Turquie)GOBERT, Sébasien, L’Ukraine livrée aux maladies infectueuses, in: Le Monde diplomatique, mai 2016; la dégradation de la situation s’accentue depuis deux ans!.DÉRENS J.-A. & Laurent GESLIN, La Macédoine à la dérive. Un cinquième de la population a quitté le pays depuis 1991, in: Le Monde diplomatique, mai 2016.

Concernant la Caucasie méridionale, les mers Noire et Caspienne et l’Asie centrale

Concernant la Turquie

Concernant l’Iran-Irak-Syrie-Yémen-Lybie

RUTHVEN, Malise, How to Understand ISIS, in: NYRB, June 23, 2016.

BERNSTEIN, Jeremy, The Iran Deal: Myth and Reality, in: NYRDaily, 17.5.2016; voir ci-dessus!.LEGROS, Samuel, L’engagement de jeunes belges dans des groupes djihadistes combattants, CNAPD, Bruxelles, 2016 ; une brochure remarquable concernant la problématique liée à l’affaire syrienne !AHMADI, Shervin &Philippe DESCAMPS, Des électeurs réduits à choisir entre « le mauvais et le pire ». Espoirs et simulacres du changement en Iran, in: Le Monde diplomatique, mai 2016.

De l'Arabie saoudite aux émirats, les monarchies mirages, Numéro coordonné de « Manière de voir » n°147 / Juin - juillet 2016 par Akram Belkaïd & Dominique Vidal: Zone de tensions, Etats à risque : les monarchies du Golfe représentent un enjeu stratégique mondial en raison de leurs importantes réserves pétrolières et gazières. Tiraillées entre fanatisme identitaire et choc de la modernité, elles redoutent la puissance de l'Iran dans la région et s'alarment des hésitations de la politique américaine.

BEUZE, Canelle, Les missiles iraniens de la discorde, GRIP, 10 Juin 2016. Le 9 mai 2016, un missile balistique d’une portée de 2 000 km est lancé par Téhéran. Deux mois auparavant, un Qiam (d’une portée de 750 km) et un Ghadr-1 (d’une portée de 1 600 km) étaient testés par les Gardiens de la révolution. Depuis 2010, ce sont des dizaines de tirs d’essais qui ont été réalisés par la République islamique. La légalité de ces tirs divise l’union éphémère des pays négociateurs du Plan d’action global conjoint (JCPOA) signé il y a près d’un an et met en lumière la présence de véritables enjeux de langage dans le texte de l’accord. La question de la survie du JCPOA se pose donc à mesure qu’augmentent les pressions internes et externes pesant sur les États-Unis… Désormais, l’Iran « est tenu » de ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus comme vecteurs d’armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques. Le terme « être tenu de », traduction officielle de l’anglais « called upon », souvent interprété dans les médias francophones comme « appeler à », est qualifié par certains de moins restrictif qu’une interdiction pure et simple… Sur la scène internationale, Washington se doit de donner des gages à ses alliés. Les tirs de missiles balistiques de la République islamique inquiètent particulièrement l’Arabie saoudite et Israël. Certains missiles testés par Téhéran peuvent atteindre Tel Aviv ou Riyad, sans parler des craintes de prolifération vers des groupes armés tels que le Hezbollah… Ceci étant, le futur locataire de la Maison Blanche ne pourra ignorer qu’en détruisant l’accord il s’attirerait les foudres des autres parties prenantes : Union européenne, Chine et Russie. L’enjeu du Plan d’action global commun est clairement de reconstruire une confiance mutuelle durable entre les parties ; y renoncer c’est entacher l’image des États-Unis sur la scène internationale.

INDACOCHEA, Abdres Arce, Yemes « Etat défaillant », peuple(s) mobilisé(s), in : CNAPD Info, juin 2016, voir : http://www.cnapd.be/pendant-temps-yemen/; La présentation de l’étude : « Il y a un an jour pour jour, la CNAPD diffusait cette analyse de la guerre au Yémen. A l’époque, des pourparlers de paix étaient organisés à Genève pour tenter de faire taire les armes. Des pourparlers de paix internationaux puisque la coalition arabe qui bombarde le pays depuis mars 2015 est venue aggraver le conflit interne… qui était en passe d’être résolu avant les bombardements menés par l’Arabie saoudite (désormais, rappelons-le, la première importatrice d’armes au monde). Les pourparlers de paix ont très vite été abandonnés. Et la coalition

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Page 41: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

arabe a continué le pilonnage du pays. Dans le silence politique. Aujourd’hui, l’approvisionnement alimentaire est insuffisant dans 19 des 22 gouvernorats. C’est la moitié de la population yéménite qui éprouve des difficultés à se nourrir. 7 millions de personnes se trouvent en situation de crise alimentaire. A cause des conditions climatiques désastreuses de ces derniers mois mais aussi, et surtout, à cause du blocus organisé par l’Arabie saoudite autour d’un pays qui dépend à 90% de l’extérieur pour ses besoins alimentaires. Les moyens de pression sont pourtant pléthores pour exiger de la coalition arabe qu’elle se retire du conflit et que les pourparlers internes reprennent. Pas un mot pourtant n’est sorti de la bouche de notre Ministre des Affaires étrangères. Il n’a même pas rebondi sur la décision que les Émirats arabes unis ont annoncé le 16 juin dernier, de quitter la coalition arabe. Une nouvelle occasion manquée de rappeler qu’au Yémen comme ailleurs, la solution militaire ne propose manifestement rien de constructif. » A lire !

