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Étude relative à l’exposition des populations
au sulfure d’hydrogène suite à l’échouage
massif de sargasses en Guadeloupe
2011
GWAD’AIR, en tant qu’organisme agréé pour
la surveillance de la qualité de l’air, a pour
obligation de communiquer ses résultats.
Toutes ses publications sont accessibles sur
www.gwadair.fr
Page 2
Sommaire
Remerciements ……………………………………………………………………… 3
Introduction …………………………………………………………………………. 4
I.Brefs rappels sur le polluant étudié ……………………………………………….
5
I.1.Sources d’émissions ……………………………………………. 5
I.2. Devenir dans l’environnement ………………………………… 5
I.3.Effets sur la santé – Valeurs de référence ……………………... 5
II.Matériels et méthode ……………………………………………………………...
7
II.1. Technique de mesures ………………………………………… 7
II.2.Limites de l’étude ……………………………………………... 8
II.3. Zone d’étude ………………………………………………….. 8
II.4.Organisation de la campagne de mesures …………………….. 9
III.Résultats ………………………………………………………………………….
10
III.1.Qualité des mesures …………………………………………... 10
III.2.Exploitation …………………………………………………… 10
Conclusion ………………………………………………………………………….. 15
Annexes ……………………………………………………………………………... 16
Page 3
Remerciements
L’association GWAD’AIR et l’équipe de l’Agence Régionale de Santé tiennent
particulièrement à remercier l’ensemble des personnes qui ont permis de réaliser cette étude,
en autorisant l’installation des différents capteurs au sein de leur habitation.
Page 4
Introduction
Depuis plusieurs semaines, les côtes de l’archipel guadeloupéen voient s’échouer une quantité
importante d’algues appelées « sargasses », de
couleur brune, aux flotteurs sphériques jaune clair
du genre Sargassum. Principalement rencontrées
dans la mer des Sargasses, au large de la Floride,
ces algues auraient atteints les côtes caribéennes
suite à un changement de courants marins.
Lorsqu’elles s’échouent sur les plages, leur
décomposition entraîne des dégagements gazeux
notamment de sulfure d’hydrogène (H2S), gaz
toxique pour l’homme à partir de certaines teneurs
et dégageant une odeur nauséabonde.
Les premières mesures réalisées par l’Agence
Régionale de Santé (ARS) et le Service D’Incendie et de Secours (SDIS) sur quelques plages
ont montré de faibles émanations de sulfure d’hydrogène. Si ces émissions sont sans
commune mesure avec l’échouage d’algues vertes sur les plages de Bretagne, elles peuvent
néanmoins présenter quelques risques pour les personnes sensibles (asthmatiques,
nourrissons, femmes enceintes, personnes âgées).
Dans ce contexte, à l’initiative de l’ARS et en partenariat avec la CIRE Antilles-Guyane,
GWAD’AIR, association agréée de la surveillance de la qualité de l’air en Guadeloupe, a été
chargée de mettre en place une étude dans le but d’évaluer l’exposition au sulfure
d’hydrogène des populations résidant à proximité des sites envahis par ces algues.
Page 5
I. Brefs rappels sur le polluant etudie
Le sulfure d’hydrogène est un gaz incolore, d’odeur fétide caractéristique « d’œuf pourri ».
I.1. Sources d’émissions
Les sources naturelles de ce gaz sont variées. Il est notamment présent dans le gaz naturel, le
pétrole, et le charbon. Les émissions des éruptions volcaniques en sont riches. Il résulte
également de la décomposition bactérienne de la matière organique, notamment dans les eaux
stagnantes, ou dans les sédiments marins.
Par ailleurs, de nombreuses activités industrielles peuvent dégager de l’H2S suite à des
réactions chimiques sur des composés soufrés (traitement des eaux usées, papeteries…).
I.2. Devenir dans l’environnement
Le sulfure d’hydrogène est relativement stable dans l’air. Au bout de quelques jours, il peut
être oxydé pour former du dioxyde de soufre (SO2), puis des sulfates (SO42-
) qui peuvent être
éliminés par absorption par les plantes, le sol ou par les précipitations (pluies acides).
