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ETUDE DE LA DEMANDE INTERNATIONALE DU MANIOC I - INTRODUCTION 1.1 - Objectifs de l'étude de la demande internationale Une connaissance exhaustive : - des marchés régionaux et internationaux, permettant l'analyse des contextes, en vue de dégager des perspectives d'évolution des différentes politiques macro-économiques et commerciales; - des capacités d'adaptation des principaux pays producteurs du manioc (et des tubercules) face à la concurrence internationale. Des possibilités pour le Bénin de développer des échanges intra-régionaux et internationaux des dérivés du manioc; Des bases d'amélioration de la compétitivité des produits béninois en vue d'un meilleur positionnement sur les marchés tant régionaux qu'internationaux. 1.2 - Méthodologie de collecte et d'analyse des données. Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Cette étude de la demande internationale s'appuie d'une part, sur des travaux antérieurs relatifs à la filière manioc et d'autre part sur les données à la fois quantitatives et qualitatives des institutions nationales et internationales (FAO, etc.). 1.3 - Limites de l'étude de la demande internationale Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx II - CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE INTERNATIONALE ET REGIONALE Introduit pour la première fois en Afrique Centrale au cours de la deuxième moitié du XIVè siècle puis en Afrique de l'Ouest au début du XVIIIè siècle et, enfin, en Afrique de l'Est au début du XIXè siècle (Jones, 1959), le manioc intervient pour environ 1/3 de la production totale d'aliments de base en Afrique subsaharienne (FAO, 1986). Il est cultivé presque exclusivement pour l'alimentation humaine dans 39 pays africains, qui s'étendent de Madagascar, dans le Sud-Est, jusqu'au Sénégal, dans le Nord-Ouest.

ETUDE DE LA DEMANDE INTERNATIONALE DU MANIOC€¦ · Des possibilités pour le Bénin de développer des échanges intra-régionaux et internationaux des dérivés du manioc; Des

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ETUDE DE LA DEMANDE INTERNATIONALE DU MANIOC

I - INTRODUCTION

1.1 - Objectifs de l'étude de la demande internationale

Une connaissance exhaustive :

- des marchés régionaux et internationaux, permettant l'analyse des contextes,

en vue de dégager des perspectives d'évolution des différentes politiques

macro-économiques et commerciales;

- des capacités d'adaptation des principaux pays producteurs du manioc (et des

tubercules) face à la concurrence internationale.

Des possibilités pour le Bénin de développer des échanges intra-régionaux et

internationaux des dérivés du manioc;

Des bases d'amélioration de la compétitivité des produits béninois en vue d'un

meilleur positionnement sur les marchés tant régionaux qu'internationaux.

1.2 - Méthodologie de collecte et d'analyse des données.

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Cette étude de la demande internationale s'appuie d'une part, sur des travaux

antérieurs relatifs à la filière manioc et d'autre part sur les données à la fois

quantitatives et qualitatives des institutions nationales et internationales (FAO, etc.).

1.3 - Limites de l'étude de la demande internationale

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

II - CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE INTERNATIONALE ET

REGIONALE

Introduit pour la première fois en Afrique Centrale au cours de la deuxième moitié du

XIVè siècle puis en Afrique de l'Ouest au début du XVIIIè siècle et, enfin, en Afrique

de l'Est au début du XIXè siècle (Jones, 1959), le manioc intervient pour environ 1/3

de la production totale d'aliments de base en Afrique subsaharienne (FAO, 1986). Il

est cultivé presque exclusivement pour l'alimentation humaine dans 39 pays africains,

qui s'étendent de Madagascar, dans le Sud-Est, jusqu'au Sénégal, dans le Nord-Ouest.

En fonction de l'utilisation multiple et multiforme dont il est l'objet, le manioc a vu sa

demande internationale et régionale croître de façon marquante ces dernières années.

2.1 - Les utilisations du manioc : les différents dérivés exportables et leur

importance

Depuis les années 80, en plus de son rôle dans la consommation humaine, le manioc

contribue de plus en plus à l'alimentation des animaux et sert de matière première aux

industries (textiles, pharmaceutiques, d'emballage, etc.).

2.1.1 - L'alimentation humaine

L’utilisation du manioc à des fins d’alimentation humaine est la forme la plus répandue

et la plus ancienne. En 2000, la FAO estimait à environ 100 millions de tonnes en

équivalent racines fraîches, la part de la production mondiale utilisée à cette fin. Par

rapport à d'autres cultures, le manioc est en effet très efficace sur le plan de la production

d'énergie alimentaire en raison de la rapidité et de l'étalement de sa croissance. En outre,

il produit 2,2 fois plus de calories par hectare que le maïs (FAO, 1986), à un coût

moindre en ressources (Hahn et al. 1979, Ikpi et al. 1986, Biaou et al. 1998). La

principale qualité du manioc en tant qu'aliment pour l'homme est qu'il constitue une

source énergétique peu coûteuse et abondante. L’Afrique se singularise comme la région

la plus grosse consommatrice du manioc (65 millions de tonnes en 2000). Les 10 pays au

monde qui obtiennent la plus grande partie de leur énergie alimentaire du manioc sont

situées en Afrique. Il s'agit de l'Angola, du Bénin, de la République Centrafricaine, des

Comores, de la République Démocratique du Congo, du Congo, du Libéria, du

Mozambique, de la Tanzanie et du Togo. Selon la FAO, il existerait encore des marchés

africains encore insuffisamment satisfaits.

2.1.2 - L'alimentation animale

Le marché du manioc portant sur l’alimentation animale mobilise environ 32 millions de

tonnes et concerne essentiellement les pays d’Amérique Latine, des Caraïbes et de

l’Union Européenne.

La hausse considérable des coûts des ingrédients composant les aliments pour bétail fait

qu'il est devenu nécessaire de mettre à profit les ressources locales qui, jusqu'ici, ont été

gaspillées dans les industries agro-alimentaires. La mécanisation des dérivés du manioc

dans la plupart des pays a donné lieu à la production de grandes quantités d'épluchures

de manioc et au gaspillage des tubercules de petits calibres, difficiles à transformer. Le

plus souvent ces sous-produits sont jetés aux ordures. Pourtant, l'écorce du manioc

représente entre 10 et 13% du poids du tubercule (Tewe et al. 1976). Les études sur les

porcs montrent que les épluchures peuvent constituer jusqu'à 40% de la ration composée

de leur croissance (Tewe et Oke, 1983).

Les expériences faites par Texaco Gari Factory (Texagri), près d'Abèokuta au Nigeria, à

partir des épluchures du manioc séchées et moulues en farine permettent de conclure

que, hormis l'élevage des porcs, le manioc constitue l'alimentation des volailles (poulet

de gril et de pondeuses). D'après ces expériences, l'économie de conversion alimentaire

est meilleure dans le cas des rations à base d'épluchures de manioc que dans celui des

rations témoins à base de maïs.

Malheureusement au niveau régional, il existe très peu de données quantitatives pour

caractériser le niveau de la demande des produits d'alimentation animale en raison même

des systèmes d'élevage prédominants : élevage extensif avec abandon des animaux en

pâture dans la nature.

2.1.3 - Les utilisations industrielles

L’utilisation à des fins industrielles prend de l’essor, notamment en Asie en relation avec

le succès que connaissent les nouveaux produits à base de manioc : farine, fécule et

alcool élaborés avec de nouvelles technologies. Ces nouvelles technologies de

production permettent de recycler les déchets de manioc dans l’alimentation animale,

tandis que les feuilles sont utilisées dans les élevages de vers à soie, en aquaculture et

dans les champignonnières.