Concernant l’Afghanistan, le Pakistan ou l’Inde

Concernant des articles géoéconomiques

Etudes ou notes géopolitiquement significatives à mon point du vue

SKJONSBERG, Maïka, Armes nucléaires américaines en Europe. Les raisons du statut quo, Les rapports du GRIP, 2016/3. Une analyse complète des relations dépendantes de l’UE par rapport aux EUA en matière militaire ! A lire par tous ceux qui visent à éliminer les bases militaires américaines en Europe et à empêcher l’achat des avions chasseurs-bombardiers par la Belgique. Le livre montre que ces oppositions sont les plus significatives en Belgique.

WALLERSTEIN, Immanuel et autres, Le Capitalisme a-t-il un avenir ?, Paris, La Découverte, 2016 ; les A. explorent une série de tendances « lourdes » des sociétés contemporaines, telles que l’approfondissement des crises économiques et écologiques, le déclin probable des classes moyennes, les contradictions et désarticulations du système politique international ou encore les problèmes d’externalisation des coûts sociaux et environnementaux liés au fonctionnement du capitalisme mondial. Ils tirent également les enseignements historiques et sociologiques de la chute du bloc soviétique et des mutations actuelles de la Chine. Pour les A., les limites internes et externes de l’expansion du « système monde » capitaliste sont sur le point d’être atteintes. Face à son déclin accéléré et multidimensionnel, il est urgent de penser sérieusement à ce qui peut et devrait lui succéder. L’ouvrage rappelle ainsi que les sciences sociales, lorsqu’elles explorent rigoureusement la réalité, peuvent également aider à imaginer un autre avenir.

WERBER, Niels, Geopolitik zur Einführung, Junius, Hamburg, 2014; Geopolitik ist wieder in Mode. Von Gaspipelines als Lebensadern ist die Rede, von der Amputation von Territorien oder auch vom Willen, eine Landbrücke zu einer Enklave herzustellen. Staaten werden offensichtlich in Analogie zu Lebensformen betrachtet: Nicht Staaten, sondern Lebensformen fehlt die Luft zum Atmen, benötigen mehr Raum oder leiden unter Gebietsverlusten wie ein verstümmelter Körper. Bereits der Taufpate der Geopolitik, Rudolf Kjellén, betrachtet Staaten als 'geographische Organismen'. Diese entwickeln sich, wie alles Leben, in einer spezifi schen Umwelt, und für einen Darwinisten folgt daraus: Sie führen einen struggle for existence und passen sich der jeweiligen Umgebung an. Daher sind Landmächte anders als Seemächte. Der Raum wird zum evolutionären Faktor ersten Ranges, ja, zu einem politischen Akteur.

Tango à Bruxelles. Pourquoi l’Europe de la défense n’avance pas…, 5 Avr 2016, battlegroups, Défense UE, Doctrine PSDC, IHEDN, Jean Paul Perruche, Pierre Vimont  ; http://www.bruxelles2.eu/2016/04/05/tango-a-bruxelles-pourquoi-leurope-de-la-defense-navance-pas/

BARON-YELLES, Nacima et autres, Reconnaître et délimiter l’espace localement au Moyen-âge. Limites et frontières, Lille, Septentrion, 2016.

Alternatives sud, Obsolète, le clivage Nord-Sud ?, Vol. XXIII – 2016, n°2, 04/2016; présentation de la revue: „L’approche Nord-Sud des relations internationales, du développement et de la mondialisation serait-elle désormais « caduque » ? Ressassée par les secteurs conservateurs depuis le début des années 1980, cette idée gagne aujourd’hui du terrain parmi les altermondialistes et militants de la solidarité internationale. En cause, le « déclin » économique et diplomatique du camp occidental, le déplacement du centre de gravité de l’économie

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Page 42: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

mondiale vers l’Asie, la différenciation des trajectoires des pays du Sud et la montée en puissance d’une série de « défis globaux » – environnementaux, financiers, sanitaires, sécuritaires – qui menacent les sociétés du Nord comme celles du Sud et exigent l’adoption de démarches « constructives » et « coopératives ». Bref, la lecture Nord-Sud serait dépassée et contre-productive, car trop « clivante » quand la priorité est à la promotion de biens publics mondiaux. A y regarder de plus près, les architectes de cette évolution idéologique sont à chercher… au Nord bien davantage qu’au Sud. A l’heure où le leadership de l’Occident est effectivement mis à mal, cette quête de normes globales ne reflète-t-elle pas aussi la capacité de celui-ci à marier stratégie de puissance et narration des intérêts supérieurs de l’humanité – de la bonne gouvernance au développement durable ? A produire des lectures à portée universaliste qui préservent ses intérêts et renforcent ses positions ? La nécessité, indiscutable, de construire de nouveaux partenariats globaux ne dilue pas les rapports de force internationaux, notamment Nord-Sud. Elle leur offre un nouveau cadre.” Selon moi, le numéro présente des analyses soignées sur la restructuration continue des rapports de forces entre et avec les multinationales ainsi qu’entre les grandes puissances anciennes et actuelles et ce, dans le temps et l’espace. ll montre le rôle des dirigeants politiques au centre comme à la périphérie.