I.3. Effets sur la santé – Valeurs de référence
Pour l’homme, le sulfure d’hydrogène est toxique : selon les niveaux d’exposition atteints,
l’H2S peut être mortel. Le tableau ci-dessous décrit les effets ressentis en fonction des teneurs
de gaz et du temps d’exposition :
Tableau 1 : Relation dose/effets du sulfure d’hydrogène chez l’homme
[H2S]
(µg/m3)
[H2S]
(ppm)
Durée
d’exposition Effets
0,7-200 10-3
-0,1 < 1 minute Seuil olfactif
16 000-32 000 11,5-23 Plusieurs heures Irritation des yeux
75 000-150 000 54-108 > 1 heure Irritation des muqueuses oculaires et
respiratoires
225 000-300 000 162-215,7 2 – 15 minutes Perte de l’odorat
750 000-1 050 000 539-755 < 1heure Atteinte du système nerveux central
Plusieurs heures Mort possible
1 350 000 970 < 30 minutes Effets systémiques sévères – mort en
moins d’une heure
2 250 000 1618 15 – 30 minutes Mort
2 700 000 1942 Immédiat Mort Source : OMS 2000, OMS 1981, Air Breizh 2006
Page 6
A ce jour, il n’existe pas de réglementation concernant le sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant. Néanmoins, il existe différentes valeurs
toxicologiques de référence (VTR) issues des bases de données nationales et internationales :
Tableau 2 : Valeurs toxicologiques de référence (VTR) du sulfure d’hydrogène
Sources Valeurs de référence Concentrations
(µg/m3)
Durée
d’exposition
Type
d’exposition
Effets
OMS
(2000)
Valeur de recommandation relative à la gêne olfactive 7 30 mn Aiguë Perception olfactive
Valeur de recommandation relative à la santé humaine 150 24 h Aiguë Irritation oculaire
OEHHA
(2008) REL : Reference Exposure Level 42 1 h Aiguë
Perception olfactive chez
des volontaires
ATSDR
(2006)
MRL : Minimal Risk Level (Concentration d’exposition au dessous de laquelle aucun effet néfaste sur la santé, non cancérogène, n’est susceptible d’apparaître pour une durée spécifique
d’exposition)
MRL aiguë : 98 1 à 14 j Aiguë Obstruction bronchique chez
des volontaires asthmatiques
MRL
subchronique :28 15 à 365 j Subchronique
Perte de neurones olfactifs et
hyperplasie régénérative de
cellules basales chez le rat
US-EPA
(2003)
RfC : Inhalation Reference Concentration (Concentration estimée à laquelle aucun effet néfaste sur la santé, non
cancérogène, n’est susceptible d’apparaître pour une exposition continue des
populations, y compris les plus sensibles, par inhalation, pendant une vie entière)
2 - Chronique
Perte de neurones olfactifs et
hyperplasie régénérative de
cellules basales chez le rat
Ministère
du travail
VLCT : Valeur limite d’exposition à court terme (Valeur mesurée sur 15 minutes. Son respect prévient les risques d’effets
toxiques immédiat ou à court terme)
14 000 15 mn
VME : Valeur moyenne d’exposition Valeur mesurée sur 8 heures destinée à protéger les travailleurs des effets à
moyen ou long terme. La VME peut être dépassée sur de courtes périodes, à
condition de ne pas dépasser la VLCT.
7 000 8 h
Source : ANSES 2011
Définition des différents types d’exposition :
- Aiguë : exposition de type instantané et accidentel.
- Subchronique : exposition de durée intermédiaire entre les expositions aiguë et chronique.
- Chronique : exposition en continue ou répétée sur plusieurs années.
Page 7
II. Materiels et methode
II.1. Technique de mesure
La détermination du sulfure d’hydrogène en air intérieur a été réalisée à l’aide de capteurs
passifs de type PASSAM AG.
L’échantillonnage passif est une technique de mesure courante dans la surveillance de la
qualité de l’air. Sa facilité de mise en œuvre et son faible coût permettent la réalisation de
campagnes de mesures en intégrant un nombre important de sites.
Dans notre étude, le sulfure d’hydrogène présent dans l’air, est transporté par diffusion
moléculaire jusqu’à un support microporeux imprégné de sulfate de cadmium, où il est
absorbé sous forme de sulfure de cadmium et accumulé tout au long de l’exposition.