En Afrique, l'industrie de transformation du manioc, qui produit de farines

comestibles utilisables dans la préparation des aliments traditionnels, en association

avec d'autres farines, et dans la panification ou dans la fabrication de produits de

grande consommation comme le gari et le bâton de manioc, connaît un

développement très modéré. D'une façon générale, les améliorations technologiques

au niveau industriel ont surtout visé la transposition à une échelle plus grande des

opérations des systèmes traditionnels et artisanaux, en les méconnaissant. Dans la

plupart des cas, ces améliorations sont faites au détriment de la qualité des produits

finis, ce qui s'est traduit par un échec commercial plus ou moins important. On note

toutefois depuis ces dernières années dans certains pays africains quelques

expériences nouvelles. Il s'agit des usines d'emballages en carton (des cartonneries), à

base d'amidon de manioc au Cameroun et au Nigeria, des usines de production

d'alcool au Bénin et au Gabon, etc.

2.2 - Les caractéristiques de l'offre et de la demande internationale

Le marché international du manioc et des produits dérivés est devenu un enjeu

important, même s’il est loin d’égaler celui des céréales et autres légumineuses.

L’augmentation assez sensible de la demande européenne et asiatique, pour

l’alimentation du bétail et à des fins industrielles, a ravivé les appétits des pays

producteurs pour la conquête du marché international. Ce dernier reste cependant

dominé par les pays asiatiques, la Thaïlande notamment et les pays africains n’ont pu

jouer que sur les préférences commerciales que leur accordait l’Europe pour placer

quelques tonnes de cossettes.

2.2.1 - Une offre mondiale dominée par l’Afrique

D'après les données de la FAO, la production mondiale de manioc est passée

d'environ 162 millions de tonnes en 1992 à 185 millions de tonnes en 2002, soit un

accroissement annuel de 2,3% au cours de la période (cf. tableau suivant).

Alors que la production mondiale reste quasiment stable autour de 165 millions de

tonnes entre 1992 et 1998, on note dès 1999 une hausse significative, notamment en

Afrique, montrant le regain d'intérêt à la culture de manioc.

Tableau n° x : Evolution de la production mondiale de manioc ( en millier de tonnes)

Année Production

(en millier de tonnes)

1992 162.161

1993 163.432

1994 165.217

1995 162.151

1996 158.640

1997 161.940

1998 164.551

1999 172.280

2000 177.455

2001 181.024

2002* 184.853 Source : FAO

(*) : Estimations premières

En effet, bien que 101 pays au monde soient concernés par la culture de manioc,

l'Afrique fournit à elle seule plus de 50% de la production mondiale. Suivent l'Asie

(30%), l'Amérique Latine et les Caraïbes (20%). Une part négligeable de la

production mondiale est enregistrée en Amérique Latine.

Graphique 1 : Répartition de la production mondiale du manioc en 2000

Source : base de données FAO

Fig n° répartition de la production

mondiale de manioc en 2000

Afrique

Amérique Latine

et Caraîbes

Asie

Les principaux producteurs africains en 2001 sont : le Nigeria (18,64% du total

mondial), la République Démocratique du Congo (8,29%), le Ghana (4,98%),

l'Angola (3%) et le Mozambique (2,98 %).

Hors d'Afrique, la contribution de certains pays est significative : le Brésil (12,83%),

la Thaïlande (9,62%) et l'Indonésie (8,99%).

2.2.2 - Les marchés européens et chinois comme enjeux des transactions

internationales

Les transactions mondiales des produits à base du manioc portent sur quelques 6

millions de tonnes (précisément 5,3 millions de tonnes en 2001 ), soit environ 14

millions de tonnes équivalent racines fraîches, avec un coût total de 452 millions de

dollars US. Ces transactions intéressent principalement deux dérivés du manioc : les

cossettes et les granulés qui contribuent pour plus de 82 % au volume des échanges. Le

commerce sous forme de fécule et de farine destinées aux usages alimentaires et

industriels ne représente que 18% des transactions.

La demande internationale du manioc s'exprime essentiellement au niveau de l'Union

Européenne et de la Chine qui à elles deux concentrent plus de 80% du total mondial.

Une analyse des données de 2001 par pays montre que la Chine assure 35% des

importations mondiales. Suivent les Pays-Bas (21%), l'Espagne (15%) et la Belgique

(9%). Les autres pays de l'Union Européenne, la Corée du Sud et les Etats-Unis sont

devenus aussi des importateurs non négligeables.

D'après International Trade Centre (UNCTAD/WTO), entre 1997 et 2001, la demande

internationale de manioc s'est accrue de10% par an en terme de quantité et de 1% en

valeur monétaire (dollar US). Cette croissance des quantités est due essentiellement à

l'importance des besoins de la Chine pendant que celle de tous les pays de l'Union

Européenne est en baisse. La part de la Chine dans les importations mondiales est

passée de 5% en 2000 à 35% en 2001, occupant désormais la première place devant

les Pays-Bas (25% en 2001).

2.2.3 - L’Europe et la Thaïlande au cœur des transactions mondiales.

La demande, bien que plus atomisée est fortement concentrée en Europe. L’union

Européenne assure de façon certes irrégulière plus de 70 % de la demande. Elle est

suivie des pays asiatiques, la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Les prévisions laissent envisager un certain tassement, voire une baisse de la demande

des pays de l’Union Européenne importateurs net de produits dérivés du manioc,

comme les Pays-Bas qui absorbe près de 50 % de la demande de l’Union, de la

Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie, du Portugal et de l’Espagne. La baisse

enregistrée en 200 et 2001 s'explique par :

- La baisse de la demande des aliment pour bétail par suite de la peste aviaire qui a

décimé un bonne partie de la volaille;

- D'un regain d'intérêt accordé aux céréales, du fait de leurs prix relatifs, pour la

fabrication des provendes (ICT, 2003).

Tableau n° x : Evolution du commerce mondial du manioc.

1997 1998 1999 2000 2001

Exportations mondiales

Thaïlande

Indonésie

Autres pays

Importations mondiales

UE

Chine

Japon

Corée

Autres

6,4

5,3

0,2

0,9

6,4

3,6

0,6

0,3

0,5

1,4

4,4

4,00

0,2

0,2

4,4

2,9

0,5

0,3

0,4

0,3

5,8

5,3

0,3

0,2

5,8

4,3

0,7

0,3

0,1

0,4

5,7

5,2

0,3

0,2

5,7

4,00

0,5

0,3

0,1

0,8

5,3

4,5

0,2

0,6

5,3

2,9

1,9

-

0,4

0,1

Source : Base de données FAO

Par contre l’entrée dès 1999 dans le cercle des importateurs, des pays comme l’Israël,

la Turquie le Japon et la Chine, devrait contribuer à donner un souffle au marché du

manioc dont les prix ont été constamment tirés vers le bas par le fléchissement de la

demande de l’Union Européenne d'une part, et la dépréciation du dollar US d'autre

part. En effet, entre 1997 et 2001 la demande mondiale a chuté de 17,2% et celle de

l'Union Européenne de 19,44% pendant que les importations chinoisent ont augmenté

de 216,66%.

Une analyse de la répartition des importations mondiales par pays en 2001 (cf tableau

suivant) permet de dire que :

Exception faite du continent américain, la Thaïlande est le principal pourvoyeur

de la demande internationale don’t notamment celle d'Europe et d'Asie.