DUMOULIN, André, Politique européenne de sécurité et de défense: propositions institutionnelles, in: Sécurité & Stratégie, n° 122/1, mai 2016.idem, Brexit et défense européenne. Décryptage, e-Note, voir www.irsd.be, 8.6.2016.

BITTNER, Wolfgang, Die Eroberung Europas durch die USA: Zur Krise in der Ukraine, Westend, Frankfurt a. M., 2015; Fatale Freundschaft Die USA sind der bestimmende Faktor der politischen Entwicklung im Osten Europas. Seit langem bereiten sie mit geheimdienstlichen Mitteln Umstürze vor, beeinflussen die zentralen Medien und entkernen die Souveränität der europäischen Staaten. Chronologisch, vom Beginn der Maidan-Ereignisse bis zu den Entwicklungen im September 2015, schildert und analysiert Wolfgang Bittner die verhängnisvolle Einflussnahme der US-amerikanischen Regierung auf die zentralen Medien und die Politik Europas. Ein Appell an die Vernünftigen in Europa und den USA, den politischen Absturz aufzuhalten. Überarbeitete und aktualisierte Neuausgabe.

FRANCE, Olivier de, Jean-Pierre Maulny, Dorota Richard & Thibaud Harrois, Après le "Brexit" : quelle stratégie de défense pour l'Europe ?, ISIS, Juin 2016.

Annexes: textes, extraits et articles complets

1. Turkey’s strong-arm diplomacy advances domestic agenda, Mehul Srivastava, in:FT, May 25, 2016

Turkey’s current political outlook can be viewed from two contradictory perspectives. By one measure, the country looks isolated and frustrated. Just south of its border, a belligerent Kurdish militia, backed by Turkey’s most powerful ally, the US, controls all but 100km of Syria’s northern frontier.From another angle, Turkey appears assertive and controlled. Its diplomats have repaired a frayed relationship with Israel and are on the verge of a reconciliation deal with the Jewish state. The Cyprus question, which has long been a thorn in Turkey’s membership talks with the European Union, also seems closer to being resolved.Other tensions are more intractable. Across the Black Sea, one of Turkey’s largest former trading partners, Russia, refuses to lift the punitive sanctions it imposed last November in retaliation for the shooting down of a Russian fighter jet that had strayed into Turkish airspace.

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Page 43: bardosfeltoronyi.eubardosfeltoronyi.eu/Eurasia/101=EurasiaInfo=juil2016.docx  · Web view101=EurasiaInfo=juil2016 Début de juillet 2016. Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Relations with the EU, which until recently had been improving, now seem fragile. Negotiations over a deal to control illegal migration appear to depend on the whims of President Recep Tayyip Erdogan. He has threatened to tear up any agreement if he is not allowed a free hand to deal with those he views as terrorists at home.Foreign investors are wary; foreign leaders are increasingly despondent.Following the resignation earlier this month of Prime Minister Ahmet Davutoglu, the bookish ex-foreign minister and Turkey’s primary interlocutor with the EU, deciphering Mr Erdogan’s style of diplomacy has become more important. The new prime minister, Binali Yildirim, is a long-time ally to Mr Erdogan, suggesting that he will be more accommodating of the president’s views on foreign relations.

Whether or not it approves of Mr Erdogan’s government, the EU must deal with the ruling Justice and Development party (AKP) to solve its most pressing problem: the flow of illegal migrants and refugees through Turkey, across the Aegean Sea into Greece and, eventually, into northern Europe. “If there is a method to this madness, I don’t see one,” says one senior European diplomat. “It’s unpredictable and chaotic, and yet, in many instances, it seems to be working just fine.” Of nearly 20 officials — half in the Turkish government and half in the western diplomatic corps — interviewed for this article, almost all described an underlying unpredictability, heightened by Mr Erdogan’s muscular assumption that the world needs Turkey more than ever.But despite the unpredictability of the president’s political style, the rest of the world must learn to deal with the Turkey he represents. “When it comes to foreign relations, Mr Erdogan has one, and only one, philosophy — to negotiate from a position of strength,” said a longtime adviser to Mr Erdogan, who declined to be identified. “With a few exceptions, he has been right.” He has a rhetoric, which he deploys both domestically and internationally, that is essentially confrontational

The president’s confidence, officials and diplomats say, is demonstrated both in public and in private. Mr Erdogan has often found it politically useful to lambast the west, whether about its perceived lack of support in Turkey’s conflict with the Kurdistan Workers party, or PKK, or over the insulting poetry of a German comedian.In private negotiations, the president has proven equally adamant, according to one Turkish diplomat who declined to be identified. He says foreign policy is now beholden to the president’s “outbursts”.