Capteurs H2S
Capteurs H2S dans sa boite de protection
Sur les sites de mesures, les capteurs ont été exposés durant 15 jours dans des abris
cylindriques afin d’atténuer les effets du vent affectant les tubes et d’obtenir ainsi une
meilleure reproductibilité de la méthode.
Une fois récupérés, les capteurs passifs en H2S ont été envoyés au laboratoire PASSAM AG
pour analyse par spectrométrie visible.
La concentration moyenne en hydrogène sulfurée sur la période de mesure considérée est
ensuite calculée à partir de la masse piégée, avec un débit d’échantillonnage et une durée
d’exposition connus.
Page 8
II.2. Limites de l’étude
Cette étude n’est représentative que de la période considérée. La campagne de mesures ainsi
réalisée, se limite aux sites de prélèvement. Il est de ce fait possible, d’avoir des
concentrations plus ou moins élevées dans les zones non étudiées.
La principale limite de cette méthode est qu’elle ne permet pas de suivre les niveaux de
pollution de façon continue, mais fait état d’une situation moyenne sur la durée d’exposition
des capteurs. Les pics de concentrations ne peuvent donc pas être observés.
II.3. Zone d’étude
Afin de mener à bien cette étude, 4 communes ont été choisies, parmi les plus touchées par les
algues, à savoir Anse-Bertrand, Capesterre de Marie-Galante, Petit-Bourg et Sainte-Anne.
Sites de mesures choisis pour la mesure de l’H2S
Pour chacun de ses 5 sites, les mesures ont été réalisées
la plupart du temps dans les pièces les plus fréquemment
occupées par les habitants à savoir : le salon, la chambre
et la terrasse.
Le tableau suivant regroupe la totalité des pièces munies
de capteurs dans les différentes habitations
sélectionnées :
Implantation des capteurs H2S
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Tableau 3 : Implantation des capteurs sur les 5 sites sélectionnés
N° site Lieu d'implantation Pièces de la maison
1 Sarault/Petit-Bourg
Véranda
Chambre
Salon
2 Pointe à Bacchus/Petit-Bourg Salon
3 Section Castaing/Sainte-Anne
Véranda
Salon
Chambre
4 Porte d’enfer/Anse-Bertrand Terrasse
5 Capesterre de Marie-Galante
Véranda
Salon
Chambre
II.4. Organisation de la campagne de mesures
L’étude s’est déroulée en deux phases de mesures :
- La première campagne a eu lieu du 30 Août au 14 Septembre 2011 sur la
Guadeloupe proprement dite (Anse-Bertrand, Sainte-Anne et Petit-Bourg)
- Et la seconde, du 31 Août au 15 Septembre 2011 à Capesterre de Marie-Galante.
Au total, 24 capteurs passifs en H2S ont été utilisés. Le détail est consigné dans le tableau
suivant :
Tableau 4 : Récapitulatif des capteurs utilisés lors de la campagne de mesures
Exposés Doublons Blanc « labo » Blancs « terrain » Total
Guadeloupe
continentale 8 7
1 1
24
Marie-Galante 3 3 1
Afin de vérifier la qualité des capteurs exposés, il est recommandé d’utiliser des
échantillons blancs et doublons. On distingue ainsi :
- Le blanc « labo » : il s’agit d’un capteur non exposé qui est conservé au
réfrigérateur pendant toute la durée de l’étude,
- Le blanc « terrain » qui suit le parcours des capteurs exposés à chaque série de
mesures
L’ensemble de ces échantillons blancs, dont le bouchon n’est pas ôté, permettent de
détecter d’éventuelles contaminations liées à la préparation des tubes, au transport ou à
l’analyse.
A ceux-ci s’ajoutent les doublons, qui sont exposés sur site et débouchés en même temps
que les capteurs classiques. Leur utilisation permet d’assurer une meilleure fiabilité des
résultats et de détecter les possibles valeurs aberrantes.
Page 10
III. Resultats
III.1. Qualité des mesures
Les concentrations mesurées pour l’ensemble des blancs labo et terrain sont inférieures à la
limite de détection de 0,2 µg/m3. Ainsi, aucune contamination notable n’a pu être observée au
cours de la manipulation des capteurs. Il n’est donc pas nécessaire de soustraire la valeur des
blancs aux résultats obtenus pour le calcul des concentrations.