Des pays de l'Union Européenne, comme les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique

et le Luxembourg sont à la fois importateurs et réexportateurs des dérivés du

manioc. La réexportation se fait entre eux et en direction des autres pays de

l'Union;

Bien que les quantités mise en marché soient relativement faibles, on note

toutefois le manioc du Costa Rica (d'Amérique Centrale) dans les principaux pays

d'Europe et aux Etats-Unis;

Alors que les exportations en direction de l'Europe ont évolué très peu en terme

monétaire, on enregistre une hausse significative lorsque ces échanges concernent

les pays d'Asie. En effet, entre 2000 et 2001, les exportations thaïlandaises en

direction de la Chine et de la Corée du Sud ont augmenté respectivement de

2470% et 1218%. Il s'agit là d'une évolution qui traduit non seulement l'ampleur

de la demande asiatique à partir de 2000, mais aussi une tendance à la

segmentation du marché international, du fait du dynamisme des opérateurs

économiques asiatiques d'une part, et de la dépréciation du dollar d'autre part;

Tableau n° x : Principaux fournisseurs du manioc et de ses dérivés sur le marché

international

Pays

importateurs

Fournisseurs Valeur des

importations

(000 $ US)

Quantité

importée

(000

tonnes)

Valeur

unitaire

($/tonne)

Variation

2000-2002

en $ (%)

Chine

Thaïlande 124.997 1.639 77 2.470

Indonésie 15.006 163 92 7

Vietnam 13.221 157 84 309

Pays-Bas

Thaïlande 83.951 1.228 68 -12

Allemagne 7.026 89 79 7

Costa Rica 2.850 5 613 41

Belgique-Luxembourg 2.229 29 78 9

Espagne Thaïlande 64.955 908 72 -33

Costa Rica 859 1 741 86

Belgique-

Luxembourg

Thaïlande 30.967 515 60 -17

Pays-Bas 7.790 94 83 -32

Costa Rica 351 0,5 642 31

Corée du Sud

Vietnam 23.667 226 105 10

Thaïlande 13.374 193 69 1218

Indonésie 2.473 26 94 -54

Etats-Unis

Costa Rica 25.774 43 603 18

Equateur 1.120 2 618 168

Philippines 260 0,2 1.092 -4

Source : COMTRADE, d'après ICT, 2003

Dans l'ensemble, on peut affirmer que l’offre mondiale de manioc est assurée presque

exclusivement par la Thaïlande qui occupe confortablement le marché depuis plusieurs

années. Alors que sa production ne représente que 11,6 % du total mondial, ce pays

contribue pour plus de 91 % à l’approvisionnement du marché international. Elle est

suivie par l’Indonésie. Aucun pays africain, même pas le Nigeria qui contribue pour

environ 19% à la production mondiale, n’arrive à occuper une part significative du

marché mondial. Par ailleurs, bien que ne produisant pas le manioc, certains pays de

l'Union Européenne, tels que les Pays-Bas, la Belgique, le Bénélux et l'Allemagne se

sont spécialisés dans la réexportation du manioc et ses dérivés en direction notamment

des pays de l'Union Européenne de laquelle ils relèvent.

2.2.4 - Une tendance des cours mondiaux à la baisse ces dernières années

La prééminence de la Thaïlande sur le marché mondial découle non seulement de la

stratégie de ses opérateurs, mais aussi du niveau de compétitivité (prix relatifs) de ses

produits. En effet, tant en Asie que sur le marché européen, le prix moyen du manioc

thaïlandais en 2001 est de 60-77 dollars US par tonne contre 92-94 dollars pour

l'Indonésie, 613-741 dollars pour le Costa Rica et 1092 dollars pour les Philippines.

Graphique 2 : Evolution du prix de granulés de manioc (Prix FOB à Rotterdam)

Source : base de données FAO

La position de domination du marché mondiale du manioc par la Thaïlande se raffermit

au fur et à mesure que se déprécie le dollar qui contribue à tirer vers le bas les prix

comme l'indique la figure n° 1. Cette évolution des prix à la baisse constitue en effet une

entrave à la pénétration du marché international pour les petits producteurs comme le

Bénin en mal de compétitivité. La difficulté est d’autant plus grande que les préférences

commerciales dont bénéficient les pays ACP sur les marchés européens s’effritent à

mesure qu’entrent en vigueur les dispositions. Cependant le Bénin peut jouer non

seulement sur la qualité intrinsèque de sa production, aspect pour lequel seul le Vietnam

constitue un véritable concurrent, mais aussi sur les gains de productivité qu’il peut

engranger en exploitant au maximum ses potentialités (Biaou et al, 2004).

2.3 - La spécificité de la demande européenne

Avec une part de la demande mondiale de l'ordre de 50% (soit environ 3 millions de

tonnes en équivalent manioc frais), l'Union Européenne est le premier importateur de

manioc dans le monde. Par rapport à cette demande européenne, les Pays-Bas arrivent

en tête (44%), suivis de l'Espagne (28%), de la Belgique et du Luxembourg (22%), et

du Portugal (7%).

Alors que entre 1998 et 1999 la demande européenne est passée de 2,8 millions de

tonnes à 4,5 millions de tonnes, soit une augmentation de 60,7% qui a suscité tous

espoirs de placement du manioc sur le marché international, on note depuis lors une

baisse graduelle. En 2001, la demande n'est que de 3,2 millions de tonnes, soit une

baisse de l'ordre de 29% par rapport à 1999.

Les principaux produits demandés par l'Union Européenne relèvent de la

nomenclature internationale suivante :

- CN 07.14 - 1099 qui couvre le manioc frais, les lamelles de manioc congelées et

les cossettes de manioc;

- CN.14 - 1010 regroupant la farine et les granulés de manioc;

Evolution du prix de granulés de manioc ( Prix FOB

à Rotterdam)

0

50

100

150

200

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

- CN 07.14 - 1091 regroupant les espèces de manioc destinées à la consommation

humaine.

2.3.1 - La demande des cossettes (granulés) de manioc

Au regard de qui précède on peut donc dire que la majeure partie des cossettes

(GRANULE) de manioc importées par l'Union Européenne sont fabriquées à base de

manioc et non de la farine1. Du fait de la concentration de la demande européenne sur

un seul produit (granulé) cela a une incidence notoire sur l'évolution de la demande

ces dernières années. Les Pays-Bas concentrent 40% de la demande européenne

correspondant à plu de 1,3 million de tonnes. Viennent ensuite l'Espagne (30%), la

Belgique (20%) et le Portugal (7%).

Alors que les importations européennes en provenance de la Thaïlande ont baissé dans

chacun des pays de l'Union Européenne à partir de 2000, celles en provenance du

Costa Rica (Amérique Centrale) ont augmenté de façon significative. Cette

augmentation est de l'ordre de 30-40% en Belgique et au Pays-Bas et 86% en

Espagne. Ces importations de cossettes (granulés) de manioc en provenance du Costa

Rica sont plutôt destinées à la consommation humaine qu'alimentation humaine. Il

s'agit là d'une nouvelle donne de la demande européenne liée d'une part, au commerce

ethnique du fait des besoins des ressortissants d'Amérique Latine et d'Afrique en

Europe et d'autre part, d'une propension à la consommation exotique de certains

Européens.