Suat Kiniklioglu, a retired AKP member of parliament and executive director of the Center for Strategic Communication, a foreign policy think-tank, agrees. “Our diplomats have always had to grapple with erratic leadership, but these past few years have been something special,” he says. “They are trying to repair the damage that has been done by his style of politics.”But the aggressive style of negotiation also has its benefits, Mr Kiniklioglu says. By disposing of the niceties of traditional diplomacy, Mr

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Erdogan has reduced foreign relations to their most basic elements — giving away as little as possible, while bargaining hard for what he wants.“His style is quite direct — very realpolitik-focused — and in the short term it is effective, but in the long term it has had a negative impact on perceptions of Turkey and its relations with its allies,” says Mr Kiniklioglu. “The relationships with Nato, the Americans and the EU were based on shared values, and that has gone. It has become a very transactional relationship.”

A recent example can be found in a deal with the EU negotiated by Mr Davutoglu. In exchange for €6bn in aid and visa-free travel for Turkish citizens in Europe’s borderless Schengen zone, Turkey agreed to the relocation back within its borders of illegal migrants who have crossed into Greece. While the deal was well received in many quarters, Mr Erdogan found it distasteful. He bemoaned how little Turkey was receiving in exchange for its help, dismissing the €6bn promised to Turkey in support from the EU as a laughably small sum and calling the offer of visa-free travel an irrelevance. He also rejected outright the requirement of an overhaul of Turkey’s anti-terror legislation.

“He has redefined the terms of the agreement, and to do so, he emphasised the anti-terror law, because that’s an instrument that plays well to the local audience,” said Ilter Turan, a professor of politics at Istanbul’s Bilgi University. Now, with Mr Davutoglu gone, Mr Erdogan feels free to drive a harder bargain, says one non-EU diplomat, who declined to be identified. “He understands one thing: the EU wants this [deal], and, if they want it, they are going to have to do it on his terms. It has zero impact on his voters in Turkey, whether it passes or not.”

Meanwhile, Turkey is continuing a decades-long policy of expanding its influence in the region. From east Africa to Albania, Turkish foundations fund mosques, schools and charities. Business travellers take Turkish Airlines flights to Ecuador and Tehran and win construction contracts, airport tenders and road projects. Turkish soap operas entertain housewives in India, Egypt, and even Russia. To Mr Erdogan, this is all evidence of success abroad, despite controversy over his domestic policies. When the president travelled to the US in March, his security guards had altercations with journalists and protesters on one day, while the next he met US President Barack Obama at the White House.

When world powers meet to discuss the outcome of the five-year-old war in Syria, Turkey has a seat at the table — and Mr Erdogan uses it to berate his counterparts for ignoring his longstanding demand that President Bashar al-Assad be removed from power before the Syria question can be resolved. All this reflects Mr Erdogan’s essential motivation: using Turkey’s place in the world to keep unchallenged his position in Turkey — at the very top. “He has a rhetoric that is essentially confrontational,” says Prof Turan, at Istanbul’s Bilgi University. “His

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concerns are essentially domestic politics, and he uses foreign policy as an arena to advance his domestic agenda.”

2. Despite migration deal, Turkey’s EU membership is distant hope, Alex Barker, in: FT, May 25, 2016Turkey’s negotiations to join the EU are, on a technical level, supposedly moving forward slowly. Yet, for most politicians involved in the talks, Ankara’s 50 year quest for membership seems as distant a prospect as ever. Wary participants on both sides have been content to play along with what officials call the “convenient fiction” of an accession process, which in practice has been going nowhere. That political equipoise has been shaken since 2015 by a migration crisis that saw a million-strong exodus through Turkey to Germany, electrifying diplomatic relations and completely reconfiguring the EU’s interest in its neighbour to the east.

To some extent, the tables have been turned for Turkey as a membership applicant. It was a point Turkish president Recep Tayyip Erdogan lauded last month as the moment the EU finally realised that it “needs Turkey more than Turkey needs the EU”.The political bounty for Ankara came in the form of two migration agreements in November and March, which modestly accelerated accession talks, dangled the prospects of Turks enjoying visa-free travel to Europe and paved the way for €6bn in support for refugees in Turkey.The intense diplomacy brought into sharp relief, however, the growing chasm between Mr Erdogan’s increasingly authoritarian government and a European political class either wary of the idea of enlargement and open borders with 80m Muslims, or put off by the new Turkish model.

The prospect of Turkey clearing all the EU hurdles to membership — including the remaining 34 out of 35 accession chapters — as well as winning support in referendums in countries like France and Austria looks completely implausible over the coming decades. Even stout defenders of Turkey’s membership bid — such as the UK and Sweden — are far more tempered in support than when talks began in 2005.The UK prime minister David Cameron has tried to switch the focus of Britain’s EU referendum debate away from Turkey, responding to posters by the Vote Leave campaign that say “Turkey (population 76m) is joining the EU”. Mr Cameron said the country would probably not be ready to join the bloc“until the year 3000” on its current rate of progress. Crucially, support for accession in Turkey has ebbed as the country has found its feet in the world economy.

Johannes Hahn, EU enlargement commissioner, extols the virtue of Turkey as “a strategic partner” for Europe. Brussels is attempting to broaden economic co-operation but patience is wearing thin over Mr Erdogan’s pugnacious rhetoric, his crackdowns on the media and opposition politicians, and the bloody breakdown of a ceasefire with Kurdish separatists.