Afin de détecter d’éventuelles valeurs anormales, certains sites ont été équipés de doublons.
La précision des résultats est définie par la moyenne des écarts relatifs qui ont été calculés
pour chacune des mesures dupliquées.
En excluant le site de Capesterre de Marie-Galante, dans la chambre, l’écart relatif moyen est
d’environ 10 % pour l’ensemble des autres sites. Ce résultat est satisfaisant et semble indiquer
une bonne précision des mesures.
Cependant, pour le point de mesures de la chambre à Capesterre, l’écart relatif obtenu entre
les doublons s’élève à 40,5%. Cette différence est probablement due à la manipulation des
échantillons en H2S sur le site. En effet, au cours de la période d’exposition, l’abri de
protection contenant les capteurs exposés a du être fixée de nouveau suite à une chute de
l’ensemble du dispositif.
Afin d’exploiter au mieux les résultats, la moyenne entre le tube exposé et son doublon a été
prise en compte pour l’exploitation des résultats.
III.2. Exploitation
L’ensemble des résultats obtenus sont regroupés en annexe 1. Globalement, les concentrations
en hydrogène sulfuré sont faibles avec 57,1% des teneurs comprises entre 5 et 10 µg/m3,
contre seulement 9,5% supérieures à 20 µg/m3. La teneur maximale a été observée sur le site
4 situé à Porte d’Enfer (Anse-Bertrand) avec 27,1 µg/m3.
Page 11
Quantification de l’exposition de la population
Afin de pouvoir quantifier l’exposition de la population, il convient, dans un premier temps,
de définir l’espace géographique et la population concernée.
Cette étape a été réalisée par l’ARS, en sélectionnant les sites de mesures présentés
préalablement.
Dans un deuxième temps, la démarche vise à construire des scénarios d’exposition qui
combinent les concentrations en H2S dans les milieux concernés et les règles générales de
comportement des personnes évoluant dans la zone considérée.
L’approche retenue lors de cette étude ne permet pas de se prononcer sur des risques
sanitaires pour une exposition aiguë, mais à plus long terme, les concentrations enregistrées
étant le reflet de la qualité de l’air sur 15 jours d’exposition. Ainsi, il s’agit d’évaluer
l’exposition subchronique et chronique pour la population en générale.
Le scénario subchronique concerne les résidents occasionnels installés à proximité d’une
plage touchée par les algues et les usagers habituels du littoral (plagistes, pêcheurs…) tandis
que le scénario chronique concerne les résidents installés de manière continue.
Le calcul de l’exposition s’appuie sur l’équation mathématique1 suivante :
(1)
CE : concentration d’exposition (µg/m3)
Ci : Concentration dans le milieu i (µg/m3)
ti : fraction du temps quotidien passé dans le milieu i (sans unité)
F : fréquence annuelle d’exposition (sans unité)
DE : durée d’exposition (année)
TP : durée de la vie entière
1 ANSES – « algues vertes », Juin 2011
0
20
40
60
[0;2] ]2;5] ]5;10] ]10;20] >20
Po
urc
en
tage
Classe de concentrations (µg/m3)
Répartition des concentrations en H2S obtenues
Concentration en H2S
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L’ensemble des produits (Ci x ti) sont regroupés dans le tableau ci-dessous. La fréquence
annuelle d’exposition (F) est calculée à partir de la saison d’échouage des algues. On
considèrera qu’elle s’étend de Juillet à Décembre pour cette année (6 mois). Pour le calcul de
l’exposition subchronique, F = 1.
L’hydrogène sulfuré étant un polluant à effet à seuil, = 1 conventionnellement, à la fois
pour l’exposition chronique et subchronique.
Afin d’exploiter au mieux les résultats, on ne prendra en compte, pour l’exposition
subchronique, que les teneurs relevées sur les terrasses, qui se rapprochent d’une pollution en
extérieur.
Tableau 5 : Concentrations d’exposition subchronique estimées pour l’H2S
Sites de mesures Σ Ci x ti F subchronique CE subchronique (µg/m3)
1-Petit-Bourg (Sarault) 1,84
1
1,84
3-Sainte-Anne (Section Castaing) 0,52 0,52
4-Anse-Bertrand (Porte d’Enfer) 5,65 5,65
5-Capesterre de Marie-Galante 1,00 1,00
Concernant l’exposition chronique, l’ensemble des sites de mesures au sein des habitations a
été pris en compte excepté pour celui de Porte d’Enfer à Anse-Bertrand qui n’est pas
représentatif de ce type d’exposition.