2.3.2 - la demande des granulés (cossettes) du manioc (CN 0714.1099)

D'après les données de EUROSTAT, la demande européenne de CN 0714.1099 est de

28.000 tonnes, ce qui représente 0,86% du total des importations de manioc et ses

dérivés de l'Union Européenne en 2001. La Belgique et les Pays-Bas sont les deux

principaux importateurs de ce produit avec respectivement 79% et 18 % du total. La

demande dans les autres pays est marginale.

Les principaux pourvoyeurs de cette demande sont la Thaïlande (92%), l'Allemagne

(4%), les Pays-Bas (3%) et la Belgique (1%). En fonction des caractéristiques de ce

produit, les pays européens ont développé des échanges commerciaux entre eux.

Figure n° x : principaux fournisseurs du CN 0714.1099 à l'Union Européenne

1 On devra considérer par la suite un regroupement des produits de la façon suivante :

- CN 7.14 - 1099 : granulés de manioc provenant des cossettes de manioc (destinés

prioritairement à l'alimentation du bétail;

- CN 7.14 -1091 : granulés de manioc destinés à la consommation humaine.

2.3.3 - La demande des flocons et farine de manioc destinée à la consommation

humaine (CN 0714.1091)

Elle représente 0,35% du total de la demande de l'Union Européenne en manioc et

dérivés, ce qui correspond à environ 11.000 tonnes (équivalent manioc). Les Besoins

des Pays-Bas sont les plus importants (44%). Suivent ceux de la France (18%), et de

l'Espagne (10%). Contrairement aux autres groupes de produits, la demande ici croît

de façon graduelle depuis 1997. Entre cette date et 2001, on a enregistré une hausse

d'environ 80%.

Figure n° x : Les principaux fournisseurs du CN 0714.1091 à l'Union

Européenne

Les principaux fournisseurs de ce produit sont le Costa Rica (68% du total), les Pays-

Bas (14%) qui apparaissent en réalité comme un réexportateur à partir des

importations en provenance du Costa Rica, et une multitude d'autres pays dont la

Belgique, la Belgique et l'Equateur (4% chacun), l'Espagne (3%), le Ghana, la

Malaysie et le Vietnam (1% chacun).

2.3.4 - Conclusion partielle

L'analyse du fonctionnement du marché européen à partir de l'offre de trois produits

présentés montre qu'aucun des pays de l'Union Européenne n'est en mesure de

concurrencer la position des principaux fournisseurs. Toutefois, malgré l'importance

de son offre sur le marché international, la Thaïlande n'occupe pas la première place

pour ce qui concerne tous les produits à la fois. La demande européenne qui concerne

plusieurs types de produits à la fois donne une chance aux pays d'Afrique dont le

Bénin. Il suffira donc à ces pays absents actuellement sur le marché international de

savoir adapter leur offre à la demande, notamment celle spécifique des pays

européens.

La hausse de la demande du CN 0714.1091 traduit, entre autres, l'augmentation de

l'effectif des ressortissants d'Amérique Latine et d'Afrique vivant en Europe mais

ayant conservé leurs habitudes alimentaires originelles. Quel que soit le niveau de

cette demande qui apparaît comme spécifique, elle constitue une opportunité

susceptible de développer les échanges entre le Bénin et les pays de l'Union

Européenne si des stratégies conséquentes sont définies et mises en oeuvre. La

présence du Ghana aux côtés des fournisseurs traditionnels de l'Union Européenne

montre que la présence des pays africains sur le marché international est bien

possible.

2.4 - La spécificité de la demande chinoise

Comme mentionné plus haut, la Chine est devenue depuis 2001 le plus gros

importateur du monde. En effet, ses besoins en équivalent manioc représente 1/3 de la

demande mondiale. Alors que les importations chinoises n'étaient que de 257.000

tonnes en 2000, elles avoisinent 2.000.000 tonnes en 2001, soit une augmentation de

plus de 670% en 1 an. D'après la FAO, cette évolution spectaculaire de la demande

chinoise en 2001 est due à la baisse de la production nationale de la patate douce qui

est habituellement utilisée pour l'alimentation du bétail. On peut donc dire que la

hausse de la demande de manioc découle d'une substitution, en partie, de la patate

douce par le manioc. Mais si l'on sait qu'en 2002, les importations de manioc n'ont

baissé que de 10% par rapport à 2001, on déduit que le recours au manioc pour

l'alimentation du bétail semble être désormais une réalité en Chine. Mais il faut

avouer malgré l'importance de ces importations que la demande de chacun des dérivés

du manioc évolue différemment.

2.4.1 - La demande et l'offre de cossettes de manioc (dried manioc) en Chine

(07.14-1020)

Les trois principaux pourvoyeurs de la demande chinoise sont la Thaïlande l'Indonésie

et le Vietnam. Entre 1997 et 2000, la Thaïlande et l'Indonésie étaient en compétition

pour conquérir une part plus grande du marché chinois, lequel représentait à cette

période 5 - 8% de la demande mondiale.

Tableau n° x : Importations chinoises de cossettes de manioc (07.14-1020) en

fonction de leur origine entre 1997 et 2001 (en tonnes métriques)

Pays

exportateurs

1997 1998 1999 2000 2001

Ensemble

Exportateurs

277.803 300.501 372.699 256.092 1.949.568

Thaïlande 126.898 187.168 169.682 61.411 1.629.870

Indonésie 95.302 92.260 163.901 161.080 163.155

Vietnam 55.599 21.006 38.287 33.600 156.5420

Japon 0 0 0 1 0

Malaisie 0 2 797 0 0

Italie 0 0 31 0 0

Espagne 0 33 0 0 0

Source : World Trade Atlas, China Customs, d'après ICT, 2003

Mais par la suite, lorsque la demande chinoise a augmenté de façon spectaculaire en

2001, seule la Thaïlande a été capable de la satisfaire promptement, contrôlant

désormais plus de 80% de part du marché chinois. La promptitude de la réaction de la

Thaïlande ayant permis la satisfaction de cette demande chinoise en 2001 tient au fait

que :

- le pays disposait d'importants stocks non écoulés auparavant. Ces stocks

étaient dans les entrepôts de la "Thai Public Warehouse Organisation",

organisme public thaïlandais spécialisé entre autre dans la régulation des

exportations nationales;

- le pays a une stratégie de diversification des partenaires commerciaux aux fins

de réduire sa dépendance économique vis à vis de l'Union Européenne;

- le gouvernement a lancé en 2000 un programme de soutien à la filière qui se

traduit entre autres par un relèvement des prix au producteurs.

Le Vietnam a aussi essayé d'augmenter son offre mais elle reste relativement faible, à

peine 1/10è de celle de la Thaïlande.

Contrairement aux deux autres fournisseurs de la Chine, l'offre de l'Indonésie est

demeurée stable autour de 163.000 tonnes entre 1999 et 2001.

2.4.2 - La demande et l'offre de fresh (07.14-1010), de chilled et frozen manioc en

Chine (07.14-1030)

Les importations chinoises de fresh manioc (07.14-1010) et de chilled or frozen

manioc (07.14-1030) sont irrégulières et insignifiantes, à peine 1% du total.