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“These verbal threats to Europe are not very helpful if you want to be a friend, a partner and, in the future, even a member. They must disarm on the language,” Mr Hahn says. “There is only one rule of law. We have not different kinds of democracy; European and Turkish. There is only one democracy.”For some in Brussels, the raised stakes of the migration deal have brought relations with Turkey to a crossroads, either leading to closer co-operation or a parting of ways. In Ankara, too, Mr Erdogan speaks of his wait for the EU’s “warped and wary attitude” towards Turkey to end. “In the near future we will either strengthen our ties with the EU, or we will find ourselves a new path.”

Erdogan has decided that he doesn’t want us. They have realised the price is too high. Some senior EU officials think that, for Mr Erdogan, that moment has arrived. “We’ve passed the crossroads, it is behind us already,” says one senior EU figure involved in talks. “Erdogan has decided that he doesn’t want us. They are backsliding, they’ve realised the price for moving forward in accession talks is too high.” A more optimistic scenario, and one Mr Hahn supports, is for Turkey and the EU to agree to open two more chapters of the accession talks, covering justice and the rule of law, to introduce boundaries for Mr Erdogan’s authoritarian tendencies.

“The real litmus test for Turkey will be the accession negotiations,” Mr Hahn says. “This is key and here we will see the real aim of Turkey. Is the real aim to become member? Then of course rule of law is on top of the priorities.”Sinan Ulgen, a former Turkish diplomat and analyst at Carnegie Europe, sees such a move as “very positive”. “But we should not over-emphasise the impact that such a decision would have on Turkish politics,” he adds. “This is a piecemeal solution and it does not address the core failing, which is the loss of credibility of the accession process. The failings are shared; they are not just Turkish.”

For now, Mr Ulgen sees no benefit to either side in abandoning the accession talks. But one EU ambassador in Brussels notes that this would change if Mr Erdogan “carries on in the direction of a dictatorship” or obviously turns against the EU over migration. “The approach of let’s see what happens would be absolutely untenable,” the ambassador says. “At some point we would have to accept he has given up on Turkey’s EU aspirations. There will be plenty of politicians in Germany, France and elsewhere who will be sorely tempted to drop the whole charade.”

3. FREEMAN, Chas W. Jr,The End of the American Empire, in: LobeLog (+), April 2 2016 (extraits)

I’m here to talk about the end of the American empire. But before I do I want to note that one of our most charming characteristics as Americans is our amnesia… Americans like to forget we ever had an empire or to claim that, if we did, we never really wanted one. But the

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momentum of Manifest Destiny made us an imperial power. It carried us well beyond the shores of the continent we seized from its original aboriginal and Mexican owners. The Monroe Doctrine proclaimed an American sphere of influence in the Western Hemisphere. But the American empire was never limited to that sphere. In 1854, the United States deployed U.S. Marines to China and Japan, where they imposed our first treaty ports. Somewhat like Guantánamo, these were places in foreign countries where our law, not theirs, prevailed, whether they liked it or not. Also in 1854, U.S. gunboats began to sail up and down the Yangtze River (the jugular vein of China), a practice that ended only in 1941, when Japan as well as the Chinese went after us. In 1893, the United States engineered regime change in Hawaii. In 1898, we annexed the islands outright. In that same year, we helped Cuba win its independence from Spain, while confiscating the Spanish Empire’s remaining holdings in Asia and the Americas: Guam, the Philippines, and Puerto Rico. Beginning in 1897, the U.S. Navy contested Samoa with Germany. In 1899, we took Samoa’s eastern islands for ourselves, establishing a naval base at Pago Pago. From 1899 to 1902, Americans killed an estimated 200,000 or more Filipinos who tried to gain independence for their country from ours. In 1903, we forced Cuba to cede a base at Guantánamo to us and detached Panamá from Colombia. In later years, we occupied Nicaragua, the Dominican Republic, parts of Mexico, and Haiti. Blatant American empire-building of this sort ended with World War II, when it was replaced by a duel between us and those in our sphere of influence on one side and the Soviet Union and countries in its sphere on the other. But the antipathies our earlier empire-building created remain potent. They played a significant role in Cuba’s decision to seek Soviet protection after its revolution in 1959. They inspired the Sandinista movement in Nicaragua. (Augusto César Sandino, whose name the movement took, was the charismatic leader of the resistance to the 1922 – 1934 U.S. occupation of Nicaragua.) In 1991, as soon as the Cold War ended, the Philippines evicted U.S. bases and forces on its territory. Spheres of influence are a more subtle form of dominance than empires per se. They subordinate other states to a great power informally, without the necessity of treaties or agreements. In the Cold War, we ruled the roost in a sphere of influence called “the free world”—free only in the sense that it included every country outside the competing Soviet sphere of influence, whether democratic or aligned with the United States or not. With the end of the Cold War, we incorporated most of the former Soviet sphere into our own, pushing our self-proclaimed responsibility to manage everything within it right up to the borders of Russia and China. Russia’s unwillingness to accept that everything beyond its territory is ours to regulate is the root cause of the crises in Georgia and Ukraine. China’s unwillingness to acquiesce in perpetual U.S. dominance of its near seas is the origin of the current tensions in the South China Sea… Congress may be on strike against the rest of the government, but our soldiers, sailors, airmen, and marines remain hard at work. Since the turn of the century, they have been kept busy fighting a series of ill-conceived wars—all of which they have lost or are losing. The major achievement of multiple interventions in the Muslim world has been to demonstrate that the use of force is not the answer to very many problems but that there are few