Tableau 6 : Concentrations d’exposition chronique estimées pour l’H2S
Sites de mesures Σ Ci x ti F chronique CE chronique (µg/m3)
1-Petit-Bourg (Sarault) 4,61
2,31
2-Petit-Bourg (Pointe à Bacchus) 0,26 0,13
3-Sainte-Anne 5,68 2,84
5-Capesterre de Marie-Galante 3,50 1,75
Caractérisation des risques
La caractérisation des risques a consisté à apprécier le quotient de danger (QD) qui
correspond au rapport entre la concentration d’exposition et la dose sans effet estimée
(VTR) 2:
QD = (2)
Une valeur du quotient de danger inférieure à 1 permet de considérer que l’exposition
des populations ne pose pas de problèmes sanitaires.
2 ANSES – « algues vertes », Juin 2011
Page 13
Choix de la VTR
Dans le cas d’une exposition subchronique, la valeur toxicologique de référence retenue
correspond à celle établit par l’ATSDR : le MLR de 28 µg/m3 pour 15 à 365 jours
d’exposition. Elle est fondée sur des données animales mais fait ressortir la double toxicité de
l’H2S (neurotoxicité, irritation et toxicité cellulaire).
Concernant l’exposition chronique, la VTR identifiée par l’US EPA (2 µg/m3) a été choisie
pour les interprétations des données. Elle a été construite sur une étude toxicologique de 10
semaines chez le rat, et tient compte d’un facteur d’incertitude de 10 supplémentaire pour
ajuster la durée d’exposition subchronique de l’étude.
Les tableaux ci-dessous présentent les différents quotients de danger calculés à partir des VTR
retenues :
Tableau 7:Quotients de danger pour les risques subchroniques pour la population générale
Sites de mesures CE (µg/m3) VTR subchronique (µg/m
3) QD
1-Petit-Bourg (Sarault) 1,84
28
0,07
3-Sainte-Anne (Section Castaing) 0,52 0,02
4-Anse-Bertrand (Porte d’Enfer) 9,03 0,32
5-Capesterre de Marie-Galante 1,00 0,04
Dans le cas d’une exposition subchronique, les concentrations d’exposition sont nettement
inférieures à la VTR correspondante. Ainsi, les effets sanitaires associés à l’H2S sont exclues.
Tableau 8 : Quotients de danger pour les risques chroniques pour la population générale
Sites de mesures CE (µg/m3) VTR chronique (µg/m
3) QD
1-Petit-Bourg (Sarault) 2,31
2
1,15
2- Petit-Bourg (Pointe à Bacchus) 0,13 0,07
3-Sainte-Anne (Section Castaing) 2,84 1,42
5-Capesterre de Marie-Galante 1,75 0,87
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
1-P/B-Sarault 2-P/B-Pointe à Bacchus 3-Sainte-Anne 5-Capesterre
µg/
m3
Concentrations d'exposition obtenues pour un risque chronique
VTR chronique
Page 14
Suite à une exposition chronique, les sites de Petit-Bourg (Sarault) et Sainte-Anne présentent
des concentrations d’exposition proches, voire supérieures à la VTR (QD > 1). Dans ce cas, la
survenue des effets sanitaires associés (perte de neurones olfactifs et hyperplasie régénérative
de cellules basales) n’est pas à négliger.
Contrairement aux autres cas de figure, les sites de Petit-Bourg et Sainte-Anne sont situés à
moins de 5 mètres de l’échouage des algues. En fait, il existe un gradient décroissant de la
source de pollution jusqu’aux points les plus éloignés, grâce au phénomène de dispersion par
les vents. Ainsi, la population vivant aux abords des plages (à proximité des émissions en
H2S) encoure davantage de risques que celle qui est plus retirée.