Tableau n° x : Importations chinoises de manioc frais (07.14-1010) en fonction de

leur origine entre 1997 et 2001 (en tonnes métriques)

Pays

exportateurs

1997 1998 1999 2000 2001

Ensemble

Exportateurs

5.003 18 0 481 490

Thaïlande 0 18 0 481 490

Indonésie 5.003 0 0 0 0

Source : World Trade Atlas, China Customs, d'après ICT, 2003

Tableau n° x : Importations chinoises de manioc congelé (07.14-1030) en fonction de

leur origine entre 1997 et 2001 (en tonnes métriques)

Pays

exportateurs

1997 1998 1999 2000 2001

Ensemble

Exportateurs

0 0 0 0 22

Japon 0 0 0 0 22

Source : World Trade Atlas, China Customs, d'après ICT, 2003

Alors que l'Indonésie était le seul fournisseur de la Chine en manioc frais en 1997

(5.003 tonnes), la Thaïlande réussit à en prendre le monopole par la suite. Son offre

oscille entre 480 et 490 entre 2000 et 2001.

Si l'on considère ces dix dernières années, la demande du chilled or frozen manioc

n'intervient en Chine qu'en 2001. Satisfaite exclusivement par le Japon, cette demande

répond aux besoins d'alimentation humaine. Cette demande aussi modique soit-elle

traduit l'existence d'une catégorie de consommateurs qui recherchent du manioc frais

comestible (manioc doux). Mais du fait de sa durée de conservation limitée (environ 3

jours ), le manioc frais est congelé avant d'être exporté en direction de la Chine.

2.5 - La spécificité de la demande des autres pays importateurs de manioc : la

Corée du Sud et les Etats Unis

La Corée du Sud et les Etats Unis sont les deux autres pays qui enregistrent des

importations de manioc relativement importantes.

2.5.1 - La demande de la Corée du Sud

Après une baisse annuelle d'environ 17% entre 1997 et 2000, les importations sud

coréennes atteignent 445.000 tonnes en 2001, soit une hausse de plus de 50% par

rapport à l'année précédente. Comme l'indiquent les données du tableau suivant, la

Thaïlande, l'Indonésie et le Vietnam sont les principaux fournisseurs de la Corée du

Sud. La demande de ce pays en 2001 représente 9% du total mondial et porte

principalement sur les chips et les pellets.

Tableau n° x : Les importations sud coréennes de manioc par type de produit et

suivant leur origine.

Type de

produit

Origine 1997 1998 1999 2000 2001

(071410) Ensemble

monde

584.842 463.300 212.464 291.792 444.940

Chips

(07.14-

102010)

Ensemble

monde

201.149 245.998 212.464 275.962 252.115

Vietnam 142.624 56.907 143.209 217.730 225.729

Indonésie 58.524 133.295 67.426 57.493 26.374

Thaïlande 0 54.461 0 0 12

Chine 0 0 1.825 739 0

Myanmar 0 1.336 0 0 0

Pellets

(07.14-

102020)

Ensemble

Monde

383.693 217.302 0 15.829 192.825

Thaïlande 377.403 211.875 0 15.829 192.825

Inde 0 3.700 0 0 0

Indonésie 0 1.100 0 0 0

Chine 2.142 628 0 0 0

Etats Unis 4.148 0 0 0 0

Source : World Trade Atlas, Korean Customs Service, d'après ICT, 2003.

Les importations sud coréennes concernent deux principaux produits, les chips qui

représentent 57% du total et les pellets, 43%.

2.5.1.1 - La demande sud coréenne des chips : une suprématie graduelle du Vietnam

sur le marché

Les importations sud coréennes des chips ont été relativement stables, autour de

200.000 et 275.000 tonnes entre 1997 et 2001. Elles proviennent du Vietnam et de

l'Indonésie. Alors que la contribution du Vietnam dans ces importations était de 71%

en 1997, elle atteint presque 90% en 2001, contre et 10% pour l'Indonésie. La

Thaïlande et la Chine sont des fournisseurs très irréguliers et de moindre importance.

2.5.1.2 - La demande sud coréenne de pellets de manioc : le monopole de la Thaïlande

Elle a baissé d'environ 50% au cours de la période, faisant passer les quantités de

383.693 tonnes à 192.825 tonnes. Cette demande est comblée par les importations en

provenance quasiment de la Thaïlande. En effet, même si on enregistre des

importations en provenance de l'Inde, de l'Indonésie de la Chine et des Etats Unis,

celles-ci sont peu importantes et ne concernent que les années 1997 et 1998.

2.5.2 - La demande des Etats Unis : le rôle essentiel du Costa Rica

Avec une demande estimée 45.000 tonnes pour une valeur de 27 millions de dollars

US en 2001, les importations américaines représentent 6% du total mondial en valeur

et 1% en volume. Les importations américaines sont concentrées sur deux produits

dont le fresh, chilled et dried manioc représentent 70% du total et le frozen manioc,

30%.

Contrairement à ce qui s'observe dans les autres pays importateurs, la demande de

manioc aux Etats Unis répond surtout aux besoins d'alimentation humaine. Ceci

s'explique par la présence des communautés hispaniques et asiatiques qui ont

conservé leurs habitudes alimentaires. L'importance du manioc dans l'alimentation

humaine au sein de ces communautés explique par ailleurs le coût élevé des

importations américaines. En effet, estimé à 610 dollars US la tonne, le ccoût unitaire

du manioc importé par les Etats Unis est 8 fois plus élevé que celui de l'Union

Européenne, de la Chine et de la Corée du Sud.

Comparée à celle des autres pays sus-mentionnés, la demande des Etats Unis s'est

accrue de façon graduelle de 1997 à 2001 au taux annuel moyen de 7%.

2.5.2.1 - La demande américaine de fresh, chilled et dried cassava

Elle représente 70% de l'ensemble de la demande de manioc et dérivés. Le Costa Rica

est le principal pourvoyeur de cette demande américaine de fresh, chilled et dried

casava. Il contribue chaque année, entre 1997 et 2001, pour plus de 95 % du total des

importations américaines de ces types de produits. Viennent ensuite l'Equateur, la

République Dominicaine, le Panama et le Nicaragua qui se partagent presque

équitablement les 5% restants. Il faut avouer toutefois que la présence des autres

fournisseurs aux côtés du Costa Rica, aussi petits soient-ils, constitue d'une part, une

preuve d'ouverture du marché des Etats Unis aux pays de l'Amérique Latine et d'autre

part, d'une volonté de chacun de ces fournisseurs de conquérir des parts de marché

encore plus grandes. En définitive, cette compétition entre plusieurs fournisseurs sur

le marché américain limite considérablement la hausse des prix des produits dans le

temps.

Tableau n° x : la demande américaine de manioc par type de produit et selon leur

origine

Produit

(071410)

Origine 1997 1998 1999 2000 2001

Ensemble

monde

35.117 35.733 37.590 41.286 45.479

Fresh, chilled

or dried

cassava

(07.14-1020)

Ensemble

monde

27.015 25.625 26.925 29.736 31.874

Costa Rica 25.994 24.775 26.814 28.914 30.527

Equateur 241 114 11 521 920

Rép.Dominicaine 55 133 21 76 103

Panama 116 338 13 0 99

Nicaragua 17 136 45 29 78

Frozen

cassava

(07.14-1010)

Ensemble

monde

8.102 10.108 10.665 11.550 13.605

Costa Rica 7.594 8.548 10.088 10.756 12.263

Equateur 151 879 53 253 892

Philippines 221 221 107 237 210

Colombie 0 13 85 91 85

Tonga 11 18 110 117 74

Source : World Trade Atlas, US Department of Commerce, Bureau of Census, D'après ICT,

2003

2.5.2.2 - La demande américaine de frozen cassava

La demande américaine de frozen cassava est satisfaite à plus de 90% par le Costa

Rica. L'Equateur tente vaille que vaille de gagner des parts de marché, ce qui n'est pas

facile. Si l'on tient compte de la période 1997 - 2001, les quantités exportées par

l'Equateur sont passées de 151 tonne en 1997 à 892 tonnes en 2007. Malgré ces

efforts de l'Equateur, ses exportations représentent à peine 7% de celles du Costa

Rica. On note par ailleurs la présence des Philippines, pays asiatique, sur le marché

américain de frozen cassava, les Philippines. Certes le volume de ses transactions

tourne autour de 210 - 220 tonnes chaque année, mais il reste largement supérieur aux

quantités acheminées par les autres fournisseurs d'Amérique Latine, la Colombie et la

Tonga. Ces exportations philippines en direction des Etats Unis répond aux accords

commerciaux particuliers liant l'Etat américain à celui des Philippines.