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problems it cannot aggravate. Our repeated inability to win and end our wars has damaged our prestige with our allies and adversaries alike. Still, with the Congress engaged in a walkout from its legislative responsibilities and the public in revolt against the mess in Washington, American global leadership is not much in evidence except on the battlefield, where its results are not impressive. Diplomacy-free foreign policy blows up enough things to liven up the TV news but it generates terrorist blowback and it’s expensive. There is a direct line of causation between European and American interventions in the Middle East and the bombings in Boston, Paris, and Brussels as well as the flood of refugees now inundating Europe. And so far this century, we’ve racked up over $6 trillion in outlays and future financial obligations in wars that fail to achieve much, if anything, other than breeding anti-American terrorists with global reach. We borrowed the money to conduct these military activities abroad at the expense of investing in our homeland. What we have to show for staggering additions to our national debt is falling living standards for all but the “one percent,” a shrinking middle class, a rising fear of terrorism, rotting infrastructure, unattended forest fires, and eroding civil liberties. Yet, with the notable exception of Bernie Sanders, every major party candidate for president promises not just to continue—but to double down on—the policies that produced this mess. Small wonder that both U.S. allies and adversaries now consider the United States the most erratic and unpredictable element in the current world disorder. You can’t retain the respect of either citizens or foreigners when you refuse to learn from experience. You can’t lead when no one, including you yourself, knows what you’re up to or why. You won’t have the respect of allies and they won’t follow you if, as in the case of Iraq, you insist that they join you in entering an obvious ambush on the basis of falsified intelligence. You can’t retain the loyalty of protégés and partners when you abandon them when they’re in trouble, as we did with Egypt’s Hosni Mubarak. You can’t continue to control the global monetary system when, as in the case of the IMF and World Bank, you renege on promises to reform and fund them. And you can’t expect to accomplish much by launching wars and then asking your military commanders to figure out what their objectives should be, and what might constitute sufficient success to make peace. But that’s what we’ve been doing. Our generals and admirals have long been taught that they are to implement, not make policy. But what if the civilian leadership is clueless or deluded? What if there is no feasible policy objective attached to military campaigns? We went into Afghanistan to take out the perpetrators of 9/11 and punish the Taliban regime that had sheltered them. We did that, but we’re still there. Why? Because we can be? To promote girls’ education? Against Islamic government? To protect the world’s heroin supply? No one can provide a clear answer. We went into Iraq to ensure that weapons of mass destruction that did not exist did not fall into the hands of terrorists who did not exist until our arrival created them. We’re still there. Why? Is it to ensure the rule of the Sh`ia majority in Iraq? To secure Iraq for Iranian influence? To divide Iraq between Kurds and Sunni and Sh`ia Arabs? To protect China’s access to Iraqi oil? To combat the terrorists our presence creates? Or what? No one can provide a clear answer. Amidst this inexcusable confusion, our Congress now routinely asks

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combatant commanders to make policy recommendations independent of those proposed by their civilian commander-in-chief or the secretary of state. Our generals not only provide such advice; they openly advocate actions in places like Ukraine and the South China Sea that undercut White House guidance while appeasing hawkish congressional opinion. We must add the erosion of civilian control of the military to the lengthening list of constitutional crises our imperial adventurism is brewing up. In a land of bewildered civilians, the military offer can-do attitudes and discipline that are comparatively appealing. But American militarism now has a well-attested record of failure to deliver anything but escalating violence and debt. This brings me to the sources of civilian incompetence. As President Obama recently said, there’s a Washington playbook that dictates military action as the first response to international challenges. This is the game we’ve been playing—and losing—all around the world. The cause of our misadventures is homemade, not foreign… This decision-making structure makes strategic reasoning next to impossible. It all but guarantees that the response to any stimulus will be narrowly tactical. It focuses the government on the buzz du jour in Washington, not what is important to the long-term wellbeing of the United States. And it makes its decisions mainly by reference to their impact at home, not abroad. Not incidentally, this system also removes foreign policy from the congressional oversight that the Constitution prescribes. As such, it adds to the rancor in relations between the executive and legislative branches of the federal establishment… We have come up with a hell of a way to run a government, let alone an informal empire manifested as a sphere of influence. In case you haven’t noticed, it isn’t effective at either task. At home, the American people feel that they have been reduced to the status of the chorus in a Greek tragedy. They can see the blind self-destructiveness of what the actors on the political stage are doing and can moan out loud about it. But they cannot stop the actors from proceeding toward their (and our) doom. Abroad, our allies watch and are disheartened by what they see. Our client states and partners are dismayed. Our adversaries are simply dumbfounded. And our influence is ebbing away. Whatever the cure for our foul mood and foreigners’ doubts about us may be, it is not spending more money on our armed forces, piling up more debt with military Keynesianism, or pretending that the world yearns for us to make all its decisions for it or to be its policeman. But that’s what almost all our politicians now urge as the cure to our sense that our nation has lost its groove. Doing what they propose will not reduce the threat of foreign attack or restore the domestic tranquility that terrorist blowback has disturbed. It will not rebuild our broken roads, rickety bridges, or underperforming educational system. It will not reindustrialize America or modernize our infrastructure. It will not enable us to cope with the geo-economic challenge of China, to compete effectively with Russian diplomacy, or to halt the metastasis of Islamist fanaticism. And it will not eliminate the losses of international credibility that foolish and poorly executed policies have incubated. The cause of those losses is not any weakness on the part of the U.S. military. Americans will not regain our national composure and the respect of our allies, friends, and adversaries abroad until we recognize their interests and perspectives as well as our own, stop lecturing them about what they need to do, and concentrate on fixing the shambles