Vue de la terrasse – site de Petit-Bourg Vue de la terrasse – Site de Sainte-Anne
Incertitudes liées à la VTR
La VTR chronique de référence choisie, ici la RfC de 2 µg/m3, repose sur une étude animale
dans laquelle l’exposition est continue. Dans notre cas, les concentrations en H2S ne sont pas
constantes. Elles évoluent en fonction de l’échouage et de la décomposition des algues, des
conditions météorologiques, ou encore de la topologie des sites. Ainsi, les effets survenus lors
de l’étude peuvent être différents de ceux présentés par l’US EPA.
Page 15
Conclusion
A l’initiative de l’ARS, la campagne de mesures réalisée par GWAD’AIR du 30 Août au 15
Septembre 2011, a été entreprise dans l’optique d’évaluer les émissions en hydrogène sulfuré
liée au dépôt et à la décomposition des sargasses sur l’ensemble de la zone d’étude, mais aussi
de quantifier l’exposition des populations y résidant à moyen et à long terme.
Globalement, pour une exposition subchronique, dans le cadre de l’étude, il n’a pas été
démontré de risques sanitaires inacceptables liés à l’hydrogène sulfuré.
Néanmoins, en termes de risques chroniques, l’échouage d’algues brunes sur les plages peut
être à l’origine d’irritations et d’effets sur l’odorat dus à l’H2S. En effet, deux sites sur cinq
(Petit-Bourg et Sainte-Anne), situés en bordure de mer, présentent un quotient de danger
préoccupant (QD>1).
L’ensemble des conclusions présentées dans ce rapport ont été basées sur les résultats obtenus
à partir de la méthode d’échantillonnage passive pour la mesure de l’H2S. Ce choix constitue
un facteur limitant car il ne permet pas de représenter les conditions réelles d’émissions qui
dépendent à la fois de l’échouage et de la dégradation des algues, mais fait état d’une situation
moyenne. Les résultats ne sont donc représentatifs que de la période et du site de mesure
considéré. Il est de ce fait possible qu’ils puissent être majorés ou minorés en considérant une
autre période de mesures ou un autre site.
Afin de pallier à ce problème, le ramassage des algues, avant que la décomposition n'ait
commencé, est aujourd’hui la manière la plus sûre de réduire les émissions toxiques liées à
cette décomposition.
Page 16
Annexes
Annexe 1 : Liste des abréviations
Annexe 2 : Concentrations obtenues par échantillonnage passif en H2S sur les différents sites
de mesures
Annexe 3 : Description du type d’exposition du milieu et fraction du temps quotidien par sites
Annexe 4 : Concentrations d’exposition et quotients de danger subchroniques
Annexe 5 : Concentrations d’exposition et quotients de danger chroniques
Page 17
Annexe 1 : Liste des abréviations
ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du
travail
ATSDR : Agency for Toxic Substances and Disease Registry
MRL : Minimal Risk Level
OEHHA : Office of Environmental Health Hazard Assessment
OMS : Organisation Mondiale de Santé
REL : Reference Exposure Level
RfC : Inhalation Concentration Reference
QD : quotient de danger
US EPA : United States Environmental Protection Agency
VLCT : Valeur limite d’exposition à court terme
VME : Valeur moyenne d’exposition
VTR : Valeur toxicologique de référence
Page 18
Annexe 2 : Concentrations obtenues par échantillonnage passif en H2S sur les différents sites de mesures
N° site Lieu d'implantation Remarques N° tube [H2S] (µg/m3) Incertitude (µg/m3) ER (%)
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Véranda 1 8.5 ± 2.7 8.2
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Doublon 2 9.2 ± 2.9
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Chambre 3 7.2 ± 2.3 13.9
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Doublon 4 6.2 ± 2.0
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Salon 5 5.5 ± 1.8 3.6