2.6 - L'accès au marché international

Les conditions d'accès au marché international seront analysées en tenant compte des

grandes zones géographiques identifiées.

2.6.1 - Le marché européen

La taxe communautaire sur l'importation de manioc et ses dérivés au sein de l'Union

Européenne couvre trois sous produits du manioc (pellets of flour and meal, cassava

for human consumption and pellets made of chips) est de 9,5 euros/100 kg. Dans tous

les cas, il existe des accords préférentiels avec un certain nombre de pays dont les

produits sont exonérés de taxes pendant que d'autres payent 6% de la valeur des

importations lorsque certains quotas ne sont pas dépassés.

Tableau n° x : Niveau et nature des taxes appliqués au niveau des principaux pays

importateurs de manioc

Pellets of flour and

meal (07.14-1010)

Cassava for human

consumption

(07.14-1091)

Pellets made of

cassava chips

(07.14-1099)

Taxe

conventionnelle

9,5 Euros / 100 kg

Préférence avec les

pays membres de

WTO* ( à

l'exclusion de TH*,

ID*, CN*)

6% de la valeur des importations en

dessous d'un quota de 145.590 tonnes

Préférence pour les

pays non membres

de WTO

6% de la valeur des

importations en

dessous d'un quota

de 2.000 tonnes

6% de la valeur des

importations en

dessous d'un quota

de 30.000 tonnes

Préférence pour les

pays ACP*

8,6 Euros / 100 kg 0% 8,8 Euros / 100 kg

Préférence pour les

pays de l'OCT*

0% 0% 0%

Préférence pour les

pays sous

développés en

dessous de GSP (à

l'exclusion de

MM*)

0% 0% 0%

Préférence pour

AL*, BH*, YU*,

AD*, HR*, MK*,

LB*, SM*

0% 0% 0%

Préférence pour la

Chine

6% pour les importations en dessous d'un

quota de 350.000 tonnes

Préférence pour

l'Indonésie

6% pour les importations en dessous d'un

quota de 825.000 tonnes

Préférence pour la

Thaïlande

6% pour les importations en dessous d'un quota de 5,5 millions

de tonnes avec une quantité maximale de 21.000 tonnes pour

chaque période de 4 ans. Source : TARIC, d'après ICT, 2003

(*) = AD : Andorre, AL : Albanie, BH : Bosn-Herzegovine, CH : Chine, ID :

Indonésie, HR : Croatie, MK : Yougolavie + République de Macédoine, MM :

Myanmar, LB

2.7 - Conclusion partielle

Le marché international de manioc est segmenté au travers des grandes zones

géographiques du monde, notamment : l'Europe, l'Asie et les Etats Unis;

Certes la demande européenne demeure importante (environ 50% du total

mondial), mais on enregistre une croissance spectaculaire de la demande chinoise

depuis 2001 (35% du total mondial);

Certains pays ont défini des stratégies conséquentes pour être présents sur la

plupart des principaux marchés où la demande internationale s'exprime. Il s'agit

non seulement des gros fournisseurs comme la Thaïlande et l'Indonésie, mais

aussi des plus petits comme le Costa Rica et le Vietnam. Dans cette stratégie de

positionnement sur le marché international, le cas du Costa Rica est édifiant à

double titre. En effet, bien que situé en Amérique Centrale et disposant d'une

production relativement modeste, le pays a réussi :

- d'une part, à se positionner aux Etats Unis et en Europe (dans plusieurs pays)

et y gagner des parts de marchés supplémentaires;

- d'autre part, à se spécialiser l'offre du manioc destiné à la consommation

humaine et à occuper sur certains marchés la première place.

2.3 - les caractéristiques de la demande régionale

Le marché régional est considéré comme le débouché naturel et potentiel de la

production béninoise du manioc et dérivés et ceux pour trois raisons essentielles :

La première tient à la place que ce marché à jouer dans la percée de la culture du

manioc dans certaines parties du pays au cours des années 70. La majeure partie

de la production du gari et des cossettes des régions centrales et septentrionales du

Bénin était convoyée d'une part, vers l'hinterland sahélien en l’occurrence le Niger et

d'autre part, le Nigeria. Le premier traversait alors une crise alimentaire aiguë par

suite de la sécheresse des années 70. Le second était victime de la maladie

hollandaise du fait de son boom pétrolier. Le Bénin a donc pu conquérir des parts de

marché dont subsistent encore des poches au Niger notamment.

La deuxième raison découle des perspectives démographiques et urbaines de la

sous-région. Selon les résultats des études prospectives à long terme de l’Afrique de

l’Ouest, la région du golfe du Bénin dans laquelle se trouve le Bénin abritera plus de

60% de la population de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2025. Il se formera alors

une véritable conurbation allant de la ville de Abba au Nigeria à Abidjan en Côte-

d’Ivoire. Incontestablement, il faudra promouvoir les cultures à haut rendement

notamment les tubercules et racines pour satisfaire de façon optimale les besoins

alimentaires de cette population. La culture du manioc trouve là une opportunité

pour sa promotion dans le future.

La troisième raison est liée au comportement des produits béninois sur le marché

régional. Trois destinations restent privilégiées actuellement : l’Afrique Centrale, le

Nigeria et le Niger.

- La première concerne l'Afrique Centrale pour laquelle on dispose de très peu

d’information. La demande intéresse prioritairement la communauté béninoise

installée au Gabon, au Congo notamment. Au cours des années 2000, 2001,

d’importantes quantités de gari auraient été exportées vers ces pays. Une partie

de ces ventes a transité par le Nigeria, avant d’être expédiées dans ces pays

dans de petites embarcations. L’interdiction d’importation de la farine de gari

prise par les autorités nigérianes en 2002 semble avoir freiné les flux en

direction de ces pays.

- La seconde destination est le Nigeria. Les flux de gari sont plus diffus et

intéressent presque uniquement les transactions capillaires frontalières de la

latitude de la Côte à la hauteur de Pobè. Il s’agit pour l’essentiel du gari de

qualité moyenne souvent destiné à la préparation de la pâte Eba. Il en est de

même des exportations de Lafou dont une partie des productions du Centre est

convoyée vers le Nigeria via souvent le marché de Malanville.