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we’ve made here at home. There’s a long list of self-destructive behavior to correct and an equally long list of to-dos before us. Americans need both to focus on getting our act together domestically and to rediscover diplomacy as an alternative to the use of force… It’s gratifying to be wanted. Other than that, what’s in this for us? A possible American war with China? Even if such a war were wise, who would go to war with China with us on behalf of Filipino claims to worthless sandbars, rocks, and reefs? Surely it would be better to promote a diplomatic resolution of competing claims than to help ramp up a military confrontation. The conflicts in the South China Sea are first and foremost about the control of territory—sovereignty over islets and rocks that generate rights over adjacent seas and seabeds. Our arguments with China are often described by U.S. officials as about “freedom of navigation.” If by this they mean assuring the unobstructed passage of commercial shipping through the area, the challenge is entirely conjectural. This sort of freedom of navigation has never been threatened or compromised there. It is not irrelevant that its most self-interested champion is China. A plurality of goods in the South China Sea are in transit to and from Chinese ports or transported in Chinese ships. But what we mean by freedom of navigation is the right of the U.S. Navy to continue unilaterally to police the global commons off Asia, as it has been for seventy years, and the right of our navy to lurk at China’s twelve-mile limit while preparing and practicing to cross it in the event of a US-China conflict over Taiwan or some other casus belli. Not surprisingly, the Chinese object to both propositions, as we would if the People’s Liberation Army Navy were to attempt to do the same twelve miles off Block Island or a dozen miles from Pearl Harbor, Norfolk, or San Diego. We persist, not just because China is the current enemy of choice of our military planners and armaments industry, but because we are determined to perpetuate our unilateral dominance of the world’s seas. But such dominance does not reflect current power balances, let alone those of the future. Unilateral dominance is a possibility whose time is passing or may already have passed. What is needed now is a turn toward partnership. This might include trying to build a framework for sharing the burdens of assuring freedom of navigation with China, Japan, the European Union and other major economic powers who fear its disruption. As the world’s largest trading nation, about to overtake Greece and Japan as the owner of the world’s largest shipping fleet, China has more at stake in the continuation of untrammeled international commerce than any other country. Why not leverage that interest to the advantage of a recrafted world and Asian-Pacific order that protects our interests at lower cost and lessened risk of conflict with a nuclear power? We might try a little diplomacy elsewhere as well. In practice, we have aided and abetted those who prefer a Syria in endless, agonized turmoil to one allied with Iran. Our policy has consisted of funneling weapons to Syrian and foreign opponents of the Assad government, some of whom rival our worst enemies in their fanaticism and savagery. Five years on, with at least 350,000 dead and over ten million Syrians driven from their homes, the Assad government has not fallen. Perhaps it’s time to admit that we didn’t just ignore international law but seriously miscalculated political realities in our effort to overthrow the Syrian government.

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Russia’s deft empowerment of diplomacy through its recent, limited use of force in Syria has now opened an apparent path to peace. Perhaps it’s time to set aside Cold War antipathies and explore that path. This appears to be what Secretary of State John Kerry is finally doing with his Russian counterpart, Sergei Lavrov. Peace in Syria is the key to putting down Da`esh (the so-called “caliphate” that straddles the vanished border between Syria and Iraq). Only peace can end the refugee flows that are destabilizing Europe as well as the Levant. It is good that we seem at last to be recognizing that bombing and strafing are pointless unless tied to feasible diplomatic objectives. There is also some reason to hope that we may be moving toward greater realism and a more purposive approach to Ukraine. Ukraine needs political and economic reform more than it needs weapons and military training. Only if Ukraine is at peace with its internal differences can it be secured as a neutral bridge and buffer between Russia and the rest of Europe. Demonizing Mr. Putin will not achieve this. Doing so will require embarking on a search for common ground with Russia. Unfortunately, as the moronic Islamophobia that has characterized the so-called debates between presidential candidates illustrates, there is at present no comparable trend toward realism in our approach to Muslim terrorism. We need to face up to the fact that U.S. interventions and other coercive measures have killed as many as two million Muslims in recent decades. One does not need an elaborate review of the history of European Christian and Jewish colonialism in the Middle East or American collusion with both to understand the sources of Arab rage or the zeal of some Muslims for revenge. Reciprocating Islamist murderousness with our own is no way to end terrorist violence. Twenty-two percent of the world’s people are Muslim. Allowing bombing campaigns and drone warfare to define our relationship with them is a recipe for endless terrorist backlash against us. In the Middle East, the United States is now locked in a death-filled dance with fanatic enemies, ungrateful client states, alienated allies, and resurgent adversaries. Terrorists are over here because we are over there. We’d be better off standing down from our efforts to sort out the problems of the Islamic world. Muslims are more likely to be able to cure their own ills than we are to do this for them… *Remarks to East Bay Citizens for Peace, the Barrington Congregational Church, and the American Friends Service Committee on April 2, 2016 in Barrington, Rhode Island. Ambassador Chas W. Freeman, Jr. (USFS, Ret.) is a senior fellow at the Watson Institute for International and Public Affairs. (+) Named after veteran journalist Jim Lobe, LobeLog provides daily coverage of US foreign policy issues through exclusive reports and analyses from Washington to Tehran and beyond.