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Doublon 6 5.7 ± 1.8
2 9r Felix Alidor / Petit-Bourg Salon 7 2.1 ± 0.7
3 Sainte-Anne Véranda 8 8.2 ± 2.6 2.4
3 Sainte-Anne Doublon 9 8.4 ± 2.7
3 Sainte-Anne Salon 10 6.5 ± 2.1 21.5
3 Sainte-Anne Doublon 11 5.1 ± 1.6
3 Sainte-Anne Chambre 12 6.3 ± 2.0 3.2
3 Sainte-Anne Doublon 13 6.5 ± 2.1
4 Restaurant Chez Coco-Porte d'enfer Terrasse 14 27.6 ± 8.8 3.6
4 Restaurant Chez Coco-Porte d'enfer Doublon 15 26.6 ± 8.5
5 Capesterre de Marie-Galante Véranda 16 2.9 ± 0.9 6.9
5 Capesterre de Marie-Galante Doublon 17 3.1 ± 1.0
5 Capesterre de Marie-Galante Salon 18 3.7 ± 1.2 29.7
5 Capesterre de Marie-Galante Doublon 19 4.8 ± 1.5
5 Capesterre de Marie-Galante Chambre 20 4.2 ± 1.3 40.5
5 Capesterre de Marie-Galante Doublon 21 2.5 ± 0.8
Page 19
Annexe 3 : Description du type d’exposition du milieu et fraction du temps quotidien par sites
N° site Lieu d'implantation Remarques Type d'exposition Ci (µg/m3) ti
* Ci x ti
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Véranda Sub/ch 8.9 0.21 1.8
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Chambre chronique 6.7 0.40 2.7
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Salon chronique 5.6 0.02 0.1
2 9r Felix Alidor / Petit-Bourg Salon chronique 2.1 0.13 0.3
3 Sainte-Anne Véranda Sub/ch 8.3 0.06 0.5
3 Sainte-Anne Salon chronique 5.8 0.29 1.7
3 Sainte-Anne Chambre chronique 6.4 0.54 3.5
4 Restaurant Chez Coco-Porte d'enfer Terrasse Subchronique 27.1 0.33 9.0
5 Capesterre de Marie-Galante Véranda Sub/ch 3.0 0.33 1.0
5 Capesterre de Marie-Galante Salon chronique 4.3 0.29 1.2
5 Capesterre de Marie-Galante Chambre chronique 3.4 0.38 1.3
Sub : subchronique
Ch : chronique
* : fraction du temps passé par pièces au cours d’une journée, déterminée à partir des réponses du questionnaire fourni par l’ARS
Page 20
Annexe 4 : Concentrations d’exposition et quotients de danger subchroniques
N° site Lieu d'implantation Remarques Type d'exposition Σ Ci * ti
sub CE sub QD sub
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Véranda Sub/ch 1.84
1.84 0.07 1 14r Bel Air / Petit-Bourg Chambre chronique
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Salon chronique
2 9r Felix Alidor / Petit-Bourg Salon chronique
3 Sainte-Anne Véranda Sub/ch 0.52
0.52 0.02 3 Sainte-Anne Salon chronique
3 Sainte-Anne Chambre chronique
4 Restaurant Chez Coco-Porte d'enfer Terrasse Subchronique 9.03 9.03 0.32
5 Capesterre de Marie-Galante Véranda Sub/ch 1.00
1.00 0.04 5 Capesterre de Marie-Galante Salon chronique
5 Capesterre de Marie-Galante Chambre chronique
Annexe 5 : Concentrations d’exposition et quotients de danger chroniques
N° site Lieu d'implantation Remarques Type d'exposition Σ Ci * ti ch CE ch QD ch
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Véranda Sub/ch
4.61 2.31 1.15 1 14r Bel Air / Petit-Bourg Chambre chronique
1 14r Bel Air / Petit-Bourg Salon chronique
2 9r Felix Alidor / Petit-Bourg Salon chronique 0.26 0.13 0.07
3 Sainte-Anne Véranda Sub/ch
5.68 2.84 1.42 3 Sainte-Anne Salon chronique
3 Sainte-Anne Chambre chronique
4 Restaurant Chez Coco-Porte d'enfer Terrasse Subchronique .
5 Capesterre de Marie-Galante Véranda Sub/ch
3.50 1.75 0.87 5 Capesterre de Marie-Galante Salon chronique
5 Capesterre de Marie-Galante Chambre chronique
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GWAD'AIR
Association Agréée de Surveillance de la Qualité de l'Air en Guadeloupe
25 B Les Jardins de Houëlbourg - Boulevard de Houëlbourg
Zone Industrielle de Jarry – 97 122 Baie-Mahault
Tél. : 0590 32 32 90 Fax : 0590 32 32 99
Site Internet : www.gwadair.fr
Rédigé par : Christina RAGHOUMANDAN – Chargée d’études de GWAD’AIR
Sous la direction de : Christelle RIPPON-MOCKA – Directrice de GWAD’AIR
Édition Octobre 2011