- Par contre le Niger constitue le débouché le plus sûr et le plus suivi du manioc et

produits dérivés. Les exportations de gari portent sur des quantités considérables

entre 6000 et 10 000 tonnes selon la conjoncture alimentaire dans ce pays,

quelques 50 000 tonnes en équivalent racines fraîches. Toutefois le gari béninois

doit affronter sur le marché nigérien son homologue nigérian. Actuellement le

prix du gari béninois est plus élevé que celui du Nigeria sur le quasi totalité des

marchés nigérien à l’exception de celui frontalier de Gaya. Bien la qualité du

produit béninois soit supérieure à celle de son homologue nigérian (il est plus fin

et se conserve mieux), les deux produits s’adressent à des clientèles différentes,

contexte qui suggère une étude approfondie du marché de ce pays.

Graphique 3 : Evolution du prix du gari béninois et nigérian sur les marchés de

Niamey et de Maradi au Niger

Source : Base de données LARES

Le Bénin connaît également des flux intrants en provenance du Togo, via les

départements du Mono, du Couffo et accessoirement de la Donga. Bien que fortement

localisé dans les zones frontalières, ces produits mènent souvent une concurrence sévère

aux produits locaux. Le prix du gari togolais est généralement, à qualité égale, moins

cher que celui du Bénin sur les marchés de Comé et de Grand-Popo.

3.7- Contraintes a la conquête du marche régional et international.

Les contraintes à la conquête du marché régional et international sont nombreuses.

Elles relèvent autant des effets de nouvelles règles du commerce international que des

difficultés liées à la nature de l’environnement institutionnel national.

Comme nous l’avons souligné plus loin, le Bénin dispose encore d’énormes

possibilités de placement de son produit, notamment des cossettes et des amidons sur

le marché international, européen, notamment. Il peut jouer valablement sur la qualité

intrinsèque de son produit pour pénétrer ce marché d’autant que l’ampleur des

excédents nationaux du manioc frais l’autorise. Cependant, le pays devra accroître la

compétitivité de son produit au moyen de l’augmentation des rendements qui sont

actuellement au 1/3 des potentialités, de l’amélioration de la qualité des produits

dérivés : granulés, farine, amidon et cossettes.

L’amélioration de la compétitivité est devenue d’autant plus un impératif que le pays

devra de moins en moins compter sur les préférences commerciales dont ses produits

bénéficiaient sur le marché européen. La libéralisation des échanges dans le cadre de

l’application des accords de l’organisation mondiale du commerce, met le manioc

béninois en compétition avec ceux d‘autres régions du monde: d’Asie notamment. De

même la politique de subvention des pays européens peut favoriser le blé fourrager

comme aliment de bétail en lieu et place du manioc. Il importe donc aux pouvoirs

publics de contribuer à l émergence d’un environnement propice aux échanges de

manioc. Très concrètement, il faut intégrer très explicitement le commerce de ce

produit dans les négociations futures de l’accord sur l’agriculture de l’OMC et dans

Les Accords de Partenariat Economique Régionaux avec l’Union Européenne.

La faible lisibilité de la qualité des produits proposés au marché. Il existe une absence

totale de coordination entre les partenaires (producteurs, transformateurs, négociants,

recherche, service de normalisation) pour produire à chaque échelon, des produits

dont le marché international et régional a besoin.

La faiblesse de la capacité managériale des opérateurs économiques de la filière

(producteurs transformateurs et négociants), qui vont rarement à la conquête des

marchés, mais attendent souvent qu’on leur en offre.

Les problèmes d’organisation des acteurs qui pour l’instant fonctionnent de façon très

isolée et sans une stratégie nationale bien coordonnée. Il n’existe pas d’instance où les

acteurs pris individuellement peuvent discuter de leurs problèmes ou celui de

l’interprofession.

L’environnement institutionnel du négoce des produits agricoles est vissé par tout un

ensemble de contraintes, allant de la perception de taxes dites sauvages, aux

difficultés d’obtention d’autorisation d’exercice de l’activité. Sont également mises en

cause les tracasseries diverses au port.

Enfin, les problèmes de transport, de stockage et de conditionnement des produits

apparaissent comme des goulots d’étranglement.

Selon la FAO

2, la production de manioc frais dans le monde en 2002 s’élève à 185.238.801 tonnes.

Cette production est répartie dans 3 continents, à savoir l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine et

centrale et les Iles caraïbes.

L’Afrique se place en tête des continents avec une production de 100.758.628 tonnes en 2002, soit plus

de la moitié de la production mondiale de manioc frais. L’Asie compte pour 28% de la production

mondiale soit 51.651.784 tonnes. Le continent américain, aire d’origine du manioc, a produit 18% de la

production mondiale en 2002.

Le Nigeria est le premier producteur mondial avec 34.476.000 tonnes de manioc frais. Il est suivi du

Brésil avec 23.131.200 tonnes, de l’Indonésie (16.913.104 tonnes), de la Thaïlande (16.868.300 tonnes)

et du Congo démocratique (14.929.410 tonnes).

En Afrique de l’ouest, en plus du Nigeria, les autres pays producteurs de manioc sont le Ghana

(9.731.040 T), le Bénin (2.452.050 T), la Côte d’Ivoire (1.700.000 T) et la Guinée (1.137.779 T). Avec

son niveau actuel de production, le Bénin est le 9ème

pays africain producteur de manioc mais occupe la

15ème

place au plan mondial.

Les pays américains et asiatiques occupent le haut du pavé en matière de niveau de productivité. Parmi

les 10 premiers pays où les rendements sont les plus élevés, on compte 4 pays américains, 4 pays

asiatiques et 2 pays africains (Niger et Guinée Bissau). La Barbade enregistre le rendement national le

plus élevé, avec plus de 26 tonnes par hectare. L’Inde a un niveau de productivité égal. La Thaïlande et

la Chine sont respectivement 7ème

et 8ème

avec 17 Tonnes/ha et 16 Tonnes/ha. La Guinée Bissau est déjà

à 15,45 tonnes/ha. Quant au Bénin le rendement moyen national enregistré de 9 tonnes/ha classe notre

pays en 44ème

position, loin derrière le Malawi, le Cameroun, l’Ouganda, le Ghana, le Tchad et l’Ile

Maurice, entre autres.

Les objectifs de la production de manioc varient selon les continents. En Afrique, le manioc est cultivé

essentiellement pour la consommation humaine, tandis que la production asiatique est principalement

destinée à l’exportation sur l’UE. L’Amérique produit à la fois pour la consommation et pour

l’exportation. Le Costa Rica dont le niveau de production ne dépasse guère 105.000 tonnes exporte du

manioc frais sur le marché européen, tandis que la Thaïlande est le principal fournisseur de cossettes

pour l’industrie animale européenne. Le Bénin devra fournir encore beaucoup d’efforts à la fois aux

plans national et extérieur pour atteindre le niveau de compétitivité de ces pays sur le marché

international.