_________________NOTA BENELa note est entre autres établie sur base des informations parues dans le Financial Times (FT), The Baltic Times, (TBT), Le Bulletin du Courrier des Balkans (BCB), Le Courrier des Balkans, Analytical Articles of Central Asia-Caucasus Institut, (www.cacianalyst.org), Népszabadság (NSZ, le plus important quotidien hongrois), INFO-TURK et Neue Zürcher Zeitung (NZZ) et RIA Novosti ainsi que sur base de celles publiées dans des hebdomadaires et revues spécialisés, ou qui figurent dans des diverses revues de presse. Elle combine des analyses géopolitiques et géoéconomiques et l’information “pure”, mais sélectionnée, avec les commentaires des journaux et ceux de l’auteur en gras. Comme n’importe quel analyste ou commentateur, l’auteur de cette note est, dans ses sélections, résumés et propos, évidemment biaisé et notamment par ses orientations propres qui, probablement, proviennent entre autres de ses origines hongroise et chrétienne, de son mode de pensée régulationniste, de sa position anti-impérialiste et de ses options socialo-écologiques.

La note examine les événements récents dans l’optique de la problématique suivante : (i) l’adhésion, l’association ou l’intégration de certains pays eurasiatiques est-elle possible, probable ou souhaitable à l’UE ; il s’agit donc d’analyser ces différents modes d’élargissement de cette dernière ; (ii) étudier les mutations

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géopolitiques du continent eurasiatique qui seraient susceptibles d’avoir un impact sur l’UE ; (iii) enfin, il s’agit de fournir des éléments d’appréciation dans la perspective de la définition d’une géostratégie de l’UE dans le contexte du continent eurasiatique et des préoccupations dans ses « parages ». Avec la section « Dimensions géoéconomiques », la tentative est faite d’opérer des analyses transversales d’ordre économiques où les multinationales jouent un rôle majeur, voire déterminant. Il s’agit donc d’explorer les dimensions économiques de la géopolitique de la région eurasiatique. Y trouveront leur place des informations et analyses qui concernent notamment les questions énergétiques et les moyens de transport, les privatisations ou les nationalisations et la stratégie des multinationales dans d’autres domaines.

D’une façon limitative, les pays pris en considération ici sont les suivants. Pour se faire comprendre en bref, on peut en fait les regrouper en fonction de certaines proximités géographiques ou géopolitiques :

o les trois pays baltes: l’Estonie*, la Lettonie* et la Lituanie*;o les quatre pays de Visegrád: la Pologne*, la République tchèque*, la Slovaquie* et la Hongrie*;o les neuf ou dix pays balkaniques : la Slovénie*, la Croatie*, la Serbie avec le Kosovo, le Monténégro, la

Bosnie-Herzégovine et la Macédoine, ainsi que la Roumanie*, la Bulgarie* et l’Albanie ;o les trois pays centre-européens de la Communauté des Etats indépendants (CEI): le Bélarus, l’Ukraine

et la République moldave (Moldova);o la Turquie et les trois pays de la Caucasie méridionale : la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ;o l’espace de “trois mers” : Méditerranée, Noire et Caspienne dont fait notamment partie l’Iran ;o les six “stans” en Asie centrale : Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et

Afghanistan, ainsi que Mongolie.------------* pays membres de l’UE.

Voici enfin l’explication d’autres abréviations : AIEA = Agence internationale de l’Energie atomique ; ASEAN ou ANASE = Association des nations de l’Asie du Sud-est ; BM = Banque mondiale ; BERD = Banque européenne pour la reconstruction et le développement; BRICS = Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud; CEI = Communauté des Etats indépendants composés (sans les Etats baltiques) des 12 pays ex-soviétiques; EUA = EUA d'Amérique; FMI = Fonds monétaire international; FT = Financial Times; NYRB = New York Review of Books ; NZZ = Neue Zürcher Zeitung ; OCDE = Organisation de la coopération et du développement de l’Europe dont font notamment partie les Etats Unis et le Japon; OCS = Organisation de coopération de Shanghai ; OMC = organisation mondiale du commerce; ONG = organisation non gouvernementale; ONU = Organisation des Nations Unies; OSCE = Organisation de la sécurité et de la coopération pour l’Europe; OTAN = Organisation du traité de l’Atlantique du Nord; OTSC = Organisation du Traité de sécurité collective (en Asie centrale); PECO = pays de l’Europe centrale et orientale ou centre de l’Europe ou encore pays situés entre la Russie et le monde de langue allemande; PESC = Politique étrangère de sécurité commune; PESD = Politique européenne de sécurité et de défense ; PIB = Produit intérieur brut; RFA = République fédérale d’Allemagne; RU = Royaume Uni ; UE = Union européenne ; WIIW = Wiener Institut für Internationale Wirtschaftsvergleiche.

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