Tableau n° 1: Production mondiale de manioc frais (racine) en 2002

Région Rendement Production

Afrique 100.758.628

2 FAOSTAT en ligne

dont Nigeria Congo démocratique Ghana Tanzanie Angola Mozambique Ouganda Madagascar Bénin Cameroun Côte d'Ivoire Malawi Guinée

Rwanda

9.979 34.476.000

8.114 14.929.410

12.249 9.731.040

10.422 6.888.000

9.392 5.400.000

5.807 5.400.000

13.590 5.300.000

7.125 2.510.900

9.267 2.452.020

13.448 1.950.000

5.312 1.700.000

14.963 1.540.183

5.068 1.137.779

7.904 1.031.077

Asie dont Indonésie

Thaïlande Inde Vietnam Chine Philippines

51.651.784

13.352 16.913.104

17.070 16.868.300

25.926 7.000.000

13.453 4.438.000

16.040 3.851.402

8.512 1.626.329

Amériques dont Brésil

Colombie Pérou Costa Rica

32.828.389

13.664 23.131.200

10.312 1.768.440

10.746 891.321

11.056 105.031 Monde 185.238.801

Source : FAOSTAT

Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

La destination finale des produits dérivés de manioc varie selon la région. En Afrique, le manioc est

cultivé essentiellement pour les besoins alimentaires. En Afrique centrale, les feuilles de manioc

servent comme légumes. L’Afrique occidentale utilisent principalement les produits dérivés de la

transformation des racines. Parmi ces dérivés, le gari vient en tête et constitue la base de l’alimentation

au Nigeria, 1er

producteur mondial. Le poids de l’Afrique dans les échanges internationaux portant sur

le manioc demeure encore faible, mis à part les échanges transfrontaliers ou régionaux. Depuis la

dernière décennie, des industries de transformation sont installées principalement pour produire de

l’amidon ou de l’alcool pharmaceutique en vue de réduire leurs importations.

L’Asie et l’Amérique latine sont les principaux fournisseurs du marché international, bien que le

consommation de manioc est très élevée en Amérique. Les produits sont exportés principalement vers

l’Union européenne. Le manioc frais destiné à la France, la Suède et l’Espagne provient

essentiellement de Costa Rica. De même, les produits de manioc destinés à l’industrie animale en

Europe, notamment les cossettes de manioc, proviennent essentiellement de la Thaïlande ainsi que

d’autres pays asiatiques et américains. Ainsi se répartissent les fonctions du manioc selon les régions, à

savoir l’Afrique produit pour la consommation et l’Asie pour l’exportation et l’Amérique latine à la

fois pour la consommation et l’exportation.

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Usages de l’amidon

L’amidon ainsi déshydraté sera réduit en fine poudre (au mortier ou au moulin) utilisée pour épaissir

les sauces ou pour fabriquer des biscuits ou des friandises (atchonmon).

Les usages industriels de l’amidon sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau n° : Utilisation industrielle de différents types d’amidon de manioc

Type d’industrie Utilisation et propriétés

Papeterie Les amidons pré gélatinisés ou préchauffés sont utilisés comme additifs à la pulpe dans le but d’améliorer la consistance interne, ainsi que pour le polissage et le modelage de surface

Fabrication de colle Les dextrines tirées de l’amidon et les amidons pré gélatinisés sont des produits de base pour la fabrication de colles qui peuvent unir des matériaux poreux tels que le papier. Elles comprennent les colles pour timbres-poste, étiquette et sachets autocollants

Textile

L’amidon sert à resserrer les fibres à la surface des fils de coton, à finir les tissus et à leur donner du poids, du lissé et de la rigidité. Il est utilisé par ailleurs comme support de teinture dans l’impression de motifs. Il est préférable d’employer à cette fin les dextrines et les amidons à haute cohésion entre les molécules.

Pétrochimie L’amidon modifié mélangé à de l’argile est injecté dans les puits de forage. Cette substance boueuse lubrifie et refroidit le dispositif et forme une couche protectrice contre la salissure du pétrole brut.

Installations de traitement de l’eau

L’amidon portant une charge électrique attire les particules de charge opposée qui contaminent l’eau. La masse résultante est ensuite éliminée par filtration. L’amidon peut ainsi servir à la purification de l’eau potable comme au traitement des eaux usées.

Fabrication de matériel de construction

L’amidon naturel de manioc peut être utilisé comme matériau de base additionnel dans la production d’éléments de construction préfabriqués à base de bois ou d’autres substances moulues. On prépare une pulpe, qui ensuite est mise en moule pour former des panneaux muraux, isolants ou éléments de plafonds, etc. L’amidon soude en l’occurrence les particules de la pulpe afin de donner un produit solide.

Industrie pharmaceutique et cosmétique

L’amidon de manioc peut être convenablement modifié par oxydation afin d’être utilisé comme support ou comme liant dans les comprimés pharmaceutiques. On blanchit pour ce faire l’amidon à l’hydrochloride. L’amidon compact qui a été modifié par utilisation d’oxychloride phosphoreux sert de produit de base dans les poudres de toilette et pour les gants chirurgicaux.

Laboratoires chimiques et biochimiques

L’amidon modifié à l’acide hydrochlorique (amidon Lintner) est utilisé dans les laboratoires comme indicateur de l’action d’enzymes ou de la présence d’iode.

Industrie alimentaire

Dans l’industrie alimentaire moderne, l’amidon n’est pas utilisé pour sa valeur nutritive, mais plutôt en raison de sa fonctionnalité. Les aliments contenant de l’amidon sous des formes plus ou moins visibles sont innombrables. Quelques exemples d’emploi courant de l’amidon sont indiqués ci-après.

Production d’aliments pour bébés

L’amidon oxydé possède des granules blancs et produit des pâtes rhéologiques et claires à la saveur agréable. Les pâtes à base d’amidon oxydé contiennent en outre peu de bactéries et sont par conséquent idéales pour la fabrication d’aliments pour bébés. L’amidon compact est utilisé pour le même type d’aliments.

Confiserie, pâtisserie, etc.

La confiserie, y compris la fabrication de bonbons, la pâtisserie, la fabrication de desserts et de glaces, etc. font avant tout appel au sucre de canne, mais rien n’empêche l’utilisation de sucre de manioc pour obtenir l’édulcoration requise. Ce sucre a l’avantage de ne pas se cristalliser. L’amylodextrine dérivée de manioc étant à la fois élastique et solide, elle est importante pour la fabrication de bonbons à mâcher et de biscuits.

Fabrication d’assaisonnement

La cuisine urbaine dépend de pus en plus d’aliments instantanés comme les assaisonnements de salades prêts à l’emploi. Ces assaisonnements requièrent des substances épaississantes. L’amidon de manioc modifié répond de manière idéale à cette exigence.

Soupes et sauces Les soupes et sauces instantanées contiennent de l’amidon compact destiné à en améliorer la viscosité et l’épaisseur

Production de boissons

Le sirop de glucose provenant de l’amidon de manioc peu servir de base à toute sorte de boissons succulentes utilisant des fruits locaux tels que l’ananas, e citron, la mangue, l’orange, le pamplemousse, etc.

Production de vinaigre et d’alcool

Pour produire de l’alcool à partir de l’amidon de manioc, il faut transformer celui-ci en sucre, le mettre à fermenter en alcool avec des levures et le distiller. Si l’on veut obtenir de vinaigre, on convertit l’alcool en vinaigre directement après la fermentation en utilisant la bactérie de l’acide acétique

Brasserie

Pour obtenir leur produit, les brasseurs ont besoin d’une source d’hydrate de carbone fermentable. Ce sont principalement les céréales telles que l’orge (qui doit être importe à un prix élevé), le maïs ou le riz qui servent à cette fin, bien qu’il ait été démontré que le manioc ou son amidon peuvent remplacer les céréales dans une certaines mesure, ce qui est susceptible de diminuer les coûts de production.

Industrie alimentaire animale

Dans l’industrie alimentaire animale, l’amidon sert d’apport calorifique à bon marché et assure également certaines fonctions semblables à celles décrites pour l’industrie alimentaire humaine.

Source : Cecil, 1993 et Numfor, 1998 cité par DDI/MICPE, 2003 * Respecter la législation en vigueur sur l’utilisation d’amidon modifié pour la fabrication d’aliments !